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PédagoTICE 2015 1/5 max. Passer d’un MOOC à un SPOC Antonia Rizakou Etudiante en master 2 EFEN de l’ESPE de Toulouse, stagiaire en IUT GEA Ponsan ESPE Toulouse [email protected] Olivier Catteau Maitre de conférences en Informatique IRIT / IUT GEA Ponsan / Université Paul Sabatier [email protected] Franck Silvestre PAST en Informatique IRIT / Université Paul Sabatier [email protected] RESUME Cet article présente un projet qui vise à créer un SPOC à partir d’un MOOC. Intégrer un MOOC dans un cursus de formation universitaire, en le transformant en SPOC est une occasion de profiter du travail investi dans le MOOC pour profiter de son potentiel et de la mise en œuvre de pratiques pédagogiques nouvelles. Quand les MOOC (Massive Open Online Courses), cours ouverts et en ligne pour tous s’adressent à un public massif, les SPOC (Small Private Online Courses) s’adressent à un public bien précis et plus restreint. Passer d’un MOOC à un SPOC, nécessite de repenser la scénarisation du dispositif de la formation pour s’adapter aux caractéristiques du public cible. Elle doit être réadaptée pour mieux répondre aux attentes et aux besoins particuliers du public auquel ils s’adressent. Quels sont les aspects à prendre en compte lors de ce passage au niveau pédagogique et au niveau technique ? MOTS-CLES : MOOC, SPOC, scénarisation, OpenedX, Moodle, public, DUT, FUN 1 INTRODUCTION Les projets que l’article traite sont deux projets complémentaires et successifs permettant de répondre à des objectifs différents. Le projet MOOC œuvre à la conception d’un MOOC (cours en ligne ouvert et massif) intitulé « Gérer son entreprise avec un ERP ou un Progiciel de Gestion Intégré ». Il œuvre au développement d’une culture MOOC dans les IUT et aidera à renforcer la visibilité de l’établissement. Compte tenu de 2 appels à projet successifs (« Pratiques Pédagogiques Innovantes », Université Paul Sabatier 2014/2015, et « Innovations en Licence », IDEX 2015/2016) la proposition a été faite d’intégrer le MOOC en question dans un cursus de formation particulier, destiné aux étudiants du DUT GEA (Gestion des Entreprises et des Administrations), en le transformant en SPOC.

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PédagoTICE 2015 1/5 max.

Passer d’un MOOC à un SPOC

Antonia Rizakou

Etudiante en master 2 EFEN de l’ESPE de Toulouse, stagiaire en IUT GEA Ponsan ESPE Toulouse [email protected]

Olivier Catteau

Maitre de conférences en Informatique IRIT / IUT GEA Ponsan / Université Paul Sabatier [email protected]

Franck Silvestre PAST en Informatique IRIT / Université Paul Sabatier [email protected]

RESUME Cet article présente un projet qui vise à créer un SPOC à partir d’un MOOC. Intégrer un

MOOC dans un cursus de formation universitaire, en le transformant en SPOC est une occasion de

profiter du travail investi dans le MOOC pour profiter de son potentiel et de la mise en œuvre de

pratiques pédagogiques nouvelles. Quand les MOOC (Massive Open Online Courses), cours

ouverts et en ligne pour tous s’adressent à un public massif, les SPOC (Small Private Online

Courses) s’adressent à un public bien précis et plus restreint. Passer d’un MOOC à un SPOC,

nécessite de repenser la scénarisation du dispositif de la formation pour s’adapter aux

caractéristiques du public cible. Elle doit être réadaptée pour mieux répondre aux attentes et aux

besoins particuliers du public auquel ils s’adressent. Quels sont les aspects à prendre en compte lors

de ce passage au niveau pédagogique et au niveau technique ?

MOTS-CLES : MOOC, SPOC, scénarisation, OpenedX, Moodle, public, DUT, FUN

1 INTRODUCTION Les projets que l’article traite sont deux projets complémentaires et successifs permettant de

répondre à des objectifs différents. Le projet MOOC œuvre à la conception d’un MOOC (cours en

ligne ouvert et massif) intitulé « Gérer son entreprise avec un ERP ou un Progiciel de Gestion

Intégré ». Il œuvre au développement d’une culture MOOC dans les IUT et aidera à renforcer la

visibilité de l’établissement. Compte tenu de 2 appels à projet successifs (« Pratiques Pédagogiques

Innovantes », Université Paul Sabatier 2014/2015, et « Innovations en Licence », IDEX 2015/2016)

la proposition a été faite d’intégrer le MOOC en question dans un cursus de formation particulier,

destiné aux étudiants du DUT GEA (Gestion des Entreprises et des Administrations), en le

transformant en SPOC.

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Dans le cadre de ces projets, il convient de s’interroger en quoi la scénarisation d’un SPOC est

différente de celle d’un MOOC. En passant d’un MOOC à un SPOC, il faut réadapter la formation

pour qu’elle s’adapte à un public et un environnement différents. Or, la scénarisation pédagogique

constitue un élément clé pour la réussite d’une formation à distance quelle que soit sa forme

(Vacaresse, 2014). C’est l’occasion pour le responsable de formation d’articuler méthodes,

activités, outils et évaluation, d’organiser des situations pédagogiques pour offrir aux apprenants

des occasions où ils puissent apprendre et développer des compétences (Lebrun, 2011).

MOOC pour Massive Open Online Courses et SPOC pour Small Private Online Courses. On

voit la différence de leur acronyme, c’est le public concerné qui change! Choisir entre un MOOC ou

un SPOC… Cela dépend des objectifs que l’équipe pédagogique va fixer par rapport au public

qu’elle veut toucher. Les MOOC dès leur apparition en 2012 portent de nombreux espoirs et sont

censés bouleverser le paysage universitaire. Néanmoins, ils sont confrontés à un taux d’abandon

trop élevé, lié à leur caractère massif et à un degré d’autonomie et une forte motivation exigés de la

part de l’apprenant, qui appartient à un public hétérogène tant en matière du bagage intellectuel

qu’au niveau des attentes. S’inscrire et suivre un cours en ligne sont deux choses bien distinctes. Le

respect des échéances n’est pas évident pour tous, notamment vu que dans la plupart des fois suivre

un MOOC tient la place d’une activité « secondaire » (Lhommeau, 2014). Diverses études montrent

que le public qui suit des MOOC correspond le plus souvent à des apprenants « matures » (souvent

déjà diplômés), qui ont une autonomie développée. L’adaptation d’un dispositif à son public cible

joue un rôle primordial à sa réussite. C’est bien la raison pour laquelle l’INSA a réussi à intégrer un

MOOC dans son programme académique. Le MOOC en question, proposé par Jean-Yves Plantec

autour du langage de programmation HTML 5, est désormais un module choisi par les étudiants

parmi une liste. Ce MOOC est suivi avec succès par les étudiants de niveau L2/L3 qui possèdent

des qualités organisationnelles et une autodiscipline importantes, et grâce au fait qu’ils soient

volontaires. Dans le cas des étudiants du DUT GEA, qui viennent de sortir du Bac, un SPOC

semble une solution plus appropriée. En s’adressant à un public bien restreint, un SPOC offre plus

de possibilités en matière de suivi individualisé et peut être complété par des séances en présentiel,

qui favorisent la persévérance et la dynamique du groupe. Ce type de formation présente des

ressemblances avec la formation hybride ou blended learning.

2 DEROULEMENT DU PROJET

2.1 Objectifs et méthodologie de mise en œuvre : la vision du pédagogue

En passant d’un MOOC à un SPOC, le public cible change. Dans notre cas, on passe d’un

public massif, mais qui dans la plupart des cas, vient de la formation continue, aux étudiants de

DUT GEA. Par conséquent, la scénarisation est à revoir pour qu’elle s’adapte aux besoins du

nouveau public cible. Il faut commencer par analyser ses besoins et définir des objectifs de

formation pour y répondre. Par la suite, des objectifs d’apprentissage précis doivent être formulés,

afin de passer à la phase de conception. Le public en question vise à acquérir des compétences

professionnelles, en lien avec la vie réelle, et donc il faut prévoir des activités de mise en situation

pour répondre efficacement à ses besoins. La durée du MOOC est prévue sur 5 semaines alors que

celle du SPOC s’étale sur un semestre entier. Un nouveau calendrier doit être fixé, en établissant

une nouvelle répartition des heures de formation CM–TD–TP–autoformation. Les cours magistraux

seront ainsi réduits au profit des TP et de l’autoformation. Un découpage théorie/activités plus

cadencé est nécessaire. En effet, le MOOC est décomposé d’une manière cohérente, mais adapté à

un public plus mature (ex. lors de la 1ère

semaine du MOOC, le déroulement de la formation est

composé de 5 séquences théoriques, 1 séquence d'application pratique et se termine sur des

exercices de synthèse). Mais cet enchaînement n’est pas approprié aux étudiants de formation

initiale de DUT qui ont besoin de faire constamment des allers-retours entre les aspects théoriques

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et pratiques. Donc, le séquençage est à revoir pour mieux s’adapter aux étudiants de DUT GEA. Les

ressources déjà existantes seront utilisées et seront entourées par les activités proposées et de

nouvelles propositions.

En matière de méthode, le modèle de la classe inversée va être expérimenté au cours de ce

projet. Ainsi, les étudiants seront invités à visionner les vidéos-ressources avant le cours et venir en

classe pour se consacrer aux activités. Les formateurs auront ainsi l’occasion de profiter des séances

en présentiel pour approfondir les concepts abordés, aider les étudiants à surpasser les obstacles

rencontrés (qui seront dégagés à partir des questionnaires et de la traçabilité que Moodle offre) et

les faire travailler, en utilisant la pédagogie active et le travail en groupe. Nous envisageons ainsi le

développement chez les étudiants de compétences transversales et multiples, le renforcement de

leur autonomie et une meilleure implication dans leur propre processus d’apprentissage, en les

transformant en agent actif de leur parcours. Les étudiants sont désormais plus “vivants” en classe,

ils peuvent avoir des échanges riches entre eux et avec le professeur, une alternance efficace du

caractère social et individuel de l’apprentissage est établie. Comme Philippe Carré l’a remarqué :

« On apprend tout seul, mais jamais sans les autres ». Mais, le modèle de la classe inversée

nécessite une réorganisation profonde de l’enseignement. Le rôle assumé par le professeur change

aussi. Il est censé guider les apprenants et les aider à aller plus loin, ainsi qu’animer le travail en

groupe. L’instauration d’un climat relationnel propice et la création d’une dynamique de groupe

font partie de ses nouvelles missions (Dufour, 2014). Dans ce sens, un réaménagement de l’espace

est nécessaire par rapport aux nouvelles modalités de la formation. L’espace doit faire preuve d’une

malléabilité qui favoriserait les interactions et les travaux en groupe. L’organisation en îlots semble

une solution adaptée. Le formateur doit aussi trouver des moyens pour engager ses apprenants et

veiller à ne pas les surcharger, en sous-estimant la charge du travail qu’un tel modèle implique de

leur part. Cela risque de les démotiver plutôt que de les stimuler davantage. Il est primordial de

trouver des activités qui sembleront un défi pour l’apprenant, inspirées de la réalité professionnelle,

tout en veillant à leur faisabilité. Des possibilités s’ouvrent en profitant du MOOC mis en place,

comme demander aux étudiants de porter un regard critique sur le MOOC, de dégager ses points

forts et ses faiblesses (sur le plan pédagogique, lié au contenu abordé et aux activités proposées, aux

difficultés éventuellement rencontrées par les participants), de proposer des réajustements de ses

ressources ou même de créer de nouvelles ressources pour l’animation d’une éventuelle nouvelle

session du MOOC ou d’assumer le suivi des apprenants (avec des modalités bien précises). Ainsi,

ils peuvent se mettre à la place du formateur. En outre, les SPOC, ainsi que les MOOC, peuvent

profiter de la mise en place de la pédagogie différenciée. Les MOOC en étant structurés en

plusieurs modules, permettant aux apprenants de choisir le parcours qui correspond le mieux à leurs

attentes et les SPOC avec une offre d’activités diversifiées, des supports multiples et la mise en

place des méthodes actives, ainsi qu’en développant la culture de l’autonomie chez les étudiants. En matière d’évaluation, de nouvelles possibilités apparaissent. Les devoirs corrigés par les

pairs, utilisés dans le MOOC, peuvent être réutilisés avec une grille d’évaluation plus détaillée qui

nécessite un travail métacognitif plus poussé de la part des étudiants. Dans le cas du MOOC, les

apprenants ne sont pas contraints, ils peuvent à tout moment se démobiliser et abandonner. Par

conséquent, la grille d’évaluation est volontairement plus simple pour ne pas les décourager. De

plus, la possibilité de demander aux étudiants à créer par eux-mêmes un sujet d’évaluation pour le

MOOC et pour eux sera une idée à expérimenter.

Donc, une nouvelle scénarisation s’impose, en prenant en compte les nouveaux objectifs et les

modalités de formation. Néanmoins, il faut toujours garder à l’esprit que rien n’est figé. Un plan

sert de canevas pour ne pas omettre des détails importants, mais il reste perfectible et peut toujours

être amélioré, si besoin (Lebrun, 2011). C’est là aussi une force du SPOC face au MOOC : la

réadaptation au fil de l'eau est possible. Ainsi, on peut, par exemple, revenir sur des aspects du

cours qui n’ont pas été bien assimilés et qui créent de la confusion chez les étudiants. On peut ainsi

ajouter un complément pour la séance suivante sur ce point. Alors que l’organisation du MOOC est

beaucoup plus figée et nécessite la très délicate anticipation sur les réactions des apprenants, une

fois lancé on peut difficilement revenir sur son contenu. La création du MOOC doit en effet être

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planifiée avec des contraintes temporelles très strictes. Cet aspect du SPOC le rend plus intéressant

d’un point de vue pédagogique, en laissant une marge de manœuvre au formateur et la porte ouverte

à l’improvisation pédagogique et donc à la possibilité offerte au formateur de faire preuve de

créativité (Menkoué, 2015).

2.2 Objectifs et méthodologie de mise en œuvre : la vision du technologue Sur le plan technique, il faudra adapter le dispositif aux conditions d’hébergement. Dans notre

projet, le MOOC est hébergé sur la plateforme FUN (France Université Numérique) du ministère

qui utilise OpenEdX, alors que le SPOC utilisera l’hébergement institutionnel : la plate-forme

Moodle. On estime que ce passage ne posera pas de problèmes, puisque les deux plateformes

offrent des fonctionnalités similaires : diffusion des vidéos et des ressources pédagogiques, forums,

QCM, même le travail évalué par les pairs sur OpenEdX peut être effectué à l’aide de l’activité

Atelier sur Moodle). Il faudra étudier les problèmes d’export/import du contenu des QCM, mais la

transition technique vers Moodle devrait même être facilitée par le fait que l’équipe enseignante

maîtrise déjà cette plateforme.

3 RESULTATS ATTENDUS Le projet envisage de rendre l’enseignement plus stimulant pour les étudiants et de les

impliquer davantage pour obtenir de meilleures performances. Transformer la formation existante

en un SPOC permet de capitaliser sur les ressources et l’expérience du MOOC créé autour de la

même thématique. Cela permet aussi de bénéficier des possibilités offertes par le SPOC (flexibilité

spatiotemporelle notamment) et reste une occasion de « faire entrer l’université dans l’ère du

numérique ». L’intégration des TIC dans l’enseignement est plus que nécessaire pour qu’il s’adapte

à la société telle qu’elle est actuellement. Le concept de la classe inversée, expérimenté grâce au

SPOC, est censé redonner à la classe son potentiel d’apprentissage et de co-apprentissage (Lebrun,

2015). De plus, il permettra la différenciation des parcours des étudiants, ainsi que le

développement des compétences primordiales et de l’autonomie chez les apprenants. De son côté, le

MOOC offrira à l’Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées une visibilité importante, tout

comme les SPOC, en étendant l’usage des ressources pédagogiques à l’échelon national. Par

ailleurs, il offrira une formation à un public différent issu des quatre coins du monde et des horizons

divers. Par conséquent, dans notre cas, les SPOC viennent en complément des MOOC pour

répondre à des objectifs différents. Les SPOC serviront à pratiquer une pédagogie différenciée et

plus adaptée à l’ère actuelle, adressée à un public d’étudiants, alors que les MOOC serviront plus à

renforcer la visibilité de l’établissement et à offrir une formation de qualité à un public autonome,

averti. Ces deux dispositifs complémentaires sont une occasion de repenser notre mode d’enseigner-

apprendre.

4 CONCLUSIONS, IMPACTS ET PERSPECTIVES ATTENDUS

4.1 La vision du pédagogue Un des apports indiscutables des MOOC dans l’enseignement supérieur est qu’ils ont

renouvelé les débats autour de l’efficacité de l’enseignement supérieur tel qu’il est pratiqué

actuellement. Ils ont contribué à redynamiser les débats sur le numérique et l’enseignement et nous

ont amené à repenser à nos pratiques éducatives (Lhommeau, 2014). Tout en représentant un

potentiel formidable pour l’apprentissage, ils ne peuvent pas en garantir la qualité, la profondeur, le

transfert. Les valeurs ajoutées attendues du numérique n’apparaîtront qu’avec l’usage qui en est fait

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(Lebrun, 2015). Passer d’un MOOC vers un SPOC constitue une étape qui offrira l’opportunité aux

enseignants de découvrir en collaboration avec leurs apprenants de nouveaux modes

d’enseignement et d’apprentissage. Dans une société en constante évolution, où les TIC interpellent

les systèmes éducatifs, comme tous les aspects de notre vie, une mutation profonde de l’éducation

est plus que nécessaire. Si elle veut vraiment répondre à sa mission, c’est-à-dire rendre le citoyen

capable de s’adapter à des situations toujours renouvelées, elle doit intégrer les usages des

ressources pédagogiques numériques de manière à tirer profit de leur plus-value dans l’éducation.

Notre rapport aux savoirs a changé, vu qu’ils sont accessibles partout et tout le temps. Comme

Michel Serres (2007) l’a remarqué, « les technologies nous ont condamnés à devenir intelligents ».

Les MOOC et les SPOC offrent de nombreuses nouvelles opportunités dans le domaine de

l’éducation, correspondant à différents besoins à la fois. Mais, comme tout ce qui appartient au

numérique, ils sont des potentiels qu’il revient aux humains d’activer et de socialiser (Lebrun,

2015). Il est donc nécessaire de les expérimenter et de rechercher des moyens pour profiter de leur

valeur ajoutée.

4.2 La vision du technologue

Si France Université Numérique envisage de proposer sa plate-forme OpenedX pour héberger

à la fois MOOC et SPOC, ce qui nous intéresse dans le projet présenté, c’est l’interopérabilité entre

les deux plateformes, OpenedX et Moodle. Plus généralement, les technologues doivent s’engager à

assurer l’interopérabilité entre les plateformes qui hébergent MOOC et SPOC quand celles-ci

diffèrent. Un autre concept qui semble prometteur est celui des tuteurs cognitifs, ou tuteurs

intelligents : une intelligence artificielle qui vise à déterminer le modèle conceptuel qui sous-tend

les actions de l’apprenant, son chemin de raisonnement. Concevoir des tuteurs intelligents qui

seront par la suite intégrés dans les MOOC ou les SPOC pourrait être très avantageux pour libérer le

temps consacré au tutorat et offrir de nouvelles opportunités de personnalisation de la formation,

ainsi que dans le domaine de l’évaluation diagnostique (Cisel, 2015). Ils seraient l’occasion

d’adapter un dispositif à chaque apprenant, tout en lui offrant une remédiation efficace.

5 REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier tous les participants aux projets MOOC et SPOC de GEA,

enseignants, techniciens, étudiants, stagiaires, cellule et service TICE, de pédagogie, correspondant

MOOC, … Sans ce travail d’équipe, rien ne serait possible.

Nous remercions également Jean-Yves Plantec d’avoir partagé son expérience sur l’organisation du

MOOC « Introduction à HTML5 ».

6 REFERENCES / BIBLIOGRAPHIE

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