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B.Campion - sept. 2009 Effet d’un récit non-linéaire sur la construction d’un modèle mental de situation Baptiste Campion Département de Communication, Université catholique de Louvain (UCL), Belgique Groupe de Recherche en Médiation des savoirs (GReMS) [email protected] http://grems.comu.ucl.ac.be H 2 PTM ’09 - Hypertexte et Hypermédia, Outils, Produits et Méthodes Université Paris VIII, 30 septembre - 2 octobre 2009 Avec le soutien du F.R.S.-FNRS

H2PTM'09

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Présentation au colloque H2PTM'09, Université PAris VIII Saint-Denis, 30 septembre-2 octobre 2009

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Effet d’un récit non-linéaire

sur la construction d’un modèle mental de

situationBaptiste Campion

Département de Communication, Université catholique de Louvain (UCL),

BelgiqueGroupe de Recherche en Médiation des savoirs

(GReMS)

[email protected]://grems.comu.ucl.ac.be

H2PTM ’09 - Hypertexte et Hypermédia, Outils, Produits et Méthodes

Université Paris VIII, 30 septembre - 2 octobre 2009

Avec le soutien du F.R.S.-FNRS

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Contexte général de l’étude

• Effets de la narration sur la compréhension ?

• Différentes façons d’utiliser le récit (à ces fins) ?

• Variations de la compréhension en fonction du type de récit, de l’interactivité, etc. ?

• Présentation d’un aspect particulier de la recherche

• Travail encore en cours ! Continuations à prévoir !

Usage du récit à des fins de communication des connaissances dans les hypermédias de vulgarisation scientifique :

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Plan de l’exposé

• Approches du récit et de la compréhension

• Cadre théorique: le récit comme outil cognitif, structure du récit et « récit fantôme »

• Hypothèses: effets de la non-linéarité

• Méthodologie

• (Quasi-)expérimentation

• Résultats et discussion

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Compréhension comme effet éducatif

Processus de compréhension: double processus (top down & bottom up) de construction d’une représentation cohérente

Consensus actuel sur la structure du processus (Denhière 1992)

Les « effets éducatifs » sont définis en termes de compréhension, suivant le modèle de compréhension de texte de Van Dijk et Kintsch (1983):

Modèle qui peut être utilisé pour décrire la compréhension d’un hypertexte (v.p.ex Fastrez 2002)

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Comprendre un récit

Le lecteur/récepteur doit construire une représentation cohérente du référent du récitDifférentes théories peuvent décrire cette représentation:

• Story Schema theory (p.ex Mandler 1984)

• Théorie des modèles mentaux (Johnson-Laird 1983)

• Ces approches sont cohérentes avec la narratologie «classique» ou structurale

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« Narrative comprehension »

Herman (2002), nomme storyworld ce modèle mental construit par le récepteur et rendant possible la compréhension du récit

Ce storyworld = ?

•Modèle mental de «ce qui se passe»•Etabli par un double processus bottom-up (microdesign) et top-down (macrodesign)

•«Réutilisable»

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Conséquence : le récit vu comme outil cognitif

Herman (2003): “My hypothesis is that stories provide, to a degree that needs to be determined by future research, domain-general tools for thinking” Le storyworld est la base grâce à laquelle la compréhension d’éléments éducatifs à travers un récit est rendue possible Réutilisation de ce modèle mental dans d’autres cadres (autres circonstances), à d’autres fins (inférences, résolution de problèmes...) Ici : focalisation sur le récit explicitement éducatif

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La structure du récit

Théorie des possibles narratifs (Bremond) : récit comme une suite de séquences posant des alternatives de type « réussite/échec » > critique du récit « déterministe »

AB

C

C’

D

D’

E

E’

F

F’

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Le « récit fantôme »QuickTime™ et un

décompresseur TIFF (non compressé)sont requis pour visionner cette image.

• Similarité formelle et structurelle avec l’hypertexte

• Existence de ce « récit fantôme » prévue par les dispositifs

• Question de la construction du storyworld dans un cas de figure où le récit fantôme (l’alternative) n’est pas une hypothèse spéculative par rapport à un récit déterminé / déterministe ?

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En résumé...

Construction d’une représentation mentale du phénomène

Explication d’un phénomène (domaine de connaissance) ; caractéristiques sémiotiques et formelles du dispositif explicatif : Récit non linéaire

Caractéristiques supposées

Non linéarité ?

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Hypothèses sur les effetsde la non-linéarité du récit

• Hypothèse de l’absence d’effet : construction de représentations mentales similaires du domaine de connaissance sur base d’unités d’informations équivalentes

• Hypothèse de l’effet du récit fantôme : construction par les sujets d’une représentation mentale du domaine de connaissance «tenant compte» des branches non actualisés du récit (question de la conscience du dispositif)

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Variables indépendantes

Nous entendons particulièrement cibler l’effet de la variable suivante :

L’effet de la linéarité/non linéarité sur la construction de représentations sur le phénomène étudié

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Méthode et traitement des données (1)

• Quasi-experimentation

• Public: enfants de 11-12 ans

• Dimension exploratoire > nb sujets pour l’heure limité !

• Comparaison de représentations d’un phénomène scientifique suivant qu’il est expliqué de différentes manières : récit linéaire >< récit non-linéaire

• Dispositif : site web expliquant la formation d’une carie sous forme de récit

• Lecture hypermédia puis questionnaire relatif au contenu scientifique de l’hypermédia

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Méthode et traitement des données (2)

• Questionnaire : résolution de problème, rappel libre, dessin, définition

• Traitement quali- et quantitatif

• Indicateurs :

•Problème : raisonnement (mobilisation du storyworld)

•Rappel libre: marques d’alternatives (conscience du récit fantôme)

•Dessin : Structure du mécanisme (compréhension, constitution du storyworld, conscience récit fantôme)

•Définitions : justesse et précision (compréhension)

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Données (1) : résolution de problème

Capacité de résolution de problème : pas de différence significative entre conditions

Type de réponse/co ndit io n Non-linéaire Linéaire Total

Raisonnement complet 12 16 28

Raisonnement incomplet 0 1 1

Raisonnement faux et hors sujet 10 4 14

Absence de réponse/justification 0 0 0

Total 22 21 43

Chi2 = 4,12 < 5,99 ( = 0,05)

> Pas de différence dans la capacité de mobilisation du modèle mental de situation ?

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Données (2) : rappel libre

Marques d’alternatives dans le discours des sujets ?

• Indicateurs difficiles à appliquer. Détection des « si… », « soit… », « lorsque… »

• Les sujets qui utilisent ces termes sont minoritaires dans toutes les conditions

• Néanmoins plus nombreux dans la condition non-linéaire

• Nombre très (trop) limité pour conclure (6 occurrences)

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Données (2) : rappel libre

> Difficulté d’interprétation. Hypothèse non vérifiée et/ou question trop vague et/ou indicateur mal conçu ?

• Dépouillement par catégorisation des réponses• Identification des types et structures de réponses• Types: Mise en exergue d’une « vérité générale » (« quand

on mange… », rôle actif des bactéries, description, accent mis sur « Tom »)

• Pas de différence significative entre conditions [Chi2 = 6,19 < 9,49 ( = 0,05) ]

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Données (3) : Dessins

QuickTime™ et undécompresseur TIFF (non compressé)

sont requis pour visionner cette image.

QuickTime™ et undécompresseur TIFF (non compressé)

sont requis pour visionner cette image.

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Données (3) : Dessins

Représentation du phénomène

Extrait de l’analyse de contenu des dessins: items identifiés, par condition (limitation aux éléments présents)

Non-linéaire (22 dessins)

Linéaire (21 dessins)

Découpage temporel

9 (0,41) 4 (0,19)

Comparaison 0 (0) 0 (0) Tom (ou personnage assimilé)

5 (0,23)

2,5 (0,12)

Personnages anthropomorphisés

10 (0,45) 4 (0,19)

Légendes 22 (1) 21 (1) Phylactères 3 (0,14) 2,5 (0,12) Bactéries 16 (0,73) 17 (0,81) Plaque dentaire 2 (0,09) 1 (0,05) Dent(s) 21 (0,95) 21 (1) Amidons 9 (0,41) 3 (0,14) Aliments (sucres, bonbons, ...)

20 (0,91) 15 (0,71)

Acide 7 (0,32) 8 (0,38) Nerf 0 (0) 1 (0,05) Racine 3 (0,14) 0 (0) Os/gencive (base dent)

3 (0,14) 5 (0,24)

• Découpage temporel• Personnages

anthropomorphisés• Rôle des amidons

Eléments saillants, bien que ≠ non significatifs statistiquement

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Données (4) : définitions

Performance à l’épreuve de définitions : pas de différence significative entre conditions

Score/condition Non-linéaire linéaire TotalScore = 2 10 10 20Score = 1 27 23 50Score = 0 29 30 59Total 66 63 129

Chi2 = 0,27 < 5,99 ( = 0,05)Nb. Confirmé par une comparaison des moyennes avec le test de Kruskall-Wallis

Nb définitions/condition pr termes expliqués ds HM

> Compréhension (et précision) du domaine de connaissance ne semble pas affectée par la linéarité/non-linéarité

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Discussion / interprétation (1)• Données limitées (en nombre, dans la définition des

indicateurs)

• L’hypothèse du « récit fantôme ne semble pas vérifiée »: très peu de différences entre conditions

Détachement entre (non-)linéarité et domaine de contenu : le déroulement de l’histoire n’affecterait pas la compréhension du contenu scientifique

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Discussion / interprétation (2)• Nuance(s) nécessaire(s) : Il existe des différences

intéressantes, quoique non significatives

Peu de prise en compte d’alternatives, mais plutôt dans la condition non-linéaire

Les sujets de la condition non-linéaire semblent plus « anthropomorphiser » les agents du récit (étonnant vu que les alternatives offertes les concernent peu)

Mais c’est dans la condition linéaire qu’ils sont les plus « actifs »

Découpage temporel du processus semble favorisé par la non-linéarité

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Conclusions (1)

• L’idée que l’interactivité (non-linéarité) est utile à l’apprentissage (car « rôle actif ») dans le cadre d’un récit est à nuancer

Pas d’effet spécifique de la non-linéarité sur la compréhension du contenu scientifique

Peut s’expliquer par la nature des opérations cognitives à effectuer

Attention à porter aux dimensions exactes sur lesquelle (n’) agit (pas) la non-linéarité

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Conclusions (2)

• Conséquences pour la conception de dispositifs éducatifs : Si l’objectif = communiquer une représentation

globale, la (non) linéarité n’aurait pas d’importance

•Prolongements de recherche nécessaires Effets de la non-linéarité sur la représentation du rôle

des agents du récit (en cours) Effets de la non-linéarité sur d’autres dimensions

(motivation, p.ex) Impact d’autres variables (choix du lecteur,

personnages, intégration du propos éducatif à l’intrigue, âge)

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