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Quel rôle les médias jouent-ils dans la formation de l’opinion publique lors des grandes crises politiques en France depuis l’affaire Dreyfus ?

Médias2015

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Quel rôle les médias jouent-ils dans la formation

de l’opinion publique lors des grandes crises politiques

en France depuis l’affaire Dreyfus ?

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Article 11 de la DDHC : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

« Les opinions sont comme les clous : plus on frappe dessus, plus on les enfonce » » Alexandre Dumas

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Opinion publique : l’ensemble des convictions, des jugements et des valeurs partagés par la majorité des membres d’une société à une époque donnée. Les médias de masse, qui informent les citoyens et favorisent les débats contradictoires, contribuent à former l’opinion publique.

Médias (de masse) : désigne les médias qui ont une audience suffisamment large pour toucher un large public dans une société démocratique. la presse (dès le milieu du XIXe siècle)

la radio à partir des années 1920

la télévision à partir des années 1950

Internet depuis les années 1990

Crise politique : Période de tension politique et de mobilisation publique au cours de laquelle le système de gouvernement est l’objet d’une remise en cause.

Les médias peuvent révéler les crises politiques, les nourrir en informant l’opinion, les provoquer aussi.

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1890 -1940

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1er quotidien français en 1777

XIXème évolutions techniques : Développement des réseaux

de communications – train

Presses rotatives (1872)

Linotypes (1887)

Le télégraphe et le téléphone permettent aux journaux de collecter l’info et de réagir plus vite aux nouvelles

Publicité → baisse du prix du journal

1881 : Lois scolaires →Alphabétisation

1881 : Lois sur la liberté de la Presse

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↑ « L’âge du papier », dessin de Félix Valloton paru dans Le cri de Paris en 1898

← Affiche publicitaire pour Le Petit Journal, 1899

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Antisémitisme, Le Pèlerin, 1899 Anticléricalisme, La Calotte, 1908

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1894-1906

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Antisémitisme, Le Pèlerin, 1899 Anticléricalisme, La Calotte, 1908

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Antisémitisme, Le Pèlerin, 1899 Anticléricalisme, La Calotte, 1908

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« […] Quelle tache de boue sur votre nom - j'allais dire sur votre règne -que cette abominable affaire Dreyfus ! Un conseil de guerre vient, par ordre, d'oser acquitter un Esterhazy, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice. Et c'est fini, la France a sur la joue cette souillure, l'histoire écrira que c'est sous votre présidence qu'un tel crime social a pu être commis.[…] La vérité, je la dirai, car j'ai promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas, pleine et entière. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de l'innocent qui expie là-bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu'il n'a pas commis.Et c'est à vous, monsieur le Président, que je la crierai, cette vérité, de toute la force de ma révolte d'honnête homme. »

Emile Zola, Lettre ouverte au Président

de la République, L’Aurore, 13 janvier 1898.

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La presse, un vecteur

idéologique antisémite

dans l'affaire Dreyfus.

La Croix, 4è page de

couverture du supplément du 21 juillet

1898

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Antisémitisme, Le Pèlerin, 1899 Anticléricalisme, La Calotte, 1908

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Antisémitisme, Le Pèlerin, 1899

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Le 11 décembre 1893, 2 jours après l'attentat visant les députés, la Chambre des députés examine un ensemble de mesures pour sauvegarder « la cause de l’ordre et celle des libertés publiques ». C'est une modification de la loi de 1881 qui ne punissait que la provocation directe ; désormais la provocation indirecte, l'apologie, est elle aussi punie et un juge peut ordonner la saisie et l'arrestation préventive. Le texte de la première des trois « lois scélérates » est adopté le 12 décembre 1893 par 413 voix contre 63.

La seconde loi concerne les associations de malfaiteurs et vise particulièrement les groupes anarchistes, alors nombreux et très actifs. C'est une loi qui vise à pouvoir inculper tout membre ou sympathisant sans faire de distinction. Elle est votée le 18 décembre 1893.

La troisième loi, votée le 28 juillet 1894, est sans doute la plus marquante pour les anarchistes puisqu'elle les vise directement en les nommant et en leur interdisant tout type de propagande. C'est à la suite de cette loi que de nombreux journaux anarchistes comme Le Père peinard, qui avait déjà été saisi avant, sont interdits. Cette loi permet une véritable chasse aux sorcières, des milliers de perquisitions et.

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Elles abrogent les garanties conférées à la presse en ce qu'elles permettent la saisie et l'arrestation préventive ; elles violent une des règles de notre droit public en ce qu'elles défèrent des délits d'opinion à la justice correctionnelle ; elles violent les principes du droit pénal en ce qu'elles permettent de déclarer complices et associés d'un crime des individus qui n'y ont pas directement et matériellement participé ; elles blessent l'humanité en ce qu'elles peuvent punir des travaux forcés une amitié ou une confidence, et de la relégation un article de journal. [...]

Alors que la loi sur la presse ne punit que la provocation directe aux faits qualifiés crimes, le nouveau texte frapp[e] la provocation indirecte, c'est-à-dire l'apologie. [...]

La loi française pose en principe que «le fait coupable ne peut être puni, que quand il s'est manifesté par un acte précis d'exécution». Aux termes de ce nouveau texte, la simple résolution, l'entente même pren[d] un caractère de criminalité.

Léon Blum, « Comment les lois scélérates ont été faites », La revue blanche, 1898

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Y a-t-il un risque de dérive judiciaire en France après les attentats ? C'est en tout cas l'avis d'Amnesty International, qui interpelle les autorités du pays après avoir dénombré 69 arrestations pour "apologie du terrorisme". "Le risque est grand que ces arrestations violent la liberté d'expression", estime l'ONG dans un communiqué (en anglais), diffusé vendredi 16 janvier.

L'ONG juge l'"apologie du terrorisme" trop vague

"La liberté d’expression ne doit pas être réservée à certains. L’heure n’est pas à l’ouverture de procédures inspirées par des réactions à chaud, mais bien plutôt à la mise en place de mesures réfléchies qui protègent des vies et respectent les droits de tous", a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale de l'ONG. Il considère que la définition de "l'apologie du terrorisme" reste vague, ce qui ouvre la porte à des abus, et évoque un "test décisif" pour les autorités françaises, "dans leur volonté de faire respecter les mêmes droits pour tous".

Sources : francetv.info.fr « Apologie du terrorisme" : Amnesty International interpelle la France sur ses arrestations », 17/01/2015

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Le 16 mars 1914, Gaston Calmette, le directeur du quotidien Le Figaro, est abattu de plusieurs balles de revolver, dans son bureau par l'épouse du ministre des Finances Mme Caillaux.

Joseph Caillaux était victime depuis le mois de janvier de la même année, d'une violente campagne de presse, orchestrée par le journal et diligentée par ses ennemis politiques, Raymond Poincaré en particulier. Le Figaro publie notamment, au compte-goutte, la correspondance privée de Joseph Caillaux. Son épouse, déprimée par ces divulgations, craint que ne soit révélée une lettre d'amour qui atteste de sa relation intime avec le ministre du temps où elle était mariée à un autre homme.

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Déclaration officielle envoyée par le gouvernement Viviani à tous les journaux le 6 août 1914 pour les informer des dispositions prises sur le contrôle de l'information :

« Dans leurs séances du 4 août, les deux Chambres ont voté comme une des armes de la défense nationale, une loi interdisant de publier, sous peine d'un emprisonnement de cinq ans, tout renseignements autres que ceux communiqués par le gouvernement sur la mobilisation ou les mouvements de l'armée, ainsi que toute information concernant les opérations militaires ou diplomatiques, de nature à favoriser l'ennemi et à exercer une influence fâcheuse sur l'esprit de l'armée et des populations. [...]

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Une presse discréditée et compromise dans le « bourrage de crâne » → restructuration au lendemain de la guerre : en 1918, près de 1/2 des titres de presse disparaissent

Réorganisation de la Presse écrite :

Juillet 1918 : création du syndicat des journalistes

Rédige une « Charte des devoirs professionnels des journalistes français »

Déontologie : ensemble de règles et de conduites éthiques qui guident une activité professionnelle.

1935 : un statut réglemente la profession

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Concurrence la presse écrite née dans les années 1920,

se répand dans les années 1930.

1939 : 60% des foyers français sont équipés d’un poste de radio

Grâce au direct (+ grande réactivité), elle devient un outil d’information populaire.

Un enjeu de pouvoir :

2 régimes coexistent :

Les Radios d’Etat Radio-Paris rachetée par l’Etat en

1933

Radio-Mondial qui diffuse dans les colonies

Les Radios privées soumises à autorisation : 1922 : la 1ère radio privée,

RADIOLA, émet depuis Paris ↑ Une Famille écoutant

la radio en 1938

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Années 1930, instabilité ministérielle + scandales politico-financiers

→ antiparlementarisme.

LIGUES → climat d’agitation, antisémitisme , xénophobie.

Le Géant Sennep, dessin de

Ralph Soupault sur le

dessinateur Sennep, paru

dans Fantasio, 16 juillet 1933

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Le 6 février, les ministres de

l’Intérieur et des PTT

mettaient en surveillance les

postes privés.

[…] Brandit-on une fois de

plus la fameuse « autorisation

provisoire » ? Toujours est-il que

le poste parisien observa le

même laconisme que les postes

d’Etat. La gravité du

mouvement avait transpiré

instantanément à travers toute la

France. Le silence de la radio

augmenta l’inquiétude, au lieu de

la calmer. Et ce qui est plus

grave, l’auditeur français était à

la merci de l’information

radiophonique étrangère, alertée

par les agences et les

correspondants des journaux.Pierre Domène, Radio Magazine, 18 février

1934

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Le 5 mars 1934, trois intellectuels de gauche, qui considèrent le 6 février comme le symbole d’une menace fasciste, fondent le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes.

« Unis, par-dessus toute divergence, devant le spectacle des émeutes fascistes de Paris et de la résistance populaire qui seule leur a fait face, nous venons déclarer à tous les travailleurs, nos camarades, notre résolution, de lutter avec eux pour sauver contre une dictature fasciste ce que le peuple a conquis de droits et de libertés publiques. Nous sommes prêts à tout sacrifier pour empêcher que la France ne soit soumise à un régime d’oppression et de misère belliqueuses. (…)

Camarades, sous couleur de révolution nationale, on nous prépare au Moyen-Age. Nous, nous n’avons pas à conserver le monde présent, nous avons à le transformer, à délivrer l’Etat de la tutelle du grand capital – en liaison intime avec les travailleurs. »

Alain, Paul Langevin et Paul Rivet, « Aux travailleurs, 5 mars 1934, Manifeste publié dans la Nouvelle Revue française, mai 1934.

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27 août 1939: interdiction de L’Humanité.

10 mai 1940: offensive allemande.

17 juin 1940: Pétain annonce l’armistice

18 juin 1940: Sur la BBC, de Gaulle appelle à la résistance.

10 juillet 1940: Vote des pleins pouvoirs à Pétain. Mise en place du régime de Vichy .

11 novembre 1942: Le Figaro cesse de paraître.

25 novembre 1942: Nationalisation de l’agence de presse Havas et création de l’Office français de l’information.

Août-décembre 1944: Fondation d’une grande partie de la presse nationale et régionale.

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Français!

A l’appel de Monsieur le Président de la République, j’assume à partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de la France. Sûr de l’affection de notre admirable armée qui lutte, avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires, contre un ennemi supérieur en nombre et en armes. Sûr que par sa magnifique résistance, elle a rempli nos devoirs vis-à-vis de nos alliés. Sûr de l’appui des Anciens combattants que j’ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur .

En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude. C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat. Je me suis adressé cette nuit à l’adversaire pour lui demander s’il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l’honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités. Que tous les Français se groupent autour du Gouvernement que je préside pendant ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour m’écouter que leur foi dans le destin de la Patrie. »

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« Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique terrestre et aérienne de l’ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils sont aujourd’hui.

Mais le dernier mot est-il dit? L’espérance doit-elle disparaître? La défaite est-elle définitive? Non! Croyez-moi, moi qui vous en parle en connaissance de cause et qui vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la France n’est pas seule. Elle n’est pas seule. Elle a un vaste empire derrière. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limite l’immense industrie des Etats-Unis. Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. (…)

Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver (…), j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la radio de Londres.

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http://www.youtube.com/watch?v=tHQzZClpL9o

http://www.youtube.com/watch?v=TvsTWIOJf4o

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Des medias aux ordres :

Vichy et/ou les autorités allemandes d’occupation.

→ perte de crédibilité et donc d’audience.

Une presse clandestine en essor (1000 titres entre 40 et 44).

3 types de médias :

« Deux » presses écrites (officielle / clandestine)

Essor de la radio

Développement des actualités filmées

Une guerre des medias (guerre de la presse ; guerre des affiches ; guerre des ondes) ; propagande et contre-propagande.

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A la Libération, 687 journalistes compromis avec Vichy ou l’occupant sont suspendus ; 99 sont fusillés.

Ordonnance du 30 septembre 1944 : interdiction des journaux ayant paru sous l’Occupation.

Des journaux supprimés en 1940 réapparaissent : L’Humanité

Des titres issus de la Résistance : Combat, France Soir

Naissance de l’Agence France Presse en 1944 dotée d’un réseau mondial et placée sous la tutelle de l’Etat.

Autre symbole : Journal Le Monde fondé en 1944 par Hubert Beuve-Méry, un journaliste résistant.

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Une presse d’opinion dont la ligne éditoriale s’apparente aux grands courants politiques : L’Humanité proche du PC

Libération positionnée à l’extrême-gauche dans ses débuts en 1973, puis gauche socialiste

Le Figaro de tendance conservatrice

Développement la Presse quotidienne Régionale

MAIS la presse quotidienne nationale connaît des difficultés économiques :

De 6 à 3,4 M d’exemplaires vendus entre 1946 et 1952.

Causes : hausse des prix des journaux (hausse des coûts de production) + concurrence des autres médias

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La photo devient le cœur de certaines publications : 1949 : Paris-Match

Multiplication des magazines d’info : sur le modèle des news magazines américains

1953 : L’Express

1964 : Le Nouvel Observateur

Liberté de ton et défiance vis-à-vis du pouvoir en place (ex : dénonciation de la torture pendant la guerre d’Algérie)

Lectorat + jeune, éduqué et urbain Une du magazine

témoignage chrétien sur

le massacre du 17

octobre 1961

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L’essor de la radio se poursuit après 1945 : 1er outil des Français pour l’information et le divertissement. + de 10 millions de postes à la fin des années 1950.

Nombreuses émissions d’information : « flash » et « journaux parlés » + programmes politiques (ex : « causeries » de PMF en 1954-1955)

Monopole d’État

1964 : ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française)

Fin des années 1950 : apparition du TRANSISTOR (petite radio portable à piles) → favorise l’essor des « RADIOS PERIPHERIQUES » qui émettent depuis l’étranger Europe 1 dès 1955 (antenne émettrice installée en Allemagne),

RTL

Qualité des programmes + liberté de ton (≠ style des radios d’Etat) (ex : émission « Salut les copains » sur Europe 1 – 1er « hit parade »

1958 : sur Europe 1, le journaliste Georges Fillioud dénonce l’usage de la torture en Algérie.

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↑ Taux d’équipement des

ménages en biens durables

(en pourcentage du nombre

total de ménages français)

100 %

TélévisionRéfrigérateur

VoitureLave-linge

197019601954

80 %

60 %

40 %

20 %

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http://fresques.ina.fr/jalons/parcours/0001/la-crise-du-13-mai-1958-vue-par-les-actualites-francaises.html

En quoi le discours des Actualités françaises change-t-il en mai-juin 1958 ?

Video n°1 :

Que se passe-t-il à Paris ? Que se passe-t-il à Alger ?

Le commentaire se termine sur la phrase " Au milieu des heures graves, le gouvernement faisait face à la situation ". Le reportage explique-t-il en quoi consistent ces " heures graves " ?

A votre avis, de qui ce reportage des Actualités françaises exprime-t-il le point de vue ?

Quel est le nom que l'on voit sur les banderoles à Alger ? Est-il cité dans le commentaire ?

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Video n°2 :

Au début du commentaire, quels sont les deux qualificatifs opposés appliqués aux événements d'Algérie ?

Que voit-on des événements en Corse ?

Quelle est la question que pose le commentateur après les images de la Corse ?

Le discours du général de Gaulle. Comment cette séquence produit-t-elle un effet de rupture par rapport à ce qui précède ? Quelle est l'image que cette séquence donne de De Gaulle ?

Qu'est-ce qui est responsable de la crise actuelle selon De Gaulle ? A quel moment de l'histoire fait-il allusion quand il parle de la République " reniée, trahie " ?

Quelle est l'impression que donnent les images de Pierre Pflimlin lorsqu'il annonce sa démission ?

Séquence à l'Elysée : Quelle est, selon le reportage, la procédure qui amène le président René Coty à appeler le général de Gaulle au pouvoir ?

Quelle est l'image donnée de Colombey-les-Deux-Eglises ?

Par quel moyen est montrée l'annonce officielle de l'appel du général à former un gouvernement ?

A Alger : Que se passe-t-il au même moment ? Quelle est l'impression que donnent ces événements ?

La manifestation à Paris : Quels sont les mots d'ordre de cette manifestation ?

Quelle est l'image donnée du rassemblement sur les Champs Elysées ? Quelle est l'attitude des forces de l'ordre ?

Que se passe-t-il sur le perron de l'Elysée ?

Que se passe-t-il à l'hôtel La Pérouse ?

Quelles sont les réactions provoquées par le retour au pouvoir de De Gaulle à Alger, Toulouse, Bordeaux, Paris ? Quel point de vue le reportage adopte-t-il ? Comment le voit-on ?

Comment le commentateur qualifie-t-il ce qui se déroule à l'Assemblée Nationale ?

Comment est qualifié le texte que lit De Gaulle à la tribune ? Que demande surtout ce texte ?

Comment le commentateur désigne-t-il De Gaulle ? Pourquoi ?

Qui est le premier personnage à suivre De Gaulle à l'Elysée ? A votre avis, pourquoi est-il choisi ?

Quelle est la séquence qui clôt le reportage ? A votre avis, pourquoi le reportage a-t-il choisi de montrer cette séquence ?

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Général Massu

Guy Mollet*

Félix Gaillard*

* Anciens

Présidents du

Conseil de la IVème

République

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Ce qui caractérise actuellement notre vie publique, c’est l’ennui. Les Français s’ennuient. Ils ne participent ni de près, ni de loin aux grandes convulsions de ce monde […]. La guerre du Vietnam les émeut, certes mais elle ne les touche pas vraiment. La jeunesse s’ennuie. Les étudiants manifestent. Quant aux jeunes ouvriers, ils cherchent du travail et n’en trouvent pas […]. Heureusement, la télévision est là pour détourner l’attention vers les vrais problèmes : […] l’encombrement des autoroutes, le tiercé qui continue d’avoir le dimanche soir priorité sur toutes les antennes de France […]. La télévision est faite pour distraire : ainsi le calme règne-t-il.

Pierre VIANSSON-PONTE, «Quand la France s’ennuie », Le Monde, 15 mars 1968

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Du 17 mai au 23 juin 1968, l’ORTF est en grève ; un service

minimum, sous contrôle syndical, se met en place. Au terme de

ce mouvement social, une fois le pouvoir gaulliste rétabli, 58

journalistes (36 à la télévision et 22 à la radio) seront licenciés,

30 seront mutés d’office et 7 mis en retraite anticipée.

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« Depuis le 6 mai, le transistor est devenu le cordon ombilicalqui relie la France à sa révolution. La télévision, muselée oupresque, a pour l’instant renversé le régime de l’image. Lepouvoir est à la parole. Et dans le domaine de l’information, lesradios périphériques, grâce à leur souplesse, à leur mobilité,grâce aussi à une certaine liberté, ont affirmé leur puissance. »

Danièle HEYMAN, L’express, 3 juin 1968

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Patience (Daniel

COHN-BENDIT face

aux CRS),

photographie de Gilles

Caron, 6 mai 1968

Les journalistes et photographes ont pris de

nombreux clichés des événements de mai 68.

Souvent très expressifs et pris sur le vif, ils rendent

compte mieux que n’importe quel autre média de

l’atmosphère qui régnait lors de cette crise. Leurs

photos offrent un point de vue sur l’événement,

souvent engagé, toujours symbolique.

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1. Photographie de Jean Pierre Rey

2. Photographie d’Henri Cartier

Bresson

3. Photographie de Bruno Barbey

1. Le symbole de la Marianne : une

République en révolte éprise de liberté

(cf Delacroix)

2. Le « temple du savoir », gardé par

les étudiants révoltés, sous les

auspices de Lénine et de Mao…

3. Une photographie en

mouvement, prise « sur le vif », qui

rend compte des émeutes

populaires, des barricades, du vent

de révolte qui souffle à Paris

Page 79: Médias2015

« Etant le détenteur de la légitimité nationale et

républicaine, j’ai envisagé depuis vingt quatre heures

toutes les éventualités, sans exception, qui me

permettraient de la maintenir. J’ai pris mes

résolutions. Dans les circonstances présentes, je ne me

retirerai pas. J’ai un mandat du peuple, je le remplirai

[…]. À moins qu’on entende bâillonner le peuple

français tout entier, en l’empêchant de s’exprimer en

même temps qu’on l’empêche les étudiants d’étudier,

les enseignants d’enseigner, les travailleurs de

travailler […]. En tout cas, partout et tout de suite, il

faut que s’organise l’action civique. »

Charles DE GAULLE, Allocution radiodiffusée du 30

mai 1968

Peu présent dans les médias durant le mois de

mai, le général de Gaulle met en scène son retour

au premier plan : il choisit la radio (en souvenir de

l’appel du 18 juin) pour s’adresser aux Français et

mener une vaste contre offensive médiatique qui

porte ses fruits et permet un renversement de

l’opinion publique.