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(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 R oméo est né en Italie en 1925. Il est arrivé en Bel- gique en 1947 pour tra- vailler dans les charbonnages. À son arrivée en Belgique, Ro- méo est devenu un immigré, c’est-à-dire une personne ve- nue de l’étranger pour tra- vailler et s’installer dans un pays d’accueil. Pour les Italiens, Roméo est un émigré, c’est-à-dire une per- sonne qui quitte son pays pour aller s’installer dans un autre. Roméo n’est jamais retourné vi- vre en Italie. Il s’est marié et a fondé une famille chez nous. Certains immigrés gardent la nationalité de leur pays, d’autres choisissent de prendre la nationalité du pays d’ac- cueil. Demandeurs d’asile et réfugiés Sarah, 12 ans, a fui l’Afghanis- tan avec ses parents et son frère à cause de la guerre. La fa- mille n’y était plus en sécurité. Après un long voyage, Sarah est arrivée en Belgique. Toute la famille a demandé officielle- ment asile (protection) à la Bel- gique pour obtenir le droit de vivre définitivement dans no- tre pays. Sarah et tous les mem- bres de sa famille sont des de- mandeurs d’asile. Ils seront dé- signés sous ce nom tout le temps que mettront les autori- tés belges pour dire si oui ou non, ils obtiendront la protec- tion de notre pays et le droit d’y vivre. En attendant cette ré- ponse, ils ont le droit de séjour- ner (habiter) sur le territoire belge sous certaines conditions (voir page 3). Lorsque les autorités belges ac- corderont à Sarah et sa famille la protection de la Belgique, ils deviendront officiellement des réfugiés. Toute la famile aura le droit de vivre définitive- ment sur le territoire belge. Cependant, le mot réfugié est aussi employé pour désigner toute personne qui fuit son pays pour un autre bien avant que sa demande d’asile soit ac- ceptée. Sans-papiers Abdel n’avait pas de travail dans son pays et il vivait dans la misère. Il est venu tenter sa chance en Belgique mais il n’a pas d’autorisation officielle (des papiers) pour séjourner sur le territoire belge. Abdel vit clandestinement (sans y être officiellement autorisé) dans notre pays. Il est ce que l’on appelle un « sans-pa- piers ». S’il se fait contrôler par la police, il risque d’être en- fermé dans un centre fermé (où les étrangers sont privés de liberté) et d’être renvoyé dans son pays d’origine. Cela n’empêche pas Abdel de travailler chez nous. Il est dans l’illégalité (pas en accord avec la loi) et de ce fait il n’a pas de droits, par exemple au rem- boursement des soins médi- caux en cas d’accident du tra- vail. Cela arrange bien certains patrons d’engager des sans-pa- piers car ils les paient souvent moins cher que les autres tra- vailleurs. L es premiers hommes vi- vaient en Afrique. Puis, au fil du temps, ils ont voyagé et ont fini par occuper l'ensemble de la surface de la Terre. Les mi- grations (se déplacer pour vivre ailleurs) ont toujours existé et el- les se poursuivent aujourd’hui. On estime qu’environ 200 mil- lions de personnes dans le monde vivent en exil (dans un autre pays que celui où elles sont nées). Les migrations ne se font pas sans mal. Partir n’est pas facile, en particu- lier quand des événements excep- tionnels (guerres, catastrophes na- turelles...) vous chassent de chez vous. C’est un choc de quitter son lieu de vie, son univers, ses amis, sa famille... Le voyage est souvent long et difficile. Une fois installés ailleurs, les migrants se heurtent à de nombreux problèmes : ap- prendre une nouvelle langue, dé- couvrir d’autres habitudes, d’autres coutumes, trouver un lo- gement, du travail, affronter le re- gard des autres qui vous voient comme l’étranger, l’envahisseur. Les nouveaux arrivants ont souvent le sentiment d’être re- jetés. Des idées toutes faites cir- culent sur eux : ce sont des pro- fiteurs, des voleurs de travail... S’ils avaient eu le choix, beau- coup de migrants auraient pré- féré continuer à vivre chez eux. Accueillir les étrangers n’est pas facile non plus. Ils ont des habitu- des différentes, une autre reli- gion... Il faut souvent beaucoup de temps avant que des étrangers soient bien intégrés (acceptés) à la population d’un pays. Et en Belgique ? Les migrations concernent tous les pays du monde. Des gens par- tent, d’autres arrivent. En Belgi- que, sur 10 666 866 habitants au 31 décembre 2007, 971 448 étaient de nationalité étrangère. Ils repré- sentaient 9,11% de la population totale (contre 8,81% en 2006). En 2007, 1 380 323 personnes habi- tant en Belgique étaient nées à l’étranger (une partie de ces per- sonnes ont la nationalité belge) ce qui représente 12,9% de la po- pulation totale. Pourquoi des étrangers viennent- ils s’installer en Belgique ? Tous ceux qui arrivent peuvent-ils res- ter ? Comment sont-ils accueillis ? La réponse à ces questions dans ce dossier. LES MIGRANTS Immigré, émigré, demandeur d’asile, réfugié, sans-papiers… Ces mots désignent des migrants. Mais quelle est la différence entre eux ? Immigrés, réfugiés, ... tous migrants DOSSIER DU MOIS S ur les routes de l’exil HISTOIRE Immigration en Belgique p. 2 Des Italiens, Marocains, Turcs... vivent chez nous. Ils sont arrivés, il y a des années, pour travailler notamment dans les charbonnages. MENA Seuls chez nous p. 4 Des jeunes étrangers de moins de 18 ans arri- vent seuls chez nous, sans leurs parents. Com- ment sont-ils accueillis ? Demandeurs d’asile Crise de l’accueil p. 3 Depuis 2 ans, la Belgi- que est confrontée à une grave crise de l’ac- cueil des étrangers. Photo Belga Chaque année, des millions de personnes dans le monde quittent tout pour vivre ailleurs. Photo Reporters Chaque année, des immigrés tentent de rejoindre clandestinement l’Europe. 1 Supplément au Journal des Enfants du 4 février 2011

Migrants

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(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840

Roméo est né en Italie en1925. Il est arrivé en Bel-gique en 1947 pour tra-

vailler dans les charbonnages.À son arrivée en Belgique, Ro-méo est devenu un immigré,c’est-à-dire une personne ve-nue de l’étranger pour tra-vailler et s’installer dans unpays d’accueil.Pour les Italiens, Roméo est unémigré, c’est-à-dire une per-sonne qui quitte son pays pouraller s’installer dans un autre.Roméo n’est jamais retourné vi-vre en Italie. Il s’est marié et afondé une famille chez nous.Certains immigrés gardent la

nationalité de leur pays,d’autres choisissent de prendrela nationalité du pays d’ac-cueil.

� Demandeurs d’asileet réfugiésSarah, 12 ans, a fui l’Afghanis-tan avec ses parents et son

frère à cause de la guerre. La fa-mille n’y était plus en sécurité.Après un long voyage, Sarahest arrivée en Belgique. Toutela famille a demandé officielle-ment asile (protection) à la Bel-gique pour obtenir le droit devivre définitivement dans no-tre pays. Sarah et tous les mem-

bres de sa famille sont des de-mandeurs d’asile. Ils seront dé-signés sous ce nom tout letemps que mettront les autori-tés belges pour dire si oui ounon, ils obtiendront la protec-tion de notre pays et le droitd’y vivre. En attendant cette ré-ponse, ils ont le droit de séjour-ner (habiter) sur le territoirebelge sous certaines conditions(voir page 3).Lorsque les autorités belges ac-corderont à Sarah et sa famillela protection de la Belgique, ilsdeviendront officiellement desréfugiés. Toute la famile aurale droit de vivre définitive-ment sur le territoire belge.Cependant, le mot réfugié estaussi employé pour désignertoute personne qui fuit sonpays pour un autre bien avantque sa demande d’asile soit ac-ceptée.

� Sans-papiersAbdel n’avait pas de travail

dans son pays et il vivait dansla misère. Il est venu tenter sachance en Belgique mais il n’apas d’autorisation officielle(des papiers) pour séjournersur le territoire belge. Abdelvit clandestinement (sans yêtre officiellement autorisé)dans notre pays. Il est ce quel’on appelle un « sans-pa-piers ». S’il se fait contrôler parla police, il risque d’être en-fermé dans un centre fermé(où les étrangers sont privés deliberté) et d’être renvoyé dansson pays d’origine.Cela n’empêche pas Abdel detravailler chez nous. Il est dansl’illégalité (pas en accord avecla loi) et de ce fait il n’a pas dedroits, par exemple au rem-boursement des soins médi-caux en cas d’accident du tra-vail. Cela arrange bien certainspatrons d’engager des sans-pa-piers car ils les paient souventmoins cher que les autres tra-vailleurs.

Les premiers hommes vi-vaient en Afrique. Puis, aufil du temps, ils ont voyagé

et ont fini par occuper l'ensemblede la surface de la Terre. Les mi-grations (se déplacer pour vivreailleurs) ont toujours existé et el-les se poursuivent aujourd’hui.On estime qu’environ 200 mil-lions de personnes dans le mondevivent en exil (dans un autre paysque celui où elles sont nées). Lesmigrations ne se font pas sansmal.Partir n’est pas facile, en particu-lier quand des événements excep-tionnels (guerres, catastrophes na-turelles...) vous chassent de chezvous. C’est un choc de quitter sonlieu de vie, son univers, ses amis,sa famille... Le voyage est souventlong et difficile. Une fois installésailleurs, les migrants se heurtentà de nombreux problèmes : ap-prendre une nouvelle langue, dé-couvrir d’autres habitudes,d’autres coutumes, trouver un lo-gement, du travail, affronter le re-gard des autres qui vous voientcomme l’étranger, l’envahisseur.

Les nouveaux arrivants ontsouvent le sentiment d’être re-jetés. Des idées toutes faites cir-culent sur eux : ce sont des pro-fiteurs, des voleurs de travail...S’ils avaient eu le choix, beau-coup de migrants auraient pré-

féré continuer à vivre chez eux.Accueillir les étrangers n’est pasfacile non plus. Ils ont des habitu-des différentes, une autre reli-gion... Il faut souvent beaucoupde temps avant que des étrangerssoient bien intégrés (acceptés) àla population d’un pays.

� Et en Belgique?Les migrations concernent tousles pays du monde. Des gens par-tent, d’autres arrivent. En Belgi-que, sur 10 666 866 habitants au31 décembre 2007, 971 448 étaientde nationalité étrangère. Ils repré-sentaient 9,11% de la populationtotale (contre 8,81% en 2006). En2007, 1 380 323 personnes habi-tant en Belgique étaient nées àl’étranger (une partie de ces per-sonnes ont la nationalité belge)ce qui représente 12,9% de la po-pulation totale.Pourquoi des étrangers viennent-ils s’installer en Belgique ? Tousceux qui arrivent peuvent-ils res-ter ? Comment sont-ils accueillis ?La réponse à ces questions dansce dossier.

LES MIGRANTS

Immigré, émigré,

demandeur d’asile,

réfugié, sans-papiers…

Ces mots désignent des

migrants. Mais quelle est

la différence entre eux?

Immigrés, réfugiés, ... tous migrants

DOSSIER DU MOIS

Sur les routes de l’exil

� HISTOIREImmigration enBelgique p. 2Des Italiens, Marocains,Turcs... vivent chez nous. Ilssont arrivés, il y a des années,pour travailler notammentdans les charbonnages.

� MENASeuls chez nous p. 4Des jeunes étrangers demoins de 18 ans arri-vent seuls chez nous,sans leurs parents. Com-ment sont-ils accueillis ?

� Demandeursd’asileCrise de l’accueil p. 3Depuis 2 ans, la Belgi-que est confrontée àune grave crise de l’ac-cueil des étrangers.

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Chaque année, desmillions de personnesdans le monde quittenttout pour vivre ailleurs.

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Chaque année, des immigréstentent de rejoindreclandestinement l’Europe.

1 Supplément au Journal des Enfants du 4 février 2011

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(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840

L ’organisation internatio-nale des migrations estime

qu’environ 1 milliard depersonnes dans le monde sont desmigrants. Ceux-ci sont des tra-vailleurs, des familles, des clandes-tins (qui vivent et travaillent àl’étranger sans en avoir l’autorisa-tion), des populations déplacéescontre leur volonté, des réfugiés...On constate que plus de femmesqu’avant migrent seules oucomme chefs de famille.Parmi toutes les personnes qui mi-grent, 740 millions sont des mi-grants internes (qui se déplacentà l’intérieur de leur pays) et 214millions sont des migrants inter-nationaux (qui migrent dans unautre pays que le leur). Les mi-grants internationaux n’ont ja-mais été aussi nombreux. S’ilsconstituaient un pays, celui-ci oc-cuperait la 5e place dans le mondepour le nombre de ses habitants.

� Pourquoi ?Une majorité de migrants quit-tent leur ville, leur village, leurmaison, leurs amis ... parce queles circonstances de la vie les yobligent. C’est un déchirement detout laisser derrière soi. Certains

s’exilent un temps, puis retour-nent chez eux. D’autres quittentleur lieu de vie pour toujours. Plu-sieurs raisons peuvent pousser àmigrer : la guerre, la misère, unecatastrophe naturelle, le faitd’être persécuté (subir de mau-vais traitements) pour ses opi-nions (idées) politiques, sa race,sa religion...La migration économique (pourmieux gagner sa vie) est celle quidéplace le plus grand nombred’êtres humains sur la planète.Elle peut être légale (les migrantsont l’autorisation de vivre et tra-vailler dans le pays où ils arri-vent) ou illégale (non autoriséepar la loi). La plupart des mi-

grants préfèrent se déplacer ausein de leur propre pays que departir à la recherche d’un autrepays.Quant aux migrants qui changentd’État, la plupart proviennentd’un pays en développement (pau-vre) et se rendent dans un autrepays en développement. Seule-ment 1/3 des migrants en prove-nance d’un pays en développe-ment se dirigent vers un pays ri-che. Il y a aussi des habitants depays riches qui migrent versd’autres pays. Exemple : des Bel-ges qui vont s’installer au Ca-nada. De façon générale, les paysriches, et en particulier les payseuropéens, ont tendance à durcir

leurs règles pour limiter le nom-bre de migrants qui s’installentchez eux.

� RéfugiésÀ côté des migrants économi-ques, on trouve les réfugiés quifuient leur lieu de vie pour vivreen sécurité ailleurs.Selon l’agence des Nations uniespour les réfugiés, fin 2009, lemonde comptait 43,3 millions dedéracinés (de gens qui ont dû fuirleur lieu de vie). Parmi ces person-nes, 15,2 millions sont des réfu-giés, 27 ,1 millions sont des per-sonnes déplacées à l’intérieur deleur pays, 983 000 sont des deman-deurs d’asile.

Entre 1900 et 1930, beau-coup d’étrangers venantde pays situés l’est de l’Eu-

rope arrivent en Belgique. Ilssont Polonais, Tchèques, Yougos-laves. Ils fuient la misère et lesréorganisations politiques quisuivent la Première Guerre mon-diale (1914-1918). Ils travaillentdans les charbonnages, les usi-nes, la construction de bâti-

ments.Dans les années 1930, la Belgi-que est touchée par une gravecrise économique (quand il y amoins de richesses et d'em-plois) et le chômage. La Belgi-que prend des mesures pour li-miter l’arrivée de travailleurs

étrangers sur son territoire etprotéger les travailleurs belges.Les patrons doivent obtenir uneautorisation officielle pour enga-ger des travailleurs étrangers.De leur côté, les étrangers doi-vent obtenir un permis de tra-vail pour avoir le droit de tra-vailler chez nous. Désormais,l’immigration (l’arrivée d’étran-gers dans un pays) est freinée en

cas de crise économique et en-couragée quand le pays a besoinde main-d’œuvre (de tra-vailleurs).Après la Seconde Guerre mon-diale (1940-1945), la Belgique en-courage vivement l’immigra-tion. Le pays manque de braspour travailler dans les mines decharbon. À l’époque, le charbonest la principale source d’éner-gie.

� Italiens, Marocains...Les autorités belges signent unaccord avec l’Italie prévoyantl’envoi de travailleurs italiens.Entre 1946 et 1949, pas moins de77 000 mineurs italiens arrivent

chez nous pour extraire le char-bon. L’immigration italiennes’arrête en 1956 suite à la catas-trophe du Bois-du-Cazier à Mar-cinelle (près de Charleroi) où262 mineurs italiens perdent lavie dans un incendie.Durant les années 1960, la situa-tion économique en Belgique estbonne. Beaucoup d’entreprisesont besoin de main-d’œuvre. LaBelgique signe des accords avecl’Espagne, la Grèce, le Maroc etplus tard avec la Turquie. Lesétrangers occupent en généraldes emplois dont les Belges neveulent pas.

� Arrêt de l’immigrationAu début des années 1970, la Bel-gique est frappée par une criseéconomique. En 1974, les autori-tés belges décident de stopperl’immigration économique. Onne délivre plus de nouveaux per-mis de travail aux étrangers.Beaucoup se retrouvent en situa-tion illégale dans notre pays (ilssont en Belgique sans y être auto-risés). Le gouvernement accom-pagne sa décision d’arrêter l’im-migration économique d’unecampagne de régularisation (deremise en ordre avec la loi) pourceux qui sont dans l’illégalité.Plus de 6 000 personnes ont étérégularisées, essentiellement destravailleurs turcs et marocains.De nombreuses familles italien-nes, espagnoles, marocaines, tur-ques... vivent toujours cheznous. Leurs enfants sont nés en

Belgique. Certains de ces tra-vailleurs sont devenus Belges,d’autres ont préféré garder leurnationalité d’origine. Ces fa-milles n’ont pas oublié leurculture, leur religion mais ellesse sont adaptées aux habitudesde chez nous.

Pourquoi migrer et où?

Ils sont arrivés en Belgique pour travailler

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Par le passé, des Italiens,des Espagnols, desMarocains... sont arrivéschez nous pour travailler.Beaucoup sont restés.

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Depuis les années 1970, avecl’arrêt de l’immigration éco-nomique, beaucoup moinsde migrants sont autorisés às’installer en Belgique.Celui qui vient d’un paysmembre de l’Union euro-péenne (UE, union de 27 payseuropéens) obtient plus faci-lement le droit de vivre enBelgique que les non-Euro-péens. Les Européens ont ledroit de circuler librementdans tous les pays de l’UE.Pour les migrants non euro-péens, la seule manière depouvoir vivre légalement enBelgique est de demanderl’asile (la protection) et d’êtrereconnus comme réfugiés(voir page 3). Cette reconnais-sance n’est pas facile à obte-nir. Pour avoir une viemeilleure, certains étran-gers, qui ne sont pas dansles conditions pour être re-connus comme réfugiés, de-mandent quand mêmel’asile. D’autres choisissentde vivre clandestinement (il-légalement) chez nous.

� En 2009, 47 % des réfu-giés et demandeurs d’asileétaient des femmes et desfilles ; 41 % des réfugiés etdes demandeurs d’asileétaient des enfants demoins de 18 ans. Certainssont seuls, non accompa-gnés par un adulte.� Des trafiquants profitentdes migrations pour s’enri-chir. Ces gens malhonnêtesréclament beaucoup d’ar-gent à des immigrés pourles faire entrer illégalementdans un pays.� Par le passé, des milliersde Belges ont émigré (ontquitté la Belgique) pour laHollande, la France, la Rus-sie, le Canada, l’Afrique,l’Amérique du Sud. Ilsfuyaient la misère, la guerre(les deux guerres mondia-les)... Ils n’ont pas toujoursété bien acceptés à leur arri-vée dans ces pays.Aujourd’hui encore, des Bel-ges émigrent pour travaillerdans un autre pays.

Aujourd’hui, près de 214millions de personnesmigrent vers un autrepays. Qu’est-ce qui lespousse à partir?

ET MAINTENANT?

REPÈRES

Les graves inondations quiont frappé le Pakistan(Asie) en 2010 ont forcé desmillions de gens à migrer.

Les anciens mineurs duBois—du-Cazier rendenthommage chaque année auxmineurs disparus en 1956.

Les migrations

2Supplément au Journal des Enfants du 4 février 2011

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(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840

1 . Quand une personne qui fuitson pays arrive en Belgique,elle doit introduire sa de-

mande d’asile à l’Office des étran-gers (OE).L’OE enregistre la demande, prendles empreintes digitales (pour véri-fier que la personne n’a pas intro-duit une demande d’asile dans unpays voisin). L’OE questionne lapersonne : sur son parcours et sonidentité. Après ce premier examen,si la demande d’asile est acceptableen Belgique (si elle peut être exami-née par la Belgique), l’OE la trans-met au CGRA (Commissariat géné-ral aux réfugiés et aux apatrides).Fedasil accorde une place d’accueilau demandeur d’asile.

2 . La demande d’asile estexaminée par le CGRA.Le demandeur d’asile est in-

terrogé par le CGRA sur les motifsqui le poussent à demander la pro-tection de la Belgique. C’est l’étapela plus difficile de la procédure.C’est sur base de cette interviewque le demandeur d’asile sera ouiou non reconnu comme réfugié parle CGRA ou qu’il obtiendra la « pro-tection subsidiaire » (une autre

forme de protection). Il doit prou-ver qu’il est persécuté dans sonpays ou qu’il serait en danger s’ilétait renvoyé chez lui. Beaucoup dedemandeurs d’asile ne sont pas re-connus comme réfugiés en Belgi-que parce qu’ils n’ont pas pu prou-ver qu’ils disent la vérité. Souvent,ils fuient leur pays dans l’urgencesans avoir eu le temps de rassem-bler les documents qui prouventqu’ils ont subi des persécutions.Si le CGRA décide d’accorder la pro-tection internationale au deman-deur d’asile, il devient officielle-ment un réfugié. Il a le droit de vi-vre dans notre pays . À ce mo-ment-là, il doit quitter le centred’accueil et trouver un logementprivé.

3 . Si le CGRA décide de nepas accorder la protection,la personne a 15 jours

pour introduire un recours (pro-cédure en vue d’obtenir un nouvelexamen de la demande) auprès duConseil du contentieux des étran-gers (CCE).Une fois le recours introduit et du-rant le temps que le CCE met à don-ner une réponse, l’étranger ne peutpas être renvoyé de force dans sonpays. Le CCE peut décider que ledossier de la personne doit êtreréexaminé par le CGRA ou confir-mer la décision négative du CGRA.Dans ce cas, la personne n’est pasreconnue comme réfugiée et elle re-çoit l’ordre de quitter le territoirebelge.

Lorsque des personnesfuient leur pays parcequ’elles se sentent grave-

ment menacées et qu’elles arri-vent en Belgique, elles doiventdemander l'asile (pour pouvoirse réfugier chez nous). C’est unelongue procédure. La réponsepeut mettre des mois ou des an-nées à arriver. En attendant,l’État belge doit les accueillircorrectement. Malou Gay, direc-trice adjointe du CIRÉ (une asso-ciation qui s'occupe de l'accueildes demandeurs d'asile), nousexplique comment les deman-deurs d’asile sont accueillischez nous.Malou Gay : « Depuis 2007, la loiprévoit que les demandeurs d’asilesont accueillis dans des centres d’ac-cueil uniquement en aide maté-rielle pendant toute la durée deleur procédure. » Cela signifieque les demandeurs d’asile lo-gent dans les centres jusqu’à ladécision finale de l’État belge(s’ils sont acceptés ou refuséscomme réfugiés). Ils sont nour-ris, soignés, accompagnés dansleurs démarches. La scolarisa-tion des enfants est organisée.C'est une agence de l'État, appe-lée Fedasil, qui organise cet ac-cueil.

� Crise de l’accueilDepuis l’été 2008, il n’y a plusassez de place dans les centrespour accueillir tous les deman-deurs d’asile. Certains ne bénéfi-

cient pas d’un accueil correct.Ils ont été logés dans des hôtelset au pire de la crise, des deman-deurs d’asile se sont retrouvés àla rue. En 2010, 7 729 personnesne se sont pas vu désigner deplace d’accueil dans un centrepar Fedasil. Fin 2010, des placesd’urgence ont été créées dansdes casernes par exemple (à Bas-togne, à Bierset).

� Manque d’accompagnementDepuis quelques semaines, tousles demandeurs d’asile qui arri-vent ont une place d’accueil.Ceux qui n’ont pas de placedans un centre d’accueil sont lo-gés à l’hôtel ou dans des centresd’urgence. Cela ne veut pas direque la crise d’accueil est réglée.

Malou Gay : « Dans les hôtels etles structures d’accueil d’urgence,les demandeurs d’asile ont un toit,ils sont au chaud et nourris. Ils re-çoivent aussi des soins médicaux.Le problème, c’est que rien n’estmis en place pour les accompagneret les conseiller correctement.Quand les gens arrivent, ils ne sa-vent pas très bien ce qui va se pas-ser pour eux. Le moment où ils doi-vent s’expliquer sur les motifs deleur demande d’asile devant leCGRA (Commissariat généralaux réfugiés et aux apatrides,voir ci-dessous) est une étape cléde la procédure d’asile. C’est sur labase de cette interview que le de-mandeur d’asile sera autorisé ounon à vivre légalement en Belgi-que. Dans les centres d’accueil, les

demandeurs d’asile sont conseillésà toutes les étapes de leur procé-dure. L’interview est soigneuse-ment préparée. Ceux qui se retrou-vent dans les structures d’accueild’urgence ou dans les hôtels ne bé-nificient pas de cet accompagne-ment ni de conseils. Ils risquent,plus que les demandeurs d’asile ac-cueillis dans les centres, d’être dé-boutés (de ne pas être reconnuscomme réfugiés). Lorsque cela ar-rive, réintroduire une demande esttrès compliqué car il faut que le de-mandeur d’asile apporte des faitsnouveaux dans son récit pour quele dossier soit réexaminé. »Certains demandeurs d’asilesont aujourd’hui déboutés sim-plement parce qu’ils sont malaccueillis.

Une longue procédure

La Belgique, terre d’accueil?

Voici les étapes à franchir

pour être reconnu comme

réfugié et avoir le droit

de vivre en Belgique.

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Comment les demandeursd’asile sont-ils accueillisen Belgique?

� En 2000, plus de 42 000 de-mandes d’asile avaient été in-troduites en Belgique contre unpeu plus de 19 000 en 2010. Etpourtant, l’accueil était assurépour tous. À cette époque, lesdemandeurs d'asile étaient lo-gés dans les centres d’accueilet ils recevaient une aide maté-rielle au début de leur procé-dure (le temps que l’Office desétrangers décide si leur de-mande était acceptable ou pas).Puis, si la demande était accep-tée, les demandeurs d’asile quit-taient les centres et recevaientune aide financière (de l'argent)des CPAS (Centres publics d'aidesociale qui aident les gens endifficulté dans chaque com-mune) pour se loger et vivrejusqu'à la décision finale.� Depuis le changement dela loi en 2007 , les deman-deurs d'asile reçoivent uneaide matérielle (logement,soins médicaux...) jusqu'à ladécision finale de l'État. Ilsrestent plus longtemps dansles centres. Le gouvernementbelge n’a pas réagi assez viteaprès le changement de loipour créer de nouvelles pla-ces d’accueil et pour accélé-rer l’examen des dossiers.

� Les demandeurs d’asile nesont pas des « sans-papiers». Les«sans-papiers » n’ont pas de do-cuments officiels (les papiers)qui les autorisent à vivre sur leterritoire belge. Les demandeursd’asile ont un document officielqui leur donne le droit de vivreen Belgique pendant toute la du-rée de leur procédure.� En 2010, 19 941 demandesd’asile ont été introduites en Bel-gique. C’est un peu plus qu’en2009 mais le nombre de deman-des n’a pas explosé comme cer-tains le disent. Les demandeursprovenaient principalementd’Irak, d’Afghanistan (2 paysd’Asie où il y a la guerre), de Rus-sie, du Kosovo (2 pays situés àl’est de l’Europe).� Environ 20 à 25 % des deman-deurs d’asile obtiennent le statutde réfugiés.

� La Belgique dispose de 21 492places d’accueil en milieu ouvert(où les personnes peuvent en-trer et sortir librement) pour lesdemandeurs d’asile (chiffres don-nés par Fedasil au 31/12/2010). Il ya 9 063 places disponibles dansles 50 centres ouverts commu-nautaires (où les demandeursd’asile vivent ensemble) quecompte la Belgique, 10 121 placesen logement individuel (mai-sons, appartements souvent ré-servés aux familles) , 1 105 placesdans les structures d’accueil d’ur-gence, et 1 203 places dans deshôtels.� Les demandeurs d’asile qui ar-rivent en Belgique par l’aéroportsont détenus en centre fermé(où ils sont privés de liberté) pen-dant toute la durée de leur procé-dure. Il existe une procédure accé-lérée pour ces personnes.

REPÈRES

COMBIEN ?

Des demandeurs d’asilesont logés dans des hôtelspar manque de place dansles centres d’accueil.

Pendant toute la durée dela procédure, lesdemandeurs d’asile logentdans un centre d’accueil.

En 2010, 19 941 demandesd ’as i le ont étéintroduites en Belgique.

Les migrations

3 Supplément au Journal des Enfants du 4 février 2011

Page 4: Migrants

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Partout dans le monde,des jeunes de moins de18 ans fuient leur pays à

cause de la guerre, de la misèreetc. Certains arrivent parfoisseuls en Belgique. On les appelleles « mineurs étrangers non ac-compagnés » (MENA). KathleenDeschamps travaille à l’AMO(Aide en milieu ouvert) Dy-namo à Bruxelles. Virginie Le-blois et Gaétan Pierard à l’AMOAtmosphères à Bruxelles. Ils ren-contrent régulièrement desMENA.Avant d’arriver en Belgique, cesjeunes ont souvent pris des ris-ques, voyageant cachés dans destrains, des camions, avec desfaux papiers d'identité, etc. Cer-tains sont partis d’eux-mêmes,d’autres ont été poussés par leurfamille, par des passeurs (genspas toujours très honnêtes quiréclament beaucoup d'argentaux réfugiés pour leur faire quit-

ter le pays et entrer en Belgi-que). Kathleen : « Ils espèrent unevie meilleure ici . Ce qui m’a frappé,c’est qu’ils espèrent aller à l’écoleici. C’est une des premières chosesqu’ils réclament. »

� Parcours d’un MENAUne fois arrivé en Belgique, unMENA doit prouver à l’Étatbelge qu’il n’a pas d’autre solu-tion que de résider (habiter)chez nous. Mais il ne peut pasêtre considéré comme un adulte(une personne majeure de plusde 18 ans). Il doit être protégé,pris en charge (pour son héber-gement, sa scolarité...), guidédans ses démarches... par l’État.Différents services ont été créésdans ce but. Étant donné qu’ilest arrivé sans ses parents, lejeune bénéficie d’un tuteur.Cette personne est responsabledu jeune et a des obligations en-vers lui (l’inscrire à l’école,

veiller sur son bien-être...).Il existe différentes procédurespour qu’un MENA soit autoriséà rester chez nous. Le jeune peutdemander l'asile pour être re-connu comme réfugié. S’il ob-tient cette reconnaissance, ilpeut rester définitivement cheznous. Si le jeune n’est pas de-mandeur d’asile, il existed’autres procédures pour qu’ilsoit autorisé à rester en Belgi-que.

� Crise de l’accueilTout MENA qui arrive sur le ter-ritoire belge doit être pris encharge par Fedasil (service del’État qui s’occupe de l’accueildes étrangers). Actuellement, Fe-dasil ne remplit pas son devoir àce niveau. Depuis 2 ans, l'accueildes étrangers en Belgiqueconnaît de gros soucis. Il man-que de places partout.Kathleen : « Le gros problèmepour le moment, c’est que les jeunesqui ne sont pas demandeurs d’asileet qui devraient être pris en chargene le sont pas, en particulier si cesont des garçons de 14 à 18 ans. Ilsse retrouvent à la rue. Livrés à eux-mêmes, ils sont en danger. On ar-rive à obtenir une place dans un hô-tel pour eux quand on fait un re-cours ». Virginie : « Il y a environ100 jeunes dans des hôtels à Bruxel-les pour le moment. Ces jeunes sontlivrés à eux-mêmes, ils ne bénifi-cient d’aucun accompagnement paropposition aux MENA accueillisdans les centres. Ils ont peu de possi-

bilités d’aller à l’école. » Gaétan :« En tant que travailleur dans uneAMO, on rencontre des jeunes, onles écoute, on essaye de les aider.Pour l’instant, parmi ces jeunes, ily a beaucoup de MENA. »Virginie et Gaétan soulèventd’autres problèmes rencontréspar les MENA : « Ils arrivent avecl’espoir de poursuivre leur scolaritéen Belgique et puis leur niveau sco-laire n’est pas reconnu chez nous.Ils se retrouvent dans des niveauxd’études inférieurs. Quand ils ont18 ans, l’accueil prévu pour euxprend fin. Si à ce moment-là, ilsn’ont pas obtenu l’autorisation défi-nitive de rester en Belgique, ils ris-quent de recevoir l’ordre de quitternotre pays. C’est dur quand ils ontdéjà passé plusieurs mois ou annéeschez nous. »

Lorsqu’un demandeurd’asile est officiellementreconnu comme réfugié

par le CGRA, il a le droit de vi-vre légalement en Belgique. Onimagine son soulagement.Dès que cette reconnaissance ar-rive, les demandeurs d’asile doi-vent quitter le centre d’accueilou le logement individuel qu’ilsoccupaient durant la durée deleur procédure.

� LogementMalou Gay du CIRÉ : « C’est làque commence la galère (la vie diffi-cile). Ils doivent quitter les centresoù ils étaient nourris, logés, soi-gnés... et se débrouiller tout seulsdu jour au lendemain. La plupartn’ont pas de travail, donc pas de re-venus (argent que l’on gagne). »Comme n’importe quelle per-sonne dans ce cas en Belgique,ils peuvent demander de l’aide àun CPAS (Centre public d'aide so-ciale qui aide les gens en difficultédans chaque commune). Mais onne peut pas s’adresser à n’importequel CPAS. C’est celui de la com-mune où on habite qui est compé-

tent. Malou Gay : « Donc, la pre-mière chose à faire pour un réfugiéqui vient d’être reconnu, c’est de trou-ver un logement pour que l’on puissedéterminer à quel CPAS il peuts’adresser pour être aidé. Trouver unlogement est vraiment compliqué . Lesloyers sont chers, les propriétaires nelouent pas facilement un appartementou une maison à un étranger, qui n’apas de travail et donc pas de salairerégulier... Les réfugiés se retrouventsouvent dans des logements de mau-vaise qualité, insalubres (mauvaispour la santé). »

� TravailDécrocher un emploi quand on

est réfugié est aussi très compli-qué. Malou Gay : «Beaucoup necomprennent pas encore bien unede nos langues quand ils quittentles centres d’accueil. Il y a aussi lefait que certains diplômes obtenusà l’étranger ne sont pas nécessaire-ment reconnus en Belgique. Ainsi,j’ai croisé un médecin qui avait fuile Rwanda (Afrique). Lorsqu’il aété reconnu comme réfugié en Belgi-que, il a voulu à nouveau exercerson métier chez nous mais son di-plôme n’a pas été reconnu. Il de-vait recommencer ses études de mé-decine alors qu’il était docteur auRwanda. »Les réfugiés reconnus vivent

souvent dans de mauvaisesconditions durant plusieurs an-nées après avoir quitté les cen-tres.

� Et la famille ?Pour ceux qui sont arrivés seulschez nous, sans leur conjoint(époux, épouse) et leurs en-fants, un autre combat com-mence lorsqu’ils ont été recon-nus comme réfugiés : obtenir leregroupement familial (queleur famille puisse les rejoindreen Belgique et obtenir le statutde réfugié). Cela peut prendredes années. Il faut pouvoir prou-ver que l’on dit la vérité. MalouGay : « C’est à nouveau le stress,l’attente, l’angoissse surtout quandils savent que la famille restée aupays est en danger. »Seuls chez nous, sans leurs parents

Une vie meilleure ici ?Ph

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� Les demandeurs d’asile dé-boutés (non reconnus comme ré-fugiés) reçoivent un ordre dequitter le territoire belge. Selonles cas, ils ont de 5 à 15 jourspour quitter le centre. C’est ra-pide et dur à vivre. Ils ont plu-sieurs possibilités. Ils peuventquitter volontairement la Belgi-que. Ils peuvent choisir le retourvolontaire dans leur pays d’ori-gine. Dans ce cas, un conseillerles aide à préparer ce retour etdurant ce temps, ils continuentà loger dans un centre d’accueil.� Des demandeurs d’asile dé-boutés préfèrent disparaîtreet devenir clandestins (vivreillégalement dans un pays).s’ils sont repérés par la po-lice lors d’un contrôle, on lesenferme dans un centrefermé. À ce moment-là, ilspeuvent choisir de retournervolontairement dans leurpays. S’ils refusent de quitterla Belgique, ils sont renvoyésde force dans leur pays.

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Être reconnu comme

réfugié est un soulagement

pour les demandeurs

d’asile. Mais d’autres

difficultés surgissent.

Une AMO est un service d’aide àla jeunesse agréé (autorisé) etsubsidié par la Communautéfrançaise. Elle s’adresse à tousles jeunes de 0 à 20 ans. Elle of-fre un service gratuit et travailleen toute discrétion. Rien ne sefait sans l’accord du jeune. UneAMO propose un soutien moral(être à l’écoute), elle accompa-gne le jeune dans ses différen-tes démarches. Une autre de sesmissions est de faire desconstats sur des problèmes ren-contrés par les jeunes et d’es-sayer d’y apporter des réponses.

� Le DVD «Une girafe sous lapluie » de Pascale Hecquet,permet de comprendre cequ’est un demandeur d’asile,un réfugié. C’est un dessinanimé qui raconte l’histoired’une girafe obligée de quit-ter son pays. Gratuit auprèsde la Ligue des droits del’homme.

➜ Tél. 02/209 62 89 - E-mail :[email protected]

� Des sites Internet pour ensavoir plus sur les migrants.Le site du CIRÉ (une associa-tion qui s’occupe des deman-deurs d’asile en Belgique) :

www.cire.be

Le site de l’agence des Na-tions unies pour les réfugiés :

www.unhcr.fr

Le site de l’organisation inter-nationale des migrations :

www.iom.int

� L’ancien charbonnage duBois-du-Cazier à Marcinelle(près de Charleroi) organisedes animations pour les grou-pes sur le thème des migra-tions. Uniquement sur réser-vation par tél. au 071/29 89 30

www.leboisducazier.be

Être reconnu commeréfugié permet d’entamerune nouvelle vie. Mais audébut, ce n’est pas facile.

SI C’EST NON ?

Textes : Rita WardenierJournal des Enfants

38, route de Hannut – 5004 BougeTél. : 081/24 88 93

E-mail : [email protected] : www.lejournaldesenfants.be

AMO?

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Des jeunes voyagent seuls,sans leurs parents, à larecherche d’une vie meilleure.

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