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MARDI 12 AVRIL 2016 0123 Un guide pratique d’éducation distribué aux nouveaux parents A partir du 11 avril, tous les couples qui attendent leur premier enfant, soit environ un million de personnes chaque année, recevront un petit livret d’une quin- zaine de pages. Les auteurs de ce « livret des parents » sont la Caisse nationale d’allocations familiales, les ministères des familles et de la santé, et la Sécurité sociale. Rien d’institu- tionnel pourtant, dans ce document au contenu innovant. Pour la première fois, les pouvoirs publics cessent de se can- tonner aux prestations sociales ou au suivi médical de la gros- sesse quand ils s’adressent aux futurs parents. Ils délivrent conseils et ressources. Au premier rang desquels une mise en garde concernant les châtiments corporels. « Frapper un enfant ( fessée, gifles, tapes, gestes brutaux) n’a aucune vertu éducative, explique le docu- ment. Les punitions corporelles et les phrases qui humilient n’ap- prennent pas à l’enfant à ne plus recommencer, mais génèrent un stress et peuvent avoir des conséquences sur son développement. » Le tout « sans culpa- biliser les parents qui, à un moment, n’ont pas imaginé d’autres solutions ». Il s’agit de la concrétisation d’une pro- messe faite par la ministre des familles Laurence Rossignol après la condamna- tion symbolique de la France par le Conseil de l’Europe en mars 2015 pour son absence d’interdiction des châtiments corporels. Elle avait, à l’époque, exclu de légiférer sur ce sujet très polémique et prôné une sensi- bilisation des futurs parents. Le livret donne quelques repères sur la petite enfance (les pleurs sont les seuls moyens d’expression du bébé, se fâcher contre lui ne sert à rien ; les colères des 18-24 mois sont liées à l’affirmation de soi, etc.) et des conseils pratiques (en cas d’épuisement, confier temporairement son enfant à une personne de confiance…). Le document se réfère à la Convention internationale des droits de l’enfant, qui établit leurs droits : être respecté dans son intégrité, sa pudeur et son intimité, être éduqué notamment par le jeu avec ses parents, être protégé… Il cite également le code civil, selon lequel « les parents associent l’enfant aux déci- sions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité ». L’ensemble, qui se veut accessible, est court. Ceux qui souhai- tent aller plus loin sont renvoyés à des sites Internet sélection- nés, au numéro 0-800-00-34-56 (Allô parents bébé), ou à des as- sociations. Le document, téléchargeable sur Familles-enfance- droitsdesfemmes.gouv.fr, s’adresse à tous. La demande des jeunes parents est forte, car les « recettes » hé- ritées de leurs propres parents ne sont plus transposables direc- tement, et la saturation d’informations sur le sujet peut dérou- ter. « Sur Internet, on trouve tout et son contraire, explique-t-on dans l’entourage de Laurence Rossignol. Nous voulions fournir une information et des références validées. » L’Union nationale des associations familiales (UNAF) et l’Ecole des parents et des éducateurs (réseau de soutien à la parentalité) ont été associées à cette démarche. Une étude réalisée sur l’ancien livret de pater- nité, devenu obsolète, avait montré que le document était large- ment consulté par ses destinataires. p gaëlle dupont SURLIGNE ERIC LEGER « FRAPPER UN ENFANT (FESSÉE, GIFLES, TAPES) N’A AUCUNE VERTU ÉDUCATIVE » LIVRET DES PARENTS

Paternité - Recettes d'Education - Conseils et Ressources

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Page 1: Paternité - Recettes d'Education - Conseils et Ressources

MARDI 12 AVRIL 2016

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Un guide pratique d’éducation distribué aux nouveaux parents

A partir du 11 avril, tous les couples qui attendent leurpremier enfant, soit environ un million de personneschaque année, recevront un petit livret d’une quin-

zaine de pages. Les auteurs de ce « livret des parents » sont laCaisse nationale d’allocations familiales, les ministères desfamilles et de la santé, et la Sécurité sociale. Rien d’institu-tionnel pourtant, dans ce document au contenu innovant.Pour la première fois, les pouvoirs publics cessent de se can-tonner aux prestations sociales ou au suivi médical de la gros-sesse quand ils s’adressent aux futurs parents. Ils délivrentconseils et ressources.

Au premier rang desquels une mise en garde concernant leschâtiments corporels. « Frapper un enfant ( fessée, gifles, tapes, gestes brutaux) n’a aucune vertu éducative, explique le docu-ment. Les punitions corporelles et les phrases qui humilient n’ap-prennent pas à l’enfant à ne plus recommencer, mais génèrent un

stress et peuvent avoir des conséquences surson développement. » Le tout « sans culpa-biliser les parents qui, à un moment, n’ontpas imaginé d’autres solutions ».

Il s’agit de la concrétisation d’une pro-messe faite par la ministre des famillesLaurence Rossignol après la condamna-tion symbolique de la France par le Conseilde l’Europe en mars 2015 pour son absenced’interdiction des châtiments corporels.Elle avait, à l’époque, exclu de légiférer surce sujet très polémique et prôné une sensi-bilisation des futurs parents. Le livret

donne quelques repères sur la petite enfance (les pleurs sont lesseuls moyens d’expression du bébé, se fâcher contre lui ne sert à rien ; les colères des 18-24 mois sont liées à l’affirmation de soi,etc.) et des conseils pratiques (en cas d’épuisement, confiertemporairement son enfant à une personne de confiance…).

Le document se réfère à la Convention internationale desdroits de l’enfant, qui établit leurs droits : être respecté dans sonintégrité, sa pudeur et son intimité, être éduqué notammentpar le jeu avec ses parents, être protégé… Il cite également lecode civil, selon lequel « les parents associent l’enfant aux déci-sions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité ».

L’ensemble, qui se veut accessible, est court. Ceux qui souhai-tent aller plus loin sont renvoyés à des sites Internet sélection-nés, au numéro 0-800-00-34-56 (Allô parents bébé), ou à des as-sociations. Le document, téléchargeable sur Familles-enfance-droitsdesfemmes.gouv.fr, s’adresse à tous.

La demande des jeunes parents est forte, car les « recettes » hé-ritées de leurs propres parents ne sont plus transposables direc-tement, et la saturation d’informations sur le sujet peut dérou-ter. « Sur Internet, on trouve tout et son contraire, explique-t-on dans l’entourage de Laurence Rossignol. Nous voulions fournirune information et des références validées. » L’Union nationale des associations familiales (UNAF) et l’Ecole des parents et deséducateurs (réseau de soutien à la parentalité) ont été associéesà cette démarche. Une étude réalisée sur l’ancien livret de pater-nité, devenu obsolète, avait montré que le document était large-ment consulté par ses destinataires. p

gaëlle dupontSURLIGNE ERIC LEGER

« FRAPPER UN ENFANT (FESSÉE, GIFLES, TAPES) N’A AUCUNE VERTU ÉDUCATIVE »LIVRET DES PARENTS

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