Upload
tour-saint-jean
View
1.572
Download
3
Embed Size (px)
Citation preview
+ La Tour Saint Jean Rue Saint Jean – 16380 Marthon
Fixe : 05 45 21 37 68
Mobile : 06 75 05 89 34
www.latoursaintjean.com
2
La Tour Saint Jean Une association
Depuis 2009, le pays Horte et Tardoire a entrepris un
véritable plan d'action en matière de développement
culturel et de nombreux appels à projet ont été faits.
Des groupes de travail ont été crées dans une
dynamique de "sensibilisation et de diffusion
culturelle". L'idée étant de réfléchir autour de cette
sensibilisation des publics, de possibilités de
médiations et de diffusion de la culture sur le pays Horte
et Tardoire.
Suite au diagnostic, notre projet vient s'inscrire suivant
une volonté participante de mettre en valeur le
patrimoine mais également de contribuer à booster
l'économie culturelle de la région et de participer aux
enjeux structurels mis en valeur par ces groupes de
travaux depuis 2009.
Nous souhaitons un lieu qui soutiendrait la jonction entre
les publics, les professionnels de l’art ou de la culture
et les artistes dans l’idée de démontrer que le
bouillonnement culturel peut se faire en dehors de la
ville, annulant du fait le clivage habituel.
Les artistes sont importants pour transmettre des
pratiques et ancrer des savoirs, autrement qu’en
domptant les mentalités par des débats. Partager la
création c’est créer du lien social et construire des
passerelles entre les habitants mais également
encourager un brassage des populations par la pluralité
des publics à qui on s’adresse.
De tout ce que nous venons d’entrevoir s’origine cette
volonté d’inscrire un projet de la sorte à Marthon car il
correspond à une véritable demande territoriale de
développement et du secteur culturel mais également
du secteur associatif en milieu rural.
L’association La Tour Saint Jean qui vient de voir le jour
organisera au fil du temps, des concerts et des
expositions au gré des propositions et des envies de
l’équipe pour faire vivre ce lieu, et le village de
Marthon.
3
Marthon Une construction historique
Les sources des XIe-XIIe siècles
Le lignage de Marthon est issu de celui de
Montbron et « vit dans son ombre ». Marthon
semble même n’être qu’un démembrement de
la châtellenie de Montbron. Le plus ancien
seigneur que l’on connaisse est Hugues de
Marthon, fils de Robert de Montbron. Il meurt
dans les premières années du XIIe siècle, et
laisse trois enfants, dont l’aîné Robert de
Marthon. Au milieu du XIIe siècle, Robert de
Marthon épouse Emma de La Rochefoucauld.
Son fils, Gui de la Rochefoucauld réunit entre
ses mains le château paternel de Marthon et
les fortifications de La Rochefoucauld, Verteuil
et Blanzac, issues de ses grands-parents
maternels. Jusqu’à la fin du Moyen Age, la
terre de Marthon restera dans ce lignage.
On ne trouve aucune trace aux XIe et XIIe
siècle d’une action des comtes d’Angoulême
dans les limites de ce patrimoine qui doit être
allodial dans sa plus grande partie, mais
comprenait aussi des domaines aliénés au Xe
siècle par les évêques d’Angoulême.
Les sources ecclésiastiques conservées aux
Archives départementales de la Charente
(XIIIe-XVe siècles)
Les sources recèlent huit actes relatifs à la
châtellenie de Marthon. Elles nous livrent des
informations sur la compréhension politique
de Marthon, notamment autour de la personne
de Gui de La Rochefoucauld. Elles précisent
les limites de son pouvoir seigneurial.
+
4
Marthon Une construction
Historique
Devise de Marthon : « C’est mon plaisir »
Jusqu’à la Révolution, Marthon est l’une
des châtellenies les plus importantes de
l’Angoumois. La juridiction du village s’étend
sur 14 paroisses. Sa situation géographique
(aux confins de l’Angoumois et du Périgord)
en fait une possession importante, d’où les
seigneurs peuvent surveiller toute la vallée du
Bandiat.
Les seigneurs de Marthon sont restés fidèles
aux rois de France pendant la Guerre de Cent
Ans. Les Anglais avaient alors mis le feu au
château de Marthon et ravagé toute la
châtellenie. Marthon reste aux mains de la
famille de La Rochefoucauld jusqu’au XVIe
siècle. Hubert de La Rochefoucauld sera le
plus remarquable seigneur de Marthon. Il fera
face à son neveu François III de La
Rochefoucauld lors des guerres de religion
qui a entrainé la plus grande partie de la
noblesse angoumoisine dans le parti de la
Réforme. Hubert de La Rochefoucauld est
resté fidèle à la foi de ses pères et il a été à la
tête des troupes catholiques. La ville
d’Angoulême est tombée aux mains des
protestants. Hubert n’ayant pu la reprendre,
s’empare du château de Vouzan, de Sers et de
Nanteuil et les saccage. Il tente d’assiéger
Cognac, mais sans succès, il s’empare alors de
Châteauneuf. Hubert de La Rochefoucauld se
retire à Marthon après la fin de la guerre, où il
meurt en 1566.
La baronnie de Marthon sera partagée entre
différents membres de la famille de La
Rochefoucauld pendant plus d’un siècle avant
de recouvrir son unité avec François de Roye
(arrière-petit-neveu d’Hubert de La
Rochefoucauld). Les héritiers de François de
Roye vendent la baronnie de Marthon le 4
février 1712 à Etienne Chérade, comte de
Montbron. Ses descendants seront
dépossédés à la Révolution.
Créée sous le nom de Marton en 1793 et chef-
lieu de canton, la commune devient Marthon
dans le canton de Montbron en 1801.
+
5
Les lieux & monuments Marthon
Le donjon
Le donjon de pierre de Marthon s’intègre à
une série de donjons châtelains en dur établis
dans la région au cours des XIe-XIIe siècles. Si
l’origine de la famille de Marthon est connue –
elle naît d’un cadet du lignage de Montbron
au cours de la seconde moitié du XIe siècle –
les sources médiévales ne mentionnent pas
explicitement le château, sauf un texte de 1273
dans lequel le terme castrum peut aussi bien
désigner l’ensemble du village de Marthon
que le château lui même. En fait, les textes du
bas Moyen Age concernent exclusivement le
noyau d’habitat établi sur la rive droite du
Bandiat, autour de l’église Saint-Martin. Cet
ensemble est désigné alternativement sous le
nom de vicus et de burgus. La signification du
premier terme est ambivalente : habitat
aggloméré, rue ou village-rue. La mention
tardive (1253) d’un burgus est plus éclairante :
Saint-Martin de Marthon doit probablement
être compté au nombre des bourgs
seigneuriaux fondés aux XIe et XIIe siècles
pour attirer une population. Ce statut
n’implique pas une fondation ex nihilo.
Le donjon médiéval qui domine le bourg de
Marthon a fait depuis le siècle dernier l’objet
de restaurations ponctuelles parfois
sommaires. Son état a entrainé il y a peu une
cristallisation d’ensemble. Le donjon est
inscrit à l’inventaire supplémentaire des
Monuments Historique depuis le 8 septembre
1928 et appartient au Conseil Général de la
Charente.
+
6
Marthon Les lieux &
monuments
Devise de Marthon : « C’est mon plaisir »
Le donjon était en réalité au Moyen Age le
château de Marthon. La cour entourant
actuellement le donjon donne une image,
fausse ou en tout cas incomplète, du château
qui ne se limitait pas à ce seul élément, et qu’il
faut imaginer beaucoup plus étendu.
Le donjon est une construction à plan
quadrangulaire de 10,5 sur 10,5 à 13,5m,
actuellement conservée sur une quinzaine de
mètres de hauteur (la partie supérieure a été
rasée avant la dernière guerre). Elle est
épaulée par des contreforts plats.
L’appareillage en moyen appareil calcaire est
disposé en lits réguliers. Une zone d’appareil
en « arête de poisson » située à la base de la
face occidentale a été interprétée par
plusieurs auteurs comme le vestige d’un état
antérieur.
Les deux étages supérieurs, couverts par des
voûtes en berceau dont le départ subsiste,
sont aujourd’hui accessibles par un escalier.
Des latrines existaient dans l’angle nord-ouest
du premier étage. Des traces d’escalier sont
également perceptibles entre le second et le
troisième niveau (angle sud-est). A l’Est,
subsistent les ruines d’un bâtiment sur un seul
niveau appuyé au donjon. Les maçonneries
des deux structures semblent intimement
imbriquées.
Le donjon de Marthon s’intègre bien à la série
des donjons romans à contreforts plats très
nombreux dans l’Ouest de la France.
L’entrée castrale
La Chapelle Saint-Jean l’Evangéliste, établie à
l’ouest du donjon, qui a fait l’objet d’une
restauration privée par Monsieur Patrick
Maindron, se compose d’un volume roman
s’ouvrant vers l’extérieur par un arc cintré,
légèrement brisé, très élevé et soutenu par
des contreforts plats, surmonté par deux
niveaux très remaniés à la fin du Moyen Age
ou au XVIe siècle. La partie orientale marque
une légère rupture de plan.
La partie inférieure de l’édifice constitue
probablement l’entrée primitive du château.
Ce type de chapelle au dessus de la porte se
retrouve à Pons (Charente-Maritime), Loches
(Indre-et-Loire) ou à la Tour de Londres.
Marthon s’intègre dans les bourgs engendrés
par un château avec un développement du
village castrale au pied du château, sur le
versant sud de l’éperon.
L’enceinte primitive devait atteindre 400
mètres en linéaire pour une surface de 0,85ha.
Il faut bien sur tenir compte que cette
superficie ne s’applique qu’à la partie mise en
défense, et n’intègre pas le faubourg Saint-
Martin.
La chronologie précise des différents
éléments du bourg n’a pas été abordée. Si le
donjon et la chapelle sur porte sont
manifestement des édifices romans, rien ne
prouve que l’enceinte villageoise ait été
+
7
Marthon Les lieux &
monuments
Devise de Marthon : « C’est mon plaisir »
construite dès l’édification du château, mais
l’utilisation d’un moyen appareil et la
présence d’une archère, ne permettent
probablement pas de fournir une datation très
basse pour la mise en place de cet ensemble.
L’Abbé Mondon fait état du donjon dans ses
« Notes historiques sur la baronnie de Marthon
en Angoumois » de 1895.
« Marthon possède encore un survivant de son
antique splendeur : c’est le donjon,
anciennement appelé la tour du Breuil. Bien
qu’à moitié démantelé, il est cependant digne
d’attirer l’attention du touriste, auquel il offre
la saveur des ruines et la poésie de son site.
Fièrement situé sur un promotoire allongé, il
semble encore se dresser comme un
protecteur de la ville et des environs ; mais,
semblable à un un vieillard décrépit, il n’est
plus que l’ombre de lui-même. Ses
mâchicoulis ont fait place aux ronces et au
lierre ; ses voûtes se sont effondrées, et un
arbre perché sur le sommet, en guise de vigie,
surveille l’horizon ; les murs eux-mêmes s’en
vont, et récemment, celui de l’Est s’est en
partie écroulé. …
Ce donjon, un des plus forts de l’ancien
Angoumois, mesure 12 mètres de long sur
10m50 de large et 30 mètres de hauteur. Il est
bâti au sud-ouest de l’ancien château, dont
l’enceinte existe encore, rasée à la hauteur
des murs. Il se compose d’un rez-de-chaussée
et de deux étages. Le rez-de-chaussée forme
une basse fosse de 4m 80 de diamètre, voûtée
en coupole, dans laquelle on ne pénétrait que
par une ouverture pratiquée au sommet de la
voûte, comme dans le donjon de La
Rochefoucauld et le Trésor de l’abbaye de
Nanteuil. L’entrée par laquelle on y accède
aujourd’hui n’était qu’une étroite fenêtre. Une
porte unique, placée au premier étage, était la
seule voie d’accès ; on y parvenait par une
échelle mobile en bois qu’on retirait ensuite,
au besoin, et qu’on utilisait sans doute pour
descendre dans la basse fosse où se trouvaient
les provisions pour soutenir un siège. Le
premier étage est voûté en ogive romane et
communique avec le second par un escalier
en spirale ménagé dans l’angle sud-est, et un
corridor dissimulé dans le mur. On remarque
au second étage trace d’une cheminée qui
était adossée au mur de l’ouest ; ses voûtes
sont détruites. Les murs du bas de la tour ont à
l’Est et à l’ouest 3m50 d’épaisseur ; au nord et
au sud 2m80. Au premier étage ils n’ont plus
que 1m70. Ils sont flanqués de contre-forts peu
saillants.
Il est probable qu’avant le Xe siècle ce n’était,
selon la coutume du temps, qu’une
construction en bois élevée sur une motte et
protégée par des fossés et des palissades. Aux
soubassements de la tour actuelle, du côté de
l’ouest, et à ceux des murs du château, du côté
du nord, on remarque des appareils en arêtes
de poisson, qui peuvent dater du milieu du XIe
siècle. Le reste de l’édifice est de la seconde
moitié du XIIe siècle. »
+
8
Marthon Les lieux &
monuments
Devise de Marthon : « C’est mon plaisir »
La Chapelle Saint-Jean l’Evangéliste de
Marthon
La chapelle Saint-Jean l’Evangéliste, plus
couramment appelée Saint-Jean, faisait partie
du château. Elle était le bien des seigneurs de
Marthon.
Cette chapelle date du XIIe siècle. Elle
appartenait à la forteresse féodale et servait
de porte de ville. Elle se présente comme une
masse rectangulaire à deux étages, mesurant
14m de long sur 9m de large. Elle mesure
aujourd’hui 20m de hauteur. Deux contreforts
plats en flanquent la face ouest, jusqu’à son
sommet, de chaque côté du grand porche.
Le rez-de-chaussée s’ouvre à l’ouest par un
porche. Cette ouverture occupe toute la
hauteur du rez-de-chaussée, et est cintrée en
arc légèrement brisé. Cet arc est pur, marqué
de deux voussures, qui se prolongent en guise
de piliers, de chaque côté de ce portail.
A l’intérieur, la voute est en berceau et
construite du plus bel appareil régulier de
moellons. Un arc doubleau reposant sur des
chapiteaux lisses vient partager cette voûte en
deux parties.
La Chapelle proprement dite se trouvait au
premier étage. Elle se trouvait, en fait, au
niveau du sol du château, et de celui-ci, on
pouvait y accéder sans sortir des murs du
village.
Sa porte est située sur le côté sud de la
construction, et est en partie masquée par le
parement tardif d’un escalier. Elle est du plus
beau style roman, à deux voussures, et
flanquée de deux fortes colonnes dont les
chapiteaux sont nus, mais dont les bases sont
ornées chacune de deux boudins inégaux
séparés par une gorge avec un motif décoratif
simple. Sa voûte en berceau est construite de
beaux moellons bien appareillés.
Lors de la révolution française, la chapelle
Saint-Jean l’Evangéliste fur vendue en bien
national, au même titre que tous les biens des
seigneurs de Marthon. Le sieur Planty fils
l’achète, le 5 messidor an IV (23 juin 1796)
pour la somme de 280 livres. Il aménage la
chapelle en maison d’habitation, et de hautes
fenêtres sont ouvertes au niveau du sanctuaire
dont les ouvertures primitives sont obturées.
D’autres ouvertures sont faites ou bouchées
dans la grande salle du rez-de-chaussée. La
chapelle est munie d’un toit à quatre pans.
Pendant un siècle environ, le bâtiment fut
converti en grange, la partie habitée laissée à
l’abandon, et la toiture avec une partie de la
voûte de la chapelle s’effondrèrent.
+
9
Marthon Les lieux &
monuments
Devise de Marthon : « C’est mon plaisir »
Le Château-Neuf de Marthon
Le Château-Neuf est une imposante demeure
située en bordure de la route de Nontron, à la
sortie Est du bourg de Marthon.
A l’origine, la construction du château fut
l’œuvre de Hubert de La Rochefoucauld,
seigneur de Marthon.
Il fit bâtir le « château-neuf » dans les années
1560 en remplacement du vieux château
roman qui avait été incendié et endommagé
par les Anglais au cours de la guerre de Cent
ans, en 1347. Ce bâtiment de la seconde
Renaissance française demeura inachevé en
raison du décès du commanditaire en 1566.
Par la suite, les propriétaires successifs
réalisèrent quelques travaux d’entretien, sans
commune mesure toutefois avec les
restaurations exécutées dans les années 1900-
1910 par le député Maurice Etienne Raynaud
(1860-1927). Ce natif de Marthon fut député
radical de la Charente de 1906-1924, mais
aussi ministre de l’agriculture en 1910-1911,
puis en 1913-1914 et enfin ministre des
colonies quelques mois en 1914.
Avant cette intervention, la façade sud était
surmontée d’une galerie en bois soulignée par
un entablement de pierre et des gargouilles
formant consoles. Cette façade s’achevait à
gauche de l’escalier d’honneur. Le projet
Renaissance, suspendu à la mort de Hubert de
la Rochefoucauld, prévoyait probablement de
placer l’escalier au centre de la façade pour
obtenir une parfaite symétrie.
C’est précisément le prolongement de la
façade, à gauche de l’escalier d’honneur, que
fit réaliser le député Raynaud dans les années
1900-1910.
La loggia polygonale, coiffée d’une coupole à
lanternon et située au-dessus du perron qui
abrite l’escalier d’honneur, est également un
ajout du début du XXe siècle, comme la toiture
à quatre pans. Pour éclairer les combles, cette
toiture fut dotée de lucarnes placées dans
l’alignement des baies de la façade.
La façade Est est rythmée par les nombreuses
baies à meneau et traverse, encadrées de
colonnes ioniques. Le quadrillage de cette
façade, créé par la superposition des baies,
formant des lignes verticales, par la corniche
séparant les deux niveaux et l’entablement qui
souligne le toit tout en constituant des lignes
horizontales, est une des particularités
architecturales du style Renaissance à la
Française. Toutefois, on parle plutôt de style
éclectique pour le Château-Neuf, tant les
remaniements du début du XXe siècle furent
nombreux et décisifs pour l’aspect général de
la demeure.
+
10
Marthon Les lieux &
monuments
Devise de Marthon : « C’est mon plaisir »
Château de la Couronne
Il existe peu de documents sur le château de la
Couronne. L’abbé Adolphe Mondon y
consacre quelques lignes dans ses « Notes
historiques sur la baronnie de Marthon en
Angoumois » :
« Le logis de La Couronne, près de la gare
actuelle, était le chef d’un fief devant au baron
de Marthon, à muance de seigneur et de
vassal, un hommage lige avec serment de
fidélité et une paire d’éperons dorés,
appréciés 20ς, et, pour une étendue de 10
journaux, à l’abbé de La Couronne, un
hommage lige et une obole estimée 10ς, à
muance de seigneur et de vassal et 10 autres
sols chaque année. Hubert de La
Rochefoucauld permit aux châtelains de La
Couronne d’avoir un colombier et de
surmonter leur château de machicoulis et de
canonières ».
Ce domaine appartenait d’abord aux moines
de La Couronne qui y avaient installé des
frères lais pour le cultiver à la fin du XIIe
siècle. Il faisait probablement parti des
donations faites par Robert de Marthon.
Cependant, le château de La Couronne est
abandonné à la suite des guerres, et se trouve
à demi-ruiné au 8 mars 1449, date à laquelle
les religieux le donnent à Bertrand Farinard,
varlet de Marthon, capitaine du château et de
la ville de Marthon. Par le mariage de Louise
Farinard avec Mathieu de Chambes en 1564,
cette famille entra en possession de La
Couronne. Marie de Chambes, l’héritière de
La Couronne, épousa, à la fin du XVIIe siècle,
Pierre Chaigneau. Leurs enfants léguèrent ce
domaine à Antoine de La Roche-Aymond,
écuyer, seigneur de La Roucie, marié à
Phlippe Flamen, et Pierre de La Roche-
Aymond le vendit, en 1767, à François de
Viaud, écuyer, seigneur de La Charbonnière,
et à Jacques de Viaud. Il passa ensuite par
héritage à la famille de Mondenard, et, par
mariage à celle de Fornel.
+
11
La Tour Saint Jean Un mot sur Patrick Maindron
Un mot d’introduction sur le maître des
lieux
Restaurer des églises et des châteaux à l’âge
de 14 ans laisse comme empreinte, un amour
de la pierre auquel on revient un jour…
Après un parcours oscillant entre voyages et
chantiers de restauration, entre le Grand Nord
canadien, la traversée du Sahara en solitaire à
pied, et un retour sur la métropole depuis le
Gabon en 4x4 à l’âge de 23 ans, l’appel de la
pierre se fit entendre une première fois.
Patrick Maindron s’attacha à la restauration
d’un ancien moulin à eau, pour ensuite mieux
repartir aux quatre coins de la terre, traverser
l’Atlantique Nord en voilier, le Canada à pied
de Vancouver à Montréal, les Etats-Unis, le
Mexique...
Collectionneur dans l’âme, il rassemble alors
des images, des couleurs, des histoires du
passé, une mémoire de ce que l’homme a sû
imaginer et bâtir sur la terre. Et puis en 1989,
se présente l’opportunité de racheter une
ruine: la chapelle Saint-Jean-l’Evangéliste,
bien des seigneurs de Marthon.
Originaire de Barbezieux, il connait bien cette
région et se dessine alors le projet fou de
restaurer cette chapelle. Vendue en bien
national après la révolution française pour être
transformée en maison d’habitation puis en
séchoir à tabac, elle fût finalement laissée à
l’abandon. La toiture et la voûte de la Chapelle
Saint-Jean étaient effondrées, la grande porte
du rez-de-chaussée sur la façade ouest
dénaturée par des parpaings de béton.
+
12
La Tour
Saint Jean Patrick Maindron
+
Commence alors un travail de recherches,
sur les écrits conservés, gravures
anciennes permettant d’imaginer cette
chapelle telle qu’au XIIème siècle.
Recherche également sur le terrain en
partant à la découverte des églises et
chapelles romanes de la région pour s’en
inspirer lors de la restauration. Animé
d’une véritable passion à restaurer le
monument et d’une solide connaissance de
l’architecture médiévale, Patrick Maindron
a effectué les travaux de restaurations à ses
propres frais, sous la surveillance des
Monuments Historiques pendant cinq ans.
La partie haute, l’ancienne chapelle des
seigneurs de Marthon est aujourd’hui sa
résidence principale. Les travaux ont été
considérables, il a fallu nettoyer, assainir
les structures fragiles et surtout
reconstruire. Petit bonus : la découverte
sous un lierre dans un coin de chapelle de
brides d’une frise picturale du XIIIe siècle,
inconnue jusqu’alors. Seul ou parfois aidé
d’artisans, il s’attachera à remonter le
temps et à redonner une âme à la
Chapelle Saint-Jean.
En 1994, contacté par le Musée Gauguin à
Tahiti (Polynésie française) pour monter
une exposition photographique sur
l’écrivain R.L Stevenson, il y restera en tant
que régisseur du musée pendant deux ans
pour créer ensuite sa propre entreprise et
participer en tant que maitre d’œuvre au
montage et à la réalisation de
manifestations culturelles ou artistiques
locales. Nourrissant ses rêves à travers les
écrits sur Tahiti, du mythe du paradis
terrestre transmis par Bougainville à la
période de la « Belle Epoque », Patrick
Maindron appréhende la sensibilité
polynésienne, se passionne pour Pierre Loti
et Gauguin, ce qui lui permettra de
collaborer à des projets tels que les décors
de l’opéra l’Ile du Rêve, la création d’un
centre culturel sur Paul Gauguin aux îles
Marquises, le festival international de la
photographie, le montage d’expositions au
musée de Tahiti et des îles : Gauguin, le
tressage polynésien, le tatouage marquisien
et le Vaa’a cette extraordinaire pirogue
polynésienne.
En 2004, l’appel de la pierre se fait entendre
à nouveau, retour donc en métropole pour
reprendre et finaliser les travaux de la
Chapelle Saint Jean sur sa partie basse, la
Porte de la ville, avec en tête l’idée de
poursuivre ici cette aventure artistique
commencée à Tahiti : faire de la Porte, un
lieu de rencontres et d’art.
Collectionneur à titre privé de
photographies anciennes acquises pour
certaines au cours de ses voyages, Patrick
Maindron les exposera au gré des
manifestations.
Aujourd’hui, la galerie La tour Saint Jean
vous accueille lors de cette première
exposition dans le cadre des Journées du
Patrimoine sur le thème de Voyages dans le
temps, Le Patrimoine Charentais au XIXe
siècle.
Ségolène Brénot
+
+
Merci
La Tour Saint Jean Rue Saint Jean
16380, Marthon
www.latoursaintjean.com