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www.metrofrance.com LUNDI 31 JANVIER 2011 culture Tout vient à point à qui sait attendre. Telle pourrait être la devise de Guillaume Grand, dont le premier al- bum, L’Amour est laid, vient seulement d’être certifié disque d’or, quatre mois après sa sortie. Un succès au long cours qu’il doit surtout à la popularité croissante du single “Toi et moi”, qui n’a jamais quitté les meil- leures ventes depuis qu’il passe en boucle à la radio. “Je pense qu’avec du travail et de la chance, on peut réussir à percer, lâche le chanteur originaire de Cap- breton. Si j’avais pensé une seconde à faire un autre mé- tier, j’aurais perdu la rage de réussir et la motivation.” Pour autant, le jeune homme confesse “avoir tou- jours aussi peur”. “Ça me rend malade de faire un concert. Je me demande toujours ce qui va gâcher mon moment de bonheur. Mais bon, je veux bien avoir peur trois jours pour obte- nir dix minutes de sensa- tions fortes !” De même, le chanteur ne vit pas toujours bien cette soudaine recon- naissance. “Ça me met mal à l’aise de me confronter à mon image. Je n’aime pas passer à la télé, faire des photos, parfois je préfére- rais rester seul dans mon coin. Le plus important, ça reste vraiment ma musique et ce que je raconte.” Guil- laume Grand se contente donc de ce qu’il sait faire de mieux. Il jouera à guichets fermés demain à Paris, avant de se lancer dans une grande tournée à travers le pays. “J’ai déjà repris le pro- cessus d’écriture pour mon deuxième album. Plus le temps passe, plus je me dis que c’est chouette de faire ce métier.” On veut bien le croire. BORIS TAMPIGNY Guillaume Grand sans crier gare A Gérardmer, du sang dans la neige Le 18 e festival du �lm fantastique se tenait ce week-end dans les Vosges PHOTOS : NOéMIE DEBOT-DUCLOYER Du sang qui gicle, des cou- teaux tranchants et des spectateurs qui hurlent… Pas moins de 30 000 fanas de fantastique sont venus de toute la France prendre leur dose de frissons au cours de la 18 e édition du Festival de Gérardmer, qui s’est achevée hier. “On at- tend que ça, le sang dans les films. Mais on n’est pas des psychopathes, hein ?” com- mente Auriane, festivalière depuis cinq ans. Pour Gio- vanni, adepte du festival de- puis trize ans, “c’est l’occasion de paniquer de- vant un grand écran”. Et pour cause, le fantastique est peu distribué en salles. “La plupart des films pré- sentés sortiront en vidéo car les cinémas ne prennent pas souvent le risque d’avoir un film interdit au moins de 16 ans”, confirme Benjamin Gaessler, des pro- ductions Wild Side. A Gé- rardmer, le spectacle n’est pas que sur les écrans puisque de nombreuses ren- contres et expos étaient or- ganisées. Sans parler de la “zombie walk”, qui a ras- semblé plus de 150 per- sonnes dans les rues de la petite cité vosgienne ! Pour départager les neuf films en compétition, le jury, présidé par le maître de l’horreur Dario Argento, ne s’est pas entretué. Mais sa décision a dû être difficile vu le nom- bre de bonnes productions. Cette année, pas moins de cinq jeunes réalisateurs ont présenté leur premier film, avec une prime à la produc- tion asiatique, aussi abon- dante que de qualité. Le bémol, c’est l’absence de films français dans la com- pétition. Pour Rurik Salle, journaliste à Mad Movies, le problème vient de la frilo- sité de nos producteurs : “On sait faire du fantastique en littérature, mais on ne prend pas de risque avec le cinéma. Pourtant, il y a un vrai public pour le genre.” La preuve à Gérardmer ! “Parfois, j’écris des chansons qui me font mal au cœur parce que j’aborde des sujets auxquels je n’ai pas du tout envie de penser !” GUILLAUME GRAND Guillaume Grand. EMI 007 obéira encore à Judi Dench Judi Dench incarnera pour la septième fois M, diri- geante des services de ren- seignements extérieurs du Royaume-Uni, dans le 23 e épisode de la saga James Bond. Elle retrouvera Daniel Craig, qui prêtera encore ses traits à l’agent 007. Sam Mendes dirigera le long métrage pour une sortie le 9 novembre 2012. Encore sans titre, le film sera une suite directe de Casino Royale (2006) et Quantum of Solace (2008). Polanski retrouve les plateaux Le cinéaste franco-polonais entame aujourd’hui en ré- gion parisienne le tournage de l’adaptation d’une pièce de Yasmina Reza, Le Dieu du carnage. Pour Polanski, 77 ans, il s’agit du premier tournage depuis qu’il a re- trouvé la liberté après le re- fus de la Suisse, mi-juillet, de l’extrader vers les Etats- Unis pour une affaire de mœurs remontant à 1977. Le nouveau Superman, c’est lui ! Il a 27 ans et vous avez peut-être déjà vu sa gueule d’ange dans la série télé Les Tudors, où il interprétait Charles Brandon. L’acteur anglais Henry Cavill vient de décrocher le rôle très convoité de Superman dans le film que prépare le réalisateur Zack Snyder (Watchmen). Les noms de Jon Hamm (Mad Men), Pa- trick Wilson (Little Children) ou encore Ben Affleck avaient tour à tour été évo- qués. Sortie prévue en dé- cembre 2012. Henry Cavill. ZAK BRIAN/SIPA Un participant de la marche des zombies. On a retrouvé Predator ! Atelier maquillage dans les salons du festival. N. DEBOT-DUCLOYER WWW.METROFRANCE.COM Le palmarès Le Grand Prix du jury Il a été attribué à Bedevilled, du Coréen Cheol So Jang. Le prix du jury ex-aequo Il a été remis à Ne nous jugez pas, de Jorge Michel Grau et The Loved Ones, de Sean Byrne. Le prix du public Il a récompensé J’ai rencontré le diable, de Kim Jee-Woon, qui a également reçu le prix de la critique.

Article pour Metro France - festival de Gérardmer (2010)

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www.metrofrance.com ��LUndi 31 jAnvier 2011culture

Tout vient à point à qui saitattendre. Telle pourrait êtrela devise de GuillaumeGrand, dont le premier al-bum, L’Amour est laid, vientseulement d’être certifiédisque d’or, quatre moisaprès sa sortie. Un succès aulong cours qu’il doit surtoutà la popularité croissantedu single “Toi et moi”, quin’a jamais quitté les meil-leures ventes depuis qu’ilpasse en boucle à la radio.“Je pense qu’avec du travailet de la chance, on peutréussir à percer, lâche le

chanteur originaire de Cap-breton. Si j’avais pensé uneseconde à faire un autre mé-tier, j’aurais perdu la ragede réussir et la motivation.”Pour autant, le jeune

homme confesse “avoir tou-jours aussi peur”. “Ça merend malade de faire unconcert. Je me demandetoujours ce qui va gâchermon moment de bonheur.Mais bon, je veux bien avoirpeur trois jours pour obte-nir dix minutes de sensa-tions fortes !” De même, lechanteur ne vit pas toujoursbien cette soudaine recon-naissance. “Ça me met malà l’aise de me confronter àmon image. Je n’aime paspasser à la télé, faire desphotos, parfois je préfére-

rais rester seul dans moncoin. Le plus important, çareste vraiment ma musiqueet ce que je raconte.” Guil-laume Grand se contentedonc de ce qu’il sait faire demieux. Il jouera à guichetsfermés demain à Paris,avant de se lancer dans unegrande tournée à travers lepays. “J’ai déjà repris le pro-cessus d’écriture pour mondeuxième album. Plus letemps passe, plus je me disque c’est chouette de fairece métier.” On veut bien lecroire. boris tampigNy

Guillaume Grand sans crier gare

A Gérardmer, dusang dans la neigeLe 18e festival du �lm fantastique

se tenait ce week-end dans les Vosges

PhOTOS : NOéMIE dEBOT-dUClOyER

Du sang qui gicle, des cou-teaux tranchants et desspectateurs qui hurlent…Pas moins de 30 000 fanasde fantastique sont venusde toute la France prendreleur dose de frissons aucours de la 18e édition duFestival de Gérardmer, quis’est achevée hier. “On at-tend que ça, le sang dans lesfilms. Mais on n’est pas despsychopathes, hein ?” com-mente Auriane, festivalièredepuis cinq ans. Pour Gio-vanni, adepte du festival de-puis trize ans, “c’estl’occasion de paniquer de-vant un grand écran”. Etpour cause, le fantastiqueest peu distribué en salles.“La plupart des films pré-sentés sortiront en vidéocar les cinémas ne prennentpas souvent le risqued’avoir un film interdit aumoins de 16 ans”, confirmeBenjamin Gaessler, des pro-ductions Wild Side. A Gé-rardmer, le spectacle n’estpas que sur les écranspuisque de nombreuses ren-contres et expos étaient or-ganisées. Sans parler de la“zombie walk”, qui a ras-semblé plus de 150 per-sonnes dans les rues de lapetite cité vosgienne ! Pourdépartager les neuf films encompétition, le jury, présidépar le maître de l’horreurDario Argento, ne s’est pas

entretué. Mais sa décision adû être difficile vu le nom-bre de bonnes productions.Cette année, pas moins decinq jeunes réalisateurs ontprésenté leur premier film,avec une prime à la produc-tion asiatique, aussi abon-dante que de qualité. Lebémol, c’est l’absence defilms français dans la com-pétition. Pour Rurik Salle,journaliste à Mad Movies, leproblème vient de la frilo-sité de nos producteurs :“On sait faire du fantastiqueen littérature, mais on neprend pas de risque avec lecinéma. Pourtant, il y a unvrai public pour le genre.”La preuve à Gérardmer !

“Parfois, j’écris deschansons qui mefont mal au cœurparce que j’abordedes sujets auxquelsje n’ai pas du toutenvie de penser !”guillaume graNd

Guillaume Grand.

EMI

007 obéiraencore àJudi DenchJudi Dench incarnera pourla septième fois M, diri-geante des services de ren-seignements extérieursdu Royaume-Uni, dansle 23e épisode de la sagaJames Bond. Elle retrouveraDaniel Craig, qui prêteraencore ses traits à l’agent007. Sam Mendes dirigerale long métrage pour unesortie le 9 novembre 2012.Encore sans titre, le filmsera une suite directede Casino Royale (2006) etQuantum of Solace (2008).

Polanskiretrouve lesplateauxLe cinéaste franco-polonaisentame aujourd’hui en ré-gion parisienne le tournagede l’adaptation d’une piècede Yasmina Reza, Le Dieudu carnage. Pour Polanski,77 ans, il s’agit du premiertournage depuis qu’il a re-trouvé la liberté après le re-fus de la Suisse, mi-juillet,de l’extrader vers les Etats-Unis pour une affaire demœurs remontant à 1977.

Le nouveauSuperman,c’est lui !Il a 27 ans et vous avezpeut-être déjà vu sa gueuled’ange dans la série télé LesTudors, où il interprétaitCharles Brandon. L’acteuranglais Henry Cavill vientde décrocher le rôle trèsconvoité de Supermandans le film que prépare leréalisateur Zack Snyder(Watchmen). Les noms deJon Hamm (Mad Men), Pa-trick Wilson (Little Children)ou encore Ben Affleckavaient tour à tour été évo-qués. Sortie prévue en dé-cembre 2012.

Henry Cavill.

ZAK BRIAN/SIPA

Un participant de la marche des zombies. On a retrouvé Predator !

Atelier maquillage dans les salons du festival.

N. debot-ducloyerwww.METROFRANCE.COM

Le palmarès

Le Grand Prix du jury Il aété attribué à Bedevilled,du Coréen Cheol So Jang.Le prix du jury ex-aequo Ila été remis à Ne nous jugezpas, de Jorge Michel Grauet The Loved Ones, de SeanByrne.Le prix du public Il arécompensé J’ai rencontréle diable, de Kim Jee-Woon,qui a également reçu leprix de la critique.

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www.metrofrance.com��venDreDi 28 jAnvier 2011culture

Dario Argento, 70 ans, a réalisé plus de vingt films.

ChiARA sANTARElli/sipA

L’horreur n’a pasde secret pour lui

Bio express

1940 : naissance à Rome.1957 : devient critique decinéma.1969 : coscénariste avecBernardo Bertolucci deIl était une fois dansl’Ouest.1972 : naissance de safille, l’actrice Asia Argento.1977 : réalise Suspiria,considéré comme un chefd’œuvre du film d’horreurbaroque.1996 : Le Syndrome deStendhal, film dans lequelil dirige sa fille, Asia.1998 : il réalise l’adaptationdu Fantôme de l’opéra.2008 : Il tourne Giallo avecAdrien Brody et Emma-nuelle Seigner. La sortie enDVD a été interdite à lasuite d’un procès avecAdrien Brody.

Assis dans un restaurantface à une piste de ski, Da-rio Argento se repose entredeux projections. Difficiled’imaginer, derrière cecorps frêle, un maître dufilm d’horreur. Dans sesproductions, les maniaquesaux gants de cuir tranchentdes gorges et ouvrent despoitrails. Un genre, le“giallo”, que l’Italien cultivedepuis les années 70 : “C’estcomme une fête sanglantetoujours parcourue par uneénigme. Dans mes films,j’aime la violence et je m’at-tache beaucoup à labeauté”, commente-t-il avecson délicieux accent italien.Argento est un vrai perfec-tionniste, et ce, depuis sesdébuts. Critique de cinéma

dans les années 60, il a étérepéré par Sergio Leone quilui a demandé de coécrire lescénario de Il était une foisdans l’Ouest. Après cetteriche expérience, il passederrière la caméra en 1970et réalise L’Oiseau au plumagede cristal. Le “giallo” est né.Mais où cet homme si

calme trouve-t-il autant deviolence ? “Je m’immergedans le scénario pendantquelques mois. Aucun faitdivers n’influence mon tra-vail. Mes films sont toujoursle fruit d’une introspection,et plus spécialement de mesrêves.” Son goût de l’esthé-tisme si présent dans sesfilms, il le tient de sa mère,photographe de mode. Chezles Argento, le cinéma est

une histoire de famille. Da-rio a fait jouer sa fille, Asia,dans ses films. Depuis, elleest devenue une réalisatriceadmirée de son père. Mal-heureusement pour Ar-gento, le “giallo” ne faitplus recette et les critiquesne sont pas tendres. “Je neles lis pas”, argumente-t-il. Ilpréfère réfléchir à son pro-chain film. Une adaptationde bande dessinée. Il n’endira pas plus. “C’est quandj’écris que je me fais le pluspeur. Mais, attention, lerêve et la réalité, ça n’a rienà voir. Vous comprenez ?”Pas de problème maestroArgento.

Le festival du �lm fantastique de Gérardmer s’o�reun président de choix : Dario Argento Rencontre

n.deBot-ducloYeRwww.METROFRANCE.COM

Baruà l’honneur

BD. LeprésidentduFestivald’Angou-lême

2011, qui a commencéhier, est à l’honneurdans deux expositionsà la Cité de la BD :“DLDDLT”, sur lesracines ouvrières quinourrissent son œuvre,et “Rock’n’Roll antédi-luvien”, sur sa passionpour le bon vieux rockoublié.

son portrait surmetrofrance.com/baru

Fogiel surle départMarc-Olivier Fogiel au-rait annoncé hier eninterne sa décision dequitter Europe 1. Aprèsavoir averti Denis Oli-vennes, le PDG de lastation, il aurait faitpart de l’informationau reste de la rédac-tion. Le journaliste res-terait au plus tardjusqu’à la fin mars.

En brefLa chronique

Amis du rail et de la route,en ce vendredi matin,nous nous rapprochonsd’un week-end bien mé-rité qui nous permet denous rapprocher de l’oisi-veté d’un fonctionnaire.Etant moi-même fonction-naire, je ne vous cache pasmon exaltation du mo-ment lorsque, comme toutFrançais qui se respecte, jezappe et je mate les rebel-lions et discordes des au-tres pays. Les Gauloisn’ont pas changé. Leurschefs détestent obéir, maisils adorent discuter,comme disait le général deGaulle. Les circonstancesdiplomatiques dumomentne peuvent prétendre lecontraire de la citation duGénéral. Faire ce qu’ondit, pas ce qu’on est. Com-prenez amis ivoiriens, tu-nisiens, egyptiens etautres belges, que nousavons un avis sur vous...mais pas sur nous ! On nepeut pas se poser la ques-tion de savoir pourquoi lechômage monte chez

nous. Par contre, nous,cherchons à comprendre,nous Français, pourquoiun pays comme la Bel-gique, qui n’a pas de gou-vernement depuis septmois, est moins évoquéqu’un pays comme la Côted’Ivoire qui a trop de gou-vernants ? Nous avonscette exception culturelleet morale qui nous renduniques. Quand quelqu’unnous est utile à récolterdes titres, on le revendi-quera nôtre. S’il perd, ilsera vôtre ou on le rendravôtre. Quand un pays nousdonne de l’argent, on ledit en développement.Quand il nous en donnemoins, on le trouve dicta-torial. Nous pourrions êtreun sujet d’étude au bacphilo, et dans ce cas per-sonne n’aurait lamoyenne. Arrêtez de rire,vous allez rater votre cor-respondance.

Faitescequejedis...YassineBelattaR

Retrouvez Yassine Belattardu lundi au vendredi surl’antenne du Mouv’,de 7 heures à 10 heures.