Upload
marit-de-haan
View
422
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Elevages industriels :
des milliers de m2 de
souffrances animales
Ouvrons nos yeux sur la violence agricole
« …rien n’est plus faux que cette prétendue nécessité du ‘modèle’ d’ agriculture conventionnelle pour nourrir l’humanité. Basée sur des erreurs agronomiques, des idées reçues et une inertie économique favorable aux multinationales, elle constitue l’un des mythes les plus enracinés - et les plus dangereux – de notre société contemporaine. »
Jacques Caplat, « Changeons d’agriculture »
« Le logement des porcs doit être construit de manière à permettre aux animaux d’avoir accès à une aire de couchage confortable du point de vue physique et thermique et qui soit convenablement asséchée et propre, permettant à tous les animaux de se coucher en même temps. »
Arrêté du 16 janvier 2003 – non appliqué dans la plupart des élevages
Des études scientifiques ont déjà d'ailleurs prouvé que le cochon est capable de reconnaître son reflet, et a donc conscience de sa propre existence, tout comme certains grands singes (chimpanzé, orang-outan), les éléphants, les dauphins et les pies.
La fonction de reproduction des truies au sein d’un élevage est le facteur principal de rentabilité.Le nombre de jours improductifs doit être le plus faible possible sachant qu’en moyenne une truie est gestante et allaitante pendant environ deux tiers de sa vie....
« Au cours de la semaine précédant la mise bas prévue, les truies et les cochettes doivent pouvoir disposer de matériaux de nidification en quantité suffisante, à moins que le système d’évacuation ou de récupération du lisier utilisé dans l’établissement ne le permette pas. »
Arrêté du 16 javier 2003 – Aucun matériau manipulable au Poiroux à cause des caillebotis intégral.
« Tous les porcs doivent pouvoir accéder en permanence à une quantité suffisante de matériaux permettant des activités de recherche et de manipulation suffisantes, tels que la paille, le foin, la sciure de bois, le compost de champignons, la tourbe ou un mélange de ces matériaux, qui ne compromette pas la santé des animaux. »
Arrêté du 16 janvier 2003 – Non appliqué dans la plupart des élevages.
« Certaines refusaient de sortir, elles préféraient la cage au couloir. […] Une durée de vie de trois ans, la cage était le seul nid qu'elles avaient. Leur cris de terreur étaient contagieux, ils arrêtaient celles qui s'étaient élancées d'abord, les plus jeunes en général, énervées, pressées de se dégourdir les pattes, elles stoppaient net dans le couloir quand elles entendaient l'épouvante d'une ancienne. Elles dressaient les oreilles, tentaient de rebrousser chemin pour venir au secours de celle qui appelait. Tout ça malgré les piqûres de calmant. Car toutes les truies recevaient une dose de Stresnil dix minutes avant l'ouverture des cages, c'était la procédure. Qu'elle les rende folles de joie ou de terreur, la promenade d'une trentaine de mètres suffisait à ce que leur rythme cardiaque s'emballe. .... »
Isabelle Sorente, « 180 jours »
« Les barreaux qui laissent juste assez d'espace pour accéder aux mamelles, c'est pour ça. Pour éviter aussi que la mère se tourne contre ses propres enfants. […]Elles ne supportent plus qu'on mélange les portées, alors elles pètent un plomb. Elles deviennent violentes, elles se mettant à gueuler... avec une piqûre, tout finit par rentrer dans l'ordre. Mais avec Marina [prénom d’une truie devenue folle] c'était différent. Elle avait dû s'y prendre méthodiquement. Les attirer un par un, les prendre dans sa gueule. Et les broyer entre les dents. Quatorze fois de suite. Marina avait massacré ses petits exprès... » Isabelle Sorente « 180 jours »
« L'infirmerie était l’endroit que je détestais le plus. C'est l'endroit où on isolait les cochons qui présentaient des malformations, des abcès ou des blessures. Les cochons n'y étaient pas soignés (sauf plaies ouvertes) : Il s'agissait simplement de voir s' ils allaient tenir jusqu’à ce que le camion d'abattage arrive. »
« Au cœur du problème » blog d’une étudiante en agriculture.
"Je regarde le professeur, il prend un porcelet et l'installe la tête à l'envers entre ces jambes. Il prend le scalpel et l'enfonce rapidement dans les deux testicules du pauvre petit cochon qui se met à pousser des cris effroyables (semblables à des cris d'enfants), ensuite il met son doigt dans la testicule ouverte en ressort un ligament de chair, le coupe avec son scalpel, fait un noeud et passe au suivant".
« Au cœur du problème » blog d’une étudiante en agriculture.
« La section partielle de la queue et la réduction des coins ne peuvent être réalisées sur une base de routine, mais uniquement lorsqu’il existe des preuves que des blessures causées aux mamelles des truies ou aux oreilles ou aux queues d’autres porcs ont eu lieu. Avant d’exécuter ces procédures, d’autres mesures doivent être prises afin de prévenir la caudophagie et d’autres vices, en tenant compte du milieu de vie et des taux de charge. Pour cette raison, les conditions d’ambiance ou les systèmes de conduite des élevages doivent être modifiés s’ils ne sont pas appropriés. »
Arrêté du 16 janvier 2003.Dans la pratique, le stress, la souffrance, les contacts restreints avec la mère, la température élevée, le manque d’espace et la concurrence pour les mamelles, la privation de tout accès à l’extérieur et de terre où fouiller, conduisent les porcelets à avoir des comportements agressifs . Ils se mordent et se blessent. De telle sorte que le meulage des dents et le coupage des queues est une action automatique. A vif.
« Ce matin en salle de maternité j'ai vu que la numéro **** avait mis bas de 13 petits porcelets. L'un d'eux assez faible ne tétait pas et restait allongé sur le sol. Je le poussais donc du bout des doigts pour tenter de le stimuler. Mon maître de stage est arrivé par derrière, il a pris le porcelet par la queue et l'a lancé contre le mur de la porcherie. Je me suis retrouvée là, très choquée par ce geste d'une violence insupportable. »
« Au cœur du problème » Blog d’une étudiante en agriculture.
« Assommage avec une masse de 0,5 kg .Compte tenu de la petite taille de l’animal et de la précision requise pour ce geste, il est préférable de positionner auparavant la tête du porcelet sur un mur ou sur le sol. La contention au lasso est inefficace. L’opérateur doit tenir d’une main les pieds avant de l’animal et positionner la tête sur un support stable avant d’appliquer le coup. » Ifip, Euthanasie en élevage de porc.
Des alternatives existent "Pourquoi reconnaître aux agriculteurs une sorte de droit
éternel à produire, aux frais de la collectivité, n'importe quoi ou n'importe quelle quantité ?"
François-Henri de Virieu, 1969.
Il est temps pour la société de sortir de son long sommeil. Nous avons laissé la production agricole aux mains des associations spécialisées de producteurs, aux mains des sociétés privées de transformation, aux mains de la grande distribution. Nous avons voulu croire que l'alimentation était un produit comme les autres. Si nous ne nous réveillons pas, le prix que nous allons payer sera très élevé, tant en terme de souffrances, de pollution que de santé.
70% de la surface agricole de la France sont consacrés à l'élaboration des aliments des animaux.« L'alimentation animale est de très loin le principal débouché de l'agriculture française - et européenne - mais ce fait ahurissant semble l'un des secrets les mieux gardés de la place publique. On notera au passage la supercherie qui consiste à clamer, dans les campagnes publicitaires, que l'agriculture européenne a vocation à nourrir les hommes.La vérité est différente : l'agriculture est au service de la viande. »
Source : Fabrice Nicolino "Bidoche."
Pourquoi ne pas mettre l’agriculture et la filière végétale au service des
hommes ?
En 2013, aux Etats-Unis, la consommation de viande à baissé depuis 2007.
Un américain sur trois achète des produits alternatifs à la viande.
En 2015, en France, Tereos lance son
programme « Ambition protéines végétales » visant à
proposer des produits attractifs
valorisant les ressources en
protéines végétales de blé dont dispose
la France.
A la demande de ses clients, Ben&Jerry’s souhaite mettre sur le marché des glaces sans lait à base de lait de coco.
En 2015, Carrefour commercialise les glaces Amy’s sans prooduits animaux
En France, la consommation de produits à base de soja progresse
de 10% par an.
4 français sur 10 en consomment.
« La consommation carnée dans les pays occidentaux est bien souvent surcalorique et engendre un gâchis considérable dans la chaîne de production : quelle part des 4 500 kilocalories consommées par un américain arrivent vraiment dans son assiette ?
Dans beaucoup de cas, l’adoption du régime végétarien s’accompagne d’une prise de conscience et d’un rééquilibrage. Il ne faut pas négliger le fait que ce type de régime amène aussi à manger moins et plus varié. Sans forcément imaginer un monde 100 % végétarien, l’augmentation de la consommation de produits non carnés obligerait à réorienter une partie de la production alimentaire vers plus de variété et donc vers une meilleure résistance au changement et à moins d’impact négatif sur le climat. »
Sébastien Treyer, Institut du développement durable et des relations internationalesé