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URGENCE VANUATU 1 MOIS D’INTERVENTION D’URGENCE L’importance de l’électricité lors de catastrophes humanitaires Si l’électricité est un levier indispensable pour le développement des populations les plus pauvres, elle est aussi vitale dans les situations d’urgence humanitaire. Ballons éclairants pour appuyer les premiers secours, groupes électrogènes pour permettre aux équipes médicales d’intervenir, points lumineux pour sécuriser les lieux de survie, alimentation des moyens de communication sont autant de matériels indispensables pour venir en aide aux populations en détresse. C’est une des missions d’Electriciens sans frontières : intervenir aux côtés des autres grandes organisations humanitaires et des acteurs locaux lors des catastrophes naturelles. L’électricité, comme l’eau ou la nourriture, est en effet indispensable pour que la vie reprenne. Dans des camps plongés dans une obscurité absolue, les lampadaires solaires installés par Electriciens sans frontières font reculer la peur et permettent aux populations, privées de tout, de retrouver un semblant de vie normale. Aujourd’hui, face aux crises humanitaires qui se multiplient, Electriciens sans frontières ne saurait rester inactive. Forts de nos compétences spécifiques et grâce au soutien de nos donateurs et partenaires, nous sommes toujours prêts à mobiliser notre énergie pour sécuriser et redonner espoir. Intervention sur le hall communautaire d’Emua, île d’Efate Le Vanuatu et ses 270 000 habitants ont été balayés dans la nuit du 13 au 14 mars 2015 par le cyclone Pam, avec des rafales dépassant les 320 km/h. Plus de 166 000 personnes ont été affectées sur 22 des 80 îles que compte l’archipel, manquant d’abris, d’eau potable et de vivres. En concertation avec le Centre de crise du Ministère des Affaires étrangères et grâce au soutien financier, matériel et humain réuni auprès de nos partenaires (entreprises, collectivités territoriales, syndicats d’électrification et agences de l’eau) et grâce aux fonds collectés aurprès de nos donateurs particuliers, une première équipe de 3 bénévoles s’est envolée pour l’archipel le mardi 24 mars 2015, relayée par une seconde équipe du 13 au 30 avril 2015. ARCHIPEL DU VANUATU Port-Vila Ile d’Efate Ulei Emua Paonangisu Onesua Montmartre Temoua Eton PORT-VILA ILE D’EFATE ILE DE TANNA Lamaprunan Lamlu Imaki Lowanatom Lenakel Kwataparen Kwamera Manuapen Ipeukel Lowiepeng Ienaula Betros King Cross Tafea Intervention sur le collège d’Onesua, île d’Efate

Urgence Vanuatu - 1 mois d'intervention

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Page 1: Urgence Vanuatu - 1 mois d'intervention

URGENCE VANUATU1 MOIS D’INTERVENTION D’URGENCE

L’importance de l’électricité lors decatastrophes humanitaires

Si l’électricité est un levier indispensable pour le développement des populations les plus pauvres, elle est aussi vitale dans les situations d’urgence humanitaire. Ballons éclairants pour appuyer les premiers secours, groupes électrogènes pour permettre aux équipes médicales d’intervenir, points lumineux pour sécuriser les lieux de survie, alimentation des moyens de communication sont autant de matériels indispensables pour venir en aide aux populations en détresse.

C’est une des missions d’Electriciens sans frontières : intervenir aux côtés des autres grandes organisations humanitaires et des acteurs locaux lors des catastrophes naturelles. L’électricité, comme l’eau ou la nourriture, est en effet indispensable pour que la vie reprenne. Dans des camps plongés dans une obscurité absolue, les lampadaires solaires installés par Electriciens sans frontières font reculer la peur et permettent aux populations, privées de tout, de retrouver un semblant de vie normale.

Aujourd’hui, face aux crises humanitaires qui se multiplient, Electriciens sans frontières ne saurait rester inactive. Forts de nos compétences spécifiques et grâce au soutien de nos donateurs et partenaires, nous sommes toujours prêts à mobiliser notre énergie pour sécuriser et redonner espoir.

Intervention sur le hall communautaire d’Emua, île d’Efate

Le Vanuatu et ses 270 000 habitants ont été balayés dans la nuit du 13 au 14 mars 2015 par le cyclone Pam, avec des rafales dépassant les 320 km/h. Plus de 166 000 personnes ont été affectées sur 22 des 80 îles que compte l’archipel, manquant d’abris, d’eau potable et de vivres.

En concertation avec le Centre de crise du Ministère des Affaires étrangères et grâce au soutien financier, matériel et humain réuni auprès de nos partenaires (entreprises, collectivités territoriales, syndicats d’électrification et agences de l’eau) et grâce aux fonds collectés aurprès de nos donateurs particuliers, une première équipe de 3 bénévoles s’est envolée pour l’archipel le mardi 24 mars 2015, relayée par une seconde équipe du 13 au 30 avril 2015.

ARCHIPEL DU VANUATU

Port-Vila

Ile d’Efate

UleiEmua

Paonangisu

Onesua

Montmartre

TemouaEton

PORT-VILA

ILE D’EFATE

ILE DE TANNA

Lamaprunan

Lamlu

Imaki

Lowanatom

Lenakel

Kwataparen

Kwamera

Manuapen

IpeukelLowiepeng

Ienaula

Betros

King CrossTafea

Intervention sur le collège d’Onesua, île d’Efate

Page 2: Urgence Vanuatu - 1 mois d'intervention

Des équipes préparées

Electriciens sans fron-tières a su mobiliser rapidement des hommes aguerris au sein d’équipes complémentaires, alliant compétences techniques et capacité à identifier rapidement les priorités d’intervention.

Du matériel adapté

Electriciens sans fron-tières a sollicité ses partenaires pour réunir du matériel électrique dès que la décision a été prise d’intervenir et a organisé son achemine-ment sur place.

Un appui local

Les équipes de béné-voles ont pu compter sur l’appui d’un réseau d’entreprises partenaires dans le Pacifique : en Nouvelle Calédonie et en Australie notamment pour faciliter les pre-mières interventions.

Se coordonner pour aider

Electriciens sans fron-tières a fait le choix d’unir ses forces et d’agir en concertation avec le réseau d’ONG présentes sur place pour mutuali-ser les compétences et les savoir-faire de cha-cun.

L’expérience de l’urgence

Forte de ses actions antérieures lors du trem-blement de terre en Haïti en 2010 ou du typhon aux Philippines en 2013 par exemple, l’ONG pos-sède les savoir-faire essentiels pour mener à bien chacune de ses missions d’urgence.

Dès le 24 mars, 2 équipes - soit 6 bénévoles - se sont relayées au plus près des populations sinistrées : retour sur les actions entreprises.

Rétablir l’accès à l’eau grâce à l’électricité

L’accès à l’eau a rapidement été identifié comme un chantier prioritaire. Dans 3 communes (Temoua sur l’île d’Efate, Lenakel et Loanatom sur l’île de Tanna), des stations de pompage et châteaux d’eau ont été remis en service.

Réalimenter les structures de santé et les bâtiments communautaires

Contrairement à d’autres situations d’urgence lors desquelles Electriciens sans frontières est intervenue, comme en Haïti ou aux Philippines, le besoin au Vanuatu ne concernait pas l’éclairage public mais les bâtiments de structures collectives. Les bénévoles sont intervenus sur des structures de santé (hôpitaux, cliniques et dispensaires) et les halls des villages servant de salles de crise et de stockage des vivres.

Permettre la réouverture des établissements scolaires

De nombreuses écoles primaires, collèges et lycées ont été affectés par le cyclone : câbles aériens reliant les bâtiments coupés, installations déjà vétustes désormais hors d’usage... Les bénévoles ont sécurisé de nombreuses installations électriques et posé des générateurs qui permettent aujourd’hui aux établissements scolaires d’accueillir les élèves en toute sécurité.

Se mettre au service des autres acteurs Electriciens sans frontières a permis la remise en électricité du bâtiment servant aux réunions de la coordination des ONG.Les bénévoles ont également fourni du matériel électrique (lampes, câble, prises électriques...) aux équipes de la Croix-Rouge pour alimenter 2 bases temporaires sur l’île de Tanna. Electriciens sans frontières a aussi fourni du matériel pour le dépannage de la station Internet de Lenakel, contribuant ainsi au bon fonctionnement du réseau dans la région.

Mise en sécurité, Collège de Montmatre, île d’Efate

2 éq

uipe

s 6 bénévoles

LE BILAN CHIFFRÉ D’UN MOIS D’INTERVENTION

personnes qui ont retrouvé électricité et lumière

environ 18 600

161

20 structures médicales électrifiées

19

3 pompages alimentés en électricité pour réappro-visionner la population en eau potable

générateurs électriques

points lumineux installés

LES CLÉS D’UNE INTERVENTION EFFICACE

L’ÉLECTRICITÉ, INDISPENSABLE POUR UN RETOUR À LA VIE NORMALE

établissements scolaires électrifiés et mise en sécurité de leurs installations électriques

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Page 3: Urgence Vanuatu - 1 mois d'intervention

Retour de la lumière dans le collège-lycée d’Etan, île d’Efate

structures médicales électrifiées

Ressources en euros %

Dons Particuliers 2 840 € 7%

Fonds privés 36 200 € 82%

Subvention et autres concours publics 5 000 € 11%

TOTAL 44 040 € 100 %

6 BÉNÉVOLES EN MISSION ET 8 EN APPUI ET SUIVI

SITUATION BUDGÉTAIRE EN NOVEMBRE 2015 POUR NOS INTERVENTIONS AU VANUATU

Valeur marchande estimée des dons de matériel neuf

3000 €

Dépenses en euros %

Achat de matériel 15 001 € 34%

Frais de mission 25 929 € 59%

Appui suivi 3 109 € 7%

TOTAL 44 040 € 100 %

Chiffres en attente de validation définitive des comptes par notre commissaire aux comptes.

Ressources humaines en hommes.jours Valorisation

Mission sur le terrain 135 h.jdont 20 en mécénat de compétence 35 775 €

Appui suivi 65 h.j 17 225 €

TOTAL 200 h.j 53 000 €Eric ajuste les éclairages, collège-lycée d’Eton, île d’Efate

Page 4: Urgence Vanuatu - 1 mois d'intervention

Tout ceci a été possible notamment grâce au soutien de :

Et grâce à tous nos généreux donateurs. Merci à eux.

Pour plus d’informations : www.electriciens-sans-frontieres.org

TÉMOIGNAGE

par Xavier DE FROMENT, bénévole

Ma mission sur l’île de Tanna aux côtés de Bertrand et Christian a pris la suite d’une première mission de 3 bénévoles sur

Efaté, île principale du Vanuatu. Elle a été déclenchée par une demande de l’Unicef pour l’installation de 20 générateurs donnés par la Chine au Vanuatu.

La gestion de la logistique a été très compliquée. Une partie du matériel venait de France et de Nouméa, l’autre était bloquée à Port Vila, sur l’île d’Efaté. Finalement, tout le matériel est arrivée à Tanna avec 4 jours de retard. Mais ce temps nous a permis de ré-analyser sur place les besoins et de réorienter et bien préparer notre action

En nous présentant partout comme des «electricital doctors» avec des Metrix pour stéthoscopes, les demandes on afflué et très vite le problème des écoles, collèges et lycées avec internats est apparu comme prioritaire.

Tanna est une île volcanique. Ses 29000 habitants sont disséminés dans des communautés très traditionnelles, avec un chef coutumier et souvent une école primaire cogérée par ces communautés et le gouvernement. Par contre, à partir de 12 ans, les élèves sont regroupés dans une douzaine de collèges avec internats. Les équipements sont précaires : dortoirs avec des lits superposés en bois très rapprochés, peu de douches, une cuisine au feu de bois

et une nourriture basée essentiellement sur le riz matin et soir, pas de viande, seulement quelques légumes cultivés par l’école mais les jardins ont souvent été détruits par le cyclone. Dans ces établissements : quelques salles de classe et souvent une salle d’études, une vague bibliothèque, et le photocopieur, pas de frigidaire et pas encore d’Internet. Les équipements électriques sont donc très précaires.

Prévenus 2 jours avant le cyclone, les élèves ont été renvoyés chez eux, les bâtiments ont été renforcés par la communauté mais la violence des vents (300 km/h) a emporté souvent plus de 50% des toits et détruits les bâtiments les plus légers. Les principaux de ces écoles doivent aujourd’hui faire face à de nombreux problèmes, notamment financiers : les parents ne pourront pas payer les pensions car l’économie est à l’arrêt, ils n’ont plus de légumes, ils n’ont plus de livres, heureusement des programmes comme ceux de l’UNICEF se sont mis en place pour les aider.

Sur les lieux, les problèmes électriques posaient des risques majeurs en terme de sécurité, quand les installations n’avaient pas été détruites. Nous avons, dans 12 établissements, installé un générateur et ainsi réalimenté des salles et surtout des dortoirs, sécurisé les établissements et ainsi participé au redémarrage de ces écoles. Nous avons également formé du personnel dans chaque école.

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Nos générateurs électriques permettent de faire la transition en attendant le développement du réseau électrique de l’île, ou de solutions photovoltaïques autonomes.

Pour tous ces écoliers qui reviennent dans leur établissement après ce terrible traumatisme, retrouver une école qui fonctionnera peut être mieux qu’avant est un message d’espoir, c’est ce qu’exprimait leurs sourires !

Xavier, dans le collège- lycée dévasté de Kwatapren, île de Tanna

Nos principaux partenaires sur le terrain :