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Prospérité par l'informatique De nombreux directeurs et administrateurs n’ont pas pleinement conscience de la création de valeur dans l’informatique. S’appuyant sur des indicateurs financiers, ils la délocalisent à tour de bras vers des pays à bas salaires, dans un souci d’optimisation financière. L’Asie et d’autres pôles étrangers sont devenus les premiers à innover en informatique et à profiter de ses retombées économiques. Toujours plus, nos entreprises sont tributaires de valeur ajoutée qu’elles doivent acheter sous forme de logiciels standard ou de services et elles peinent ensuite à se distinguer par des éléments d’identification difficilement imitables. Les grands groupes suisses comme ABB, Credit Suisse, Nestlé, Novartis, Roche, UBS, etc. présentent certes de bons résultats financiers selon les exigences des analystes, mais se muent progressivement en représentants ne générant plus leurs valeurs maison. Pire encore, ils risquent de perdre leur raison d’être dès lors que les prestations peuvent être fournies sans la marque faîtière. Les fabricants d’ordinateurs sont un bon exemple de cette logique et de ses conséquences. Quelles entreprises européennes maîtrisent encore toutes les étapes de conception et de construction d’ordinateurs? Les grandes marques se bornent à distribuer du matériel qui a été développé, produit, assemblé et fourni par des tiers. Sur le long terme, cette évolution nuit également aux intérêts des actionnaires. N’oublions pas que, à travers les caisses de pensions, nous sommes copropriétaires de ces entreprises censées garantir le financement de notre assurance-vieillesse. Tous ceux qui œuvrent en faveur d’un secteur informatique fructueux et socialement accepté en Suisse méritent donc une vive gratitude, car ils apportent une précieuse contribution à une industrie à forte valeur ajoutée et ainsi à notre pays. Pareille industrie déployant ses activités dans le monde entier aurait le potentiel de remplacer, voire dépasser la création de valeur du secteur bancaire offshore. Les banques existantes devraient en outre s’investir davantage dans le génie logiciel. Face à la levée du secret bancaire, cela leur permettrait de se réinventer dans l’ère numérique et de conserver leur rôle de chefs de file sur le marché mondial. Ces dernières années, toutes les innovations essentielles pour notre société ont, à une seule exception près – la création de l’UE – vu le jour directement ou indirectement à Silicon Valley. Nous devrions nous employer à changer cela et tirer les leçons du développement mondial. De notre avis, les initiatives réalisées et réussies dans le domaine des start-up et dans la formation de spécialistes en informatique devraient s’accompagner de mesures visant à accroître ou attirer le savoir requis afin de promouvoir les initiatives entrepreneuriales et aider les entreprises ainsi créées à acquérir une dimension mondiale. Aujourd’hui, la plupart des entreprises technologiques sont très vite vendues à des acteurs étrangers qui évoluent déjà sur la scène internationale et qui exportent ensuite emploi et savoir vers d’autres parties du monde. Nous avons besoin de compétence et d’expertise en génie logiciel, mais aussi et surtout en investissements et en marketing, avec le courage pour une certaine grandeur. © Août 2014

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Réflexions sur le maintien de la prospérité en Suisse et en Europe et les lien avec leadership

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Prospérité par l'informatique

De nombreux directeurs et administrateurs n’ont pas pleinement conscience de la création de valeur dans l’informatique. S’appuyant sur des indicateurs financiers, ils la délocalisent à tour de bras vers des pays à bas salaires, dans un souci d’optimisation financière.

L’Asie et d’autres pôles étrangers sont devenus les premiers à innover en informatique et à profiter de ses retombées économiques.

Toujours plus, nos entreprises sont tributaires de valeur ajoutée qu’elles doivent acheter sous forme de logiciels standard ou de services et elles peinent ensuite à se distinguer par des éléments d’identification difficilement imitables.

Les grands groupes suisses comme ABB, Credit Suisse, Nestlé, Novartis, Roche, UBS, etc. présentent certes de bons résultats financiers selon les exigences des analystes, mais se muent progressivement en représentants ne générant plus leurs valeurs maison. Pire encore, ils risquent de perdre leur raison d’être dès lors que les prestations peuvent être fournies sans la marque faîtière.

Les fabricants d’ordinateurs sont un bon exemple de cette logique et de ses conséquences. Quelles entreprises européennes maîtrisent encore toutes les étapes de conception et de construction d’ordinateurs? Les grandes marques se bornent à distribuer du matériel qui a été développé, produit, assemblé et fourni par des tiers.

Sur le long terme, cette évolution nuit également aux intérêts des actionnaires. N’oublions pas que, à travers les caisses de pensions, nous sommes copropriétaires de ces entreprises censées garantir le financement de notre assurance-vieillesse.

Tous ceux qui œuvrent en faveur d’un secteur informatique fructueux et socialement accepté en Suisse méritent donc une vive gratitude, car ils apportent une précieuse contribution à une industrie à forte valeur ajoutée et ainsi à notre pays.

Pareille industrie déployant ses activités dans le monde entier aurait le potentiel de remplacer, voire dépasser la création de valeur du secteur bancaire offshore.

Les banques existantes devraient en outre s’investir davantage dans le génie logiciel. Face à la levée du secret bancaire, cela leur permettrait de se réinventer dans l’ère numérique et de conserver leur rôle de chefs de file sur le marché mondial.

Ces dernières années, toutes les innovations essentielles pour notre société ont, à une seule exception près – la création de l’UE – vu le jour directement ou indirectement à Silicon Valley. Nous devrions nous employer à changer cela et tirer les leçons du développement mondial.

De notre avis, les initiatives réalisées et réussies dans le domaine des start-up et dans la formation de spécialistes en informatique devraient s’accompagner de mesures visant à accroître ou attirer le savoir requis afin de promouvoir les initiatives entrepreneuriales et aider les entreprises ainsi créées à acquérir une dimension mondiale. Aujourd’hui, la plupart des entreprises technologiques sont très vite vendues à des acteurs étrangers qui évoluent déjà sur la scène internationale et qui exportent ensuite emploi et savoir vers d’autres parties du monde.

Nous avons besoin de compétence et d’expertise en génie logiciel, mais aussi et surtout en investissements et en marketing, avec le courage pour une certaine grandeur. © Août 2014