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Mensuel d’informations agricoles et rurales - 8 e année - Issn 0850-8844 - nuMero 71 - aVrIL 2014 - Prix : 500 frs cfa 8 CAMPAGNE AGRICOLE 2014/15 baisses des semences et des engrais M I L S U N A 3 La ruée des opérateurs de marché vers Les expLoitations famiLiaLes Pour vaincre l’insécurité alimentaire et la pauvreté, les exploitations familiales ont trouvé une aubaine. Souscrire des contractualisations nées des partenariats ‘’Produc- teur-Privé’’. Résultat : 18 000 t de mil suna 3 de qualité produites dont 65% auto consommées par les ménages et 35% vendues à des opérateurs de marché… jusqu’à Nestlé-Nigéria -------------------------------------------------------------------------------------- PAGE 5 6 PROMOTION DES PRODUITS LOCAUX La recherche et la transformation mènent le même combat AGRICULTURE FAMILIALE Le Fida finance 50 milliards de F cfa au Pafa et au Padaer 2 Trois Questions... ...au Professeur Hans, Prix Nobel alternatif 2013 ‘’La situation du Sénégal est meilleure pour réali- ser des politiques durables sérieuses. Parce que les autorités, ensemble avec la société civile, ont montré beaucoup d’intérêt au projet Biovision avec son modèle T21’’, déclare Professeur Hans Rudolf Herren ------------------------------- SUITE PAGE 4

Agri infos 17-04-2014

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AGRI Infos numéro 71 - Avril 2014 Mensuel d’informations agricoles et rurales

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Mensuel d’informations agricoles et rurales - 8e année - Issn 0850-8844 - nuMero 71 - aVrIL 2014 - Prix : 500 frs cfa

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CAMPAGNEAGRICOLE 2014/15

baissesdes semencesetdes engrais

M I L S U N A 3

La ruée des opérateursde marché vers LesexpLoitations famiLiaLes Pour vaincre l’insécurité alimentaire et la pauvreté, les exploitations familiales onttrouvé une aubaine. Souscrire des contractualisations nées des partenariats ‘’Produc-teur-Privé’’. Résultat : 18 000 t de mil suna 3 de qualité produites dont 65% autoconsommées par les ménages et 35% vendues à des opérateurs de marché… jusqu’àNestlé-Nigéria -------------------------------------------------------------------------------------- PAGE 5

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PROMOTION DES PRODUITS LOCAUX La recherche et la transformation mènent le même combat

AGRICULTURE FAMILIALELe Fida finance 50 milliards de F cfa au Pafa et au Padaer 2

TroisQuestions...

...auProfesseur Hans,

Prix Nobel alternatif 2013

‘’La situation du Sénégal est meilleure pour réali-ser des politiques durables sérieuses. Parce queles autorités, ensemble avec la société civile, ontmontré beaucoup d’intérêt au projet Biovisionavec son modèle T21’’, déclare Professeur HansRudolf Herren ------------------------------- SUITE PAGE 4

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AGRIINFOS MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 8E ANNÉE - N° 71 - AVRIL 20142

AGRICULTURE FAMILIALE: Le Fida finance 50 milliards de Fcfa au Pafa et au Padaer

(Jade/Syfia) - Le Fonds international de développement agricole (Fida) va financer dès lemois prochain 50 milliards de F cfa au Projet d’appui aux filières agricoles (Pafa) et au Program-me d’appui au développement agricole et à l’entreprenariat rural (Padaer), a affirmé son repré-sentant au Sénégal.

M. Kamy Loko a fait cette déclaration, mi-mars à Dakar, à la 15ème édition de la Fiara, àl’occasion de la journée consacrée à l’agriculture. Une journée présidée par la conseillèredu Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rurale (Maer) madame Maïmouna LôDieng. Elle avait à ses côtés le président du Cncr Samba Guèye, le directeur général de laSaed Samba Kanté et d’autres personnalités. Marquée par une forte présence des fem-mes, cette journée a été une occasion pour échanger sur le Programme d’accélération dela cadence de l’Agriculture sénégalaise (Pracas), le Pnia (Programme national d’infrastruc-ture agricole), l’Alliance globale pour la résilience, les filières, notamment celle du coton,entre autre. ‘’Le Fida salue le choix des autorités sénégalaises à faire de l’agriculture un levieréconomique. Le Plan Sénégal émergent (Pse) est un excellent choix. le Fida appuie ce planet son soutien se traduit à travers le Pracas. Nous croyons qu’il peut atteindre son objectif’’, asoutenu M. Loko. Toutefois, il soutient que le Fida n’exécute pas des programmes, maisappuie à travers des prêts au Sénégal pour leur exécution. En outre, il a magnifié le parte-nariat fécond entre sa structure et les exploitations familiales. M. Loko est cependantconvaincu que si les agriculteurs ont accès au foncier, aux semences, au marché, ils pour-ront arriver à produire suffisamment pour eux et pour la population sénégalaise. ‘’Nousconsidérons l’agriculture comme un business et l’expérience avec le Pafa qui travaille avec lesfemmes et les jeunes nous réconforte dans nos idées qui consiste à faire de l’agriculture uneactivité qui œuvre pour l’amélioration des conditions de vie des acteurs’’, a-t-il souligné.D’ailleurs, avec le Padaer, ce système va être élargi dans les régions de Tamba et à Kédou-gou, Kolda et Matam sur les filières riz, maïs, mil, culture maraîchère.

Pour la représentante du Maer, cet appui du Fida est une aubaine dans la politiqueagricole du Sénégal. ‘’A travers nos programmes, le Fida contribue significativement à la lut-te contre la pauvreté en milieu rurale et nous ne cesserons de vous remercier’’, a dit Mme Maï-mouna Lô Dieng.

NIAKHAR: VETO’ PARTNER consulte gratuitement les ânes...(Jade/Syfia) L’Ong Véto Partenaire de Golf Nord/Dakar, a organisé une consultation gratui-

te à Niakhar (5 km de Fatick), en faveur du bétail, dont des ânes, a constaté place l’agence depresse Jade/Syfia-Sénégal. Cette consultation gratuite du bétail a permis de diagnostiquer etde soigner 300 chevaux, 50 ânes, près de 800 petits ruminants, plusieurs dizaines de bovins ain-si que quelques poulets, indique le Dr vétérinaire Adama Faye qui s’adressait à Jade/Syfia-Séné-gal. Selon le Dr Faye, son équipe et lui ont diagnostiqué des maladies dues aux carences nutri-tionnelles et aux infections, en plus des ‘’dépistages obligatoires.’’ ‘’Mais on n’a pas fait de vacci-nation’’, s’empresse de préciser le vétérinaire qui a salué les réactions positives des éleveurs.Pour ceux qui ne sont pas venus répondre à cette consultation gratuite, le vétérinaire leur don-ne rendez-vous l’année prochaine encore à Niakhar, avec un engagement ferme de pérenni-ser l’activité et de l’élargir dans tout l’espace de l’arrondissement.

SUIVI-EVALUATION:Le Sénégal s’inspire du modèle béninois(Jade/Syfia) - La Cellule des études et de la planification (CEP) du ministère de l’Agriculture

et de l’Equipement rural (MAER) entre dans le cadre du ‘’Suivi- Evaluation des performances quele Département fait pour atteindre les objectifs recherchés qui sont dans le Plan Sénégal Emer-gent (Pse) et dans le Programme de relance et d’accélération de la cadence de l’agriculture Sé-négalaise (Pracas), a expliqué son coordonnateur.

Abdourahmane Faye s’exprimait, mi-mars à Dakar, à l’occasion d’une formation sur les poli-tiques de Suivi-Evaluation en Agriculture. Organisée par la Cellule des études et de la planifica-tion du Maer. Cette rencontre a vu la participation des acteurs venues des régions du Sénégalet évoluant dans le secteur agricole ainsi qu’une délégation béninoise conduite par AbdoulayeAbass, responsable du suivi -évaluation sectorielle . ‘’Le nouveau comportement au niveau denotre ministère est de suivre les progrès notés, afin de situer les contreperformances pouvant nousempêcher l’atteinte des objectifs’’, a précisé Abdourahmane Faye.

A cet effet, a souligné Lamine Lo, directeur de cabinet du Maer, l’année 2017 constitueraun test majeur de ce nouvel engagement. C’est pourquoi, avance-t-il, ‘’il leur faudra produire 1080 000 t de riz blanc contre 300 000 en 2013, pour l’oignon arriver à 350 000 t contre 200 000.Pareille pour la pomme de terre, il faudra produire 40 000 t contre 15 000. A cela s’ajoute l’at-teinte de 60 000 t de semences certifiées d’arachides contre 35 000 en 2013 en fin 150 000tonnes de produits horticoles contre 67 000’’.

Quant à Abdoulaye Abass, responsable du suivi -évaluation sectorielle du Bénin, il a

comité De réDaction : Madieng Seck - ndèye Sène - ababacar GuèYeaDministration : ababacar GuèYesecrétariat De réDaction et infograPhie : cheikh Touré (Tel : 77 605 30 72)marKeting commercial : Mme nDIaYe (70 781 42 29)imPression : aMD GraPHIcDistribution : aDPninea : 00284430 co

Hlm Grand-Yoff - Villa n° 1122Bp : 17130 Dakar – Liberté - Tél/Fax : (221) 33 867 68 27

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confié que son pays a mis en place des stratégies et des outils qui leur permettent aujourd’huid’avoir une visibilité plus large et de faire périodiquement des avancées dans le secteur de l’a-griculture . ‘’Quand on regarde ce qui est au Sénégal, nous pensons que rapidement il pourraits’inspirer de notre expérience pour créer cette cellule. Chez nous, l’agriculture, l’élevage et la pêchesont regroupés dans un même ministère alors qu’au Sénégal, il y a trois ministères qui couvrent lesecteur agricole’’, a-t-il expliqué. Par ailleurs, Abdoulaye Abass, a fait savoir qu’il va falloir pren-dre en compte des spécificités pour pouvoir suivre le secteur agricole en mettant en place unsystème permettant d’avoir une cohérence dans les interventions à savoir la coordination, lasynergie dans les interventions pour que cela puisse impacter le développement.

«FEED THE FUTUR»: Le projet souffre du manque de maga-sins de stockage et d’absence de semences de pré-base

(Jade/Syfia)- Le projet ‘’Feed the futur’’ a, depuis trois ans, injecté plus de sixmillions de dollars américain, soit environ trois milliards de F cfa d’investissement directsdans des organisations paysannes pour le développement des infrastructures semenciè-res au Sénégal. C’est la révélation faite par Jean Michel Voisard.

Le directeur du Projet Croissance Economique de l’USAID (PCE/USAID), s’exprimaitjeudi 13 mars 2014 à Dakar, à l’occasion du forum des acteurs sur les piliers de la sécu-rité alimentaire au Sénégal. Thème : ‘’Système semencier, promotion des investissementsprivés et conquête des marchés céréaliers domestiques’’. ‘’Actuellement 45 000 produc-teurs ont bénéficié de l’appui de ce programme au niveau de la contractualisation de l’amé-lioration de leur vente. Avec cet appui, le Sénégal va pouvoir produire au moins 12 000 t de se-mences de riz, de maïs et du mil. Ceci contribuera aux objectifs du Programme d’accélérationde la cadence de l’agriculture sénégalaise (PRACAS)’’, a indiqué le directeur del’USAID/PCE. A cet effet, M. Voisard a fait savoir que le Pce n’a pas vraiment rencontré dedifficultés de mise en œuvre sur le terrain. ‘’On a une bonne réponse de la part des acteursdu secteur privé, même les petites exploitations agricoles. En leur faisant confiance dans lamise en œuvre, on a eu de très bons résultats’’, s’est réjoui Jean Michel. Et d’ajouter : ‘’si onregarde dans le Sud du Sénégal, des groupements de petits multiplicateurs du riz Néri-ca ont participé au augmenter les semences de cette variété’’. D’après lui, les seuls défis àrelever, c’est de faciliter la connexion entre les acteurs en amenant le secteur bancairepour financer la production et à faire une bonne coordination avec le gouvernement àtravers des approches publiques-privées. A en croire à Saliou Sarr représentant de l’Asso-ciation sénégalaise pour le développement à la base (Asprodeb), leur organisation esten en train d’appuyer la mise en place de réseau de productions de semences d’arachi-des et de céréales. ‘’Ce réseau est composé de 40 coopératives réparties dans dix régions duSénégal. Il est entrain de produire 65% de la production d’arachide certifié et il pratique laquasi-totalité des semences de céréales’’, a-t-il souligné. Malgré tout, a soutenu M. Sarr, cessemenciers rencontrent des problèmes liés au manque de magasins de stockage, à l’in-suffisance du financement et à l’absence de semence de pré-base.

(Jade/Syfia)-Samba Guèye le véridique et tonitruant dirigeant du Conseil natio-nal de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) du Sénégal a annoncé sondépart à la tête de la direction de ce vaste mouvement paysan pour fin 2014.

Le leader du Cncr a fait cette ‘’déclaration fine’’ le 13 mars dernier à l’hôtel KingFadh (ex Méridien Président) à l’occasion de l’atelier sur le projet Biovision en collabo-ration avec le professeur Hans Rudolf Herren (Suisse), Prix Nobel alternatif des Objec-tifs du développement Durable (ODD).

Samba Guèye réagissait aux amicales titillations de Ndioba Diène (ex Secrétairegénéral du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural) sur son calme olym-pien affiché ce jour. Ce qui est étonnant. ‘’Depuis 1968 je suis dans le combat du mou-vement paysan, principalement le Cncr qui a servi de laboratoire à d’autres Op de la sousrégion ouest africaine dans la défense de l’autonomie et de la revendication paysanne’’,soutient Samba. Puis il répond en lançant cette petite phrase : ‘’Maintenant il est grandtemps de s’arrêter et je vais le faire d’ici fin 2014’’

CNCRSamba Guèye annonce son départ

pour fin 2014

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decentraLisation

AGRIINFOS MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 8E ANNÉE - N° 71 - AVRIL 2014

C’était en fin mars à Niakhar à

l’occasion de la 2ème édition d’unVsd sur l’Agriculture ayant pour thè-me‘’La Fête du mil’’.

‘’L’Asc Jamm Bugum n’est pas làpour le foot uniquement ou pour de-mander des soutiens. Mais très tôtelle s’est mobilisée pour le dévelop-pement du village, parce que seul leConseil rural ne peut faire avancer lalocalité’’, s’est exprimé le Pcr AbdouLoum devant des jeunes venus desvillages voisins et quelques expo-sants tel l’Institut de technologie ali-mentaire (ITA), des transformatricesdont la Fédération nationale desboulangers du Sénégal (FNBS) ve-nue vulgariser le pain de mil.

Avant lui, Mame Birame Sèneprésident de ‘’Jamm Bugum’’ avaitindiqué qu’un excédent de 35 ton-nes de mil Sunna 3 avait été venducette année à Niakhar. Puis de souli-gner, parlant de la philosophie, del’Asc Jamm Bugum, ‘’une vision sansaction est une utopie’’. Grâce à unesubvention du PAFA (Projet d’appuiaux filières agricoles), 100 jeunes(filles et garçons) de l’Asc Jamm Bu-gum issus de 100 ménages des villa-ges de Niakhar, de Lagème etNgoyère avaient conçu un projet deproduction et de commercialisationde mil. Objectif : améliorer durable-ment les revenus et les moyensd’existences de ses membres.

Selon les jeunes, le service localde l’Agence nationale de Conseilagricole et rural (ANCAR) est à l’origi-ne de ces résultats probants. ‘’Cetteannée, j’ai récolté quatre tonnes de milSunna 3 et j’ai vendu deux tonnes demon excédent à près de 300 000 F cfaà notre opérateur de marché. Le restede ma production (environ deux ton-nes) va servir pour la consommation

familiale. De cette manière, on assurenotre sécurité alimentaire avec la pos-sibilité d’acheter d’autres produits quenous ne cultivons pas, ainsi que despetits ruminants pour pratiquer l’éle-vage’’, confie Coumba NdoffèneSène appelé Ndoff, un jeune agricul-teur familial dans l’association.

Sémou Diouf le coordonnateurdu PAFA a salué les performancesde ces jeunes classés dans les 10meilleurs agriculteurs des quatre ré-gions (Kaffrine, Kaolack, Fatick etDiourbel : Ndlr) couvertes par le pro-jet. ‘’Le PAFA, a-t-il annoncé, est prêtpour accompagner les jeunes des Ascqui s’activent dans l’Agriculture. Parce

Cette formation de trois jours (18au 20 mars) entre de la cadre des ac-tivités du projet DAR-Inforoutes encollaboration avec Inter-réseaux etses membres du Cameroun (SAILD)et du Burkina Faso (JADE). Elle a pourobjectif de renforcer les compéten-ces des participants dans l’utilisationdes outils de veille sur internet, d’a-méliorer la pratique individuelle dela veille au sein des organisations etmettre en place un outil collaboratifde veille. ‘’Nous sommes heureux detenir cet atelier sur la veille qui est trèsimportante pour toute structure. Ellesert à anticiper sur les choses et de nepas être surpris. Et nous sommes heu-reux que le consultant Eric Bernardnous accompagne dans ce processus

d’apprentissage et d’échange mutuel-le’’, a magnifié à l’ouverture le direc-teur de l’IED/Afrique Bara Guèye.

Ainsi ces participants issues de 11structures différentes, venus de quat-re pays (Burkina Faso, Cameroun etFrance) ont amélioré leur connaissan-

ANNONCESACP-UE : Offre de bourses de formation

en microfinance BoulderDepuis son lancement en 2010, ACP/EU MICROFINANCE a permis à46 décideurs de politiques de microfinance venus des trois régionsdes pays Afrique Caraïbe et Pacifique (ACP) de participer à la forma-tion en microfinance Boulder. Selon le communique reçu à Jade/Sy-fia, cette formation, se déroulera sur le campus du Centre internatio-nal de formation de l’Organisation internationale du travail (CIF OIT)à Turin. Les bourses permettront de couvrir les frais de scolarité (d’u-ne valeur de 4 500 USD) mais ne couvriront ni les frais de voyage niles frais d’hébergement.Les candidats éligibles sont des cadres supérieurs de pays ACP quiélaborent ou appliquent des politiques ayant un impact sur l’accèsaux services financiers.Le dépôt de candidature ne peut s’effectuer qu’en [email protected], avant le 28 avril 2014.

courager des investissements responsables’’. Il a pour-suivi avec le président sénégalais ‘’les échanges concer-nant l’Accord de partenariat économique (APE) avec l’A-frique de l’Ouest’’. Il s’est ‘’félicité des avancées importan-tes dans cette négociation et a rappelé l’engagementqu’il a pris de mettre fin aux restitutions à l’exportationdans le cadre de cet Accord’’.

PARTENARIAT : Bruxelles se félicite de la volonté de Dakar de valoriser l’agriculture

que c’est cela qui peut garantir debonnes productions et assurer la sé-curité alimentaire’’. L’opérateur demarché Mamadou Ngom, a indiquéque des excédents de mil Sunna 3ont été achetés l’année dernière au-près des jeunes de Niakhar, soit

exactement 500 tonnes, l’équivalentde 115 millions de F cfa. Un mil dequalité vendu à Nestlé-Nigéria.

Satisfait de l’initiative de JammBugum, le sous-préfet a réitéré sesencouragements avant de souhai-ter que mille autres Asc de ce type

poussent dans le pays. Des prix ont été remis aux par-

tenaires dont le 1er est allé à SémouDiouf du PAFA. Parmi les récipien-daires figurent aussi l’ITA, Alif Grou-pe, Véto Partenaires. Des éleveursont aussi été récompensés.

FÊTE DU MILL’Asc «Jamm Bugum» gagne un prestigieux trophée

(Jade/Syfia) - Le commissaire européen à l’Agriculture et au Développement rural, s’est félicité, mercredi dé-but avril à Bruxelles, devant le président Macky Sall ‘’de la volonté du Sénégal de s’appuyer sur l’Agriculture,et en particulier sur l’agriculture familiale, pour développer’’ son économie, a-t-on appris auprès de l’UE.

Dacian Cioloş a rencontré le chef de l’Etat sénéga-lais, présent à Bruxelles, dans le cadre du Sommet entrel’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA), rap-porte un communiqué de la commission Européenne.

‘’A cette occasion, souligne la même source, le com-missaire Cioloş s’est félicité de la volonté du Sénégal des’appuyer sur l’agriculture, et en particulier sur l’agricul-ture familiale, pour développer l’économie sénégalaise’’.‘’Ce secteur, qui représente 70% des emplois et seulement7,1% du PIB sénégalais, est un réservoir considérable decroissance et de développement économique’’, ajoute letexte.

Devant Macky Sall, Dacian Cioloş‘’a renouvelé l’enga-gement de l’Union européenne à soutenir le Plan stra-tégique Sénégal Emergent (PSE) mis en place par lesautorités sénégalaises’’. ‘’’Sur le plan budgétaire, signale-t-on, ce soutien se traduira par la mobilisation de 347millions d’euros, soit environ 230 milliards de F cfa pourle Sénégal à travers le 11ème Fonds européen pour le dé-veloppement (FED)’’. Le communiqué précise que plusde la moitié de ces fonds ‘’devraient être orientés versl’agriculture, principal secteur de concentration».

‘Au-delà de l’appui budgétaire, le commissaire Cio-loş ‘’a souligné la disponibilité de l’Union européenne àpartager son expertise dans le domaine agricole en vuede soutenir une agriculture familiale durable et d’en-

(Jade/Syfia) - L’Asc ‘’Jamm Bugum’’ (je veux la paix en sérère : Ndlr) deNiakhar (150 km Est Dakar) dans le département de Fatick, a rempor-té, haut la main, la prestigieuse coupe du développement local en re-cevant mille et une félicitations des autorités locales (Préfet, Pcr, chefsde villages, partenaires au développement, techniciens d’encadre-ment rural et agroalimentaire, etc.) qui n‘ont pas tari d’éloges sur le ca-ractère spécifique de cette association sportive et culturelle (Asc).

ce sur les outils de veille sur internet,notamment Netvives, Scoopit, Ya-hoo’s pipe, etc. Ils ont été imprégnéségalement sur comment rechercherles informations. ‘’Nous avons dans unpremier temps essayer de voir lesaspects stratégiques de la veille quiconsistent à voir comment les partici-pants percevaient la veille. Ensuite, nousavons fait des présentations pratiquesde certains outils et avons fait le mon-tage de l’outil collaboration’’, a expliquéle formateur Eric Bernard.

Au terme de la formation, un

dispositif collaboratif de veille surinternet a été mis en place. Il reposesur une plateforme de veille à partir deNetvibes dans laquelle toutes les or-ganisations participantes ont accèspour un partage et une diffusion del’information de manière collaborati-ve. Du coté des participants, ils ontbien apprécié l’originalité de la veillemais aussi son utilité et son caractèretrès stratégique notamment, l’amélio-ration des pratiques en termes de ges-tion, de savoir-faire, de renforcementde lien au sein du réseau.

IED/FORMATION:Une équipe de «veille agricole» mise sur pied(Jade/Syfia) - Près d’une quinzaine de participants venus de 11 orga-nisations ont mis sur pied, mi-mars à Dakar, un groupe de veille agri-cole et rurale. C’était à l’issue de l’atelier de formation sur la ‘’veille in-formationnelle agricole et rurale organisé par l’Ong IEd Afrique (Inno-vation Environnement Développement).

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actuaLité

Jade/Syfia-Sénégal : Le Belge Olivier De Schutter, rapporteurspécial de l’ONU depuis six ans sur le droit à l’alimentation, a écritdébut mars 2014 dans son rapport, que la lutte contre la faim enAfrique et dans le monde a été un échec. Etes-vous de cet avis ?

Professeur Hans R. H : ‘’Je suis tout à fait d’avis avec le professeurOlivier De Schutter qui a bien vu et bien analysé le problème de lafaim en Afrique et dans le monde. La lutte contre la faim et la malnu-trition a été un échec, parce qu’on n’a pas pris toutes les mesures né-cessaires pour solutionner les problèmes à la base. Maintenant, avecle modèle T21 on peut bien analyser les causes de la faim et de la mal-nutrition. Parce que, dans le T21, il y a plusieurs éléments qui entrenten jeu.

Quels sont ces éléments qui entrent en jeu ?‘’Ces éléments qui entrent en jeu sont le Social, l’Environnement

au sens large du terme et l’Economie. Si la solution s’adopte avec seu-lement un élément, prenons l’exemple de l’économie, cela ne mar-chera pas. C’est le cas de la Révolution Verte (lancée en 1966 en Inde :Ndlr) où il fallait prendre en considération tous les éléments qui ent-rent en compte et qui sont le foncier, l’émigration, les jeunes, les fem-mes, la pauvreté, les changements climatiques, la sécurité alimentai-re, l’éducation, la santé, la dégradation de l’environnement, le dialo-gue social. Tout cela n’a pas été pris en compte pour réussir la Révo-lution Verte et réduire la pauvreté, la sécurité alimentaire, ainsi que lebien être. Mais nous, avec le modèle T21, on va tenter de faire mieux.Il faut savoir aussi que l’Agriculture est une activité qui se pratiqueavec des risques ; alors que le paysan ne cultive pas toujours en cou-vrant ces risques. C’est le cas de l’agriculture biologique et ou écolo-gique qui nous intéresse ici avec le foncier qui est un élément essen-tiel qu’il faille sécuriser. L’agriculture écologique biologique est baséesur l’amélioration de la fertilité des sols avec des engrais organiques,l’augmentation de la faune et de la flore, donc de la biodiversité deplants avec un système de culture en rotation. L’agriculture biolo-gique respecte l’environnement, mais aussi le paysan qui la pratique,ainsi que le consommateur ‘’

Qu’est ce que le T21 peut apporter au Sénégal pour mesurerl’évaluation des politiques agricoles ?

‘’Le T21, comme tous les outils de mesure, doit être utilisé avecbeaucoup d’objectivité. L’outil permet la comparaison avec différen-tes options pour l’Agriculture durable. Le T21 a comme avantage deréunir des spécialistes de différentes disciplines pour des concerta-tions. Il permet, chaque année, l’évaluation des politiques agricolessur le long terme ; de cinq ans à 20 ans et plus. Il demande des effortscontinus avec des ressources durables. Le T21 permet aussi de com-parer différentes feuilles de route pour faire un choix. Parmi les troispays pilotes du projet il y a l’Ethiopie, le Kenya et le Sénégal ; mais cedernier reste en tête. Sa situation est meilleure par rapport aux deuxautres pour réaliser des politiques durables sérieuses. Parce qu’avec lasociété civile, les autorités étatiques ont montré beaucoup d’intérêtavec une volonté beaucoup plus importante et beaucoup plus cri-tique. Au Kenya c’est plus complexe et la volonté du gouvernementn’est pas aussi forte. Donc, il y a beaucoup d’espoir au Sénégal. Car,avant ce modèle T21, les Etats africains dépensaient de fortes som-mes d’argent dans des projets, sans grands résultats. Avec le T21, onva désormais dépenser moins d’argent. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’ily a l’élément appropriation du projet qui permet de décider ce quel’on va faire ; au lieu de se faire dicter par d’autres. Aujourd’hui, le Sé-négal commence à entrer dans une telle culture de comportement’’.

PROPOS RECUEILLIS PAR MADIENG SECK

L’engagement a été pris lorsd’un atelier tenu le 20 mars dernier àDakar. C’était en présence de nomb-reux techniciens des ministères duPlan, de l’Agriculture et de l’Equipe-ment rural (MAER), d’experts du pro-jet Biovision et de sa Fondation ainsique du Millenium Institute. Cettenouveauté technologique, expéri-mentée par les autorités sénégalai-ses vise à réorienter la politique agri-cole vers des méthodes durablesqui garantissent la sécurité alimen-taire, la réduction de la pauvreté ru-rale et la préservation de l’environ-nement. (lire encadré).

Car, les méthodes agricoles in-tenses en connaissances et en main-d’œuvre (comme l’agroécologie etl’agriculture biologique qui reposentsur les intrants disponibles à la fer-me) sont cruciales pour les petits ex-ploitants. Surtout là où les intrantssont inaccessibles ou trop coûteux.Ces méthodes agro-écologiques vi-sent non seulement à accroître dura-blement les rendements, mais en-trainent un impact socio-écono-mique : réduction des coûts des pro-duits chimiques (par exemple grâceà une gestion intégrée des rava-geurs), diversification économique(par exemple grâce à la culture inter-calaire), meilleures auto- suffisanceet sécurité alimentaire des ménages.

A l’instar de Mme Tina Ndoye,présidente des femmes rurales duSénégal, les participants à cet atelieront dit toute leur satisfaction d’ac-cueillir cette initiative de Biovisionqui va, selon eux, étudier le niveaud’efficacité des résultats accomplisdans l’agriculture sénégalaise.

Le modèle T21 est un outil de planificationd’aide à la décision. Il permet d’évaluer les projetsmis en œuvre en matière d’agriculture durable etde sécurité alimentaire. L’outil est un modèle dy-namique qui garde une interconnexion entre leSocial, l’Economie et l’Environnement. Il va jus-qu’à 2035. L’avantage du modèle T21, c’est qu’ilpermet la mise en cohérence du budget et de l’é-conométrie, avec une interaction entre les sec-teurs macro économique, agricole, pêche, indus-trie, santé, démographie, pauvreté, l’éducation etl’éthique, soit près de 60 modules enseignés. Au-tre avantage, il permet de mesurer le niveau d’ef-ficacité de l’agriculture sénégalaise, faisant le rap-port entre les objectifs visés et les ressources af-

fectées à ce secteur. Selon le professeur Hans, le projet Biovision

et son modèle T21 qu’il dirige a été consacré parles N. U et le Sénégal a signé un partenariat avecle projet pour travailler sur les questions de poli-tiques durables. Biovision est appuyée par l’A-gence suisse de coopération internationale pourle développement (DDC) et le Fonds internatio-nal de développement agricole (Fida). Son siègeest à Washington. Créée il y a 15 ans en Suisse,Biovision a sa Fondation à Zurick (Suisse). ‘’Le T21Sénégal s’applique à notre réalité. Il reste en cohé-rence avec les politiques agricoles durables et leYoonu yokuté…’’, explique Mme Sow directricede la Planification.

TroisQuestions...

...auProfesseurHans,Prix Nobel alternatif 2013

EFFICACITÉ DANS L’AGRICULTURE : Le Sénégal adopte le modèle T21 de Biovision

Fallou Dièye, le représentant duPremier ministre, s’est félicité du thè-me de cet atelier qui, a-t-il dit, entredans le cadre Plan Sénégal Emer-gent (PSE) qui est aujourd’hui l’axecentral de la politique du gouverne-ment. ‘’Je suis intéressé par le modèleT21 qui est un modèle innovant, no-tamment dans le contexte de l’appuiaux exploitations familiales rurales…’’,s’est exprimé M. Dièye.

Pour Samba Guèye, président duCncr (Conseil national de concerta-tion et de coopération des ruraux), lemodèle T21 s’imprègne des problè-mes de l’agriculture durable avec, enligne de mire, la question de la sécu-rité alimentaire. Selon le présidentdu Cncr, le projet Biovision est enmesure de favoriser la concertationentre l’Etat et les acteurs des exploi-tations familiales durables. L’Etat, dit-il, doit s’orienter davantage vers uneagriculture durable, écologique etcompétitive. Mais cela suppose éga-lement un meilleur niveau de

connaissances et d’informations despaysans. Le leader paysan a aussi dé-noncé le manque de communica-tion des autorités sénégalaises. Soncollègue Mamadou Diop, présidentde la Fédération nationale des agri-culteurs bio (FENAB), a plaidé lui,pour l’implication réelle des petitspaysans de son association.

Parlant du Sénégal, le ProfesseurHans Rudolf Herren, Prix Nobel alter-natif des Objectifs du développe-ment Durable (ODD), s’est félicité dela série de plans (PSE et le PRACAS)*élaborés dans ce pays. Ces projets, a-t-il expliqué, ont des objectifs à longterme, c’est-à-dire, qu’est ce qui vase passer au Sénégal d’ici 25 ans. Etle Prix Nobel de relever que ‘’l’agricul-ture du futur doit être discutée’’, ajou-tant que ‘’Biovision va former des jeu-nes et des femmes’’. Pour y arriver, dit-t-il, on doit avoir accès à des outilsmodernes de planification et savoiroù est ce qu’ils peuvent servir, afin de‘’Changer de Cap pour le bien êtrede tous. Parce que, renchérit Abdou-rakhmane Faye le nouveau patronde la Cellule des études et de la pla-nification au MAER, ’’le modèle n’estpas figé et chacun peut l’utiliser enfonction de ses préoccupations’’ PourM. Faye, après la formation d’ungroupe de jeunes sur ce modèle,d’autres suivront pour la démultipli-cation. ‘’Le modèle pourrait même êtreenseigné à l’Université avec l’érectiond’un Master’’, a-t-il annoncé.

z PAR MADIENG SECK

Le modèle T21, un outil de planification

(PSE)* Plan Sénégal Emergent (Pracas)* Programme de relance et d’accélération de la cadencede l’agriculture sénégalaise).

SUITE DE LA PAGE 1(Jade/Syfia)- Pour mieux mesurer l‘efficacité de son agriculture et ‘’Changer de Cap pour le bien être de tous’’, lesautorités sénégalaises ont décidé d’adopter le modèle technologique de planification dénommé T21.

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AGRIINFOS MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 8E ANNÉE - N° 71 - AVRIL 2014 5

reportaGe

En cette fin mars et pendanttrois jours, la musique tradition-nelle sérère a résonné toutes lesnuits dans le village de Niakhar(150 km Est Dakar) où l’Asc ‘’JammBugum’’ (je veux la paix) a organi-sé ‘’la Fête du mil’’.

La 2ème édition de ce Vsd (28,29 et 30 mars) a été marquée pardes échanges, des expositions deproduits de mil suna 3 transfor-més, dégustations et ripailles àbase de cette céréale. Le long desruelles de ce hameau qui se mo-dernise, chants et danse ryth-maient les va et vient des agricul-teurs. Des séances nocturnes delutte traditionnelle étaient pro-grammées. Plusieurs participantsétaient venus des contrées voisi-nes. Dans le village, c’est commesi l’Asc ‘’Jamm Bugum’’ avait rem-porté une prestigieuse coupe dumil suna 3 avec ‘’100 ménages quiont pu assurer leur sécurité alimen-taire et un excédent de 35 tonnesvendus’’, selon le président deJamm Bugum Mame BirameSène.

Première céréale cultivée dansle Bassin arachidier, le mil a atteintune production globale de plusde 500 milles tonnes, dont 18 000t pour le suna 3. Cette année, sur12 000 ha d’emblavures, 65% decette production de suna 3 estautoconsommée par les popula-tions locales. Le reste, c’est-à-direles excédents de récolte (35%), estvendu aux opérateurs de marché,selon Sémou Diouf coordonna-teur du PAFA à Kaolack.

500 t de mil suna 3 vendues àNestlé-Nigéria

‘’En 2013, j’avais semé 2 ha de

mil suna 3 introduit dans le villagepar le PAFA. En fertilisant le sol avecdes engrais organiques après unpremier labour et avant les premiè-res pluies, j’ai respecté l’ensembledes bonnes pratiques agricoles(Bpa) prodiguées par l’encadre-ment technique. A la moisson, j’aiobtenu plus de trois tonnes avec unrendement de plus de 1,5 t/ha. J’aivendu mon excédent de 1,6 t à l’o-pérateur de marché MamadouNgom, soit près de 300 000 F cfa.Cela m’a permis de vivre jusqu’à lasaison prochaine et de faire deséconomies en élevant moutons etchèvres...’’, explique, sans s’embar-rasser de détails, Coumba Ndoffè-ne Sène, un producteur de l’Asc àla tête d’une famille de 12 person-nes dont la moitié sont ses en-fants. Ndoff, comme l’appellentses collègues, est considéré com-me le ‘’meilleur miliculteur’’ duvillage avec son record de rende-ment de plus 1,5t à l’hectare.

‘’En 2012, les jeunes du villageavaient vendu à ce même opéra-teur 35 t de suna 3 à 225 F cfa lekilo, en plus du bonus sur la qualitéà raison de 25 F cfa/kg. Les produc-teurs sont satisfaits du partenariatavec M. Ngom. Mais, tout cela, c’estgrâce à l’Agence nationale deconseil agricole et rurale (ANCAR)et au Projet d’appui aux filières agri-coles (PAFA)’’, renchérit Mame Bira-me Sène président de ‘’Jamm Bu-gum’’. Selon l’opérateur MamadouNgom, 500 t de mil suna 3 pro-duits par les jeunes ont été ache-tées à Niakhar et dans les villagesenvironnants. Un mil suna 3 detrès bonne qualité, vendu à Nest-lé-Nigéria, l’équivalent de 115millions de F cfa.

Un industriel fou de «MIL PROPRE»

Comme Mamadou, nomb-reux sont les opérateurs de mar-ché (transformatrices, grossistes,industriels, bana-bana, etc.) quiont pignon sur rue dans le Bassinarachidier. Qui pour acheter di-rectement du mil ; qui pour nouerune contractualisation avec desproducteurs. Objectif : obtenir unmil de qualité et d’hygiène garan-tie.

Parmi eux, Pierre Ndiaye, unindustriel de l’agroalimentaire.Fou de mil, Pierre avait com-mencé les contractualisationsavec des producteurs de Mbouren 2003. Mais, à l’époque, ce n’é-tait pas toujours aussi simple.’’On a compris qu’il était difficiled’assurer la qualité de la produc-tion et la pérennité des partena-riats sans une solide contractuali-sation. Cependant, l’opportuniténous a été donnée en 2011/2012par le Projet croissance écono-mique de l’Usaid (Pce/Usaid)’’,soutient M. Ndiaye, innovateurdans la fabrication industrielledu thiacry, (un mélange de cou-scous de mil avec du lait caillé :Ndlr). Dans sa gamme de pro-duits laitiers, l’industriel vientd’introduire le ngallakh, unebouillie de mil refroidie, puis mé-langée avec du jus de pain desinge. Un breuvage prisé des Sé-négalais pour fêter Pâque.

Cette même année à WackNgouna, (département de Kao-lack), M. Ndiaye a financé 22millions de F cfa pour un contratde 450 ha de culture de mil suna3. ‘’Le groupement paysan avaitdisposé, à temps réel, de tous les in-trants, en plus de l’encadrementtechnique fourni par le PCE/Usaid’’,révèle l’industriel. Résultat : ce par-tenariat ‘’producteur privé’’ a étéreconduit pour la campagne2012/2013 sur 540 ha avec un fi-nancement de 33 millions de Fcfa. ‘’Il y a eu, confie Pierre, un rem-boursement en nature de 200 t desuna 3 qualifié ‘’MIL PROPRE’’ et li-vré à l’industriel’’.

Au Sénégal, le mil constitue laprincipale alimentation de basedans le Bassin arachidier, notam-ment en milieu rural. Selon l’AN-CAR, les Sénégalais en consom-ment 200 kg/personne/an, avecune moyenne par habitant de 59kg de mil. Transformé sous diffé-rentes formes (farine, semoule,granulées, etc.), il permet de pré-parer : couscous, niéling, beignetset autres bonnes bouillies. Dequoi occuper une place impor-tante dans les stratégies de sécu-rité alimentaire.

Vulgariser le ‘’Pain Doolé’’!Pour vaincre la tyrannie du riz

importé et la forte consommationde la farine de blé, la rechercheagricole et agroalimentaire a prisle taureau par les cornes. Ellepousse au ‘’Consommer local’’.C’est ainsi que depuis plus de 20ans l’Institut sénégalais de recher-ches agricoles (Isra) et l’Institut detechnologie alimentaire (ITA) ontaidé à mettre sur le marché descéréales locales transformées. Di-rectrice des relations extérieuresde l’ITA, madame DoumouyaNdèye Séye, évoque quelques ré-sultats de recherche : procédés detransformation primaire de céréa-les (décorticage et mouture à sec),utilisation des farines locales (mil,maïs, niébé, etc.) dans la boulan-gerie et la pâtisserie. ‘’Plus de 50ans de recherche ont permis à l’ITAde développer des procédés et tech-niques de préservation et de trans-formation des produits locaux,mais également des équipementset des modes d’utilisation culinairepour promouvoir leur utilisation’’,soutient cette experte et ferventemilitante du consommer local.Mme Doumouya, pourrait aussirelever l’exemple du ‘’Pain Doolé’’fabriqué avec du mil de qualité(20%) et mélangé à de la farine deblé (80%).

Ce projet de panification a étémis en place par l’Asprodeb (Asso-ciation pour la promotion des

producteurs à la base), en collabo-ration avec la Fédération nationa-le des boulangers (Fnbs) et unpool de transformateurs locaux. Ila été financièrement soutenu parle Fonds national de rechercheagricole et agroalimentaire(FNRAA). Le mil suna 3 (et/ou lemaïs) est une aubaine dans ceprocessus. Il remplacera l’usage àgrande échelle du blé dont les im-portations coûtent annuellement40 milliards de F cfa aux pouvoirspublics.

Même si, les boulangers n’ontpas totalement réussi à vulgariserce ‘’Pain Doolé’’, il n’en demeurepas moins qu’ils doivent mettre lamain à la pâte pour faire croquerquotidiennement trois millionsde miches aux 13 millions deGoorgoorlu. ‘’Le Sénégal ne peutpas émerger tant qu’il n’aura pasproduit, de façon massive, des cé-réales transformées, en fonctiondes attentes des consommateurs’’,tempête Pierre Ndiaye dans sonspacieux bureau de Sicap Mbao.

Mais il n’y a pas que le painde mil pour pousser au ‘’Con-sommer local’’. Dans les foires,les nombreuses femmes trans-formatrices de mil, toujours pré-sentes, débordent de dynamis-me. Mais leurs produits en sa-chets (couscous, farine, etc.) leurrestent souvent sous les bras.Franchir l’obstacle de l’emballa-ge et du marketing demeurepour elles une gageure.

(Jade/Syfia)- Pour vaincre l’insécurité alimentaire et la pauvreté, lesexploitations familiales ont trouvé une aubaine. Souscrire descontractualisations nées des partenariats ‘’Producteur-Privé’’. Résul-tat : 18 000 t de mil suna 3 de qualité produites, dont 65% autoconsommées par les ménages et 35% vendues à des opérateurs demarché… jusqu’à Nestlé-Nigéria.

z PAR MADIENG SECK

Le mil suna 3 sauve les exploitations familiales Homologuées par l’Institut sénégalais de recherches agricoles

(Isra) en aout 2011 la nouvelle variété de mil suna 3 s’inscrit en droiteligne de la politique de promotion de la sécurité alimentaire instau-rée par le Sénégal. Le mil ‘’suna 3’’, seule variété homologuée à ce jouret acceptée par les producteurs, avec un rendement moyen de 1,5t/ha est recommandé uniquement pour le centre-nord du Sénégal.Depuis son introduction en 2011 dans le Bassin arachidier par le PAFAqui couvre quatre régions (Fatick, Diourbel, Kaffrine et Kaolack) debelles récoltes inédites sont souvent constatées dans les champs despaysans. On est loin de la faim chronique de 2012 (lire Agri Infos N° 52Mai 2012) quand les femmes de Ndieufeuri proche de Ndramé Esca-le (Dépt Nioro) servaient du son de mil à leurs progénitures.

Ce reportage a été realisé avec le soutien du CECI/UNITERRA et du CNCR dans le cadre de l’Année internationale de l’Agriculture familiale (AIAF)

MIL SUNA 3La ruée des opérateurs de marché vers les exploitations familiales

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Le directeur Scientifique fai-sait, fin mars (jeudi 20), au Cices àDakar, lors du Salon internationaldes industries et techniques agro-alimentaires (Siagro), la présenta-tion de l’Isra.

‘’Des résultats probants ont étéobtenus dans nos recherches sur lessemences, la gestion des terres, l’E-levage, la pêche, la mécanisation etla production forestière. Plusieursvariétés adaptées aux écosystèmesont été créées’’, a réaffirmé Dr Trao-ré. Pour le riz, des variétés adap-tées avec un rendement moyen5,5 t/ha avec des pics de 9 à 10t/ha ont été mises au point.D’ailleurs 22 variétés dont 5 NERI-CA pour le pluvial et quatre varié-tés parfumées ont été homolo-guées. Ensuite, quatre variétés demil, trois de sorgho et huit dumaïs ont été toutes homologuées,sans compter les recherches faitessur le blé, la banane, la patatedouce et le manioc.

Selon Dr Traoré, l’institut ac-compagne aussi les producteursdans la vulgarisation et la mécani-sation. Une motofaucheuse ASI(Ndlr : Adrao-Saed-Isra) a été miseau point. L’Isra a aussi développéplus de 20 technologies de Ges-tion durables des terres (Gdt)pour lutter contre l’érosion éolien-ne, hydrique et physico-chi-miques de sols. Côté élevage,l’Institut s’est doté d’une connais-sance avérée en intrants, formula-tion alimentaires, maîtrise de la re-production et techniques d’amé-lioration génétique. ‘’L’Isra est par-venu à l’éradication de la peste bo-vine, à la fabrication de Kit dediagnostic, à la fabrication de 28 ty-pes de vaccins vétérinaires sanscompter la surveillance épidémio-logique des maladies animales, lagestion du laboratoire de référenceFAO/OIE’’, a rappelé Dr Traoré quin’a pas oublié de souligner le rôlenon négligeable que son institutjoue dans la production halieu-tique.

Ce vaste champ d’interventionlui a valu à d’avoir des centres, la-bos, unités de productions devaccins, etc. à travers le pays pourl’exécution de programmes de re-cherche.

Malgré ses acquis, certainsparticipants sont revenus sur lamise à jour des fiches techniquesdes variétés de semences, notam-ment l’arachide. Ils ont aussi de-mandé à valoriser les produits lo-caux et sensibiliser la population à

les consommer. Mais pour que cesproduits soient plus attrayants, ilsont insisté sur l’emballage, la qua-lité des produits et la formation.

D’ailleurs dans sa présenta-tion sur la valorisation des pro-duits locaux au Sénégal, madameNdèye Sèye Doumouya de l’Insti-tut de technologie alimentaire(Ita) a rassuré l’assistance. En ef-fet, la directrice des relations ex-térieures de cet institut soutientque ‘’50 ans de recherche ont per-mis à l’Ita de développer des procé-dés et techniques de préservation,de transformation et d’utilisationculinaire des produits locaux’’. Desprocédés de transformation duniébé (farine fermentée, farine etsemoule grillées, patate douce etmanioc), des céréales locales (milet maïs) dans la fabrication desproduits de boulangerie ont étéréalisés. L’Ita a également mis aupoint diverses boissons, jus, nec-tars, sirops, fruits séchés. D’autresprocédés notamment le systèmede traitement l’huile artisanalequi réduit à plus de 90% l’aflatoxi-ne, le développement de la char-cuterie, la valorisation du lait lo-cal, la transformation du poissonet des produits halieutiques ontété réalisés. Et pour vulgarisercertains de ses résultats, l’Instituta édité des livrets sur la transfor-mation des fruits, de recettes sur

la patate douce, le manioc, le rizet légumineuses. ‘’Ces livrets ontété réalisés grâce à l’appui financierdu Fonds national de recherchesagricoles et agroalimentaires(Fnraa) et du Waapp’’, a souligné ladirectrice des relations extérieu-res. Dans la même lancée, in-dique-t-elle, l’institut a formé plus

de 1000 personnes en 2009, 609en 2010 et 463 en 2012. Plus de90 % des bénéficiaires sont desfemmes.

Autant de réalisations qui per-mettent à Mme Doumouya dedire que sa structure est en phasede transfert de résultats, car l’Itaproduit des poudres de bissap et

de gingembre pour des structuresétablis au Sénégal et à l’étranger.Toutefois, elle reconnait qu’il restedu chemin à faire, notamment laconsommation des produits lo-caux, parce que les populationssont souvent orientées pour desraisons financières.

(Jade/Syfia) - L’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) n’arien laissé au hasard pour faire de l’Agriculture sénégalaise un fer delance. L’Institut a homologué plusieurs variétés de céréales, de légu-mineuses et intervient aussi sur la pêche et l’agroforesterie, a affirméle Dr Elhadji Traoré.

SIAGRO 2014 - PROMOTION DES PRODUITS LOCAUX

La recherche et la transformation mènent le même combat

z PAR ABABACAR GUEYE

(Jade/Syfia) – au Salon international desindustries et techniques agro-alimentaire (Sia-gro) de Dakar, le stand dit ‘’ ‘’Micro super mar-ché 100% Afrique’’ a refusé du monde. Bissap,maïs, miel, lait, fonio, karité et noix de cajouont fait un tabac.

Au cœur des stands du Siagro, le ‘’Microsuper marché 100% Afrique’’ n’a pas désemplitune seule fois durant les quatre jours du Sia-gro qui s’est tenu à Dakar du 6 au 9 avril 2004au Centre international de commerce exté-rieur du Sénégal (Cices).

Dans les rayons, toute une gamme de pro-duits agricoles africains magnifiquement pré-sentés dans des emballages qui n’ont rien à en-vier à ceux venus d’Europe. Pareil pour les bois-sons (sirops et concentré de bissap, gingimbre,tamarin, etc.) dont les bouteilles rappellent lesfines présentations du vin français. Sénégalais,Burkinabés, Maliens, Béninois et autres trans-formateurs africains ont fabriqué ces produits.

Sur les étagères, poissons et fruits de merissus de la biodissécation, farines et semoulede céréales (fonio, farine de mil et maïs), légu-mes bio, produits laitiers, huile de sésame etde palme étaient constamment soupesés parles acheteurs qui parfois n’en croient pas àleurs yeux. Avant de gouter les saveurs natu-relles bien africaines, les logos et l’étiquetterenseignent le consommateur sur la composi-tion, le dosage et la date de péremption. Suffi-sant pour pousser sa main dans sa poche afinqu’il se procure le produit de son choix. ‘’Ceuxqui sont exposés ici ont été sélectionnés après leSiagro de 2002. Notre critère de sélection reposesur la qualité, le suivi et la certification du pro-duit’’, renseigne madame Aïssatou DiagneDème, initiatrice de ce ‘’Micro super marché100% Afrique’’. Directrice de la Pme Free WorkServices, communément appelée ‘’la maisondu Consommer Sénégalais’’, madame Dèmeest pionnière dans la transformation et la ven-

te de céréales locales. ‘’Ce micro super marché agrandi passant de 50 mètres carrés en 2002 à100 mètres carrés cette année alors qu’on a refu-sé des demandes faute de place’’, dit-elle. Venuau Siagro avec sa famille, Idrissa Diallo, fonc-tionnaire profite de l’opportunité que lui offrece micro supermarché. ‘’Nous souhaiterionsavoir des endroits comme celui-ci pour acheterdirectement des produits’’, confie-t-il. MadameJacqueline Sultan, exposante de la guinéeConakry, estime, quant à elle, ‘’qu’il faut culti-ver chez les enfants l’habitude de consommerafricain’’.

Pour madame Dème, l’objectif de cemicromarché 100% Afrique c’est de permettreaux transformateurs de faire connaitre au ni-veau national et international leurs produitsafin de mieux les écouler. Mais, concrétiser untel programme, nécessite l’implication de tousles acteurs de la filière avec l’appui bien sûr del’Etat.

SIAGRO 2004 : Le «Micro super marché 100% Afrique» fait un tabac

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aLimentation

Il y’a 10 ansCEREALES LOCALES

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etranGer

z PAR SOSTHENE MUSONERA

RWANDA: La seconde vie des sachets en plastique

(Syfia Grands Lacs) Recycler les emballages en plastiquejusqu’alors jetés dans les rues pour fabriquer des pro-duits revendus localement, c’est ce que font de petitesusines au Rwanda. Des opérations qui limitent la pollu-tion et donnent du travail à de nombreux ramasseurs, la-veurs de sachets, ouvriers…

Dans la cour de l’usine Ecoplastic installée à Mageragere à Ki-gali, des sachets sont accrochés sur des cordes comme des vête-ments mis à sécher après avoir été lavés, par un groupe d’hom-mes et de femmes: «Ils sont ramassés ici et là. Les gens les apportent,nous les achetons et procédons ensuite à leur transformation end’autres produits», explique Wenceslas Habamungu d’Ecoplastic.

Depuis 2011, au Rwanda, de petites usines locales collectentet recyclent ainsi les objets en plastique. Selon Rose Mukanko-

meje, directrice générale de l’Office rwandais de la protection del’environnement (REMA), «c’est pour continuer à éviter l’usage et ladispersion des déchets en plastique dans la nature afin de mieuxprotéger notre environnement». Déjà, en 2008, la loi rwandaiseavait interdit l’importation, l’utilisation et la vente de sacs enpolyéthylène considérés comme polluants. Les seuls sacs autori-sés sont ceux en plastique réutilisable. «Mesdames et messieursnous vous annonçons que les plastiques non biodégradables nesont plus autorisés au Rwanda c’est pourquoi ils seront confisqués àl’aéroport», rappelle les hôtesses de l’air aux passagers avant d’at-terrir à l’aéroport international de Kigali.

Partout, on pourchasse les sachets : non seulement à l’aéro-port et à la douane, mais aussi en débarquant à l’improviste dansles magasins et boutiques des campagnes retirées où certains, secroyant loin de l’œil autoritaire, vendent clandestinement des sa-chets. «L’ordre doit être appliqué sur tout le territoire national et passeulement en ville», a expliqué un officiel de la police lors d’uneopération de chasse aux sacs en plastique l’année passée. «Com-me on saisit ailleurs la drogue, ici on saisit les sachets», souligne undouanier de la frontière Gatuna entre le Rwanda et l’Ouganda.

Nettoyage et recyclage Reste des emballages incontournables tels les bouteilles d’eau

ou certains conditionnements médicaux… : «Nous avons signé despartenariats avec certains hôpitaux pour récupérer les bouteilles desérum physiologique, les emballages des moustiquaires, de médica-ments… que nous transformons ici et vendons aux bénéficiaires lo-caux», explique Gilbert Ndagijimana, le directeur de Soimex Plastic,une usine installée à Remera, toujours à Kigali. D’autres produits enplastique viennent des agents de sécurité qui les confisquent ici etlà. Des jeunes trient aussi les sacs et autres déchets dans la poubel-le publique de Nduba à la périphérie de Kigali et les vendent à cesusines. Tous ces emballages permettent de fabriquer des sacs-poubelle, des tentes, des bâches, des sacs à autoclave pour la cul-ture des champignons, des emballages pour le pain… Les clientsqui viennent les acheter sont nombreux. Leur prix n’est pourtantpas plus intéressant que celui des produits importés, mais, commel’affirment certains clients, «valoriser le travail des usines locales faitaussi leur fierté.» Cependant certaines usines indiennes fabriquentdes sachets à l’apparence de papier, peu cher, qui concurrencentceux vendus par des usines locales, comme l’a démontré à un jour-naliste d’Élément terre de REMA, Samson Twiringire.

La transformation de ces déchets incite aussi les habitants àtrier les déchets entre ceux qui pourrissent et ceux qui ne pour-rissent pas pour faciliter le travail des ramasseurs et éviter de pol-luer leur environnement. Une politique qui connaît un succèscertain. «Aujourd’hui, jeter les sachets et les déchets en plastiquedans la nature, c’est une honte pour chaque foyer, se félicite fière-ment Nyiramutijima Epiphanie, habitant Nyarugunga dans la ca-pitale. Il faut les mettre dans les sacs pour qu’ils soient évacués parles agents des sociétés de nettoyage».

AGRIINFOS MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 8E ANNÉE - N° 71 - AVRIL 2014

Ben Barka a perdu Ben BellaJ’ai connu Moussa Paye en mai 68 au quartier Seydi

Djamil à Fass. Depuis cette date, Moussa a été de tous lescombats révolutionnaires pour lutter contre les nom-breuses injustices et les oppressions, la non démocratieet l’indigence de ses concitoyens. A l’époque, lebouillonnement militant de la Gauche intellectuelle da-karoise faisait rage : grève, activisme politique clandes-tin, mouvements de contestation contre le régime enplace, etc. Ces combats révolutionnaires pour la dignitéet le bien-être des Sénégalais avaient beaucoup marquéMoussa Paye et ses camarades. Depuis, il n’avait cessé decultiver l’idéal des grands hommes de refus du conti-nent tels : Kwamé Krumah, Gamal A Nasser, Hamed BenBella, Mamadou Dia, Cheikh A Diop, Lumbuba, Cabral etj’en passe…

Devenu journaliste en 1978 (6ème promotion Cesti),Moussa était déjà imbu des idées politiques de ces hom-mes là et de leur praxis révolutionnaire. Tout ce qui fai-sait sa solide culture générale en la matière (lire son pos-thum-édito paru dans Sud Quotidien du 25 mars 2014)que tout bon journaliste doit porter comme ‘’un gris-gris’’. Tout ce qui faisait aussi le respect et l’estime que luivouaient ses confrères, toutes générations confondues.Enfin, tout ce qui faisait la force de ses profondes analy-ses politiques.

En 84, de retour de l’Institut français de presse de l’U-niversité de Paris 2, belle retrouvaille avec ce Grand jour-naliste. Dans les couloirs de l’APS où j’étais reporter, je luicollais le sobriquet moqueur de Ben Bella. Il rétorquaitavec un rire complice ‘’et toi Ben Barka où étais tu ?’’ De-puis, nos amicales et fraternelles salutations se décli-naient toujours de la sorte. Ce qui, à chaque fois, entraî-nait chez lui un large sourire accompagné de son indexpointé vers ‘’Ben Barka’’. Comme pour me dire à la maniè-re d’un véritable dialecticien : ‘’les gens ont viré à droiteici, mais nous, nous restons intellectuels de Gauche. In-tellectuel de gauche au sens noble du terme MoussaPaye l’a toujours été. Il laisse aujourd’hui un grand videdans le landerneau du journalisme politique et non dujournalisme politicien. Un mohican est tombé. La pressesénégalaise est orpheline. Et Ben Barka a perdu Ben Bel-la qu’il ne va plus titiller. Adieux Moussa et repose enpaix à Yoff Layène au paradis éternel

Madieng Seck, journaliste agricoleDirecteur de l’agence Jade/Syfia-Sénégal et du mensuel Agri Infos.

DÉCÈS DE MOUSSA PAYE,un mohican de la presse sénégalaise

(Syfia Grands Lacs/RD Congo) - Face aux effets dévasta-teurs des érosions, les habitants d’Uvira, au Sud-Kivu,font tout pour se protéger quitte à empiéter sur les voiespubliques. Faute d’actions concertées des pouvoirs pu-blics, ils n’ont souvent guère d’autres choix.

Des haies de bambous tissés, des sacs de sable et des mursde soutènement alignés pour contenir les eaux de pluie, c’est l’i-mage aujourd’hui de plusieurs avenues d’Uvira au Sud Kivu. Ducoup, dans la plupart d’entre elles, comme Alpha dans le quartierSongo, touchée par des érosions dévastatrices, les véhicules nepeuvent plus circuler d’un bout à l’autre de la rue. Certaines voiessont même rendues inaccessibles. «Soucieux de protéger saconcession et en l’absence d’une implication du pouvoir public,chaque habitant place, sans trouble, des objets qui peuvent protégerses maisons des effets ravageurs de la pluie. Peu importe les consé-quences que cela aura sur des concessions voisines ou sur la voie pu-blique», note le chef de l’avenue Mapendano.

Mais les habitants ont de bonnes raisons de se protéger carles érosions entraînent souvent des conséquences catastro-phiques dans cette ville peuplée d’environ 150 000 habitants. Plusde dix maisons ont été emportées durant le seul mois de janvier.S’y ajoutent des inondations au quartier Kasenga, des éboule-ments dans les quartiers Songo et Mulongwe.

La situation géographique de cette ville explique, en grandepartie, ces problèmes. Elle est installée sur un étroit replat au borddu lac Tanganyika débouchant au nord sur la plaine de la Ruzizi etle Burundi, et surplombé à l’ouest par les escarpements de la chaî-ne des Mitumba aux pentes très raides. L’accroissement démo-graphique de la ville a contraint les habitants à s’y installer accen-tuant fortement les dégâts naturels. Les trois grandes rivières dela ville dévalent les pentes déboisées plus rapidement, débordent

et creusent des ravins ; sables et limons ensevelissent routes ethabitations.

Empiétements et obstructionsMais comme André Byadunia, président du Conseil territorial

de la jeunesse, les acteurs de la société civile déplorent le défautde coordination des actions privées de lutte contre l’érosion. Unseul signal fort, mais sans retombées sur les effets des éboule-ments et des inondations, le commandant de la police nationalecongolaise en charge de l’assainissement et de l’environnementa, de 2013 à février 2014, déféré au parquet de grande instanced’Uvira plus de 50 contrevenants. Ce qui ne dissuade toujours pasles gens de continuer. Selon le chef adjoint de la cité, six des 14quartiers de la ville sont très gravement touchés.

«Il nous faut effectivement encadrer ces actions, construire des ca-niveaux pour mieux contenir les eaux de pluies», souhaite l’adminis-trateur d’Uvira. Des vœux qui peinent à être exaucés. «Nos moyensne nous permettent que de déboucher des caniveaux déjà existants.Mais ceux-ci sont inexistants dans d’autres quartiers et avenues», re-connaît le chef adjoint de la cité t-il. La balle est donc désormaisdans le camp du gouvernement central. Reconnue comme villedepuis18 mois, Uvira ne s’est pas encore vue transférer les préro-gatives de son nouveau statut, non plus que le budget

Benjamin Kakozi Itongwa, président de la commission de tra-çage et réouverture des avenues au service de cadastre proposede relancer le processus de démolition de certains bâtiments, dé-cidé en 2012. «Cela est un préalable. On ne peut construire quoi quece soit pendant que maisons bouchent les voies publiques», insiste-t-il. Malheureusement, la commission s’est limitée à quelques ave-nues, les opérateurs économiques riverains du lac y ayant vu undanger pour leurs activités : bars, hôtels, restaurants, plages...Mais de nombreux habitants en ont après les autorités qui ap-puient leur décision de démolition sur une garantie de recons-truction prochaine. Mais très souvent, cela n’est pas le cas. Alorschacun fait ce qu’il peut pour se protéger des eaux qui dévalenttoujours plus violemment les pentes.

UVIRA : Faute de concertation, chacun lutte seul contre l’érosion

z PAR PIERRE KILELE MUZALIWA

Page 8: Agri infos 17-04-2014

(APS) - La ministre sénégalaisede l’Elevage, Aminata MbengueNdiaye, a annoncé lundi 24 marsque son département comptait re-courir à une commande internatio-nale de vaccins pour disposer àtemps du stock nécessaire, afin demener à bien sa campagne de vac-cination.

‘’Pour cette année, nous allons re-courir à une commande internatio-nale de vaccins pour pouvoir endisposer (de vaccins) à temps et per-mettre la réalisation de notre plan devaccination’’, a-t-elle annoncé, auterme d’une rencontre de partageau Conseil régional de Tambacoun-da (470km Est-Dakar).

L’Institut sénégalais de recher-ches agricoles (Isra), qui produisaitd’habitude le vaccin, avait quelquesdifficultés d’ordre technique ettechnologique qui ‘’ne lui permet-taient plus de produire à temps levaccin’’, a relevé Mme Ndiaye.Selon elle, le chef de l’Etat avait faitun plaidoyer auprès de la Banquemondiale, si bien que ‘’l’ISRA va êtrerenforcé’’ en équipements. Cet insti-tut a la ‘’capacité de produire pourtous les pays qui nous entourent’’, a-t-il relevé.

Faisant le constat selon lequelbilan de la campagne de vaccina-tion dressé chaque année montrele ‘’même refrain’’. Le ministère injec-te des ressources dans la vaccina-tion, sans avoir ‘’jamais pu atteindreles objectifs assignés’’, a relevé lanécessité de se parler ‘’pour voir ce

qui fait que la vaccination ne mar-che pas’’. Elle a cité un technicien dusecteur, selon qui, depuis 20 ansqu’il participe à des campagnes, lesrésultats n’ont jamais dépassés ceuxobtenus actuellement.

Les petits ruminants étaientl’année dernière, par exemple, à17%, contre à peu près 15% 2012.Pour ce qui est de la maladie deNewcastle, le taux de vaccinationétait en 2012 de l’ordre de 1,75%, etaujourd’hui de 5%.

L’objectif final était de 80%,conformément à la norme fixée parl’Organisation mondiale de la santéanimale pour arriver à une protec-tion adéquate du cheptel.

En vue de remédier à ce faibleniveau de vaccination qui se réper-cute sur la santé animale et le déve-loppement de l’élevage, la disponi-bilité du vaccin ‘’à temps’’ est un pré-alable, a noté Aminata MbengueNdiaye.

‘’Rien qu’en renforçant la santéanimale, pendant cinq ans, il estpossible de ne plus avoir à importerdes moutons de Tabaski’’, a-t-ellenoté, par ailleurs.

Dans cette optique, elle a an-noncé que cette année, sur instruc-tion du chef de l’Etat, son départe-ment recourra à une ‘’commandeinternationale de vaccins pour pou-voir en disposer à temps’’ et mettreen œuvre son plan de vaccination.Le ministère table aussi sur l’élabo-ration d’un calendrier de vaccina-tion tenant compte de périodes la

plus propices pour cette opérationdans chaque région, afin d’atteind-re un important taux de vaccina-tion.

Cela, en résoudre un ensemblede difficultés inhérentes à la vacci-nation groupée qui pose des pro-blèmes de production et de gestiondes vaccins.

Les services du ministère de l’E-levage ont pu identifier danschaque région ou zone, un plan-ning de vaccination. ‘’Cette fois-ci,on va essayer de faire une planifica-

AGRIINFOS MENSUEL D’INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 8E ANNÉE - N° 71 - AVRIL 2014

eLevaGe

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(Jade/Syfia) - Le gouvernementdu Sénégal avait interdit en 2005l’introduction de produits avicolesmais également de matériels avico-les usagés. C’était pour se protégercontre la grippe aviaire. cette mesu-re a permis aux acteurs sénégalaisde s’équiper et rendre leurs activitésplus compétitives à coût de dizainede milliards de F cfa. Ce qui fait l’im-portation en viande ne dépassaitpas 10 000 t par an, a rappelé Ami-nata Mbengue Ndiaye.

Le ministre de l’Elevage et desressources animales intervenait enmarge de la première édition de lajournée de l’Ipas (Interprofessionaviculture du Sénégal). C’était lorsdu Siagro, tenu mi-mars au Cices àDakar. Madame le ministre était ac-compagnée de son collègue duCommerce de l’Entreprenariat etdu secteur informel, Alioune Sarr,du représentant de la Banque mon-diale, de l’Agence française de dé-veloppement et du président de l’I-pas Babacar Ngom.

Aminata a précisé le secteur avi-cole a toujours été protégé. En effet,la loi d’orientation agro sylvo-pasto-

ral, en plus de l’élaboration d’unplan national de développementde l’élevage mais également d’uncode pastoral avait préconisé au ni-veau de chaque département lacréation d’interprofession pourmieux organiser les acteurs des dif-férentes filières. ‘’Ils sont entrain des’organiser et d’avoir des program-mes de très grande qualité qui vontdévelopper la production au niveaude l’aviculture et rendre celle-ci pluscompétitive au niveau national etinternational’’, a souligné le ministre.

Pour le président de l’Ipas Baba-car Ngom, la consommation de laviande au Sénégal est faible. Elle estde l’ordre de 3,17 kg contre 17 kg auMaroc, 24 kg en Europe et en Amé-rique 50 kg. ‘’L’objectif de l’Ipas est dedoubler l’investissement pour accroitrela consommation’’, a lancé M. Ngom,par ailleurs Pdg du groupe Sedima.

Il a en outre souligné que le Sé-négal importe aux moins 200millions de tonnes de maïs par andestinées à l’Agriculture. ‘’Si demainnous arrivons à produire du maïs lo-cal comme le riz, nous ferons ungrand pas vers l’autosuffisance en

Le gouvernement du Sénégala décidé de baisser les prix des se-mences et des engrais. C’est ce quiest ressort de la réunion hebdo-madaire du Conseil des ministres,tenu jeudi 10 avril 2014 au palaisde la République, sous la prési-dence du chef de l’Etat, son Excel-lence, Monsieur Macky Sall.

Au cours de cette réunion,d’importantes décisions avaientété prises. Au plan agricole, le mi-nistre de l’Agriculture a accès sacommunication sur la préparationde la campagne agricole2014/2015. Il a informé des bais-ses substantielles notées. Ainsi, leprix de cession de kilogramme desemences écrémées est fixé à 140

F cfa contre 200 F cfa, soit unebaisse de 60 F cfa. Concernant lessemences certifiées, estimées à24 000 tonnes, le prix proposé par

le gouvernement est de 150 F cfacontre 200 F l’an dernier, soit unebaisse de 50 F. Pour ce qui est desengrais, voir le tableau ci-dessous.

campaGne aGricoLe 2014/2015

Le gouvernement baisse les prix des semences et engrais

tion, une programmation, au ni-veau de chaque région’’, a dit MmeNdiaye d’après qui cela permettraune meilleure disponibilité du vac-cin dans toutes les régions.

A Tambacounda, il a été retenu,sur proposition des éleveurs deprogrammer la campagne de vacci-nation ‘’entre le mois d’octobre etnovembre, parce que c’est la pério-de la plus fraîche’’ dans la région, a-t-elle dit.

De la même façon, toutes lesautres régions ont eu à planifier leur

campagne, ce qui améliorera la pla-nification globale. ‘’Chaque fois,tout le monde commençait aumême moment, on était obligés dedonner (les vaccins) au compte-goutte dans les régions’’, s’est remé-moré la ministre. Cette démarche,a-t-elle ajouté, ‘’ne résolvait pas (le)problème, (puisque) des régionsgardaient le vaccin pendantpresque un an, alors que d’autresavaient fini au bout de deux mois’

z PAR NDEYE SENE

matière première’’, a soutenu Baba-car Ngom. Pour ce faire, il a insistésur la formation des jeunes, une despriorités de l’Ipas. ‘’Nous travaillons

avec l’accord du ministère de l’Eleva-ge, de la Bm et de l’Afd sur un projet definancement de 50 millions de dol-lars. Si ce financement est accordé,

nous allons construire un centre d’ex-cellence de spécialisation en avicultu-re où la sous-région pourrait venir seformer’’, a projeté le patron de l’Ipas.

ELEVAGE-PROTECTION Le ministère de l’Elevage compte passer une commande internationale de vaccins cette année

SIAGRO 2014

ELEVAGE: l’Etat du Sénégal protège le secteur avicole