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La plus faible croissance des revenus Louveciennes La commune voit ses habitants vieillir et ubir la bai e des pensions de retraite. Quant atLx actifs, ils ont bien du mal à fuire face à la cherté de l'immobili er. B rigitte Bardot y passait naguère ses vacances. C'est même dans la charmante église du xrne siècle qu'elle a dit « oui» à Jacques Char- rier. Avec ses hôtels particuliers, ses châteaux et ses rues qui ser- pentent, Louveciennes, 7 200 habi- tants, ressemble à un bourg de pro- vince. On s'y installe pour le plaisir d'aller courir dans les bois. Et l'on y reste une fois les enfants deve- nus grands. La moitié de la popu- lation vit depuis plus de dix ans ... Christiane Mignot appartient à ces famHles qui ont investi le cadre verdoyant de la résidence des Cl os dans les années 1970. La plupart travaillent dans la finance ou l'informatique. Elles perçoi- vent des revenus él evés, qui fo n- dent comme neige au sol eil avec le départ en retraite. «A 1 époque, on gagnait bien sa vie, les femmes ne travaillaient pas raconte cette veuve de 76 ans, responsable de groupe à l'association Solidarités. Mais, lors du décès de leur mari elles se retrouvent avec de petite pensions. qui ne permettent pa toujours de joindre le deux bout s. » C'est l'un de drame de Louveciennes, dont la popu- lation est vieilli an e. Les a · , eux, découvrent le ch ô Deux a el- emploi. STRATÉGIE Afin de rajeun ir sa populati on, la ville mult ip li e l es programmes de construct ion . Enrre 2007 er 2009, les revenus onr régressé d eO,l %! comme Louveciennes, cela ne s'ébruite pas. Lentement, mais ûrement, la commune voit donc on niveau de vie stagner. Entre 2007 et 2009, les revenus y ont carrément régres é de 0,1% ! ns restent tou- tefois parmi les plus élevés du département - 35 317 euros. Mais huit me en 2004, elle es t dés- ormais onzième au classement des villes les plus riches des Yvelines. Pour atteindre 20 % de loge- ments sociaux - contre 13 % aujour d'hui -, la municipalité multiplie les programmes de construction. Six cents logements, notamment sociaux, devraient sortir de terre d'ici à dix ans. << Le logement social a une vertu : il rajeunit la population», argu- mente André Vanhollebeke (Nou- veau Centre), le maire, qui sou- haiterait voir Louveciennes atteindre 9 ooo habitants. Mais ses contri buables tiennent à leur tranquillité. Sur chaque projet, l'opposition engage des recours et fait du porte à porte pour dire tout le mal qu'elle pense. « ous devons préserver ce côté vil- lage et éviter de densifier le cen- tre-ville »,estime Pierre-Fran- çois V1ard, responsable du groupe « Osons le dynamisme », proche de l'UMP. «Les Louveciennois redoutent une urbanisation non maîtrisée et l'arrivée de popu- lations fragiles ou en difficulté > >, poursuit François Kremper, ani- mateur de La Tribune de Louve- ciennes. Quitte à jouer les villages retranchés. • E. s. L' EXPRESS 1 XXIII

Article revenus Louveciennes

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La plus faible croissance des revenus Louveciennes

La commune voit ses habitants vieillir et ubir la bai e des pensions de retraite. Quant atLx actifs, ils ont bien du mal à fuire face à la cherté de l'immobilier.

B rigitte Bardot y passait naguère ses vacances. C'est même dans la charmante église du xrne siècle qu'elle a dit « oui» à Jacques Char­

rier. Avec ses hôtels particuliers, ses châteaux et ses rues qui ser­pentent, Louveciennes, 7 200 habi­tants, ressemble à un bourg de pro­vince. On s'y installe pour le plaisir d'aller courir dans les bois. Et l'on y reste une fois les enfants deve­nus grands. La moitié de la popu­lation vit là depuis plus de dix ans ...

Christiane Mignot appartient à ces famHles qui ont investi le cadre verdoyant de la résidence des Clos dans les années 1970. La plupart travaillent dans la finance ou l'informatique. Elles perçoi­vent des revenus élevés, qui fon­dent comme neige au soleil avec le départ en retraite. «A 1 époque, on gagnait bien sa vie, les femmes ne travaillaient pas raconte cette veuve de 76 ans, responsable de groupe à l'association Solidarités. Mais, lors du décès de leur mari elles se retrouvent avec de petite pensions. qui ne permettent pa toujours de joindre le deux bouts. » C'est là l'un de drame de Louveciennes, dont la popu­lation est vieilli an e. Les a · , eux, découvrent le chô Deux

a el­emploi.

STRATÉGIE Afin de rajeunir sa population, la ville multiplie les programmes de construction.

Enrre 2007 er 2009, les revenus onr régressé deO,l %!

comme Louveciennes, cela ne s'ébruite pas.

Lentement, mais ûrement, la commune voit donc on niveau de vie stagner. Entre 2007 et 2009, les revenus y ont carrément régres é de 0,1% ! ns restent tou­tefois parmi les plus élevés du département - 35 317 euros. Mais huitième en 2004, elle est dés­ormais onzième au classement des villes les plus riches des Yvelines.

Pour atteindre 20 % de loge­ments sociaux - contre 13 % aujourd'hui -, la municipalité multiplie les programmes de construction. Six cents logements, notamment sociaux, devraient sortir de terre d'ici à dix ans. << Le logement social a une vertu : il rajeunit la population», argu­mente André Vanhollebeke (Nou­veau Centre), le maire, qui sou­haiterait voir Louveciennes atteindre 9 ooo habitants. Mais ses contribuables tiennent à leur tranquillité. Sur chaque projet, l'opposition engage des recours et fait du porte à porte pour dire tout le mal qu'elle pense. « ous devons préserver ce côté vil­lage et éviter de densifier le cen­tre-ville »,estime Pierre-Fran­çois V1ard, responsable du groupe « Osons le dynamisme », proche de l'UMP. «Les Louveciennois redoutent une urbanisation non maîtrisée et l'arrivée de popu­lations fragiles ou en difficulté >>, poursuit François Kremper, ani­mateur de La Tribune de Louve­ciennes. Quitte à jouer les villages retranchés. • E. s.

L' EXPRESS 1 XXIII