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Directeur de la publication: Mahmoud ARCHANE N° 464- Semaine du 25 au 07 janvier 2016 - Prix: 5 DH Editorial Sahara marocain : le parlement européen interpellé Comme tous les ans, le Parlement européen est appelé à se prononcer dans un rapport sur la situation des droits de l’Homme et de la Démocratie dans le monde. Le 17 décembre dernier, cette institution, à Strasbourg, a apporté un amendement portant sur la surveillance et la protection précisément des droits de l’Homme au Sahara. Ce vote d’une résolution demande aux Nations-Unies de doter la MINURSO d’un mandat de surveillance des droits de l’Homme dans les provinces récupérées du Royaume. Elle a été adoptée par 258 voix contre 251 et ce à l’initiative du groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne / Gauche Verte Nordique (GUE/NGL). Ce groupe compte 52 euro députés. Il a bénéficié du concours des députés du Groupe des Verts/ Alliance Libre européenne (50), d’autres de l’Alliance Progressiste des socialistes et Démocrates. Ce vote interpelle fortement ce parlement européen et ce pour plusieurs raisons. Il se démarque de la position officielle des 28 Etats-membre de l’Union européenne lesquels, sur la question nationale ont une seule et même attitude : celle de l’appui au plan de règlement, validé par le Conseil de sécurité depuis avril 2007 dans toutes ses résolutions, à savoir ceci : une solution politique négociée, sur la base d’un compromis, à partir du projet marocain d’autonomie régionale. Ce vote n’est pas – et c’est la seconde raison – cohérent avec la position exprimée par ce même Parlement, en mars dernier, qui par 390 voix contre 155 avait rejeté cette proposition d’extension du mandat de la MINURSO. Enfin, il tranche, dans cette même ligne, avec la dénonciation, encore par ce même Parlement européen, du détournement de l’aide alimentaire aux camps de Tindouf. Alors ? De la cohérence donc ! Pour sa part, le Royaume, quarante ans après l’historique Marche Verte et la Visite Royale du 6 novembre dernier à Laâyoune continue dans la voie de l’attachement à ses fondamentaux : le progrès social, le développement, la régionalisation et la démocratie. (Page 05) Balle au centre Retraites : Benkirane s’accroche Voilà bien un dossier lourd, une « braise » comme l’a précisé le Chef du gouvernement devant la Chambre des représentants, mardi 22 décembre. Il s’agit d’éviter à terme la faillite des caisses (CMR, CNSS). Pour la CMR en particulier, la charge pour l’Etat sera de 41 milliards de DH sur 5 ans. Un chapitre qui va peser sur les finances publiques. Abdelilah Benkirane a appelé à l’union nationale. Sera- t-il entendu ? Gageons déjà que les partis ne vont pas se basculer au portillon pour partager avec lui les contraintes d’une telle réforme… (Page08) (Page 17) (Page03) L’appel de Marrakech, le holà aux stéréotypes Par Lahcen BROUKSY* La violence a encore frappé Alerte au monde musulman Football national Forum des médias sur le continent africain Les partis politiques tétanisés Par Jawad KERDOUDI (*) (Page 12-13) (Page 04) Sahara marocain La Cour des comptes épingle l’Etat Le Congrès américain réitère son soutien Bonne gouvernance et contentieux A l'occasion de la Fête de l'Aid al Mawlid Annabaoui Acharif, La Voix du Centre présente ses voeux les plus déférents à Amir Al Mouminine, SM le Roi Mohammed VI, et à l'ensemble de la Famille Royale. Voeux

La voix du centre 64

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Directeur de la publication: Mahmoud ARCHANE N° 464- Semaine du 25 au 07 janvier 2016 - Prix: 5 DH

EditorialSahara marocain :

le parlement européen interpellé

Comme tous les ans, le Parlement européen est appelé à se prononcer dans un rapport sur la situation des droits de l’Homme et de la Démocratie dans le monde. Le 17 décembre dernier, cette institution, à Strasbourg, a apporté un amendement portant sur la surveillance et la protection précisément des droits de l’Homme au Sahara. Ce vote d’une résolution demande aux Nations-Unies de doter la MINURSO d’un mandat de surveillance des droits de l’Homme dans les provinces récupérées du Royaume. Elle a été adoptée par 258 voix contre 251 et ce à l’initiative du groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne / Gauche Verte Nordique (GUE/NGL). Ce groupe compte 52 euro députés. Il a bénéficié du concours des députés du Groupe des Verts/Alliance Libre européenne (50), d’autres de l’Alliance Progressiste des socialistes et Démocrates.

Ce vote interpelle fortement ce parlement européen et ce pour plusieurs raisons. Il se démarque de la position officielle des 28 Etats-membre de l’Union européenne lesquels, sur la question nationale ont une seule et même attitude : celle de l’appui au plan de règlement, validé par le Conseil de sécurité depuis avril 2007 dans toutes ses résolutions, à savoir ceci : une solution politique négociée, sur la base d’un compromis, à partir du projet marocain d’autonomie régionale. Ce vote n’est pas – et c’est la seconde raison – cohérent avec la position exprimée par ce même Parlement, en mars dernier, qui par 390 voix contre 155 avait rejeté cette proposition d’extension du mandat de la MINURSO. Enfin, il tranche, dans cette même ligne, avec la dénonciation, encore par ce même Parlement européen, du détournement de l’aide alimentaire aux camps de Tindouf.

Alors ? De la cohérence donc ! Pour sa part, le Royaume, quarante ans après l’historique Marche Verte et la Visite Royale du 6 novembre dernier à Laâyoune continue dans la voie de l’attachement à ses fondamentaux : le progrès social, le développement, la régionalisation et la démocratie.

(Page 05)

B a l l e a u c e n t r eB a l l e a u c e n t r e

Retraites : Benkirane s’accroche

Voilà bien un dossier lourd, une « braise » comme l’a précisé le Chef du gouvernement devant la Chambre des représentants, mardi 22 décembre. Il s’agit d’éviter à terme la faillite des caisses (CMR, CNSS). Pour la CMR en particulier, la charge pour l’Etat sera de 41 milliards de DH sur 5 ans. Un chapitre qui va peser sur les finances publiques. Abdelilah Benkirane a appelé à l’union nationale. Sera-t-il entendu ? Gageons déjà que les partis ne vont pas se basculer au portillon pour partager avec lui les contraintes d’une telle réforme…

(Page08)

(Page 17)

(Page03)

L’appel de Marrakech, le holà aux stéréotypes

Par Lahcen BROUKSY*

La violence a encore frappé

Alerte au monde musulman

Football national

Forum des médias sur le continent africain

Les partis politiques tétanisés

Par Jawad KERDOUDI (*)

(Page 12-13)

(Page 04)

Sahara marocain

La Cour des comptes épingle l’Etat

Le Congrès américain réitère son soutien

Bonne gouvernance et contentieuxA l'occasion de la Fête de l'Aid al Mawlid Annabaoui

Acharif, La Voix du Centre présente ses voeux les plus déférents à Amir Al Mouminine, SM le Roi Mohammed VI, et à l'ensemble de la Famille Royale.

Voeux

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N°464 Du 25 au 07 janvier 2016

LA VOIX DU CENTRE

2

Reporter-

A C T I V I T é s R O y A L E sFeu SM le Roi Mohammed V célébré à New York

Symbole de courage et de résistance qui transcende les générations

La démarche exemplaire et historique de Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V dans sa lutte contre le nazisme et les lois racistes de Vichy

font du regretté Souverain un symbole de courage et de ré-sistance consacré, dimanche à New York, premier lauréat à titre posthume du Prix de la Liberté "Martin Luther King Jr-Rabbin Abraham Joshua Heschel", lors d'une cérémonie durant laquelle SAR la Princesse Lalla Hasnaa a reçu cette distinction prestigieuse au nom de Sa Majesté le Roi Mo-hammed VI. Présentant le Prix à Son Altesse Royale, au nom des étudiants, personnel et dirigeants du prestigieux institut Kivunim, la co-présidente de la conférence des lauréats de cet institut, Eliana Lauter, a rappelé que Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V s'était élevé contre le gou-vernement de Vichy, en clamant sa "ferme opposition" à toute ségrégation entre ses sujets, quelles que soient leurs religions.

"Ces étudiants qui appartiennent en majorité à la Com-munauté Juive Américaine seront demain des acteurs dif-férents au sein de leur société, différents et précieux parce qu'ils auront fait l'effort d'aller vers les autres, pour mieux comprendre nos traditions mêlées et solidaires, pour mieux préparer un autre futur, un autre destin commun riche des promesses d'une histoire dont ils auront compris au Ma-roc, qu'elle ne s'écrit pas seulement au passé", a souligné Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans un message Royal à cette occasion, dont lecture a été donnée par M. André Azoulay, Conseiller du Souverain.

Cette nouvelle génération a ainsi voulu témoigner, par devoir de mémoire, son admiration et sa haute ap-préciation à l'endroit de la démarche noble du regretté Souverain et saluer l'action honorable et « l'image de justice » que véhicule Feu SM le Roi Mohammed V, qui resteront à jamais gravées dans les annales de l'Histoire de l'humanité. La position du regretté Souverain a été en effet un message de modernité, d'humanisme et de résistance qui partait vers le reste du monde quand la barbarie nazie sévissait en Europe. « Aujourd'hui, l'ac-

tualité et les leçons de cette page d'histoire s'imposent à nous plus que jamais pour mieux résister aux dérives mortifères de ceux qui prennent en otages nos cultures, nos religions et nos civilisations », a encore affirmé le Souverain dans Son message, ajoutant que « Nous som-mes en effet dans un temps et dans un monde où l'ima-ginaire collectif de nos sociétés est trop souvent miné et gangréné par la régression et l'archaïsme et c'est en puisant dans la profondeur et la résilience de l'héritage que nous a légué mon Illustre Aïeul, Sa Majesté le Roi Mohammed V, que nous saurons ensemble partir à la reconquête de l'espace de raison et de respect mutuel qui a déserté beaucoup de nos rivages ».

Dans un contexte régional et international tour-menté par la tentation mutilante du repli identitaire, la frilosité et le doute, ce passage de témoin, dans l'enceinte de la Synagogue B'nai Jeshurun, en plein

centre de New York, se veut aussi la reconnaissance du courage politique et de la force morale qui guidait la démarche de Feu SM le Roi Moham-med V, autant d'attributs qui sont à leur tour l'expression de la légitimité, de la profondeur et de l'exemplarité de la civilisation marocaine. Le Prix de la Liberté « Martin Luther King Jr-Rab-bin Abraham Joshua Heschel » a ainsi rassemblé en une seule circonstance trois icônes mondiales dont l'oeuvre de leurs vies a été un hymne à la ré-sistance face à la spirale de la haine et du rejet de l'autre, une philosophie imprégnée des idéaux des droits de l'Homme, des libertés civiques et du vivre ensemble.

Ces idéaux immuables sont aujourd'hui portés par le leadership clairvoyant de Sa Majesté le Roi Mo-hammed VI, en droite ligne de cette cohérence et de cette permanence de

l'exception marocaine qui transcendent le temps et l'es-pace, alors que « montent les clameurs de l'islamo-phobie et que se multiplient les amalgames les plus caricaturaux qui nourrissent une culture du rejet, de l'exclusion et du déni du savoir vivre ensemble ». Intervenant lors de cette cérémonie, l'ambassadeur américain en charge des questions de la tolérance re-ligieuse, David Saperstein, a souligné que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Commandeur des croyants, est le « porte-drapeau » de la tolérance religieuse au Ma-roc et à travers toute la région, ajoutant que le Souve-rain est « résolument engagé à cont inuer l 'oeuvre et l 'exemple de Son Grand-Père », en je tant les passerel les du dialogue inter-rel igieux avec les autres communautés re l igieuses .

Cet te phi losophie es t portée par l 'adhésion de la col lect ivi té nat ionale qui croi t en les ver tus du juste mil ieu et qui res te f idèle aux idéaux dis-t inct i fs de la c ivi l isat ion séculaire marocaine, qui forcent l 'admirat ion et qui assurent la sécuri té spir i tuel le des Marocains contre les détenteurs des discours de la haine et de l 'extrémisme vio-lent . *MAP (Washington )

Par Fouad ARIF*

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N°464 Du 25 au 07 janvier 2016

LA VOIX DU CENTRE

3p O L I T I q U E

Football national

La violence a encore frappé

Les institutions, les présidents de club, les ministres de tutelle s'indignent forcément ; les autorités du football veulent qu'on « en finisse une bonne fois

pour toutes » avec le hooliganisme ; on dénonce ces hordes sauvages, petits délinquants et sinistres voyous, qui rodent près des stades et y imposent leur loi ; on réprime et punit lorsque c'est possible ; on renforce pour un temps les contrô-les aux abords des tribunes ; les clubs tentent de mobiliser leurs associations de supporters. Pendant ce temps, les plus sages, infiniment navrés, s'en vont murmurant de dégoût : mais comment donc peut-on perdre sa vie pour ce qui n'est qu'un jeu ?….

Exutoire de sociétés en criseUn jeu ? Parce qu'il est un sport universel, mondialisé et

surmédiatisé, le football devient l'exutoire parfait de sociétés en crise, mais aussi cette sorte de religion où l'individu sacra-lise la cause de son club. Sur ce terrain ressurgissent librement et collectivement les rancœurs, les frustrations et les phobies. On y conspue impunément l'adversaire, l'autre, celui dont la couleur du maillot est différente ; on y célèbre le « patriotisme » du terrain, prétendument inviolable, on mime des scènes de guerre, jusqu'à l'affrontement physique. Haine, violence jusqu’au meurtre. Crime de sang-froid, voulu, organisé, enfin exécuté avec une brutalité méthodique par une foule déchai-née comme ça s'est passé lors du Match WAC-FAR ou lors de la rencontre RCA-OCK, il y a quelque temps, où cette guerre a fait des victimes.

Scandaleux, insultant, consternant…Comme des canettes de soda sur la pelouse d'un stade en délire, les condamna-tions pleuvent de toutes parts à la suite des incidents qui ont émaillé le derby casablancais, le dimanche 20 décembre, au stade Mohammed V. Une réprobation indignée à la mesure de l'insulte faite au sport national. Quand des centaines d'excités saccagent, brulent des biens publics et s’attaquent aux forces de l’ordre, nous n'avons pas affaire à un banal incident du même acabit que les violences gangrenant le monde du foot-ball sous d’autres cieux. Il s'agit bien d'une offense manifeste à tous ceux qui, quelles que soient leurs clubs, reconnaissent ce jeu comme l'un des symboles d’éducation de partage et de cohésion sociale.

Que faire ? La question taraude tous ceux qui ne souhai-tent plus revivre la nuit de honte du Stade d’honneur. Annuler les matches ? C'est donner la victoire aux provocateurs. Ne plus jouer dans ce monument historique ? C'est leur offrir une victoire de plus, c’est choisir de casser le thermomètre plutôt que de soigner le malade. Car, malheureusement, le mal est plus profond, et mieux vaudrait s'y attaquer à la racine. Reste à poursuivre et punir les fautifs, comme s'y engage la Fédé-ration Royale Marocaine de football et s’y attèle l’appareil judiciaire. Sans omettre de leur rappeler en quoi l'œuvre de l’éducation physique mérite plus d'égards. Un rocher de Sisy-

phe pour l'école et le tissu associatif.Dans l'espace public, dont les stades ne constituent qu’une

infime partie, on voit souvent la force l'emporter sur la loi, et la muflerie sur la courtoisie. Les pouvoirs publics tentent de remédier à cet état de fait et d'inverser la courbe des mœurs par tout un réseau d'interdits. Vaste programme dont l'issue est incertaine. La violence urbaine, qui s’est même donnée un nom : le Tcharmil, dans ces mêmes espaces publics, dans les transports et même au sein des forteresses d’éducation que sont les établissements scolaires, fait partie de pratiques qu'on croyait antédiluviennes ou tout au moins dévolues. Une violence au quotidien qui fait rage et à laquelle notre société semble se conformer. Une violence dont les protagonistes ma-joritairement sont des adolescents désœuvrés et laissés sur les bancs de touche d’un système éducatif en crise.

La force et la loiQui en est responsable ? On a beau se dire qu'il s'agit de

cas isolés, comment ne pas y voir aussi le miroir déformant d'une société civile gangrenée par une violence sourde qui surgit à la moindre secousse comme la lave jaillissant d'un volcan. Que de lieux voués à l'éducation deviennent des huis clos de la violence urbaine, on ne peut s'y résigner. Par quel retournement de situation, ses sanctuaires de connaissance, de socialisation et de tolérance sont-ils aujourd’hui dépouillés de leur rôle au point de voir leur propre mission réduite à un acte formatif ?

Coupable est notre système éducatif vis-à-vis de ses laissés

– pour – compte, coupables sont les parents qui estiment leurs enfants au-dessus des lois scolaires, et qui négligent par là de les former à la rude tâche de vivre. Oui coupables sont les adultes qui se trompent de cible et prennent à leur compte le génie iconoclaste de leur progéniture. Coupable est la société de la plupart des comportements insupportables qui pourris-sent le climat de bien-être du citoyen et trouvent leur source dans les sombres réalités d'un quotidien difficile. D'un futur sans lendemain.

À défaut d'excuses, les explications ne manquent pas. Et, s'il ne les provoque pas directement, le contexte général, éco-nomique, social, dans lequel nous évoluons favorise généreu-sement les dérapages. Il les amplifie et autorise leur multipli-cation. Pourtant à chaque révélation, à chaque nouveau coup bas ou tordu, la désagréable impression que la société toute entière se fissure grandit. On se demande parfois si le récit de l'une n'entraîne pas l'autre … le malaise devient très gênant. Plus que jamais dans des sociétés en mal de repères et condi-tionnées par l'image, le sport, principalement le foot, demeure l'opium du peuple et un objet de fascination. En même temps qu’il reste cette inaltérable source d'exploits et d'émotions qui capte des centaines de millions de gens à travers le monde. Un sport qui a toujours fait de l'éducation des jeunes supporters un axe fort de sa politique. Espérons qu’il en soit toujours ainsi. Il ne faudrait pas que ce soit un vœu pieu comme on en dit trop souvent dans de telles circonstances, car on aimerait tant que ces derniers évènements puissent sauver le football de ses démons et de ses haines. Si c'est encore possible…

Par ABDELAAZIZ JERMOUNI

Sommaire 05. Les partis politiques tétanisés06. Les engagements du gouvernement, 4 ans après08. Alerte au monde musulmanEvènement12. Sahara marocain : le Congrès américain réitère son soutien

Politique03. Football national : la violence a encore frappé04. Sahara marocain : le Congrès américain réitère son soutien au Royaume

Passer le reste de sa vie handicapé ou mourir pour du foot. Absurde et surtout terriblement injuste. Tous les autres commentaires semblent, à cet instant, inutiles. Et pourtant, ce sont ces mêmes commentaires qui reviennent sur la pelouse à chaque fois que le football sert de prétexte à la violence et à la haine.

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N°464 Du 25 au 07 janvier 2016

LA VOIX DU CENTRE

4 p O L I T I q U E

Sahara marocain

Le Congrès américain réitère son soutien au RoyaumeDans le cadre de la loi de Finances américaine 2016, le

Congrès américain a demandé que l’aide américaine destinée au Maroc soit affectée à tout le territoire, y

compris aux provinces du Sud. Mieux encore, les deux chambres appellent également le secteur privé américain à investir dans le Sahara marocain.

Le Congrès américain affiche clairement son soutien au plan d’autonomie au Sahara proposé par le royaume. La loi de Finan-ces US, adoptée par le Congrès et promulguée, vendredi dernier, par le président Barak Obama, prévoit que l’aide américaine des-tinée au Maroc soit affectée à l’ensemble du territoire national, y compris aux provinces du Sud. Dans son rapport législatif, le Congrès, avec ses deux chambres, a réitéré son soutien indéfec-tible et sans équivoque à la politique américaine en vigueur, por-tant sur une solution négociée à la question du Sahara. Une solu-tion qui doit se baser sur le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine. Mieux encore, le Congrès US encourage le secteur américain à investir dans les provinces du Sud pour accompa-gner la dynamique enclenchée par le Maroc.

Ledit rapport stipule, en effet, que les fonds destinés à l’aide au Maroc soient également « rendus disponibles », au profit des provinces du Sud. La branche législative US recom-mande, en outre, à l’administration d’encourager le secteur privé US à investir dans les provinces du Sud. Cependant, le Congrès US « demeure préoccupé par l’échec enregistré sur la voie du règlement du conflit du Sahara et par la situation des populations dans les camps de Tindouf, au Sud-ouest de l’Algérie », lit-on dans le rapport. Le Congrès appelle, dans ce sens, « le secrétaire d’Etat John Kerry à œuvrer dans le sens d’un règlement négocié à ce conflit, en droite ligne de la politique américaine soutenant une solution sur la base du plan marocain d’autonomie ». Il souligne que ces efforts di-plomatiques intensifiés sont de nature à aboutir à « un règle-ment réaliste à ce conflit qui n’a que trop duré, et à la fin de la mission onusienne en cours depuis plus de deux décennies ». Pour rappel, dans la communiqué conjoint ayant sanctionné la rencontre au sommet, à la Maison Blanche en novembre 2013, entre le roi Mohammed VI et le président américain, les deux chefs d’Etat ont réaffirmé « leur attachement par-tagé à l’amélioration des conditions de vie des populations du Sahara ».

Durant les dernières décennies, le Maroc a investi des mil-liards de dollars pour le développement socio-économique

des provinces du Sud et procédé au lancement du projet de régionalisation avancée en vue d’octroyer davantage de pouvoirs aux institutions locales et régionales sur l’ensem-ble du territoire national.. Dans son discours à l’occasion du 40e anniversaire de la Marche verte, le souverain a annoncé une série de nouveaux projets de développement destinés à renforcer le progrès dans les provinces du Sud à consacrer la vocation de cette partie du royaume en tant que hub pour le commerce et les investissements en Afrique, notamment à travers un réseau routier et de transport aérien consolidé pour desservir les différentes destinations africaines. Le roi a également annoncé la construction d’une ligne ferroviaire de Tanger à Lagouira pour relier le Maroc au reste du continent et la création prochaine d’un fonds de développement écono-mique ayant vocation à renforcer le tissu économique, à sou-tenir les entreprises et l’économie sociale et à assurer l’emploi et un revenu stable, surtout pour les jeunes. Des efforts qui sont bien accueillis de l’autre coté de l’Atlantique. En réa-gissait à la promulgation de la loi de Finances américaines, l’expert US des questions législatives, Jordan Paul, a souligné que « force est de constater que le Royaume du Maroc a placé la dignité et le bien-être des Sahraouis au cœur de ses priorités ». Il s’est dit « ravi » de voir « le gouvernement américain soutenir notre allié le plus fiable dans la région, dans ses efforts visant à favoriser un développement inclusif dans les provinces du Sud ».

Les membres du Congress appuient les efforts déployés par le Maroc dans les provinces du Sud. Quelques mois auparavant, le 15 juin 2015 précisément, la première ses-sion de la 114e Chambre des représentants, « The Congress » a émis un rapport sur la politique étrangère américaine assorti de recommandations à l’adresse de l’administration américaine sous Obama. Ainsi, sur le plan du business et des aides directes, il est spécifié que « les fonds alloués pour l’assistance au Maroc doivent l’être pour toute région ou territoire sous administration marocaine, y compris le Sa-hara occidental ». Et de préciser que « la recommandation du comité n’inclut que la requête du Maroc dans le titre

III de cet acte et fait que les fonds d’assistance au Maroc sont disponibles dans toute région sous administration américaine, y compris le Sahara occidental ». Cela signi-fie aussi que les fonds réservés au Maroc dans le cadre du 2e programme du Millenium Challenge pour 450 millions de dollars peuvent être utilisés pour le Sahara le marocain. En émettant cette recommandation, « le comité s’attend à ce que les fonds soutiennent les réformes démocratiques et le développement économique ». Aujourd’hui, c’est le Congress américain qui revient à la charge dans le cadre de la loi de Finances américaine 2016 et réaffirme son soutien au Maroc.

Développement, le Sahara sur la bonne voie

Page 5: La voix du centre 64

N°464 Du 25 au 07 janvier 2016

LA VOIX DU CENTRE

5p O L I T I q U E

Par Lahcen BROUKSY*

Nouveauté CIH BankA partir du premier Janvier 2016, CIH Bank

met à la disposition de tous les marocains son large réseau d’agences et de GAB à travers le

royaume pour le paiement de la vignette (Taxe Spéciale Annuelle sur les Véhicules automobiles).Ce service est ouvert au grand public et aux entreprises, clients et non clients de la banque.

Fidèle à son image de banque innovante, CIH Bank a été parmi les premiers à répondre à l’appel de la DGI

pour la dématérialisation du processus de recouvrement de la vignette et pour le paiement de celle-ci par voie électronique.

En effet, la DGI et CIH Bank se sont associés afin d’épargner aux marocains le désagrément des files d’at-tente

Et pour plus de proximité et de confort, la banque offre la possibilité à ses clients de s’acquitter de leur taxe à distance à travers sa plateforme CIH ONLINE

ainsi que son application mobile CIH Mobile, et ce à des tarifs préférentiels.

Le présent projet s’inscrit dans le cadre de la collabo-ration continue entre les deux partenaires, DGI et CIH Bank. En effet, et pour rappel, CIH Bank est à présent la première banque du Maroc, à bénéficier de la catégori-sation fiscale en vertu de la dernière convention signée, et qui offre une panoplie d’avantages en faveur de CIH Bank.

*Ecrivain

Les partis politiques tétanisés

Dans toutes les démocraties du monde, les élections locales ou nationales sont des exa-mens politiques des partis qui reflètent leur

baromètre populaire, leur légitimité, leur crédibilité et leurs soutiens. Or on constate, depuis le 4 septembre 2015 au vu des résultats des municipales et des régiona-les respectifs à chaque camp, qu’il ne semble point pour les partis heureux, ou ceux décadents, avoir été créé un regain d’activité et d’enthousiasme. Généralement après les épreuves démocratiques, les états - majors fonts leurs comptes et se préparent aux échéances d’autres calendriers et rendez-vous surtout quand il s’agit de la représentation nationale, fort prisée. Dans certains cas, de nouvelles alliances électorales se nouent ou se dé-nouent pour une meilleure qualité de l’offre politique. C’est justement la qualité de l’offre politique qui fait défaut dans le système marocain et le régime des partis, offrant l’image de partis consommateurs qui n’ont pas le souci de se renouveler.

Le Maroc des jeunes qui a le regard dans le futur, avec cette inquiétude d’affronter demain, sans outils politi-ques efficients, va plus loin que les possibles convergen-ces : Istiqlal, l’USFP, PPS et PAM, PJD, MP, motivées ponctuellement par des arrangements de politiciens. Il y a une évidence qu’il faut mettre en lumière.

LéthargieDepuis 1963, le Maroc a expérimenté plusieurs

parlements, plus que tout autre Etat du tiers monde. C’est dire que de génération en génération, s’est ac-cumulée chez les électeurs une culture des chemins qui conduisent au parlement, au gouvernement et en un mot à la démocratie. Comment dans ce Maroc en mouvement, la même léthargie des compositions et des recompositions n’obéissant à aucune dynamique des changements des pratiques désuètes, des idées qui n’ont plus cours continuent encore à se manifester ? Autrement, le Maroc va droit vers un verrouillage et des petites manœuvres de ceux qui parlent le plus fort, à défaut d’agir pour construire la maison com-mune qui n’est autre que la démocratie pour tous. Le bon sens exige que le pays sorte des mêmes ressorts à l’œuvre depuis la première Constitution de 1963.

On ne peut pas jeter aux orties les leçons de dé-mocratie que le Maroc des jeunes de 2015 a donné aux partis politiques en haussant, les plus sincères et en rabaissant les manœuvriers. Le monde des jeunes bouge très vite. Alors le changement des générations politiques, c’est pour maintenant. Il faut les chercher dans le vivier de ceux qui peuvent travailler ensemble dans l’intérêt supérieur du pays en butte à des défis, culturels et sociaux.

De nouvelles figures en lieu et place de celle qui ont échoué peuvent réfléchir et exécuter un vérita-ble pacte social pour tous, qui regrouperait le pays,

l’ouvrier, le bourgeois, le commerçant, le capitaliste. Le temps presse de voir la politique autrement. Le Maroc peut, s’il le veut. Qui donc aurait, une minute, pensé que le parlement du consensus de 1977 à 1983, serait le meilleur d’entre tous les parlements, en efficacité, dé-bats, joutes oratoires. Il y a le Maroc des rentiers, des petits politiciens en quête de postes mais il y a un autre Maroc de l’espoir et du changement. Le Maroc réel, profond, mérite des hommes qui le dirigent à hauteur de la grandeur de ce pays. Il ne faut guère fermer les yeux sur les phénomènes des petites recettes qui se répètent. Alors la même question revient : « qui a peur de la dé-mocratie et du pouvoir du peuple des jeunes à choisir librement ceux en qui ils ont confiance ? ».

Vieilles castes et redressement

En tous les cas, ce n’est pas le Maroc de la mo-narchie qui a peur. Car il faut être aveugle et sourd pour ne pas comprendre l’appel d’air de la Constitu-tion de 2011. Contrairement à ce que d’aucuns pen-sent, cette Constitution était en maturation chez le Roi Mohammed VI depuis les débuts de la décennie 2000, mais retardée parce que les partis ont planté chacun leur boutique, malgré les efforts de rassemble-ment qui leurs étaient demandés. Le Mouvement du 20 février n’a pas été une cause, mais un détonateur

populaire circonstanciel pour voir la politique autre-ment. On ne peut dire que le Maroc a les dirigeants qu’il mérite, mais plutôt les vieilles castes passant à côté d’un magnifique peuple paisible, patient, qui mérite des hommes patriotes qui peuvent incarner son redressement à tous les niveaux.

Au lendemain des élections du 4 septembre 2015, les partis politiques ont entendu ce que voulaient les électeurs et les citoyens marocains. Alors, peut-on imaginer des élections législatives par défaut, alors que cette élection est celle du rassemblement et doit être positive comme celle qui ouvrirait de nouveaux espoirs. Les Marocains changent et les appareils blo-quent. Il y a lieu de répondre à des questions es-sentielles. Que proposent les partis pour donner un emploi aux jeunes chômeurs et que préconisent-ils aux territoires ruraux pour les vitaliser ? Les partis aujourd’hui sont silencieux, et même tétanisés, alors qu’il faut qu’ils décortiquent le message des électeurs et non qu’ils demeurent dans cette accoutumance que les jeux peuvent se faire ailleurs. Le rassemblement est subordonné à une orientation de la politique par plus de considération pour les classes populaires. L’alliance pour le rassemblement est à ce prix et non à celui des calculs arithmétiques car les Marocains sont en attente des résultats. Si les partis politiques les plus vieux, les plus usés, manquent de légitimité populaire, à qui la faute ?

Page 6: La voix du centre 64

N°464 Du 25 au 07 janvier 2016

LA VOIX DU CENTRE

6 p O L I T q U E

Les engagements du gouvernement, 4 ans après

Lorsqu’en janvier 2012, à l’issue des élections législatives du 25 novembre 2011, Abdelilah Benkirane succéda à Abbas El Fassi à la tête de

l’Exécutif, il avait l’obligation, implicite, de faire mieux que son prédécesseur. Et c’est assez logique voire banale comme constation, car c’est le sens même de l’alternance, ici comme ailleurs. Dans le programme de son gouverne-ment, et s’agissant du volet économique, cette obligation est exprimée au travers de quelques grandeurs qu’il impor-tait d’améliorer, et des moyens à mettre en œuvre pour y parvenir.

Grosso modo, le chef de la nouvelle majorité avait pro-mis de porter la croissance à 5,5% en moyenne annuelle sur la période de la législature, de réduire le chômage d’en-viron 1 point à 8% de la population active, de maîtriser l’inflation autour d’une moyenne de 2%, et de résorber les déficits interne et externe.

Pour augmenter le rythme de croissance du PIB, il fal-lait, d’une part, promouvoir la demande intérieure à travers l’amélioration du pouvoir d’achat et l’appui à l’investisse-ment, et, d’autre part, revigorer la demande extérieure au moyen d’une hausse de la compétitivité des entreprises et de leur capacité à gagner des parts de marché supplémen-taires à l’international.

La réduction de 1 point du taux de chômage devait dé-couler tout à la fois de cette croissance améliorée, et de mesures administratives en faveur de l’emploi ainsi que du renforcement du cadre institutionnel de la politique de l’emploi. La réduction du déficit budgétaire était tributaire, elle, de la mise en place d’une politique de rationalisation des dépenses publiques, dont la réforme de la compensa-tion constituait la principale composante, et d’une amélio-ration des ressources, grâce notamment à une réforme de la fiscalité qui aurait comme objectif d’en élargir l’assiette. Pour le déficit externe, sa réduction devait être obtenue par l’amélioration des exportations, d’un côté, et par la maî-trise des importations de l’autre côté.

De nombreux autres objectifs et actions intermédiaires ont bien sûr été fixés dans le programme, mais ce sont là les principaux axes de la politique économique de la majo-rité qui prenait place en janvier 2012.

Quatre ans plus tard, et alors que l’Exécutif entame la cinquième année de son mandat, qu’est-ce qui a pu être réalisé parmi les objectifs fixés, qu’est-ce qui n’a pas pu

l’être et pourquoi ?Si l’on est d’accord que la réforme de la compensation

a figuré dans les programmes (ou les engagements) de tous les gouvernements qui ont précédé celui de M. Benkirane, mais qu’aucun n’avait osé franchir le pas, alors il est fa-cile d’admettre que l’actuel y est allé franco, sachant que pareille action, électoralement parlant, est plutôt contre-productive. Ceci n’est pas une opinion, est-il besoin de le rappeler, il s’agit d’un constat.

IPE, fonds de solidarité…

La réforme, dans son noyau dur, est aujourd’hui qua-siment achevée, puisqu’il ne reste plus que le butane, la farine nationale de blé tendre et le sucre qui bénéficient encore de la subvention. Et aux dernières nouvelles, la dé-compensation du sucre serait pour bientôt.

Cette réforme-mère, si l’on peut oser le mot, a généré dans son sillage d’autres réformes, sans lesquelles la première aurait peu de sens. Deux en particulier méritent d’être rap-pelées. La première se présente sous la forme d’un contrat programme conclu entre l’Etat et l’ONEE le 24 mai 2014. Au terme de ce contrat, l’Etat devait octroyer une aide di-recte à l’office, étalée sur 4 ans, de près de 14 milliards de DH, procéder à sa recapitalisation pour 2 milliards de DH et payer le crédit de TVA pour 3 milliards de DH. En contre-partie, il retire définitivement la subvention sur le fioul qu’il accordait à l’office. Une nouvelle grille tarifaire a été mise en place, en vertu de laquelle, à partir de certains seuils, les clients payeront un peu plus leur consommation. A son lan-cement, 4,1 millions d’abonnés à l’électricité et 2,2 millions à l’eau n’étaient pas concernés par les réajustements tarifai-res. Là encore, d’aucuns peuvent avoir un avis différent sur la nouvelle tarification de l’électricité, il reste que pour l’ONEE, qui souffrait, entre autres et notamment, de ne pas pouvoir répercuter les coûts qu’il supportait sur les tarifs de ses ven-tes, cette réforme était plus qu’attendue. A la veille de cette réforme, l’office était noyé dans des déficits qui mettaient en péril son existence même.

Et pour rester dans le domaine de l’énergie, on ne peut omettre de signaler la mise en place d’un marché libre de l’électricité verte, avec la promulgation d’un décret sur l’ac-cès de la moyenne tension au réseau ; l’amendement de la loi 13-09 sur les énergies renouvelables, qui consacre désormais l’ouverture de la basse tension au réseau électrique, à l’instar de la haute, très haute et moyenne tension; puis l’adoption en conseil de gouvernement du projet de loi (n° 48 15) portant création d’une Autorité nationale de régulation de l’électri-cité (ANRE). Pour un pays importateur net d’énergie, cette réforme est évidemment très importante : l’exploitation des énergies renouvelables va sans doute conduire à une baisse de la dépendance des marchés extérieurs et à des économies (en devises) sur la facture énergétique.

La deuxième réforme mise en place dans le sillage de la décompensation des produits pétroliers, c’est la libéralisation depuis le 1er décembre 2015 de la distribution de ces mêmes produits. Désormais, ce sont les opérateurs qui fixent eux-mêmes leurs prix de vente.

On peut aussi établir un lien entre la suppression des sub-

La majorité qui s’est installée en janvier 2012 s’était engagée à réformer la compensation, c’est désormais chose faite. A la suite de cette réforme et moyennant d’autres actions, les équilibres macroéconomiques ont été rétablis.

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LA VOIX DU CENTRE

7p O L I T q U Eventions sur les carburants et la mise sur pied d’un certain nombre d’actions à caractère social. On pense notamment à l’indemnité pour perte d’emploi (IPE). Depuis longtemps en souffrance, l’IPE a été rendue effective depuis la fin de 2014. Il s’agit d’un maigre filet social certes (70% du SMIG à per-cevoir sous certaines conditions), mais quand on pense qu’il a fallu attendre une dizaine d’années pour la voir émerger, la mesure prend un relief particulier. La mise en place d’un fonds de solidarité dès la première Loi de finances du nouvel Exécutif est également à rapprocher de la problématique de la décompensation. Pour atténuer les retombées de celle-ci sur les petites gens, il avait été décidé, d’abord, de faire contri-buer les entreprises réalisant un certain niveau de bénéfices, puis à partir de 2013 la mesure a été élargie aux revenus des particuliers, et ce, jusqu’au 31 décembre 2015.

Bref, la décompensation a libéré une dynamique de réfor-mes qui, probablement, n’aurait pas été possible autrement.

Bien évidemment, faut-il le rappeler, l’objectif de départ de cette réforme, c’était de soulager les finances publiques qui dérivaient dangereusement depuis 2009. Avec un déficit budgétaire de 6% du PIB en 2011 et 7% en 2012, il était dif-ficile de continuer la politique d’expansion volontariste enta-mée en 2007. Avec la décompensation, couplée à des mesures de réduction des dépenses du train de vie de l’Etat, le déficit budgétaire est retombé à 5,1% en 2013, à 4,6% en 2014 et très probablement à 4,3% en 2015. Sur ce point, l’objectif fixé est donc atteint.

Difficultés à développer les recettes fiscales

Les finances extérieures, qui se trouvaient elles aussi dans le rouge (8% et 9,5% de déficit du compte courant respecti-vement en 2011 et 2012), se remettent progressivement dans le vert, grâce, d’une part, au reflux des importations suite à la baisse de la demande intérieure, à la mise en place de mesures de défense commerciale et à la chute des prix des matières premières, et, d’autre part, à l’amélioration des exportations, notamment celles de l’automobile. En 2015, le déficit courant devrait s’établir à 3,3% du PIB et en 2016 à 3%. En trois ans, ce solde a donc été divisé par…3.

On peut le dire, en matière d’équilibre macroéconomique, les objectifs ont été atteints…pleinement.

Il était logique de s’attendre que ces objectifs ne pouvaient être atteints sans une réforme fiscale –du reste prévue– qui eût pu améliorer les recettes. La réalité est que les recettes fis-cales, pour des raisons liées aussi à l’apathie de l’activité non agricole, se sont inscrites dans une tendance baissière depuis 2009. Peut-être est-ce d’ailleurs l’une des raisons qui ont fait que cette majorité a dû agir sur la dépense davantage que sur la recette ; tant il est vrai qu’en termes de faisabilité, il est relativement moins compliqué d’économiser que d’aug-menter ses revenus.

Une baisse de l’IS pour les PME, la poursuite de la réforme de la TVA entamée depuis 2005, et la fiscalisa-tion progressive de l’agriculture ont bien été décidées, mais point de mesures sur la fiscalité du travail. Il est par

conséquent difficile de se prononcer sur les volets équité et élargissement de l’assiette fiscale qui figurent dans le programme du gouvernement. De la même manière, le ré-sultat en matière de lutte contre l’économie de rente laisse à désirer. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Dans le do-maine de l’exploitation des carrières comme dans celui des agréments dans le transport routier, par exemple, les actions très tôt menées sur ces deux fronts ne semblent pas avoir donné des résultats concrets.

Il serait fastidieux d’énumérer ici toutes les réformes et toutes les actions entreprises par l’actuelle majorité (voir encadré), ni celles qu’elle n’a pu aborder. On peut dire en gros que les engagements pris en janvier 2012 et dont la réalisation dépendait de l’action directe du gouvernement ont été à peu près tenus. Il en est tout autrement en revan-che de ceux qui, par nature, échappent à la décision directe des acteurs puisqu’ils sont en réalité le résultat d’actions multiples et nécessitant souvent de la durée pour voir le jour.

C’est le cas en particulier de la croissance économique et du chômage. Au lieu de 5,5% annoncé dans le program-me du gouvernement, le PIB n’a crû que de quelque 3,5% par an en moyenne. Et même en comptant le résultat de 2016 (environ 2,6% prévu), cette moyenne ne changera pas. La croissance est un phénomène assez particulier sur lequel aucun gouvernement, ici comme ailleurs, n’a de réelle prise. Et c’est encore plus vrai dans une économie ouverte, guère à l’abri des contrecoups de ce qui se passe à l’extérieur.

C’est aussi le cas du chômage qui, au lieu de baisser comme on le croyait en janvier 2012, est remonté à 10% au troisième trimestre de cette année.

Sans revenir sur la problématique de la démographie, déjà largement développée ici (www.lavieeco.com), signa-lons simplement deux phénomènes : le premier est que la

croissance marocaine a un faible contenu en emploi ; le second est que les créations concernent surtout l’emploi rémunéré, alors que l’emploi non rémunéré, qui participait naguère à la baisse du chômage, recule de plus en plus, désormais.

Le gouvernement a bien tenté d’encourager l’emploi à travers des mesures fiscales et sociales introduites dans la Loi de finances 2015 : exonération de l’impôt sur le revenu du salaire mensuel brut plafonné à 10 000 DH pour toute entreprise créée entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2019, dans la limite de 5 salariés par entreprise et pour une durée de 24 mois ; prise en charge par l’Etat, pendant 24 mois, de la part patronale au titre des cotisations sociales auprès de la CNSS ; obligation pour l’employeur de re-cruter à titre définitif au moins 60% des stagiaires dans le cadre du contrat dit “Idmaj”. On ne connaît pas pour l’instant le bilan de ces mesures. Une nouvelle stratégie pour l’emploi est également annoncée, mais elle tarde à entrer en vigueur. Bref, sur ce front-là, il y a encore du boulot mais ce n’est sans doute pas une affaire de législa-ture. C’est beaucoup plus que ça…

La réforme de la CMR à partir de l’été prochain

La réforme des retraites fait partie des engage-ments de ce gouvernement, et son chef, M. Benkirane, a déjà annoncé que celle, paramétrique pour l’instant, qui concerne la CMR entrerait en vigueur à partir de l’été 2016. Les syndicats ne paraissent pas convaincus de l’urgence à réformer la CMR, réclamant que l’Etat paie d’abord ses arriérés (qui remonteraient jusqu’aux premières années de l’Indépendance), et néanmoins ils pourraient la cautionner si l’Exécutif se décidait à les associer à ce projet. Si, comme promis, elle a lieu, cette réforme viendra garnir le tableau de chasse du gouver-nement en ce domaine.

L’actuelle majorité a adopté un certain nombre de mesu-res à caractère socioéconomique, en voici quelques-unes: – Remboursement des crédits de TVA aux entreprises et aux établissements publics ; – Réduction des délais de paiement de l’administration ; – Remboursement des cotisations (reva-lorisées) des salariés n’ayant pas rempli les conditions pour bénéficier d’une pension CNSS ; – Relèvement de la pension minimale à 1000 DH par mois ; – Aide aux veuves, divorcées et handicapés; – Généralisation du RAMED ; – Baisse des prix de 2 000 médicaments de 20% à 80%. – Augmentation des bourses pour les étudiants.

Quelques actions entreprises dans le domaine socioéconomique

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LA VOIX DU CENTRE

8 p O L I T q U E

Alerte au monde musulman

La création de l’Etat islamique en Irak et au Syrie et la multiplicité des attentats jihadis-tes dans le monde ont provoqué un mouve-

ment d’islamophobie particulièrement en Europe et aux Etats-Unis. Ce sont les attentats du 13 Novembre 2015 à Paris et du 2 Décembre 2015 à San Bernardino aux Etats-Unis, attribués à des éléments islamistes radicaux, qui ont été la goutte qui a fait déborder le vase.

Aux Etats-Unis après les attentats de Paris, le candi-dat républicain aux élections présidentielles américaines Donald Trump n’a pas hésité à proposer l’interdiction de l’entrée des musulmans aux Etats-Unis. Auparavant, il avait également proposé l’enregistrement des musul-mans sur un registre spécial afin de mieux les surveiller, et refusé l’accueil des réfugiés syriens aux Etats-Unis. Il a également demandé la surveillance des mosquées et leur fermeture en cas de risque d’attentats. Il a enfin déclaré que de nombreux musulmans sont favorables au Jihad violent. Malgré ces propositions et déclarations aberrantes, Donald Trump bénéfice toujours de 30% des intentions de vote des Républicains.

En Europe la montée de l’islamophobie est une réa-lité. Les dernières élections régionales en France ont crédité le parti extrémiste Front National de 30% de votes au premier tour. On a dénombré 330 agressions, menaces et dégradations anti-islamiques en France de Janvier à Septembre 2015. Les autres partis extrémistes européens ne sont pas en reste. Le parti d’extrême-droi-te FPO en Autriche a réalisé un score de 32% lors des élections municipales. Il est suivi par l’UDC en Suisse avec un score de 29% aux élections fédérales. En Suède, pays des droits de l’Homme et de la tolérance, le parti SD anti-immigration a bénéficié de 25% d’intentions de vote. Enfin le parti nationaliste DF au Danemark a ob-tenu un score de 21%. A cela il faut ajouter 10.000 per-sonnes qui se sont rassemblées en Allemagne à l’appel du Pegida « Patriotes européens contre l’islamisation de

l’Occident ». Les pays de l’Europe de l’Est partagent la même tendance. Les élections polonaises ont offert 39% de voix en Mai 2015 au parti conservateur Droit et Justice qui présente l’immigration comme « la porte ouverte à un islamisation du pays qui ruinerait son hé-ritage chrétien ». Le Premier ministre Hongrois Victor Orban a déclaré à la presse en Septembre dernier « Les immigrés sont avant tout des musulmans qui mettent en péril l’identité chrétienne de l’Europe ».

Montée de l’islamophobieNous Musulmans, nous devons considérer comme une

alerte cette montée de l’islamophobie aux Etats-Unis et en Europe. Certes, des voix se sont élevées aux Etats-Unis et en Europe pour combattre ces dérives extrémis-tes. Le porte-parole de la Maison Blanche a déclaré « Le respect de la liberté du culte est inscrit dans notre déclaration des droits de l’Homme » et « les discrimi-nations religieuses sont condamnées par la constitution américaine ». Marc Boot qui est républicain et expert en histoire militaire a déclaré « Trump est un fasciste ». John Noonan Conseiller du candidat républicain Jeb Bush a précisé que l’enregistrement fédéral obligatoire des citoyens américains sur la base d’une identité reli-gieuse est du fascisme. Le New York Times a dénoncé « Les mensonges racistes de Donald Trump ». La répu-blicaine Liz Mair a créé une nouvelle société « Trump Card LLC » pour « vaincre et détruire Donald Trump ». En Europe également Manuel Valls a déclaré « Donald Trump attise la haine contre les musulmans » et David Cameron « Donald Trump veut semer le désordre ».

Nous devons nous aussi Musulmans réagir à cette alerte. Nous devons tout d’abord expliquer que Daech et les jihadistes qui commettent des attentats sont une infime minorité de la communauté musulmane forte de 1,6 milliard d’individus. Cette infime minorité ne peut

se revendiquer l’Islam, qui pour une immense majorité de croyants, est une religion de paix et de tolérance. L’Organisation de la Coopération Islamique OCI de-vrait partout dans le monde expliquer les vrais fonde-ments de l’Islam et réfuter les arguments fallacieux de Daech et de ses criminels qui répandant la terreur partout dans le monde. Les grandes nations musulma-nes d’Asie : Indonésie, Pakistan, Malaisie, Turquie devraient aussi se manifester davantage, car elles sont aussi concernées par l’islamophobie. Il faut aussi met-tre fin à la lutte fratricide entre Chiites et Sunnites qui affaiblit le monde musulman. Il est nécessaire partout dans le monde musulman d’entamer et de poursuivre les réformes structurelles pour promouvoir les droits de l’Homme, notamment l’égalité Homme/Femme, l’Etat de droit et la démocratie. Il faut également promouvoir l’éducation et éradiquer l’analphabétisme dans tous les pays musulmans.

Parallèlement à cette action idéologique et médiati-que, il faut aussi mettre fin à Daech qui est la source du terrorisme jihadiste international. Il faut à ce sujet sa-luer l’initiative de l’Arabie Séoudite qui a mis sur pied une coalition de 34 pays musulmans pour « combattre le terrorisme militairement et idéologiquement partout dans le monde musulman ». Font partie de cette coali-tion des pays asiatiques tels que le Pakistan et la Tur-quie et des pays africains comme l’Egypte, le Maroc et le Sénégal. Les frappes aériennes contre Daech ont montré jusqu’à maintenant leur inefficacité. Pour vain-cre définitivement Daech la coalition menée par l’Ara-bie Séoudite doit mettre sur pied une armée de 100.000 hommes pour récupérer au sol les territoires irakien et syrien sous l’égide de l’Etat islamique.

En conclusion, le monde musulman doit se ressaisir pour s’assurer un avenir décent parmi la communauté internationale.

Par Jawad KERDOUDI (*)

(*) Président de l’IMRI(Institut Marocain des Relations Internationales)

Marché de l’emploiLe taux de chômage franchit de nouveau la barre des 10 %Voilà qui va contrarier le gouvernement. Le

chômage repart à la hausse avec 66.000 chô-meurs de plus entre les troisièmes trimestres

2014 et 2015. Malgré une bonne récolte céréalière, le secteur agricole a vu partir en fumée 27.000 emplois.

Mauvaise nouvelle pour le gouvernement et toute l'économie du pays. Le taux de chômage est reparti à la hausse au 3e trimestre. Il s'élève ainsi à 10,1% après 9,6% pour le même trimestre de l'année précédente, se-lon les derniers chiffres du Haut Commissariat au plan (HCP). Un niveau bien loin de la promesse du gouver-nement de le réduire à 8% à l’horizon 2016 (déclara-tion gouvernementale de 2012). Bien loin également des taux atteints aux 3es trimestres 2013 (9,1%), 2012 (9,4%) ou encore 2011 avec 9,1%.

En juillet-septembre 2015, le chômage a davanta-ge accéléré en milieu urbain (de 14,5%, il est passé à 15,1%) que dans les campagnes (de 4,1 à 4,3%). Chez les hommes, il est monté à 9,6% contre 9,2% un an plus tôt. Chez les femmes, il est passé de 10,6 à 11,1%. Au total, le pays comptait au 30 septembre 2015, quelque

1,206 million de chômeurs, soit 66.000 de plus sur un an (52.000 en milieu urbain et 14.000 dans les campagnes). Soit une hausse de 5,8% par rapport à l’année écoulée.

Le chômage demeure en particulier élevé parmi les diplômés et les jeunes âgés de 15 à 24 ans (21,4%). Au troisième trimestre 2015, le HCP estime ainsi à 16,6% le taux de chômage parmi les détenteurs d’un diplôme de niveau moyen. Au niveau de ces derniers, le taux de chômage culmine à 22,5% parmi les actifs ayant un cer-tificat de qualification professionnelle, et à 21% parmi les détenteurs d’un diplôme de niveau supérieur. Ce taux passe à 26,3% pour les lauréats des facultés.

De son côté, le taux de sous-emploi s’est accru de 0,7 point, passant de 10,6 à 11,3% au niveau national (10,2% en milieu urbain et 12,3% en milieu rural).

Des emplois créés dans tous les secteurs, sauf l’agri-culture

Globalement, l’économie marocaine a créé 41.000 postes (24.000 en milieu urbain et 17.000 en milieu rural), contre 58.000 une année auparavant. Les sec-teurs des services ont créé 27.000 emplois (hausse

de 0,6% sur un an), les BTP 25.000 (+2,6%) et l’in-dustrie 16.000 (+1,3%). Dans le secteur des services, 22.000 des emplois créés l'ont été dans le secteur du Transport, entrepôts et communication, contre une création annuelle moyenne de 61.000 postes au cours des années 2013 et 2014. Dans l’industrie, les nou-veaux emplois sont principalement le fait de la créa-tion de 13.000 postes par les industries alimentaires et de boissons.

En revanche, les destructions d’emplois ont été principalement relevées dans l’agriculture, forêt et pêche avec 27.000 postes. Et ce, après une création exceptionnelle de 156.000 postes en 2013 et une perte de 68.000 en 2014. Notons que le secteur agricole en-registre des destructions d’emplois alors que le pays a connu cette année une campagne agricole record (115 millions de quintaux).

Selon le HCP, les nouvelles créations d’emploi sont cependant en deçà de la demande additionnelle estimée à 107.000 à l'échelle du pays.

L’Organisation de la Coopération Islamique OCI devrait partout dans le monde expliquer les vrais fondements de l’Islam et réfuter les arguments fallacieux de Daech et de ses criminels qui répandant la terreur partout dans le monde.

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LA VOIX DU CENTRE

9E C O N O M I EHaut Commissariat au Plan-Marché du travail au MarocUne baisse tendancielle entre 2000 et 2014

Le marché du travail, avec une offre fortement déterminée par les caractéristiques d’une transition démographique particulièrement avancée et par une faible productivité des structures économiques, a connu, entre 2000 et 2014, une évolution marquée par une baisse tendancielle des taux d’activité et d’emploi, une disparité de la répartition spatiale et sectorielle de ce dernier ainsi que la précarité qui en caractérise une large partie.

Depuis l’année 2000 et jusqu’en 2014, la population active (offre de travail) a connu un accroissement continu à raison de 115 mille nouveaux actifs an-

nuellement, passant de 10,213 à 11,813 million d’actifs. Cet accroissement demeure inférieur à celui de la population en âge d'activité qui a augmenté de 383 mille durant la même période, ce qui s'est traduit par une baisse du taux d'activité de 53,1% en 2000 à 48% en 2014.

Cette baisse du taux d’activité au niveau national cache d’im-portantes disparités selon les tranches d'âge. Pour les jeunes âgés de 15 à 24 ans, il a reculé de 13,6 points, alors que chez les per-sonnes âgées de 25 à 39 ans, il a baissé de 2,5 points et parmi celles âgées de 40 à 59 ans de 1,7 point.

Dans ces conditions, le poids des jeunes âgés de 15 à 24 dans la population active a reculé de 10,1 points, passant de 27,2% en 2000 à 17,1% en 2014. Cette évolution s’expliquerait, en grande partie, par les efforts importants déployés ces dernières années dans le domaine de la scolarisation.

Graphique 2 : Taux d’activité et taux de scolarisation des jeu-nes âgés de 15 à 24 ans (en%). En dépit des efforts consentis dans le domaine de scolarisation, les jeunes femmes accusent toujours un retard important par rapport à leurs homologues masculins en la matière. En effet, entre 2000 et 2014, leur taux de scolarisation est passé de 22,9% à 39,4%, enregistrant une évolution de 16,5 points ; alors que celui des jeunes hommes est passé, au cours de la même période, de 31,6% à 53,1%, évoluant de 21,5 points de pourcentage.

L’effort de scolarisation a été à l’origine d’un accès de plus en plus tardif des femmes à la vie active. La part des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans dans la population active féminine a baissé de 27,5% en 2000 à 17% en 2014 (10,5 points d’écart) et leur part dans l’offre globale de travail a presque stagné durant cette période, avec une proportion d’environ 27%.

Par ailleurs, malgré une importante urbanisation de la popu-lation (de 54,2% en 2000 à 59,4% en 2014), la contribution du milieu urbain dans l'offre globale du travail a légèrement aug-menté au cours de la période, passant de 51% en 2000 à 53,4% en 2014, ce qui s’explique, principalement, par le niveau élevé du taux d’activité en milieu rural, enregistrant 57,2% en 2014 contre 42,1% parmi les citadins.

Niveau de qualification de l’offre de travail

Malgré les efforts de généralisation de la scolarisation, l'accès aux diplômes reste encore faible et limité à certaines catégories. Globalement, en 2014, environ 4 actifs sur 10 (41,4%) détenaient un diplôme contre 3 sur 10 (31,3%) en 2000. Ce sont les jeunes actifs qui sont les plus favorisés en termes d'accès aux diplômes. La part des diplômés dans l’offre de travail est de 53,1% pour les 15 à 24 ans, de 49,1% pour les 25 à 39 ans et de 32,6% pour les personnes âgées de 40 à 59 ans.

Dans ce contexte, le niveau de l’analphabétisme, quoiqu’en régression, reste encore élevé parmi la population marocaine, aussi bien active qu’inactive particulièrement en zones rurales et parmi les femmes. Le taux d’analphabétisme en 2014 a atteint 38,6% pour les personnes âgées de 15 ans et plus, 34,5% pour les actifs contre 42,4% pour les inactifs. Il a enregistré 55% en milieu rural et 49,8% parmi les femmes.

Parmi les actifs, ce sont les jeunes âgés de 15 à 24 ans qui ont le plus bénéficié de l’effort d’alphabétisation au Maroc au cours des 14 dernières années. En effet, si pour la population âgée de 15 ans et plus, ce taux est passé, entre les années 2000 et 2014, de 47,4% à 34,5%, enregistrant une baisse de 12,9 points de pour-centage; il a, en revanche, baissé de 26,2 points, pour les jeunes

actifs, passant de 44,6% en 2000 à 18,3% en 2014.En 2014, le nombre d’actifs occupés âgés de 15 ans et plus a

atteint 10,646 million, la moitié (50,5%) réside en milieu urbain, plus de 7 sur 10 (73%) sont de sexe masculin et environ 3 sur 10 (28,9%) sont des jeunes âgés de 15 à 29 ans. Par secteur d’acti-vité, 39,4% exercent dans l’agriculture, 11,1% dans l’industrie, 9,3% dans les BTP et 40,2% dans les services.

Avec une création annuelle moyenne de 129 mille postes d'emploi, le volume de l'emploi au Maroc est passé de 8,845 à 10,646 million entre les années 2000 et 2014. Sur les 1,801 million d’emplois créés au niveau national, 1,283 million l’ont été en milieu urbain (71% du total des emplois créés) contre 518 mille (29%) en milieu rural. Ce sont les actifs de sexe masculin qui ont le plus bénéficié de ces nouvelles créations avec 94 mille emplois annuellement (73%) contre 35 mille pour les femmes (27%).

Les bénéficiaires de ces nouvelles créations sont surtout les adultes âgés de 40 à 59 ans avec 100 mille emplois annuellement et ceux âgés de 30 à 39 ans 50 mille. Les jeunes de 15 à 29 ans, quant à eux, ont perdu annuellement 25 mille emplois, une perte due principalement aux efforts d’élargissement de la scolarisa-tion et au prolongement de la durée de scolarité.

Dans ce cadre, le secteur des services, avec une création an-nuelle moyenne de 87 mille emplois (67% du total des emplois créés), reste de loin le secteur pourvoyeur d’emplois au niveau national, suivi du secteur des BTP avec 31 mille emplois (24%), puis l’agriculture forêt et pêche 10 mille postes (8%) et, en der-nier lieu, le secteur de l’industrie (y compris l’artisanat) avec 1 mille postes (1%).

Par ailleurs, la part des jeunes âgés de 15 à 29 ans dans l’em-ploi total a reculé de 10,2 points au cours de la période, passant de 39,1% en 2000 à 28,9% en 2014, et son taux de féminisation demeure relativement faible (26,5%).

D’un autre coté, la répartition sectorielle de la population ac-tive occupée a connu des changements importants, caractérisés par une tertiarisation progressive de l'emploi et l'émergence de certains secteurs dynamiques.

Le poids de l'"agriculture, forêt et pêche", qui reste le princi-pal secteur employeur surtout en milieu rural, enregistre, depuis l’année 2000, une baisse tendancielle passant de 45,9% à 39,4% au niveau national, de 5,1% à 4,9% en milieu urbain et de 80,9% à 74,5% en milieu rural.

Cette évolution s’explique, en partie, par l’importance de

l’exode rural, l’extension des périmètres urbains, l’attractivité de certains secteurs de production notamment les BTP et les servi-ces ainsi que par l’introduction de nouveaux modes de produc-tion faisant appel à plus de mécanisation et nécessitant moins de main d’œuvre.

Le poids de l'industrie a, de son coté, connu une régression surtout en milieu urbain. Sa part dans l’emploi total est passée, entre 2000 et 2014, de 13,2% à 11,1%. Par milieu de résidence, cette proportion a reculé de 4,7% à 4,1% en milieu rural alors qu’en milieu urbain, elle est passée de 23,1% à 17,9%.

La baisse de la part de ce secteur dans l’emploi total s’ex-pliquerait, entre autres, par les transformations profondes qu’a connues le tissu industriel marocain notamment, le recul du poids des activités traditionnelles suite à la modernisation du mode de production de certaines activités et à l’émergence de nouvelles industries, caractérisées par une forte valeur ajoutée et par l’utilisation de plus de capital et moins de mains d’œuvre. S’ajoute à ces facteurs, les effets de la concurrence internationale sur les exportations et sur la demande intérieure des produits du secteur.

Les mille emplois créés annuellement par ce secteur repré-sentent le solde entre, d’une part, la création annuelle moyenne de 4 mille postes par la branche des "industries alimentaires", 4 mille par les "travaux de métaux, fabrication de meubles et industries diverses" et de 2 mille postes par l’"industrie automo-bile, fabrication de machines et appareils électriques" et, d’autre part, la perte annuelle moyenne de 9 mille postes par la branche du "textile, bonneterie et habillement"..

En revanche, les secteurs des services et des BTP ont connu une augmentation de leur part dans l'emploi total. Le poids des services est passé de 34,7% à 40,2% au niveau national, de 62,8% à 66,1% en milieu urbain et de 10,5% à 13,7% en milieu rural.

Les 87 mille nouveaux emplois créés annuellement au niveau de ce secteur résultent principalement de la création de 24 mille postes par la branche du "commerce de détail et réparation d’ar-ticles domestiques", de 13 mille par celle des "services person-nels", de 11 mille par les "transports terrestres" et de 9 mille par les "hôtels et restaurants".

Sous l'impulsion des grands projets d'infrastructure et d’ex-pansion des activités immobilières, le secteur du BTP a connu, entre 2000 et 2011, un essor important en termes de création d'emplois. En effet, durant cette période, il a été l'un des secteurs les plus dynamiques avec 47 mille postes d'emploi créés annuel-

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LA VOIX DU CENTRE

10 E C O N O M I Element, soit un emploi nouveau sur 3 (31,1%). A partir de 2012, ce dernier a entamé une phase de récession qui s’est traduite par des pertes de 21 mille emplois en 2012, de 50 mille en 2013 puis par une stagnation de son volume en 2014.

L'emploi dans ce secteur, reste caractérisé par une faible qua-lification. Il enregistre, en 2014, la deuxième plus importante proportion des actifs occupés n’ayant aucun diplôme (63%) après l'agriculture (84,2%). Cette proportion atteint 52,6% dans l'industrie et 42,7% dans les services. Par ailleurs, ce secteur constitue le principal refuge des jeunes dont l'emploi est en ré-gression dans presque tous les autres secteurs.

Le privé occupe environ 9 actifs occupés sur 10 (90,4% en 2014 contre 88% en 2000). Sa part dans l’emploi urbain est pas-sée, durant cette période, de 76,7% à 82,9%, alors qu’en milieu rural, et elle a stagné autour de 98%. Cette part enregistre des ni-veaux importants dans certains secteurs d’activité économique. En 2014, elle a oscillé entre 77,3% dans les services et 99,4% dans les BTP.

Dans ce cadre, ce sont les petites entreprises de moins de 10 employés qui ont contribué le plus à la création d'emploi dans le secteur privé, elles sont à l'origine de 64,5% des emplois créés depuis 2000. Le même constat est relevé dans le secteur privé non agricole où cette proportion a atteint 64,4%.

L’emploi est de manière générale peu conforme aux normes de l’emploi décent

Malgré son recul au cours des dernières années, l'emploi non rémunéré représente encore 22,5% de l'emploi au niveau natio-nal et 41,6% en milieu rural. Le taux de salariat a progressé de 37,7% en 2000 à 44,9% en 2014, de 61,6% à 65,1% en milieu urbain et de 17,2% à 24,3% en milieu rural.

La précarité de l'emploi se manifeste particulièrement par le fait que malgré les améliorations enregistrées ces dernières an-nées dans le domaine de la promotion de la qualité de l’emploi, seuls 20,5% en 2014 (35,2% en milieu urbain et 5,6% en milieu rural) bénéficient d’une couverture médicale contre 13,1% en 2000 (26,1% en milieu urbain et 2% en milieu rural). Pour les salariés, cette proportion a atteint 41,8% en 2014 contre 33,2% en 2000. Elle a enregistré 50,4% en milieu urbain et 18,4% en milieu rural contre respectivement 40,7% et 10,1% en 2000.

D’un autre côté, seul environ un salarié sur 3 (36,5% contre 31,8% en 2000), au niveau national, travaille avec contrat, une situation qui s’aggrave davantage dans les secteurs de l'agricul-ture et du BTP où cette proportion atteint respectivement 7,5% et 7,4%.

La part des femmes âgées de 15 ans et plus dans l’emploi global ne représentait que 27% en 2014 (20% en milieu urbain et 34,2% en milieu rural) et elle n’a que légèrement changé depuis l’année 2000 où elle représentait 27,1% (21,7% en milieu urbain et 31,6% en milieu rural). Toutefois, si les efforts consentis dans les domaines de promotion des conditions de la femme n’ont pas eu d’impact significatif sur son niveau de participation à l’em-ploi, ils ont, en revanche, influé sur la qualité de sa participation à l’activité économique et ce, en lui ouvrant de plus en plus la voie à des postes d’emploi plus exigeants en matière de qualification.

L’'emploi irrégulier et saisonnier, qui représente environ 8% de l’emploi total au Maroc, a connu une recrudescence depuis 2008, période qui coïncide avec la crise économique et finan-cière internationale qui a affecté une partie des entreprises marocaines dont la production est destinée en grande partie à l'exportation. Plus de 5 emplois sur dix créés au cours de la période, soit 53,9%, sont des emplois saisonniers ou occa-sionnels.

L’emploi demeure peu qualifié, 62% des actifs occupés étaient sans diplôme en 2014 contre 73,7% en 2000. Les dé-tenteurs de diplôme niveau moyen représentaient 26,6% et ceux de niveau supérieur 11,4% (contre respectivement 18,2% et 8,1% en 2000). Selon les secteurs, la part des diplô-més passe en 2014 de 15,8% dans l'agriculture, à 37% dans les BTP, et à 47,4% dans l''industrie pour atteindre 57,3% dans les services.

En 2014, seuls 1,6% des actifs occupés salariés au niveau national, 2,1% en milieu urbain et moins de 1% en milieu rural, ont déclaré avoir bénéficié d’une formation prise en charge par leur employeur au cours des 12 mois précédant le jour de leur interview.

Sur un autre plan, plusieurs actifs occupés sont insatisfaits de leur emploi et désirent le changer pour plusieurs raisons notamment, l’inadéquation entre l’activité exercé au regard de leur qualification, le revenu perçu, les conditions défavo-rables du travail ou tout simplement l’attente d’un emploi qui correspond parfaitement à leur compétence. Ainsi, en 2014, près du quart (23,6%) des actifs occupés et 37% de ceux exer-çant dans le secteur des BTP ont exprimé le désir de changer leur emploi. Les raisons évoquées portent sur la recherche d'une

meilleure rémunération pour 71,2%, avoir un emploi assurant des conditions de travail plus favorables pour 9,6%, disposer d’un emploi plus stable pour 9,5% et d’un emploi plus adéquat à la formation reçue pour 4,9%

Sous un autre angle, l’affiliation à une organisation syndicale ou professionnelle demeure une pratique peu répandue au niveau du marché du travail marocain. En 2014, seuls 3% des actifs oc-cupés sont affiliés à une organisation de ce type, 5% en milieu urbain et moins de 1% en milieu rural. Parmi les salariés, cette proportion a atteint environ 6% au niveau national, 7% en milieu urbain et moins de 2% en milieu rural.

IL est communément admis que la conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle d’un individu impacte positive-ment son bien être et sa productivité. Une investigation menée en 2014 sur ce sujet a montré que, 50% des actifs occupés parve-naient à concilier entre leur vie privée et leur vie professionnelle, 30% avec difficultés, 17% avec beaucoup de difficultés et 3% n’y arrivaient pas malgré tous les efforts déployés.

La part des actifs occupés sous-employés a enregistré 10,3% en 2014. Cette proportion cache certaines disparités entre sec-teurs d’activité économiques ; elle est de 17% dans le secteur des BTP ; 10,3% au niveau de l'agriculture, forêt et pêche; 9,4% dans les services et de 8% au niveau du secteur de l'industrie y compris l’artisanat.

Caractéristiques et évolution de l'emploi

Malgré sa tendance baissière, le chômage reste encore élevé parmi les jeunes et les diplômés

L’analyse des principales caractéristiques de la population active en chômage révèle qu’en 2014, quatre chômeurs sur cinq (80,1%) sont citadins, plus de sept sur dix (71,4%) sont de sexe masculin, près de deux sur trois (62,6%) sont âgés de 15 à 29 ans, près d’un sur deux (45,4%) est primo-demandeur d’emploi, environ six sur dix (59,2%) chôment depuis une année ou plus et plus d’un sur quatre (27,6%) est diplômé de niveau supérieur. La prévalence du chômage au Maroc varie largement selon les régions, elle passe de 6,2% au niveau de la région de Chaouia-Ouardigha à 17,9% dans la région de l’Oriental.

Si pour les actifs occupés, la part des diplômés n’est que de 38%, elle atteint 72,5% pour les chômeurs (44,7% ont un diplô-me de niveau moyen et 27,8% un diplôme de niveau supérieur). Cette proportion passe de 50% en milieu rural à 78,1% en milieu urbain et de 68,9% pour les actifs masculins à 81% pour leurs homologues féminins. Dans le même contexte, le fait que la po-pulation en chômage représente la composante la plus favorisée de la population active en termes d'accès aux diplômes, a fait qu’elle soit également la composante la plus favorisée en termes d’alphabétisation. Ainsi, en 2014, si le taux d’alphabétisation des personnes âgées de 15 ans et plus s’est établi à 61,4% au niveau national, il atteint 88,9% parmi les chômeurs contre 62,9% pour les actifs occupés.

En termes d’évolution, la période allant de 2000 à 2014 s’est caractérisée par une baisse tendancielle du phénomène du chô-mage. Son volume global a connu une baisse annuelle moyenne de 14 mille chômeurs, il est passé de 1,37 à 1,17 million (soit 200 mille chômeurs en moins). Selon le milieu de résidence, le

volume du chômage en milieu urbain a été amoindri de 182 mille personnes et celui du milieu rural de 18 mille. Par sexe, ce sont les actifs masculins qui ont bénéficié le plus de cette baisse avec, chaque année, 13 mille chômeurs en moins contre 1 mille pour les femmes.

Les bénéficiaires de cette réduction sont surtout les jeunes âgés de 15 à 29 ans avec, 15 mille chômeurs en moins annuelle-ment, suivis de ceux âgés de 30 à 39 ans avec 3 mille chômeurs en moins. En revanche, les adultes âgés de 40 à 59 ans, ont vu leur volume de chômage augmenter de 4 mille annuellement. Le taux de chômage a enregistré, entre 2000 et 2014, une baisse ten-dancielle profitant à toutes les catégories d’actifs. Il est passé de 13,4% à 9,9% au niveau national, de 21,4% à 14,8% en milieu urbain et de 5% à 4,2% en milieu rural où prédomine plutôt le sous emploi dont le taux a atteint, en 2014, 11,2% contre 9,5% en zones urbaines.

Le chômage reste, cependant, encore élevé parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans pour lesquels, en 2014, le taux de chômage a atteint 20,1% au niveau national et 38,1% en milieu urbain. Il est également plus élevé parmi les diplômés ; il a atteint 15,5% parmi les diplômés de niveau moyen et 20,9% parmi ceux ayant un diplôme de niveau supérieur, pour lesquels la baisse a été de plus de 8 points depuis 2000. Selon les types de diplômes, les personnes les plus touchées sont notamment, les détenteurs de diplômes de l’enseignement supérieur délivrés par les facultés (24,1%) et ceux ayant des diplômes de formation professionnelle de niveau spécialisation (22,4%), de niveau qualification profes-sionnelle (22,1%) et les techniciens y compris les techniciens spécialisés (21,8%).

Le sous emploi, demeure répandu au niveau de certains secteurs. Au même titre que le chômage, le sous-emploi re-présente l’une des principales composantes de la sous-uti-lisation de la main d’œuvre. Il permet de renseigner sur les actifs occupés qui travaillent moins longtemps ou de façon moins productive qu’ils ne seraient en mesure et désireux de le faire.

Comme pour le chômage, le sous emploi a, lui aussi, connu une baisse tendancielle entre les années 2000 et 2014. En volume, il est passé, entre les deux années, de 1,295 à 1,100 million, soit 195 mille actifs occupés sous-employés en moins. Le taux de sous emploi, quant à lui, est passé, durant la même période, de 14,6% à 10,3%. En 2014, ce taux national cache des disparités importantes par catégorie de population. Il était de 11,2% en milieu rural contre 9,5% en milieu urbain ; de 11,9% parmi les hommes contre 6,1% parmi les femmes. Il est plus élevé chez les jeunes de 15 à 24 ans (14,6% contre 10,3% pour l’ensemble des actifs occupés âgés de 15 ans et plus).

Les personnes exerçant dans les BTP, avec un taux de sous-emploi de 17% (26,1% en 2000), sont les plus touchées par ce phénomène au niveau national ; un constat relevé aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Les personnes exerçant dans le secteur de l’"agriculture, forêt et pêche" viennent en deuxième position avec 10,3% (14,5% en 2000).

Le taux de sous-emploi reste relativement faible dans les secteurs de l’industrie et des services. En 2014, il a atteint, au niveau de ces derniers, 8% et 9,4% respectivement contre 13,3% et 13,4% en 2000.

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LA VOIX DU CENTRE

11E C O N O M I E

Maroc/UE : Les lignes de financement abondent, mais sont moins accessibles

Le FMI plaide pour l’amélioration du climat des affaires

Les lignes de financement de l’Union européenne (UE) destinées aux PME sont nombreuses et di-versifiées. Mais les PME ont toujours du mal à en

bénéficier. Les banques intermédiaires exigent des garanties disproportionnées par rapport aux capacités et à la taille des entreprises ciblées.

Destinés au financement des PME au Maroc, des centaines de millions d’euros sont mobilisées chaque année auprès des institutions financières européennes. Provenant, entre autres, de la Banque européenne pour la reconstruction et le déve-loppement (BERD), de l’Agence française de développement (AFD), de la Banque européenne de l’investissement (BEI) ou encore de la banque allemande KFW, ces ressources, aussi conséquentes soient-elles, viennent élargir et renforcer la pa-lette des financements dédiés aux PME/TPME, qui constituent plus de 90% du tissu économique et entrepreneurial national. Mais pour pouvoir bénéficier de cette gamme étendue de fonds alimentés par les banques, agences et institutions euro-péennes, le passage par le système bancaire marocain (chez les banques intermédiaires) s’avère indispensable. Rares sont les PME qui parviennent à décrocher le sésame à l’issue d’un parcours, s’accorde-t-on à le dire, semé d’embûches. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui explique le niveau faible du taux d’utilisation des lignes de finance ment européennes.

Partage des risques«Les fonds européens sont certes disponibles, mais les

PME ont du mal à en bénéficier car les banques exigent des cautions sans aucune commune mesure avec leur taille et leurs capacités», estime Yasmine Bennis, Vice-présidente de la Commission grandes entreprises-PME à la CGEM, qui s’exprimait lors d’un débat sur l’accès des PME au finance-ment européen, organisé récemment en marge de la deuxième édition du «Forum de la PME et de ses partenaires». Quand bien même l’argent coule à flot, encore faut-il s’assurer qu’il arrive à bon port. Les mécanismes d’octroi de ces finance-ments d’origine européenne sont conçus dans le sens d’une consécration du principe de partage des risques entre, d’une part, l’institution européenne concernée et, d’autre part, la banque commerciale intermédiaire. «Nous acceptons les pre-mières pertes, mais jamais 100% des pertes. Il reste toujours une part de risque

à la charge de la banque intermédiaire», affirme Eric Bau-

lard, directeur du bureau de l’AFD à Rabat. «La banque com-merciale va continuer à chercher des garanties additionnelles, mais notre appui reste décisif pour boucler le schéma de la garantie», ajoute-t-il.

De son côté, le directeur de la BERD au Maroc, Laurent Charbier, confirme le constat ambiant de résilience qui se fait au détriment de la petite entre prise, face à des prati-ques bancaires généralement conservatrices. «Les banques classiques financent un nom et un patrimoine au détriment des projets. Elles ne financent pas un cash flow», laisse remarquer Laurent Baulard, plaidant au passage

pour un changement des mentalités en amont, lequel passe, dit-il, par une modification du dispositif réglemen-taire encadrant les hypothèques et les enchères, en s’inspi-rant des pratiques adoptées par les pays de l’Union euro-péenne.

TransparenceUne chose est sûre, les prêts émanant des institutions de

l’UE sont adossés à des conditions, notamment tari faires (taux, etc), largement avantageuses en comparai son avec les prêts classiques des banques commerciales. L’AFD, à titre d’exemple, tient à mobiliser des ressources destinées à finan-cer des pro jets de longue durée, chose rarissime en ces temps marqués par le repli du crédit bancaire.

Notons aussi que la plupart des agences et banques euro-péennes bénéficient d’une notation élevée (AAA) et n’ont pas vocation à générer des profits.

Mais chaque ligne de financement provenant d’une insti-tution européenne se trouve encadrée par des objectifs précis et des critères d’éligibilité minutieusement choisis. «Nous mettons deux ans à débattre et à discuter en interne avant de concevoir un produit de financement. Nous n’acceptons pas les filiales des grands groupes et nous gardons un droit de regard sur la rétrocession des prêts»,

souligne le représentant de la Banque européenne d’inves-tissement (BEI) à Rabat, en réponse au reproche condamnant l’octroi de ces financements aux entreprises «non méritantes» qui pourraient se financer aisément auprès des banques clas-siques. Du côté de l’AFD, explique le directeur de son bureau à Rabat, «dans un premier temps, il est question d’analyser les secteurs et les besoins non couverts. Puis, nous définis sons les critères d’éligibilité et nous tenons, au moment convenu, à communiquer sur l’identité des entreprises bénéficiaires».

La communication, notamment autour de l’identité des en-treprises bénéficiaires, est un élément-clé de tout pro gramme de financement. Elle lui apporte de la crédibilité et de la trans-parence. C’est le seul moyen qui permet de vérifier si l’argent de l’UE est tombé entre les mains des PME qui en ont vrai ment besoin, et non pas chez certaines filiales de grands grou-pes industriels !

Le Fonds monétaire international salue les ré-formes structurelles entreprises par le pays qui devrait continuer à accroitre la résilience

de l’économie aux chocs et de renforcer les marges de manœuvre budgétaires. Il plaide, par ailleurs, pour l’amélioration du climat des affaires, la promotion des secteurs non agricoles et la poursuite des réformes, dont celle des systèmes de retraite.

Tableau en demi-teinte. Le Fonds monétaire interna-tional (FMI) salue le Maroc pour ses efforts de gestion macro-économique et de réformes structurelles. Néan-moins, il estime qu’il reste beaucoup à faire au niveau de l’amélioration du climat des affaires et de la promo-tion de la croissance. Mais pas seulement. Il s’agit éga-lement de veiller à ce que les bienfaits de la croissance soient mieux partagés à travers la réduction des dis-parités sociales et régionales, l’accroissement du taux d’activité des femmes, l’amélioration de la qualité de l’éducation et de la couverture médicale, selon Nicolas Blancher qui a conduit du 21 octobre au 4 novembre la mission des services du FMI au Maroc.

Des efforts devront aussi être entrepris pour donner un coup de fouet aux secteurs non agricoles. En effet,

«la reprise de l’activité non agricole reste modérée». Ce qui a un impact considérable sur le taux de croissance qui devrait ralentir, selon les prévisions du FMI, en pas-sant de 4,7% en 2015 à 3% en 2016 du fait du retour de l’activité agricole à un niveau normal. Ce taux devrait s’accélérer progressivement à moyen terme pour s’ap-procher de 5%.

Peu de secteurs sont dynamiques comme l’automo-bile, précise Blancher. Des efforts doivent, ainsi, être déployés pour soutenir notamment les TPE et PME. Un gisement de croissance qui

devrait être mieux exploité pour tirer le reste du tissu économique. Le FMI juge également prioritaire «de ren-dre le système fiscal plus efficient et plus équitable».

Par ailleurs, en ce qui concerne le renouvellement de la ligne de précaution et de liquidité qui arrivera à échéance en juin 2016, les discussions n’ont pas encore commencé avec les autorités marocaines. «Il est encore tôt pour s’exprimer sur le renouvellement de cette ligne. Il reste encore six mois aux autorités marocaines pour réfléchir à une proposition à faire au FMI», précise le chef de la Mission du Fonds. Rappelons que le ministre de l’Économie et des finances, Mohammed Boussaid, a

récemment souligné que le Maroc n’allait pas renouve-ler cette ligne.

S’agissant du taux d’endettement, qui est pointé du doigt par les observateurs et les parlementaires, Nicolas Blancher estime qu’il reste soutenable et en mesure de résister à divers chocs. Mais «la réduction de cette dette à moyen terme est souhaitable pour permettre au pays de dégager des marges de manœuvre budgétaires». Les réformes engagées «contribueraient à orienter la dette publique à la baisse», selon le FMI. L'institution de Bretton Woods salue en particulier les avancées «consi-dérables» dans la réforme du régime des subventions tout en appelant à réformer d'urgence le régime des re-traites afin d’assurer sa viabilité.

Sur le volet financier, bien que les risques pesant sur la stabilité financière soient limités, le FMI attire l'atten-tion sur l’augmentation des créances en souffrance et la concentration des engagements et suggère une «étroite surveillance». Il affiche, en revanche, sa satisfaction quant aux efforts soutenus pour renforcer le cadre de politique financière en mettant en œuvre la Loi bancaire 2014 et les règles de Bâle III, ainsi que pour renforcer la surveillance des risques systémiques.

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LA VOIX DU CENTRE

12 E V E N E M E N TBonne gouvernance et contentieux

-La Cour des Comptes épingle l’Etat-30.000 affaires par an et 4,5 milliards de Dirhams à payer

À travers la consultation des statistiques relatives au contentieux judiciaire de l'État, il ressort que la moyenne annuelle des affaires enregistrées devant les tribunaux entre 2008 et 2012 est de l’ordre de 30.000. Toutefois, la Cour des comptes note que les statistiques relatives à la Direction du domaine de l'État et de la Trésorerie générale du Royaume ne sont pas exhaustives. La juridiction financière du Royaume a relevé la difficulté de ces deux entités à arrêter le nombre de leurs procès.

Faut-il parler d’un brulot concernant le dernier rap-port de la Cour des Compte en cette fin d’année sur le contentieux de l’Etat dans les différentes affaires

enregistrées devant les tribunaux entre 2008 et 2012 ? Tou-jours est-il que le rapport de la CC met à nu la politique de l’Etat en matière de gestion de ses contentieux car l’étude souligne expressement que les comptables publics et la Tré-sorerie générale se dérobent à l’exécution des jugements.

En effet, les procès intentés à l’Etat, totalisant quelque 30 000 affaires en moyenne, chaque année, entre 2006 et 2013, lui on coûté près de 4,5 milliards de dirhams pour le contentieux relatif aux réquisitions illégales (voie de fait). Ces chiffres concernent les dossiers du contentieux de l’Agence Judiciai-res du Royaume, l’Administration des douanes, la Direction générale des impôts, le Direction des domaines de l’Etat et la Trésorerie générale du Royaume et sont loin d’être exhaustifs vu leur indisponibilité dans certaines de ces administrations. Le rapport de la Cour des comptes qui examine ce conten-tieux de l’Etat au titre de cette période relève la difficulté de la Direction du domaine de l'État et de la Trésorerie Générale du Royaume à arrêter le nombre de leurs procès respectifs. Eu égard à la multiplicité des administrations en charge de la défense judiciaire de l’Etat, il ne prend en compte que celui concernant ces quatre entités.

Le nombre de dossiers impliquant l’Agence Judiciaire du Royaume était de 10 993 en 2008. Il est de 12 818 en 2013. 10 418 procès ont été intentés à l’administration des douanes en 2012, contre 15 456 en 2010.

Le contentieux de l’Etat se caractérise par sa diversité et c’est l’Agence judiciaire qui se charge de la défense dans la majorité des types de contentieux de l'État, à l'exception de

celui dont la gestion est confiée à la Direction des domaines de l'État, la Direction générale des impôts, l'Administration générale des douanes et des impôts indirects ou la Trésorerie Générale du Royaume et ce, lorsque le contentieux concerne

leurs domaines de compétence respectifs. Il a été constaté que près de la moitié des affaires en

contentieux déposées à l’encontre de l'Etat concernent la responsabilité de l'État et le recours en annulation.

La Cour a constaté, à travers la consultation des dos-siers de contentieux relatifs aux propriétés privées de l'Etat (Domaine privé), des litiges judiciaires entre administra-tions ou établissements publics et qui consistent, dans la majorité des cas, en l'occupation illégale du domaine privé de l'Etat par certaines administrations et établissements publics.

Pour remédier à cette situation, il y a eu publication d’une circulaire du Premier ministre n¡4/2002 en date du 27 Mars 2002 exhortant les ministères, les établissements publics et les collectivités territoriales d’abandonner ce type de pratiques et d’œuvrer pour la résolution des dif-férends entre ces organismes publics par le biais de négo-ciations et de compromis, afin de parvenir ˆ des solutions consensuelles et éviter, ainsi, le recours aux tribunaux. En cas de dissension, l’action est portée devant le Premier mi-nistre, pour arbitrage, afin de faire converger les positions des parties concernées et trancher, le cas échéant, de façon définitive les affaires contentieuses.

Cependant, et en dépit de la publication de cette circulaire, ces affaires en contentieux demeurent encore récurrentes en-tre les parties susmentionnées. L’application de cette circulai-re s’est heurtée à des difficultés d’ordre pratique, notamment l'absence de mécanismes d’arbitrage par le chef de gouverne-ment. La Cour des comptes a enregistré quelques d’initiatives

En raison de l’absence de la programmation et de la dé-termination précise des besoins de l'Etat en foncier, l’admi-nistration procède à la réquisition de propriétés d’autrui pour l’implantation de ses projets. Or, cette mainmise se fait par voie de fait en dehors de la procédure d’acquisition à l’amia-ble ou de la procédure d’expropriation prévues par la loi. Cette pratique engendre de nombreux cas de contentieux et de jugements à l’encontre de l’Etat portant sur des montants considérables qui pénalisent sa trésorerie. Les montants ob-jets des jugements rendus dans le cadre des affaires de voie de fait sont très importants ; la moyenne annuelle dépasse les 550 millions de dirhams.

Les départements ministériels les plus concernés par les affaires de voie de fait sont les ministères en charge de l'édu-cation, de l’équipement et de l’intérieur.

Et quand l'administration ne respecte pas la procédure d'expropriation telle qu’elle est prévue par la loi n° 81-07, l’Etat est contraint d’indemniser doublement pour le même foncier :

- La première indemnité concerne le dédommagement du propriétaire du foncier conséquent à l’interdiction d’exploi-ter sa propriété ;

- La seconde indemnité concerne la valeur de la proprié-té réquisitionnée, évaluée dans le cadre des règles de droit commun en matière d'indemnisation, et ce sans bénéficier des normes et privilèges conférés par la loi à l’administration dans le cadre de l’article 20 de la loi sur l'expropriation.

Ainsi, dans chaque dossier de voie de fait, deux types de pertes sont supportées par l'État :

- La première perte concerne la différence entre le montant retenu pour indemnisation de la réquisition, encadré par les règles de droit commun relatives à l’indemnisation, et celui qui pouvait être appliqué en prenant en compte les privilèges conférés par l’article 20 de la loi sur l'expropriation ;

- La deuxième perte est liée à l’indemnisation pour pri-vation de l'exploitation entre la date de mainmise sur la pro-priété et la date du jugement.

Procès en matière réquisition illégale de la propriété privée

Par Moumen BOUKJOUD

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LA VOIX DU CENTRE

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Bonne gouvernance et contentieux-La Cour des Comptes épingle l’Etat

-30.000 affaires par an et 4,5 milliards de Dirhams à payerde règlement à l’amiable, qui malgré leur efficacité, restent, somme toute, limitées.

L’examen de la gestion du contentieux de l'Etat, au niveau des cinq directions concernées par cette mission, a permis de relever que ces dernières ne disposent pas de données et de statistiques exactes sur la suite réservée au contentieux judi-ciaire qui les concernent.

Il a été constaté que les statistiques fournies par l'Agence concernant le contentieux judiciaire qu’elle gère, manquent de précision, d'exhaustivité et de mise à jour en ce qui concer-ne les suites réservées à ces cas de litiges.

De 2009 à 2013, les montants demandés à l’Etat est de près de (X milliards de dirhams contre un montant jugé (à l’encontre de l’Etat) de 1,38 milliards de dirhams.

Il ressort que le taux des jugements en faveur de l'Agence, par rapport au nombre total de jugement, dépasse les deux tiers.

Les montants jugés à l’encontre de l’Etat, au cours de cette période, ont dépassé 1,3 milliards de dirhams. La différence entre les montants jugés en faveur de l’Etat et ceux jugés à son encontre est plus de trois milliards six cents millions de dirhams.

En l'absence d'un mécanisme permettant de suivre les procès impliquant des personnes de droit public, et donc de connaître le nombre des affaires et le volume des montants jugés et leur répercussion sur le trésor public, les attributions confiées à l'Agence judiciaire du Royaume demeurent insuf-fisantes pour cerner l’étendue et le sort du contentieux judi-ciaire de l’Etat.

Concernant les quatre autres directions, et étant donné qu’elles ont déconcentré les opérations liées à la gestion du contentieux, elles ne disposent pas, au niveau central, de don-nées leur permettant de suivre et de contrôler la gestion des dossiers en contentieux. De plus, suite à la visite de certaines représentations régionales de ces directions, il a été constaté une insuffisance liée à la mise à jour des données concer-nant le sort réservé aux dossiers du contentieux gérés à leur niveau.

Concernant la direction des domaines de l'Etat et la direc-tion générale des impôts, elles ont fourni des statistiques rela-tives à leur contentieux judiciaire. Toutefois, ces statistiques sont entachées de plusieurs insuffisances imputables, selon les responsables de l’administration centrale, à la non-actuali-sation, par les directions régionales, de leurs données confor-mément à l’avancement des procédures judiciaires relatives aux dossiers en contentieux. Ainsi, et en l'absence de ces don-nées, il n’est pas possible de connaître le sort de ces cas de contentieux judiciaire.

En ce qui concerne la Trésorerie Générale du Royaume (TGR), elle a présenté des données sur le sort des contentieux judiciaires gérés au niveau de ses représentations régionales. Toutefois, ces données ne comprennent pas celles relatives au sort des dossiers gérés au niveau des trésoreries régionales de Rabat et de Casablanca.

S’agissant de l'administration des douanes et impôts in-directs, l'administration centrale ne dispose pas de statisti-ques concernant le nombre de dossiers contentieux enregis-trés dans les tribunaux. Elle n’a, non plus, communiqué à la Cour aucune donnée à propos du déroulement de ces affaires. Néanmoins, et en raison de la force probante accordée par le législateur aux procès-verbaux établis par les inspecteurs des douanes, la majeure partie des jugements relatifs aux infractions douanières sont rendus en faveur de cette ad-ministration.

Il y a lieu de rappeler qu’une bonne gestion du conten-tieux judiciaire de l'Etat requiert la disponibilité d’une base de données à même de permettre la maîtrise du dé-roulement des dossiers contentieux, ainsi que le sort qui leur a été réservé.

Non-exécution des jugements prononcés à l’encontre de l'État

Elargir les compétences de l’Agence judiciaire du Royaume

L ’examen de l’exécution des jugements et déci-sions rendus à l’encontre des administrations publiques a permis de constater que, dans les

cas où l’administration refuse d’exécuter les jugements pour une raison quelconque, les parties demanderesses recourent aux mesures d’exécution coercitives, conformé-ment aux dispositions du code de la procédure civile, et ce, par le biais de la saisie sur les comptes de l’administration auprès des comptables publics.

Cependant, et du fait que lesdits comptables ne dispo-sent que de crédits budgétaires insérés dans les budgets des administrations concernées et non de fonds sous forme de

comptes courants, de liquidité ou d’actifs, ils ont toujours établi des déclarations négatives précisant qu’ils ne dispo-sent pas de fonds pouvant faire l’objet de saisie.

Cette déclaration négative étant considérée comme un refus d’exécution de la part de la trésorerie générale ou des comptables publics, les demandeurs d’exécution requiè-rent de faire application des mesures d’exécution forcée à l’encontre de la trésorerie générale. Cette situation a, ré-cemment, conduit les demandeurs à recourir à de nouveaux types de mesures coercitives telles que la demande de sai-sie sur les fonds de la trésorerie générale déposés à Bank al Maghrib (BAM).

La Cour des comptes a pris note de la réponse favora-

ble aux demandes de saisie adressées à BAM. En effet, BAM a procédé à la saisie exécutoire sur le compte courant de la trésorerie générale et sur celui de l’Agence bancaire centrale relevant de la trésorerie générale, sachant que le compte courant de cette agence comprend des comptes ap-partenant à des personnes physiques et morales ouverts au niveau des agences bancaires de la trésorerie générale.

A signaler que plus de 100 dossiers d’avis à tiers déten-teurs (ATD) ont été ouverts à l’encontre de la trésorerie gé-nérale dont le montant total a atteint 331.380.835,11 DH ; ce montant inclut également les intérêts dus au retard dans l’exécution des jugements rendus.

A partir des constatations relevées lors de l'évaluation de l'expérience de l'Agence judiciaire du Royaume, et afin que celle-ci puisse assurer le rôle qui lui revient, à l’ins-tar de ses homologues dans certains pays avancés dans ce domaine, il est nécessaire de revoir le cadre juridique de l’organisation des fonctions et structures de l'Agence en conformité avec la diversité qui caractérise le contentieux judiciaire et les risques qui peuvent être générés en consé-quence.

L’évolution du rôle de l’Etat, de ses domaines d’in-tervention et de la diversité des moyens juridiques utili-sés, rend nécessaire l’élargissement des compétences de

l’Agence judiciaire du Royaume pour couvrir, en plus de la gestion du contentieux en cours, d’autres missions de pré-vention et de conseil à même d’éviter le déclenchement du contentieux (notamment lorsque la position juridique de l’Etat est faible). De ce fait, l’élargissement souhaité des compétences de l’Agence impose de redéfinir son statut institutionnel et de revoir son positionnement en vue de lui garantir l’indépendance nécessaire dans l’exercice de ses attributions, et ce, en coordination étroite avec le ministère des finances et le secrétariat général du gouvernement.

Il est à noter, comme précédemment avancé dans ce rapport, que les modèles retenus dans les différentes ex-

périences étrangères, rattachent généralement l’organisme chargé de la gestion du contentieux de l’Etat au pouvoir exécutif. Toutefois, ces modèles diffèrent quant à l’organe gouvernemental de rattachement. Il peut être le chef du gouvernement (expérience italienne), ou le ministère de la justice (organisation espagnole ou égyptienne) ou en-core le ministère des finances (organisation française). Le Royaume -uni se distingue, quant à lui, par l’adoption d’un réseau national des services juridiques, formé des conseillers juridiques affectés aux différents ministères, sans que ce réseau, dans son ensemble, soit rattaché à un département quelconque.

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LA VOIX DU CENTRE

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Coopération maroco-ivoirienne L'année 2015, renforcement d'un partenariat exemplaire

L'année 2015 qui s'achève dans quelque jours se veut une phase remarquable de cet en-gagement permanent et sans faille, en fa-

veur de la consolidation et de la pérennisation d'un partenariat déjà « exemplaire », unissant le Maroc et la Côte d'Ivoire, un pays frère et ami si cher à tous les Marocains. Partageant les mêmes visions, dans le cadre d'une approche pragmatique et concertée de la coopération sud-sud réussie, mais aussi confrontés à des défis identiques en matière de développement so-cioéconomique, Rabat et Abidjan sont plus que jamais déterminés à tous mettre en œuvre pour pérenniser ces liens séculaires et les hisser à un niveau supérieur.

La clairvoyance et la sagesse de SM le Roi Mo-hammed VI et du président ivoirien, Alassane Ouat-tara font que le Maroc et la Côte d'Ivoire avancent à pas sûrs vers l'émergence économique tant escomptée, tout en veillant à la traduction dans les faits, d'une approche novatrice et intégrée du co-développement, laquelle place l'individu au cœur des préoccupations, tout en faisant de lui un acteur majeur et indispensa-ble de développement. Pour persévérer sur cet élan, l'année 2015 a eu la particularité de marquer la conso-lidation des acquis démocratiques en Côte d'Ivoire, notamment avec le déroulement dans le calme et la sérénité de l'élection présidentielle du 25 octobre der-nier, sanctionnée par la reconduite aux commandes suprêmes du pays, du président Alassane Dramane Ouattara (ADO).

La réélection d'ADO, fort d'un bilan économique très satisfaisant, a été vivement applaudie et saluée par le Royaume en ce sens qu'elle constitue la ga-rantie de la continuité du grand travail abattu dans le cadre du partenariat Maroc-Côte d'Ivoire et une opportunité inédite pour insuffler une nouvelle dyna-mique à ces relations singulières et séculaires unis-sant les deux peuples frères et amis mais aussi, SM le Roi Mohammed VI et le président ivoirien. Dans la logique de cette mobilisation sans faille des deux pays pour une coopération fructueuse, l'année 2015 a été marquée par une visite historique en début juin dernier, de SM le Roi Mohammed VI en terre ivoi-rienne, occasion pour le Souverain, accompagné d'une forte délégation ministérielle et d'hommes d'affaires et opérateurs économiques, de réitérer encore une fois l'engagement du Maroc, dans le cadre de sa solidarité africaine, à s'associer aux efforts de reconstruction de la Côte d'Ivoire, pays résolument déterminé à être au rendez-vous avec l'émergence à partir de 2020.

Ce dernier déplacement royal, à l'instar des visites précédentes que le Souverain avait effectué dans ce pays phare de l'Afrique de l'Ouest en 2013 et 2014, porte en lui-même, beaucoup d'espoir pour les Ivoi-riens qui apprécient à leur juste valeur les gestes de SM le Roi, tels que manifestés à leur égard. Le sé-jour du Souverain dans la métropole économique ivoi-rienne, a été fort concluant, puisque pas moins d'une vingtaine d'accords de coopération et de partenariat touchant à divers domaines, ont été conclus entre le Maroc et la Côte d'Ivoire, permettant ainsi à ce parte-nariat modèle de se raffermir davantage, de s'inscrire dans la durabilité et donc, de donner grand espoir aux populations ivoiriennes qui, à chaque fois, sentiments sincères l'obligent, se mobilisent pour réserver un ac-cueil des plus chaleureux à SM le Roi Mohammed VI tout en manifestant beaucoup d'estime et de respect à l'adresse du Souverain.

Outre le lancement de plusieurs projets de déve-loppement socio-économiques et la remise de don de médicaments au profit de personnes nécessiteuses et souffrantes, le Souverain et le président ivoirien, Alassane Ouattara, ont donné le coup d'envoi des tra-vaux de réalisation d'un mégaprojet à forte dimension à la fois socio-économique, écologique, urbanistique et paysagère à savoir : l'aménagement et la revalorisa-

tion de la Baie de Cocody sur la lagune Ebrié au cœur de la métropole économique ivoirienne. Ce projet co-lossal fait appel à l'expérience et à l'expertise pure-ment africaine, particulièrement maroco- ivoirienne, traduisant ainsi une nouvelle démarche de co-déve-loppement, celle favorisant une coopération sud- sud mutuellement avantageuse.

Dans cette logique, force est d'affirmer que dans le sillage de cette dynamique régionale tant recherchée, ce chantier intégré et novateur inaugure une nouvelle étape, celle de la mise en place de projets complets incarnant moult dimensions, eu égard à sa consistance qui porte, entre autres, sur la mise en place d'un bar-rage, d'ouvrages hydrauliques et maritimes, d'infras-tructures routières, d'ouvrages de franchissement, et la réalisation d'une marina et d'un parc urbain.

Consolidation et solidarité Ce projet d'aménagement de la Baie de Cocody se

présente désormais, de l'avis de tous, comme un sym-bole d'une Afrique dynamique, rayonnante et ouverte sur l'avenir, selon les dires mêmes de M. Said Za-rou, président du directoire de 'Marchica Med'', déve-loppeur du projet. C'est dire que si les relations entre les deux pays connaissent en permanence un rythme soutenu d'intensification. Rabat et Abidjan ne lésinent guère sur les moyens, partant d'une seule et unique conviction que le Royaume dispose de l'expertise et du savoir- faire nécessaires pour jouer ce rôle de par-tenaire de poids combien 'crédible'', 'expérimenté'' et 'privilégié'', de la Côte d'Ivoire, désormais un vérita-ble chantier à ciel ouvert.

Ce choix du Royaume et la grande confiance placée en lui n'est pas un simple fruit du hasard mais émane des longues années de partenariat édifiant, dont les bases étaient jetées par Feu Félix Houphouët-Boigny, père fondateur de la Côte d'Ivoire et Feu SM Hassan II, deux grands leaders africains partageant la même vision d'un Continent désormais indépendant et enga-gé sur la voie de l'émergence. C'est dans cette logique que le Maroc a été choisi invité d'honneur de la 3è édition du Salon International de l'Agriculture et des Ressources Animales d'Abidjan, 'SARA-2015'' tenue du 3 au 12 avril dernier à Abidjan, sous le thème 'pro-motion de l'investissement agricole durable''.

Un honneur pour le Maroc, traduit par le déplace-ment à Abidjan, d'une forte délégation conduite par

le chef du gouvernement, Abdelillah Benkirane et composée entre autres, du ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch ainsi que par d'autres personnalités. La profondeur des relations bilatérales s'est traduite également par le choix du Royaume en tant qu'invité d'honneur de la 5è édition du Salon International du Tourisme d'Abidjan (SITA-2015). Un choix traduit par la présence d'une forte délégation de l'Office National Marocain du Tourisme (ONMT) et d'opérateurs touristiques et hôteliers ma-rocains parmi les plus prestigieux.

L'année qui tire à sa fin a été riche, en outre, en ter-mes d'organisation de missions au profit d'opérateurs économiques des deux pays, en l'occurrence le forum économique maroco-ivoirien tenu en janvier dernier à Marrakech sous le thème 'Maroc-Côte d'Ivoire : une dynamique de co-émergence en marche'', et ce à l'oc-casion du déplacement du président Ouattara dans le Royaume, à l'invitation de SM le Roi. Autre participa-tion distinguée du Maroc en Côte d'Ivoire fut à l'occa-sion du 1er forum sur la Diaspora ivoirienne organisé les 7 et 8 mai dernier à Abidjan, où le Royaume fut représenté par une forte délégation composée de M. Anis Birou, ministre chargé des Marocains de l'Etran-ger et des Affaires de la Migration, et Abdellah Bous-souf, secrétaire général du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME).

L'inauguration, le 10 avril dernier, par le président Ouattara, de la voie- express reliant les communes abidjanaises d'Abobo à Anyama, baptisée 'Voie ex-press Roi Mohammed VI'', a constitué également un événement phare traduisant la solidité et l'exemplarité des relations maroco-ivoirienne. Dans son discours à cette occasion, le président ivoirien avait rendu un vi-brant hommage aux relations séculaires d'amitié et de fraternité unissant le Maroc et la Côte d'Ivoire, faisant part de l'attachement de son pays à SM le Roi Moham-med VI comme l'illustre l'attribution de Son nom à cette voie- express.

Partant de ce constat, force est de conclure que le Maroc et la Côte d'Ivoire, fiers de leur appartenance au continent africain et de la convergence de leurs vi-sions sur plusieurs sujets d'intérêt commun, avancent à pas de géants dans la concrétisation d'un modèle de coopération sud- sud mutuellement avantageux, ins-crit dans la continuité et rompant avec les méthodes et approches classiques du co-développement pour ser-vir de modèle à suivre à l'échelon africain .

I N T E R N A T I O N A L

M.K.

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LA VOIX DU CENTRE

15s O C I E T E

Conférence de l’ENCG de Kénitra sur les finances islamiques

Un modèle alternatif de développement solidaire

Le directeur de l’ENCG-Kénitra, Sadok Khazrouni, a déclaré à cette occasion que cette rencontre scientifique constitue l’occasion idoine pour les étudiants et les cher-cheurs de l’école de se pencher sur des questions relatives à la finance islamique. Il a en outre estimé que le choix de la thématique est d’actualité, puisqu’elle permettra aux par-ticipants à ce colloque d’échanger les idées et de partager les expériences sur les valeurs et les pratiques de la finance islamique, partie intégrante d’un système plus large, celui de l’économie islamique. Selon le directeur de l’ENCG, la finance islamique est une doctrine qui, à l’instar des autres, dispose de son propre système de valeurs ».

L’intervention du professeur universitaire et grand ex-pert de l’économie islamique, Omar Kettani, était catégo-rique et ne souffrait d’aucune ambiguïté. D’un ton affirma-tif, il estime que le monde arabo-musulman est le berceau des sciences économiques. Bien avant Ricardo et Adam Smith, précise-t-il, les penseurs musulmans tels que Ibn Khaldoun, Al Makrizi ou Al Bairouni ont mis les premiers jalons d’une économie basée sur une redistribution équita-ble des richesses conformément aux principes de la « Za-kat » et « Al Infaq ». Le conférencier n’a pas manqué de rappeler que le système économique islamique a introduit la logique de solidarité « Attakafoul » dans tout acte éco-nomique. Le Pr. Omar Kettani a révélé, à cet effet, que la société civile peut jouer un rôle prépondérant, à cet égard, en s’investissant dans un domaine qui adopte les princi-pes de l’économie solidaire telle que nous la découvrant aujourd’hui.

Rappelons qu’à travers ce colloque, les chercheurs et étudiants ont voulu s’interroger sur la capacité de la finance islamique à servir de modèle alternatif de déve-loppement de la finance mondiale. Cette réflexion prend une importance particulière pour le Maroc, actuellement engagé dans un chantier de réforme réglementaire en vue

d’ouvrir le paysage financier national sur cette forme de finance alternative. Pour ce faire, les organisateurs de ce colloque ont jugé opportun de commencer par une analyse des frontières de démarcation entre la finance islamique et la finance conventionnelle, à la recherche des sources de divergences, mais aussi des enjeux de l’intégration de la finance islamique dans la sphère mondiale. Ils se sont pen-chés dans un deuxième lieu sur l’évaluation des qualités attendues des institutions islamiques en termes de bonne gouvernance, mais aussi de gestion des risques.

Cette rencontre a également permis aux participants d’analyser les propriétés techniques, mais aussi juridiques

et fiscales des produits islamiques en vue de s’approcher de l’esprit des prescriptions islamiques au-delà des questions de forme. L’analyse de la communication et du marketing des institutions islamiques présente un autre éclairage de cette question. Enfin, il a été procédé à l’évaluation des ap-ports de la finance islamique dans un cadre plus global de développement économique et notamment la propension de la micro-finance islamique à favoriser l’investissement, l’inclusion sociale et le développement durable.

Il est à souligner que le succès de la finance islamique est d’autant plus controversé et médiatisé qu’il coïncide avec un malaise profond qui frappe le système financier

international et son modèle sous-jacent de capitalisme de marché, en proie ces dernières années aussi bien à des scandales éthiques qu’à des turbulences et crises ré-pétitives. Dans ce registre, la finance islamique est mise en avant, par plusieurs experts, comme modèle alter-natif porteur de qualités de prudence et d’éthique mais aussi d’une approche participative de financement des affaires qui sert un développement économique mon-dial global et soutenu.

D’après les spécialistes de la finance islamique, les banques islamiques ne peuvent pas porter sur leurs bi-lans les obligations adossées à des actifs titrisés, consi-dérés comme produits toxiques lors de la récente crise. Selon eux, ces derniers sont des instruments de taux prohibés et spéculatifs et contraires à la règle fonda-mentale d’adossement à un actif tangible.

Depuis son apparition, la Finance islamique connaît un développement rapide et important qui tend à s’ac-centuer ces quatre dernières décennies. C’est ainsi que le nombre d’institutions financières islamiques (IFI) dans le monde est passé d’une seule en 1965 à plus de 300 aujourd’hui dans plus de 75 pays. Les actifs financiers islamiques passent également d’une valeur de 5 milliards de dollars à la fin des années 80 à approximativement 1 900 milliards de dollars en 2013.

Le Laboratoire de Recherche en Sciences de Gestion des Organisations-ENCG Kénitra de l’université Ibn Tofaïl a récemment organisé, en collaboration avec l’Executive Master Principes et Pratiques de la Finance Islamique de l’université Paris-Dauphine, la première édition du colloque international en finance sous le thème « Finance islamique : modèle alternatif du développement de la finance mondiale ? ».

Par Driss LYAKOUBI

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LA VOIX DU CENTRE

16 C U L T U R E

Forum des médias sur le continent africain L’appel de Marrakech, le holà aux stéréotypes

Le forum des médias sur le continent africain, organisé du 17 au 19 décembre dernier à Marrakech, a tenu toutes ses pro-messes. D’abord sur le plan organisationnel mais aussi et sur-tout les recommandations qui ont sanctionné les travaux de cette conférence internationale. D’autant plus que qu’elle a connu la participation de quelque 400 invités dont des experts de média et de la communication, de journalistes ainsi que de ministres de la communication de pays membres de l’OCI, de pays africains et les représentants du corps diplomatique africain, islamique et d’ONG accrédités au Maroc.

Organisé par le ministère de la Communication en partenariat avec l’Organisation de la coopération islamique, sous le Haut pa-tronage de SM le Roi Mohammed VI, le forum s’est fixé d’am-blée d’objectif ambitieux qui est celui de changer l’image de l’Afrique dans les médias. Mission noble mais titanesque quand on sait que le continent noir est qualifié de tous les maux depuis des décennies non seulement en raison de la mauvaise gouver-nance mais aussi des catastrophes naturelles, des pandémies, de la pauvreté, du sous développement. Et la liste est longue.

Pour réussir ce pari, l’appel de Marrakech scrute plusieurs pistes. A cet égard, la déclaration finale invite les Etats et les professionnels des médias à œuvrer pour une amélioration de l’image du continent africain mais aussi à la coopération pour la liberté de la presse. Dans ce cadre, la conférence affirme plusieurs principes dont le droit des peuples africains à l’in-formation. Naturellement, ce implique la garantie du droit des journalistes africains à accéder aux sources d’information et à la réglementation de son accès. Autre principe énoncé par cette déclaration, c’est l’affirmation que l’Afrique fait partie du monde libre sans complexe d’infériorité ou de dépendance de son passé colonial. Partant de tous ces principes, les si-gnataires de la déclaration finale ont rappelé que « l’avenir du continent africain de façon générale, sa sécurité, son essor et son progrès dépendent de l’émergence d’institutions mé-diatiques fortes, libres et indépendantes ». Ils appellent les Etats du continent à élargir leur coopération dans le domaine des médias. Les participants à la conférence ont également invité les représentants des médias africains à s’engager dans la lutte contre les stéréotypes négatifs sur l’Afrique véhiculés par les médias du monde entier. Ils plaident également pour la création d’un monde multipolaire dans lequel la voix de

l’Afrique sera entendue.C’est à juste tire que Mustapha Khalfi, Ministre de la Com-

munication et Porte Parole du Gouvernement, a souligné dans son allocution, à l’entame des travaux du forum, que cette conférence « nous incite à retrouver la confiance en nous et à lutter contre les stéréotypes négatifs sur le continent afri-cain dans les médias. » Pour lui, « le continent africain est souvent présenté comme une terre de désespoir et de sous-développement, alors qu’il incarne, dans la réalité, un modèle de progrès et d’aspiration à un avenir meilleur, et ce malgré que l’Afrique souffre des séquelles politiques, économiques, sociales et culturelles de la période colonialiste révolue. C’est la confiance dans l’avenir qui doit nous inciter à le bâtir nous-mêmes. » A ce titre, dit-il, il suffit juste de noter que l’Afri-que a pu, en dix ans, réduire le retard constaté au niveau des nouvelles technologies de l’information et de l’internet par rapport à l’Europe, en réduisant l’écart de 20 fois à 4. « L’Afrique se veut désormais un marché prometteur et un espace de développement propice à l’investissement dans les technologies de l’information », a-t-il insisté.

Cependant, fait-il remarque, « ce constat positif se heurte à la faible présence de l’Afrique dans les différents moteurs de recherches ». D’ailleurs, selon les statistiques récentes de l’UNESCO, la présence de l’Afrique dans «Google» ne dépasse pas 3 %, ce qui se répercute néga-tivement sur l’image de l’Afrique dans le monde. Ce qui fait dire au ministre que « l’Afrique constitue certes un modèle en matière de progrès accéléré d’internet, mais il reste faiblement présente au niveau des médias, notamment ceux confectionnés par autrui et qui véhicule une image

négative, aux fins de justifier et légitimer la persistance des politiques de dépendance, qui certes ne servent pas les intérêts du continent africain et ne contribuent pas à son développement ».

Le forum a été aussi l’occasion de l’annonce du lance-ment prochain du « Centre africain de formation » dont le siège sera à Oujda. Ce centre constituera un cadre de formation et de formation continue et de renforcement de la contribution de l’université marocaine à la formation des étudiants africains subsahariens dans le domaine des mé-dias. D’ailleurs, durant les 15 dernières années, le Maroc a pu lancer une série d’initiatives envers le continent africain, traduisant l’action en faveur du regain par l’Afrique de la confiance en soi. Ceci se traduit par la conclusion de plus de 2000 conventions avec l’ensemble des Etats africains. En outre, le nombre de conventions établies entre 2000 et 2015 dépasse le nombre de conventions conclues depuis l’indépendance jusqu’à l’an 2000. D’autre part, le nombre d’étudiants africains subsahariens poursuivant leurs études au Maroc a atteint plus de 8000 étudiants, traduisant une forte contribution du Royaume du Maroc aux efforts de promotion de l’enseignement en Afrique. A cela s’ajoute une série d’initiatives de développement ambitionnant de promouvoir la sécurité alimentaire en Afrique. Signes de la vitalité de la coopération entre le Maroc et les reste des Etats du continent. In fine, c’est sur une note d’espoir et d’engagement que le forum de Marrakech, placé sous le thème : « Le continent africain : image et opportunité d’in-vestissement », a clôturé ses travaux. Un rendez-vous qui se voudrait annuel.

Par Mamady SIDIBé

Pour Mme Affoussiata BAMBA-LAMINE, ministre de la Communication de Côte d’Ivoire et Porte-parole adjoint du Gouvernement, ce forum est venu à point nommé. Selon elle, et à bien décrypter le thème qui a été proposé, il pour-rait être reformulé comme suit : « comment les médias afri-cains peuvent-ils promouvoir l’image des pays du continent, au regard des immenses potentialités existantes ? » « Cela sous-entend que les acteurs des médias, notamment les jour-nalistes africains ont une mission spécifique dans un conti-nent où depuis l’accession de nos Etats à l’indépendance, Afrique rime avec famine, coups d’Etat, guerres tribales, guerres de sécession, sècheresse, crises postélectorales, Bo-ko-Haram, calamités auxquelles s’ajoutent d’autres formes de terrorisme », dit-elle. Et pourtant, fait-elle remarquer, « les Progrès significatifs accomplis ces dix dernières années ont vu le taux de croissance du continent passé du négatif au positif. Un taux de croissance qui avoisine 5% cette année (source : Banque Mondiale) considéré comme l’un des taux les plus élevés au monde. Malgré de telles performances, de sombres et méprisants clichés restent toujours collés à l’Afri-que. Il est donc temps d’y remédier ». Aujourd’hui, la Côte

d’Ivoire est partisane de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion publique. Aussi, le pays s’est-il doté en 2014 d’une loi relative l’accès à l’information d’intérêt public dont le décret d’application détermine l’organisa-tion, les attributions et le fonctionnement d’une autorité administrative indépendante, dénommée Commission d’accès à l’Information d’Intérêt Public et aux Documents Publics (CAIDP). Aussi il vient d’ériger l’Insti-tut des Sciences et Techniques de la Communication (ISTC), en un Institut Polytechnique comprenant cinq Ecoles (celles du journalisme, de production audiovisuelle, des arts et ima-ges numériques, des télécommunications et technologies de l’audiovisuel ainsi que du marketing et publicité).

Progrès significatif en Côte d’Ivoire

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LA VOIX DU CENTRE

17C U L T U R EDouzième Festival international du film transsaharien

Rachid El Ouali, acteur et réalisateur

Bilan des salles de cinéma en 2015

Zagora dévoile ses valeurs

Equipée les salles de matériel professionnel

Des recettes de 40 millions de DH pour 100.000 entrées

Huit productions sont en lice pour le grand prix de cette douzième édition du Festival international du film transsaharien, en

provenance de plusieurs pays arabes. Il s’agit de l’Irak, Bahreïn, la Jordanie, Les Émirats arabes unis, la Tunisie, le Yémen, l’Égypte et le Maroc. Ce dernier a été présenté par le film «Les larmes de Satan», tourné à Zagora et présenté en première au festival. Une belle coïncidence qui a fait honneur à cette ville et ses habitants. D’autant plus que le film a plu aux festivaliers, aussi bien par la thématique choisie par son réalisateur Hicham El Jebbari, que par les acteurs, connus pour leur talent et professionnalisme, notamment Rachid El Ouali, Ismail Abou Kanater, Amal Ayouch et Younès Mégri. Ces derniers ont campé les rôles principaux dans l’histoire d’un instituteur détenu politique qui, en sortant après dix-huit ans de prison, voulait se venger de son bourreau. «Le scénario de ce film a pris naissance à partir d’un fait que j’ai vécu quand j’étais encore au primaire où un jour des policiers sont venus prendre de force notre instituteur en

pleine classe. Un événement qui est resté gravé dans ma mémoire.

C’était le déclenchement de mon scénario que j’ai pu terminer après avoir fait des recherches en consultant les dossiers et les rapports concernant cette époque de notre histoire. Il a fallu poser des questions à différents détenus de cette période pour en savoir plus sur leurs comporte-ments et leurs réactions à la sortie de prison. Bien sûr, ce côté vengeance est une pure fiction que j’ai créée pour ménager une fin personnelle et dire que si les faits se sont déroulés de cette manière, beaucoup de gens proches en ont été affectés», explique le réalisateur qui a entrainé le public dans un voyage qui fait évoluer de la peur et la vio-lence vers le pardon et la réconciliation. En parallèle des projections des films de la compétition officielle, ceux du panorama et de la nuit des courts métrages, d’autres activités ont eu lieu en marge du festival, dont la visite des réalisateurs et comédiens à l’institution pénitentiaire de Zagora.

Pour Rachide El Ouali, acteur et réalisateur, bien que le Festival de Zagora est à sa douzième édition et qu’il n’a as encore pu régler le problème de la

salle de projection, il faut d’abord témoigner que ce festival bénéficie d’une thématique très intéressante, de par sa situation géographique. « C’est vrai que ce problème de salle a été la cause qui ne m’a pas encouragé à y revenir après les premières éditions. Car, je ne voulais pas présenter mon film dans une salle qui ne respecte pas les normes professionnelles du cinéma », dit-il. Avant d’ajouter « c’est malheureux, comme vous l’avez constaté, de voir le film d’hier, en présence d’un beau monde, dans les conditions défavorables de la salle de projection. Ce

qui a sans aucun doute choqué le réalisateur. Je souhaite que les organisateurs travaillent sur ce point-là en particulier parce qu’il est très important. »

Pour ce qui est de son rôle de détenu politique dans le film de Hicham El Jebbari, l’acteur s’explique tout simplement en ces termes : « oui, ce rôle constitue une valeur ajoutée dans ma carrière. C’est d’abord un rôle très différent et nouveau par rapport à ce que j’ai déjà fait dans le fond et la forme. Et ce, à travers la vio-lence que je n’ai jamais personnifiée. Parce que, comme vous l’avez constaté, le personnage a souffert pendant dix-huit années de détention et a décidé en sortant de

la prison de se venger. Puis, je trouve que c’est un rôle qui cadre bien avec mon âge. Ce qui est bien aussi est le fait de travailler avec un réalisateur qui aime ses ac-teurs. Cette expérience est une nouvelle lancée pour moi d’autres rôles aussi différents et complexes. Je considè-re cela comme un soutien à ce jeune qui peut devenir un jour un cinéaste très connu. Pour Hicham, je le connais comme metteur en scène de théâtre, j’ai travaillé avec lui dans une sitcom et je l’ai encouragé à se lancer dans la réalisation, car je voyais en lui une personne qui peut donner plus au cinéma grâce à sa nouvelle vision. Puis, c’est quelqu’un qui est passionné du cinéma.

Les recettes-guichet des salles obscures nationales ont atteint 39,759 millions de DH pour 945.876 entrées au titre de l'année 2015 (à fin novembre),

a annoncé le directeur du Centre cinématographique marocain (CCM), Sarim Fassi-Fihri.

Le box-office des films marocains a été dominé, dans le courant de cette année, par la fiction «El Ferrouj» qui a to-talisé 96.777 entrées, suivie des «Transporteurs» (95.535), «L'orchestre des aveugles» (47.872) et «Un pari

pimenté» (42.708), a détaillé M. Fassi-Fihri dans un entretien à la MAP, précisant que les deux premiers films occupent également les premières positions du box-office 2015 des 30 premiers films toutes nationalités confon-dues.

Et de faire savoir que le CCM a autorisé, jusqu'à fin oc-tobre dernier, le tournage de 214 fictions réparties en 169 productions marocaines et 45 étrangères, dont des longs-métrages, des téléfilms, des courts-métrages et des séries TV, précisant que les fictions étrangères tournées dans le Royaume comptent 19 longs-métrages, 14 séries TV et 1 téléfilm. Par nationalité, la France arrive en tête avec 10 productions, suivie des États-Unis (7), de la Grande-Bre-tagne (6) puis de l'Allemagne, des Pays-Bas et de l'Italie avec deux fictions chacun.

La Belgique, l'Inde, le Qatar, l'Égypte et la Norvège ont également été présents avec une production chacun. S'agis-sant de la coopération cinématographique marocaine avec l'étranger, M. Fassi-Fihri a relevé que le Maroc était le pays arabe et africain qui a le plus d'accords de coproduction et d'échanges cinématographiques, dont 15 accords déjà conclus et un seizième en perspective avec la Bulgarie. Il a, dans ce sens, révélé que 4 projets d'accord de coproduc-tion et de coopération cinématographique sont en phase de concrétisation avec l'Azerbaïdjan, le Gabon, le Guatemala et la Slovénie, expliquant que l'intérêt de ces accords est de trouver des débouchés pour les films marocains, mais également des ressources de financement supplémentaires. Sur ce même volet, M. Fassi-Fihri a fait savoir que dans l'esprit de la politique de coopération Sud-Sud du Maroc, le CCM accorde une place de choix à la coopération avec les pays du Sud en général et avec les pays africains en particulier, à travers notamment la coproduction de films, les stages de formation et d'expertise cinématographiques, la mise à disposition des installations techniques du CCM, l'organisation de semaines du film et la participation aux festivals organisés de part et d'autre. Le CCM poursuit l'organisation de semaines du film en Amérique latine, a-t-il dit, ajoutant qu'après l'Argentine, le Chili, le Mexique,

le Cameroun, la Bulgarie et l'Institut du monde arabe en France, une Semaine du film marocain est prévue au Caire au printemps 2016.

Se réjouissant de la participation marocaine aux diffé-rentes manifestations internationales, il a fait remarquer qu'une dizaine de productions nationales ont représenté le Maroc en compétition officielle de quelque 66 manifes-tations cinématographiques dans 35 pays et décroché 19 prix. Il s'agit de «L'orchestre des aveugles» de Mohamed Mouftakir (5 prix), «Fièvres» de Hicham Ayouch (4 prix), «The sea is behind» de Hicham

Lasri (3), «C'est eux les chiens» de Hicham Lasri (1), «De l'eau et du sang» de Abdelilah El Jaouhary (1), «La moitié du ciel» de Abdelkader Lagtaa (1), «L'armée du sa-lut» de Abdellah Taia (1), «Karyan Bollywood» de Yas-sine Fennane (1), «Bout à bout» de Asmae El Moudir (1) et «L'homme au chien» de Kamal Lazraq (1). Au sujet du Festival de Marrakech, il a indiqué qu'au vu des films pré-sentés et du niveau des participants, cette messe cinéma-tographique est considérée, à juste titre, comme l'une des plus importantes au monde, qui offre, en plus, l'opportunité de promouvoir le cinéma marocain à l'échelle internatio-nale et une occasion de rencontre et d'échanges entre les professionnels marocains et étrangers.

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N°464 Du 25 au 07 janvier 2016

LA VOIX DU CENTRE

18 s p O R TKhénifra-Football-Division 2

Le CAK et le WST se neutralisent

Faits divers : mort par asphyxie

Pour cette 12ème journée de la Division 2, les attentes étaient grandes et l’engagement y était. Ainsi durant les quinze premières minutes, la

rencontre fut équilibrée de part et d'autre. Au début, le jeu a été hanté par une virulence des deux formations. Les visiteurs ont instauré par la suite un mur de dé-fense. A la 25ème minutes, Ouchène Zouhir du CAK a placé une belle balle du côté gauche des filets des visiteurs, balle qui a été déviée par le gardien du Wi-dad de Témara. Plusieurs actions ont été menées avec délicatesse par Ndiaye Papa de Témara et qui se sont heurtées à une défense du CAK bien garnie, dont celle la plus dangereuse à la 32ème minutes, et qui fut déviée en corner par le gardien Bounaga du CAK. A la suite de ces multiples actions du CAK et du Widad, le jeu fut généralement concentré dans le milieu du terrain, avec de longues passes sans objet. La première mi-temps a été clôturée par un zéro partout.

La seconde mi-temps a débuté avec une légère domi-nation des visiteurs qui ont multiplié plusieurs attaques avec des techniques bien calculées, et qui s'avèrent tou-jours sans résultat, face au gardien Bounaga du CAK qui a su stopper ses balles avec une technique bien pré-cise. Au cours de ce deuxième half, l'arbitre Mohamed Allam a expulsé le joueur du Widad, Sabyh Anas pour cumul de cartes jaunes.

A signaler qu'au cours de la deuxième mi-temps, deux jeunes spectateurs ont investi le terrain en pleine rencontre. A l'issue de cette intervention, la rencontre a

été suspendue par l'arbitre et les deux jeunes ont été ar-rêtés par les services de sécurité. Sur ce le jeu fut repris

immédiatement sans incident. Le match a été clôturé par un nul partout, ( 0-0). les suporters du CAK sont in-quiets quant à l'avenir de leur équipe fanion, tout en espérant un bon coach s'occupera de l'avenir du CAK, dont le passé footballistique prestigieux de ce club créer en 1943.

Au levée du rideau de cette rencontre, un match de football féminin, a opposé le CAK et celle de Ain Atik de Témara, et qui s'est soldé par un but à zero au profit du CAK féminin.

Nous rappelons à nos lecteurs que la ville de Khénifra dispose de deux équipes de football féminin, le Chabab Atlas et El Afak, qui évoluent en premières division. Le Club du CAK féminin a remporté successivement deux saisons la coupe du Trône.

Arbitre du Centre : Mohamed ALLAM ; 1er Assistant : Salah EL OUAFI

2ème Assistant : Youness BOUTHIR ; 4ème Arbitre : Ab-delmajid ALAOUI

Délégué : Abderrahmane SABIR ; Contrôleur: Brahim BOUHAMZA ; Spectateurs : Estimé à 1100

Formations : - CAK: Bounaga Reda, Amloud Ayoub, Mesyef Mehdi,

Mame Saher ( Hamham Abdelali), El Achir Mouhssine, Bouimejjane Mehdi, Ouchèn Zouhir, Apraoui Youness ( Er-

rahouli Imane), Coly Pierre, Baha Ahmed (Semami Abdel-ghani), Bassime Abdelhakim. (Entraineur : le CAK ne dis-pose pas d'entraineur, et c'est Hassan Benazzouz, préparateur physique qui entraine l'équipe).

-WST: Kherbach Rafik, Benhamou Ahmed, Ennoualy Reda, Hliouat Adil ( Ghannam Driss), Ndiaye Papa, Anouar Khallouk ( El Kouraimi Mohamed), Zadi Joel, Zenasni Mo-hamed, Kharmaj Mahdi, Fatih Jawad, Sabyh Anas. (Entrai-neur : Khalid Boudraa)

Fiche technique

Le nommé D.C., âgé de 40 ans environ, ma-rié, quatre enfants,

Ouvrier à Mine Aouam, Caïdat EL Ham-mam, province de Khénifra, est décédé mardi dernier par asphyxie du gaz dégagé par l’utilisation de la dy-namite utilisée par les ouvriers travaillant dans la ga-lerie « Ighrem Aoussar », exploitée par la Mine Jbel Aouam. Un deuxième ouvrier qui se trouvait dans la même galerie, a été quant à lui blessé légèrement par le même gaz, a été diligenté d’urgence vers l’hôpital de Meknès pour recevoir les soins nécessaires, quant

au corps du défunt, il a été évacué sur l’hôpital pro-vincial de Khénifra pour autopsie.

Selon les déclarations des habitants des riverains et de certains ouvriers en fonction dans la même mine, sept autres ouvriers, ont déjà trouvé la mort au niveau de la même mine durant les dernières années, selon des motifs différents. Il est donc du devoir des autorités concernées par ce genre de problème d’exa-miner de près les conditions de travail dans cette im-portante mine dont l’exploitation remonte à plusieurs décennies.

Vu le nombre de décès d’ouvriers constaté ces der-nières années aux fonds des galeries de la mine en question, il est donc du devoir primordial des diri-geants de cette importante et ancienne mine, de révi-ser les méthodes et les conditions de travail dans les différentes galeries, afin de permettre aux ouvriers de travailler et d’accomplir leur dur mission dans des conditions bien appropriées, et de réduire par la même occasion, le nombre de veuves et d’orphelins des ouvriers de la mine, qui ne cesse d’augmenter./.

Par Driss AZIM

Au levée du rideau de cette rencontre, un match de football féminin, a opposé le CAK et celle de Ain Atik de Témara, et qui s'est soldé par un but à zero au profit du CAK féminin.

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LA VOIX DU CENTRE

19T E C h N O L O g I E s

Orange doit payer 350 millions d'euros à l' Etat !

En Chine, l'air pur se vend à prix d'or

La google pixel est disponible en France !Gadget

Evénement

Insolite

C ’est un cadeau de Noël dont se serait bien passé le géant français des télécoms. Orange vient en effet d'être condamné par l 'Autorité de la concurrence à payer une amende de 350 millions d'euros - la sanction la plus sévère jamais prononcée contre

un opérateur - pour "abus de position dominante". Dominer un marché n’a rien d’interdit mais se servir de cette position pour proposer des tarifs au-delà de la normale ou pour balayer la concurrence n’est pas autorisé. C’est cette deuxième pratique que reproche l’Autorité de la concurrence à Orange. Plusieurs concurrents l’avaient ainsi accusé d’avoir mis en place un système pour les évincer. Système qui ciblait non pas les particuliers mais les entreprises, et qui visait à proposer des « prix prédateurs » (abusivement bas, donc) aux professionnels. Tant est si bien qu’en 2008, SFR déposait plainte, suivi par Bouygues Telecom en 2010, puis par l’opérateur britannique Colt en 2014. Aujourd’hui, l’Autorité de la concurrence estime que ces pratiques frauduleuses « ont constitué des obstacles significatifs et cumulatifs au changement d’opérateur et ont contribué à rigidifier un marché qui présentait déjà une fluidité réduite en raison de la réticence des entreprises à changer d’opérateur compte tenu de la complexité des processus de migration« . Orange reconnait les faits et ne conteste pas non plus la sanction. Ce n’est en tout cas pas la première fois que l’opérateur historique est condamné par l’Autorité

de la concurrence. En 2005, l’amende globale s’élevait à 534 millions d’euros, elle était partagée avec SFR et Bouygues Telecom pour entente sur les tarifs aux particuliers.

P rendre un bon bol d'air est une chose qui peut parfois être difficile dans nos villes si développées. Dans certaines régions, c'est quasiment mission impossible tant la

pollution est omniprésente. C'est le cas de la Chine, qui atteignait récemment des pics record. Mais à toute chose malheur est bon... L'air pur s'y vend désormais à prix d'or... L’air pur est tellement rare dans l’Empire du Milieu que certains n’hésitent plus à se faire de l’argent sur son dos. Un restaurant de Zhangjiagang, dans la province de Jiangsu, impose une taxe de 1 yuan (0,15€) par personne pour

couvrir le coût de l’air qu’elle a respiré. Vitality Air, une société canadienne, a eu l’idée de vendre des bouteilles d’air de montagne, « pur et frais », selon leurs mots. Et même à 25€ la bouteille, cet « oxygène premium » semble très bien se vendre… Espérons que l’accord récemment signé en sortie de COP21 mette fin à ces dérives, ou du moins les ralentisse sérieusement…

G oogle avait dévoilé, en Septembre dernier, sa vision de l 'ordinateur 2-en-1 avec la Pixel C. Nous savions que l 'appareil ne serait pas produit à très grande échelle mais aujourd'hui, elle

est disponible en France. L'engin, et son tarif, pourrait bien séduire plus d'un amateur de ce genre d'accessoire. « Nous essayons de pousser l’état de l’art et de pousser la prochaine génération informatique vers l’avant« , déclarait Sundar Pichai, PDG de Google. « Pour ce faire, nous construisons le matériel… afin que nous puissions orienter l’écosystème. » Tel est le véritable objectif de ce genre d’équipement. Et s’il y a bien un marché en nette croissance, c’est celui des appareils convertibles. Ordinateur 2-en-1, tablette convertible, appelez cela comme vous voulez. Tous les grands constructeurs s’y sont mis. Pour 499€ (et une conversion 1$ = 1€ !), vous pourrez donc vous offrir la Google Pixel C. Il faudra malheureusement rajouter 169€ pour le clavier… Dans ce châssis aux finitions en aluminium, on retrouve un écran 10,2 pouces 2 560 x 1 800p (308 ppp), un SoC NVIDIA Tegra X1, 3 Go de RAM, USB Type-C, le tout sous Android 6.0. Tout à fait honorable. « Nous essayons de pousser l’état de l’art et de pousser la prochaine génération informatique vers l’avant » déclare Sundar Pichai, le nouveau PDG de Google. Mais surtout, ajoute-t-il, « pour ce faire, nous construisons le matériel … afin que nous puissions orienter l’écosystème. » Techniquement, on retrouve une finition en aluminium qui s’accompagne d’un écran 10,2 pouces 2.560×1.800p offrant une densité de 308 points par pouce. Elle reçoit un SoC Nvidia Tegra X1 soutenu par 3 Go de mémoire vive, un connecteur USB Type-C. Le tout sous Android 6.0.

(Gizmodo.fr)

(Gizmodo.fr)

(Gizmodo.fr)

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N°464 Du 25 au 07 janvier 2016

LA VOIX DU CENTRE

20 A g E N D A

Saad Hassani

Jusqu’au 31 janvier 2016Jusqu’au 31 Décembre 2015, Tan-

ger

Inscriptions : jusq’au 09 janvier 2016

Cours : du 12 janvier au 28 mars 2016

Exposition

La pêche écologique

Théo Dadda : Aquafrica

La ville d'Agadir abrite, du 8 au 10 janvier, le premier festival de la pêche écologique des eaux douces au Maroc, sous le thème « le pêcheur, acteur de développe-ment, mobilisé pour la pérennité des ressources piscicoles face à la pression anthropique et aux effets des changements climatiques ». Initiée par la Fédération marocaine de pêche de loisir, cette première édition connaitra la signature du « Pacte écologique du pêcheur », une forme de charte morale par laquelle les pêcheurs s'engagent à respecter et à faire connaitre les bonnes pratiques pour une pêche durable. Selon ses initiateurs, l'ob-jectif de ce pacte est d'assembler un minimum de 1500 engagements envers la nature et de présenter les résultats lors la conférence sur les changements climatiques (COP22) prévue en novembre prochain au Maroc.

Lors de cette exposition « Aqua-frica », Théo Dadda présente une série de toiles figuratives (huile et acrylique) composée de portraits, de paysages et de marines inspirée de ses voyages en Afrique noire. Tewfik ou Théo DADDA est un artiste nomade, d’origine berbère, il a passé la majo-rité de son temps à voyager avec un carnet d’esquisses sous le bras et son appareil photo autour du cou…

Né en 1959 à Meknès au Maroc qu’il quitte à l’âge de 18 ans pour fai-re ses études d’architecture en France et démarre sa carrière à Nantes.

La peinture de Hassani explore le fond secret des traces et des signes. Elle y parvient en travaillant le systè-me et les limites mêmes de la peinture, sans acting out comme sont tentés de le faire tant de ses contemporains en usant du concept, du volume, des ins-tallations, des objets, de la technicité photographique ou audiovisuelle, elle y parvient dans ce corps à corps à l’in-térieur du système codifié de la pein-ture, de son cadre pourrait-on dire. Elle est inscrite dans cette continuité de l’acte de peindre, d’intimité avec la peinture, parle d’elle-même dans la prééminence du geste, elle convoque en nous une émotion et une pensée. Dans un dialogue silencieux, Hassani la recouvre, la modifie, il attend le moment épiphanique où elle lui appa-raîtra finie, prête à être montrée, elle qui maintenant « est là et s’insinue dans le réel avec la délicatesse d’une belle infraction » comme le dit son ami Tahar Ben Jelloun.

Festival

Art plastique

Ces chantres de la culture disparus en 2015La scène culturelle marocaine a

été endeuillée, durant l'année qui s'achève, par la disparition de

plusieurs chantres. D'éminentes figures ont tiré leur ultime révérence, au grand dam de leurs pairs. Intellectuels, comédiens, musiciens et bien d'autres, tous ont marqué de leur sceau la scène culturelle, mais la Faucheuse les a fatalement choisis. Ils sont partis, en laissant derrière un vide abyssal. En cette fin d'année, une pensée douce-amère va à la mémoire de ceux qui nous ont tristement quittés.

L'année s'achève, ainsi, sur une note lu-gubre après la disparition, un 30 novem-bre, de la sociologue et écrivaine Fatima Mernissi. Une disparition sentie dans leur chair par les nombreux amis et élèves de cette Dame prolifique, à la fois universi-taire et militante féministe, qui emplissait le monde de son rire, de son charisme et de la hardiesse de ses propos. Pour s'être saisie avec courage des grandes questions de société -féminisme, islam et modernité-, feue Mernissi était, au Maghreb comme

ailleurs, une icône pour toute une généra-tion d'intellectuels. Son legs est immense.

La politologue Fadma Aït Mous, la der-nière à l'avoir interviewée pour son ouvrage « Le Métier d'intellectuel », en sait quelque chose. La défunte disposait « d'une grande maîtrise du patrimoine musulman, un tra-vail étymologique minutieux où elle décèle des formes de modernité et dans lequel elle puise l'essence d'un islam cosmique, re-mède contre la peur et les cloisonnements territoriaux des temps présents ». La dis-parition, en avril dernier, de l'historien, écrivain et diplomate Abdelhadi Tazi fût un autre coup dur pour la scène culturelle nationale. Natif de Fès en 1921, le regretté était membre de l'Académie du Royaume du Maroc et avait occupé plusieurs postes et fonctions.

Difficile de circonscrire tout le parcours politique et culturel de cet homme éminent et engagé. Une chose est sûre, feu Tazi fut un homme de lettres, de plume et de savoir, un grand érudit. « Le fqih (érudit) est le titre qui me convient le mieux au vu de ma formation initiale à Fès et précisément à la Mosquée Al Qarawiyine dans son ancien cursus », a expliqué feu Tazi, lui-même, dans l'une de ses dernières interviews. Le cinéma et le théâtre marocains n'oublieront pas de sitôt certaines de leurs célébrités, en l'occurrence l'actrice Fatima Benmeziane, décédée en mai à l'âge de 71 ans des suites

d'une longue maladie. Zineb Smaiki l'aura précédé dans les cieux. Cette actrice aux qualités humaines indéniables et au par-cours artistique foisonnant, s'est éteinte, elle, en janvier à l'âge de 60 ans des suites d'un cancer, laissant à la postérité une riche carrière.

Cette année fût aussi celle où le criti-que de cinéma Mustapha Mesnaoui a ren-du l'âme. Décédé le 17 novembre dans la capitale égyptienne où il était invité pour le Festival du film du Caire, le défunt est resté jusqu'à son dernier souffle fidèle à sa passion de toujours: le cinéma. Cet hom-me de culture compte également parmi les grands nouvellistes et critiques littéraires marocains. « Mustapha Mesnaoui était un des chantres de l'écriture satirique de notre pays, en plus de ses multiples scénarios et de sa grande contribution à la création de la Fédération nationale des cinéclubs », se-lon l'Union des écrivains du Maroc, dont il était membre.

Une autre étoile de l'art marocain s'en est allée prématurément sans faire de bruit.

Il s'agit de Mohamed Bouchnak, qui s'est éteint à Oujda à l'âge de 50 ans. Cette gran-de voix de la musique moderne marocaine, star des années 80 avec les Frères Bouch-nak, explora de nouveaux territoires musi-caux, mêlant au raï un soupçon de gnawa, de reggae et de R'nB. Le maâlem Mahmoud Guinia, un des grands maîtres de la musi-que gnaouie, lui, a lâché son guembri à 64 ans. Sa disparition a ému toute la scène artistique nationale. Au-delà de sa parfaite maîtrise de la "tagnaouite" authentique, il s'est aussi imposé par la fusion, en donnat la réplique à d'autres légendes, comme Car-los Santana, Adam Rudolph, Will Calhoun, Issaka Sow, et Aly Keita, entre autres.

La chanson amazighe a fait aussi ses adieux à l'un de ses pionniers, en l'occur-rence Raïss Hmad Amentag qui a tiré sa révérence, en novembre à Dcheira dans le Souss, à l'âge de 88 ans. « L'un des der-niers monstres de la chanson amazighe nous a quittés. Il fait partie d'une des écoles les plus garantes de la belle tradition des rwayess », dira Brahim El Mazned, direc-teur du Festival Timitar. Poète prolifique, compositeur aguerri et interprète d'excep-tion, le défunt a légué un riche répertoire de chansons traitant de l'amour, de la terre, des faits de société, de la spiritualité et bien d'autres sujets. Qu'ils trouvent toutes et tous, ici, en guise de requiem, l'expres-sion d'un hommage posthume.

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Formation

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N°464 Du 25 au 07 janvier 2016

LA VOIX DU CENTRE

21Grille Programmes TV / LVC N°464/ 25, 26, 27 decembre-2015

Vendredi

Samedi

Dimanche

13h30 : Mawi’d maâ al majhoul14h15 : JT en dialectes + JT en espagnol14h50 : Fi dilal al islam15h20 : Fi rihab al quora’an15h35 : Amdah nabawiya16h30 : Chooun barlamaniya -R-17h00 : Dessins animés18h00 : Ala bal18h30 : JT en français18h45 : Sir hta dji

19h15 : Khfif drif19h45 : Al hyani20h30 : JT en arabe + météo21h15 : Afficher détail Adiab la tanam RDV à ne pas manquer 22h50 : Afficher détail Al âam twil RDV à ne pas manquer 23h20 : Dernier bulletin d’information23h35 : Musique des festivals

13h00 : Akhbar addahira + Météo13h15 : Mawa’id riyadiya13h30 : Khir w slam14h00 : JT en dialectes + JT en espagnol14h30 : Majalat al baher

15h00 : Al botola17h00 : Musique des festivals18h30 : JT en français18h45 : Sir hta dji19h15 : Khfif drif19h45 : Une heure en enfer -R-20h30 : JT en arabe + météo21h15 : Afficher détail Taghrida

23h15 : Afficher détail Sounaâ al fourja RDV à ne pas manquer 23h45 : Dernier bulletin d’information

p R O g R A M M E T V

Vendredi

Samedi

13h10 : Moujaz Riyadi13h39 : Pri14h08 : Taman Al Houb14h23 : Eco News14h24 : Journal Amazigh14h39 : Samhini

15h53 : Qubol hai16h57: Just For Laughs17h14 : Addine Wa Annass18h00: Tourouq Al 3arifine18h18 : Ch'hiwate Maa Choumicha18h28 : Masterchef Le Magazine

19h05 : Samhini20h15 : Info soir20h42 : Que du sport20h49 : Eco news20h56 : Bulletin M21h09 : Capsul21h15 : Almassaiya21h36 : Bulletin M21h44 : Khoud ou jib21h49 : Rachid show23h06 : Houb wa khayl wa Achyaa Vendredi

13h50 : Al mouhtaloune

15h05 : Nissae khalidate15h25 : Nablioune wa almahroussa16h10 : 3odamae al islam

13h50 : Film egyptien15h05 : Nissae khalidate15h25 : Nablioune wa almahroussa16h10 : 3odamae al islam16h40 : Journal en arabe17h00 : Ismail Yassine18h30 : Une heure avant le ftour19h00 : Masrah al jarima

19h55 : Caméra cachée20h05 : Mina20h20 : L’Irak21h00 : wa9ila houwa

22h05 : Darat liyam22h40 : Caméra Cachée23h30 : Film égyptien

samedi

16h40 : Journal en arabe17h00 : Ismail Yassine17h50 : Fatéma18h30 : Une heure avant le ftour19h25 : man dar ldar19h55 : Caméra cachée20h05 : Mina20h20 : L’Irak21h00 : La 4ème épouse22h05 : Darat liyam22h40 : Countdown23h30 : Film égyptien

13h00 : JT en français + Espagnol13h15 : Khir wa slam13h45 : JT en dialectes + JT en espagnol14h20 : Taghrida -R-16h05 : Téléfilm SNRT : Attoâm -R-17h35 : Canal atlas18:30 : JT en français

18h45 : Choôune barlamania19h15: Khfif drif19h30 : Afficher détail Sada al Ibdâa RDV à ne pas manquer 20h30 : JT en arabe + météo21h15 : Afficher détail 45 minutes RDV à ne pas manquer

22h15 : Afficher détail Al aalam arriadi RDV à ne pas manquer23h15 : Dernier bulletin d’information23h30 : Chouk sedra -R-00h15 : Khir lah -R-

14h18 : Journal amazigh14h55 : Plateau sport14h26 : nghaniwha maghribiya15h00 : Championat national de foot17h18 : zina17h56 : natlakaw tama18h44: wach fahamtouna18h53 : Ajyal19h05 : Koune kane19h11: Nikach19h45 : Dar wa Décor

20h15 : Info Soir20h38 : Bulletin Meteo20h41 : Que du Sport21h00 : Al Massaiya21h23 : Bulletin Meteo21h29 : La grande voix de la chanson arabe22h34 : Ntlakawe tema22h36 : KORSA LIVE23h16 : CIN23h19 :Miracle en Alaska

Dimanche

Dimanche

14h50 : Masrah Al jarima – Magazine In-vestigation15h45 : Génération News

16h40 : The Chicago Code – Série Américaine18h15 : Al Mouha9i9oun - Magazine19h10 : Milaf Lini9ach – Magazine20h20 : Journal en arabe20h50 : Nablioun wa Lamhroussa22h10 : L’match – Magazine sportif

23h20 : Journal dernière édition

14h33 : Journal Amazigh15h00 : Festival de Fes de la culture Soufie17h18 : Al Khayt Al Abyad18h13 : Doumou3 Arrijal – Bab Al Khayma19h06 : Nidae19h25: Addine Wa Annass

20h15 : Info Soir20h34: 3lia vs 3alia

20h41: Que Du Sport21h29 : Nghaniwha maghribita

23h50 : Soins à domicile01h06 : Cinestars

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N°464 Du 25 au 07 janvier 2016

LA VOIX DU CENTRE

22 p R O g R A M M E T V D I V E R T I s s E M E N TMots fléchés

L’horoscope

Sudoku

Bélier Taureau Gémeaux Cancer Lion Vierge

21mars - 20 avril 21 avril- 20 mai 22 mai - 21 juin 22 juin - 23 juillet 24 juillet - 23 août 24 août - 2 3 septembre

Balance Scorpion Sagittaire Capricorne Verseau Poisson

24 sept. - 23 octobre 24 octobre. - 22 nov. 24nov. - 21 des. 22 des. - 20 janvier 21 janvier. - 19 fév. 20 fév. - 20 mars

Période favorable pour approfondir ses connaissances dans le domaine de la philosophie, de l'ésotérisme ou des religions. Beaucoup de satisfactions sentimentales à prévoir : rencontres agréables, coups de coeur, flirts aimables et sans drame. Votre énergie sera décuplée et s'avérera votre plus précieux atout à plusieurs égards. Stagnation dans votre travail ; inutile de vous énerver

Vous serez sujet à des excès de fatigue, des idées noires ou de pénibles cauchemars. Dans votre vie de couple, tâchez de faire confiance à l'autre. De nouveaux contacts ainsi que des amis sûrs vous aideront beaucoup dans votre travail. Risques de crises de foie si vous ne parvenez pas à contrôler votre appétit. Pensez aux gens malheureux. Vous qui redoutez les problèmes d'argent, pavoisez !

Vous affirmerez davantage votre volonté dans votre entourage tant familial que professionnel. Si vous rêvez encore de l'âme soeur, c'est au cours de cette période qu'il faudra saisir une belle opportunité. Le sommeil sera votre plus précieuse arme contre toutes les agressions de la vie moderne. Vos chances financières seront excellentes. Ce climat astral

Vous aurez assez de motivation et de forces pour accomplir les tâches les plus ardues. Fuyez ces relations qui ne font que vous faire perdre du temps. Vos relations amoureuses auront un caractère particulièrement suave ; des trésors de sensualité se réveilleront en vous. Ambiance très gaie au foyer. Risques de petites irritations de la peau. Avancez à pas comptés : voilà qui vous évitera de compromettre l'équilibre de votre situation matérielle

Une vie nouvelle se dessinera pour vous : de nouveaux contacts et engagements, une perspective de déménagement ou de promotion sociale. Climat propice aux passions, à la ferveur amoureuse, à une grande joie de vivre. Les rapports avec les enfants seront au beau fixe. Mettez votre orgueil de côté et tenez compte des conseils qu'on vous prodiguera.

Période favorable aux rencontres romantiques, à la douceur, à la délicatesse. Vous connaîtrez des moments très heureux côté coeur. Vagues douleurs dans la région abdominale, mais le malaise sera vite résorbé. Dans le travail, vous pourrez obtenir des résultats très intéressants. Vous aurez une chance insolente en argent. Des surprises très agréables seront dans l'air

Une promotion pourrait vous tomber du ciel cette fois. En amour, vous aurez aussi beaucoup de chance, mais ne tirez pas trop sur la corde. Vos défenses seront en baisse ; renforcez-les avec des vitamines et des oligo-éléments. Ne comptez pas trop sur vos amis pour résoudre vos problèmes d'argent. Votre foyer sera pour vous un havre de paix.

Vous serez à nouveau plus lucide, plus objectif, et vous vous tirerez d'affaire de façon satisfaisante si vous ne perdez pas courage. De nouvelles aventures sentimentales en perspective - pourvu que cela dure ! Vous ne saurez plus très bien où vous arrêter, toujours prêt à vous jeter au cou du premier venu. Vous devrez veiller sur votre budget avec la plus extrême vigilance

L'amour vous fera de larges sourires : parfaite entente avec votre bien-aimé, ou rencontre très prometteuse. Au travail, vous devriez mener à bien un projet extrêmement ambitieux. Des difficultés respiratoires ou digestives sont probables ; il faudra bien se couvrir et manger léger. Ne soyez pas trop sévère envers vos enfants.

L'entente au sein du couple sera bien meilleure qu'à d'autres périodes. Vous ferez une rencontre exceptionnelle, avec une personne qui fera bondir votre coeur. Les rapports avec vos collègues de travail seront bons, voire même excellents. Vous aurez beaucoup de mal à vous contrôler pour ne pas vous gaver de ce qui ne vous convient pas.

Vous vous sentirez au mieux de votre forme, l'esprit vif et les sens en alerte. Avec vos parents, essayez de ne pas être agressif en paroles. Dans votre profession, vos efforts seront couronnés de succès. Certaines difficultés dans la vie amoureuse seront résolues ; aucun nuage ne viendra obscurcir votre ciel. Tâchez de contrôler vos dépenses.

Vous aurez besoin de vous détendre et de prendre du repos afin de retrouver votre self-control. Risques de maux de tête. Essayez de prendre du recul par rapport à vos problèmes du moment, ne prenez pas les choses trop à coeur. Vous vous occuperez très efficacement de vos finances et serez capable de réaliser de bonnes opérations. Si vous êtes un joyeux célibataire

Solutions N°463

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N°464 Du 25 au 07 janvier 2016

LA VOIX DU CENTRE

23M I C R O - T R O T T O I R

LVC vous recommande…Et vous trouvez ça drôle ? Flic et cambrioleur, le génie parfait

Certains cambriolages sont tellement impossibles que même John Dortmunder n'y croit pas. Celui que projette Eppick, un ancien flic tenace, appartient à cette catégorie : voler un jeu d'échecs d'une demi-tonne en or et pierreries, barricadé dans la chambre forte souterraine d'une banque inexpugnable. Evidemment, personne ne veut tenter un coup pareil, qui s'apparente à un véritable suicide. Malheureusement pour Dortmunder, sa réputation parle pour lui et Eppick a les moyens de le faire chanter. Résigné, il n'a d'autre choix que de se surpasser... « Le dernier vol de la bande, c'est du jamais vu. » (New York Times Book Review).

Traduit de l'anglais (États-unis) par Pierre BONDIL, Genre : Policier , Collection : Rivages/Noir | Numéro : 1002, Poche | 432 pages. | Paru en : Novembre 2015, oche | 432 pages. | Paru en : Novembre 2015

Donald Westlake (1933-2008) est né à Brooklyn.Écrivain prolifique et éclectique, il a écrit plus d'une centaine de livres, approchant bon nombre des genres de la littérature policière que ce soit le polar humoristique (son genre de prédilection), le roman policier, le roman noir, le thriller, le fantastique ou même la science-fiction. Il a écrit sous divers pseudonymes, en particulier ceux de Richard Stark et Tucker Coe. Spécialiste du roman de « casse », ses deux personnages préférés et récurrents sont John Dortmunder, cambrioleur professionnel aux aventures rocambolesques poursuivi par la poisse et Parker (sous le pseudonyme de Stark), jumeau sérieux de Dortmunder, un cambrioleur froid, cynique et efficace. Il a remporté par trois fois le Edgar award, et a été désigné en 1993 Grand Master de l'association Mystery Writers of America.

Donald WESTLAKE, la pertinence de la plume

Un phénomène en passe de devenir structurel La violence dans le sport

Sakhr Laabi

Khadija Zighighi

Karim Kouara

Mohamed Haida Mouiss Abdellaziz Lyacoubi

Reda Raji Dirigeant d’association sportive

Responsable associative

Marocain résidant en Angleterre

Cadre sportif Gérant de société

Etudiant en droit

Le phénomène de la violence dans les espaces de sport, no-tamment dans les terrains de football est au devant de la scène. Il reflète en quelque sorte la violence qui ne cesse de prendre de l’ampleur au sein de la société. Les causes de ce malaise sont multiples. Je peux citer, à cet efffet, le recours de plusieurs jeunes aux psychotropes et la délin-quance juvénile. Je remarque

également que notre public sportif est en majorité très jeune et rarement sont ceux qui assistent aux matchs accompagnés de leurs parents. Toutes ces raisons, ain-si que d’autres sont à l’origine des scènes de violence qui se manifeste par la destruction des biens publics. L’encadrement des jeunes est devenu une nécessité vitale.

La violence dans le sport est devenue malheureuse-ment un phénomène récur-rent. Les scènes de violence dans les espaces sportifs, notamment dans les terrains de football constituent un phénomène psychologi-que et social auquel il faut apporter des réponses ur-gentes, car il commence à prendre de l’ampleur ces

derniers temps. Il est même devenu une menace pour les vies des personnes et leurs biens. Je pense que les médias et l’éducation nationale, la société civile et la famille assument une grande responsabilité à cet effet. On ne peut pas attendre que la situation se détériore davanta-ge. L’ensemble des acteurs concernés sont appelés à conjuguer les efforts en vue de l’éradication de ce phénomène qui est en contradiction avec l’esprit sportif.

La violence dans les espaces spor-tives exprime un certain malaise chez les jeunes, notamment ceux des zones défavorisées. Les com-pétitions sportives ne sont pour eux qu’une opportunité pour éva-cuer leur énergie. Pour endiguer ce phénomène à caractère répétitif, il est devenu indispensable de mener des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes pour les infor-mer des inconvénients de la vio-lence dans les stades. A cet égard,

le tissu associatif et les médias, no-tamment visuels ont un grand rôle à jouer A titre indicatif, le hooliganisme en Angleterre a été carrément éradiqué grâce a des films qui ont été diffusés durant les derniè-res années à la télévision anglaise comme par exemple « Green Street Hooligans ».

La violence dans le sport est un phénomène qui fait tâche d’huile malgré les ef-forts déployés par les asso-ciations d’encadrement des supporters. Le sport ne peut pas évoluer dans un envi-ronnement malsain où l’es-prit sportif est sacrifié. En vue de circonscrire ce phé-nomène déplorable, il est indispensable de prendre les mesures qui s’imposent.

Tout d’abord, Les dirigeants sportifs doivent donner le bon exemple. En plus, il est important de mener une vaste campagne de sen-sibilisation au niveau des écoles et par les médias en présence des responsables sportifs, des spécia-listes et des représentants des associations concer-nés. Assurer la sécurité dans les espaces sportifs est une responsabilité collective. Il ne faut pas oublier qu’une grande majorité de notre public aime le sport et le spectacle.

La violence dans les stades est un phénomène inquié-tant. Il est devenu l’un des principaux sujets abordé sur la place publique. On ne peut pas remédier cette situation déplorable sans prendre les mesures qui s’imposent. Nos espaces de sport sont devenues de véritables arènes de combats. Ils doivent être strictement interdits aux mineurs qui ne sont pas

accompagnés par leurs parents, ainsi qu’aux fauteurs de troubles. Ces derniers doivent être interdits d’accé-der aux terrains de football, car ils ne viennent pas pour le plaisir du sport, mais pour créer le désordre. D’un autre côté, les supporters doivent être fouillés dans le cadre de la légalité avant de regagner les tribunes. Il faut créer les conditions appropriées pour garantir le bon spectacle.

La violence sportive dans nos stades et nos rues est, hélas, un phénomène structurel. Chaque match de football est devenu un véritable casse-tête pour les organisateurs et les responsa-bles concernés. Cette violence, que je qualifierai de gratuite, se manifeste souvent dans le com-portement de certains joueurs, de quelques dirigeants et de

certains supporters avant, durant et après les matchs. La jeunesse a besoin d’être éduquée sportivement et c’est le rôle des établissements scolaires, des associations spor-tives et des médias. Personnellement, j’estime que l'éra-dication de la violence physique et verbale dans les sta-des passe avant tout par la prévention, la sensibilisation, les sanctions et les solutions pénales, le cas échéant.

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