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Affaire al-Dura/Israël Avion/Mode/Science/Sport Chrétiens/Christianisme Culture France Il ou elle a dit... Judaïsme/Juifs Monde arabe/Islam Shoah (Holocaust) Articles in English LUNDI 3 MARS 2014 Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) Journaux, radios, télévision, sites, blogset groupes sur Internet... Les médias Juifs français sont variés, mais certains s’avèrent problématiques en raison de leur manque de professionnalisme: lectures ou paraphrases fréquentes de dépêches d’agences de presse au registre lexical biaisé, rares couvertures physiques d'événements, étroite proximité avec lacommunauté française Juive institutionnalisée, manquements à la déontologie journalistique, plagiats et contrefaçons d'articles et de photographies, absence d'analyses sur la situation communautaire et d'autocritiques, contenus parfois non attrayants, non-journalistes comme directeurs de publication ou rédacteurs d'articles, népotisme, etc. Autres raisons : leur mode de management -opacité financière,non respect du droit du travail, autoritarisme -, leur recours tardif et piètre aux nouvelles technologies de l'information et leur audience essentiellement communautaire, souvent déclinante et exprimant une insatisfaction croissante à leur égard. Des témoignages de vitalité intellectuelle sont devenus des indicateurs de faiblesses multiples. Des signes inquiétants pour les Français Juifs et leurs organisations, et ce, en pleine recrudescence du nombre d’actes antisémites et de guerre médiatique et idéologique contre Israël. Dossier actualisé. 2e partie : La réaction de Philippe Meyer, directeur d'Information Juive 3e partie : La réaction de Laurent Munnich, directeur d’Akadem PROTECTION DE MON BLOG PAR LE DROIT Tout le contenu de mon blog - articles, photos, etc. - est protégé par le droit de la propriété littéraire et artistique. QUI ÊTES-VOUS ? VÉRONIQUE CHEMLA 8 cercles 41 Journalist for Pajamas Media, American Thinker, Ami and FrontPage Mag. Former correspondent for Guysen International News. I wrote articles for Haaretz and L'Arche. http://www.veroniquechemla.info: French and English speaking website. I publish documented messages, but not defamating remarks. Je publie les réactions exprimant des opinions argumentées, mais non celles diffamatoires. Contact me. Follow @VeroniqueChemla onTwitter https://www.facebook.com/veroniqu e.chemla.7 http://www.youscribe.com/veroniqu echemla5/ Partager 1 Plus Blog suivant» Créer un blog Connexion VÉRONIQUE CHEMLA INFORMATIONS ET ANALYSES SUR LE MOYEN-ORIENT, PRINCIPALEMENT ISRAËL, L'ANTISÉMITISME, LA GÉOPOLITIQUE, LES DROITS DE L'HOMME, LA CULTURE, LES JUIFS, LE JUDAÏSME, L'HISTOIRE ET L'AVIATION. "LA LUCIDITÉ EST LA BLESSURE LA PLUS RAPPROCHÉE DU SOLEIL" (RENÉ CHAR) Page 1 sur 72 Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8) 03/06/2014 file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm

Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

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Journaux, radios, télévision, sites, blogs et groupes sur Internet... Les médias Juifs français sont variés, mais certains s’avèrent problématiques en raison de leur manque de professionnalisme : lectures ou paraphrases fréquentes de dépêches d’agences de presse au registre lexical biaisé, rares couvertures physiques d'événements, étroite proximité avec la communauté française Juive institutionnalisée, manquements à la déontologie journalistique, plagiats et contrefaçons d'articles et de photographies, absence d'analyses sur la situation communautaire et d'autocritiques, contenus parfois non attrayants, non-journalistes comme directeurs de publication ou rédacteurs d'articles, népotisme, etc. Autres raisons : leur mode de management - opacité financière, non respect du droit du travail, autoritarisme -, leur recours tardif et piètre aux nouvelles technologies de l'information et leur audience essentiellement communautaire, souvent déclinante et exprimant une insatisfaction croissante à leur égard. Des témoignages de vitalité intellectuelle sont devenus des indicateurs de faiblesses multiples. Des signes inquiétants pour les Français Juifs et leurs organisations, et ce, en pleine recrudescence du nombre d’actes antisémites et de guerre médiatique et idéologique contre Israël. Dossier actualisé sur le blog. http://www.veroniquechemla.info/2012/05/un-paysage-mediatique-francais-juif.html

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Page 1: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

Affaire al-Dura/Israël Avion/Mode/Science/Sport Chrétiens/Christianisme Culture France

Il ou elle a dit... Judaïsme/Juifs Monde arabe/Islam Shoah (Holocaust) Articles in English

L U N D I 3 M A R S 2 0 1 4

Un paysage médiatique français Juif contrasté

(1/8)

Journaux , rad io s ,

télévision, sites, blogs et

groupes sur Internet... Les

médias Juifs français sont

v a r i é s , m a i s c e r t a i n s

s’avèrent problématiques

en raison de leur manque

de pro f e s s ionna l i sme :

lectures ou paraphrases

fréquentes de dépêches

d’agences de presse au registre lexical biaisé, rares couvertures physiques

d'événements, étroite proximité avec la communauté française Juive

institutionnalisée, manquements à la déontologie journalistique, plagiats

et contrefaçons d'articles et de photographies, absence d'analyses sur la

situation communautaire et d'autocritiques, contenus parfois non

attrayants, non-journalistes comme directeurs de publication ou

rédacteurs d'articles, népotisme, etc. Autres raisons : leur mode de

management - opacité financière, non respect du droit du travail,

autoritarisme -, leur recours tardif et piètre aux nouvelles technologies de

l'information et leur audience essentiellement communautaire, souvent

déclinante et exprimant une insatisfaction croissante à leur égard. Des

témoignages de vitalité intellectuelle sont devenus des indicateurs de

faiblesses multiples. Des signes inquiétants pour les Français Juifs et

leurs organisations, et ce, en pleine recrudescence du nombre d’actes

antisémites et de guerre médiatique et idéologique contre Israël. Dossier

actualisé.

2e partie : La réaction de Philippe Meyer, directeur d'Information

Juive

3e partie : La réaction de Laurent Munnich, directeur d’Akadem

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4e partie : La réaction de Virginie Guedj-Bellaïche, journaliste à

Actualité juive hebdo et Osmose

5e partie : La réaction d'Alain Granat, directeur de Jewpop

6e partie : La réaction de Michaël Blum, journaliste à Actualité

juive hebdo et à l’AFP

7e partie : La réaction de Michel/Meir Azoulay pour Carole

Azoulay, journaliste à Actualité juive hebdo

8e partie : L'affaire al-Dura ? Une conspiration selon Jean Corcos et

Rudy Reichstadt

C'est le paradoxe : avec entre 500 000 et 600 000 âmes, la communauté

française Juive est la première numériquement en Europe, mais le nombre et

l'audience de ses médias se réduit en peau de chagrin.

Ce qui contribue à perdre la guerre de la communication et a laissé la

narratif palestinien imprégner profondément et durablement la doxa, et ce, au

détriment de la vérité historique.

Médias en crises

Ces médias communautaires traversent plusieurs crises.

Crise de positionnement : équilibre délicat entre spécificité Juive et

o u v e r t u r e a u mon d e , e n t r e c o n t r e - p o u v o i r e t f l a g o r n e r i e ,

"communautairement correct" et indépendance, entre attentions à l'égard de

l'institution Juive française soutenant le média et liberté éditoriale, etc.

Crise liée au management : trois directeurs généraux du FSJU (Fonds

social juif unifié) - Jacques Bénichou, puis Robert Ejnès, et depuis début 2014

Patrick Chasquès - en trois ans (2011-2014), oppositions idéologiques et

parfois personnelles entre médias, opacités décisionnelle, financière et

salariales, absence d’adaptations aux bouleversements technologiques,

manque d’anticipations des mutations de lectorats, prises de décisions sans

concertation avec des experts, incompétence, vanité et autoritarisme de

dirigeants, carence généralisée d'institutions représentatives du personnel,

notamment les syndicats, etc.

Crise liée à la proximité et aux relations complexes avec la communauté

française Juive inst i tu t ionnalisée ainsi que des organisat ions et

politiciens israéliens : celles-ci constituent des annonceurs publicitaires

majeurs que nul ne songerait à s'aliéner. Voici quelques années, le directeur

d'un média important Juif français a déploré les mesures de rétorsion

d'annonceurs israéliens furieux d'un numéro désagréable à l'égard d'Israël :

plus de publicités payantes dans ce média ! Et le directeur de ce média a

sollicité le président d'une organisation Juive française importante afin qu'il

plaide sa cause auprès de ces annonceurs. Heureuse intervention de ce

dirigeant communautaire : ces annonceurs ont de nouveau payé des annonces

publicitaires dans ce média. Flagornerie, absence d'analyses et esprit critique

émoussé, voire absent, caractérisent l'esprit de nombres de ces médias

manquant à leur devoir d'éclairer leurs lecteurs.

http://fr.slideshare.net/veroniqueche

mla7

AFFICHER MON PROFIL

COMPLET

A R C H I V E S D U B L O G

▼ 2014 (242)

► juin (7)

► mai (78)

► avril (46)

▼ mars (51)

Pierre Besnainou, président du

FSJU-AUJF

Vers un « vote halal » en France

et en Belgique ?

Bertrand Delanoë, maire de

Paris, et le Conseil de...

Pas d’antisémitisme en France ?

Nora Herman

« La défense des intérêts de

l’Etat d’Israël en Fr...

Yaacov Agam, peintre et

sculpteur

« La guerre d’Oslo » de Joël

Fishman et Ephraïm Ka...

« Un billet de train pour… Israël

» de Grit Merten...

« Let’s dance ! Israël et la danse

contemporaine »...

Une famille Juive française

menacée de mort à Gous...

Qumrân, le secret des

manuscrits de la mer Morte

Art Spiegelman's Co-Mix: A

Retrospective

Interview de Daniel Gauthier

sur son livre « Retou...

Photographies de Pierre

Abensur : Juifs d’Iran, Le...

De la demeure au musée.

Photographies de l'hôtel p...

Filmer les camps, John Ford,

Samuel Fuller, George...

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Page 3: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

Crise ent re tenue par les fautes s tratégiques d’organisat ions

communautaires : succession de trois rédacteurs en chef en un an et deux

directeurs de la publication en deux ans à L'Arche, magazine du FSJU,

soutien à feu "Proche-Orient.info" au lieu de l’agence de presse israélienne

Guysen International News (Guysen) qui avait développé un groupe

médiatique sous la direction de Guy Senbel et Dominique Fitoussi, principe

de Peter observable dans des institutions.

Crise liée à une adaptation tardive et insuffisante à Internet et à une

perception erronée du Web : loin de réduire les coûts de production, la toile

requiert des financements lourds, des spécialistes excellents, une actualisation

rapide des informations, des stratégies ciblées fragmentant les publics et

conjuguant site, blogs de journalistes et réseaux sociaux, etc.

Crise de lectorat : faible écho et rare influence de ces médias au-delà de

Juifs français, évolution des modes de consommation culturelle au détriment

de la presse imprimée payante, baisse de l’audience de médias, inadéquation

des contenus à l'intérêt des lecteurs/auditeurs, reprise de dépêches d'agences

de presse à l'identique ou légèrement rewrités - donc sans valeur ajoutée -, etc.

Un aperçu des relations entre ces médias communautaires et leurs

lecteurs/auditeurs/Internautes est donné lors des forums des auditeurs, lors des

courriers des lecteurs, et sur les réseaux sociaux. Ainsi, le 19 mai 2013, le

journaliste Méir Ben-Hayoun s'est indigné sur Facebook de la reprise par

RCJ (radio soutenue par le Fonds Social Juif Unifié) d'une dépêche de l'AFP

(Agence France Presse) critiquée pour sa couverture partiale des évènements

au Proche-Orient. Trente-deux Internautes ont aimé son message. Quant aux

commentaires, ils étaient peu amènes à l'égard de médias communautaires

français. Ce débat sur Facebook révèle de vives critiques visant des médias

qui en semblent inconscients ou refusent toute remarque non flatteuse à leur

égard.

Crise de crédibilité par le non respect des principes déontologiques

élémentaires : conflits d'intérêts, publi-reportages présentés comme

informations, etc.

Crise financière malgré des ressources disparates - ventes par numéros

ou abonnements, ressources des annonces publicitaires, des petites annonces,

du rédactionnel, des suppléments au profit d'associations ou d'entreprises,

etc. - : opacité sur les tirages et chiffres d'affaires, nombre réduit et réticences

d’annonceurs, en terme d’image, à intégrer dans leur campagne publicitaire

ou media-planning des médias Juifs ou politiquement orientés en faveur

d’Israël, pratique du "low cost".

Crise de qualité : carences dans la formation des journalistes,

insuffisante rigueur dans la terminologie, licenciements injustifiés de

journalistes talentueux, népotisme, absence d'analyse et de critiques

d'évènements communautaires majeurs, tel le diner annuel du CRIF (Conseil

Gustav Mahler (1860-1911)

Le sénateur Jean-Pierre

Plancade a interpelé Rémy ...

« Les dessous des accords de

Munich » de Christine...

Rue des Rosiers. Le Marais juif,

1974-1975. Photog...

« Rachel Corrie » de Simone

Bitton

Maavar. Une association juive

pour la réinsertion ...

« Inch’Allah » d’Anaïs Barbeau-

Lavalette

« Richard Wagner et les Juifs »

de Hilan Warshaw

Le CRIF demande une

commission d’enquête

indépenda...

Zwy Milsthein

La problématique ambassade

d’Israël en France

Amy Winehouse: A Family

Portrait

« Ellis Island, une histoire du

rêve américain”, d...

Un Matisse rendu en 2008 à la

MDA UK est retourné ...

"Nora-le-chat et autres histoires

de bêtes" d'Anne...

L'Art de l'automobile. Chefs-

d’œuvre de la collect...

« Hélène Boucher, la fiancée de

l’air » de Bernard...

« Pronostic vital engagé…

Islamectomie ! » de Yidi...

« L’Empereur de l’Atlantide »,

de Viktor Ullmann e...

Un colloque prospectif en 2001

sur l’exode des Jui...

« Lise Meitner, mère de la

bombe atomique » de Wol...

« Quand les nazis filmaient le

ghetto » de Yael He...

« L’affaire Klimt » de Jane

Chablani et Martin Smi...

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Page 4: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

représentatif des institutions juives de France), registre lexical biaisé

-"colonie" au lieu de "localité", "territoires palestiniens" au lieu de "Judée et

Samarie", etc. -, incapacité ou refus de dénoncer la propagande anti-

israélienne, censure d'intellectuels ou de thèmes sensibles, indifférence des

historiens et des chercheurs à l'égard de ces journaux non cités en référence de

leurs ouvrages, etc.

Crise par la "peopolisation communautaire" : textes flattant l'ego de

dirigeants communautaires, articles inintéressants sur des "filles de", etc.

Ce qui ne manque pas d’inquiéter des institutions communautaires : si la

presse Juive au lectorat essentiellement Juif disparaît et se fragmente en

éclatant les lectorats en micro-cibles et en limitant le périmètre des sujets

traités, comment ces associations vont-elles communiquer en direction des

Juifs français ? Comment les autorités politiques françaises vont-elles

considérer la communauté Juive française ?

Et quel tableau de la communauté Juive française donnent ces médias à

un historien l'étudiant en ces décennies dramatiques !?

Enfin, le succès d'audience de mon article, malgré sa longueur,

témoigne de l'intérêt des Internautes pour ces médias français Juifs. L'absence

de toute autre étude sur ce thème révèle qu'il s'agit d'un sujet tabou.

Médias et journalistes

Ces médias communautaires commandent des articles à des journalistes,

souvent Juifs, parfois diplômés d'écoles de journalisme, souvent des femmes,

et partageant généralement leurs sensibilités politiques et religieuses. Ils

recourent aussi à des animateurs bénévoles - dirigeants associatifs, etc. - et

aux métiers variés : notaire, avocats, médecin, etc. Certains journalistes

bénéficient de "rentes de situations" qui les mettent à l'abri de la précarité

infligée à leurs collègues.

S'abritant derrière une opacité financière, nombre de ces médias

communautaires s'affranchissent du respect du droit du travail - remises de

bulletins AGESSA (Sécurité sociale des auteurs) au lieu de bulletins de paie,

refus de remettre l'attestions Assedic ou le certificat de travail à la fin de la

collaboration de journalistes, etc. -, du droit d'auteur, de la parole donnée :

articles commandés non payés ou/et non publiés. Un comportement décevant

de la part d'employeurs-parangons de vertus juives, donneurs de leçons de

morale, distributeurs de bons et mauvais points dans la communauté... Un

principe talmudique ne dit-il pas : "La loi du pays est la loi" (dina

demalkhouta dina) ?

Comme leurs homologues non Juifs, de nombreux médias Juifs français

versent des rémunérations très/trop faibles aux rédacteurs de leurs articles : de

23 € à 38 € bruts par feuillet (25 lignes de 60 signes et espaces), soit deux à

presque trois fois moins que des tarifs syndicaux. La longueur moyenne d'un

« Les quatre » dont le peintre

Vladimir Kara

Au cœur du génocide. Les

enfants dans la Shoah 193...

L’âge d’or des cartes marines.

Quand l’Europe déco...

Entre vérités et faux semblants,

un diner du CRIF ...

« Gustav Mahler autopsie d’un

génie » d'Andy Somme...

Un paysage médiatique français

Juif contrasté (1/8...

Frédéric Chopin, la Note bleue

« Art nouveau, la Révolution

décorative » et « Tam...

« Les œuvres volées par Hitler

ou l'incroyable sau...

« Composer sous Vichy », par

Yannick Simon

Pierrette Bloch

► février (33)

► janvier (27)

► 2013 (172)

► 2012 (84)

► 2011 (80)

► 2010 (45)

► 2009 (8)

T I M E L I N E D E TW I T T E R

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Page 5: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

article publié est un feuillet à un feuillet et demi. Ce qui enfonce des

journalistes pigistes dans la misère sociale.

Ces médias ne remboursent généralement pas les frais professionnels de

journalistes, ne leur assurent aucune visite médicale du travail, aucune

formation continue, etc.

En outre, des institutions représentatives du personnel sont absentes

d'organes de presse juive française. Ce qui accroit la vulnérabilité de ces

journalistes.

A noter que l'Association des journalistes Juifs, "qui s’était fixé pour

mission de lutter contre la diffamation anti-israélienne dans les médias et la

montée de l’antisémitisme en France" et a été présidée de 2000 à 2006 par

Clément Weill-Raynal, n'est pas très active dans ces médias communautaires.

Faits révélateurs ? Le 24 février 2011, c'est par une lettre-circulaire

électronique, que Jacques Bénichou, alors directeur général du FSJU, a

annoncé aux 73 collaborateurs - journalistes, universitaires, dessinateurs, etc.

- de L’Arche « une pause dans leur collaboration » et les a exclus de la

réflexion sur l’avenir du magazine. Un envoi collectif que Pierre Besnainou,

président du FSJU, qualifiera de « maladresse ». Le 9 mars 2012, sur RCJ, ce

dernier s'est prévalu d'une "décision du Bureau exécutif du FSJU après une

réflexion de 18 mois" à laquelle n'ont pas été conviés des journalistes

professionnels et compétents, et a qualifié d'"inacceptable dans la

forme" l'envoi par Internet de ce courrier-type numérique.

Et dans son n°1289 (13 février 2014), Actu J réalise la prouesse de

consacrer un dossier intitulé Travail et éthique : mode d'emploi, sans effectuer

la moindre enquête sur ces médias et associations communautaires qui

s'affranchissent du droit et de la Torah.

Et si un journaliste impudent ose solliciter l'augmentation d'une

rémunération demeurée fixe pendant douze ans, on lui dit clairement qu'il est

remplaçable... C'est si français cette propension à couper les têtes qui

dépassent... Précisons qu'au sein d'un même groupe médiatique, on peut

observer une grande variété de situations : certains journalistes détiennent la

carte de presse, véritable Sésame pour être accrédité auprès d'organisateurs

d'évènements, d'autres ne peuvent la solliciter auprès de la Commission de la

carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP) car leur employeur ne

leur a pas versé la rémunération à laquelle ils ont légalement droit, d'autres

encore reçoivent des bulletins AGESSA, etc.

Voici quelques années, une organisation communautaire a licencié sans cause

réelle et sérieuse la rédactrice en chef de son magazine alors qu'elle lui

donnait toute satisfaction. Mais elle a conservé sa directrice de la

communication et son adjointe qui émaillaient leurs communiqués de fautes

de français, avaient conçu un flyer sans y indiquer le logo de l'association, etc.

Deux rédactrices en chef s'étaient plaintes, en vain, auprès du directeur de

l'association de cette directrice de la communication : entraves à leur travail

par des rétentions d'informations ou un interventionnisme intempestif ou un

rewriting malmenant la langue française, soutien à un maquettiste

problématique par ses carences et son refus de respecter l'autorité de la

La galerie Claire Corcia

présentera "Civilisations de la

forêt inondée" (4 juin-19 juillet

2014), exposition...

fb.me/1tK3FV7Sr

Véronique Chemla

VeroniqueChemla@

Le Livre de Ruth est lu lors de la

fête juive de Chavouot (3 juin au

soir au 5 juin 2014 au soir, du 5

au 7 Sivan... fb.me/3D7PQyuKg

Véronique Chemla

VeroniqueChemla@

Le Centre communautaire Juif

laïc (CCJL) présentera le 3 juin

2014 "1942-1944. La caserne

Dassin à Malines : des...

fb.me/1fhd6QGJ2

Véronique Chemla

VeroniqueChemla@

A José Boublil et à ceux qui ont

liké son message -...

fb.me/3rdjG1cFx

Véronique Chemla

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11h

15h

17h

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L I B E L L ÉS

Dura-Al (67)

Antisémitisme (352)

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03/06/2014file:///C:/Users/Chemla/AppData/Local/Temp/Low/BCBXH5IS.htm

Page 6: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

rédactrice en chef, etc. L'une de ces journalistes a vécu cette situation comme

un harcèlement moral. Ces deux rédactrices en chef étaient sépharades, et ces

deux communicantes, comme les dirigeants de cette association, des

ashkénazes. Vraisemblablement de pures coïncidences...

Si, faute de règlement amiable, un journaliste ou un photographe de

médias communautaires s'aventure à saisir la justice pour défendre ses droits,

malheur à lui : d'une part, il signe sa mort professionnelle dans ce milieu, et

d'autre part, il affronte plusieurs parties dans ce combat du pot de terre contre

le pot de fer : en effet, ses anciens employeurs se liguent contre lui. Et ils

instrumentalisent la justice par de coûteux assignations et appels sans

fondement juridique, mais visant à faire pression sur leur ancien employé, en

vue d'une proposition de règlement transactionnel à leur seul bénéfice.

Particulièrement choquant : lors d'une audience judiciaire, l'avocat d'une

célèbre organisation communautaire a sollicité un faible quantum du tribunal

devant statuer sur l'indemnisation concernant une photographie reproduite

sans autorisation de son auteur. Brandissant la photo litigieuse, il a déclamé :

"Ce n'est tout de même pas la photographie de l'enfant Juif du ghetto de

Varsovie ! Vous ne pouvez pas allouer" la somme réclamée par le

photographe. Et le tribunal a alloué un montant ridicule de dommages et

intérêts à ce photographe. Celui-ci a alerté des responsables communautaires

sur cette instrumentalisation de la Shoah : certains ont exprimé leur

indignation, mais l'organisation partie au procès est demeurée silencieuse. Qui

ne dit mot consent ? Vraisemblablement. Certes, la parole de l'avocat est libre,

mais il incombe à son client de lui indiquer les limites à ne pas franchir. Et

que doivent penser les tribunaux de ces agissements ?

Ne cherchez pas les condamnations judiciaires de ces médias ou

organisations communautaires dans leurs documents publics. Vous ne les y

trouverez pas : ces médias et organisations ne communiquent ni sur leurs

condamnations ni sur les honoraires élevés - 250 €/heure HT voire plus - de

leurs avocats de cabinets installés dans des quartiers huppés parisiens. Cela

risquerait de nuire à leur image et de dissuader leurs donateurs de savoir que

leurs dons contribuent à augmenter les chiffres d'affaires de cabinets

d'avocats. A moins que certaines organisations communautaires ne fassent

payer l 'Etat pour leurs condamnations et f rais judiciaires. . . Des

comportements d'autant plus choquants alors que les Français, Juifs et non

Juifs, traversent une grave crise économique et, telle Ruth Smadja, subissent

en plus des agressions antisémites sans avoir les moyens financiers

d'emménager ailleurs.

Quant aux publications judiciaires de ces condamnations, la justice, a

fortiori en droit du travail, rechigne à les accorder.

Donc, tant que les donateurs, notamment les artistes célèbres et autres

VIP prêtant leur image et leur caution, ainsi que les lecteurs n'exigeront pas la

transparence financière et une rectitude morale des dirigeants d'organisations

Arabes (163)

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Plomb durciOpération (13)

Palestiniens (138)

AladinProjet (4)

Révisionnisme (10)

Sciences (26)

Shoah (212)

Sports (24)

Terrorisme (114)

Théâtre (27)

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et de médias communautaires, ces médias et organisations s'obstineront dans

leurs comportements peu respectueux du droit et des valeurs du judaïsme dont

ils se réclament.

Si rares sont les journalistes ayant ouvert un blog et l'alimentant

régulièrement par leurs articles, ils sont nombreux à privilégier les réseaux

sociaux - Facebook, Twitter - à des fins personnelles, et subsidiairement

professionnelles.

Curieusement, si les lecteurs lambda renchérissent sur les observations

et analyses de cet article, ce sont certains journalistes ou dirigeants de médias

communautaires qui ne l'ont pas apprécié, et me l'ont fait savoir, parfois avec

une agressivité blessante. Ainsi, en vociférant, l'une de mes consœurs m'a

invectivée publiquement en me traitant de "journaliste nulle" entre autres

gracieusetés. Refus des critiques ? Incapacité à se remettre en question et à

argumenter ? Ignorance de la courtoisie ? Découverte de l'ampleur du fossé

séparant ces médias d'une partie du public ? Conception du journalisme

comme synonyme de flagornerie ? Révélateur du climat pesant sur ces

médias : les journalistes collaborant à ces médias et m'ayant fait part de leur

analyse concordante avec la mienne, l'ont fait officieusement. Par crainte de

représailles.

Des sujets tabous

"Des sujets tabous il y a plusieurs années ont aujourd'hui parfaitement

leur place dans les colonnes du journal. Je pense notamment aux libéraux, à

l'homosexualité, au sida, etc.., affirme la journaliste Virginie Guedj-

Bellaïche, journaliste pour Actualité juive (surnommée Actu J) et Osmose.

Certes, et on pourrait ajouter d'autres thèmes, telle la bat-mitsva.

Mais des sujets tabous abondent, et minent la crédibili té de

médias généralement "communautairement corrects".

Exemples : les Juifs

n o i r s . C o mm a n d é p a r

L'Arche, un dossier d'articles

s u r l e s J u i f s n o i r s ,

c ompo r t a n t n o t ammen t

l ' in terview de Guershon

Nduwa , p r é s id en t d e l a

Fédération des Juifs Noirs de

France (FJN), n'a jamais été

publié par ce magazine du

FSJU. Et ce, depuis plus de

quatre ans. Pourquoi ? Si Tribune juive a consacré un dossier à ces Juifs Noirs

et si Radio J interviewe souvent et gracieusement Guershon Nduwa, RCJ,

radio du FSJU, et Radio Shalom n'ont jamais invité ce dirigeant. Par ailleurs,

la FJN a du payer, chèrement, un média Juif français, pour obtenir la

publication d'articles sur ses activités. Pourquoi ?

Q u a n t à A k a d em ,

c ampus numér i qu e Ju i f

(IDF)Tsahal (77)

Télévision (161)

(Union européenne)UE (134)

UNESCO (14)

UNRWA (2)

ART I C L ES L E S P L US

C ON SU L TÉ S

Gil Taieb, vice-président du

CRIF et du FSJU,

membre du Conseil du

Consistoire de Paris Ile-

de-France, etc.

Depuis plus d'une douzaine d'années,

Gil Taieb multiplie des fonctions

dirigeantes dans les trois principales

orga...

Mars-août 1943 : Salonique,

épicentre de la

destruction des Juifs de

Grèce

Le Musée d'art et d'histoire

du Judaïsme (MAHJ) présentera le

1er juin 2014 à 11 h Itinéraire

mémoriel de Salonique à Paris , a...

Art Spiegelman's Co-Mix: A

Retrospective

Le Jewish Museum de New

York présente

l’exposition éponyme .

Par des fac-similés et originaux,

l’évocation de la carrière d’ Art

Spiege...

Modigliani et l’École de

Paris

La Fondation Pierre

Gianadda présente

l’exposition éponyme .

Près de cent œuvres d’ Amedeo

Modigliani (1884-1920) et d’autres

arti...

Romy Schneider (1938-

1982), actrice

Arte diffusera dès ce soir

dans le cadre du cycle

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Page 8: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

financé par le FSJU et le

Fondation pour la Mémoire

d e l a S h o a h , i l n ' a p a s

éditorialisé les vidéos de

deux manifestations de la

FJN - un diner-débat (janvier

2011) et une conférence de

Guershon N 'duwa sur la

fierté d'être juif (novembre

2009). Akadem "est intégralement financé par des subventions du Fonds

Social Juif Unifié et de de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Si nous

n'avons pas publié cette conférence, c'est entre autre faute de moyens

financiers. Si cette conférence peut vous être utile... un don à l'ordre de

l'Appel unifié juif de France (l'organe de collecte du FSJU), sera très

apprécié. Pour votre information, le coût moyen d'une heure de numérisation

et mise à disposition est de l 'ordre de 20 €". Aucune de ces deux

organisations importantes de la communauté Juive française n'aurait les 80 €

nécessaires à numériser ces deux vidéos (4 heures) pour les présenter aux

Internautes avec leur "apparat critique" !? Akadem dispose du budget pour

numér iser un concer t d ' I shta r ( févr ier 2013) ou la tab le- ronde

Ouverture (novembre 2009) avec des dirigeants du FSJU et de l'OSE (Œuvre

de Secours aux Enfants), et manquerait de moyens financiers pour ces deux

évènements concernant les Juifs noirs !? Et depuis 2009 !?

Commandé en 2009 par

L'Arche, un article critique

sur le cont roversé proje t

A l a d i n , s o u t e n u e n

particulier par la Fondation

pour la Mémoire de la Shoah

(FMS), n'a jamais été publié par ce magazine. Hormis Radio J qui a diffusé au

printemps 2009, la chronique Les deux fautes de la FMS de Shmuel Trigano,

aucun autre média communautaire n'a critiqué ce projet.

Qui est payé combien ? Cette question-taboue s'avère d'autant plus

aigue en raison de l'opacité sur les revenus - salaires et autres avantages - des

dirigeants d'organisations Juives françaises ainsi que de responsables de ces

médias, des appels pour la Tsedaka et de la crise économique durable qui

affecte aussi les Français Juifs. Et aucune de ces organisations ne

communique le montant de ses condamnations judiciaires, de ses honoraires

d'avocats lors de procès, etc. Un exemple : Me Patrick Klugman, avocat du

grand rabbin Gilles Bernheim, a déclaré au Monde, à propos de l'indemnité

que le Consistoire versera à son client, que celui-ci "a obtenu de quoi tenir en

partie jusqu'à ses droits à la retraite avec l'équivalent de son salaire

mensuel" (entre 5 000 et 9 000 euros)". Pourtant, des rumeurs ont allégué que

le montant de ce salaire avoisinait les 15 000 €, voire les 17 000 €. Un

communiqué de Sammy Ghozlan, membre du Conseil d'administration du

Consistoire central de France, a révélé le 28 février 2014, et sur Facebook,

que le "montant mensuel total du salaire et des services" du Grand rabbin de

Claude Sautet Les choses de la vie

puis Mado . Le Palais des Festivals et

des Congr...

Vivian Maier (1926-2009).

Une photographe révélée

Le Château de Tours

accueille l’ exposition

éponyme produite par

diChroma photography en

collaboration avec le Jeu de Paume et

la Vi...

Le Deauville de Yul Brynner

France 3 diffuse Les Sept

mercenaires ( The

Magnificent Seven ),

western de John

Sturges . Deauville a présenté l'

exposition ép...

Le sport européen à

l’épreuve du nazisme.

Des J.O. de Berlin aux

J.O. de Londres (1936-

1948)

Histoire diffusera les 22 et 25 mai

2014 Leni Riefenstahl, le pouvoir des

image s , série en deux parties de Ray

Muller (Movieman P...

Felix Nussbaum,

Osnabrück, 1904-

Auschwitz, 1944

Le musée d’art et d’histoire

du Judaïsme (MAHJ)

présente la première rétrospective,

hors d’Allemagne et des Etats-Unis ,

du peintre F...

"Guet-apens" au Beth Din

de Paris

Au printemps 2014, une

affaire concernant un

guet - acte de divorce

juif religieux postérieur au divorce

civil, libérant une femm...

R ECHERCH ER DA NS C E

B LOG

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Page 9: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

France "s'élèvent à plus de 25 000 euros", et "à 34 000 euros par mois, si on

rajoute son s taf f" . Un communiqué guère repr is par les médias

communautaires...

Autres questions essentielles occultées : les institutions communautaires

assurent-elles leurs missions de manière satisfaisante ? Les fonctions les plus

importantes des organisations communautaires sont assurées par les mêmes

personnalités, généralement des hommes, qui se succèdent, cumulent les

titres, se cooptent selon des critères - appartenance à des réseaux,

"communautairement correct", stratégies carriéristes cyniques - souvent sans

rapport avec la compétence, passent d'une institution à une autre, etc.

N u l n ' e s t s u r p r i s d e v o i r G i l T a i e b , d e n t i s t e d e v e n i r

communicant événementiel avec un piètre succès en 2010, ou Me Ariel

Goldman, ancien vice-président du CRIF, porte-parole du SPCJ (Service de

protection de la communauté Juive) et candidat à la présidence du FSJU,

réaliser lors du dîner du 4 mars 2014, grâce à son téléphone mobile, un selfie

avec Christine Taubira, ministre de la Justice.

Et, quand des dirigeants communautaires feront leur aliyah, ils reproduiront

vraisemblablement en Israël leurs pratiques hexagonales... Sans tirer les

leçons de leurs échecs et carences.

Illustration de questions occultées : la "cérémonie de reconnaissance" à

Pierre Besnainou, à la fin de son mandat de président du FSJU et de l'AUJF

(Appel unifié juif de France) - organe central de collecte dans le cadre de

l'Appel national pour la Tsedaka -, et le cocktail en présence de nombreuses

personnalités ont lieu au Centre communautaire de Paris, le 3 mars 2014, à 18

h 30. Qui paie ? Quel média communautaire a analysé son bilan ?

Et la reconnaissance pour quels faits ? La gestion par Pierre Besnainou

laisse dubitatif : problèmes déontologiques non résolus, transformation

problématique de L'Arche, etc. Le site du FSJU n'informe pas sur sa gestion

des dossiers d'indemnisation récente par la Claims Conference des Juifs du

Maroc et de Tunisie. Malgré la décision en 2012 de Pierre Besnainou

d'affecter un gardien de sécurité à des lieux communautaires, un individu a pu

se faire photographier faisant une quenelle devant l'école Ozar HaTorah

(Toulouse), lieu de l'assassinat djihadiste antisémite de trois franco-israéliens

Juifs. Ni le site du FSJU ni celui destiné au vote électronique ne présente les

modalités et les candidats à l'élection au Conseil national du FSJU le 9 mars

2014. A la différence de ses homologues, Pierre Besnainou a soutenu un

candidat à une élection législative. Etc. Etc. Etc.

Radio de la communauté juive soutenue par le Fonds social juif unifié, RCJ a

elle aussi marqué la fin du mandat de Pierre Besnainou.

Ainsi, le 20 mars 2014, Sandrine Sebbane a interviewé Pierre Besnainou, son

supérieur hiérarchique. Qui a-t-elle choisi pour témoigner sur son invité ? Le

comédien Michel Boujenah, Gil Taieb, longtemps vice-président du FSJU, et

Paule-Henriette Lévy, journaliste sur RCJ et directrice de l'Action culturelle

du FSJU ! Tous trois, que dis-je, tous quatre ne tarissent pas d'éloge, ne

trouvent aucun défaut à son action. La seule autocritique de Pierre

Besnainou concernant l'absence d'un garde près d'une école Juive ne suscite

aucune analyse. Alors que de nombreux Français Juifs peinent à imaginer leur

avenir en France, la prochaine aliyah de ce dirigeant communautaire pendant

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Page 10: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

huit ans n'interpelle aucun des quatre.

Le dernier mardi de chaque mois, Paule-Henriette Lévy anime l'émission

d'une heure Hors antenne avec Jacqueline Rémy et Annette Lévy-Willard,

journalistes respectivement à Marianne et Libération. Le 25 mars 2014, elle

exprime son "malaise" à interroger Pierre Besnainou, "président de sa propre

radio". D'entrée, elle lui accorde "quelques jokers" afin qu'il puisse s'exonérer

de répondre à des questions qui l'embarrasseraient. En fin d'émission, elle fait

allusion aux critiques concernant certaines de ses actions, mais sans

expliciter. Pas une seule de ces trois journalistes n'a posé de questions

embarrassantes à Pierre Besnainou.

Deux cas d'école pour les Instituts de formation des journalistes ! Et d'autres

émissions en hommage à Pierre Besnainou sont programmées sur RCJ...

Aucun média Juif français n'a relaté

les circonstances de la capture du soldat

franco-israélien Guilad Shalit révélées

par Ben Caspit dans le Jerusalem Post du

29 mars 2013 : un rapt par des terroristes

palestiniens sans les avoir combattus. Ce

journaliste avait pourtant souligné aussi

l'importance de la vie par les Juifs,

notamment Israéliens, l'urgence pour

Tsahal de tirer les leçons de ce rapt et le

recours avec plus de parcimonie au terme

"héros". Pourquoi ce silence ? Pour ne pas décevoir tous les Français Juifs que

des institutions communautaies ont mobilisé pour sa libération ? Pour ne pas

s'aliéner les organisations communautaires ayant organisé au printemps 2013

des soirées dont Guilad Shalit était invité d'honneur et ayant payé des

annonces publicitaires dans ces médias ? Quelle différence avec le Jewish

Tribune, journal du B'nai B'rith (BB) Canada ! En effet, ce magazine canadien

a publié les critiques de cette honorable organisation Juive à l'égard du Jewish

National Fund (JNF) qui organise plusieurs soirées à l'automne 2013 dont

l'invité d'honneur est Guilad Shalit : celui-ci, qui n'est pas un héros, véhicule

davantage une image de faiblesse à l'égard des ennemis d'Israël. Le 26 juin

2013, le B'nai B'rith international s'est distancé de la position du BB Canada :

le Forum des jeunes adultes du BB Europe avait reçu Guilad Shalit en invité

d'honneur à Londres en novembre 2012 : "Guilad Shalit y a été

chaleureusement accueilli". "Deux cents délégués de vingt pays d'Europe,

des Etats-Unis et d'Israël étaient présents quand le jeune homme a été fait

membre d'honneur du BB international".

De plus, en avril 2013, des médias

communautaires français ont affiché la

stupeur quand a été révélée la "non-

agrégation" de philosophie du Grand

rabbin Gilles Bernheim. Pourtant, la

rumeur circulait déjà lors de la campagne

pour l'élection du Grand rabbin de France

au printemps 2008 - Philippe Karsenty,

directeur de Media-Ratings, l'avait publiée

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ICTUS paysage

Philippe Journo

Paysagiste Calas & Gallou

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Page 11: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

le 22 mai 2006 sans être poursuivi en

justice par l'intéressé - et m'était alors

parvenue. En avril 2013, la rédaction

d'Actu J était divisée sur Facebook : le 6

avril 2013, Sandrine Szwarc, responsable

des pages Culture et qui avait encensé ce

grand rabbin, interrogeait : "Le rôle des

Juifs de France n'est-il pas de soutenir un

des leurs plutôt que de le lyncher ?" Autre

journaliste, autre opinion : le 10 avril

2013, sur son blog puis sur son compte

Facebook, Virginie Guedj-Bellaiche, appelait le grand rabbin à démissionner.

Cet hebdomadaire a publié la lettre de Lydia Benattar, directrice de cette

publication, au grand rabbin Gilles Bernheim le 8 avril 2013 : l'assurant de

son soutien, elle l'y exhortait à "ne pas se murer dans le silence" et à dire "la

vérité", sa vérité. Sur son compte Facebook, Sandrine Sebbane, "journaliste

sur RCJ, radio du FSJU, publiait le 3 avril 2013 un texte louant ce grand

rabbin, notamment sa "rigueur intellectuelle". Un texte apprécié par de

nombreux dirigeants communautaires, et au ton si véhément qu'un Internaute

lui rappelait qu'il ne s'agissait pas de l'affaire Dreyfus. Aucun de ces médias

communautaires n'a présenté la moindre analyse de ces scandales : plagiats et

"non agrégation". Ni le moindre mea culpa. Et dans son n°1288 (6 février

2014), Actu J consacre une page entière au compte-rendu d'une conférence de

Gilles Bernheim "devant la communauté juive ashkénaze des Lilas (93)"

- dans cette ville se trouve le siège du journal - et à sa communication sur les

réseaux sociaux où il "poursuit dans une analogie à peine masquée avec sa

vie personnelle". Nul ne s'indigne, et notamment pas cet hebdomadaire, de

cette discrimination entre Juifs : un Ashkénaze parle aux seuls Ashkénazes !

Et qui plus est, un ancien grand rabbin de France.

Dans quelles circonstances le

professeur Shmuel Trigano, a-t-il

quitté en 2013 l'Alliance Israélite

universelle (AIU) dont il a dirigé-

fondé le Collège des Etudes Juives

(1986-2013 ), et ce, moins d'un an

a p r è s l ' h omm a g e q u e c e t t e

organisation lui avait rendu ? Cette

question ne suscite pas d'intérêt dans

ces médias communautaires... Et

c'est désormais hors de l'AIU qu'il a

fondé à l'automne 2013 l'Université populaire du judaïsme...

P a r a i l l e u r s , a u c un méd i a

communautaire n'a relayé l'information

relat ive à la s ignature par Roger

Fajnzylberg, actuel délégué général de

la Fondation OSE-MES (Mémoire

Enfance Solidarité) abritée par la

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Page 12: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

Fondation du judaïsme français, d'un

appel de Confluences publié dans Le

Monde (7 novembre 1996) "grâce aux

contributions des signataires". Promu

par les Amis de La Paix Maintenant,

cet appel s'indigne des "déclarations

d'intransigeance de M. Netanyahou et

son souhait affiché d'imposer la paix

dans l'annexion... ou la judaïsation de

Jérusalem-Est". Or, Jérusalem, capitale

éternelle et indivisible d’Israël, est au

cœur du judaïsme. En outre, Roger Fajnzylberg a déclaré en février 2013

souhaiter se "rendre disponible pour des institutions communautaires comme

le CRIF ou le Fonds Social Juif Unifié"...

En outre, aucun média

communautaire n'a relaté le

r e f u s d e l ' a y a n t - d r o i t

d'Andrée Salomon, résistante

française Juive, de voir le

nom de celle-ci associé, par

u n p l a q u e a p p o s é e a u

printemps 2013 sur le mur

d'une maison d'enfants de

l'OSE (Œuvre de secours aux enfants) à Eugène Schueller, "fondateur de

L'Oréal [ayant] honteusement collaboré avec l’Occupant pendant la

Deuxième Guerre mondiale".

Pourquoi ce silence ? Volonté de ne pas contrarier la campagne publicitaire

de l'OSE et de sa fondation - manne financière importante pour ces médias

- afin de collecter des fonds à l'approche des déclarations d'impôts sur les

revenus ? Crainte de manquer une éventuelle annonce publicitaire du groupe

de produits cosmétiques ?

Les affaires d'antisémitisme ? Bien que sollicités, d'importants médias

communautaires n'enquêtent pas, et donc occultent certaines affaires

d'antisémitisme graves. Surtout si elles révèlent aussi le refus d'institutions

communautaires de s'en saisir ou leur incapacité à défendre victorieusement,

efficacement, rapidement les Français Juifs victimes. Deux exemples :

l'affaire Krief et l'affaire Smadja.

Médecin nucléaire réputé dans deux centres d'imagerie médicales situés à

Creil et à Compiègne, le Dr Lionel Krief a été la cible de propos antisémites

et demeure victime d'une entente visant à le spolier et attestée par la lettre

d'un avocat, Me Baube. Caractéristique alarmante : sous les présidences

Sarkozy et Hollande, aucune autorité publique - ministres de la Santé, Agence

régionale de Santé (ARS) de Picardie, etc. - n'a mis un terme à cette affaire où

la santé des patients atteints souvent de maladies graves n'a pas été

suffisamment prise en compte et où des conflits d'intérêts sont patents.

Depuis 2009, Ruth Smadja et ses deux enfants sont victimes de graves

agressions antisémites - menaces de morts, tags nazis, boite aux lettres

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Page 13: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

cassée, etc. - à Goussainville, ville située dans la banlieue nord de Paris, a été

révélé par des blogs. L'affaire Smadja révèle cet "exil intérieur" en France que

des Français Juifs sont contraints d'envisager et de mettre en œuvre, quand

elles disposent de suffisamment de moyens financiers, pour quitter un

environnement antisémite agressif et assurer leur sécurité dans une autre ville.

L'assassinat de Sébastien Selam

e n 2 0 0 3 ? A u c u n m é d i a

communautaire ne l'a analysé, et

nombre de ces médias se sont

contentés de lire des dépêches

d'agences de presse. Dans son

éditorial pour le 33e anniversaire

de son hebdomadaire (n°1282,

24 d écem br e 2 01 3) , Ly d i a

Benattar a omis de le mentionner

dans sa l iste des assassinats

antisémites en France depuis la Libération. Oubli ? Ou sujet tabou ? A noter

que si, lors du 28e diner du CRIF le 20 mars 2013, Richard Prasquier, alors

président de cette fédération, avait évoqué Sébastien Selam dans la liste des

victimes de tueries antisémites, le Président François Hollande l'avait occulté,

et lors du 29e diner du CRIF du 4 mars 2014, Roger Cukierman a omis de

citer Sébastien Selam. De même, aucun média communautaire n'a relevé que

le nom de Sébastien Selam est absent des annonces de Roger Cukierman et

Gil Taieb sur la fréquence Juive francilienne et des affiches du rassemblement

du 19 mars 2014 sur le thème "La haine des Juifs, ça suffit !", "contre

l'antisémitisme et pour la fraternité républicaine" organisé, à Paris et en

province (Toulouse, Bordeaux), par le CRIF qui y a convié des politiciens et

des intellectuels. A Paris, lors de l'allumage des bougies, et après que des voix

dans le public aient crié "Sébastien Selam", une bougie à la mémoire du jeune

DJ a été allumée. Une fois encore, les médias communautaires n'ont pas été

en phase avec les Juifs lambda, et ce sont deux Internautes, Frédéric Brasil

puis moi qui, le 17 mars 2014, sur la page Facebook de ce rassemblement ont

rappelé la mémoire du DJ assassiné en novembre 2003. Le 27 mai 2014,

Paule-Henriette Lévy a évoqué sur RCJ, radio du FSJU dont elle est

rédactrice en chef, les Français Juifs assassinés en France depuis

l'Intifada II sans citer Sébastien Selam - Jacqueline Rémy (Marianne),

Annette Lévy-Willard et d'autres journalistes présents n'ont pas réagi

-, et vers 19 h 20, sur Radio Shalom, Pierre Gandus a oublié lui aussi ce

jeune DJ tué en 2003 en interviewant le rabbin Haïm Korsia, qui n'a

pas rectifié.

Le passé pro-palestinien de Manuel Valls et ses discours virulents contre

l'Etat d'Israël que j'avais révélés dès 2012 dans mon article Le gouvernement

Ayrault, c'est bien pour les Français Juifs ? Aucun média communautaire ne

les a évoqués.

Enfin, pourquoi n'existe-t-il aucune autre étude des médias français

Juifs, hormis la mienne ? Pourtant, en juillet 2013, le Shalom Hartman

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Page 14: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

Institute a rendu publics les résultats de son sondage auprès de journalistes

Juifs de médias Juifs.

Des intellectuels et politiciens boycottés

De nombreux médias communautaires recourent à des personnalités

pour des tribunes hebdomadaires. Les professeurs Shmuel Trigano et Raphaël

Drai ainsi que Me Gilles-William Goldnadel, président de l'association

France-Israël, lisent leurs billets sur Radio J. Sur Judaïques FM, Théo Klein,

ancien président controversé du CRIF, Gérard Akoun et André Nahum

commentent l'actualité politique ou communautaire, et Antoine Spire assure la

critique de livres. L'équipe de billetistes de RCJ, radio du FSJU, comprend les

journalistes Clément Weill-Raynal et Luc Rosenzweig, ainsi que Gil Taieb,

vice-président du FSJU. Actu J publie les tribunes des billettistes de Radio J

et de ces journalistes de RCJ, et des dirigeants des principales institutions

Juives françaises.

Mais pour un intellectuel français Juif, tenir une tribune dans un média

Juif n'empêche pas d'être boycotté par d'autres médias communautaires.

Quand la thématique de ses œuvres relève du judaïsme ou des Juifs, ce

boycott pénalise le succès et l'audience des livres, la carrière des auteurs et de

leurs attachés de presse. La blogosphère peut pallier partiellement ces

boycotts, mais pour les seuls lecteurs/auditeurs Internautes.

Des œuvres majeures d'auteurs

d'envergure internationale - en 2010,

L'Europe et le spectre du califat, par Bat

Ye'or, L'exil au Maghreb. La condition

juive sous l'islam 1148-1912, par David

G. Littman et Paul B. Fenton - n'ont pas

été chroniquées par des médias

communautaires importants. Pour Bat

Ye'or, à la censure du Quai d'Orsay, s'est

donc ajoutée celle de médias français

Juifs unis dans le "politiquement correct".

Signes du déclin de l'influence de médias Juifs français ou des œillères, voire

de l'incompétence de journalistes qui ont ignoré sciemment l'intérêt suscité

par ces deux livres auprès du public : ces deux ouvrages et les conférences de

leurs auteurs ont connu un succès public - nouveau tirage en 2011 et réédition

en 2012 de L'exil au Maghreb. La condition juive sous l'islam 1148-1912 par

les PUPS - grâce à la blogosphère, espace d'information qui a suppléé les

carences de médias communautaires français.

Ainsi des auteurs Juifs célèbres, français ou non, universitaires -

Raphaël Israéli qui a forgé le vocable "islamikaze" - ou non, ainsi que des

politiciens israéliens - Moshé Feiglin de Manhigut Yehudit (The Jewish

Leadership Movement) - ne sont (quasiment) pas interviewés par certains

médias Juifs français.

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Les raisons de ces ostracismes ?

Antagonismes personnels ou

inconscience de l'importance de ces

livres et de ces auteurs ? Rarement. La

raison réside souvent dans

les idées exprimées par ces

personnalités bannies. Des idées

distinctes du "communautairement

correct" qui occulte ou minore la

dhimmitude, évoque peu ou pas

l'exode d'environ un million de Juifs

des pays arabes, de Turquie et d'Iran, vante un "dialogue judéo-musulman" au

contenu imprécis, déplore les victimes d'une Shoah "islamiquement correcte",

nomme la Judée et la Samarie des "territoires palestiniens", etc.

Plagiats et contrefaçons

Est-ce un hasard si les scandales des plagiats du grand rabbin Bernheim

n'ont été ni révélés ni analysés par des médias communautaires ayant hâte de

"tourner la page" ?

Manque de temps ou de moyens financiers et humains ? Mauvaises

habitudes ? Abondance d'informations sur Internet ? Inconscience ou

partialité délibérée ? De nombreux journalistes, de médias Juifs et non

Juifs, lisent ou reproduisent des dépêches d'agences de presse. Mais les

médias Juifs le mentionnent rarement, et souvent ne rectifient pas la

terminologie biaisée ("colonies", "occupation") de ces dépêches. Ce

qui suscite l'ire de lecteurs/auditeurs et participe de la campagne de

délégitimation d'Israël.

Ignorance du droit d'auteur ? Pas vu, par pris ? Dédain à l'égard des

journalistes et photographes ? Paresse, incompétence, malhonnêteté, cynisme

ou amoralité de dirigeants et journalistes ? Sentiment d'impunité né du faible

risque de poursuites judiciaires et des montants dérisoires alloués par la

justice aux auteurs victimes de contrefaçons ou de plagiats ? Facilité des

Copier/Coller sur Internet ? Manque lamentable de professionnalisme ?

Adossés ou non à des organisations françaises Juives, nombre de magazines

reproduisent articles et photographies sans l'autorisation de leur auteur, sans

les créditer et sans les rémunérer. Sans aucune autorisation, certains publient

des articles sciemment sur deux pages, au lieu d'une page, afin d'insérer deux

encarts publicitaires.

Ce qui certes valorise ces périodiques sans bourse délier, augmente

leurs bénéfices, mais n'est ni respectueux ni conforme au droit et à ces

auteurs. Et ce qui occasionne de rares condamnations judiciaires, non

dissuasives en raison des faibles montants d'indemnisation, et non

mentionnées aux lecteurs de ces médias ou aux membres et donateurs de ces

institutions françaises Juives.

Certains dirigeants communautaires ut i l isent les œuvres de

photographes dans des appels aux donateurs - ce qui contribue à augmenter

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considérablement le volume des dons -, voire à des fins privées, sans

autorisation de leur auteur, sans rémunérer, sans créditer. Des plagiats

systématiques qui révèlent une faiblesse morale, un dépassement de la

frontière entre le Bien et le Mal, entre la légalité et l'illégalité d'autant plus

graves qu'ils émanent de ceux devant donner l'exemple et se prévalant de

valeurs.

Ces serial plagiaires s'avèrent un des maux de cette communauté.

L'affaire al-Dura

L’affaire al-Dura a

opéré un clivage entre ces

médias - du silence à de rares

articles prudents -, et une

unanimité pour ne présenter

aucune analyse des

implications de cette affaire.

Est-ce un hasard si la

quasi-totalité des analyses sur cette grave affaire ont été et sont publiés dans

des médias non communautaires : Metula News Agency, Guysen, Causeur,

etc. Je remercie Guy Senbel, directeur-fondateur de Guysen, agence de presse

israélienne, pour m'avoir laissé libre de couvrir cette affaire, les procès

principaux, et ceux annexes, et avoir publié mes analyses éclairant

notamment sur les enjeux de cette affaire. De même, le 21 novembre 2007,

alors correspondante à Paris de Guysen, j'ai été la seule à interroger, sous les

applaudissements de spectateurs, David Martinon, alors porte-parole du

Président Nicolas Sarkozy, sur cette affaire lors de la réunion publique

organisée par le CRIF. Parmi le public de cette réunion : des dirigeants

communautaires, des Juifs lambda et des journalistes. Nombre d'entre eux

m'ont félicitée à l'issue de la réunion. Mais si je n'avais pas interpelé David

Martinon, ce qui a conduit Richard Prasquier, alors président du CRIF, à

souligner la gravité de ces images, qui l'aurait fait ?

L'Arche a consacré à cette affaire un long article au début puis à la fin

des années 2000, et une enquête de Luc Rosenzweig, journaliste ayant mené

des investigations pendant plusieurs années pour la Metula News

Agency, dans son numéro de l'été 2013.

Actu J a couvert les principaux rebondissements de cette affaire en étant

divisée. Le 18 novembre 2004, après la conférence de presse au siège de

France Télévisions, la journaliste de cet hebdomadaire est restée silencieuse

alors que j'interpelais Arlette Chabot, alors directrice de l'information de

France 2, sur l'absence de sang sur les vêtements de Jamal al-Dura supposé

avoir été blessé par balles, etc. Pour Michaël Blum, un de ses correspondants

en Israël, "il n’y a pas eu de mise en scène d’Enderlin et les soldats de Tsahal

n’ont pas tué Mohamed Al Dura".

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Or, Clément Weill-Raynal, chroniqueur judiciaire de cet

hebdomadaire, a enquêté sur les blessures de Jamal al-Dura, a interviewé le

Dr Yehuda David et a exprimé des doutes sur l'authenticité des faits allégués

par ce reportage controversé. Actu J représenté par Serge Benattar, directeur

de la publication, Clément Weill-Raynal, et le Dr Yehuda David ont été

assignés en justice par Jamal al-Dura pour diffamation. « J’aurais aimé

continuer [d’enquêter]. Les poursuites judiciaires ont fait qu’il y a moins

d’article sur cette affaire dans Actualité juive. C’est peut-être le but

recherché… », a déploré Clément Weill-Raynal devant la XVIIe chambre

du Tribunal de grande instance de Paris, 8 février 2011. Ce Tribunal les a

condamnés tous deux pour diffamation.

Le 15 février 2012, l'arrêt de la Cour d'appel de Paris a relaxé le Dr Yehuada

David et a condamné le journaliste Clément Weill-Raynal, pour les phrases

incriminées dans sa réponse au droit de réponse de Charles Enderlin, à 1 000

euros d'amende avec sursis, 1 000 euros de dommages-intérêts et 6 000 euros

de frais de justice. Un texte que Clément Weill-Raynal a confié lors des

audiences judiciaires avoir rédigé, malgré ses réticences, à la demande de

Serge Benattar, directeur de l'hebdomadaire. Serge Benattar "avait fait appel

de la première condamnation mais en février 2012, les juges de la Cour

d'appel, n'avaient pu que constater l'arrêt de poursuites à son encontre en

raison de son décès", explique Clément Weill-Raynal en 2013.

Actualité juive hebdo a alors titré en encadré en bas de sa couverture de son n°

1199 (23 février 2012) sur la « victoire posthume de Serge Benattar »,

directeur de la publication et fondateur du journal. La quasi-totalité de la page

26 de ce numéro est consacrée à l’affaire al-Dura : « Le Dr Yehuda David

gagne son procès en appel et Serge Benattar (zal) est mis hors de cause » et «

Victoire posthume de Serge Benattar », ce titre-ci étant surmonté par «

Reconnaissance ». Or, le décès de Serge Benattar en 2011 a induit la fin des

poursuites contre ce journal qui n'était donc plus partie à ce procès en

appel. En outre, la condamnation de son chroniqueur judiciaire, c'est la

"victoire posthume de Serge Benattar » ?! Une condamnation sévère de

Clément Weill-Raynal occultée par ces articles...

En septembre 2013, la Cour de cassation "casse sans renvoi" cet arrêt

de la Cour d'appel de Paris : elle relaxe Clément Weill-Raynal ainsi que le Dr

Yehuda David et déboute Jamal al-Dura de ses demandes. Que fait Actu J ?

Bis repetita, cet hebdomadaire titre en couverture de son n°1269 (17

septembre 2013) : "Affaire al-Dura : la victoire posthume mais éclatante de

Serge Benattar", et consacre trois articles sur une page à cet arrêt de la Cour

de cassation. L'un de ces articles claironne Clément Weill-Raynal et

"Actualité Juive" gagnent définitivement le procès intenté par Jamal al-

Dura". Bref, que Clément Weill-Raynal soit condamné ou relaxé, qu' Actu J

soit ou non partie au procès, ce journal gagne toujours le procès. Comprenne

qui pourra...

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Page 18: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

Incompréhension de l'enjeu juridique du procès contre Philippe

Karsenty devant la Cour d'appel de Paris en 2013 ? Actu J a titré à tort "La

cour d'appel rejette la thèse de la mise en scène dans l'affaire Al Dura" (n°

1261, 4 juillet 2013). Or, la Cour d'appel a jugé diffamatoires des expressions

utilisées par Philippe Karsenty en 2004, sans se prononcer sur l'authenticité

ou la mise en scène des faits relatés dans ce reportage. Dans son n° 1262 (11

juillet 2013), Actu J a publié une lettre de Philippe Karsenty précisant que "la

cour d'appel n'a nullement rejeté ma démonstration de la mise en scène. Elle

m'a condamné pour des raisons techniques".

Radio J a couvert l'affaire dès l’origine en partageant les doutes sur

l'authenticité des faits allégués par ce reportage controversé de Charles

Enderlin et de Talal Abu Rahma diffusé par France 2 le 30 septembre

2000. Dès le début des années 2000, Michel Zerbib, rédacteur en chef de la

station, a donné la parole à Stéphane Juffa, rédacteur en chef de l'agence de

presse israélienne Metula News Agency (ou Mena) ayant interviewé le

physicien Nahum Shahaf, mené l'enquête et affirmé les premiers la mise en

scène des images filmées. Le 16 novembre 2004, Michel Zerbib a aussi

interrogé Arlette Chabot à une époque où filtraient des informations sur le

visionnage des rushes du 30 septembre 2000 par les journalistes Luc

Rosenzweig, Denis Jeambar et Daniel Leconte. France 2 a alors associé une

stratégie de communication - interviews et conférence de presse de la seule

Arlette Chabot auprès de médias Juifs français - à une tactique judiciaire en

assignant, au côté de Charles Enderlin, pour diffamation Charles Gouz,

webmaster de Desinfos.com, Pierre Lurçat et Philippe Karsenty, directeur de

Media-Ratings.

Puis, vers 2005-2006, Radio J a questionné Philippe Karsenty, poursuivi

en justice jusqu'à ce que ce dernier exprime son indignation que Radio J ait

invité à son diner de collecte de fonds Me Francis Szpiner, avocat devant la

Cour d'appel de Paris de France 2 et de Charles Enderlin, et alors défenseur de

la famille d'Ilan Halimi.

Le 26 octobre 2006, Pierre Lurçat, auteur sous le nom de Paul Landau, a

remercié Guysen pour s'être déplacé - seul média à l'avoir fait - à l'audience

judiciaire le visant devant le Tribunal correctionnel de Paris, contrairement

aux "journalistes des "radios juives " parisiennes qui sont restés au chaud

dans leurs bureaux". Ceux d'autres médias Juifs n'étaient pas là non plus...

Les autres radios ont hésité, voire souvent évité d’interviewer ceux qui

ont douté de l’authenticité de ce reportage. Lors de la conférence de presse du

18 novembre 2004 organisée par Arlette Chabot, directrice de l'information de

France 2, au siège parisien de France Télévisions, le directeur de la rédaction

d'une de ces radios Juives a assuré Arlette Chabot que, s'il recevait les articles

de la Mena, il se gardait bien de les lire et ne croyait pas en la thèse de la

mise en scène.

Voici quelques années, lors d'une conférence de presse au CSA (Conseil

supérieur de l'audiovisuel), j'ai interpelé cet organisme chargé d'"assurer le

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respect des obligations des chaines" notamment dans le domaine de

l'"honnêteté de l'information". Le président, alors Michel Boyon, s'est réjoui

des félicitations de Richard Prasquier, alors président du CRIF, sur son action,

et Rachid Arhab, alors co-président du groupe de travail "Déontologie des

contenus audiovisuels" du CSA, a refusé toute intervention du CSA auprès de

France Télévisions au vain prétexte de la procédure judiciaire en cours.

Plusieurs mois plus tard, Rachid Arhab était interviewé lors d'une émission

matinale de Judaïques FM, sans que son intervieweur, un dirigeant

communautaire, ne l'interroge sur l'affaire al-Dura !

Directeur d’antenne de RCJ, le journaliste-écrivain Shlomo Malka a

interviewé, le 14 février 2012, Simon Epstein, auteur du livre « 1930, une

année dans l’histoire du peuple juif ». Cet historien a alors déclaré sur

l’affaire al-Dura :« La réalité est qu’on ne peut pas savoir qui a tiré car les

balles venaient de tous les côtés. Donc on ne peut pas affirmer que ce sont les

Israéliens. Pas plus qu’on ne peut affirmer que ce sont les Palestiniens. La

faute d’Enderlin a été de faire confiance à son représentant cameraman

palestinien [Nda : Talal Abu Rahma] qui bien évidemment, de manière tout à

fait naturelle, tout à fait humaine, a dit que c’est les Israéliens. Au début de

l’Intifada il ne pouvait pas dire que ce sont peut-être les Palestiniens qui l’ont

tué ». Curieusement, Shlomo Malka, dont les réparties généralement fusent,

ne s’est pas indigné de cette justification au manquement à une obligation

journalistique essentielle.

Lors de la convention du CRIF du 13 janvier 2013, Philippe Karsenty,

maire-adjoint de Neuilly, a notamment indiqué que la seule radio de la

fréquence Juive francilienne à l'avoir interviewé sur l'affaire al-Dura est Radio

J.

Aucun journaliste de ces médias communautaires n'a assisté à l'audience

du 16 janvier 2013 devant la Cour d'appel de Paris dans la procédure pour

diffamation intentée par Charles Enderlin et France 2 contre M. Karsenty.

H a l l é l u i a ! L a

publication le 19 mai 2013 du

rapport du gouvernement

israélien sur l'incident al-

Dura et l'affirmation par ce

rapport d'une mise en scène

des faits allégués marquent

un tournant majeur.

Comme l 'a relevé le

journaliste Méir Ben-Hayoun, RCJ a annoncé ce rapport par... une dépêche de

l'AFP.

D è s l e 2 0 m a i

2 0 1 3 , S h l o m o M a l k a a

interviewé Philippe Karsenty

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lors du journal de RCJ à 12 h

30. RCJ l'a présenté à tort

comme "avocat".

Correspondante aux

E t a t s - U n i s d e RC J , l a

j o u r n a l i s t e e t é c r i v a i n

Clémence Boulouque écrit un

article sur l'antisémitisme en

F r a n c e e t p u b l i é p a r l e

magazine américain Tablet le 23 mai 2013... sans évoquer l'affaire al-

Dura. Par ignorance de la nouvelle ligne de RCJ ? Par oubli ?

Le 11 juin 2013, sur Radio Shalom, Bernard Abouaf a enfin interviewé

Philippe Karsenty afin que celui-ci réponde à la question d'un auditeur posée

la veille.

Le n°1261 (4 juillet 2013) d'Actualité

Juive a publié un article sur la rencontre peu

avant l'assemblée générale du CRIF du 30

juin 2013, de Roger Cukierman, élu le 26

mai 2013 avec la presse juive. Auteur de cet

article, Pierre Assouline ne mentionne pas

cette affaire. Pourquoi ? Roger Cukierman

au r a i t - i l é l udé c e su j e t ? Ou aucun

représentant de la presse juive n'aurait

questionné le président du CRIF sur cette

affaire ? Or, Roger Cukierman avait en 2008

exprimé, notamment dans son autobiographie Ni fiers ni dominateurs et lors

d'une interview qu'il m'avait accordée pour L'Arche, le regret de pas s'être

"assez battu dans l'affaire al-Dura" lors de ses mandats et avait déclaré : "Il

est essentiel que la vérité soit établie".

Le 7 juillet 2013, lors de Dis-moi qui tu cites, je te dirai qui tu es,

émission de l'Alliance israélite universelle (AIU), Ilana Cicurel a interviewé

Olivier Schrameck, président du CSA, sur l'objectif de cet organisme public et

les enjeux affrontés, sans l'interroger sur l'affaire al-Dura. Alors que Philippe

Karsenty venait d'être condamné par la Cour d'appel de Paris le 26 juin 2013,

n'était-ce pourtant pas le moment pour Ilana Cicurel de questionner le

président du CSA sur ces images aux conséquences tragiques ?

Comment expliquer

l'attitude de la majorité des

médias communautaires ?

Oublis ? Désintérêt ?

Malaise ? Extrême tact,

courtoisie exquise, formation

universitaire ou trait de

caractère conduisant à éviter

des questions délicates ?

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Indifférence ? Naïveté à l'égard de scènes qu'on ne pourrait suspecter de mise

en scène ? Incompétence ? Ignorance de l'instrumentalisation des images lors

d'une guerre médiatique ? Freins intellectuels à admettre Pallywood,

industrie de la propagande audiovisuelle de l'Autorité palestinienne ? Illusion

vaine qu'en occultant l'affaire al-Dura on obtiendra des résultats positifs dans

d'autres domaines ? Pusillanimité ou fascination inhibante à l'égard des

puissants, de membres de l'establishment, que l'on convie sans embarrasser et

dont la présence ou fréquentation cajole la vanité ou/et l'ego : communauté

Juive française institutionnalisée, France 2, CSA, ministre de la Culture et de

la Communication, etc. ? Conformisme, "légalisme" ou suivisme à l'égard de

la position officielle, communautaire française ou/et israélienne ? Conscience

des graves implications de l'affaire al-Dura : mise en cause du narratif

palestinien, inaction ou actions par intermittences de dirigeants

communautaires, "partenaires pour la paix" producteurs de blood libels

(accusations diffamatoires et infondées selon lesquelles les Juifs tueraient des

enfants non juifs pour utiliser leur sang à des fins rituelles), mouvements

"pacifiques" se fourvoyant, etc. ? Craintes d'entraver le "dialogue judéo-

musulman" en révélant la Taqiyya et les règles de la guerre islamique ?

Réticences à présenter un mea culpa pour n'avoir pas informé conformément

à la déontologie journalistique les lecteurs/auditeurs sur cette affaire depuis

une dizaine d'années ? Volonté de journalistes tentés de ne pas enfreindre le

"médiatiquement correct", de ne pas se voir qualifiés de "complotistes" et de

ne pas s'aliéner des employeurs, actuels ou potentiels ?

Résultats ? Ces médias accentuent leur déphasage par rapport aux Juifs

lambda. Par rapport à ceux qui luttent pour faire émerger la vérité sur ce

reportage sont marginalisés, et qui apparaissent dénués de tout soutien

médiatique communautaire. Et l'affaire al-Dura semble ainsi minorée, sans

intérêt.

Le 22 septembre 2013, j'ai interrogé le CSA afin de connaitre "l'avis du

président Olivier Schrameck, ainsi que de Nicolas About et Mémona

Hintermann-Afféjee, respectivement président et vice-présidente du Groupe

de travail Déontologie de l'information et des programmes audiovisuels, sur

le reportage de Charles Enderlin et Talal Abu Rahma, diffusé par France 2 le

30 septembre 2000, et alléguant la mort de Mohamed al-Dura et les blessures

de Jamal al-Dura, et savoir "si ces trois membres du CSA envisagent des

actions afin de faire émerger la réalité sur les faits allégués, et notamment

par la réunion du « groupe de travail d'experts indépendants » constitué en

2008 avec l'accord de France 2".

Médias communautaires et conflits d'intérêts

Articles sur des évènements écrits par leurs organisateurs et publiés sans

informer les lecteurs de la qualité de leur auteur, liens familiaux entre

intervieweurs et interviewés non indiqués aux auditeurs... Les conflits

d'intérêts s'avèrent protéiformes dans ces médias.

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Le 21 septembre 2012, lors du journal de 12 h 30, RCJ a évoqué

l'inauguration du Mémorial de la Shoah près de l'ancien camp de transit et

d'internement de Juifs à Drancy. Son envoyée sur place était Rachel Rimmer,

responsable de la Communication de la Fondation pour la Mémoire de la

Shoah (FMS) qui a financé ce Mémorial. Rachel Rimmer a alors annoncé la

présence à ses côtés de... Philippe Allouche, directeur de la FMS qui a été

interviewé par le journaliste responsable de l'édition de la mi-journée de RCJ

sans que soit posée la moindre question sur des éléments faisant débat :

absence de "prise en charge" par l'Etat, devenir du Centre dans une ère où le

devoir de mémoire est perçu de manière moins aigu, etc. Rachel Rimmer

prépare aussi Mémoires Vives, émission dominicale de la FMS sur... RCJ.

L'auditeur aurait été intéressé de connaitre les fonctions variées exercées par

Rachel Rimmer et comment elle a alors concilié, simultanément, le

journalisme et la communication.

Correspondan te en I sraë l

d ' A c t u J , C a r o l l

Azoulay curieusement allègue sur

ses profils Lindekin et Yatedo avoir

cessé de collaborer à Actualité juive

depuis 2010, et présente comme ses

deux seules activités actuelles :

r é d a c t r i c e e n c h e f d u

P e t i t j o u r n a l . c om /Te lAv i v e t

d i r e c t r i c e d e l ' a g e n c e d e

communication French Projection.

Dans son n°1261 (4 juillet 2013), Actu J publie, dans la rubrique

Immobilier et sur une demi-page, l'article Berggruen Residential : le nec plus

ultra jamais encore construit en Israël. Signé par Caroll Azoulay, cet article

vante un projet immobilier "exceptionnel" luxueux à Tel-Aviv. Emplacement,

superficie et prix de vente du penthouse, piscines, espaces verts... Rien ne

manque pour les acheteurs potentiels, excusez-moi, pour les lecteurs. On a

l'impression de lire un publi-reportage ou du rédactionnel (publicité payée par

l'annonceur et présentée comme un article), mais qui ne serait pas indiqué

comme tel aux lecteurs. Si ce projet est quasi-historique, pourquoi Caroll

A z o u l a y n e l u i a - t - e l l e p a s c o n s a c r é u n a r t i c l e d a n s l e

Petitjournal.com/TelAviv qu'elle dirige ? Qui a écrit l'article publié par Actu

J : la correspondante d'Actu J ou la directrice de French Projection, agence

israélienne de communication qui "donne accès au monde francophone",

assure les "relations presse (francophone, israélienne, anglophone,

russophone"), etc. ? Une lecture plus attentive de l'édition à Tel Aviv du

Petitjournal.com montre qu'il ne s'agit pas d'un journal : "Le contenu et

l'activité commerciale de l’édition Tel Aviv sont gérés par la société de droit

israélien French Projection". Les articles de Caroll Azoulay pour Actu J

relèvent-ils de la même logique ? Et avec l'accord de cet hebdomadaire ? Au

vu de ces articles problématiques, ces questions se posent.

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Dans son n°1268 du 12 septembre 2013,

Ac tu J a pub l i é l ’ a r t i c le La Chambre de

Commerce Israël-France ouvre à Jérusalem,

signé par… Caroll Azoulay, devenue depuis juillet

2013 coordinatrice de la Chambre de commerce

Israël-France à Jérusalem. Le monde est vraiment

petit… Après avoir annoncé le « développement

du desk Jérusalem [de la CCIIF]avec pour

objectif d'apporter aux entreprises un maximum

de services (juridiques, fiscaux, études de marché,

emploi, etc.) », mais sans indiquer sa fonction, et

après avoir donné la parole à Daniel Rouach, président de la CCIIF, donc son

patron, enfin, l'un de ses patrons, Caroll Azoulay conclut : « Affaire à

suivre… » Par Caroll Azoulay ? La journaliste ? La coordinatrice de la

Chambre de commerce Israël-France à Jérusalem ? Ou la codirigeante de

l’agence de relations publiques French Projection ?

Dans son n°1273 du 24 octobre 2013, Actu J a publié une interview

d'Edouard Cukierman - une pleine page - sur la 11e édition de Go4 Europe

organisée par la banque d'affaires Cukierman Investment House et Catalyst

Ltd Fonds. Un "évènement désormais incontournable dans le monde des

affaires créé par un brillant homme d'affaires franco-israélien". Un

article signé par… Caroll Azoulay, qui oublie cependant de signaler

qu'Edouard Cukierman est aussi membre du Board de la CCIIF, et que celle-

ci est l'un des partenaires de Go4 Europe. Quand on vous disait que le monde

était petit...

Médias communautaires et politique

Début 2009, Christine Boutin, alors ministre du Logement, a convié des

journalistes de médias communautaires pour une réunion à son ministère. En

cette veille de fête juive, une demi-douzaine de journalistes de ces médias,

dont moi, participaient à cette réunion. Alors que mes confrères babillaient,

j'ai alerté sur ces défilés d'une "rue arabe" pro-palestinienne haineuse lors de

l'Opération Plomb Durci (décembre 2008-janvier 2009), sur la tolérance de

slogans et de banderoles antisémites ou d'organisations terroristes, sur le

danger pour la république française de ces manifestations, etc. Un de

ces journalistes a minoré l'antisémitisme en France au motif que son fils

scolarisé dans un établissement prestigieux parisien n'a jamais été victime

d'acte antisémite. "Evidemment, c'est un célèbre lycée d'un quartier

bourgeois !", ont entonné en chœur ces journalistes. J'ai rappelé

alors l'agression antisémite, en toute impunité, contre un élève français Juif

commise par deux élèves musulmans de ce même célèbre lycée. Christine

Boutin a écouté avec intérêt ces propos. Quelle image aurait-elle eu de la

situation des Français Juifs sans mes interventions ?

Preuve de l'importance d'Actu J : entre les deux tours de l’élection

présidentielle de 2012, ce journal populaire a obtenu les interviews des

candidats Nicolas Sarkozy (UMP) - celui-ci a affirmé le caractère Juif de

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l'Etat d'Israël, alors qu'il l'avait contesté lors d'une précédente interview sur la

fréquence Juive francilienne - et François Hollande (PS).

Fin juin 2012, Serge Hajdenberg, président de Radio J, a lu sur Radio J

une tribune critiquant de manière virulente Richard Prasquier, président du

CRIF , l'accusant de s'être prononcé pour un des deux candidats à l'élection

présidentielle, et s'achevant par "Dégage !" Le 30 juin 2012, Richard

Prasquier niait tout soutien à un candidat et qualifiait Serge Hajdenberg

d'"individu isolé qui utilise sa radio pour exhaler ses haines et ses

frustrations". Lors de l'assemblée générale du CRIF du 1er juillet 2012, un

vote de confiance à son président et à son bureau exécutif a recueilli 98% des

suffrages exprimés à main levée. Le 5 juillet 2012, sur Radio J, Serge

Hajdenberg a relaté le déroulement de ce vote, et a réitéré ses questions,

notamment pourquoi l'absence de convocation d'assemblée générale (AG)

extraordinaire après la tuerie antisémite à Toulouse ? Il a conclu en espérant

une réflexion sur le travail en profondeur à entamer concernant la

communauté française Juive, dont la future direction du CRIF, et l'espoir que

les candidats à la présidence du CRIF présente rapidement leurs programmes

afin qu'ils soient critiqués. Le 9 juillet 2012, lors de sa chronique

hebdomadaire sur Judaïques FM, Roger Cukierman a stigmatisé l'absence de

courtoisie du directeur de Radio J ainsi que les "attaques vulgaires" et autres

"invectives". Le 11 juillet 2012, la polémique rebondit avec l'interview de

Serge Hajdenberg par Guy Rozanowicz. Serge Hajdenberg maintient ses dires

- "conflits personnels [Nda : de Richard Prasquier] avec des responsables

communautaires : Sammy Ghozlan, SIONA", "les AG du CRIF ne servent à

rien sinon à approuver les comptes", "haine [Nda : de Richard Prasquier] pour

des médias Juifs" car il aurait "peur de la critique" -, et leur forme. Et affirme

avoir le soutien d'autres dirigeants communautaires.

En 2012, se présentaient aux élections législatives françaises dans la 8e

circonscription des Français de l’étranger incluant l'Etat d'Israël, en particulier

Daphna Poznanski, candidate socialiste, Valérie Hoffenberg, candidate UMP,

Philippe Karsenty et Gil Taïeb, vice-président du FSJU.

E n 2 0 1 2 , C a r o l l

Azoulay, correspondante en

I s r aë l d 'Actu J , a é t é l a

" c o n s e i l l è r e e n

c o m m u n i c a t i o n e t e n

presse" (Communication and

press advisor), au sein de

French Projection, société de

communication qu'elle co-

d i r i g e , d e V a l é r i e

Hoffenberg. Ce qui révèle un conflit d'intérêt grave.

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Dans son n° 1212 (31 mai 2012), Actu J a publié des interviews des dix

candidats : les interviews de Daphna Poznanski et de Valérie Hoffenberg,

ainsi que les portraits de quatre autres candidats, n'étaient pas signés.

Curieusement, Philippe

Karsenty n'a été interviewé

par aucune des quatre radios

Juives franciliennes. Quand

Bernard Abouaf, directeur de

la rédaction de Radio

Shalom, a interviewé

"l'ensemble des candidats les

plus crédibles, qui ont une

chance d'accéder à cette

élection" dans cette circonscription, il a omis Philippe Karsenty : il a

interviewé Valérie Hoffenberg (UMP) le 30 mai 2012 (environ 15 minutes) et

Gil Taieb, loué par le socialiste Jack Lang, le 31 mai 2012 (environ 11

minutes) - deux personnalités souvent invitées par cette radio. Bernard

Abouaf a alors annoncé qu'il allait interviewer la candidate socialiste le 1er

juin 2012 Daphna Poznansky - celle-ci sera interviewée le 5 juin 2012 sur

Radio Shalom. Soit quelques jours avant le premier tour de scrutin du 3 juin

2012. Philippe Karsenty est arrivé en tête des votes en Israël en y incluant

Jérusalem non pris en compte par le ministère des Affaires étrangères, suivi

par Gil Taieb, Daphna Poznansky puis Valérie Hoffenberg.

Force est de constater

que tous les autres candidats

n’ont pas pu s’exprimer sur

RCJ avec un temps de parole

similaire à celui de Gil Taïeb,

t i tulaire d 'une chronique

hebdomadaire dominicale sur

cette radio du FSJU sur la

fréquence Juive francilienne.

Le 25 mai 2012, RCJ a

p ub l i é l a d ép êc h e AFP

intitulée Israël : Campagne

p a s s i o n n e l l e c h e z l e s

Français de l’étranger et

illustrée par une photo de…

G i l T a ï e b l o r s d e s a

c amp a g n e é l e c t o r a l e à

Ne t anya qu i a b r i t e un e

impor tan te communauté

francophone. Avec 9,92% des suffrages exprimés dans cette circonscription,

Gil Taïeb est arrivé en 4e position lors du premier tour de scrutin du 3 juin

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2012, mais en 2e position en Israël (Jérusalem inclus) avec 1 304 voix, soit

26% des suffrages exprimés. Il a donné "rendez-vous dans cinq ans".

Pour cette élection politique,

Gil Taieb a bénéficié du soutien

notamment de Pierre Besnainou,

président du FSJU. Ce soutien

soulève des questions éthiques qui

n 'ont pas été relevées par les

médias français Juifs. D'autant que

les dirigeants communautaires

français s'abstiennent de toute

ingérence dans les élec t ions

politiques françaises sous la forme

d'un soutien à l'un des candidats. Si Richard Prasquier, président du CRIF,

signale seulement le danger de l'extrême-droite, il n'a exprimé de soutien à

aucun des candidats, notamment pas en faveur de Philippe Karsenty, dont il

partage sa quête de la vérité dans l'affaire al-Dura, ni de Gil Taïeb, président

de l'ABSI (Association pour le bien-être du soldat israélien) Keren Or,

association membre du CRIF. Comme d'autres médias communautaires, RCJ

ne s'est pas étonnée de cette intervention de Pierre Besnainou dans une

élection politique.

Ce soutien surprend d'autant plus de la part de Pierre Besnainou que

celui-ci s'était distancé en tant que président du FSJU, et dans une tribune

publiée par Libération (16 mai 2012), des voix qui « au nom de la

communauté juive de France, ont exprimé, ici ou là, en particulier sur

Internet, les inquiétudes les plus graves" à l'égard de la possible victoire d'un

des deux candidats à l 'é lect ion présidentiel le : « Les insti tut ions

représentatives de la communauté juive (Consistoire, CRIF et Fonds social

juif unifié) n’ont pas vocation à se livrer à cet exercice, aucune n’ayant la

légitimité pour exprimer une position qui refléterait l’avis politique concerté

des juifs de France ».

Daphna Poznanski a été élue en juin 2012. Le 15 février 2013, son

élection a été invalidée par le Conseil constitutionnel. Des élections

législatives partielles ont donc lieu en mai 2013 dans cette 8e circonscription

qui inclut l’Etat d’Israël. Parmi les candidats : Valérie Hoffenberg, qui a

gardé sa conseillère en communication Caroll Azoulay, Meyer Habib, vice-

président du CRIF et candidat UDI (Union des démocrates et indépendants),

Jonathan-Simon Sellem, fondateur de JSS News et candidat du Parti libéral

démocrate (PLD).

Le 17 avril 2013, vers 8 h 17, lors du bulletin d'information de RCJ,

Paule-Henriette Lévy, rédactrice en chef de cette radio Juive francilienne, a

annoncé la réunion politique de Valérie Hoffenberg, ce jour-là en présence de

Jean-François Copé, président de l'UMP, et de Claude Goasguen, député-

maire du XVIe arr. de Paris. Ce n'est qu'après avoir promu cette réunion

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politique que Paule-Henriette Lévy a évoqué un sondage sur l'antisémitisme

de jeunes Varsoviens. On peut douter de la pertinence de sa hiérarchie des

informations. Cette journaliste n'a pas annoncé les réunions d'autres candidats

à cette élection.

Le 25 avril 2013, l'article Quelques questions aux candidats de la 8e

circonscription de Michael Blum publié sur son blog - Valérie Hoffenberg

échappait curieusement au feu de ses critiques accablant d'autres candidats - a

suscité une polémique sur Internet. Un des candidats, Jonathan Simon-Sellem,

lui a vivement répondu.

Dans son n° 1252 (25 avril 2013), Actu J a publié l'article de Caroll

Azoulay titré "J.F. Copé et C. Goasguen en Israël", illustré par une

photographie de ces politiciens entourant Valérie Hoffenberg, et publié sur un

fond coloré pour bien le distinguer des autres articles. Dans son n° 1256 (30

mai 2013), ce journal a publié la longue interview par Caroll Azoualy de

Claude Brightman, qui dirige le Collège académique de Netanya ayant remis,

lors de la campagne électorale pour ces élections partielles, un "diplôme

honoris causa" à cet ancien Président de la République. Claude Brightman a

alors déclaré : "En octobre dernier, j'ai transmis cette invitation relayée par

la vice-présidente des Amis français du campus francophone, Valérie

Hoffenberg". Or, cet article "oublie" d'indiquer que Claude Brightman

soutient la candidate Valérie Hoffenberg et est une des responsables de sa

campagne électorale en 2013.

La revue de la presse de la candidate

Valérie Hoffenberg ne mentionne curieusement

aucun de ces articles d'Actu J. Par contre, neuf

des 22 ar t icles de cet te revue de presse

proviennent du site Internet Lepetitjournal.com.

Sur ces neuf art icles, deux sont publiés

par le site du Petitjournal/Tel Aviv dont la

directrice est Caroll Azoulay et dont le contenu

est géré par French Projection dirigée par cette

d e r n i è r e . I n t i t u l é Mee t i n g UMP - V .

Hoffenberg : "Je veux que ce qui se passe ici

soit mieux compris à Paris" (21 avril 2013), cet article est signé Justine

Simonin qui ne figure pas dans la rubrique Contact du site. On peut relever

d'étranges similitudes entre cet article et celui, signé par Caroll Azoulay et

publié par Actu J (n° 1252, 25 avril 2013), sous le titre "J.F. Copé et C.

Goasguen en Israël" : mêmes citations, extrait de phrases, même

photographie, etc.

Sur quel critère Actu J a-t-elle choisi la seule Caroll Azoulay, une de ses

quatre correspondants en Israël, pour couvrir ces deux évènements liés à

Valérie Hoffenberg ? N'y-a-t-il pas là un grave conflit d'intérêts pour cette

journaliste et "conseillère en communication et en presse" de cette candidate ?

Actu J en était-elle informGée ? En tout cas, les lecteurs ne l'ont pas été, et ont

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trouvé des informations cruciales ailleurs, dans des sites Internet - JSS News,

Dreuz.info, etc. - ou blogs tel que le mien. Ne serait-il pas temps qu'Actu J

informe ses lecteurs sur la double/triple fonction de Caroll Azoulay et veille

avec plus de rigueur au respect de la déontologie journalistique, gage de

crédibilité ? Devant ce cumul problématique de casquettes professionnelles

par Caroll Azoulay, on peine à distinguer qui a payé ces articles : Actu J ou/et

French Projection ou/et Valérie Hoffenberg ? Les comptes de campagne de

cette candidate UMP retracent-ils toutes les prestations de sa "conseillère en

communication et en presse" Caroll Azoulay ?

Hamodia, hebdomadaire distribué en France et en Israël, vise à

"informer dans un esprit de rassemblement, de tolérance et d'ouverture sans

jamais faire le moindre compromis sur le respect scrupuleux des mitzvot". Il a

consacré deux articles visibles sur son site Internet au candidat Meyer Habib :

« Aux valeurs communes de la France et d'Israël, je rajoute celles de la Torah

» - citation extraite de l'interview de ce candidat par Serge Golan - (8 mai

2013), puis Comment Meyer Habib a réussi à passer (29 mai 2013). Le 3

mars 2013, Michaël Blum, correspondant d'Actu J en Israël, a évoqué "la

campagne d’Hamodia pour Meyer Habib". Mais comment qualifier la

couverture par Actu J de cette campagne législative ?

Dans son n°1258 (13 juin 2013), Actu J a publié l'article Meyer Habib

élu député signé par Caroll Azoulay. Quel dommage que ces informations

intéressantes sur la campagne électorale de ce candidat élu député UDI aient

été portées à la connaissance des lecteurs de cet hebdomadaire... après son

élection.

Actu J va-t-elle couvrir les élections consistoriales du 24 novembre

2013 comme elle a couvert cette élection législative ? Sa directrice Lydia

Benattar a déclaré : "Les prochaines élections au Consistoire vont créer

beaucoup de remous dès la rentrée et nous essaierons d'être impartiaux

comme à l'accoutumée..." (Actu J, n°1261, 4 juillet 2013)

Curieusement, aucun média communautaire ne s'est interrogé sur le fait

que Meyer Habib a mené sa campagne électorale sans mettre un terme à sa

fonction au CRIF, et qu'élu député, il demeure membre du Comité directeur

du CRIF.

Lors de la campagne pour les élections municipales 2014, les radios

communautaires ont ouvert leur antenne aux candidats de la gauche et de la

droite républicaines. Un journal communautaire a publié la photo, prise rue

des Rosiers dans un des quartiers historiques Juifs, de Gil Taieb parlant avec

Anne Hidalgo, candidate socialiste à la Mairie de Paris, et de Christophe

Girard, maire du IVe arrondissement de Paris et candidat socialiste à sa

succession, dialoguant avec Karen Taieb, conseillère socialiste et n° 2 sur la

liste menée par Christophe Girard. Nul média ne s'est interrogé : quand Gil

Taieb arpente un quartier parisien longtemps associé aux Juifs avec Anne

Hidalgo, le fait-il à titre privé ou/et comme vice-président du CRIF ou d'une

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autre de ses fonctions dans le monde associatif Juif français ? Un leader

communautaire français est-il astreint à un devoir de neutralité politique ?

Karen Taieb, journaliste de RCJ, peut-elle soutenir Anne Hidalgo, qui s'est

inclinée devant le mausolée du terroriste Arafat le 5 décembre 2013 et s'est

tue devant l'incitation à la haine et au terrorisme de l'Autorité palestinienne ?

Médias français Juifs et institutions communautaires

Les élections à la direction d'instances Juives françaises - CRIF,

Consistoires Israélites - rythment l'actualité communautaire et sont couvertes

par ces médias, sans instance de contrôle pour vérifier l'égalité de traitement

accordée aux candidats.

Elles représentent une manne publicitaire précieuse.

Fait rare : en 2004, l’élection à la présidence du CRIF a opposé Roger

Cukierman, président sortant réélu, à Serge Hajdenberg, président de Radio J.

Curieusement, aucun média communautaire n'a révélé lors de la

campagne pour l'élection du Grand rabbin de France au printemps 2008 que

l'un des deux candidats, le grand rabbin Gilles Bernheim n'avait pas

l'agrégation de philosophie dont il se prévalait. On peut s'étonner que la

rumeur qui circulait alors n'ait pas été relayée par des médias familiers des

arcanes communautaires. En outre, bien que commandé par L'Arche, mon

article évoquant le coût financier élevé de cette campagne et prônant une

régulation n'a pas été publié par ce magazine.

Candidat malheureux à la présidence du CRIF au printemps 2013 puis

candidat élu lors de l'élection au Consistoire de Paris du 24 novembre 2013,

Gil Taieb lit sa chronique dominicale sur RCJ, radio du FSJU dont il est le

vice-président... Ce qui lui a conféré un avantage : lors de la campagne

électorale au Consistoire de Paris, les radios communautaires ont diffusé

pendant plusieurs semaines des spots de trois minutes au cours desquelles

chaque candidat présente sa candidature. Cependant, lors de son journal de 18

h, Radio Shalom a interviewé Alexandre Elicha, PDG de The Kooples et

candidat sur la liste Pour un Consistoire uni et fort avec Joël Mergui. Quant à

Actualité juive, cet hebdomadaire a publié les interviews des têtes de listes,

sans analyse des bilans et programmes.

En juillet 2010, j'avais publié sur mon blog un article critique sur le

rassemblement du 22 juin 2010, organisé par la communauté Juive française

institutionnalisée sur le parvis des droits de l'homme (place du Trocadéro à

Paris), en soutien à l'Etat d'Israël et en faveur de la libération du franco-

israélien Guilad Shalit. J'avais souligné la faible mobilisation - quelques

milliers de personnes, essentiellement Juives -, mauvais timing, etc.

Mécontent par mes remarques, un leader communautaire avait alors allégué

que je pratiquais la "désinformation". Ce qui était révélateur du refus des

critiques par maints dirigeants communautaires, et de questionnements sur

leurs actions et leur bilan. Le 13 février 2012, sur Radio Chalom, Bernard

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Abouaf, directeur de la rédaction de Radio Chalom, a déclaré avoir eu

l'initiative, avec Gil Taieb et Raphaël Haddad, de ce rassemblement du

22 juin 2010, que tous trois avaient suggéré au CRIF.

Le 18 mars 2014, la veille du rassemblement sur le thème "La haine des Juifs,

ç a s u f f i t ! " , " c o n t r e l ' a n t i s ém i t i s m e e t p o u r l a f r a t e r n i t é

républicaine" organisé, sur le même lieu et en province (Toulouse,

Bordeaux), par le CRIF et soutenu par les principales organisations

communautaires, du B'nai B'rith France à JCall, Bernard Abouaf a estimé

dans son compte Facebook que "cette manifestation n'a aucun sens" et qu'il

n'y participera pas. Une déclaration publique rare dans le milieu médiatique

communautaire, mais tardive. Combien de personnes à ce rassemblement ?

"Plusieurs centaines" selon Actualité juive hebdo. Nul média n'a analysé ce

déclin.

Au pr in temps 2014 , un s candale

concernant le guet (acte de divorce juif

religieux) a éclaté et a été dénommé un

"guet-apens". Le 18 mars 2014, lors

d’une réunion au siège du Consistoire

israélite et en présence du couple séparé,

de membres de la famille de l'ex-épouse,

de Michel Gugenheim, grand rabbin de

Paris et grand rabbin de France par

interim , du rabbin Betslalel Levi ,

responsable du service des divorces au Consistoire, et des Rabbins Betsalel

Levy, Salomon Malka et Haïm Perez, tous trois membres du Service des

divorces au Consistoire, ainsi que de Yossef Itshak Pevzner, directeur des

Institutions scolaires Sinaï (mouvement Loubavitch), un mari récalcitrant a

obtenu contre la remise du guet à son ex-femme Anaëlle d’une part un chèque

de banque de 90 000 € libellé à l’ordre des Institutions scolaires Sinaï, et

d’autre part une attestation de l’ex-épouse reniant son témoignage dans la

procédure civile de divorce. Ce scandale a éclaté non pas dans les médias

communautaires, mais par les articles Agounot : le Consistoire français

rétrograde ? de Sarah Lévy dans le Jérusalem Post du 1er avril 2014,

puis Divorces : Lettre adressée aux rabbins en France et de France, sous-

t i t ré Dysfonct ionnements ou dérives du service des Divorces du

Consistoire ? de Liliane Vana, "spécialiste en droit hébraïque, talmudiste et

philologue" publié sur JForum le 6 avril 2014, suivi de Divorces religieux, un

scandale parmi d’autres au Consistoire ! d’Eliette Abécassis sur JForum (30

avril 2014). Leur diffusion sur les réseaux sociaux a suscité indignation et

incrédulité.

Cette affaire a été rendue publique par des radios communautaires -

interviews de protagonistes sur Radio Shalom, Radio J et RCJ -, tardivement

et en donnant la parole, d'abord et exclusivement, à la seule famille de l'ex-

épouse. On a perçu aucune enquête préalable, mais en premier lieu des

témoignages à charge contre le Consistoire et l'ex-mari qui a livré tardivement

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sa version.

Il en ressort une certaine incapacité journalistique, non spécifique aux médias

communautaires français, à appréhender la complexité des situations. Ce qui

laisse perdurer bien des questions : que dit le jugement prononçant le divorce

et les autres jugements rendus dans les affaires connexes ? Quelles sont les

raisons des trois années de procédure civile de divorce ? Qui a vu

intégralement la vidéo de la réunion ? Le 15 mai 2014, Bernard Abouaf a

reconnu sur Radio Shalom ne pas l'avoir vue intégralement. Comment se

déroule cette réunion filmée ? Qui a lu les SMS échangés entre les rabbins et

les beaux-frères ? Le journaliste Michel Zerbib a affirmé sur Radio J ne pas

les avoir lus. L'ex-mari avait-il été contacté et avait-il refusé initialement de

s'exprimer ? Et pourquoi ? Par pudeur ? Pour éviter d'assombrir l'image de la

mère de son fils auprès de celui-ci ? Curieusement, nul ne s'interroge sur le

silence de l'ex-épouse inversement proportionnel à l'activisme volubile de ses

père, oncle, frères et sœur. Des médias communautaires ont-ils refusé de

couvrir l'affaire par souci d'enquêter ou pour ne pas se priver de la manne

publicitaire en faveur de la Fondation du Consistoire ? Aucun des médias

imprimés communautaires - Actualité juive, Hamodia - n'a nommé les

organisateurs de cette affaire.

Si les médias communautaires français avaient couvert cette affaire dès son

apparition sur la Toile, soit en avril 2014, et ce, de manière honnête, ils

auraient vraisemblablement épargné à la communauté française Juive et au

judaïsme ce scandale, et auraient contrecarré une campagne biaisée visant le

Consistoire.

On peut d'autant plus regretter le réveil tardif de médias communautaires que

c'est à partir de ces bribes d'informations glanées au fil de quelques interviews

que s'est formé le jugement de l'opinion publique et celui manichéen et

stigmatisant ("racket au guet") de certains journalistes, dont Caroline

Fourest.

L'auditeur/lecteur ? Il a eu l'impression gênante d'avoir été voyeur d'une

affaire dont il ne percevait pas tous les enjeux et dont certaines informations,

lui permettant de se former une opinion fondée, lui manquaient.

Médias communautaires et Israël

L'Etat d'Israël est une thématique particulière et privilégiée pour ces

médias en raison de l'actualité au Proche-Orient, de l'approfondissement des

liens entre les Français Juifs et l'Etat Juif, etc. Lors de conflits menés par cet

Etat, tel celui contre le Hezbollah au Liban en 2006, certains journalistes de

radios juives françaises ont effectué des reportages en Israël.

Responsable des projets culturels à l'ambassade d'Israël en France, Francine

Lutenberg présente sur la fréquence Juive (RCJ, Radio J, Judaïques, FM)

l'actualité culturelle israélienne à Paris. En y incluant les manifestations

"artistiques" biaisées contre Israël. Et ce, sans que ceux qui l'interviewent ne

lui fassent la moindre remarque.

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Voici quelques années, lors d'un

déjeuner organisé par le CRIF pour la

presse communautaire, l'un des sujets

évoqués a été le boycott d'Israël. Indigné,

l e r é d a c t e u r e n c h e f d ' u n m é d i a

communautaire s'est alors exclamé : "Il

faudrait une loi en France pour interdire

le boycott !" Avec tact, le président du

CRIF l'a informé qu'une telle loi existait

déjà... Et dire que le CRIF a envoyé son

étude intitulée Le boycott d'Israël : que dit

le droit ? à tous les journalistes, et notamment à ceux des médias

communautaires...

Actu J a été au centre d'une controverse grave révélant des carences

informatives ou un parti pris idéologique, l'absence de contrôle par une

personnalité compétente, etc. Dans son n°1201 (8 mars 2012), Eric Keslassy,

sociologue et politologue, a écrit : « Le droit international n’est pas favorable

à Israël. Jérusalem-Est est considéré comme un « territoire palestinien

occupé » par l’ONU – s’appuyant notamment sur la résolution 242 qui

réclame « le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés «

suite à la guerre des Six-jours ».

Le n°1202 (15 mars 2012) d’Actu J a publié une « Mise au point » de

Meyer Dadi, vice-président de SIONA, puis la réponse d’Eric Keslassy.

Meyer David rappelait : « La traduction est volontairement tendancieuse,

alors que la version anglaise qui est celle qui a été votée et qui dit : «

Withdrawal of Israel armed forces from territories occupied in the recent

conflict » parle de « retrait de territoires »... Il est inapproprié de parler de

droit international concernant Jérusalem puisque pour le droit international,

toutes les frontières supposée ne sont que des lignes d’armistice, donc

provisoires en attendant un règlement définitif. Par ailleurs, cette résolution

parle de retrait des forces armées israéliennes et non de céder la

souveraineté des territoires ». Eric Keslassy lui a répondu : « Le français est

l’une des six langues officielles utilisées par l’ONU… C’est le texte de la

résolution 58/292 adoptée par l’Assemblée générales des Nations unies le 14

mai 2004 qui fait état de Jérusalem-Est comme un « territoire palestinien

occupé ». Or, le droit international, notamment la conférence de San Remo

(1920), soutient les revendications territoriales de l'Etat Juif. En outre, les

rédacteurs et promoteurs - de cette résolution (22 novembre 1967) ont

clairement indiqué que « Withdrawal of Israel armed forces from territories

occupied in the recent conflict » signifiait le retrait « de territoires », et non «

des » ou « de tous les territoires ». La version en anglais fait donc seule foi.

De plus, pour Arthur Goldberg, ambassadeur américain aux Nations Unies, la

résolution 242 ne fait pas obstacle à la réunification israélienne de Jérusalem.

Par ailleurs, composée de pays arabes alliés à des Etats du bloc des non-

alignés, la majorité automatique anti-israélienne sévit à l’ONU, notamment à

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son Assemblée générale. Enfin, « Jérusalem-Est » est repris de la propagande

palestinienne. « ‘Jérusalem-Est’ n’existe pas en tant qu’entité administrative.

Ce terme regroupe l’ensemble des quartiers et espaces de Jérusalem situés à

l’est de la « ligne verte », l’ancienne ligne de cessez-le-feu israélo-

jordanienne en vigueur de 1949 à 1967. Rattachés à la Jérusalem israélienne

(« Jérusalem-Ouest») en juin 1967, au lendemain de la guerre des Six Jours,

ils se situent en fait au nord, à l’est et au sud de celle-ci.

Dans son n°1288 (6 février 2014), Actu J publie l'article de Steve Nadjar

sur l'association Paris-Tel Aviv, créée par les étudiants de Sciences Po Paris.

Ni cet hebdomadaire ni l'auteur de l'article ne s'étonnent du parallèle entre

Paris, capitale de la France, et Tel Aviv qui n'est pas la capitale d'Israël, ni

d'actions curieuses organisées par cette association dont le "but est de faire

connaître Israël, sa culture, son histoire, sa diversité" : un "shabbat laïc", une

"tombola de Chrismukkah", un voyage en Israël comprenant la "visite à

Jérusalem du Saint Sépulcre, de l'Espanade des Mosquées, du Mur des

Lamentations", etc.

Il est révélateur que ces médias communautaires, en phase avec la

communauté juive institutionnalisée, n'ont jamais considéré, depuis des

décennies, le cas de Jonathan Pollard comme une cause à soutenir, autour de

la quelle se mobiliser, etc.

Les relations avec l'ambassade d'Israël ? Quelques exemples les

illustrent.

Au début des années 2000, lors de la visite en France de Natan

Sharanski, alors membre du cabinet du gouvernement israélien, tient deux

conférences de presse à l'ambassade d'Israël en France : l'une pour les médias

non-communautaires, puis l'autre pour les médias communautaires.

Un ambassadeur d'Israël en France s'est rendu voici quelques années au

siège d'Actu J : ce n'est pas la direction de cet hebdomadaire qui s'est alors

déplacée à l'ambassade d'Israël en France. De plus, cette ambassade organise

une réception annuelle pour l'anniversaire de la refondation de l'Etat Juif

(Yom Haatsmaout, 5 Iyar 5708). Le 17 avril 2013, quelques numéros d'Actu

J, avaient été amenés par Lydie Bénattar et Sandrine Szwarc, respectivement

directrice et responsable des pages Culture de cet hebdomadaire, et déposés

gracieusement dans la Salle Wagram accueillant l'évènement. Dans son article

laudateur publié par Actu J du 26 avril 2013 et immédiatement promu par

Nosnondits, "blog non officiel du service de presse de l'ambassade d'Israël en

France", Sandrine Szwarc évoque des "personnalités politiques de tout bord"

parmi l'assistance. Or, publiée par CoolIsrael sous le titre tonitruant Le Tout-

Paris présent à la soirée de l'indépendance d'Israël, une vidéo dément ces

allégations : au fil des ans, cette soirée s'est "communautarisée". Pourquoi ne

pas l'écrire ?

S a n s a u c u n

commen t a i r e n i a ucune

p ho t o , RCJ d i f f u s e l e s

discours de Nicole Guedj,

présidente de la Fondation

France-Israël , et Laurent

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Fabius, ministre des Affaires

étrangères lors du diner de

cet te Fondation dans une

s a l l e , c o m p o s é e

essentiellement de convives

F r a n ç a i s J u i f s , d e

l'ambassadeur d'Israël Yossi

Gal et de hauts diplomates,

d u Qua i d 'O r s a y , l e 29

novembre 2012. Des discours

précédés de la projection d'un

film d'archives sur le vote de l'Assemblée générale des Nations unies le 29

novembre 1947 concernant le plan de partage de la Palestine mandataire. La

nuit où la France vote pour le statut d'Etat observateur non membre à la

Palestine à l'ONU, Nicole Guedj fait applaudir le président François Hollande

et Laurent Fabius tente de justifier ce vote scandaleux...

Fin 2013, "il n’est pas anodin que le « mensuel du judaïsme français »

célèbre aujourd’hui les « derniers bâtisseurs d’Israël », que seraient Shimon

Pérès et Ariel Sharon, deux ex-bâtisseurs devenus destructeurs dans la fin de

leur vie… Que l’organe du FSJU les érige en modèles en dit long sur la

déconnection entre le judaïsme institutionnel français et les réalités

israéliennes", constate Pierre Itshak Lurçat, le 19 janvier 2014.

Manquements déontologiques rentables

Outre les nombreux exemples de manquements aux règles basiques de

la déontologie journalistique cités dans mon article, il importe de relever des

pratiques choquantes illustrant ces accrocs à des règles élémentaires.

Des médias Juifs français publient des articles annonçant ou rendant

compte d'évènements communautaires. Comment réaliser des économies ?

Exiger et obtenir que les organisateurs de ces évènements écrivent ces articles

publiés souvent sous pseudonymes. Comment gagner de l'argent ? Faire payer

pour la publication de ces articles. Tarif d'un de ces médias : 600 € par

article. Rien ne vaut cependant la signature d'un(e) journaliste pour rendre

attrayante l'information et la crédibiliser aux yeux des lecteurs. Comme les

rémunérations de journalistes sont faibles - 23 €-38 € bruts/feuillet -, ces

médias engrangent des bénéfices substantiels...

On observe des pratiques similaires chez certaines radios Juives

françaises : espaces rédactionnels qui ne se présentent pas toujours comme

tels aux auditeurs, et permettent des rentrées financières. Tarif d'une radio

Juive française : 250 € par émission.

Ces us et coutumes délitent la confiance en ces médias, et grèvent les

modestes budgets de petites associations communautaires dont les membres

sont des militants bénévoles.

Des pratiques jamais adoptées par Guysen.

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Une propagande anti-israélienne mal/non repérée

Absence lors de vernissages presses d'expositions ou des projections de

films pour les journalistes ? Curiosité intellectuelle réduite ? Insuffisant esprit

critique et d'analyse ? Manque de temps ? Incapacité à détecter la propagande

anti-israélienne ? Volonté de ne pas dénigrer des artistes israéliens ou des

manifestations soutenues parfois par la problématique ambassade d'Israël en

France ?

Tribune Juive et Actu J ont publié des critiques élogieuses ou sans esprit

critique de l'exposition collective, souvent biaisée et plus politique

qu'artistique, Pluriel. Regards sur l’art contemporain israélien 2012.

Dans son n° 1250 (11 avril 2013), Actu J a salué « Inch’Allah

» (2011) ce "joli film maitrisé, au rythme apaisé" (sic). Or, ce film partial

franco-canado-israélien d’Anaïs Barbeau-Lavalette a diffusé les poncifs

antisémites de la propagande palestinienne dont deux blood libels

(accusations diffamatoires de meurtres rituels) modernisés. Et cette liste n'est

pas exhaustive...

Salué comme une "enquête historique" par David Pouvil dans Actu J (n°

1266, 29 août 2013), le documentaire L'exil des Juifs d'Ilan Ziv (2012) est

vertement critiqué pour sa partialité politique biaisée par André Mamou sur

Tribune juive, par Ralph Izbicki sur le site Internet d'Arte, par l'abbé Alain

René Arbez qui a déploré que la "renaissance de l’Etat d’Israël a été

évoquée... à travers l’insistance d’une interview récente de Palestiniens ayant

quitté Séphoris/Safori en 1948" et par le professeur Shmuel Trigano. Il est

symptomatique que des spectateurs lambda sur Internet aient relevé ce qu'un

journaliste d'Actu J a omis d'indiquer.

Le même David Pourvil salue « Juifs & musulmans - Si loin, si proches

», série partiale par Karim Miské, en ces termes : "une formidable série

documentaire" et "très enrichissant" (Actu J, n°1272, 17 octobre 2013).

Et il loue le numéro d'Echappées Belles en Israël - De Tel Aviv à

Jéricho - sur France 5, un "beau carnet de voyage" (Actu J, n°1285, 16

janvier 2014) qui évoque pourtant les "territoires palestiniens" ou "Jérusalem-

Est" et occulte les persécutions des chrétiens par l'Autorité palestinienne, etc.

Force est de constater que des médias Juifs français ne révèlent guère

les manifestations "culturelles" anti-israéliennes. C'est mon blog qui a

dénoncé la désinformation par l'acteur François Cluzet sur le terroriste Salah

Hamouri. Ce sont deux blogs, dont le mien, qui ont alerté sur Gaza 2010,

exposition photographique de Kai Wiedenhöfer. C'est Me Gilles-William

Goldnadel qui s'est indigné de celle de la photographe Ahlam Shibli au Jeu de

Paume (2013)... Signalons qu'aucun média Juif français n'était représenté

parmi le public de la table-ronde à l'Ecole des Beaux-arts sur cette exposition

scandaleuse.

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Pire, certains journalistes expriment spontanément la propagande

palestinienne. Ainsi, voici quelques années, une journaliste a allégué avec

assurance que la "densité humaine la plus élevée au monde se trouve dans la

bande de Gaza" ! Or, Hong-Kong est le lieu le plus densément peuplé au

monde en 2009. En 2008, Calcutta (24 718 habitants/km²), Hanoï (23 342

habitants/km²), Paris (20 246 habitants/km²) et Athènes (20 235

habitants/km²) devancent la bande de Gaza (4 603 habitants/km²) en termes

de densité humaine.

Des revues Juives savantes

Parmi les rares revues Juives

savantes ayant survécu depuis le XIXe

siècle : la Revue des études juives fondée

en 1880. Certaines ont rapidement

disparu : La Revue Juive dirigée par

Albert Cohen (1925), la Revue de la

pensée Juive (1949-1951).

Citons la Revue d'histoire de la

Shoah fondée en 1946. C'est le "seul

périodique européen consacré à l'histoire

de la destruction des Juifs d'Europe".

Depuis 28 ans, parait "ce qui est

devenu la seule revue de pensée juive de

type spéculatif et intellectuel en France

et sans doute en Europe : Pardès",

indique le professeur Shmuel Trigano qui

la dirige.

Publiée par les éditions In Press,

c'est une "revue entièrement

indépendante et... bénévole", ajoute-t-il.

A raison de deux numéros annuels, "la

collection « Pardès » a ouvert une voie inédite dans l’approche des questions

juives, conjuguant recherche et réflexion, croisant philosophie, histoire,

littérature et sciences religieuses. Elle est un carrefour ouvert à toutes les

écoles de pensée, sans exclusive idéologique", précise l'éditeur.

Cet universitaire a aussi lancé

L'Observatoire du monde juif qui "a

publié douze bulletins (diffusion 2 500

exemplaires à toute la classe politique)

aux effets très importants lors de la

première période du "nouvel

antisémitisme". Nous avons publié les

premiers la liste des agressions

antisémites en 2001. Et fait la preuve de

la compromission des médias et

institutions juifs avec le pouvoir", observe Shmuel Trigano.

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Et d'ajouter :

"J’ai eu l’idée de créer un

centre de recherches qui

fournirait une information sans

mythologie sur le monde Juif et

Israël. J’avais constaté que

depuis quelques années, ces

sujets n’étaient quasiment plus

étudiés à l’Université, ce qui

permettait aux idées les plus

folles de germer. L’objectif est

d’aller au-delà de la lutte contre

l’antisémitisme. Il s’agit de

produire et diffuser une

information fondée sur des

documents, des faits, des statistiques, etc. L’Observatoire du monde

juif est né aussi en réaction au sentiment de scandale éprouvé devant

le black-out devant les agressions anti-Juives en France depuis le

début de l’Intifada II. Ce black-out a été général : parmi tous les

médias, chez les pouvoirs publics et dans la communauté Juive

française jusqu’au dîner du CRIF fin 2001. Même les déclarations de

certains responsables amoindrissaient la gravité des faits. Quand

nous tentions d’en parler, la chose n’était pas reçue. On nous accusait

de falsification, d’incitation à la haine raciale, etc. Comme ces actes

n’étaient pas rapportés par les médias, c’est comme s’ils n’existaient

ni socialement ni politiquement. D’où l’idée de publier dès le premier

numéro (novembre 2001) de l’Observatoire du monde juif cette liste

tenue par les services de la communauté Juive française pour alerter

l’opinion publique et montrer la crédibilité de la chose. C’était la

première que cette liste était publiée et elle a été distribuée par le

CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) lors de

son dîner annuel en décembre 2001 en présence notamment du

Premier ministre socialiste, Lionel Jospin, de ministres et d’autres

personnalités. L’impact a été immense. C’est à ce moment que fut

crevé l’abcès : tout a été dit. Alors, certains, notamment les leaders

d’opinion Juifs français ont accusé dans la presse la communauté

Juive française de repli communautaire, comme pour délégitimer le

travail fourni. Ils ont manifesté une incompréhension face à la

situation et ont tenu un discours qui ne résiste pas à la réalité. C’est

une minorité bruyante. Ils ont agi comme les policiers du «

politiquement correct ». Grâce aux abonnements des particuliers ou

des mécènes, et au travail de bénévoles, nous envoyons chaque

numéro systématiquement aux parlementaires, eurodéputés, aux

médias, aux gens d’Eglise, à des intellectuels, à certains maires, à la

presse chrétienne et à celle arabe à Paris, etc. Certains édiles nous

ont indiqué apprécier cette source d’informations".

Puis Shmuel Trigano a lancé la

revue trimestrielle Controverses dont les

"18 numéros ont fait un travail

gigantesque d'analyse de

l'antisémitisme" (2006-2011). En mars

2010, c'est la revue Controverses qui a

traduit en français le rapport Goldstone

diffamant l'Etat d'Israël à propos de

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l'opération militaire Plomb durci, et en a

présenté des analyses pertinentes dans un

numéro spécial. Ce numéro a été alors

offert aux convives du diner du CRIF.

L'ambassade d'Israël en France a publié

le site Internet Gaza Facts: The Israeli

Perspective. Des rubriques

Questions/Réponses qui renvoient à des

réponses brèves en français, et détaillées

en... anglais !

Shmuel Trigano conclut : "Dans 50 ans c'est dans ces journaux qu'on

cherchera les éléments pour écrire l'histoire des Juifs de France. Nous

n'avons eu aucun soutien institutionnel, mais plutôt une hostilité de la part de

tous ceux qui auraient du faire ce travail et aucun relais de la "presse et des

médias juifs".

Une presse Juive savante qui rencontre des difficultés financières.

La presse communautaire

En quelques années, le nombre de médias français Juifs imprimés s’est

réduit en peau de chagrin. Et ce n’est pas faute d’un manque de lecteurs

potentiels...

Depuis 1981, Actualité

juive hebdo (appelée aussi

Actu J) couvre l’actualité

communautaire en France et

dans le monde, et se prévaut

d’une bonne vitrine sur Internet (site, compte Facebook). Il tire à 17 500

exemplaires - "le plus fort tirage de la presse juive en France" - et avance

80 000 lecteurs par semaine. Cet hebdomadaire incontournable privilégie les

ventes par abonnements et par numéro dans des magasins d'alimentation

cacher et des relais H. Le "numéro en cours et les archives" sont disponibles

en "version numérique sur PC/Mac/Tablettes/Smartphone" grâce à une

application à télécharger. A partir du 9 janvier 2013, Actu J est disponible en

classe Affaires dans les vols vers/de Tel-Aviv et de/vers Paris, Marseille,

Genève et Bruxelles, ainsi que dans les salons VIP d’El Al à l'aéroport

Charles de Gaulle et de Ben Gourion.

Ses ressources ? Les ventes, les annonces publicitaires dans les versions

imprimées - en 2009, une annonce en quadrichromie coûte, selon sa

dimension et son emplacement dans l'hebdomadaire, de 300 € à 5 950 € HT

par numéro - et numérique du journal, les petites annonces, etc.

Résultats ? La société publiant Actu J a enregistré en 2009 un chiffre

d'affaires de 2,177 millions d'euros, puis en 2010 de 1,941 millions d'euros.

Curieusement, et alors qu'Actu J est diffusé, en plus du territoire français,

"auprès de la communauté francophone en Belgique, Suisse, Luxembourg et

en Israël", cette société a publié, comme ses chiffres d'affaires à l'export pour

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ces deux années, "0" €. Et peut se permettre de publier les annonces

publicitaires pour le trimestriel l'Arche du FSJU.

Le mercredi soir, Bernard Abouaf, directeur de la rédaction de Radio

Chalom et membre du comité de rédaction d'Actu J, donne la parole à une

journaliste de cet hebdomadaire afin qu'elle présente le sommaire et le dossier

du numéro de la semaine.

Actu J offre une tribune régulière aux dirigeants des principales

organisations communautaires : CRIF, FSJU, Consistoires israélites de France

et de Paris, etc. Ce qui peut susciter des questionnements déontologiques...

Après mon article sur la procédure d'indemnisation de Juifs victimes de

persécutions antisémites au Maroc et en Tunisie nés avant 1943-1944, ce n'est

dans aucun de ses médias (L'Arche, RCJ, etc.) que le FSJU, mis en

cause, réagit, mais c'est dans Actu J.

Depuis le décès de son fondateur, directeur et rédacteur en chef Juif

orthodoxe, Serge Bénattar en juillet 2012, Actu J, qui a « traversé différentes

épreuves qui ont échoué à » le déstabiliser (Actu J, 24 mai 2012), a pour

rédactrice en chef et directrice, Lydia Bénattar, veuve du fondateur, et pour

conseiller à la rédaction Bernard Abouaf. Signé auparavant par Serge

Bénattar, l'éditorial de l'hebdomadaire a disparu. Est alors apparu un "Billet",

à la périodicité irrégulière et confié à des personnalités extérieures à la

publication : le grand rabbin de France Gilles Bernhein, Me Gilles-William

Goldnadel, etc. Ce qui ne manque pas de susciter des interrogations : refus de

recruter un éditorialiste par fidélité à la mémoire du défunt rédacteur en chef ?

Absence de journaliste susceptible d'éditorialiser dans la rédaction ? Crainte

de l'émergence d'un pouvoir éditorial interne au sein d'une entreprise

familiale ? Cette carence révèle une fragilité essentielle tant l'éditorial occupe

une place privilégiée dans un journal : il fixe un cap, renforce le lien avec le

lectorat en le fidélisant par ce rendez-vous régulier et une voix devenue

familière, il se fait souvent le porte-parole de citoyens anonymes, etc.

Dans une interview publiée dans le n°1261 (4 juillet 2013), Lydia

Benattar révèle certains objectifs problématiques :

"[Au décès de mon époux], j'étais certaine que nous devions

rester coûte que coûte le journal de la communauté juive de France

sans laisser le champ libre aux journaux gratuits arrivés sur le

marché... J'ai choisi de faire une rédaction collégiale où chacun est

investi avec des réunions hebdomadaires et où le choix des unes et des

dossiers est discuté avec tous et toutes. Nous recevons également

ensemble nos interlocuteurs, responsables et directeurs de la

communication. C'est une innovation dans la presse... Nous allons

essayer d'accentuer les rapprochements [i.e. partenariats]... Il faut

unir notre communauté qui semble parfois désorganisée, voire égarée

en suivant comme des moutons de Panurge, si j'ose dire, des

manifestations non-officielles qui n'ont pas lieu d'être... Concernant la

crise qu'a traversée le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, l'ami

et le collaborateur du journal depuis des longues années, nous avons

choisi de rester fidèles à nos idées et à celles de Serge [Benattar] en

continuant à soutenir l'homme brillant qu'il est. D'ailleurs nos

colonnes lui sont toujours ouvertes".

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Le souhait de pérennité du journal se comprend. Quelle est l'attitude

d'Actu J à l'égard des annonceurs misant aussi sur ces journaux gratuits ?

Sous la direction de Serge Bénattar, pourquoi la rédaction n'avait-elle pas ce

caractère "collégial" ? Les principaux newsmags français optent souvent pour

des couvertures marketing qui dopent les ventes en kiosque. Il est dommage

que Lydia Benattar n'indique pas la teneur de ces réunions, au siège du

journal, entre la rédaction d'Actu J et les "responsables et directeurs de la

communication". Ces partenariats d'Actu J influent-ils sur la teneur des

articles publiés ? Quel dédain pour les membres de cette communauté

assistant aux manifestations "non-officielles" ! Incombe-t-il à Lydia Benattar

de déterminer quelles manifestations "n'ont pas lieu d'être" ? Et sur quels

critères se fonde-t-elle ? Doit-on lui rappeler que la France a un régime

démocratique et que ses coreligionnaires sont libres d'assister aux

manifestations de leur choix ? Actu J couvre-t-elle une manifestation jugée

comme "n'ayant pas lieu d'être" par sa directrice ? Lydia Benattar va-t-elle

entreprendre l'unification de cette communauté ou soutenir l'un de ceux qui la

prônent ? Dans l'affirmative, lequel, dans quels buts, avec quelle stratégie et

en excluant des organisateurs de "manifestations non-officielles qui n'ont pas

lieu d'être" ? On est surpris par le silence de cette directrice à l'égard

des Français Juifs blessés profondément et durablement par les scandales

Bernheim : sa sollicitude est ciblée sur le seul grand rabbin Bernheim. On ne

peut que regretter que Sandrine Szwarc, qui l'a interviewée, ne lui a pas posé

ces questions. Le silence de dirigeants et médias communautaires aux

déclarations de Lydia Benattar, et la publication in extenso de cette longue

interview sur le site Internet du CRIF, sont révélateurs à maints égards.

Dans un billet d'humeur (n°1288, 6 février 2014), Lydia

Benattar évoque les "Juifs de France" - une terminologie erronée, car elle

dénaturalise les Français Juifs, et usuelle parmi les leaders communautaires

ainsi que les politiciens - et "le nombre inquiétant de Français qui se

convertissent au Jihad". Par une expression alambiquée, elle évite de nommer

les musulmans, de naissance ou par conversion, qui optent pour le jihad et à

qui elle reconnait la nationalité française - tout en "dénaturalisant" ses

coreligionnaires français -, lors même que nombre de ces jihadistes, tel

Mohamed Merah, ont une deuxième nationalité.

Michaël Blum est correspondant en

Israël de ce journal et de... l'AFP (Agence

France Presse). Celle-ci est très critiquée

p o u r s a c o u v e r t u r e b i a i s é e , e n

particulier son registre lexical partial :

"colonies" au lieu de localités, etc.

Michaël Blum allègue qu'un rabbin

l'aurait "poussé à travailler à l'AFP" (sic)

mais n'en donne pas le nom. Le 1er juillet

2013, son article Danny Danon, un jeune

loup de droite qui prend du poids au

Likoud pour l'AFP a suscité le 2 juillet 2013 l'indignation de Jonathan Simon-

Selam sur Facebook : "Comment peux-tu utiliser des mots comme "ultra-

sioniste", "colonisation", etc. Sais-tu que les médias français n'attendent que

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ça pour taper sur le pays que tu dis aimer et défendre ?" Curieusement, dans

son compte Facebook, Michaël Blum ne mentionne que sa collaboration à

l’AFP. Pourquoi ? Michael Blum a rédigé une dépêche pour l'AFP sur la mort

du leader spirituel Ovadia Yossef sans mentionner la tentative d'assassinat

fomentée par le terroriste "franco-palestinien" Salah Hamouri. Une manière

d'occulter le terrorisme palestinien et ses soutiens en France... Sans réaction

de la direction de l'hebdomadaire.

Dans le n°1294 (20 mars 2014), Carole Binder interviewe Jérôme Clément

sur sa fonction de président de l'AFAOTA (Association française des amis de

l'opéra de Tel Aviv). Elle débute son article en évoquant les relations

diplomatiques entre la France et Israël, puis pose une question louangeuse qui

débute ainsi : l'AFAOTA " ne pouvait espérer présidence plus idoine" !?

Mais si. En effet, Jérôme Clément a été président du directoire (1989-1999,

2006-2011), et du comité de gérance (2003-2007) d'Arte France qui a diffusé

nombre de films et reportages anti-israéliens. Ainsi, en 2004, le CRIF a écrit à

Jérôme Clément avant la diffusion par Arte du film La Porte du Soleil. Cela

ne méritait-il pas une question à Jérôme Clément et à l'AFAOTA ?

Ac t u J n ’ a p a s é t é

détrônée par la déclinaison

f r a n ç a i s e d e p u i s 2 0 07

d’Hamodia, fondé par le rav

Itzhak Meïr Levin en 1950 et diffusé en trois langues - hébreu, anglais,

français - dans le monde Juif, notamment au sein de la communauté

hassidique en Israël, à plus de 100 000 exemplaires. Cet hebdomadaire

francophone Juif orthodoxe, familial, sérieux, centré sur l’actualité israélienne

et le judaïsme, adapté à tous les âges, bénéficiant de bons journalistes, dont

Daniel Haïk, ainsi que d’un éditorialiste et essayiste célèbre, Michel

Gurfinkiel. Il est diffusé dans "près de deux cents points de vente" dans les

grandes villes françaises. Notons que Daniel Haïk est aussi un correspondant

en Israël de Radio J.

Autre hebdomadaire : Israël Actualités qui se définit comme un "journal

israélien en langue française" - les adresses et numéros de téléphones dans

l'ours sont pourtant français -, présente gracieusement, en version imprimée et

sur son site Internet, "toute l'information en provenance d'Israël" en reprenant

des dépêches d'agences et des articles publiés par d'autres médias.

Lancé en novembre

1986 par de jeunes rabbins,

Kountrass Famille est un

mensuel Juif orthodoxe qui contient des enseignements de la Torah, couvre la

vie communautaire orthodoxe et traite de l'actualité internationale et

israélienne. « Kountrass » est "le nom donné aux écrits de Rachi par ses

contemporains, le « carnet » commentant l'ensemble des textes traditionnels".

Le magazine dispose d'un site Internet avec peu d'articles gratuits et est

présent dans les réseaux sociaux. D'un format A3 en noir et blanc, il a évolué

vers le format des newsmagazines.

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Page 42: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

En 2011 : le mensuel L’Arche, magazine créé en 1957 par le Fonds

social juif unifié (FSJU), se transforme en trimestriel.

La même année, après

plusieurs changements de

propriétaires - dont Pierre

Besnainou au mi l ieu des

années 2000 -, s’opère la mutation du mensuel imprimé Tribune juive,

magazine créé sous le titre de Bulletin de nos communautés d’Alsace et de

Lorraine par le rabbin Jacquot Grünewald voici environ cinquante ans, en une

version numérique.

TJ Presse a été mise en liquidation judiciaire au printemps 2011. "Les

derniers mois, nous avions 3 600 abonnés alors qu'il y en avait 20 000

auparavant", a déclaré Michaël Abizdid, alors directeur de la publication, à

Actu J (14 avril 2012). Il s'est défini plus comme un "mécène pour la

communauté... pour l 'aider à garder un média juif" que comme un

"repreneur" dans cette "opération". Il a évoqué la crise de 2009 difficile "sur

le plan des annonces publicitaires". Le déficit s'élevait "à 350 000 euros par

an". Tribune Juive aurait du prendre le virage Internet "parce qu'il faut

resserrer les coûts", "mais n'en a pas eu le temps". Il a été le directeur de la

campagne électorale de l'ancien grand rabbin de France Joseph Sitruk en

2008. Depuis septembre 2012, Tribune Juive est actif sur Internet grâce à son

site et diffuse une newsletter hebdomadaire.

A l'automne 2013, tout en s'appuyant sur son site Internet, une présence

dans les réseaux sociaux, sur tablettes et smartphones, Tribune Juive

magazine, dirigé par André Mamou, a repris sa publication imprimée dans un

format légèrement plus grand que le A4 : le numéro de septembre-octobre

2013 est offert, distribué dans les commerces cacher.

Information juive, le

journal des communautés ?

Ce mensuel du Consistoire

israél i te de France a une

audience limitée et souffre

d ’ u n e i n s u f f i s a n t e

modernisation. Il n’est pas

non plus suffisamment intégré dans la communication globale de l’institution

qui privilégie sa newsletter, les interventions du président Joël Mergui et des

grands rabbins de Paris et de France sur la fréquence Juive ainsi que dans

Actu J, et de manière faible son site Internet. Philippe Meyer, directeur

d'Information juive a réagi à mes remarques.

Fondé en 1954 par des « militants

de la gauche juive qui entendaient rester

fidèles et solidaires avec les idéaux des

créateurs de l’Etat d’Israël », le Cercle

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Bernard Lazare, qui regroupe édite deux

publications mensuelles : « Les Cahiers

Bernard Lazare créés en 1957 et Les

Cahiers Yiddish (Yidishe Heftn), dernier

mensuel de langue yiddish en Europe ».

Les Cahiers Yiddish (Yidishe

Heftn) sont créés en septembre 1996

alors que la presse yiddish quotidienne -

Unzer Wort, Unzer Schtimé, Naïe Presse

- avait disparu. Soutenus par la

Fondation pour la Mémoire de la Shoah, ils sont dirigés par Claude Hampel et

ont des abonnés hors de France. Cette revue publie des articles sur des thèmes

culturels et politiques concernant Israël, et signés notamment Mordekhai

Lerman, Milka Szulsztejn, Izak Opatowski, Charles Zabuski, S. Lichtensztein

et, en particulier, celui qui apporta sa caution morale : Henry Bulawko. Citons

la contribution de Devi Tuszynski et du sculpteur Michel Milberger. Ses

couvertures reproduisent des œuvres d’artistes : Moulé Ben-Haim, Ilex Beller,

Alain Kleinmann, Benn, etc.

En 2012, le FSJU a lancé un magazine annuel, Balagane. Sous le titre,

était indiqué en couverture du premier numéro (juillet 2012) "le jewish

culturel magazine", et dans le deuxième numéro : " magazine du Festival des

cultures Juives". Directeur de la publication : Jacques Benichou, puis Robert

Ejnès, et rédaction en chef assurée par Paule-Henriette Lévy, directrice du

Festival des cultures juives, et Fabienne Cohen-Salmon.

Ont été publiés pendant quelques années divers journaux : Migdal ,

L'Ajitateur (2002, 2003) - directeur de publication et rédacteur en chef Gérard

Darmon - , J'Com News, "revue trimestrielle du judaïsme et de la

transmission" dirigée par Pascal Silvéra, vendue uniquement sur abonnement

et revendiquant "10 000 lecteurs" etc.

Avec Cultures-J sous-titré

Une communauté. Un

magazine. Des cultures, c'est

une expérience originale : le

site Internet éponyme est

lancé en 2010 sur une thématique artistique et culturelle juive, et depuis fin

2013 il est associé à une version print gratuite de 40 pages sur papier glacé,

distribuée dans les théâtres et lieux communautaires. Grâce à ses partenariats,

il offre des jeux-concours permettant aux lecteurs de découvrir des

spectacles, etc.

A noter, le lancement

d'un magazine trimestriel, sur

support papier et sur

Internet, destiné aux "enfants

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juifs de 7 à 12 ans pour

explorer les différentes

facettes du judaïsme",

LAMALO ? (Pourquoi pas,

en hébreu), soutenu

notamment par le FSJU et

fondé par Leslie Siboni, rédactrice en chef. Son premier numéro (septembre

2012) s'ouvre par l'article intitulé Bienvenue au mellah ! : arpentant les ruelles

du mellah de Rabat, Abraham se demande s'il aura le mynian, quorum de dix

juifs ayant fait leur bar-mitzva, donc ayant atteint leur majorité religieuse (13

ans), indispensable pour certaines prières. Un Juif du mellah n'aurait que cette

préoccupation ?! Quid du Tritel (pogrom antisémite) à Fès (17-19 avril 1912,

30 nissan 5672) : assassinats, viols, incendies, etc. En trois jours, le mellah

(quartier Juif) de Fès a été détruit aux deux-tiers. Certains Juifs se réfugièrent

alors au Palais, où ils durent rester dans la cage voisine de celle des

lions. Dans son numéro (septembre-décembre 2013), Lamalo ? écrit, dans un

article intitulé Le sionisme et ses héros qu'Alfred Dreyfus était "d'origine

juive", alors qu'il était juif...

Sont apparus aussi des magazines émanant d'établissements scolaires

Juifs, tel Chné-or & vous, ou Cachère magazine qui informe sur les produits

autorisés, donne des recettes, présente les coutumes juives...

Nouvel arrivé sur ce

segment de la presse Juive

f r ança i s e e n s ep tembre

2 0 13 : Pr i ë l l e s ( "Pé r i "

f rui t / "El" D. ), magazine

trimestriel gratuit "féminin d'art culinaire et de tendance juive", distribué près

de magasins cacher, lors de grands évènements communautaires, et présent

sur Facebook et Twitter avant la sortie du premier numéro qui traite, sur

papier glacé, dans une jolie maquette, de règles de la cachérisation, de recettes

de gâteaux et repas, de conseils cosmétiques, etc.

Le risque serait une presse Juive française dominée par un, voire deux

hebdomadaires à diffusion quasi-nationale et au lectorat déclinant, et

constituée de périodiques thématiques - Hag Saméah, "magazine des fêtes

juives" - ou aux micro-cibles : fidèles d'une communauté locale - trimestriel

Tr i b u 1 2 , "maga z i n e d e l a c ommunau t é j u i ve d e Bou l ogn e -

Billancourt" Kesher -, élèves et parents d'élèves d'un groupe éducatif, etc.

Des radios trentenaires

Apparues vers 1980, quatre radios franciliennes – RCJ (radio de la

communauté juive soutenue par le Fonds social juif unifié), Radio Shalom,

Radio J et Judaïques FM – se partagent la fréquence Juive (94.8 FM). Une

preuve de faiblesse pour la première communauté Juive européenne. A titre

de comparaison : la communauté musulmane ou/et arabe en France, qui est la

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plus importante en Europe, dispose de plusieurs fréquences pour ses diverses

radios : Beur FM, Radio Orient, Radio Salam, Radio Soleil, etc.

Caractéristique de ces quatre radios de la fréquence Juive française :

leurs (vice-)présidents animent des émissions ou y interviennent

régulièrement : Gil Taïeb, vice-président du FSJU, lit sur RCJ depuis

plusieurs années sa tribune dominicale ; Robert Assaraf, président de Radio

Shalom, anime la revue de presse quotidienne et codirige le Forum des

auditeurs de cette radio ; chaque lundi vers 7 h 45, Serge Hajdenberg,

président de Radio J, interroge la correspondante de cette radio en Israël et

interviewe une personnalité sur l'actualité ; Vladimir Spiro, président

de Judaïques FM, co-anime avec Gérard Akoun deux émissions politiques

- Pleins feux, Trente minutes pour convaincre - sur cette radio.

Ces radios disposent de correspondants en Israël afin de répondre en direct

aux questions suscitées par l'actualité, d'assurer une revue de la presse

israélienne : Katy Bisraor sur Radio J et RCJ, Jonathan Serero sur Judaïques

FM, etc.

Le chabbat et lors des fêtes religieuses juives, cette fréquence Juive

diffuse un programme enregistré. Exception : lors de la guerre contre le

Hezbollah au Liban (2006), Radio J a ouvert exceptionnellement son antenne

pour des programmes originaux en direct d'Israël.

Certaines de ces radios sont présentes aussi par un site web où elles

publient les enregistrements de certaines émissions (RCJ, Judaïques FM) -, un

blog, une page Facebook, et exceptionnellement un compte Twitter de

journaliste. Deux radios - RCJ et Judaïques FM - ont transformé leur site

Internet en site multimédia. La métamorphose du site de RCJ est cependant

plus achevée.

L a g r i l l e d e s

programmes de ces radios

r é v è l e u n l a r g e

positionnement : des émissions sur la religion juive, voire le judéo-espagnol

ou le yiddish, voisinent avec d’autres sans thématique Juive. La

programmation musicale lasse tant elle est monotone, répétitive. A noter, la

diffusion en 2002 et en exclusivité par RCJ de la chanson Le Sable et le soldat

écrite par Serge Gainsbourg à la demande du conseiller culturel de

l'ambassade d'Israël en France lors de la Guerre des Six-Jours (juin 1967).

RCJ a aussi diffusé la version en hébreu par la chorale de Tsahal de cette

chanson lyrique et sobre (1'40'') qui était détenue par Kol Israël : « Quitte à

mourir pour le sable d'Israël, la terre d'Israël, les enfants d'Israël/Je

défendrai contre tout ennemi/Le sable et la terre qui m'étaient promis/Quitte

à mourir pour le sable d'Israël, les villes d'Israël, le pays d'Israël/Tous

lesGoliath venus des pyramides/Reculeront devant l'étoile de David... »

Au début de l 'Intifada II, les chroniques du philosophe Alain

Finkielkraut lors de l'émission Qui vive ? de RCJ animée par Ilana Cicurel

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faisaient l'objet d'une écoute particulièrement attentive des auditeurs, au-delà

de la communauté française Juive. Publiées dans L'Arche, les réflexions

d'Alain Finkielkraut sur l'actualité nationale et internationale lui ont valu

plusieurs procès, que cet intellectuel a gagnés, notamment contre le MRAP

(Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) et Eyal

Sivan, réalisateur du controversé Route 181. Depuis le 6 janvier 2013, Alain

Finkielkraut et Elisabeth Lévy, directrice de la rédaction de Causeur,

commentent l'actualité dans l'émission dominicale L'esprit d'escalier.

Lors de la seconde manifestation à la mémoire d'Ilan Halimi en février

2006, j'avais interviewé, avec l'aide de cameramen, des VIP politiques ou

artistiques pour l'agence de presse Guysen International News qui avait

rapidement diffusé cette vidéo sur Guysen TV. Des radios Juives françaises

ont diffusé les interviews radiophoniques essentiellement de dirigeants

communautaires ayant participé à cette marche. Des auditeurs d'une de ces

radios ont téléphoné pour interroger sur un ton furieux : "Guysen a diffusé les

interviews des présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, et d'autres

politiciens français. Pourquoi votre radio n'a-t-elle pas diffusé ces

interviews ? Pourquoi entend-on toujours les mêmes personnes sur votre

antenne ?"

Depuis environ un an, RCJ s'oriente vers le multimédia : articles,

vidéos, émissions radiophoniques en direct et en différé, photos. Ainsi, RCJ

diffuse les vidéos de ses Grands entretiens avec des politiciens sur son site

Internet et sur les réseaux sociaux (Youtube). Ce 31 juillet 2013, aucun des

cinq articles A la Une de l'actualité, souvent des dépêches d'AFP, n'est

retweeté, liké, partagé dans les réseaux sociaux ou commenté. Idem pour cinq

autres articles concernant eux l'Etat d'Israël...

Le 9 avril 2014, le site du FSJU a annoncé : "Radio Shalom va emménager

dans les prochains jours dans les locaux de RCJ à l'Espace Rachi-Guy de

Rothschild. Un premier pas peut-être vers un rapprochement des deux

radios". Un rapprochement favorisé par leur ligne éditoriale similaire par le

registre lexical biaisé : "territoires occupés", etc.

Les Forums en direct

d e s aud i t e u r s d e Rad i o

S h a l om e t d e R a d i o J

permettent de sentir battre le

pouls de la communauté

ju ive . Dans ces espaces,

s ’ i n f i l t r e n t p a r f o i s d e s

antisionistes…

Radio Shalom diffuse aussi des flashes d'information de Kol Israël.

S u r R a d i o S h a l om , C l a u d e

Bo ch u r b e r g a n ime d e p u i s 1 9 81

l ' ém i s s i on n o c t u r ne Mémoi r e e t

Vig i lance au cours de l aquel l e i l

interviewe des témoins, des historiens,

etc. sur la Shoah. Il a fait don de ces

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Page 47: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

archives sonores au Mémorial de la

Shoah. Ce documentariste et ostéopathe

a aussi rassemblé ses articles publiés

dans la rubrique Mémoire d'Actualité

juive dans un ouvrage édité par les Fils

et Filles des déportés Juifs de France

sous le titre Les témoins et le témoin -

Articles de Claude Bochurberg parus

dans Actualité Juive hebdo.

L'une des émissions les

p l u s p a s s i o n n a n t e s d e

Judaïques FM, "radio du

judaïsme français" présidée

par Vladimir Spiro et Gérard

Akoun, et plus généralement

d e l a f r é q u e n c e j u i v e

francilienne, est Musique juive d'hier et d'aujourd'hui, présentée par Hervé

Roten, ethnomusicologue et directeur de l’institut Européen des Musiques

Juives.

C'est à Eva Soto sur Judaïques FM, que Philippe Bilger, alors avocat

général, accorde une interview le 12 juillet 2009, pour justifier le jugement

rendu par la Cour d'assises de Paris dans le procès contre le gang des Barbares

accusé du rapt, de tortures et de l'assassinat d'Ilan Halimi.

De nouveau, c'est à Eva Soto sur Judaïques FM que le hacker du site de

Dieudonné accorde une interview diffusée le 30 décembre 2013. Ce hacker y

déclare sa motivation, sa stratégie et son but : lancer une campagne

- appels téléphoniques par 3 000 personnes, trois fois par jour, aux mairies et

aux préfectures - visant à faire interdire pour troubles à l'ordre public des

spectacles de Dieudonné.

A l'automne 2012, Judaïques FM a modifié son site Internet pour y

associer en plus des archives de ses émissions, des vidéos. Mais cette radio

renvoie vers d'autres sites de médias imprimés : The New York Times, Le

Monde et Ynet (Yediot Aharonot).

Si Radio Shalom et Judaïques FM, qui "soutient un juste compromis

dans le conflit Israélo-palestinien", se sont positionnés sur la gauche des

échiquiers politiques, français et israélien, Radio J affiche sa proximité avec

les partisans de la Judée et de la Samarie. La terminologie, juridiquement et

historiquement, biaisée de certaines radios - "territoires palestiniens",

"colons", "frontières de 1967" - laisse parfois dubitatif. D'autant que cette

terminologie partiale est fréquente sur RCJ, une radio qui se veut celle "de la

communauté juive" et est adossée au FSJU. On attendrait donc de RCJ un

registre lexical neutre, et le reflet de la diversité de cette communauté, à

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défaut d'une exactitude juridique et historique. D'autant qu'en septembre

2013, deux journalistes anglophones de France 24, chaine du service public

audiovisuel français, ont désigné les habitants des hauteurs du Golan comme

des "settlers", terminologie neutre.

Par ailleurs, le 22 avril 2013, Paule-Henriette Lévy sur RCJ et Eva Soto

sur Judaïques FM, journalistes présentant les flashes d'informations, ont parlé

de "deux jeunes hommes", au lieu de deux terroristes ayant causé le 15 avril

2013 les at tentats islamistes à Boston, "berceau de la révolution

américaine" (André Kaspi).

A partir du printemps

2013, Radio J est diffusée sur

les vols d'El Al. Et elle a

lancé son site Internet le 5

mai 2014.

Une des rares émissions

de radios françaises Juives à

avoir atteint une dimension

nationale est le Forum dominical de Radio J animé notamment par Frédéric

Haziza. En mars 2011, l’invitation de Marine Le Pen, présidente du Front

national (FN), a suscité l’indignation de responsables communautaires et la

division au sein de la direction de la radio. Radio J a rapidement décidé de ne

pas l'accueillir dans son Forum.

En octobre 2010, Radio J a

créé le blog Justice pour Ilan

Halimi pour élargir sa couverture

exceptionnelle des audiences du

procès en appel du gang des

Barbares qui se sont déroulées à

p u b l i c i t é r e s t r e i n t e . A l a

différence du procès en première

instance, les Internautes ont pu

bénéficier, outre les articles d'Elsa

Vigoureux, journaliste au Nouvel

Observateur, d'interviews et de reportages radiophoniques par le journaliste

Eric Haddad.

Radio J organise des

diners de collectes de fonds

afin de financer le passage au

numérique. Le 15 novembre

2011, pour fêter les 30 ans de

Radio J qu'il avait fondée,

Serge Hajdenberg, président

de Radio J, a organisé un

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dîner dont le principal invité d'honneur était le ministre français de l'Intérieur

et chargé des Cultes, alors Claude Guéant.

Lors de la semaine du 21 mai 2012, les auditeurs de Radio J et de

Radio Chalom ont eu la surprise d’entendre un texte révélant le règlement

amiable ayant résolu le grave différend entre Guy Rozanowicz, secrétaire

général de Radio J, et Robert Assaraf, président de Radio Shalom.

Scoop de Radio J. Le 9 septembre 2012, cette radio a diffusé l'interview

en français de Reza Pahlavi, fils de l'ancien Shah d'Iran et de l'impératrice

Farah Pahlavi, par Michel Zerbib et Guy Rozanowicz. Et c'est Dominique

Lunel qui a tweeté à 15 h 18, en direct, pour signaler cette interview. Le 11

septembre 2012, l'UPJF (Union des patrons Juifs de France), dont le président

Claude Barouch a assisté à l'interview, a posté la vidéo de cette interview sur

YouTube.

Radio J a noué un partenariat avec l'UPJF (Union des patrons et

professionnels Juifs de France) qui dispose d'une plage horaire dominicale sur

cette radio. Michel Zerbib anime aussi les colloques de l'UPJF.

Certaines émissions de ces radios communautaires sont

rediffusées par leurs homologues en province, voire parfois sur une radio

israélienne ou canadienne francophone.

Les communautés Juives de province se sont

aussi dotées de radios, présentes aussi sur Internet,

telle la dynamique Radio Chalom Nitsan (RCN) sur

la Côte d’Azur et RJL Judaica Lyon (94,5).

Les radios de la fréquence

j u i v e " s e r é u n i s s e n t

régulièrement dans le cadre

de l’ARJ (Association des

Radios Juives). L’association

a pour mission d’aider les

radios juives à assurer leur

pérennité, d’échanger leur

expérience et leur domaine

de compétence, pour que les radios juives s’attachent à offrir des

programmes de qualité, et à répondre aux attentes des auditeurs". L’ARJ a

"pour président Richard Bénitah, président de RJL Judaica Lyon. Shlomo

Malka est vice-président, et Claude Allali est secrétaire général".

De TFJ à Khoutspa TV

A p r è s h u i t a n s

d’émissions sur le câble et le

satellite, TFJ (Télévision

française Juive) a disparu en

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Page 50: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

2006 lors d'une procédure

j u d i c i a i r e . E l l e a v a i t

notamment interviewé des

membres de la famille du DJ

Sébastien Selam.

La récente Khoutspa

TV « la TV qui ose tout » a

retenu un mode de diffusion

original : publication de ses

reportages filmés dans sa

page Facebook et sur les

réseaux de partages de vidéos

(YouTube, DailyMotion).

E l l e a r é v é l é

l’antisémitisme et l ’anti-

i s r a é l i sme d ’ i n d i v i d u s

brandissant des drapeaux

pales t in iens, p lace de la

Bastille (Paris), le 6 mai 2012

(La Palestine à Paris).

R e s t e l a c h a i n e

israélienne francophone Guysen TV pour les Internaute et les abonnés au

câble ou au satellite. Fondée par Guy Senbel et Dominique Fitoussi, Guysen

TV a été rachetée à l'été 2012 par Patrick Drahi et Haïm Slutzky qui ont

confié la direction de la nouvelle chaine israélienne trilingue i24news,

lancée en juillet 2013, à Frank Melloul.

Blogs et groupes Internet

L’essor d’Internet a bousculé les Français Juifs, leurs institutions et

médias. Propagandes haineuses antisémites, antijuives ou anti-israéliennes,

réinformation via sites et blogs en faveur de l’Etat d’Israël et du judaïsme,

articles à la lecture gratuite en plusieurs langues... On y trouve tout.

Cet essor a coïncidé avec le déclenchement de l’Intifada II et une

désinformation généralisée par les MSM (Main Stream Medias) nationaux.

Si les Français Juifs sont entrés dans l'ère 2.0, tous les médias Juifs

n’ont pas opéré avec succès cette mutation technologique.

Soutenu par des organisations communautaires et des investisseurs

privés, le site Proche-Orient.info a été lancé en 2002, quasi en même temps

que l’agence de presse Guysen. Dirigé par la journaliste Elisabeth Schemla, il

a disparu à l’automne 2006 en raison de « difficultés économiques ».

Se son t déve loppés

depuis une dizaine d’années

des groupes Yahoo – créé le

23 octobre 2000, le groupe Réponses-Israël aux 5 600 membres est

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particulièrement actif vers 2001-2002 - et des sites Internet (Desinfos.com,

Col.fr, JForum) ou "magazine juif sur le net" (Alliancefr.com), ainsi que des

blogs français qui publient gracieusement des articles originaux ou traduits en

français, et assurent une présence active sur le front de l’information :

Europe-Israël, Israël-Infos, le culturel Jewpop...

A ceux-ci s’ajoutent les groupes (Belsef, Desintox-be) ou blogs

francophones, tels JSSNews, Debriefing et Philosemitisme, et bien d’autres.

(Nda : l'agence de presse Mena est israélienne).

Et j’oublie d’autres initiatives…

Ces médias ont permis aux Juifs francophones de desserrer l’étau de

leur marginalisation, de se sentir moins isolés lors de l’Intifada II, de

combattre dans la guerre médiatique contre Israël, et de gagner des batailles.

Ce sont des blogs ou des mailings lists d’Internautes Juifs qui ont

diffusé des argumentaires précis sur l’abattage rituel juif (che’ita). Ils ont

ainsi pallié les carences informatives des Consistoires israélites français.

Une partie du combat contre la désinformation incombe donc aussi à

des individus dévoués, rarement des professionnels de l’information, qui

publient des articles originaux ou traduits de sources généralement

anglophones et occultées par le « politiquement correct ».

Communications institutionnelles

L e s i n s t i t u t i o n s

françaises juives ont perçu

l’utilité de se doter de médias

considérés comme vecteurs

de communication externe et

in terne : Mila , revue tr imestr iel le de l 'organisat ion des femmes

sionistes WIZO France "distribuée auprès de 5 000 femmes actives", Osmose,

magazine longtemps trimestriel de l'OSE (Oeuvre de Secours aux enfants) au

tirage de "14 500 exemplaires" au printemps 2012, Jamif, journal mensuel de

l'AMIF (Association des médecins israélites de France), etc.

Des journaux aux formats variés, souvent celui d'un newsmagazine, et

dotés aussi d'une version électronique, temporaire ou permanente.

L e CR I F (C on s e i l

représentatif des institutions

juives de France) demeure

actif en lançant son site web,

une newsletter en français et

anglais, un compte Twitter,

une page Facebook… A la

différence du Consistoire, le CRIF hésite sur le positionnement de son site

Internet : espace institutionnel – vecteur de sa communication externe,

publication d’éditoriaux de son président, etc. - ou plate-forme accueillant les

opinions les plus diverses, et parfois controversées ?

En outre, la newsletter du CRIF, qui toucherait en 2014 selon Roger

Cukierman "50 000 foyers", souffre aussi d'une hiérarchisation parfois

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aberrante des sujets évoqués : par exemple, est placée en première place,

avant un article sur l'actualité internationale ou politique, l'annonce de telle ou

telle décoration républicaine remise à un dirigeant communautaire français.

Le 29 octobre 2012, le CRIF a publié une revue de presse de l'actualité

culturelle de novembre, d'environ 28 pages, établie par Marc Knobel,

chercheur au CRIF. Celui-ci mentionne l'exposition du designer Guillaume

Bardet à Montélimar, et non celle sur Soutine au musée de l'Orangerie.

Curieusement, la newsletter et le site Internet du CRIF n'ont publié aucun

article sur l'audience du 16 janvier 2013, alors que Richard Prasquier y avait

assisté, alors qu'ils ont informé sur l'appel du SNJ (Syndicat national des

journalistes) à manifester par solidarité avec Charles Enderlin, etc. Le reste

est à l'avenant.

Vers la mi-février 2013, le CRIF a annoncé, dans la revue de presse de

sa newsletter et sur son site, et sous le titre Juifs d'Europe en danger : un

documentaire israélien édifiant le documentaire Alla Islam, sur les traces de

la conquête de l'Europe par l'islamisme, réalisé par deux journalistes

israéliens, Zvi Yehezkeli et David Deryi. Dans sa tribune Le CRIF publie sur

son site un documentaire plus que douteux du 20 février 2013 sur Rue 89,

Guillaume Weill-Raynal a cité quelques passages de ce doucmentaire qui

a "été dénoncé par de nombreuses voix" lors de sa diffusion en Israël à

l'automne 2012. Le 22 février 2013, Richard Prasquier a déclaré : "On n'est

pas allé au bout de la procédure de contrôle". Après avoir visionné ce film, il

a estimé que ce documentaire, qui dramatise inutilement la situation des Juifs

européens, "n'avait pas sa place dans le site du CRIF. Ce film a été diffusé en

Israël et demeure visible notamment sur Youtube, mais il a disparu du site

Internet du CRIF "islamiquement correct". Cette décision de retrait a été

qualifiée de "bonne chose" par l'imam de Drancy, Hassen Chalghoumi. Il est

surprenant qu'une seule voix française soit parvenue à cette auto-censure

affligeante. Doit-on rappeler qu'une revue de presse présente les actualités et

que casser un thermomètre ne favorise pas la guérison du malade ? De plus, le

11 octobre 2011, Arte a diffusé le reportage sur La vie juive en Europe qui

décrivait un « antisémitisme qui est surtout le fait de musulmans", notamment

marocains, à Malmö (Suède). Ce qui n'a pas suscité l'ire de M. Weill-Raynal

ni d'aucune autorité musulmane en Europe. Une polémique déclenchée alors

que le Service de protection de la communauté juive (SPCJ) a publié un

rapport alarmant sur l'antisémitisme en 2012. Le 21 février 2013, sur Radio J,

Ron Rafaeli indiquait que les victimes de ces violences antisémites

décrivaient majoritairement leurs agresseurs comme de type maghrébin.

Enfin, le CRIF a présenté la recension du livre Vichy et la Shoah - Enquête

sur le paradoxe français d'Alain Michel préfacé par Richard Prasquier qui ne

partage pas les thèses de cet ouvrage.

Plus que son prédécesseur Roger Cukierman, Richard Prasquier a

multiplié sur le site du CRIF les tribunes, très argumentées, en réaction à

l'actualité. Mais, au cours de ses deux mandats, il a organisé de rares

rencontres - un déjeuner avec la presse communautaire -, alors que Roger

Cukierman, élu le 26 mai 2013, a rencontré la presse juive peu avant

l'assemblée générale du CRIF du 30 juin 2013.

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Le 27 mars 2014, interviewé par Michel Zerbib sur Radio J, Me Gilles-

William Goldnadel, président de l'association France-Israël et secrétaire

national de l'UMP aux médias et à la désinformation, a stigmatisé sur Radio J

la newsletter du CRIF - "On dirait Libération" - car elle soulignait le score du

seul Front national, en occultant celui de l'extrême-gauche lors du premier

tour des élections municipales du 23 mars 2014. Cet avocat a visé une "petite

coterie" au sein de l'UEJF (Union des étudiants Juifs de France) qui, espérant

faire "carrière dans le Parti socialiste, a détourné l'association de ses buts".

Il a conclu :"Le CRIF n'est plus en phase avec la communauté juive". Dès le

28 mars 2014, le CRIF rappelait dans sa newsletter ainsi que sur son site

Internet, et ce, 48 heures avant le second tour de ces élections, "son

attachement aux valeurs républicaines" et appelait "les électeurs à faire

barrage aux listes d’extrême-gauche et d’extrême-droite, dont le front

national, qui prônent l’exclusion, le sectarisme et le clivage au sein de la

société, contraires aux valeurs de la République".

Depuis le début des années 2000, le CRIF a créé une collection d'essais,

Etudes du CRIF, signés d'historiens renommés - Pierre-André Taguieff,

Françoise S. Ouzan, - , publiés en versions papier et électronique, et parfois

distribués aux invités du diner annuel du CRIF. Celui-ci s'est distancié d'une

de ces études portant sur un sujet sensible, Les détours du rapprochement

judéo-arabe et judéo-musulman à travers le monde, écrite par Dov Maimon,

Franck Bonneveau et Dina Lahlou.

L e s C o n s i s t o i r e s

i s r a é l i t e s r e c ou r e n t a u

mensuel Information juive.

La grande synagogue de

Paris dispose de La Lettre de

la Victoire. Le Mouvement Juif libéral de France (MJLF) a lancé Tenou’a

dont le numéro d'automne 2011 est consacré au rapport qu'entretient le

judaïsme à l'animal ».

Quant à l'Union libérale

israélite de France (ULIF),

elle s'est dotée du trimestriel

Le Messager-Hamevasser.

Des communautés Juives locales bénéficient de médias imprimés

- Neuilly -ou simplement électroniques (La e-letter de Beth Moshé, newsletter

de la communauté juive d’Aulnay-sous-Bois).

Conscience du lectorat réduit de leurs journaux ? Volonté d’élargir leur

au dience en touchant des franges plus larges, voire périphériques ? Des

responsables d'organisations Juives françaises ont choisi de s’exprimer dans

les principaux médias communautaires : tribunes dans Actu J, émission Un

rabbin vous parle de feu le grand rabbin de Paris David Messas sur RCJ,

chroniques hebdomadaire de Joseph Haïm Sitruk, grand rabbin de France

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(1987-2008), et de Joël Mergui, président des Consistoires, sur Radio J,

émission Torah et Société du grand rabbin de France Gilles Bernheim sur

Radio Shalom sous la forme d'une interview par Pierre Gandus, etc.

C'est dans le cadre de cette émission radiophonique que le grand rabbin

de France Gilles Bernheim s'est expliqué le 9 avril 2013, vers 19 h 30, sur les

plagiats qu'il a commis et l'agrégation de philosophie non obtenue.

Des organisations - UPJF (Union des patrons et professionnels Juifs de

France), AIU (Alliance israélite universelle), Primo-Europe, BNVCA,

Connec’sion, Fraternité judéo-noire (FJN), Confédération des Juifs de France

et amis d'Israël (CJFAI), etc. – ont articulé leur communication, parfois

exclusivement, via Internet (site, newsletter), souvent en raison de manques

de moyens financiers ou/et par souci de modernité. Depuis 2003, le BNVCA

publie la version digitale de sa revue mensuelle Vigilance Info, l'UPJF a lancé

UPJF Mag.

Danger d’Internet : les refontes successives des sites de l’UPJF et du

Consistoire ont fait disparaître un nombre considérable d’articles pertinents,

d’archives précieuses et riches en argumentaires. Le départ du précédent

responsable éditorial de l'UPJF a aussi induit une modification dans le site par

la réduction en particulier de la quantité de textes publiés.

Dans ce paysage éc laté, face à la révolut ion des nouvel les

technologies, les organisations Juives françaises peinent à concevoir une

stratégie de communication adaptée et commune. Ainsi, organisé par le

Consistoire israélite de France en partenariat avec le FSJU, le 18 mars 2012,

le Congrès des communautés juives de France du 18 mars 2012 a multiplié les

tables-rondes passionnantes, mais … non filmées et non diffusées sur

Internet. Une tâche qu’aurait pu assurer Akadem, campus numérique du

FSJU. Le 2 juin 2013, les discours du 2e Congrès des communautés juives de

France n'ont pas été diffusés en direct sur Internet...

Un cas pratique et emblématique révèle, en concentré, ces difficultés : le

FSJU et ses médias dont RCJ et L'Arche.

RCJ, radio du FSJU

Le FSJU est l’une des

principales organisations de

l a c o mm u n a u t é j u i v e

f rançaise. Ses domaines

d ’ ac t ions : l e soc i a l , l a

culture, l’éducation et la

jeunesse.

L e F S JU o f f r e u n

ex emp l e emb l éma t i q u e

particulièrement intéressant,

car il a bâti en quelques décennies un groupe médiatique large et varié,

imprimé, audiovisuel et électronique : radio – RCJ -, presse – L’Arche,

Communauté nouvelle destiné à des donateurs de l'AUJF, Balagane largement

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Page 55: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

centré sur le Festival des cultures Juives -, e-learning avec Akadem, media

culturel Judaiciné, Action culturelle du FSJU sur Youtube, etc.

Le 17 décembre 2013, le Président de la République François Hollande

a rappelé à l'Elysée que le FSJU : "est la principale organisation juive dans le

champ de l’éducation, mais aussi des médias et la première source de

collecte".

« Dès sa création, RCJ s’est assignée un objectif de rigueur

professionnelle. C’est pourquoi elle s’est assurée notamment la collaboration

de journalistes issus de milieux divers », indique le site Internet de la radio.

Et de poursuivre : « Parce qu’elle est liée à une institution à caractère

général et pluraliste, parce qu’elle a l’ambition de s’adresser à un public le

plus large, juif et non Juif, RCJ par le le langage de tous. Sans ostracisme,

sans exclusive, elle se veut un espace de liberté, un moyen de communication,

un outil d’identification, un lieu où une voix juive se fait entendre pour la

communauté et pour la cité ».

S a p r o g r amma t i o n

associe flashes et bulletins

d’informations ainsi que des

émissions de divertissement.

Par fois dans le cadre de

p a r t e n a r i a t s a v e c d e s

organisations françaises ou

israéliennes Juives.

Le 17 mars 2013, cette

radio n'a pas diffusé en direct

la cérémonie à Toulouse, en hommage aux victimes du djihadiste Merah. Elle

a préféré diffuser l'interview de François Bayrou, président du MoDem.

Aucun des deux journalistes ne l'ont interviewé sur son refus de participer en

2012 au diner du CRIF qualifié de "réunion communautaire", son accord pour

assister au diner de l'Union des associations musulmanes (UAM) de Seine-

Saint-Denis en 2007, ou sa position en 2012 en faveur de créneaux

spécifiques pour les femmes dans les piscines. Ou ses déclarations le 19 mars

2013, après l'attentat antisémite à Toulouse qui selon lui s'enracinait "dans

l'état d'une société" malade de ses divisions. François Bayrou avait accusé les

responsables politiques qui "montrent du doigt" en fonction "des origines" et

font "flamber les passions". Des questions pertinentes le jour de la cérémonie

nationale en hommage aux victimes de Mérah, et à quelques jours du diner du

CRIF.

Sur RCJ, on entend parfois des journalistes parler d'« activistes » au lieu

de terroristes, de « colonies » ou de « territoires occupés » au lieu

d’« implantations » et de « territoires disputés », vocables conformes au droit

international. Ce qui risque d’incliner les auditeurs, Juifs et non-Juifs, à

penser que cette terminologie biaisée des médias dominants, les MSM

(Mainstream medias), est fondée juridiquement puisqu’elle est reprise par un

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Page 56: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

média Juif institutionnel. Un registre lexical partial adopté aussi notamment

par Radio Chalom.

Voici quelques mois, commentant les résultats d’élections consécutives

au « printemps arabe », Paule-Henriette Lévy, rédactrice en chef de RCJ, a

pourtant distingué l’islamisme de l’« islamisme modéré ». Quelques semaines

plus tard, elle réfutait toute pertinence à cette distinction. Le 29 août 2012,

elle alléguait lors du bulletin d'information de 8 h, que Rachel Corrie,

militante américaine d'ISM, aurait été "blessée par les chenilles du bulldozer"

israélien dans la bande de Gaza. Du gore - inspiré peut-être par un titre

d'article du Monde -, mais faux. Rachel Corrie a été blessée par un amas de

terre poussée par un bulldozer qui ne l'a pas touchée. Ainsi que l'indique le

jugement argumenté du tribunal de Haïfa dont de larges extraits sont

disponibles en anglais sur Internet.

Lors d’une Matinale, Sandrine Sebbane a interviewé Dominique Cantien sur

son autobiographie Avec eux… Dominique Cantien a été la compagne de

Philippe Douste-Blazy, alors ministre des Affaires étrangères (2005-2007), et

s’est vue proposer un poste par le successeur de ce dernier, Bernard

Kouchner. Eh bien, curieusement, Sandrine Sebbane n’a posé aucune

question sur la diplomatie française ni sur la « politique arabe » de la France.

Le 19 mars 2013, Sandrine Sebbane annonce qu'elle va parler des "Juifs

de France et des musulmans de France" avec Latifa Ibn Ziaten, mère d'Imad

Ibn Ziaten, une des victimes de l'islamiste Mohamed Merah en 2012.

Pourquoi ne pas parler des Juifs français ? En effet, la quasi-totalité des "Juifs

de France" ont la nationalité française, et elle seule. Sandrine Sebbane

explique qu'il faut appeler Mohamed Merah 'terroriste", et non "tueur au

scooter". Mais pourquoi ne pas qualifier ce terroriste d'"islamiste" ou de

djihadiste ? Cette journaliste demeure silencieuse quand Latifa Ibn Ziaten nie

tout lien entre l'islam et les attentats du moudjahidin Merah.

Le 24 décembre 2013, Sandrine Sebbane interviewe l'historien Bernard

Stora, et véhicule le mythe de la "coexistence pacifique et harmonieuse" entre

musulmans et non musulmans. Peut-être ignore-t-elle la dhimmitude, les

pogroms, dont celui en 1934 à Constantine, en "terre d'islam".

Le 20 février 2014, elle interviewe les candidats des deux listes

parisiennes à l'élection nationale du FSJU en mars 2014. Pas la moindre

question critique sur leurs actions et bilans.

Lors de son talk-show, Sandrine Sebbane interviewe régulièrement Francine

Lutenberg, responsable des projets culturels à l'ambassade d'Israël en

France qui les présente sur RCJ. On ne peut que regretter que cette

"journaliste Culture" ne l'interpelle pas sur des manifestations artistiques

controversées - expositions, spectacles, etc. -, soutenues par le service culturel

de cette ambassade problématique malgré leurs caractères politique et

partial. Exemple : ce 3 mars 2014, Francine Lutenberg a évoqué, sans

réaction de Sandrine Sebbane, notamment A portée de crachat, pièce de

Taher Najib, bientôt présentée au Théâtre du Rond-Point. Et elle a présenté

cet auteur comme un Arabe israélien palestinien !? Ce dramaturge déclare être

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né en 1970 "à Umm el Fahem, dans le nord de la Palestine" (sic). En fait il

est né à Oum el-Fahem, en Galilée (Israël).

Quant à Elisabeth Steiner, cette avocate a récemment interviewé

Jacques Giami, président de l’association « Pro-Arte », « qui a pour but

d'entretenir la mémoire de la Shoah et de diffuser la culture juive ». Elle s’est

alors étonnée, ou a feint de s’étonner, qu’un Juif non ashkénaze se soit

intéressé à la Shoah. Rappelons l’occupation nazie en Tunisie (1942-1943) et

la déportation de Juifs de Tunisie vers les camps nazis d’extermination.

"Parole d'ambassadeur". Tel est le titre de cette émission curieuse. "Un

dimanche par mois, dans le journal de la mi-journée, Jonathan Siksou ou

Julien Miro donne la parole à un ambassadeur de France en poste à

l’étranger, ou à un ambassadeur de l’étranger en France. Le diplomate

présente sa mission et explique les enjeux auxquels la France est confrontée

dans le pays où il se trouve missionné". Qu'attendre de cette émission ? Des

révé la t ions su r l a "pol i t i que arabe" de l a France pourvoyeuse

d'antisémitisme ou un langage "diplomatiquement correct" ? On trouve dans

la liste des invités : Ichiro Komatsu, ambassadeur du Japon en France.

Comprenne qui pourra la logique de l'émission.

Poursuivons notre promenade dans la grille des programmes de RCJ.

Depuis environ un an, Gil Taïeb, vice-président du FSJU et responsable de

l’Opération Lunettes en Israël, dispose d’environ cinq minutes sur RCJ pour

sa chronique hebdomadaire dominicale, à l’heure du déjeuner, et souvent

truffée de "je". Il y commente l’actualité. Le 23 juin 2013, Gil Taieb a

consacré son billet hebdomadaire à inciter les auditeurs au Salon des 12

heures pour Israël, qui est une initiative de personnes privées...

Continuons sur RCJ. Voici Objectif santé présenté le lundi (13 h-14 h)

par Karen Taïeb, épouse de Gil Taïeb.

30 janvier 2012, l’invité est Guillaume

Gérault, coauteur du livre avec Catherine

Behar, Ronald Mary et Jean-Charles

S o m m e r a r d « L e g u i d e d e

l’olfactothérapie », paru aux Éditions

Alb in Michel (oc tobre 2011) . Les

« auteurs nous proposent la méthode de

soins la plus simple qui soit : l’utilisation

des huiles essentielles en olfaction, au

flacon ou au bouchon ». Les auteurs :

« Guillaume Gérault est naturopathe,

aromatologue et thérapeute psycho-corporel formé aux techniques manuelles.

Jean-Charles Sommerard, aromatologue, a fondé le premier bar à eaux

florales du monde, à Paris. Catherine Béhar est sophro-analyste et

aromatologue, spécialisée dans la gestion des émotions et du stress. Ronald

Mary est journaliste ».

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Le 21 mai 2012, l’invité est le « Dr Alain

Delabos, auteur du livre « Mincir sur mesure grâce

à la chrononutrition », paru aux Éditions Albin

Michel ». La chrononutrition a été « élaborée en

1986 p ar l e D r A l a i n De l abos e t t e s t é e

médicalement par l’équipe des scientifiques de

l’IREN (Institut de recherche européen sur la

nutrition)... Cette méthode révolutionnaire permet

de mincir là où il faut et sans se priver. Elle vous

propose de déterminer votre propre morphotype,

afin de comprendre pourquoi vos kilos superflus

sont localisés sur telle ou telle partie du corps et de corriger d’éventuelles

erreurs… tout aliment est bénéfique s’il est consommé en fonction de

l’horloge biologique du corps. Ses principes essentiels peuvent alors parvenir

jusqu’à leur site d’action cellulaire, alors que le même aliment, pris à un

autre moment, s’oriente vers une voie de stockage ». Ce texte publié par RCJ

omet de préciser que l'IREN a été créé à l'initiative notamment du... Dr

Delabos. Le 25 mars 2013, Karen Taieb invite de nouveau le Dr Delabos,

auteur de Mincir en beauté grâce à la morphonutrition (Albin Michel). Cet

invité reconnait l'absence d'études scientifiques sur le bien-fondé de ses

allégations. Karen Taieb cite un article récent sur le Dr Delabos publié par...

Gala. Quelle source pour une émission médicale !

Le 5 novembre 2012, l 'invité est

Christian Brun, naturopathe et qui,

contrairement aux allégations du site de

RCJ, n'est pas médecin. Il est « l’auteur

du livre « Nettoyer et drainer son foie

naturellement », paru aux Éditions Guy

Trédaniel (août 2012) ». « En suivant les

conseils naturopathiques relevant du bon

sens et de la logique, en adoptant une

hygiène de vie globale et spécifique, vous

aurez les moyens de préserver les

fonctions vitales de cet organe essentiel qu’est le foie, par des moyens

naturels et efficaces ».

Curieux pour une « émission médicale »...

Non signés, ces textes publiés par RCJ proviennent-ils de communiqués

de presse des éditeurs ou ont-ils été rédigés par Karen Taieb ou/et RCJ ? Il est

étrange qu'un site d'information soucieux de "rigueur" ne mentionne pas

l'auteur de ces textes. Les éditions Albin Michel sont-elles surreprésentées ?

Les allégations de ces textes sont-elles scientifiquement ou médicalement

valables ? Ont-elles été validées par des études conformes aux protocoles

standards scientifiques et médicaux, et reconnus internationalement ? Si oui,

lesquelles ? Ces études ont-elles la qualité scientifique suffisante pour être

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considérées comme valables pour la santé humaine ? L’information sur les

concep t ions , mé thodolog ies e t ob jec t i f s de ces é tudes es t -e l l e

suffisante ? Curieusement, Karen Taïeb, qui se prévaut de sa qualité de

"journaliste médicale radiophonique", n’a pas posé ces questions essentielles.

Certes, me direz-vous, ce ne sont là que trois invités sur 26 (11,54%) sur

moins de dix mois – semaines et mois d’arrêt de l’émission en raison de

vacances ou fêtes juives inclus - en 2012.

Mais il est problématique que ces (non-)médecins parlent sur des

thèmes dépourvus d'études conformes aux protocoles standards internationaux

dans une « émission médicale » à la programmation quasi-essentiellement

composée d'invités médecins, sur un sujet aussi sensible que la santé humaine,

et sous la responsabilité d’une "journaliste médicale radiophonique".

N’y a-t-il pas des sujets plus intéressants et pertinents, tels le

déremboursement de médicaments ou de l'hypertension artérielle par la

Sécurité sociale, l’accompagnement des malades en fin de vie ou la

circoncision si contestée depuis quelques années, notamment en Europe ? N’y

aurait-il pas là matière à des enquêtes, reportages ou interviews par des

journalistes ? Ne vaudrait-il pas éviter les invités qui ne sont pas médecins ?

Quels sont les liens entre cette « émission médicale » et la rédaction de RCJ ?

Il semble surprenant qu'aucun responsable de la rédaction de RCJ ou/et du

FSJU n'ait infléchi vers plus de raison les critères de Karen Taieb dans le

choix de ses invités et des thèmes abordés.

Innovation récente en

ce printemps 2012 : un talk-

show en anglais sur RCJ,

GloCal Impact (un samedi

soir sur deux, 23 h-24 h)

animé par "Georges Hazan,

M a n a g i n g D i r e c t o r /

(Directeur) BROTHERS &

Partners". Une "émission

destinée aux auditeurs et

internautes anglophones". Quel dirigeant de cette organisation française Juive

i a pris la décision de lancer cette émission dans la langue de Shakespeare et

non animée par un journaliste? Et pourquoi ? Quels sont l’audience, l’intérêt

et le coût de ce talk-show ? Le 19 mai 2012, pour parler de « Jerusalem Day –

Yom Yerushalayim », Georges Hazan a invité Emmanuel Navon, professeur

israélien et candidat du Likoud aux primaires du Likoud et Kenneth

Weinstein, président de l’Hudson Institute (Washington, D.C.). Deux

francophones…

Plusieurs mois après la publication de cet article, le site Internet de RCJ

a supprimé toute mention de cette émission.

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Le FSJU et ses médias envisageront-ils un code déontologique et une

réflexion sur leur stratégie et leur éthique, ainsi que sur leur programmation et

leur ligne éditoriale ? Non. Au printemps 2013, Gil Taieb est candidat à la

présidence du CRIF et lit sa chronique dominicale sur RCJ. Il se présente

comme candidat libre à l'élection au Consistoire de Paris du 24 novembre

2013, et continue de lire sa chronique hebdomadaire sur RCJ.

L’Arche, de mensuel à trimestriel

« Les premiers pionniers » de RCJ « furent un petit « noyau » de

journalistes de la revue « l’Arche » – dont une bonne partie reste encore en

place aujourd’hui – qui ont parié pour ce nouveau média ». Ainsi, Anne-

Marie Baron assure la critique cinématographique dans les deux médias.

Le 24 février 2011, par une

lettre-circulaire électronique,

Jacques Bénichou, directeur

général du FSJU, a annoncé aux

73 collaborateurs - journalistes,

universitaires, dessinateurs, etc. -

de L’Arche « une pause dans leur

collaboration » et les a exclus de

l a réf lex ion sur l ’aveni r du

journal. Un envoi collectif que

Pierre Besnainou qualifiera de

« maladresse ».

Le 9 mars 2012, sur RCJ, alors que le philosophe Alain Finkielkraut,

lecteur et ancien collaborateur de L'Arche, soulignait que L'Arche n'était pas

ni un "jouet" ni une "danseuse" et que, si "un journal a des lecteurs", un "site

Internet a des navigateurs", ce même président du FSJU a reconnu : " Nous

avons mal préparé la suite. Cela n'aurait pas du se passer comme cela". Et

Pierre Besnainou s'est prévalu d'une "décision du Bureau exécutif du FSJU

après une réflexion de 18 mois" et a qualifié l'envoi par Internet de ce courrier

d'"inacceptable dans la forme".

Le 8 mars 2011, Libération écrivait : « Avec 2 000 à 2 500 abonnés et

200 à 300 numéros vendus, selon les chiffres de Besnainou, ce magazine perd

de l’argent ». Président du FSJU, Pierre Besnainou a argué de problèmes

financiers graves affectant L’Arche. « L’audience de L’Arche est de plus en

plus faible. Nous n’avons pas arrêté de pousser la communication […]

Dernièrement, nous avons envoyé 300 000 mails, et nous avons eu très peu de

retour », a-t-il déclaré. Et de préciser qu’il s’agissait de transformer « L’Arche

papier en Arche.fr ». Un site qui republierait les archives de L'Arche. Quant à

la version imprimée, elle deviendrait trimestrielle.

Cette double mutation a suscité l’opposition de la quasi-totalité des

collaborateurs du magazine dénonçant le 15 mars 2011, dans Libération, « un

sabordage politique », « un aveuglement », et l’oubli d’« un des fondements

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du judaïsme, sa part symbolique, la dimension particulière de l’écrit et du «

Livre » ».

Le 22 septembre 2011, Témoignage chrétien affirmait que L’Arche

disposait de « 2 900 abonnés pour 500 à 600 exemplaires vendus en kiosque »

début 2011. Curieusement, les statistiques diffèrent les unes des autres, alors

qu’elles émanent du même FSJU...

I l s emb l e q u e d e s

d i r i g e a n t s d u F S J U ,

généralement sans expertise

journalistique – entrepreneur,

Pierre Besnainou avait confié

à des journalistes la direction de la rédaction de Tribune juive qu’il avait

acquise pendant quelques années ; Gil Taieb est « docteur en chirurgie

dentaire » ; Patrick Chasquès, directeur de la communication, Marc Abensour,

ancien directeur administratif et financier chez Natixis, etc. - et de L’Arche

n’ont pas su au fil des années mieux positionner ce magazine ni prendre

pendant plus d'une décennie le bon virage Internet. N’en ont pas appliqué les

règles : fréquence rapide des publications, mises en page éclatées, synergie

entre web, blog et réseaux sociaux, etc. Ont lancé des campagnes

d’abonnement sans dynamiser parallèlement le site Internet de L’Arche et

sans jouer des synergies entre les versions imprimée et numérique de

L’Arche. N’ont pas associé à leurs réflexions et actions les collaborateurs de

L’Arche, ce qui les a vraisemblablement privés d’avis éclairés de journalistes

compétents et expérimentés dans la presse écrite et les médias électroniques.

Au printemps 2012, le site Internet de L’Arche présente des articles du

romancier Yann Moix sur le terrorisme et de l’universitaire Eric Marty sur les

assassinats d’enfants Juifs par Mohamed Merah, et, dans la rubrique Culture

Life Style, des textes datant de septembre 2011, le Tweet le plus récent de

L’Arche remonte à 141 jours !

Dans son n° 1213 (7 juin 2012), Actu J indique Les ambition de L'Arche

nouvelle formule. "C'est Internet que le magazine veut conquérir", résume cet

hebdomadaire. Curieusement, pour présenter ces ambitions, ce n'est pas le

rédacteur en chef, Shlomo Malka, mais Marc Abensour, chargé des finances

du journal, directeur général adjoint du FSJU et "un de ceux qui ont décidé de

la nouvelle périodicité du journal" - trimestrielle - qui s'exprime. "La

diffusion sur Internet est prometteuse, explique-t-il. Nous visons 20 000

visiteurs pour les débuts, puis autour de 50 000 visiteurs mensuels dans les

trois ans à venir". Des visiteurs qui devraient pouvoir consulter les anciens

numéros de L'Arche, en ligne et gratuitement. "Peut-être pas tous", précise M.

Abensour. Il est vrai qu'avec plus de six cents numéros, le passage au

numérique sera un travail titanesque. Et qui aura un prix... Le site

n'hébergera sans doute pas de fil d'information ni de dépêches. Il proposera

en revanche des articles politiques, des chroniques culturelles et des blogs".

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Aucune information n'est donnée sur le coût actuel et futur de L'Arche, sur la

raison du changement de rédacteur en chef, etc.

Au cours de l'été 2012, RCJ diffuse des annonces publicitaires

présentant quelques titres du sommaire du numéro estival de ce "magazine du

judaïsme français" et invitant les auditeurs à l'acheter dans leurs "kiosques

habituels". Le 6 octobre 2012, ce tr imestriel indiquait être diffusé

essentiellement dans près de 70 kiosques et librairies parisiennes.

Le site Internet de L'Arche présente quelques articles du numéro d'août

2012, ainsi qu'un lexique de Twitter. Joke : l'auteur de ce lexique ignore le

mot hashtag. Parmi les signataires d'articles, des journalistes de RCJ, tels

J o n a t ha n S i k sou e t P au l e -Hen r i e t t e Lé vy . Pou r l a r u b r i q u e

Expositions : Rachel Rimmer, responsable de la Communication de la

Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS), et Ariane Charton,

"spécialisée dans l'étude de l'époque romantique"...

L'Arche consacre son numéro d'octobre

2012 à un d o s s i e r su r P i e r r e Mendè s

France comprenant une interview du Président

François Hollande sur cet homme politique et

l ' ant i sémi t i sme. Ni l e Prés iden t n i les

journalistes Salomon Malka et Dominique

Laury n'ont qualifié l'attentat antisémite de

Toulouse de djihadiste ou d'islamiste, ni abordé

la diplomatie française, notamment à l'égard de

l'Etat d'Israël.

Le 4 décembre 2012, un petit tour dans ce site

Internet montre un Tweet vieux de 31 jours, soit du 2

novembre 2012, indiquant : « Nous vous remercions

pour vos messages sur le site et cette page facebook.

Malheureusement nous ne pouvons pas encore publier

les feedback, mais nous en tenons bien entendu compte

» - un message présent aussi, et c'est le seul, sur la page

Facebook de L'Arche magazine. L'article IFeelSmart,

l’iPhone grand écran remonte au 30 septembre 2012.

Toujours en page d'accueil, l'annonce d'un article de la

" rédac t ion" su r l ' expos i t ion du pe in t re Yoë l

Benharrouche qui s'est achevée le... 4 novembre 2012. Etc. Etc. Etc. Quel

thème abordé dans ce site web est susceptible de séduire les jeunes

Internautes ?

Dans son n°1253 du 1er mai 2013, Actu J publie l'interview de Robert

Ejnès, directeur général du FSJU depuis l'automne 2012, par Yaël Scemama.

Curieusement, ni la journaliste ni ce dirigeant communautaire n'évoquent

L'Arche ou les raisons du départ rapide de Jacques Bénichou de la direction

générale du FSJU. Et quand Robert Ejnès quitte début 2014 sa fonction au

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Page 63: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

FSJU pour celle de directeur du CRIF, nul média n'enquête sur les raisons de

ce turn over inquiétant à la direction d'une fédération communautaire

majeure. Des sujets tabous ?

Il faut attendre le n°1297 (10 avril 2014) de cet hebdomadaire pour que Yaël

Scemama interviewe, sans le relancer, Pierre Besnainou sur son bilan. Et ce

président en fin de mandat déclare : "On a un journal au moins aussi bon que

dans le passé, une audience au moins aussi importante, et un équilibre

financier qui ne pèse pas sur la collecte". Bref, la situation demeurerait

inchangée. Alors pourquoi toutes ces modifications ? Et sur qui pèse

l'équilibre financier ? Pierre Besnainou ne communique pas le montant du

budget, les nombres d'exemplaires publiés et ceux vendus, etc. C'est d'autant

plus curieux que son second objectif lors de son élection en 2006 était de

maintenir au FSJU "cette culture Rothschild de la transparence et de

l'efficacité dans l'action".

Depuis près de trois ans, le FSJU ne communique pas les résultats des

deux "nouvelles" formules de la désormais trimestrielle L’Arche lancées à

l’automne 2011, puis à l'automne 2012. Pour la promotion de cette seconde

formule, le FSJU a recouru à plusieurs reprises à la mailing list d'un site Juif

sur Internet. En 2013, il paie des annonces publicitaires publiées par Actu J. A

quel coût, avec quels résultats en terme d'audience conquise et gardée ?

Mystère.

Quelques constats. L’Arche a vu défiler trois rédacteurs en chef en un

an, dont deux pour sa nouvelle formule – Laurent-David Samama, âgé de 24

ans et membre du comité de la rédaction de La règle du jeu, puis Shlomo

Malka, et trois directeurs de la publication en trois ans. Ce qui fait un peu

beaucoup.

S i l o q u a c e s e n 2 0 1 1 p o u r a l l é g u e r d e s n o m b r e s

contradictoires d'abonnés - 2 000 ? 2 500 ? 2 900 ? - annoncés pour justifier

les modifications de la formule du magazine, les dirigeants du FSJU

demeurent silencieux sur le nombre d'abonnés plus de deux ans après la

mutation de ce magazine et sur la fin de la collaboration de 70 contributeurs.

S'il s'avérait que cette énième formule est un échec - à quel coût ? -, le FSJU

le reconnaitra-t-il ? Et dans l'affirmative, le pourra-t-il sans engager la

responsabilité des dirigeants ayant initié ces réformes et qui demeurent aux

rênes de cet te organisation ? Par ai lleurs, pourquoi aucun média

communautaire - RCJ, Actu J, etc. - interviewant ces dirigeants ne manifeste

la moindre curiosité sur ce sujet ?

Les « personnalités de l’envergure du sociologue Michel Wieviorka ou

de la philosophe Blandine Kriegel » annoncées en 2011 dans Témoignage

chrétien par Patrick Chasquès, alors directeur de la publication de L’Arche,

ont-elles rejoint L’Arche ? Non.

Après la deuxième formule de L'Arche (octobre 2012), force est de

constater que ses dirigeants ne parviennent pas à jouer de la synergie entre le

magazine print (imprimé), le site Internet et les réseaux sociaux : ainsi, ce 31

juillet 2013, aucun des articles de la page d'accueil du site Internet n'est

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commenté, rares sont les posts sur le mur Facebook de L'Arche commentés ou

likés, etc.

Mais il ne faut pas désespérer : une troisième formule sera peut-être

lancée par le FSJU, avec qui sait, un quatrième rédacteur en chef...

En outre, L’Arche n’a plus recouru à ses quelques 70 collaborateurs. Ce

qui pénalise en particulier les journalistes et les dessinateurs. Blessés par la

lettre-type électronique du FSJU, des collaborateurs se sont interrogés avec

angoisse en particulier sur leurs modes de rémunération et leurs droits.

appelons qu’au programme du candidat Gil Taïeb aux élections législatives de

juin 2012 figure la « défense des acquis et octroi de nouveaux droits

sociaux ».

Par ailleurs, en 2012, le FSJU a lancé le magazine annuel, Balagane,

qui est passé de 40 pages à 84 pages. Curieusement, le FSJU a trouvé les

moyens financiers pour ce "jewish culturel magazine", devenu le "magazine

du Festival des cultures Juives", et distribué gratuitement. Combien de

lecteurs à ce magazine ? Quel coût et quelles retombées ? Re-mystère.

Le souci du FSJU de gestion optimale de son budget est compréhensible

et juste. Mais on ne déshabille pas David pour habiller Simon, ni Rachel pour

habiller Sarah. Pourquoi le FSJU n’a-t-il pas proposé aux journalistes de

L’Arche des emplois par exemple dans RCJ ou Akadem ? Ne serait-il pas

envisageable par exemple de scinder en deux ou en trois Objectif santé de

Karen Taïeb ou Hors antenne de Paule-Henriette Lévy afin de libérer des

créneaux horaires pour d’autres émissions ? Ce qui ne pourrait qu’être

bénéfique à RCJ et serait conforme à son histoire. Verra-t-on un jour un

radiothon pour des collaborateurs de L’Arche, à l’instar de celui annuel

« organisé à l’occasion de la campagne nationale pour la Tsédaka » (justice,

en hébreu ; campagne annuelle de collecte de fonds dirigée par le FSJU) ?

Quel est le coût financier de RCJ ou de Communauté nouvelle, magazine

mensuel soutenu par le FSJU et longtemps dirigé par Patrick Chasquès,

directeur depuis 2014 du FSJU ? Quels sont les résultats financiers, et en

termes d'abonnements, de cette énième relance de L'Arche ?

De plus, combien a coûté au FSJU le rassemblement place du Trocadéro

du 22 juin 2010, à l’initiative de plusieurs organisations communautaires et

visant à afficher le soutien à l’Etat d’Israël peu après la « Flottille pour la

paix » et à exhorter à la libération de l’otage franco-israélien Guilad Shalit ?

Co-organisée par Gil Taïeb, cette manifestation n’a attiré qu’environ 3 200

personnes selon la police, au plus 5 000 individus, et non les 15 000 allégués

alors par les organisateurs.

Une "peau de chagrin"

Dès lors, est-ce étonnant que l'audience et le nombre de la majorité de

ces médias Juifs français fondent comme neige au soleil et que des

lecteurs/auditeurs s'éloignent silencieusement, mais définitivement d'eux ? Un

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Page 65: Paysage médiatique français juif 3 juin 2014

mouvement amplifié par les décisions catastrophiques de dirigeants de

médias.

Depuis la première publication de mon article le 25 mars 2012, les

tendances inquiétantes constatées se sont poursuivies, alors que la situation de

la France et des Français Juifs a continué de se dégrader.

Or, la prochaine décennie sera décisive pour la France, pour sa

communauté Juive et pour ces médias : l'émigration Juive se poursuivra, donc

le nombre de lecteurs/auditeurs/abonnés de ces médias poursuivra sa chute,

des apparatchiks quinquagénaires "communautairement corrects" et de

gauche dirigeront des instances communautaires et agiront vraisemblablement

comme leurs prédécesseurs à l'égard de ces médias, des

héritiers succéderont aux pionniers/fondateurs de médias communautaires

et décideront de poursuivre ou non l'activité de ces médias, de nouvelles

technologies bouleverseront les médias, etc.

Finalement, et de manière paradoxale, on peut se demander si ces médias

communautaires français ne trouveront pas un éventuel second souffle

temporaire lors de la future aliyah massive des Juifs français qu'ils

accompagneront vraisemblablement en Israël. Leurs futurs atouts ? Un public

francophone déraciné et en voie d'intégration, une infrastructure déjà prête

(délégation du FSJU en Israël), leurs réseaux relationnels et médiatiques

(correspondants), etc. En effet, une partie des olim français, en tout cas les

seniors, éprouveront peut-être plus de difficultés à intégrer l'Etat d'Israël, sa

langue. L'apparition de médias francophones leur permettrait de s'informer

dans leur langue maternelle. Ainsi, les Juifs venant de l'ex-Union soviétique

ont créé des médias russophones. Mais d'une part, aucun de ces médias

francophones ne pourra faire l'économie de l'adaptation à l'ère Internet, et,

d'autre part, des médias francophones existent déjà : le Jerusalem Post, en

versions imprimée et électronique depuis une dizaine d'années, The Times of

Israel présent sur Internet et, depuis 2013, i24news, qui a succédé à l'agence

de presse Guysen, sur Internet ainsi que sur le câble, et dispose de moyens

financiers autrement plus importants que ces médias communautaires

français.

Force est de conclure sur l’urgence pour la communauté Juive française

institutionnalisée d’entamer une réflexion profonde sur sa communication,

notamment via ces médias, afin d’établir un plan d’actions, du court au long

termes, adaptées aux défis actuels et futurs, et de ne pas accroître le fossé la

séparant d’un grand nombre de Français Juifs.

Des actions qui devront nécessairement, mais pas uniquement,

s’appuyer sur des médias Juifs crédibles, professionnellement, à l’audience

élargie et solides financièrement. Ce qui suppose des bons journalistes

travaillant dans un cadre légal et des dirigeants compétents, et la fin de

pratiques honteuses, voire scandaleuses, par des donneurs de leçons de

morale.

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C’est à ce prix que ces médias survivront et que cette communauté peut

espérer transformer sa faiblesse médiatique en force journalistique, et

contribuer à gagner la bataille décisive de la communication dans une France

en déclins.

NB : J’ai collaboré à Actualité juive hebdo, à L’Arche, à Communauté

nouvelle et à Akadem, comme rédactrice en chef d'Osmose, correspondante

en France et co-éditorialiste à Guysen. J'ai été interviewée par Radio J et

RCN. Je publierai les éventuelles réponses des personnes mentionnées dans

cet article.

Le 23 novembre 2012, mécontente d'un passage de cet article

l'évoquant, une personne que j 'ai rencontrée fortuitement, a multiplié les

invectives à mon égard en public, a adopté un ton agressif à mon endroit, sans

argumenter sur le fonds ni trouver la moindre erreur dans mon article. Si des

personnes citées ou leurs proches sont en désaccord avec cet article, elles

peuvent réagir par des commentaires ou par des lettres, mais pas par des

invectives, pas par une agression verbale dénuée d’arguments.

Articles sur ce blog concernant :

Affaire al-Dura/Israël

Aviation/Mode/Sports

Chrétiens

Culture

France

Il ou elle a dit...

Judaïsme/Juifs

Monde arabe/Islam

Shoah (Holocaust)

Articles in English

Publié le 25 mars 2012, cet article a été republié les 15 janvier, 20 mai,

3 juillet, 8 octobre et 30 décembre 2013 - le hacker du site de Dieudonné

vient d'indiquer sa stratégie sur Judaïques FM et Actualité juive fête son 33e

anniversaire -.

Il a été modifié pour la dernière fois le 28 mai 2014.

PUBLIÉ PAR VÉRONIQUE CHEMLA LE 3/03/2014 06:52:00 PM

LIBELLÉS : AL-DURA, ANTISÉMITISME, CRIF, FILM, FRANCE,

ISRAËL, JUDAÏSME, JUIFS, LIVRE, SHOAH, TERRORISME

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David 26 mai 2012 08:37

Tableau ultra détaillé des médias juifs de France. Bravo pour ce travail remarquable...

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Réponses

Répondre

Monik Kern-Bresler 28 mai 2012 10:55

Une juste et nécessaire mise au point !

Répondre

Aschkel 28 mai 2012 20:28

Très belle enquête

Répondre

Anonyme 29 mai 2012 00:12

véronique, je vous remercie de signaler sur votre blog que tribunejive.info la version numérique de Tribune juive a obtenu des interviews exclusives de Nicolas Sarkozy et François Hollande entre les deux tours de la présidentielle. Votre papier laisse à penser que seul Actualité Juive a obtenu ces interviews ce qui décrédibilise notre titre et donne à nos lecteurs une fausse image de notre media.

Répondre

Monik Kern-Bresler 30 mai 2012 10:15

Pourquoi "Anonyme" ?

Adam Harishon 29 mai 2012 14:13

Véronique,

Comme d'habitude votre analyse est exhaustive, sans complaisance ni critique inutiles.Cependant, il me semble difficile de détacher le constat de "médiocrité" des médias de tous les autres rouages officiels de la Communauté. Ecoles, corps rabbinique, responsables communautaires ( du CRif au Consistoire en passant par le Fonds Social) sont tous engagés dans des concurrences mesquines et passent à côté de l'essentiel. Plutôt que de s'associer efficacement, ils veulent tous se faire entendre plus que les autres, se montrer au premier rang, si possible en masquant les autres. En résulte un éclatement des ressources, une cacophonie contre productive et une démobilisation de la base. La pléthore des mails que nous recevons, bien peu souvent originaux ( comme les vôtres) sont la plupart du temps des compilations de liens traduits vaguement de l'anglais. La communauté manque cruellement de leaders dignes et qui soient capables de mobiliser les forces vives de celle-ci.

Répondre

Anonyme 3 juin 2012 17:05

Il est inexacte de dire qu'Akadem n'a pas rendu compte de la manifestation du Consistoire.

http://www.akadem.org/sommaire/themes/politique/laicite/la-laicite-aujourd-hui/liberte-egalite-fraternite-laicite-06-04-

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2012-43461_188.php

Pour le reste votre article est très impressionniste et partial, il est marqué par votre expérience personnelle dans les médias que vous citez. Dommage, une vraie enquête sur les médias juifs reste à faire.

Laurent MunnichDirecteur d'Akadem

Répondre

Veronique Chemla 3 juin 2012 17:52

Le Consistoire et le FSJU ont organisé ce Congrès composé de tables-rondes simultanées en salles le matin et de conférences/débats en amphithéâtre l'après-midi.

Les tables-rondes matinales n'ont pas été filmées par Akadem - un camaraman est passé parfois filmé quelques minutes. Elles n'apparaissent donc pas dans votre lien ni plus généralement sur le site Akadem. Ce dimanche matin, j'ai exprimé publiquement mon étonnement que d'une part, aucune caméra ne filme intégralement ces tables-rondes et que d'autre part, il n'y ait aucune diffusion en direct et sur Internet de ces tables-rondes. J'ai cité des évènements publics non communautaires que j'ai couverts et qui bénéficiaient d'une diffusion en direct sur Internet. J'ai été applaudie, ce qui prouve que mon étonnement était partagé et une carence des organisateurs, car des Français Juifs isolés auraient pu bénéficier de ces tables-rondes, et des Français non-Juifs apprendre beaucoup sur les interrogations soulevées lors de cette journée.

Akadem a filmé les conférences de l'après-midi et votre lien concerne une des conférences. Cette conférence a été publiée après l'évènement, et non en direct. Pour l'éclairer : un seul document, qui porte sur la laïcité (1792-2005) et qui reprend l'essentiel d'une chronologie, sans l'actualiser, publiée sur le site Internet de l'Assemblée nationale ! Votre chronologie sur la laïcité s'arrête en 2005. Rien sur les débats récents sur la laïcité, sur les abattages rituels, sur les carrés confessionnels, sur la loi interdisant la dissimulation du visage dans les espaces publics (2011), sur les prières de musulmans dans les rues, etc. Pourquoi ?

De plus, d'autres sujets ont été alors abordés.

Dommage qu'une couverture en direct et intégrale, ainsi qu'un travail éditorial plus actualisé et plus large n'aient pas été assurés.

Mon article est nourri de mon expérience de plus de dix ans dans des médias communautaires, d'analyses argumentées avec liens Internet, dates et photos, de confidences de collègues et confrères et de directeurs de médias Juifs, etc. Et je n'ai pas tout dit, notamment sur les conditions de travail de journalistes de médias Juifs...

Les Internautes ont abondé dans mon sens, et c'est un euphémisme. Ce qui prouve que mon tableau n'est ni "impressioniste" ni "partial".

J'ai aussi travaillé à Akadem. Donc, je sais quel travail peut être fait sur une conférence.

Pourquoi ai-je été la seule à effectuer cette enquête sur des médias français Juifs qui, sauf exceptions, sont en déclin ou

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connaissent une audience faible, et essentiellement communautaire ?

Pourquoi Akadem ne ferait-il pas une "vraie enquête" sur les médias Juifs ? Il dispose de journalistes pour sa TV culturelle sur Internet...

Véronique Chemla

Répondre

Veronique Chemla 25 novembre 2012 23:00

Le 28 mai 2012, la page Facebook de Jewpop a évoqué mon article Un paysage médiatique français Juif contrasté ainsi : « La journaliste Véronique Chemla règle ses comptes avec les médias juifs ! #tataflingueuse » (http://fr-fr.facebook.com/jewpop/posts/468541093172699).

Les commentaires sont :Laurent D. Samama : Tâta, je te trouve bien gentil! Je dirai plutôt mémé... Cette dame fait partie du système depuis des décennies, si elle voulait que ça change, elle aurait du le faire quand elle le pouvait!28 mai, 03:43 via mobile • 1

Jewpop : Vas-y Laurent D. Samama, dynamite, ventile, éparpille, façon puzzle ! :) 28 mai, 05:15

Vince Oron Dogue : L'article est interessant cependant ecrire des articles pour Haaretz, le journal le plus biaise et qui incite le plus a la haine en Israel ce n'est pas glorieux donc pas de like pour Mme Chemla .28 mai, 06:40 via mobile"

N’ayant pas de compte Facebook, et ne souhaitant pas en créer, je n’ai pas pu répondre à ces commentaires.

J’ai sollicité de Jewpop qu’il publie ma réponse dans sa page Facebook. En vain.

Je la publie donc sur mon blog :

« J’ai écrit cet article comme journaliste, et non pour “régler” des “comptes avec les médias juifs”.

J’ai décrit, analysé et argumenté une situation. Et les commentaires des Internautes abondent généralement dans mon sens.

Mon expérience professionnelle dans ces médias remonte à 2001. Ce qui ne fait pas des « décennies ».

A quel « système » Laurent D. Samama fait-il allusion ? Si j’en faisais partie, ces médias n’auraient pas mis un terme à leurs commandes d’articles auprès de moi.

M. Samama, alors rédacteur en chef de L’Arche, avait souhaité utiliser mon dossier d’articles sur les Juifs noirs pour le numéro de L’Arche à paraitre en octobre 2011, voire aussi sur le site Internet de ce magazine. A ce jour, mon dossier et d’autres articles n’ont pas été publiés par ce magazine qui les avait pourtant commandés. Pourquoi ?

Il me parait naïf, faux et illusoire d’écrire qu’un changement – lequel ? Dans quel but ? Selon quelles modalités ? - parmi ces

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médias dépendrait de ma seule volonté.

Et qu’a fait M. Samama, ex-rédacteur en chef de L’Arche, pour que « ça change » ?

Dernières questions pour actualiser mon article : pourquoi M. Samama n’exerce-t-il plus cette fonction de rédacteur en chef de L’Arche que ce vingtenaire a occupée, certes pour quelques numéros, et malgré la brièveté de son expérience professionnelle dans les médias ? Pourquoi n’a-t-il pas réagi directement sur mon blog ?

Avez-vous lu mes articles sur la disparition de la petite Rose Pizem publiés par Haaretz ?

Ce quotidien a respecté mes articles – mon interview-scoop a même été mise à sa Une - et m’a payée la somme convenue dans un délai raisonnable. Je n’en dirai pas autant de tous les médias auxquels j’ai contribué.

De plus, j’ai écrit pour des médias français qui publiaient des articles dont je ne partageais pas les opinions.

Parvenir à faire publier des articles éloignés de la ligne éditoriale d’un journal relève de l’exploit.

Je suis plus choquée par la terminologie biaisée – « colons », « territoires palestiniens », « territoires occupés », etc. –, utilisée par certains médias français Juifs, que par la ligne éditoriale d’Haaretz, car tout le monde connait la partialité de ce quotidien israélien.

Par ailleurs, j’ai critiqué dans mon blog un article publié par Haaretz (http://www.veroniquechemla.info/2009/12/pas-dantisemitisme-en-france.html).

Enfin, le terme « mémé » me semble relever d’une surenchère agressive, encouragée par Jewpop, pas « gentille » et dérapant sur le terrain personnel. Faute d’arguments peut-être. »

Répondre

Méir Ben-Hayoun 20 mai 2013 14:48

Véronique,

Je baisse mon chapeau. Ce n'est pas un article, mais carrément une recherche, une étude. Beucoup de critiques constructives. On regrettera toutefois que ce riche travail ne puisse être apprécié que par une minorité de personnes au fait des médias. Félicitations

Répondre

virginie guedj-bellaiche 11 juin 2013 11:35

ce riche travail n'est pas apprécié pour plusieurs raisons : - d'abord il est trop long, exhaustif soit main il me semble inadapté à la lecture du Net.- il s'agit plus d'un catalogue que d'une vraie analyse.- il suinte à mon sens, d'une certaine condescendance d'une "grande journaliste" vis à vis de la presse communautaire, sorte de 2ème classe des médias.

je ne dis pas que la presse juive est parfaire loin de là. mais je crois que vous ne la connaissez pas assez pour en mesurer les évolutions. je travaille depuis plus de 13 ans pour Actualité juive, il a évolué, s'est adapté. certes, il reste toujours du

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chemin à faire mais des sujets tabous il y a plusieurs années ont aujourd'hui parfaitement leur place dans les colonnes du journal. je pense notamment aux libéraux, à l'homosexualité, au sida etc...enfin, que JewPop vous appelle gentiment mémé, n'est-il pas une facon de vous rendre la monnaie de votre pièce quand vous avez taclé le jeune âge de Laurent david Samama, nommé à la rédaction de l'Arche ? Un pic qui n'apparaît plus dans la version actuelle publiéeCordialementVirginie Guedj-Bellaïche

Répondre

Veronique Chemla 11 juin 2013 18:34

Bonjour Virginie,

J'ai publié ma réponse précédée de ton commentaire en un article : http://www.veroniquechemla.info/2013/06/reaction-de-virginie-guedj-bellaiche.html

Cordialement,

Véronique Chemla

Répondre

jean 12 juin 2013 17:04

La presse juive Francaise est trop molasse

la presse numerique francaise en Israel fair 20 plus et en 30 fois mieux

le muselage est à tous les étages dans l'hexagone

Répondre

Rédaction @Alyahenlive 23 juin 2013 11:55

Bonjour,

Je représente la communauté Alyah en Live (www.alyah.fr). Je partage dans une large mesure le constat de Véronique. Il y a effectivement beaucoup de "bruits" de "gesticulations" dans la presse francophone juive.

Pour autant, il me semble que ce constat est également vrai pour la presse de façon générale. Combien de fois j'ai vu des inepties reprises en boucle par nos plus grands quotidiens nationaux, des coquilles qui feraient honte à n'importe quel étudiant en journalisme... (je ne parles même pas de biais ou de subjectivité).

La raison, à mon sens est que l'équation économique des médias ne permet tout simplement pas aujourd'hui de faire le même journalisme qu'il y a 30 ans. La pression en terme d'audience est telle et le cycle de l'information s'est tellement accéléré que les médias ne peuvent plus travailler de la même manière.

En d'autres terme, je veux dire qu'il y a bien un problème, mais qu'il ne me semble pas possible de désigner un "coupable". Je suis toujours agacé de lire des articles écrits à la va vite, mais dans le même temps, je sais bien qu'il n'est pas

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facile aujourd'hui de faire du bon journalisme.

Je reste toutefois impressionné par le nombre croissant d'initiatives qui animent notre communauté et souhaite vivement que nous puissions aller de l'avant.

Répondre

Jacques GALAZKA 1 septembre 2013 16:01

Merci pour vos articles.

Répondre

Jacques GALAZKA 1 septembre 2013 16:03

Merci pour vos articles, c est malheureusement la verite pas tres belle à lire.

Répondre

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