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Journaux, radios, télévision, sites, blogs et groupes sur Internet... Les médias Juifs français sont variés, mais certains s’avèrent problématiques en raison de leur manque de professionnalisme : lectures ou paraphrases fréquentes de dépêches d’agences de presse au registre lexical biaisé, rares couvertures physiques d'événements, étroite proximité avec la communauté française Juive institutionnalisée, manquements à la déontologie journalistique, plagiats et contrefaçons d'articles et de photographies, absence d'analyses sur la situation communautaire et d'autocritiques, contenus parfois non attrayants, non-journalistes comme directeurs de publication ou rédacteurs d'articles, népotisme, etc. Autres raisons : leur mode de management - opacité financière, non respect du droit du travail, autoritarisme -, leur recours tardif et piètre aux nouvelles technologies de l'information et leur audience essentiellement communautaire, souvent déclinante et exprimant une insatisfaction croissante à leur égard. Des témoignages de vitalité intellectuelle sont devenus des indicateurs de faiblesses multiples. Des signes inquiétants pour les Français Juifs et leurs organisations, et ce, en pleine recrudescence du nombre d’actes antisémites et de guerre médiatique et idéologique contre Israël. Dossier actualisé sur le blog. http://www.veroniquechemla.info/2012/05/un-paysage-mediatique-francais-juif.html
Citation preview
Affaire al-Dura/Israël Avion/Mode/Science/Sport Chrétiens/Christianisme Culture France
Il ou elle a dit... Judaïsme/Juifs Monde arabe/Islam Shoah (Holocaust) Articles in English
L U N D I 3 M A R S 2 0 1 4
Un paysage médiatique français Juif contrasté
(1/8)
Journaux , rad io s ,
télévision, sites, blogs et
groupes sur Internet... Les
médias Juifs français sont
v a r i é s , m a i s c e r t a i n s
s’avèrent problématiques
en raison de leur manque
de pro f e s s ionna l i sme :
lectures ou paraphrases
fréquentes de dépêches
d’agences de presse au registre lexical biaisé, rares couvertures physiques
d'événements, étroite proximité avec la communauté française Juive
institutionnalisée, manquements à la déontologie journalistique, plagiats
et contrefaçons d'articles et de photographies, absence d'analyses sur la
situation communautaire et d'autocritiques, contenus parfois non
attrayants, non-journalistes comme directeurs de publication ou
rédacteurs d'articles, népotisme, etc. Autres raisons : leur mode de
management - opacité financière, non respect du droit du travail,
autoritarisme -, leur recours tardif et piètre aux nouvelles technologies de
l'information et leur audience essentiellement communautaire, souvent
déclinante et exprimant une insatisfaction croissante à leur égard. Des
témoignages de vitalité intellectuelle sont devenus des indicateurs de
faiblesses multiples. Des signes inquiétants pour les Français Juifs et
leurs organisations, et ce, en pleine recrudescence du nombre d’actes
antisémites et de guerre médiatique et idéologique contre Israël. Dossier
actualisé.
2e partie : La réaction de Philippe Meyer, directeur d'Information
Juive
3e partie : La réaction de Laurent Munnich, directeur d’Akadem
P R O T E C T I O N D E M O N
B L O G P A R L E D R O I T
Tout le contenu de mon blog -
articles, photos, etc. - est
protégé par le droit de la
propriété littéraire et artistique.
Q U I Ê T E S - V O U S ?
VÉRONIQUE CHEMLA
8 cercles 41
Journalist for Pajamas Media,
American Thinker, Ami and
FrontPage Mag. Former
correspondent for Guysen
International News. I wrote articles
for Haaretz and L'Arche.
http://www.veroniquechemla.info:
French and English speaking
website. I publish documented
messages, but not defamating
remarks. Je publie les réactions
exprimant des opinions argumentées,
mais non celles diffamatoires. Contact
me.
Follow @VeroniqueChemla onTwitter
https://www.facebook.com/veroniqu
e.chemla.7
http://www.youscribe.com/veroniqu
echemla5/
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VÉRON I QUE CHEMLA I N F O R M A T I O N S E T A N A L Y S E S S U R L E M O Y E N - O R I E N T , P R I N C I P A L E M E N T
I S R A Ë L , L ' A N T I S É M I T I S M E , L A G É O P O L I T I Q U E , L E S D R O I T S D E L ' H O M M E , L A C U L T U R E , L E S J U I F S , L E J U D A Ï S M E , L ' H I S T O I R E E T L ' A V I A T I O N . " L A L U C I D I T É
E S T L A B L E S S U R E L A P L U S R A P P R O C H É E D U S O L E I L " ( R E N É C H A R )
Page 1 sur 72Véronique Chemla: Un paysage médiatique français Juif contrasté (1/8)
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4e partie : La réaction de Virginie Guedj-Bellaïche, journaliste à
Actualité juive hebdo et Osmose
5e partie : La réaction d'Alain Granat, directeur de Jewpop
6e partie : La réaction de Michaël Blum, journaliste à Actualité
juive hebdo et à l’AFP
7e partie : La réaction de Michel/Meir Azoulay pour Carole
Azoulay, journaliste à Actualité juive hebdo
8e partie : L'affaire al-Dura ? Une conspiration selon Jean Corcos et
Rudy Reichstadt
C'est le paradoxe : avec entre 500 000 et 600 000 âmes, la communauté
française Juive est la première numériquement en Europe, mais le nombre et
l'audience de ses médias se réduit en peau de chagrin.
Ce qui contribue à perdre la guerre de la communication et a laissé la
narratif palestinien imprégner profondément et durablement la doxa, et ce, au
détriment de la vérité historique.
Médias en crises
Ces médias communautaires traversent plusieurs crises.
Crise de positionnement : équilibre délicat entre spécificité Juive et
o u v e r t u r e a u mon d e , e n t r e c o n t r e - p o u v o i r e t f l a g o r n e r i e ,
"communautairement correct" et indépendance, entre attentions à l'égard de
l'institution Juive française soutenant le média et liberté éditoriale, etc.
Crise liée au management : trois directeurs généraux du FSJU (Fonds
social juif unifié) - Jacques Bénichou, puis Robert Ejnès, et depuis début 2014
Patrick Chasquès - en trois ans (2011-2014), oppositions idéologiques et
parfois personnelles entre médias, opacités décisionnelle, financière et
salariales, absence d’adaptations aux bouleversements technologiques,
manque d’anticipations des mutations de lectorats, prises de décisions sans
concertation avec des experts, incompétence, vanité et autoritarisme de
dirigeants, carence généralisée d'institutions représentatives du personnel,
notamment les syndicats, etc.
Crise liée à la proximité et aux relations complexes avec la communauté
française Juive inst i tu t ionnalisée ainsi que des organisat ions et
politiciens israéliens : celles-ci constituent des annonceurs publicitaires
majeurs que nul ne songerait à s'aliéner. Voici quelques années, le directeur
d'un média important Juif français a déploré les mesures de rétorsion
d'annonceurs israéliens furieux d'un numéro désagréable à l'égard d'Israël :
plus de publicités payantes dans ce média ! Et le directeur de ce média a
sollicité le président d'une organisation Juive française importante afin qu'il
plaide sa cause auprès de ces annonceurs. Heureuse intervention de ce
dirigeant communautaire : ces annonceurs ont de nouveau payé des annonces
publicitaires dans ce média. Flagornerie, absence d'analyses et esprit critique
émoussé, voire absent, caractérisent l'esprit de nombres de ces médias
manquant à leur devoir d'éclairer leurs lecteurs.
http://fr.slideshare.net/veroniqueche
mla7
AFFICHER MON PROFIL
COMPLET
A R C H I V E S D U B L O G
▼ 2014 (242)
► juin (7)
► mai (78)
► avril (46)
▼ mars (51)
Pierre Besnainou, président du
FSJU-AUJF
Vers un « vote halal » en France
et en Belgique ?
Bertrand Delanoë, maire de
Paris, et le Conseil de...
Pas d’antisémitisme en France ?
Nora Herman
« La défense des intérêts de
l’Etat d’Israël en Fr...
Yaacov Agam, peintre et
sculpteur
« La guerre d’Oslo » de Joël
Fishman et Ephraïm Ka...
« Un billet de train pour… Israël
» de Grit Merten...
« Let’s dance ! Israël et la danse
contemporaine »...
Une famille Juive française
menacée de mort à Gous...
Qumrân, le secret des
manuscrits de la mer Morte
Art Spiegelman's Co-Mix: A
Retrospective
Interview de Daniel Gauthier
sur son livre « Retou...
Photographies de Pierre
Abensur : Juifs d’Iran, Le...
De la demeure au musée.
Photographies de l'hôtel p...
Filmer les camps, John Ford,
Samuel Fuller, George...
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Crise ent re tenue par les fautes s tratégiques d’organisat ions
communautaires : succession de trois rédacteurs en chef en un an et deux
directeurs de la publication en deux ans à L'Arche, magazine du FSJU,
soutien à feu "Proche-Orient.info" au lieu de l’agence de presse israélienne
Guysen International News (Guysen) qui avait développé un groupe
médiatique sous la direction de Guy Senbel et Dominique Fitoussi, principe
de Peter observable dans des institutions.
Crise liée à une adaptation tardive et insuffisante à Internet et à une
perception erronée du Web : loin de réduire les coûts de production, la toile
requiert des financements lourds, des spécialistes excellents, une actualisation
rapide des informations, des stratégies ciblées fragmentant les publics et
conjuguant site, blogs de journalistes et réseaux sociaux, etc.
Crise de lectorat : faible écho et rare influence de ces médias au-delà de
Juifs français, évolution des modes de consommation culturelle au détriment
de la presse imprimée payante, baisse de l’audience de médias, inadéquation
des contenus à l'intérêt des lecteurs/auditeurs, reprise de dépêches d'agences
de presse à l'identique ou légèrement rewrités - donc sans valeur ajoutée -, etc.
Un aperçu des relations entre ces médias communautaires et leurs
lecteurs/auditeurs/Internautes est donné lors des forums des auditeurs, lors des
courriers des lecteurs, et sur les réseaux sociaux. Ainsi, le 19 mai 2013, le
journaliste Méir Ben-Hayoun s'est indigné sur Facebook de la reprise par
RCJ (radio soutenue par le Fonds Social Juif Unifié) d'une dépêche de l'AFP
(Agence France Presse) critiquée pour sa couverture partiale des évènements
au Proche-Orient. Trente-deux Internautes ont aimé son message. Quant aux
commentaires, ils étaient peu amènes à l'égard de médias communautaires
français. Ce débat sur Facebook révèle de vives critiques visant des médias
qui en semblent inconscients ou refusent toute remarque non flatteuse à leur
égard.
Crise de crédibilité par le non respect des principes déontologiques
élémentaires : conflits d'intérêts, publi-reportages présentés comme
informations, etc.
Crise financière malgré des ressources disparates - ventes par numéros
ou abonnements, ressources des annonces publicitaires, des petites annonces,
du rédactionnel, des suppléments au profit d'associations ou d'entreprises,
etc. - : opacité sur les tirages et chiffres d'affaires, nombre réduit et réticences
d’annonceurs, en terme d’image, à intégrer dans leur campagne publicitaire
ou media-planning des médias Juifs ou politiquement orientés en faveur
d’Israël, pratique du "low cost".
Crise de qualité : carences dans la formation des journalistes,
insuffisante rigueur dans la terminologie, licenciements injustifiés de
journalistes talentueux, népotisme, absence d'analyse et de critiques
d'évènements communautaires majeurs, tel le diner annuel du CRIF (Conseil
Gustav Mahler (1860-1911)
Le sénateur Jean-Pierre
Plancade a interpelé Rémy ...
« Les dessous des accords de
Munich » de Christine...
Rue des Rosiers. Le Marais juif,
1974-1975. Photog...
« Rachel Corrie » de Simone
Bitton
Maavar. Une association juive
pour la réinsertion ...
« Inch’Allah » d’Anaïs Barbeau-
Lavalette
« Richard Wagner et les Juifs »
de Hilan Warshaw
Le CRIF demande une
commission d’enquête
indépenda...
Zwy Milsthein
La problématique ambassade
d’Israël en France
Amy Winehouse: A Family
Portrait
« Ellis Island, une histoire du
rêve américain”, d...
Un Matisse rendu en 2008 à la
MDA UK est retourné ...
"Nora-le-chat et autres histoires
de bêtes" d'Anne...
L'Art de l'automobile. Chefs-
d’œuvre de la collect...
« Hélène Boucher, la fiancée de
l’air » de Bernard...
« Pronostic vital engagé…
Islamectomie ! » de Yidi...
« L’Empereur de l’Atlantide »,
de Viktor Ullmann e...
Un colloque prospectif en 2001
sur l’exode des Jui...
« Lise Meitner, mère de la
bombe atomique » de Wol...
« Quand les nazis filmaient le
ghetto » de Yael He...
« L’affaire Klimt » de Jane
Chablani et Martin Smi...
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représentatif des institutions juives de France), registre lexical biaisé
-"colonie" au lieu de "localité", "territoires palestiniens" au lieu de "Judée et
Samarie", etc. -, incapacité ou refus de dénoncer la propagande anti-
israélienne, censure d'intellectuels ou de thèmes sensibles, indifférence des
historiens et des chercheurs à l'égard de ces journaux non cités en référence de
leurs ouvrages, etc.
Crise par la "peopolisation communautaire" : textes flattant l'ego de
dirigeants communautaires, articles inintéressants sur des "filles de", etc.
Ce qui ne manque pas d’inquiéter des institutions communautaires : si la
presse Juive au lectorat essentiellement Juif disparaît et se fragmente en
éclatant les lectorats en micro-cibles et en limitant le périmètre des sujets
traités, comment ces associations vont-elles communiquer en direction des
Juifs français ? Comment les autorités politiques françaises vont-elles
considérer la communauté Juive française ?
Et quel tableau de la communauté Juive française donnent ces médias à
un historien l'étudiant en ces décennies dramatiques !?
Enfin, le succès d'audience de mon article, malgré sa longueur,
témoigne de l'intérêt des Internautes pour ces médias français Juifs. L'absence
de toute autre étude sur ce thème révèle qu'il s'agit d'un sujet tabou.
Médias et journalistes
Ces médias communautaires commandent des articles à des journalistes,
souvent Juifs, parfois diplômés d'écoles de journalisme, souvent des femmes,
et partageant généralement leurs sensibilités politiques et religieuses. Ils
recourent aussi à des animateurs bénévoles - dirigeants associatifs, etc. - et
aux métiers variés : notaire, avocats, médecin, etc. Certains journalistes
bénéficient de "rentes de situations" qui les mettent à l'abri de la précarité
infligée à leurs collègues.
S'abritant derrière une opacité financière, nombre de ces médias
communautaires s'affranchissent du respect du droit du travail - remises de
bulletins AGESSA (Sécurité sociale des auteurs) au lieu de bulletins de paie,
refus de remettre l'attestions Assedic ou le certificat de travail à la fin de la
collaboration de journalistes, etc. -, du droit d'auteur, de la parole donnée :
articles commandés non payés ou/et non publiés. Un comportement décevant
de la part d'employeurs-parangons de vertus juives, donneurs de leçons de
morale, distributeurs de bons et mauvais points dans la communauté... Un
principe talmudique ne dit-il pas : "La loi du pays est la loi" (dina
demalkhouta dina) ?
Comme leurs homologues non Juifs, de nombreux médias Juifs français
versent des rémunérations très/trop faibles aux rédacteurs de leurs articles : de
23 € à 38 € bruts par feuillet (25 lignes de 60 signes et espaces), soit deux à
presque trois fois moins que des tarifs syndicaux. La longueur moyenne d'un
« Les quatre » dont le peintre
Vladimir Kara
Au cœur du génocide. Les
enfants dans la Shoah 193...
L’âge d’or des cartes marines.
Quand l’Europe déco...
Entre vérités et faux semblants,
un diner du CRIF ...
« Gustav Mahler autopsie d’un
génie » d'Andy Somme...
Un paysage médiatique français
Juif contrasté (1/8...
Frédéric Chopin, la Note bleue
« Art nouveau, la Révolution
décorative » et « Tam...
« Les œuvres volées par Hitler
ou l'incroyable sau...
« Composer sous Vichy », par
Yannick Simon
Pierrette Bloch
► février (33)
► janvier (27)
► 2013 (172)
► 2012 (84)
► 2011 (80)
► 2010 (45)
► 2009 (8)
T I M E L I N E D E TW I T T E R
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article publié est un feuillet à un feuillet et demi. Ce qui enfonce des
journalistes pigistes dans la misère sociale.
Ces médias ne remboursent généralement pas les frais professionnels de
journalistes, ne leur assurent aucune visite médicale du travail, aucune
formation continue, etc.
En outre, des institutions représentatives du personnel sont absentes
d'organes de presse juive française. Ce qui accroit la vulnérabilité de ces
journalistes.
A noter que l'Association des journalistes Juifs, "qui s’était fixé pour
mission de lutter contre la diffamation anti-israélienne dans les médias et la
montée de l’antisémitisme en France" et a été présidée de 2000 à 2006 par
Clément Weill-Raynal, n'est pas très active dans ces médias communautaires.
Faits révélateurs ? Le 24 février 2011, c'est par une lettre-circulaire
électronique, que Jacques Bénichou, alors directeur général du FSJU, a
annoncé aux 73 collaborateurs - journalistes, universitaires, dessinateurs, etc.
- de L’Arche « une pause dans leur collaboration » et les a exclus de la
réflexion sur l’avenir du magazine. Un envoi collectif que Pierre Besnainou,
président du FSJU, qualifiera de « maladresse ». Le 9 mars 2012, sur RCJ, ce
dernier s'est prévalu d'une "décision du Bureau exécutif du FSJU après une
réflexion de 18 mois" à laquelle n'ont pas été conviés des journalistes
professionnels et compétents, et a qualifié d'"inacceptable dans la
forme" l'envoi par Internet de ce courrier-type numérique.
Et dans son n°1289 (13 février 2014), Actu J réalise la prouesse de
consacrer un dossier intitulé Travail et éthique : mode d'emploi, sans effectuer
la moindre enquête sur ces médias et associations communautaires qui
s'affranchissent du droit et de la Torah.
Et si un journaliste impudent ose solliciter l'augmentation d'une
rémunération demeurée fixe pendant douze ans, on lui dit clairement qu'il est
remplaçable... C'est si français cette propension à couper les têtes qui
dépassent... Précisons qu'au sein d'un même groupe médiatique, on peut
observer une grande variété de situations : certains journalistes détiennent la
carte de presse, véritable Sésame pour être accrédité auprès d'organisateurs
d'évènements, d'autres ne peuvent la solliciter auprès de la Commission de la
carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP) car leur employeur ne
leur a pas versé la rémunération à laquelle ils ont légalement droit, d'autres
encore reçoivent des bulletins AGESSA, etc.
Voici quelques années, une organisation communautaire a licencié sans cause
réelle et sérieuse la rédactrice en chef de son magazine alors qu'elle lui
donnait toute satisfaction. Mais elle a conservé sa directrice de la
communication et son adjointe qui émaillaient leurs communiqués de fautes
de français, avaient conçu un flyer sans y indiquer le logo de l'association, etc.
Deux rédactrices en chef s'étaient plaintes, en vain, auprès du directeur de
l'association de cette directrice de la communication : entraves à leur travail
par des rétentions d'informations ou un interventionnisme intempestif ou un
rewriting malmenant la langue française, soutien à un maquettiste
problématique par ses carences et son refus de respecter l'autorité de la
La galerie Claire Corcia
présentera "Civilisations de la
forêt inondée" (4 juin-19 juillet
2014), exposition...
fb.me/1tK3FV7Sr
Véronique Chemla
VeroniqueChemla@
Le Livre de Ruth est lu lors de la
fête juive de Chavouot (3 juin au
soir au 5 juin 2014 au soir, du 5
au 7 Sivan... fb.me/3D7PQyuKg
Véronique Chemla
VeroniqueChemla@
Le Centre communautaire Juif
laïc (CCJL) présentera le 3 juin
2014 "1942-1944. La caserne
Dassin à Malines : des...
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Véronique Chemla
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A José Boublil et à ceux qui ont
liké son message -...
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L I B E L L ÉS
Dura-Al (67)
Antisémitisme (352)
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rédactrice en chef, etc. L'une de ces journalistes a vécu cette situation comme
un harcèlement moral. Ces deux rédactrices en chef étaient sépharades, et ces
deux communicantes, comme les dirigeants de cette association, des
ashkénazes. Vraisemblablement de pures coïncidences...
Si, faute de règlement amiable, un journaliste ou un photographe de
médias communautaires s'aventure à saisir la justice pour défendre ses droits,
malheur à lui : d'une part, il signe sa mort professionnelle dans ce milieu, et
d'autre part, il affronte plusieurs parties dans ce combat du pot de terre contre
le pot de fer : en effet, ses anciens employeurs se liguent contre lui. Et ils
instrumentalisent la justice par de coûteux assignations et appels sans
fondement juridique, mais visant à faire pression sur leur ancien employé, en
vue d'une proposition de règlement transactionnel à leur seul bénéfice.
Particulièrement choquant : lors d'une audience judiciaire, l'avocat d'une
célèbre organisation communautaire a sollicité un faible quantum du tribunal
devant statuer sur l'indemnisation concernant une photographie reproduite
sans autorisation de son auteur. Brandissant la photo litigieuse, il a déclamé :
"Ce n'est tout de même pas la photographie de l'enfant Juif du ghetto de
Varsovie ! Vous ne pouvez pas allouer" la somme réclamée par le
photographe. Et le tribunal a alloué un montant ridicule de dommages et
intérêts à ce photographe. Celui-ci a alerté des responsables communautaires
sur cette instrumentalisation de la Shoah : certains ont exprimé leur
indignation, mais l'organisation partie au procès est demeurée silencieuse. Qui
ne dit mot consent ? Vraisemblablement. Certes, la parole de l'avocat est libre,
mais il incombe à son client de lui indiquer les limites à ne pas franchir. Et
que doivent penser les tribunaux de ces agissements ?
Ne cherchez pas les condamnations judiciaires de ces médias ou
organisations communautaires dans leurs documents publics. Vous ne les y
trouverez pas : ces médias et organisations ne communiquent ni sur leurs
condamnations ni sur les honoraires élevés - 250 €/heure HT voire plus - de
leurs avocats de cabinets installés dans des quartiers huppés parisiens. Cela
risquerait de nuire à leur image et de dissuader leurs donateurs de savoir que
leurs dons contribuent à augmenter les chiffres d'affaires de cabinets
d'avocats. A moins que certaines organisations communautaires ne fassent
payer l 'Etat pour leurs condamnations et f rais judiciaires. . . Des
comportements d'autant plus choquants alors que les Français, Juifs et non
Juifs, traversent une grave crise économique et, telle Ruth Smadja, subissent
en plus des agressions antisémites sans avoir les moyens financiers
d'emménager ailleurs.
Quant aux publications judiciaires de ces condamnations, la justice, a
fortiori en droit du travail, rechigne à les accorder.
Donc, tant que les donateurs, notamment les artistes célèbres et autres
VIP prêtant leur image et leur caution, ainsi que les lecteurs n'exigeront pas la
transparence financière et une rectitude morale des dirigeants d'organisations
Arabes (163)
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Sciences (26)
Shoah (212)
Sports (24)
Terrorisme (114)
Théâtre (27)
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et de médias communautaires, ces médias et organisations s'obstineront dans
leurs comportements peu respectueux du droit et des valeurs du judaïsme dont
ils se réclament.
Si rares sont les journalistes ayant ouvert un blog et l'alimentant
régulièrement par leurs articles, ils sont nombreux à privilégier les réseaux
sociaux - Facebook, Twitter - à des fins personnelles, et subsidiairement
professionnelles.
Curieusement, si les lecteurs lambda renchérissent sur les observations
et analyses de cet article, ce sont certains journalistes ou dirigeants de médias
communautaires qui ne l'ont pas apprécié, et me l'ont fait savoir, parfois avec
une agressivité blessante. Ainsi, en vociférant, l'une de mes consœurs m'a
invectivée publiquement en me traitant de "journaliste nulle" entre autres
gracieusetés. Refus des critiques ? Incapacité à se remettre en question et à
argumenter ? Ignorance de la courtoisie ? Découverte de l'ampleur du fossé
séparant ces médias d'une partie du public ? Conception du journalisme
comme synonyme de flagornerie ? Révélateur du climat pesant sur ces
médias : les journalistes collaborant à ces médias et m'ayant fait part de leur
analyse concordante avec la mienne, l'ont fait officieusement. Par crainte de
représailles.
Des sujets tabous
"Des sujets tabous il y a plusieurs années ont aujourd'hui parfaitement
leur place dans les colonnes du journal. Je pense notamment aux libéraux, à
l'homosexualité, au sida, etc.., affirme la journaliste Virginie Guedj-
Bellaïche, journaliste pour Actualité juive (surnommée Actu J) et Osmose.
Certes, et on pourrait ajouter d'autres thèmes, telle la bat-mitsva.
Mais des sujets tabous abondent, et minent la crédibili té de
médias généralement "communautairement corrects".
Exemples : les Juifs
n o i r s . C o mm a n d é p a r
L'Arche, un dossier d'articles
s u r l e s J u i f s n o i r s ,
c ompo r t a n t n o t ammen t
l ' in terview de Guershon
Nduwa , p r é s id en t d e l a
Fédération des Juifs Noirs de
France (FJN), n'a jamais été
publié par ce magazine du
FSJU. Et ce, depuis plus de
quatre ans. Pourquoi ? Si Tribune juive a consacré un dossier à ces Juifs Noirs
et si Radio J interviewe souvent et gracieusement Guershon Nduwa, RCJ,
radio du FSJU, et Radio Shalom n'ont jamais invité ce dirigeant. Par ailleurs,
la FJN a du payer, chèrement, un média Juif français, pour obtenir la
publication d'articles sur ses activités. Pourquoi ?
Q u a n t à A k a d em ,
c ampus numér i qu e Ju i f
(IDF)Tsahal (77)
Télévision (161)
(Union européenne)UE (134)
UNESCO (14)
UNRWA (2)
ART I C L ES L E S P L US
C ON SU L TÉ S
Gil Taieb, vice-président du
CRIF et du FSJU,
membre du Conseil du
Consistoire de Paris Ile-
de-France, etc.
Depuis plus d'une douzaine d'années,
Gil Taieb multiplie des fonctions
dirigeantes dans les trois principales
orga...
Mars-août 1943 : Salonique,
épicentre de la
destruction des Juifs de
Grèce
Le Musée d'art et d'histoire
du Judaïsme (MAHJ) présentera le
1er juin 2014 à 11 h Itinéraire
mémoriel de Salonique à Paris , a...
Art Spiegelman's Co-Mix: A
Retrospective
Le Jewish Museum de New
York présente
l’exposition éponyme .
Par des fac-similés et originaux,
l’évocation de la carrière d’ Art
Spiege...
Modigliani et l’École de
Paris
La Fondation Pierre
Gianadda présente
l’exposition éponyme .
Près de cent œuvres d’ Amedeo
Modigliani (1884-1920) et d’autres
arti...
Romy Schneider (1938-
1982), actrice
Arte diffusera dès ce soir
dans le cadre du cycle
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financé par le FSJU et le
Fondation pour la Mémoire
d e l a S h o a h , i l n ' a p a s
éditorialisé les vidéos de
deux manifestations de la
FJN - un diner-débat (janvier
2011) et une conférence de
Guershon N 'duwa sur la
fierté d'être juif (novembre
2009). Akadem "est intégralement financé par des subventions du Fonds
Social Juif Unifié et de de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Si nous
n'avons pas publié cette conférence, c'est entre autre faute de moyens
financiers. Si cette conférence peut vous être utile... un don à l'ordre de
l'Appel unifié juif de France (l'organe de collecte du FSJU), sera très
apprécié. Pour votre information, le coût moyen d'une heure de numérisation
et mise à disposition est de l 'ordre de 20 €". Aucune de ces deux
organisations importantes de la communauté Juive française n'aurait les 80 €
nécessaires à numériser ces deux vidéos (4 heures) pour les présenter aux
Internautes avec leur "apparat critique" !? Akadem dispose du budget pour
numér iser un concer t d ' I shta r ( févr ier 2013) ou la tab le- ronde
Ouverture (novembre 2009) avec des dirigeants du FSJU et de l'OSE (Œuvre
de Secours aux Enfants), et manquerait de moyens financiers pour ces deux
évènements concernant les Juifs noirs !? Et depuis 2009 !?
Commandé en 2009 par
L'Arche, un article critique
sur le cont roversé proje t
A l a d i n , s o u t e n u e n
particulier par la Fondation
pour la Mémoire de la Shoah
(FMS), n'a jamais été publié par ce magazine. Hormis Radio J qui a diffusé au
printemps 2009, la chronique Les deux fautes de la FMS de Shmuel Trigano,
aucun autre média communautaire n'a critiqué ce projet.
Qui est payé combien ? Cette question-taboue s'avère d'autant plus
aigue en raison de l'opacité sur les revenus - salaires et autres avantages - des
dirigeants d'organisations Juives françaises ainsi que de responsables de ces
médias, des appels pour la Tsedaka et de la crise économique durable qui
affecte aussi les Français Juifs. Et aucune de ces organisations ne
communique le montant de ses condamnations judiciaires, de ses honoraires
d'avocats lors de procès, etc. Un exemple : Me Patrick Klugman, avocat du
grand rabbin Gilles Bernheim, a déclaré au Monde, à propos de l'indemnité
que le Consistoire versera à son client, que celui-ci "a obtenu de quoi tenir en
partie jusqu'à ses droits à la retraite avec l'équivalent de son salaire
mensuel" (entre 5 000 et 9 000 euros)". Pourtant, des rumeurs ont allégué que
le montant de ce salaire avoisinait les 15 000 €, voire les 17 000 €. Un
communiqué de Sammy Ghozlan, membre du Conseil d'administration du
Consistoire central de France, a révélé le 28 février 2014, et sur Facebook,
que le "montant mensuel total du salaire et des services" du Grand rabbin de
Claude Sautet Les choses de la vie
puis Mado . Le Palais des Festivals et
des Congr...
Vivian Maier (1926-2009).
Une photographe révélée
Le Château de Tours
accueille l’ exposition
éponyme produite par
diChroma photography en
collaboration avec le Jeu de Paume et
la Vi...
Le Deauville de Yul Brynner
France 3 diffuse Les Sept
mercenaires ( The
Magnificent Seven ),
western de John
Sturges . Deauville a présenté l'
exposition ép...
Le sport européen à
l’épreuve du nazisme.
Des J.O. de Berlin aux
J.O. de Londres (1936-
1948)
Histoire diffusera les 22 et 25 mai
2014 Leni Riefenstahl, le pouvoir des
image s , série en deux parties de Ray
Muller (Movieman P...
Felix Nussbaum,
Osnabrück, 1904-
Auschwitz, 1944
Le musée d’art et d’histoire
du Judaïsme (MAHJ)
présente la première rétrospective,
hors d’Allemagne et des Etats-Unis ,
du peintre F...
"Guet-apens" au Beth Din
de Paris
Au printemps 2014, une
affaire concernant un
guet - acte de divorce
juif religieux postérieur au divorce
civil, libérant une femm...
R ECHERCH ER DA NS C E
B LOG
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France "s'élèvent à plus de 25 000 euros", et "à 34 000 euros par mois, si on
rajoute son s taf f" . Un communiqué guère repr is par les médias
communautaires...
Autres questions essentielles occultées : les institutions communautaires
assurent-elles leurs missions de manière satisfaisante ? Les fonctions les plus
importantes des organisations communautaires sont assurées par les mêmes
personnalités, généralement des hommes, qui se succèdent, cumulent les
titres, se cooptent selon des critères - appartenance à des réseaux,
"communautairement correct", stratégies carriéristes cyniques - souvent sans
rapport avec la compétence, passent d'une institution à une autre, etc.
N u l n ' e s t s u r p r i s d e v o i r G i l T a i e b , d e n t i s t e d e v e n i r
communicant événementiel avec un piètre succès en 2010, ou Me Ariel
Goldman, ancien vice-président du CRIF, porte-parole du SPCJ (Service de
protection de la communauté Juive) et candidat à la présidence du FSJU,
réaliser lors du dîner du 4 mars 2014, grâce à son téléphone mobile, un selfie
avec Christine Taubira, ministre de la Justice.
Et, quand des dirigeants communautaires feront leur aliyah, ils reproduiront
vraisemblablement en Israël leurs pratiques hexagonales... Sans tirer les
leçons de leurs échecs et carences.
Illustration de questions occultées : la "cérémonie de reconnaissance" à
Pierre Besnainou, à la fin de son mandat de président du FSJU et de l'AUJF
(Appel unifié juif de France) - organe central de collecte dans le cadre de
l'Appel national pour la Tsedaka -, et le cocktail en présence de nombreuses
personnalités ont lieu au Centre communautaire de Paris, le 3 mars 2014, à 18
h 30. Qui paie ? Quel média communautaire a analysé son bilan ?
Et la reconnaissance pour quels faits ? La gestion par Pierre Besnainou
laisse dubitatif : problèmes déontologiques non résolus, transformation
problématique de L'Arche, etc. Le site du FSJU n'informe pas sur sa gestion
des dossiers d'indemnisation récente par la Claims Conference des Juifs du
Maroc et de Tunisie. Malgré la décision en 2012 de Pierre Besnainou
d'affecter un gardien de sécurité à des lieux communautaires, un individu a pu
se faire photographier faisant une quenelle devant l'école Ozar HaTorah
(Toulouse), lieu de l'assassinat djihadiste antisémite de trois franco-israéliens
Juifs. Ni le site du FSJU ni celui destiné au vote électronique ne présente les
modalités et les candidats à l'élection au Conseil national du FSJU le 9 mars
2014. A la différence de ses homologues, Pierre Besnainou a soutenu un
candidat à une élection législative. Etc. Etc. Etc.
Radio de la communauté juive soutenue par le Fonds social juif unifié, RCJ a
elle aussi marqué la fin du mandat de Pierre Besnainou.
Ainsi, le 20 mars 2014, Sandrine Sebbane a interviewé Pierre Besnainou, son
supérieur hiérarchique. Qui a-t-elle choisi pour témoigner sur son invité ? Le
comédien Michel Boujenah, Gil Taieb, longtemps vice-président du FSJU, et
Paule-Henriette Lévy, journaliste sur RCJ et directrice de l'Action culturelle
du FSJU ! Tous trois, que dis-je, tous quatre ne tarissent pas d'éloge, ne
trouvent aucun défaut à son action. La seule autocritique de Pierre
Besnainou concernant l'absence d'un garde près d'une école Juive ne suscite
aucune analyse. Alors que de nombreux Français Juifs peinent à imaginer leur
avenir en France, la prochaine aliyah de ce dirigeant communautaire pendant
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huit ans n'interpelle aucun des quatre.
Le dernier mardi de chaque mois, Paule-Henriette Lévy anime l'émission
d'une heure Hors antenne avec Jacqueline Rémy et Annette Lévy-Willard,
journalistes respectivement à Marianne et Libération. Le 25 mars 2014, elle
exprime son "malaise" à interroger Pierre Besnainou, "président de sa propre
radio". D'entrée, elle lui accorde "quelques jokers" afin qu'il puisse s'exonérer
de répondre à des questions qui l'embarrasseraient. En fin d'émission, elle fait
allusion aux critiques concernant certaines de ses actions, mais sans
expliciter. Pas une seule de ces trois journalistes n'a posé de questions
embarrassantes à Pierre Besnainou.
Deux cas d'école pour les Instituts de formation des journalistes ! Et d'autres
émissions en hommage à Pierre Besnainou sont programmées sur RCJ...
Aucun média Juif français n'a relaté
les circonstances de la capture du soldat
franco-israélien Guilad Shalit révélées
par Ben Caspit dans le Jerusalem Post du
29 mars 2013 : un rapt par des terroristes
palestiniens sans les avoir combattus. Ce
journaliste avait pourtant souligné aussi
l'importance de la vie par les Juifs,
notamment Israéliens, l'urgence pour
Tsahal de tirer les leçons de ce rapt et le
recours avec plus de parcimonie au terme
"héros". Pourquoi ce silence ? Pour ne pas décevoir tous les Français Juifs que
des institutions communautaies ont mobilisé pour sa libération ? Pour ne pas
s'aliéner les organisations communautaires ayant organisé au printemps 2013
des soirées dont Guilad Shalit était invité d'honneur et ayant payé des
annonces publicitaires dans ces médias ? Quelle différence avec le Jewish
Tribune, journal du B'nai B'rith (BB) Canada ! En effet, ce magazine canadien
a publié les critiques de cette honorable organisation Juive à l'égard du Jewish
National Fund (JNF) qui organise plusieurs soirées à l'automne 2013 dont
l'invité d'honneur est Guilad Shalit : celui-ci, qui n'est pas un héros, véhicule
davantage une image de faiblesse à l'égard des ennemis d'Israël. Le 26 juin
2013, le B'nai B'rith international s'est distancé de la position du BB Canada :
le Forum des jeunes adultes du BB Europe avait reçu Guilad Shalit en invité
d'honneur à Londres en novembre 2012 : "Guilad Shalit y a été
chaleureusement accueilli". "Deux cents délégués de vingt pays d'Europe,
des Etats-Unis et d'Israël étaient présents quand le jeune homme a été fait
membre d'honneur du BB international".
De plus, en avril 2013, des médias
communautaires français ont affiché la
stupeur quand a été révélée la "non-
agrégation" de philosophie du Grand
rabbin Gilles Bernheim. Pourtant, la
rumeur circulait déjà lors de la campagne
pour l'élection du Grand rabbin de France
au printemps 2008 - Philippe Karsenty,
directeur de Media-Ratings, l'avait publiée
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le 22 mai 2006 sans être poursuivi en
justice par l'intéressé - et m'était alors
parvenue. En avril 2013, la rédaction
d'Actu J était divisée sur Facebook : le 6
avril 2013, Sandrine Szwarc, responsable
des pages Culture et qui avait encensé ce
grand rabbin, interrogeait : "Le rôle des
Juifs de France n'est-il pas de soutenir un
des leurs plutôt que de le lyncher ?" Autre
journaliste, autre opinion : le 10 avril
2013, sur son blog puis sur son compte
Facebook, Virginie Guedj-Bellaiche, appelait le grand rabbin à démissionner.
Cet hebdomadaire a publié la lettre de Lydia Benattar, directrice de cette
publication, au grand rabbin Gilles Bernheim le 8 avril 2013 : l'assurant de
son soutien, elle l'y exhortait à "ne pas se murer dans le silence" et à dire "la
vérité", sa vérité. Sur son compte Facebook, Sandrine Sebbane, "journaliste
sur RCJ, radio du FSJU, publiait le 3 avril 2013 un texte louant ce grand
rabbin, notamment sa "rigueur intellectuelle". Un texte apprécié par de
nombreux dirigeants communautaires, et au ton si véhément qu'un Internaute
lui rappelait qu'il ne s'agissait pas de l'affaire Dreyfus. Aucun de ces médias
communautaires n'a présenté la moindre analyse de ces scandales : plagiats et
"non agrégation". Ni le moindre mea culpa. Et dans son n°1288 (6 février
2014), Actu J consacre une page entière au compte-rendu d'une conférence de
Gilles Bernheim "devant la communauté juive ashkénaze des Lilas (93)"
- dans cette ville se trouve le siège du journal - et à sa communication sur les
réseaux sociaux où il "poursuit dans une analogie à peine masquée avec sa
vie personnelle". Nul ne s'indigne, et notamment pas cet hebdomadaire, de
cette discrimination entre Juifs : un Ashkénaze parle aux seuls Ashkénazes !
Et qui plus est, un ancien grand rabbin de France.
Dans quelles circonstances le
professeur Shmuel Trigano, a-t-il
quitté en 2013 l'Alliance Israélite
universelle (AIU) dont il a dirigé-
fondé le Collège des Etudes Juives
(1986-2013 ), et ce, moins d'un an
a p r è s l ' h omm a g e q u e c e t t e
organisation lui avait rendu ? Cette
question ne suscite pas d'intérêt dans
ces médias communautaires... Et
c'est désormais hors de l'AIU qu'il a
fondé à l'automne 2013 l'Université populaire du judaïsme...
P a r a i l l e u r s , a u c un méd i a
communautaire n'a relayé l'information
relat ive à la s ignature par Roger
Fajnzylberg, actuel délégué général de
la Fondation OSE-MES (Mémoire
Enfance Solidarité) abritée par la
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Fondation du judaïsme français, d'un
appel de Confluences publié dans Le
Monde (7 novembre 1996) "grâce aux
contributions des signataires". Promu
par les Amis de La Paix Maintenant,
cet appel s'indigne des "déclarations
d'intransigeance de M. Netanyahou et
son souhait affiché d'imposer la paix
dans l'annexion... ou la judaïsation de
Jérusalem-Est". Or, Jérusalem, capitale
éternelle et indivisible d’Israël, est au
cœur du judaïsme. En outre, Roger Fajnzylberg a déclaré en février 2013
souhaiter se "rendre disponible pour des institutions communautaires comme
le CRIF ou le Fonds Social Juif Unifié"...
En outre, aucun média
communautaire n'a relaté le
r e f u s d e l ' a y a n t - d r o i t
d'Andrée Salomon, résistante
française Juive, de voir le
nom de celle-ci associé, par
u n p l a q u e a p p o s é e a u
printemps 2013 sur le mur
d'une maison d'enfants de
l'OSE (Œuvre de secours aux enfants) à Eugène Schueller, "fondateur de
L'Oréal [ayant] honteusement collaboré avec l’Occupant pendant la
Deuxième Guerre mondiale".
Pourquoi ce silence ? Volonté de ne pas contrarier la campagne publicitaire
de l'OSE et de sa fondation - manne financière importante pour ces médias
- afin de collecter des fonds à l'approche des déclarations d'impôts sur les
revenus ? Crainte de manquer une éventuelle annonce publicitaire du groupe
de produits cosmétiques ?
Les affaires d'antisémitisme ? Bien que sollicités, d'importants médias
communautaires n'enquêtent pas, et donc occultent certaines affaires
d'antisémitisme graves. Surtout si elles révèlent aussi le refus d'institutions
communautaires de s'en saisir ou leur incapacité à défendre victorieusement,
efficacement, rapidement les Français Juifs victimes. Deux exemples :
l'affaire Krief et l'affaire Smadja.
Médecin nucléaire réputé dans deux centres d'imagerie médicales situés à
Creil et à Compiègne, le Dr Lionel Krief a été la cible de propos antisémites
et demeure victime d'une entente visant à le spolier et attestée par la lettre
d'un avocat, Me Baube. Caractéristique alarmante : sous les présidences
Sarkozy et Hollande, aucune autorité publique - ministres de la Santé, Agence
régionale de Santé (ARS) de Picardie, etc. - n'a mis un terme à cette affaire où
la santé des patients atteints souvent de maladies graves n'a pas été
suffisamment prise en compte et où des conflits d'intérêts sont patents.
Depuis 2009, Ruth Smadja et ses deux enfants sont victimes de graves
agressions antisémites - menaces de morts, tags nazis, boite aux lettres
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cassée, etc. - à Goussainville, ville située dans la banlieue nord de Paris, a été
révélé par des blogs. L'affaire Smadja révèle cet "exil intérieur" en France que
des Français Juifs sont contraints d'envisager et de mettre en œuvre, quand
elles disposent de suffisamment de moyens financiers, pour quitter un
environnement antisémite agressif et assurer leur sécurité dans une autre ville.
L'assassinat de Sébastien Selam
e n 2 0 0 3 ? A u c u n m é d i a
communautaire ne l'a analysé, et
nombre de ces médias se sont
contentés de lire des dépêches
d'agences de presse. Dans son
éditorial pour le 33e anniversaire
de son hebdomadaire (n°1282,
24 d écem br e 2 01 3) , Ly d i a
Benattar a omis de le mentionner
dans sa l iste des assassinats
antisémites en France depuis la Libération. Oubli ? Ou sujet tabou ? A noter
que si, lors du 28e diner du CRIF le 20 mars 2013, Richard Prasquier, alors
président de cette fédération, avait évoqué Sébastien Selam dans la liste des
victimes de tueries antisémites, le Président François Hollande l'avait occulté,
et lors du 29e diner du CRIF du 4 mars 2014, Roger Cukierman a omis de
citer Sébastien Selam. De même, aucun média communautaire n'a relevé que
le nom de Sébastien Selam est absent des annonces de Roger Cukierman et
Gil Taieb sur la fréquence Juive francilienne et des affiches du rassemblement
du 19 mars 2014 sur le thème "La haine des Juifs, ça suffit !", "contre
l'antisémitisme et pour la fraternité républicaine" organisé, à Paris et en
province (Toulouse, Bordeaux), par le CRIF qui y a convié des politiciens et
des intellectuels. A Paris, lors de l'allumage des bougies, et après que des voix
dans le public aient crié "Sébastien Selam", une bougie à la mémoire du jeune
DJ a été allumée. Une fois encore, les médias communautaires n'ont pas été
en phase avec les Juifs lambda, et ce sont deux Internautes, Frédéric Brasil
puis moi qui, le 17 mars 2014, sur la page Facebook de ce rassemblement ont
rappelé la mémoire du DJ assassiné en novembre 2003. Le 27 mai 2014,
Paule-Henriette Lévy a évoqué sur RCJ, radio du FSJU dont elle est
rédactrice en chef, les Français Juifs assassinés en France depuis
l'Intifada II sans citer Sébastien Selam - Jacqueline Rémy (Marianne),
Annette Lévy-Willard et d'autres journalistes présents n'ont pas réagi
-, et vers 19 h 20, sur Radio Shalom, Pierre Gandus a oublié lui aussi ce
jeune DJ tué en 2003 en interviewant le rabbin Haïm Korsia, qui n'a
pas rectifié.
Le passé pro-palestinien de Manuel Valls et ses discours virulents contre
l'Etat d'Israël que j'avais révélés dès 2012 dans mon article Le gouvernement
Ayrault, c'est bien pour les Français Juifs ? Aucun média communautaire ne
les a évoqués.
Enfin, pourquoi n'existe-t-il aucune autre étude des médias français
Juifs, hormis la mienne ? Pourtant, en juillet 2013, le Shalom Hartman
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Institute a rendu publics les résultats de son sondage auprès de journalistes
Juifs de médias Juifs.
Des intellectuels et politiciens boycottés
De nombreux médias communautaires recourent à des personnalités
pour des tribunes hebdomadaires. Les professeurs Shmuel Trigano et Raphaël
Drai ainsi que Me Gilles-William Goldnadel, président de l'association
France-Israël, lisent leurs billets sur Radio J. Sur Judaïques FM, Théo Klein,
ancien président controversé du CRIF, Gérard Akoun et André Nahum
commentent l'actualité politique ou communautaire, et Antoine Spire assure la
critique de livres. L'équipe de billetistes de RCJ, radio du FSJU, comprend les
journalistes Clément Weill-Raynal et Luc Rosenzweig, ainsi que Gil Taieb,
vice-président du FSJU. Actu J publie les tribunes des billettistes de Radio J
et de ces journalistes de RCJ, et des dirigeants des principales institutions
Juives françaises.
Mais pour un intellectuel français Juif, tenir une tribune dans un média
Juif n'empêche pas d'être boycotté par d'autres médias communautaires.
Quand la thématique de ses œuvres relève du judaïsme ou des Juifs, ce
boycott pénalise le succès et l'audience des livres, la carrière des auteurs et de
leurs attachés de presse. La blogosphère peut pallier partiellement ces
boycotts, mais pour les seuls lecteurs/auditeurs Internautes.
Des œuvres majeures d'auteurs
d'envergure internationale - en 2010,
L'Europe et le spectre du califat, par Bat
Ye'or, L'exil au Maghreb. La condition
juive sous l'islam 1148-1912, par David
G. Littman et Paul B. Fenton - n'ont pas
été chroniquées par des médias
communautaires importants. Pour Bat
Ye'or, à la censure du Quai d'Orsay, s'est
donc ajoutée celle de médias français
Juifs unis dans le "politiquement correct".
Signes du déclin de l'influence de médias Juifs français ou des œillères, voire
de l'incompétence de journalistes qui ont ignoré sciemment l'intérêt suscité
par ces deux livres auprès du public : ces deux ouvrages et les conférences de
leurs auteurs ont connu un succès public - nouveau tirage en 2011 et réédition
en 2012 de L'exil au Maghreb. La condition juive sous l'islam 1148-1912 par
les PUPS - grâce à la blogosphère, espace d'information qui a suppléé les
carences de médias communautaires français.
Ainsi des auteurs Juifs célèbres, français ou non, universitaires -
Raphaël Israéli qui a forgé le vocable "islamikaze" - ou non, ainsi que des
politiciens israéliens - Moshé Feiglin de Manhigut Yehudit (The Jewish
Leadership Movement) - ne sont (quasiment) pas interviewés par certains
médias Juifs français.
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Les raisons de ces ostracismes ?
Antagonismes personnels ou
inconscience de l'importance de ces
livres et de ces auteurs ? Rarement. La
raison réside souvent dans
les idées exprimées par ces
personnalités bannies. Des idées
distinctes du "communautairement
correct" qui occulte ou minore la
dhimmitude, évoque peu ou pas
l'exode d'environ un million de Juifs
des pays arabes, de Turquie et d'Iran, vante un "dialogue judéo-musulman" au
contenu imprécis, déplore les victimes d'une Shoah "islamiquement correcte",
nomme la Judée et la Samarie des "territoires palestiniens", etc.
Plagiats et contrefaçons
Est-ce un hasard si les scandales des plagiats du grand rabbin Bernheim
n'ont été ni révélés ni analysés par des médias communautaires ayant hâte de
"tourner la page" ?
Manque de temps ou de moyens financiers et humains ? Mauvaises
habitudes ? Abondance d'informations sur Internet ? Inconscience ou
partialité délibérée ? De nombreux journalistes, de médias Juifs et non
Juifs, lisent ou reproduisent des dépêches d'agences de presse. Mais les
médias Juifs le mentionnent rarement, et souvent ne rectifient pas la
terminologie biaisée ("colonies", "occupation") de ces dépêches. Ce
qui suscite l'ire de lecteurs/auditeurs et participe de la campagne de
délégitimation d'Israël.
Ignorance du droit d'auteur ? Pas vu, par pris ? Dédain à l'égard des
journalistes et photographes ? Paresse, incompétence, malhonnêteté, cynisme
ou amoralité de dirigeants et journalistes ? Sentiment d'impunité né du faible
risque de poursuites judiciaires et des montants dérisoires alloués par la
justice aux auteurs victimes de contrefaçons ou de plagiats ? Facilité des
Copier/Coller sur Internet ? Manque lamentable de professionnalisme ?
Adossés ou non à des organisations françaises Juives, nombre de magazines
reproduisent articles et photographies sans l'autorisation de leur auteur, sans
les créditer et sans les rémunérer. Sans aucune autorisation, certains publient
des articles sciemment sur deux pages, au lieu d'une page, afin d'insérer deux
encarts publicitaires.
Ce qui certes valorise ces périodiques sans bourse délier, augmente
leurs bénéfices, mais n'est ni respectueux ni conforme au droit et à ces
auteurs. Et ce qui occasionne de rares condamnations judiciaires, non
dissuasives en raison des faibles montants d'indemnisation, et non
mentionnées aux lecteurs de ces médias ou aux membres et donateurs de ces
institutions françaises Juives.
Certains dirigeants communautaires ut i l isent les œuvres de
photographes dans des appels aux donateurs - ce qui contribue à augmenter
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considérablement le volume des dons -, voire à des fins privées, sans
autorisation de leur auteur, sans rémunérer, sans créditer. Des plagiats
systématiques qui révèlent une faiblesse morale, un dépassement de la
frontière entre le Bien et le Mal, entre la légalité et l'illégalité d'autant plus
graves qu'ils émanent de ceux devant donner l'exemple et se prévalant de
valeurs.
Ces serial plagiaires s'avèrent un des maux de cette communauté.
L'affaire al-Dura
L’affaire al-Dura a
opéré un clivage entre ces
médias - du silence à de rares
articles prudents -, et une
unanimité pour ne présenter
aucune analyse des
implications de cette affaire.
Est-ce un hasard si la
quasi-totalité des analyses sur cette grave affaire ont été et sont publiés dans
des médias non communautaires : Metula News Agency, Guysen, Causeur,
etc. Je remercie Guy Senbel, directeur-fondateur de Guysen, agence de presse
israélienne, pour m'avoir laissé libre de couvrir cette affaire, les procès
principaux, et ceux annexes, et avoir publié mes analyses éclairant
notamment sur les enjeux de cette affaire. De même, le 21 novembre 2007,
alors correspondante à Paris de Guysen, j'ai été la seule à interroger, sous les
applaudissements de spectateurs, David Martinon, alors porte-parole du
Président Nicolas Sarkozy, sur cette affaire lors de la réunion publique
organisée par le CRIF. Parmi le public de cette réunion : des dirigeants
communautaires, des Juifs lambda et des journalistes. Nombre d'entre eux
m'ont félicitée à l'issue de la réunion. Mais si je n'avais pas interpelé David
Martinon, ce qui a conduit Richard Prasquier, alors président du CRIF, à
souligner la gravité de ces images, qui l'aurait fait ?
L'Arche a consacré à cette affaire un long article au début puis à la fin
des années 2000, et une enquête de Luc Rosenzweig, journaliste ayant mené
des investigations pendant plusieurs années pour la Metula News
Agency, dans son numéro de l'été 2013.
Actu J a couvert les principaux rebondissements de cette affaire en étant
divisée. Le 18 novembre 2004, après la conférence de presse au siège de
France Télévisions, la journaliste de cet hebdomadaire est restée silencieuse
alors que j'interpelais Arlette Chabot, alors directrice de l'information de
France 2, sur l'absence de sang sur les vêtements de Jamal al-Dura supposé
avoir été blessé par balles, etc. Pour Michaël Blum, un de ses correspondants
en Israël, "il n’y a pas eu de mise en scène d’Enderlin et les soldats de Tsahal
n’ont pas tué Mohamed Al Dura".
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Or, Clément Weill-Raynal, chroniqueur judiciaire de cet
hebdomadaire, a enquêté sur les blessures de Jamal al-Dura, a interviewé le
Dr Yehuda David et a exprimé des doutes sur l'authenticité des faits allégués
par ce reportage controversé. Actu J représenté par Serge Benattar, directeur
de la publication, Clément Weill-Raynal, et le Dr Yehuda David ont été
assignés en justice par Jamal al-Dura pour diffamation. « J’aurais aimé
continuer [d’enquêter]. Les poursuites judiciaires ont fait qu’il y a moins
d’article sur cette affaire dans Actualité juive. C’est peut-être le but
recherché… », a déploré Clément Weill-Raynal devant la XVIIe chambre
du Tribunal de grande instance de Paris, 8 février 2011. Ce Tribunal les a
condamnés tous deux pour diffamation.
Le 15 février 2012, l'arrêt de la Cour d'appel de Paris a relaxé le Dr Yehuada
David et a condamné le journaliste Clément Weill-Raynal, pour les phrases
incriminées dans sa réponse au droit de réponse de Charles Enderlin, à 1 000
euros d'amende avec sursis, 1 000 euros de dommages-intérêts et 6 000 euros
de frais de justice. Un texte que Clément Weill-Raynal a confié lors des
audiences judiciaires avoir rédigé, malgré ses réticences, à la demande de
Serge Benattar, directeur de l'hebdomadaire. Serge Benattar "avait fait appel
de la première condamnation mais en février 2012, les juges de la Cour
d'appel, n'avaient pu que constater l'arrêt de poursuites à son encontre en
raison de son décès", explique Clément Weill-Raynal en 2013.
Actualité juive hebdo a alors titré en encadré en bas de sa couverture de son n°
1199 (23 février 2012) sur la « victoire posthume de Serge Benattar »,
directeur de la publication et fondateur du journal. La quasi-totalité de la page
26 de ce numéro est consacrée à l’affaire al-Dura : « Le Dr Yehuda David
gagne son procès en appel et Serge Benattar (zal) est mis hors de cause » et «
Victoire posthume de Serge Benattar », ce titre-ci étant surmonté par «
Reconnaissance ». Or, le décès de Serge Benattar en 2011 a induit la fin des
poursuites contre ce journal qui n'était donc plus partie à ce procès en
appel. En outre, la condamnation de son chroniqueur judiciaire, c'est la
"victoire posthume de Serge Benattar » ?! Une condamnation sévère de
Clément Weill-Raynal occultée par ces articles...
En septembre 2013, la Cour de cassation "casse sans renvoi" cet arrêt
de la Cour d'appel de Paris : elle relaxe Clément Weill-Raynal ainsi que le Dr
Yehuda David et déboute Jamal al-Dura de ses demandes. Que fait Actu J ?
Bis repetita, cet hebdomadaire titre en couverture de son n°1269 (17
septembre 2013) : "Affaire al-Dura : la victoire posthume mais éclatante de
Serge Benattar", et consacre trois articles sur une page à cet arrêt de la Cour
de cassation. L'un de ces articles claironne Clément Weill-Raynal et
"Actualité Juive" gagnent définitivement le procès intenté par Jamal al-
Dura". Bref, que Clément Weill-Raynal soit condamné ou relaxé, qu' Actu J
soit ou non partie au procès, ce journal gagne toujours le procès. Comprenne
qui pourra...
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Incompréhension de l'enjeu juridique du procès contre Philippe
Karsenty devant la Cour d'appel de Paris en 2013 ? Actu J a titré à tort "La
cour d'appel rejette la thèse de la mise en scène dans l'affaire Al Dura" (n°
1261, 4 juillet 2013). Or, la Cour d'appel a jugé diffamatoires des expressions
utilisées par Philippe Karsenty en 2004, sans se prononcer sur l'authenticité
ou la mise en scène des faits relatés dans ce reportage. Dans son n° 1262 (11
juillet 2013), Actu J a publié une lettre de Philippe Karsenty précisant que "la
cour d'appel n'a nullement rejeté ma démonstration de la mise en scène. Elle
m'a condamné pour des raisons techniques".
Radio J a couvert l'affaire dès l’origine en partageant les doutes sur
l'authenticité des faits allégués par ce reportage controversé de Charles
Enderlin et de Talal Abu Rahma diffusé par France 2 le 30 septembre
2000. Dès le début des années 2000, Michel Zerbib, rédacteur en chef de la
station, a donné la parole à Stéphane Juffa, rédacteur en chef de l'agence de
presse israélienne Metula News Agency (ou Mena) ayant interviewé le
physicien Nahum Shahaf, mené l'enquête et affirmé les premiers la mise en
scène des images filmées. Le 16 novembre 2004, Michel Zerbib a aussi
interrogé Arlette Chabot à une époque où filtraient des informations sur le
visionnage des rushes du 30 septembre 2000 par les journalistes Luc
Rosenzweig, Denis Jeambar et Daniel Leconte. France 2 a alors associé une
stratégie de communication - interviews et conférence de presse de la seule
Arlette Chabot auprès de médias Juifs français - à une tactique judiciaire en
assignant, au côté de Charles Enderlin, pour diffamation Charles Gouz,
webmaster de Desinfos.com, Pierre Lurçat et Philippe Karsenty, directeur de
Media-Ratings.
Puis, vers 2005-2006, Radio J a questionné Philippe Karsenty, poursuivi
en justice jusqu'à ce que ce dernier exprime son indignation que Radio J ait
invité à son diner de collecte de fonds Me Francis Szpiner, avocat devant la
Cour d'appel de Paris de France 2 et de Charles Enderlin, et alors défenseur de
la famille d'Ilan Halimi.
Le 26 octobre 2006, Pierre Lurçat, auteur sous le nom de Paul Landau, a
remercié Guysen pour s'être déplacé - seul média à l'avoir fait - à l'audience
judiciaire le visant devant le Tribunal correctionnel de Paris, contrairement
aux "journalistes des "radios juives " parisiennes qui sont restés au chaud
dans leurs bureaux". Ceux d'autres médias Juifs n'étaient pas là non plus...
Les autres radios ont hésité, voire souvent évité d’interviewer ceux qui
ont douté de l’authenticité de ce reportage. Lors de la conférence de presse du
18 novembre 2004 organisée par Arlette Chabot, directrice de l'information de
France 2, au siège parisien de France Télévisions, le directeur de la rédaction
d'une de ces radios Juives a assuré Arlette Chabot que, s'il recevait les articles
de la Mena, il se gardait bien de les lire et ne croyait pas en la thèse de la
mise en scène.
Voici quelques années, lors d'une conférence de presse au CSA (Conseil
supérieur de l'audiovisuel), j'ai interpelé cet organisme chargé d'"assurer le
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respect des obligations des chaines" notamment dans le domaine de
l'"honnêteté de l'information". Le président, alors Michel Boyon, s'est réjoui
des félicitations de Richard Prasquier, alors président du CRIF, sur son action,
et Rachid Arhab, alors co-président du groupe de travail "Déontologie des
contenus audiovisuels" du CSA, a refusé toute intervention du CSA auprès de
France Télévisions au vain prétexte de la procédure judiciaire en cours.
Plusieurs mois plus tard, Rachid Arhab était interviewé lors d'une émission
matinale de Judaïques FM, sans que son intervieweur, un dirigeant
communautaire, ne l'interroge sur l'affaire al-Dura !
Directeur d’antenne de RCJ, le journaliste-écrivain Shlomo Malka a
interviewé, le 14 février 2012, Simon Epstein, auteur du livre « 1930, une
année dans l’histoire du peuple juif ». Cet historien a alors déclaré sur
l’affaire al-Dura :« La réalité est qu’on ne peut pas savoir qui a tiré car les
balles venaient de tous les côtés. Donc on ne peut pas affirmer que ce sont les
Israéliens. Pas plus qu’on ne peut affirmer que ce sont les Palestiniens. La
faute d’Enderlin a été de faire confiance à son représentant cameraman
palestinien [Nda : Talal Abu Rahma] qui bien évidemment, de manière tout à
fait naturelle, tout à fait humaine, a dit que c’est les Israéliens. Au début de
l’Intifada il ne pouvait pas dire que ce sont peut-être les Palestiniens qui l’ont
tué ». Curieusement, Shlomo Malka, dont les réparties généralement fusent,
ne s’est pas indigné de cette justification au manquement à une obligation
journalistique essentielle.
Lors de la convention du CRIF du 13 janvier 2013, Philippe Karsenty,
maire-adjoint de Neuilly, a notamment indiqué que la seule radio de la
fréquence Juive francilienne à l'avoir interviewé sur l'affaire al-Dura est Radio
J.
Aucun journaliste de ces médias communautaires n'a assisté à l'audience
du 16 janvier 2013 devant la Cour d'appel de Paris dans la procédure pour
diffamation intentée par Charles Enderlin et France 2 contre M. Karsenty.
H a l l é l u i a ! L a
publication le 19 mai 2013 du
rapport du gouvernement
israélien sur l'incident al-
Dura et l'affirmation par ce
rapport d'une mise en scène
des faits allégués marquent
un tournant majeur.
Comme l 'a relevé le
journaliste Méir Ben-Hayoun, RCJ a annoncé ce rapport par... une dépêche de
l'AFP.
D è s l e 2 0 m a i
2 0 1 3 , S h l o m o M a l k a a
interviewé Philippe Karsenty
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lors du journal de RCJ à 12 h
30. RCJ l'a présenté à tort
comme "avocat".
Correspondante aux
E t a t s - U n i s d e RC J , l a
j o u r n a l i s t e e t é c r i v a i n
Clémence Boulouque écrit un
article sur l'antisémitisme en
F r a n c e e t p u b l i é p a r l e
magazine américain Tablet le 23 mai 2013... sans évoquer l'affaire al-
Dura. Par ignorance de la nouvelle ligne de RCJ ? Par oubli ?
Le 11 juin 2013, sur Radio Shalom, Bernard Abouaf a enfin interviewé
Philippe Karsenty afin que celui-ci réponde à la question d'un auditeur posée
la veille.
Le n°1261 (4 juillet 2013) d'Actualité
Juive a publié un article sur la rencontre peu
avant l'assemblée générale du CRIF du 30
juin 2013, de Roger Cukierman, élu le 26
mai 2013 avec la presse juive. Auteur de cet
article, Pierre Assouline ne mentionne pas
cette affaire. Pourquoi ? Roger Cukierman
au r a i t - i l é l udé c e su j e t ? Ou aucun
représentant de la presse juive n'aurait
questionné le président du CRIF sur cette
affaire ? Or, Roger Cukierman avait en 2008
exprimé, notamment dans son autobiographie Ni fiers ni dominateurs et lors
d'une interview qu'il m'avait accordée pour L'Arche, le regret de pas s'être
"assez battu dans l'affaire al-Dura" lors de ses mandats et avait déclaré : "Il
est essentiel que la vérité soit établie".
Le 7 juillet 2013, lors de Dis-moi qui tu cites, je te dirai qui tu es,
émission de l'Alliance israélite universelle (AIU), Ilana Cicurel a interviewé
Olivier Schrameck, président du CSA, sur l'objectif de cet organisme public et
les enjeux affrontés, sans l'interroger sur l'affaire al-Dura. Alors que Philippe
Karsenty venait d'être condamné par la Cour d'appel de Paris le 26 juin 2013,
n'était-ce pourtant pas le moment pour Ilana Cicurel de questionner le
président du CSA sur ces images aux conséquences tragiques ?
Comment expliquer
l'attitude de la majorité des
médias communautaires ?
Oublis ? Désintérêt ?
Malaise ? Extrême tact,
courtoisie exquise, formation
universitaire ou trait de
caractère conduisant à éviter
des questions délicates ?
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Indifférence ? Naïveté à l'égard de scènes qu'on ne pourrait suspecter de mise
en scène ? Incompétence ? Ignorance de l'instrumentalisation des images lors
d'une guerre médiatique ? Freins intellectuels à admettre Pallywood,
industrie de la propagande audiovisuelle de l'Autorité palestinienne ? Illusion
vaine qu'en occultant l'affaire al-Dura on obtiendra des résultats positifs dans
d'autres domaines ? Pusillanimité ou fascination inhibante à l'égard des
puissants, de membres de l'establishment, que l'on convie sans embarrasser et
dont la présence ou fréquentation cajole la vanité ou/et l'ego : communauté
Juive française institutionnalisée, France 2, CSA, ministre de la Culture et de
la Communication, etc. ? Conformisme, "légalisme" ou suivisme à l'égard de
la position officielle, communautaire française ou/et israélienne ? Conscience
des graves implications de l'affaire al-Dura : mise en cause du narratif
palestinien, inaction ou actions par intermittences de dirigeants
communautaires, "partenaires pour la paix" producteurs de blood libels
(accusations diffamatoires et infondées selon lesquelles les Juifs tueraient des
enfants non juifs pour utiliser leur sang à des fins rituelles), mouvements
"pacifiques" se fourvoyant, etc. ? Craintes d'entraver le "dialogue judéo-
musulman" en révélant la Taqiyya et les règles de la guerre islamique ?
Réticences à présenter un mea culpa pour n'avoir pas informé conformément
à la déontologie journalistique les lecteurs/auditeurs sur cette affaire depuis
une dizaine d'années ? Volonté de journalistes tentés de ne pas enfreindre le
"médiatiquement correct", de ne pas se voir qualifiés de "complotistes" et de
ne pas s'aliéner des employeurs, actuels ou potentiels ?
Résultats ? Ces médias accentuent leur déphasage par rapport aux Juifs
lambda. Par rapport à ceux qui luttent pour faire émerger la vérité sur ce
reportage sont marginalisés, et qui apparaissent dénués de tout soutien
médiatique communautaire. Et l'affaire al-Dura semble ainsi minorée, sans
intérêt.
Le 22 septembre 2013, j'ai interrogé le CSA afin de connaitre "l'avis du
président Olivier Schrameck, ainsi que de Nicolas About et Mémona
Hintermann-Afféjee, respectivement président et vice-présidente du Groupe
de travail Déontologie de l'information et des programmes audiovisuels, sur
le reportage de Charles Enderlin et Talal Abu Rahma, diffusé par France 2 le
30 septembre 2000, et alléguant la mort de Mohamed al-Dura et les blessures
de Jamal al-Dura, et savoir "si ces trois membres du CSA envisagent des
actions afin de faire émerger la réalité sur les faits allégués, et notamment
par la réunion du « groupe de travail d'experts indépendants » constitué en
2008 avec l'accord de France 2".
Médias communautaires et conflits d'intérêts
Articles sur des évènements écrits par leurs organisateurs et publiés sans
informer les lecteurs de la qualité de leur auteur, liens familiaux entre
intervieweurs et interviewés non indiqués aux auditeurs... Les conflits
d'intérêts s'avèrent protéiformes dans ces médias.
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Le 21 septembre 2012, lors du journal de 12 h 30, RCJ a évoqué
l'inauguration du Mémorial de la Shoah près de l'ancien camp de transit et
d'internement de Juifs à Drancy. Son envoyée sur place était Rachel Rimmer,
responsable de la Communication de la Fondation pour la Mémoire de la
Shoah (FMS) qui a financé ce Mémorial. Rachel Rimmer a alors annoncé la
présence à ses côtés de... Philippe Allouche, directeur de la FMS qui a été
interviewé par le journaliste responsable de l'édition de la mi-journée de RCJ
sans que soit posée la moindre question sur des éléments faisant débat :
absence de "prise en charge" par l'Etat, devenir du Centre dans une ère où le
devoir de mémoire est perçu de manière moins aigu, etc. Rachel Rimmer
prépare aussi Mémoires Vives, émission dominicale de la FMS sur... RCJ.
L'auditeur aurait été intéressé de connaitre les fonctions variées exercées par
Rachel Rimmer et comment elle a alors concilié, simultanément, le
journalisme et la communication.
Correspondan te en I sraë l
d ' A c t u J , C a r o l l
Azoulay curieusement allègue sur
ses profils Lindekin et Yatedo avoir
cessé de collaborer à Actualité juive
depuis 2010, et présente comme ses
deux seules activités actuelles :
r é d a c t r i c e e n c h e f d u
P e t i t j o u r n a l . c om /Te lAv i v e t
d i r e c t r i c e d e l ' a g e n c e d e
communication French Projection.
Dans son n°1261 (4 juillet 2013), Actu J publie, dans la rubrique
Immobilier et sur une demi-page, l'article Berggruen Residential : le nec plus
ultra jamais encore construit en Israël. Signé par Caroll Azoulay, cet article
vante un projet immobilier "exceptionnel" luxueux à Tel-Aviv. Emplacement,
superficie et prix de vente du penthouse, piscines, espaces verts... Rien ne
manque pour les acheteurs potentiels, excusez-moi, pour les lecteurs. On a
l'impression de lire un publi-reportage ou du rédactionnel (publicité payée par
l'annonceur et présentée comme un article), mais qui ne serait pas indiqué
comme tel aux lecteurs. Si ce projet est quasi-historique, pourquoi Caroll
A z o u l a y n e l u i a - t - e l l e p a s c o n s a c r é u n a r t i c l e d a n s l e
Petitjournal.com/TelAviv qu'elle dirige ? Qui a écrit l'article publié par Actu
J : la correspondante d'Actu J ou la directrice de French Projection, agence
israélienne de communication qui "donne accès au monde francophone",
assure les "relations presse (francophone, israélienne, anglophone,
russophone"), etc. ? Une lecture plus attentive de l'édition à Tel Aviv du
Petitjournal.com montre qu'il ne s'agit pas d'un journal : "Le contenu et
l'activité commerciale de l’édition Tel Aviv sont gérés par la société de droit
israélien French Projection". Les articles de Caroll Azoulay pour Actu J
relèvent-ils de la même logique ? Et avec l'accord de cet hebdomadaire ? Au
vu de ces articles problématiques, ces questions se posent.
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Dans son n°1268 du 12 septembre 2013,
Ac tu J a pub l i é l ’ a r t i c le La Chambre de
Commerce Israël-France ouvre à Jérusalem,
signé par… Caroll Azoulay, devenue depuis juillet
2013 coordinatrice de la Chambre de commerce
Israël-France à Jérusalem. Le monde est vraiment
petit… Après avoir annoncé le « développement
du desk Jérusalem [de la CCIIF]avec pour
objectif d'apporter aux entreprises un maximum
de services (juridiques, fiscaux, études de marché,
emploi, etc.) », mais sans indiquer sa fonction, et
après avoir donné la parole à Daniel Rouach, président de la CCIIF, donc son
patron, enfin, l'un de ses patrons, Caroll Azoulay conclut : « Affaire à
suivre… » Par Caroll Azoulay ? La journaliste ? La coordinatrice de la
Chambre de commerce Israël-France à Jérusalem ? Ou la codirigeante de
l’agence de relations publiques French Projection ?
Dans son n°1273 du 24 octobre 2013, Actu J a publié une interview
d'Edouard Cukierman - une pleine page - sur la 11e édition de Go4 Europe
organisée par la banque d'affaires Cukierman Investment House et Catalyst
Ltd Fonds. Un "évènement désormais incontournable dans le monde des
affaires créé par un brillant homme d'affaires franco-israélien". Un
article signé par… Caroll Azoulay, qui oublie cependant de signaler
qu'Edouard Cukierman est aussi membre du Board de la CCIIF, et que celle-
ci est l'un des partenaires de Go4 Europe. Quand on vous disait que le monde
était petit...
Médias communautaires et politique
Début 2009, Christine Boutin, alors ministre du Logement, a convié des
journalistes de médias communautaires pour une réunion à son ministère. En
cette veille de fête juive, une demi-douzaine de journalistes de ces médias,
dont moi, participaient à cette réunion. Alors que mes confrères babillaient,
j'ai alerté sur ces défilés d'une "rue arabe" pro-palestinienne haineuse lors de
l'Opération Plomb Durci (décembre 2008-janvier 2009), sur la tolérance de
slogans et de banderoles antisémites ou d'organisations terroristes, sur le
danger pour la république française de ces manifestations, etc. Un de
ces journalistes a minoré l'antisémitisme en France au motif que son fils
scolarisé dans un établissement prestigieux parisien n'a jamais été victime
d'acte antisémite. "Evidemment, c'est un célèbre lycée d'un quartier
bourgeois !", ont entonné en chœur ces journalistes. J'ai rappelé
alors l'agression antisémite, en toute impunité, contre un élève français Juif
commise par deux élèves musulmans de ce même célèbre lycée. Christine
Boutin a écouté avec intérêt ces propos. Quelle image aurait-elle eu de la
situation des Français Juifs sans mes interventions ?
Preuve de l'importance d'Actu J : entre les deux tours de l’élection
présidentielle de 2012, ce journal populaire a obtenu les interviews des
candidats Nicolas Sarkozy (UMP) - celui-ci a affirmé le caractère Juif de
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l'Etat d'Israël, alors qu'il l'avait contesté lors d'une précédente interview sur la
fréquence Juive francilienne - et François Hollande (PS).
Fin juin 2012, Serge Hajdenberg, président de Radio J, a lu sur Radio J
une tribune critiquant de manière virulente Richard Prasquier, président du
CRIF , l'accusant de s'être prononcé pour un des deux candidats à l'élection
présidentielle, et s'achevant par "Dégage !" Le 30 juin 2012, Richard
Prasquier niait tout soutien à un candidat et qualifiait Serge Hajdenberg
d'"individu isolé qui utilise sa radio pour exhaler ses haines et ses
frustrations". Lors de l'assemblée générale du CRIF du 1er juillet 2012, un
vote de confiance à son président et à son bureau exécutif a recueilli 98% des
suffrages exprimés à main levée. Le 5 juillet 2012, sur Radio J, Serge
Hajdenberg a relaté le déroulement de ce vote, et a réitéré ses questions,
notamment pourquoi l'absence de convocation d'assemblée générale (AG)
extraordinaire après la tuerie antisémite à Toulouse ? Il a conclu en espérant
une réflexion sur le travail en profondeur à entamer concernant la
communauté française Juive, dont la future direction du CRIF, et l'espoir que
les candidats à la présidence du CRIF présente rapidement leurs programmes
afin qu'ils soient critiqués. Le 9 juillet 2012, lors de sa chronique
hebdomadaire sur Judaïques FM, Roger Cukierman a stigmatisé l'absence de
courtoisie du directeur de Radio J ainsi que les "attaques vulgaires" et autres
"invectives". Le 11 juillet 2012, la polémique rebondit avec l'interview de
Serge Hajdenberg par Guy Rozanowicz. Serge Hajdenberg maintient ses dires
- "conflits personnels [Nda : de Richard Prasquier] avec des responsables
communautaires : Sammy Ghozlan, SIONA", "les AG du CRIF ne servent à
rien sinon à approuver les comptes", "haine [Nda : de Richard Prasquier] pour
des médias Juifs" car il aurait "peur de la critique" -, et leur forme. Et affirme
avoir le soutien d'autres dirigeants communautaires.
En 2012, se présentaient aux élections législatives françaises dans la 8e
circonscription des Français de l’étranger incluant l'Etat d'Israël, en particulier
Daphna Poznanski, candidate socialiste, Valérie Hoffenberg, candidate UMP,
Philippe Karsenty et Gil Taïeb, vice-président du FSJU.
E n 2 0 1 2 , C a r o l l
Azoulay, correspondante en
I s r aë l d 'Actu J , a é t é l a
" c o n s e i l l è r e e n
c o m m u n i c a t i o n e t e n
presse" (Communication and
press advisor), au sein de
French Projection, société de
communication qu'elle co-
d i r i g e , d e V a l é r i e
Hoffenberg. Ce qui révèle un conflit d'intérêt grave.
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Dans son n° 1212 (31 mai 2012), Actu J a publié des interviews des dix
candidats : les interviews de Daphna Poznanski et de Valérie Hoffenberg,
ainsi que les portraits de quatre autres candidats, n'étaient pas signés.
Curieusement, Philippe
Karsenty n'a été interviewé
par aucune des quatre radios
Juives franciliennes. Quand
Bernard Abouaf, directeur de
la rédaction de Radio
Shalom, a interviewé
"l'ensemble des candidats les
plus crédibles, qui ont une
chance d'accéder à cette
élection" dans cette circonscription, il a omis Philippe Karsenty : il a
interviewé Valérie Hoffenberg (UMP) le 30 mai 2012 (environ 15 minutes) et
Gil Taieb, loué par le socialiste Jack Lang, le 31 mai 2012 (environ 11
minutes) - deux personnalités souvent invitées par cette radio. Bernard
Abouaf a alors annoncé qu'il allait interviewer la candidate socialiste le 1er
juin 2012 Daphna Poznansky - celle-ci sera interviewée le 5 juin 2012 sur
Radio Shalom. Soit quelques jours avant le premier tour de scrutin du 3 juin
2012. Philippe Karsenty est arrivé en tête des votes en Israël en y incluant
Jérusalem non pris en compte par le ministère des Affaires étrangères, suivi
par Gil Taieb, Daphna Poznansky puis Valérie Hoffenberg.
Force est de constater
que tous les autres candidats
n’ont pas pu s’exprimer sur
RCJ avec un temps de parole
similaire à celui de Gil Taïeb,
t i tulaire d 'une chronique
hebdomadaire dominicale sur
cette radio du FSJU sur la
fréquence Juive francilienne.
Le 25 mai 2012, RCJ a
p ub l i é l a d ép êc h e AFP
intitulée Israël : Campagne
p a s s i o n n e l l e c h e z l e s
Français de l’étranger et
illustrée par une photo de…
G i l T a ï e b l o r s d e s a
c amp a g n e é l e c t o r a l e à
Ne t anya qu i a b r i t e un e
impor tan te communauté
francophone. Avec 9,92% des suffrages exprimés dans cette circonscription,
Gil Taïeb est arrivé en 4e position lors du premier tour de scrutin du 3 juin
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2012, mais en 2e position en Israël (Jérusalem inclus) avec 1 304 voix, soit
26% des suffrages exprimés. Il a donné "rendez-vous dans cinq ans".
Pour cette élection politique,
Gil Taieb a bénéficié du soutien
notamment de Pierre Besnainou,
président du FSJU. Ce soutien
soulève des questions éthiques qui
n 'ont pas été relevées par les
médias français Juifs. D'autant que
les dirigeants communautaires
français s'abstiennent de toute
ingérence dans les élec t ions
politiques françaises sous la forme
d'un soutien à l'un des candidats. Si Richard Prasquier, président du CRIF,
signale seulement le danger de l'extrême-droite, il n'a exprimé de soutien à
aucun des candidats, notamment pas en faveur de Philippe Karsenty, dont il
partage sa quête de la vérité dans l'affaire al-Dura, ni de Gil Taïeb, président
de l'ABSI (Association pour le bien-être du soldat israélien) Keren Or,
association membre du CRIF. Comme d'autres médias communautaires, RCJ
ne s'est pas étonnée de cette intervention de Pierre Besnainou dans une
élection politique.
Ce soutien surprend d'autant plus de la part de Pierre Besnainou que
celui-ci s'était distancé en tant que président du FSJU, et dans une tribune
publiée par Libération (16 mai 2012), des voix qui « au nom de la
communauté juive de France, ont exprimé, ici ou là, en particulier sur
Internet, les inquiétudes les plus graves" à l'égard de la possible victoire d'un
des deux candidats à l 'é lect ion présidentiel le : « Les insti tut ions
représentatives de la communauté juive (Consistoire, CRIF et Fonds social
juif unifié) n’ont pas vocation à se livrer à cet exercice, aucune n’ayant la
légitimité pour exprimer une position qui refléterait l’avis politique concerté
des juifs de France ».
Daphna Poznanski a été élue en juin 2012. Le 15 février 2013, son
élection a été invalidée par le Conseil constitutionnel. Des élections
législatives partielles ont donc lieu en mai 2013 dans cette 8e circonscription
qui inclut l’Etat d’Israël. Parmi les candidats : Valérie Hoffenberg, qui a
gardé sa conseillère en communication Caroll Azoulay, Meyer Habib, vice-
président du CRIF et candidat UDI (Union des démocrates et indépendants),
Jonathan-Simon Sellem, fondateur de JSS News et candidat du Parti libéral
démocrate (PLD).
Le 17 avril 2013, vers 8 h 17, lors du bulletin d'information de RCJ,
Paule-Henriette Lévy, rédactrice en chef de cette radio Juive francilienne, a
annoncé la réunion politique de Valérie Hoffenberg, ce jour-là en présence de
Jean-François Copé, président de l'UMP, et de Claude Goasguen, député-
maire du XVIe arr. de Paris. Ce n'est qu'après avoir promu cette réunion
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politique que Paule-Henriette Lévy a évoqué un sondage sur l'antisémitisme
de jeunes Varsoviens. On peut douter de la pertinence de sa hiérarchie des
informations. Cette journaliste n'a pas annoncé les réunions d'autres candidats
à cette élection.
Le 25 avril 2013, l'article Quelques questions aux candidats de la 8e
circonscription de Michael Blum publié sur son blog - Valérie Hoffenberg
échappait curieusement au feu de ses critiques accablant d'autres candidats - a
suscité une polémique sur Internet. Un des candidats, Jonathan Simon-Sellem,
lui a vivement répondu.
Dans son n° 1252 (25 avril 2013), Actu J a publié l'article de Caroll
Azoulay titré "J.F. Copé et C. Goasguen en Israël", illustré par une
photographie de ces politiciens entourant Valérie Hoffenberg, et publié sur un
fond coloré pour bien le distinguer des autres articles. Dans son n° 1256 (30
mai 2013), ce journal a publié la longue interview par Caroll Azoualy de
Claude Brightman, qui dirige le Collège académique de Netanya ayant remis,
lors de la campagne électorale pour ces élections partielles, un "diplôme
honoris causa" à cet ancien Président de la République. Claude Brightman a
alors déclaré : "En octobre dernier, j'ai transmis cette invitation relayée par
la vice-présidente des Amis français du campus francophone, Valérie
Hoffenberg". Or, cet article "oublie" d'indiquer que Claude Brightman
soutient la candidate Valérie Hoffenberg et est une des responsables de sa
campagne électorale en 2013.
La revue de la presse de la candidate
Valérie Hoffenberg ne mentionne curieusement
aucun de ces articles d'Actu J. Par contre, neuf
des 22 ar t icles de cet te revue de presse
proviennent du site Internet Lepetitjournal.com.
Sur ces neuf art icles, deux sont publiés
par le site du Petitjournal/Tel Aviv dont la
directrice est Caroll Azoulay et dont le contenu
est géré par French Projection dirigée par cette
d e r n i è r e . I n t i t u l é Mee t i n g UMP - V .
Hoffenberg : "Je veux que ce qui se passe ici
soit mieux compris à Paris" (21 avril 2013), cet article est signé Justine
Simonin qui ne figure pas dans la rubrique Contact du site. On peut relever
d'étranges similitudes entre cet article et celui, signé par Caroll Azoulay et
publié par Actu J (n° 1252, 25 avril 2013), sous le titre "J.F. Copé et C.
Goasguen en Israël" : mêmes citations, extrait de phrases, même
photographie, etc.
Sur quel critère Actu J a-t-elle choisi la seule Caroll Azoulay, une de ses
quatre correspondants en Israël, pour couvrir ces deux évènements liés à
Valérie Hoffenberg ? N'y-a-t-il pas là un grave conflit d'intérêts pour cette
journaliste et "conseillère en communication et en presse" de cette candidate ?
Actu J en était-elle informGée ? En tout cas, les lecteurs ne l'ont pas été, et ont
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trouvé des informations cruciales ailleurs, dans des sites Internet - JSS News,
Dreuz.info, etc. - ou blogs tel que le mien. Ne serait-il pas temps qu'Actu J
informe ses lecteurs sur la double/triple fonction de Caroll Azoulay et veille
avec plus de rigueur au respect de la déontologie journalistique, gage de
crédibilité ? Devant ce cumul problématique de casquettes professionnelles
par Caroll Azoulay, on peine à distinguer qui a payé ces articles : Actu J ou/et
French Projection ou/et Valérie Hoffenberg ? Les comptes de campagne de
cette candidate UMP retracent-ils toutes les prestations de sa "conseillère en
communication et en presse" Caroll Azoulay ?
Hamodia, hebdomadaire distribué en France et en Israël, vise à
"informer dans un esprit de rassemblement, de tolérance et d'ouverture sans
jamais faire le moindre compromis sur le respect scrupuleux des mitzvot". Il a
consacré deux articles visibles sur son site Internet au candidat Meyer Habib :
« Aux valeurs communes de la France et d'Israël, je rajoute celles de la Torah
» - citation extraite de l'interview de ce candidat par Serge Golan - (8 mai
2013), puis Comment Meyer Habib a réussi à passer (29 mai 2013). Le 3
mars 2013, Michaël Blum, correspondant d'Actu J en Israël, a évoqué "la
campagne d’Hamodia pour Meyer Habib". Mais comment qualifier la
couverture par Actu J de cette campagne législative ?
Dans son n°1258 (13 juin 2013), Actu J a publié l'article Meyer Habib
élu député signé par Caroll Azoulay. Quel dommage que ces informations
intéressantes sur la campagne électorale de ce candidat élu député UDI aient
été portées à la connaissance des lecteurs de cet hebdomadaire... après son
élection.
Actu J va-t-elle couvrir les élections consistoriales du 24 novembre
2013 comme elle a couvert cette élection législative ? Sa directrice Lydia
Benattar a déclaré : "Les prochaines élections au Consistoire vont créer
beaucoup de remous dès la rentrée et nous essaierons d'être impartiaux
comme à l'accoutumée..." (Actu J, n°1261, 4 juillet 2013)
Curieusement, aucun média communautaire ne s'est interrogé sur le fait
que Meyer Habib a mené sa campagne électorale sans mettre un terme à sa
fonction au CRIF, et qu'élu député, il demeure membre du Comité directeur
du CRIF.
Lors de la campagne pour les élections municipales 2014, les radios
communautaires ont ouvert leur antenne aux candidats de la gauche et de la
droite républicaines. Un journal communautaire a publié la photo, prise rue
des Rosiers dans un des quartiers historiques Juifs, de Gil Taieb parlant avec
Anne Hidalgo, candidate socialiste à la Mairie de Paris, et de Christophe
Girard, maire du IVe arrondissement de Paris et candidat socialiste à sa
succession, dialoguant avec Karen Taieb, conseillère socialiste et n° 2 sur la
liste menée par Christophe Girard. Nul média ne s'est interrogé : quand Gil
Taieb arpente un quartier parisien longtemps associé aux Juifs avec Anne
Hidalgo, le fait-il à titre privé ou/et comme vice-président du CRIF ou d'une
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autre de ses fonctions dans le monde associatif Juif français ? Un leader
communautaire français est-il astreint à un devoir de neutralité politique ?
Karen Taieb, journaliste de RCJ, peut-elle soutenir Anne Hidalgo, qui s'est
inclinée devant le mausolée du terroriste Arafat le 5 décembre 2013 et s'est
tue devant l'incitation à la haine et au terrorisme de l'Autorité palestinienne ?
Médias français Juifs et institutions communautaires
Les élections à la direction d'instances Juives françaises - CRIF,
Consistoires Israélites - rythment l'actualité communautaire et sont couvertes
par ces médias, sans instance de contrôle pour vérifier l'égalité de traitement
accordée aux candidats.
Elles représentent une manne publicitaire précieuse.
Fait rare : en 2004, l’élection à la présidence du CRIF a opposé Roger
Cukierman, président sortant réélu, à Serge Hajdenberg, président de Radio J.
Curieusement, aucun média communautaire n'a révélé lors de la
campagne pour l'élection du Grand rabbin de France au printemps 2008 que
l'un des deux candidats, le grand rabbin Gilles Bernheim n'avait pas
l'agrégation de philosophie dont il se prévalait. On peut s'étonner que la
rumeur qui circulait alors n'ait pas été relayée par des médias familiers des
arcanes communautaires. En outre, bien que commandé par L'Arche, mon
article évoquant le coût financier élevé de cette campagne et prônant une
régulation n'a pas été publié par ce magazine.
Candidat malheureux à la présidence du CRIF au printemps 2013 puis
candidat élu lors de l'élection au Consistoire de Paris du 24 novembre 2013,
Gil Taieb lit sa chronique dominicale sur RCJ, radio du FSJU dont il est le
vice-président... Ce qui lui a conféré un avantage : lors de la campagne
électorale au Consistoire de Paris, les radios communautaires ont diffusé
pendant plusieurs semaines des spots de trois minutes au cours desquelles
chaque candidat présente sa candidature. Cependant, lors de son journal de 18
h, Radio Shalom a interviewé Alexandre Elicha, PDG de The Kooples et
candidat sur la liste Pour un Consistoire uni et fort avec Joël Mergui. Quant à
Actualité juive, cet hebdomadaire a publié les interviews des têtes de listes,
sans analyse des bilans et programmes.
En juillet 2010, j'avais publié sur mon blog un article critique sur le
rassemblement du 22 juin 2010, organisé par la communauté Juive française
institutionnalisée sur le parvis des droits de l'homme (place du Trocadéro à
Paris), en soutien à l'Etat d'Israël et en faveur de la libération du franco-
israélien Guilad Shalit. J'avais souligné la faible mobilisation - quelques
milliers de personnes, essentiellement Juives -, mauvais timing, etc.
Mécontent par mes remarques, un leader communautaire avait alors allégué
que je pratiquais la "désinformation". Ce qui était révélateur du refus des
critiques par maints dirigeants communautaires, et de questionnements sur
leurs actions et leur bilan. Le 13 février 2012, sur Radio Chalom, Bernard
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Abouaf, directeur de la rédaction de Radio Chalom, a déclaré avoir eu
l'initiative, avec Gil Taieb et Raphaël Haddad, de ce rassemblement du
22 juin 2010, que tous trois avaient suggéré au CRIF.
Le 18 mars 2014, la veille du rassemblement sur le thème "La haine des Juifs,
ç a s u f f i t ! " , " c o n t r e l ' a n t i s ém i t i s m e e t p o u r l a f r a t e r n i t é
républicaine" organisé, sur le même lieu et en province (Toulouse,
Bordeaux), par le CRIF et soutenu par les principales organisations
communautaires, du B'nai B'rith France à JCall, Bernard Abouaf a estimé
dans son compte Facebook que "cette manifestation n'a aucun sens" et qu'il
n'y participera pas. Une déclaration publique rare dans le milieu médiatique
communautaire, mais tardive. Combien de personnes à ce rassemblement ?
"Plusieurs centaines" selon Actualité juive hebdo. Nul média n'a analysé ce
déclin.
Au pr in temps 2014 , un s candale
concernant le guet (acte de divorce juif
religieux) a éclaté et a été dénommé un
"guet-apens". Le 18 mars 2014, lors
d’une réunion au siège du Consistoire
israélite et en présence du couple séparé,
de membres de la famille de l'ex-épouse,
de Michel Gugenheim, grand rabbin de
Paris et grand rabbin de France par
interim , du rabbin Betslalel Levi ,
responsable du service des divorces au Consistoire, et des Rabbins Betsalel
Levy, Salomon Malka et Haïm Perez, tous trois membres du Service des
divorces au Consistoire, ainsi que de Yossef Itshak Pevzner, directeur des
Institutions scolaires Sinaï (mouvement Loubavitch), un mari récalcitrant a
obtenu contre la remise du guet à son ex-femme Anaëlle d’une part un chèque
de banque de 90 000 € libellé à l’ordre des Institutions scolaires Sinaï, et
d’autre part une attestation de l’ex-épouse reniant son témoignage dans la
procédure civile de divorce. Ce scandale a éclaté non pas dans les médias
communautaires, mais par les articles Agounot : le Consistoire français
rétrograde ? de Sarah Lévy dans le Jérusalem Post du 1er avril 2014,
puis Divorces : Lettre adressée aux rabbins en France et de France, sous-
t i t ré Dysfonct ionnements ou dérives du service des Divorces du
Consistoire ? de Liliane Vana, "spécialiste en droit hébraïque, talmudiste et
philologue" publié sur JForum le 6 avril 2014, suivi de Divorces religieux, un
scandale parmi d’autres au Consistoire ! d’Eliette Abécassis sur JForum (30
avril 2014). Leur diffusion sur les réseaux sociaux a suscité indignation et
incrédulité.
Cette affaire a été rendue publique par des radios communautaires -
interviews de protagonistes sur Radio Shalom, Radio J et RCJ -, tardivement
et en donnant la parole, d'abord et exclusivement, à la seule famille de l'ex-
épouse. On a perçu aucune enquête préalable, mais en premier lieu des
témoignages à charge contre le Consistoire et l'ex-mari qui a livré tardivement
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sa version.
Il en ressort une certaine incapacité journalistique, non spécifique aux médias
communautaires français, à appréhender la complexité des situations. Ce qui
laisse perdurer bien des questions : que dit le jugement prononçant le divorce
et les autres jugements rendus dans les affaires connexes ? Quelles sont les
raisons des trois années de procédure civile de divorce ? Qui a vu
intégralement la vidéo de la réunion ? Le 15 mai 2014, Bernard Abouaf a
reconnu sur Radio Shalom ne pas l'avoir vue intégralement. Comment se
déroule cette réunion filmée ? Qui a lu les SMS échangés entre les rabbins et
les beaux-frères ? Le journaliste Michel Zerbib a affirmé sur Radio J ne pas
les avoir lus. L'ex-mari avait-il été contacté et avait-il refusé initialement de
s'exprimer ? Et pourquoi ? Par pudeur ? Pour éviter d'assombrir l'image de la
mère de son fils auprès de celui-ci ? Curieusement, nul ne s'interroge sur le
silence de l'ex-épouse inversement proportionnel à l'activisme volubile de ses
père, oncle, frères et sœur. Des médias communautaires ont-ils refusé de
couvrir l'affaire par souci d'enquêter ou pour ne pas se priver de la manne
publicitaire en faveur de la Fondation du Consistoire ? Aucun des médias
imprimés communautaires - Actualité juive, Hamodia - n'a nommé les
organisateurs de cette affaire.
Si les médias communautaires français avaient couvert cette affaire dès son
apparition sur la Toile, soit en avril 2014, et ce, de manière honnête, ils
auraient vraisemblablement épargné à la communauté française Juive et au
judaïsme ce scandale, et auraient contrecarré une campagne biaisée visant le
Consistoire.
On peut d'autant plus regretter le réveil tardif de médias communautaires que
c'est à partir de ces bribes d'informations glanées au fil de quelques interviews
que s'est formé le jugement de l'opinion publique et celui manichéen et
stigmatisant ("racket au guet") de certains journalistes, dont Caroline
Fourest.
L'auditeur/lecteur ? Il a eu l'impression gênante d'avoir été voyeur d'une
affaire dont il ne percevait pas tous les enjeux et dont certaines informations,
lui permettant de se former une opinion fondée, lui manquaient.
Médias communautaires et Israël
L'Etat d'Israël est une thématique particulière et privilégiée pour ces
médias en raison de l'actualité au Proche-Orient, de l'approfondissement des
liens entre les Français Juifs et l'Etat Juif, etc. Lors de conflits menés par cet
Etat, tel celui contre le Hezbollah au Liban en 2006, certains journalistes de
radios juives françaises ont effectué des reportages en Israël.
Responsable des projets culturels à l'ambassade d'Israël en France, Francine
Lutenberg présente sur la fréquence Juive (RCJ, Radio J, Judaïques, FM)
l'actualité culturelle israélienne à Paris. En y incluant les manifestations
"artistiques" biaisées contre Israël. Et ce, sans que ceux qui l'interviewent ne
lui fassent la moindre remarque.
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Voici quelques années, lors d'un
déjeuner organisé par le CRIF pour la
presse communautaire, l'un des sujets
évoqués a été le boycott d'Israël. Indigné,
l e r é d a c t e u r e n c h e f d ' u n m é d i a
communautaire s'est alors exclamé : "Il
faudrait une loi en France pour interdire
le boycott !" Avec tact, le président du
CRIF l'a informé qu'une telle loi existait
déjà... Et dire que le CRIF a envoyé son
étude intitulée Le boycott d'Israël : que dit
le droit ? à tous les journalistes, et notamment à ceux des médias
communautaires...
Actu J a été au centre d'une controverse grave révélant des carences
informatives ou un parti pris idéologique, l'absence de contrôle par une
personnalité compétente, etc. Dans son n°1201 (8 mars 2012), Eric Keslassy,
sociologue et politologue, a écrit : « Le droit international n’est pas favorable
à Israël. Jérusalem-Est est considéré comme un « territoire palestinien
occupé » par l’ONU – s’appuyant notamment sur la résolution 242 qui
réclame « le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés «
suite à la guerre des Six-jours ».
Le n°1202 (15 mars 2012) d’Actu J a publié une « Mise au point » de
Meyer Dadi, vice-président de SIONA, puis la réponse d’Eric Keslassy.
Meyer David rappelait : « La traduction est volontairement tendancieuse,
alors que la version anglaise qui est celle qui a été votée et qui dit : «
Withdrawal of Israel armed forces from territories occupied in the recent
conflict » parle de « retrait de territoires »... Il est inapproprié de parler de
droit international concernant Jérusalem puisque pour le droit international,
toutes les frontières supposée ne sont que des lignes d’armistice, donc
provisoires en attendant un règlement définitif. Par ailleurs, cette résolution
parle de retrait des forces armées israéliennes et non de céder la
souveraineté des territoires ». Eric Keslassy lui a répondu : « Le français est
l’une des six langues officielles utilisées par l’ONU… C’est le texte de la
résolution 58/292 adoptée par l’Assemblée générales des Nations unies le 14
mai 2004 qui fait état de Jérusalem-Est comme un « territoire palestinien
occupé ». Or, le droit international, notamment la conférence de San Remo
(1920), soutient les revendications territoriales de l'Etat Juif. En outre, les
rédacteurs et promoteurs - de cette résolution (22 novembre 1967) ont
clairement indiqué que « Withdrawal of Israel armed forces from territories
occupied in the recent conflict » signifiait le retrait « de territoires », et non «
des » ou « de tous les territoires ». La version en anglais fait donc seule foi.
De plus, pour Arthur Goldberg, ambassadeur américain aux Nations Unies, la
résolution 242 ne fait pas obstacle à la réunification israélienne de Jérusalem.
Par ailleurs, composée de pays arabes alliés à des Etats du bloc des non-
alignés, la majorité automatique anti-israélienne sévit à l’ONU, notamment à
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son Assemblée générale. Enfin, « Jérusalem-Est » est repris de la propagande
palestinienne. « ‘Jérusalem-Est’ n’existe pas en tant qu’entité administrative.
Ce terme regroupe l’ensemble des quartiers et espaces de Jérusalem situés à
l’est de la « ligne verte », l’ancienne ligne de cessez-le-feu israélo-
jordanienne en vigueur de 1949 à 1967. Rattachés à la Jérusalem israélienne
(« Jérusalem-Ouest») en juin 1967, au lendemain de la guerre des Six Jours,
ils se situent en fait au nord, à l’est et au sud de celle-ci.
Dans son n°1288 (6 février 2014), Actu J publie l'article de Steve Nadjar
sur l'association Paris-Tel Aviv, créée par les étudiants de Sciences Po Paris.
Ni cet hebdomadaire ni l'auteur de l'article ne s'étonnent du parallèle entre
Paris, capitale de la France, et Tel Aviv qui n'est pas la capitale d'Israël, ni
d'actions curieuses organisées par cette association dont le "but est de faire
connaître Israël, sa culture, son histoire, sa diversité" : un "shabbat laïc", une
"tombola de Chrismukkah", un voyage en Israël comprenant la "visite à
Jérusalem du Saint Sépulcre, de l'Espanade des Mosquées, du Mur des
Lamentations", etc.
Il est révélateur que ces médias communautaires, en phase avec la
communauté juive institutionnalisée, n'ont jamais considéré, depuis des
décennies, le cas de Jonathan Pollard comme une cause à soutenir, autour de
la quelle se mobiliser, etc.
Les relations avec l'ambassade d'Israël ? Quelques exemples les
illustrent.
Au début des années 2000, lors de la visite en France de Natan
Sharanski, alors membre du cabinet du gouvernement israélien, tient deux
conférences de presse à l'ambassade d'Israël en France : l'une pour les médias
non-communautaires, puis l'autre pour les médias communautaires.
Un ambassadeur d'Israël en France s'est rendu voici quelques années au
siège d'Actu J : ce n'est pas la direction de cet hebdomadaire qui s'est alors
déplacée à l'ambassade d'Israël en France. De plus, cette ambassade organise
une réception annuelle pour l'anniversaire de la refondation de l'Etat Juif
(Yom Haatsmaout, 5 Iyar 5708). Le 17 avril 2013, quelques numéros d'Actu
J, avaient été amenés par Lydie Bénattar et Sandrine Szwarc, respectivement
directrice et responsable des pages Culture de cet hebdomadaire, et déposés
gracieusement dans la Salle Wagram accueillant l'évènement. Dans son article
laudateur publié par Actu J du 26 avril 2013 et immédiatement promu par
Nosnondits, "blog non officiel du service de presse de l'ambassade d'Israël en
France", Sandrine Szwarc évoque des "personnalités politiques de tout bord"
parmi l'assistance. Or, publiée par CoolIsrael sous le titre tonitruant Le Tout-
Paris présent à la soirée de l'indépendance d'Israël, une vidéo dément ces
allégations : au fil des ans, cette soirée s'est "communautarisée". Pourquoi ne
pas l'écrire ?
S a n s a u c u n
commen t a i r e n i a ucune
p ho t o , RCJ d i f f u s e l e s
discours de Nicole Guedj,
présidente de la Fondation
France-Israël , et Laurent
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Fabius, ministre des Affaires
étrangères lors du diner de
cet te Fondation dans une
s a l l e , c o m p o s é e
essentiellement de convives
F r a n ç a i s J u i f s , d e
l'ambassadeur d'Israël Yossi
Gal et de hauts diplomates,
d u Qua i d 'O r s a y , l e 29
novembre 2012. Des discours
précédés de la projection d'un
film d'archives sur le vote de l'Assemblée générale des Nations unies le 29
novembre 1947 concernant le plan de partage de la Palestine mandataire. La
nuit où la France vote pour le statut d'Etat observateur non membre à la
Palestine à l'ONU, Nicole Guedj fait applaudir le président François Hollande
et Laurent Fabius tente de justifier ce vote scandaleux...
Fin 2013, "il n’est pas anodin que le « mensuel du judaïsme français »
célèbre aujourd’hui les « derniers bâtisseurs d’Israël », que seraient Shimon
Pérès et Ariel Sharon, deux ex-bâtisseurs devenus destructeurs dans la fin de
leur vie… Que l’organe du FSJU les érige en modèles en dit long sur la
déconnection entre le judaïsme institutionnel français et les réalités
israéliennes", constate Pierre Itshak Lurçat, le 19 janvier 2014.
Manquements déontologiques rentables
Outre les nombreux exemples de manquements aux règles basiques de
la déontologie journalistique cités dans mon article, il importe de relever des
pratiques choquantes illustrant ces accrocs à des règles élémentaires.
Des médias Juifs français publient des articles annonçant ou rendant
compte d'évènements communautaires. Comment réaliser des économies ?
Exiger et obtenir que les organisateurs de ces évènements écrivent ces articles
publiés souvent sous pseudonymes. Comment gagner de l'argent ? Faire payer
pour la publication de ces articles. Tarif d'un de ces médias : 600 € par
article. Rien ne vaut cependant la signature d'un(e) journaliste pour rendre
attrayante l'information et la crédibiliser aux yeux des lecteurs. Comme les
rémunérations de journalistes sont faibles - 23 €-38 € bruts/feuillet -, ces
médias engrangent des bénéfices substantiels...
On observe des pratiques similaires chez certaines radios Juives
françaises : espaces rédactionnels qui ne se présentent pas toujours comme
tels aux auditeurs, et permettent des rentrées financières. Tarif d'une radio
Juive française : 250 € par émission.
Ces us et coutumes délitent la confiance en ces médias, et grèvent les
modestes budgets de petites associations communautaires dont les membres
sont des militants bénévoles.
Des pratiques jamais adoptées par Guysen.
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Une propagande anti-israélienne mal/non repérée
Absence lors de vernissages presses d'expositions ou des projections de
films pour les journalistes ? Curiosité intellectuelle réduite ? Insuffisant esprit
critique et d'analyse ? Manque de temps ? Incapacité à détecter la propagande
anti-israélienne ? Volonté de ne pas dénigrer des artistes israéliens ou des
manifestations soutenues parfois par la problématique ambassade d'Israël en
France ?
Tribune Juive et Actu J ont publié des critiques élogieuses ou sans esprit
critique de l'exposition collective, souvent biaisée et plus politique
qu'artistique, Pluriel. Regards sur l’art contemporain israélien 2012.
Dans son n° 1250 (11 avril 2013), Actu J a salué « Inch’Allah
» (2011) ce "joli film maitrisé, au rythme apaisé" (sic). Or, ce film partial
franco-canado-israélien d’Anaïs Barbeau-Lavalette a diffusé les poncifs
antisémites de la propagande palestinienne dont deux blood libels
(accusations diffamatoires de meurtres rituels) modernisés. Et cette liste n'est
pas exhaustive...
Salué comme une "enquête historique" par David Pouvil dans Actu J (n°
1266, 29 août 2013), le documentaire L'exil des Juifs d'Ilan Ziv (2012) est
vertement critiqué pour sa partialité politique biaisée par André Mamou sur
Tribune juive, par Ralph Izbicki sur le site Internet d'Arte, par l'abbé Alain
René Arbez qui a déploré que la "renaissance de l’Etat d’Israël a été
évoquée... à travers l’insistance d’une interview récente de Palestiniens ayant
quitté Séphoris/Safori en 1948" et par le professeur Shmuel Trigano. Il est
symptomatique que des spectateurs lambda sur Internet aient relevé ce qu'un
journaliste d'Actu J a omis d'indiquer.
Le même David Pourvil salue « Juifs & musulmans - Si loin, si proches
», série partiale par Karim Miské, en ces termes : "une formidable série
documentaire" et "très enrichissant" (Actu J, n°1272, 17 octobre 2013).
Et il loue le numéro d'Echappées Belles en Israël - De Tel Aviv à
Jéricho - sur France 5, un "beau carnet de voyage" (Actu J, n°1285, 16
janvier 2014) qui évoque pourtant les "territoires palestiniens" ou "Jérusalem-
Est" et occulte les persécutions des chrétiens par l'Autorité palestinienne, etc.
Force est de constater que des médias Juifs français ne révèlent guère
les manifestations "culturelles" anti-israéliennes. C'est mon blog qui a
dénoncé la désinformation par l'acteur François Cluzet sur le terroriste Salah
Hamouri. Ce sont deux blogs, dont le mien, qui ont alerté sur Gaza 2010,
exposition photographique de Kai Wiedenhöfer. C'est Me Gilles-William
Goldnadel qui s'est indigné de celle de la photographe Ahlam Shibli au Jeu de
Paume (2013)... Signalons qu'aucun média Juif français n'était représenté
parmi le public de la table-ronde à l'Ecole des Beaux-arts sur cette exposition
scandaleuse.
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Pire, certains journalistes expriment spontanément la propagande
palestinienne. Ainsi, voici quelques années, une journaliste a allégué avec
assurance que la "densité humaine la plus élevée au monde se trouve dans la
bande de Gaza" ! Or, Hong-Kong est le lieu le plus densément peuplé au
monde en 2009. En 2008, Calcutta (24 718 habitants/km²), Hanoï (23 342
habitants/km²), Paris (20 246 habitants/km²) et Athènes (20 235
habitants/km²) devancent la bande de Gaza (4 603 habitants/km²) en termes
de densité humaine.
Des revues Juives savantes
Parmi les rares revues Juives
savantes ayant survécu depuis le XIXe
siècle : la Revue des études juives fondée
en 1880. Certaines ont rapidement
disparu : La Revue Juive dirigée par
Albert Cohen (1925), la Revue de la
pensée Juive (1949-1951).
Citons la Revue d'histoire de la
Shoah fondée en 1946. C'est le "seul
périodique européen consacré à l'histoire
de la destruction des Juifs d'Europe".
Depuis 28 ans, parait "ce qui est
devenu la seule revue de pensée juive de
type spéculatif et intellectuel en France
et sans doute en Europe : Pardès",
indique le professeur Shmuel Trigano qui
la dirige.
Publiée par les éditions In Press,
c'est une "revue entièrement
indépendante et... bénévole", ajoute-t-il.
A raison de deux numéros annuels, "la
collection « Pardès » a ouvert une voie inédite dans l’approche des questions
juives, conjuguant recherche et réflexion, croisant philosophie, histoire,
littérature et sciences religieuses. Elle est un carrefour ouvert à toutes les
écoles de pensée, sans exclusive idéologique", précise l'éditeur.
Cet universitaire a aussi lancé
L'Observatoire du monde juif qui "a
publié douze bulletins (diffusion 2 500
exemplaires à toute la classe politique)
aux effets très importants lors de la
première période du "nouvel
antisémitisme". Nous avons publié les
premiers la liste des agressions
antisémites en 2001. Et fait la preuve de
la compromission des médias et
institutions juifs avec le pouvoir", observe Shmuel Trigano.
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Et d'ajouter :
"J’ai eu l’idée de créer un
centre de recherches qui
fournirait une information sans
mythologie sur le monde Juif et
Israël. J’avais constaté que
depuis quelques années, ces
sujets n’étaient quasiment plus
étudiés à l’Université, ce qui
permettait aux idées les plus
folles de germer. L’objectif est
d’aller au-delà de la lutte contre
l’antisémitisme. Il s’agit de
produire et diffuser une
information fondée sur des
documents, des faits, des statistiques, etc. L’Observatoire du monde
juif est né aussi en réaction au sentiment de scandale éprouvé devant
le black-out devant les agressions anti-Juives en France depuis le
début de l’Intifada II. Ce black-out a été général : parmi tous les
médias, chez les pouvoirs publics et dans la communauté Juive
française jusqu’au dîner du CRIF fin 2001. Même les déclarations de
certains responsables amoindrissaient la gravité des faits. Quand
nous tentions d’en parler, la chose n’était pas reçue. On nous accusait
de falsification, d’incitation à la haine raciale, etc. Comme ces actes
n’étaient pas rapportés par les médias, c’est comme s’ils n’existaient
ni socialement ni politiquement. D’où l’idée de publier dès le premier
numéro (novembre 2001) de l’Observatoire du monde juif cette liste
tenue par les services de la communauté Juive française pour alerter
l’opinion publique et montrer la crédibilité de la chose. C’était la
première que cette liste était publiée et elle a été distribuée par le
CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) lors de
son dîner annuel en décembre 2001 en présence notamment du
Premier ministre socialiste, Lionel Jospin, de ministres et d’autres
personnalités. L’impact a été immense. C’est à ce moment que fut
crevé l’abcès : tout a été dit. Alors, certains, notamment les leaders
d’opinion Juifs français ont accusé dans la presse la communauté
Juive française de repli communautaire, comme pour délégitimer le
travail fourni. Ils ont manifesté une incompréhension face à la
situation et ont tenu un discours qui ne résiste pas à la réalité. C’est
une minorité bruyante. Ils ont agi comme les policiers du «
politiquement correct ». Grâce aux abonnements des particuliers ou
des mécènes, et au travail de bénévoles, nous envoyons chaque
numéro systématiquement aux parlementaires, eurodéputés, aux
médias, aux gens d’Eglise, à des intellectuels, à certains maires, à la
presse chrétienne et à celle arabe à Paris, etc. Certains édiles nous
ont indiqué apprécier cette source d’informations".
Puis Shmuel Trigano a lancé la
revue trimestrielle Controverses dont les
"18 numéros ont fait un travail
gigantesque d'analyse de
l'antisémitisme" (2006-2011). En mars
2010, c'est la revue Controverses qui a
traduit en français le rapport Goldstone
diffamant l'Etat d'Israël à propos de
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l'opération militaire Plomb durci, et en a
présenté des analyses pertinentes dans un
numéro spécial. Ce numéro a été alors
offert aux convives du diner du CRIF.
L'ambassade d'Israël en France a publié
le site Internet Gaza Facts: The Israeli
Perspective. Des rubriques
Questions/Réponses qui renvoient à des
réponses brèves en français, et détaillées
en... anglais !
Shmuel Trigano conclut : "Dans 50 ans c'est dans ces journaux qu'on
cherchera les éléments pour écrire l'histoire des Juifs de France. Nous
n'avons eu aucun soutien institutionnel, mais plutôt une hostilité de la part de
tous ceux qui auraient du faire ce travail et aucun relais de la "presse et des
médias juifs".
Une presse Juive savante qui rencontre des difficultés financières.
La presse communautaire
En quelques années, le nombre de médias français Juifs imprimés s’est
réduit en peau de chagrin. Et ce n’est pas faute d’un manque de lecteurs
potentiels...
Depuis 1981, Actualité
juive hebdo (appelée aussi
Actu J) couvre l’actualité
communautaire en France et
dans le monde, et se prévaut
d’une bonne vitrine sur Internet (site, compte Facebook). Il tire à 17 500
exemplaires - "le plus fort tirage de la presse juive en France" - et avance
80 000 lecteurs par semaine. Cet hebdomadaire incontournable privilégie les
ventes par abonnements et par numéro dans des magasins d'alimentation
cacher et des relais H. Le "numéro en cours et les archives" sont disponibles
en "version numérique sur PC/Mac/Tablettes/Smartphone" grâce à une
application à télécharger. A partir du 9 janvier 2013, Actu J est disponible en
classe Affaires dans les vols vers/de Tel-Aviv et de/vers Paris, Marseille,
Genève et Bruxelles, ainsi que dans les salons VIP d’El Al à l'aéroport
Charles de Gaulle et de Ben Gourion.
Ses ressources ? Les ventes, les annonces publicitaires dans les versions
imprimées - en 2009, une annonce en quadrichromie coûte, selon sa
dimension et son emplacement dans l'hebdomadaire, de 300 € à 5 950 € HT
par numéro - et numérique du journal, les petites annonces, etc.
Résultats ? La société publiant Actu J a enregistré en 2009 un chiffre
d'affaires de 2,177 millions d'euros, puis en 2010 de 1,941 millions d'euros.
Curieusement, et alors qu'Actu J est diffusé, en plus du territoire français,
"auprès de la communauté francophone en Belgique, Suisse, Luxembourg et
en Israël", cette société a publié, comme ses chiffres d'affaires à l'export pour
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ces deux années, "0" €. Et peut se permettre de publier les annonces
publicitaires pour le trimestriel l'Arche du FSJU.
Le mercredi soir, Bernard Abouaf, directeur de la rédaction de Radio
Chalom et membre du comité de rédaction d'Actu J, donne la parole à une
journaliste de cet hebdomadaire afin qu'elle présente le sommaire et le dossier
du numéro de la semaine.
Actu J offre une tribune régulière aux dirigeants des principales
organisations communautaires : CRIF, FSJU, Consistoires israélites de France
et de Paris, etc. Ce qui peut susciter des questionnements déontologiques...
Après mon article sur la procédure d'indemnisation de Juifs victimes de
persécutions antisémites au Maroc et en Tunisie nés avant 1943-1944, ce n'est
dans aucun de ses médias (L'Arche, RCJ, etc.) que le FSJU, mis en
cause, réagit, mais c'est dans Actu J.
Depuis le décès de son fondateur, directeur et rédacteur en chef Juif
orthodoxe, Serge Bénattar en juillet 2012, Actu J, qui a « traversé différentes
épreuves qui ont échoué à » le déstabiliser (Actu J, 24 mai 2012), a pour
rédactrice en chef et directrice, Lydia Bénattar, veuve du fondateur, et pour
conseiller à la rédaction Bernard Abouaf. Signé auparavant par Serge
Bénattar, l'éditorial de l'hebdomadaire a disparu. Est alors apparu un "Billet",
à la périodicité irrégulière et confié à des personnalités extérieures à la
publication : le grand rabbin de France Gilles Bernhein, Me Gilles-William
Goldnadel, etc. Ce qui ne manque pas de susciter des interrogations : refus de
recruter un éditorialiste par fidélité à la mémoire du défunt rédacteur en chef ?
Absence de journaliste susceptible d'éditorialiser dans la rédaction ? Crainte
de l'émergence d'un pouvoir éditorial interne au sein d'une entreprise
familiale ? Cette carence révèle une fragilité essentielle tant l'éditorial occupe
une place privilégiée dans un journal : il fixe un cap, renforce le lien avec le
lectorat en le fidélisant par ce rendez-vous régulier et une voix devenue
familière, il se fait souvent le porte-parole de citoyens anonymes, etc.
Dans une interview publiée dans le n°1261 (4 juillet 2013), Lydia
Benattar révèle certains objectifs problématiques :
"[Au décès de mon époux], j'étais certaine que nous devions
rester coûte que coûte le journal de la communauté juive de France
sans laisser le champ libre aux journaux gratuits arrivés sur le
marché... J'ai choisi de faire une rédaction collégiale où chacun est
investi avec des réunions hebdomadaires et où le choix des unes et des
dossiers est discuté avec tous et toutes. Nous recevons également
ensemble nos interlocuteurs, responsables et directeurs de la
communication. C'est une innovation dans la presse... Nous allons
essayer d'accentuer les rapprochements [i.e. partenariats]... Il faut
unir notre communauté qui semble parfois désorganisée, voire égarée
en suivant comme des moutons de Panurge, si j'ose dire, des
manifestations non-officielles qui n'ont pas lieu d'être... Concernant la
crise qu'a traversée le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, l'ami
et le collaborateur du journal depuis des longues années, nous avons
choisi de rester fidèles à nos idées et à celles de Serge [Benattar] en
continuant à soutenir l'homme brillant qu'il est. D'ailleurs nos
colonnes lui sont toujours ouvertes".
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Le souhait de pérennité du journal se comprend. Quelle est l'attitude
d'Actu J à l'égard des annonceurs misant aussi sur ces journaux gratuits ?
Sous la direction de Serge Bénattar, pourquoi la rédaction n'avait-elle pas ce
caractère "collégial" ? Les principaux newsmags français optent souvent pour
des couvertures marketing qui dopent les ventes en kiosque. Il est dommage
que Lydia Benattar n'indique pas la teneur de ces réunions, au siège du
journal, entre la rédaction d'Actu J et les "responsables et directeurs de la
communication". Ces partenariats d'Actu J influent-ils sur la teneur des
articles publiés ? Quel dédain pour les membres de cette communauté
assistant aux manifestations "non-officielles" ! Incombe-t-il à Lydia Benattar
de déterminer quelles manifestations "n'ont pas lieu d'être" ? Et sur quels
critères se fonde-t-elle ? Doit-on lui rappeler que la France a un régime
démocratique et que ses coreligionnaires sont libres d'assister aux
manifestations de leur choix ? Actu J couvre-t-elle une manifestation jugée
comme "n'ayant pas lieu d'être" par sa directrice ? Lydia Benattar va-t-elle
entreprendre l'unification de cette communauté ou soutenir l'un de ceux qui la
prônent ? Dans l'affirmative, lequel, dans quels buts, avec quelle stratégie et
en excluant des organisateurs de "manifestations non-officielles qui n'ont pas
lieu d'être" ? On est surpris par le silence de cette directrice à l'égard
des Français Juifs blessés profondément et durablement par les scandales
Bernheim : sa sollicitude est ciblée sur le seul grand rabbin Bernheim. On ne
peut que regretter que Sandrine Szwarc, qui l'a interviewée, ne lui a pas posé
ces questions. Le silence de dirigeants et médias communautaires aux
déclarations de Lydia Benattar, et la publication in extenso de cette longue
interview sur le site Internet du CRIF, sont révélateurs à maints égards.
Dans un billet d'humeur (n°1288, 6 février 2014), Lydia
Benattar évoque les "Juifs de France" - une terminologie erronée, car elle
dénaturalise les Français Juifs, et usuelle parmi les leaders communautaires
ainsi que les politiciens - et "le nombre inquiétant de Français qui se
convertissent au Jihad". Par une expression alambiquée, elle évite de nommer
les musulmans, de naissance ou par conversion, qui optent pour le jihad et à
qui elle reconnait la nationalité française - tout en "dénaturalisant" ses
coreligionnaires français -, lors même que nombre de ces jihadistes, tel
Mohamed Merah, ont une deuxième nationalité.
Michaël Blum est correspondant en
Israël de ce journal et de... l'AFP (Agence
France Presse). Celle-ci est très critiquée
p o u r s a c o u v e r t u r e b i a i s é e , e n
particulier son registre lexical partial :
"colonies" au lieu de localités, etc.
Michaël Blum allègue qu'un rabbin
l'aurait "poussé à travailler à l'AFP" (sic)
mais n'en donne pas le nom. Le 1er juillet
2013, son article Danny Danon, un jeune
loup de droite qui prend du poids au
Likoud pour l'AFP a suscité le 2 juillet 2013 l'indignation de Jonathan Simon-
Selam sur Facebook : "Comment peux-tu utiliser des mots comme "ultra-
sioniste", "colonisation", etc. Sais-tu que les médias français n'attendent que
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ça pour taper sur le pays que tu dis aimer et défendre ?" Curieusement, dans
son compte Facebook, Michaël Blum ne mentionne que sa collaboration à
l’AFP. Pourquoi ? Michael Blum a rédigé une dépêche pour l'AFP sur la mort
du leader spirituel Ovadia Yossef sans mentionner la tentative d'assassinat
fomentée par le terroriste "franco-palestinien" Salah Hamouri. Une manière
d'occulter le terrorisme palestinien et ses soutiens en France... Sans réaction
de la direction de l'hebdomadaire.
Dans le n°1294 (20 mars 2014), Carole Binder interviewe Jérôme Clément
sur sa fonction de président de l'AFAOTA (Association française des amis de
l'opéra de Tel Aviv). Elle débute son article en évoquant les relations
diplomatiques entre la France et Israël, puis pose une question louangeuse qui
débute ainsi : l'AFAOTA " ne pouvait espérer présidence plus idoine" !?
Mais si. En effet, Jérôme Clément a été président du directoire (1989-1999,
2006-2011), et du comité de gérance (2003-2007) d'Arte France qui a diffusé
nombre de films et reportages anti-israéliens. Ainsi, en 2004, le CRIF a écrit à
Jérôme Clément avant la diffusion par Arte du film La Porte du Soleil. Cela
ne méritait-il pas une question à Jérôme Clément et à l'AFAOTA ?
Ac t u J n ’ a p a s é t é
détrônée par la déclinaison
f r a n ç a i s e d e p u i s 2 0 07
d’Hamodia, fondé par le rav
Itzhak Meïr Levin en 1950 et diffusé en trois langues - hébreu, anglais,
français - dans le monde Juif, notamment au sein de la communauté
hassidique en Israël, à plus de 100 000 exemplaires. Cet hebdomadaire
francophone Juif orthodoxe, familial, sérieux, centré sur l’actualité israélienne
et le judaïsme, adapté à tous les âges, bénéficiant de bons journalistes, dont
Daniel Haïk, ainsi que d’un éditorialiste et essayiste célèbre, Michel
Gurfinkiel. Il est diffusé dans "près de deux cents points de vente" dans les
grandes villes françaises. Notons que Daniel Haïk est aussi un correspondant
en Israël de Radio J.
Autre hebdomadaire : Israël Actualités qui se définit comme un "journal
israélien en langue française" - les adresses et numéros de téléphones dans
l'ours sont pourtant français -, présente gracieusement, en version imprimée et
sur son site Internet, "toute l'information en provenance d'Israël" en reprenant
des dépêches d'agences et des articles publiés par d'autres médias.
Lancé en novembre
1986 par de jeunes rabbins,
Kountrass Famille est un
mensuel Juif orthodoxe qui contient des enseignements de la Torah, couvre la
vie communautaire orthodoxe et traite de l'actualité internationale et
israélienne. « Kountrass » est "le nom donné aux écrits de Rachi par ses
contemporains, le « carnet » commentant l'ensemble des textes traditionnels".
Le magazine dispose d'un site Internet avec peu d'articles gratuits et est
présent dans les réseaux sociaux. D'un format A3 en noir et blanc, il a évolué
vers le format des newsmagazines.
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En 2011 : le mensuel L’Arche, magazine créé en 1957 par le Fonds
social juif unifié (FSJU), se transforme en trimestriel.
La même année, après
plusieurs changements de
propriétaires - dont Pierre
Besnainou au mi l ieu des
années 2000 -, s’opère la mutation du mensuel imprimé Tribune juive,
magazine créé sous le titre de Bulletin de nos communautés d’Alsace et de
Lorraine par le rabbin Jacquot Grünewald voici environ cinquante ans, en une
version numérique.
TJ Presse a été mise en liquidation judiciaire au printemps 2011. "Les
derniers mois, nous avions 3 600 abonnés alors qu'il y en avait 20 000
auparavant", a déclaré Michaël Abizdid, alors directeur de la publication, à
Actu J (14 avril 2012). Il s'est défini plus comme un "mécène pour la
communauté... pour l 'aider à garder un média juif" que comme un
"repreneur" dans cette "opération". Il a évoqué la crise de 2009 difficile "sur
le plan des annonces publicitaires". Le déficit s'élevait "à 350 000 euros par
an". Tribune Juive aurait du prendre le virage Internet "parce qu'il faut
resserrer les coûts", "mais n'en a pas eu le temps". Il a été le directeur de la
campagne électorale de l'ancien grand rabbin de France Joseph Sitruk en
2008. Depuis septembre 2012, Tribune Juive est actif sur Internet grâce à son
site et diffuse une newsletter hebdomadaire.
A l'automne 2013, tout en s'appuyant sur son site Internet, une présence
dans les réseaux sociaux, sur tablettes et smartphones, Tribune Juive
magazine, dirigé par André Mamou, a repris sa publication imprimée dans un
format légèrement plus grand que le A4 : le numéro de septembre-octobre
2013 est offert, distribué dans les commerces cacher.
Information juive, le
journal des communautés ?
Ce mensuel du Consistoire
israél i te de France a une
audience limitée et souffre
d ’ u n e i n s u f f i s a n t e
modernisation. Il n’est pas
non plus suffisamment intégré dans la communication globale de l’institution
qui privilégie sa newsletter, les interventions du président Joël Mergui et des
grands rabbins de Paris et de France sur la fréquence Juive ainsi que dans
Actu J, et de manière faible son site Internet. Philippe Meyer, directeur
d'Information juive a réagi à mes remarques.
Fondé en 1954 par des « militants
de la gauche juive qui entendaient rester
fidèles et solidaires avec les idéaux des
créateurs de l’Etat d’Israël », le Cercle
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Bernard Lazare, qui regroupe édite deux
publications mensuelles : « Les Cahiers
Bernard Lazare créés en 1957 et Les
Cahiers Yiddish (Yidishe Heftn), dernier
mensuel de langue yiddish en Europe ».
Les Cahiers Yiddish (Yidishe
Heftn) sont créés en septembre 1996
alors que la presse yiddish quotidienne -
Unzer Wort, Unzer Schtimé, Naïe Presse
- avait disparu. Soutenus par la
Fondation pour la Mémoire de la Shoah, ils sont dirigés par Claude Hampel et
ont des abonnés hors de France. Cette revue publie des articles sur des thèmes
culturels et politiques concernant Israël, et signés notamment Mordekhai
Lerman, Milka Szulsztejn, Izak Opatowski, Charles Zabuski, S. Lichtensztein
et, en particulier, celui qui apporta sa caution morale : Henry Bulawko. Citons
la contribution de Devi Tuszynski et du sculpteur Michel Milberger. Ses
couvertures reproduisent des œuvres d’artistes : Moulé Ben-Haim, Ilex Beller,
Alain Kleinmann, Benn, etc.
En 2012, le FSJU a lancé un magazine annuel, Balagane. Sous le titre,
était indiqué en couverture du premier numéro (juillet 2012) "le jewish
culturel magazine", et dans le deuxième numéro : " magazine du Festival des
cultures Juives". Directeur de la publication : Jacques Benichou, puis Robert
Ejnès, et rédaction en chef assurée par Paule-Henriette Lévy, directrice du
Festival des cultures juives, et Fabienne Cohen-Salmon.
Ont été publiés pendant quelques années divers journaux : Migdal ,
L'Ajitateur (2002, 2003) - directeur de publication et rédacteur en chef Gérard
Darmon - , J'Com News, "revue trimestrielle du judaïsme et de la
transmission" dirigée par Pascal Silvéra, vendue uniquement sur abonnement
et revendiquant "10 000 lecteurs" etc.
Avec Cultures-J sous-titré
Une communauté. Un
magazine. Des cultures, c'est
une expérience originale : le
site Internet éponyme est
lancé en 2010 sur une thématique artistique et culturelle juive, et depuis fin
2013 il est associé à une version print gratuite de 40 pages sur papier glacé,
distribuée dans les théâtres et lieux communautaires. Grâce à ses partenariats,
il offre des jeux-concours permettant aux lecteurs de découvrir des
spectacles, etc.
A noter, le lancement
d'un magazine trimestriel, sur
support papier et sur
Internet, destiné aux "enfants
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juifs de 7 à 12 ans pour
explorer les différentes
facettes du judaïsme",
LAMALO ? (Pourquoi pas,
en hébreu), soutenu
notamment par le FSJU et
fondé par Leslie Siboni, rédactrice en chef. Son premier numéro (septembre
2012) s'ouvre par l'article intitulé Bienvenue au mellah ! : arpentant les ruelles
du mellah de Rabat, Abraham se demande s'il aura le mynian, quorum de dix
juifs ayant fait leur bar-mitzva, donc ayant atteint leur majorité religieuse (13
ans), indispensable pour certaines prières. Un Juif du mellah n'aurait que cette
préoccupation ?! Quid du Tritel (pogrom antisémite) à Fès (17-19 avril 1912,
30 nissan 5672) : assassinats, viols, incendies, etc. En trois jours, le mellah
(quartier Juif) de Fès a été détruit aux deux-tiers. Certains Juifs se réfugièrent
alors au Palais, où ils durent rester dans la cage voisine de celle des
lions. Dans son numéro (septembre-décembre 2013), Lamalo ? écrit, dans un
article intitulé Le sionisme et ses héros qu'Alfred Dreyfus était "d'origine
juive", alors qu'il était juif...
Sont apparus aussi des magazines émanant d'établissements scolaires
Juifs, tel Chné-or & vous, ou Cachère magazine qui informe sur les produits
autorisés, donne des recettes, présente les coutumes juives...
Nouvel arrivé sur ce
segment de la presse Juive
f r ança i s e e n s ep tembre
2 0 13 : Pr i ë l l e s ( "Pé r i "
f rui t / "El" D. ), magazine
trimestriel gratuit "féminin d'art culinaire et de tendance juive", distribué près
de magasins cacher, lors de grands évènements communautaires, et présent
sur Facebook et Twitter avant la sortie du premier numéro qui traite, sur
papier glacé, dans une jolie maquette, de règles de la cachérisation, de recettes
de gâteaux et repas, de conseils cosmétiques, etc.
Le risque serait une presse Juive française dominée par un, voire deux
hebdomadaires à diffusion quasi-nationale et au lectorat déclinant, et
constituée de périodiques thématiques - Hag Saméah, "magazine des fêtes
juives" - ou aux micro-cibles : fidèles d'une communauté locale - trimestriel
Tr i b u 1 2 , "maga z i n e d e l a c ommunau t é j u i ve d e Bou l ogn e -
Billancourt" Kesher -, élèves et parents d'élèves d'un groupe éducatif, etc.
Des radios trentenaires
Apparues vers 1980, quatre radios franciliennes – RCJ (radio de la
communauté juive soutenue par le Fonds social juif unifié), Radio Shalom,
Radio J et Judaïques FM – se partagent la fréquence Juive (94.8 FM). Une
preuve de faiblesse pour la première communauté Juive européenne. A titre
de comparaison : la communauté musulmane ou/et arabe en France, qui est la
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plus importante en Europe, dispose de plusieurs fréquences pour ses diverses
radios : Beur FM, Radio Orient, Radio Salam, Radio Soleil, etc.
Caractéristique de ces quatre radios de la fréquence Juive française :
leurs (vice-)présidents animent des émissions ou y interviennent
régulièrement : Gil Taïeb, vice-président du FSJU, lit sur RCJ depuis
plusieurs années sa tribune dominicale ; Robert Assaraf, président de Radio
Shalom, anime la revue de presse quotidienne et codirige le Forum des
auditeurs de cette radio ; chaque lundi vers 7 h 45, Serge Hajdenberg,
président de Radio J, interroge la correspondante de cette radio en Israël et
interviewe une personnalité sur l'actualité ; Vladimir Spiro, président
de Judaïques FM, co-anime avec Gérard Akoun deux émissions politiques
- Pleins feux, Trente minutes pour convaincre - sur cette radio.
Ces radios disposent de correspondants en Israël afin de répondre en direct
aux questions suscitées par l'actualité, d'assurer une revue de la presse
israélienne : Katy Bisraor sur Radio J et RCJ, Jonathan Serero sur Judaïques
FM, etc.
Le chabbat et lors des fêtes religieuses juives, cette fréquence Juive
diffuse un programme enregistré. Exception : lors de la guerre contre le
Hezbollah au Liban (2006), Radio J a ouvert exceptionnellement son antenne
pour des programmes originaux en direct d'Israël.
Certaines de ces radios sont présentes aussi par un site web où elles
publient les enregistrements de certaines émissions (RCJ, Judaïques FM) -, un
blog, une page Facebook, et exceptionnellement un compte Twitter de
journaliste. Deux radios - RCJ et Judaïques FM - ont transformé leur site
Internet en site multimédia. La métamorphose du site de RCJ est cependant
plus achevée.
L a g r i l l e d e s
programmes de ces radios
r é v è l e u n l a r g e
positionnement : des émissions sur la religion juive, voire le judéo-espagnol
ou le yiddish, voisinent avec d’autres sans thématique Juive. La
programmation musicale lasse tant elle est monotone, répétitive. A noter, la
diffusion en 2002 et en exclusivité par RCJ de la chanson Le Sable et le soldat
écrite par Serge Gainsbourg à la demande du conseiller culturel de
l'ambassade d'Israël en France lors de la Guerre des Six-Jours (juin 1967).
RCJ a aussi diffusé la version en hébreu par la chorale de Tsahal de cette
chanson lyrique et sobre (1'40'') qui était détenue par Kol Israël : « Quitte à
mourir pour le sable d'Israël, la terre d'Israël, les enfants d'Israël/Je
défendrai contre tout ennemi/Le sable et la terre qui m'étaient promis/Quitte
à mourir pour le sable d'Israël, les villes d'Israël, le pays d'Israël/Tous
lesGoliath venus des pyramides/Reculeront devant l'étoile de David... »
Au début de l 'Intifada II, les chroniques du philosophe Alain
Finkielkraut lors de l'émission Qui vive ? de RCJ animée par Ilana Cicurel
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faisaient l'objet d'une écoute particulièrement attentive des auditeurs, au-delà
de la communauté française Juive. Publiées dans L'Arche, les réflexions
d'Alain Finkielkraut sur l'actualité nationale et internationale lui ont valu
plusieurs procès, que cet intellectuel a gagnés, notamment contre le MRAP
(Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) et Eyal
Sivan, réalisateur du controversé Route 181. Depuis le 6 janvier 2013, Alain
Finkielkraut et Elisabeth Lévy, directrice de la rédaction de Causeur,
commentent l'actualité dans l'émission dominicale L'esprit d'escalier.
Lors de la seconde manifestation à la mémoire d'Ilan Halimi en février
2006, j'avais interviewé, avec l'aide de cameramen, des VIP politiques ou
artistiques pour l'agence de presse Guysen International News qui avait
rapidement diffusé cette vidéo sur Guysen TV. Des radios Juives françaises
ont diffusé les interviews radiophoniques essentiellement de dirigeants
communautaires ayant participé à cette marche. Des auditeurs d'une de ces
radios ont téléphoné pour interroger sur un ton furieux : "Guysen a diffusé les
interviews des présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, et d'autres
politiciens français. Pourquoi votre radio n'a-t-elle pas diffusé ces
interviews ? Pourquoi entend-on toujours les mêmes personnes sur votre
antenne ?"
Depuis environ un an, RCJ s'oriente vers le multimédia : articles,
vidéos, émissions radiophoniques en direct et en différé, photos. Ainsi, RCJ
diffuse les vidéos de ses Grands entretiens avec des politiciens sur son site
Internet et sur les réseaux sociaux (Youtube). Ce 31 juillet 2013, aucun des
cinq articles A la Une de l'actualité, souvent des dépêches d'AFP, n'est
retweeté, liké, partagé dans les réseaux sociaux ou commenté. Idem pour cinq
autres articles concernant eux l'Etat d'Israël...
Le 9 avril 2014, le site du FSJU a annoncé : "Radio Shalom va emménager
dans les prochains jours dans les locaux de RCJ à l'Espace Rachi-Guy de
Rothschild. Un premier pas peut-être vers un rapprochement des deux
radios". Un rapprochement favorisé par leur ligne éditoriale similaire par le
registre lexical biaisé : "territoires occupés", etc.
Les Forums en direct
d e s aud i t e u r s d e Rad i o
S h a l om e t d e R a d i o J
permettent de sentir battre le
pouls de la communauté
ju ive . Dans ces espaces,
s ’ i n f i l t r e n t p a r f o i s d e s
antisionistes…
Radio Shalom diffuse aussi des flashes d'information de Kol Israël.
S u r R a d i o S h a l om , C l a u d e
Bo ch u r b e r g a n ime d e p u i s 1 9 81
l ' ém i s s i on n o c t u r ne Mémoi r e e t
Vig i lance au cours de l aquel l e i l
interviewe des témoins, des historiens,
etc. sur la Shoah. Il a fait don de ces
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archives sonores au Mémorial de la
Shoah. Ce documentariste et ostéopathe
a aussi rassemblé ses articles publiés
dans la rubrique Mémoire d'Actualité
juive dans un ouvrage édité par les Fils
et Filles des déportés Juifs de France
sous le titre Les témoins et le témoin -
Articles de Claude Bochurberg parus
dans Actualité Juive hebdo.
L'une des émissions les
p l u s p a s s i o n n a n t e s d e
Judaïques FM, "radio du
judaïsme français" présidée
par Vladimir Spiro et Gérard
Akoun, et plus généralement
d e l a f r é q u e n c e j u i v e
francilienne, est Musique juive d'hier et d'aujourd'hui, présentée par Hervé
Roten, ethnomusicologue et directeur de l’institut Européen des Musiques
Juives.
C'est à Eva Soto sur Judaïques FM, que Philippe Bilger, alors avocat
général, accorde une interview le 12 juillet 2009, pour justifier le jugement
rendu par la Cour d'assises de Paris dans le procès contre le gang des Barbares
accusé du rapt, de tortures et de l'assassinat d'Ilan Halimi.
De nouveau, c'est à Eva Soto sur Judaïques FM que le hacker du site de
Dieudonné accorde une interview diffusée le 30 décembre 2013. Ce hacker y
déclare sa motivation, sa stratégie et son but : lancer une campagne
- appels téléphoniques par 3 000 personnes, trois fois par jour, aux mairies et
aux préfectures - visant à faire interdire pour troubles à l'ordre public des
spectacles de Dieudonné.
A l'automne 2012, Judaïques FM a modifié son site Internet pour y
associer en plus des archives de ses émissions, des vidéos. Mais cette radio
renvoie vers d'autres sites de médias imprimés : The New York Times, Le
Monde et Ynet (Yediot Aharonot).
Si Radio Shalom et Judaïques FM, qui "soutient un juste compromis
dans le conflit Israélo-palestinien", se sont positionnés sur la gauche des
échiquiers politiques, français et israélien, Radio J affiche sa proximité avec
les partisans de la Judée et de la Samarie. La terminologie, juridiquement et
historiquement, biaisée de certaines radios - "territoires palestiniens",
"colons", "frontières de 1967" - laisse parfois dubitatif. D'autant que cette
terminologie partiale est fréquente sur RCJ, une radio qui se veut celle "de la
communauté juive" et est adossée au FSJU. On attendrait donc de RCJ un
registre lexical neutre, et le reflet de la diversité de cette communauté, à
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défaut d'une exactitude juridique et historique. D'autant qu'en septembre
2013, deux journalistes anglophones de France 24, chaine du service public
audiovisuel français, ont désigné les habitants des hauteurs du Golan comme
des "settlers", terminologie neutre.
Par ailleurs, le 22 avril 2013, Paule-Henriette Lévy sur RCJ et Eva Soto
sur Judaïques FM, journalistes présentant les flashes d'informations, ont parlé
de "deux jeunes hommes", au lieu de deux terroristes ayant causé le 15 avril
2013 les at tentats islamistes à Boston, "berceau de la révolution
américaine" (André Kaspi).
A partir du printemps
2013, Radio J est diffusée sur
les vols d'El Al. Et elle a
lancé son site Internet le 5
mai 2014.
Une des rares émissions
de radios françaises Juives à
avoir atteint une dimension
nationale est le Forum dominical de Radio J animé notamment par Frédéric
Haziza. En mars 2011, l’invitation de Marine Le Pen, présidente du Front
national (FN), a suscité l’indignation de responsables communautaires et la
division au sein de la direction de la radio. Radio J a rapidement décidé de ne
pas l'accueillir dans son Forum.
En octobre 2010, Radio J a
créé le blog Justice pour Ilan
Halimi pour élargir sa couverture
exceptionnelle des audiences du
procès en appel du gang des
Barbares qui se sont déroulées à
p u b l i c i t é r e s t r e i n t e . A l a
différence du procès en première
instance, les Internautes ont pu
bénéficier, outre les articles d'Elsa
Vigoureux, journaliste au Nouvel
Observateur, d'interviews et de reportages radiophoniques par le journaliste
Eric Haddad.
Radio J organise des
diners de collectes de fonds
afin de financer le passage au
numérique. Le 15 novembre
2011, pour fêter les 30 ans de
Radio J qu'il avait fondée,
Serge Hajdenberg, président
de Radio J, a organisé un
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dîner dont le principal invité d'honneur était le ministre français de l'Intérieur
et chargé des Cultes, alors Claude Guéant.
Lors de la semaine du 21 mai 2012, les auditeurs de Radio J et de
Radio Chalom ont eu la surprise d’entendre un texte révélant le règlement
amiable ayant résolu le grave différend entre Guy Rozanowicz, secrétaire
général de Radio J, et Robert Assaraf, président de Radio Shalom.
Scoop de Radio J. Le 9 septembre 2012, cette radio a diffusé l'interview
en français de Reza Pahlavi, fils de l'ancien Shah d'Iran et de l'impératrice
Farah Pahlavi, par Michel Zerbib et Guy Rozanowicz. Et c'est Dominique
Lunel qui a tweeté à 15 h 18, en direct, pour signaler cette interview. Le 11
septembre 2012, l'UPJF (Union des patrons Juifs de France), dont le président
Claude Barouch a assisté à l'interview, a posté la vidéo de cette interview sur
YouTube.
Radio J a noué un partenariat avec l'UPJF (Union des patrons et
professionnels Juifs de France) qui dispose d'une plage horaire dominicale sur
cette radio. Michel Zerbib anime aussi les colloques de l'UPJF.
Certaines émissions de ces radios communautaires sont
rediffusées par leurs homologues en province, voire parfois sur une radio
israélienne ou canadienne francophone.
Les communautés Juives de province se sont
aussi dotées de radios, présentes aussi sur Internet,
telle la dynamique Radio Chalom Nitsan (RCN) sur
la Côte d’Azur et RJL Judaica Lyon (94,5).
Les radios de la fréquence
j u i v e " s e r é u n i s s e n t
régulièrement dans le cadre
de l’ARJ (Association des
Radios Juives). L’association
a pour mission d’aider les
radios juives à assurer leur
pérennité, d’échanger leur
expérience et leur domaine
de compétence, pour que les radios juives s’attachent à offrir des
programmes de qualité, et à répondre aux attentes des auditeurs". L’ARJ a
"pour président Richard Bénitah, président de RJL Judaica Lyon. Shlomo
Malka est vice-président, et Claude Allali est secrétaire général".
De TFJ à Khoutspa TV
A p r è s h u i t a n s
d’émissions sur le câble et le
satellite, TFJ (Télévision
française Juive) a disparu en
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2006 lors d'une procédure
j u d i c i a i r e . E l l e a v a i t
notamment interviewé des
membres de la famille du DJ
Sébastien Selam.
La récente Khoutspa
TV « la TV qui ose tout » a
retenu un mode de diffusion
original : publication de ses
reportages filmés dans sa
page Facebook et sur les
réseaux de partages de vidéos
(YouTube, DailyMotion).
E l l e a r é v é l é
l’antisémitisme et l ’anti-
i s r a é l i sme d ’ i n d i v i d u s
brandissant des drapeaux
pales t in iens, p lace de la
Bastille (Paris), le 6 mai 2012
(La Palestine à Paris).
R e s t e l a c h a i n e
israélienne francophone Guysen TV pour les Internaute et les abonnés au
câble ou au satellite. Fondée par Guy Senbel et Dominique Fitoussi, Guysen
TV a été rachetée à l'été 2012 par Patrick Drahi et Haïm Slutzky qui ont
confié la direction de la nouvelle chaine israélienne trilingue i24news,
lancée en juillet 2013, à Frank Melloul.
Blogs et groupes Internet
L’essor d’Internet a bousculé les Français Juifs, leurs institutions et
médias. Propagandes haineuses antisémites, antijuives ou anti-israéliennes,
réinformation via sites et blogs en faveur de l’Etat d’Israël et du judaïsme,
articles à la lecture gratuite en plusieurs langues... On y trouve tout.
Cet essor a coïncidé avec le déclenchement de l’Intifada II et une
désinformation généralisée par les MSM (Main Stream Medias) nationaux.
Si les Français Juifs sont entrés dans l'ère 2.0, tous les médias Juifs
n’ont pas opéré avec succès cette mutation technologique.
Soutenu par des organisations communautaires et des investisseurs
privés, le site Proche-Orient.info a été lancé en 2002, quasi en même temps
que l’agence de presse Guysen. Dirigé par la journaliste Elisabeth Schemla, il
a disparu à l’automne 2006 en raison de « difficultés économiques ».
Se son t déve loppés
depuis une dizaine d’années
des groupes Yahoo – créé le
23 octobre 2000, le groupe Réponses-Israël aux 5 600 membres est
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particulièrement actif vers 2001-2002 - et des sites Internet (Desinfos.com,
Col.fr, JForum) ou "magazine juif sur le net" (Alliancefr.com), ainsi que des
blogs français qui publient gracieusement des articles originaux ou traduits en
français, et assurent une présence active sur le front de l’information :
Europe-Israël, Israël-Infos, le culturel Jewpop...
A ceux-ci s’ajoutent les groupes (Belsef, Desintox-be) ou blogs
francophones, tels JSSNews, Debriefing et Philosemitisme, et bien d’autres.
(Nda : l'agence de presse Mena est israélienne).
Et j’oublie d’autres initiatives…
Ces médias ont permis aux Juifs francophones de desserrer l’étau de
leur marginalisation, de se sentir moins isolés lors de l’Intifada II, de
combattre dans la guerre médiatique contre Israël, et de gagner des batailles.
Ce sont des blogs ou des mailings lists d’Internautes Juifs qui ont
diffusé des argumentaires précis sur l’abattage rituel juif (che’ita). Ils ont
ainsi pallié les carences informatives des Consistoires israélites français.
Une partie du combat contre la désinformation incombe donc aussi à
des individus dévoués, rarement des professionnels de l’information, qui
publient des articles originaux ou traduits de sources généralement
anglophones et occultées par le « politiquement correct ».
Communications institutionnelles
L e s i n s t i t u t i o n s
françaises juives ont perçu
l’utilité de se doter de médias
considérés comme vecteurs
de communication externe et
in terne : Mila , revue tr imestr iel le de l 'organisat ion des femmes
sionistes WIZO France "distribuée auprès de 5 000 femmes actives", Osmose,
magazine longtemps trimestriel de l'OSE (Oeuvre de Secours aux enfants) au
tirage de "14 500 exemplaires" au printemps 2012, Jamif, journal mensuel de
l'AMIF (Association des médecins israélites de France), etc.
Des journaux aux formats variés, souvent celui d'un newsmagazine, et
dotés aussi d'une version électronique, temporaire ou permanente.
L e CR I F (C on s e i l
représentatif des institutions
juives de France) demeure
actif en lançant son site web,
une newsletter en français et
anglais, un compte Twitter,
une page Facebook… A la
différence du Consistoire, le CRIF hésite sur le positionnement de son site
Internet : espace institutionnel – vecteur de sa communication externe,
publication d’éditoriaux de son président, etc. - ou plate-forme accueillant les
opinions les plus diverses, et parfois controversées ?
En outre, la newsletter du CRIF, qui toucherait en 2014 selon Roger
Cukierman "50 000 foyers", souffre aussi d'une hiérarchisation parfois
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aberrante des sujets évoqués : par exemple, est placée en première place,
avant un article sur l'actualité internationale ou politique, l'annonce de telle ou
telle décoration républicaine remise à un dirigeant communautaire français.
Le 29 octobre 2012, le CRIF a publié une revue de presse de l'actualité
culturelle de novembre, d'environ 28 pages, établie par Marc Knobel,
chercheur au CRIF. Celui-ci mentionne l'exposition du designer Guillaume
Bardet à Montélimar, et non celle sur Soutine au musée de l'Orangerie.
Curieusement, la newsletter et le site Internet du CRIF n'ont publié aucun
article sur l'audience du 16 janvier 2013, alors que Richard Prasquier y avait
assisté, alors qu'ils ont informé sur l'appel du SNJ (Syndicat national des
journalistes) à manifester par solidarité avec Charles Enderlin, etc. Le reste
est à l'avenant.
Vers la mi-février 2013, le CRIF a annoncé, dans la revue de presse de
sa newsletter et sur son site, et sous le titre Juifs d'Europe en danger : un
documentaire israélien édifiant le documentaire Alla Islam, sur les traces de
la conquête de l'Europe par l'islamisme, réalisé par deux journalistes
israéliens, Zvi Yehezkeli et David Deryi. Dans sa tribune Le CRIF publie sur
son site un documentaire plus que douteux du 20 février 2013 sur Rue 89,
Guillaume Weill-Raynal a cité quelques passages de ce doucmentaire qui
a "été dénoncé par de nombreuses voix" lors de sa diffusion en Israël à
l'automne 2012. Le 22 février 2013, Richard Prasquier a déclaré : "On n'est
pas allé au bout de la procédure de contrôle". Après avoir visionné ce film, il
a estimé que ce documentaire, qui dramatise inutilement la situation des Juifs
européens, "n'avait pas sa place dans le site du CRIF. Ce film a été diffusé en
Israël et demeure visible notamment sur Youtube, mais il a disparu du site
Internet du CRIF "islamiquement correct". Cette décision de retrait a été
qualifiée de "bonne chose" par l'imam de Drancy, Hassen Chalghoumi. Il est
surprenant qu'une seule voix française soit parvenue à cette auto-censure
affligeante. Doit-on rappeler qu'une revue de presse présente les actualités et
que casser un thermomètre ne favorise pas la guérison du malade ? De plus, le
11 octobre 2011, Arte a diffusé le reportage sur La vie juive en Europe qui
décrivait un « antisémitisme qui est surtout le fait de musulmans", notamment
marocains, à Malmö (Suède). Ce qui n'a pas suscité l'ire de M. Weill-Raynal
ni d'aucune autorité musulmane en Europe. Une polémique déclenchée alors
que le Service de protection de la communauté juive (SPCJ) a publié un
rapport alarmant sur l'antisémitisme en 2012. Le 21 février 2013, sur Radio J,
Ron Rafaeli indiquait que les victimes de ces violences antisémites
décrivaient majoritairement leurs agresseurs comme de type maghrébin.
Enfin, le CRIF a présenté la recension du livre Vichy et la Shoah - Enquête
sur le paradoxe français d'Alain Michel préfacé par Richard Prasquier qui ne
partage pas les thèses de cet ouvrage.
Plus que son prédécesseur Roger Cukierman, Richard Prasquier a
multiplié sur le site du CRIF les tribunes, très argumentées, en réaction à
l'actualité. Mais, au cours de ses deux mandats, il a organisé de rares
rencontres - un déjeuner avec la presse communautaire -, alors que Roger
Cukierman, élu le 26 mai 2013, a rencontré la presse juive peu avant
l'assemblée générale du CRIF du 30 juin 2013.
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Le 27 mars 2014, interviewé par Michel Zerbib sur Radio J, Me Gilles-
William Goldnadel, président de l'association France-Israël et secrétaire
national de l'UMP aux médias et à la désinformation, a stigmatisé sur Radio J
la newsletter du CRIF - "On dirait Libération" - car elle soulignait le score du
seul Front national, en occultant celui de l'extrême-gauche lors du premier
tour des élections municipales du 23 mars 2014. Cet avocat a visé une "petite
coterie" au sein de l'UEJF (Union des étudiants Juifs de France) qui, espérant
faire "carrière dans le Parti socialiste, a détourné l'association de ses buts".
Il a conclu :"Le CRIF n'est plus en phase avec la communauté juive". Dès le
28 mars 2014, le CRIF rappelait dans sa newsletter ainsi que sur son site
Internet, et ce, 48 heures avant le second tour de ces élections, "son
attachement aux valeurs républicaines" et appelait "les électeurs à faire
barrage aux listes d’extrême-gauche et d’extrême-droite, dont le front
national, qui prônent l’exclusion, le sectarisme et le clivage au sein de la
société, contraires aux valeurs de la République".
Depuis le début des années 2000, le CRIF a créé une collection d'essais,
Etudes du CRIF, signés d'historiens renommés - Pierre-André Taguieff,
Françoise S. Ouzan, - , publiés en versions papier et électronique, et parfois
distribués aux invités du diner annuel du CRIF. Celui-ci s'est distancié d'une
de ces études portant sur un sujet sensible, Les détours du rapprochement
judéo-arabe et judéo-musulman à travers le monde, écrite par Dov Maimon,
Franck Bonneveau et Dina Lahlou.
L e s C o n s i s t o i r e s
i s r a é l i t e s r e c ou r e n t a u
mensuel Information juive.
La grande synagogue de
Paris dispose de La Lettre de
la Victoire. Le Mouvement Juif libéral de France (MJLF) a lancé Tenou’a
dont le numéro d'automne 2011 est consacré au rapport qu'entretient le
judaïsme à l'animal ».
Quant à l'Union libérale
israélite de France (ULIF),
elle s'est dotée du trimestriel
Le Messager-Hamevasser.
Des communautés Juives locales bénéficient de médias imprimés
- Neuilly -ou simplement électroniques (La e-letter de Beth Moshé, newsletter
de la communauté juive d’Aulnay-sous-Bois).
Conscience du lectorat réduit de leurs journaux ? Volonté d’élargir leur
au dience en touchant des franges plus larges, voire périphériques ? Des
responsables d'organisations Juives françaises ont choisi de s’exprimer dans
les principaux médias communautaires : tribunes dans Actu J, émission Un
rabbin vous parle de feu le grand rabbin de Paris David Messas sur RCJ,
chroniques hebdomadaire de Joseph Haïm Sitruk, grand rabbin de France
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(1987-2008), et de Joël Mergui, président des Consistoires, sur Radio J,
émission Torah et Société du grand rabbin de France Gilles Bernheim sur
Radio Shalom sous la forme d'une interview par Pierre Gandus, etc.
C'est dans le cadre de cette émission radiophonique que le grand rabbin
de France Gilles Bernheim s'est expliqué le 9 avril 2013, vers 19 h 30, sur les
plagiats qu'il a commis et l'agrégation de philosophie non obtenue.
Des organisations - UPJF (Union des patrons et professionnels Juifs de
France), AIU (Alliance israélite universelle), Primo-Europe, BNVCA,
Connec’sion, Fraternité judéo-noire (FJN), Confédération des Juifs de France
et amis d'Israël (CJFAI), etc. – ont articulé leur communication, parfois
exclusivement, via Internet (site, newsletter), souvent en raison de manques
de moyens financiers ou/et par souci de modernité. Depuis 2003, le BNVCA
publie la version digitale de sa revue mensuelle Vigilance Info, l'UPJF a lancé
UPJF Mag.
Danger d’Internet : les refontes successives des sites de l’UPJF et du
Consistoire ont fait disparaître un nombre considérable d’articles pertinents,
d’archives précieuses et riches en argumentaires. Le départ du précédent
responsable éditorial de l'UPJF a aussi induit une modification dans le site par
la réduction en particulier de la quantité de textes publiés.
Dans ce paysage éc laté, face à la révolut ion des nouvel les
technologies, les organisations Juives françaises peinent à concevoir une
stratégie de communication adaptée et commune. Ainsi, organisé par le
Consistoire israélite de France en partenariat avec le FSJU, le 18 mars 2012,
le Congrès des communautés juives de France du 18 mars 2012 a multiplié les
tables-rondes passionnantes, mais … non filmées et non diffusées sur
Internet. Une tâche qu’aurait pu assurer Akadem, campus numérique du
FSJU. Le 2 juin 2013, les discours du 2e Congrès des communautés juives de
France n'ont pas été diffusés en direct sur Internet...
Un cas pratique et emblématique révèle, en concentré, ces difficultés : le
FSJU et ses médias dont RCJ et L'Arche.
RCJ, radio du FSJU
Le FSJU est l’une des
principales organisations de
l a c o mm u n a u t é j u i v e
f rançaise. Ses domaines
d ’ ac t ions : l e soc i a l , l a
culture, l’éducation et la
jeunesse.
L e F S JU o f f r e u n
ex emp l e emb l éma t i q u e
particulièrement intéressant,
car il a bâti en quelques décennies un groupe médiatique large et varié,
imprimé, audiovisuel et électronique : radio – RCJ -, presse – L’Arche,
Communauté nouvelle destiné à des donateurs de l'AUJF, Balagane largement
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centré sur le Festival des cultures Juives -, e-learning avec Akadem, media
culturel Judaiciné, Action culturelle du FSJU sur Youtube, etc.
Le 17 décembre 2013, le Président de la République François Hollande
a rappelé à l'Elysée que le FSJU : "est la principale organisation juive dans le
champ de l’éducation, mais aussi des médias et la première source de
collecte".
« Dès sa création, RCJ s’est assignée un objectif de rigueur
professionnelle. C’est pourquoi elle s’est assurée notamment la collaboration
de journalistes issus de milieux divers », indique le site Internet de la radio.
Et de poursuivre : « Parce qu’elle est liée à une institution à caractère
général et pluraliste, parce qu’elle a l’ambition de s’adresser à un public le
plus large, juif et non Juif, RCJ par le le langage de tous. Sans ostracisme,
sans exclusive, elle se veut un espace de liberté, un moyen de communication,
un outil d’identification, un lieu où une voix juive se fait entendre pour la
communauté et pour la cité ».
S a p r o g r amma t i o n
associe flashes et bulletins
d’informations ainsi que des
émissions de divertissement.
Par fois dans le cadre de
p a r t e n a r i a t s a v e c d e s
organisations françaises ou
israéliennes Juives.
Le 17 mars 2013, cette
radio n'a pas diffusé en direct
la cérémonie à Toulouse, en hommage aux victimes du djihadiste Merah. Elle
a préféré diffuser l'interview de François Bayrou, président du MoDem.
Aucun des deux journalistes ne l'ont interviewé sur son refus de participer en
2012 au diner du CRIF qualifié de "réunion communautaire", son accord pour
assister au diner de l'Union des associations musulmanes (UAM) de Seine-
Saint-Denis en 2007, ou sa position en 2012 en faveur de créneaux
spécifiques pour les femmes dans les piscines. Ou ses déclarations le 19 mars
2013, après l'attentat antisémite à Toulouse qui selon lui s'enracinait "dans
l'état d'une société" malade de ses divisions. François Bayrou avait accusé les
responsables politiques qui "montrent du doigt" en fonction "des origines" et
font "flamber les passions". Des questions pertinentes le jour de la cérémonie
nationale en hommage aux victimes de Mérah, et à quelques jours du diner du
CRIF.
Sur RCJ, on entend parfois des journalistes parler d'« activistes » au lieu
de terroristes, de « colonies » ou de « territoires occupés » au lieu
d’« implantations » et de « territoires disputés », vocables conformes au droit
international. Ce qui risque d’incliner les auditeurs, Juifs et non-Juifs, à
penser que cette terminologie biaisée des médias dominants, les MSM
(Mainstream medias), est fondée juridiquement puisqu’elle est reprise par un
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média Juif institutionnel. Un registre lexical partial adopté aussi notamment
par Radio Chalom.
Voici quelques mois, commentant les résultats d’élections consécutives
au « printemps arabe », Paule-Henriette Lévy, rédactrice en chef de RCJ, a
pourtant distingué l’islamisme de l’« islamisme modéré ». Quelques semaines
plus tard, elle réfutait toute pertinence à cette distinction. Le 29 août 2012,
elle alléguait lors du bulletin d'information de 8 h, que Rachel Corrie,
militante américaine d'ISM, aurait été "blessée par les chenilles du bulldozer"
israélien dans la bande de Gaza. Du gore - inspiré peut-être par un titre
d'article du Monde -, mais faux. Rachel Corrie a été blessée par un amas de
terre poussée par un bulldozer qui ne l'a pas touchée. Ainsi que l'indique le
jugement argumenté du tribunal de Haïfa dont de larges extraits sont
disponibles en anglais sur Internet.
Lors d’une Matinale, Sandrine Sebbane a interviewé Dominique Cantien sur
son autobiographie Avec eux… Dominique Cantien a été la compagne de
Philippe Douste-Blazy, alors ministre des Affaires étrangères (2005-2007), et
s’est vue proposer un poste par le successeur de ce dernier, Bernard
Kouchner. Eh bien, curieusement, Sandrine Sebbane n’a posé aucune
question sur la diplomatie française ni sur la « politique arabe » de la France.
Le 19 mars 2013, Sandrine Sebbane annonce qu'elle va parler des "Juifs
de France et des musulmans de France" avec Latifa Ibn Ziaten, mère d'Imad
Ibn Ziaten, une des victimes de l'islamiste Mohamed Merah en 2012.
Pourquoi ne pas parler des Juifs français ? En effet, la quasi-totalité des "Juifs
de France" ont la nationalité française, et elle seule. Sandrine Sebbane
explique qu'il faut appeler Mohamed Merah 'terroriste", et non "tueur au
scooter". Mais pourquoi ne pas qualifier ce terroriste d'"islamiste" ou de
djihadiste ? Cette journaliste demeure silencieuse quand Latifa Ibn Ziaten nie
tout lien entre l'islam et les attentats du moudjahidin Merah.
Le 24 décembre 2013, Sandrine Sebbane interviewe l'historien Bernard
Stora, et véhicule le mythe de la "coexistence pacifique et harmonieuse" entre
musulmans et non musulmans. Peut-être ignore-t-elle la dhimmitude, les
pogroms, dont celui en 1934 à Constantine, en "terre d'islam".
Le 20 février 2014, elle interviewe les candidats des deux listes
parisiennes à l'élection nationale du FSJU en mars 2014. Pas la moindre
question critique sur leurs actions et bilans.
Lors de son talk-show, Sandrine Sebbane interviewe régulièrement Francine
Lutenberg, responsable des projets culturels à l'ambassade d'Israël en
France qui les présente sur RCJ. On ne peut que regretter que cette
"journaliste Culture" ne l'interpelle pas sur des manifestations artistiques
controversées - expositions, spectacles, etc. -, soutenues par le service culturel
de cette ambassade problématique malgré leurs caractères politique et
partial. Exemple : ce 3 mars 2014, Francine Lutenberg a évoqué, sans
réaction de Sandrine Sebbane, notamment A portée de crachat, pièce de
Taher Najib, bientôt présentée au Théâtre du Rond-Point. Et elle a présenté
cet auteur comme un Arabe israélien palestinien !? Ce dramaturge déclare être
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né en 1970 "à Umm el Fahem, dans le nord de la Palestine" (sic). En fait il
est né à Oum el-Fahem, en Galilée (Israël).
Quant à Elisabeth Steiner, cette avocate a récemment interviewé
Jacques Giami, président de l’association « Pro-Arte », « qui a pour but
d'entretenir la mémoire de la Shoah et de diffuser la culture juive ». Elle s’est
alors étonnée, ou a feint de s’étonner, qu’un Juif non ashkénaze se soit
intéressé à la Shoah. Rappelons l’occupation nazie en Tunisie (1942-1943) et
la déportation de Juifs de Tunisie vers les camps nazis d’extermination.
"Parole d'ambassadeur". Tel est le titre de cette émission curieuse. "Un
dimanche par mois, dans le journal de la mi-journée, Jonathan Siksou ou
Julien Miro donne la parole à un ambassadeur de France en poste à
l’étranger, ou à un ambassadeur de l’étranger en France. Le diplomate
présente sa mission et explique les enjeux auxquels la France est confrontée
dans le pays où il se trouve missionné". Qu'attendre de cette émission ? Des
révé la t ions su r l a "pol i t i que arabe" de l a France pourvoyeuse
d'antisémitisme ou un langage "diplomatiquement correct" ? On trouve dans
la liste des invités : Ichiro Komatsu, ambassadeur du Japon en France.
Comprenne qui pourra la logique de l'émission.
Poursuivons notre promenade dans la grille des programmes de RCJ.
Depuis environ un an, Gil Taïeb, vice-président du FSJU et responsable de
l’Opération Lunettes en Israël, dispose d’environ cinq minutes sur RCJ pour
sa chronique hebdomadaire dominicale, à l’heure du déjeuner, et souvent
truffée de "je". Il y commente l’actualité. Le 23 juin 2013, Gil Taieb a
consacré son billet hebdomadaire à inciter les auditeurs au Salon des 12
heures pour Israël, qui est une initiative de personnes privées...
Continuons sur RCJ. Voici Objectif santé présenté le lundi (13 h-14 h)
par Karen Taïeb, épouse de Gil Taïeb.
30 janvier 2012, l’invité est Guillaume
Gérault, coauteur du livre avec Catherine
Behar, Ronald Mary et Jean-Charles
S o m m e r a r d « L e g u i d e d e
l’olfactothérapie », paru aux Éditions
Alb in Michel (oc tobre 2011) . Les
« auteurs nous proposent la méthode de
soins la plus simple qui soit : l’utilisation
des huiles essentielles en olfaction, au
flacon ou au bouchon ». Les auteurs :
« Guillaume Gérault est naturopathe,
aromatologue et thérapeute psycho-corporel formé aux techniques manuelles.
Jean-Charles Sommerard, aromatologue, a fondé le premier bar à eaux
florales du monde, à Paris. Catherine Béhar est sophro-analyste et
aromatologue, spécialisée dans la gestion des émotions et du stress. Ronald
Mary est journaliste ».
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Le 21 mai 2012, l’invité est le « Dr Alain
Delabos, auteur du livre « Mincir sur mesure grâce
à la chrononutrition », paru aux Éditions Albin
Michel ». La chrononutrition a été « élaborée en
1986 p ar l e D r A l a i n De l abos e t t e s t é e
médicalement par l’équipe des scientifiques de
l’IREN (Institut de recherche européen sur la
nutrition)... Cette méthode révolutionnaire permet
de mincir là où il faut et sans se priver. Elle vous
propose de déterminer votre propre morphotype,
afin de comprendre pourquoi vos kilos superflus
sont localisés sur telle ou telle partie du corps et de corriger d’éventuelles
erreurs… tout aliment est bénéfique s’il est consommé en fonction de
l’horloge biologique du corps. Ses principes essentiels peuvent alors parvenir
jusqu’à leur site d’action cellulaire, alors que le même aliment, pris à un
autre moment, s’oriente vers une voie de stockage ». Ce texte publié par RCJ
omet de préciser que l'IREN a été créé à l'initiative notamment du... Dr
Delabos. Le 25 mars 2013, Karen Taieb invite de nouveau le Dr Delabos,
auteur de Mincir en beauté grâce à la morphonutrition (Albin Michel). Cet
invité reconnait l'absence d'études scientifiques sur le bien-fondé de ses
allégations. Karen Taieb cite un article récent sur le Dr Delabos publié par...
Gala. Quelle source pour une émission médicale !
Le 5 novembre 2012, l 'invité est
Christian Brun, naturopathe et qui,
contrairement aux allégations du site de
RCJ, n'est pas médecin. Il est « l’auteur
du livre « Nettoyer et drainer son foie
naturellement », paru aux Éditions Guy
Trédaniel (août 2012) ». « En suivant les
conseils naturopathiques relevant du bon
sens et de la logique, en adoptant une
hygiène de vie globale et spécifique, vous
aurez les moyens de préserver les
fonctions vitales de cet organe essentiel qu’est le foie, par des moyens
naturels et efficaces ».
Curieux pour une « émission médicale »...
Non signés, ces textes publiés par RCJ proviennent-ils de communiqués
de presse des éditeurs ou ont-ils été rédigés par Karen Taieb ou/et RCJ ? Il est
étrange qu'un site d'information soucieux de "rigueur" ne mentionne pas
l'auteur de ces textes. Les éditions Albin Michel sont-elles surreprésentées ?
Les allégations de ces textes sont-elles scientifiquement ou médicalement
valables ? Ont-elles été validées par des études conformes aux protocoles
standards scientifiques et médicaux, et reconnus internationalement ? Si oui,
lesquelles ? Ces études ont-elles la qualité scientifique suffisante pour être
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considérées comme valables pour la santé humaine ? L’information sur les
concep t ions , mé thodolog ies e t ob jec t i f s de ces é tudes es t -e l l e
suffisante ? Curieusement, Karen Taïeb, qui se prévaut de sa qualité de
"journaliste médicale radiophonique", n’a pas posé ces questions essentielles.
Certes, me direz-vous, ce ne sont là que trois invités sur 26 (11,54%) sur
moins de dix mois – semaines et mois d’arrêt de l’émission en raison de
vacances ou fêtes juives inclus - en 2012.
Mais il est problématique que ces (non-)médecins parlent sur des
thèmes dépourvus d'études conformes aux protocoles standards internationaux
dans une « émission médicale » à la programmation quasi-essentiellement
composée d'invités médecins, sur un sujet aussi sensible que la santé humaine,
et sous la responsabilité d’une "journaliste médicale radiophonique".
N’y a-t-il pas des sujets plus intéressants et pertinents, tels le
déremboursement de médicaments ou de l'hypertension artérielle par la
Sécurité sociale, l’accompagnement des malades en fin de vie ou la
circoncision si contestée depuis quelques années, notamment en Europe ? N’y
aurait-il pas là matière à des enquêtes, reportages ou interviews par des
journalistes ? Ne vaudrait-il pas éviter les invités qui ne sont pas médecins ?
Quels sont les liens entre cette « émission médicale » et la rédaction de RCJ ?
Il semble surprenant qu'aucun responsable de la rédaction de RCJ ou/et du
FSJU n'ait infléchi vers plus de raison les critères de Karen Taieb dans le
choix de ses invités et des thèmes abordés.
Innovation récente en
ce printemps 2012 : un talk-
show en anglais sur RCJ,
GloCal Impact (un samedi
soir sur deux, 23 h-24 h)
animé par "Georges Hazan,
M a n a g i n g D i r e c t o r /
(Directeur) BROTHERS &
Partners". Une "émission
destinée aux auditeurs et
internautes anglophones". Quel dirigeant de cette organisation française Juive
i a pris la décision de lancer cette émission dans la langue de Shakespeare et
non animée par un journaliste? Et pourquoi ? Quels sont l’audience, l’intérêt
et le coût de ce talk-show ? Le 19 mai 2012, pour parler de « Jerusalem Day –
Yom Yerushalayim », Georges Hazan a invité Emmanuel Navon, professeur
israélien et candidat du Likoud aux primaires du Likoud et Kenneth
Weinstein, président de l’Hudson Institute (Washington, D.C.). Deux
francophones…
Plusieurs mois après la publication de cet article, le site Internet de RCJ
a supprimé toute mention de cette émission.
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Le FSJU et ses médias envisageront-ils un code déontologique et une
réflexion sur leur stratégie et leur éthique, ainsi que sur leur programmation et
leur ligne éditoriale ? Non. Au printemps 2013, Gil Taieb est candidat à la
présidence du CRIF et lit sa chronique dominicale sur RCJ. Il se présente
comme candidat libre à l'élection au Consistoire de Paris du 24 novembre
2013, et continue de lire sa chronique hebdomadaire sur RCJ.
L’Arche, de mensuel à trimestriel
« Les premiers pionniers » de RCJ « furent un petit « noyau » de
journalistes de la revue « l’Arche » – dont une bonne partie reste encore en
place aujourd’hui – qui ont parié pour ce nouveau média ». Ainsi, Anne-
Marie Baron assure la critique cinématographique dans les deux médias.
Le 24 février 2011, par une
lettre-circulaire électronique,
Jacques Bénichou, directeur
général du FSJU, a annoncé aux
73 collaborateurs - journalistes,
universitaires, dessinateurs, etc. -
de L’Arche « une pause dans leur
collaboration » et les a exclus de
l a réf lex ion sur l ’aveni r du
journal. Un envoi collectif que
Pierre Besnainou qualifiera de
« maladresse ».
Le 9 mars 2012, sur RCJ, alors que le philosophe Alain Finkielkraut,
lecteur et ancien collaborateur de L'Arche, soulignait que L'Arche n'était pas
ni un "jouet" ni une "danseuse" et que, si "un journal a des lecteurs", un "site
Internet a des navigateurs", ce même président du FSJU a reconnu : " Nous
avons mal préparé la suite. Cela n'aurait pas du se passer comme cela". Et
Pierre Besnainou s'est prévalu d'une "décision du Bureau exécutif du FSJU
après une réflexion de 18 mois" et a qualifié l'envoi par Internet de ce courrier
d'"inacceptable dans la forme".
Le 8 mars 2011, Libération écrivait : « Avec 2 000 à 2 500 abonnés et
200 à 300 numéros vendus, selon les chiffres de Besnainou, ce magazine perd
de l’argent ». Président du FSJU, Pierre Besnainou a argué de problèmes
financiers graves affectant L’Arche. « L’audience de L’Arche est de plus en
plus faible. Nous n’avons pas arrêté de pousser la communication […]
Dernièrement, nous avons envoyé 300 000 mails, et nous avons eu très peu de
retour », a-t-il déclaré. Et de préciser qu’il s’agissait de transformer « L’Arche
papier en Arche.fr ». Un site qui republierait les archives de L'Arche. Quant à
la version imprimée, elle deviendrait trimestrielle.
Cette double mutation a suscité l’opposition de la quasi-totalité des
collaborateurs du magazine dénonçant le 15 mars 2011, dans Libération, « un
sabordage politique », « un aveuglement », et l’oubli d’« un des fondements
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du judaïsme, sa part symbolique, la dimension particulière de l’écrit et du «
Livre » ».
Le 22 septembre 2011, Témoignage chrétien affirmait que L’Arche
disposait de « 2 900 abonnés pour 500 à 600 exemplaires vendus en kiosque »
début 2011. Curieusement, les statistiques diffèrent les unes des autres, alors
qu’elles émanent du même FSJU...
I l s emb l e q u e d e s
d i r i g e a n t s d u F S J U ,
généralement sans expertise
journalistique – entrepreneur,
Pierre Besnainou avait confié
à des journalistes la direction de la rédaction de Tribune juive qu’il avait
acquise pendant quelques années ; Gil Taieb est « docteur en chirurgie
dentaire » ; Patrick Chasquès, directeur de la communication, Marc Abensour,
ancien directeur administratif et financier chez Natixis, etc. - et de L’Arche
n’ont pas su au fil des années mieux positionner ce magazine ni prendre
pendant plus d'une décennie le bon virage Internet. N’en ont pas appliqué les
règles : fréquence rapide des publications, mises en page éclatées, synergie
entre web, blog et réseaux sociaux, etc. Ont lancé des campagnes
d’abonnement sans dynamiser parallèlement le site Internet de L’Arche et
sans jouer des synergies entre les versions imprimée et numérique de
L’Arche. N’ont pas associé à leurs réflexions et actions les collaborateurs de
L’Arche, ce qui les a vraisemblablement privés d’avis éclairés de journalistes
compétents et expérimentés dans la presse écrite et les médias électroniques.
Au printemps 2012, le site Internet de L’Arche présente des articles du
romancier Yann Moix sur le terrorisme et de l’universitaire Eric Marty sur les
assassinats d’enfants Juifs par Mohamed Merah, et, dans la rubrique Culture
Life Style, des textes datant de septembre 2011, le Tweet le plus récent de
L’Arche remonte à 141 jours !
Dans son n° 1213 (7 juin 2012), Actu J indique Les ambition de L'Arche
nouvelle formule. "C'est Internet que le magazine veut conquérir", résume cet
hebdomadaire. Curieusement, pour présenter ces ambitions, ce n'est pas le
rédacteur en chef, Shlomo Malka, mais Marc Abensour, chargé des finances
du journal, directeur général adjoint du FSJU et "un de ceux qui ont décidé de
la nouvelle périodicité du journal" - trimestrielle - qui s'exprime. "La
diffusion sur Internet est prometteuse, explique-t-il. Nous visons 20 000
visiteurs pour les débuts, puis autour de 50 000 visiteurs mensuels dans les
trois ans à venir". Des visiteurs qui devraient pouvoir consulter les anciens
numéros de L'Arche, en ligne et gratuitement. "Peut-être pas tous", précise M.
Abensour. Il est vrai qu'avec plus de six cents numéros, le passage au
numérique sera un travail titanesque. Et qui aura un prix... Le site
n'hébergera sans doute pas de fil d'information ni de dépêches. Il proposera
en revanche des articles politiques, des chroniques culturelles et des blogs".
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Aucune information n'est donnée sur le coût actuel et futur de L'Arche, sur la
raison du changement de rédacteur en chef, etc.
Au cours de l'été 2012, RCJ diffuse des annonces publicitaires
présentant quelques titres du sommaire du numéro estival de ce "magazine du
judaïsme français" et invitant les auditeurs à l'acheter dans leurs "kiosques
habituels". Le 6 octobre 2012, ce tr imestriel indiquait être diffusé
essentiellement dans près de 70 kiosques et librairies parisiennes.
Le site Internet de L'Arche présente quelques articles du numéro d'août
2012, ainsi qu'un lexique de Twitter. Joke : l'auteur de ce lexique ignore le
mot hashtag. Parmi les signataires d'articles, des journalistes de RCJ, tels
J o n a t ha n S i k sou e t P au l e -Hen r i e t t e Lé vy . Pou r l a r u b r i q u e
Expositions : Rachel Rimmer, responsable de la Communication de la
Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS), et Ariane Charton,
"spécialisée dans l'étude de l'époque romantique"...
L'Arche consacre son numéro d'octobre
2012 à un d o s s i e r su r P i e r r e Mendè s
France comprenant une interview du Président
François Hollande sur cet homme politique et
l ' ant i sémi t i sme. Ni l e Prés iden t n i les
journalistes Salomon Malka et Dominique
Laury n'ont qualifié l'attentat antisémite de
Toulouse de djihadiste ou d'islamiste, ni abordé
la diplomatie française, notamment à l'égard de
l'Etat d'Israël.
Le 4 décembre 2012, un petit tour dans ce site
Internet montre un Tweet vieux de 31 jours, soit du 2
novembre 2012, indiquant : « Nous vous remercions
pour vos messages sur le site et cette page facebook.
Malheureusement nous ne pouvons pas encore publier
les feedback, mais nous en tenons bien entendu compte
» - un message présent aussi, et c'est le seul, sur la page
Facebook de L'Arche magazine. L'article IFeelSmart,
l’iPhone grand écran remonte au 30 septembre 2012.
Toujours en page d'accueil, l'annonce d'un article de la
" rédac t ion" su r l ' expos i t ion du pe in t re Yoë l
Benharrouche qui s'est achevée le... 4 novembre 2012. Etc. Etc. Etc. Quel
thème abordé dans ce site web est susceptible de séduire les jeunes
Internautes ?
Dans son n°1253 du 1er mai 2013, Actu J publie l'interview de Robert
Ejnès, directeur général du FSJU depuis l'automne 2012, par Yaël Scemama.
Curieusement, ni la journaliste ni ce dirigeant communautaire n'évoquent
L'Arche ou les raisons du départ rapide de Jacques Bénichou de la direction
générale du FSJU. Et quand Robert Ejnès quitte début 2014 sa fonction au
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FSJU pour celle de directeur du CRIF, nul média n'enquête sur les raisons de
ce turn over inquiétant à la direction d'une fédération communautaire
majeure. Des sujets tabous ?
Il faut attendre le n°1297 (10 avril 2014) de cet hebdomadaire pour que Yaël
Scemama interviewe, sans le relancer, Pierre Besnainou sur son bilan. Et ce
président en fin de mandat déclare : "On a un journal au moins aussi bon que
dans le passé, une audience au moins aussi importante, et un équilibre
financier qui ne pèse pas sur la collecte". Bref, la situation demeurerait
inchangée. Alors pourquoi toutes ces modifications ? Et sur qui pèse
l'équilibre financier ? Pierre Besnainou ne communique pas le montant du
budget, les nombres d'exemplaires publiés et ceux vendus, etc. C'est d'autant
plus curieux que son second objectif lors de son élection en 2006 était de
maintenir au FSJU "cette culture Rothschild de la transparence et de
l'efficacité dans l'action".
Depuis près de trois ans, le FSJU ne communique pas les résultats des
deux "nouvelles" formules de la désormais trimestrielle L’Arche lancées à
l’automne 2011, puis à l'automne 2012. Pour la promotion de cette seconde
formule, le FSJU a recouru à plusieurs reprises à la mailing list d'un site Juif
sur Internet. En 2013, il paie des annonces publicitaires publiées par Actu J. A
quel coût, avec quels résultats en terme d'audience conquise et gardée ?
Mystère.
Quelques constats. L’Arche a vu défiler trois rédacteurs en chef en un
an, dont deux pour sa nouvelle formule – Laurent-David Samama, âgé de 24
ans et membre du comité de la rédaction de La règle du jeu, puis Shlomo
Malka, et trois directeurs de la publication en trois ans. Ce qui fait un peu
beaucoup.
S i l o q u a c e s e n 2 0 1 1 p o u r a l l é g u e r d e s n o m b r e s
contradictoires d'abonnés - 2 000 ? 2 500 ? 2 900 ? - annoncés pour justifier
les modifications de la formule du magazine, les dirigeants du FSJU
demeurent silencieux sur le nombre d'abonnés plus de deux ans après la
mutation de ce magazine et sur la fin de la collaboration de 70 contributeurs.
S'il s'avérait que cette énième formule est un échec - à quel coût ? -, le FSJU
le reconnaitra-t-il ? Et dans l'affirmative, le pourra-t-il sans engager la
responsabilité des dirigeants ayant initié ces réformes et qui demeurent aux
rênes de cet te organisation ? Par ai lleurs, pourquoi aucun média
communautaire - RCJ, Actu J, etc. - interviewant ces dirigeants ne manifeste
la moindre curiosité sur ce sujet ?
Les « personnalités de l’envergure du sociologue Michel Wieviorka ou
de la philosophe Blandine Kriegel » annoncées en 2011 dans Témoignage
chrétien par Patrick Chasquès, alors directeur de la publication de L’Arche,
ont-elles rejoint L’Arche ? Non.
Après la deuxième formule de L'Arche (octobre 2012), force est de
constater que ses dirigeants ne parviennent pas à jouer de la synergie entre le
magazine print (imprimé), le site Internet et les réseaux sociaux : ainsi, ce 31
juillet 2013, aucun des articles de la page d'accueil du site Internet n'est
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commenté, rares sont les posts sur le mur Facebook de L'Arche commentés ou
likés, etc.
Mais il ne faut pas désespérer : une troisième formule sera peut-être
lancée par le FSJU, avec qui sait, un quatrième rédacteur en chef...
En outre, L’Arche n’a plus recouru à ses quelques 70 collaborateurs. Ce
qui pénalise en particulier les journalistes et les dessinateurs. Blessés par la
lettre-type électronique du FSJU, des collaborateurs se sont interrogés avec
angoisse en particulier sur leurs modes de rémunération et leurs droits.
appelons qu’au programme du candidat Gil Taïeb aux élections législatives de
juin 2012 figure la « défense des acquis et octroi de nouveaux droits
sociaux ».
Par ailleurs, en 2012, le FSJU a lancé le magazine annuel, Balagane,
qui est passé de 40 pages à 84 pages. Curieusement, le FSJU a trouvé les
moyens financiers pour ce "jewish culturel magazine", devenu le "magazine
du Festival des cultures Juives", et distribué gratuitement. Combien de
lecteurs à ce magazine ? Quel coût et quelles retombées ? Re-mystère.
Le souci du FSJU de gestion optimale de son budget est compréhensible
et juste. Mais on ne déshabille pas David pour habiller Simon, ni Rachel pour
habiller Sarah. Pourquoi le FSJU n’a-t-il pas proposé aux journalistes de
L’Arche des emplois par exemple dans RCJ ou Akadem ? Ne serait-il pas
envisageable par exemple de scinder en deux ou en trois Objectif santé de
Karen Taïeb ou Hors antenne de Paule-Henriette Lévy afin de libérer des
créneaux horaires pour d’autres émissions ? Ce qui ne pourrait qu’être
bénéfique à RCJ et serait conforme à son histoire. Verra-t-on un jour un
radiothon pour des collaborateurs de L’Arche, à l’instar de celui annuel
« organisé à l’occasion de la campagne nationale pour la Tsédaka » (justice,
en hébreu ; campagne annuelle de collecte de fonds dirigée par le FSJU) ?
Quel est le coût financier de RCJ ou de Communauté nouvelle, magazine
mensuel soutenu par le FSJU et longtemps dirigé par Patrick Chasquès,
directeur depuis 2014 du FSJU ? Quels sont les résultats financiers, et en
termes d'abonnements, de cette énième relance de L'Arche ?
De plus, combien a coûté au FSJU le rassemblement place du Trocadéro
du 22 juin 2010, à l’initiative de plusieurs organisations communautaires et
visant à afficher le soutien à l’Etat d’Israël peu après la « Flottille pour la
paix » et à exhorter à la libération de l’otage franco-israélien Guilad Shalit ?
Co-organisée par Gil Taïeb, cette manifestation n’a attiré qu’environ 3 200
personnes selon la police, au plus 5 000 individus, et non les 15 000 allégués
alors par les organisateurs.
Une "peau de chagrin"
Dès lors, est-ce étonnant que l'audience et le nombre de la majorité de
ces médias Juifs français fondent comme neige au soleil et que des
lecteurs/auditeurs s'éloignent silencieusement, mais définitivement d'eux ? Un
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mouvement amplifié par les décisions catastrophiques de dirigeants de
médias.
Depuis la première publication de mon article le 25 mars 2012, les
tendances inquiétantes constatées se sont poursuivies, alors que la situation de
la France et des Français Juifs a continué de se dégrader.
Or, la prochaine décennie sera décisive pour la France, pour sa
communauté Juive et pour ces médias : l'émigration Juive se poursuivra, donc
le nombre de lecteurs/auditeurs/abonnés de ces médias poursuivra sa chute,
des apparatchiks quinquagénaires "communautairement corrects" et de
gauche dirigeront des instances communautaires et agiront vraisemblablement
comme leurs prédécesseurs à l'égard de ces médias, des
héritiers succéderont aux pionniers/fondateurs de médias communautaires
et décideront de poursuivre ou non l'activité de ces médias, de nouvelles
technologies bouleverseront les médias, etc.
Finalement, et de manière paradoxale, on peut se demander si ces médias
communautaires français ne trouveront pas un éventuel second souffle
temporaire lors de la future aliyah massive des Juifs français qu'ils
accompagneront vraisemblablement en Israël. Leurs futurs atouts ? Un public
francophone déraciné et en voie d'intégration, une infrastructure déjà prête
(délégation du FSJU en Israël), leurs réseaux relationnels et médiatiques
(correspondants), etc. En effet, une partie des olim français, en tout cas les
seniors, éprouveront peut-être plus de difficultés à intégrer l'Etat d'Israël, sa
langue. L'apparition de médias francophones leur permettrait de s'informer
dans leur langue maternelle. Ainsi, les Juifs venant de l'ex-Union soviétique
ont créé des médias russophones. Mais d'une part, aucun de ces médias
francophones ne pourra faire l'économie de l'adaptation à l'ère Internet, et,
d'autre part, des médias francophones existent déjà : le Jerusalem Post, en
versions imprimée et électronique depuis une dizaine d'années, The Times of
Israel présent sur Internet et, depuis 2013, i24news, qui a succédé à l'agence
de presse Guysen, sur Internet ainsi que sur le câble, et dispose de moyens
financiers autrement plus importants que ces médias communautaires
français.
Force est de conclure sur l’urgence pour la communauté Juive française
institutionnalisée d’entamer une réflexion profonde sur sa communication,
notamment via ces médias, afin d’établir un plan d’actions, du court au long
termes, adaptées aux défis actuels et futurs, et de ne pas accroître le fossé la
séparant d’un grand nombre de Français Juifs.
Des actions qui devront nécessairement, mais pas uniquement,
s’appuyer sur des médias Juifs crédibles, professionnellement, à l’audience
élargie et solides financièrement. Ce qui suppose des bons journalistes
travaillant dans un cadre légal et des dirigeants compétents, et la fin de
pratiques honteuses, voire scandaleuses, par des donneurs de leçons de
morale.
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C’est à ce prix que ces médias survivront et que cette communauté peut
espérer transformer sa faiblesse médiatique en force journalistique, et
contribuer à gagner la bataille décisive de la communication dans une France
en déclins.
NB : J’ai collaboré à Actualité juive hebdo, à L’Arche, à Communauté
nouvelle et à Akadem, comme rédactrice en chef d'Osmose, correspondante
en France et co-éditorialiste à Guysen. J'ai été interviewée par Radio J et
RCN. Je publierai les éventuelles réponses des personnes mentionnées dans
cet article.
Le 23 novembre 2012, mécontente d'un passage de cet article
l'évoquant, une personne que j 'ai rencontrée fortuitement, a multiplié les
invectives à mon égard en public, a adopté un ton agressif à mon endroit, sans
argumenter sur le fonds ni trouver la moindre erreur dans mon article. Si des
personnes citées ou leurs proches sont en désaccord avec cet article, elles
peuvent réagir par des commentaires ou par des lettres, mais pas par des
invectives, pas par une agression verbale dénuée d’arguments.
Articles sur ce blog concernant :
Affaire al-Dura/Israël
Aviation/Mode/Sports
Chrétiens
Culture
France
Il ou elle a dit...
Judaïsme/Juifs
Monde arabe/Islam
Shoah (Holocaust)
Articles in English
Publié le 25 mars 2012, cet article a été republié les 15 janvier, 20 mai,
3 juillet, 8 octobre et 30 décembre 2013 - le hacker du site de Dieudonné
vient d'indiquer sa stratégie sur Judaïques FM et Actualité juive fête son 33e
anniversaire -.
Il a été modifié pour la dernière fois le 28 mai 2014.
PUBLIÉ PAR VÉRONIQUE CHEMLA LE 3/03/2014 06:52:00 PM
LIBELLÉS : AL-DURA, ANTISÉMITISME, CRIF, FILM, FRANCE,
ISRAËL, JUDAÏSME, JUIFS, LIVRE, SHOAH, TERRORISME
1 6 COMMENTA IRES :
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David 26 mai 2012 08:37
Tableau ultra détaillé des médias juifs de France. Bravo pour ce travail remarquable...
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Réponses
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Monik Kern-Bresler 28 mai 2012 10:55
Une juste et nécessaire mise au point !
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Aschkel 28 mai 2012 20:28
Très belle enquête
Répondre
Anonyme 29 mai 2012 00:12
véronique, je vous remercie de signaler sur votre blog que tribunejive.info la version numérique de Tribune juive a obtenu des interviews exclusives de Nicolas Sarkozy et François Hollande entre les deux tours de la présidentielle. Votre papier laisse à penser que seul Actualité Juive a obtenu ces interviews ce qui décrédibilise notre titre et donne à nos lecteurs une fausse image de notre media.
Répondre
Monik Kern-Bresler 30 mai 2012 10:15
Pourquoi "Anonyme" ?
Adam Harishon 29 mai 2012 14:13
Véronique,
Comme d'habitude votre analyse est exhaustive, sans complaisance ni critique inutiles.Cependant, il me semble difficile de détacher le constat de "médiocrité" des médias de tous les autres rouages officiels de la Communauté. Ecoles, corps rabbinique, responsables communautaires ( du CRif au Consistoire en passant par le Fonds Social) sont tous engagés dans des concurrences mesquines et passent à côté de l'essentiel. Plutôt que de s'associer efficacement, ils veulent tous se faire entendre plus que les autres, se montrer au premier rang, si possible en masquant les autres. En résulte un éclatement des ressources, une cacophonie contre productive et une démobilisation de la base. La pléthore des mails que nous recevons, bien peu souvent originaux ( comme les vôtres) sont la plupart du temps des compilations de liens traduits vaguement de l'anglais. La communauté manque cruellement de leaders dignes et qui soient capables de mobiliser les forces vives de celle-ci.
Répondre
Anonyme 3 juin 2012 17:05
Il est inexacte de dire qu'Akadem n'a pas rendu compte de la manifestation du Consistoire.
http://www.akadem.org/sommaire/themes/politique/laicite/la-laicite-aujourd-hui/liberte-egalite-fraternite-laicite-06-04-
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2012-43461_188.php
Pour le reste votre article est très impressionniste et partial, il est marqué par votre expérience personnelle dans les médias que vous citez. Dommage, une vraie enquête sur les médias juifs reste à faire.
Laurent MunnichDirecteur d'Akadem
Répondre
Veronique Chemla 3 juin 2012 17:52
Le Consistoire et le FSJU ont organisé ce Congrès composé de tables-rondes simultanées en salles le matin et de conférences/débats en amphithéâtre l'après-midi.
Les tables-rondes matinales n'ont pas été filmées par Akadem - un camaraman est passé parfois filmé quelques minutes. Elles n'apparaissent donc pas dans votre lien ni plus généralement sur le site Akadem. Ce dimanche matin, j'ai exprimé publiquement mon étonnement que d'une part, aucune caméra ne filme intégralement ces tables-rondes et que d'autre part, il n'y ait aucune diffusion en direct et sur Internet de ces tables-rondes. J'ai cité des évènements publics non communautaires que j'ai couverts et qui bénéficiaient d'une diffusion en direct sur Internet. J'ai été applaudie, ce qui prouve que mon étonnement était partagé et une carence des organisateurs, car des Français Juifs isolés auraient pu bénéficier de ces tables-rondes, et des Français non-Juifs apprendre beaucoup sur les interrogations soulevées lors de cette journée.
Akadem a filmé les conférences de l'après-midi et votre lien concerne une des conférences. Cette conférence a été publiée après l'évènement, et non en direct. Pour l'éclairer : un seul document, qui porte sur la laïcité (1792-2005) et qui reprend l'essentiel d'une chronologie, sans l'actualiser, publiée sur le site Internet de l'Assemblée nationale ! Votre chronologie sur la laïcité s'arrête en 2005. Rien sur les débats récents sur la laïcité, sur les abattages rituels, sur les carrés confessionnels, sur la loi interdisant la dissimulation du visage dans les espaces publics (2011), sur les prières de musulmans dans les rues, etc. Pourquoi ?
De plus, d'autres sujets ont été alors abordés.
Dommage qu'une couverture en direct et intégrale, ainsi qu'un travail éditorial plus actualisé et plus large n'aient pas été assurés.
Mon article est nourri de mon expérience de plus de dix ans dans des médias communautaires, d'analyses argumentées avec liens Internet, dates et photos, de confidences de collègues et confrères et de directeurs de médias Juifs, etc. Et je n'ai pas tout dit, notamment sur les conditions de travail de journalistes de médias Juifs...
Les Internautes ont abondé dans mon sens, et c'est un euphémisme. Ce qui prouve que mon tableau n'est ni "impressioniste" ni "partial".
J'ai aussi travaillé à Akadem. Donc, je sais quel travail peut être fait sur une conférence.
Pourquoi ai-je été la seule à effectuer cette enquête sur des médias français Juifs qui, sauf exceptions, sont en déclin ou
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connaissent une audience faible, et essentiellement communautaire ?
Pourquoi Akadem ne ferait-il pas une "vraie enquête" sur les médias Juifs ? Il dispose de journalistes pour sa TV culturelle sur Internet...
Véronique Chemla
Répondre
Veronique Chemla 25 novembre 2012 23:00
Le 28 mai 2012, la page Facebook de Jewpop a évoqué mon article Un paysage médiatique français Juif contrasté ainsi : « La journaliste Véronique Chemla règle ses comptes avec les médias juifs ! #tataflingueuse » (http://fr-fr.facebook.com/jewpop/posts/468541093172699).
Les commentaires sont :Laurent D. Samama : Tâta, je te trouve bien gentil! Je dirai plutôt mémé... Cette dame fait partie du système depuis des décennies, si elle voulait que ça change, elle aurait du le faire quand elle le pouvait!28 mai, 03:43 via mobile • 1
Jewpop : Vas-y Laurent D. Samama, dynamite, ventile, éparpille, façon puzzle ! :) 28 mai, 05:15
Vince Oron Dogue : L'article est interessant cependant ecrire des articles pour Haaretz, le journal le plus biaise et qui incite le plus a la haine en Israel ce n'est pas glorieux donc pas de like pour Mme Chemla .28 mai, 06:40 via mobile"
N’ayant pas de compte Facebook, et ne souhaitant pas en créer, je n’ai pas pu répondre à ces commentaires.
J’ai sollicité de Jewpop qu’il publie ma réponse dans sa page Facebook. En vain.
Je la publie donc sur mon blog :
« J’ai écrit cet article comme journaliste, et non pour “régler” des “comptes avec les médias juifs”.
J’ai décrit, analysé et argumenté une situation. Et les commentaires des Internautes abondent généralement dans mon sens.
Mon expérience professionnelle dans ces médias remonte à 2001. Ce qui ne fait pas des « décennies ».
A quel « système » Laurent D. Samama fait-il allusion ? Si j’en faisais partie, ces médias n’auraient pas mis un terme à leurs commandes d’articles auprès de moi.
M. Samama, alors rédacteur en chef de L’Arche, avait souhaité utiliser mon dossier d’articles sur les Juifs noirs pour le numéro de L’Arche à paraitre en octobre 2011, voire aussi sur le site Internet de ce magazine. A ce jour, mon dossier et d’autres articles n’ont pas été publiés par ce magazine qui les avait pourtant commandés. Pourquoi ?
Il me parait naïf, faux et illusoire d’écrire qu’un changement – lequel ? Dans quel but ? Selon quelles modalités ? - parmi ces
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médias dépendrait de ma seule volonté.
Et qu’a fait M. Samama, ex-rédacteur en chef de L’Arche, pour que « ça change » ?
Dernières questions pour actualiser mon article : pourquoi M. Samama n’exerce-t-il plus cette fonction de rédacteur en chef de L’Arche que ce vingtenaire a occupée, certes pour quelques numéros, et malgré la brièveté de son expérience professionnelle dans les médias ? Pourquoi n’a-t-il pas réagi directement sur mon blog ?
Avez-vous lu mes articles sur la disparition de la petite Rose Pizem publiés par Haaretz ?
Ce quotidien a respecté mes articles – mon interview-scoop a même été mise à sa Une - et m’a payée la somme convenue dans un délai raisonnable. Je n’en dirai pas autant de tous les médias auxquels j’ai contribué.
De plus, j’ai écrit pour des médias français qui publiaient des articles dont je ne partageais pas les opinions.
Parvenir à faire publier des articles éloignés de la ligne éditoriale d’un journal relève de l’exploit.
Je suis plus choquée par la terminologie biaisée – « colons », « territoires palestiniens », « territoires occupés », etc. –, utilisée par certains médias français Juifs, que par la ligne éditoriale d’Haaretz, car tout le monde connait la partialité de ce quotidien israélien.
Par ailleurs, j’ai critiqué dans mon blog un article publié par Haaretz (http://www.veroniquechemla.info/2009/12/pas-dantisemitisme-en-france.html).
Enfin, le terme « mémé » me semble relever d’une surenchère agressive, encouragée par Jewpop, pas « gentille » et dérapant sur le terrain personnel. Faute d’arguments peut-être. »
Répondre
Méir Ben-Hayoun 20 mai 2013 14:48
Véronique,
Je baisse mon chapeau. Ce n'est pas un article, mais carrément une recherche, une étude. Beucoup de critiques constructives. On regrettera toutefois que ce riche travail ne puisse être apprécié que par une minorité de personnes au fait des médias. Félicitations
Répondre
virginie guedj-bellaiche 11 juin 2013 11:35
ce riche travail n'est pas apprécié pour plusieurs raisons : - d'abord il est trop long, exhaustif soit main il me semble inadapté à la lecture du Net.- il s'agit plus d'un catalogue que d'une vraie analyse.- il suinte à mon sens, d'une certaine condescendance d'une "grande journaliste" vis à vis de la presse communautaire, sorte de 2ème classe des médias.
je ne dis pas que la presse juive est parfaire loin de là. mais je crois que vous ne la connaissez pas assez pour en mesurer les évolutions. je travaille depuis plus de 13 ans pour Actualité juive, il a évolué, s'est adapté. certes, il reste toujours du
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chemin à faire mais des sujets tabous il y a plusieurs années ont aujourd'hui parfaitement leur place dans les colonnes du journal. je pense notamment aux libéraux, à l'homosexualité, au sida etc...enfin, que JewPop vous appelle gentiment mémé, n'est-il pas une facon de vous rendre la monnaie de votre pièce quand vous avez taclé le jeune âge de Laurent david Samama, nommé à la rédaction de l'Arche ? Un pic qui n'apparaît plus dans la version actuelle publiéeCordialementVirginie Guedj-Bellaïche
Répondre
Veronique Chemla 11 juin 2013 18:34
Bonjour Virginie,
J'ai publié ma réponse précédée de ton commentaire en un article : http://www.veroniquechemla.info/2013/06/reaction-de-virginie-guedj-bellaiche.html
Cordialement,
Véronique Chemla
Répondre
jean 12 juin 2013 17:04
La presse juive Francaise est trop molasse
la presse numerique francaise en Israel fair 20 plus et en 30 fois mieux
le muselage est à tous les étages dans l'hexagone
Répondre
Rédaction @Alyahenlive 23 juin 2013 11:55
Bonjour,
Je représente la communauté Alyah en Live (www.alyah.fr). Je partage dans une large mesure le constat de Véronique. Il y a effectivement beaucoup de "bruits" de "gesticulations" dans la presse francophone juive.
Pour autant, il me semble que ce constat est également vrai pour la presse de façon générale. Combien de fois j'ai vu des inepties reprises en boucle par nos plus grands quotidiens nationaux, des coquilles qui feraient honte à n'importe quel étudiant en journalisme... (je ne parles même pas de biais ou de subjectivité).
La raison, à mon sens est que l'équation économique des médias ne permet tout simplement pas aujourd'hui de faire le même journalisme qu'il y a 30 ans. La pression en terme d'audience est telle et le cycle de l'information s'est tellement accéléré que les médias ne peuvent plus travailler de la même manière.
En d'autres terme, je veux dire qu'il y a bien un problème, mais qu'il ne me semble pas possible de désigner un "coupable". Je suis toujours agacé de lire des articles écrits à la va vite, mais dans le même temps, je sais bien qu'il n'est pas
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facile aujourd'hui de faire du bon journalisme.
Je reste toutefois impressionné par le nombre croissant d'initiatives qui animent notre communauté et souhaite vivement que nous puissions aller de l'avant.
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Jacques GALAZKA 1 septembre 2013 16:01
Merci pour vos articles.
Répondre
Jacques GALAZKA 1 septembre 2013 16:03
Merci pour vos articles, c est malheureusement la verite pas tres belle à lire.
Répondre
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