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MEDEF ActuEco semaine du 16 au 20 juin 2014 1 Conférence économique et sociale TPEPME Propositions du Medef Juin 2015

conf sociale et eco tpe pme juin 2015 - Les Propositions du Medef

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MEDEF Actu‐Eco semaine du 16 au 20 juin 2014 1

       

Conférence économique et sociale  TPE‐PME 

                   

Propositions du Medef  

Juin 2015  

   

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      Introduction                                                                        

Sommaire   

  Soutenir l’emploi dans les TPE‐PME            1. Sécuriser le contrat de travail 

 2. Assouplir le contrat de professionnalisation 

 3. Relever les seuils d’effectifs 

 Soutenir la création et la croissance des TPE‐PME  1. Faciliter le financement des TPE‐PME 

 2. Améliorer les relations avec l’administration 

 3. Simplifier les relations avec l’URSSAF 

 4. Simplifier la facturation électronique 

 5. Favoriser la reprise d’entreprise par les salariés 

 6. Soutenir la création d’entreprise 

 7. Libérer l’activité entrepreneuriale 

 8. Valoriser l’engagement des entrepreneurs 

 

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    Tableau de synthèse des propositions      

Soutenir l’emploi dans les TPE‐PME  

Sécuriser le contrat de travail 

Introduire dans le contrat de travail les motifs incontestables de rupture Généraliser le contrat de projet Introduire un barème d’indemnités de licenciement Introduire un plafond / un barème d’indemnités à verser au salarié par l’employeur en cas de contentieux Limiter l’assimilation à une absence de cause réelle et sérieuse l’insuffisance de motivation d’une lettre de licenciement  Relever le seuil de 10 à 20 salariés pour le plancher des 6 mois 

Assouplir le contrat de professionnalisation 

Créer un contrat de professionnalisation sur mesure 

Relever les seuils d’effectifs  

Intégrer les mesures favorables aux TPE et PME envisagées dans la négociation sur la modernisation du dialogue social  Relever les seuils relatifs aux diverses contributions fiscales et sociales 

  

Soutenir la création et la croissance des TPE‐PME  

Faciliter le financement des TPE‐PME 

Permettre aux investisseurs personnes physiques finançant une TPE PME de déduire de leur revenu global, leur quote‐part du déficit de l’entreprise dans laquelle ils ont investi. Supprimer le  privilège du Trésor Céder le règlement des créances des clients collectivités et établissements publics de santé des TPE‐PME à la BPI 

   

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 Améliorer les relations avec 

l’administration 

Renforcer la démarche d’accompagnement pédagogique des services de l’Etat auprès des entreprises avant le passage à des actions de sanction  

 Simplifier les relations avec 

l’URSSAF  

Instaurer un mécanisme de rescrit simplifié et accéléré « protection sociale complémentaire » Adapter la législation et la réglementation en amont pour éviter des sanctions financières disproportionnée et pour alléger les formalités à accomplir Innover en matière de contrôle  

 Simplifier la facturation 

électronique  

Clarifier les bonnes pratiques de la piste d’audit et autoriser explicitement les pièces numérisées 

 Favoriser la reprise 

d’entreprise par les salariés 

Permettre la déduction des coûts liés aux due‐diligences menées par un repreneur potentiel, salarié ou demandeur d’emploi, de leur impôt sur le revenu  

Soutenir la création d’entreprise 

 

Simplifier le paysage des aides à la création d'entreprise  Privilégier les prêts accompagnés plutôt que les "aides guichets" Faciliter le rebond en améliorant le dispositif de la VAE  

Libérer l’activité entrepreneuriale 

Sécuriser le risque de requalification en salariat déguisé 

Valoriser l’engagement des entrepreneurs 

Créer une réserve citoyenne économique

      

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Introduction 

                                                

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Les freins à l’embauche sont une réalité.  D’après  le  dernier  sondage  d’OpinionWay  réalisé  pour  le Medef  en  avril  dernier, 70%  des  dirigeants  ont  peur  d’embaucher.  Ce  sentiment monte  à  75%  chez  les chefs  d'entreprise  qui  n'ont  aucun  salarié.  Pour  expliquer  cette  peur,  plusieurs raisons sont avancées au premier rang desquelles, pour 31% des chefs d’entreprise, les  rigidités des  contrats et notamment  les difficultés  liées à  leur  rupture. Vient ensuite  le coût du  travail pour 22% des chefs d’entreprise. Et enfin, est avancé  le manque de visibilité économique. A noter également que  les  freins à  l'embauche sont également liés à la difficulté de recruter la bonne la bonne compétence.   Aussi  dans  un  contexte  si  anxiogène  en  raison  d’une  courbe  du  chômage  que  le gouvernement  peine  à  enrayer,  tout  doit  être  mis  œuvre  pour  apporter  des réponses  aux  inquiétudes  des  chefs  d’entreprise,  pour  lever  les  freins  au recrutement et relancer la croissance.  Le virage entrepreneurial du gouvernement doit s’incarner dans les faits et dans une réalité  incontestable.  Or,  force  est  de  constater  que  les  derniers  actes  du gouvernement,  comme  des  parlementaires,  ne  peuvent  être  considérés  comme étant des gestes en direction des entreprises : pénibilité, projet de loi Modernisation du Dialogue social, droit d’information préalable des salariés, …  le Medef ne cesse de rappeler ces incohérences et ces non‐sens économiques.   Il est plus que  temps d’engager une  réforme ambitieuse du marché du  travail. Et c’est  la  raison  pour  laquelle  le  Medef  souhaite  faire  part  au  gouvernement  à l’occasion de  la réunion organisée autour du Premier ministre,  le 1er  juin 2015, des propositions visant à soutenir  le recrutement dans  les TPE‐PME mais également  la création d’entreprise et leur croissance.  Enfin,  si  le  Medef  avance  des  mesures  nécessaires  à  mettre  en  œuvre  par  le Gouvernement  et  le  Parlement,  il  souhaite  également  prendre  sa  part  de responsabilité dans ce combat en faveur de l’emploi. Sa mobilisation en faveur de la formation et de l’apprentissage à travers ses opérations « Beau travail ! », « Au tour de  l’emploi », « Wordskills »,  son  implication en  faveur de  l’insertion par  l’activité économique via notamment  les actions portées par  les branches professionnelles, son soutien à la diffusion de la culture entrepreneuriale et à l’envie d’entreprendre aux côtés notamment d’ « Entreprendre Pour Apprendre » ou grâce à ses « Parcours Audace Créatrice », … sont autant d’actes concrets et  forts dans son combat pour l’emploi et en faveur de la croissance économique.  Tel est l’enjeu des propositions présentées dans ce document. 

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Soutenir l’emploi dans les TPE‐PME 

            

                           

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1. Sécuriser la rupture du contrat de travail  

a. Constat   Une  écrasante  majorité  d’études  provenant  soit  d’organismes  internationaux (OCDE, FMI…), soit de structures nationales  (think  tank, économistes,  juristes…), a démontré l’existence dans notre pays d’un problème de rigidité des conditions de la rupture du  contrat de  travail à durée  indéterminée.  Sans qu’il  soit possible d’en chiffrer  scientifiquement  l’impact  sur  l’emploi,  il  semble  incontestable  que  cet impact  est  négatif  et  significatif  en  termes  de  volume  de  « non‐embauche ».  La rigidité  est  également  à  l’origine  de  la  segmentation  du marché  du  travail  entre « insiders », titulaires d’un CDI et outsiders (en CDD, en intérim ou au chômage).   Ce  manque  de  flexibilité  suscite  chez  les  chefs  d’entreprise  une  « peur  de l’embauche », principalement dans  les TPE/PME, qui appelle de  façon urgente une solution  pour  libérer  l’emploi  au  moment  où  plusieurs  facteurs  externes déterminants pour la croissance sont favorables (baisse du prix du pétrole, baisse de l’euro, baisse des taux d’intérêt).   

b. Propositions du Medef  

Pour « tuer » la peur de l’embauche chez les chefs d’entreprise, principalement dans les TPE/PME, il faut leur donner la visibilité et la sécurité nécessaires sur la rupture du contrat de travail.    Cette visibilité et cette sécurité peuvent être apportées à trois moments différents de  l’exécution du  contrat de  travail : en amont de  la  rupture, au moment de  la rupture ou après la rupture.   

‐ En amont de la rupture :  o Introduire  dans  le  contrat  de  travail  les  motifs  incontestables  de 

rupture.  Ces  motifs  seraient  listés  dans  le  contrat  de  travail  et recevraient donc  l’accord du  salarié  lors de  la  signature du  contrat.  Il peut  s’agir  de motifs  externes  (ex :  évolution  du  volume  global  d’un marché) ou internes (ex : baisse du chiffre d’affaires en % ou en valeur absolue, perte d’un marché spécifique…) à  l’entreprise. Si  l’une de ces causes de  rupture  intervient  lors de  l’exécution du  contrat de  travail, l’employeur  peut  l’invoquer  pour  licencier  le  salarié.  L’éventuel contrôle du  juge n’intervient alors que pour vérifier que  la cause s’est effectivement  manifestée  (ex :  le  chiffre  d’affaires  de  l’entreprise  a effectivement baissé de x%).  

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 o Généraliser  le  contrat  de  projet.  Inspiré  du  contrat  de  chantier  qui 

existe déjà dans  le secteur du BTP,  le contrat de projet prévoit que  le contrat prend fin lorsque le projet défini est achevé. C’est un contrat à durée  indéterminée puisqu’on ne connait pas à  l’avance  la date de fin du projet. Cette notion de projet n’est pas applicable à  la  totalité des secteurs  de  l’économie,  mais  elle  a  l’avantage  de  « coller »  assez fortement à l’évolution des entreprises qui fonctionnent de plus en plus en  logique  de  projet,  notamment  dans  les  « nouveaux  métiers » (informatique,  nouvelles  technologies,  services  aux  entreprises…), quelle  que  soit  la  taille  de  l’entreprise.  Là  aussi,  en  cas  d’éventuel contentieux,    le  contrôle  du  juge  ne  porterait  que  sur  la  réalisation effective du projet (celui‐ci a‐t‐il ou non été achevé ?).  

‐ Au moment de la rupture :  o Introduire  un  barème  d’indemnités  de  licenciement  dont  le  respect 

par l’employeur éteint toute contestation en justice. Il s’agit de mettre en place un barème, qui peut  tenir compte de plusieurs  facteurs  (ex : ancienneté,  niveau  de  qualification,  âge…)  et  qui  permet contractuellement à l’employeur d’éteindre tout risque de contentieux. C’est un système inspiré de celui de la transaction, qui est déjà pratiqué par  les  entreprises  et  incontesté  par  les  tribunaux.  Néanmoins,  la différence  avec  la  transaction  est  double :  d’une  part,  le montant  de l’indemnité  ne  fait  pas  l’objet  d’une  négociation mais  est  fixé  par  le barème  (donc  connu  à  l’avance par  les  deux  parties)  et d’autre  part, l’accord du salarié pour procéder à  l’application du barème entraînant le licenciement n’est pas requis.   

‐ En aval de la rupture :  o Introduire un plafond d’indemnités à verser au salarié par l’employeur 

en cas de contentieux. Ce système de plafonnement des indemnités au contentieux  existe  dans  plusieurs  grands  pays  européens  (Danemark, Allemagne,  Italie, UK…). Même  s’il ne  sécurise pas  l’employeur  sur  la simplicité de  la  rupture,  il  lui donne une visibilité certaine  sur  le coût possible d’un contentieux avec un salarié. C’est une solution sans doute de second  rang, mais qui aurait néanmoins  l’avantage de protéger  les TPE contre des cas, certes rares mais parfois mortels pour  l’entreprise, d’indemnités parfois extravagantes accordées par les prud’hommes.   

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Par ailleurs, afin d’apporter une sécurité aux petites entreprises, le seuil du nombre de salariés impliquant un plancher d’indemnités de 6 mois devrait être porté de 10 à 20 salariés.  

o Introduire un barème d’indemnités à verser au salarié par l’employeur en  cas  de  contentieux  au moment  de  la  conciliation.  Il  s’agit  d’une solution un peu dégradée par rapport à  la solution n°4 qui repose sur une incitation du salarié et de l’employeur à la conciliation : grâce à ce barème, salariés comme employeurs sont fortement incités à choisir la conciliation et non  le contentieux car celle‐ci  leur donne une visibilité sur  le  temps  (très  court,  de  l’ordre  de  quelques  semaines  contre plusieurs  mois  ou  années  en  cas  de  contentieux)  et  l’argent  (un montant  connu  à  verser ou  à  toucher  contre un montant  inconnu  et incertain  en  cas  de  contentieux).  Cette  solution  avait  été  prévue  par l’ANI du 11 janvier 2013 mais elle n’a pas été transposée dans la loi.  

 o Revenir sur la jurisprudence posée par la Cour de Cassation « le défaut 

d'énonciation  des  motifs  dans  une  lettre  de  rupture  rend  un licenciement,  prononcé  à  titre  disciplinaire,  sans  cause  réelle  ni sérieuse » en posant deux principes complémentaires et équilibrés :  

L’insuffisance notoire de motivation de  la  lettre de  licenciement ne  peut  être  assimilée  à  une  irrégularité  de  procédure  comme une autre, car elle prive  le salarié de  la possibilité de faire valoir ses droits. C’est pourquoi l’indemnité versée par le juge à ce titre peut  être  portée,  par  dérogation  au  principe  posé  à  l’article  L. 1235‐2, de un à trois mois de salaire.  

En revanche, une insuffisance notoire de motivation de lettre de licenciement  ne  doit  pas  priver  l’employeur  du  droit  de  faire vérifier par les juges du fond le caractère réel et sérieux du motif du  licenciement.  Il  en  va  du  respect  du  droit  à  un  procès équitable posé par l’article 6 de la CEDH. Une insuffisance notoire de  la motivation de  la  lettre de  licenciement ne peut donc être assimilée à une absence de cause réelle et sérieuse entraînant la nullité du licenciement.   

       

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2. Assouplir le contrat de professionnalisation  

a. Constat   

Le  contrat  de  professionnalisation,  comme  l’apprentissage,  est  un  moyen d’insertion dans  l’emploi particulièrement efficace :  six mois après un  contrat de professionnalisation, 76 % des anciens bénéficiaires sont en emploi dont  la moitié chez le même employeur.  En  application  du  code  du  travail,  le  contrat  de  professionnalisation  doit obligatoirement conduire à une qualification soit enregistrée au répertoire national des  certifications  professionnelles,  soit  reconnue  dans  les  classifications  d’une convention nationale de branche, soit ouvrant droit à un certificat de qualification professionnelle.   Si le respect de ces exigences permet de garantir la qualité de la formation, il n’en est  pas  moins  bloquant  pour  l’accès  au  contrat  de  professionnalisation  pour beaucoup de jeunes :  

• d’abord,  ces  règles  complexifient  la  mise  en  œuvre  du  contrat  pour  les entreprises, notamment les TPE. Cette complexité est au mieux dissuasive, au pire inhibitrice ;  

• ensuite  et  surtout,  l’encadrement  par  des  règles  à  la  fois  universelles  et précises interdit l’adaptation du contrat de professionnalisation à la situation particulière de chaque demandeur d’emploi et de chaque entreprise. En l’état actuel du droit, il est impossible soit de réaliser une formation « sur‐mesure » correspondant  exactement  aux  besoins  de  l’entreprise  et  du  demandeur d’emploi, soit de réaliser la formation au sein de l’entreprise.  

 b. Proposition du Medef 

 En  conséquence,  afin  de  lever  cet  obstacle  au  développement  de  l’alternance,  le Medef  propose  que  le  contrat  de  professionnalisation  puisse,  pour  une  durée expérimentale, conduire à une formation correspondant exactement aux besoins du  demandeur  d’emploi  et  de  l’entreprise.  Celle‐ci  serait  définie  en  amont  par l’entreprise  et  le  demandeur  d’emploi  et  devrait  se  dérouler  selon  un  calendrier déterminé. Elle pourrait être réalisée en interne par l’entreprise. Elle serait réservée aux  demandeurs  d’emploi  de  longue  durée,  pour  lesquels  la  question  des compétences se pose de façon plus aigüe que pour les autres demandeurs d’emploi.   

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Pour  les chômeurs de  longue durée,  la  rémunération pourrait être  rapprochée de celle  des  jeunes  de  moins  de  25  ans.  Ainsi,  un  chômeur  de  longue  durée bénéficierait d'une rémunération au moins égale à 80% du Smic, complétée par  le RSA  ou  l'indemnité  référentielle  de  l'assurance  chômage.  Sa  rémunération  totale atteindrait ainsi le niveau d'un Smic net.   L’expérimentation  d’un  « contrat  de  pro  sur‐mesure »  dans  des  conditions sécurisées  juridiquement  pour  les  entreprises  pourrait  ainsi  relancer  fortement l’alternance dans  les entreprises en permettant à plusieurs dizaines de milliers de demandeurs d’emploi de longue durée d’accéder à un emploi et à une formation.   

3. Relever les seuils d’effectifs  

a. Constat   

L’ampleur  des  obligations  qui  s’imposent  aux  petites  entreprises  lorsqu’elles franchissent les seuils de 10 et 50 salariés est un obstacle avéré à la croissance et à l’embauche par ces entreprises. De natures réglementaires, fiscales et sociales, ces obligations  doivent  faire  l’objet  de  simplifications,  et  pour  certaines  d’entre  elles d’un relèvement du seuil.  Malheureusement la loi relative au dialogue social omet de traiter l’effet de seuil lié à  la mise en place des  instances de représentation du personnel et des obligations afférentes.  

b. Proposition du Medef  En  premier  lieu,  la  loi  relative  au  dialogue  social  devrait  intégrer  les  mesures favorables aux TPE et PME envisagées dans la négociation sur la modernisation du dialogue social :  

‐ introduire un principe de proportionnalité entre  le nombre de représentants et le nombre de salariés, 

‐ supprimer  la  disposition  prévoyant  une mutualisation  et  une  annualisation des heures de délégation dès le seuil de 50 salariés,  

‐ permettre  à  une  PME  d’appliquer  directement  un  accord  de  branche  pour être libérée de l’obligation de négocier,  

‐ permettre à une PME de négocier même en  l’absence de délégation ou de mandatement syndical. 

 

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En  second  lieu,  les  seuils  relatifs  aux  diverses  contributions  fiscales  et  sociales devraient être relevés. Par exemple, l’ensemble des obligations s’imposant au seuil de 10 salariés pourrait être porté à 20 salariés.                                  

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Soutenir la création et la croissance des TPE‐PME 

                                   

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1. Faciliter le financement des TPE‐PME  

a. Soutenir l’investissement   

i. Constat Les  entreprises  peuvent  avoir  des  besoins  de  financement  importants  dans  les premières  années  alors  même  qu’elles  sont  la  plupart  du  temps  en  perte.  Ces besoins ne peuvent entièrement reposer sur le financement bancaire et le capital –risque, qui n’est pas adapté à tous les profils d’entreprise.   Pour  inciter  les  investisseurs  personnes  physiques  à  apporter  à  ces  jeunes entreprises  les capitaux nécessaires, certains pays ont mis en place des dispositifs fiscaux  puissants    qui  ont  permis  un  développement  important  des  business angels : au Royaume‐Uni, le régime de l’EIS, est similaire à notre réduction d’IR dite Madelin mais le plafond est de 1.000.000£ par personne, avec un taux de réduction d’impôt de 30 % du montant investi. Aux Etats‐Unis, le « subchapter S » permet aux Business  Angels,  de  déduire  de  leurs  autres  revenus,  leur  quote‐part  des  pertes initiales de l’entreprise nouvelle.   Si des   dispositifs proches existent en France, (réduction d’IR Madelin et possibilité d’imputation  des  déficits  des  investisseurs  sur  leur  revenus  personnels  de même catégorie),  ils  sont  néanmoins  sous  dimensionnés  avec  pour  conséquence  des effets faibles sur le financement des entreprises.   

ii.  Proposition du Medef  Permettre  aux  investisseurs  personnes  physiques  finançant  une  TPE  PME  de déduire  de  leur  revenu  global,  c’est‐à‐dire  de  l’ensemble  de  leurs  revenus personnels, quelle qu’en  soit  la nature,  leur quote‐part du déficit de  l’entreprise dans  laquelle  ils ont  investi. Comme actuellement,  le dispositif  serait plafonné au montant investi et limité aux cinq premières années de vie de l’entreprise.    

b. Supprimer un obstacle au crédit bancaire   

i. Constat  Les  créanciers  privés  des  entreprises  qui  entendent  obtenir  paiement  de  leurs créances  font  face, en particulier  lorsqu’est ouverte une procédure collective, aux garanties  de  recouvrement  qui  confèrent  un  caractère  privilégié  aux  créances détenues par  les salariés  (ou  l’AGS),  les caisses de sécurité sociale et  le Trésor. Le droit  français prévoit également des privilèges au profit de certains des créanciers d’entreprises soumises à une procédure collective.   

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L’existence de ces privilèges influe sur la probabilité de recouvrement des créances détenues par  les partenaires de  l’entreprise, qui détermine à  son  tour  la mesure dans laquelle ces partenaires vont accepter de consentir un crédit à l’entreprise. Dès lors que  l’ordre de paiement des créanciers conduit à un paiement prioritaire des créances privilégiées, les capacités de financement des entreprises en sont affectées puisqu’il   diminue  l’efficacité des garanties que peut consentir une entreprise à ses partenaires financiers.   Or,  si  les  privilèges  propres  aux  procédures  collectives  tendent  à  encourager  le crédit et  le  redressement des entreprises en difficulté et  si  les privilèges attachés aux créances salariales présentent un caractère alimentaire, ces  justifications ne se retrouvent pas en ce qui concerne le privilège du Trésor.  

 ii. Proposition du Medef 

Supprimer  le   privilège du  Trésor  en  commençant  éventuellement  par mettre  en œuvre la mesure pour les TPE‐PME. 

 c. Compenser les effets des retards de paiement des 

collectivités locales et établissements publics   

i. Constat  L'État mène sans conteste une politique volontariste de réduction de ses délais de paiement ainsi que de ceux des établissements publics nationaux et des collectivités territoriales.  Il n’en demeure pas moins que  des  retards  de paiement  significatifs subsistent et s’aggravent même, compte  tenu du contexte en matière de  finances publiques, pour un certain nombre de collectivités territoriales et d’établissements publics, avec des dégâts collatéraux importants pour les TPE et PME concernées. Ces dernières,  titulaires  de  marchés  ou  de  commandes  auprès  de  grands  donneurs d’ordre publics peuvent certes mobiliser  leurs créances auprès de  la BPI, mais sous certaines  conditions. Par ailleurs  cela  comporte un  coût qu’elles ne devraient pas avoir à assumer.  

ii. Proposition  Etudier  la  possibilité  pour  les  PME  d’un  règlement  des  créances  de  leurs  clients collectivités  et  établissements  publics  de  santé  par  la  BPI  lorsque  ceux‐ci  ne respectent  pas  les  délais  de  paiement.  Il  s’agirait  pour  cette  dernière essentiellement  d’une  avance  de  trésorerie,  les  créances  en  question  étant  des créances  certaines  et  la  BPI  touchant  en  lieu  et  place  des  PME  concernées  les intérêts moratoires et autres pénalités dus par ses débiteurs publics. 

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2. Améliorer les relations avec l’administration  

a. Constat   La très grande majorité des entreprises cherchent à exercer  leurs activités dans    le respect des textes législatifs et réglementaires  sans jamais pouvoir être sûrs d’être  toujours  « dans  les  clous »,  du  fait  de  la  surabondance  de  ces  règles,  de  leur complexité et de  leur manque de  lisibilité, voire de  leur  incohérence. Dans un  tel contexte,  plutôt  que  de  considérer  systématiquement  les  dirigeants  d’entreprise comme  des  fraudeurs  en  puissance,  l’administration  devrait  au  contraire  les accompagner dans la connaissance et la compréhension des textes.   

b. Propositions du Medef   Le Medef  rappelle  son  souhait que  les  relations entre  les PME et  l’Administration soient simplifiées réellement, avec une entrée en vigueur concrète des mesures    : « Dites‐le nous une fois », règle du « one in one out », puis « one in two out » pour le flux de normes, une réduction de 5% par an du stock de normes  , et  l’entrée en vigueur  dans  les  plus  brefs  délais  du  Comité  Impact  Entreprises  (CIE),  dont  la création a été annoncée le 20 octobre 2014.  Par  ailleurs,  le  MEDEF  propose  de  renforcer  la  démarche  d’accompagnement pédagogique des services de  l’Etat auprès des entreprises avant  le passage à des actions  de  sanction,  ainsi  que  cela  se  pratique  dans  certains  pays  de  l’UE  (par exemple  au Royaume Uni ou  en  Lettonie)  selon  le principe « Conseillez‐nous une fois ».     Sur le plan fiscal, le MEDEF propose ainsi : 

‐ la  généralisation  aux  PME  de  la  « relation  de  confiance »  initiée  par l’administration fiscale ; 

‐ l’adoption d’un principe constitutionnel prévoyant  que le doute profite au contribuable ; 

‐ le  renforcement de  la  tolérance à  la première  infraction de bonne  foi avec une suppression de toute pénalité ou intérêt de retard ; 

‐ En   cas  de  contentieux  avec  l’administration  fiscale,  de  réserver l’exigence  de  constitution  de  garanties  (cautions  bancaires, hypothèques,  nantissement  de  fonds  de  commerce…)  aux  situations dans  lesquelles  il  existe  un  vrai  risque  de  non  recouvrement  pour  le Trésor  Public :  l’obligation  de  constituer  des  garanties  en  cas  de 

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contestation  du  paiement  d’une  imposition  supérieure  à  4500  euros, obligation  très  coûteuse  pour  les  PME,  pénalise  ces  dernières  en  les contraignant parfois à choisir entre  la poursuite d’un contentieux et  le développement de leur activité.    

3. Simplifier les relations avec l’URSSAF  

a. Constat   

Pour le Medef, le choc de simplification est l’un des chantiers majeurs pour agir sur la compétitivité et  redonner de  la confiance aux entreprises. La  simplification de notre système législatif, réglementaire et administratif est une priorité économique, avec pour mot d’ordre : « Moins et mieux ».  La simplification, c’est aussi donner davantage de sécurité juridique aux entreprises par  un  environnement  plus  lisible  et  prévisible.  Ceci  est  particulièrement  vrai  en matière de protection sociale.  Concernant les assiettes de sécurité sociale vérifiées par les URSSAF, les entreprises doivent faire face à une inflation législative et à des textes  toujours plus complexes et souvent difficilement compréhensibles pour des enjeux financiers souvent importants.   L’objectif des propositions doit être donc de sécuriser  juridiquement  les cotisants avant  et  après  la  phase  de  contrôle.  Rappelons  qu’en  2013,  la  mauvaise interprétation des textes par les cotisants a conduit les URSSAF a leurs restituer plus de  180  millions  d’euros.  La  part  des  entreprises  ayant  fait  l’objet  d’un remboursement  suite  à  contrôle  s’établit  à  22,4%,  cette  proportion  a  culminé  en 2009 à 32,5%. D’ailleurs,  les redressements suite à contrôle de  l’URSSAF examinés dans  le  cadre  des  recours  amiables  portent  essentiellement  sur  des  points  qui prêtent  à  discussion  en  raison  de  la  complexité  de  la  réglementation  et  de divergences  d’interprétation  de  celle‐ci,  très  rarement  sur  la  mauvaise  foi  des entreprises.   

b. Propositions du Medef   

‐ Instaurer un mécanisme de  rescrit  simplifié et accéléré « protection  sociale complémentaire » pour les entreprises et pour les branches professionnelles, une attente forte au moment de  la mise en œuvre de  la généralisation de  la complémentaire santé.  

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‐ Adapter  la  législation  et  la  réglementation  en  amont  pour  éviter  des sanctions  financières  disproportionnée  et  pour  alléger  les  formalités  à accomplir (demandes de modifications législatives) : 

o Accord  collectif  de  prévoyance :  assouplir  les  sanctions  financières applicables aux entreprises prévues en cas de non‐respect du caractère collectif et obligatoire ; 

o Accord d’intéressement :   Assouplir  le  formalisme  pour  ouvrir  droit  aux  exonérations  de cotisations de sécurité sociale ; 

Supprimer l’obligation de dépôt de l’accord à la DIRECCTE en cas de renouvellement par tacite reconduction pour ouvrir droit aux exonérations de cotisations de sécurité sociale ; 

Simplifier  les  conditions  relatives  au  caractère  collectif  des accords  d’intéressement  pour  ouvrir  droit  aux  exonérations  de cotisations sociales (en phase avec les avancées Loi Macron sur la baisse du  forfait social pour matière de  retraite supplémentaire et d’épargne salariale). 

 ‐ Améliorer la simplification des relations entre les URSSAF et les entreprises : 

o Privilégier la procédure des observations pour l’avenir ; o Mieux distinguer, s’agissant de travail illégal, fraudes et irrégularités. 

 ‐ Innover en matière de contrôle : 

o Officialiser  le diagnostic  conseil et élargir  le  recours possible pour  les entreprises (demande d’un texte réglementaire en ce sens) ; 

o Etendre  le « contrôle  sur pièces »  (allégé par  rapport  au  contrôle  sur place) aux entreprises de plus de 9 salariés. 

  

4. Simplifier la facturation électronique  

a. Constat   La  généralisation  de  la  facturation  électronique  constituerait  un  levier  efficace d’excellence opérationnelle de nos TPE PME à triple titre : en tant que facteur de diffusion  du  numérique  au  sein  de  ces  entreprises,  de meilleure  gestion  de  leur chaîne  achat et de meilleur  contrôle de  leurs délais de paiement.  Si  les quelques problèmes  techniques  subsistant  encore  sont  en  voie  de  résolution,  il  reste indispensable de sécuriser complètement le cadre fiscal.  

  

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b. Proposition du Medef   Il est nécessaire s’agissant de conversion de format de clarifier les bonnes pratiques de la piste d’audit pour une meilleure productivité et organisation des entreprises, autoriser explicitement les pièces numérisée (commandes, contrats, factures, etc.) comme justificatifs de la piste d’audit.   

5. Favoriser la reprise d’entreprise par les salariés  

a. Constat   Bien que ne disposant d’aucune étude récente ou chiffres exhaustifs sur  le marché de la cession d’entreprise en France, l’on estime que dans les dix prochaines années, environ 600.000 à 700.000 entreprises seraient à céder.   Les derniers débats autour du droit d’information préalable des salariés prévu dans la  loi sur  l’Economie Sociale et Solidaire ont montré combien  le sujet de  la cession d’entreprise  était  complexe.  Problématique  de  financement,  de  valorisation  de l’entreprise,  d’anticipation,  de  préparation,  …  autant  de  sujets  sur  lesquels  des réponses  doivent  être  apportées  si  l’on  souhaite  non  seulement  favoriser  la pérennité des entreprises mais également sauver les emplois concernés.  S’agissant  de  la  reprise  d’entreprise  par  les  salariés,  le Medef  considère  que  la problématique  première  sur  laquelle  le  gouvernement  doit  se  pencher  concerne leur  capacité  à  faire  des  offres  de  reprises  sérieuses  et  donc  de mener  des  due diligence. La neutralisation des coûts engendrés par ces étapes préalables est un des leviers majeurs dans le soutien à la reprise d’entreprise par les salariés.  

b. Proposition du Medef   Le Medef propose que les coûts liés à ces due‐diligences menées par un repreneur potentiel, salarié ou demandeur d’emploi, puissent être déduits de leur impôt sur le revenu. Il s’agit là d’une mesure sociale qui facilite la reprise d’entreprise par un ou des salariés mais également d’une disposition visant à  faciliter  la  reprise d’une activité  entrepreneuriale  pour  toute  personne  en  recherche  d’emploi, complémentaire au dispositif ACRE.     

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6. Soutenir la création d’entreprise  

a. Renforcer  l'efficience  des  dispositifs  publics  en  faveur  de l'accompagnement à la création d'entreprise  

 i. Constat   

Le dernier  rapport  de  la Cours des Comptes  (février  2013) dresse un bilan  et un constat  très  sévère  sur  les dispositifs publics d’aide à  la  création d’entreprise.  Il note notamment : 

• un pilotage  insuffisant et une gouvernance déficiente des dispositifs publics de soutien à la création, 

• une offre publique pléthorique, au coût difficilement mesurable, • un maquis peu lisible d'intervenants et de financeurs, • de multiples interlocuteurs pour le créateur, • des  aides  concentrées  sur  la  création  des  entreprises  plutôt  que  sur  leur 

développement.  

ii. Propositions du Medef ‐ Simplifier  le paysage des aides à  la création d'entreprise en privilégiant  les 

plus efficaces (cf. conclusions du rapport de  la Cour des Compte 2013 sur ce sujet) ; 

‐ Privilégier les prêts accompagnés plutôt que les "aides guichets" (réforme du dispositif ACRE). 

 b. Favoriser le rebond par la VAE 

 i. Constat 

En 2010, seuls 40% des créateurs d’entreprise avaient un niveau supérieur au BAC ; chez  les créatrices d’entreprise, ce pourcentage s’élève à 50%. Par ailleurs,  toutes choses égales par ailleurs, plus le créateur est diplômé, meilleures sont les chances de survie de son entreprise. Ainsi, 71 % des entreprises créées par des diplômés de l'enseignement  supérieur  sont  toujours  actives  en  2009,  contre  58  %  de  celles créées  par  des  non‐diplômés.  En  2006,  38 %  des  créateurs  étaient  diplômés  de l'enseignement supérieur contre 13 % qui n'avaient pas de diplôme. 

 

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Enfin,  les  entreprises  créées  par  les  jeunes  et  les  chômeurs  disparaissent  plus rapidement. En 2006, la proportion de jeunes parmi les créateurs est la même qu'en 2002 : un peu plus de deux sur dix ont moins de 30 ans. Comme pour la génération précédente,  les entreprises créées par ces  jeunes sont moins pérennes ; 59 % sont toujours actives en 2009, contre 68 % pour celles créées par les personnes âgées de 30 à moins de 50 ans. 

 

  Enfin  le taux de chômage des non diplômés est trois fois plus élevé que celui des personnes  qui  disposent  d’un  diplôme  niveau  bac  +  2  (exemple,  en  2013 :  on compte  6 %  de  chômeurs  chez  les  détenteurs  d’un  diplôme  supérieur  à  bac  +  2, contre 16,8 % chez les non diplômés) et que ceux qui souffrent le plus de la hausse du  chômage  sont  les  moins  de  25  ans.  Il  est  donc  impératif  de  sécuriser  les initiatives entrepreneuriales des jeunes, notamment les moins diplômés.  

ii. Proposition du Medef Le Medef  propose  d’améliorer  le  dispositif  de  la  VAE  à  la  fois  pour  inciter  à  la création  d’entreprise  mais  également  faciliter  le  rebond.  Les  pistes  de  travail pourraient concerner : 

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o Le temps nécessaire pour instruire le dossier (le délai de 6 à 12 mois est trop long) ; 

o Le coût (environ 1500 euros actuellement) ; o Le temps requis pour l’expérience (3 ans actuellement). 

  

7. Libérer l’activité entrepreneuriale notamment des jeunes 

a. Constat   Les perspectives d’un retour à un emploi salarié pour beaucoup de nos concitoyens est aujourd’hui très difficile.  Pour de nombreux  Français,  la perspective de  la  création de  leur propre activité constitue, dès  lors, une  chance évidente en vue d’un  retour au  travail. Elle peut être aussi une alternative dans le prolongement ou en complément de leur situation économique, personnelle ou sociale.  Le  régime  de  travailleur  indépendant  de  micro‐entrepreneur  ou  d’auto‐entrepreneur  constitue  une  réponse  juridique  et  administrative  parfaitement adaptée à leur situation tant en termes de simplicité que de statut social ou fiscal.  Toutefois,  pour  nombre  de  ceux  qui  s’engagent  dans  cette  voie,  l’accès  à  leur premier  marché  ou  leur  première  commande  constitue  non  seulement  leur principale difficulté mais également  la première cause de  leur échec. En effet,  la définition de  la zone de chalandise ou  la démarche commerciale concrétisant  leur projet est,  par appréhension et par méconnaissance, un réel obstacle.    C’est pourquoi,  la possibilité d’exercer  leurs activités dans des entreprises pourrait devenir  une  hypothèse  pertinente,  sauf  qu’elle  est  susceptible  de  créer juridiquement les conditions d’une requalification du travail indépendant en contrat de  travail,  particulièrement  lorsque  l’activité  indépendante  est  exercée  dans l’enceinte de l’entreprise.        

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b. Proposition du Medef   Le Medef propose donc, qu’à titre exceptionnel, dans des conditions d’encadrement précises  et  pour  une  durée  strictement  limitée  dans  le  temps,  l’exercice  d’une activité  indépendante,  par  des micro‐entrepreneurs  ou  des  auto‐entrepreneurs,  au  sein  d’une  entreprise  et  sans  que  cette  activité  ne  puisse  avoir  été  ou  être exercée  par  l’entreprise,  bénéficie  d’une  présomption  irréfragable d’indépendance.  

 8. Valoriser  l’engagement des entrepreneurs 

 a. Constat 

 A ce jour, il existe deux types de réserves citoyennes : 

‐ La  première  pour  le ministère  de  la  défense ;  son  objectif  est  de  diffuser l’esprit de défense et de renforcer le lien avec l’armée. 

‐ La  seconde  pour  le  ministère  de  l’éducation  nationale :  son  objectif  est d’accompagner  le  corps  enseignant  dans  la  promotion,  diffusion  et valorisation auprès des élèves des valeurs de  la République, d’éducation à  la citoyenneté et à la laïcité. 

 Ces deux réserves reposent sur l’engagement bénévole des réservistes.  Aussi, force est de constater que s’agissant des engagements auprès de l’éducation nationale ou des armées,  l’Etat sait trouver  les moyens pour valoriser toutes celles et ceux qui s’engagent bénévolement.  Un  domaine  manque  donc  dans  cette  reconnaissance  républicaine :  celle  des entrepreneurs.  Nombreuses  sont  les  actions  menées  par  des  associations  qui comptent  sur  le  temps donné bénévolement par des entrepreneurs pour diffuser, soutenir,  promouvoir  l’esprit  entrepreneurial  et  l’envie  d’entreprendre (Entreprendre  Pour  Apprendre,  100.00  Entrepreneurs,  …). Mais  également  pour accompagner  leurs  pairs,  les  former,  les  orienter  et  donc  sécuriser  l’écosystème entrepreneurial (Réseau Entreprendre, APM, …).       

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b. Proposition du Medef  Le Medef propose donc  la création d’une réserve citoyenne économique afin non seulement  d’assurer  le  dynamisme  de  cet  engagement  entrepreneurial  mais également  placer  au  même  titre  des  engagements  pour  l’intérêt  général  et  la nation, celui des entrepreneurs.  Présentation de la réserve citoyenne économique : 

• Objectifs : o Une force économique au service de la France ; o Reconnaitre  et  valoriser  l’engagement  bénévole  de  tous  les 

entrepreneurs au service d’une cause entrepreneuriale ; exemples :  mentorat,  parrainage,  témoignage auprès des élèves,  … 

o Consolider l’écosystème entrepreneurial ; o Préparer  le passage  aux nouvelles  générations  afin qu’elles  assument 

cette responsabilité ; o Mettre  en  avant  le  risque  d’essoufflement  à  terme  (cf.  les  réseaux 

d’accompagnements qui peinent à recruter) ; o Un  vecteur  pour  valoriser  l’image  de  l’entreprise  au  travers  de  ses 

engagés ; o L’entrepreneur  est  un  acteur  engagé :  mettre  en  avant  les  valeurs 

entrepreneuriales ; o Renforcer le nombre de bénévoles du monde économique engagés sur 

la défense de l’entrepreneuriat, l’esprit d’entreprendre. o Créer une base de consultation permanente. 

  • Qui ? : 

o les entrepreneurs et dirigeants d’entreprise ; o Manager ; o Cadre Sup / Cadre. 

 • Comment ? 

o Inscription  auprès  d’une  plateforme  numérique  placée  auprès  de  la Présidence de la République via Bercy ; 

o Dossier  de  candidature :  une  expérience  pro  à  justifier  +  lettre  de motivation + 2 lettres de recommandations ; 

o L’accès  aux  bénévoles  de  cette  réserve  citoyenne  sera  libre  sous réserve  que  les  demandeurs  remplissent  les  conditions  d’éligibilité 

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(associations œuvrant en  faveur de  l’esprit d’entreprendre,  la défense de l’entrepreneuriat, …) ; 

o Publication au JO via un décret (nomination pour 3 ans) ; o Sollicitations  régulières  (Vœux  du  PR  /  Assises  /  colloques/ 

manifestations à Bercy / préfectures / régions etc…) ; o Décoration (système existant).