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Sncm lsm juin 2014 p1

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es avantages sociaux extravagants, uneCGT toute-puissante et immobiliste,des conflits à répétition..., autantd'images qui collent à la peau de la

Société nationale maritime Corse Méditerranée,dont 1es nar.ires blancs opèrent principalementà partir de \larsei11e \.ers la Corse et le Maghreb.. \ous sommes rictimes d'un bashing médiatiqueincessant, alors que nous avons accepté de pro-fondes réformes sociales pour moderniser la

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compagnie », déplore l'officier Pierre Maupointde Vandeul, déIégué syndical CFE-CGC. « Onnous caricature, mais on peut discuter avec nous,renchérit Frédéric Alpozzo,le leader CGT (59olodes voix chez les marins, 48olo toutes catégoriesconfondues). La nous avons signé en janvierun pacte de responsabilité avec la direction. "Les quatre représentants des salariés au conseilde surveillance, dont les deux CGI ont mêmevoté le 12 mai pour la reconduction du directeurgénéral et la poursuite du plan industriel. Ini-maginable il y a deux ans, ce qui n'a pas empêchéle directoire d'être débarqué par Transdev, l,ac-tionnaire principal (détenu à parité par Veoliaet Ia Caisse des dépôts et consignations), avecle soutien décisif de l'État, puisque ses trois re-présentants ont choisi de s'abstenir.Pourtant, la transformation sociale de la SNCMévoquée depuis des années, est très lurgem"rrientamée. Temps de travail, effectifs, primes, droitsyndical..., depuis deux ans, tout ou presque aété revu ou est en passe de l'être. Non sans mal !uAprès la privatisation en 2006 et la prise decontrôle par Veolia, il ne fallait pas faire de va-gues, note un observateur. Donc, la CGT a conti-nué à faire la pluie et le beau temps. Entreiensd'évaluation en main, les élus convoquaient lesdirecteurs aux commissions paritaires d,avance-ment pour qu'ils justifient leurs appréciationsindividuelles . » En 2007 , pour faire face aux dif-ficultés financières et à la concurrence très parti-culière de Corsica Ferries (voir l'encadré page 34),l'équipage des bateaux est réduit et un plan dedéparts volontaires mis en æuwe. Puis le siègeparisien et trois navires sont vendus. Mais pasd'investissement pour renouveler la flotte vieil-lissante : «une inaction. déroutante » de l,action-naire, écrit Ie député PRG Paul Giacobbi dansson rapport de juin 2013 sur les conditions dela privatisation.

Quarante-sept jours de blocage.Lorsque Marc Dufour, ancien P-DG d'Air Littôral,prend les rênes de l'entreprise en septembre 2010,il veut tailler dans les coûts et investir. En jan-vier 2011, Ie nouveau DG décide de supprimerun navire sur Nice, sans licenciement à la clé,après que le conseil général des Alpes-Maritimesa annoncé la réducüon du nombre de traverséesdurant la période estivale pour préserver les ri-verains. S'ensuit la plus longue grève de l'histoirede la compagnie, née en 1969 sous le sigle CGTM(Compagnie générale transméditerranéenne) etdevenue SNCM en1976. Résultat, quarante-septiours de blocage initié par la CGI qui en ressortaffaiblie, sans paiement des jours de grève.DébutZOlZ, nouveau conflit durant trois semai-nes: ferry bloqué à Toulon, multiples constatsd'huissiers et référés..., la direction entame uneprocédure de licenciement pour blocage illégalcontre les deux principaux responsables CGT.En mars, elle présente au CE son plan stratégique,qui passe par de nouvelles économies et l'acqui-sition de navires mixtes (plus rapides, moins )

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27AC'est, selon Ies syndicats,S" T.,]lio".l d'-euros,le chrtlre d'aftâlresen 2013 de la SNCM,pour 40 millionsd'euros de pertes.

26A0SATARIÉSdont 1 700 CDi(2/3 d,e navigants) et2 000 emplois indirects.

1103million de passagerstransportésen 2013 entre la Corseet Ie continent.Source: SNCM.

Par Nicolas Lagrange

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l énergivores et moins gourmands en effectifs)mais aussi par une refonte sociale. « La compa_gnie comptait 71 accords d,entreprise navigantset des centaines d'usages et de protocoles de finde conflit, relate le DRH, Thierry Le Carpentier.Je les ai dénoncés, pour appuyer le projet detransformation économique et sociale. " En mai,nouvelle grève de quelques jours, entre les deuxtours de la présidentielle. «Un sabordage suici_daire ", vitupère Marc Dufour dans une lèttre ou_verte aux responsables de la CGf,, «une insulteaux salariés de la compagnie, un crachat au vi_sage des clients"...Les négociations sociales démarrent dans un cli-mat très tendu mais finissent par déboucher, ennovembre 201.2, sur deux premiers compromis,signés par la CGT: un accord de droit wndicaiqui ramène notamment le nombre de ierma-nents de 35 à 17 pour tous les syndicats et unaccord d'alerte sociale qui prévoit une concer-

juin I Liaisons sociales2ût4 I magazine n. 153

tation sous les quarante-huit heures avant le dé_pôt de tout préavis de grève. En décembre, di_rection et syndicats commencent à plancher surun nouveau pacte social pour les navigants. Sixmois plus tard, le plan de modemisation «Chan_geons » reçoit l'aval du conseil de surveillance.Il détaille les pistes d,économies industrielles,valide la commande de quatre nouveaux navireset entérine une réduction de 25o/o de la massesalariale grâce à 515 suppressions de postes sanslicenciement et à des efforts de productivité viales négociations en cours. Objectif: un retour àl'équilibre à l'horizon ZO17 .

Présenté comme hautement improbable, un ac_cord est trouvé fin ZOl3 avec cinq syndicats denavigants sur huit, dont la CG! mais sans leSyndicat des travailleurs corses (STC). Le pactesocial est approuvé par référendum par 590/o desmarins et 75o/o des officiers. principale conces_sion: la forte réduction du nombre de congés.« Cette année, les navigants vont travaillei enmoyenne cent quatre-vingt_seize jours, soit dix_huit jours de plus sans hausse de salaire», ex-plique le DRH. . C'est un effort assumé par laCGT pour accroître la productivité ", 5eulignsson leader, Frédéric Alpozzo..Nous avonsàc_cepté de passer de 14, 15 officiers auiourd,hui à10 sur les nouveaux navires, ajoute pierre Mau_point de Vandeul pour la CFE-CGC. Avec la stan-dardisation de la flotte, l,ensemble des navigantspoufia aussi plus facilement travailler sur tousles navires. "timOgea$ê. Les primes en haute saisonont également été revues à la baisse. pour autant,le pouvoir d'achat a été globalement maintenuet les rémunérations restent généreuses. Selonun rapport confidentiel réalisé cet automne, un« assistant chef de cuisine » gagneraitainsi3619 euros net par mois. .Le terme d,assistantest trompeur, il s'agit en fait du chef comman_dant les brigades de cuisine des restaurants, jus-tifie Pierre Maupoint de Vandeul. En outre, ceniveau de salaire correspond à une fin de car-rière. " «La rémunération annuelle moyenne desnavigants de la SNCM (marins et officiers) est del'ordre de 40000 euros, indique le DRH, un ni-veau comparable à celui de La Méridionale. »Au total, les efforts des navigants pourraient gé-nérer 10 millions d'euros d,économies dès 20i4,üa le non-renouvellement de plusieurs centainesde CDD. S'y ajoutent le non-remplacement desdéparts à la retraite et un plan de départs vo-lontaires parmi les personnels sédentalres. Uneprofonde refonte sociale finalement engagée enpure perte? La plupart des syndicats se posentla question depuis le limogeage de Marc Dufourpar Transdev. "Nous avons fait notre part duchemin contre la promesse de nouveaux naüres,avec le soutien écrit de l,État; nous lui deman-dons de respecter ses engagements », insiste Fré- .gdéric Alpozzo É"Le principal problème de la SNCM, c,est l,avenir !de son actionnariat et le projet industriel associé, §

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alors que les médias montent en épingle un suietsecondaire, celui des avantages sociaux, jugeAlain Verdi, journaliste spécialiste des transportsà France 3 Corse. Depuis des années, Veolia etTiansdev refusent d'investir dans de nouveauxnavires et privilégient un scénario de démantè-lement de la compagnie pour se désengager àmoindres trais. Un scénario catastrophique so-cialement, mais qui aurait I'avantage d'effacertout ou partie du passif. "DéS pipéS. Un passif trop lourd pour tournouvel investisseur, à l'instar du groupe norvé-gien Siem, qui a renoncé. Sur plainte de CorsicaFerries, Bruxelles a infligé deux amendes à laSNCM, de 220 millions d'euros chacune, pourdes subventions publiques perçues ces dix der-nières années et iugées illégales a posteriori. Saufque la première amende relative à la privatisa-tion, payable à terme par la compagnie, pourraitdonner Iieu à un recours contre l'État françaispuis au remboursement de Ia SNCM, et la se-conde devrait conduire à verser à la compagniedes dommages et intérêts à peu près équivalentsau montant des pénalités, estime Ie député UMPDidier Quentin dans un rapport de la commis-sion des Affaires européennes de février. nArrê-

tons de présenter la situaüon de la SNCM cornmedésespérée, s'insurge Maurice Perrin, autre délé-gué syndical CFE-CGC. D'autant qu,il y a denombreux recours suspensifs possibles qui pren-dront des années, avec la possibilité d,annulercertaines amendes ou d'en réduire considérable-ment le montant. »Reste que la trésorerie ne serait assurée que jusqu,audébut 2015 et que Veolia et Tlansdev ne sont pasles seuls à anüciper la fin de la SNCM dans sa formeactuelle. Soutenu par les nationalistes du STC, leprésident du Conseil exécutif de Corse, paul Gia-cobbi, étudie la faisabilité d'une compagnie régio-nale avec quatre navires au lieu de huit et moinsde 500 emplois. «Dans cette affaire, les dés sontpipés depuis des années, analyse Alain Verdi. Lagrille de lecture n'est pas rationnelle, le dossierSNCM fait intervenir des réseaux qui s,affairentpour parvenir à la mort de la compagnie. » Unechose est sûre, l'attitude de l'État sera déterminante.Avec ses 25o/o et les 330/o de la Caisse des dépôtsau sein de Transdev, il est de facto maioritaire etse montre souvent interventionniste. Il assure toutfaire pour lever l'hypothèque des pénalités euro-péennes et trouver un financement pour les nou-veaux navires. Mais le temps presse, car la situationactuelle plombe les réservations estivales. ê

Le Conseilexécutifde Corsesonge a unecompagruerégionaie avecquatre naviresau lieu dehuit et moinsde 500 emplois

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