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LA MALADIE DE LYMECHEZ
LE CHIEN ET LE CHAT
LA MALADIE DE LYMECHEZ
LE CHIEN ET LE CHAT
Service de BactériologieDépartement des Maladies infectieuses et parasitaires
Faculté de Médecine Vétérinaire
Bref historique
1909: Afzelius (médecin suédois) décrit un érythème migrant
1922: Garin (médecin français) rapporte un syndrome paralytique provoqué par des tiques
1975: 1ère description d’un érythème chronique migrant avec des signes généraux de type grippal, suivis d’épisodes d’arthrites récidivantes (Old Lyme, Connecticut, USA)
1982: Burgdorfer et al. isolent de tiques Ixodes le spirochète responsable de la maladie: Borrelia burgdorferi
depuis le milieu des années 90, des cas de borréliose canine sont rapportés dans tous les pays d’Europe
Agent étiologique
Borrelia = membre de la famille Spirocheataceae avec les Leptospiraceae
en forme de filament spiralé
membre ext où sont attachées les Osp
microaérophile
toutes les espèces véhiculées par des arthropodeurs piqueurs
divisé en une 10aine d’espèces dont 3 ont une signification pathogénique:
• B. burgdorferri sensu stricto• B. garinii• B. afzelii
En Europe
USA
Le vecteur
les Borrelia ne peuvent survivre en dehors d’1 hôte
le vecteur principal = tique dure du genre Ixodes
vit surtout dans les broussailles et les fourrés
aux USA: I. scapularis, I. pacificus, I. spinipalpis
en Europe et en Eurasie: I. ricinus, I. persulcatus, Rhipicephalus sanguineus
Incidence et répartition géographique
la tique affecte les régions de basse et moyenne altitude
biotopes: aires couvertes à humidité élevée (> 80%)
activité saisonnière: de mars à octobre avec 2 pics:
• printemps-début été
• fin été-automne
incidence géographique de la maladie:
• zone tempérée hémisphère N
• majeur partie Eurasie et des USA
Cycle d’Ixodes
cycle triphasique avec un repas sanguin pour chaque stade de développement
le repas dure de 3 à 5 jours
transmission trans-stadiale surtout (trans-ovarienne rare)
les femelles adultes pondent +/- 2000 œufs
on pense que les nymphes sont responsables de la plupart des cas
homme, chien, chat = hôtes accidentels
Cycle de Borrelia dans la tique
la transmission des spirochètes requièrent au moins 50h d’attachement (nbre suffisant de bactéries au niveau des glandes salivaires)
bactéries ingérées par la larve ou la nymphe vont se localiser dans l’épithélium intestinal
OspA est exprimée sur la membrane externe des Borrelia localisées au niveau de l’intestin de la tique
OspA aide les spirochètes à adhérer aux cellules épithéliales intestinales
Durant le repas: modification du niveau d’expression de OspA en faveur d’OspC (changement de T, de pH).
L’expression d’OspC corrélée avec la migration des spirochètes dans l’hémolymphe vers les glandes salivaires. Elle facilite l’adhérence des bactéries aux cellules des glandes salivaires ainsi qu’aux tissus de l’hôte
50% des tiques sont infectées en région endémique et seulement 2% des personnes piquées sont infectées.
raison? tiques retirées avant la période nécessaire à l’infestation de l’hôte
Cycle de Borrelia dans la tique
Epidémiologie
Chez le chien:
• Borrelia burgdorferi dans 90% cas• sans prédisposition de race
âge
sexe• animaux sortant en zones boisées• zone d’endémie
Chez le chat: aucun cas d’infection naturelle rapportée à ce jour
Pathogénie
Mode d’infection:
• pas bien connu car reproduction expérimentale difficile!• inoculation au site d’attachement• 2 phases (expérimentalement):
bactériémie (qques jours à sem) colonisation divers organes tels que le SNC,
articulation, cœur,…• tropisme organique des espèces de Borrelia
Pathogénie
Réponse de l’hôte:
• réponse cell non spécifique (phagocytose)• réponse cell spécifique• réponse humorale:
IgM: - augmente 2-3 sem après début de l’infection
- max atteint 3-6 sem post-infection
- décroissance progressive IgG: - conc croît 4-6 sem après début de l’infection
- pic après 6ème sem
- conc. élevée pdt mois (années)
Mais réponse immunitaire de l’hôte incapable d’éradiquer complètement l’infection. Pourquoi?
Pathogénie
Diverses explications:
– génétique de l’hôte– modifications dans l’expression des protéines de surface– modifications de la forme entière de la bactérie (=
sphéroplastes) lui permettant de survivre dans des conditions défavorables (antibiotiques par ex)
Symptomatologie
Chez le chien (et le chat):
– tableau varié et non spécifique
– tableau clinique dominé par:
- anorexie
- hyperthermie
- boîterie = signe majeure (50-90%)
– expression clinique apparaît 2 à 5 mois après la piqûre infectante
– la tendance à développer les signes semble varier inversément avec l’âge et le statut immunitaire
– > 90% des chiens sont asymptomatiques
Symptomatologie
boîterie: – oligoarticulaire– migratoire, intermittente– carpe, tarse, (phalanges, épaule,coude, grasset)– articulation chaude, douloureuse– volume augmenté– régression en 3-4 jours– réapparition sur autre articulation
Symptomatologie
d’autres symtômes peuvent apparaître:
– troubles cardiaques (décrits):
- bloc auriculo-ventriculaire
- myocardite
- atteintes cardiaques modérées
– troubles rénaux (rares chez l’HO)
- protein-losing nephropathy
- IR (azotémie, hypoalbuminémie,
hématurie, glucosurie,…)
- mort fréquente en 1-2 sem
Symptomatologie
– troubles nerveux (décrits):
- agressivité
- épilepsie
- paralysie
- paralysie unilatérale N. faciaux…
– (avortements)– (troubles oculaires)
Symptomatologie
Chez l’homme:
– symptomatologie polymorphe mais surtout
- dermatologique
- ostéo-articulaire
- nerveuse
– variable suivant l’espèce de Borrelia présente
– phase initiale: dermatologique
- lésion typique = erythema migrans
- apparaît qques semaines après la piqûre
- dure environ 21 jours
- indolore et non prurigineuse
B. burgdorferi manifestations arthritiques
B. garinii manifestations neurologiques
B. afzelii manifestations cutanées tardives (ACA)
Symptomatologie
– au cours de la 2e phase:
on retrouve des symptômes liés à la dissémination des bactéries. on observe un léger état fébrile avec:
- manifestations cutanées (EM multiple)
- manifestations neurologiques (méningites, atteinte des nerfs crâniens)
- manifestations cardiaques ( troubles de la conduction principalement)
- manifestations rhumatologiques (arthralgie, arthrite)
- manifestations oculaires (peu fréquente)
Symptomatologie
– la 3e phase:
se caractérise par sa chronicité avec:
- manifestations cutanées (ACA)
- manifestations rhumatologiques (arthrite évoluant pdt des mois ou des années sans rémission)
- manifestations neurologiques (encéphalomyélites)
Diagnostic
avant tout, le diagnostic présomptif repose sur:
- la preuve de l’exposition à Borrelia (séjour en zone d’endémie, présence de tique sur l’animal)
- présence de signes cliniques compatibles avec la maladie
- exclusion d’autres causes possibles des signes cliniques
- la réponse au traitement
Aucun test pathognomonique d’une maladie de Lyme!!
Diagnostic
La microscopie
– visualisation par microscopie sur fond noir– imprégnation argentique ou immunofluorescence (coupes
tissulaires)– Mais faible quantité de spirochètes dans les lésions
Diagnostic
La culture
– meilleur moyen diagnostic– difficile (nbre de bactéries dans prélèvement <<)– milieu de croissance spécifique– températures de croissance ≠ selon l’espèce– temps > (2-3 semaines)
La PCR
• technique prometteuse mais pas en routine• pas de différence entre bactéries mortes ou vivantes
Diagnostic
La sérologie: ELISA et IFI
– moment de la réalisation est important– pas de standardisation inter-laboratoires– qualité de lecture de l’IFI liée à l’opérateur– ELISA plus pratique pour grand nbre d’échantillons
La sérologie: Western-blot
– confirmation des résultats positifs ou douteux de l’ELISA ou de l’IFI
– réponse Ac à divers Ag de tailles différentes (OspA, OspB, flagelline,…)
– pattern Ac permet différenciation animal vacciné et animal infecté
Diagnostic
Limitations de la sérologie
• signe un contact avec l’agent mais pas sa présence
• apparition tardive des Ac : min 4 à 6 sem
• parfois pas de séroconversion quand Abthérapie précoce
• possibilité de réactions croisées !!!!
- autres spirochètes (Treponema pallidum)
- maladies auto-immunes (L. erythémateux)
- leptospires (peu)
Co-infections
Plusieurs pathogènes liés aux piqûres de tiques:
• Borrelia
• Ehrlichia
• Babesia,…
Complications associées:
• mélange de symptômes : atypique
• difficulté de diagnostic
• développement d’infection chronique de chaque type
Maladie Agent PathogèneTique
transmetteusePrincipales zones à risque
en EuropePrincipaux symptômes(pas toujours présents)
Piroplasmose (Babesiose)
Babesia Canis (parasite)
Dermacentor reticulatus
(rare en Belgique) Rhipicephalus
sanguineus(assez rare en
Belgique)
Suisse: région genevoise, bassin lémanique, pied du
Jura.France: surtout Bourgogne et
sud-ouest.Italie: Lombardie, région
milanaise, Pavie.
Fièvre, apathie, baisse d'appétit, jaunisse, urines foncées, anémie,
tachycardie, …
EhrlichioseEhrlichia sp (Rickettsie)
Rhipicephalus sanguineus
France: pourtour de la Méditerranée sud-ouest.Espagne, Portugal, Italie.
Fièvre brutale, anorexie, dyspnée, adénopathie généralisée,
hémorragies,…
Hepato-zoonoseHepatozoon
Canis (parasite)Ripicephalus sanguineus
IdemRemarque:
Le chien s'infecte en mangeant la tique !
Fièvre inconstante, abattement, douleurs musculaires et articulaires
diffuses, hypersécrétion des muqueuses (ptyalisme, diarrhée,
vomissements)
Maladie de Lyme
Borrelia burgdorferi (Bactérie)
Ixodes Ricinus(la plus fréquente
en Belgique)
Ixodes ricinus est présente quasi partout en Europe.
Fièvre, baisse d'appétit, léthargie, boiteries (arthrite).
Traitement
Antibiotiques:
• diagnostic de certitude difficile ttmt empirique
• amélioration dans les 24-48h après le début du ttmt
• tétracyclines (doxy: 10 mg/kg/j)
• amoxicilline (20 mg/kg, 3X/j)
• pénicilline (20000 U/kg, 3X/j)
• céfalexine (60 mg/kg/j en 2 prises)
Durée: min 30 jours
Traitement
Efficacité:
• guérison facile si traitement précoce
• moins évidente si tardive
• persistance assez fréquente chez le chien:
- séquestration des spirochètes (peau, tissu conjonctif,
articulation)
- réactivation possible (forme L en forme active)
- existence de co-infections
- état d’immunodépression
Prophylaxie
Sanitaire:
• limiter les risques de transmission par le vecteur
• premier moyen de lutte contre la borréliose
• mesures de protection individuelle:
- diminution pression d’infection
- élimination des tiques sur le chien avant 48h
Prophylaxie
Médical: vaccination
- Merilym® (disponible en France):
• vaccin inactivé, adjuvé• primovac: 2 inj à 1 mois d’intervalle à-p-de 3 mois• rappel annuel (printemps) • contre B. burgdorferi ss • peu pratiquée en France (>< Suisse, Autriche, Allemagne)
!!! NON actif sur B. garinii et B.afzelii
Santé publique
• maladie de lyme considérée comme une zoonose
• le chien et le chien n’apparaissent pas comme une source d’infection pour l’homme
• les animaux de compagnie rapportent les tiques à la maison
• mais, en général, les tiques ne se renourrissent pas après leur détachement de l’hôte
• maladie est associée aux activités extérieures
• précautions à prendre:
- pantalons et blouses à longues manches
- chaussettes au-dessus du pantalon
- vêtements clairs
- ttmt des vêtements, zones cutanées exposées
Lyme
Conclusions
Pas une affection dominante en médecine VT
Maladie émergente: ne pas la sous-estimer
Diagnostic n’est pas évident à poser
Traitement existe mais efficacité variable
Problème de santé publique
Prophylaxie reste le moyen d’action N°1
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