Qui définira les nouvelles compétences ?

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Juin 2004, vol. 4, n° 2 Droit, déontologie et soin 147

É D I T O R I A L

Qui définira les nouvelles compétences ?

La surveillance des cathéters, sondes et drains relève-t-elle du rôle proprede l’infirmière, et quelles en sont les modalités ? Pour la réponse, voyez le premierministre. C’est en effet lui, qui par le décret du 11 février 2002, tranche cettequestion, comme tant d’autres, qui font le quotidien des soins. Vingt-cinq ansaprès la première définition réglementaire des compétences infirmières, et alorsque le Conseil d’État vient de confirmer la validité de la fonction de directeurdes soins, il est temps de passer une étape.

Le constat du progrès tient en quelques mots : une infirmière n’est pas uneexécutante, qu’il s’agisse de prescription médicale ou d’ordre donné par l’admi-nistration ; elle doit toujours porter sa marque sur ce qu’elle entreprend.Aujourd’hui, elle doit s’impliquer dans la définition des compétences.

L’heure n’est plus à penser la rédaction d’un futur décret d’actes. Elle està créer la structure interprofessionnelle, régionalisée, qui se prononcera surl’évolution des compétences, de manière scientifique et prospective, en collabo-ration avec les sociétés savantes et sous le contrôle du ministre de la santé. Cesassociations régionales seront le lieu où s’affirmeront collectivement, les valeurset les principes de la déontologie du soin.

Actuellement, les IFSI délivrent chaque année 30 000 diplômes d’État.Dans le même temps, la « durée de vie professionnelle » se situe en moyenne à7 ans, et ce sont 25 000 personnes qui quittent la profession chaque année. Unelogique absurde et une course sans fin. Tout doit être fait pour limiter cettehémorragie, et d’abord en impliquant davantage les professionnels dans la définitionet l’avenir de leur travail.

Gilles DEVERS

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