Collecter un entretien pour l'archiver, 2015

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De la collecte à la valorisationPréparer un entretien,

l’enregistrer,l’archiver et le valoriser

Véronique GinouvèsPhonothèquehttp://phonotheque.hypotheses.org

La phonothèque de la MMSH

8500 heures de son7000 heures numérisées1000 heures en ligne

Accessibles sur la base de données Ganoub :http://phonotheque.mmsh.univ-aix.fr

Valorisées sur le carnet de recherche :http://phonotheque.hypotheses.org

La phonothèque de la MMSH : lieu de dépôt des sources du terrain

Créée en 1979 par des chercheurs en sciences humaines et sociales :- Pour organiser et conserver la source qui documente leur recherche : l’enquête de terrain enregistrée ;- Pour la reconnaissance par les pairs de la valeur du travail scientifique qui en est issu ;- Pour une réutilisation éventuelle des enregistrements dans le cadre de nouvelles recherches, de recoupements avec d'autres archives ou d'observations ultérieures.

- Une responsabilité supplémentaire émerge depuis la ratification par la France de la convention du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO : la gestion de l'héritage culturel de ces archives en direction des populations enregistrées qui montrent une forte demande vis à vis de leur restitution.

http://phonotheque.hypotheses.org/5077 http://phonotheque.hypotheses.org/4297

La phonothèque de la MMSH : lieu de dépôt des sources du terrain

Effet incitatif des dépôts

La phonothèque de la MMSH a mis en place une politique d’accueil des archives associée à une réflexion méthodologique et a créé un dispositif complet pour leur traitement, de la collecte à la valorisation.

Pourquoi enregistrer ?

Pourquoi enregistrer ?

- Les sociétés ne sont pas fondées uniquement sur l’écrit, la transmission peut passer par l’oralité : savoir faire, conte, chanson, musique, langues…- Les archives papier ne sont pas suffisante pour comprendre l’histoire, les détails de la vie quotidienne, les anecdotes, les “secrets”... permettent de mieux comprendre les contextes - L’histoire est faite aussi bien par des personnes anonymes (les “oubliés de l’histoire”) que par des personnes “hauts placées”, chacun apporte par l’oralité des compléments indispensables à la connaissance- La reconstitution du passé se fait aussi à travers la représentation qu’en ont eue les témoins ou à travers leurs émotions- La parole donne de la vie à un évènement, une histoire, des archives…

Pourquoi conserver les archives sonores dans un centre d’archive ?

L’enregistrement sonore du terrain conservés dans un centre d’archives : quelles fonctions ?

• Produire du document comme l’écrit, l’audiovisuel ou l’iconographie

• Recueillir rapidement et de façon efficace une information évite la prise de notes, source d’erreurs

• Fixer des données qui ne peuvent être recueillies que sous forme orale pratiques linguistiques, vécu, affectif, représentations du symboliques ou de l’imaginaire, sujets sensibles sur lesquels il n’existe pas d’archives imprimées, pièces musicales qui n’ont jamais fait l’effet de transcriptions

• Donner la parole aux anonymes• Compléter des sources imprimées et photographiques

Notre programme

• Méthodologie de la collecte• Enregistrement d’entretiens• Ecoute et archivage• Valorisation des entretiens

Une méthode pour préparer un collectage de paroles

− Définir une problématique− S'informer sur son sujet− Choisir des « informateurs » privilégiés− Répondre à la problématique par des

hypothèses− Rédiger une grille d'enquête − Définir les personnes physiques et/ou

morales responsables des archives collectées et les interactions des partenaires du projet

− Préparer un contrat d’utilisation et de diffusion des archives

Au cours de cette préparation, ces étapes en relation vont se modifier les unes les autres…

Selon ses finalités, ses moyens mobilisables (humains et financiers) et ses partenaires, un projet peut être plus ou moins complexe à mettre en place.

La rédaction d’un cahier des charges s’avère toujours nécessaire.

Préparer son enquête

S'engager dans une enquête s'est se placer du côté de la production des données. Nous allons préparer le terrain de façon active.

Choisir notre sujetIl convient d'être guidé par une question de départ puis passer du thème à la question d'enquête=> en reformulant la question à partir de lectures et d’expériences=> en délimitant les « populations concernées »> la question doit faire échos à votre propre expérience, à votre parcours, pour devenir un véritable sujet d'entretien.Chemin faisant ce thème sera notre objet d'enquête.

Une question toujours en évolution

Au fil des enquêtes le thème les questions peuvent évoluer mais il convient régulièrement de préciser toujours la question : l'enquête va cheminer, peut passer par des périodes de progression ou de blocage.

Le terrain dicte sa loi à l'enquêteur.

Propre histoire familialeExpérience personnelle

Connaissances de culture étrangèrePratique des voyages

Rapports familiaux

Particularités de l’enquêteur

La place et le rôle du collecteur de témoignages oraux, Florence Descampshttp://afas.revues.org/1514

Connaissance du terrain

Pour enquêter, il faut mettre en avant l'atout de l'étrangeté

= Inverser son regard> Le ressort le plus sûr de l'enquête ethnographique est de se décentrer pour voir autrement le monde social pour découvrir sous des faits apparemment banals, naturels, évidents, des relations sociales, une histoire

Préparer son enquête

1. Connaître le domaine de recherche : - recherches documentaires - s'inscrire dans une science cumulative - poser de nouvelles questions - sortez de vos préjugés - faites des fiches thématiques - éviter des thèmes trop larges ou trop originaux

Préparer son enquête

2. Se familiariser avec le terrain- apprentissage du langage de «votre » population : langage de métier, langage social, langage culturel...- arriver à déceler l'implicite de la vie sociale dans le milieu enquêté,- ne pas construire trop vite de théories qui pourraient vous faire faire des interprétations hâtives.

Préparer son enquête3. S’informer : - soyez capables en permanence de parler aux témoins de choses qui les intéressent,- efforcez-vous de recueillir un maximum d'information sur votre thème de recherche ; soyez aux aguets !

Partir enquêter...

Emporter avec soi un cahier de papier, pas trop épais mais pas trop fin, transportable pour tenir son journal de terrain.

Ouverture de documents partagés en ligne pour savoir ce que fait l’équipe.

Le carnet de terrainJournal de bord du suivi de l'enquête.Les qualités : précision, sens du détail, honnêteté scrupuleuse du laboratoire... Où, quand, comment, quand, avec qui… Certaines pages deviendront le journal de recherche : analyses, évolution du sujet, hypothèses, doutes bonheurs…Seul le journal de terrain transforme une expérience sociale en expérience ethnographique. Pour rompre avec vos habitudes, vous défaire de votre point de vue originel, encore faut-il l'avoir noté pour pouvoir s'en défaire.

Questions en vrac à son carnet de terrain...

Pourquoi est-ce que je veux mener cette enquête ?Qu'est-ce que j'investis dans le groupe sur lequel je suis en

train d'enquêter ?Quelle est ma position dans cet univers et en quoi explique-

t-elle au moins partiellement mon point de vue ?Est-ce que je me sens à l'aise dans ce groupe, ou pas ?Qui m'est sympathique, antipathique, pourquoi ?Est-ce que je suis dépendant(e) de certains membres du

groupe et pourquoi ?Est-ce que j'aimerais être ailleurs ?.../...

Valorisation des carnets de terrainhttp://transcrire.huma-num.fr

Faut-il filmer ou enregistrer les entretiens ?

Faut-il filmer les entretiens ?- Décalage entre ce que le

témoin montre de lui et ce qu'il raconte,

- Distanciation critique plus difficile,

- Coût importants,- Complexification des

droits de diffusion- Le témoin « montre »- Meilleure critique de la

source

- Décalage entre ce que le témoin montre de lui et ce qu'il raconte

- Un imaginaire plus libre- Facilité de la valorisation- Coût moindre- Standards connus

Le magnétophone

Enregistreur numérique permettant la prise de son au format WAVE = minimum 44.1Hzt, 16 bits.

Un micro directionnel ou pas (inutile parfois si un micro de bonne qualité est intégré à l'enregistreur).

De la mémoire sur un support qui sera comptatible avec votre matériel.

Préparer un entretien pour son archivage :

mettre de son côté les aspects matériels

Importance du- lieu de l'entretien, - de sa durée,- l'image de l'enquêteur,- du matériel d’enregistrement et de conservation, puisqu’on se situe dans une logique de pérennité des documents.

Conséquences du choix du lieu sur la prise de son

- Chaque lieu peut produire des interférences dans l’esprit du témoin quant à sa conception de l’exercice des archives orales : registre journalistique, patrimonial, mondain, pédagogique, confidentiel, professionnel...- Halte au bruit ! (téléphone, conversations extérieures, animaux de compagnie, fenêtres ouvertes...).- Installation technique à envisager (prises électrique, prise de notes...

La présentation de soi

Devenir « enquêteur » c'est un nouveau rôle social à tenir... Ne vous déguisez pas et restez vous-mêmes :- Neutralité de son allure,- Respect des règles usuelles de politesse et en particulier la ponctualité,- Sauf exception, le vouvoiement est de rigueur.

Le temps d'un entretienL'idéal : une à deux heures,... attention à la gabégie

numérique ;-)À un moment de la journée qui puisse où le témoin

est le plus vif et le plus disponible par rapport à son organisation personnelle ou professionnelle.

Suivant une fréquence (en cas de récit de vie) de une à deux séances par semaine.

La prise de son

- Qualité du magnétophone et du micro,- Qualité de la prise de son (orientation du micro, maîtrise du fonctionnement de l’appareil, vérification des niveaux), - Qualité du format d'enregistrement,- Carte son de bonne capacité- Vigilance sur les sons perturbants pendant l'entretien,- Vigilance sur la charge du magnétophone (pile ou transformateur)- Transfert systématique du fichier numérique et vérification de son intégrité à la fin de chaque entretien.

Se présenter au début de l'entretienDes usages du mot « enquête »

Un terme qui n'est pas neutre et se prête à des associations d'idées qui peut être péjoratif :étude, travail, recherche sont des mots plus positifs mais surtout prenez le temps d'expliquer votre travail en particulier s'il s'agit d'une enquête patrimoniale pour laquelle vous allez faire signer des contrats de diffusion et d'utilisation.

Demandez toujours l'autorisation d'enregistrer

En demandant à votre interlocuteur de l'enregistrer, vous changer le statut de sa parole : vous transformez une parole privée (entre vous et le témoin), en une parole publique, potentiellement audible par autrui, donc exploitable, citable.

A qui appartiennent les collectages ?

● L'enquêteur● L'informateur (témoin, enquêté, interviewé, artiste interprète…)● Les ayants-droit● Les détenteurs de droits voisins (preneur de son, accompagnateur de

l'enquêteur ou du témoin...)● Le compositeur, l'arrangeur, le parolier d'une œuvre● interprétée dans l'enregistrement● Les personnes citées dans l'enregistrement● L'institution qui a programmé la recherche● L'institution où est déposé le document● Le dépositaire● Le créateur de la notice documentaire● La société où a été enregistré le collectage

A qui appartiennent les collectages ?Définir les acteurs

Règles de déontologie- Ne jamais enregistrer à l'insu de la personne,- Expliquer le contexte et l'objectif de l'enquête au témoin,- Interrompre l'enregistrement si elle le demande,- Demander l'autorisation pour prendre des photographies- Ne jamais divulguer les propos du témoin dans son milieu d'interconnaissance,- Faire signer des contrats d'autorisation et de diffusion pour les enregistrements comme pour les images.

La contractualisation du dépôt de patrimoine oral un contrat envisagé comme l’engagement des collecteurs à protéger la personne ressource et ses prochesSa signature est une condition première à l’exploitation des données patrimoniales.Apports - Reconnaissance et valorisation du rôle central du témoin comme source de savoir ;- Reconnaissance de sa capacité et son autonomie à générer du patrimoine dans un

«consentement éclairé » ;●Lui permettre de s’investir dans une vraie démarche de dépôt ;●Transparence de la relation ;●Comprendre le sens de la démarche de collectage ;●Suivre la restitution des travaux ;●Eviter la recherche coûteuse des ayants droits dans le futur.

Modalités- Parler du contrat dès la prise de contact avec le terrain ;- Co-construire le dépôt de patrimoine avec le témoin (dépasser les difficultés de

communication) ;- Restituer le patrimoine (pas seulement l’entretien) aux personnes interviewées.

La bande annonce de l'entretien

La bande-annonce identifie le fichier et évite toute erreur d’attribution, elle indique :— le nom du témoin,— le nom de l'enquêteur (éventuellement ses qualités),— la date de l’entretien et l’heure (éventuellement son n°)— le lieu de l’entretien (domicile, bureau, institution...),— Eventuellement, l’objet de l’entretien et son cadre (entretien biographique, programme de recherche, thématique, enquête patrimoniale pour un dépôt dans une archive...).

Conduire un entretienFaut-il utiliser un « guide d'entretien » ?Collecter des données objectivesSavoir conduire l'échange :- Les stratégies d'écoute- Les stratégies d'intervention

Faut-il utiliser un « guide d'entretien » ?

Avantages : - il rassure l'enquêté comme les enquêteurs, - vous rassemblez les informations pour recueillir du matériel conforme à votre problématique,- vous pouvez plus facilement effectuer des comparaisons entre les différents entretiens- il légitime la conception quantitative des entretiens.

Faut-il utiliser un « guide d'entretien » ?

Inconvénients : - Vous vous croyez obligé(e)s de suivre et de respecter un ordre de questions, - Vous n'êtes pas assez attentifs aux propos de l'enquêté ; - Vous renforcez chez le témoin l'idée qu'il doit répondre à un questionnaire,- Le guide peut vous enfermer dans votre sujet, ne vous y crispez pas.

Mise en pratiquePar groupes de 5, construire un « guide

d'entretien », sur un thème à définir ensemble : votre problématique.

Présentez votre projet à un témoin que vous aurez repéré et l’enregistrer, pendant 10 minutes sur le thème préalablement défini.

Faites signer au témoin un contrat d’utilisation et de diffusion de cet enregistrement

Les outils pour planifier une campagne de collectage

Parmi les multiples outils d'organisation citons :La méthode QQOQCCP Qui fait Quoi, Où, Quand, Comment, Combien et Pourquoi ?

Les cartes heuristiques ou carte mentale (Mind Mapping) pour suivre le cheminement associatif de la pensée.Exemples de logiciels libre de Mind Mapping en français Freemind ou Xmind

Créer la grille d’entretien à partir d’une carte heuristique

=> Représentation visuelle du cheminement associatif de la pensée

Créer une grille d’enquêteà partir d’une carte mentale :

la place de la musique et de sa transmission dans la vie du temoin

N'oubliez pas de collecter des données objectives

Bien entendu le « vécu » des enquêtés est important mais pour que ces archives “prennent du sens”, il faut aussi obtenir des informations objectives qui seront trop difficiles ensuite à retrouver : âge de la personne, parcours professionnel, langues parlées, origine sociale...> quête d'indices au cours de l'entretien, ces données ne peuvent être collectées à brûle pourpoint.

Savoir conduire l'échange

- Ecoutez des entretiens en ligne- Centrez l'entretien de départ sur un point particulier : le témoin doit savoir où vous allez,- Gérer le temps de l'entretien, savoir trouver le temps de recevoir les confidences,- Eviter de donner une interprétation tout en posant une question ou poser des questions factuelles embarassante, ou des questions d'opinions,- Ne coupez pas votre témoin : ce n'est pas vous qui êtes intéressant, c'est lui.

Les stratégies d'écoute

La clé de la méthodologie de l'entretien repose sur la technique d'écoute.Dans ce cadre l'écoute est productrice de significations, mettant en œuvre des opérations de sélection, d'inférence, de comparaisons par rapport aux objectifs de l'entretien.La décision d'intervention doit être prise en toute connaissant des différents types d'intervention.

Les stratégies d'intervention

- Consigne- Relance- Intervention

Les stratégies d'intervention : la consigne

Tout entretien commence par une consigne inaugurale : elle doit être claire, le champ des réponses suffisamment large pour que chacun puisse inscrire son discours.« J'aimerais que vous me parliez de... ce que ça représente pour vous » (obtenir une opinion), « J'aimerais que vous me parliez de... comment ça se passe » (obtenir une narration),=> chaque consigne introduit une nouvelle thématique, structure l'entretien.

Les stratégies d'intervention : la relance

La relance est un acte réactif qui s'inscrit dans le déroulement des énoncés de l'informateur.- réitération en écho : simple reprise de la dernière information du locuteur,- réitération en reflet, avec un préfixe modal : « vous pensez que... ? »,- relance interprétative : « vous craignez que... »(attention aux usages des deux dernières, elle peuvent mettre en cause l'assurance du témoin)… il y en a d'autres...

Les stratégies d'intervention : la contradiction

> L'intervention par contradiction contraint le témoin à soutenir l'argumentation de son discours.Inconvénients : l'enquêteur n'est plus neutre et donne un avis

=> se rapproche du journalisme et s'éloigne de l'enquête ethnologique.

Pour une charte de qualité et de déontologie

des corpus enregistrés sur le terrain Le contexte :➔ L’enquête : le programme, la méthode, les lieux et dates d’

enregistrement, la préparation, langue utilisée, contexte, documents accompagnant l’enregistrement ;

➔ L’informateur : nom, prénom, sexe, date et lieu de naissance, profession, langue maternelle, relation avec l’informateur.

➔ L’enregistrement : méthode et séquences.L’enregistrement audio : microphone et format utilisé, transferts et sauvegarde des fichiers numériques, nommage des fichiers et lien avec .Le contrat d’utilisation et de diffusion avec les différents acteurs.L’enregistrement du collecteur pour les corpus anciens.

CréditsPhotographie première page et petits personnages : Corinne Cassé, 2011Vue de la MMSH par Pierre Monteil, 2005.Diapo 6 : photographie diffusée avec l’aimable autorisation de Jean-Pierre Chrétien. Le 12 juillet 1967, Jean-Pierre Chrétien (professeur à l’ENS de Bujumbura) enregistre Sékéré, près du site de la nécropole royale de Budandari, accompagné d’Emile Mworoha, étudiant en histoire à l’ENS de Bujumbura. Cf : « Les tombeaux des bami du Burundi : Un aspect de la monarchie sacrée en Afrique orientale », Cahiers d’études africaines, n° 37, 1970, 1, pp.40-79.Diapo 8 : dépôt du fonds Françoise Métral, photographie d’Hélène Loukou. CC0Diapo 27 : Innspilling av film i Riksarkivet/Shooting of the film "The Nation's Memory" in the National Archives, 2012, National Archives of Norway. CC0.

Diapo 30 : C BY-SA 3.0 File:Zoom H4n audio recording levels, LivingShadow, 25 décembre 2010, wikimedia commons.

Carte du cerveau par Roberta Faulhaber, artiste plasticienne.Diapo 52 : carte du chat d’Anna M. (CC BY-NC 2.0)

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