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jean pierre larroche décembre 2011

J'oublie tout : carnet de Jean-Pierre Larroche

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Carnet de Jean-Pierre Larroche autour de la création du spectacle J'oublie tout

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jean pierre larroche

décembre 2011

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un spectacle pour deux acteurs-manipulateurs et un sonorisateur

conception : Jean Pierre Larroche

création : 2013

production : Les ateliers du spectacle

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, les mots, les dates, les gens, l’avant, mes papiers, mon âge, les clefs, les histoires, la chanson, les noms,j’oublie comment ça marche, le mode d’emploi, l’ordre des choses, ma langue, les bonnes manières, de dire merci, bonsoir, les visages, j’oublie les êtres disparus,mes rêves, j’ai un trou, mes idées : perdues, je ne me rappelle plus quand j’étais petit, je perds le filje m’oublie, je ne me reconnais pas, j’observe la tournure des événements mais j’oublie ce qui vient de se passer, je ne suis pas surpris puisque j’oublie tout.

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Au creux de notre travail il y a des textes perdus de G.K Bradcock-Burnaby tirés d’un mémoire intitulé l’Oubli mémorable.

G.K B.B nous avait déjà fourni la matière de travaux précédents avec un disparate de textes réunis dans une publication de 1863 (The Art of Legerdemain-Londres). Ce recueil (G.K B.B le présente comme prove-nant de plusieurs sources mais il semble cependant avoir été écrit d’une seule main) comprenait : un Théorème des Substitutions, le Chapitre des objets sympathiques, le Langage des Fantômes ou comment dialoguer avec les êtres spectraux, la Prestidigitation en cinq leçons, un Dialogue deGiordano Bruno avec son bourreau, les Formes du Semblable.

L’Oubli mémorable - demeuré à l’état de manuscrit - se présente à la fois sous la forme d’un traité de mnémotechnique (fondé principalement sur le principe des correspondances et des associations d’idées) et d’une analyse obstinée des mécanismes d’oubli dans la langue.

Le mémoire de G.K B.B (qui obscurcit un peu son objet en le dispersant en nombreux renvois et annotations) multiplie les hypothèses sur les formes de l’oubli et les exemplifie à chaque fois de la façon la plus singulière et imagée. Ce texte est un matériau délicat et lacunaire qui semble s’effacer à mesure que nous le parcourons, il nous emmène (et nous égare un peu) sur ses chemins ramifiés.

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sur la scène : un endormi (il s’éveille régulièrement), des tables partout, qui sont les scènes de ses oublis, des «horloges» (c’est à dire des dispositifs autonomesde régulation d’un mouvement de longue durée), de vrais automates, de faux automates, des mots à lire,peu de mots à entendre, des machines à transformations, de vraies ombres portées, des ombres factices, des machines pour disparaître...

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La mémoire est comme l’estomac de l’espritSaint Augustin

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j’oublie tout, je tire les fils emmêlés de mes spectacles depuis quelques années : en Equilibre indifférent, à Distances, Prolixe, Achille immobile à grands pas, Bafouilles...

certains de ces fils activent sans doute toujours les mêmes choses, ou des semblables : l’idée de la scène prise comme un atelier d’expérimentation du présent (du plus que pré-sent), l’envie de retourner les effets contre les causes, un léger trafic de l’ordre des faits, le plaisir de faire à distance...

tout cela sera donc encore à l’oeuvre même si j’oublie tout

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Sans abréviation, il n’y a point de connaissance. L’abréviation est une de ces « conditions » innombrables. La mémoire repose au fond sur la possibilité d’équation imparfaite. Si le souvenir était intégral, impossibilités. Répéter n’est pas se souvenir.

C’est agir, au moyen et dans les bornes du souvenir. La rapidité avec laquelle l’homme qui s’éveille d’un profond sommeil, se reprend à être ce qu’il fut et ce qu’il sera, est un effet de prodigieuse abréviation.

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Il se secoue et franchit, en quelques minutes de temps solaire, un intervalle d’états qui vaut des années de gestation, d’éducation, d’adaptation et d’exercices. C’est un coup de mémoire générale qui rappelle presque instantanément le système à ses devoirs, l’être à ses

pouvoirs, le tas de matériaux à l’édifice, le néant à la capacité d’agir, le désordre – à l’utilisable.

Paul Valéry

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L’oubli se conserve dans la mémoire et la présence de ce qui fait que nous oublions nous est quelques fois nécessaire pour nous empêcher d’oublier.

Nous ne pouvons pas dire avoir du tout oublié ce que nous nous souvenons d’avoir oublié et nous ne pourrions pas chercher ce que nous aurions perdu si nous l’avions entièrement oublié.

Saint Augustin

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dessins : Jean Pierre Larroche

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www.ateliers-du-spectacle.org01 53 17 60 88Sophie Bauer : administration : [email protected]ène Chivard : diffusion - communication : [email protected]