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L'espace de travail: un outil de stratégie et de management

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Page 1: L'espace de travail: un outil de stratégie et de management

Note de PositioN#4 // mars 2015 // résumé

L’esPace de travaiL : uN outiL de stratégie

et de maNagemeNtéLémeNts de coNtexte Le lien entre espaces de travail, orga-nisation et stratégie est de plus en plus évident. Loin d’être considérés comme des «contenants» déconnectés des « pro-cessus et des situations de travail qui s’y déroulent », les espaces de travail émer-gent progressivement comme un outil stratégique et managérial pour les entre-prises, bien au-delà de dimensions tech-niques. Conscientes des retombées posi-tives des sièges sociaux ou de bureaux durables, exemplaires et inspirants, un nombre croissant de ces dernières (Goo-gle, Microsoft, SFR, Accenture, etc.) font ainsi de la conception et l’aménagement de leurs locaux (administratifs ou indus-triels) un levier-clef, à la fois vitrine de l’entreprise et moteur de son évolution :

• Un miroir des valeurs de l’entreprise, de sa culture, de ses métiers et de ses savoir-faire, mais aussi un levier pour les faire évoluer ou les enrichir ;

• Une mise en scène de l’identité visuelle mais aussi de la proposition (actuelle et future) de la marque, comme un éten-dard capable de fédérer tous les publics de l’entreprise (clients, salariés, four-nisseurs, parties prenantes…) pouvant

être amenés à visiter ou interagir avec les lieux emblématiques de l’entreprise (siège social, usine modèle, …) ;

• Une série de parti-pris qui non seule-ment reflètent l’approche managériale et la culture interne de l’entreprise mais contribuent aussi à les faire évoluer pour demain : moins de hiérarchie, plus de transversalité, plus d’espaces collabora-tifs, plus d’écoute et de co-construction avec les équipes, plus d’innovation, etc. ;

• Une opportunité de renforcer la stra-tégie de développement durable de l’entreprise, avec des parti-pris sur la di-mension écologique (matériaux, qualité de l’air intérieur, etc.) mais aussi sur les dimensions sociales (qualité de vie au travail), de la construction à l’exploita-tion (services aux salariés, ouverture sur l’environnement urbain et naturel, etc.).

Cette dynamique est le fruit de nom-breuses tendances contemporaines qui interrogent les modes d’aménagement et façons de travailler : rationalisation des coûts de l’immobilier (2e poste de dé-penses pour les entreprises après les sa-laires) dans un contexte où en France les bureaux ont un taux d’inoccupation jour-nalier de 45% (pour cause de vacances,

maladie, réunion, pause, etc.), éloigne-ment des sièges sociaux qui quittent les centres villes en quête d’économies de loyer et de charges pour créer des cam-pus riches en services, arrivée sur le mar-ché de l’emploi des « digital natives » qui font évoluer les modes de travail, dé-veloppement des « tiers-lieux », urgence de la prise en compte du bien-être des salariés et prégnance du stress au travail (pour la moitié des salariés européens), développement exponentiel de l’écono-mie de partage ou de la consommation collaborative et enfin montée des exi-gences écologiques (3⁄4 des m2 de bu-reaux supérieurs à 5 000 m2 livrés en 2012 ont été certifiés HQE),…

Plus que des contraintes qu’il s’agit d’an-ticiper dès aujourd’hui pour ne pas les subir, ces tendances sont aussi et avant tout de véritables opportunités d’innova-tion et de différenciation tout au long de la vie d’un projet immobilier (conception, construction, exploitation) pour faire des espaces de travail de demain de véri-tables leviers de performance globale pour les entreprises. Projet après projet, ces tendances esquissent aussi les nou-velles typologies d’espaces et les modes de construction de demain.

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// Mars 2015 // Note de position // L’espace de travaiL

QueLs Lieux de travaiL demaiN ? Loin des bureaux cloisonnés du milieu du siècle ou des es-paces hiérarchisés reflétant un organigramme, les futurs es-paces de travail se veulent ouverts, conviviaux, propices à l’échange, au partage et à l’innovation.

Trois principales pistes de conception-aménagement in-carnent ce potentiel de transformation d’un projet immobilier.

1. Faire des lieux conviviaux et com-municants qui favorisent le bien être, le partage et l’innovation Les sièges sociaux les plus novateurs, Amazon et Google en tête, sont des espaces confortables et multi-services, connec-tés et communicants qui facilitent le ressourcement individuel autant que les rencontres entre expertises et services. Ils stimulent l’innovation et l’émergence de pratiques managé-riales plus collaboratives et informelles.

2. Faire des lieux « verts », intégrés à leurs territoires Au-delà de leur conscience écologique de la construction à l’exploitation (sobriété énergétique, matériaux sains, sensi-bilisation des occupants…), les nouveaux espaces de travail sont des biosphères miniatures où l’homme interagit avec la nature à l’extérieur et à l’intérieur du bâtiment : le lien entre bien-être au travail, productivité et innovation ne fait plus de doute. Ils sont aussi intégrés à leur écosystème territorial : accessibilité par les transports, services de proximité, four-nisseurs locaux, ouverture sur l’environnement urbain...

3. Faire des lieux qui reflètent les va-leurs de l’entreprise et portent l’image de sa marqueLe siège incarne d’autant plus fortement les valeurs, les mé-tiers, la mission de l’entreprise qu’il doit les communiquer à son écosystème et contribuer à l’attractivité d’une entreprise dont les frontières sont plus diffuses.

Pour en savoir plus sur nos références en matière de construction durable, visitez notre site web (www.utopies.com) et lisez la version intégrale de cette note de position (à télécharger au format PDf en ligne).

A l’heure de l’économie de fonctionnalité, le bâtiment n’échappe pas à la tendance : une nouvelle façon de le concevoir émerge, fo-calisée sur les performances d’usage et la « fonctionnalité » du bâti, le « service rendu » à ses usagers. Du coup, de nouvelles façons de le produire apparaissent également, avec des approches de type ingénierie concourante ou processus de conception intégrée (PCI) où les usagers, l’ensemble des corps de métiers et les parties-pre-nantes sont sollicitées pour participer à la conception du bâtiment, avant tout sensé répondre à des usages et à des fonctionnalités. Le raisonnement traditionnel, qui consistait à construire un bâti-ment pour le vendre, le louer ou l’occuper, en présupposant qu’il va satisfaire les futurs acquéreurs ou occupants mais sans connaître vraiment ceux-ci, a vécu. De même, de nouvelles façons de l’ex-ploiter et de l’évaluer gagnent du terrain : on passe de l’analyse en coût facial à une analyse en coût global prenant en compte le cycle de vie du bâtiment et complétant les performances financières de ROI par une prise en compte des performances sociales (ex. productivité et/ou bien-être des occupants) ou environnementales (économies d’énergie, d’eau, …).

Deux exemples de bâtiments ainsi conçus :

• Le CH2 (Melbourne) a été conçu par une équipe multidiscipli-naire réunissant architectes, designers, ingénieurs, sociologues et même artistes lors d’un séminaire de 2 semaines, pour penser de manière intégrée les aspects techniques et les usages de l’espace.

• L’Occitane, pour l’agrandissement et la rénovation de son site de Manosque, a organisé un séminaire de 2 jours impliquant des collaborateurs, des parties prenantes externes ainsi que l’architecte et le BET. Plus d’une centaine d’idées ont émergé, qui ont ensuite été synthétisées et priorisées dans le cahier des charges program-matique.

// Focus : vers uNe co-coNstructioN avec Les coLLaborateurs et usagers du bâtimeNt ?