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« Eglise et violence » Thème central de L’Essentiel, votre magazine paroissial Mai 2017 Articles rédigés par les rédactions régionales De nombreuses rédactions publient dans leurs éditions régionales des articles en lien direct avec le thème central traité par la Rédaction romande. Cette démarche est journalistiquement excellente puisqu’elle offre au lecteur des éclairages régionaux sur le sujet choisi. C’est cette richesse qui est mise en valeur ici.

« Eglise et violence » · 2018-04-04 · l’e!et mortifère de leur déchaî-nement par le bourreau. En somme, redonner sens ... Et dans l’Eglise aussi (et en "n !) : ... sence

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«Egliseetviolence»

ThèmecentraldeL’Essentiel,votremagazineparoissial

Mai2017

Articlesrédigésparlesrédactionsrégionales

DenombreusesrédactionspublientdansleurséditionsrégionalesdesarticlesenliendirectaveclethèmecentraltraitéparlaRédactionromande.Cettedémarcheestjournalistiquementexcellentepuisqu’elleoffreaulecteurdeséclairagesrégionauxsurlesujetchoisi.C’estcetterichessequiestmiseenvaleurici.

Descentainesde«Espècede***»,ou«Grosse***»proférésparWhatsapp,surFacebooketautreInstagram.Etc’estle

suicided’Emilie,Marion,Bethany,adolescentesetvictimesdeharcèlementparleurscoreligionnaires.«T’esc..!»àsa

meilleureamieestaffectueux,àsaprofesseure,injurieux,etàsamèreplus

qu’insolant.Laviolencedesmotsengendredesmauxparfoisirrévocables.Mêmele

Pape,àMilan,samedi25mars,ademandéauxquatre-vingtmilleconfirmands:maipiùbullismo!Plusdebullying(harcèlement)

d’aucunesorte…

«Paroleetviolence»ÉCLAIRAGE

II L’ESSENTIEL

Paro

le e

t vio

lenc

e

Des centaines de « Espèce de *** », ou « Grosse *** » proférés par WhatsApp, sur Facebook et autre Instagram. Et c’est le suicide d’Emilie, Marion, Bethany, adolescentes et victimes de harcèlement par leurs coreligionnaires. « T’es c.. ! » à sa meilleure amie est affectueux, à sa profes-seure, injurieux, et à sa mère plus qu’insolant. La violence des mots engendre des maux parfois irrévocables. Même le Pape, à Milan, samedi 25 mars, a demandé aux quatre-vingt mille confirmands : mai più bullismo ! Plus de bullying (harcèlement) d’aucune sorte…

PAR THIERRY SCHELLING PHOTOS : DR, CIRIC

La violence expriméeLe propre de l’humain, parler, est, comme le dit Salomon, une arme : « La mort et la vie sont au pou-voir de la langue. » (Pr 18, 21) Un adage très actuel : qu’on pense au point Godwin 1, à la télé-réalité 2, au harcèlement à l’école, dans le couple, dans la rue 3… Violence du verbe. Qui souvent précède celle des coups.

Le Centre d’accueil Malley-Prai-rie écoute les victimes de vio-lences conjugales, et démontre que l’antidote est… la parole. Paradoxalement. Celle qui anéan-tissait a besoin d’être relâchée par la victime : mettre ses mots4

pour littéralement contredire l’effet mortifère de leur déchaî-nement par le bourreau. En somme, redonner sens – c’est-à-dire contenu et direction – à sa dignité, par l’expression verbale. Pour reprendre confiance en soi. Comme à l’association Violence Que faire ? qui travaille en amont à la prévention 5.

Et dans l’Eglise aussi (et enfin !) : Mgr Charles Morerod rend public, le 26 janvier dernier, le rapport sur les enfants placés à l’Institut Marini de Montet 6. Le prélat salue le courage des victimes à parler, alors qu’on le leur avait interdit jadis, et ce de

1 Probabilité qu’une discussion qui dure et s’échauffe finisse par mentionner les nazis ou Adolf Hitler.2 L’émission « You’re fired ! » par exemple.3 Sujets d’au moins un Temps Présent

par trimestre !4 www.ciao.ch par exemple.5 www.violencequefaire.ch6 Cf. J. Berset, cath.ch du 26 janvier 2016.

Eclairage

«LeCentred’accueilMalley-Prairieécoutelesvictimesdeviolencesconjugales,etdémontrequel’antidoteest…laparole.Paradoxalement,cellequianéantissaitabesoind’êtrerelâchéeparlavictime:

mettresesmotspourlittéralementcontredirel’effetmortifèredeleurdéchaînementparle

bourreau.»«Parcequ’elleexclutlahaine,laprièrefaitbarrageaudéni,àlaspiraledelavengeance,àl’oubli»,écritAngelaStival,coanimatricedugroupeœcuménique

ACATàChavannes-près-RenensMais«Ilyaaussiuneformedeviolencesilencieusequel’onqualifieparfoisdestructurelle»,expliqueJean-ClaudeHuot,responsabledePOMETdans

l’Ouestlausannois,«Elleestlefaitdesstructuresetdescomportementsquiopprimentetexcluentcertainescatégoriesdelapopulation.Lecerclevicieuxquipérenniselaprostitution,latraitedes

femmesoudesenfants,lemobbying,lapédophilie,l’homophobie,laségrégationraciale,estaussi

possibleparcequ’onsetait.»

ParThierrySchelling

ÉCLAIRAGE

II L’ESSENTIEL

Paro

le e

t vio

lenc

e

Des centaines de « Espèce de *** », ou « Grosse *** » proférés par WhatsApp, sur Facebook et autre Instagram. Et c’est le suicide d’Emilie, Marion, Bethany, adolescentes et victimes de harcèlement par leurs coreligionnaires. « T’es c.. ! » à sa meilleure amie est affectueux, à sa profes-seure, injurieux, et à sa mère plus qu’insolant. La violence des mots engendre des maux parfois irrévocables. Même le Pape, à Milan, samedi 25 mars, a demandé aux quatre-vingt mille confirmands : mai più bullismo ! Plus de bullying (harcèlement) d’aucune sorte…

PAR THIERRY SCHELLING PHOTOS : DR, CIRIC

La violence expriméeLe propre de l’humain, parler, est, comme le dit Salomon, une arme : « La mort et la vie sont au pou-voir de la langue. » (Pr 18, 21) Un adage très actuel : qu’on pense au point Godwin 1, à la télé-réalité 2, au harcèlement à l’école, dans le couple, dans la rue 3… Violence du verbe. Qui souvent précède celle des coups.

Le Centre d’accueil Malley-Prai-rie écoute les victimes de vio-lences conjugales, et démontre que l’antidote est… la parole. Paradoxalement. Celle qui anéan-tissait a besoin d’être relâchée par la victime : mettre ses mots4

pour littéralement contredire l’effet mortifère de leur déchaî-nement par le bourreau. En somme, redonner sens – c’est-à-dire contenu et direction – à sa dignité, par l’expression verbale. Pour reprendre confiance en soi. Comme à l’association Violence Que faire ? qui travaille en amont à la prévention 5.

Et dans l’Eglise aussi (et enfin !) : Mgr Charles Morerod rend public, le 26 janvier dernier, le rapport sur les enfants placés à l’Institut Marini de Montet 6. Le prélat salue le courage des victimes à parler, alors qu’on le leur avait interdit jadis, et ce de

1 Probabilité qu’une discussion qui dure et s’échauffe finisse par mentionner les nazis ou Adolf Hitler.2 L’émission « You’re fired ! » par exemple.3 Sujets d’au moins un Temps Présent

par trimestre !4 www.ciao.ch par exemple.5 www.violencequefaire.ch6 Cf. J. Berset, cath.ch du 26 janvier 2016.

ÉCLAIRAGE

IIIMAI 2017

façon traumatisante. Et l’évêque de conclure : « Essayons par tous les moyens de prévenir [ces actes] autant que possible, et s’ils se pro-duisent, d’en parler. » Prévention et expression.

Même attitude sur le terrain : « Je suis comme un catalyseur », confie Jean de Dieu Rudacogora, coordinateur de la diaconie dans l’Ouest lausannois. « Ma pré-sence sur la place du Marché de Renens est à la fois provocante et apaisante pour les gens qui la squattent. S’ils voient en moi l’institution Eglise, alors d’au-cuns parfois m’agressent verbale-ment : « Qu’est-ce que tu fous là ? » Mais un thé chaud à la main, je ne leur offre rien que ma présence. Et ils me remercient, du coup. Et je suis toujours agent pastoral ! »

Une autre « arme » privilégiée par les chrétiens est cette parole, parfois cri, parfois murmure, qui s’élève vers Dieu : la prière. L’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture)

en a fait son modus procedendi : « Parce qu’elle exclut la haine, la prière fait barrage au déni, à la spirale de la vengeance, à l’oubli », écrit Angela Stival, coanimatrice du groupe œcuménique ACAT à Chavannes-près-Renens. Incluant l’intercession pour les bourreaux autant que pour les victimes, elle évite le clivage et ramène à l’es-sentiel : « Tous créés à l’image de Dieu, tous ayant la même dignité qui trouve son origine en son créateur. » Et de conclure : « Prier ensemble donne un témoignage crédible à notre suivance du Christ, qui a, ne l’oublions pas, commandé l’amour des enne-mis ! »

Mgr Morerod en discussion avec l’une des victimes des religieux de l’Institut Marini, à Montet / FR.

Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical.

ÉCLAIRAGE

IV L’ESSENTIEL

Parler, prévenir, prier, c’est donc agir non violemment et chré-tiennement : « La non-violence, c’est choisir d’aimer, c’est devenir l’égal/e de toute personne. Dieu a voulu cela par Son Incarnation. Et c’est passer au crible chacune de mes décisions en vue d’ai-mer », résume Sœur Bibianne Cattin, auteure de Pour que la vie l’emporte 7 où elle confie les dix dernières années de sa vie mis-sionnaire à panser (et penser !) les femmes victimes de viol selon la méthode IFHIM.8

Violence silencieuseMais « il y a aussi une forme de violence silencieuse que l’on qualifie parfois de structurelle », explique Jean-Claude Huot, responsable de POMET 9 dans l’Ouest lausannois. « Elle est le fait de structures et de comporte-ments qui oppriment et excluent certaines catégories de la popula-tion. Le cercle vicieux qui péren-nise la prostitution, la traite des femmes ou des enfants, le mob-bying, la pédophilie, l’homopho-

bie, la ségrégation raciale, est aussi possible parce qu’on se tait. » Et de rappeler : « Toute institution court le risque de se rigidifier et d’ex-clure ou d’opprimer. Mais là aussi résident les forces de résistance, et la capacité de résilience. »10

Dès lors, il est juste de lutter contre la violence, mais par des paroles et des actes non violents qui respectent la dignité de l’autre et qui promeuvent le seul moyen constructif de changement : le dialogue. « Et l’art du compro-mis », ajoute Jean-Claude Huot. « Ne pas oublier que le conflit fait partie de la vie, qu’il n’est pas à évacuer mais à transformer. Il réclame l’attitude pédagogique du dialogue entre les parties adverses. En démocratie, l’ad-versaire politique n’est pas un ennemi mais un partenaire de débat ! »

Violence légitime ?L’Eglise a d’ailleurs considéré une forme de violence comme acceptable dans certains cas

L’entrée du Foyer Malley-Prairie qui accueille les victimes de violences.

Sœur Bibianne Cattin

7 Editions Carte Blanche, 2017.8 www.ifhim.ca9 Pastorale œcuménique dans le

monde du travail.10 Cf. le travail du Ceras des Jésuites

de la Province de France. www.ceras-projet

Jean-Claude Huot

ÉCLAIRAGE

VMAI 2017

Selon Hannah Arendt (philosophe, 1906-1975), exprimer de la violence, sous toutes ses formes, c’est refuser de penser ! Or penser nous rend humains ; exprimer la violence envers autrui ou soi-même, c’est agir en sous-humain. Voilà en substance l’argument puissant de cette fameuse politologue et journaliste allemande. Elle rend légitime l’urgence de la prévention et d’une éducation au dialogue, et insiste sur l’obligation pour les victimes de parler, tôt ou tard.14 « La violence commence là où la parole s’arrête. »

bien précis : en dernier recours, face à une injustice objective et interminable ! En 1968, un docu-ment est adopté par le CELAM 11 qui exige « des transformations globales, audacieuses, urgentes » sur le continent sud-américain, concluant que cette urgence nourrit une « tentation de la vio-lence compréhensible » de la part d’un peuple abusé pendant trop longtemps.12 Depuis, c’est l’Eglise tout entière qui a recueilli cette expérience et ces réflexions, dans ses grands textes du magistère que sont Gaudium et Spes ou Evangelii

nuntiandi et, plus systématique-ment, dans son Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise.

« La violence est un mensonge car elle va à l’encontre de la vérité de notre foi, de la vérité de notre humanité. »13 Y renoncer peut avoir avoir un prix : celui de sa vie ! Car la non-violence de Gandhi, Martin Luther King ou Oscar Romero, dans leur constance à dénoncer et à protes-ter, leur a valu… d’être assassi-nés ! La parole faite chère, le verbe fait chair…

11 Conférence des évêques latino-américains.12 Informations résumées à partir de

M. Löwy, Religion, politique et violence : le cas de la théologie de la libération, éd. Hazan, 1995,

pp. 195-204 (consulté dans www.cairns.info le 11 février 2017).13 No 496 in : Compendium de la

Doctrine sociale de l’Eglise, Conseil pontifical Justice et Paix, 2005.

14 Voir le film Hannah Arendt, par M. von Trotta, sorti en 2012.

Mgr Oscar Romero, archevêque de San Salvador, assassiné en 1980.

Cequ’enditlaBible:LaviolencedanslesPsaumes

«Lesdéportés(…)finissentd’ailleursleurplainteparcecriextrêmementviolent:"FilledeBabel,quidoitpérir,heureuxquiterevaudralesmauxquetunousasvalus,heureuxquisaisiraetbriserates

petitscontreleroc!"(Ps137,8-9)»«Sansdoutedetelspassages,pastotalementabsentsnonplusdansleNouveauTestament,visent-ilsà"exorciser"laviolencequi,defait,se

tapitaufonddechacun€denous.»«Malgrélesapparences,lespuissantsetles

dictateursn’aurontpaslederniermot.C’estl’amouretlaviequifinalementl’emporteront.»

Parl’abbéFrançois-XavierAmherdt

CE QU’EN DIT LA BIBLE

VI L’ESSENTIEL

La v

iole

nce

dans

les

Psau

mes

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT PHOTO : DR

Il peut paraître étonnant, voire extrêmement dérangeant, que la Parole de Dieu nous invite à demander au Seigneur, dans notre prière des Psaumes, qu’il s’en prenne à nos ennemis. Les éditeurs de la Prière du temps pré-sent ne s’y sont pas trompés : ils mettent pudiquement entre cro-chets (dans la version en quatre volumes) ou suppriment (dans celle en un seul volume) les versets apparemment problématiques.

Ainsi, les déportés chantent au cœur de leur exil (Psaume 137[136]) : « Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ; aux peupliers d’alen-tour, nous avions pendu nos harpes », car ils ne se sentent plus le cœur à entonner un cantique. Ils finissent d’ailleurs leur plainte par ce cri extrêmement violent : « Fille de Babel, qui doit périr, heureux qui te revaudra les maux que tu nous as valus, heureux qui saisira et brisera tes petits contre le roc ! » (Versets 8-9)

Choquante, terrible, terrorisante invocation ! La Bible manie- t-elle, malgré le divin visage de miséricorde, le langage de la ven-geance ? Le problème est com-plexe et demeure mystérieux. Sans doute de tels passages, pas totalement absents non plus dans le Nouveau Testament, visent-ils à « exorciser » la violence qui, de fait, se tapit au fond de chacun(e) de nous. Les « Psaumes d’impré-cation », comme on les appelle, nous amènent d’une part à recon-naître ces zones d’ombre de notre inconscient, dont personne n’est exempt, et qui ont vite fait de res-surgir à la surface avec une fré-nésie inconcevable, au volant ou au stade.

D’autre part, ils nous donnent l’occasion, lorsque nous les pro-nonçons, d’extérioriser le mal qui gît en nos profondeurs et ainsi de le surmonter, en le confiant au Maître du monde. Enfin, lorsque dans des invocations au Mes-sie comme le Psaume 110(109), prévu pour les vêpres de tous les dimanches, nous chantons : « A ta droite Seigneur, le Messie abat les rois au jour de sa colère ; il fait justice des nations, entassant des cadavres, il abat des têtes sur l’immensité de la terre » (versets 5-6), c’est une manière d’expri-mer notre foi en la maîtrise de l’histoire par notre Dieu. Malgré les apparences, les puissants et les dictateurs n’auront pas le dernier mot. C’est l’amour et la vie qui finalement l’emporteront.

Les exilés au bord des fleuves de Babylone.

CE QU’EN DIT LA BIBLE

VI L’ESSENTIEL

La v

iole

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PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT PHOTO : DR

Il peut paraître étonnant, voire extrêmement dérangeant, que la Parole de Dieu nous invite à demander au Seigneur, dans notre prière des Psaumes, qu’il s’en prenne à nos ennemis. Les éditeurs de la Prière du temps pré-sent ne s’y sont pas trompés : ils mettent pudiquement entre cro-chets (dans la version en quatre volumes) ou suppriment (dans celle en un seul volume) les versets apparemment problématiques.

Ainsi, les déportés chantent au cœur de leur exil (Psaume 137[136]) : « Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ; aux peupliers d’alen-tour, nous avions pendu nos harpes », car ils ne se sentent plus le cœur à entonner un cantique. Ils finissent d’ailleurs leur plainte par ce cri extrêmement violent : « Fille de Babel, qui doit périr, heureux qui te revaudra les maux que tu nous as valus, heureux qui saisira et brisera tes petits contre le roc ! » (Versets 8-9)

Choquante, terrible, terrorisante invocation ! La Bible manie- t-elle, malgré le divin visage de miséricorde, le langage de la ven-geance ? Le problème est com-plexe et demeure mystérieux. Sans doute de tels passages, pas totalement absents non plus dans le Nouveau Testament, visent-ils à « exorciser » la violence qui, de fait, se tapit au fond de chacun(e) de nous. Les « Psaumes d’impré-cation », comme on les appelle, nous amènent d’une part à recon-naître ces zones d’ombre de notre inconscient, dont personne n’est exempt, et qui ont vite fait de res-surgir à la surface avec une fré-nésie inconcevable, au volant ou au stade.

D’autre part, ils nous donnent l’occasion, lorsque nous les pro-nonçons, d’extérioriser le mal qui gît en nos profondeurs et ainsi de le surmonter, en le confiant au Maître du monde. Enfin, lorsque dans des invocations au Mes-sie comme le Psaume 110(109), prévu pour les vêpres de tous les dimanches, nous chantons : « A ta droite Seigneur, le Messie abat les rois au jour de sa colère ; il fait justice des nations, entassant des cadavres, il abat des têtes sur l’immensité de la terre » (versets 5-6), c’est une manière d’expri-mer notre foi en la maîtrise de l’histoire par notre Dieu. Malgré les apparences, les puissants et les dictateurs n’auront pas le dernier mot. C’est l’amour et la vie qui finalement l’emporteront.

Les exilés au bord des fleuves de Babylone.

Théo:LePapeetlaviolence

«"C’estdudedans,ducœurdel’hommequesortent(toutessortesdemaux)."(Mc7,23)LeChristnes’yestpastrompé:voulantapporterlapaix,c’estleglaivequ’iltendit(cf.Mt10,34)»

«LepapeFrançois:"Jevoistouslesjourstellementdeviolenceenfeuilletantlesjournaux,mêmeen

Italie:celuiquituesafiancée,telautresabelle-mèreetcesontdescatholiquesbaptisés!"Aquoisert

donclafoichrétiennedanscecas?(…)Pourquoiparle-t-onsifortdanslarue,enfamille,dèsqu’onn’estpasd’accord?Acausedelafrénésiedelavie,onn’aplusletempspourledialogue!»

ParThierrySchelling

THÉO

VIII L’ESSENTIEL

Le P

ape

et la

vio

lenc

e

PAR THIERRY SCHELLING PHOTO : DR

« C’est du dedans, du cœur de l’homme que sortent (toutes sortes de maux). » (Mc 7, 23) Le Christ ne s’y est pas trompé : voulant apporter la paix, c’est le glaive qu’il tendit (cf. Mt 10, 34)… et qui a été brandi en son nom ! Et gare à qui résiste : « Veux-tu que nous commandions le feu du ciel pour qu’il les consume ? » (Lc 9, 54), n’hésiteront pas à dire les apôtres d’hier… et d’au-jourd’hui ! Parce qu’elle est au cœur de nos cultures, la reli-gion se sert du meilleur comme du pire dans l’être humain. Et peut donc aussi conduire à la violence 1… en toute bonne foi ! En tout cas, elle va chercher à la canaliser : en l’apaisant, par les sacrifices d’animaux, et parfois d’humains 2, en la jugulant, en développant le concept de guerre juste, ou en l’excitant comme dans le djihadisme – et pas seu-lement islamique !

Le pape François renchérit : « Je crois qu’il y a presque toujours dans toutes les religions un petit groupe de fondamentalistes. Nous en avons… » Et d’élargir le débat : « Je vois tous les jours tellement de violence en feuille-tant les journaux, même en Ita-lie : celui qui tue sa fiancée, tel autre sa belle-mère et ce sont des catholiques baptisés ! » 3 A quoi sert donc la foi chrétienne dans ce cas ?

Oui, le Christ a renversé la vapeur : « Bienheureux si l’on vous insulte, si l’on vous per-sécute et si l’on vous calomnie à cause de moi. » (Mt 5, 12) Ou encore : « Œil pour œil, dent pour dent ? Non, moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour eux. » (Mt 5, 43-44) Tendre l’autre joue ? Que dire aux vic-times, souvent des minorités : femmes, Noirs, gays, enfants, handicapés, albinos… ? Travail-ler en amont, sûrement.

Dixit le pape François : « Nous sommes en temps de guerre, éclatée, mais de guerre mondiale, et tout a commencé dans le cœur de l’homme. Pourquoi parle-t-on si fort dans la rue, en famille, dès qu’on n’est pas d’accord ? A cause de la frénésie de la vie, on n’a plus le temps pour le dialogue ! » 4

Un poncif, le dialogue ? Non, la seule arme constructive de ce monde ! Relire Ecclesiam suam, de Paul VI : « Dieu est dia-logue… l’Eglise est dialogue… » Et moi ?

Le pape François a dénoncé la violence à de nombreuses reprises.

1 Cf. T. Römer, Dieu obscur. Cruauté, sexe et violence dans l’Ancien Testament, Essais bibliques 27, nouvelle édition augmentée, Genève, Labor et Fides, 2009.

2 Qu’on pense au concept de bouc émissaire, explicité par Paul Ricœur.

3 Propos rapportés lors de son entrevue avec les journalistes de retour des JMJ de Pologne, août 2016.

4 Propos libres lors de sa visite à l’Université Roma-Tre, samedi 7 février 2017 (soulignés par l’auteur).

THÉO

VIII L’ESSENTIEL

Le P

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et la

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PAR THIERRY SCHELLING PHOTO : DR

« C’est du dedans, du cœur de l’homme que sortent (toutes sortes de maux). » (Mc 7, 23) Le Christ ne s’y est pas trompé : voulant apporter la paix, c’est le glaive qu’il tendit (cf. Mt 10, 34)… et qui a été brandi en son nom ! Et gare à qui résiste : « Veux-tu que nous commandions le feu du ciel pour qu’il les consume ? » (Lc 9, 54), n’hésiteront pas à dire les apôtres d’hier… et d’au-jourd’hui ! Parce qu’elle est au cœur de nos cultures, la reli-gion se sert du meilleur comme du pire dans l’être humain. Et peut donc aussi conduire à la violence 1… en toute bonne foi ! En tout cas, elle va chercher à la canaliser : en l’apaisant, par les sacrifices d’animaux, et parfois d’humains 2, en la jugulant, en développant le concept de guerre juste, ou en l’excitant comme dans le djihadisme – et pas seu-lement islamique !

Le pape François renchérit : « Je crois qu’il y a presque toujours dans toutes les religions un petit groupe de fondamentalistes. Nous en avons… » Et d’élargir le débat : « Je vois tous les jours tellement de violence en feuille-tant les journaux, même en Ita-lie : celui qui tue sa fiancée, tel autre sa belle-mère et ce sont des catholiques baptisés ! » 3 A quoi sert donc la foi chrétienne dans ce cas ?

Oui, le Christ a renversé la vapeur : « Bienheureux si l’on vous insulte, si l’on vous per-sécute et si l’on vous calomnie à cause de moi. » (Mt 5, 12) Ou encore : « Œil pour œil, dent pour dent ? Non, moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour eux. » (Mt 5, 43-44) Tendre l’autre joue ? Que dire aux vic-times, souvent des minorités : femmes, Noirs, gays, enfants, handicapés, albinos… ? Travail-ler en amont, sûrement.

Dixit le pape François : « Nous sommes en temps de guerre, éclatée, mais de guerre mondiale, et tout a commencé dans le cœur de l’homme. Pourquoi parle-t-on si fort dans la rue, en famille, dès qu’on n’est pas d’accord ? A cause de la frénésie de la vie, on n’a plus le temps pour le dialogue ! » 4

Un poncif, le dialogue ? Non, la seule arme constructive de ce monde ! Relire Ecclesiam suam, de Paul VI : « Dieu est dia-logue… l’Eglise est dialogue… » Et moi ?

Le pape François a dénoncé la violence à de nombreuses reprises.

1 Cf. T. Römer, Dieu obscur. Cruauté, sexe et violence dans l’Ancien Testament, Essais bibliques 27, nouvelle édition augmentée, Genève, Labor et Fides, 2009.

2 Qu’on pense au concept de bouc émissaire, explicité par Paul Ricœur.

3 Propos rapportés lors de son entrevue avec les journalistes de retour des JMJ de Pologne, août 2016.

4 Propos libres lors de sa visite à l’Université Roma-Tre, samedi 7 février 2017 (soulignés par l’auteur).

Unejournéeavec…EncarnaciònBerger-

Lobato:Responsabledu

secteurmarketingetcommunicationdelaConférence

desEvêquessuisses

«Montravailestdeconseillerlesévêquessurlesquestionsdecommunication.(…)Lacommunicationestbienplusimportante,lesmédiasnesontquela

partieémergéedel’iceberg.(…)Sionfaitleschosesrapidement,sansréflexion,celan’aboutitàrienouà

quelquechosedenégatif.»«Ledossierqu’elleestentraindepréparerestceluidelacommunicationaveclesjeunes."Qu’est-cequel’Eglisecatholiquefaitpourcommuniqueravecles

jeunes?Quelleestlamanièredontlesjeunesutilisentlesmédias?"»

«SelonEncarnaciònBerger-Lobato,l’Egliseainventébeaucoupdechosesquenousretrouvonsdanslacommunication."Qu’est-cequelapublicitésinonquelqu’unquidonnesaparolequelaproduitqu’ilprésenteestbon?Lesapôtresn’ont-ilspasfaitla

mêmechoseavecl’Evangile?"»

ProposrecueillisparVéroniqueBenz

X L’ESSENTIEL

UNE JOURNÉE AVEC…

Enca

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De la fenêtre de son bureau, Encarnación Berger-Lobato a une magnifique vue sur la vieille ville de Fribourg. Mais la nouvelle responsable du secteur marketing et communication de la CES ne passe pas toutes ses journées à Fribourg. « Je suis tantôt à mon bureau, tantôt dans le reste de la Suisse. Hier j’étais à Saint-Gall à l’Institut suisse de sociologie pas-torale. Chaque journée est diffé-rente. »

Au-delà des médias« Mon travail est de conseiller les évêques sur les questions de com-munication. Je soutiens égale-ment les différentes commissions de la CES dans leur tâche de com-munication. » Encarnación Ber-ger-Lobato insiste sur le fait que la communication ne se résume pas aux médias. « La communi-cation est bien plus importante, les médias ne sont que la partie émergée de l’iceberg. » Elle s’est fixé comme tâche de développer une conscience sur l’importance des aspects de la communica-tion qui ne sont pas les médias. « Dans la communication, il est nécessaire de bien faire les choses. Si on fait les choses rapidement, sans réflexion, cela

n’aboutit à rien ou à quelque chose de négatif. On pense tou-jours que la communication vient à la fin, lorsque tout est décidé. Il faut s’habituer au fait que la communication fait partie du processus de décision, il faut anticiper, préparer la communi-cation. J’aimerais que dans cinq ans, nous en voyions les résultats. En attendant, il faut comprendre pourquoi les choses se font ainsi et convaincre les personnes de changer leurs habitudes, de revoir les processus. C’est parfois un lourd travail de conviction. »

Une des tâches de la nouvelle res-ponsable est d’établir un concept

PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE BENZPHOTOS : CES

La rue des Alpes à Fribourg, une petite rue étroite à sens unique, bordée de maisons anciennes qui se blottissent les unes contre les autres. Avant que la rue ne descende vers le bourg et la cathédrale Saint-Nicolas, je m’arrête au numéro 6 : le secrétariat de la Conférence des évêques suisses (CES). Encarnación Berger-Lobato m’accueille dans son bureau au 3e étage de la maison.

BiographieNée à Berne de parentsespagnols, Encarnación Berger-Lobato est mariéeet maman d’une fille.Après des études à Bologne, elle a travaillé à l’Office fédéral de la culture. Elle a dirigé durant 15 ans le secteur « Marketinget Communication » de la Caisse fédérale de pensions PUBLICA et du Berner Bildungszentrum Pflege. Depuis août 2016,elle est la responsable du nouveau secteur « Marketinget Communication » de la Conférence des évêques suisses.

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De la fenêtre de son bureau, Encarnación Berger-Lobato a une magnifique vue sur la vieille ville de Fribourg. Mais la nouvelle responsable du secteur marketing et communication de la CES ne passe pas toutes ses journées à Fribourg. « Je suis tantôt à mon bureau, tantôt dans le reste de la Suisse. Hier j’étais à Saint-Gall à l’Institut suisse de sociologie pas-torale. Chaque journée est diffé-rente. »

Au-delà des médias« Mon travail est de conseiller les évêques sur les questions de com-munication. Je soutiens égale-ment les différentes commissions de la CES dans leur tâche de com-munication. » Encarnación Ber-ger-Lobato insiste sur le fait que la communication ne se résume pas aux médias. « La communi-cation est bien plus importante, les médias ne sont que la partie émergée de l’iceberg. » Elle s’est fixé comme tâche de développer une conscience sur l’importance des aspects de la communica-tion qui ne sont pas les médias. « Dans la communication, il est nécessaire de bien faire les choses. Si on fait les choses rapidement, sans réflexion, cela

n’aboutit à rien ou à quelque chose de négatif. On pense tou-jours que la communication vient à la fin, lorsque tout est décidé. Il faut s’habituer au fait que la communication fait partie du processus de décision, il faut anticiper, préparer la communi-cation. J’aimerais que dans cinq ans, nous en voyions les résultats. En attendant, il faut comprendre pourquoi les choses se font ainsi et convaincre les personnes de changer leurs habitudes, de revoir les processus. C’est parfois un lourd travail de conviction. »

Une des tâches de la nouvelle res-ponsable est d’établir un concept

PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE BENZPHOTOS : CES

La rue des Alpes à Fribourg, une petite rue étroite à sens unique, bordée de maisons anciennes qui se blottissent les unes contre les autres. Avant que la rue ne descende vers le bourg et la cathédrale Saint-Nicolas, je m’arrête au numéro 6 : le secrétariat de la Conférence des évêques suisses (CES). Encarnación Berger-Lobato m’accueille dans son bureau au 3e étage de la maison.

BiographieNée à Berne de parentsespagnols, Encarnación Berger-Lobato est mariéeet maman d’une fille.Après des études à Bologne, elle a travaillé à l’Office fédéral de la culture. Elle a dirigé durant 15 ans le secteur « Marketinget Communication » de la Caisse fédérale de pensions PUBLICA et du Berner Bildungszentrum Pflege. Depuis août 2016,elle est la responsable du nouveau secteur « Marketinget Communication » de la Conférence des évêques suisses.

UNE JOURNÉE AVEC…

XIMAI 2017

La CESLa Conférence des évêques suisses (CES) a été fondéeen 1863. Elle a été la première assemblée d’évêques à se réunir régulièrement, avec une structure juridique propre et une fonction de direction ecclésiale.Plus d’informations surwww.eveques.ch

de communication à l’interne. « Par exemple, j’essaie de faire en sorte que les prises de posi-tion de la CES soient plus claires et plus unifiées. Ce n’est pas une chose aisée. Il y a un important processus à mettre en place. »

Encarnación Berger-Lobato est également secrétaire de la Com-mission pour la communication et les relations publiques, une des nombreuses commissions que compte la CES. Dans ce cadre, le dossier qu’elle est en train de préparer est celui de la communi-cation avec les jeunes. « Qu’est-ce que l’Eglise catholique fait pour communiquer avec les jeunes ? Quelle est la manière dont les jeunes utilisent les médias ? » Une question essentielle qui a été discutée au mois d’avril lors d’une journée spéciale par la commis-sion. Y étaient présents les deux évêques des jeunes, Mgr Alain de Raemy et Mgr Marian Eleganti, et plusieurs experts.

Théâtre et communicationDurant ses études, Encarnación Berger-Lobato a fait du théâtre.

« Le théâtre est une communica-tion spéciale. Ce qui m’intéressait dans le théâtre, c’était l’homme. L’être humain est tellement différent, en jouant différents rôles on comprend pourquoi des personnes réagissent de manière différente devant la même situation. Le théâtre est un lieu de connaissance de l’homme. »

Selon Encarnación Berger-Lo-bato, l’Eglise a inventé beaucoup de choses que nous retrou-vons dans la communication. « Qu’est-ce que la publicité sinon quelqu’un qui donne sa parole que le produit qu’il présente est bon ? Les apôtres n’ont-ils pas fait la même chose avec l’Evangile ? Le sponsoring n’est-il pas la suite de ces mécènes de l ’Eglise qui mettaient leurs armoiries au bas des œuvres d’art ? Naturellement, certaines choses ne sont pas identiques, mais le marketing trouve ses origines dans l ’histoire de l’Eglise. » La communication et l’Eglise : un binôme qui a encore un grand avenir !

Le siège de la CES à Fribourg.

Lepointdevuehistorique:LesPrixNobeldelapaix

«LePrixNobeldelapaixrécompense"lapersonnalitéoulacommunautéayantleplusoulemieuxcontribuéaurapprochementdespeuples,àlasuppressionouàlaréductiondesarméespermanentes,àlaréunionetàla

propagationdesprogrèspourlapaix"»

ParOlivierRoduit

LE POINT DE VUE HISTORIQUE

VIIMAI 2017

Les

Prix

Nob

elde

la p

aix PAR OLIVIER RODUIT / INFOGRAPHIE : RÉGINE BINDÉ

Le Prix Nobel de la paix récom-pense « la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapproche-ment des peuples, à la suppres-sion ou à la réduction des armées

permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix ». Huit personnalités reli-gieuses ont reçu ce prestigieux prix.

LE POINT DE VUE HISTORIQUE

VIIMAI 2017

Les

Prix

Nob

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la p

aix PAR OLIVIER RODUIT / INFOGRAPHIE : RÉGINE BINDÉ

Le Prix Nobel de la paix récom-pense « la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapproche-ment des peuples, à la suppres-sion ou à la réduction des armées

permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix ». Huit personnalités reli-gieuses ont reçu ce prestigieux prix.

Complémentsàl’éclairage

La violenceSecteur de l’Entremont

« Tapie au fond de chacun d’entre nous, prête à surgir au premier moment opportun, elle

semble de prime abord le moyen le plus direct et le plus efficace d’imposer une volonté. »« Elle aime aussi se cacher à l’intérieur des

mots pour se justifier: compétition, rivalité, injustice, vengeance… Ses atouts sont

innombrables, et elle sait faire preuve de ruse et d’ingéniosité pour parvenir à son but: la

victoire sur l’autre et son affaiblissement, voire son anéantissement physique ou moral. »

« Pourtant, ses triomphes sont éphémères et partout, elle laisse des traces durables et

amères. »Par Michel Abbet

2 SECTEUR DE L’ENTREMONT

ÉDITORIAL

L’évocation seule du mot violence suffit à produire en nous un sentiment de malaise et de crainte. Peur ancestrale causée par notre instinct de survie ou inquiétude due à une actualité où les actes les plus barbares nous sont assénés sans pudeur via les écrans de télévision ? Expérience personnelle douloureuse ? Les raisons de cette crainte sont multiples et variables en fonction du vécu individuel, mais elles ont un dénominateur commun : la violence est destructrice et menace directement nos existences.

On constate même qu’elle fait partie de notre quotidien ! Tapie au fond de chacun d’entre nous, prête à surgir au premier moment opportun, elle semble de prime abord le moyen le plus direct et le plus efficace d’imposer une volonté. Elle peut prendre mille formes différentes, de la plus visible à la plus sournoise ! Physique ou verbale, momentanée ou durable, toni-truante ou silencieuse, elle se plaît dans la peau du caméléon ! Elle aime aussi se cacher à l’intérieur des mots pour se jus-tifier : compétition, rivalité, injustice, ven-geance,… Ses atouts sont innombrables, et elle sait faire preuve de ruse et d’ingénio-sité pour parvenir à son but : la victoire sur l’autre et son affaiblissement, voire son anéantissement physique ou moral.

Pourtant, ses triomphes sont éphémères et partout, elle laisse des traces durables et amères. C’est pourquoi l’Eglise, suivant le message du Christ, exhorte chacun à renoncer à cette violence qui produit tant de dégâts dans l’humanité ! « Heureux les doux…, heureux les artisans de paix…, (à Pierre) remets ton épée au fourreau… » Autant de paroles du Christ qui doivent nous interpeller ! Comme cette formule choc « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ! » prononcée devant ceux qui se prétendaient légitimés à lapider la femme adultère ! Mise en pra-tique, elle serait propre à éradiquer la vio-lence sur la terre entière !

Editeur Saint-Augustin SA – 1890 Saint-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chef Dominique-A. Puenzieux

Secrétariat Tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 E-mail: [email protected]

Rédaction locale Casimir Gabioud, 1937 Orsières, tél. 027 783 16 77E-mail : [email protected]

Photo couverture : Notre curé Joseph bien entouré au Colisée. Photo : Casimir Gabioud

Personnes de contact pour vos suggestions Bourg-Saint-Pierre : Responsable locale des abonnements : Léa Balleys, tél. 027 787 11 64

Liddes : Equipe de rédaction : Séverine Gabioud Responsable locale des abonnements : Nadine Exquis, tél. 027 783 27 37

Orsières : Equipe de rédaction : Danièle Cretton

Sembrancher : Equipe de rédaction : Nicole Rebord Responsable locale des abonnements : Anne-Marie Bertolini, tél. 027 785 14 08

Maquette et Cahier romand Essencedesign, Lausanne

Abonnement : Fr. 40.—, Soutien dès: Fr. 50.— Gestion des abonnements : Geneviève Exquis, Liddes, tél. 027 783 32 16 Compte : 19-11772-5

La v

iole

nce 02 Editorial

03 Secteur04 Secteur

I-VIII Cahier romand

05 Secteur06 Agenda Livre de vie Horaire des messes07 Secteur08 Méditation Adresses

PAR MICHEL ABBET PHOTOS : DR

Som

mai

re

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur de l'Entremont (VS), mai 2017

2 SECTEUR DE L’ENTREMONT

ÉDITORIAL

L’évocation seule du mot violence suffit à produire en nous un sentiment de malaise et de crainte. Peur ancestrale causée par notre instinct de survie ou inquiétude due à une actualité où les actes les plus barbares nous sont assénés sans pudeur via les écrans de télévision ? Expérience personnelle douloureuse ? Les raisons de cette crainte sont multiples et variables en fonction du vécu individuel, mais elles ont un dénominateur commun : la violence est destructrice et menace directement nos existences.

On constate même qu’elle fait partie de notre quotidien ! Tapie au fond de chacun d’entre nous, prête à surgir au premier moment opportun, elle semble de prime abord le moyen le plus direct et le plus efficace d’imposer une volonté. Elle peut prendre mille formes différentes, de la plus visible à la plus sournoise ! Physique ou verbale, momentanée ou durable, toni-truante ou silencieuse, elle se plaît dans la peau du caméléon ! Elle aime aussi se cacher à l’intérieur des mots pour se jus-tifier : compétition, rivalité, injustice, ven-geance,… Ses atouts sont innombrables, et elle sait faire preuve de ruse et d’ingénio-sité pour parvenir à son but : la victoire sur l’autre et son affaiblissement, voire son anéantissement physique ou moral.

Pourtant, ses triomphes sont éphémères et partout, elle laisse des traces durables et amères. C’est pourquoi l’Eglise, suivant le message du Christ, exhorte chacun à renoncer à cette violence qui produit tant de dégâts dans l’humanité ! « Heureux les doux…, heureux les artisans de paix…, (à Pierre) remets ton épée au fourreau… » Autant de paroles du Christ qui doivent nous interpeller ! Comme cette formule choc « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ! » prononcée devant ceux qui se prétendaient légitimés à lapider la femme adultère ! Mise en pra-tique, elle serait propre à éradiquer la vio-lence sur la terre entière !

Editeur Saint-Augustin SA – 1890 Saint-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chef Dominique-A. Puenzieux

Secrétariat Tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 E-mail: [email protected]

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Photo couverture : Notre curé Joseph bien entouré au Colisée. Photo : Casimir Gabioud

Personnes de contact pour vos suggestions Bourg-Saint-Pierre : Responsable locale des abonnements : Léa Balleys, tél. 027 787 11 64

Liddes : Equipe de rédaction : Séverine Gabioud Responsable locale des abonnements : Nadine Exquis, tél. 027 783 27 37

Orsières : Equipe de rédaction : Danièle Cretton

Sembrancher : Equipe de rédaction : Nicole Rebord Responsable locale des abonnements : Anne-Marie Bertolini, tél. 027 785 14 08

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Abonnement : Fr. 40.—, Soutien dès: Fr. 50.— Gestion des abonnements : Geneviève Exquis, Liddes, tél. 027 783 32 16 Compte : 19-11772-5

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03 Secteur04 Secteur

I-VIII Cahier romand

05 Secteur06 Agenda Livre de vie Horaire des messes07 Secteur08 Méditation Adresses

PAR MICHEL ABBET PHOTOS : DR

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Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur de l'Entremont (VS), mai 2017

Violente, notre histoire sainte?Décanat Sion

« Pourquoi cette question nous dérange-t-elle au point

d’éprouver un profond malaise?Pourquoi la violence semble-t-elle

omniprésente dans la Bible?Ainsi la violence accompagnerait-

elle la rédemption? »« L’histoire sainte nous rejoint

jusque-là, pour mieux souligner que Dieu n’y est pas absent ou

étranger, mais qu’il choisit d’éclairer de sa lumière nos zones les plus sombres pour les guérir. »

« En définitive, la violence manifeste le combat intérieur à

mener qui conduit à la sainteté et rejoint donc notre propre histoire

sainte. »Par Lionel Girard

2 DÉCANAT SION

ÉDITORIAL

Viol

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hist

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Som

mai

re 02 Editorial 03 Rencontre 04-05 Génération06 Evénement07 Vie des paroisses08 Décanat

I-VIII Cahier romand

09-13 Agendas14 Au livre de vie15 Horaires - Adresses16 Méditation

EditeurSaint-Augustin SA – 1890 Saint-MauriceDirectrice générale  Dominique-Anne PuenzieuxRédaction en chef Dominique-Anne PuenzieuxSecrétariat de rédaction Claude Jenny tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36email : [email protected] publicités Publi-Annonces SARue Jacques-Grosselin 25, 1227 Carouge GETél. 022 308 68 78Abonnement Journal des ParoissesRue Saint-Guérin 3, 1950 SionTél. 027 323 68 20CCP 17-631382-8Fr. 30.– | De soutien : Fr. 40.–Rédaction localeMaria Gessler, Pré d’Amédée 20, 1950 Sion Tél. / fax 027 322 28 60Equipe de rédaction Marie-Renée Clivaz, Philippe D’Andrès,Antoine Gauye, Charly Monnet, Jean-Hugues Seppey, Léonidas UwizeyimanaMaquette Essencedesign SA, LausanneCouverture Sanctuaire de Fatima. Photo : Daniel Villafruela

Pourquoi cette question nous dérange-t-elle au point d’éprouver un profond malaise ?

Pourquoi la violence semble-t-elle omni-présente dans la Bible ?

En effet, de la Genèse à l’Apocalypse, guerres, déportations, meurtres et autres atrocités jalonnent la Révélation pour atteindre son apogée dans la Passion du Christ. Tout ceci heurte radicalement notre sensibilité qui préfère reconnaître Jésus doux et humble de cœur et prince de la paix.

Ainsi la violence accompagnerait-elle la rédemption ?

Notre réalité humaine comporte des élé-ments dérangeants que nous voudrions ignorer. Or, face à la tentation de cher-cher dans la Bible un exutoire à ce que nous avons du mal à assumer, l’histoire sainte nous rejoint jusque-là, pour mieux souligner que Dieu n’y est pas absent ou étranger, mais qu’il choisit d’éclairer de sa lumière nos zones les plus sombres pour les guérir. Là aussi, il révèle qu’il existe une autre voie qui consiste à partager sa vie d’amour pour l’éternité.

En définitive la violence manifeste le com-bat intérieur à mener qui conduit à la sain-teté et rejoint donc notre propre histoire sainte. Avec prudence, force et persévé-rance, actualisons notre aspiration à vivre en paix en devenant, avec l’aide du Res-suscité et à l’exemple de Marie, d’heureux artisans de paix.

PAR LIONEL GIRARDDESSIN : JFK

D’après la crosse de Jean-Paul II.

FamilleClaude Masserey

Fournitures liturgiquesCierges – Bougies – Lumignons

Ch. St-Hubert 13 – 1950 SionTél. 027 322 55 32

Natel 079 628 19 63 Fax 027 323 63 62

Servic

e Qualité

et

PHARMACIE FASMEYERAnne-Marie Follonier

AROMATHERAPIEHOMEOPATHIE

Rue de Lausanne 211950 Sion

Tél. 027 322 16 59Fax 027 323 32 77

Icivotre annonce

serait lue

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Décanat Sion (VS), mai-juin 2017

2 DÉCANAT SION

ÉDITORIAL

Viol

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mai

re 02 Editorial 03 Rencontre 04-05 Génération06 Evénement07 Vie des paroisses08 Décanat

I-VIII Cahier romand

09-13 Agendas14 Au livre de vie15 Horaires - Adresses16 Méditation

EditeurSaint-Augustin SA – 1890 Saint-MauriceDirectrice générale  Dominique-Anne PuenzieuxRédaction en chef Dominique-Anne PuenzieuxSecrétariat de rédaction Claude Jenny tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36email : [email protected] publicités Publi-Annonces SARue Jacques-Grosselin 25, 1227 Carouge GETél. 022 308 68 78Abonnement Journal des ParoissesRue Saint-Guérin 3, 1950 SionTél. 027 323 68 20CCP 17-631382-8Fr. 30.– | De soutien : Fr. 40.–Rédaction localeMaria Gessler, Pré d’Amédée 20, 1950 Sion Tél. / fax 027 322 28 60Equipe de rédaction Marie-Renée Clivaz, Philippe D’Andrès,Antoine Gauye, Charly Monnet, Jean-Hugues Seppey, Léonidas UwizeyimanaMaquette Essencedesign SA, LausanneCouverture Sanctuaire de Fatima. Photo : Daniel Villafruela

Pourquoi cette question nous dérange-t-elle au point d’éprouver un profond malaise ?

Pourquoi la violence semble-t-elle omni-présente dans la Bible ?

En effet, de la Genèse à l’Apocalypse, guerres, déportations, meurtres et autres atrocités jalonnent la Révélation pour atteindre son apogée dans la Passion du Christ. Tout ceci heurte radicalement notre sensibilité qui préfère reconnaître Jésus doux et humble de cœur et prince de la paix.

Ainsi la violence accompagnerait-elle la rédemption ?

Notre réalité humaine comporte des élé-ments dérangeants que nous voudrions ignorer. Or, face à la tentation de cher-cher dans la Bible un exutoire à ce que nous avons du mal à assumer, l’histoire sainte nous rejoint jusque-là, pour mieux souligner que Dieu n’y est pas absent ou étranger, mais qu’il choisit d’éclairer de sa lumière nos zones les plus sombres pour les guérir. Là aussi, il révèle qu’il existe une autre voie qui consiste à partager sa vie d’amour pour l’éternité.

En définitive la violence manifeste le com-bat intérieur à mener qui conduit à la sain-teté et rejoint donc notre propre histoire sainte. Avec prudence, force et persévé-rance, actualisons notre aspiration à vivre en paix en devenant, avec l’aide du Res-suscité et à l’exemple de Marie, d’heureux artisans de paix.

PAR LIONEL GIRARDDESSIN : JFK

D’après la crosse de Jean-Paul II.

FamilleClaude Masserey

Fournitures liturgiquesCierges – Bougies – Lumignons

Ch. St-Hubert 13 – 1950 SionTél. 027 322 55 32

Natel 079 628 19 63 Fax 027 323 63 62

Servic

e Qualité

et

PHARMACIE FASMEYERAnne-Marie Follonier

AROMATHERAPIEHOMEOPATHIE

Rue de Lausanne 211950 Sion

Tél. 027 322 16 59Fax 027 323 32 77

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Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Décanat Sion (VS), mai-juin 2017

Tableau horairesMéditationSecteur

Laviolenceetl’EgliseSecteurdesDeux-Rives

«Denosjours,avecl’exhortationduChristàaimersonprochaincommesoi-même,nousimaginonslechrétiencommeunêtrebienveillantquiprendsoindespersonnesautourdelui.Nousimaginonsla

violence,contreeux,contrenous,etsurtoutchezlesautres.

Pourtantaprèsunexamendeconscienceminutieux,noustrouvonslaviolenceàl’intérieurmêmedenotrecœur.Quandjecritiquemonvoisindebancaprèslamesse,quandjecommenteles

activitésducuréoud’unautrequinesemblentpasêtrecequ’ellesdevraient,quandpouruneraisond’ego,jecroisquemonavissurmamanièredevivrelafoi,lavie,estmeilleurequelesautres.»

ParAgnèsAnçay

2 SECTEUR DES DEUX-RIVES

ÉDITORIAL

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Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chefDominique-A. Puenzieux

Secrétariat Tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 E-mail : [email protected]

Rédaction locale Responsables : Abbé Robert ZuberJean-Christophe Crettenand

Equipe de rédaction Agnès Ançay Dominique MariePierre-Georges ProduitLaurence Buchard Geneviève Thurre

Prochain numéro Mi-juin 2017 : A quel âge les sacrements ?

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Photo couvertureLa basilique du Rosaire vue de l’esplanade du sanctuaire. Souvenir de Fatima, voyage du 2 au 4 avril 2011. Photo : Madeleine Morand

Som

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re 02 Editorial03 Témoin04 Actualité05 Eclairage06-07 Catéchèse

08-09 Eclairage

10 Eglise11-14 Vie des paroisses Livre de vie15 Tableau horaires16 Méditation Secteur

Quand ces deux mots sont apposés l’un à l’autre, notre premier réflexe est de les croire antagonistes. Et pourtant, en y réfléchissant, nous pouvons trouver de multiples exemples de violences au sein même de l’Eglise. Dans l’Ancien Testa-ment, tout d’abord, la morale et la façon d’aborder les conflits semblent des encou-ragements aux réponses violentes de tous types. Mais ceci fait partie d’une autre époque, nous dirons-nous, ou culturel-lement et historiquement, ces réponses semblent normales.

De nos jours, avec l’exhortation du Christ à aimer son prochain comme soi-même, nous imaginons le chrétien comme un être bienveillant qui prend soin des per-sonnes autour de lui. Nous imaginons la violence, contre eux, contre nous, et sur-tout chez les autres.

Pourtant, après un examen de conscience minutieux, nous trouvons la violence à l’intérieur même de notre cœur. Quand je critique mon voisin de banc après la messe, quand je commente les activités du curé ou d’un autre qui ne semblent pas être ce qu’elles devraient, quand pour une raison d’ego, je crois que mon avis sur ma manière de vivre la foi, la vie, est meilleure que les autres.

Saint Matthieu (7, 1-5) nous le rappelle : « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du juge-ment dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Pour-quoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. »

Avant de nous préoccuper de ce que fait l’autre de mal ou à quel moment il reste inactif par rapport aux besoins des autres, faisons notre propre chemin dans notre conscience et demandons-nous comment faire mieux chaque jour. Petit pas par petit pas afin de suivre au mieux l’exemple du Christ et devenir un modèle plutôt qu’un juge.

TEXTE ET ILLUSTRATION PAR AGNÈS ANÇAY

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Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2017

L’Eglise et la violence:qu’en dit-elle?

Secteur des Coteaux du Soleil

« L’image que la théologie chrétienne tente de nous révéler est celle de Jésus-Christ qui a pris sur lui la violence humaine. C’est par l’amour,

en donnant sa vie sur une croix, qu’il a lui-même répondu à la violence, à

l’incompréhension, à l’injustice subie de la part de ses bourreaux. »

« Alors que le Seigneur ne cohabite pas avec le péché, Il ne force pas l’être humain à le suivre,

Il le laisse dans sa volonté d’indépendance, dans son désir de toute-puissance, et même qu’Il ne tolère pas la violence, Il ne s’oppose

pas aux croix de celui qu’Il considère pourtant créé à son image. »Par Romaine Carrupt

2 SECTEUR PASTORAL DES COTEAUX DU SOLEIL

ÉDITORIAL

Editeur Saint-Augustin SA – 1890 St-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chefDominique-A. Puenzieux

Secrétariat Tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 email: [email protected]

Rédaction locale Line Nigg, Emmanuel Normand, Olivier Thurre, Isabelle Vogt, Marie-Paule Dénéréaz, Corine Fournier

Responsable local Laetitia Willommet, 079 377 38 [email protected]

Administration Bulletin paroissial, 1890 Saint-MauriceTél. 024 486 05 04 | fax 024 486 05 23

Prochain numéro A quel âge les sacrements ?

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Photo couvertureAnnick Vercelloni Une croix de première communion, parmi tant d’autres, décorée par les parents des enfants. La croix de la première communion, souvenir de ce beau jour, qui rappelle à l'enfant, que dès ce jour, il peut recevoir Jésus dans son cœur chaque jour

Site du secteurwww.paroisses-coteaux.ch

L’Eg

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Som

mai

re 02 Editorial 03 Pastorale Catéchèse paroissiale04-05 Générations Première communion06 Page des enfants07 Détente08 Formation Marthe et Marie, deux sortes de préoccupations

I-VIII Cahier romand

09-11 Vie des paroisses 12 Secteur 13 Agenda14 Horaire des messes Adresses15 Au livre de vie16 Méditation

L’Eglise catholique, basée sur la vision qu’elle a de Dieu, nous enseigne qu’aucune religion ne peut tolérer le terrorisme ni l’encourager, mais plutôt doit s’efforcer de l’éliminer pour promouvoir l’amitié et la collaboration entre tous les peuples.

Quelle que soit sa couleur et sa race, le peuple de Dieu forme une seule famille. Dieu veille comme un père aimant sur tous, et l’image que la théologie chré-tienne tente de nous révéler est celle de Jésus-Christ qui a pris sur lui la violence humaine. C’est par l’amour, en donnant sa vie sur une croix, qu’il a lui-même répondu à la violence, à l’incompréhension, à l’in-justice subie de la part de ses bourreaux. Cette attitude fait toute sa gloire. Lors-qu’il dit sur la croix : « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34), il ne justifie en rien leurs actes. Il dira aussi : « Malheur à celui par lequel le Fils de l’homme est livré. » (Luc 22, 22) Mais, victime de la haine, il continue à défendre l’amour. Il ira jusqu’au bout du côté du bien et contre le mal.

Sa mort au Calvaire est venue enrayer la violence pour appeler l’homme à s’attacher avec fidélité à un Dieu qui n’est qu’Amour et tendresse, accueil et miséricorde.

Alors que le Seigneur ne cohabite pas avec le péché, Il ne force pas l’être humain à le suivre, Il le laisse dans sa volonté d’indé-pendance, dans son désir de toute-puis-sance, et même s’Il ne tolère pas la violence, Il ne s’oppose pas aux choix de celui qu’Il considère pourtant créé à son image.

En décrivant ces attitudes contraires, mais que l’homme au fil du temps ne cesse d’utiliser à des fins d’autoritarisme et de règlements de compte, l’Eglise, dans son enseignement, invite l’homme à dépasser la violence, à vivre pleinement en Dieu et en être libre.

On ne peut pas gommer les conséquences qu’engendre la violence, mais en son Fils, Dieu s’est incarné, Il a voulu partager notre condition, et son amour pour nous l’a conduit à souffrir avec et pour nous.

Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font

PAR ROMAINE CARRUPT PHOTO : RAPHAEL DELALOYE, ARDON

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), mai 2017

2 SECTEUR PASTORAL DES COTEAUX DU SOLEIL

ÉDITORIAL

Editeur Saint-Augustin SA – 1890 St-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chefDominique-A. Puenzieux

Secrétariat Tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 email: [email protected]

Rédaction locale Line Nigg, Emmanuel Normand, Olivier Thurre, Isabelle Vogt, Marie-Paule Dénéréaz, Corine Fournier

Responsable local Laetitia Willommet, 079 377 38 [email protected]

Administration Bulletin paroissial, 1890 Saint-MauriceTél. 024 486 05 04 | fax 024 486 05 23

Prochain numéro A quel âge les sacrements ?

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Abonnement Abonnez-vous à L’Essentiel ou offrez un abonnement à un ami hors canton ou à vos proches ! Tél. 024 486 05 39 | [email protected] : Fr. 30.– Soutien : Fr. 50.–

Photo couvertureAnnick Vercelloni Une croix de première communion, parmi tant d’autres, décorée par les parents des enfants. La croix de la première communion, souvenir de ce beau jour, qui rappelle à l'enfant, que dès ce jour, il peut recevoir Jésus dans son cœur chaque jour

Site du secteurwww.paroisses-coteaux.ch

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Som

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re 02 Editorial 03 Pastorale Catéchèse paroissiale04-05 Générations Première communion06 Page des enfants07 Détente08 Formation Marthe et Marie, deux sortes de préoccupations

I-VIII Cahier romand

09-11 Vie des paroisses 12 Secteur 13 Agenda14 Horaire des messes Adresses15 Au livre de vie16 Méditation

L’Eglise catholique, basée sur la vision qu’elle a de Dieu, nous enseigne qu’aucune religion ne peut tolérer le terrorisme ni l’encourager, mais plutôt doit s’efforcer de l’éliminer pour promouvoir l’amitié et la collaboration entre tous les peuples.

Quelle que soit sa couleur et sa race, le peuple de Dieu forme une seule famille. Dieu veille comme un père aimant sur tous, et l’image que la théologie chré-tienne tente de nous révéler est celle de Jésus-Christ qui a pris sur lui la violence humaine. C’est par l’amour, en donnant sa vie sur une croix, qu’il a lui-même répondu à la violence, à l’incompréhension, à l’in-justice subie de la part de ses bourreaux. Cette attitude fait toute sa gloire. Lors-qu’il dit sur la croix : « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34), il ne justifie en rien leurs actes. Il dira aussi : « Malheur à celui par lequel le Fils de l’homme est livré. » (Luc 22, 22) Mais, victime de la haine, il continue à défendre l’amour. Il ira jusqu’au bout du côté du bien et contre le mal.

Sa mort au Calvaire est venue enrayer la violence pour appeler l’homme à s’attacher avec fidélité à un Dieu qui n’est qu’Amour et tendresse, accueil et miséricorde.

Alors que le Seigneur ne cohabite pas avec le péché, Il ne force pas l’être humain à le suivre, Il le laisse dans sa volonté d’indé-pendance, dans son désir de toute-puis-sance, et même s’Il ne tolère pas la violence, Il ne s’oppose pas aux choix de celui qu’Il considère pourtant créé à son image.

En décrivant ces attitudes contraires, mais que l’homme au fil du temps ne cesse d’utiliser à des fins d’autoritarisme et de règlements de compte, l’Eglise, dans son enseignement, invite l’homme à dépasser la violence, à vivre pleinement en Dieu et en être libre.

On ne peut pas gommer les conséquences qu’engendre la violence, mais en son Fils, Dieu s’est incarné, Il a voulu partager notre condition, et son amour pour nous l’a conduit à souffrir avec et pour nous.

Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font

PAR ROMAINE CARRUPT PHOTO : RAPHAEL DELALOYE, ARDON

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), mai 2017

Violences ordinaires…Secteurs de Sierre

« Parfois involontaire, souvent inconsciente, la violence blesse l’autre, l’empêche d’être libre. »

« Plus sournoise est la violence qui mine, une petite épingle après l’autre, les fondations de nos

relations, dans le couple, avec les enfants, entre collègues; mais il en va de même dans nos

dynamiques paroissiales…- Violence du manque d’espérance sur

l’autre: »avec toi c’est toujours pareil"- Violence du regard désapprobateur, avec sa

moue très typique- Violence du jugement posé sur l’autre, exprimé

en son absence…»« L’antidote à cette violence est une conversion

intérieure pour voire l’autre comme Dieu lui-même le voit. »

Par Raphaël Delaloye

ÉDITORIAL

Parfois involontaire, souvent inconsciente, la violence blesse l’autre, l’empêche d’être libre. Elle prend toutes sortes de formes. Evidente, celle qui passe sur nos écrans ou qu’on lit, documentaire ou fiction, et dont on constate clairement les dégâts. Cette violence même d’un monde en guerre dans lequel la Vierge s’est manifestée à Fatima en 1917.

Plus sournoise est la violence qui mine, une petite épingle après l’autre, les fonda-tions de nos relations, dans le couple, avec les enfants, entre collègues ; mais il en va de même dans nos dynamiques parois-siales…

– Violence du manque d’espérance sur l’autre : « avec toi c’est toujours pareil ».

– Violence de nos soupirs impatients : « depuis le temps que… ».

– Violence du regard désapprobateur, avec sa moue très typique.

– Violence du jugement posé sur l’autre, exprimé en son absence.

– Violence de nos « mais ça va aller, tu ver-ras » sans écoute véritable.

– Violence de l’autorité qu’on a peur de perdre, et qu’on impose « comme ça, point ».

– Violence de nos « c’est moi qui sais ».– Violence de qui n’avoue pas s’être

trompé.– Violence des « mais on ne peut pas faire

autrement ! »– Violence des petites vengeances « si c’est

comme ça alors moi… ».– Violence des attentes envers l’autre « il

pourrait quand même… » (surtout s’il est curé).

– Violence de nos silences, calculés par-fois, etc.

Personne n’y échappe, tantôt bourreau, tantôt victime et si elle passe souvent ina-perçue c’est parce qu’elle se niche insidieu-sement dans les « détails de l’habitude », à l’intérieur même de la relation, au cœur même de la confiance. Un loup dans la bergerie en somme !

L’antidote à cette violence est une conver-sion intérieure pour voir l’autre comme Dieu lui-même le voit.

Et, assurément, si chacun s’y met, notre Eglise sera celle qui voit comme Dieu et son témoignage touchera de nombreux cœurs. La conversion missionnaire sera une réalité.

Viol

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2 SECTEURS DE SIERRE

TEXTE ET PHOTO PAR RAPHAEL DELALOYE

Som

mai

re 02 Editorial03 Portrait04-05 Culture06-07 Société08 Juniors09 Détente10-11 Point chaud12 Vie des paroisses

I-VIII Cahier romand

13 Ça se passe chez nous14-20 Vie des paroisses21 Au livre de vie22 Secteur Sierre-Ville23 Horaire des messes24 Méditation Contacts et adresses

Editeur Saint-Augustin SA – 1890 Saint-Maurice

Directrice générale Dominique-Anne Puenzieux

Rédaction en chef Dominique-Anne Puenzieux

Secrétariat tél. 024 486 05 25, fax 024 486 05 36 [email protected]

Service publicitésPubli-Annonces SA, rue Jacques-Grosselin 25,1227 Carouge GE, tél. 022 308 68 78

Administration du magazine Vanessa Melly, av. de France 4, 3960 Sierre Tél. 079 327 53 79

Comité de rédactionBrigitte Deslarzes, rédactrice responsable Catherine Amos, Janine Barmaz, Marie-Hélène Caloz, Raphaël Delaloye, Vincent Michel, Daniel Nayet, Philippe Perruchoud, Chantal Salamin, M.-Françoise Salamin, Claudia Savioz

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Prix de l’abonnementNormal : Fr. 50.– par an / de soutien : Fr. 70.– CCP 19-3461-5, Magazine L’Essentiel

CouvertureProcession en l’honneur de Notre Dame de Fatima, le 4 juin 2016, sur l’Avenue Général-Guisan à Sierre.Photo : Raphael Delaloye

Prochain numéro A quel âge les sacrements ?

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ÉDITORIAL

Parfois involontaire, souvent inconsciente, la violence blesse l’autre, l’empêche d’être libre. Elle prend toutes sortes de formes. Evidente, celle qui passe sur nos écrans ou qu’on lit, documentaire ou fiction, et dont on constate clairement les dégâts. Cette violence même d’un monde en guerre dans lequel la Vierge s’est manifestée à Fatima en 1917.

Plus sournoise est la violence qui mine, une petite épingle après l’autre, les fonda-tions de nos relations, dans le couple, avec les enfants, entre collègues ; mais il en va de même dans nos dynamiques parois-siales…

– Violence du manque d’espérance sur l’autre : « avec toi c’est toujours pareil ».

– Violence de nos soupirs impatients : « depuis le temps que… ».

– Violence du regard désapprobateur, avec sa moue très typique.

– Violence du jugement posé sur l’autre, exprimé en son absence.

– Violence de nos « mais ça va aller, tu ver-ras » sans écoute véritable.

– Violence de l’autorité qu’on a peur de perdre, et qu’on impose « comme ça, point ».

– Violence de nos « c’est moi qui sais ».– Violence de qui n’avoue pas s’être

trompé.– Violence des « mais on ne peut pas faire

autrement ! »– Violence des petites vengeances « si c’est

comme ça alors moi… ».– Violence des attentes envers l’autre « il

pourrait quand même… » (surtout s’il est curé).

– Violence de nos silences, calculés par-fois, etc.

Personne n’y échappe, tantôt bourreau, tantôt victime et si elle passe souvent ina-perçue c’est parce qu’elle se niche insidieu-sement dans les « détails de l’habitude », à l’intérieur même de la relation, au cœur même de la confiance. Un loup dans la bergerie en somme !

L’antidote à cette violence est une conver-sion intérieure pour voir l’autre comme Dieu lui-même le voit.

Et, assurément, si chacun s’y met, notre Eglise sera celle qui voit comme Dieu et son témoignage touchera de nombreux cœurs. La conversion missionnaire sera une réalité.

Viol

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2 SECTEURS DE SIERRE

TEXTE ET PHOTO PAR RAPHAEL DELALOYE

Som

mai

re 02 Editorial03 Portrait04-05 Culture06-07 Société08 Juniors09 Détente10-11 Point chaud12 Vie des paroisses

I-VIII Cahier romand

13 Ça se passe chez nous14-20 Vie des paroisses21 Au livre de vie22 Secteur Sierre-Ville23 Horaire des messes24 Méditation Contacts et adresses

Editeur Saint-Augustin SA – 1890 Saint-Maurice

Directrice générale Dominique-Anne Puenzieux

Rédaction en chef Dominique-Anne Puenzieux

Secrétariat tél. 024 486 05 25, fax 024 486 05 36 [email protected]

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CouvertureProcession en l’honneur de Notre Dame de Fatima, le 4 juin 2016, sur l’Avenue Général-Guisan à Sierre.Photo : Raphael Delaloye

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Paixetguerreoul’Egliseetlaviolence

UPJura

«Dansl’histoiredenotreEglisecatholiqueromainefondéeparJésus-Christet

descendantedesaintPierre,notrepasséguerriern’estpasànotrehonneur.»

«Nosdernierspapesétaientcontrelaviolence.Leursvoixsesontsouventélevéespour

combattretelleoutelleviolence,teloutelmassacre.Maissouventonnelesécoutepas.Ilsprêchentdansledésert,carleshommesne

croientplusàrien.»«Sinotrepenséeetnotrecœurnechangent

pas,sil’amouretlerespectpourautruin’existentplus,laviolenceetlaguerreseront

toujoursprésentes.»ParLucetteRobyr

4 UNITÉ PASTORALE JURA

Paix

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glis

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iole

nce PAR LUCETTE ROBYR

PHOTO : DR

Voilà deux termes bien contra-dictoires. Quand on pense au mot « Eglise », on pense paix, amour, pardon, justice, frater-nité, etc. Si vous pensez violence, cela implique guerres, disputes, persécutions, tueries ou esclavage sous quelque forme que ce soit.

L’homme est un loup pour l’homme. A cause de sa liberté offerte par Dieu, le voilà s’ar-rogeant tous les droits, tous les pouvoirs au nom de ce Dieu, Allah, un quelconque dieu grec ou romain, ou tant d’autres. Chacun revendique son bien, son idéologie, sa croyance étant tou-jours la meilleure. On doit mar-cher sur le bon chemin, suivre les bons préceptes, le meilleur livre saint, qui régit nos comporte-ments, nos pratiques religieuses ou civiles, notre engagement au cœur de l’humanité, suivant nos convictions, notre fanatisme ou extrémisme.

Depuis que Dieu créa l’homme et le monde, on n’a de cesse de com-battre celui qui n’est pas comme nous, au nom d’une certaine loi logique ou pas, juste ou injuste. Orgueil, jalousie, haine, puis-sance, le fort a toujours combattu le faible. D’où vengeance, égalité, revendications pour la justice et la paix.

Vains mots qui au cours des siècles n’ont que peu d’échos. Dans l’histoire de notre Eglise catholique romaine fondée par Jésus-Christ et descendante de saint Pierre, notre passé guerrier n’est pas à notre honneur. Citons les Croisades, l’Inquisition pour les plus importantes et les plus anciennes, les martyrs des siècles précédents brûlés vifs sur ordre du pape et les guerres contre l’islam. Rien de brillant au pal-marès de notre Eglise catholique qui devrait nous inciter à une très grande humilité et au pardon.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Jura (GE), mai 2017

4 UNITÉ PASTORALE JURA

Paix

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nce PAR LUCETTE ROBYR

PHOTO : DR

Voilà deux termes bien contra-dictoires. Quand on pense au mot « Eglise », on pense paix, amour, pardon, justice, frater-nité, etc. Si vous pensez violence, cela implique guerres, disputes, persécutions, tueries ou esclavage sous quelque forme que ce soit.

L’homme est un loup pour l’homme. A cause de sa liberté offerte par Dieu, le voilà s’ar-rogeant tous les droits, tous les pouvoirs au nom de ce Dieu, Allah, un quelconque dieu grec ou romain, ou tant d’autres. Chacun revendique son bien, son idéologie, sa croyance étant tou-jours la meilleure. On doit mar-cher sur le bon chemin, suivre les bons préceptes, le meilleur livre saint, qui régit nos comporte-ments, nos pratiques religieuses ou civiles, notre engagement au cœur de l’humanité, suivant nos convictions, notre fanatisme ou extrémisme.

Depuis que Dieu créa l’homme et le monde, on n’a de cesse de com-battre celui qui n’est pas comme nous, au nom d’une certaine loi logique ou pas, juste ou injuste. Orgueil, jalousie, haine, puis-sance, le fort a toujours combattu le faible. D’où vengeance, égalité, revendications pour la justice et la paix.

Vains mots qui au cours des siècles n’ont que peu d’échos. Dans l’histoire de notre Eglise catholique romaine fondée par Jésus-Christ et descendante de saint Pierre, notre passé guerrier n’est pas à notre honneur. Citons les Croisades, l’Inquisition pour les plus importantes et les plus anciennes, les martyrs des siècles précédents brûlés vifs sur ordre du pape et les guerres contre l’islam. Rien de brillant au pal-marès de notre Eglise catholique qui devrait nous inciter à une très grande humilité et au pardon.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Jura (GE), mai 2017

5UNITÉ PASTORALE JURA

Combien y a-t-il encore de guerres de religions entre diffé-rentes communautés d’obédience sectaire ou doctrines similaires mais non reconnues dans une normalité religieuse, d’où des frottements, des tiraillements et des guerres « fratricides » ?

En définitive, tant qu’on n’aura pas compris le message du Christ dans toute l’humanité et au nom seulement du respect de chaque individu quelles que soient sa culture, ses traditions, son idéo-logie et sa pratique religieuse, il y aura toujours des guerres.

Nos derniers papes étaient contre la violence. Leurs voix se sont souvent élevées pour combattre telle ou telle violence, tel ou tel massacre. Mais souvent on ne les écoute pas. Ils prêchent dans le

désert, car les hommes ne croient plus en rien.

Les messages de la Vierge lors de toutes ses apparitions, spécia-lement Fatima – dont on fête le centenaire de la première appa-rition le 13 mai – et la Salette, nous incitent à la prière, au pardon, à la paix, à la renon-ciation de la guerre, et à notre conversion. Si notre pensée et notre cœur ne changent pas, si l’amour et le respect pour autrui n’existent plus, la violence et la guerre seront toujours présentes.

Au sein de nos familles, de nos paroisses, de nos sociétés, les petits pas de compréhension, res-pect, sourire, humanité créeront petit à petit l’image d’une Eglise digne de Jésus-Christ : RESPECT, PARDON, PAIX et AMOUR.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Jura (GE), mai 2017

Jésus–leplusgrandtémoindenon-violence

UPSainte-Claire

«Malheureusement,nosexpérienceshumainesdechaque

jourmontrentcombiennoussommesfaiblesetcommentnousavonstendanceàtomberdans

l’hostilité,l’agressionetlaviolencelesunsenversles

autres.»«Chaquecomportementdehaine,deméchancetéetde

violencedeshommesd’Egliseetdesbaptisésestunsigned’infidélitéauChrist.»«Quesesparolestrès

significatives:"Pourquoimefrappes-tu?","Père,pardonne-

leurcarilsnesaventpascequ’ilsfont."nousaidentàdevenirpacifiquesetnonviolents.»

Parl’abbéDariuszKapinski

ÉDITORIAL

La Bible présente très vite, après la des-cription de notre origine, la désobéissance à Dieu et puis une horrible violence dont l’homme (Caïn) devient capable. Mal-heureusement, nos expériences humaines de chaque jour montrent combien nous sommes faibles et comment nous avons tendance à tomber dans l ’hostilité, l’agression et la violence les uns envers les autres…

La Parole révélée et surtout l’enseigne-ment et l’exemple de Jésus lui-même nous invitent à aimer tous nos frères et à pardonner leurs fautes. Chaque compor-tement de haine, de méchanceté et de vio-lence des hommes d’Eglise et des baptisés est un signe d’infidélité au Christ.

Evoquons une scène très significative du comportement lumineux de Jésus face à la réaction déplacée de ses disciples. « Jacques et Jean intervinrent : Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu du ciel tombe pour les détruire ? » (Lc 9, 54). Ceux qui risquaient d’être l’objet de la violence des apôtres étaient des Samaritains. Ils avaient refusé d’accueillir Jésus dans leur village. Le Christ ne détruit ni n’agresse ses enne-mis. Il est venu sauver tous les hommes.

Il nous donne la plus grande leçon quand il devient lui-même la victime d’une affreuse violence humaine. Que ses paroles très significatives : « Pourquoi me frappes-tu ? », « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font, » nous aident à devenir paci-fiques et non violents.

Editeur Saint-Augustin SA – 1890 Saint-Maurice

Coordinatrice Chantal Sciboz, Route d’Arconciel 21,1733 Treyvaux

Equipe de rédactionJoël Bielmann – Pierre BourguetRémi Kilchœr – Marie-Claire PythonLucette Sahli – Chantal ScibozBernadette Clément

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Photo de couvertureCiric

Jésu

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gran

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moi

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2 UNITÉ PASTORALE SAINTE-CLAIRE

PAR L’ABBÉ DARIUSZ KAPINSKIPHOTO : LUCETTE SAHLIL’Equipe pastorale

Curé-modérateur : Abbé Dariusz Kapinski, Rte de la Voos 4, 1724 PraromanCuré in solidum : Abbé Robert Niêm, Chemin du Bugnon 2, 1731 Ependes Prêtre auxiliaire : Chanoine Jean-Jacques Martin, Rue des Chanoines 13, 1700 FribourgAgents pastoraux : Joël Bielmann,Jeanne d’Arc Mukantabana,Eliane Quartenoud, Lucette SahliPrésidence du CUP : Lucette Sahli

RépondanceArconciel : Diacre J.-Pierre Overney, 026 413 16 33Bonnefontaine : Abbé Robert Niêm, 026 413 03 34Ependes : Abbé Robert Niêm, 026 413 03 34Marly : Abbé Dariusz Kapinski, 026 413 08 75Praroman : Abbé Dariusz Kapinski, 026 413 08 75Treyvaux / Essert : Abbé Robert Niêm, 026 413 03 34

Présidence des Conseils de communautéArconciel-Ependes : Lucette Sahli, 026 413 36 62Praroman-Bonnefontaine : Marie-France Kilchoer,026 413 37 31Marly : Xavier Maugère, 026 413 19 62Treyvaux / Essert : Isabelle Quartenoud, 026 413 36 88

Présidence des Conseils de paroisseArconciel : Francis Python, 026 413 45 43Bonnefontaine : Corinne Jungo, 079 751 36 29Ependes : René Sonney, 026 436 33 03Marly : Germain Maillard, 026 436 32 46Praroman : Benjamin Brülhart, 026 413 50 15Treyvaux / Essert : Murielle Sturny, 026 413 11 54

Secrétariat pastoral de Marly :lundi à vendredi – 8h30-11h30 / 13h30-16h30,026 436 27 00, rte de Fribourg 18, 1723 [email protected]

Secrétariat paroissial d’Arconciel, Bonnefontaine, Ependes, Praroman, Treyvaux-Essert :les lundi, jeudi et vendredi matin, de 8h30 à 11h30,026 413 12 64, rte de la Voos 4, 1724 [email protected]

Site Internet : www.paroisse.ch

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), mai-juin 2017

ÉDITORIAL

La Bible présente très vite, après la des-cription de notre origine, la désobéissance à Dieu et puis une horrible violence dont l’homme (Caïn) devient capable. Mal-heureusement, nos expériences humaines de chaque jour montrent combien nous sommes faibles et comment nous avons tendance à tomber dans l ’hostilité, l’agression et la violence les uns envers les autres…

La Parole révélée et surtout l’enseigne-ment et l’exemple de Jésus lui-même nous invitent à aimer tous nos frères et à pardonner leurs fautes. Chaque compor-tement de haine, de méchanceté et de vio-lence des hommes d’Eglise et des baptisés est un signe d’infidélité au Christ.

Evoquons une scène très significative du comportement lumineux de Jésus face à la réaction déplacée de ses disciples. « Jacques et Jean intervinrent : Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu du ciel tombe pour les détruire ? » (Lc 9, 54). Ceux qui risquaient d’être l’objet de la violence des apôtres étaient des Samaritains. Ils avaient refusé d’accueillir Jésus dans leur village. Le Christ ne détruit ni n’agresse ses enne-mis. Il est venu sauver tous les hommes.

Il nous donne la plus grande leçon quand il devient lui-même la victime d’une affreuse violence humaine. Que ses paroles très significatives : « Pourquoi me frappes-tu ? », « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font, » nous aident à devenir paci-fiques et non violents.

Editeur Saint-Augustin SA – 1890 Saint-Maurice

Coordinatrice Chantal Sciboz, Route d’Arconciel 21,1733 Treyvaux

Equipe de rédactionJoël Bielmann – Pierre BourguetRémi Kilchœr – Marie-Claire PythonLucette Sahli – Chantal ScibozBernadette Clément

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2 UNITÉ PASTORALE SAINTE-CLAIRE

PAR L’ABBÉ DARIUSZ KAPINSKIPHOTO : LUCETTE SAHLIL’Equipe pastorale

Curé-modérateur : Abbé Dariusz Kapinski, Rte de la Voos 4, 1724 PraromanCuré in solidum : Abbé Robert Niêm, Chemin du Bugnon 2, 1731 Ependes Prêtre auxiliaire : Chanoine Jean-Jacques Martin, Rue des Chanoines 13, 1700 FribourgAgents pastoraux : Joël Bielmann,Jeanne d’Arc Mukantabana,Eliane Quartenoud, Lucette SahliPrésidence du CUP : Lucette Sahli

RépondanceArconciel : Diacre J.-Pierre Overney, 026 413 16 33Bonnefontaine : Abbé Robert Niêm, 026 413 03 34Ependes : Abbé Robert Niêm, 026 413 03 34Marly : Abbé Dariusz Kapinski, 026 413 08 75Praroman : Abbé Dariusz Kapinski, 026 413 08 75Treyvaux / Essert : Abbé Robert Niêm, 026 413 03 34

Présidence des Conseils de communautéArconciel-Ependes : Lucette Sahli, 026 413 36 62Praroman-Bonnefontaine : Marie-France Kilchoer,026 413 37 31Marly : Xavier Maugère, 026 413 19 62Treyvaux / Essert : Isabelle Quartenoud, 026 413 36 88

Présidence des Conseils de paroisseArconciel : Francis Python, 026 413 45 43Bonnefontaine : Corinne Jungo, 079 751 36 29Ependes : René Sonney, 026 436 33 03Marly : Germain Maillard, 026 436 32 46Praroman : Benjamin Brülhart, 026 413 50 15Treyvaux / Essert : Murielle Sturny, 026 413 11 54

Secrétariat pastoral de Marly :lundi à vendredi – 8h30-11h30 / 13h30-16h30,026 436 27 00, rte de Fribourg 18, 1723 [email protected]

Secrétariat paroissial d’Arconciel, Bonnefontaine, Ependes, Praroman, Treyvaux-Essert :les lundi, jeudi et vendredi matin, de 8h30 à 11h30,026 413 12 64, rte de la Voos 4, 1724 [email protected]

Site Internet : www.paroisse.ch

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), mai-juin 2017

LeChristavainculaviolenceSecteurd’Aigle

«Pourtant,cen’estjamaislaviolencequiconcquiertlecœurd’unhomme.C’estladouceur,labonté,lesacrifice,lapersévérencedansledésirdeservir

lesautres.»«Laviolenceaveuglevientdu

mensongequigénèrebruitetfracasparcequ’ilcraintlalumière.»

«Jésus-Christlaisselalibertéaumensonge,àlaviolenceetyfaitface

parunAmourdésarmé.Sarésurrectiond’entrelesmorts

témoignequelapatiencevientàboutdetout.Parsadouceur,leSauveura

vaincudéfinitivementlahaine.»«PourlediscipleduChrist,lavictoiresurlaviolencen’estdoncpasune

utopie.LeChristl’aréalisé.»ParYvesFrémont,curé

ÉDITORIAL

Il y a la violence de la guerre en Syrie et ailleurs, la violence des attentats terro-ristes, la violence conjugale, la violence à l’école… la violence qui habite notre cœur. Tantôt nous sommes les acteurs de cette violence, tantôt nous devons y faire face.

Pourtant, ce n’est jamais la violence qui conquiert le cœur d’un homme. C’est la douceur, la bonté, le sacrifice, la persévé-rance dans le désir de servir les autres. Le Christ, le premier, a mis en œuvre ce qu’il a proclamé dans les Béatitudes évangé-liques : « Heureux les doux, ils posséderont la terre ; Heureux les affamés et les assoiffés de la justice, ils seront rassasiés… »

La violence aveugle vient du mensonge qui génère bruit et fracas parce qu’il craint la lumière. Inversement, le pouvoir de la vérité incarné par la personne du Christ réside dans l’attente patiente de l’écroule-ment et de la mort de ce qui ne peut pas survivre sans la chaleur de sa Présence aimante, lui, vrai Dieu, vrai homme.

Jésus-Christ laisse la liberté au mensonge, à la violence et y fait face par un Amour désarmé. Sa résurrection d’entre les morts témoigne que la patience vient à bout de tout. Par sa douceur, le Sauveur a vaincu définitivement la haine. Il offre ainsi à ceux qui veulent le suivre le chemin vers un monde de lumière et de paix pour l’éternité.

Pour le disciple du Christ, la victoire sur la violence n’est donc pas une utopie. Le Christ l’a réalisé. Demandons-lui, hum-blement et avec foi, qu’il vienne en nous pour porter toutes les situations difficiles dans lesquelles nous sommes impuissants, lui le Tout-Puissant. Alors se réalisera pour nous, cette parole de saint Paul : « C’est dans la faiblesse que je suis fort ! »

Le C

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Som

mai

re 02 Editorial03 Portrait04-06 Secteur 07 Jeunes08-09 Secteur

I-VI Cahier romand

10-11 Agenda 12 Prière

2 SECTEUR AIGLE

PAR YVES FRÉMONT, CURÉ PHOTO : DANIEL LENHERR

Editeur Saint-Augustin SA – 1890 Saint-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chefDominique-A. Puenzieux

Secrétariat tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 email: [email protected]

Rédaction locale Père Yves Frémont, curétél. 076 705 50 80e-mail: [email protected]

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Abonnement Annuel: Fr. 40.–Aigle, Bex, Leysin/Les Ormonts,Ollon, Roche et Villars/GryonCCP 18-25238-2

Photo de couvertureDe gauche à droite : M. Frédéric Borloz, syndic d'Aigle ; Mgr Jean-Marie Lovey, Mme Dominique Lachat, préfète ; le chanoine Charly Neuhaus, curé d'Aigle et M. Cédric Pillonel, secrétaire de la FEDEC.Photo : Daniel Lenheer

audio • télécom • vidéo

Rue Centrale 25, 1880 Bex& 024 463 16 63

ESPACE BANG OLUFSENPl. Comte Vert Monthey

CH - 1854 LEYSINTél. 024 494 11 44 - Fax 024 494 17 49E-mail : [email protected]

3960 Sierre • Av. Général-Guisan 15 Tél. 027 456 36 26

Société vinicole de Bex1880 BEX – Ch. du Pré-de-la-Cible 4Tél. 024 463 25 25 – Fax 024 463 32 01Internet: www.vinicole-bex.chE-mail: [email protected]

Case postale 7 Tél. 024 463 31 391880 Bex Fax 024 463 38 36 Natel 079 622 17 67

ALMICO Sàrl – BEXConstruction généraleMaçonnerieLuigi Cagliesi

E-mail: [email protected]épannage sur mandat du

TCS/ACS/ASS pannes et accidents /Location Herz

GARAGE ET ATELIER DU RHÔNE SA1880 Bex Av. de la Gare 15

DÉPANNAGE JOUR ET NUIT024 463 22 44 Fax 024 463 22 18Votre annonce ici

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur Aigle (VD), mai-juin 2017

ÉDITORIAL

Il y a la violence de la guerre en Syrie et ailleurs, la violence des attentats terro-ristes, la violence conjugale, la violence à l’école… la violence qui habite notre cœur. Tantôt nous sommes les acteurs de cette violence, tantôt nous devons y faire face.

Pourtant, ce n’est jamais la violence qui conquiert le cœur d’un homme. C’est la douceur, la bonté, le sacrifice, la persévé-rance dans le désir de servir les autres. Le Christ, le premier, a mis en œuvre ce qu’il a proclamé dans les Béatitudes évangé-liques : « Heureux les doux, ils posséderont la terre ; Heureux les affamés et les assoiffés de la justice, ils seront rassasiés… »

La violence aveugle vient du mensonge qui génère bruit et fracas parce qu’il craint la lumière. Inversement, le pouvoir de la vérité incarné par la personne du Christ réside dans l’attente patiente de l’écroule-ment et de la mort de ce qui ne peut pas survivre sans la chaleur de sa Présence aimante, lui, vrai Dieu, vrai homme.

Jésus-Christ laisse la liberté au mensonge, à la violence et y fait face par un Amour désarmé. Sa résurrection d’entre les morts témoigne que la patience vient à bout de tout. Par sa douceur, le Sauveur a vaincu définitivement la haine. Il offre ainsi à ceux qui veulent le suivre le chemin vers un monde de lumière et de paix pour l’éternité.

Pour le disciple du Christ, la victoire sur la violence n’est donc pas une utopie. Le Christ l’a réalisé. Demandons-lui, hum-blement et avec foi, qu’il vienne en nous pour porter toutes les situations difficiles dans lesquelles nous sommes impuissants, lui le Tout-Puissant. Alors se réalisera pour nous, cette parole de saint Paul : « C’est dans la faiblesse que je suis fort ! »

Le C

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re 02 Editorial03 Portrait04-06 Secteur 07 Jeunes08-09 Secteur

I-VI Cahier romand

10-11 Agenda 12 Prière

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Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur Aigle (VD), mai-juin 2017

Laviolence:unmalquirongenotresociété

UPGlâne

«Ontrouvedelaviolencepartoutoùilyadesêtreshumain:danslarue,danslecouple,autravail,auseindenosfamilles,àl’école,danslesinstitutionsetdanslesdifférentspaysen

guerre.»«Commentpouvons-nousêtreindifférents,sansselaisserinterpellerparlaviolence?Notrepetiterancœurquel’onmaintient

contretelleoutellepersonnen’aurait-ellepaslamêmeoriginequelesgrandesquerresqui

mobilisentl’attentioninternationale?»«Laviolencesoustoutessesformesdoitêtredénoncéecarchacundenousaledroitde

vivreensécurité.»Parl’abbéThéophilMena

2 UP GLÂNE

ÉDITORIAL

Som

mai

re 02 Editorial03 Unité pastorale04-05 Unité pastorale06-08 Unité pastorale

I-VIII Cahier romand

09-12 Vie des paroisses13 Agenda de nos paroisses14 Au livre de vie15 Horaire des messes16 UP pratique

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Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chefDominique-A. Puenzieux

Secrétariat Tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 E-mail : [email protected]

Administration du journal Secrétariat de l’UPTél. 026 652 21 [email protected]

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Service publicité Tél. 026 656 16 33

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PAR L’ABBÉ THEOPHIL MENA

Aujourd’hui, la violence semble omnipré-sente dans notre société. Il suffit d’ouvrir un journal, internet ou la télévision pour s’en convaincre. C’est assez compliqué de bien comprendre ces phénomènes dont on parle beaucoup à l’heure actuelle. On trouve de la violence partout où il y a des êtres humains: dans la rue, dans le couple, au travail, au sein de nos familles, à l’école, dans les institutions et dans les différents pays en guerre.

Plus souvent, nous croyons que la violence est l’affaire des autres. Nous oublions qu’elle a toujours existé. Elle traverse le temps, les cultures, les classes sociales. Comment pouvons-nous être indifférents, sans se lais-ser interpeller par la violence ? Notre petite rancœur que l’on maintient contre telle ou telle personne n’aurait-elle pas la même ori-gine que les grandes guerres qui mobilisent l’attention internationale ?

La violence sous toutes ses formes doit être dénoncée car chacun de nous a le droit de vivre en sécurité. Les actes de violence sont inacceptables et ne débouchent sur rien de constructif. Ils doivent être pris au sérieux et il faut lutter contre eux.

Notre Eglise est-elle à l’abri de la violence ? Il est bien que cette dernière se questionne sur la violence. Elle doit se sentir concer-née par la question et prendre soin d’y répondre. L’Eglise confrontée à une tra-dition qui n’est plus et à un avenir qui est encore à venir, doit continuer sa marche dans un monde aux valeurs perturbées.

La violence dans l’Eglise ne peut être qu’un problème des autres et laissé aux autres, c’est l’affaire de tous. Nous faisons Eglise et nous avons tous à y contribuer.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Glâne (FR), mai 2017

Préservez-nous de la violence…… dans nos propres familles…

Notre-Dame de la Brillaz

« Et la famille? Est-elle épargnée? Elle est aussi depuis bien

longtemps lieu de violences, extrêmes parfois, secrètes

souvent, discrètes, maladroites et sources de souffrances et de tant

de ruptures. »« Cette violence peut être plus discrète, plus subtile, liée à des

gestes, des attitudes qui en général échappent à notre attention et font pourtant

souffrir ceux ou celles qui en sont les victimes. (...) Le mari ou

l’épouse qui impose son point de vue et tous en souffrent, la maman nerveuse dont les

enfants redoutent la colère intempestive. (...) Faut-il ajouter

les manques d’attention, les maladresses, une autorité peu

dialoguante, les enfants nerveux et agressifs? Cette violence

diffuse peut se cacher derrière cette paix fragile. »

Par Bernard Rey-Mermet

4 NOTRE-DAME DE LA BRILLAZ

FAMILLE ET VIOLENCE

Prés

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e… PAR BERNARD REY-MERMETPHOTO : ANDRÉ RYSER

La violence. Depuis quelques années, elle a envahi le champ de tous les médias. Elle suscite de nouvelles craintes. On finirait par oublier que ce qui est bien plus répandu, c’est la paix, l’entente, le désir de bien vivre ensemble. Et même, là où sévissent tant de cruautés, une multitude de gestes de frater-nité et de communion apportent lumière et espérance. Mais ils sont quasi ignorés.

Et la famille ? Est-elle épargnée ? Elle est aussi depuis bien longtemps lieu de vio-lences, extrêmes parfois, secrètes souvent, discrètes, maladroites et sources de souf-frances et de tant de ruptures.

Le pape François s’en inquiète Dans sa magnifique exhortation aposto-lique : LA JOIE D’AIMER, il constate : « La violence s’étale partout au risque de faire croire à sa domination. Ce qui est partout et ne se voit pas, c’est la douceur et la paix : trop discrètes, hélas ! » Et le pape de citer saint Paul aux Ephésiens : « Aigreur, empor-tement, colère, clameurs, outrages, tout cela

doit être extirpé de chez vous, avec la malice, sous toutes ses forces. » Ep 4, 31. (N° 92)

Une paix fragileLa violence en famille existe même en différentes manifestations dont va se nour-rir la presse. Elle se niche au cœur de mon propre vécu. C’est donc au sein de la famille qu’il faut la débusquer pour permettre à la paix de se construire et de régner.

Cette violence peut être plus discrète, plus subtile, liée à des gestes, des attitudes qui en général échappent à notre attention et font pourtant souffrir ceux ou celles qui en sont les victimes. C’est notre quo-tidien qui peut polluer, momentanément ou de façon habituelle, l’harmonie, la paix, la croissance dans la joie du couple et de la famille. Prenons des exemples tout simples… Entre conjoints, avec les enfants, on peut se blesser : le mari ou l’épouse qui impose son point de vue et tous en souffrent, la maman nerveuse dont les enfants redoutent la colère intempestive, les divergences d’opinion avec les jeunes d’où vont naître pour le moins des souf-frances, voire des conflits. Faut-il ajouter les manques d’attention, les maladresses, une autorité peu dialoguante, les enfants nerveux et agressifs ? Cette violence diffuse peut se cacher derrière cette paix fragile.

Et qu’est-ce qui peut exorciser la violence, apaiser les tensions au sein de la famille ?

Le Pape suggère quelques pistesAvec toute la délicatesse et la fine connais-sance de la vie du couple qui l’habitent il parle longuement de ce qui bâtit la paix, affrontant même la violence : « J’admire ceux qui ont dû se séparer pour se préserver de la violence physique. » (N° 119)

Mais combien plus il insiste sur tout ce qui permet de dépasser et vaincre les petits conflits journaliers : « La miséricorde et le pardon sont aussi le fruit de l’amour. (N° 27) Voilà pourquoi il ne faut jamais terminer la journée sans faire la paix en famille… Seulement un petit geste, une petite chose et l’harmonie familiale revient. Une caresse suffit sans rien dire. » (N° 104)

Et le soutien de la prièreC’est l’Esprit d’amour qui, au cœur de chacun, va laisser place à la paix et à la sérénité. Un chapitre de l’exhortation s’in-titule : « Une famille en prière à la lumière de Pâques. » (N° 317)

… dans nos propres familles…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Notre-Dame de la Brillaz, juin-juillet 2017

4 NOTRE-DAME DE LA BRILLAZ

FAMILLE ET VIOLENCE

Prés

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e… PAR BERNARD REY-MERMETPHOTO : ANDRÉ RYSER

La violence. Depuis quelques années, elle a envahi le champ de tous les médias. Elle suscite de nouvelles craintes. On finirait par oublier que ce qui est bien plus répandu, c’est la paix, l’entente, le désir de bien vivre ensemble. Et même, là où sévissent tant de cruautés, une multitude de gestes de frater-nité et de communion apportent lumière et espérance. Mais ils sont quasi ignorés.

Et la famille ? Est-elle épargnée ? Elle est aussi depuis bien longtemps lieu de vio-lences, extrêmes parfois, secrètes souvent, discrètes, maladroites et sources de souf-frances et de tant de ruptures.

Le pape François s’en inquiète Dans sa magnifique exhortation aposto-lique : LA JOIE D’AIMER, il constate : « La violence s’étale partout au risque de faire croire à sa domination. Ce qui est partout et ne se voit pas, c’est la douceur et la paix : trop discrètes, hélas ! » Et le pape de citer saint Paul aux Ephésiens : « Aigreur, empor-tement, colère, clameurs, outrages, tout cela

doit être extirpé de chez vous, avec la malice, sous toutes ses forces. » Ep 4, 31. (N° 92)

Une paix fragileLa violence en famille existe même en différentes manifestations dont va se nour-rir la presse. Elle se niche au cœur de mon propre vécu. C’est donc au sein de la famille qu’il faut la débusquer pour permettre à la paix de se construire et de régner.

Cette violence peut être plus discrète, plus subtile, liée à des gestes, des attitudes qui en général échappent à notre attention et font pourtant souffrir ceux ou celles qui en sont les victimes. C’est notre quo-tidien qui peut polluer, momentanément ou de façon habituelle, l’harmonie, la paix, la croissance dans la joie du couple et de la famille. Prenons des exemples tout simples… Entre conjoints, avec les enfants, on peut se blesser : le mari ou l’épouse qui impose son point de vue et tous en souffrent, la maman nerveuse dont les enfants redoutent la colère intempestive, les divergences d’opinion avec les jeunes d’où vont naître pour le moins des souf-frances, voire des conflits. Faut-il ajouter les manques d’attention, les maladresses, une autorité peu dialoguante, les enfants nerveux et agressifs ? Cette violence diffuse peut se cacher derrière cette paix fragile.

Et qu’est-ce qui peut exorciser la violence, apaiser les tensions au sein de la famille ?

Le Pape suggère quelques pistesAvec toute la délicatesse et la fine connais-sance de la vie du couple qui l’habitent il parle longuement de ce qui bâtit la paix, affrontant même la violence : « J’admire ceux qui ont dû se séparer pour se préserver de la violence physique. » (N° 119)

Mais combien plus il insiste sur tout ce qui permet de dépasser et vaincre les petits conflits journaliers : « La miséricorde et le pardon sont aussi le fruit de l’amour. (N° 27) Voilà pourquoi il ne faut jamais terminer la journée sans faire la paix en famille… Seulement un petit geste, une petite chose et l’harmonie familiale revient. Une caresse suffit sans rien dire. » (N° 104)

Et le soutien de la prièreC’est l’Esprit d’amour qui, au cœur de chacun, va laisser place à la paix et à la sérénité. Un chapitre de l’exhortation s’in-titule : « Une famille en prière à la lumière de Pâques. » (N° 317)

… dans nos propres familles…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Notre-Dame de la Brillaz, juin-juillet 2017

Racismelatentcheznous?UPSaint-Laurent/Aularge

«Ilyaaussiunmélangeentrelespersonnesetledébatpolitiqueetsocialsurlacapacitéd’accueildenotrepays,ainsiquesurunecertaineprotectionau

niveaudel’emploi.Cesdébatsd’actualitésontnécessairesetilestnormalquelescitoyensd’unpaysseposentcesquestions.Cependantellesne

justifientpasuntraitementviolentdeceuxetcellesquisontlàparcequelesévénementsdelavieles

ontconduitslà.»«SilescantonsdeVaudetGenèvecomptentunsigrandnombredecatholiques,c’estbienparceque

deschrétiensitaliens,portugais,espagnols,africains,philippinsoupolonaissontvenueen

Suisse!»Parl’abbéJeanGlasson

REGARDS CROISÉS

4 UP SAINT-LAURENT   /  AU LARGE

Martine GutnechtPharmacienne fphRue du Camus 21470 Estavayer-le-LacTél. 026 663 26 52LIVRAISONS GRATUITES À DOMICILETél. 026 665 15 57 Tél. 026 660 20 61

BLOECHLE CUISINES SA1470 Estavayer-le-LacTél. 026 663 99 00www.bloechle.ch

Agencement de cuisineset de salles de bains

Raci

sme

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chez

nou

s ?

Souvent, on parle du racisme comme d’un phénomène dramatique, mais appartenant au passé… Qu’en est-il vraiment ? Nos communautés chrétiennes sont-elles concernées ? Avant tout, je tiens à dire que je ne suis pas un spécialiste de cette question qui concerne davantage la sociologie que la théologie ! Je vais donc partir de mon expérience et de mes observations. PAR L'ABBÉ JEAN GLASSON PHOTO : JEAN-LUC ETIENNE

De fait, j’ai été témoin d’actes racistes dans un autre lieu que celui où j’exerce mon ministère actuellement. Je collaborais avec un prêtre originaire du Rwanda. Il était très apprécié ! Mais un jour, au moment où il entrait dans un restaurant, un homme visiblement un peu saoul l’a abordé en lui disant : « Toi, je ne t’aime pas… parce que tu es noir. » L’abbé n’a pas fait cas et s’est assis à une table. Le patron dudit établis-sement a été admirable. Il a exigé que ce client s’excuse auprès de mon confrère sous peine de ne plus pouvoir mettre les pieds

dans son restaurant. Donc, oui, je peux dire qu’un certain racisme subsiste.

Pourtant je pense que, bien souvent, il ne s’agit pas de racisme, mais de difficulté à accueillir l’autre, celui qui n’a pas les mêmes habitudes ou la même langue que soi. Il y a aussi un mélange entre les per-sonnes et le débat politique et social sur la capacité d’accueil de notre pays, ainsi que sur une certaine protection au niveau de l’emploi. Ces débats d’actualité sont néces-saires et il est normal que les citoyens d’un pays se posent ces questions. Cependant elles ne justifient pas un traitement violent de ceux et celles qui sont là parce que les événements de la vie les ont conduits là.

De fait, je n’ai jamais rencontré de « racisme » dans les communautés chré-tiennes que j’ai fréquentées. Au contraire, il y a là un accueil magnifique de l’autre comme un frère. Nos communautés catho-liques en Suisse romande sont très bigar-rées ! Si les cantons de Vaud et Genève comptent un si grand nombre de catho-liques, c’est bien parce que des chrétiens italiens, portugais, espagnols, africains, philippins ou polonais sont venus en Suisse ! Je suis émerveillé de voir comment le prêtre rwandais dont je parlais, mais aussi notre cher abbé Antoine sont accueil-lis ! Non pas comme des étrangers, mais comme des frères dans la foi qui viennent d’une autre région du globe et nous enri-chissent par leur témoignage.

Disciples de Jésus, nous savons que nous sommes enfants du même Père !

Il existe malheureusement plusieurs formes de violence. « Au Large », dans cette rubrique, propose de croiser nos regards entre une vérité encore parfois bien trop présente chez nous, le racisme, et la place de l’Eglise face à la violence revendicatrice au Togo.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Laurent (FR), mai-juin 2017

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Martine GutnechtPharmacienne fphRue du Camus 21470 Estavayer-le-LacTél. 026 663 26 52LIVRAISONS GRATUITES À DOMICILETél. 026 665 15 57 Tél. 026 660 20 61

BLOECHLE CUISINES SA1470 Estavayer-le-LacTél. 026 663 99 00www.bloechle.ch

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nou

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Souvent, on parle du racisme comme d’un phénomène dramatique, mais appartenant au passé… Qu’en est-il vraiment ? Nos communautés chrétiennes sont-elles concernées ? Avant tout, je tiens à dire que je ne suis pas un spécialiste de cette question qui concerne davantage la sociologie que la théologie ! Je vais donc partir de mon expérience et de mes observations. PAR L'ABBÉ JEAN GLASSON PHOTO : JEAN-LUC ETIENNE

De fait, j’ai été témoin d’actes racistes dans un autre lieu que celui où j’exerce mon ministère actuellement. Je collaborais avec un prêtre originaire du Rwanda. Il était très apprécié ! Mais un jour, au moment où il entrait dans un restaurant, un homme visiblement un peu saoul l’a abordé en lui disant : « Toi, je ne t’aime pas… parce que tu es noir. » L’abbé n’a pas fait cas et s’est assis à une table. Le patron dudit établis-sement a été admirable. Il a exigé que ce client s’excuse auprès de mon confrère sous peine de ne plus pouvoir mettre les pieds

dans son restaurant. Donc, oui, je peux dire qu’un certain racisme subsiste.

Pourtant je pense que, bien souvent, il ne s’agit pas de racisme, mais de difficulté à accueillir l’autre, celui qui n’a pas les mêmes habitudes ou la même langue que soi. Il y a aussi un mélange entre les per-sonnes et le débat politique et social sur la capacité d’accueil de notre pays, ainsi que sur une certaine protection au niveau de l’emploi. Ces débats d’actualité sont néces-saires et il est normal que les citoyens d’un pays se posent ces questions. Cependant elles ne justifient pas un traitement violent de ceux et celles qui sont là parce que les événements de la vie les ont conduits là.

De fait, je n’ai jamais rencontré de « racisme » dans les communautés chré-tiennes que j’ai fréquentées. Au contraire, il y a là un accueil magnifique de l’autre comme un frère. Nos communautés catho-liques en Suisse romande sont très bigar-rées ! Si les cantons de Vaud et Genève comptent un si grand nombre de catho-liques, c’est bien parce que des chrétiens italiens, portugais, espagnols, africains, philippins ou polonais sont venus en Suisse ! Je suis émerveillé de voir comment le prêtre rwandais dont je parlais, mais aussi notre cher abbé Antoine sont accueil-lis ! Non pas comme des étrangers, mais comme des frères dans la foi qui viennent d’une autre région du globe et nous enri-chissent par leur témoignage.

Disciples de Jésus, nous savons que nous sommes enfants du même Père !

Il existe malheureusement plusieurs formes de violence. « Au Large », dans cette rubrique, propose de croiser nos regards entre une vérité encore parfois bien trop présente chez nous, le racisme, et la place de l’Eglise face à la violence revendicatrice au Togo.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Laurent (FR), mai-juin 2017

L’EgliseauTogofaceàlaviolenceUPSaint-Laurent/Aularge

«Ayantvécucommepresquetouslespaysdelasous-régionsousunrégimedictatorial,lepeupletogolaisasentilebesoindeprendreenmainsa

destinée,cequivaentraînerdesviolencesetdelapartdurégimedictatorialetdelapartdela

population.Touterevendicationétaitrépriméedanslesangetlajeunessepayeunlourdtribudans

cesviolences.»«LesTogolaispréfèrentparlerdeleursconflitsàl’Egliseàtraverslesprêtresenpremierlieu,avant

d’alleràlagendarmerieouautribunal.Danscertainscas,ellepeutprendreladéfensedupauvre

oudufaibleoppriméenjustice.L’Eglisejouevraimentsonrôled’artisandepaixdanslasociété

togolaise.»Parl’abbéAntoineKankoe

REGARDS CROISÉS

5UP SAINT-LAURENT   /  AU LARGE

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TEXTE ET PHOTOS PAR L'ABBÉ ANTOINE KANKOE

La violence est définie par l’OMS « comme l’utilisation intentionnelle de la force phy-sique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou fortement risque d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès ».

L’Eglise au Togo, depuis l’avènement de la démocratie, est en guerre contre la violence sous toutes ses formes. Ayant vécu comme presque tous les pays de la sous-région sous un régime dictatorial, le peuple togolais a senti le besoin de prendre en main sa des-tinée, ce qui va entraîner des violences et de la part du régime dictatorial et de la part de la population. Toute revendication était réprimée dans le sang et la jeunesse paye un lourd tribu dans ces violences.

L’Eglise ne pouvant pas se taire en face de ces drames, fait entendre souvent sa voix

par des lettres de la conférence épiscopale qui dénoncent la violence et invitent au calme, au dialogue, à la réconciliation et à la paix.

A l’approche des élections présidentielles, la conférence épiscopale sort toujours une lettre pour inviter la population à la retenue et au respect de la vie humaine et insiste toujours sur la sacralité de la vie. Par exemple en février 2015, les évêques disaient dans leur lettre : « Dans le souci de préserver la paix à ce moment sensible et délicat de la vie de notre nation, les évêques invitent le gouvernement ainsi que les partis politiques… et tous les citoyens à mettre tout en œuvre pour que ce scrutin soit paisible, juste, transparent, équitable et crédible. » Même s’ils savent d’avance que le scrutin ne sera jamais transparent !

Dans chaque paroisse est créée la com-mission « JUSTICE ET PAIX » qui œuvre pour le maintien de la paix et de la justice entre les familles et les personnes. Cette commission travaille énormément pour apaiser les conflits et rétablir la vie frater-nelle. Les Togolais préfèrent parler de leurs conflits à l’Eglise à travers les prêtres en premier lieu, avant d’aller à la gendarmerie ou au tribunal. Dans certains cas, elle peut prendre la défense du pauvre ou du faible opprimé en justice. L’Eglise joue vraiment son rôle d’artisan de paix dans la société togolaise.

Buffet de la GareEstavayer-le-LacFamille Guex-MoretTél. 026 663 10 33Canadian Grill Restaurant • Café

Pompes funèbresNicole Chollet-Grandgirard

Bussy • Tél. 026 663 37 47

Jean-Louis et Christophe Vésy SASanitaire • Ferblanterie

1483 Montet / BroyeTél. 026 665 18 02 • Fax 026 665 28 02

Violences et présence de l’armée lors de manifestions au Togo.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Laurent (FR), mai-juin 2017

REGARDS CROISÉS

5UP SAINT-LAURENT   /  AU LARGE

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TEXTE ET PHOTOS PAR L'ABBÉ ANTOINE KANKOE

La violence est définie par l’OMS « comme l’utilisation intentionnelle de la force phy-sique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou fortement risque d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès ».

L’Eglise au Togo, depuis l’avènement de la démocratie, est en guerre contre la violence sous toutes ses formes. Ayant vécu comme presque tous les pays de la sous-région sous un régime dictatorial, le peuple togolais a senti le besoin de prendre en main sa des-tinée, ce qui va entraîner des violences et de la part du régime dictatorial et de la part de la population. Toute revendication était réprimée dans le sang et la jeunesse paye un lourd tribu dans ces violences.

L’Eglise ne pouvant pas se taire en face de ces drames, fait entendre souvent sa voix

par des lettres de la conférence épiscopale qui dénoncent la violence et invitent au calme, au dialogue, à la réconciliation et à la paix.

A l’approche des élections présidentielles, la conférence épiscopale sort toujours une lettre pour inviter la population à la retenue et au respect de la vie humaine et insiste toujours sur la sacralité de la vie. Par exemple en février 2015, les évêques disaient dans leur lettre : « Dans le souci de préserver la paix à ce moment sensible et délicat de la vie de notre nation, les évêques invitent le gouvernement ainsi que les partis politiques… et tous les citoyens à mettre tout en œuvre pour que ce scrutin soit paisible, juste, transparent, équitable et crédible. » Même s’ils savent d’avance que le scrutin ne sera jamais transparent !

Dans chaque paroisse est créée la com-mission « JUSTICE ET PAIX » qui œuvre pour le maintien de la paix et de la justice entre les familles et les personnes. Cette commission travaille énormément pour apaiser les conflits et rétablir la vie frater-nelle. Les Togolais préfèrent parler de leurs conflits à l’Eglise à travers les prêtres en premier lieu, avant d’aller à la gendarmerie ou au tribunal. Dans certains cas, elle peut prendre la défense du pauvre ou du faible opprimé en justice. L’Eglise joue vraiment son rôle d’artisan de paix dans la société togolaise.

Buffet de la GareEstavayer-le-LacFamille Guex-MoretTél. 026 663 10 33Canadian Grill Restaurant • Café

Pompes funèbresNicole Chollet-Grandgirard

Bussy • Tél. 026 663 37 47

Jean-Louis et Christophe Vésy SASanitaire • Ferblanterie

1483 Montet / BroyeTél. 026 665 18 02 • Fax 026 665 28 02

Violences et présence de l’armée lors de manifestions au Togo.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Laurent (FR), mai-juin 2017

DifférentsmaispasindifférentsUPSaint-Laurent/Aularge

«Leprojetfutbienaccueillietuneéquipeappelée"GroupePacifique",composéedeprofessionnelsetdeprofesseursfutcréée

pourpiloterlamiseenplacedeceprogramme.»

«Unedémarchederésolutiondeconflitsainsiqu’unmodèled’analysedesconflitsleurssont

égalementproposés.»«Durantlapériode2015-2017,ilaétéproposésuccessivementles5atelierssuivants:"Jegère

mesconflits;Jeprendsconsciencedemesréactions;Jerespectelesdifférences;Je

m’estimeetjem’affirme;Mieuxcomprendrelesconflits".»

ParMarie-AliceNiyirora,animatricedel’aumônerieduCO

3UP SAINT-LAURENT   /  AU LARGE

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Projet « Différents mais pas indifférents » au CO d’Estavayer-Le-Lac

PAR MARIE-ALICE NIYIRORA, ANIMATRICE DE L’AUMÔNERIE DU CO D’ESTAVAYER

Histoire : dans le cadre de la prévention de la violence et de la résolution des conflits au CO d’Estavayer-Le-Lac, il a été adopté le programme « Différents mais pas indif-férents ». C’est le projet d’établissement qui fut présenté par la direction à tout le corps professoral et aux professionnels de l’école lors de la rentrée scolaire 2015-2016. Le projet fut bien accueilli et une équipe appelée « Groupe Pacifique », composée de professionnels et de professeurs fut créée pour piloter la mise en place de ce pro-gramme. Il fut décidé également que les différents ateliers dans les classes seraient coanimés par deux professeurs. Ce pro-gramme est une des approches de résolu-tion des conflits qui a comme but général de prévenir la violence par la promotion des conduites pacifiques.

Structure et concept du programmeDes ateliers préparés par le Groupe Paci-fique sont proposés « clé en main » aux professeurs qui vont les coanimer en classe. Ils consistent en une série de 4 ate-liers, subdivisés en 12 thèmes, qui visent à développer chez les jeunes des habiletés relationnelles permettant l’établissement

de relations interpersonnelles pacifiques. Une démarche de résolution de conflits ainsi qu’un modèle d’analyse des conflits leur sont également proposés. Par ailleurs, cette méthode favorise l’unité et l’engage-ment des adultes d’un même milieu autour d’une approche de gestion des conflits. Durant la période 2015-2017, il a été pro-posé successivement les 5 ateliers suivants : « Je gère mes conflits ; Je prends conscience de mes réactions ; Je respecte les diffé-rences ; Je m’estime et je m’affirme ; Mieux comprendre les conflits ». A l’issue du pre-mier atelier, il en est ressorti le tableau des 4C dans la résolution des conflits. Le der-nier atelier a été vécu vendredi 17 mars de 14h15 à 15h58 et s’est conclu sur l’échelle des questions pouvant aider à mieux com-prendre les conflits. Ces affiches (cf. photo ci-dessus) sont dans tous les pavillons de l’école et constituent un modèle de réso-lution pacifique de conflits qui reste à la portée des élèves le cas échéant. Et ça fonc-tionne. Un questionnaire pour les élèves et pour les professeurs a été complété à la fin de l’atelier pour faire le bilan des deux ans de formation.

L’ETOILE FILANTE VOYAGESA. Pillonel 1470 Lully / Estavayer-le-LacTél. 026 663 21 84 www.etoile-filante.ch

Bougies pour chaque événement RAEMY SA

Naissance • Anniversaire Baptême • Communion Confirmation • Mariage

Rte Pierre Yerly 6 • Zone industrielle 2 • 1762 Givisiez

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Laurent (FR), mai-juin 2017

3UP SAINT-LAURENT   /  AU LARGE

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Projet « Différents mais pas indifférents » au CO d’Estavayer-Le-Lac

PAR MARIE-ALICE NIYIRORA, ANIMATRICE DE L’AUMÔNERIE DU CO D’ESTAVAYER

Histoire : dans le cadre de la prévention de la violence et de la résolution des conflits au CO d’Estavayer-Le-Lac, il a été adopté le programme « Différents mais pas indif-férents ». C’est le projet d’établissement qui fut présenté par la direction à tout le corps professoral et aux professionnels de l’école lors de la rentrée scolaire 2015-2016. Le projet fut bien accueilli et une équipe appelée « Groupe Pacifique », composée de professionnels et de professeurs fut créée pour piloter la mise en place de ce pro-gramme. Il fut décidé également que les différents ateliers dans les classes seraient coanimés par deux professeurs. Ce pro-gramme est une des approches de résolu-tion des conflits qui a comme but général de prévenir la violence par la promotion des conduites pacifiques.

Structure et concept du programmeDes ateliers préparés par le Groupe Paci-fique sont proposés « clé en main » aux professeurs qui vont les coanimer en classe. Ils consistent en une série de 4 ate-liers, subdivisés en 12 thèmes, qui visent à développer chez les jeunes des habiletés relationnelles permettant l’établissement

de relations interpersonnelles pacifiques. Une démarche de résolution de conflits ainsi qu’un modèle d’analyse des conflits leur sont également proposés. Par ailleurs, cette méthode favorise l’unité et l’engage-ment des adultes d’un même milieu autour d’une approche de gestion des conflits. Durant la période 2015-2017, il a été pro-posé successivement les 5 ateliers suivants : « Je gère mes conflits ; Je prends conscience de mes réactions ; Je respecte les diffé-rences ; Je m’estime et je m’affirme ; Mieux comprendre les conflits ». A l’issue du pre-mier atelier, il en est ressorti le tableau des 4C dans la résolution des conflits. Le der-nier atelier a été vécu vendredi 17 mars de 14h15 à 15h58 et s’est conclu sur l’échelle des questions pouvant aider à mieux com-prendre les conflits. Ces affiches (cf. photo ci-dessus) sont dans tous les pavillons de l’école et constituent un modèle de réso-lution pacifique de conflits qui reste à la portée des élèves le cas échéant. Et ça fonc-tionne. Un questionnaire pour les élèves et pour les professeurs a été complété à la fin de l’atelier pour faire le bilan des deux ans de formation.

L’ETOILE FILANTE VOYAGESA. Pillonel 1470 Lully / Estavayer-le-LacTél. 026 663 21 84 www.etoile-filante.ch

Bougies pour chaque événement RAEMY SA

Naissance • Anniversaire Baptême • Communion Confirmation • Mariage

Rte Pierre Yerly 6 • Zone industrielle 2 • 1762 Givisiez

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Laurent (FR), mai-juin 2017

L’EgliseetlaviolenceenprisonSecteurdesDeux-Rives

«Unepersonnedétenueestsouventunepersonneensouffrance.Ellesouffredesonhistoire,parfois

chaotiqueetviolente,etellesouffredel’enfermement.»

«Commeaumônier,lorsqu’ellemeparledesonchemin,j’entendssouventunehistoiredemanqued’amouretdeviolence.Quedeviolencereçue

avantdecommettresoi-mêmeunacteviolent!Qued’humiliation!Laviolenceestuneprisonpourles

auteurscommepourlesvictimes.»«S’ilyaunmystèredumaletdelaviolence,ilyasurtoutunmystèred’Amouretderésurrection.La

violencet’atué,l’Amourteressuscitera!»«IlyaenchaqueêtrehumainuneétincelledeDieu,

etceregarddoitallerjusqu’àcetteétincelle.»ParJeffRoux

3SECTEUR DES DEUX-RIVES

TÉMOIN

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pris

on

TEXTE ET PHOTO PAR JEFF ROUX

Une personne détenue est souvent une personne en souffrance. Elle souffre de son histoire, parfois chaotique et violente, et elle souffre de l’enfermement. Arrachée à son quotidien, une personne détenue en prison préventive passe 23/24h enfermée seule dans sa cellule. Elle est coupée de toute relation extérieure durant tout le temps de l’enquête. Il n’est pas rare qu’elle perde son travail, son logement, qu’elle doive divorcer et qu’elle perde la garde de ses enfants. Elle s’endette. Elle se désocialise et perd la considération de ses proches. En un mot, sa vie s’écroule.

Comme aumônier, lorsqu’elle me parle de son chemin, j’entends souvent une histoire de manque d’amour et de violence. Que de violence reçue avant de commettre soi-même un acte violent ! Que d’humi-liation ! La violence est une prison pour les auteurs comme pour les victimes. Elle défigure et l’un et l’autre. Elle détruit les cœurs et les relations en profondeur. Le mystère de la violence est insaisissable et terrifiant.

Dans ce climat de mauvaises nouvelles, l’aumônier rend visite aux personnes déte-nues avec la foi de l’Eglise. S’il y a un mys-tère du mal et de la violence, il y a surtout un mystère d’Amour et de résurrection. La violence t’a tué, l’Amour te ressuscitera !

Pour cela, l’aumônier apporte un nouveau regard sur la personne détenue. Elle l’en-

visage. C’est-à-dire qu’elle voit en elle une personne, une créature aimée et voulue par Dieu. Il y a en chaque être humain une étincelle de Dieu, et ce regard doit aller jusqu’à cette étincelle.

L’aumônier apporte une nouvelle écoute. Non pas une écoute qui cherche à accuser, mais une écoute qui accueille l’autre dans sa misère et sa vulnérabilité, une écoute qui réconcilie la personne détenue avec sa propre histoire.

L’aumônier est également une présence. Il est présence d’Eglise dans ce milieu par-ticulier. Et cette présence se veut aimante. Seul l’amour libère de la violence, seule la miséricorde donne de renaître et de recommencer, de se relever, d’être libéré. Seul l’amour est vainqueur de ce mystère du mal et de la violence.

Enfin, l’aumônier espère contre toute désespérance. Là où la personne détenue n’y croit plus, il ose croire aux possibles. Il ose croire que la personne va quitter un mode de vie violent et redevenir auteur de sa vie. Il ose croire que des chemins de bonheur sont à venir ; le bonheur d’être des pécheurs pardonnés.

Il n’est pas rare de voir ce mystère d’Amour à l’œuvre. Quel bouleversement de voir Dieu présent et à l’œuvre dans nos prisons.

Porte de la prison de Sion.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2017

3SECTEUR DES DEUX-RIVES

TÉMOIN

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TEXTE ET PHOTO PAR JEFF ROUX

Une personne détenue est souvent une personne en souffrance. Elle souffre de son histoire, parfois chaotique et violente, et elle souffre de l’enfermement. Arrachée à son quotidien, une personne détenue en prison préventive passe 23/24h enfermée seule dans sa cellule. Elle est coupée de toute relation extérieure durant tout le temps de l’enquête. Il n’est pas rare qu’elle perde son travail, son logement, qu’elle doive divorcer et qu’elle perde la garde de ses enfants. Elle s’endette. Elle se désocialise et perd la considération de ses proches. En un mot, sa vie s’écroule.

Comme aumônier, lorsqu’elle me parle de son chemin, j’entends souvent une histoire de manque d’amour et de violence. Que de violence reçue avant de commettre soi-même un acte violent ! Que d’humi-liation ! La violence est une prison pour les auteurs comme pour les victimes. Elle défigure et l’un et l’autre. Elle détruit les cœurs et les relations en profondeur. Le mystère de la violence est insaisissable et terrifiant.

Dans ce climat de mauvaises nouvelles, l’aumônier rend visite aux personnes déte-nues avec la foi de l’Eglise. S’il y a un mys-tère du mal et de la violence, il y a surtout un mystère d’Amour et de résurrection. La violence t’a tué, l’Amour te ressuscitera !

Pour cela, l’aumônier apporte un nouveau regard sur la personne détenue. Elle l’en-

visage. C’est-à-dire qu’elle voit en elle une personne, une créature aimée et voulue par Dieu. Il y a en chaque être humain une étincelle de Dieu, et ce regard doit aller jusqu’à cette étincelle.

L’aumônier apporte une nouvelle écoute. Non pas une écoute qui cherche à accuser, mais une écoute qui accueille l’autre dans sa misère et sa vulnérabilité, une écoute qui réconcilie la personne détenue avec sa propre histoire.

L’aumônier est également une présence. Il est présence d’Eglise dans ce milieu par-ticulier. Et cette présence se veut aimante. Seul l’amour libère de la violence, seule la miséricorde donne de renaître et de recommencer, de se relever, d’être libéré. Seul l’amour est vainqueur de ce mystère du mal et de la violence.

Enfin, l’aumônier espère contre toute désespérance. Là où la personne détenue n’y croit plus, il ose croire aux possibles. Il ose croire que la personne va quitter un mode de vie violent et redevenir auteur de sa vie. Il ose croire que des chemins de bonheur sont à venir ; le bonheur d’être des pécheurs pardonnés.

Il n’est pas rare de voir ce mystère d’Amour à l’œuvre. Quel bouleversement de voir Dieu présent et à l’œuvre dans nos prisons.

Porte de la prison de Sion.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2017

NotreDamedeFatima1917-2017…etlaviolencedel’homme

SecteurdesDeux-Rives

«Lamamann’aimepasvoirsesenfantsprendrelescheminsconduisanttôtoutardauxviolencesdetoutessortesetàlaguerre.Alors,elles’enmêleparfois,elleserendprésented’unemanièretouteparticulière,elleavertit,ellemetengarde,ellesupplie,parfoismêmeellepleure…poursefaire

entendre!»«Encettepériodeoùlesconfusionspolitiques,lesincertitudesguerrières,lesébranlementsdela

naturepourraientnousfairepeur,ilfautrappelerlesparolesdelaViergeauxtroisbergersaprèsqueleurfurentdécritslesévénementsetlestragiquespersécutionsparoùallaitpasserl’Eglise,"Alafin

monCœurImmaculéetriomphera"»ParPierre-GeorgesProduit

4 SECTEUR DES DEUX-RIVES

ACTUALITÉ

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PAR PIERRE-GEORGES PRODUITPHOTO ET ILLUSTRATION TIRÉES DU SITE OFFICIEL CONSACRÉ À LA VISITE DU PAPE FRANCOIS À FATIMA 1

1 www.papa2017.fatima.pt

La maman n’aime pas voir ses enfants prendre les chemins conduisant tôt ou tard aux violences de toutes sortes et à la guerre. Alors, elle s’en mêle parfois, elle se rend présente d’une manière toute parti-culière, elle avertit, elle met en garde, elle supplie, parfois même elle pleure… pour se faire entendre ! Cependant l’homme garde son libre arbitre : des fois il entend, des fois il ne veut rien entendre. Parfois il entend, mais il n’écoute pas. Parfois encore, il y a tellement de bruits partout, comme c’est le cas aujourd’hui, que tout lui échappe !

En 1917, la Vierge est apparue à trois petits bergers : Lucie, François et Jacinthe. C’était à Fatima. Cette année-ci, 100 ans après, les sanctuaires de Fatima verront passer des milliers et des milliers de pèle-rins et parmi eux le pape François. On verra ici ou là quelques images, on enten-dra l’un ou l’autre commentaire dont quelques-uns heureusement pas trop cri-tiques et d’autres très critiques… et nous pourrons tous passer à autre chose.

Il semble pourtant qu’il conviendra d’être attentifs à ce qui se passera à Fatima durant cette année jubilaire et particuliè-rement dès le 13 mai prochain. En effet,

ce n’est pas une apparition du passé qu’il faudra d’abord considérer, mais bien plu-tôt la permanence d’une présence, l’ac-tualité d’un message. Le Sauveur, par sa Mère, continue d’intervenir mystérieuse-ment dans l’Histoire de l’homme. Si trois papes : Paul VI, Jean-Paul II (trois fois) et Benoît XVI se sont rendus à Fatima ces dernières décennies ; si François lui-même s’y rend à son tour cette année, alors sûr que ce n’est pas pour faire du tourisme, mais bien parce que la Mère de l’Eglise les y appelle et qu’elle a quelque chose d’im-portant à nous dire. En cette période où les confusions politiques, les incertitudes guerrières, les ébranlements de la nature pourraient nous faire peur, il faut rappeler les paroles de la Vierge aux trois bergers après que leur furent décrits les événe-ments et les tragiques persécutions par où allait passer l’Eglise, « A la fin mon Cœur Immaculé triomphera ». Certes il nous faut le don de la foi, malgré les déraisons et les brouillards où s’enfoncent l’homme et les nations en révolte contre Dieu, pour croire qu’à la fin ce ne sont pas des armées, des idéologies, des politiques, qui triom-pheront, mais simplement un Cœur ! En portugais : « … Por fim, o Meu Imaculado Coraçao triunfara…e sera concedito ao mundo algum tempo de paz… »

Pour en savoir plus sur Fatima

Bernard Balayn, « Fatima au seuil du triomphe ? », Editions du Parvis, 2007.

Du même auteur : « Les grandes heures de Fatima du pape Benoît XV à François, le centenaire 2016-2017 », Ed. du Parvis.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2017

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PAR PIERRE-GEORGES PRODUITPHOTO ET ILLUSTRATION TIRÉES DU SITE OFFICIEL CONSACRÉ À LA VISITE DU PAPE FRANCOIS À FATIMA 1

1 www.papa2017.fatima.pt

La maman n’aime pas voir ses enfants prendre les chemins conduisant tôt ou tard aux violences de toutes sortes et à la guerre. Alors, elle s’en mêle parfois, elle se rend présente d’une manière toute parti-culière, elle avertit, elle met en garde, elle supplie, parfois même elle pleure… pour se faire entendre ! Cependant l’homme garde son libre arbitre : des fois il entend, des fois il ne veut rien entendre. Parfois il entend, mais il n’écoute pas. Parfois encore, il y a tellement de bruits partout, comme c’est le cas aujourd’hui, que tout lui échappe !

En 1917, la Vierge est apparue à trois petits bergers : Lucie, François et Jacinthe. C’était à Fatima. Cette année-ci, 100 ans après, les sanctuaires de Fatima verront passer des milliers et des milliers de pèle-rins et parmi eux le pape François. On verra ici ou là quelques images, on enten-dra l’un ou l’autre commentaire dont quelques-uns heureusement pas trop cri-tiques et d’autres très critiques… et nous pourrons tous passer à autre chose.

Il semble pourtant qu’il conviendra d’être attentifs à ce qui se passera à Fatima durant cette année jubilaire et particuliè-rement dès le 13 mai prochain. En effet,

ce n’est pas une apparition du passé qu’il faudra d’abord considérer, mais bien plu-tôt la permanence d’une présence, l’ac-tualité d’un message. Le Sauveur, par sa Mère, continue d’intervenir mystérieuse-ment dans l’Histoire de l’homme. Si trois papes : Paul VI, Jean-Paul II (trois fois) et Benoît XVI se sont rendus à Fatima ces dernières décennies ; si François lui-même s’y rend à son tour cette année, alors sûr que ce n’est pas pour faire du tourisme, mais bien parce que la Mère de l’Eglise les y appelle et qu’elle a quelque chose d’im-portant à nous dire. En cette période où les confusions politiques, les incertitudes guerrières, les ébranlements de la nature pourraient nous faire peur, il faut rappeler les paroles de la Vierge aux trois bergers après que leur furent décrits les événe-ments et les tragiques persécutions par où allait passer l’Eglise, « A la fin mon Cœur Immaculé triomphera ». Certes il nous faut le don de la foi, malgré les déraisons et les brouillards où s’enfoncent l’homme et les nations en révolte contre Dieu, pour croire qu’à la fin ce ne sont pas des armées, des idéologies, des politiques, qui triom-pheront, mais simplement un Cœur ! En portugais : « … Por fim, o Meu Imaculado Coraçao triunfara…e sera concedito ao mundo algum tempo de paz… »

Pour en savoir plus sur Fatima

Bernard Balayn, « Fatima au seuil du triomphe ? », Editions du Parvis, 2007.

Du même auteur : « Les grandes heures de Fatima du pape Benoît XV à François, le centenaire 2016-2017 », Ed. du Parvis.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2017