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AVEC VOUS

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INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC CENTRE DE DOCUMENTATION

MONTRÉAL

RAPPORT D'ÉTDDE SDR LES SYMPTOMES

MUSCULO-SQUELETTIQOES CHEZ LES FERRAILLEURS

3 OCTOBRE 1990

Préaenté le 3 octobre 1990 au Sous-comité professionnel des ferrailleurs

Commission de la construction du Québec

Document préparé par 1'équipe en santé au travail du CLSC Centre-Sud

Jacques Binet, coordonnateur et médecin en santé au travail Céline Boucher, Janine Le Saux,

Rose-Ange Proteau, infirmières en santé au travail

En collaboration avec Pierre Durand, professeur adjoint en santé au travail

Faculté de médecine Université de Sherbrooke

ÉQUIPE DE SANTÉ PUBLIQUE 75, DE ̂ OBT ROYAL EST

PUR EAU 2<!0 [ • • ' 1 J-

TABLE DES MATIERES

Introduction 3

Résultats 4

Discussions 13

Conclusions 16

Annexe I - Suggestions des ferrailleurs 17

Annexe II - Éléments à considérer pour un programme de santé 23

3 .

RAPPORT D'ÉTUDE SDR LES SYMPTOMES MUSCULO-SQUELETTIQUES CHEZ LES FERRAILLEURS

INTRODUCTION

Les symptômes musculo-squelettiques chez les ferrailleurs ont fait le sujet de plusieurs publications en santé au travail dans les dix (10) à douze (12) dernières années mais à notre connaissance il y en a eu très peu au Québec. Aussi suite à une demande des ferrailleurs de la région de Montréal et avec le support et la collaboration de cinq (5)" entreprises de pose d'acier d'armature et de trois (3) syndicats ""nous avons voulu évaluer la fréquence et la gravité des problèmes musculo-squelettiques chez ce groupe de travailleurs de la construction. A cette fin nous avons préparé un questionnaire assez élaboré sur les symptômes et sur le degré dè pénibilité des tâches selon la perception des ferrailleurs.

Après évaluation du questionnaire avec un groupe de travailleurs et vérification par des ex-ferrailleurs* nous l'avons distribué sur les chantiers actifs en hiver et au printemps 1988-1989. A cette période de l'année il s'agissait de la population de ferrailleurs la plus stable.

La majorité des ferrailleurs qui ont répondu au questionnaire avaient travaillé plus de neuf (9) mois par année de-1986 à 1988 et très peu moins de six (6) mois. La majorité des travaux (87%), ont été effectués dans des édifices commerciaux, le reste sur des voies publiques ou dans des tunnels. Tous les chantiers se situaient à Montréal ou dans un rayon de 40 km autour de Montréal.

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7> « t i 'Association XatoroatioMl <bo«*l 1311 •

Nous demandions de remplir le. questionnaire à la maison et de nous le remettre dans le plus bref délai. Cent cinquante quatre (154) personnes ont répondu au questionnaire. Nous considérons les réponses comme fiables pour l'ensemble. Certaines questions en recoupaient d'autres très similaires et les réponses correspondantes se sont révélées très près en pourcentage. Enfin nous voulons faire .une mise en garde avant de tirer des conclusions trop rapide sur les résultats. Il s'agit en fait d'une étude préliminaire et notre équipe de travail était modeste. Notre but était surtout de préparer le terrain à des mesures de santé pour les ferrailleurs et d'inviter d'autres organismes de prévention à s'y intéresser.

RÉSULTATS

L'étude s'est intéressée, dans un premier"temps aux symptômes musculo-squelettiques tels que ressentis par les travailleurs au cours des douze (12) derniers mois de travail. L'information a été recueillie à l'aide d'un dessin du corps humain sur lequel les travailleurs devaient situer leurs douleurs ainsi que la fréquence de leur apparition. -

On remarque premièrement (Figure 1) que la proportion des travailleurs qui rapportent avoir ressenti des douleurs ou malaises au dos au cours des douze <Ï2) derniers mois s'élève à 84..4% des cent cinquante quatre (154) travailleurs qui ont répondu au questionnaire. A titre indicatif, une étude réalisée par Frymoyer (1983 ) rapportait que .69.. 9% des individus d'un échantillon choisi au .hasard parmi la population générale disaient, souffrir à l'occasion de douleurs au dos qu'ils .qualifiaient de modérées à sévères.

DANS LES 12 DERNIERS MOIS, FIG. 1

avez-vous à certains moments ressenti des problèmes (malaises, douleurs, Inconfort) aux régions suivantes:

Nombre de r é p o n d a n t s - 154 Répondez "non" ou "oui" à chacune des questions ci-dessous:

NON OUI

genou

c h e v i l l e pied

44,2

6 1 , 0

4 6 , 1

2 4 , 4

8 4 , 4

6 0 , 4

2 9 , 9

4 8 , 1

4 1 , 6

5 .

SI VOUS AVEZ RÉPONDU "OUI"

précisez approximativement combien de fois par mois vous avez eu ces problèmes

1 à 4 fois 5 à 10 fois plus de 10 tous les fois jours

31 , 9 1 8 , 8 2 0 , 3 ' 2 7 , 5

3 4 , 7 1 8 , 9 2 4 , 2 2 1 , 1

2 2 , 2 1 6 , 7 2 7 , 8 3 1 , 9

2 1 . 1 1 8 , 4 2 3 , 7 3 4 , 2

2 0 . 2 1 6 , 3 2 3 , 3 3 9 , 5

3 3 . 3 2 4 , 7 1 8 , 3 2 2 , 6

3 1 , 1 2 0 , 0 2 4 , 4 2 2 , 2

3 5 , 1 1 8 , 9 2 0 , 3 2 4 , 3

2 8 , 6 1 7 , 5 2 7 , 0 2 5 , 4

6 . Chez les cas les plus sévères dans l'étude de Frymoyer, on reliait ces douleurs au soulèvement répété de charges, à l'utilisation de marteaux percuteurs et à l'opération de véhicules moteurs. Le questionnaire différait cependant de celui que nous avons utilisé et la période couverte s'étendait sur la vie entière et non les douze (12) derniers mois.

La fréquence des maux de dos est évidemment à considérer, mais pour le réel quotidien du ferrailleur, c'est surtout l'importance de la durée d'exposition à une contrainte • dorsale et 1'intensité qu1il est pertinent de connaître. Ainsi 39.5% des ferrailleurs souffrant de maux de dos à la région lombaire disent qu'ils ont ces malaises ou douleurs à tous les jours (Figure 1)•

Dans un deuxième temps, les responsables de 1'étude ont recueilli des informations ou des indices supplémentaires sur la gravité des maux de dos rapportés. 24% des travailleurs présentaient des symptômes aux membres inférieurs avec irradiation en bas du genou et 18.3% jusqu'au pied. Cette extension des symptômes demande habituellement une consultation médicale et une investigation au besoin.

Quand on précise le temps où les maux de dos surviennent 48.2% des travailleurs disent être réveillés la nuit par leur maux de dos et 51.1% répondent que ces malaises interfèrent avec leurs activités personnelles. Les maux de dos ne semblent donc pas se résorber suite à l'arrêt du travail. Il y a ici une différence clinique significative entre la fatigue quotidienne du métier et la douleur qui trouble le sommeil et perturbe les périodes de congé.

La persistance des malaises ou douleurs au-delà de la journée de travail est utilisée comme indice de gravité des maux de dos par analogie aux pathologies des membres supérieurs lors de gestes répétitifs.

Quant aux traitements, plusieurs sortes ont possiblement été utilisés par les mêmes individus durant leur vie de travail de sorte que les pourcentages peuvent chevaucher.. Assez fréquemment, les travailleurs traitent eux-mêmes leurs maux de dos dans (Tableau 1), alors que 44.3% ont consulté un médecin généraliste, 29.3% un chiropraticien, 17.9% un médecin spécialiste, et 2.9% ont subi une chirurgie au dos. La proportion de ceux qui ont subi une chirurgie est comparable à celle que l'on observe dans la population en général. Une recherche serait cependant indiquée afin de déterminer le nombre de cas de chirurgies d'hernies discales subies par les ferrailleurs retirés du métier. Un examen médical des travailleurs les plus symptomatiques pourrait aussi être révélateur. Enfin 10% ont reçu des traitements en physiothérapie, une thérapeutique éprouvée et considérée efficace pour les maux de dos.

TABLEAU 1

AUTO-TRAITEMENTS

Se frotter avec des onguents (antiphlogistine) 65 % Repos au lit 40 %

"Pad" électrique ou d'eau chaude 39. 3 % Médicaments sans prescription (aspirin, tylénol, 222...) 24. 3 % Autres 14. 3 %

8 . Par ailleurs, les douleurs au dos sont apparues de façon graduelle et non à la suite d'un accident chez • 69.1% des travailleurs. Seulement 10% des douleurs sont associées à un accident (Tableau 2). On peut associer ces douleurs à une charge de travail assez lourde. Les malaises reviennent à intervalles réguliers chez 78.5% des cas. On remarque que 10.6% des travailleurs avaient déjà eu des maux de dos avant de commencer leur métier de ferrailleur. Toutefois pour les maux de dos, selon les ferrailleurs, 66% ne s'absentent jamais de leur travail et seulement 3.5% se sont absentés plus de 10 fois au cours des trois (3) dernières années (Tableau 3). Il serait intéressant de comparer ces absences avec les registres officiels.

L'évaluation des tâches telles que perçues par les ferrailleurs (Tableau 4) renforce l'hypothèse la plus probable à .savoir que le soulèvement de charges et le travail en position penchée constituent les tâches qui , offrent le plus de contraintes pour le dos. Débarquer des colonnes de bois sans l'aide d'une grue et attacher des étriers dans le fond d'une poutre de plus de deux (2) pieds de profondeur sont des tâches à risque pour le dos selon les travailleurs mais elles ne sont effectuées que de façon peu fréquente. Le transport de tiges d'acier sur un sol souvent inégal et l'attachage d'étriers dans le fond d'une poutre de moins de deux pieds de profondeur ou sur le rang du fond constituent aussi des tâches pénibles. En parallèle avec l'évaluation de diffulté des tâches, nous avons demandé qu'elle était selon eux, les causes directes ou aggravantes de leurs maux de dos. Les résultats sont indiqués au Tableau 5. Presqu'à la fin du questionnaire, immédiatement après l'évaluation des tâches, nous avons demandé qu'elle était la '

> i

9. partie du corps la plus affligée ailtravail. La réponse est de 49*7% pour le bas du dos et moins de 15% pour chacune des autres parties du corps. Enfin 90.5% des répondants souhaiteraient une rotation des tâches pour, le soulèvement et le transport des tiges d'acier.

i i

1 0 .

i • i

TABLEAU 2

MODE D'APPARITION DES MAUX DE DOS

Sans accident graduellement 69 .1 %

Sans accident - de façon soudaine 21 .1 % Suite à un accident io .8 %

i

TABLEAU 3

ABSENCE DE TRAVAIL POUR MAUX DE DOS DANS LES TROIS (3) DERNIERES ANNÉES (1986 A 1988)

Aucune 66.7 %

1 à 5 fois 24.8 %

6 à 10 fois 5 %

Plus de 10 fois 3.5 %

11. TABLEAU 4

1= très facile 2=facile 3=moyen 4=difficile 5=très difficile

1 2 3 4 5

1. Transporter les tiges d'acier:

Al dans une fondation à travers le bouleversement du sol

A2 dans les assises ("footings")

A3 sur une dalle

0.7

1.3 6.5

6

9 18

.5

.2

.3

22.9

30.7 39.2

28

33 19

.8

.3

.0

40.5

22.9 15.7

2. Transporter les tiges d'acier: Al de grosses tiges A2 de petites tiges

0.7 7.2

7 29

.8

.6 25.5 42.8

29 12

.4

.5 36.6 7.9

3. Placer les espaceurs: Al de type "peanut" sous le

rang du fond A2 de type "chaise en

plastique" (en longueur) A3 de type "chaise de métal"

sous le rang supérieur

12.4

30.1

17.6

33

35

50

.3

.9

.3

26.8

22.2

22.2

13

2

5

.7

.6

.9

9.8

3.9

2.6

4. Attacher les tiges d'acier: Al sur le rang du fond A2 sur le rang supérieur A3 sur les murs

3.3 4.6

11.1

5 22 32

.9

.2

.0

33.3 45.8 38.6

31 19 10

.4

.6

.5

26.1 7.2 7.2

5. Attacher les tiges d'acier: Al de grosses tiges A2 de petites tiges

6.6 11.2

21 30

.1

.9 43.4 39.5

17 11

.8

.2 11.2 7.2

6. Attacher les étriers: Al dans le fond d'un poutre

de 2 pieds de profondeur A2 dans le fond d'une poutre

de plus de 2 pieds de profondeur

2.0

0.7

7

3

.8

.9

22.9

12.4

33

24

.3

.8

30.7

54.9

7. Faire des colonnes:, Al des petites A2 des grosses

27.5 11.1

41 28

• 8 .8

26.1 39.2

2 12

.6

.4 2.0 8.5

8. Débarquer les colonnes du banc d'assemblage sans grue 0.7 2 .6 19.6 25 .5 49.0

9. Faire des poutres: Al avec des étriers ouverts A2 avec étriers fermés.

18.3 2.0

37 11

.3

.2 30.1 33.6

7 30

.2

.3 5.2

20.4

12

TABLEAU 5

PERCEPTION DES FERRAILLEURS SUR LA CAUSE DES MAUX DE DOS: POSTURES, MOUVEMENTS ET

OU AGGRAVATION AUTRES FACTEURS

Lever de charges lourdes 84.5 % Posture penchée prolongée 82.4 % Posture pliée en deux prolongée 77.5 % S'accrocher au mur par là ceinture 55.6 % Torsions du dos 35.9 % Port de ceinture à outils 33.8 % Le froid 25.4 % Les courants d'air . 14.8 %

Chute 9.2 % Autres causes 8.5 % Etre frappé au .dos par quelque chose 1.4 % . Maladies personnelles 1.4 %

1 3 .

DISCUSSION

La demande des ferrailleurs d'obtenir une attention particulière pour les problèmes musculo-squelettiques et en particulier les maux de dos n'est pas surprenante. Dans le milieu aussi bien les employeurs que les travailleurs étaient déjà conscients du problème. Compte tenu des tâches exécutées et de leur distribution journalière, l'hypothèse du soulèvement et du travail penché comme cause probable n'a pas été difficile à poser. La littérature médicale du travail avait déjà décrit la situation avec assez-de précision. Les études par contre pour évaluer et expliquer la pénibilité relative et les conséquences de ces malaises chez les ferrailleurs n'abondent pas et ne sont pas concluantes. Je me permets de citer à ce sujet le texte du Dr. Gustav Wickstom publié en 1978 dans le Scandinavian Journal of Work Environment and Health. "L'incidence de raideur, fatigue et douleurs durant une journée ordinaire de travail est élevée, chez les poseurs d'armature, mais la signification de ces données demeure obscure parce que ces niveaux de symptômes ne peuvent pas être comparés à ceux des autres populations".

Il y a cependant certains faits à considérer. Au point de vue physiologique on sait déjà que le soulèvement de charge et la posture penchée vers l'avant sont des facteurs très souvent associés aux problèmes de maux de dos. Dans le métier de ferrailléur le poids à soulever est habituellement élevé et la position penchée à très penchée est fréquente et de longue durée. Ces déux facteurs combinés, même s'il ne surviennent pas au même temps de travail, sont suffisants en eux-mêmes pour infliger une surcharge au niveau de la colonne lombaire. Comme le plus grand pourcentage des maux, de dos survient graduellement et n'est pas associé aux accidents, on peut presque en déduire que ces maux seraient reliés à la charge de travail elle-même. On doit aussi prendre en

1 4 . considération que le soulèvement chez les ferrailleurs est pratiquement toujours asymétrique. Le soulèvement et le transport des tiges se - font sur une épaule.

Nous avons tenté de déterminer des indicateurs de gravité des maux de dos. Nous admettons ici qu'il s'agit d'une tâche très difficile et que les'conclusions ne devraient pas être trop hâtives sur ce sujet. Il y a une partie subjective et une partie objective dans les réponses' et comme déjà mentionné pl us haut là comparaison avec d'autres populations n'est pas nécessairement applicable.

Par.contre dans un article récent du Scandinavian Journal of Work Environment and Health 1989, on rapporte un risque relatif nettement plus élevé des maux de dos "persistants" pour les tâches qui impliquent des soulèvements ou du transport de poids de plus de 25kg (551bs). Selon cette documentation il y a donc une correspondance très plausible entre la durée des malaises rapportée par les ferrailleurs et leurs tâches. Cette relation n'est cependant pas entièrement prouvée et notre démarche sur la détermination d'un indice de gravité demeure préliminaire. Il serait intéressant que le sujet soit poursuivi par d1 autres organismes - avec des moyens plus élaborés.

Nous avons mis. en Annexe I les suggestions des ferrailleurs eux-mêmes en les regroupant sous des vocables utilisés en mesure de prévention au travail. Considérant l'ancienneté et l'âge moyen des travailleurs (35.25 ans) de cette étude nous considérons que ces suggestions viennent de 1'expérience mais nous laissons aux entreprises et aux gens du. métier l'opportunité d'en juger eux-mêmes.

1 5 .

L'annexe II eat une liste des éléments de solutions possibles ou des avenues ouvertes advenant la décision du milieu de procéder à un programme de santé. Nous ne croyons parque, ces mesures ou moyens sont nécessairement tous réalisables. Ce ne sont présentèment que des suggestions. On véritable programme de santé doit être accepté des employeurs, dès travailleurs et aussi compatible avec la production.

1 6 . CONCLUSION

Les réponses des ferrailleurs à un questionnaire assez élaboré concernant leurs symptômes et la pénibilité des tâches confirment que la fréquence des problèmes musculo-squelettiques en particulier au bas du dos est élevée. Nous avons ensuite tenté de préciser un peu plus; la gravité de ces maux en essayant d'estimer leur durée, leur extension et leurs conséquences pour ces travailleurs. Nous avons pu identifier que les malaises au bas du dos se perpétuent au-delà du temps dé travail, qu'ils sont possiblement plus handicapants physiquement que l'on pourrait le croire. Il y a cependant des éléments contradictoires comme l'absentéisme qui s'avère peu élevé et les cas demandant la chirurgie qui sont peu nombreux. Comme il y a des éléments d'information difficiles à recueillir par voie d'un questionnaire, les avenues sont ouvertes à une évaluation plus poussée. La pénibilité des tâches selon les réponses des travailleurs et leurs suggestions sont des points à considérer avec plus d'attention. . Les tâches identifiées comme les plus pénibles sont celles qui au point de vue physiologique sont les plus demandantes laissant ainsi à penser que la charge de travail est possiblement trop élevée ou du moins à la limite maximale pour un travail quotidien. En dernier lieu nous avons énuméré les éléments qui pourraient être utilisés s'il y avait élaboration d'un programme de santé spécifique au métier.

1 7

ANNEXE I

SUGGESTIONS DES FERRAILLEURS

1940

Cent cinquante quatre (154) ferrailleurs ont participé à l'étude en répondant au questionnaire de dépistage sur les problèmes musculo-squelettiques; cent vingt (120) ont répondu à la dernière question qui suit:

"D'après vous, qu'est-ce qui pourrait être amélioré dans votre travail de ferrailleur?"

Nous avons regroupé les suggestions des ferrailleurs en quatre groupes principaux:

A - Ergonomique

B - Administratif ?

C - Médical

D — Divers

A - ERGONOMIQUE 19

Nombre de

suggestions

Rythme de travail

Réduire la cadence . 42 Pouvoir régler son rythme soi-même 3

Total: 45

Soulèvement

Réduire le poids de soulèvement 22 Disposer d'outils de soulèvement 3 Fixer un poids maximal 2 Fabriquer les colonnes en zone fixe avec un système de treuil pour les fixer 1 Déposer l'acier sur des bancs plutôt qu'à terre 1 Utiliser d'autres matériaux que le métal pour les tiges 1

Total: 30

Attachage

Améliorer les méthodes d'attachage 9 Disposer d'outils pour 1'attachage 9 Se pencher moins longtemps 5 Enlever la posture penchée 4 Disposer de fil d'acier de qualité pour . diminuer les douleurs à 1*attachage 1

Total: 28

Transport

Faciliter le transport deB tiges 3 Diminuer les distances de transport .... 1 Disposer d'épaulettes pour le transport des tiges • 1

Total: 5

20

Divers

Ne pas travailler dans l'eau .. 1 Diminuer le temps d'accrochage au mur 1 Disposer d'une ceinture de sécurité plus large pour, l'accrochage « _1

Total : 3

Grand Total: 111 ERGONOMIQUE

B - ADMINISTRATIF

Plus grande disponibilité des grues ; 17

Meilleure coordination du bétonnage et du ferràillagè . 15

Main d'oeuvre

Plus de main d'oeuvre pour leB mêmes tâches 1 Toujours transporter les tiges à deux ... 1

Total: 2

Gestion des contrats

Changer le mode de soumission 6 Augmenter le nombre de soumissions 2 Mettre les contrats à l'heure au lieu d'à la tonne . •• i 1 Allonger la durée des contrats • _1

Total: 10

2 1 .

5 - Sécurité

- Améliorer la sécurité 7 - Avoir des aires de travail dégagées 2

Total: 9

6 - Gestion du temps

Réduire la journée de travail lorsque la charge de travail est élevée 2 Avoir plus de temps pour travailler . • 2 Disposer de période de repos pendant l1attachage. 1

- Disposer de plus longues pauses 1 - Avoir un retour de travail moins brutal après un

moment d'inactivité plus ou moins prolongé 1

Total : 7

7 - Avoir plus de considération de la part des superviseurs et de l'entreprise 6

8 - Tâches

Rotation des tâches 5 - Meilleure répartition du travail 1

Total : 6

9 - Augmenter le salaire 4

10 - Avoir le fond de pension à 55 ans sans pénalité 2

11 - Former les apprentis avant de les envoyer sur les chantiers 1

12 - Mieux équiper les salleB à manger (roulottes) ex: bancs avec dossier 1

Grand Total: 80 ADMINISTRATIF

C - MÉDICAL

22

1 - Avoir accès à des traitements médicaux • •• 2

2 - Valoriser la santé et la sécurité 1

3 - Bénéficier d'une surveillance médicale . 1

Grand Total: 4 MEDICAL

-i

D - AUTRES

Pas de solutions

Tout est à.améliorer

Améliorer les conditions de travail d'ordre général

Travailler moins dur

Moins forcer, etc.

Grand Total: 16 AUTRES

2 3

ANNEXE II

ÉLÉMENTS A CONSIDÉRER POUR UN PROGRAMME DE SANTÉ

24

1 - Médical

Histoire de maux de dos en pré-embauche pour informer le travailleur de ses risques pour éviter de soumettre un travailleur déjà 8ymptomatique à des risques d'aggravation*

Examen médical des travailleurs symptomatiques en cours d'emploi

donner une attention médicale précoce pour prévenir toute détérioration. pour diagnostiquer la maladie et diriger vers des traitements pour avoir accès plus . rapide aux traitements spécialisés

2 - Professionnel

la formation des travailleurs sur les risques de problèmes rausculo-squelettiques

• changement de métier au besoin. Il s'agit ici d'une réadaptation professionnelle qui pourrait se réaliser avec le support de la CSST ou du CCQ. Avenue à discuter. limite d'âge de travail avec compensation si l'arrêt est dû à l'incapacité physique. Cette mesure tiendrait compte de l'âge des travailleurs. Elle n'est pas spécifique aux ferrailleurs, elle est à considérer dans de nombreuses entreprises.

. discussion avec la CSST pour reconnaître les maux dé dos des poseurs d'armature comme maladie professionnelle.

25

Administratif

rotation de tâche addition de tâches moins contraignantes que le soulèvement et 1'attachage. Dans certains pays les ferrailleurs font du coupage et de la soudure.

Ergonomique

instrument pour attacher sans se pencher. Il y aurait des recherches en cours, mais elles demeurent au stage expérimental. machine à soulever sur les lieux de travail, détermination du poids idéal de soulèvement. Le sujet n'est pas encore tranché. Il existe certaines recommandations de NIOSH. Elles ne sont cependant pas spécifiques au travail de pose d'armature.

La liste des références scientifiques utilisées dans cette étude est disponible sur demande au.service de santé au travail du CLSC Centre-Sud.

2276 (MARIO EST, MONTRÉAL, H2K 1V8 1705 DE LA VISITATION, MONTRÉAL, H2L 3C3