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i * 485 5 J J -C66
A 1989
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INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC CENTRE DE DOCUMLNTATION
MONTCÉÀL
LA SANTÉ
ET LA SÉCURITÉ
CHEZ LES VITRIERS
PRÉVENTION DES RISQUES
RELIÉS A LA MANUTENTION DU VERRE
par
Rose-Ange Proteau, infirmière
en collaboration avec:
Jeannine Le Saux, infirmière Jacques Binet, médecin
Huguette Bourgeois, technicienne Line Riendeau, secrétaire
Équipe Santé au Travail CLSC Centre-Sud
1705 de la Visitation Montréal H2L 3C3
Août 1989
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont collaboré à l'élaboration
de ce document, particulièrement :
- Monsieur André Montpetit, des Distribution Vimac
- Monsieur Pierre Néron, du Syndicat International des Vitriers, local 1135
- Madame Marguerite St-Pierre, du CLSC Centre-Sud, pour plusieurs dessins
- Monsieur Roger Mercure, de la Cie Bromer Inc.
- Monsieur Pierre Blain, de l'Association du verre plat et fenestration' du
Québec
- Madame Ghislaine Tougas, DSC St-Luc
Note : Les modèles d'équipements qui apparaissent dans le présent guide ont pour but d'illustrer les textes qu'ils accompagnent.
Les prix mentionnés ne sont que des indicateurs. Ils correspondent aux prix en vigueur au mois d'août 1988.
AVERTISSEMENT
Les renseignements contenus dans ce document ne se prétendent pas exhaustifs.
Il y a des circonstances de lieu et de temps et des conditions générales ou
spécifiques qui peuvent en modifier l'applicabilité. Le CLSC Centre-Sud
n'assume aucune responsabilité pouvant découler de la diffusion de ce document
et des mesures qu'il préconise.
Les moyens techniques préconisés seront utiles si leur utilisation et leur
installation sont conformes aux informations fournies par les manufacturiers
dans leurs manuels d'instruction, d'opération et d'entretien.
Ce document ne fait foi ni de règlement ni de loi.
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION 1
1. RISQUES RELIÉS AU VERRE 3
2. RISQUES RELIÉS AU SOULÈVEMENT ET AU TRANSPORT DU VERRE
2.1 Poids du verre 6 2.2 Distance du centre de gravité du verre
8
2.3 Possibilité de bonne prise de la charge 9 2.4 Mouvements du tronc 10 2.5 Fréquence de soulèvement et de transport 10 2.6 Hauteur de soulèvement
1 1
2.7 Chutes et glissements 1 1
3. TECHNIQUES SÉCURITAIRES DE MANUTENTION
3.1 Vérification de la qualité du verre 13 3.2 Protection du verre sur les lieux de travail 15 3.3 Vérification de l'aire de déplacement 15 3.4 Technique de manutention 17
4. MOYENS DE PROTECTION COLLECTIVE
4.1 Le transport 23 4.2 L'installation 31 4.3 La coupe du verre .. 32 4.4 L'entreposage sécuritaire 37 4.5 La réception du verre 40 4.6 Le transport par camion 41
5. MOYENS DE PROTECTION INDIVIDUELLE 45
6. RISQUES RELIÉS AU SABLAGE AU JET DE SABLE 51
7. PREMIERS SECOURS 55
ANNEXES
I Statistiques 71 II Types de verre 75 III Tâches du Vitrier 77 IV Synthèse des blessures 78 V Synthèse de risques et protection 79
BIBLIOGRAPHIE 81
1
INTRODUCTION
Lors de l'élaboration des programmes de santé des petites vitreries, nous avons
déploré le manque de documentation concernant la santé et la sécurité du
travail des vitriers. Nous avons voulu suppléer à ce manque en effectuant des
recherches sur les moyens de prévention techniques collectifs ou individuels
déjà existants.
Nos efforts se sont concentrés plus particulièrement sur la manipulation
sécuritaire du verre plat (incluant les miroirs) afin de prévenir les maux de
dos et les coupures. Toutefois, un chapitre est consacré à la prévention de la
silicose, maladie pouvant être causée lors du sablage par jet de sable souvent
employé dans ces industries.
Nous n'avons pas abordé certai ns aspects du méti er tel s 1 es outi1 s et 1 es
équipements spécialisés; de plus les équipements de sécurité, tels les
échafaudages, décrits dans le code de la construction, ne sont pas revisés dans
ce document.
La CSST nous a fourni des statistiques d'accidents déclarés chez les vitriers
en 1987 : 55% de ces accidents se sont produits dans le secteur de la
construction. Nous nous référerons à ces données chaque fois que nous
traiterons de statistiques d'accidents dans le texte (* des tableaux se
retrouvent à l'annexe I).
Quelques notions de premiers secours sont présentées pour les accidents les
plus fréquents; elles ne prétendent pas couvrir l'ensemble du sujet.
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RISQUES RELIÉS AU VERRE
La principale caractéristiques du verre, qui le transforme en danger potentiel,
est sa capacité de se casser ou de briser en éclats s'il est soumis à un choc
ou une tension qui dépasse ses capacités élastiques.
Les bords tranchants et les possibilités de bris accidentels du verre peuvent
causer des coupures, de superficielles à profondes. Les coupures profondes
peuvent entraîner des hémorragies importantes jusqu'à l'état de choc. Une
coupure d'un ou plusieurs tendons est difficile à réparer chirurgicalement et
la personne blessée demeure généralement avec des handicaps permanents. Les
risques sont élevés principalement pour les mains et les poignets.
En 1987, les blessures au mains représentaient 27 % des accidents déclarés à
la CSST par les vitriers.
Des morceaux de verre peuvent pénétrer dans des muscles et y demeurer
incrustés; ils deviennent alors des corps étrangers. Les yeux sont
particulièrement vulnérables aux éclats de verre. En 1987, les blessures aux
yeux représentaient 10 % des accidents.
Le verre plat se brise en arêtes tranchantes. Plus les feuilles de verre sont
minces, plus elles sont fragiles.
Le verre double représente moins de risque de brisure mais étant plus lourd, il
présente plus de risque musculo-squelettique lors du soulèvement et du
transport.
5
2. RISQUES RELIÉS AU SOULÈVEMENT ET AU TRANSPORT DU VERRE
Le verre est disponible en différentes épaisseurs et grandeurs. Plus il est
grand et/ou épais, plus il est lourd et plus la manutention et le transport
présentent des risques pour le système musculo-squelettique, en particulier
pour le dos et les épaules. En 1987, 26 % des accidents déclarés à la CSST par
les vitriers se situaient au dos et lorsqu'on recherchait la cause, 22 %
étaient causés par un effort excessif.
Lorsque le travail est effectué à l'extérieur, le risque d'entorse et de chute
augmente dû aux irrégularités du sol. En 1987, 1 3 % des accidents étaient
causés par des chutes et 6 % par des mouvements involontaires lors de
déplacements.
Dans la manutention et le soulèvement de charges, on se préoccupe de plusieurs
facteurs qui, combinés ensemble, déterminent si le niveau de risque de
manutention est faible, moyen ou élevé. Il s'agit pour les vitriers des
facteurs de risques suivants :
poids du verre
distance du centre de gravité du verre du travailleur
possibilité de bonne prise de la charge
mouvements du tronc
fréquence de soulèvement et de transport
hauteur de soulèvement
chutes et glissements
distances de parcours
Dans ce chapitre, nous précisons les risques reliés à chacun de ces éléments.
Le poids du verre
Les dimensions des feuilles de verre les plus couramment utilisées dans les
petites vitreries sont de 4' X 8' (32 pieds carrés) et de 6' X 8' (48 pieds
carrés).
Les épaisseurs les plus couramment utilisées varient de 3 mm ou 1/8 de pouce
(1/8") à 6 mm ou 1/4 de pouce (1/4").
À 3 mm (1/8"), le poids approximatif d'une feuille de verre de 4' X 8' est de
56 livres et celui d'une feuille de 6' X 8' est de 84 livres.
À 6 mm (1/4"), le poids d'une feuille de verre de 4' X 8' est de 104 livres et
celui d'une feuille de 6' X 8' est de 156 livres.
Règle générale, lorsque l'épaisseur double, le poids double également. À 12 mm
(1/2"), une feuille de verre de 6' X 8' pèse 312 livres!
Le tableau I présente le poids de feuilles de verre de 4' X 8' et de 6' X 8'
pour onze épaisseurs allant de 3 mm (1/8") à 38 mm (1 V') - (les calculs sont
de nous).
Pour connaître le poids de feuilles du verre ayant d'autres dimensions, il
suffit de multiplier le poids approximatif en livres par pied carré avec le
nombre de pieds carrés.
7
TABLEAU I : LE POIDS DU VERRE SELON L'ÉPAISSEUR ET LA GRANDEUR
ÉPAISSEUR Poids approximatif en livres
par pied carré
pi2
Poids approximatif en livres d'une feuille de verre de :
En mm En pouces
Poids approximatif en livres
par pied carré
pi2
4' X 8' (32 pi
2)
6' X 8' (48 pi
2)
3 mm 1/8" 1.75 56 84
5 mm 3/16"
CSJ 86 130
6 mm 1/4" 3.25 104 156
8 mm 5/16" 4.50 144 216
10 mm 3/8" 5.00 160 . 240
12 mm 1/2" 6.50 208 312
16 mm 5/8" 8.00 256 384
19 mm 3/4" 9.75 312 468
25 mm 1" 13.00 416 624
32 mm 1 V 16.25 520 780
38 mm l V 19.50 624 936
1 kilogramme = 2.2 livres 1 livre = .45 kilogramme
8
La distance du centre de gravité du verre
Plus la feuille de verre est longue, plus son centre de gravité est éloigné des
travailleurs, ce qui augmenté l'effort à fournir pour soulever et transporter
la charge.
Pour une feuille de verre de 8 pieds de long, tenue verticalement et au niveau,
le centre de gravité se situe à 4 pieds des extrémités et donc des
travail leurs. On diminue considérablement l'effort à fournir lorsqu'on
supporte le centre de la feuille au moyen d'un chariot.
Lorsqu'il y a dénivellation de terrain ou montée d'un escalier, la ligne
d'action du centre de gravité se rapproche du travailleur situé à l'extrémité
la plus basse. Celui-ci supporte donc une plus grande partie de la charge.
Plus la dénivellation est prononcée, plus la charge supportée par ce
travailleur augmente.
Figure 1 : Centre de gravité
9
2.3 Possibilité de bonne prise de la charge
L'absence d'ouverture ou de poignée sur une feuille de verre oblige à une prise
par serrement.
Cette prise, couramment utilisée, empêche les doigts de se fermer complètement.
La force de préhension requise pour retenir la feuille de verre crée une
tension musculaire intense à la main, surtout au petit doigt et au pouce. Des
gants anti-dérapants diminuent un peu la force de préhension nécessaire en
empêchant le verre de glisser.
La prise avec une poignée est moins fatigante pour la main et elle est plus
solide. La poignée permet de transférer la force requise des mains et des
avant-bras aux muscles plus larges des épaules. Les études démontrent que la
prise avec poignée.donne au travailleur au moins 5 fois plus de force, donc la
charge sur les muscles et les tendons est diminuée d'autant.
Les ventouses et les porte-iglace à serre ont une poignée qui permet la
fermeture complète des doigts et diminue considérablement la force requise par
la main pour maintenir une feuille de verre.
Figure 2 : Prise par serrement
Figure 3 : Prise avec une poignée (ventouse)
Le chapitre IV de ce document donne plus de détails concernant l'utilisation
des ventouses et porte-glace à serre.
2.4 Mouvements du tronc
La manipulation de charges lourdes dans un espace restreint oblige souvent les
individus à travailler en torsion et/ou en déséquilibre, ce qui n'est pas
souhaitable.
Les mouvements de flexion ou de torsion du dos associés à la manutention sont à
éviter car ils augmentent les risques d'accident.
2.5 Fréquence de soulèvement et de transport
Les risques de maux de dos sont plus élevés pour les travailleurs non entraînés
à soulever des charges. Ceux qui, de par leur métier, soulèvent des poids
lourds chaque jour sont plus entraînés; mais s'ils le font à une fréquence
élevée, ils sont aussi sujet à des risques de maux de dos à plus ou moins long
terme.
11
Il est de plus en plus reconnu que la répétition de postures contraignantes et
de soulèvements de charges créent des micro-traumatismes à la colonne
vertébrale. Ces derniers ont une effet cumulatif et peuvent à la longue causer
des dommages plus importants.
2.6 Hauteur de soulèvement
La prise d'objets au niveau du sol et en haut des épaules augmente les risques
de lésions au dos et aux articulations. Ils est généralement admis que la zone
de travail des bras devrait se situer entre les genoux et les épaules.
2.7 Chutes et glissements
Les chutes et les glissements, avec les différents mouvements de "rattrapage"
sont fréquemment la source de maux de dos, surtout s'ils sont accompagnés d'une
manipulation de charge.
12
13
TECHNIQUES SÉCURITAIRES DE MANUTENTION
Pour une manutention sécuritaire du verre, on doit s'assurer des éléments
suivants qui seront détaillés dans ce chapitre.
vérification de la qualité du verre
protection du verre sur les lieux de travail
vérification de l'aire de déplacement
techniques de manutention
Vérification de la qualité du verre
Les lacérations sont des blessures fréquentes. Avant de manipuler un morceau
de verre, le travailleur devrait faire une inspection visuelle des côtés du
verre pour vérifier s'il y a des défauts. On peut également "brasser" la
feuille de verre avant sa manutention pour tester sa solidité.
Vérification des côtés du verre (4 types d'imperfections)
a) Fêlure ("vents")
C'est le défaut le plus dangereux. C'est une fissure incomplète ou
partielle dont le début est sur le côté et qui s'arrête dans le verre (aussi
appelé "amorce").
M-/
y
2 a) Fêlure 2 b) Brisure résultant d'une fêlure
Figure 4 : Fêlure et brisure dans le verre
Certaines de ces fissures peuvent être très petites et difficiles à déceler
surtout dans le verre coloré. Une pression exercée sur une fissure peut la
faire courir avec le résultat que le verre se brise et tombe.
Ce sont comme des "flocons" de verre qui peuvent s'incruster dans les doigts
ou la main s'ils sont frottés contre la peau.
c) Tranche évasée
C'est une tranche de verre qui s'évase en biseau dans un coin ou sur un
côté. Ceci peut causer de graves lacérations aux doigts. Ce phénomène est
causé par un trait mal venu, une rupture mal exécutée lors de découpage ou
est reliée à la qualité moindre du verre.
d) Bord écaillé
C'est une série d'écaillés de verre qui sont séparées du bord du verre qui
est alors écaillé ou ébréché. Ce défaut affaiblit le verre de façon
considérable. Un bord écaillé est susceptible de causer des fêlures et de
casser à une faible pression.
b) Éclats
Figure 5 : Tranche évasée
15
écailles
Figure 6 : Bord écaillé
3.2 Protection du verre sur les lieux de travail
Le verre doit être protégé contre les dommages à toutes les étapes de sa
manutention et de son entreposage.
Il doit être couvert s'il y a risque que du sable, des roches ou du ciment
soient projetés par le vent ou autrement.
Il faut s'assurer qu'aucun matériel ou outil avec des coins pointus ne puisse
venir en contact avec le verre.
Le nettoyage du verre devrait se faire de manière à ce qu'il ne soit pas
égratigné. La saleté et autres matériaux adhérant au verre doivent être
mouillés et rincés. Il faut éviter de le frotter car les égratignures sont en
fait des coupures sur sa surface.
3.3 Vérification de l'aire de déplacement
La surface de déplacement (sol) est identifiée comme cause d'accident dans 16 %
des accidents chez les vitriers.
Des précautions simples peuvent éviter ces accidents. Avant de prendre une
feuille de verre, il est important de s'assurer que :
a) la zone de travail et le trajet de déplacement sont libres de boîtes,
chariots ou autres objets. La feuille de verre peut se frapper contre ces
objets et se briser.
b) le plancher est libre de rebuts, d'endroits humides, de déversements d'huile
qui peuvent occasionner des chutes. Le ciment doit aussi être exempt de
crevasses.
Précautions supplémentaires à l'extérieur de l'atelier
Le transport de la vitre de l'atelier au camion et du camion au domicile du
client présente des risques supplémentaires dûs aux irrégularités possibles du
terrain : sol glissant, encombrement des lieux ou dénivellation.
Certaines précautions sont utiles :
a) Vérifier le parcours avant de prendre la feuille de verre.
b) Effectuer ou faire effectuer les corrections nécessaires avant de
commencer :
s'assurer que les portes de livraison sont bien dégagées
l'hiver, qu'elles sont bien déneigées
ajouter du sel ou du sable sur la glace au besoin
c) Utiliser un chariot pour les grands panneaux.
d) Vérifier la force et la direction du vent.
Si le vent est très fort, les grandes feuilles de verre ne devraient pas
être manipulées ni au niveau du sol, ni sur des échafaudages. Si le vent
est léger, vérifier sa direction et transporter la feuille de verre
parallèlement au vent.
17
Pour vérifier d'où vient le vent, une des façons est de.se placer de manière
à sentir le vent dans ses deux oreilles en même temps.
Figure 7 : Transport du verre en tenant compte du vent
Plus la feuille de verre est grande, plus il y a de risques que le vent puisse
prendre dedans. Le verre devient alors comme une voile qui, sous la pression
du vent, peut entraîner les travailleurs.
Si les travailleurs ressentent une pression qui les entraîne, celui qui est le
plus près du sens du vent doit changer de direction et se mettre dans le sens
du vent. La poussée sera lors arrêtée instantanément.
3.4 Techniques de manutention
3.4.1 Principes généraux
Le principe de base dans le transport manuel de plaque de verre est de
s'assurer qu'en cas de chute ou de fausse manoeuvre, le verre puisse tomber
loin des personnes qui le retiennent.
a) Ne jamais transporter le verre sous le bras car en cas de chute, il y a
risque de section de l'artère brachiale, dans l'aisselle. C'est une artère
importante près du coeur pouvant produire une hémorragie massive.
Figure 8 : Localisation des artères à l'aisselle et poignet
b) Avoir une prise assez ferme pour que le verre ne glisse pas. Des gants
anti-dérapants permettent cette prise ferme. Lorsqu'il faut repositionner
les mains, éviter de les glisser sur l'arête du verre.
c) Une plaque devrait être transportée en position verticale, jamais à
1'horizontale.
d) Si une plaque de verre se brise durant son transport, la laisser tomber.
Éviter la tendance naturelle à vouloir la retenir.
e) Le déchargement devrait se faire à la verticale sur des blocs de chargement
ou contre un support.
3.4,2 Manutention du verre par un travailleur
a) Les limites
Le décret de l'industrie du verre plat fixe à 18 pieds carrés (pi2)
(1,674 m2) la surface à partir de laquelle un salarié qui est appelé à faire
un travail d'urgence la nuit sur une réparation ou une installation doit
être assisté dans son travail (art. 9.04).
Il est généralement admis que 4' X 6' (24 pieds carrés) est la dimension
maximale qu'un homme peut transporter seul de façon sécuritaire, pour un
verre de 5 mm et moins d'épaisseur.
Un verre double même de petite dimension peut être très lourd. L'ajout de
moyens techniques tel un chariot, permet à un travailleur de transporter du
verre de plus grande dimension.
On doit donc déterminer selon le type de verre, les équipements
disponibles, la distance à parcourir, la surface de verre qu'un travailleur
peut transporter et installer seul.
Le verre est généralement transporté une feuille à la fois.
b) Limites pour l'installation
Seulement de petites feui11 es de verre peuvent être instal1ées de façon
sécuritaire par une personne. Soulever et placer le verre dans la position
requise nécessite généralement deux (2) travailleurs ou plus.
Si l'effort à fournir par un travailleur est trop grand, cela indique que
la tâche devrait être effectuée par deux (2) travailleurs.
c) Transporter sur le côté
Le travailleur devrait toujours transporter une plaque de verre sur le côté
et non de face afin d'éliminer la possibilité de tomber dans la plaque.
L'arête du verre doit être parallèle à la direction de déplacement.
L'épaule peut être utilisée pour le balancement de la plaque, si nécessaire.
Il est préférable de transporter le verre par le côté le plus étroit. La
main retenant le rebord inférieur du verre doit avoir la paume tournée vers
l'extérieur. L'autre main retient le rebord supérieur.
Figure 9 : Transport du verre par un homme seul
4.3 Manutention du verre par 2 travailleurs
Les limites
Comme pour un travailleur, il faut déterminer les limites de grandeur, de
poids, de type de verre que 2 travailleurs peuvent transporter et installer
de façon sécuritaire.
Position des travailleurs
La position de la feuille de verre devrait être parallèle à la direction du
trajet et les 2 travailleurs positionnés du même côté de la feuilTe de
verre, jamais de côtés opposés du verre. Après avoir pris le verre sur la
table, d'un support ou d'une caisse, les travailleurs devraient le déposer
21
sur un ou des blocs de bois ou autres supports, se replacer les mains et
s'assurer d'une bonne prise et d'une bonne position pour le transport.
Les mains de l'homme de devant devraient être en position directement
opposée à celles de son partenaire. La main du haut pousse sur la feuille
de verre; la main du bas pousse et balance le verre.
Pour le transport à deux, il est recommandé de ne pas prendre le verre par
le dessous, à cause de l'incapacité à se dégager rapidement si le verre se
brise.
Les dangers reliés au déplacement d'une feuille de verre par deux hommes
sont neutralisés par la capacité de ceux-ci à coordonner leurs mouvements.
Les manoeuvres devraient être exécutées au signal d'un des deux,
habituellement le plus expérimenté.
Si une plaque se brise durant son transport, chaque homme doit lâcher sa
portion, tout en tenant compte de l'autre homme impliqué dans la manoeuvre.
Direc
Balancer et pousser
Pousser
Figure 10 : Position pour le transport d'une feuille de verre
Dans un tel cas, un avertissement devrait être donné, autant que possible.
Les deux hommes devraient être alertes, attentifs aux piétons et aux
véhicules dans l'aire de travail.
Pour les longues distances un chariot devrait être utilisé.
Pour les courtes distances, les travailleurs peuvent se faire face tel
qu'illustré à la figure 11. En ce qui concerne la position des mains,
les travailleurs sont en position "image-miroir".
Figure 11 : Transport en position "image-miroir" n
Pour le dépôt sur la table de coupe, les travailleurs se font également face
tel qu'illustré à la figure 23.
23
MOYENS DE PROTECTION COLLECTIVE
Ce chapitre traite principalement d'équipements pour rendre la tâche de
manutention sécuritaire lors des activités de travail suivantes :
le transport
l'installation
la coupe du verre
1'entreposage
la réception du verre
le transport par camion
Le transport
Il est possible de 1 imiter grandement les efforts à fournir grâce à
l'utilisation d'équipements appropriés. On limite ainsi les risques de
lésions musculo-squelettiques, particulièrement les maux de dos et d'épaules.
4.1.1 Utilisation de chariots
Ceux-ci devraient être util isés autant à l'intérieur de l'atelier qu'à
l'extérieur. Plus les distances à parcourir sont longues, plus les feuilles de
verre sont grandes et/ou épaisses, plus ils sont nécessaires.
Les chariots pour vitriers permettent de transporter la vitre à la verticale
avec un angle d'inclinaison.
24
Selon leur construction, les chariots ont la capacité de supporter de 1 000 à
8 000 livres de verre. Il existe donc des chariots appropriés pour différentes
situations.
Leurs dimensions varient :
largeur : de 22 à 36 pouces
longueur : de 5 à 8 pieds
hauteur : de 6 à 8 pieds
diamètre des roues : de 5 à 8 pouces
4.1.2 Utilisation de supports
Il existe des chariots-supports, dont certains avec une rainure centrale conçue
spécifiquement pour le transport de feuilles de verre.
25
Figure 13 : Support de verre en bois (Coût approximatif : 750 $)
Un petit support genre "patin" peut être utilisé pour supporter le centre d'une
feuille de verre.
Figure 14 : Support genre "patin" (Coût approximatif : 142 $)
Comme ce support est moins stable que le chariot-support en bois mentionné
précédemment, son utilisation est plus limitée. Il requiert une surface de
plancher très uniforme.
4.1.3 Utilisation de ventouses
Il existe une variété de ventouses pour le transport du verre et son
installation. Cela va des ventouses miniatures aux ventouses pouvant supporter
jusqu'à 180 kg. Il existe aussi des ventouses sur appareil motorisé.
Figure 15 : Utilisation de ventouses pour le transport du verre
Certaines précautions sont à prendre lorsqu'on utilise des ventouses :
Ne jamais dépasser la limite de charge des ventouses indiquée par le
manufacturier.
Lorsqu'une feuille de verre est prise d'un paquet, séparer celle-ci de
la feuille suivante. En effet, la deuxième feuille de verre peut
adhérer momentanément à la première et tomber par la suite. Il faut
donc s'assurer que la succion entre la feuille de verre que l'on enlève
et le reste de la pile a été rompue avant de la prendre.
Avant de déplacer la feuille, tester la ventouse pour vérifier si elle
a une bonne prise sur le verre.
27
a) Ventouses par levier
L'aspiration par la membrane sur le verre se fait par actionnement d'un ou
de plusieurs leviers. Ces ventouses sont légères et utilisées pour le verre
moins pesant.
b) Ventouses pneumatiques
L ' aspi rati on sur 1 e verre se fai t de façon pneumati que. Pour pl us de
sécurité, plusieurs sont munies d'un manomètre (cadran de pression) qui
indique la pression exercée par la ventouse sur le verre et avertit le
travailleur s'il y a baisse de pression.
Ces ventouses sont utilisées pour du verre plus pesant.
Figure 16 : Ventouse par levier (Coût approximatif : 54 à 104 $)
Figure 17 : Ventouses pneumatiques (Coût approximatif : 120 à 175 $)
c) Ventouses sur appareil motorisé
Pour l'installation de grandes feuilles de verre ou leur déplacement dans
les entrepôts, des apparei1 s motori sés muni s de ventouses peuvent être
utilisés. Sur les chantiers, ils peuvent être attachés à. une grue, dans
les entrepôts, à un pont roulant.
S'assurer que le support qui retient l'appareil a la même capacité que la
charge soutenue par l'appareil.
La vérification de possibilités de fuite de succion est importante avant de
déplacer la feuille de verre. Les valves de succion devraient être munies
d'avertisseurs sonores en cas de fuite.
Figure 18 : Ventouses sur appareil motorisé (Coût approximatif : 2 000 à 5 000 $)
Les travailleurs devraient se placer en arrière du vacuum, en évitant de se
placer en avant ou sur les côtés de la feuille de verre.
29
Durant le transport, ils doivent faire attention à un relâchement accidentel
d'une ou plusieurs valves de succion. La perte de succion peut occasionner
la chute de la plaque et occasionner des blessures.
Personne ne devrait se placer en dessous d'un pont roulant en fonction.
d) Entretien des ventouses
La ventouse et le verre doivent être secs et exempts de souillure pour une
bonne adhérence. Il faut donc enlever la poudre blanche sur le verre, s'il
y a lieu.
La membrane de caoutchouc de la ventouse doit toujours être manipulée avec
précaution : toute fissure affecte son adhérence. Elle doit donc être
protégée des égratignures, des coups et des coupures. La ventouse ne doit
pas être utilisée si le caoutchouc est endommagé ou "éventé".
Les ventouses doivent être mises dans des boîtes d'entreposage lorsqu'elles
ne sont pas utilisées et gardées dans un endroit propre et sec. Le
nettoyage de la membrane de caoutchouc devrait se faire avec de la glycérine
pure.
4.1.4 Porte-glace à serre
Les porte-glace à serres légers et faciles à manipuler permettent de
transporter le verre sans crainte de relâchement. On insère le côté du verre
dans les mâchoires du porte-glace et en tirant sur la poignée, le verre est
bloqué. Sa capacité maximum est de 180 kg. Ils sont moins utiles lors de
l'installation, car ils sont fixés sur le côté du verre.
30
Figure 19 : Porte-glace à serre (Coût approximatif : 75 $)
4.1.5 Utilisation de courroies
Des courroies avec poignées peuvent être utilisées pour le transport d'une
feuille de verre par 4 hommes. Ceux-ci se placent alors de chaque côté du
verre. Ces courroies sont maintenant fabriquées en nylon balistique.
Figure 20 : Utilisation de courroies par 4 hommes (Coût approximatif : 40 $ par courroie)
31
Cette technique est limitée au transport des feuilles de verre lourdes, de
grande dimension (8 pi. X 10 pi. ou davantage) ou pour se rendre dans un
endroit difficile d'accès.
L'installation
Utilisation de ventouses
Une ou plusieurs ventouses devraient être utilisées pour soulever et mettre le
verre en place dans le cadre.
Un verre double même de petite dimension, à cause de son poids, nécessite
2 travailleurs et des ventouses.
Figure 21 : Installation de verre double
32
Figure 22 : Installation d'une grande feuille de verre
La ventouse sert à soulever le verre, permet de le centrer dans le cadre et de
le placer sur les petits blocs.
4.3 La coupe du verre
4.3.1 Technique pour soulever le verre de la table de coupe
En déposant ou en relevant une feuille de verre sur la table de coupe, on vise
à limiter les efforts et les mouvements de torsion. La technique suggérée pour
relever une feuille dé verre est la suivante :
*
déplacer la feuille de verre vers le côté de la table jusqu'à ce que le
point de balance soit légèrement dépassé;
la feuille de verre commencera alors à pivoter sur son point d'appui et
à pencher vers le plancher;
33
aider le mouvement de la feuille tout en la gardant contre son point
d'appui jusqu'à ce qu'elle atteigne la position verticale : exercer une
légère pression vers le bas avec la main la plus basse et une légère
pression vers le haut avec la main la plus haute.
Il existe aussi des équerres de coupe et des tables à couper basculantes pour
exécuter ce travail de façon plus sécuritaire.
En ce qui concerne la coupe du verre, certaines précautions sont à prendre :
Le verre ne doit jamais dépasser les côtés de la table lorsqu'il y est
laissé.
Les retailles de verre doivent être placés dans des contenants
appropriés.
Il doit y avoir des blocs de bois près de la table pour pouvoir y
déposer 1 a plaque de verre et se repositionner 1 es mains pour 1 a
transporter ou la mettre sur la table.
Figure 23 : Action de soulever une feuille de verre d'une table de coupe
34
4.3.2 Couoe à la verticale
Pour éviter les mouvements de torsion en relevant une feuille de verre de la
table de coupe, il est possible, d'utiliser pour des feuilles jusqu'à 5 pieds
de largeur, une équerre de coupe fixée au mur. Cette équerre munie d'un
support et d'une barre de coupe permet d'exécuter la coupe du verre à la
verticale.
Figure 24 : Équerre de coupe fixée au mur (Coût approximatif : 1 300 $)
35
4.3.3 Utilisation de tables de coupe basculantes
La tâche de descendre et de soulever le verre de la table de coupe peut être
éliminée en utilisation une table de coupe basculante. Le dessus de la table
se relève à la verticale, la feuille de verre y est déposée puis la table
s'abaisse avec le verre. L'inverse se produit pour relever le verre. Ces
tables sont à action manuelle, hydraulique ou pneumatique.
Figure 25 : Table à coupe basculante (Coût approximatif : 2 250 $, si manuelle)
Ces tabies sont généralement munies d'une barre de coupe qui rompt le verre
sans avoir à le déplacer.
Il existe un modèle muni d'un système de roues escamotables sur le dessus de la
table, ce qui facilite et limite au minimum la manipulation du verre lors de la
coupe. Les roues permettent de déplacer sans aucun effort la feuille de verre
et de rompre le verre sans avoir à le déplacer.
36
Figure 26 : Table basculante à roues escamotables (Coût approximatif : 2 700 $)
Un autre modèle se replie à la verticale pour pallier aux problèmes d'espace
Figure 27 : Table basculante pliante
Il existe également des tables de coupe avec jets d'air où la feuille de verre
se déplace sans aucun effort sur un coussin d'air.
Les dimensions des tables basculantes sont assez grandes. La grandeur la plus
couramment utilisée est de 7 pieds de largeur par 10 pieds de longueur, mais il
est possible d'en obtenir de plus petites.
37
4.4 L'entreposage sécuritaire
4.4.1 Capacité des supports
Le verre est généralement livré en blocs de verre ou en caisses de verre de
4 000 livres. Selon la grandeur du verre, le bloc de verre a différentes
épaisseurs.
GRANDEUR DU VERRE ÉPAISSEUR DU BLOC
48' X 96' 6k po.
96' X 120' 5 po.
96' X 144' 3h po.
Selon l'épaisseur, si l'on met 2 blocs de verre de chaque côté d'un support de
rangement, ceci équivaut à une charge de 8 000 livres par côté.
Il faut s'assurer que les supports de rangement du verre ont la capacité
requise pour supporter la charge qui y sera déposée, c'est-à-dire généralement
au moins 4 000 livres.
De plus, les supports doivent être équilibrés. Les charges doivent être
réparties également de chaque côté du support.
supports de verre en A
38
4.4.2 Maintien de l'équilibre des charges
L'équilibre des charges, tel qu'illustré à la figure 28, doit être maintenu
régulièrement au cours du chargement et du déchargement d'un support. Il faut
donc s'assurer constamment, lors de la réception et de l'utilisation des
plaques de verre, qu'un des côtés du même support ne devienne pas en désé-
quilibre avec l'autre.
Il serait dangereux d'avoir une charge de 8 000 livres d'un côté et rien de
l'autre. Pour la même raison, il est préférable de ne pas mettre de verre
épais d'un côté et du mince de l'autre côté.
De plus, pour faciliter le maintien de l'équilibre des charges, il est suggéré
de ranger le verre qui est utilisé fréquemment sur un même support et celui qui
est peu utilisé sur un autre support.
L'entreposage doit permettre d'éviter les déplacements inutiles des plaques de
verre. Les plaques de type, de grandeur et d'épaisseur identiques devraient
être placées ensemble.
4.4.3 Espace entre les supports
L'espace entre les supports doit être suffisant afin de pouvoir déposer et
prendre les feuilles de verre de façon sécuritaire.
Le règlement sur les établissements industriels et commerciaux prévoit que :
"les zones de travail doivent avoir entre les machines, 1 es install at ions ou les dépôts de matériaux, une largeur minimale de 24 pouces (600 mm). Cette largeur est augmentée selon le danger encouru ou la dimension des pièces manipu-lées." (Article 3.4.1 c).
39
Figure 29 : Espace entre des supports-fixes en A
Pour des feuilles de verre de 4 pieds ou moins de long, un travailleur
peut les glisser ou les basculer dans un casier.
Pour des feuilles de verre de 6 ou 8 pieds de long, le travailleur doit
pouvoir s'introduire entre les supports. Il doit donc y avoir un
espace libre suffisant pour que le travailleur puisse y circuler à
l'aise. Cet espace est d'au moins 24 pouces.
Il devrait y avoir une distance de 4 pieds minimum entre les supports. On doit
s'assurer d'avoir toujours une allée de 2 pieds de libre au centre.
4.4.4 Tvnes de supports
Selon la situation de travail et l'espace disponible, des chariots peuvent être
utilisés à des fins d'entreposage. (Voir figure 9 de ce document.) On a
alors un entreposage coulissant qui limite les risques lors de la manutention
tout en favorisant de meilleures postures de travail que celles imposées par
les supports fixes. L'espace pour prendre le verre devient plus grand lorsque
le chariot est tiré.
Si l'espace le permet, on peut ranger le verre le long des murs, à angle
légèrement incliné. Le verre ne devrait jamais être incliné à un angle qui
occasionne une courbure dans le verre.
La base du support devrait être inclinée d'environ 15° pour que le verre y soit
bien supporté et ne glisse pas. Ceci est particulièrement important pour les
miroirs qui peuvent être endommagés par le glissement.
Figure 26 : Base de support à angle
Le support devrait être recouvert de caoutchouc pour protéger le verre.
Si les supports sont en bois, il est important qu'ils soient bâtis avec des vis
et non des clous. Il faut faire des vérifications régulières pour s'assurer
qu'il n'y a pas de relâchement des supports, ni de mouvements latéraux.
Un bloc de verre de 8 000 livres qui tombe peut représenter un danger mortel.
La sécurité dans l'entreposage est donc très importante.
La réception du verre
Tel que mentionné précédemment, le verre est généralement livré en blocs ou en
caisses de 4 000 livres, d'une épaisseur variant de 3V' à 6k".
41
Pour limiter la manutention, il est préférable que le bloc ou la caisse soit
déposé directement du camion sur un chariot ayant la capacité de le supporter.
L'accès de livraison à l'atelier doit permettre facilement le passage du
chariot. Il doit donc y avoir une rampe et une porte assez large.
Le transport par camion
Durant son transport, le verre doit être fixé afin que les vibrations et
soubresauts de la route ne fassent pas se promener ou s'entrechoquer les
feuilles. Le verre doit être protégé des cailloux, du calcium ou de tout autre
objet qui pourraient y être projetés.
Si les supports d'un camion n'assurent pas ces conditions, ils présentent un
danger pour les travailleurs qui déplaceront le verre par la suite. On ne
devrait plus utiliser de cordes comme attaches, car elles s'usent par la
friction avec le verre; elles peuvent se rompre et provoquer des accidents.
Les feuilles de verre sont souvent de différentes dimensions. Le moyen de
fixation doit pouvoir donner un support adéquat pour différentes grandeurs et
épaisseurs de verre. En voici deux exemples :
Figure 30 : Caisse de verre
Figure 31 : Support à verre muni du système Bromer* (Coût approximatif : 1 600 à 2 100 $ installé, par côté de camion, pour une grandeur standard de 7' X 10')
* Système breveté par la Cie Bromer Inc.
Support triangulaire avec rainures d'ajustement
Perche de maintien
Coussinet de protection
Support fixé au camion
Figure 32 : Support à verre muni de supports triangulaires avec rainures d'ajustement (Coût approximatif : 1 300 à 1 400 $ installé, par côté de camion)
(84' X 96') (84' X 120')
Figure 33 : Supports pour véhicules
45
MOYENS DE PROTECTION INDIVIDUELLE
Gants anti-dérapants
Les gants permettent d'éliminer les petites et grandes coupures ainsi que
d'éviter d'échapper le verre. Nous vous rappelons que les blessures aux mains
représentent 27 % des accidents chez les vitriers. La paume de ces gants ont
un fini lisse ou ridé.
Les gants à fini lisse sont préférables pour la manutention du verre sec.
Entre les feuilles de verre, il y a une poudre ou farine de bois qui enlève au
gant ridé son adhérence. Les gants à fini ridé sont préférables si on manipule
du verre mouillé.
Il est à noter que le risque de coupure est encore plus grand lorsque la peau
est mouillée. La peau étant alors moins résistante, les coupures sont plus
profondes. Les débris de verre brisé ne devraient jamais être enlevés à mains
nues.
Exemple : Gants Nitty Gritty ou Grab-it de Edmont ou Whizarel. Les gants avec
manchette de sécurité tiennent mieux dans la main.
Figure 34 : Gants anti-dérapants (Coût approximatif : 5 à 8 $)
46
5.2 Manchettes de sécurité
Les manchettes en nylon balistique sont à l'épreuve des coupures. Elles sont
disponibles en modèle court ou long. Elles sont légères, lavables et aérées.
Elles préviennent les lacérations dans une région où il y a beaucoup de
tendons, surtout les poignets.
Figure 35 : Manchette.en nylon balistique (Coût approximatif : 7 à 11 $)
Les blessures aux membres supérieurs, à l'exception des mains, représentent
10 % des accidents déclarés chez les vitriers.
5.3 Tabliers
a) Tablier court
Le tablier court est recommandé particulièrement pour la coupe du verre. Il
assurera une protection à l'abdomen et au haut des cuisses. Le tablier de
suède est couramment utilisé.
47
Figure 36 : Tablier court (Coût approximatif : 17 $)
b) Tablier long
Si le travailleur manipule du verre mouillé, soit lors de l'utilisation
d'une polisseuse à eau, un tablier long en caoutchouc est alors recommandé.
Figure 37 : Tablier long (Coût approximatif : 13 $)
48
5.4 Bottes de sécurité avec bouts d'acier
Ces bottes assurent la protection des pieds et des orteils.
Une botte avec un double-nez ou protecteur de métatarses est préférable pour
les vitriers.
Il faut éviter de se servir de ses bottes comme points d'appui lorsqu'on
descend des plaques de verre. Des supports en bois devraient être disponibles
comme points d'appui.
Une botte usée perd ses qualités de sécurité. Lorsque le bout d'acier est
visible, ont doit changer la botte. Une semelle usée offre moins de protection
contre des clous ou débris de verre. Des semelles anti-dérapantes sont à
conseiller pour éviter les chutes autant à l'extérieur qu'à l'intérieur.
Les blessures aux membres inférieurs représentent 17 % des accidents chez les
vitriers.
Figure 38 : Bottes avec double-nez ou protecteur de métatarses
49
Lunettes de sécurité
Un débris accidentel de verre peut projeter des éclats de verre jusque dans les
yeux. Lors d'une réparation, la tâche d'enlever des débris de verre d'une
fenêtre est particulièrement à risque surtout si c'est au-dessus de la tête.
Des lunettes avec des côtés sont préférables. Une visière peut être requise
lorsqu'il y a beaucoup de débris de verre à enlever. Des "goggles" peuvent
également être utilisées pour certaines tâches, comme le polissage à sec ou
avec certains instruments, comme les coupeuses de métal, les meules, etc.
Figure 39 : "Goggles"
Les blessures aux yeux représentent 10 % des accidents déclarés chez les
vitriers.
Vêtements de travail
Les vêtements dits "de travail" sont souvent plus résistants aux accrocs qu'un
vêtement de ville et offrent plus de protection au travailleur. Les vitriers
ne devraient jamais travailler torse nu ou en culotte courte! (Cela s'est
vu!).
Si le travail comporte l'utilisation d'outils électriques, les manches larges,
poignets ouverts, montres-bracelets et bagues ne devraient pas être portés.
Les pantalons ou salopettes larges à revers pliés ont tendance à s'accrocher et
peuvent causer des chutes.
50
5.7 Épaulettes en nvlon balistique
À 1'épreuve des coupures, ces épaulettes devraient être utilisées pour la
manutention de vitres de grande dimension, aussitôt que cela dépasse les
épaules ou la tête. Elles sont disponibles en 4 grandeurs.
(Coût approximatif : 64 $)
5.8 Casque de sécurité
Quand du verre dépasse la tête, un casque protecteur devrait être porté. Sur
les chantiers de construction, ils sont requis en tout temps par réglementa-
tion.
Le casque protège la tête contre du verre qui tombe ou qui est projeté. Si le
risque d'éclats est très grand, un casque complet, c'est-à-dire muni de
visière, est utile pour protéger le cou et les oreilles.
5.9 Ceinture de sécurité
Pour le travail sur un échafaudage ou en hauteur, sur une plateforme suspendue
ou autrement, le travailleur devrait porter une ceinture réglementaire tel que
prévu dans le code de la construction.
Celle-ci doit être fixée à un câble de secours qui doit être ancré à un élément
de la structure capable de supporter un poids de 5 400 livres.
51
RISQUES RELIÉS AU SABLAGE AU JET DE SABLE
Silicose
Pour graver des dessins dans le verre, de nombreuses vitreries utilisent le jet
de sable. Si le sable utilisé est du sable de silice, il présente, pour le
travailleur qui en respire les poussières, le risque de développer une maladie
grave des poumons : la silicose.
Le plus souvent, les travailleurs atteints ne s'en rendent pas compte. Quand
les difficultés respiratoires apparaissent, la maladie est avancée et il
n'existe pas de traitement.
La silicose peut se développer en moins de 5 ans si l'exposition à la poussière
de silice est très élevée, entre 5 à 15 ans si l'exposition est élevée et après
20 ans, si l'exposition est modérée.
Les dommages aux poumons continuent à progresser même quand le travailleur
n'est plus exposé à la poussière de silice.
La prévention s'impose donc!
Meilleurs moyens de prévention
6.2.1 Changement ou substitution du produit
Normalement, l'utilisation de jet de sable contenant de la silice devrait être
abandonnée. Il existe d'autres produits sur le marché pour effectuer la
gravure sur verre qui ne contiennent pas de si 1 ice. Ces produits seraient
d'ailleurs plus efficaces et durables que le sable de silice pour le même
travail :
l'oxyde d'aluminium
le carborandum (silicium de carbure)
L'ol ivine synthétique à base de magnésium est un autre substitut mais il
laisserait une coloration brunâtre sur le verre, ce qui en limiterait l'utili-
sation.
6.2.2 Jet muni d/aspiration
Il existe un ensemble de jet pour l'oxyde d'aluminium muni d'un système
d'aspiration qui le récupère immédiatement après son contact avec le verre. Il
n'y a donc pas de poussière projetée dans l'air.
PISTOLET A JET
Adapteur de récupération
T t air oxyde
d'aluminium
air
Brosse oxyde
d'aluminium
conduit de vacuum
Conduit de vacuum (récupération de l'oxyde d'aluminium)
Figure 41 : Système de jet avec récupérateur (Coût approximatif : 1 000 $)
Ce système a l'avantage de permettre la gravure des dessins sur des vitres de
toutes dimensions.
53
6.2.3 Cabinet de sablage fermé
Il s'agit d'un caisson dans lequel le travailleur insère ses bras à travers des
manchons et gants étanches pour mani pu]er 1 e pi stolet à jet de sable. La
grandeur de ces cabinets limite la dimension de verre qu'on peut y insérer.
Figure 42 : Cabinet de sablage fermé (Coût approximatif : 2 500 à 15 000 $)
6.2.4 Autres moyens de prévention
Les masques
Tel que mentionné précédemment, l'utilisation du jet de sable contenant de la
silice devrait être abandonnée. En circuit fermé ou avec système de récupéra-
tion, la possibilité de fuites est toujours présente.
Si la concentration des poussières dans l'air est faible, un masque à poussière
de type jetable peut être utilisé. Si la concentration est élevée, un masque
facial complet ou une cagoule avec approvisionnement d'air est requis. Des
dépoussiéreurs sont également nécessaires. Ces concentrations peuvent être
mesurées par l'équipe de santé au travail de votre CLSC ou DSC.
Surveillance médicale
Les travailleurs exposés à la silice des jets de sable devraient avoir des
examens médicaux spécifiques.
Pour ce faire, veuillez vous adresser à l'équipe de santé au travail de votre
CLSC ou DSC.
55
PREMIERS SECOURS
Secouristes et trousses
Le règlement sur les normes minimales de premiers secours et premiers soins
demande la présence d'un secouriste formé pour chaque établissement.
Il prévoit également que l'employeur doit munir son établissement d'un nombre
adéquat de trousses de premiers secours. Les travailleurs des équipes
d'installation peuvent souvent travailler assez loin de l'atelier, les camions
doivent donc être équipés de trousses.
Nous suggérons pour les camions un boîtier en plastique de grandeur 9V' X 9V' X
3" avec le contenu suivant :
1 boîte de pansements adhésifs (100)
10 compresses de gaze (3M X 3")
3 rouleaux de gaze (3")
2 pansements compressifs
2 bandages triangulaires
20 tampons antiseptiques (chlorure de Benzalkonium)
ciseaux, pince à écharde, diachylons
une couverture de laine
Il est évidemment souhaitable que, dans chaque équipe d'installation, un des
travailleurs ait suivi la formation de secouriste. Cette formation est valide
pour 3 ans.
Nous vous donnons ici des rudiments de premiers secours pour des situations
susceptibles de se présenter dans le travail du vitrier. Pour des renseigne-
ments plus complets et détaillés, nous vous recommandons le cahier de formation
Secourisme en milieu de travail, publié par la CSST en 1985 au coût de 3,00 $,
d'où les données et schémas qui suivent ont été tirés.
Nous vous présentons ici la première conduite à tenir en attendant que les
ambulanciers arrivent pour compléter les premiers secours et assurer de façon
adéquate l'immobilisation du blessé et son transport dans un centre hospi-
talier.
Conduite à tenir
La conduite à tenir varie selon la gravité de la blessure.
7.2.1 Blessures superficielles
Les coupures légères, égratignures, éraflures, écorchures doivent être bien
lavées et ensuite bien protégées des poussières. Elles guériront généralement
sans laisser de trace.
a) Le secouriste doit avoir les mains propres et utiliser des pansements
stériles.
b) Bien laver la région blessée à l'eau courante et au savon doux (pas de savon
en poudre, les grains irriteraient davantage) ou la faire tremper pendant
cinq minutes dans l'eau tiède, même si la plaie saigne un peu.
c) Si le lavage (ou le trempage) ne peut être pratiqué, nettoyer la plaie ou le
pourtour de la façon suivante :
- éponger d'abord délicatement la plaie avec une ou plusieurs compresses
de gaze stériles imbibées d'eau tiède et de savon doux. Prendre les
compresses par les coins;
- nettoyer ensuite le pourtour en exécutant avec d'autres compresses de
gaze stériles imbibées d'eau tiède et de savon doux, un mouvement
circulaire toujours dirigé vers l'extérieur de la plaie.
57
Figure 43 : Nettoyage avec mouvement circulaire
d) Éviter de ramener les saletés sur la plaie ou de repasser au même endroit
avec la compresse de gaze : changer de compresse.
e) Rincer la plaie à l'eau tiède.
f) Lorsque la plaie est propre, appliquer un pansement protecteur (celui-ci
doit être stérile et déborder la surface de la plaie). Il peut s'agir d'un
pansement adhésif
Figure 44 : Pose d'un pansement adhésif
ou bien d'une compresse de gaze fixée sur les quatre côtés avec du diachy-
lon.
Figure 45 : Pose d'une compresse de gaze
58
g) Lorsqu'une lacération nécessite des points de suture, ceux-ci doivent être
faits le plus tôt possible dans les 8 heures suivant l'accident.
En cas de doute, toujours consulter un médecin.
Suivi des petites blessures :
Prévenir la personne blessée :
- de changer le pansement dès qu'il est mouillé ou sale (ou au besoin) et de
nettoyer la plaie à chaque fois.
- de surveiller les signes d'infection, soit : rougeur, gonflement, écoulement
de pus, douleur ou chaleur locale, lignes rouges autour de la plaie qui
montent vers le coeur (un signe que 1'infection monte dans les canaux
lymphatiques), mauvaise odeur.
- de consulter un médecin si ces signes se manifestent.
Mise en garde
- Ne pas utiliser de coton absorbant (ouate) pour nettoyer une plaie; les
fibres collent à la plaie et favorisent l'infection.
- Ne mettre aucun médicament ou désinfectant sur la plaie.
7.2,2 Hémorragies graves
Les coupures profondes peuvent causer des hémorragies importantes en peu de
temps. Si le saignement est important, peser fort directement sur la plaie.
Le saignement devrait arrêter immédiatement si la pression est suffisante.
L'hémorragie sera plus ou moins abondante selon la grosseur et la localisation
du vaisseau, de l'artère ou de la veine qui est rompu.
Hémorragie artérielle :
Jet saccadé au rythme des battements du coeur.
Figure 46 : Hémorragie artérielle
Hémorragie veineuse :
Écoulement régulier qui se répand.
Figure 47 : Hémorragie veineuse
a) Sans perdre une seconde, peser ou presser directement sur la plaie avec Tes
doigts ou la main de façon à écraser ou à comprimer fortement le vaisseau
qui saigne.
Figure 48 : Compression manuelle pour arrêter l'hémorragie
b) Peser au moins 5 minutes. Si c'est un membre, le lever dans les airs.
c) Ensuite, mettre des compresses de gaze sur la plaie (se servir au besoin
d'une serviette éponge ou autre tissu absorbant propre) et nouer solidement
à l'aide d'une bande de gaze ou même d'une bande triangulaire ou continuer à
tenir si le saignement continue. Même si le pansement est imbibé de sang,
le laisser en place afin de ne pas déplacer le caillot en formation.
Ajouter plutôt un autre pansement par-dessus le premier.
Figure 49 : Pose d'un pansement compressif
d) Si la compresse est fixée à l'aide d'une bande, s'assurer que la bande est
bien nouée ou attachée et qu'elle n'est pas trop serrée pour ne pas nuire à
la circulation.
Figure 50 : Attache d'un pansement compressif
61
Hémorragie au cou ou à V a i n e
La rupture d'un gros vaisseau sanguin localisé au cou ou à l'aine entraîne
toujours une hémorragie d'une extrême gravité pouvant causer la mort en
quelques secondes.
Au cou
Les artères principales du cou s'appellent carotides. Elles sont situées de
part et d'autre de la trachée.
a) En évitant d'appuyer sur la trachée pour ne pas bloquer la respiration et
sans perdre une seconde, écraser fermement avec le pouce l'artère qui longe
la trachée ou tout autre gros vaisseau rompu.
b) Comprimer le plus près possible de chaque côté du point de rupture.
c) Demande à une personne d'appeler l'ambulance et préciser qu'il s'agit d'une
EXTRÊME URGENCE.
Figure 51 : Localisation des artères carotides
62
A Vaine
Les artères principales qui passent de l'abdomen à l'aine portent le nom de
fémorales.
a) Sans perdre une seconde, écraser le plus fortement possible avec le poing
l'artère rompue. Comprimer le plus près possible en haut du point de
rupture.
b) Comprimer sans relâcher.
c) Demander à une autre personne de téléphoner à un service ambulancier de
toute urgence.
7.2.3 En attendant l'arrivée de l'ambulance
Recouvrir la personne, surtout s'il y a risque de refroidissement, avec des
vêtements ou une couverture.
S'il y a eu perte de sang ou état de choc et que les jambes ne sont pas
atteintes, élever les pieds d'environ 1 pied (30 centimètres) en mettant
quelque chose en-dessous.
Figure 52 : Compression de l'artère fémorale
63
Le fait d'élever les jambes permet un meilleur retour du sang vers le coeur et
le cerveau.
7.2.4 Coupures de tendons ou de nerfs
En plus de causer des hémorragies, les coupure profondes peuvent atteindre des
nerfs ou des tendons. Si tel semble être le cas, après voir contrôlé l'hémor-
ragie, il est préférable que le blessé soit acheminé à un hôpital où des
chirurgiens spécialisés sont disponibles. Ces blessures peuvent entraîner des
handicaps fonctionnels importants et permanents.
7.2.5 Amputations
Si la coupure a provoqué une amputation, après avoir contrôlé l'hémorragie,
prendre soin du ou des segments amputés. Il est possible qu'ils puissent être
réimplantés en chirurgie plastique ou en microchirurgie.
Figure 53 : Position de choc
ATTENTION :
NE RIEN DONNER A BOIRE A UNE PERSONNE
AYANT UNE BLESSURE GRAVE
Conservation des segments amputés
a) Envelopper le ou les segments sectionnés dans de la gaze stérile. À défaut,
utiliser un linge propre.
b) Placer ensuite le tout dans-un sac de plastique propre et étanche (imper-
méable) .
c) Placer le sac contenant la partie sectionnée dans un deuxième sac ou un
récipient contenant de la glace. La glace permet une meilleure conservation
des tissus; elle ne doit cependant pas entrer en contact direct avec les
tissus qui pourraient subir un dommage par le gel.
d) Mettre une étiquette sur le sac et indiquer l'heure et la minute de
l'accident.
Gaze stérile
Figure 54 : Conservation de segment amputé
7.2.6 Corps étrangers
Le verre peut se briser en morceaux de formes irrégulières qui peuvent pénétrer
assez profondément dans la chair et être difficiles à enlever par la suite.
65
Plaie avec présence d'un corps étranger
a) Laisser le corps étranger là où il est. Ne pas tenter de l'enlever cela
peut augmenter les risques d'hémorragie et de rupture de nerfs, de muscles
ou de vaisseaux à l'endroit de la blessure.
b) Maîtriser le saignement : presser à l'aide de compresses de gaze tout autour
du corps étranger. Exercer la pression en prenant soin de ne pas bouger le
corps étranger afin de ne pas aggraver la plaie.
c) Si le saignement est abondant, coucher la personne, tête à plat, et lui
élever les pieds.
d) Appeler une ambulance.
Figure 55 : Plaie avec corps étranger
7.2.7 Corps étrangers dans l'oeil
Il peut s'agir de corps étrangers, tels des éclats de verre, des particules de
bois, de métal ou autres logés ou fixés sur le globe oculaire (particules
adhérentes) et même d'objets plus gros implantés dans l'oeil (particules
pénétrantes).
<
Particule adhérente
Ne .jamais tenter d'enlever un corps étranger fixé sur le globe oculaire. Toute
tentative pour l'en enlever risque de le faire pénétrer plus en profondeur et
d'aggraver la lésion.
a) Empêcher la personne de se frotter l'oeil.
b) Tout en prenant soin de n'exercer aucune pression, déposer délicatement des
compresses de gaze sur l'oeil atteint. Si la personne est incapable de
fermer l'oeil, déposer délicatement des compresses de gaz imbibées d'eau
tiède afin de le garder humide.
c) Aussitôt, immobiliser l'oeil sain afin d'empêcher l'oeil atteint de bouger
en mettant des compresses de gaze sur celui-ci (oeil sain). Fixer le tout à
l'aide d'une bande de gaze.
d) Appeler l'ambulance. La personne doit être transportée en position couchée.
Particule pénétrante fob.iet Diaué ou implanté dans l'oeil)
Ne .jamais tenter d'enlever un corps étranger implanté dans l'oeil, car il v a
risgue très grave que l'oeil se vide de son contenu liquide, ce qui aurait pour
effet d'entraîner fort probablement la perte de l'oeil.
\
67
Il peut arriver qu'une particule de métal ou de verre pique le globe oculaire
et aille s'y loger complètement. Dans ce cas, la douleur peut disparaître
après l'impact. Toujours consulter un médecin, même s'il n'y a plus de
douleur, sinon des complications sont à prévoir dans les jours suivants.
a) Faire allonger la personne.
b) Tout en prenant garde de n'exercer aucune pression sur l'objet et sur le
globe oculaire, placer des compresses de gaze mouillées autour de l'objet
afin d'éviter que l'oeil ne s'assèche. S'il s'agit d'un gros corps
étranger, placer un verre de coton sur les compresses et le fixer à l'aide
d'une bande de gaze.
c) Aussitôt après, immobiliser l'oeil sain afin d'empêcher l'oeil atteint de
bouger. Mettre des compresses de gaze sur l'oeil et les fixer à l'aide
d'une bande de gaze.
d) Appeler une ambulance.
7.2.8 Lésions diverses aux veux
Il peut s'agir d'écorchures, de déchirures ou lacérations, d'irritation de
l'oeil ou de la paupière et même de cas plus graves.
Figure 56 : Immobilisation d'un objet pénétrant dans l'oeil
a) En tout temps, empêcher la personne de se frotter les yeux.
b) La faire allonger, couchée du côté du saignement, s'il y a saignement.
c) S'il y a saignement ou écoulement du globe oculaire, n'exercer aucune
pression sur le globe oculaire, car l'oeil risque de se vider de son contenu
liquide.
d) Fermer délicatement les paupières et les couvrir complètement, sans apouver.
de plusieurs compresses de gaze stérile.
e) Appeler une ambulance pour le transport.
7.2.9 Chutes en hauteur
Lorsque le travail est effectué en hauteur, le risque de chutes est présent et
celles-ci peuvent causer des blessures graves (fractures) aux membres et/ou à
la colonne vertébrale.
Lorsqu'on suspecte une blessure grave :
TOUJOURS APPELER UNE AMBULANCE
ET
NE JAMAIS DÉPLACER LA PERSONNE BLESSÉE
à moins que sa vie ne soit en danger (ex : incendie).
69
Déclaration des accidents
La loi sur l'indemnisation des lésions professionnelles prévoit trois modalités
au niveau des déclarations d'accidents, selon la durée de l'absence :
1) Absence de moins d'un .jour
L'accident ou blessure doit être inscrit dans un Registre d'accident de
l'employeur. Le travailleur doit y signer sa déclaration.
2) Absence de plus d'un jour et de moins de 14 jours
L'employeur fait remplir le formulaire de la CSST "Avis de l'employeur et
demande le remboursement". Le travailleur y décrit les circonstances de son
accident et signe sa déclaration.
3) Absence de plus de 14 .jours
Le travailleur doit remplir le formulaire de la CSST "Réclamation du
travailleur".
L'événement décrit est alors le même que celui déclaré au paragraphe
précédent (#2).
70
\
71
ANNEXE I
STATISTIQUES D'ACCIDENTS CHEZ LES VITRIERS
Nous avons obtenu de la CSST les statistiques d'accidents chez les vitriers en
1987. Pendant cette année, 241 accidents ont été déclarés.
De ce nombre, 132 accidents, soit 55 %, sont survenue dans le secteur de la
construction.
Les coupures ou lacérations aux mains et les entorses et douleurs au dos sont
les blessures les plus fréquentes.
TABLEAU II : ACCIDENTS CHEZ LES VITRIERS EN 1987 SELON LE SIÈGE DE LA LÉSION
SIÈGE DE LA LÉSION NOMBRE D'ACCIDENTS %
MAINS 66 27 %
DOS 63 26 %
MEMBRES INFÉRIEURS 41 17 %
MEMBRES SUPÉRIEURS (mains exceptées)
25 10 %
YEUX 23 10 %
AUTRES 23 10 %
TOTAL 241 100 %
NOTE : Les pourcentages ont été arrondis
73
TABLEAU III : ACCIDENTS CHEZ LES VITRIERS EN 1987 SELON LE GENRE D'ACCIDENT
GENRE D'ACCIDENTS NOMBRE D'ACCIDENTS %
Frappé par un objet 73 30 %
Effort excessif 53 22 %
Lésions par frottement 48 20 %
Chutes 31 13 %
Mouvements involontaires lors de déplacement 14 6 %
Autres 22 9 %
TOTAL 241 100 %
TABLEAU IV : ACCIDENTS CHEZ LES VITRIERS EN 1987 SELON L'AGENT CAUSAL
AGENT CAUSAL NOMBRE D'ACCIDENTS %
Articles de verre 84 35 %
Surface de déplacement (sol) 40 16 %
Outils 19 9 %
Articles métalliques 17 7 %
Poussières 15 6 %
Articles de bois 14 6 %
Immeubles 12 5 %
Échafaudage 5 2 %
Autres 35 14 %
TOTAL 241 100 %
75
ANNEXE II
TYPES DE VERRE
Nous donnons une brève description des différents types de verre :
Verre trempé
Il a une plus grande résistance au choc, à la chaleur et à la tension.
Les arêtes sont non coupantes (semblables à la vaisselle Duralex). Il
est généralement fait sur mesure, les vitreries n'en font que l'instal-
lation.
Verre laminé
Il y a un mica (pellicule de polycarbonate) entre 2 verres et en cas de
brisure, il reste assemblé. Les pare-brises d'automobiles sont faits
de verre laminé.
Verre broché ou verre armé
Un carrelage de broches est inséré dans le verre, ce qui augmente sa
résistance. Il est utilisé aussi lorsqu'il y a risque de feu.
Verre blindé
Il est formé de plusieurs couches de verre laminé.
77
ANNEXE III
TACHES DU VITRIER
A l'atelier
- Recevoir le verre livré dans les caisses de bois ou d'acier
- Transporter les blocs de verre aux casiers d'entreposage généralement par chariot
- Transporter les plaques de verre à la table de coupe
- Mesurer le verre à couper
- Faire une incision avec le coupe-verre
- Rompre la pièce coupée sur le bord de la table ou avec la barre de coupe
- Polir la nouvelle tranche pour la rendre lisse *
- Assembler et empaqueter le verre pour les clients
- Transporter les plaques de verre au camion
- Façonner du verre (trou, polissage)
A l'installation
- Transporter le ou les plaques de verre jusqu'au lieu de l'installation ou de la réparation
»
- Enlever les débris de verre brisé
- Éviter la chute de morceau de vitre dans la rue
- Remettre le nouvelle vitre, la fixer
- Calfeutrer
- S'il y a lieu d'utiliser des échafaudages, ceux-ci doivent être conformes au code de sécurité des chantiers de construction. Ils doivent permettre de travailler à bonne hauteur et les pieds bien solides.
En ce qui concerne les petites vitreries, la pose s'effectue généralement dans
les maisons familiales ou dans les bâtisses à deux ou trois étages.
* Le polissage à eau est le plus rapide, requiert moins de manutention et
empêche les fines poussières de verre de se propager dans l'air.
ANNEXE IV
SYNTHÈSE DES BLESSURES
COUT Type de Premiers Conséquences blessures Localisation soins possibles Urgence Employeur Travailleur
Éraflures
et
Coupures légères
N'importe où sur le corps
- Désinfecter - Mettre un
pansement
- Risques d'infection
Non Arrêt de travail de courte durée
Faible
Coupures
profondes
N'importe où sur le corps
B. Aux bras et aux jambes
- Faire une pression avec un paquetage
- Surveiller
Sectionnement de nerfs, ten-dons Débris dans la plaie Risque d'infec-tion Perte fonction-nelle
Perte fonction-nelle du membre, temporaire ou permanente
Arrêter l'hé-morragie Désinfecter Soins hospi-taliers pour points de su-ture
Transfert à l'hôpital en maintenant la pression sur la plaie
Arrêt de travail de quelques heures à quelques semai-nes
Perte de main-d'oeuvre
Arrêt de travail de tout 1'atelier. Perte de produc-tion. Perte de main-d'oeuvre spécia-lisée
La perte fonctionelle temporaire ou défini-tive
Douleur
Crainte lors du re-tour au travail
Voir A.
C. Au cou, à l'ais-selle, à l'aine
Faire une pression avec un gros tam-pon
Décès Transporter im-médiatement à l'hôpital en maintenant près sion sur plaie
Voir B. Voir A.
ANNEXE V
SYNTHÈSE DE RISQUES ET PROTECTION
Risques Protection personnelle Protection collective
Coupures
Écorchures et
Corps étrangers
Vêtements Tablier Gants Chaussures avec des bouts en acier Lunettes et "goggles" Manchettes Casque Épaulettes
- Techniques de travail
- Aide pour le transport - chariots - ventouses - personnel suffisant
Chutes et
G1 issades
Chaussures avec semelles anti-dérapantes
Harnais
Limites personnelles
- Techniques de travail - Pas d'encombrement - Plancher sec et sans fissure - Entreposage sécuritaire - Chariots - Échafaudage sécuritaire - Vérifier l'intensité du vent
Corps étrangers Lunettes de sécurité - Techniques de travail
dans les yeux (vitres) Visières - Sécurité avec les outils
Maux de dos et
d'épaules
Ne pas forcer seul si les vitres sont trop lourdes ou trop encombrantes
Se mettre à deux
Gants anti-dérapants
- Techniques de travail - Méthode d'entreposage - Aide pour le transport - Chariots - Ventouses - Personnel suffisant
Écrasement - Techniques de travail - Méthode d'entreposage - Aide pour le transport
80
i
81
BIBLIOGRAPHIE
Safety Techniques in Flat Glass Handling. Oresick, Andrew, ASSE Journal, May 1973, pp. 22 à 29
Glazing Student Textbook. National Glaziers & Glassworkers Industry, Columbia, Maryland, 1979 - Book 1: Semester 1 & 2, 334 pages
- Book 2: Semester 3 & 4, 186 pages
Accessoires pour vitriers, machinerie, outillage. Les Distributions VIMAC Inc., Catalogue janvier 1985, Ville d'Anjou
Secourisme en milieu de travail. Harvey Lorraine, Cahier de formation, CSST, 1985, 206 pages
Décret de l'industrie du verre plat. Gazette Officielle du Québec, Loi sur les décrets de conventions collectives, 1982
Employee Safety Guide, National Glass Association, Virginia, November 1986, 57 pages
Risques spécifiques des verriers à la main. INRS, cahiers de notes documen-taires, No. 111, 2e trimestre 1983, pp. 263 à 266
Protection contre les chutes en hauteur. Guide de Sécurité : Artisans et Petites Entreprises, Tome 2, Miroitier - Vitrier France
G1 azier Apprenticeship Course Outline. Ministry of labour, Apprenticeship Training Programs Branch, British Columbia, April 1978, 47 pages
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