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COMPRENDRE LA BATAILLE PRELUDES A LA CAMPAGNE DE 1815 Stratégies des armées alliées et française L'annonce du retour en France de Napoléon parvient début mars 1815 aux diplomates alliés, toujours réunis en congrès à Vienne pour s'accorder sur les nouvelles frontières des États européens. Ce faisant, Napoléon rompait avec les dispositions du traité de Paris de mai 1814 qui avaient établi la paix entre la France et ses adversaires, Dès lors, les puissances alliées, repoussant toute idée de négociation, déclarent immédiatement Napoléon "hors-la-loi" et décident de reprendre les armes contre lui. Leur stratégie consiste à écraser les armées françaises par une attaque simultanée de leurs armées sur l'ensemble des frontières françaises. Le Congrès de Vienne Le Congrès de Vienne est une conférence des princes et représentants diplomatiques des grandes puissances européennes, qui se tint à Vienne du 18 septembre 1814 au 9 juin 1815. Les pays vainqueurs de Napoléon ainsi que les autres États européens dont la France de Louis XVIII se réunissent pour rédiger et signer les conditions de la paix et donc déterminer les nouvelles frontières des états européens. Sur le territoire belge, vont stationner une armée britannique de 94 000 hommes sous le commandement du Duc de Wellington et une armée prussienne de 123 000 hommes sous le commandement du maréchal Blücher. L'armée de Wellington se compose d'un tiers de Britanniques, d'un tiers de Néerlandais et Belges et d'un tiers d’Allemands. L'armée de Blücher est d'origine prussienne. Wellington occupe la partie ouest du pays et Blücher la partie est. L'un et l'autre se préparent à envahir la France - comme le prévoit Le pian des alliés - ou, en cas d'offensive française, à défendre le territoire des Pays-Bas et Bruxelles, dont l'occupation constitue l'un des objectifs stratégiques et politiques de Napoléon. Wellington et Blücher se sont engagés à se porter mutuellement assistance afin d'assurer une supériorité numérique sur les Français.

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COMPRENDRE LA BATAILLE

PRELUDES A LA CAMPAGNE DE 1815

Stratégies des armées alliées et française

L'annonce du retour en France de Napoléon parvient début mars 1815 aux diplomates alliés, toujours réunis en congrès à Vienne pour s'accorder sur les nouvelles frontières des États européens. Ce faisant, Napoléon rompait avec les dispositions du traité de Paris de mai 1814 qui avaient établi la paix entre la France et ses adversaires, Dès lors, les puissances alliées, repoussant toute idée de négociation, déclarent immédiatement Napoléon "hors-la-loi" et décident de reprendre les armes contre lui. Leur stratégie consiste à écraser les armées françaises par une attaque simultanée de leurs armées sur l'ensemble des frontières françaises.

Le Congrès de Vienne

Le Congrès de Vienne est une conférence des princes et représentants diplomatiques des grandes puissances européennes, qui se tint à Vienne du 18 septembre 1814 au 9 juin 1815. Les pays vainqueurs de Napoléon ainsi que les autres États européens dont la France de Louis XVIII se réunissent pour rédiger et signer les conditions de la paix et donc déterminer les nouvelles frontières des états européens.

Sur le territoire belge, vont stationner une armée britannique de 94 000 hommes sous le commandement du Duc de Wellington et une armée prussienne de 123 000 hommes sous le commandement du maréchal Blücher. L'armée de Wellington se compose d'un tiers de Britanniques, d'un tiers de Néerlandais et Belges et d'un tiers d’Allemands. L'armée de Blücher est d'origine prussienne.

Wellington occupe la partie ouest du pays et Blücher la partie est. L'un et l'autre se préparent à envahir la France - comme le prévoit Le pian des alliés - ou, en cas d'offensive française, à défendre le territoire des Pays-Bas et Bruxelles, dont l'occupation constitue l'un des objectifs stratégiques et politiques de Napoléon.

Wellington et Blücher se sont engagés à se porter mutuellement assistance afin d'assurer une supériorité numérique sur les Français.

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Qui était Wellington ?

Arthur Wellesley, issu d'une famille noble anglo-irlandaise, est né en 1769. Il s'engage très tôt dans une carrière militaire. Il s'illustre aux Indes et surtout pendant la guerre dans la péninsule ibérique contre l'armée française entre 1808 et 1814, ce qui lui vaut d'être élevé à la dignité de Due de Wellington. Adepte de manœuvres audacieuses mais très tenace dans la défensive, le Duc de Wellington sait utiliser la topographie des lieux de bataille pour dissimuler ses troupes aux yeux de l'adversaire et les faire apparaître ensuite au moment le plus opportun.

Après Waterloo, le Duc de Wellington, comme commandant en chef des armées d'occupation alliées en France, saura faire preuve de modération. Après 1818, le Due sera ministre et même premier ministre de son pays, ce qui lui vaudra des moments d'impopularité.

Situation des armées françaises, britanniques et prussiennes Les 14 et I5juin 1815

Portrait d'Arthur Wellesley. ier Duc de Wellington, peint par Thomas Lawrence, Musée Wellington. Londres

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Qui était Blücher ?

Gerbhard Leberecht von Blücher, né en 1742 à Rostock, a fait carrière dans l'armée prussienne, ce qui l'amène à prendre part aux guerres entre la Prusse et la France à l'époque de la Révolution française et de l'Empire. Après avoir connu plusieurs défaites, il contribue de manière signi-ficative à la victoire des troupes alliées à la ba-taille de Leipzig en 1813, ce qui lui vaut le rang de feld-maréchal. À nouveau commandant en chef de l'armée prussienne lors de la campagne de 1815, il voudra, malgré la défaite de Ligny, où il faillit perdre la vie, tenir la promesse faite à Wel-lington de faire jonction avec les armées alliées, ce qui décidera du sort de la bataille de Waterloo. Grand meneur d'hommes, plus que stratège, il restera connu dans L'histoire sous le surnom de « Marshall Vorwarts » (Maréchal avant), ce qui illustre bien son caractère fonceur et déterminé.

Napoléon - qui ne dispose que de 125 000 hommes - est conscient de l'insuffisance de ses effectifs pour affronter l'ensemble des armées alliées. Il décide, selon son habitude, de surprendre L'ennemi par la rapidité de sa manœuvre en attaquant les armées alliées avant qu'elles puissent se regrouper. Il concentre ses forces sur l'axe de pénétration Charleroi - Bruxelles et tentera d'ouvrir une brèche dans les lignes alliées afin de refouler les Britanniques et leurs alliés vers le nord et les Prussiens vers l'est. Napoléon espère pouvoir rencontrer d'abord un de ses ennemis et le battre avant de se retourner contre l'autre pour le battre à son tour.

Napoléon Bonaparte : un homme de légende !

Napoléon Bonaparte est né en 1769 à Ajaccio, seulement un an après le rattachement de la Corse à la France. De petite noblesse, il parvient, par ses mérites, son intelligence hors du commun, et ses qualités de stratège (il remporte 69 batailles sur un total de 75) - à diriger l'Etat Français et à dominer l'Europe. Entouré de personnalités de premier plan, il sait modifier de façon durable les institutions de la France dont certaines d'entre elles perdureront jusqu’à nos jours. Il pèchera cependant par son ambition démesurée qui l'empêchera de trouver des compromis avec les autres puissances européennes. Ces dernières s'allieront pour le battre à Waterloo. Ce sera la fin de l'épopée impériale.

Ne jamais sous-estimer l'adversaire !

Cette recommandation n'a pas été suivie par Napoléon à Waterloo qui considérait que battre l'armée de Wellington prendrait le temps d'un déjeuner, Il faut dire que c'était la première fois qui rencontrait personnellement Wellington sur un champ de bataille et qu'en 1809, il avait facilement rejeté à la mer l'armée britannique du général Moore. Son opinion sur la valeur de l'armée britannique était très négative, ce fut une des causes de sa défaite.

Gebhard Leberecht von Blücher, portrait de 1815. Artiste inconnu, Stiftung Stadtmuseum. Berlin.

Napoléon Bonaparte peint par Jacques-Louis David en 1812. National Gallery of Art, Washington

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L'entrée en campagne

Le 15 juin à L'aube, l'armée française franchit par surprise la frontière et se dirige vers Charleroi en trois colonnes, Le soir, apprenant l'arrivée des Français à Charleroi, Wellington décide de concentrer une partie de ses troupes au carrefour des Quatre-Bras à environ 40 km au sud de Bruxelles, nœud stratégique qui cadenasse l'accès à Bruxelles par l'axe Charleroi-Bruxelles. De cette position, il pourra maintenir sa communication avec Blücher qui déploie son armée autour de Ligny et Sombreffe. De son coté, Napoléon, venant de Charleroi, refoule les Prussiens devant lui en direction de Sombreffe. Prenant conscience de l'importance stratégique du carrefour des

Quatre-Bras, il confie 30 000 hommes au maréchal Ney pour conquérir ce carrefour. Ce qu'ils ignorent, c'est que le carrefour n'est encore défendu que par quelques troupes hollando-belges.

L'armement de l'infanterie

Elle utilise le fusil à silex avec baïonnette à douille. L'arme qui pèse 4 kg 400 sans la baïonnette n'est pas terrifiante. Sa portée théorique est de 200 mètres, mais même à 100 mètres, l'arme est imprécise. Cet inconvénient est corrige en pratiquant des feux de salve par l'infanterie de ligne. Cette dernière ne doit pas être confondue avec les tirailleurs qui agissent en ordre disperse.

Le Brave des Braves

Le maréchal Ney, surnommé le « Brave des Braves », fut honoré pour sa bravoure avec les titres de due d'Elchingen et prince de La Moskova. Ayant rejoint l'armée le 14 juin, c'est à Beaumont qu'il reçoit de Napoléon le commandement de l'aile gauche de l'ar-mée française. Mais depuis la campagne de Russie, son comportement est en dents de scie, tantôt exalté prêt à tous les sacrifices, tantôt abattu et sans énergie. D'autre part, son comportement politique est erratique puisque, tour à tour, il soutiendra Napoléon et les Bourbons, ce qui l'amènera à être fusillé le 8 décembre 1815 à Paris

Maréchal Ney peint par François Gérard.