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1 Contes animés par les hommes 5. Pourquoi est ce le serpent vit dans l’eau de nos jours? 1 (I) Voilà le mien, voilà le mien. Il était une fois une jeune fille. Elle disait qu‟elle ne désirait se marier qu‟avec un homme sans aucune cicatrice sur le corps. Un géni, un énorme serpent qui vivait dans la brousse s‟était transformé en un être humain. Il était allé chez la jeune fille, disons chez la mère de la jeune fille. Il a salué la mère quand il est arrivé. La jeune fille a contemplé le jeune homme et ne découvrit aucune cicatrice sur son corps. Elle a dis: ─Maman, c‟est cet homme que moi je désire. La mère de la jeune fille a dis alors au jeune homme: ─Mon fils, ma fille est tombée amoureuse de vous. L‟homme python cherchait à manger un être humain, et c‟était pour cette raison qu‟il s‟était transformé en homme. Alors la famille avait décidé qu‟il se marierait avec la jeune fille le jeudi. L‟homme était retourné en brousse après s‟être marié avec la jeune fille. Ils avaient fait des buttes afin de planter les ignames, ce fut alors que l‟homme serpent récupéra sa forme de serpent. 1 Nous verrons d‟autres versions: conte numéro12 de notre répertoire de contes des femmes. 5. Fέn mi ́ n ko ́ sɔn sa ̀ bὲ je r t yé t yé, Snguruni dɔ ́ lé bὲ y ssan à k cὲ mn bἑ y jri nɔ ̀ n tà r àle bὲ cὲ lé f ὲ ssan. Jnan c ὲ, mninyan bèlebele d ɔ ́ lé b ἑ kngo r à k à y ἑrε yἑlεman mɔ ̀ gɔ yé si ́ san k nàn sngurun fὲ y, sngurun nmuso fὲ y ssan. nànan sé à k sngurun nànmuso f. Sngurun k cὲ frɛ frɛ à mn jri nɔ ̀ n yé à r. K: ─ nn bὲ cὲ mn lé fὲ. Sngurun nn k à fɔ ́ cὲ nyànan ssan k: ─ dén c, n dénmuso jrabira éle r . Mninya cὲ d bἑ à fɛ ̀ k mɔ ̀ gɔ lé dmu le à k à yὲrɛ kmɔ ̀ gɔ yé si ́ san. ri k t k lmisa ln é nàn à fru . Ssan cὲ k tga bn nàn ssan. ri k k tgun kὲ ssan, mninyan k yὲlɛman a ̀ ̀ n ra ́ .

1 (I) F - vjf.cnrs.fr · ─Mon fils, ma fille est ... ─Avez-vous vu l‟état dans lequel je me ... L‟ainée avait atteint une vieille dame qui s‟était assise pour prendre

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  • 1

    Contes anims par les hommes

    5. Pourquoi est ce le serpent vit dans leau de nos jours?1 (I)

    Voil le mien, voil le mien.

    Il tait une fois une jeune fille. Elle disait quelle ne dsirait se

    marier quavec un homme sans aucune cicatrice sur le corps.

    Un gni, un norme serpent qui vivait dans la brousse stait

    transform en un tre humain. Il tait all chez la jeune fille, disons chez la

    mre de la jeune fille.

    Il a salu la mre quand il est arriv. La jeune fille a contempl le

    jeune homme et ne dcouvrit aucune cicatrice sur son corps. Elle a dis:

    Maman, cest cet homme que moi je dsire.

    La mre de la jeune fille a dis alors au jeune homme:

    Mon fils, ma fille est tombe amoureuse de vous.

    Lhomme python cherchait manger un tre humain, et ctait pour

    cette raison quil stait transform en homme. Alors la famille avait dcid

    quil se marierait avec la jeune fille le jeudi.

    Lhomme tait retourn en brousse aprs stre mari avec la jeune

    fille. Ils avaient fait des buttes afin de planter les ignames, ce fut alors que

    lhomme serpent rcupra sa forme de serpent.

    1 Nous verrons dautres versions: conte numro12 de notre rpertoire de

    contes des femmes.

    5. Fn min kosn sa b jie ra

    N ta y n ta y,

    Sunguruni d l b yi sisan ko c min b yi jori nn t ra le b o

    c l f sisan. Jinan c , mininyan blebele d l b kongo ra ka y r

    ylman mg y sisan ka nn sungurun f yi, sungurun namuso f yi sisan. A

    nnan s ka sungurun nnmuso fo. Sungurun ka c fr fr man jori nn y

    ra. Ko:

    N nan n b c min l f.

    Sungurun nan ka f c nynan sisan ko:

    N dn c, ni dnmuso jarabira le ra.

    Mininya c do b f ka mg l domu ole ka yr k mg y sisan. Ari

    ka to ko lamisa lon nn furu. Sisan c ka taga bin nn sisan. Ari ka ku

    tugun k sisan, mininyan ka ylman a nn ra.

  • 2

    Il travaillait son champ en fredonnant:

    [El narrateur chante seul]2

    Jeudi jpouserai une nouvelle femme.

    Jeudi jpouserai une nouvelle femme.

    Le serpent avait lhabitude de fredonn cette chanson.

    Un jour, la petite sur de la femme se rendit sur les lieux o il se

    transformait y vaquait a ses activits champtres. Ce fut ainsi quelle lavait

    surpris chanter ladite chanson.

    La jeune fille tait revenue sur ses pas pour en informer sa sur

    aine. La grande sur ne croyait pas en ce quelle lui avait dis. Le jour o le

    serpent planifiait manger la jeune fille arriva. La petite sur lavait suivie. Elle

    ajouta:

    Permets moi taccompagner.

    La grande sur alors avait refus cette demande.

    2 Les chansons de ce conte sont chantes par une seule personne. Ces chansons

    qui ont un lien avec la situation que vit ou vivra chaque protagoniste du rcit.

    E maga:

    Lamsa lon nyi mso kura ta

    Lamsa lon nyi mso kura ta.

    A b o dnkiri le lara sisan, ln d mso dgmuso ka taga sisan ka

    taga b kn b fra. Sungurun ka nn f krmuso y. Krmuso man

    man la ra . Sisan la min nn nn sungurun domu , dgmuso man ka gban a

    k. Ko:

    A to nyi tigi b lasira.

    A ka bn.

  • 3

    La grande sur avait rejoins lhomme. Tous deux se dirigeaient

    vers son champ.

    La petite sur stait mtamorphose en cendre. Une cendre dune

    blancheur parfaite, et obtenue rcemment. La grande sur sexclama :

    Regarde, cette cendre si prcieuse!

    La petite sur avait rpondu :

    Chre sur, cest bien moi.

    La grande sur avait rtorqu:

    Voyons, ne tavais-je pas demand de repartir la maison?

    Elle rpondit avec plus dnergie:

    Grande sur, permets-moi-taccompagner.

    Ils sloignrent de leur point de dpart. La jeune fille se transforma

    en un vritable bton. La grande sur sexclama alors de nouveau:

    H, frre3 ce bton est aussi beau.

    La petite sur rpondit de nouveau:

    Grande sur, cest bien moi.

    Le mari a ajout:

    Laisse-la nous suivre dans ce cas.

    Une fois quils atteignirent le champ, lhomme leurs a demand:

    Bon, veuillez mattendre ici.

    Lhomme commenait sloigner. Cest ainsi quelles lont suivi en

    cachette. Il continuait sloigner pendant quelles continuaient lpier.

    3 La femme utilise cette expression pour communiquer avec son poux.

    Expression qui a une valeur affective chez les dioulas.

    Sisan ni c b tagara, ari b tagara sunguru d gmuso y a y r

    ylman ka k bguri y, bguri nyn diman, kura kura y , krmuso man y

    to:

    E bguri min cai d!

    E to ko:

    N kr ni lomu.

    E to:

    Ni man f y taga lu ra wa?

    E to klende:

    Kr to n taga ni y.

    Ari ka taga s ny nf tugu, sunguru ka y r ylman klman

    nynaman y. A ka to:

    E! Kr, klman min tugu canyi d.

    Ole ra do dgmuso ma ko:

    Kr ni lomu!

    Ole c m ka to:

    A to an nyi taga.

    Ari tagara s sisan, c ka to:

    Bn ari ya l ka n knn yan.

    C b tagara ari ki y dndn, b tagara ari ki y dndn. C ka taga

    ylman sa y sisan.

  • 4

    Elles portaient la nourriture en quilibre sur leur tte. La petite sur a

    dis alors au serpent qui saffairait aux travaux champtres.

    Courage!

    Le serpent se mtamorphosa du coup en tre humain.

    Il demanda son pouse et sa petite sur:

    Avez-vous vu ltat dans lequel je me trouvais, est-ce pas?

    La petite sur rpondit:

    Que non, nous ne tavons pas vu.

    L homme stait mtamorphos soudainement en serpent. Il tait

    sur le point de les engloutir. La petite sur saisit alors sa grande sur et elles

    commenaient fuir. Elles continuaient courir pendant que le serpent tait

    leur trousse durant un bon bout de temps.

    Laine avait atteint une vieille dame qui stait assise pour prendre

    sa douche. La vieille dame lui a dit:

    Ma fille viens me laver le dos.

    To b ari knan, dgmuso ma ka maga sisan:

    E ni c.

    A ka yr ylman mg y sisan. Ka ari nyiniga ko:

    Kni ari ma n y!

    Ole dgmuso m ka to ko:

    nhn, mi y.

    Sisan c ka y r ylman sa y sisan , n knu , dgmuso ka

    kr minan sisan ki y bori . Ari ki bori , s ka gbn ari k . Ka fata ari k , ka

    fata ari k , ka fata ari k . Krmuso ma tagara se musok rba d ma,

    msokrba sigini b b kora ko:

    N dnmuso, n n k ko n y.

  • 5

    La grande sur a rpondu:

    Grand-mre, je ne peux pas en ce moment. Il ya un gni qui est

    entrain de nous pourchasser.

    Laine sest loigne rapidement de lendroit. La veille dame a

    rpt la petite sur quand celle-ci est arrive son niveau:

    Viens-me laver le dos.

    La petite sur a pris lponge et a commenc frotter le dos de la

    veille dame. Une partie de son dos souvrit brusquement. La petite sur poussa

    un cri de frayeur:

    H, grand-mre une partie de votre dos est entrain de souvrir sous

    mes yeux.

    La veille dame a demand:

    Quest-ce quy as-tu vu?

    La petite sur a rpondu:

    Jy ai vu un charbon.

    La vieille dame a de nouveau demand:

    Quelle autre chose?

    La petite sur a poursuivi:

    Un uf de poule.

    Quelle autre chose?

    Une pierre.

    La vieille dame a ajout:

    Ce gni que qui est entrain de vous poursuivre, quand il sera sur le

    point de vous atteindre, tu devrais jeter la pierre terre. La pierre se transformera

    ainsi en une gante roche. Continuez vous loigner. Attention, ne la lance pas

    devant toi, jette-la plutt derrire toi. Profitez en pour vous loigner jusqu ce

    que ce gni puisse atteindre lautre ct de la roche. Jette ce charbon derrire toi

    quand il se rapprochera de nouveau de vous. Il se transformera en une norme

    fort afin que vous puissiez vous loigner, puisquil tardera la traverser.

    A ko:

    N nan n ti s, fin d l b n gbnan.

    Krmuso ma ka t min ka taga sisan . Dgmuso ma nanan se ,

    msokrba ka to:

    N n k ko n y.

    Dgmuso ma ka gbalan minan sisan ka a k ko a y. A k duga d

    ka waga, ka to ko:

    Ee! N nan k duga d wagara!

    A ko:

    E ka mini l y?

    A ka to:

    N ka finfin ni y.

    Ko:

    A ni mini?

    Ko:

    A ni sis kiri.

    A ni mini?

    A ni br.

    Ko:

    Bon fin min b ari gbinnan tn, ni ka taga s, ni ka a f snrunyan tn

    ari ra, y br firi yr k. Br y k fara blebele d y, ari y to ki y taga.

    Kna bn e yr nyn, y a firi e k. Ari y to ki taga, yni y o fara tmen

    ari y jnfa. Ni ka f snrunyan y finfin tg firi k tugun k tu

    blebele, yni y o tig ari y jnfa tugu.

  • 6

    Jette aprs derrire toi luf de poule. Celui-ci se transformera en un

    lac, lac que jusqu' ce quil traverse, vous atteindrez un endroit et seriez sauves.

    Les deux surs avaient commenc schapper. Une fois quelles

    staient loignes, la petite sur a jet la pierre son dos, celle-ci qui se

    transforma en une norme roche. Une fois que le gni en question avait russis

    franchir cet obstacle elles taient dj trs loin. Il les rejoignt de nouveau. Ce fut

    alors quelles jetrent le charbon leur dos. Celui-ci se transforma en une

    immense fort. Elles poursuivirent leur fuite, mais soudain la petite sur et son

    aine commencrent se disputer. La grande sur rclamait luf afin de le jeter

    derrire elle. Luf soudainement leur avait chapp des mains et stait rompu

    devant elles. Elles ne pouvaient plus passer, alors lhomme serpent se rapprochait

    delles. Du coup un oiseau avait atterris dans la proximit des deux surs qui ne

    savaient plus comment traverser.

    Sis kiri, y o firi e k tugun k ba jie y, yni y o tig ari y s

    ari dgu ra.

    Bon ari b tagara sisan, [dg ni krmuso ma], ari tagara s nynf

    dgmuso ma o ka b r firi y r k ka k fara blebele d y sisan . Yni

    mininyan tg y a tig sisan ari ka janfa . Mininyan b snrunyanra ari ra, ari

    ka caribon firi ari y r k sisan ka k tu ba y sisan . Ari b borira, sisan

    dgmuso ma ni k rmuso ma ka taga bila ny ngn nan sisan. Ko kiri bsi a

    ra, ka firi ari y r k, joonan joonan . Kiri ka b si a ra klende ka ben ari

    nynf sisan, ka k ba jie blebele y ari ny nf, ari ti s ka t m. Mininyan

    nnan s sisan ki y srun yan ari ra . Knni d ka n b sanan ka sigi , ari n

    tig nymiman sisan ari man a ln.

  • 7

    La grande sur a chant ds quelle a vu loiseau:

    [Le narrateur chante seul]:

    Viens me prendre, sil te plait, le fleuve va mengloutir.

    Viens me prendre, sil te plait, le fleuve va mengloutir.

    Quand nous arriverons la maison, le fleuve va mengloutir.

    Je toffrirai cinq cent francs CFA. Le fleuve va mengloutir

    Cinq cent plus cinq cent. Le fleuve va mengloutir.

    La petite sur a entonn:

    [Le narrateur chante seul]

    Ne la prends pas, fleuve engloutie-la.

    Ne la prends pas, fleuve engloutie-la.

    Quand nous arriverons la maison, fleuve engloutie-la.

    Je toffrirai cinq cent francs CFA, fleuve engloutie-la.

    Cinq cent francs CFA plus cinq cent francs. Fleuve engloutie-la.

    Loiseau ne la pas prise alors. La petite sur a rpt.

    [Le narrateur chante seul]

    Viens me prendre, sil te plait, le fleuve va mengloutir.

    Viens me prendre, sil te plait, le fleuve va mengloutir.

    Quand nous arriverons la maison, le fleuve va mengloutir.

    Je toffrirai cinq cent francs CFA. Le fleuve va mengloutir.

    Cinq cent plus cinq cent. Le fleuve va mengloutir.

    Cinq cent plus la moiti de cinq francs. Le fleuve va mengloutir.

    Krmuso ma ka a ye ko:

    N n t o ba y n knun,

    N n t o ba y n knun,

    Ni n ka s so ba y knun,

    yi son km ra ba y n knun,

    Km n km ra ba y knun.

    Dgmuso ma ka to:

    Kna t o ba y knun,

    Kna t o ba y knun,

    Ni n ka s so ba y knun,

    yi son km ra ba y n knun,

    Km n km ra ba y knun.

    Ole knn man a ta dgmuso ma ka f kura y.

    N n t o ba y n knun,

    N n t o ba y n knun,

    Ni n ka s so ba y knun,

    yi son km ra ba y n kunun,

    Km n km ra ba y knun,

    Km n km taran ba y knun.

  • 8

    Loiseau a saisis la petite sur et la laisse sur lautre rive du

    fleuve. Il na pas cout lappel de la grande sur. Le serpent pendant ce

    temps se rapprochait de plus en plus. La grande sur a dis:

    [Le narrateur chante seul]

    Viens me prendre, sil te plait, le fleuve va mengloutir.

    Viens me prendre, sil te plait, le fleuve va mengloutir.

    Quand nous arriverons la maison, le fleuve va mengloutir.

    Je toffrirai cinq cent francs CFA. Le fleuve va mengloutir.

    Cinq cent plus la moiti de cinq francs. Le fleuve va mengloutir.

    La petite sur a dis:

    Ne la prends pas, fleuve engloutie-la.

    Ne la prends pas, fleuve engloutie-la.

    Cest la femme du grand serpent, fleuve engloutie-la.

    Quand nous arriverons la maison, le fleuve va mengloutir,

    Je toffrirai cinq cent francs CFA. Le fleuve va mengloutir

    Cinq cent plus cinq cent. Le fleuve va mengloutir.

    Knn ka dgmuso ma ta, ka taga bila ba jie nyn dmin kan. Ka

    krmuso ma to yi, sisan s b srunyanan ra. Krmuso ma ka to:

    N n t o ba y n knun,

    N n t o ba y n knun,

    Ni n ka s so ba y knun,

    yi son km ra ba y n knun,

    Km n km taran ba y knun.

    Dgmuso ma ka to:

    Kna t o ba y knun,

    Kna t o ba y knun,

    Sa ba muso lo ba y knun,

    Ni n ka s so ba y knun,

    yi son km ra ba y n knun,

    Km n km ra ba y knun.

  • 9

    Loiseau ne la pas prise alors, pendant ce temps le serpent stait

    rapproch et il tait sur le point de lattraper. La petite sur a cri:

    [Le narrateur chante seul]

    Prends-la, sil te plait, le fleuve va mengloutir.

    Prends-la, sil te plait, le fleuve va mengloutir.

    Quand nous arriverons la maison, le fleuve va mengloutir,

    Je toffrirai cinq cent francs CFA. Le fleuve va mengloutir

    Cinq cent francs plus cinq cent francs. Le fleuve va mengloutir.

    Cinq cent plus la moiti de cinq cent. Le fleuve va mengloutir.

    Loiseau sest alors envol avec elle. Il la sauve puis libr la

    grande sur. Elle avait commenc courir en abandonnant sa petite sur.

    Le serpent est arriv au niveau de loiseau et lui a demand:

    [Le narrateur chante seul]

    Prends-le, sil te plait, le fleuve va mengloutir.

    Prends-le, sil te plait, le fleuve va mengloutir.

    Quand nous arriverons la maison, le fleuve va mengloutir,

    Je toffrirai cinq cent francs CFA. Le fleuve va mengloutir

    Cinq cent et la moiti de cinq cent. Le fleuve va mengloutir.

    Ole sa m t.

    S srunyanan n ta wagati mi nn, dgmuso ma ka to:

    A t o ba y knun,

    A t o ba y knun,

    Ni n ka s so ba y knun,

    yi son km ra ba y n knun,

    Km n km ra ba y knun,

    Km n km taran ba y knun.

    Bon sisan knn ka a ta sisan, ka taga jigi, sisan knn ka

    krmuso ma jigi, ki bori ki taga. Ka dgmuso ma to yi ki taga. S sra

    knn ma, sa ka to knn ma:

    A t o ba y knun,

    A t o ba y knun,

    Ni n ka s so ba y knun,

    yi son km ra ba y n knun,

    Km n km taran ba y knun.

  • 10

    La grande sur avait abandonne la petite sur, celle-ci

    chanta:

    [Le narrateur chante seul]

    Ne le prends pas, fleuve englouti-le.

    Ne le prends pas, fleuve englouti-le.

    Quand nous arriverons la maison, fleuve englouti-le.

    Je toffrirai cinq cent francs CFA, fleuve englouti-le.

    Cinq cent francs CFA plus cinq cent francs. Fleuve englouti-le.

    Loiseau a repris alors la mme chanson et la petite a ajout:

    [Le narrateur chante seul]

    Ne le prends pas, fleuve englouti-le.

    Ne le prends pas, fleuve englouti-le.

    Quand nous arriverons la maison, fleuve englouti-le.

    Je toffrirai cinq cent francs CFA, fleuve englouti-le.

    Cinq cent francs CFA plus cinq cent francs. Fleuve englouti-le.

    Sisan krmuso ma o ka taga ka d gmuso ma lni to yi, dgmuso

    m ka ko:

    Kna t o ba y knun,

    Kna t o ba y knun,

    Ni n ka s so ba y knun,

    yi son km ra ba y n knun,

    Km n km ra ba y knun.

    Ole knn dnkiri la tugu, dgmuso ma ka f:

    Kna t o ba y knun,

    Kna t o ba y knun,

    Ni n ka s so ba y knun,

    yi son km ra ba y knun,

    Km n km ra ba y knun.

  • 11

    La petite sur a dis une fois de plus:

    [Le narrateur chante seul]

    Prends-le, sil te plait, le fleuve va mengloutir.

    Prends-le, sil te plait, le fleuve va mengloutir.

    Quand nous arriverons la maison, le fleuve va mengloutir.

    Je toffrirai cinq cent francs CFA. Le fleuve va mengloutir.

    Cinq cent et la moiti de cinq cent. Le fleuve va mengloutir.

    Loiseau a alors pris le serpent. Ils senvolrent et quand ils

    atteignirent le centre du cours du fleuve, la petite sur repris a nouveau la

    chanson:

    [Le narrateur chante seul]

    Lches-le cet endroit, le fleuve va mengloutir.

    Lches-le cet endroit, le fleuve va mengloutir.

    Quand nous arriverons la maison, fleuve englouti-le.

    Je toffrirai cinq cent francs CFA, fleuve englouti-le.

    Cinq cent francs CFA plus cinq cent francs. Fleuve englouti-le.

    Loiseau a alors lche le serpent dans leau. Cest ce mme serpent

    que nous retrouvons dans leau de nos jours, autrefois il ny avait pas de

    serpent dans leau. En plus cest pour cette raison que le serpent des eaux est

    froce. Ce quil cherchait stait de consommer quelquun, puisquon len

    avait empch. Cest cette mme agressivit qui lui est reste jusqu nos

    jours.

    Si lon possde un bien, il ne faudrait pas oublier den offrir son

    voisin, celui en qui lon fait confiance. Noublie pas non plus ton frre.

    Enfin la femme que dsir se marier un homme, ne devrait pas tre

    trs exigeante.

    Conte, je te laisse l o je tai pris.

    Ouattara Adama, 13 ans. Un lve dune cole coranique. Kong, novembre

    2011.

    Dgmuso ma ka to tugu:

    A t o ba y knun,

    A t o ba y knun,

    Ni n ka s so ba y knun,

    yi son km ra ba y n knun,

    Km n km taran ba y knun.

    Sisan knn ka sa ta , ari b tagara ari ka taga s jie milie duga ra

    sn, dgmuso ma ka dnkiri la:

    A b la yi ba y knun,

    A b la yi ba y knun,

    N n ka s so ba y knun,

    Nyi son km ra ba y knun,

    Km ni km ra ba y knun.

    Knn ka sa b la jie ra , o s t g l k ra bi jie ra s y , ni o t

    galngaln sa ti t jie ra. O kaman jie ra s ya fari tuguni , ti b fin min k

    ma o sr do, o fari ya ka to ra f bi tre ra.

    Ni ka fin sr kna nyina siginyngn, lamg, dg k. Mso

    ni ko y c t kna yada.

    Tlen n ki ta duga mina n ki bila.

    Ouattara Adama, 13. Kong, 2011.

  • 12

    6. Pourquoi lhyne a-t-elle peur du varan deau ?

    Voil mon conte. Voil mon conte.

    Tu vois ! Quand lhyne arrive au bord de leau, elle commence par

    toucher leau puis elle sen asperge. Une fois au bord de leau, lhyne

    sasperge deau. Elle sasperge de faon nergique en faisant beaucoup de

    bruit.

    Et elle fait a uniquement cause du varan deau.

    Un jour, les animaux se rassemblrent pour se battre. Lorsque lun

    des animaux en terrassait un autre, il le faisait dans un vacarme assourdissant.

    Le varan deau se battit contre tous les animaux, les uns aprs les

    autres. Et aucun dentre eux ne russit le vaincre. Si bien qu la fin il ne

    restait que lhyne. Le varan deau lui dit alors :

    Allez Hyne, approche-toi !

    Lhyne lui rpondit avec mpris :

    Hehehe, hahaha ! Mais tu crois vraiment que tu peux rivaliser

    avec moi ?

    Et la lutte commena. Lhyne et le varan sattraprent. Le varan

    manuvra avec sa petite queue pour pouvoir lenrouler autour de lhyne et il

    russit limmobiliser avec sa queue. Il sortit ensuite ses griffes et les enfona

    dans les fesses de lhyne. Lhyne se mit alors crier :

    Mais tu me piques ! Tu me piques ! Mais, tu me chatouilles, tu

    me chatouilles !

    Elle seffondra alors sur le sol avec fracas. Les autres animaux se

    mirent crier :

    Il la vaincue ! Il la vaincue !

    Le varan deau plongea alors toute allure dans leau. Cest la

    raison pour laquelle, jusqu aujourdhui, lorsque lhyne sapproche de leau

    et se prpare boire, elle sasperge dabord deau rapidement.

    6. Fn m ksn srugu y sran knganan nyn

    N ta y n ta y,

    E ka y surugu ka s ji dara bara ka ji k:

    Pcapaca.

    M srugu k s ji dra ji k:

    Cgacagacaga Cgacagacaga!

    Kr l tgun b ra, knganan l ksn. L d ari ka sogori b k

    ri y bndori k. N m k m bn o ye o k:

    Brinw!

    Kganan n ri by k bndori k klen klen ari si man s ra.

    nnan t srugu, ko:

    Srugu y nn.

    Srugu k t:

    Curuuw, hh! N bondori k nyngn d l b le y w?

    ri fnginnan n knganan k nr nyngn nn, k kwonin

    k k srugu mnimini k bla c ra ka snni j k tga snni don surugu

    boda ra. Srugu k:

    b n sgra! b n sgra! b n lngelengenira! b n

    lngelengenira!

    K tga bn ta wongow. ri k:

    k bn, k bn.

    Kangana ka pabawu ka taga bila ji ra, le ksn n srugu k f

    taga ji mi duga ra ali bi ni ka s ji da ra bara ka ji k:

    Sgasagasagasaga.

  • 13

    Elle sassure ainsi que le varan deau ne passe pas par l.

    Une fois que tout est calme, elle boit et puis sen va.

    Autrefois, elle ne donnait pas suffisamment attention au varan

    deau. Et personne ne devrait donner peu dimportance quiconque.

    Conte, je te laisse l o je tai pris.

    Barro Babouakari, 50 ans. Matre dcole coranique Kong, novembre 2011.

    N knganan t yi ni man magankan min sisan sr k je m k

    tga. Ale jnan knganan r. Ole kosn k mg d ka nan jn d l ra.

    Tlen n ki ta duga mina n ki bila.

    Barro Babouakari 50. Kong, 2011.

  • 14

    7. La cremonie de sacrifice des grenouilles et le double langage

    de lhyne.

    Le narrateur - Matre, voil mon conte. Voil mon conte.

    [Le matre Barro Babouakari est lassistant du narrateur:]

    Courage. Eh bien tu es sur ton terrain, il est donc tout toi. Tu te

    trouves chez toi, tu peux donc continuer de nous raconter lhistoire.

    Les grenouilles dcidrent de prparer un sacrifice en lhonneur de

    leurs anctres.

    [Lassistant du narrateur: le plus jeune Barro Baladji]:

    Incroyable !

    Il sagit des mmes grenouilles que lon voit par ici. Leurs anctres

    taient morts. Et elles proposrent de prparer un sacrifice en leur honneur.

    [Lassistant du narrateur: Barro Babouakari : Cest--dire un

    grand banquet de sacrifice.

    Elles dirent quelles allaient prparer ce sacrifice en lhonneur de

    leurs anctres. Elles se mirent toutes daccord et partirent acheter un taureau.

    [Lassistant du narrateur le maitre Barro Babouakari]Chez

    Samba4!

    [Lassistant du narrateur le plus jeune Barro Baladji] Non ! Chez

    Le Vi 5!

    Bon ! Donc dans lenclos des vaches de Bma Ali.

    Elles sapprtrent sacrifier le taureau quelles avaient achet et

    une fois mort, elles le dcouprent.

    4 Samba, en dioula, nom dun berger qui vendait quelques ttes de son btail. 5 Le Vi, en dioula, du franais le vieux, surnom dun autre berger qui vendait

    galement quelques ttes de btail.

    7. Toriri bmari saraga sogo b, surugu, ninden fila kuman to

    yi

    Kramg, n ta y n ta y,

    E ni kongo, so ye.

    Toriri l ti kr ari y ari bmanri saraga twi.

    DlaminanBlebele.

    Triri klen klen miri ye tan. Ari bma c kr kr miri ti sra.

    Ko ari y saraga n twi.

    DlaminanSaraga twi ba le b o y.

    Ari ko ari y saraga n twi, jaga ari ka bin ka taga misi toran klen

    sn.

    DlaminanSamba f yi.

    DlaminanUnhun, le Vi f yi.

    Anhan Bma Ali f wr ra.

    Misi toran klen mi snan ari ka taga misi fga. Ari ka misi fga ari

    b bosora.

  • 15

    [Le narrateur] : Et toi, Hyne, tu passais justement par-l ! Et

    lhyne vit que les grenouilles taient en train de dcouper le taureau.

    Lhyne leur dit :

    H, petits frres ! Cest le sang 6qui a guid mes pas

    jusquici. Ce sang ! Vous savez bien que je suis votre frre. Que nous avons

    tous la mme mre. Vous savez que cest ce sang qui ma fait venir votre

    rencontre ? Vous savez que je suis votre frre ? Que nous avons tous la mme

    mre. Je suis votre frre.

    [Lassistant du narrateur le maitre Barro Babouakari] Comme

    cest incroyable !

    [Le narrateur] Tu as compris ?

    ce que je vois, vous vouliez faire un banquet en hommage nos

    anctres et vous ne me lavez pas dit, nest-ce pas ? Vous ne savez donc pas

    que je suis le chef de famille ?

    Les grenouilles lui rpondirent :

    Pardonne-nous, frre ! Pardonne-nous, frre !

    Elles demandrent pardon lhyne et lui donnrent le couteau.

    Elle sassit afin de dcouper le taureau et elle le fit. Une fois le taureau

    dcoup, elle le rpartit en trois parts7.

    [Lassistant du narrateur le maitre Barro Babouakari : H ! La

    viande du sacrifice.

    Oui, la viande du sacrifice.

    6 Cest une reference implicite leur lien de parent. 7 Entre les dioulas, pour que le sacrifice soit sacr, le partage doit dabord

    bnficier aux pauvres. Lhyne ne les mentionne mme pas, ce qui laisse penser que

    son partage tait frauduleux ds le dbut. [Les parts du partage correspondent un rite

    de lislam : une part est destine la famille, une autre aux voisins et la dernire aux

    pauvres]

    Suruku le tmb t ka taga y triri b misi bosora.

    A ka to:

    ee! Dg ygri basi le ka ni ta ka nan ni b alori kn. Basi

    lomu, alori ka ln ni b alori kr y. An biy ba dnman klen. Alori ka

    ln basi le ka ni b alori kn? Koni ari ka ln ari kr l b ni y?An biy ba

    dnman klen, ni l b alori kr y.

    DlaminanBlebele.

    E k min, sisan alori ko ari y an bmanri saraga twi alori man

    f ni nynan o? Alori ka ln ni le b ari biy nynmg y wa?

    Toriri ka to:

    N kr sawari, n kr sawari!

    Ka don soronari so ra ka suruku dari, ari ka mru di surugu mn

    ka sigi kiye misi boso.

    Surugu ka misi n boso, misi boso bnan ka misi la laduwa saawa.

    DlaminanEee!Saraga sogo.

    nhn saraga sogo.

    .

  • 16

    Hyne dclara :

    Ce morceau de viande que vous voyez-l est pour ma maison. Et

    celui-ci sera pour ma femme.

    Pour sa femme, bien sr.

    Ce dernier morceau sera pour la maison de mon oncle.

    Il resta un bout de viande, mais il sagissait des intestins. Cest

    donc cette partie des intestins quil dit quil fallait utiliser pour le sacrifice. Les

    grenouilles sassirent autour, en plaant leurs pattes sous les pommettes, de

    cette faon [gestes du narrateur], pour montrer leur dception.

    ce moment-l passa leur frre Livre sur son cheval, un beau

    cheval blanc. Il trouva alors les grenouilles avec les pattes sous le menton et

    dit :

    H ! Grenouilles, mes surs ! Quoi de neuf ?

    Une des grenouilles dclara :

    Eh bien nous tions en train de prparer un sacrifice en lhonneur

    de nos anctres. Et Hyne est passe par l en disant quil tait notre frre. Il

    nous a reproch de prparer le sacrifice sans lavoir prvenu. Alors nous lui

    avons donn le couteau pour dcouper le taureau. Il a rparti le taureau en trois

    parts de cette faon. Et il a dit que les intestins taient la partie utiliser pour

    le sacrifice.

    [Lassistant le maitre Barro Babouakari : Que le sacrifice se ferait

    de cette faon.

    Eh bien maintenant, il a pris la calebasse et est parti chercher de

    leau au fleuve.

    [Lassistant le plus jeune Barro Baladji]: Il va revenir rapidement

    afin de cuisiner et manger le taureau.

    Ko:

    Klen mi ye tan o b so mg samba y, t kleman o b mso ta

    y.

    Ale ta mso.

    Mi ye tn o b le bli so ta y.

    Sogo t tora nugu. Ngu gbrgbr ko ole y k saraga y. Toriri

    ka sigi ka ari boro k ari y kr tn.

    Sisan dg snde le y b mini ni so y, so gb nyuman. A b

    nnan ka nn s ka toriri boro sr ari y kr ko:

    Aa! Kr tori do kra di le?

    Ko:

    An b an bman ygri saraga tewira surugu ka nan b an kn ko

    an kr b y. Ko an b saraga twira an man f y, o ra do an ka mru di

    mn ko y misi boso. A ka misi la laduga saawa tn ko ngu l ya k saraga

    y.

    DlaminanOle ya k saraga y.

    O y sr mi y k tn ka bara ta ka taga kuw ra ka taga jie bi.

    DlaminanE nn o barabara ko o nyimi.

  • 17

    Le livre demanda :

    Dans quelle direction est-il parti ?

    Les grenouilles lui rpondirent :

    Vers cette partie du fleuve, o on prend de leau.

    Le livre, sur son cheval, prit la direction du fleuve. Il arriva au trot

    rapide et vit que lHyne avait dj rempli la calebasse deau et lavait place

    sur sa tte.

    Le petit frre Livre: Dg Sn, fit semblant dtre sur le point de

    partir.

    H, petit frre Livre !

    Celui-ci sarrta. Lorsquil le vit immobile, le livre lui demanda:

    Ma sur hyne, tout va bien ?

    Lhyne lui dit :

    Tu nas pas vu mes frres l-bas ?

    Si, je suis tomb sur eux. Ils taient en train de prparer le

    sacrifice en lhonneur de vos anctres. Ils mont dit quils avaient sacrifi un

    taureau. Et que leur frre Hyne tait venu par-l, vers le fleuve. Mais jai un

    message te transmettre donc je suis parti ta recherche pour te la transmettre.

    Lhyne lui rpondit :

    Quelle est donc ce message ?

    Le livre dclara :

    Eh bien il savre que le taureau que tes surs ont choisi pour le

    sacrifice vient du territoire de frre Lion. Et maintenant le lion est tes trousses,

    il est couch ct de tes surs. Il leur a demand o tu tais et elles lui ont

    dit que tu tais venu de ce ct du fleuve. Elles lui ont dit textuellement :

    Nous attendons notre frre .

    Le lion guette donc ton retour. Il a dit que tu devais revenir et quil

    fallait rgler rapidement ce problme.

    [Lassistant le maitre Barro Babouakari : Il faut donc que tu te

    dpches.

    Snde sra ko:

    Surugu d?

    Ko:

    A tagara kuw ra taga jie d bi.

    O ka so ta sisan ka kuw sira ta ki y taga. Parawu parawu, sra

    nyn b surugu ra ka jie bi bara b knnan.

    Dg Sn ka k karako le b tmbra. A ka magan [Surugu]:

    Dg Sn eee!

    O ka l, o lra o ka magan:

    Kr surugu b di?

    Ko:

    E man n dg ygri ye wa?

    N ki dg ygri ye ari b ari bma saraga twira ko ari ka misi

    fga, ko ari kr nnan kuw ra donki, komi ta cra b yi n da ra n ko nyi nn

    tnb ka duga nyini ka f y.

    O ka to:

    Cra juman?

    Ko:

    E dg ygri ka misi mi minan ari b saraga buwra, jaga ari

    ka misi b kr jra ta wr l ra. Jra lani b dg ygri kr, ka ari

    nyiniga ari ka to tagara kuw ra. Ari ka to:

    An nyi an kr knn.

    O ra do jra do b knnan. Ko ya taga ra ya taga konyan

    nynb.

    DlaminanYa gbnyan l.

  • 18

    Il a dit que nous devions venir tous les deux.

    Lhyne protesta :

    Mais quest-ce que cest cette histoire ? Nous sommes tous frres

    ici ? Cest incroyable, je crois quils ont tous perdu la raison. Est-ce que j'ai

    lair dtre leur frre ? O a-t-on vu quune hyne et quune grenouille avaient

    quelque chose en commun ? Moi jai des poils sur tout le corps. Une grenouille

    a-t-elle des poils? Il me semble quelles ont les yeux sur le front. Et, est-ce-que

    je maccroupis comme elles ? Ces grenouilles nont aucune ide de ce que

    reprsente le fait d'tre frres. Elles sont srement devenues folles.

    Lhyne se montrait trs en colre. Le livre lui dit alors :

    Eh bien maintenant cest le lion qui va arriver. O sera-t-il ?

    Lhyne lcha alors la calebasse remplie deau et se mit courir de

    telle manire quelle rasa toutes les jeunes pousses darbres sur son chemin.

    [Lassistant le matre: Barro Babouakari]Serait-ce par peur ?

    NarrateurOui, ce serait cause de la peur. Maudite soit-elle !

    [Lassistant le matre Barro Babouakari : Tiens ! Qui sest mis

    dire que les grenouilles taient ses surs ?! Et quand tu as appris que le taureau

    tait la proprit du lion, tu nas plus rien voulu savoir de tes soi-disant surs.

    [Le narrateur]Et maintenant tu viens nous dire que ce ne sont plus

    tes petites surs. Quelles ont les yeux sur le front alors que toi non plus. Et

    cest seulement maintenant que tu dis quelles ne sont pas du tout tes petites

    surs. Quelles ont les yeux sur le front alors que toi tu les as ailleurs. Et que

    tu ne marches pas accroupi comme elles peuvent le faire.

    Donc il ne reste plus rien de cette fraternit, de ce lien de sang dont

    tu as tant parl ? Tu es venu en disant que le sang tavait appel rejoindre tes

    petites surs. Nest-ce-pas ce que tu as dit tes soi-disant petites surs ?

    A ko an nyi kori l ka s nyngn f.

    Surugu le ka magan:

    Ari kr b jnni ye? Asi! Nyn a ln a kun la kile t yi ni l? Ari

    kr b ni l y wa? Surugu ni tori b klen? Siye b ni kn, siye b tori kn

    wa? N ko ori nynden b ari kn nn l. Es ske ni y sonzori l wa? nhn ari

    man ari kr ln ari kun la kile t yi.

    Surugu le ka panangan ole snde ka to:

    Ale yr ti b nnan b mini (jra)?

    Ole surugu ka bara bn, yiri misin o yiri misin b le sac ra ka biy

    kari ki taga yi.

    DlaminanSiranyan f?

    Siranyan f. Patisangana!

    DlaminanEle do ko kr ygri lo a nana f ko jra ta l b

    misi y ka to karako krri t.

    A ka to dg t ari y. Ko ori nynden b ari kn nn l. Ele

    nynden t kn nn ori y sonzori le ti sonzori.

    A b tn, lami tre ra y taga f ari nynan basi, o ka k di l? Ko

    basi l ki ta kini e b dg ygri kn? O la ra do ti man f dg ygri

    lo wa?

  • 19

    Vous avez une langue bifide [fourchue] comme le varan8. LHyne,

    oubliez donc lusage du double langague. Si vous ne labandonnez pas, nous

    ne vous accepterons pas.

    Conte, je te laisse l o je tai pris.

    Barro Baladji 32 ans. Paysan. Kong, novembre 2011.

    8 Le varan a la langue bifide, cest pour cette raison que les dioulas le

    considrent comme lemblme du mensonge et de la tricherie.

    Nnden fila mi tan, kanganan ari ya o to? Ni ari man o to ti nyn.

    Tlen n ki ta duga mina n ki bila.

    Barro Baladji, 32. Kong, 2011.

  • 20

    8. Le mystique qui prdit lhyne que si elle ne faisait pas de

    sacrifice elle subirait une grosse perte

    Voil mon conte. Voil mon conte.

    Toutes les choses prsentes dans ce monde peuvent se rsumer de

    la faon suivante : la vie, la sant et la chance.

    [Le matre Barro Babouakari] : Il en est ainsi.

    Si tu veux que Dieu te concde quelque chose, il faudra que tu en

    prennes l'initiative.

    [Le matre Barro Babouakari] : Cest tout fait vrai.

    On raconte quun jour lhyne sen alla voir un marabout pour

    quil demande Dieu de lui accorder de la chance.

    [Le matre Barro Babouakari] : Bah dis donc !

    Le marabout dit lhyne de partir en qute de la vrit et den

    faire ensuite une offrande Dieu.

    Le matre Barro Babouakari : Quelle surprise !

    Lhyne demanda alors au marabout ce quil se passerait si elle ne

    faisait pas doffrande de la vrit.

    Le marabout lui dit :

    Eh bien, je ne peux pas te donner de rponse sre. Mais si tu ne

    fais pas loffrande de la vrit, ce qui va se passer, cest quun jour tu trouveras

    quelque chose et quelquun te lenlvera.

    Lhyne lui rpondit alors :

    Bon, sil ne sagit que de a, il ne faut pas sinquiter plus que a.

    Parce que, qui, en ce monde, serait capable de lui enlever quelque

    chose elle ? Personne ne pourrait faire une telle chose. Et, en ce qui la

    concernait, elle navait aucune intention de faire un tel sacrifice. Alors, le

    marabout lui dit :

    Eh bien, au nom de Dieu, je te le dis, tu verras que tu vas trouver

    quelque chose.

    8. Surugu bnnan saraga b mn ka k y.

    N ta y n ta y,

    Dununyan ko b si l ra ni knya ni hrjig.

    KramgE k.

    Ni tugu ka f y hrjig nyini Ala f f y wiri ka l yr y

    l.

    KramgO b cin ni ye.

    Ko lon d ra surugu l tagara kramgc d f ko o y Ala dari k

    y: hrjig ko ra.

    Kramgnhn!

    Kramgc ka f surugu nynan ko a ya cin nyini ka a k saraka

    y.

    KramgKawako!

    Ole surugu ko kramgc mn ni man cin k saraka y mini l

    k? Mini l b yi?

    Kramgc ko:

    Fin biy ti nyini ka ln. Ni man cin k saraka y le nn fin d

    tmn, d do y nn bsi e ra.

    O lo surugu ko:

    Ni o lo o ya ngn.

    Jn ni b dununyan ra mi y s ka fin bsi ale ra? Mgsi ti se ka

    fin bsi ale ra. Ni o lo le ti o saraka klen mi b. Ole kramgc ka to ko:

    Ala ra e do nan fin d tmn.

  • 21

    Elle nenvisageait, pour rien au monde, de raliser une offrande de

    cette sorte.

    Elle se mit alors en marche en direction dun village. Elle prit un

    chemin et sur son trajet, elle rencontra des animaux sauvages et domestiques

    qui staient rassembls pour aller prsenter leurs condolances des

    funrailles.

    Ils dirent leur frre le bouc :

    Frre Bouc, viens avec nous, nous allons prsenter nos

    condolances.

    Il leur rpondit :

    Allez-y, partez devant, je dois prier un peu.

    Le matre Barro Babouakari : Ctait vrai !

    Le bouc resta donc lcart pour faire sa prire. Quand il se remit

    en chemin, il tomba nez nez avec lhyne qui avanait sans avoir fait le

    sacrifice de la vrit. Lhyne marchait sur ce chemin et le bouc de mme.

    Lorsque lhyne arriva un croisement, le bouc arriva au mme endroit. Ils se

    rencontrrent donc tous les deux.

    Le matre Barro Babouakari : Comme cest surprenant !

    Lhyne vit le bouc ce qui la remplit de joie et elle se mit rire.

    [Le matre Barro Babouakari] : Allez ! Comme si elle avait fait ses

    besoins dans leau9.

    Lhyne lui demanda :

    Frre Bouc, o vas-tu ?

    Le bouc lui indiqua quil allait prsenter ses condolances un

    enterrement. Lhyne lui dit :

    Frre Bouc, eh bien je suis bien contente de te voir. Je nai rien

    mang depuis ce matin.

    [Le matre Barro Babouakari se tournant vers le public] : Le bouc aurait-il

    de la nourriture avec lui ?

    9 Selon une croyance populaire, lhyne aime faire ses besoins dans leau.Cela

    represante pour elle un objet de divertissement.

    A do ka bn ni man saraka b.

    A ti b tagara dugu d ra. O ra do surugu nnan sira minan b

    tagara ka taga sr kongo sogori ni so sogori ori lara nyngn kan ko ari b

    tagara sngan fo duga. Ori tugu ko kr bkrni man:

    Kr bkrni nan an taga sanga fo duga ra.

    O ko:

    Ari ya bila nyn n b srira ban.

    KramgJate!

    Bkrni ka l ka ta sri k bn. Bkrni nan sira ta ko e taga ka

    sr surugu b sira ra b nnan o man cin k saraka y. Surugu b sira kn

    ki nn, bkrni b sira kn ki nn, surugu nn s turunan nn bkrni ka nan

    s turunan nn ari ka nyngn bin kurukuruc tnsi.

    KramgKongoligo!

    Surugu ka bkrni ye a jusu sumanan ka yrko.

    KramgE ko ka buwo k jie ra.

    Surugu ka to:

    Kr bkrni ele se mini?

    Ole bkrni ko a b tagara snga fo duga. A ko:

    Kr bkrni e ye ko jara ni ye, ko kabini sgman ni man

    domini k bn.

    KramgTuwo l b boro wa?

  • 22

    Le bouc demanda alors :

    Et toi, frre Hyne, tu as de la nourriture avec toi, ou bien ?

    Lhyne lui rpondit alors :

    Ah ! Il semblerait que tu ne comprennes pas comment notre

    rencontre va se terminer !

    [Le matre Barro Babouakari] : Eh bien moi, je nai aucun doute

    sur la faon dont les choses vont se passer.

    Eh bien tu as raison ! On ne peut avoir de doutes sur ce quil va se

    passer. Il ny a personne par ici, tu peux donc tre sr de ce qui va se produire.

    Eh bien !Tu es comme une prire surrogatoire.10

    Lhyne se souvint alors de quelque chose :

    Le marabout ne mavait-il pas dit que si je ne faisais pas doffrande

    de la vrit, les choses se passeraient mal pour moi ?

    Il est certain que le bouc tait entre ses griffes et quil ne pourrait

    pas schapper.

    Le bouc dit alors lhyne :

    En ce qui me concerne, je tai dj dit quel serait ma destination.

    Maintenant, cest toi de me dire vers quel chemin tu vas.

    Le bouc la prvint :

    Mais attention ! Ne me mens pas !

    Lhyne lui demanda alors :

    Est-ce que tu sais, toi, ce quest la vrit ?

    10 Peut-tre quil va tarriver quelque chose comme si tu avais fait une prire

    sans y tre oblige .Cest comme une bnediction qua celui qui fait sa priere

    surrogatoire.

    Entre musulmans, la prire volontaire, cest dire non obligatoire, est

    considre comme tant trs efficace. Par cette priphrase, le bouc suggre lhyne que

    les intrts dcoulant de leur rencontre seront importants.Cest un cadeau de Dieu pour

    avoir accomplis une prire non obligatoire.

    Ole kr bkrni ko:

    Surugu tuwo l b boro wa?

    Ole ka to:

    Ele yr o ka lon ni ni le o ta nyngn nyi fin mi b yi?

    KramgKiti t o ra

    Kiti t o ra le ni ni fila ya bin tn mg t yi; le yr ka lon mi

    b yi.

    KramgE kra nagafila le ye.

    Kr surugu ka akiri bila:

    Kramgc ti ka saraka f ni y ni man o k? O ra do kr

    bkrni b le nyn kr cogominan o ti s ka taga ka le to yi.

    E ka y saraka b bariya mnyi, n b o kuman l fra tan. O lo

    kr bkrni ka to surugu man:

    Ni ka n taga duga f le nynan, le y ta taga duga f nyi.

    Ko:

    Unhun, knan fninyan f nyi d.

    O lo surugu ka to bkrni man:

    Ele y cian lon wa?

  • 23

    Elle lui demanda ensuite :

    Combien y a-t-il de vrits ?

    Le bouc lui rpondit :

    Eh bien, il existe trois vrits. Et on prtend que si tu es capable

    de prononcer les trois vrits, personne naura le pouvoir de te vaincre.

    [Le narrateur rappelle alors un pisode pass de la vie de lhyne] Il

    y a quelques temps, les chasseurs avaient captur lhyne. Et ils lavaient mise

    en cage. Quand ils lavaient emporte les animaux sauvages lui avaient dit :

    Sur hyne, mais cest quils tont attrape !

    Tout le monde sait ce quils vont faire de toi !

    HyneEh oui, ils mont attrape. Et je ne sais pas sils vont me

    laisser dans cette cage ou sils vont me librer. Je ne sais pas ce quils vont faire

    de moi.

    [Le narrateur] : Vous voyez comme elle est intelligente ! Pourquoi

    ne dit-elle pas que le plus probable est quils la mangent ?

    [Lassistant] : a ne lintresse pas de le dire.

    Le bouc sapprocha alors delle et lui dit :

    Frre Hyne, ils tont attrap. Tout le monde sait ce quils vont

    faire de toi.

    Hyne Oui, ils mont bien attrap. Je ne sais pas sils vont me

    mettre en cage ou sils vont me relcher la fin. Mais je ne sais pas non plus,

    frre Bouc, si tu subiras le mme sort que moi ou non.

    Lhyne ajouta :

    Frre Bouc, un jour nous nous rencontrerons toi et moi, si Dieu le

    veut11

    .

    11 Le narrateur utilise lexpression arabe In cha Alla , inchaa alah , si

    Dieu le veut .

    Surugu ko bkrni man:

    Cin b jori?

    Bkrni ka to:

    Cin b saawa. Ko ni ko cin saawa f mg t yi mi y s ki

    ss.

    Ka sr la d ari ka surugu minan k o bila snzaran nn. kongo

    sogori tnb t ari y to:

    Ee! Kr surugu ari do ki minan?

    Ari do ni k di l?

    nhn! Ari konni ka n minan. Ari nn n minan l wa, ari nn sk

    ka n bila l wa ni konni man lon ari y nn n k di l.

    Ale ya cwu a ti a f ari y nn nyimi d?

    DlaminanA ti o f.

    O lo kr bkrni nanan se ko:

    Kr surugu ari do ki minan? Ari do ni k di l?

    Ari konni ka n minan. Ari nn n minan l wa, ari nn n bila l wa,

    le kr bkrni ari yr ni fga l wa ni man o lon.

    A ka to ko: Kr bkrni incha Alla an nyi nan nyngon nyi la

    d.

  • 24

    Le narrateur : lhyne se souvenait de tout ce qui stait pass

    pendant quelle tait enferme. Presente-moi les trois vrits dont tu m'as parles pour que je les

    apprenne. Si ce sont des vrits incontestables, je te laisserai partir.

    Le bouc lui rpondit :

    Eh bien, la premire est que le jour qui est synonyme de joie pour

    lun, peu tre lequivalence de la tristesse pour dautre.

    Lhyne dclara :

    a, il ny a pas de doute. Le jour o ils m'ont attrape et o ils mont

    mise en cage tait un jour triste pour moi, alors que toi tu tes mis danser.

    [Le matre] : Cest vrai.

    Lhyne dclara :

    Bien, on ne peut pas sopposer cette vrit. Il reste donc deux

    vrits. Explique-moi la suivante.

    Le bouc linterpella :

    Frre Hyne

    Lhyne rpondit :

    Oui, dis-moi.

    Le bouc lui dit :

    Ah ! Si javais su que tu prendrais ce chemin aujourdhui, je ne

    laurais pas pris.

    Lhyne dclara :

    Oui, cest vrai. Si tu avais su que je passais par ce chemin tu ne

    laurais srement pas emprunt. Bon, nous avons donc deux vrits. Si tu me

    dis quelle est la dernire vrit, cest termin, je ne te mangerai pas.

    Le bouc linterpella :

    Ole ari nanan nyngn bin o ko b kr surugu knn ari ti ka ale

    minan la mi nan.

    E ka cin sawa mi kuman f f ni y nyi fr ni ssri man k

    r nyi to yi.

    O lo kr bkrni ko:

    Cin joonan joonan k, d ta jusu suman la ole b d ta jusu kasi

    la y.

    Kr surugu ka to:

    Ssri t nyi nn, la mi nn ari ka ni minan ka ni bila snzanran

    nn ni jusu ti kasini b le nnan s f ka dnk.

    KramgE k.

    A ka to ko:

    Unhun ssri t o ra. Ko t tora cin fila, klen wr f nyi.

    A ka to:

    Kr surugu?

    Kr surugu ka to ko:

    Nmu.

    Ko:

    Ah! ni ti ka lon le b sira mi l tara bi jate jate ni ti sira n ta.

    Surugu ka to:

    O b cin ni ye ele ya a lon ni b sira mi kn le y tugun ka ta.

    Cin kra fila. Ni ka cin sawanan sr ka f kuman bnan ni ti s mn.

    A ko:

  • 25

    Frre Hyne?

    Lhyne rpondit :

    Oui, dis-moi.

    Imagine que nous nous retrouvions tous les deux, que le seul tmoin

    de notre rencontre soit Dieu et que tu me dises : Mon frre tu peux aller en

    paix, je ne te mangerai pas . Si tu racontes cela a quiconque et nimporte o,

    il te dira que tu mens.

    [Le matre] : Cest vrai, cest exactement ce que je dirais.

    Il conclut avec la troisime vrit, malgr tout lhyne lui accorda

    son pardon. Elle aurait faim mais que pouvait-elle faire de plus? :

    Mon frre, tu peux partir.

    Pendant que le bouc sen allait, l'hyne se remmora :

    Comme je nai pas fait loffrande que le marabout avait

    prconise, jai perdu quelque chose. Voil que ce qui devait arriver, arriva.

    Conte, je te laisse l o je tai pris.

    Traor Brahima, 34 ans. Elve dune cole coranique. Kong,

    novembre 2011.

    Kr surugu?

    Kr surugu ka to:

    Nmu.

    Ni ni le fila nyngnyeni ko mg wr t yi Alla l b n cr

    y. Ele ya f kr bkrni taga n yafara e man n ti ni nyimi ni ka taga ka

    taga lakari duga o duga ari y to fninyan lo.

    KramgCin! Ni yr y f.

    Cin sawanan nanan dafa, mi nyn b surugu ra tn limaniyara

    d, ka to ni kng y. A ka to:

    Kr bkrni taga.

    Bkrni tagani kuw do ka to:

    Kramgc ti ko ni ya saraka mi buw ni man k o fuwon l ka

    ni sr tn, o ko l ka ni sr tn.

    Tlen n ki ta duga mina n ki bila.

    Traor Brahima, 34. Kong 2011.

  • 26

    9. Il faut faire attention son image

    Voil mon conte. Voil mon conte.

    Un jour, des animaux sauvages se runirent pour traverser un

    courant deau et aller labourer un champ. Alors quils labouraient le champ, ils

    construisirent un grenier bien grand pour y garder les rcoltes. Puis, ils se

    dirent :

    Voil, nous pouvons partir et laisser les crales dans le grenier.

    Lorsquil faudra nouveau labourer les champs, nous viendrons ramasser la

    rcolte suivante. Et au fur et mesure que nous travaillerons la terre, nous

    mangerons [ce que nous laissons ici maintenant].

    Chacun se mit alors expliquer aux autres o il partirait :

    Et toi, Livre, o vas-tu ?

    Moi je vais dans le lointain pays des feuilles de calebasse12

    .

    Non ! Et a fait loin ?

    [Ils demandrent ensuite lhyne] :

    Et toi, Hyne o vas-tu ?

    Eh bien moi je ne vais pas aller trs loin dici.

    Au final, le livre resta cach prs de la grange millet. Il y piquait

    des crales petit petit. Il resta donc par l, dans une cachette prs du grenier,

    tandis que les autres animaux sauvages s'en allaient loin de l.

    Le livre ne sloignait pas trop du grenier. Et il prenait du millet

    pour le manger. Il mangea ainsi tout le millet avant que les autres animaux ne

    reviennent.

    Il alla alors chercher des excrments dhyne et les disposa dans le

    grenier.

    12 Legelegejefla, en dioula, de legelege, loin , je, calebasse et fla

    feuille .

    9. Ole koson mg y tg nyn.

    N ta y n ta y,

    Kongo sogori l ti jnnan ka jie tig ka taga sn k. Ni ari ka sn

    k ari y bono ba tig ka smanri sigi knn. Ari ko:

    An biy taga duga jn nn ni snn sagan ka s n biy nn ka nn

    ki sman b kiye domu ki snn k.

    Ari y nyinigari k ko mg min nn taga duga mina o y taga

    duga f. Ari ka snde nyiniga ko:

    Snde le nn taga mini?

    Ni nn taga Legelegejefla l.

    Ee! Ele do nn taga duga jnan d?

    Jaga le nn biri nyn bondo kr kiye n b. Ale nnan biri nyn bondo

    kr kongo sogori biy taga ra. Ale b bondo kr ni, le ka nyn b ka

    domu, yn ni sogori y nn le ka nyn biy b ka domu. Ka surugu buwo l

    c ka fa bondo ra.

  • 27

    Lorsque les animaux revinrent et quils sapprochrent du grenier,

    ils se mirent tous crier :

    Mais quelle putrefaction ici ! Oh, quelle putrefaction, quelle

    putrefaction ! Mais quest-ce que cest que cette putrefaction, quelle

    putrefaction !

    Ils en conclurent que a devait tre lhyne qui avait vol la rcolte

    pour la manger, tant donn que ses excrments taient partout dans le grenier.

    Mais ce ntait pas lhyne qui avait mang le millet [mais bien le

    livre].

    Ils capturrent lhyne pour lui mettre une bonne racle. Ils lui

    donnrent tant de coups quils manqurent de la tuer, vu qu'ils taient

    persuads quelle avait vol tout le millet. Mme si ce ntait pas la vrit.

    Ceci est la raison pour laquelle tout le monde devrait faire attention

    son image personelle. De plus, lhyne avait dit aux autres animaux quelle

    ne pensait pas trop sloigner lorsquils lavaient interroge. Ceci ne fit

    quacrotre la mfiance quils avaient envers elle.

    Conte, je te laisse l o je tai pris.

    Traor Brahima, 34 ans. lve dans une cole coranique. Kong, novembre

    2011.

    Sogori nnan nn, min ka taga bondo da yr o to:

    Unhun, nhun, nhun! Unhun, nhun, nhun!

    Ari ka nn ko kr surugu l ka sman b ka domu pasike kr

    surugu buwo l b ka bondo fa, ka sr kr surugu man gbogo domu. Ari ka

    kr surugu minan ka bug, ka bug ka k karako ari y nn fga, ko

    pasike le l ka nyn b. Ka sr le man nyn b. Ole koson mg y tg

    nyn. Kr surugu le ti ka f ko ti taga duga jn nn ole koson ari ka

    fninyan la le ra.

    Tlen n ki juta duga mina n ki jubila yi bila.

    Traor Brahima, 34. Kong 2011.

  • 28

    10.Le livre qui connait lhyne lui tend toujours des piges

    Voil mon conte. Voil mon conte.

    Lhyne et le livre dcidrent daller prsenter leurs condolances

    leurs beaux-parents. Lhyne demanda au livre :

    Eh bien puisque tu vas aussi l-bas, que penses-tu offrir comme

    cadeau ceux qui sont en deuil ?

    Le livre rpondit :

    Eh bien coute, je pensais leur offrir un mortier. Je ne peux pas

    plus. J ai achet un mortier et je lapporterai dans mon sac. Lorsque jarriverai

    au village, je le montrerai. Jattraperai le pilon et je me mettrai donner des

    coups. En criant ceci :

    [Le narrateur chante seul]

    Comme je fais retentir cela, kpolow13

    ,

    Vous devrez moffrir quelque chose.

    Comme je fais retentir cela kpolow,

    Vous devrez moffrir quelque chose.

    Comme je fais retentir cela kpolow,

    Vous devrez moffrir quelque chose.

    [Et cest justement ce quil se passa]. Les gens rassemblrent une

    certaine quantit dargent pour donner au livre. Lhyne lui dit alors :

    13 Kpolow, expression qui dsigne le bruit que le mortier et le pilon font

    lorsquils sentrechoquent.

    10.Ole koson ni ka s mg ra y tm fn biy ra ka ko k

    ra.

    N ta y n ta y,

    Surugu ni snde l ti ko ari y taga ka taga bilan snga fo duga.

    Surugu ka snde nyiniga le do b tagara, le do nn taga mini di snga dnri

    mn?

    Surugu ka to:

    nhn! Ni kni ka kolon ni san. Foyi t n f, n ka o kolon ni sn

    nyi nn o kolon ni bila n jufa ra. N ka taga s dugu ra nyi to ki yara ni y.

    Nyi to ki kolokalanden don ki y bug nyngnan ki ye a f:

    Mi ka magan kpolow o yn n sn

    Mi ka magan kpolow o yn n sn

    Mi ka maga kpolow o yan n sn.

    Mgri ka wari k nyngn kan ka a di sanganden man. Surugu ka

    to klenden:

  • 29

    Eh bien cet instrument serait bien mieux entre mes mains. Donne-

    moi ce mortier et ce pilon. Jai eu lide de venir avec quelque chose de

    semblable avant toi.

    Lhyne [avait prvu doffrir une vache]. Mais [en change du

    mortier] lhyne donna la vache au livre, et se mit face aux gens [avec le

    mortier], en criant :

    [Le narrateur chante en seul]

    Comme je fais retentir cela, kpolow,

    Vous devrez moffrir quelque chose.

    Comme je fais retentir cela kpolow,

    Vous devrez moffrir quelque chose.

    Comme je fais retentir cela kpolow,

    Vous devrez moffrir quelque chose.

    Mais personne ne lui donna un seul franc14

    . Le livre savana

    lentement avec la vache o les gens staient rassembls. Ils lui demandrent :

    14 Le franc CFA est la monnaie en vigueur en Cte dIvoire. Un seul franc

    CFA a peu de valeur. Un euro quivaut 655 francs CFA. 1 franc correspond environ

    un centime deuro.

    O canyi ni l f, kolon di yn. Ni ti b tagara ni o si l y.

    Ka misi di snde mn ka bila nyn ko:

    Mi ka magan kpolow o yn n sn

    Mi ka magan kpolow o yn n sn

    Mi ka magan kpolow o yn n sn.

    Mg si man dasi klen di le mn. Snde ka dmdm ka nn b ni misi y

    mgri kan ari ka to:

  • 30

    H, petit frre livre [San] ! O vas-tu avec cette vache ?

    Je lemmne aux funrailles du roi.

    Les proches du roi lui rpondirent :

    H petit frre livre [San]! Toi tu sais montrer lexemple aux

    autres !

    Ils se mirent alors chercher une belle maison et la lui offrirent. Et

    il dormit poings ferms.

    Lhyne continuait de leur casser les pieds avec le mortier sans

    avoir de succs. Elle alla se prsenter [la famille en deuil]. Et ils lui

    proposrent de se reposer dans une espce de cabane en mauvais tat.

    Lassistant : Eh bien, cest ce quelle mritait ! Et toi tu oses faire

    a, tant proche de la famille en deuil15

    .

    Lorsquils furent sur le point darriver sur le lieu des funrailles,

    lhyne demanda au livre :

    Et lorsque nous arriverons sur les lieux des funrailles, comment

    nous appellerons-nous ?

    Eh bien ! Moi le livre, je mappellerai Qui a fait a ? .

    Ils arrivrent prs de la foule. Et ils demandrent [les membres de

    la famille du dfunt] :

    Qui a fait a ?

    15 Le livre et lhyne taient les gendres de la famille en deuil. tre un parent

    proche et offrir un prsent misrable ou non appropri tait trs mal vu. Cest pour cette

    raison que la famille ragit avec mpris envers lhyne.

    Ee! Dg Sn b tagara ni misi y mini l?

    N b tagara ni y msac snga ra l.

    Msac mgri ka to:

    Ee! Ee! Dg Sn kra mg sb y.

    Ari ka taga bon nynnaman nyini ka o di dg Sn mn o ka filan

    ka la ka jn o ra ni yr y. Kr surugu le ka magankan kpolow k man

    nyn sr ra, le ka nn ka nn jigi. Ari ka taga ka taga bon dni sufa fr ka

    di le mn.

    DalaminanC, le mi b sngatigiye.

    Ka sr sni ari y taga snga duga ra ka snde nyiniga:

    Ni n ka taga snga duga ra n nyi n tg f di?

    nhn! Ni y n tg la Jni Ka Ko Mi K.

    Ari taga ra s jman duga ra ari ko:

    Jni ka ko n k?

  • 31

    Lhyne dit :

    H ! Toi, profiteur , tu vas me laisser ce prnom maintenant !

    Le livre rpondit :

    Ah, eh bien alors je me chercherai un autre nom.

    [Lhyne lui dit :]

    Du coup, quel sera ton surnom ?

    Le livre lui rpondit :

    Eh bien je me surnommerai O sont rests les visiteurs ? .

    Ils se logrent lorsqu'ils arrivrent aux funrailles. Ils se levrent

    laube et quelquun leur demanda [pour leur proposer une douche et un petit

    djeuner] :

    O sont rests les visiteurs ?

    Le livre rpondit :

    Moi, je suis ici.

    O sont rests les visiteurs ?

    Livre rpondit nouveau :

    Je suis ici.

    Le livre mangea donc les plats quon lui offrit.

    Lassistant : Mais personne ne savait comment sappelait lhyne.

    A ka to:

    Bilakoro fr, ni l tg tn, ni l tg tn.

    Ni nn tg d wr nyini ka la.

    E do nn tg juman l la yr ra?

    Ko:

    Londari Jigira Mini?

    Ari taga ra s snga duga ra, ari nnan la, fajari ra ari wiri ra. D ka

    to:

    Londari jigira mini?

    Snde y to:

    N b yn

    Londari jigira mini?

    Snde y to:

    N b yn.

    Snde ya o to minan ka domu.

    DalaminanSurugu, mg t le tg ln.

  • 32

    Trs tard dans la nuit, le livre se leva et partit faire ses besoins

    ct du o on allume le bcher. Au lever du jour, tout le monde se rveilla et

    alla nettoyer et recueillir les cendres du bcher qui stait teind. Ils mirent le

    balai au cur du foyer au bcher, et il resta coll aux excrments :

    Eh ! Mais qui a fait ces salets ?

    Lhyne rpondit sur le moment :

    Ah ! Je vais me bourrer lestomac aujourdhui Jai dur avec la

    faim. Cest moi !... Cest moi !

    Lassistant : Quel idiot !

    Ils encerclrent lhyne et lui mirent une bonne racle. Ils lui

    donnrent tellement de coup quils finirent par la tuer et laissrent son corps l.

    Cest la raison pour laquelle, quand lon connait le faible dautrui,

    lon essaie de lui tendre un pige.

    Conte, je te laisse l o je tai commenc.

    Traor Brahima, 34 ans. lve dans une cole coranique. Kong, novembre

    2011.

    Dugutara mn snde wirira ka taga buwo k mgri gba knn,

    dugu gbra musori wirira ko ari ye buguri b. Ari ka flanan don gba ra flanan

    ka taga don bo ra.

    Ee! Jnni ka ko n k?

    Surugu ka to klenden:

    Aa! N fara bi, n minnan kng ra; ni lo wooo, ni lo wooo!

    DalaminanNanloman!

    Ari ka surugu minan ka bg, ka bg ka magaya ka fga ka

    bila yi. Ole koson ni ka mg ln ye tnb fn biy ra ka sr.

    Tlen n ki juta duga mina n ki jubila yi bila.

    Traor Brahima, 34. Kong 2011.

  • 33

    11. Pourquoi les excrments de la chvre sont arrondis?

    Voil le mien, voil le mien.

    Il tait une fois, dans un village vivait une femme que tous les sorciers

    dudit village considraient comme leur patronne. Cette femme avait un petit-

    fils qui savait monter cheval. Elle a enseign lquitation son petit-fils,

    cest pourquoi celui-ci savait trs bien monter cheval.

    Un jour, la grand-mre enleva du feu du foyer et le feu se rpandt au

    sol. Le petit-fils y a march et le feu la brl. Alors, il protesta:

    Regardes grand-mre, le feu ma brl cause de toi.

    [Le petit-fils] poursuivi:

    Es-tu folle?

    On sait comment sont ces genres de sorcires. Si lon prononce leur

    nom qu'elles utilisent pour faire la sorcellerie, elles tuent.

    Eh bien le petit-fils pronona alors :

    N gbg16

    .

    Elle a rpondu au petit-fils:

    Aujourdhui tu disparatras du monde des vivants.

    Elle est sortie sa poursuite. Mais le petit-fils sest enfui cheval.

    Cricricricr17

    ! Cours, cours. Il arriva chez son grand-pre qui lui demanda:

    Quest ce qui se passe?

    16 N Gbg, en dioula , "ma Gb g ou Gb g mienne "; n, en dioula "ma, mienne" et

    Gbg, en dioula "nom en sorcellerie de la grand-mre du protagoniste (le petit-fils) 17 Cricricricri, en dioula, voix stylistique, une onomatope voquant le bruit de la

    chevauche. En dioula on crirait plutt "Krikrikrikri".

    11. Fin mi kosn b y buwo k wasawasa

    N ta y n ta y,

    Mso d lmu dugu subagari biy y ln ale le b ari kntigi y.

    Sisan mamadeni d b yi, [subaga] ti y so bri ln. Ole ka n mamaden

    kran so brira. Mamaden mn ka so bri ln sisan. La d mamamuso mn ka

    taga ta b gba ra, ta ka jnja gba ra. Mamaden mn ka sn do gba ra ta ka

    mamadn jni. Ole mamaden ka to:

    Fr mama ka to ta ka n jni. Ole ka to:

    F l b ra wa?

    E ka ln a b mg mi sufa y ka f m n Gbg y faga.

    Ole sisan mamaden mn ka to mn:

    N gbg.

    A ka to mamaden mn:

    Bi o ra wa le o nin bra dununya knn. Sisan fatara k,

    mamaden mn ka so ta sisan ki bri. Krikrikrikri! Bon, sisan b brira,

    mamaden mn tagara s Bmac kr ko:

    A do kra di l?

  • 34

    Le petit-fils rpondt:

    Cest ma grand-mre qui ne veut pas que je l'appelle "N Gbg". Et comme

    jai dsobi, elle veut me donner une bonne racle. Je suis sr quelle est

    dcide me donner une bonne racle aujourd'hui.

    Alors le grand-pre dit:

    Eh bien, assois-toi ici ct de moi.

    Donc il sest assis l ct du grand-pre. La grand-mre se trouvait dj

    une distance semblable celle d'ici Ferk18

    . On pouvait lentendre de loin:

    [Le narrateur entonne un chant]

    Mamri mappelle maman19

    , " Oh maman"!

    Mmri mappelle maman, " Oh maman"!

    Mmri, Comme il peut faire des pirouettes sur le cheval,

    Mmri mappelle "N Gbgere".

    18 Ferk est une ville situe au nord de Cte d'Ivoire. Administrativement, Kong dpend

    de cette ville et se trouve quelques centaines de kilomtres de distance. 19 Les Petits-fils parfois appellent leur grand-mre, maman, quand celle-ci les lve.

    Ko:

    N mama l ko ti f le mn n gbg ole ko ni bug. N do lani

    b n na la cogomi do y n bug bi.

    Ole ra a ka to:

    Sigi n kr yn. A ka sigi sisan. Mamamuso mn b yo yn ni

    Ferk. Ole b ra:

    Mamri ye n kiri na o na.

    Mamri ye n kiri na o na.

    Mamri nanan so ylman ln.

    Mamri ko N Gbegere.

  • 35

    Ses pas rsonnaient comme le tonnerre:

    [Le narrateur entonne un chant]

    Kigitikagata20

    .

    Le pagne qui couvrait ses parties intimes rsonnait comme ceci:

    [Le narrateur entonne un chant]

    Pipaa21

    , Jai un pagne en avant, jai un autre pagne en arrire.

    Le mouvement de chaque fesse fait ce bruit:

    [Le narrateur entonne un chant]

    San Turugutrg, San turugutrg22

    ,

    Gbg.

    Sa bouche avait un ct droit et un ct gauche. Le ct droit rsonnait

    comme ceci:

    [Le narrateur entonne un chant]

    N Gbagakankan23

    .

    20 Kgitikagata, en dioula, une voix stylistique, une onomatope qui fait rfrence au

    bruit des pas de la grand-mre. 21 Ppaa, en dioula, voix stylistique, une onomatope faisant allusion au bruit du pagne

    qui cache les parties intimes de la grand-mre. 22 San turugutrg, en dioula, "Qui balance et balance." 23 N gbagakankan, en dioula, voix stylistique, une onomatope voquant le son qumet

    un ct de la bouche de la grand-mre.

    A sn kan l maga:

    Kigitikagata.

    Bilan o mgan:

    Pipaa d b n nyan ni d b n k.

    A jmugu fila b mganra sisan:

    San turugutrg, san turugutrg.

    A da kiniboro ni numanboro, kiniboro o y mgan:

    N gbagakankan.

  • 36

    Et le ct gauche rsonnait comme ceci:

    [Le narrateur entonne un chant]

    N gbogokoko24

    .

    Le grand-pre demanda:

    Mais, quest ce qui provoque ce vacarme?

    Il rpondit:

    Cest ma grand-mre qui fait ce bruit! Cest ma grand-mre qui fait ce bruit!

    Alors le grand-pre dit:

    Eh bien! Dans ce cas-l, continue ton chemin et marques bien tes empreintes

    au sol.

    Le petit avait trs peur. Il est parti rapidement de l et est all chez un

    tisserand.

    Le tisserand lui demanda:

    Quest ce qui se passe?

    Il rpondit:

    Cest ma grand-mre qui veut me donner une bonne racle. Je suis sr

    quelle ne va pas arrter jusqu' ce quelle mait dans ses mains.

    Le tisserand lui dit alors:

    Eh bien, assois-toi ici ct de moi.

    La grand-mre se trouvait dj une distance semblable celle d'ici

    Nafanan25

    . Elle entonna nouveau le chant:

    24 N gbogokoko, en dioula, voix stylistique, une onomatope voquant le son qumet

    lautre ct de la bouche de la grand-mre. 25 Nfanan est un village situ 18 kilomtres de Kong.

    Numanboro o y mgan:

    N gbogokoko.

    Bmac mn ka to:

    Mini l mgan tn.

    Ko:

    N na l b mganra tn! N na l b mganra tn. Ko bon:

    D la sn nn kan. A ja tig ko jugu f ka bri ka taga se

    Kprdantigi d mn sisan.

    Ko:

    A kra di le?

    Ko:

    N na l ko n bug. N do lani b n na ra do t n to.

    Ole ka to:

    Sigi kr.

    Mmamuso mn b yn ni Nafanan sisan. A ka dnkiri daminan

    sisan:

  • 37

    [Le narrateur entonne le chant]

    Mamri mappelle maman, " Oh maman"!

    Mmri mappelle maman, " Oh maman"!

    Mmri, Comme il peut faire des pirouettes sur le cheval,

    Mmri mappelle "N Gbgere".

    [Le narrateur entonne un chant]

    Kigitikagata.

    Pipaa, Jai un pagne en avant, jai un autre pagne en arrire.

    San Turugutrg, San turugutrg.

    N gbgakankan.

    N gbgokoko.

    Le tisserand demanda:

    Quest ce qui provoque ce vacarme-l?

    Le petit rpondit:

    Cest ma grand-mre qui provoque ce vacarme. Alors le tisserand dit:

    Eh bien! Dans ce cas-l, continue ton chemin et laisses bien marques tes

    empreintes au sol. Si tu ne le fait pas, je crois qu'aucun d'entre nous restera en

    vie.

    Le petit sest enfui de l et a rencontr un blier qui faisait du tissage.

    Le blier avait une oreille, un il, une corne, une jambe, et elle tissait. Il lui dit

    donc:

    Eh bien, assois-toi ici ct de moi.

    La grand-mre avanait en chantant le mme chant au fur et mesure

    quelle sapprochait du blier.

    Mamri ye n kiri na o na.

    Mamri ye n kiri na o na.

    Mamri nanan so ylman ln.

    Mamri ko N Gbegere.

    Kigitikagata.

    Pipaa d b n nyan ni d b n k.

    San turugutrg, San turugutrg.

    N gbagakankan.

    N gbogokoko.

    Kprdanbaga ka to:

    Mini l mgan tn?

    Ko:

    N na l b mganra tn.

    Ko:

    Wiri ka d la sn nn kan. Ni o t ni mn lara e na an fila to yi.

    Sisan dn c mn ka taga knyn sagajigi d mn. A b kpr dn

    nn. Sgajigi toro klen, nyndn kelen, gbn klen, sn klen b kpr danan

    sisan ka to:

    Sigi kr yn.

    Mamamuso mn ka dnkiri tg la ka n s sgajigi kr.

  • 38

    [Le narrateur entonne le chant]

    Mamri mappelle maman, " Oh maman"!

    Mmri mappelle maman, " Oh maman"!

    Mmri, comme il peut faire des pirouettes sur le cheval,

    Mmri mappelle "N Gbgere".

    [Le narrateur entonne un chant]

    Kigitikagata.

    Pipaa, Jai un pagne en avant, jai un autre pagne en arrire.

    San Turugutrg, San turugutrg.

    N gbgakankan.

    N gbgokoko.

    Le blier demanda alors au petit:

    Lorsque je vais manger ta grand-mre, veux-tu voir ses restes dans mes

    excrments sous forme de boue ou sous forme de boules rondes ?

    Le petit rpondit:

    Ce serait mieux de la rendre sous forme de boules rondes.

    La chvre avala donc la grand-mre. Et par la suite les reste de la grand-mre

    apparus dans ses selles sous forme de boules rondes en prsence du petit.

    Conte je te laisse l o je tai pris.

    Conte narr par Adama Ouattara, 13 ans. lve l'cole coranique. Kong,

    novembre 2011.

    Mamri ye n kiri na o na.

    Mamri ye n kiri na o na.

    Mamri nanan so ylman ln.

    Mamri ko N Gbegere.

    Kigitikagata.

    Pipaa d b n nyan ni d b n k.

    San turugutrg, San turugutrg.

    N gbagakankan.

    N gbogokoko.

    Ole sgajigi ka to dncman man:

    Ni n ki mamamuso knun nyi bo k ptpt, wala nyi k

    warawara? A ka to:

    A k warawara. Sgajigi ka mamamuso knun sisan. Ka bo k

    warawara yr nynan.

    Tlen n ki ta duga mina n ki bila.

    Ouattara Adama 13. Kong, 2011.

  • 39

    12. Pourquoi les excrments du mouton sont de forme ronde et pourquoi

    une sorcire est devenue excrments de mouton

    Voil le mien, voil le mien.

    Il tait une fois une femme qui ne pouvait pas avoir d'enfant. La faveur

    de Dieu ntait pas sur elle pour en avoir un. Elle conu plusieurs enfants,

    mais aucun na pu survivre.

    Finalement, elle a conu un fils qui a pu survivre. Un fils qu'elle aimait

    beaucoup. Elle lui a offert donc un cheval blanc. Elle a achet un cheval pour

    l'enfant.

    Bon Dieu ! A cause de son pouvoir mystique, le surnom de cette

    femme en sorcellerie tait Ngbegere26

    .

    [Le matre27

    ]:

    Ngbegere: tel tait son surnom de sorcire. Eh bien, ce nest pas tout le

    monde qui pouvait lappeler! Elle sappelait Ngbegere, mais personne ne

    l'appelait par ce surnom. Elle liminait immdiatement toute personne qui

    lappelait par ce surnom.

    Cet enfant savait faire de lquitation. Lorsquil a domin toutes les

    techniques de lquitation, pour lui il avait suffisamment mri. D'ailleurs, sa

    mre ntait-elle pas fire de lui?

    Cependant, lui et sa mre se disputaient un jour et il lui dit:

    Eh, toi, Ngbegere!

    A peine il sest rendu compte quil la appel par ce surnom que

    Ngbegere rtorqua :

    26 N Gbgre, en dioula, "ma Gbgre ou Gbgre mienne"; n, en dioula "ma, mienne"

    et Gbgre, en dioula "nom en sorcellerie de la mre du protagoniste (le fils). 27 Le narrateur ou le chanteur de ce conte est un enseignant dans une cole coranique.

    Cest pourquoi le public lappelle "Matre". Parfois, sa voix narrative interfre dans

    l'action et parvient mme assumer la voix de certains personnages, comme celui du

    mouton.

    12. Subagamuso kgni le kra saga bo ye

    N ta y n ta y,

    Mso d l ti b yi ni, mso dn ko man ngya muso ma, Ala man

    dn ko ngya a ma, mso ka dn mi woro dn si ti sigi, ka nn klen woro

    sn; dn klen o den ka diya muso ye. Mso ka so gb sn ka di dn mn.

    So snnan ka di dn mn, mso o tg l, Ala ni muso lnnik,

    lnnik tg o b Ngbegere.

    Kramg Ngbegere, subagaya tg l b o y. Biy ti kiri o ra

    d!

    A tg Ngbegere m ti kiri o ra.

    KramgE ka kiri o ra o y sr ki b yi.

    Dn ka so bri ln, ka so bri ln, ka so bri ln saga mi nan den

    nanan y karako, kgra sisan a ka taman sisan, ka y ka di nanmuso

    y wa? A ni nanmuso koman fonnan ka f nnmuso:

    Ele Ngbegere.

    Mi nnan a f nan y tn Ngbegere, ka to:

  • 40

    Eh, toi, petit garon, je tai entendu! Au nom de Dieu! Je vais faire disparaitre ta

    postrit de ce monde aujourd'hui mme.

    Rapidement, le garon monta sur son cheval et partit au galop.

    [Le matre sadressant lauditoire]:

    Asseyez-vous et mettez-vous l'aise.

    La femme sortit sa poursuite.

    [Le matre]:

    Et quel tait le chant quentonna la sorcire?

    [Le matre et un garon de l'auditoire entonnent le chant].

    Cest moi qui ai mis au monde Mamri.

    Mmri mappelle maman, " Oh maman"!

    Mmri, Comme il peut faire des pirouettes sur le cheval,

    Mmri mappelle "Ngbegere, kpati kpgeti kpagati kpgeti.

    Kpati kpgeti kpagati kpgeti.

    Adropii dropi kngangan ".

    Drpii drpi kngangan.

    Drpii drpi kngangan28

    .

    Fifaan29

    , Jai un pagne en avant, jai un autre pagne en arrire.

    Fiifaan, Jai un pagne en avant, jai un autre pagne en arrire.

    Sn trgu trege trgu, le mouvement des fesses provoque une grande secousse 30

    .

    Sn trgu trege trgu, le mouvement des fesses provoque une grande secousse.

    Ngbogoro ngbagara, les joues balanaient et balanaient encore et l31

    .

    28 Expressions stylistiques, onomatopes, se rfrant au bruit des chevaux au galop. 29 Fifaan, en dioula, voix stylistique, une onomatope voquant le bruit qumet le

    pagne de la femme lorsquelle court. 30 Sn trgu trege trgu, en dioula, expressions stylistiques, des onomatopes faisant

    allusion au bruit que font les fesses de la femme, lorsquelles se frottent lune contre

    lautre. San "Ciel", turugutrg "agiter, secouer". Expression qui signifie quelque chose

    comme "Le mouvement des fesses provoque une grande secousse". 31 Ngbogoro ngbagara, en dioula, expression stylistique, onomatope voquant le bruit

    que font la joue droite et la joue gauche lorsquelles balancent a lair libre.

    Ele dn mi y tn ni ka diya Ala y nyi siya tunun bi. Dn ka

    so ta sisan parawu, ka so sg ra.

    Kramg E lalaga ka sigi.

    Muso ka b ki y duganyini.

    Kramg A ka f di le?

    Ni l ka Mamri woro

    Mamri ye n kiri nan o nan

    Mamri nanan so ylman ln

    Mamri ka to Ngbegere kpati kpegeti kpagati kpegeti

    Kpati kpgeti kpagati kpgeti,

    A dropii dropi kngangan

    Dropii dropi kngangan

    Dropii dropi kngangan

    Fiifaan d b nyn ni d b ko

    Fiifaan d b nyn ni d b ko

    San trugu trege trugu

    San trugu trege trugu

    Ngbogoro ngbagara.

  • 41

    [Le matre]:

    Oh, Cest vraiment tonnant!

    L'enfant senfuit de l grande vitesse. Quelques instants plutard, il

    croisa un vieillard qui lui demanda:

    Mais Baba32

    , quest ce qui se passe?

    Lenfant rpondit:

    Cest ma mre qui est ma poursuite. Elle m'a dit que je ne pourrais pas

    chapper son chtiment. Donc, je viens chercher un abri auprs de toi. Je sais

    trs bien quel genre de personne est ma mre, et je sais qu'elle va me tuer.

    Le vieillard poursuivit:

    Eh bien! Assois-toi ici ct de moi. Quel genre de personne est ta mre?

    Assois-toi ici ct de moi. Elle viendra me trouver ici.

    La mre tait sur le point darriver o ils taient, car on pouvait noter

    sa prsence, comme dici Nafanan33

    . Le bruit qui annonait l'arrive de la

    mre tait semblable un horrible vacarme:

    [Le matre et un garon de l'auditoire entonnent le chant] :

    Cest moi qui ai mis au monde Mamri.

    Mmri mappelle maman, " Oh maman"!

    Mmri, Comme il peut faire des pirouettes sur le cheval,

    Mmri mappelle "Ngbegere, kpati kpgeti kpagati kpegeti.

    Kpati kpgeti kpagati kpgeti.

    Adropii dropi kngangan ".

    Drpii drpi kngangan.

    Drpii drpi kngangan.

    32 Bba, en dioula, Papa, pre." 33 Nafanan, un village situ dix-neuf kilomtres de Kong.

    KramgEee kaba ko y!

    Sisan b tagara, dn b tagara ka taga s ka ckrba d y. Ko:

    Baba do b di?

    Ko:

    N nan l b ni k, n nan ko ti n to, ole nyi nn krafa mn.

    Mg mi siya b n nan y n ka ln a do ye n faga le.

    O ka to:

    Tnb ka sigi n kr yn, nan b mini si l y. Sigi ni kr yn

    nan ni sr yn.

    Ynni Nafanan si nan n kan, b mganra:

    [Cantando]

    Ni l ka Mamri woro

    Mamri ye n kiri nan o nan

    Mamri nanan so ylman ln

    Mamri ka to Ngbegere kpati kpegeti kpagati kpegeti

    Kpati kpgeti kpagati kpgeti,

    A dropii dropi kngangan

    Dropii dropi kngangan

    Dropii dropi kngangan

  • 42

    Fiifaan, Jai un pagne en avant, jai un autre pagne en arrire.

    Fiifaan, Jai un pagne en avant, jai un autre pagne en arrire.

    Sn trgu trege trgu, [le mouvement des fesses provoque une grande

    secousse].

    Sn trgu trege trgu, [le mouvement des fesses provoque une grande

    secousse].

    Ngbogoro ngbagara, [ les joues balanaient et balanaient encore et l].

    Le vieillard demanda:

    Est-ce un avion qui approche ou est-ce ta mre? Va-ten d'ici, et laisses bien

    marques tes empreintes au sol.

    Il ordonna lenfant de sen aller et de continuer sa fuite. Dans sa fuite

    il rencontra un tisserand qui tissait ses fils. Lorsque lenfant arriva son

    niveau, il lui demanda:

    Quest ce qui tarrive?

    Lenfant rpondit:

    Eh bien! Jai eu une dispute avec ma mre. Et elle veut me tuer. Je sais bien

    quel genre de personne est ma mre. Oh, si vous ne maidez pas, ma mre va

    me tuer.

    Le tisserand dit alors:

    Cruuur34

    , eh bien, assois-toi ici ct de moi!

    34 Cruuur, en dioula, voix stylistique, une onomatope qui se prononce avec les dents

    serres. Cest signe de ddain.

    Fiifaan d b nyn ni d b ko

    Fiifaan d b nyn ni d b ko

    San trugu trege trugu

    San trugu trege trugu

    Ngbogoro ngbagara.

    Ko:

    Avion l b nnan ta wa le nan lo? D la sn nn kan.

    Ka dn labila dn ki taga. Dn b tagara ka taga jsedanbaga d y.

    O b jse danan. O sra ka dn nyiniga ko:

    A kra di le?

    Ko:

    N ni n nan l b krra a do ko y n fga l d, ni do ka ln

    mg mi b n nan y, eeh! Ni ari mn nyn ni mn n nn do y n fga.

    O ka to:

    Cruuur! Tnb ka sigi n kr yn!

  • 43

    [Le matre et un garon de l'auditoire entonnent le chant].

    Je suis en train de travailler ici lombre,

    Tandis quune grande bagarre approche.

    A lombre et yinginyingin35

    .

    Je suis en train de travailler ici lombre,

    Tandis quune grande bagarre approche.

    A lombre et yinginyingin.

    Je suis en train de travailler ici lombre,

    Tandis quune grande bagarre approche.

    A lombre et yinginyingin.

    [Le matre]:

    Vous croyez quil a chant et que tout tait fini? Eh bien, non: seulement

    quelques instants aprs, on pouvait entendre le vacarme que provoquait sa

    mre une distance comme dici Nanfana. Elle avanait grande vitesse. Le

    grand bruit tait trs proche. Il sentendait une distance semblable celle

    d'ici la maison de cet homme qui se sappelle Natunando.

    [Le matre et un garon de l'auditoire entonnent le chant].

    Cest moi qui ai mis au monde Mamri.

    Mmri mappelle maman, " Oh maman"!

    Mmri, Comme il peut faire des pirouettes sur le cheval,

    Mmri mappelle "Ngbegere, kpati kpgeti kpagati kpgeti.

    Kpati kpgeti kpagati kpgeti.

    35 Yinginyingin, voix stylistique, onomatope qui selon la croyance populaire et lironie

    du sort qualifie la synchronisation du mouvement de la machine tisser et du corps du

    tisserand lorsquil travaille.

    Suman ni kr jru b n nn

    Suman ni yinginyingin

    Suman ni kr jru b n nn

    Suman ni yinginyingin

    Suman ni kr jru b n nn

    Suman ni yinginyingin.

    O ma o f, dgman an ka a nan magan kan min yanni tuguni

    Nanfana si a b nna dni dni. Mgankan srunyan nn ynni so mi tg

    Natunando.

    [Cantando]

    Ni l ka Mamri woro

    Mamri ye n kiri nan o nan

    Mamri nanan so ylman ln

    Mamri ka to Ngbegere kpati kpegeti kpagati kpegeti

    Kpati kpgeti kpagati kpgeti,

  • 44

    Adropii dropi kngangan ".

    Drpii drpi kngangan.

    Drpii drpi kngangan.

    Fiifaan, Jai un pagne en avant, jai un autre pagne en arrire.

    Fiifaan, Jai un pagne en avant, jai un autre pagne en arrire.

    Sn trgu trege trgu, le mouvement des fesses provoque une grande

    secousse.

    Sn trgu trege trgu, le mouvement des fesses provoque une grande

    secousse.

    Ngbogoro ngbagara, les joues balanaient et balanaient encore et l.

    Le tisserand demanda:

    Mais, dis donc ! Quel est ce grondement qui provient du village aujourd'hui!

    Il demanda donc:

    Quest ce qui fait ce grand scandale?

    Le jeune homme rpondit:

    Cest ma mre.

    Le tisserand demanda:

    Mais, dis-moi: combien de personnes laccompagnent ici?

    Le jeune homme rpondit:

    Mais elle vient seule.

    Le tisserand poursuivi:

    Oh! Cest elle seule qui fait ce bruit semblable a un grondement de

    tonnerre? Dans ce cas-l, lves toi et va-ten dici maintenant mme

    [Lassistant36

    ]:

    Par consquent, Il la chass de l rapidement.

    36 L'assistant cest quelquun qui fait partie du public qui apporte sa voix narrative et

    interfre de temps autre pendant le rcit dans le but daccompagner trs souvent le

    narrateur principal.

    Adropii dropi kngangan

    Dropii dropi kngangan

    Dropii dropi kngangan

    Fiifaan d b nyn ni d b ko

    Fiifaan d b nyn ni d b ko

    San trugu trege trugu

    San trugu trege trugu

    Ngbogoro ngbagara.

    Kprdanbaga ka to ko:

    Dugu do b mganra d?

    Ko:

    Mini b mganra?

    A ka to ko:

    N nan lo mu.

    Ko:

    Ari mg jori l b nnan?

    Ko:

    N nn klen lo mu.

    Ko:

    Eee! A klen ni mgan tn?

    Wiri to ki y taga, wiri.

    DlaminanO ka sira di mn, snyisenyi.

  • 45

    [Le narrateur]:

    Ils ne lont mme pas laiss sasseoir. As-tu entendu le bruit que faisait la

    mre lorsquelle approchait? Eh bien, il a t oblig de partir de l

    immdiatement.

    Et le g jeune homme est sorti en toutes jambes.

    [Lassistant].

    Hlas!

    Par la suite, Le jeune garon rencontra le mouton.

    [Le maitre]:

    Le mouton tissait galement.

    Et le mouton lui demanda:

    Mais quest ce qui se passe, Bma37

    ?

    Oh, mon cher mouton, je me suis dispute avec ma mre Je tassure quelle

    est trs mchante.

    [Le matre, imitant la voix de l'enfant]:

    Jai cherch du refuge partout ...

    Le mouton avait un il, une oreille, un pied, une corne.

    [Le matre]:

    Et un seul testicule.

    Tu dis combien de testicule? Tu ne comprends rien toi!

    Le mouton le rassura:

    Viens et assois-toi ici.

    A peine sest-Il assis que lon pouvait entendre le bruit que faisait sa

    mre son approche. On peut comparer la distance qui les sparait la

    distance d'ici celle de Kogolon38

    .

    37 Bma, en dioula, "grand-pre". Selon la coutume chez les dioula, si un enfant porte le

    mme nom que son grand-pre, par respect, il faut lappeler "grand-pre", et non par

    son nom. 38 Kogolon est un village situ environ 70 kilomtres de Kong.

    A ti son ka sigi ka nan nn kn ln? O ka sira di man ki taga.

    Dlaminannhn!

    E taga ka taga s ka sga y.

    KramgSgajigi o tugun ti jse dan.

    Ka taga sga l sr o ka nyiniga. A ko:

    Aie! Bma a do b di l?

    Eee! Kr sga ni ni n nan l b krra. A do mg nyanaman t

    d.

    KramgNi krafara duga o duga

    Sgajigi b nynde klen, toro klen, sn klen, gbn klen.

    KramgBlkili klen.

    O b jori jori l? E ma min! O ka to ko:

    Tnb y sigi yn.

    A ka sigi. A nnan s yn ni Kogolon si, nan nn kan:

  • 46

    [Le matre et un garon de l'auditoire entonnent le chant] :

    Cest moi qui ai mis au monde Mamri.

    Mmri mappelle maman, " Oh maman"!

    Mmri, Comme il peut faire des pirouettes sur le cheval,

    Mmri mappelle "Ngbegere, kpati kpgeti kpagati kpgeti.

    Kpati kpgeti kpagati kpgeti.

    Adropii dropi kngangan ".

    Drpii drpi kngangan.

    Drpii drpi kngangan.

    Fiifaan, Jai un pagne en avant, jai un autre pagne en arrire.

    Fiifaan, Jai un pagne en avant, jai un autre pagne en arrire.

    Sn trgu trege trgu, [le mouvement des fesses provoque une grande

    secousse].

    Sn trgu trege trgu, [le mouvement des fesses provoque une grande

    secousse].

    Ngbogoro ngbagara, [les joues balanaient et balanaient encore et l].

    Lenfant lui demanda :

    Nentends-tu pas ce vacarme que fait ma mre qui arrive ici ?

    Le mouton rtorqua :

    Cest vrai que jentends ce grand bruit. Y a-t-il quelque chose de mal

    cela ? Tu dis que ta mre arrive par ici ? Eh bien, moi je nentends rien.

    La mre tait davantage plus proche et se trouvait une distance

    semblable celle dici au bureau des agents des eaux et forts.

    [Le matre et un garon de l'auditoire entonnent le chant] :

    Cest moi qui ai mis au monde Mamri.

    Mmri mappelle maman, " Oh maman"!

    Mmri, Comme il peut faire des pirouettes sur le cheval,

    Mmri mappelle "Ngbegere, kpati kpgeti kpagati kpgeti.

    Ni l ka Mamri woro

    Mamri ye n kiri nan o nan

    Mamri nanan so ylman ln

    Mamri ka to Ngbegere kpati kpegeti kpagati kpegeti

    Kpati kpgeti kpagati kpgeti,

    Adropii dropi kngangan

    Dropii dropi kngangan

    Dropii dropi kngangan

    Fiifaan d b nyn ni d b ko

    Fiifaan d b nyn ni d b ko

    San trugu trege trugu

    San trugu trege trugu

    Ngbogoro ngbagara.

    Dn ka to:

    E ma ni nan nn kan min?

    Ka to:

    Ni man mini, kojugu k?

    Ele b ra ko nan b nnan yn ni do ti mgan kan min.

    A ka nn ka n s ko o-e-for so si tn.

    Ni l ka Mamri woro

    Mamri ye n kiri nan o nan

    Mamri nanan so ylman ln

    Mamri ka to Ngbegere kpati kpegeti kpagati kpegeti

  • 47

    Kpati kpgeti kpagati kpegeti.

    Adropii dropi kngangan ".

    Drpii drpi kngangan.

    Drpii drpi kngangan.

    Fiifaan, Jai un pagne en ava