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  VERS DES SYSTÈMES DE MESURE DES PERFORMANCES SOCIÉTALES L'apport des conventions Marc Bollecker Lavoisier | Revue française de gestion 2007/11 - n°180 pages 89 à 89  ISSN 0338-4551 Article disponible en ligne à l'adresse: -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2007-11-page-89.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Bollecker Marc, « Vers des systèmes de mesure des performances sociétales » L'apport des conventions, Revue française de gestion , 2007/11 n°180, p. 89-89. DOI : 10.3166/rfg.180.89-102 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour Lavoisier.  © Lavoisier. Tous d roits réservés pour to us pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.    D   o   c   u   m   e   n    t    t    é    l    é   c    h   a   r   g    é    d   e   p   u    i   s   w   w   w  .   c   a    i   r   n  .    i   n    f   o          4    1  .    1    4    2  .    2    4    1  .    1    4    2      2    5    /    1    2    /    2    0    1    4    1    6    h    2    7  .    ©    L   a   v   o    i   s    i   e   r m e é é g d s w c r n n o 4 1 2 1 2 1 2 1 © L s e

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  • VERS DES SYSTMES DE MESURE DES PERFORMANCESSOCITALES L'apport des conventionsMarc Bollecker

    Lavoisier | Revue franaise de gestion

    2007/11 - n 180pages 89 89

    ISSN 0338-4551

    Article disponible en ligne l'adresse:--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    http://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2007-11-page-89.htm--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    Pour citer cet article :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    Bollecker Marc, Vers des systmes de mesure des performances socitales L'apport des conventions, Revue franaise de gestion, 2007/11 n 180, p. 89-89. DOI : 10.3166/rfg.180.89-102--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

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  • Lintrt croissant accord par les entreprises laresponsabilit sociale a conduit, depuis quelques annes, lvolution de leurs systmes de mesure de la performance.Ces volutions tant susceptibles de se heurter desdifficults notamment humaines, la prsente contributioncherche analyser, partir de la notion de convention, lesmcanismes susceptibles dinciter les acteurs adopter descomportements compatibles avec des systmes de mesuredes performances socitales.

    MARC BOLLECKER PIERRE MATHIEUUniversit de Haute Alsace

    Vers des systmesde mesure des performances socitales

    Lapport des conventions

    DOI:10.3166/RFG.180.89-102 2008 Lavoisier, Paris

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  • Les sciences de gestion voient appa-ratre, depuis quelques annes, desproblmatiques renouveles de la

    performance et de son contrle articulesautour du concept mergent de responsabi-lit socitale. Cette volution des rflexionsdcoule des diffrentes transformations desenvironnements socio-conomiques desentreprises qui conduisent llargissementde leur responsabilit lensemble desmembres du corps social vis--vis desquelsleurs actions ont un effet.Partant du constat selon lequel latteintedobjectifs complexes multidimensionnelsncessite un renouvellement profond dessystmes de mesure des performances,notre objectif est de proposer une analysede certaines des conditions de russite decette volution. Dans un premier temps,nous analysons, en nous appuyant en parti-culier sur le cadre conceptuel de la thorieno-institutionnelle, les volutions rcentesdes systmes de mesure de la performanceen direction de la performance socitale.Nous proposons ensuite de recourir lap-pareillage mthodologique de la thorie desconventions afin danalyser certaines condi-tions de russite de ces volutions. Il sagitalors didentifier la dynamique des compor-tements des acteurs au sein des organisa-tions laune du concept de conventiondeffort.

    I. RESPONSABILIT SOCITALE ET SYSTMES DE MESURE

    DE LA PERFORMANCE

    De trs nombreuses contributions rcentesabordent le thme de la responsabilitsocitale des entreprises et ses multiplesimplications gestionnaires. Ce concept,bien que pouvant faire lobjet de diffrentes

    dfinitions, sentend trs gnralementcomme lintgration volontaire des proc-cupations sociales et cologiques des entre-prises leurs activits commerciales etleurs relations avec leurs partiesprenantes. (Commission des communau-ts europennes, 2001). Une telle volutionsoulve des interrogations gestionnairesconsidrables ds lors que lon postule,avec Igalens (2003, p. 55), que la respon-sabilit sociale de lentreprise nest pas unemode, cest un vritable changement deparadigme car elle comporte une nouvellemanire de penser lentreprise, sa lgitimitet sa relation aux autres composantes de lasocit . Le dveloppement de ce para-digme peut utilement sanalyser dans uncontexte no-institutionnel. Les diffrentesvolutions observables des systmes demesure des performances apparaissent alorscomme des rponses des organisations. Cesdernires sont nanmoins confrontes desdifficults dutilisation de diffusion etdadoption de ces innovations.

    1. Le contexte institutionnel de la responsabilit socitale

    Depuis une dizaine dannes, de nombreuxquestionnements sur la place de lentrepriseau sein de nos socits se sont faits jour etse sont diffuss largement lensemble ducorps social. Il ne sagit cependant pasdune interrogation nouvelle puisque desproccupations socitales ont rgulirementfait irruption dans les rflexions sur lesorganisations depuis le milieu des annes1950. Trs succinctement, il est possibledidentifier deux questionnements visant concilier le fondement du systme capita-liste et la recherche du bien tre collectifmaximal. Dune part, la proprit privedes moyens de production confre aux pro-

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  • pritaires du capital le pouvoir de dciderlibrement de la gestion de leurs patrimoineset donc fondamentalement celui de lagense de lactivit conomique. Comment,ds lors, prserver les intrts des diffrentsstakeholders dont le pouvoir apparatncessairement de second rang par rapport celui des actionnaires ? Dautre part, lamaximisation des objectifs individuels pro-duit ncessairement des externalits puis-quelle implique des choix relatifs lutili-sation de ressources rares et quelle nesobtient gnralement quau dtriment desconcurrents et de certaines parties pre-nantes. Comment, ds lors, concilier lesdcisions individuelles des entreprises aveclintrt collectif ? Ces interrogations tho-riques, combines une volution trs sen-sible de lenvironnement, sont lorigine derflexions profondes sur les buts fondamen-taux et les modles dorganisation desentreprises. Le cadre conceptuel propospar les sociologues no-institutionnels(DiMaggio et Powell, 1991) permet diden-tifier et danalyser trois mouvements com-plmentaires.Lvolution du cadre rglementaire et juri-dique est, tout dabord, lorigine dunchangement des organisations du type isomorphisme coercitif . Cest lvolu-tion des contraintes qui justifie une stratgiedadaptation de lentreprise et, in fine, unchangement dorganisation et une volutiondes systmes de mesure des performances.En se limitant la France, on peut analyserles dcisions en matire, par exemple, din-tressement et de participation (initiesdurant les annes 1950), de formation pro-fessionnelle et de bilan social (annes1970), dexpression et de reprsentation dessalaris (dbut des annes 1980) puis, plusrcemment, dinformation des stakeholders

    comme autant de tentatives visant renfor-cer le pouvoir daction ou de raction desdiffrents membres du corps social vis--vis des entreprises.Une seconde source dvolution des entre-prises sinscrit dans la logique de lisomor-phisme normatif . Cest le dveloppementde normes et de standards par diffrentesinstitutions du corps social (salaris,consommateurs, mdias, ONG, commu-naut scientifique, etc.), suite une forteraction des dcisions de gestion trs forte-ment symboliques (par exemple fermeturesdes usines Renault Wilwoorde et Metaleu-rope Noyelles-Godault, affaires Danone,Nike, Marks and Spencer, etc.), qui amneles gestionnaires modifier leurs actions.Les contre-pouvoirs imagins prennentalors des formes trs varies : boycottage desproduits ou dune marque, manifestations,dnigrements, perturbations dassem-bles gnrales, etc. Comme lexpliquent Chauveau et Ros (2003), le pouvoir coerci-tif des institutions publiques, en particulierau niveau international, reste en effet limit.Diffrentes institutions se constituent dslors afin dlaborer plusieurs standards. Lesinitiatives les plus marquantes sont la publi-cation du rapport Brundtland, ladoption delAgenda 21 lors du sommet de Rio en 1992,le Global Compact propos par le Secr-taire gnral de lONU en 1998. Dans lemme temps, de nombreuses normes destines aux entreprises sont dveloppesdans les champs de la responsabilit envi-ronnementale et de la responsabilit sociale(ISO 14001, SA 8000, etc.). Enfin, ce dve-loppement du cadre normatif saccompagnede nombreuses rflexions et tentativesdamlioration des systmes de rating ,principalement des fins dinformation desgestionnaires ou des investisseurs.

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  • La priode la plus rcente est marque parle dveloppement dun troisime mca-nisme dvolution du type isomorphismemimtique . Ce sont les initiatives de cer-taines entreprises novatrices qui conduisentleurs concurrents ou partenaires sengagerdans la mme voie. Naturellement, cemimtisme est favoris par le dveloppe-ment de rseaux de responsables dentre-prises et de gestionnaires : par exemplelObservatoire sur le responsabilit soci-tale des entreprises (ORSE) en France et leWorld Business Council for SustainableDevelopment (WBCSD) au niveau interna-tional. Ce phnomne est dautant plusmarquant que les chercheurs soulignent latrs grande difficult tablir une relationferme entre ladoption de pratiques socia-lement responsables et la performanceconomique.Le changement de paradigme soulign parIgalens (2003) implique donc, parmidautres effets, une interrogation approfon-die sur la finalit, la nature et les caractris-tiques des systmes de mesure des performances susceptibles dintgrerconcomitamment des considrations cono-miques, sociales et environnementales.

    2. Lvolution des systmes de mesure de la performance

    Les systmes de mesure de la performanceont fait lobjet, depuis le dbut des annes1990, de nombreuses adaptations aux stra-tgies organisationnelles et/ou lenviron-nement conomique.Certaines contributions se focalisent sur lavalorisation financire de la performancesocitale grce des systmes comptables. partir de donnes montaires sur lescots supports par les entreprises et din-

    formations sur le cot des dommages impo-ss la socit (Gray, 1992), ces systmescontribuent informer la socit civile despratiques environnementales au sens co-logique en vigueur dans les organisations.De la mme manire, la comptabilit desressources humaines permet de mesurerlimpact social des dcisions conomiquesdune entit sur son environnement(Capron, 1995).Plusieurs spcialistes ont galement proposde greffer la traditionnelle reprsentationde lorganisation par les systmes comp-tables et de contrle de gestion une repr-sentation qualitative qui sest traduite parlintgration dinformations non financires.Des auteurs comme Edvinsson et Malone(1999) proposent un tableau de bord le Skandia Navigator dont la finalit estde mesurer la performance socitale par lecapital humain pour fournir des lments decontrle managrial et des informations destination de toutes les parties prenantes.Kaplan et Norton (2001) proposent uneapproche diffrente de la mesure de la per-formance socitale. Lide est dtablir untableau de bord en y intgrant un axe socit pour reprsenter la dimensionsocitale dans un sustainability balancedscorecard . Des indicateurs de comporte-ment citoyen peuvent ainsi faire lobjetdune mesure de la performance.La Global Reporting Initiative (GRI) estune initiative laquelle participent desentreprises, des ONG, des cabinets deconsultants, des universits. Cre en 1997,elle propose des lignes directrices pouraider les entreprises produire, lorsquellesle souhaitent, des rapports sur les dimen-sions conomiques, sociales et environne-mentales de leurs activits.

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  • Le modle dexcellence de lEuropeanFoundation for Quality Management(EFQM) ou le modle de la performance duBaldrige Quality Award (BQA) vont dans lemme sens (Oger et Pratt, 2002). Cesmodles, reconnus en Europe pour le pre-mier, aux tats-Unis pour le second, consti-tuent des outils de mesure de la perfor-mance sur des critres trs vastesnotamment de performance socitale.En France, le Centre des jeunes dirigeantset acteurs de lconomie sociale (CJDES)propose un outil qui accorde une placeencore plus importante que les modlesprcdents la performance pour les partiesprenantes (Capron, 2003). Le bilan socitalintgre, en effet, de nombreuses informa-tions dans diffrentes thmatiques qui com-pltent largement celles des systmes demesure de la performance plus classiques.Lintrt du bilan socital est surtout demettre en valeur les antagonismes pouvantapparatre partir des demandes contradic-toires des partenaires de lorganisation et defavoriser les ngociations et les discussionsentre les diffrentes catgories dacteurs.Le dveloppement de ces outils traduit doncune volution de la mesure de la perfor-mance vers une prise en compte de la responsabilit socitale des entreprises(Bollecker et al., 2006).

    3. Les difficults dutilisation de cessystmes de mesure de la performance

    Cet engouement est toutefois nuancerdans la mesure o ces outils ne sont pasexempts de problmes, notammenthumains. De nombreux travaux, mens sur-tout en contrle de gestion partir du dbutdes annes 1950, montrent en effet que lessystmes de mesure de la performancecrent des tensions chez les utilisateurs,

    conduisent un climat de dfiance voire dednonciation et des luttes de territoires(Argyris, 1952) ainsi qu des marges demanuvre budgtaires (Merchant, 1985).Lvaluation lie ces systmes prsentedes difficults dans la mesure o les indivi-dus ne matrisent pas tous les paramtresqui influencent leurs performances. Cer-tains styles budgtaires peuvent mmeconduire les responsables falsifier les don-nes (Hopwood, 1972).Ces constats nous conduisent considrerque des rflexions portant sur la dimensiontechnique des systmes de mesure de la per-formance socitale doivent saccompagnerde recherches portant sur leur dimensionhumaine. Plus prcisment, il semble nces-saire de sattarder sur les mcanismes inci-tant les individus agir dans le sens de laperformance socitale que mesurent lesoutils voqus prcdemment. Cetterflexion rejoint le dbat sur la finalit dessystmes de mesure de la performanceconsidrs actuellement comme desmoyens de rgulation des comportementsou dinfluence des attitudes individuelles.Cette problmatique est souvent traitedans une perspective contractualiste. Parexemple, Kaplan et Norton (2001) estimentque la rcompense financire constitue unepuissante motivation pour inciter les indivi-dus atteindre les mesures du balancedscorecard. Ces mthodes incitatives ne sedistinguent pas ou peu de celles loriginedes difficults voques prcdemment etlies lutilisation des systmes de mesurede la performance. Elles prsentent lacaractristique de conserver une fortedimension financire aussi bien au niveaude lincitation quau niveau de lobjectif.En ralit, une telle problmatique mritedtre analyse sous langle des innovations

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  • managriales particulirement dans lesdomaines du contrle de gestion et de lacomptabilit en raison du caractre nova-teur des systmes de mesure de la perfor-mance socitale.

    4. Les dterminants de la diffusion et de ladoption des innovations encontrle de gestion et en comptabilit

    En effet, la littrature traitant des innova-tions managriales sattache analyserleurs modalits de diffusion, dadoption etde mise en uvre. Elle est donc de nature clairer les mcanismes incitant les indivi-dus agir dans le sens de la performancesocitale.Les recherches portant sur la diffusion desinnovations semblent trs vastes car ellescouvrent diffrentes disciplines telles quelconomie, la sociologie ou encore la ges-tion. Celles qui portent sur la diffusion denouveaux systmes de mesure de la perfor-mance (notamment la comptabilit par acti-vits, les cots standards ou la valeuractionnariale) mettent en avant limpor-tance dans la diffusion de nouvelles pra-tiques de gestion : des attributs perus de linnovation pardes adopteurs potentiels et de la nature dusystme social (Alcouffe, 2003), des canaux de communication dans la socit et des rformateurs sociaux (Berland et Chiapello, 2004 ; Alcouffe, 2003).Les travaux analysant ladoption des inno-vations se fondent, dans une perspectivecontingente, sur les caractristiques desindividus ou des organisations qui font quecertains intgrent plus dinnovations quedautres. Des facteurs tels que la structureorganisationnelle, les caractristiques desmembres de lorganisation, le degr de pro-fessionnalisme, lanciennet dans lorgani-

    sation ou encore le degr de cosmopoli-tisme peuvent tre recenss (Alcouffe,2003). Enfin, les recherches portant sur lamise en uvre cherchent dcrire les diff-rentes tapes du processus dinnovationainsi que les difficults rencontres et lessolutions adoptes.Les travaux sur linnovation en matire desystmes de mesure de la performance pr-sentent nanmoins une limite majeure quise traduit par un cloisonnement trs net desfacteurs exognes et des facteurs endo-gnes susceptibles dexpliquer la diffusionet ladoption de linnovation. Or, il semblencessaire de combiner ces deux facteurs(Alcouffe, 2003) afin dobtenir une visionplus complte des dterminants de linno-vation. Une telle approche intgratrice estpropose par les tenants de la thorie desconventions lesquels se penchent sur lesmcanismes qui dclenchent des compor-tements ad hoc ainsi que sur leurs dyna-miques.

    II. ORIENTER LESCOMPORTEMENTS PARTIR

    DE SYSTMES DE MESURE DE LA PERFORMANCE SOCITALE:

    UNE APPROCHE PAR LESCONVENTIONS

    Ce cadre thorique nous semble galementpertinent pour analyser la responsabilitsocitale qui repose sur la recherche decomportements conformes aux normes,valeurs et attentes de lensemble des diff-rentes parties prenantes. Un tel modle par-tenarial est en effet au cur de la thorie desconventions qui se fonde sur la satisfactiondobjectifs multiples et divergents (Gomez,1994, p. 219). Enfin, il se focalise, entreautre, sur les systmes de mesure des per-

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  • formances qui dterminent un cadreconventionnel norm non seulement par desmcanismes incitatifs formels mais gale-ment par des repres socialement construitsqui indiquent implicitement les comporte-ments adopter. La prsentation des prin-cipes de la thorie des conventions permetdapprhender les systmes de mesure de laperformance comme des conventions def-fort qui suggrent le comportement gnra-lement adopt par les membres de lorgani-sation. Les modalits dvolution desconventions deffort comptables vers desconventions socitales sont alors analy-ses ainsi que les freins cette volution.

    1. Dfinitions et principes conventionnels

    Lapproche conventionnaliste a pour ambi-tion damliorer la comprhension desmcanismes socioconomiques en tudiantllaboration, larticulation et la significa-tion des rgles conventionnelles (Gensse,2003, p. 14). Ce cadre thorique postuleque le comportement des individus estinfluenc par ce qui se fait dans lorga-nisation et non pas seulement partir desystmes dincitations individuelles dansune perspective contractualiste. En effet,une convention est dfinie comme un ensemble de critres, implicites ou expli-cites, auxquels un individu se rfre aumoment de dcider (Gomez, 1996,p. 182). Il sagit de lensemble des represcommuns qui permettent laction en dsi-gnant les comportements normaux ,cest--dire les choix effectus par dautresindividus supposs agir de faon identique.Il suffit donc dimiter pour donner du sensau choix individuel.La force des conventions semble impor-tante puisquelles reposent sur une

    construction sociale de laction collective.Plus prcisment, pour dcider dagir dansun sens ou dans un autre il suffit aux indi-vidus dobserver ce qui se pratique habi-tuellement. De telles pratiques permettentdes conomies de savoir et de temps carleur connaissance de la part des agents lesconduit slectionner le comportement quicorrespond le mieux aux circonstances,sans avoir tudier les caractristiques descomportements ou encore ngocier unesolution avec les autres agents. Le confor-misme la convention permet de sortir dece blocage. Lexistence dune conventionpermet lindividu de rduire son niveaudincertitude concernant tant le comporte-ment des autres que les conditions et lesdterminants de ses propres dcisions. Lin-dividu est donc naturellement incit nepas changer de convention. Ces dveloppe-ments nous amnent donc supposer queles comportements des utilisateurs des sys-tmes de mesure de la performance soci-tale dpendent des conventions deffortsquincarnent ces systmes.

    2. Le systme de mesure de la performance :une convention deffort

    En effet, les systmes de mesures de la per-formance constituent des conventions deffort cest--dire une structure de coor-dination des comportements des agents tra-vaillant dans une organisation. De tellesconventions tablissent le niveau deffortcommunment admis comme normal (Gomez, 1994, p. 182) puisquelles met-tent des rgles tablissant limplication delagent dans le groupe. Il en est ainsi de lacomptabilit des cots qui joue le rle deconvention deffort dans la mesure o elleconstitue un vaste systme mtrologique

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  • destin fournir aux acteurs des represquantitatifs conventionnels (Gomez,1996, p. 249). Pour M. Amblard (1998,p. 1023), la convention comptable est unensemble de procdures cognitives prta-blies, permettant aux agents de rsoudre desproblmes de reprsentation comptable, enguidant leurs comportements dans unespace norm . De tels systmes demesure permettent donc dtablir laccordconventionnel sur leffort selon un objectifdefficience commun. Ces systmes dva-luation permettent la transmission din-formations sur limplication attendue et/oueffective (Gomez, 1994, p. 191) et unerelation entre leffort et les normes demesure tablies sur celui-ci. Les rgles deleffort sont rappeles ce moment maisaussi confirmes ou amendes par la ralitde limplication observe. Les systmes demesure de la performance comptablerpondent ainsi aux conditions convention-nelles telles que dfinies par Lewis (1969).Un systme de mesure de la performancesocitale ou, en dautres termes, uneconvention deffort socitale peut donc seheurter la convention deffort du systmecomptable traditionnellement utilise dansles organisations. Une des raisons rsidedans la reprsentation partage de leffort fournir bas sur la dimension financire.Toutefois, ce nest pas parce que les indivi-dus adoptent des conventions quils ne dis-posent daucune libert. En effet, les indivi-dus peuvent tricher, dsobir, tenter dechanger le systme conventionnel en place,faire rfrence des systmes convention-nels diffrents ils peuvent agir contre laconvention (Gomez, 1996, p. 177). Cetype de comportement rsulte dune desconditions conventionnelles qui stipulequil existe au moins une autre proposition

    alternative la rsolution du problme din-certitude. En dautres termes, diffrentesconventions pouvant se concurrencer, lin-dividu choisit celle laquelle il souhaiteadhrer. Lutilisation dun systme bas surdes critres plus vastes, notamment soci-taux, peut alors remettre en cause laconvention deffort communment accep-te. La problmatique est alors de recher-cher les modalits dvolution de laconvention deffort comptable vers uneconvention deffort socitale lie au sys-tme de mesure de la performance.

    3. Les modalits dvolution de laconvention deffort comptable versune convention deffort socitale

    Selon les propositions de la thorie desconventions, une telle volution ncessiteune suspicion de convention, cest--dire une information qui tend sa remise encause (Gomez, 1994, p. 121) et, plus pr-cisment, qui indique que le comportementgnralis nest pas celui que lon croyait.Cette suspicion peut natre de manire exo-gne dagents extrieurs la convention quiconcourent la production dune alterna-tive. Elle peut galement apparatre demanire endogne.Amblard (2003) identifie deux facteurs exo-gnes : le contact : lorsque des populations sontamenes se rapprocher physiquement oupar lintermdiaire des mdias ou des tech-nologies de la communication des alterna-tives conventionnelles peuvent apparatre.Le dveloppement de systmes de mesurede la performance comme lUVA, lABCou le contrle budgtaire grce aux canauxde communication interpersonnels reliantentre elles les entreprises utilisatrices, lesassociations professionnelles et les cabinets

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  • de conseil montre limportance de ce fac-teur exogne (Alcouffe et al., 2003). De telscanaux de communication peuvent donnerlieu des phnomnes de mimtisme per-mettant aux organisations dune part, deprserver la lgitimit de leurs activits et,dautre part, de rduire leur incertitude faceaux actions entreprendre. Ce mimtismese concrtise par ladhsion des individus certaines valeurs dites responsables quisintroduisent dans les objectifs, la strat-gie, les modes de communication ou encoreles systmes de mesure de la performance(Moquet, 2005). la rglementation publique : les textespublis sont de nature rorienter les com-portements. La conformit ces textes sup-pose la conviction que ces comportementsseront adopts par toute la population ouque les menaces en cas de non applicationsont crdibles. Concernant les systmes demesure de la performance la loi NRE obligeles entreprises dlivrer un rapport socitalet environnemental comportant, en prin-cipe, des indicateurs. Cette obligationdevrait inciter les entreprises adopter uncomportement allant dans ce sens car, si descontradictions apparaissaient entre ces rap-ports et les pratiques, leur crdibilit seraitremise en doute.Selon Amblard (2003), trois types de fac-teurs endognes sont galement suscep-tibles de faire merger une suspicion deconvention: la dissidence : il sagit dun groupe din-dividus qui ne se conforme plus laconvention en place. Ces pratiques peuventavoir un effet dlectrochoc sur lensemblede la population qui peut la remettre endoute dans la mesure o elle est informede lexistence dune convention alternativeet de ladhsion dun groupe dissident

    celle-ci. F. Oriot (2004) observe de tels ph-nomnes dans la mise en uvre locale dunsystme de contrle de gestion central la-bor au sige dune organisation bancaire.Des contestations ont merg lencontrede ces systmes en raison de cultures pro-fessionnelles divergentes entre les contr-leurs et les utilisateurs, lesquelles ont pourconsquence des pratiques minimales demise en uvre (Oriot, 2004) voire le dve-loppement de systmes locaux (Bolleckeret Niglis, 2006). la dissonance constitue une inadquationdu discours dlivr par la convention faceaux transformations contextuelles. Cettedissonance peut jeter un doute sur le respectde la convention en place. Une conventiondeffort oriente vers une mtrologie comp-table est adapte dans des contextes o lesfondements de la comptitivit des entre-prises reposent principalement sur lescots. Lorsque ces fondements se diversi-fient, la convention peut devenir dissonantesi elle nvolue pas. Lensemble des dbats,rflexions et travaux en contrle de gestiondans les annes 1980 critiquant linadapta-tion de la mesure de la performance auxmodifications des stratgies organisation-nelles constitue une illustration de cette dis-sonance. Elle est galement mise en valeurlorsque des acteurs externes exercent despressions plus ou moins intenses sur lorga-nisation pour quelle intgre la RSE dansles systmes de mesure de la performance :les investisseurs, les ONG, ltat (Saulquinet Schier, 2005), le personnel, les clients, lecitoyen (Lacroix et Evraert, 2005), lesgnrations futures, les reprsentants desautorits locales, les propritaires fonciers,les associations cologiques et riverains(Mocquet et Pezet, 2005), les mdias, lesuniversitaires constituent une liste proba-

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  • blement non exhaustive des acteurs lasource de dissonances susceptibles de fairevoluer les conventions deffort et de modi-fier les comportements des individus dansle sens de la responsabilit sociale. lintention stratgique : elle repose sur lavolont dun groupe dinfluencer le reste dela population et, plus prcisment, de ren-verser la convention en place. Par exemple,la nomination de responsables du dvelop-pement durable chez AGF, Rhodia ouSchneider Electric (Perrotte, 2003, p. 41), ladclaration de politique gnrale dans lesens de la responsabilit socitale et la dota-tion dinstances charges dintgrer celle-ciconstituent de telles dmarches dintentionsstratgiques. Ces dernires suivent unelogique de calcul et dintrt financier etcommercial non ngligeable. En effet, lim-plication dans la RSE conduirait ainsi uneaugmentation long terme des indices bour-siers (Frone et al., 2002) et permet dac-crotre la rentabilit par une conomie decot. La Socit Gnrale conomiseraitainsi un million deuros par an grce unemeilleure utilisation de lnergie solaire(Steinmann, 2002, p. 32). De mme, STMicroelectronics aurait conomis45 millions de dollars en 2001 grce unediminution de la consommation dnergie(Laville, 2002, p. 166). Les dpenses envi-ronnementales peuvent galement constituerune police dassurance au travers de laquellelentreprise se prmunit ainsi, moindrecot, contre toute une srie dattaques pou-vant tre perptres par des minorits activeset contestataires (Germain et Trbucq,2003, p. 3). Des logiques commerciales peu-vent galement tre, selon les auteurs, aucur de lengagement dans la RSE dans uneoptique de relations publiques. La recherchedune image de marque et dune bonne rpu-

    tation peuvent tre de nature stimuler lesventes, notamment lorsque lentrepriseexploite des systmes dnergies renouve-lables ou de retraitements de dchets indus-triels, constitue des fondations, engage desactions de sponsoring ou de mcnat(Capron et Quairel, 2004).

    4. Les freins lvolution de laconvention deffort socitale

    Nanmoins, ces intentions stratgiques nesont pas toujours relles ce qui est de nature constituer un frein lvolution desconventions vers la RSE. N. Antheaume(2005) cite notamment le cas dune entre-prise qui exploite des outils qui permettentaux dirigeants de tenir un discours structursur la rduction des impacts environnemen-taux dune gamme de produits phytosani-taires. Lentreprise tudie par lauteurcommunique laide dindicateurs decomptabilit environnementale permettantdafficher un comportement responsablemais sans remettre en cause le fond ni lebien fond de son activit conomique.On peut alors assister lutilisation paral-lle de deux systmes de mesure de la per-formance, le premier tant focalis sur lesquestions financires pour les dirigeants etles actionnaires ; le second utilisant desinformations socitales des fins publi-citaires pour les parties prenantes (Weaveret al., 1999). De tels comportements sins-crivent dans des stratgies dvitement(Oliver, 1991) ne conduisant pas au dve-loppement et surtout lexploitation dou-tils de contrle de gestion et de comptabilitorients RSE et donc lvolution desconventions, si ce nest dans une dmarchede conformit apparente. Face une telleinertie des conventions deffort, on peutalors se demander si la performance soci-

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  • tale constitue vritablement un but en soi ousil sagit uniquement dun moyen permet-tant datteindre des objectifs financiers dansloptique de satisfaire les actionnaires (Germain et Trbucq, 2003).En ralit, lintention stratgique nest quetrs rarement constate notamment au niveaudes systmes de contrle de gestion qui lais-sent finalement peu de place la RSE (Naro,2005). Quand bien mme certains dispositifsde mesure de la performance intgrent cettedimension, elle reste subordonne la per-formance financire linstar du sustaina-bility balanced scorecard (Kaplan et Norton, 2001). En ralit, les indicateurssocitaux ne peuvent prendre sens que silssont lis la stratgie dentreprise commetout indicateur de contrle. Or, ce lien estrarement effectif ce qui rduit souvent lecontrle de gestion socital actuel de lacommunication financire lintention dediffrents publics (Naro, 2005). Lvolutionconstate laisse perplexe sur la pertinence deloutil de pilotage qui ne se rduit qu uninstrument de lgitimation. Certaines entre-prises chappent au dispositif de la RSEsans mme donner lapparence quelles syengagent (Poirot, 2005).Par ailleurs, la rglementation nest pas enmesure de jouer un rle dterminant danslvolution des outils de mesure de la per-formance socitale et des comportementsconventionnels associs. Par exemple, enmatire de reporting, labsence dun cadrenormalisateur strict, nincite pas les entre-prises sengager dans la responsabilitsocitale. Le GRI ne semble pas constituer ce jour un vritable dispositif de normali-sation mais na quun rle dencadrementdune politique comptable (Quairel, 2004).

    DISCUSSION

    Les freins lvolution des conventionsdeffort constituent, nous semble t-il, desdifficults importantes quant au dvelop-pement de la RSE, des systmes de mesuredes performances et des comportementsqui devraient en dcouler dans les organi-sations. Ce constat nous conduit nousinterroger sur lefficacit des facteursendognes et des facteurs exognes sus-ceptibles de favoriser lvolution desconventions deffort. Il montre les limitesde lintention stratgique et de la rgle-mentation et, en mme temps, limpor-tance des mcanismes de dissonance, dedissidence ou encore de contact. Cettecontribution nous conduit galement proposer diffrentes pistes de recherchecomplmentaires. En effet, le recours lathorie des conventions doit tre largementapprofondi. Ainsi, lenvironnement desconventions mrite dtre tudi pour ana-lyser les facteurs influenant les individus choisir leurs ensembles de repres com-muns (Bollecker et Mathieu, 2004). Parailleurs, la manire dont plusieurs sys-tmes de mesure de la performance, entant que conventions defforts, sarticulentet interagissent permet dtudier la dyna-mique conventionnelle. Enfin, les travauxempiriques portant sur ces systmes tantrares, il semble important danalyser leursvolutions effectives vers lintgrationdindicateurs de performance socitale.Lanalyse des mthodologies des institu-tions ou agences de notation socitale etdes outils de contrle de gestion des orga-nisations peut contribuer clairer sensi-blement de telles volutions.

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