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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S101 tent de gagner 32 points et 28 points respectivement sur l’échelle de Constant. Les lambeaux de grand dorsal et de sous scapulaire n’ont qu’un intérêt antalgique. 154 Tendinoplastie au tendon quadrici- pital : une technique efficace de réparation des ruptures étendues de la coiffe des rotateurs Florent LESPAGNOL*, Philippe BOISRENOULT, Pierre DESMOINEAUX, Eric CHEYROUX, Philippe BEAUFILS INTRODUCTION. Depuis 1995, nous traitons les ruptures transfixiantes étendues de la coiffe des rotateurs chez les patients jeunes et actifs par une tendinoplastie au tendon quadricipital associée à une acromioplastie. Le but de ce travail était d’évaluer les résultats de cette technique en terme de morbidité, d’effica- cité clinique et anatomique. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Trente-quatre patients (35 épau- les), âgés en moyenne de 54 ans (34 à 68 ans), ont été revus au recul moyen de 48 mois (12 à 95 mois). La rupture était limitée au supra-spinatus dans 7 cas, étendue à l’infra-spinatus dans 22 cas, à l’infra-spinatus et au sub-scapularis dans 6 cas. Les cri- tères de révision comportaient : l’analyse du score de Constant, la réalisation d’un arthroscanner de contrôle et l’appréciation subjective du résultat par le patient. La morbidité du site de pré- lèvement était évaluée par le score « Lille fémoro-patellaire ». L’analyse statistique des résultats (score de Constant) a été effec- tuée par un test de Wilcoxon (seuil a à 5 %). RÉSULTATS.Un patient a présenté un échec précoce (dis- parition complète du greffon à 6 mois) et un autre a développé une chondrolyse rapide de la scapulo-humérale. Le score de Constant moyen était de 43 (12 à 78) en préopératoire, et de 70 (42 à 100) à la révision (p < 0,005). L’amélioration concernait la douleur, la mobilité et la force (mesurée en moyenne à 3,1 kg en préopératoire et à 4,5 kg en postopératoire). Au recul final, 84 % des patients s’estimaient très satisfaits ou satisfaits. L’arthroscanner de contrôle montrait une majorité de coiffes étanches ou un greffon présent mais associé à une petite rup- ture antérieure (intervalle des rotateurs). Les suites immédiates au genou comportaient une sensation d’instabilité disparaissant à 6 mois. Le score « Lille fémoro-patellaire » moyen au dernier recul était de 89/100 (42 à 100). Le prélèvement a entraîné 2 fractures de la patella, au début de notre expérience, qui ont fait modifier technique de prélèvement. DISCUSSION. La tendinoplastie au tendon quadricipital permettait, dans notre série, au prix d’une morbidité faible, d’obtenir une épaule indolore associée à une amélioration de la mobilité et à une augmentation de la force. La continence de la coiffe des rotateurs a été le plus souvent rétablie. Cette techni- que est, pour nous, indiquée chez des patients actifs, pour les ruptures étendues de la coiffe des rotateurs jugées non répara- bles par une technique classique. Séance du 11 novembre matin HANCHE 155 Latéralisation dans les prothèses totales de hanche : critiques et conséquences Olivier T AYOT*, Charles BOUFARAH, Hervé CHAVANE, Jacques BÉJUI-HUGUES, Jean-Paul CARRET ET LE GROUPE SCOR INTRODUCTION. Nous avons voulu analyser la capacité de restitution de la latéralité fémorale (offset fémoral) de la tige Intégrale ® (Amplitude) utilisée dans notre service depuis 4,5 ans (offset moyen de 42,7 mm avec un col moyen). MATÉRIEL ET MÉTHODE. Deux cent cinquante-six dos- siers de hanche de première intention sur une année d’activité (1999) ont été analysés. Soixante-trois dossiers où la rotation des 2 hémi-bassins était comparable (critères de EBRA) ont été rete- nus et mesurés (logiciel Metros). L’offset fémoral préopératoire moyen était de 38,44 mm. Nous avons comparé l’offset fémoral (axe fémoral au centre de tête), la latéralisation du centre de rota- tion (centre tête à milieu symphyse pubienne) et l’offset global (addition des 2 premiers) entre côté prothésé et côté sain. Trois groupes ont été distingués selon l’angle cervico-diaphysaire : < 125° (coxa vara), entre 125 et 135°, > 135° (coxa valga). RÉSULTATS. Pour l’offset fémoral postopératoire moyen, la tendance était à la médialisation dans les coxa vara (1,4 mm en moyenne, écart type 4,8 mm), et à la latéralisation dans les autre cas (3,2 mm en moyenne, écart type 4 mm) avec des différences statistiquement significatives (p = 0,005). Pour le centre de rota- tion la tendance était à la médialisation (7mm en moyenne, écart type 7 mm). Pour l’offset global la tendance était à la médialisa- tion (5,5 mm en moyenne, écart type 9,6 mm). DISCUSSION. La détermination de l’offset fémoral est sou- mise à de nombreux aléas que la qualité du logiciel Metros ® ne fait qu’atténuer (calcul de l’échelle, degrés de rotation changeant la mesure de l’offset sur le cliché radiographique..). Nous avons tendance à augmenter l’offset fémoral sauf pour les coxa vara où *Philippe Valenti, Clinique Jouvenet, Institut de la Main, 6, square Jouvenet, 75016 Paris. *Florent Lespagnol, Service d’Orthopédie, Hôpital André Mignot, 177, rue de Versailles, 78150 Le Chesnay.

155 Latéralisation dans les prothèses totales de hanche : critiques et conséquences

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S101

tent de gagner 32 points et 28 points respectivement sur l’échellede Constant. Les lambeaux de grand dorsal et de sous scapulairen’ont qu’un intérêt antalgique.

154 Tendinoplastie au tendon quadrici-pital : une technique efficace deréparation des ruptures étenduesde la coiffe des rotateurs

Florent LESPAGNOL*, Philippe BOISRENOULT,Pierre DESMOINEAUX, Eric CHEYROUX,Philippe BEAUFILS

INTRODUCTION. Depuis 1995, nous traitons les rupturestransfixiantes étendues de la coiffe des rotateurs chez les patientsjeunes et actifs par une tendinoplastie au tendon quadricipitalassociée à une acromioplastie. Le but de ce travail était d’évaluerles résultats de cette technique en terme de morbidité, d’effica-cité clinique et anatomique.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Trente-quatre patients (35 épau-les), âgés en moyenne de 54 ans (34 à 68 ans), ont été revus aurecul moyen de 48 mois (12 à 95 mois). La rupture était limitéeau supra-spinatus dans 7 cas, étendue à l’infra-spinatus dans22 cas, à l’infra-spinatus et au sub-scapularis dans 6 cas. Les cri-tères de révision comportaient : l’analyse du score de Constant,

la réalisation d’un arthroscanner de contrôle et l’appréciationsubjective du résultat par le patient. La morbidité du site de pré-lèvement était évaluée par le score « Lille fémoro-patellaire ».L’analyse statistique des résultats (score de Constant) a été effec-tuée par un test de Wilcoxon (seuil a à 5 %).

RÉSULTATS. Un patient a présenté un échec précoce (dis-parition complète du greffon à 6 mois) et un autre a développéune chondrolyse rapide de la scapulo-humérale. Le score deConstant moyen était de 43 (12 à 78) en préopératoire, et de 70(42 à 100) à la révision (p < 0,005). L’amélioration concernaitla douleur, la mobilité et la force (mesurée en moyenne à 3,1 kgen préopératoire et à 4,5 kg en postopératoire). Au recul final,84 % des patients s’estimaient très satisfaits ou satisfaits.L’arthroscanner de contrôle montrait une majorité de coiffesétanches ou un greffon présent mais associé à une petite rup-ture antérieure (intervalle des rotateurs). Les suites immédiatesau genou comportaient une sensation d’instabilité disparaissantà 6 mois. Le score « Lille fémoro-patellaire » moyen au dernierrecul était de 89/100 (42 à 100). Le prélèvement a entraîné2 fractures de la patella, au début de notre expérience, qui ontfait modifier technique de prélèvement.

DISCUSSION. La tendinoplastie au tendon quadricipitalpermettait, dans notre série, au prix d’une morbidité faible,d’obtenir une épaule indolore associée à une amélioration de lamobilité et à une augmentation de la force. La continence de lacoiffe des rotateurs a été le plus souvent rétablie. Cette techni-que est, pour nous, indiquée chez des patients actifs, pour lesruptures étendues de la coiffe des rotateurs jugées non répara-bles par une technique classique.

Séance du 11 novembre matin

HANCHE

155 Latéralisation dans les prothèsestotales de hanche : critiques etconséquences

Olivier TAYOT*, Charles BOUFARAH,Hervé CHAVANE, Jacques BÉJUI-HUGUES,Jean-Paul CARRET ET LE GROUPE SCOR

INTRODUCTION. Nous avons voulu analyser la capacité derestitution de la latéralité fémorale (offset fémoral) de la tigeIntégrale® (Amplitude) utilisée dans notre service depuis 4,5 ans(offset moyen de 42,7 mm avec un col moyen).

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Deux cent cinquante-six dos-siers de hanche de première intention sur une année d’activité(1999) ont été analysés. Soixante-trois dossiers où la rotation des2 hémi-bassins était comparable (critères de EBRA) ont été rete-nus et mesurés (logiciel Metros). L’offset fémoral préopératoire

moyen était de 38,44 mm. Nous avons comparé l’offset fémoral(axe fémoral au centre de tête), la latéralisation du centre de rota-tion (centre tête à milieu symphyse pubienne) et l’offset global(addition des 2 premiers) entre côté prothésé et côté sain. Troisgroupes ont été distingués selon l’angle cervico-diaphysaire :< 125° (coxa vara), entre 125 et 135°, > 135° (coxa valga).

RÉSULTATS. Pour l’offset fémoral postopératoire moyen, latendance était à la médialisation dans les coxa vara (1,4 mm enmoyenne, écart type 4,8 mm), et à la latéralisation dans les autrecas (3,2 mm en moyenne, écart type 4 mm) avec des différencesstatistiquement significatives (p = 0,005). Pour le centre de rota-tion la tendance était à la médialisation (7mm en moyenne, écarttype 7 mm). Pour l’offset global la tendance était à la médialisa-tion (5,5 mm en moyenne, écart type 9,6 mm).

DISCUSSION. La détermination de l’offset fémoral est sou-mise à de nombreux aléas que la qualité du logiciel Metros® nefait qu’atténuer (calcul de l’échelle, degrés de rotation changeantla mesure de l’offset sur le cliché radiographique..). Nous avonstendance à augmenter l’offset fémoral sauf pour les coxa vara où

*Philippe Valenti, Clinique Jouvenet, Institut de la Main,6, square Jouvenet, 75016 Paris.

*Florent Lespagnol, Service d’Orthopédie,Hôpital André Mignot, 177, rue de Versailles, 78150 Le Chesnay.

2S102 79e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

la médialisation est minime (1,4 mm). Si l’on considère la resti-tution de l’offset à ° 5 mm comme étant satisfaisant ce pivotrépond à la demande de 91 % des dossiers examinés. Nous avonseu tendance à médialiser le centre de rotation de la hanche. Lerepère anatomique de la table externe de l’acétabulum permetd’avoir une qualité de pose reproductible, un contact osseuxoptimal mais tend à médialiser la cupule. Cette médialisation(faible) diminue les contraintes d’usure par diminution du brasde levier du poids.

CONCLUSION. Une gamme standard avec un offset moyensupérieur à 40 mm permet de restituer un bon offset dans plus de90 % des cas. Une gamme latéralisée ne semble pas nécessaired’autant que les contraintes sur l’ancrage fémoral et sur le colprothétique augmentent.

156 Latéralisation fémorale et arthro-plastie de hanche

Philippe ADAM*, Rodolphe LIMOZIN,Michel-Henry FESSY

INTRODUCTION. Les données de la littérature démontrentl’intérêt de restituer la latéralisation fémorale au cours del’arthroplastie totale de hanche. Un déficit de latéralisation pour-rait expliquer une boiterie (Amstutz, Fessy), une instabilité(Poss, Cabanela), une usure excessive du polyéthylène (Devane,Saklkle, Fessy), et même un descellement précoce (Amstutz). Lebut de ce travail était d’analyser la latéralisation fémorale au seind’une population saine et d’en tirer les conclusions pour la resti-tution du bras de levier lors de l’arthroplastie totale de hanche.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Nous disposons d’une radio-graphie du bassin de face debout (membre inférieur en rotationinterne) chez 147 sujets sains. Nous mesurons sur chaque radio-graphie la latéralisation, c’est à dire la distance du centre de têtefémorale à l’axe anatomique du fémur. Nous mesurons d’autresparamètres extra-médullaires : hauteur du centre de tête par rap-port au petit trochanter, angle cervico-diaphysaire, bras de levierdes abducteurs. Nous mesurons aussi des paramètres endo-médullaires : largeur du canal médullaire diaphysaire, largeur ducanal médullaire métaphysaire, ce qui permet de calculer l’indexd’évasement fémoral selon Noble. L’ensemble des mesures a étéeffectué à l’aide du logiciel Metros après digitalisation des radio-graphies.

RÉSULTATS. La latéralisation se comporte comme une varia-ble gaussienne : moyenne (40 mm), déviation standard(= 6 mm), maximum (= 60 mm), minimum (= 26 mm). La laté-ralisation est indépendante des caractéristiques endo-médullairesmais aussi extra-médullaires. La latéralisation est donc un para-mètre indépendant.

DISCUSSION. Les résultats sont comparés aux données de lalittérature. Au vu de ces données descriptives, il apparaît quedans 25 à 30 % des cas, il est difficile de restituer la latéralisation

avec un implant standard. Les auteurs mettent en garde quant àl’excès de latéralisation.

157 Intérêt des implants à angle cervi-cal réduit pour améliorer la repro-duction du déport (offset) fémoral :comparaison radiographique de5 pivots fémoraux

Falah BACHOUR*, Henri MIGAUD,Arnaud BESSON, Philippe LAFFARGUE,Julien GIRARD, Alexandre JOBIN

INTRODUCTION. La reproduction de l’anatomie extra-médullaire du fémur lors de l’implantation d’une prothèse totalede hanche est souhaitable pour rétablir la tension des fessiers,limiter la boiterie et le risque d’instabilité. Les études cadavéri-ques qui conduisent au dessin des pivots sont habituellementmenées sur des fémurs peu ou pas déformés. Nous avons placédes implants de diffusion courante dans des situations de défor-mation fémorale afin de préciser leur capacité à reproduire l’ana-tomie extra-médullaire et ainsi définir les indications d’implantsdisposant d’un déport fémoral augmenté.

PATIENTS ET MÉTHODE. Cinq modèles de prothèsesfémorales ont été évalués : a) trois pivots cimentés : C1LA nedisposant pour les différentes tailles que d’une longueur et d’unangle cervical, CH disposant d’un seul angle mais d’une crois-sance cervicale homothétique, C2R disposant d’un angle réduit(117°) et de deux longueurs cervicales sans croissance homothé-tique, b) deux pivots non cimentés : chacun disposant d’unecroissance cervicale homothétique, mais l’un ayant un angle de131° (SCN) et l’autre un angle réduit à 126° (SCR). Les calquesde ces 5 modèles ont été appliqués sur 94 radiographies de han-che de face de façon à reproduire le déport fémoral (Offset) sansmodifier la longueur du membre. Les images ont été numériséeset analysées par le logiciel Imagika. Ces 94 clichés préopératoi-res de coxarthrose ont été retenus car l’arthroplastie avait motivél’utilisation d’un pivot fémoral à angle cervical réduit.

RÉSULTATS. Les 94 fémurs avaient une déformation notablepuisque le déport fémoral moyen était de 43 mm ° 6 (30 à59 mm) et l’angle cervical moyen de 123°° 10 (90 à 160°).L’implant scellé à angle réduit C2R reproduisait le déport dans91 % des cas alors que les autres implants ne le reproduisaientque dans : 62 % pour C1LA, 64 % pour CH, 51 % pour SCN, et73 % pour SCR. La réduction de l’angle cervical entre SCN etSCR améliorait le résultat. Pour l’implant CH, une meilleurereproduction du déport aurait été possible en augmentant la taillemais au prix d’un allongement du membre. C’est en cas dedéport fémoral supérieur à 45 mm qu’une tige à angle réduitapparaît indispensable.

CONCLUSION. Si l’on veut reproduire le déport fémoral, ilsemble justifié pour des hanches déformées (en vara avec ou

*Olivier Tayot, Service d’Orthopédie Adulte,Hôpital Edouard Herriot, Pavillon T, 69003 Lyon.

*Philippe Adam, Centre d’Orthopédie et Traumatologie,Hôpital Bellevue, CHRU de Saint-Etienne, 42055 Saint-Etienne.