1mg d ’expérience toutes l es 3 m inutes 150mg d e q ualité Mémoire de fin d’étude JACQUIER Valentine Etudiante Infirmière Diplômée d’Etat Promotion 2013 2016 Soutenue le 16 Juin 2016 Sous la guidance de M.POEY-SAINT-PICQ I.F.P.S. Croix Rouge Française Châlons-en-Champagne Année Etudiante 2015 - 2016

1mg d’expérience 150mg de qualité · JACQUIER Valentine Etudiante Infirmière Diplômée d’Etat Promotion 2013 – 2016 Soutenue le 16 Juin 2016 Sous la guidance de M.POEY-SAINT-PICQ

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

1mg d’expérience

toutes les 3 minutes

150mg de qualité

Mémoire de fin d’étude

JACQUIER Valentine

Etudiante Infirmière

Diplômée d’Etat

Promotion 2013 – 2016

Soutenue le 16 Juin 2016

Sous la guidance de M.POEY-SAINT-PICQ

I.F.P.S. Croix Rouge Française Châlons-en-Champagne

Année Etudiante 2015 - 2016

« J’entends, j’oublie. Je vois, je me souviens.

Je fais, je comprends »

Confucius

Remerciements

La réalisation de ce mémoire de fin d’étude termine trois années de formation riches et

intenses qu’il m’aurait été difficile de réaliser seule. Aussi, je tiens à ce que toute les

personnes qui m’ont aidé à mener à bien ce travail soient ici remerciées en particulier :

A Monsieur POEY-SAINT-PICQ, cadre formateur à l’IFSI, mon directeur de mémoire,

pour sa disponibilité, sa bienveillance et ses conseils avisés durant tout ce travail.

A Madame BOCAHUT, cadre formateur à l’IFSI, ma référente de suivi pédagogique pour

son suivi rigoureux durant ces trois années de formation.

A tous les soignants rencontrés lors de mes stages et la qualité de leurs encadrements.

A toute l’équipe du CHAR de Cayenne, pour votre accueil, votre amabilité, je vous

remercie d’avoir fait de mon voyage et de mon stage une expérience extraordinaire.

A l’ensemble des professionnels qui se sont prêtés au jeu de l’entretien, je les remercie

pour leurs disponibilités, la qualité de leurs réponses, et des échanges fournis.

A l’équipe FFSS 10, pour les formations, postes de secours que nous avons fait ensemble.

A Marine et Marlène, pour votre grande aide.

Un remerciement tout particulier,

A Philippe et Mylène, mes parents, pour leur amour, leur soutien irréprochable lors de ces

trois années d’études, leurs encouragements et leurs présences. Je vous remercie

infiniment.

A Margaux, ma sœur, ton soutien, ta présence, tes lectures attentives de mon travail et tes

nombreuses corrections orthographiques et grammaticales, bon courage pour tes études.

A Gabriel, mon frère, qui ne donne pas assez de nouvelles à mon goût, je te souhaite bon

courage pour ta carrière de sous-officier, prend soin de toi.

Avant-propos

Il est stipulé dans le référentiel de formation du Diplôme d’État d’Infirmier, la nécessité

d’acquérir une totalité de 180 European Credits Transfer System (E.C.T.S).

Ils s’obtiennent à la suite de la validation de diverses Unités d’Enseignements tout au

long de 6 semestres d’études.

Le mémoire de fin d’étude réunis différents U.E :

- U.E. 3.4 - S6 : Initiation à la démarche de recherche.

- U.E. 5.6 - S6 : Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques et

professionnelles.

- U.E. 5.7 – S5 et S6 : Unité Optionnelle.

- U.E. 6.2 - S6 : Anglais qui sera validé par la rédaction de l'abstract de ce travail.

L’étudiant au cours de sa formation et plus spécifiquement pour l’U.E 5.6 doit apprendre

à analyser sa pratique professionnelle.

Via le travail de Mémoire de Fin d’Études à propos d’un sujet professionnel choisi par

l’étudiant et soutenu oralement, il analyse une question portant sur un soin. Cette question

mise en problème doit être étudier, faire l’objet d’une étude critique, d’hypothèses, et doit

se terminer sur une ouverture concernant l’exploration.

Ce travail se construit par l’identification et l’utilisation de diverses ressources

documentaires, de bases de données (scientifiques et/ou professionnelles), de travaux de

recherches, et de diverses autres bases de données.

La validation de l’UE 5.7 S5 : Unité Optionnelle, consiste au rendu d’un prémisse du

Mémoire de Fin d’Études de l’étudiant : le cadre conceptuel.

Table des matières

INTRODUCTION .......................................................................................................... 1

1.PARTIE 1 ..................................................................................................................... 3

1.1.Les situations d’appels ............................................................................................ 3

1.1.1.Situation d’urgence d’un patient en arrêt cardio-respiratoire en service de

médecine .................................................................................................................... 3

1.1.2.Situation d’urgence d’une patiente en choc hypovolémique en service de soins

continus5

1.2.Emergence du questionnement ............................................................................... 7

2.PARTIE 2 ..................................................................................................................... 9

2.1.De l’urgence vitale à l’urgence relative .................................................................. 9

2.1.1.Définitions ........................................................................................................ 9

2.1.2.L’histoire de la médecine d’urgence .............................................................. 11

2.1.3.Epidémiologie ................................................................................................. 12

2.1.4.Les différents types d’urgences ...................................................................... 13

2.1.4.1.Risques collectifs ..................................................................................... 13

2.1.4.2.Urgences vitales, ou urgences absolues ................................................... 13

2.1.4.2.1.Les hémorragies ................................................................................ 14

2.1.4.2.2.Obstruction des voies aérienne supérieur .......................................... 15

2.1.4.2.3.L’inconscience .................................................................................. 15

2.1.4.2.4.L’arrêt cardio-respiratoire ................................................................. 15

2.1.4.3.Urgences potentielles ou urgences relatives ............................................ 16

2.1.4.4.Urgences ressenties .................................................................................. 16

2.1.4.5.Urgences psychiatriques .......................................................................... 17

2.1.5.Le rôle infirmier dans le contexte d’une urgence vitale ................................. 17

2.1.5.1.Cadre d’exercice ...................................................................................... 17

2.1.5.2.Formation du personnel paramédicale ..................................................... 20

2.2.L’expérience, une source de connaissances .......................................................... 21

2.2.1.Définitions ...................................................................................................... 21

2.2.2.L’expérience professionnelle .......................................................................... 22

2.2.2.1.Les expériences sédimentées ................................................................... 23

2.2.2.2.Les expériences épisodiques .................................................................... 24

2.2.3.L’expérience en soins infirmiers .................................................................... 24

2.2.3.1.Stade 1 : Novice ....................................................................................... 25

2.2.3.2.Stade 2 : Débutante .................................................................................. 25

2.2.3.3.Stade 3 : Compétente ............................................................................... 26

2.2.3.4.Stade 4 : Performante ............................................................................... 26

2.2.3.5.Stade 5 : Experte ...................................................................................... 26

2.2.4.Articulation entre la compétence, de l’apprentissage et de l’acquisition ....... 27

2.2.4.1.Définitions de la compétence ................................................................... 27

2.2.4.2.La notion d’apprentissage ........................................................................ 29

2.2.4.3.La notion d’acquisition ............................................................................ 31

2.2.4.4.Le cône d’apprentissage d’Edgar Dale .................................................... 31

2.2.5.L’acquisition de compétence .......................................................................... 33

2.2.5.1.L’acquisition des compétences entrepreneuriales .................................... 33

2.2.5.2.L’acquisition d’un acte, d’une tâche ........................................................ 34

2.2.6.L’acquisition d’une compétence dans un contexte de soin d’urgence ........... 36

2.2.6.1.La pratique débutante et la pratique experte ............................................ 36

2.2.6.2.L’apprentissage et l’acquisition dans un contexte de soin d’urgence ...... 37

2.3.La qualité ............................................................................................................... 39

2.3.1.Définitions ...................................................................................................... 39

2.3.2.La qualité dans un contexte de soin ................................................................ 40

2.3.2.1.La notion de soins .................................................................................... 41

2.3.2.2.La notion de prendre soin ........................................................................ 42

2.3.2.3.La notion de l’art soignant ....................................................................... 42

2.3.2.4.La qualité dans une pratique soignante .................................................... 43

2.3.3.Les déterminants de la qualité ........................................................................ 45

2.3.4.Démarche qualité et certification .................................................................... 45

2.3.4.1.La certification ......................................................................................... 46

2.3.4.2.L’évaluation de la qualité ........................................................................ 48

2.4.Synthèse et problématisation................................................................................. 49

3.PARTIE 3 ................................................................................................................... 50

3.1.Elaboration d’hypothèses ...................................................................................... 50

3.2.Protocole de l’enquête ........................................................................................... 51

3.2.1.Choix de l’outil d’enquête .............................................................................. 51

3.2.1.1.Avantage de l’entretien semi-directif ...................................................... 52

3.2.1.2.Inconvénient de l’entretien semi-directif ................................................. 53

3.2.2.Choix de la population et du terrain ............................................................... 53

3.2.3.Construction et réalisation de l’enquête ......................................................... 54

3.2.4.Les limites de l’enquête .................................................................................. 55

4.PARTIE 4 ................................................................................................................... 56

5.PARTIE 5 ................................................................................................................... 59

CONCLUSION ............................................................................................................. 75

BIBLIOGRAPHIE

TABLES DES ANNEXES

Lexique

A.F.G.S.U : Attestation de Formation aux Gestes et Soins d’Urgences

A.M.U : Aide Médicale Urgente

A.V.C : Accident Vasculaire Cérébral

B.A.V.U : Ballon Autoremplisseur à Valve Unidirectionnelle

BMR : Bactérie Multi Résistante

BPCO : Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive

C.N.O.M : Conseil National de l’Ordre des Médecins

DHOS : Direction de l’Hospitalisation de l’Organisation des Soins

DSA : Défibrillateur Semi-Automatique

GEASSUR : Groupement d’Enseignement des Activités de Secours et de Soins

d’Urgences-Réanimations

HAS : Haute Autorité de Santé

I.A.D.E : Infirmier Anesthésiste Diplômé D’État

IDE : Infirmier Diplômé d’État

I.S.P : Infirmier Sapeur-Pompier

N.O.V.I : Nombreuses Victimes

NRBCE: Nucléaire, Radiologique, Biologique, Chimique, Explosion

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

O.R.S.E.C : Organisation de la Réponse de Sécurité Civile

OVA : Obstruction des Voies Aériennes

PLS : Position Latérale de Sécurité

S.A.M.U : Service d’Aide Médicale Urgente

S.A.U : Service d’Accueil des Urgences

S.F.A.R : Société Française d’Anesthésie et de Réanimation

S.M.U.R : Service Mobile d’Urgence et de Réanimation

INTRODUCTION

1

INTRODUCTION

« Il faut profiter de l’occasion de porter secours avant qu’elle n’échappe et on sauvera

le malade pour avoir su en profiter », c’est ainsi qu’HIPPOCRATE1, père de la médecine,

instaure la notion d’urgence au Vème siècle avant J.-C. dans son « Corpus

hippocratique2 ». Il conseille alors aux médecins de posséder avec eux une trousse de

premiers soins pour répondre à une situation d’urgence3.

La médecine d’urgence, même plusieurs siècles après, à conserver ce même principe : les

premiers secours sont encore fondés sur la rapidité de réaction, de mise en place de soins

face à l’imprévu des situations qui se présentent.

Il est devenu monnaie courante d’annoncer que les structures d’urgences sont

« overbooké ». En près de 10 ans, l’activité d’un Service Mobile d’Urgence (SMUR) a

augmenté de 12% et de 29% pour les Services d’Accueil des Urgences (SAU) soient près

de 18,6 millions de patient en 20144. Cependant la technologie avance, les soins et les

examens sont devenus de plus en plus pointus ainsi que les services et les différents

acteurs du soin qui cherchent à se perfectionner et répondre aux attentes de la société. Les

soignants, de par leurs cursus professionnels, semblent gagner en expérience. A ce jour,

il est de rigueur dans beaucoup de domaine, dont celui du soin, d’être constamment évalué

sur la qualité avec des procédures d’accréditations. Il parait pertinent de se demander :

Comment le soignant par son cursus professionnel peut-il déterminer une qualité de prise

en charge en situation d’urgence vitale ?

1 HIPPOCRATE De COS (460 avant J.-C. – 370 avant J.-C.) médecin grec, philosophe, père de la

médecine. Fondateur de l’école de médecine Hippocratique. Auteur du serment d’Hippocrate.

2 Le corpus hippocratique est une compilation de près de 70 traité de médecine de la Grèce antique.

3 LEVEAU Marion. Thèse de Docteur en, Médecine. Soutenue le 11 février 2015 à Paris. « Composition

de la trousse médicale d’urgence au sein de SOS médecins France en 2014 ».

4 CA Samu – Urgences de France. 2015. Livre blanc. Organisation de la médecine d’urgence en France :

Un défi pour l’avenir. Libre accès internet. France. 46 pages.

2

Ce mémoire traite dans une première partie les différentes situations d’appels qui m’ont

amenées à un questionnement, une seconde partie développe différents concepts à l’aide

d’éléments littéraires. La troisième partie explique la méthodologie de mise en œuvre de

l’enquête. Puis il est traité dans une quatrième et cinquième partie les résultats et

l’analyse.

PARTIE 1

Problématique pratique

3

1. PARTIE 1

1.1. Les situations d’appels

1.1.1. Situation d’urgence d’un patient en arrêt cardio-respiratoire

en service de médecine

Nous sommes un samedi en service de pneumologie, il est 13H, et j’aide les 2 aides-

soignants à débarrasser le repas du midi. Il y a une aide-soignante du service, ainsi qu’un

aide-soignant du « POOL de remplacement ». Monsieur H à 78 ans, il est hospitalisé à la

suite d’une décompensation respiratoire de sa Broncho Pneumopathie Chronique

Obstructive (BPCO). De plus, il est en isolement pour suspicion d’une Bactérie Multi

Résistante (BMR).

L’aide-soignante du service nous interpelle, car Monsieur H. a vomi et elle n’arrive pas à

le « réveiller ».

Nous y allons alors tous les deux, mon collègue remplaçant et moi. Ce dernier, est un

ancien aide-soignant du service des urgences, il fait un bilan neurologique : inconscient,

puis un bilan cardiologique : absence de pouls. Il nous informe qu’il ne le trouve pas, je

le cherche à mon tour au niveau de la carotide sans succès. Pendant les bilans de mon

collègue, je constate que Monsieur H présente un teint gris. Nous nous regardons et un

dialogue s’installe je lui dis « il est en arrêt, il faut le mettre par terre », il me répond

« non, le lit est adapté », tout en descendant la tête de son lit pour que Monsieur H soit

correctement allongé. Je le déshabille rapidement, l’informe que je débute le massage

cardiaque et qu’il nous faut du secours. Je vois alors l’aide-soignante débordée par la

situation. J’ai le sentiment qu’elle est perdue. En effet, elle reste statique, figé, regardant

ce qui se déroule devant ses yeux. Elle ne parle plus. Je lui demande alors de partir

chercher l’infirmière.

L’aide-soignante travaillant en pneumologie part informer l’infirmière, ainsi que le

médecin présent dans le service. A chaque compression thoracique Monsieur H « vomi ».

Je comprends alors très vite qu’il a dû inhaler son repas. Mon collègue prend le relais du

4

massage cardiaque après quelques minutes. L’infirmière arrive avec le chariot d’urgence,

l’aide-soignante qui l’a prévenu, une autre aide-soignante ainsi que le médecin. Ce dernier

lui pose un masque à haute concentration d’oxygène dosé à 15l d’O2 sur le visage, alors

que Monsieur H « vomi » toujours. Je reprends au même moment le relais du massage

cardiaque de mon collègue. L’infirmière demande alors ce qu’elle doit injecter, ce qu’elle

doit faire. Le médecin ne lui répond pas.

Personne de l’équipe médicale n’a pris l’initiative d’aspirer sa cavité buccale avec

l’aspirateur à mucosité qui se trouve au pied du lit, ni la mise en place de Ballon a Valve

Unidirectionnelle (B.A.V.U). Mais surtout, aucun Défibrillateur Semi-Automatique

(DSA) n’a été mis en place. Étant formée aux gestes de secours via une association de

secourisme et via la formation initiale infirmière, je me suis demandée si l’apprentissage

de gestes et soins d’urgence était enseigné au sein des équipes de soins, et si il était

régulièrement recyclé. La formation continue des soignants est-elle difficilement

applicable ? De plus, est-ce le stress, ou le manque de pratique de soins d’urgence des

soignants qui a entraîné une qualité de prise en charge moindre ?

Après quelques instants, le médecin nous arrête et nous dit « mettez-le en PLS, car il

vomi ». Étant perturbée par ces paroles, l’aide-soignant et moi-même, nous exécutons et

le mettons en Position Latérale de Sécurité (PLS) et par la suite une aide-soignante me

dit de sortir car je n’ai aucune protection complémentaire. Je reste alors devant la porte,

et le médecin remet le patient sur le dos et nous dit « le patient est décédé ». L’équipe du

SMUR intra-hospitalière vient d’arriver.

5

1.1.2. Situation d’urgence d’une patiente en choc hypovolémique

en service de soins continus

Mme P. est hospitalisée depuis maintenant 10 jours dans le service de l’unité de soins

continus polyvalents pour une cholécystectomie. Mme P, a 40 ans, et a comme

antécédents une surcharge pondérale et un Accident Vasculaire Cérébrale (AVC) dont

elle garde comme séquelle une hémiplégie du bras droit. Suite à son opération, elle a été

reprise deux fois au bloc pour diverses complications et présente à ce jour deux lames

droites, une colostomie gauche, un cathéter veineux central, une sonde urinaire, elle est

également scopée avec une tension artérielle réglée toutes les heures. Elle est sevrée de

son traitement de noradrénaline depuis deux jours. Lors des transmissions de l’équipe de

nuit, ces dernières nous informent qu’il y avait un litre d’urine vidée, ses deux lames et

sa stomie n’ont rien donné vers 6H30.

Il est 7h20, je lui fais sa toilette et elle m’informe qu’elle est autorisée à de nouveau boire

des verres d’eau. Je me renseigne auprès des infirmières et du dossier, puis je lui sers un

verre d’eau. Mme P. fait une légère fausse route qui l’amène à tousser. Je commence à

faire la toilette et voit le sac collecteur de la sonde urinaire contenir un litre et demi. Au

début du soin, la tension automatique se prend via le scope, qui affiche 13/8. Je continue

à faire sa toilette au lit, ainsi que son lit. Je suis amenée à passer du côté droit et je

m’aperçois qu’il s’est écoulé deux litres de sang dans l’une de ses lames droites.

C’est à ce moment-là, que je décide de faire un diagnostic infirmier « Vous allez bien ? »

« Vous n’avez pas des vertiges ? » Elle me répond « non ». « Avez-vous des difficultés

pour respirer, vous sentez vous fatigué ? » « Non ». Je l’informe que je lance une tension

via le scope. Je regarde son pouls, qui est désormais à 110 pulsations/minute. Je

n’aperçois pas de sueurs, mais la présence de légères cyanoses aux extrémités, et je

remarque que son teint est devenu très pâle. Je lève les draps et regarde si ses jambes ne

sont pas devenues marbrées. Ce n’est pas le cas. La tension affiche 8/6. Je l’informe que

je la laisse allongée, que je vais chercher l’infirmière et que sa tension a chuté. La question

de l’examen clinique et de son importance m’est venue à l’esprit. En effet, pour moi

6

l’examen clinique s’est révélé d’une grande importance afin que je puisse comprendre la

situation, déceler les premiers signes de détresse vitale qui s’installaient chez la patiente.

Mais je me suis également interrogé si l’expérience que j’avais pu acquérir lors d’une

autre situation face à une hémorragie et de ses conséquences, avait-elle pu me permettre

de comprendre plus rapidement cette situation. Est-ce que j’ai pu de part une situation

que j’avais déjà vécue, faire plus rapidement les liens entre les signes cliniques, les signes

paramédicaux, mes connaissances théoriques et pratiques et ainsi savoir que la patiente

était en train de faire un choc hypovolémique ?

J’ai alors fait mon diagnostic infirmier : Mme P. fait un choc hypovolémique.

L’infirmière m’informe que je dois préparer et poser la Gélofusine® pendant qu’elle

prévient l’anesthésiste. Pendant ce temps-là, sans agitation elle va voir la patiente, discute

avec elle tout en réglant le scope avec une prise de tension artérielle toutes les minutes,

puis revient appeler l’anesthésiste. Elle lui explique brièvement le cas de la patiente de

façon succincte mais précise. Une fois rentrée dans la chambre, elle me dit de préparer et

poser la Gelofusine®, de poser, de fermer le robinet d’attendre la prescription orale de

l’anesthésiste avant d’ouvrir le robinet et de régler le goutte à goutte. Je m’exécute. Par

la suite, je reviens avec des papiers de prescriptions d’éléments figurés du sang, les posent

sur la table dans la chambre de la patiente je pose l’étiquette d’identification. Ils sont alors

prêts à être rempli. Elle me dit alors de son propre-chef sans aucune prescription médicale

orale de faire un prélèvement sanguin pour la recherche d’agglutinines irrégulières sur le

cathéter central, car le capital veineux de la patiente est très dégradé. Je lui explique que

je n’ai jamais vu ni pratiqué ce geste, elle exécute le soin toujours dans le calme, en

continuant de communiquer avec la patiente en ayant des gestes précis. Je vais donc

remplir le bon qui accompagne le bilan sanguin et attend que l’anesthésiste qui arrive,

remplisse les documents pour descendre le tout au dépôt de sang.

Je me suis alors questionné sur l’autonomie qu’a eu l’infirmière face à cette situation

d’urgence, quel était son rôle, mais aussi quelles sont ses limites en absence du médecin.

Existe-il une plus-value chez des infirmières formées aux gestes et soins d’urgence lors

d’une situation d’urgence ? Effectivement, nous pouvons penser que l’expérience est

7

l’explication du calme de l’infirmière dans cette situation, car elle était dans le service

depuis une dizaine d’années.

1.2. Emergence du questionnement

Lors de mes deux stages en service de Pneumologie, ainsi qu’en service de Soins

Intensifs, j’ai été frappée par deux situations. Mes représentations des urgences, des

situations d’urgences, sont des processus qui doivent entrainer des actions rapides,

dynamiques, dans le but de préserver l’intégrité du patient en détresse, mais également

qui doivent entrainer une mise en œuvre des connaissances théoriques acquises lors des

formations au plus vite.

De part ces deux situations, diverses questions ont émergées :

- Qu’est-ce qu’un examen clinique, ainsi qu’un examen physique ?

- Quels textes de loi régissent sur une prise en charge de l’urgence ?

- En quoi les compétences de secourisme sont-elles importantes dans la gestion de

la situation d’urgence ? Développe-t-elle l’observation, l’examen clinique du

patient, l’expérience ?

- La formation Infirmier Diplômé d’Etat (IDE) offre-t-elle des compétences

nécessaires dans la gestion d’un soin d’urgence ?

- Qu’est-ce qu’une compétence ?

- Qu’est-ce que l’expérience ?

- Les infirmières exerçant au SMUR, SAU, Infirmière Anesthésiste Diplômée

d’Etat (I.A.D.E), réanimation, Infirmier Sapeur-Pompier (I.S.P) ou pratiquant les

gestes de soins d’urgences apportent-elle une expérience supplémentaire lors de

la prise en charge d’une victime ?

8

- Qui est concerné par l’Attestation de Formation Gestes et Soins d’urgence

(A.F.G.S.U) ?

- Existe-il une réelle difficulté de recyclage de l’A.F.G.S.U en service ?

Autant de questions qui m’ont alors conduites à la suite de diverses recherches et lectures,

à formuler une question de départ concernant mon travail de fin d’étude :

« Comment l’expérience d’un soignant face aux situations d’urgence

peut déterminer la qualité de prise en soin d’un patient ? »

PARTIE 2

Cadre conceptuel

9

2. PARTIE 2

2.1. De l’urgence vitale à l’urgence relative

2.1.1. Définitions

La notion d’urgence est relative à chaque personne. En effet, ce qui nous parait urgent,

ne l’est pas forcément pour un autre individu. Ce qui est urgent pour l’usager du système

de santé, ne l’est pas forcément pour le professionnel de santé, et inversement. De ce fait,

nous définirons le mot à l’aide de plusieurs définitions.

Étymologiquement, ce mot « urgent » provient du latin « urgens », qui est le participe

présent adjectivé d’« urgeo », qui signifie « presser, insister avec opiniâtreté5 ».

Le terme « urgent » est défini selon le dictionnaire Larousse comme quelque chose « dont

on doit s’occuper sans retard6 ».

Selon le CNRTL7, la définition du terme « urgent » est sensiblement identique : « Qui

contraint à agir sans délai ; dont on doit s’occuper sans retard, qu’il est nécessaire de

faire tout de suite ».

Dans l’étymologie ainsi que les deux définitions précédentes du mot « urgent », nous y

retrouvons une notion temporelle, qui ne peut s’entendre sur un long terme.

Plus spécifiquement, lorsque l’on parle d’urgence médicale, nous parlons d’une notion

complexe à définir. Le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM), tente une

5 Dictionnaire Médical de l’Académie de Médecine.

6 Dictionnaire Larousse [En ligne]

7 Centre Nationale de Ressources Textuelles et Lexicale.

10

explication en juillet 2008, selon le docteur André DESEUR8 « Dans la tradition

française, l’urgence se définit par la mise en danger à brève échéance – l’heure ou la

demi-journée – de l’intégrité physique, voire de la vie d’une personne ».

Le Groupe d’Enseignement des Activités de Secours et de Soins d’Urgence-Réanimation

(GEASSUR) défini l’urgence ainsi : « Quelle que soit son origine (médicale,

chirurgicale, traumatique ou obstétricale), l’urgence définit le plus souvent un tableau

rapidement évolutif qui réclame dans les meilleurs délais, une réponse efficace et

adaptée. Son objectif suivant le degré de gravité de la situation est :

- La réversibilité des atteintes déjà constatées

- La prévention de l’aggravation

- Un sauvetage pur et simple ».

Concernant la définition médicale apporté le CNOM et le GEASSUR, il y a l’apparition

de la notion d’intégrité physique de la personne, en plus de la notion temporelle. Il est

également stipulé que l’urgence d’avoir une réponse efficace et adaptée dans les plus

brefs délais. La prise en charge d’une situation d’urgence se doit de prendre en compte

« une double contrainte : le temps et l’environnement. Le temps, en relation directe avec

la gravité de l’état du patient et l’environnement dans lequel survient cette urgence […]

mais d’autres éléments sont également à considérer : l’intervenant est-il seul ?9 »

8 Dr. Andrée DESEUR, conseiller national, délégué général à la communication, président de la

commission nationale garde et urgence du CNOM.

9 Dr. PITTI R., IADE WLODARCZYK S. Avril 2002. Améliorer la prise en charge des détresses vitales.

Soins. N° 664. Pp 45 à 47.

11

2.1.2. L’histoire de la médecine d’urgence

La médecine d’urgence telle que nous la connaissons à l’heure actuelle, est due en grande

partie à la médecine militaire. Il existait déjà au VIème siècle les « despotatoi » qui étaient

un corps de cavalier infirmier. L’après révolution française est marqué par la mise en

place d’un système de soins urgents aux soldats blessés et donc à l’organisation de centre

de soins.

La notion d’urgence et celle de secourir apparaîtra à partir du XVIIIème siècle. C’est au

sein du Ministère de l’Intérieur, au lendemain de la guerre 39-45, que la France a instauré

un système de prise en charge des urgences original et performant.

L’Aide Médicale d’Urgence (AMU) en France est définie par le Code de la Santé

Publique par l’article L-4311-1 qui stipule que « L’aide médicale urgente a pour objet,

en relation notamment avec les dispositifs communaux et départementaux d’organisation

des secours, de faire assurer aux malades, blessés et parturientes, en quelque endroit

qu’ils se trouvent, les soins d’urgences appropriés à leur état10 ».

En France, les soins d’urgences s’organisent autour du principe propre au pays « Stay and

play » (il faut d’abord stabiliser le patient avant de le transporter. C’est l’hôpital qui se

déplace au patient) à l’inverse du modèle anglo-saxon « scoop and run » (où ils

considèrent que la réanimation pré hospitalière est une perte de chance et priorise un

transport le plus rapide dans un centre de soin)11.

10

Article L-4311-1 du Code de la Santé Publique du 19 Décembre 2012 – www.legifrance.gouv.fr [En

ligne]

11 Emission télévisuel présenté par Michel CYMES (chirurgien spécialisé dans l’ORL, animateur de

télévision, et radio). Les pionniers de l’urgence. Diffusé sur France 2 le 13 octobre 2015.

12

2.1.3. Epidémiologie

En France, la fréquentation au service d’urgence à doubler en 10 ans12. En 2014, les

Services d’Aides Médicales Urgentes (SAMU) ont été amené à traiter plus de 31 millions

d’appels. Les équipes du SMUR sont intervenues près de 763 844 fois sur le terrain (dont

78% primaires), tandis que les SAU ont accueilli plus de 18,6 millions de patients. Ces

chiffres nous démontrent donc l’important passage de patient et de différents types

d’urgences dans le SAU.

L’arrêt cardiaque représente plus de 500 000 cas chaque année, dont 2 à 3% survivent. Il

est également démontré par une étude, que chaque minute gagnée, c’est 10% de chance

de survie en plus pour la victime13.

Selon la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation (SFAR), au sein d’un service

hospitalier, il faut résonner selon le nombre d’arrêts cardiaques inopinés, non attendus.

Selon ces principes, 1 patient sur 1000 hospitalisés serait victime d’un arrêt cardiaque,

soit une incidence de 0.92‰ jours d’hospitalisations. Les chiffres moyens du taux de

survie se situent entre 15 à 25%, ce qui équivaut à un meilleur pronostic par rapport à

l’arrêt cardiaque extra hospitalier14.

12 Texte issu d’un groupe de travail « L’organisation de l’aval des urgences : états des lieux et

propositions » Mai 2005.

13 Campagne 2008. Arrêt cardiaque : 1 vie = 3gestes. Fédération Française de cardiologie.

14 MICHELET P., KERBAUL F. 2013. L’AC intra hospitalier. SFAR. 2013. 10 pages.

13

2.1.4. Les différents types d’urgences

2.1.4.1. Risques collectifs

Les risques collectifs peuvent être définis comme la probabilité qu’un événement arrive

entraînant ainsi un grand nombre de victimes, ou de dommages importants. Il existe

maints risques collectifs :

- Le Nucléaire Radiologique Biologique Chimique explosion (NRBCe). C’est un

risque collectif qui comprend le risque nucléaire et radiologique (accidents

d’irradiations dans les hôpitaux) ; le risque biologique ; le risque chimique (Ex :

Usine AZF à Toulouse en 2001) et les explosions. Il est identifié lors de ces

catastrophes, 3 types de victimes, les 3B : Brûlés, Blessés, Blastés.

- Les risques technologiques (ex : la centrale nucléaire de Fukushima Dai-Ichi en

2011)

- Le Terrorisme (Ex : Attentat à Tokyo, avec l’utilisation dans le métro du gaz sarin

en 1995)

- Les toxiques industriels

- Les risques naturels présents (Ex : Feu de forêt, inondations, mouvements de

terrain, séisme, phénomène métrologique dangereux etc.)

Ainsi pour palier à ces risques collectifs, peuvent être mis en place différents plans comme

le plan Nombreuses Victimes (NOVI), Organisation de Réponse de Sécurité Civil

(ORSEC), Blanc (grade 1 ; grade 2 ; grade 3 ; grade 4 ; élargi).

2.1.4.2. Urgences vitales, ou urgences absolues

L’urgence vitale peut être définie par une situation où le patient, ainsi que sa vie sont

misent en danger et où le risque de décès sans soins adaptés est imminent. Le terme

d’urgence absolue, ou le terme le plus souvent utilisé par les médias de « pronostic vital

engagé » signifie que les victimes, les patients, sont dans un état grave, qui met en jeu le

14

pronostic vital, suite à une défaillance d’organe et qu’il faut dès lors procéder à une prise

en charge adaptée au plus vite.

Selon les recommandations pour l’organisation de la prise en charge des urgences vitales

intra hospitalières, la SFAR15 définit que « les urgences vitales sont représentées par la

survenue d’une détresse pouvant conduire à tout instant à un arrêt cardiaque. Elles

doivent bénéficier de la prise en charge la plus précoce possible ».

L’arrêté du 30 décembre 2014 relatif à l’attestation de formation aux soins d’urgence16

fixe les modalités ainsi que le programme de la formation. Il est définit alors quatre types

d’urgences vitales.

2.1.4.2.1. Les hémorragies

Selon le Larousse17 une hémorragie est un « écoulement de sang hors des vaisseaux

sanguins ». Elle est dite externe « si le sang s’écoule directement à l’extérieur » ; elle est

dite interne « si elle se produit dans une cavité (thorax, abdomen) ou dans une viscère

(estomac, intestin) » et elle est dite secondairement extériorisée « quand le sang sort par

les voies naturelles (bouche, anus, urètre) ».

Les causes d’une hémorragie externe sont plus souvent d’origines traumatiques. Elles

représentent alors une urgence vitale, car elles peuvent entraîner à la suite d’une quantité

de perte de liquide, une détresse circulatoire.

15 Conférence d’expert. Recommandations SFAR. 2004. Recommandations pour l’organisation de la prise

en charge de urgence vitales intra hospitalières.

16 www.legifrance.gouv.fr [En ligne]

17 Dictionnaire Larousse [En ligne]

15

2.1.4.2.2. Obstruction des voies aérienne supérieur

L’obstruction des voies aériennes (OVA) est la présence d’un corps étranger qui entraîne

la gêne ou l’empêchement brutal des mouvements de l’air entre le milieu extérieur, et les

poumons. Elle peut être partielle, ou totale. L’urgence vitale d’une OVA est l’interruption

du passage de l’oxygène pouvant entraîner une détresse respiratoire, puis circulatoire et

entraîner le décès du patient si aucun gestes de secours ne sont réalisés.

2.1.4.2.3. L’inconscience

L’inconscience aussi dite « perte de connaissance », peut être momentanée, ou

permanente. Elle entraîne une incapacité à communiquer, à réagir avec d’autres personnes

et avec l’environnement. Sans intervention spécifique, le principal risque est l’arrêt

respiratoire, puis cardiaque. Un patient laissé sur le dos est systématiquement sujet à une

difficulté respiratoire (à la suite d’une forte diminution de son tonus musculaire, d’une

obstruction, ou un encombrement des voies aériennes supérieures). La détresse

respiratoire est considérée comme une urgence vitale.

2.1.4.2.4. L’arrêt cardio-respiratoire

Le patient est en arrêt cardio-respiratoire lorsque son cœur ne fonctionne plus, ou

fonctionne de façon anarchique. Celui-ci ne permet plus d’assurer la circulation du sang

au sein de l’organisme et il n’y a donc plus d’oxygénation du cerveau.

La cause principale de l’arrêt cardiaque résulte d’un trouble du rythme pour 90% des

victimes18, qui est la fibrillation ventriculaire. C’est souvent dû à une complication d’un

trouble cardiaque comme l’infarctus du myocarde. Les autres causes peuvent être par

18 Site officiel de la Fédération française de cardiologie.

16

exemple une noyade, une électrisation, une intoxication, une hypothermie, une overdose,

une insuffisance respiratoire aiguë etc.

L’arrêt cardio-respiratoire représente une urgence vitale, car le patient est mis en danger,

et il y a un risque accru de décès sans soins adaptés.

Néanmoins les différents référentiels (Premier Secours Civique, Premier Secours en

Équipe de niveau 1 …) définissent quelques urgences vitales supplémentaires telles que

la détresse neurologique et la section d’un membre.

2.1.4.3. Urgences potentielles ou urgences relatives

L’urgence potentielle se définit comme étant une urgence avec des lésions susceptibles

de s’aggraver, n’impactant pas le pronostic vital, mais pouvant entraîner des handicaps.

L’arrêté du 30 décembre 2014 relatif à l’AFGSU19 défini comme urgences potentielles

les divers traumatismes, les malaises, l’accouchement inopiné.

2.1.4.4. Urgences ressenties

L’urgence ressentie est une urgence où le patient peut légitimement penser que son état

nécessite d’être urgent, alors qu’il ne souffre en réalité d’aucune pathologie, ou bien

d’aucun soin nécessitant d’être pris en charge dans un temps donné.

19 www.legifrance.gouv.fr [En ligne]

17

2.1.4.5. Urgences psychiatriques

Selon le Dictionnaire de la Psychiatrie20, les urgences psychiatriques sont un « état

critique, souvent dangereux, ressortissant d’une affection psychiatrique ou, surtout chez

l’enfant et l’adolescent, à une situation de conflits, de tensions internes, de détresse,

d’origine extrêmement variée, […] nécessitant une prise en soin rapide ». L’urgence

psychiatrique est définie par la circulaire du 30 juillet 199221 comme « une demande dont

la réponse ne peut différée » et est liée à l’état du patient, à la notion de danger et au

ressenti de l’entourage.

2.1.5. Le rôle infirmier dans le contexte d’une urgence vitale

2.1.5.1. Cadre d’exercice

Il est vrai, comme l’explique Raphaël PITTI, et Sylvain WLODARCZYK dans leur

article paru en Avril 200222 que « la prise en charge d’une détresse vitale par le personnel

soignant n’est pas une pratique quotidienne en dehors des services d‘urgences »,

l’infirmier a cependant « le droit et le devoir en situations d’urgence, de réaliser les

manœuvres […] adaptées à sa pathologie » dans le cadre de sa compétence. Tout ceci est

ainsi légiféré par différents textes.

La profession infirmière est régit par les dispositions décret n°2004-802 du 29 juillet 2004

relative aux parties IV et V du Code de la Santé Publique, Livre III, « Titre I Auxiliaire

20 Dictionnaire de la psychiatrie édition CILF France 2000 420 pages.

21 www.legifrance.gouv.fr [En ligne]

22 Dr. PITTI R., IADE WLODARCZYK S. Avril 2002. Améliorer la prise en charge des détresses vitales.

Soins. N° 664. Pp 45 à 47.

18

Médicaux, Profession d’infirmier ou d’infirmière23 ». Il régit de l’article R-4311-1 et

suivant, ainsi que de l’article R-4312-1 et suivant.

L’infirmière dispose alors d’un champ de compétence dans le cadre d’une urgence vitale

qui est légiférée par différents articles relevant de son rôle propre et de son rôle prescrit

(Cf : Annexe I).

- L’article R-4311-3, est un article relevant du rôle propre de l’infirmière qui vise à

« compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution

d’autonomie d’une personne ou d’un groupe de personnes »

- L’article R-4311-5, stipule que dans le cadre du rôle propre de l’infirmière, elle

peut « accomplir les actes ou dispenser les soins suivants :

15 – Aspirations des sécrétions d’un patient qu’il soit ou non intubé ou

trachéotomisé ;

16 – Ventilation manuelle instrumentale par masque ;

17 – Utilisation d’un défibrillateur semi-automatique, et surveillance de

la personne placée sous cet appareil ;

34 – Surveillance des fonctions vitales et maintien de ces fonctions par des

moyens non invasifs et n’impliquant pas le recours à des médicaments »

- L’article R-4311-7, est un article important dans la gestion de l’urgence par

l’infirmière dans le cadre de son rôle prescrit, puisqu’elle est « habilitée à

pratiquer les actes suivants soit en application d’une prescription médicale qui,

sauf urgence, est écrite, qualitative et quantitative, datée, et signée, soit en

application d’un protocole écrit, qualitatif, et quantitatif, préalablement établi,

daté et signé par un médecin »

- L’article R-4311-10, est un article qui indique ce qui doit être mis en œuvre par le

médecin avec la participation de l’infirmière : « l'infirmier ou l'infirmière

participe à la mise en œuvre par le médecin des techniques suivantes :

23 Décret n°2004-802 du 29 juillet 2004, relative aux parties IV et V du Code de la Santé Public et modifiant

la profession d’infirmier ou d’infirmière. www.legifrance.com [En ligne]

19

5 - Actions mises en œuvre en vue de faire face à des situations d'urgences

vitales

9 – Transports sanitaires :

a) Transports sanitaires urgents entre établissements de soins

effectués dans le cadre d'un service mobile d'urgence et de

réanimation ;

b) Transports sanitaires médicalisés du lieu de la détresse vers

un établissement de santé effectués dans le cadre d'un service

mobile d'urgence et de réanimation ».

L’article R-4311-14 qui permet, si l’infirmière engage une prise en charge en urgence, à

« mettre en œuvre des protocoles de soins d’urgence, préalablement écrits, datés et signés

par le médecin responsable » ces protocoles sont spécifiques au service. Il stipule

également en cas d’absence de protocole et de médecin dans le service, qu’en cas

d’urgence « l’infirmière décide des gestes à pratiquer en attendant que puisse intervenir

un médecin ».

Le référentiel d’activité et de compétence « ne se substitue pas au cadre

réglementaire24 », cependant il permet de décrire les différentes activités du métier ainsi

que ces compétences. Il est donc stipulé pour les soins d’urgence :

« 4 – Surveillance de l’évolution de l’état de santé des personnes

- Surveillance des fonctions vitales.

5 – Soins et activités à visée préventive, diagnostique, thérapeutique

- Réalisation de soins en situation spécifique

o Soins en situation d’urgence

24 Arrêté du 31 juillet 2009 : relatif au diplôme d’Etat d’infirmier. Référentiel d’activités.

20

o Soins en situation de crise

o Soins dans les transports sanitaires urgents et médicalisés ».

L’infirmière a donc obligation de surveiller les fonctions vitales et de réaliser des soins

spécifiques à l’urgence dans le cadre de son exercice.

2.1.5.2. Formation du personnel paramédicale

Le Docteur Raphaël PITII, et Sylvain WLODARCZYK infirmier anesthésiste affirment

que « la médecine d’urgence est une médecine de l’action à laquelle le personnel

soignant doit être formé. Ces actions visent à assurer la survie du patient en détresse

vitale jusqu’à sa prise en charge spécialisée ».

De ce fait, il « faut pour cela que le soignant, confronté à une situation pathologique

d’urgence, soit capable de la reconnaître, de l’évaluer, de développer des stratégies, de

prendre des décisions25 ».

Depuis l’arrêté du 30 décembre 2014 relatif à l’attestation de formation aux soins

d’urgence, complété par la circulaire de la Direction de l’Hospitalisation de

l’Organisation des Soins (DHOS)/P1 n°2007-453 du 31 décembre 2007 et qui abroge

l’arrêté du 3 mars 2006 relative à l’Attestation de Formation aux Gestes et Soins

d’Urgence, qu’est définit la formation obligatoire au personnel médical. L’AFGSU se

compose de trois niveaux, qui doivent être enseignés selon l’exercice professionnel au

sein d’un établissement de santé.

Les étudiants infirmiers entrés en formation en 2007 et les suivants, doivent obtenir lors

de leurs premiers années l’AFGSU de niveau I et II. Les étudiants paramédicaux diplômés

depuis septembre 2010 doivent également être formés aux deux niveaux de l’AFGSU.

Cependant, comme le stipule la circulaire du 31 décembre 2007 « ni les professionnels

de santé en exercice, ni les personnels administratifs et techniques des établissements

25 Dr. PITTI R., IADE WLODARCZYK S. Avril 2002. Améliorer la prise en charge des détresses vitales.

Soins. N° 664. Pp 45 à 47.

21

sanitaires et médico-sociaux ne sont soumis à l’obligation de détenir l’AGFSU de niveau

126 ». Autrement dit, le personnel soignant en exercice n’est pas obligatoirement détenteur

du diplôme de l’AFGSU. Toutefois, une incitation dans les services doit être réalisée de

manière progressive sous forme de formation continue et professionnelle.

Le niveau I de l’AFGSU se déroule sur une durée de 12 heures et est valide quatre ans.

Le niveau II se déroule sur 21 heures et est aussi valide sur une période de quatre ans.

Enfin l’AFGSU de niveau III est une formation d’une durée de trois jours de sept heures,

valide également quatre ans.

Pour conclure sur ce concept, il existe différents types d’urgences, à différents degrés. De

plus l’infirmière a une place primordiale dans les soins d’urgence. En effet, elle a

obligation de réaliser les premiers gestes et soins d’urgence et d’appliquer les protocoles

mis en place dans le service. Enfin, l’infirmière est très souvent le premier soignant qui

constate l’urgence vitale et met en place les différentes actions nécessaires. De ce fait,

nous pouvons nous demander si la notion d’expérience face aux situations d’urgence est

en lien avec une bonne prise en charge, mais nous pouvons aussi nous demander comment

un soignant devient compétent. Nous allons donc traiter le concept d’expérience.

2.2. L’expérience, une source de connaissances

2.2.1. Définitions

Pour expliquer la notion d’expérience, il faut partir de plusieurs définitions.

L’expérience est définie selon le Larousse27 de plusieurs façons :

26 Circulaire de la DGOS du 31 décembre 2007 Légifrance.com [En ligne]

27 Dictionnaire Larousse [En ligne]

22

- « Pratique de quelque chose, de quelqu’un, épreuve de quelque chose, dont

découlent un savoir, une connaissance, une habitude ; connaissance tirée de cette

pratique ». Exemple : Un conducteur sans expérience.

- « Fait de faire quelque chose une fois, de vivre un événement, considéré du point

de vue de son aspect formateur ». Exemple : Avoir une expérience amoureuse.

- « Épreuve qui a pour objet, par l’étude d’un phénomène naturel ou provoqué, de

vérifier une hypothèse ou de l’induire de cette observation ». Exemple : Une

épreuve de chimie.

Le terme « expérience » est donc polysémique, mais nous retiendrons, pour notre étude,

le lien qui unit les différentes définitions entre-elles : à savoir le processus qui consiste à

être acteur d'une situation afin d’en tirer des connaissances et afin de procéder à une

amélioration de ses pratiques.

Il est à noter, en outre, que deux autres facteurs entrent en ligne de compte : la motivation

et le temps. D’après des recherches en psychologie cognitive sur l’expertise d’Ericsson

en 2005, l’expérience s’acquiert par un « intense engagement […] et d’autres activités

dans le domaine », sur une durée d’au moins 10 ans.28

2.2.2. L’expérience professionnelle

Les définitions précédentes doivent être complétées par une distinction fondamentale

entre les deux grands modes d'acquisition des connaissances qui consistent :

- soit en des apports théoriques, ce qui constitue le « savoir »,

28 ROGALSKI J., et LEPLAT J., Octobre 2011. L’expérience professionnelle : expérience sédimentées et

expériences épisodiques. Revue électroniques Activités. Volume 8 n°2. Pp 4 à 31.

23

- soit en ce qui est appris et retenu lors des différentes pratiques, qui est appelé le

« savoir-faire ».

Ce « savoir-faire » met en jeu « d’autres dimensions cognitives29 » qui lui sont propres.

ROGALSKI et LEPLAT distinguent, dans leur article déjà cité, deux modes d'acquisition

de l’expérience : les expériences sédimentées et les expériences épisodiques.

2.2.2.1. Les expériences sédimentées

Les expériences sédimentées se construisent à partir de la répétition d’une tâche et de son

exécution. En effet, c’est la répétition de la tâche qui permet un processus dynamique et

cumulatif d'acquisition de l’expérience.

Mais, si la répétition joue un rôle majeur dans l’acquisition d’une expérience en

permettant l’amélioration du savoir-faire, tant d'un point de vue physique que

psychologique et en mettant en forme les structures de connaissances, d'autres facteurs

jouent un rôle essentiel au cœur du processus d'acquisition : il s'agit de la variabilité des

conditions externes, de l’action de l’opérateur et du contexte.

La variabilité permet au sujet d’apprendre « ses normes et limites d’acceptation ».

A travers ses essais et ses erreurs, le sujet ajuste sa pratique à la variabilité des situations

et s’adapte, jusqu’à ce que cela devienne satisfaisant.

Il convient enfin, de ne pas oublier le rôle que peut jouer le contexte, l’environnement

socio-technique. Ainsi, par exemple, le professionnel qui travaille en collaboration avec

d’autres professionnels, acquiert les façons d’agir communes à l’entreprise.

29 ROGALSKI J., et LEPLAT J., Octobre 2011. L’expérience professionnelle : expérience sédimentées et

expériences épisodiques. Revue électroniques Activités. Volume 8 n°2. Pp 4 à 31.

24

2.2.2.2. Les expériences épisodiques

D’après LEPLAT, la principale caractéristique de l’expérience épisodique est qu'elle

forme une unité qui est elle-même inscrite dans un contexte. Les expériences épisodiques

reposent sur la singularité de certaines situations. Elles sont une composante du

développement professionnel de l’individu. Elles peuvent prendre des formes très

diverses et ne sont pas mémorisées de manière identique. Elles peuvent durer de quelques

secondes à plusieurs mois, tout en étant intenses et contextualisées. Le but de ces

expériences épisodiques est de devoir prendre des décisions mais « au cas par cas ».

Comme nous l'avons déjà vu, il existe des connaissances théoriques (le savoir) et des

connaissances acquises par la pratique (le savoir-faire). Ainsi l’expérience épisodique met

en lien ces deux types de connaissances en les confrontant à une situation singulière.

2.2.3. L’expérience en soins infirmiers

Pour Patricia BENNER30, les conditions d’une expérience fructueuse sont « lorsque des

notions et des attentes préconçues sont remises en question, mises au point ou infirmées

par la réalité. […] Par exemple la solution que trouvera une infirmière performante ou

experte pour résoudre un problème sera différente de celle de l’infirmière débutante ou

compétente31 ».

Elle développe aussi la notion d’expérience en partant de la distinction entre « savoir » et

« savoir-faire ». Elle définit le « savoir » comme une forme de connaissance, qui est de

la théorie apprise ; le « savoir-faire » comme étant la connaissance d’une discipline

développée au cours d’une expérience vécue.

L’expérience peut alors être source d’acquisition de différentes connaissances, et de

savoir-faire. La condition pour pouvoir percevoir une situation est l’apport de

30 Patricia Benner née en 1942 en Virginie est une infirmière théoricienne, académicienne et auteur du livre

« de novice à expert, excellence en soins infirmiers ».

31 BENNER Patricia. 2003. De novice à expert. Excellence en soins infirmiers. Editions Masson. 253 pages.

25

connaissances antérieures. Mais la multiplicité des expériences vécues apporte un savoir-

faire lorsque l’événement améliore, élabore ou infirme le savoir. C’est non seulement par

l’interaction des connaissances théoriques et des connaissances pratiques que naît

l’expérience, mais aussi par l’amélioration des connaissances théoriques et des notions

perçues lors des différentes situations réelles rencontrées. Comme l’explique très bien

Patricia BENNER, « la théorie offre ce qui peut être explicité et formalisé, mais la

pratique est toujours plus complexe et présente beaucoup plus de réalité que l’on peut en

appréhender par la seule théorie ».

Dans son livre, elle définit l’expérience de l’infirmière selon différents stades.

2.2.3.1. Stade 1 : Novice

Patricia BENNER définit l’infirmière novice comme n'ayant aucune expérience des

situations auxquelles elle est confrontée. L’expérience est alors grandement nécessaire au

développement de ses compétences infirmières. Une novice a besoin de règles afin que

celle-ci puissent la guider dans ses actes. En effet, l’infirmière novice qui se voit

confrontée à une situation d’urgence va porter une attention particulière aux éléments

objets comme les paramètres par exemple, et faire des liens avec la théorie assimilée, et

de ce fait, les éléments cliniques ne seront pas priorisés. Il est difficile pour une novice

d’intégrer les notions apprises dans les livres lors d’une situation réelle, la dextérité et le

jugement clinique sont donc à développer pour pouvoir appréhender une situation de

soins dans sa globalité, et prévoir même une anticipation d’une éventuelle dégradation.

Le comportement de la novice manque de flexibilité.

2.2.3.2. Stade 2 : Débutante

Les infirmières débutantes ont fait face à suffisamment de situations réelles pour relever

les différents signes cliniques, qui se reproduisent dans des situations identiques.

L’expérience permet cette reconnaissance. Dans le stade 1 comme dans le stade 2,

26

l’infirmière suit des règles données par le service, et il est difficile pour elle de remettre

à plus tard ces règles, et de faire un tri entre ce qu’il faut laisser de côté et ce qui est le

plus important. Ces infirmières « appréhendent qu’un petit aspect de la situation ».

2.2.3.3. Stade 3 : Compétente

L’infirmière est considérée comme compétente, dès lors qu’elle travaille dans le même

service depuis deux ou trois ans. En effet, elle commence à percevoir ses actes en terme

d’objectifs, ou des actes à long terme. De ce fait, le plan qu’elle établit se fonde sur une

analyse consciente et analytique du problème posé. Elle n’a encore ni la rapidité, ni la

souplesse d’une infirmière performante, mais elle semble maîtriser les imprévus.

2.2.3.4. Stade 4 : Performante

C’est en arrivant au stade 4, que l’infirmière « perçoit les situations comme des tous et

non en terme d’aspects ». C’est par l’expérience, qu’elle apprend les événements typiques

qui risquent d’arriver dans une situation. Elle sait désormais faire les liens avec les

diverses pratiques à adopter. Cette compréhension des situations permet alors à

l’infirmière performante d’améliorer son processus de décision en prenant en compte tous

les aspects qui lui semblent importants. Elle s’oriente directement sur le problème au cœur

de la situation.

2.2.3.5. Stade 5 : Experte

L’experte dépasse la phase d’analyse de la situation, elle possède une expérience

importante qui lui permet de comprendre de manière intuitive les situations, ce qui lui

permet d’appréhender directement le problème. Sa grande expérience lui permet

d’anticiper une détérioration de l'état d’un malade avant d’avoir des preuves évidentes en

27

terme de signes vitaux. L’infirmière a une observation plus fine et développée, ce qui lui

permet de rechercher les signes de changements subtils. Lors d’une situation d’urgence,

de détresse vitale du patient, c’est généralement « l’infirmière qui démarre la

réanimation », ce qui exige de grandes connaissances pour déterminer la gravité de la

situation, et mettre en place les différentes interventions en attendant l’arrivée du

médecin, tout en respectant son décret de compétence.

Afin d’élaborer ces différents stades, Patricia BENNER s’est appuyée sur le modèle

d’acquisition de compétence de S et H Dreyfus (Cf annexe II). C’est alors l’acquisition

d’expérience professionnelle par l’infirmière qui lui permet de prendre en compte la

totalité de la situation et ainsi de mettre en place les éléments essentiels à la prise en

charge. Les infirmières sont confrontées régulièrement à des situations critiques selon le

service où elles exercent. Cela leur permet alors d’apporter une réponse cohérente et de

s'adapter au patient. Nous pouvons donc constater à la suite de ce concept qu’il existe un

lien entre l’expérience et la compétence, mais aussi que ces deux concepts doivent

s’acquérir par un apprentissage. Nous allons traiter ces différents concepts.

2.2.4. Articulation entre la compétence, de l’apprentissage et de

l’acquisition

2.2.4.1. Définitions de la compétence

La genèse du terme « compétence » remonte au XVème siècle. Il a été longtemps utilisé

dans un cadre juridique, en désignant une personne apte à accomplir un acte, apte à juger

et à prendre des décisions.

Mais c’est à la fin du XVIIIème siècle que la signification a été plus étendu en désignant

la capacité d’un individu due au savoir et à l’expérience32.

32 Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales.

28

D’HAINAUT33 emploi une définition de la compétence enclin à celle de l’expérience de

Patricia BENNER. En effet, « une compétence est un ensemble de savoir, savoir-faire et

savoir-être qui permet d'exercer convenablement un rôle, une fonction ou une activité.

Convenablement, signifie ici que le traitement des situations aboutira au résultat espéré

par celui qui les traite ou à un résultat optimal ».

En élargissant la définition de D’HAINAUT à celle de DE KETELE34, nous pouvons

distinguer les mêmes types de savoirs :

- Le savoir-reproduire, qui « consiste à pouvoir redire ou refaire un message, un

geste, un acte appris ou donné, sans y apporter de transformation ». La

reproduction de l’acte est semblable à la situation ou le sujet à appris l’acte.

- Le savoir-faire, qui lui « consiste à un travail de transformation d’un message,

d’un geste, d’un acte donné ». Le sujet adapte ce qu’il a appris dans une situation-

type à une situation qui n’est pas structurellement semblable.

- Le savoir-être est quant à lui « la façon d’appréhender sa propre personne, les

autres, les situations et la vie en générale ». C’est donc la capacité du sujet à se

comporter face au changement, face à une situation nouvelle.

L’article écrit par Philippe MEIRIEU35 « si la compétence n’existait pas, il faudrait

l’inventer… » définit la compétence comme « quelque chose qui n’est pas immédiatement

observable ». Cette article explique également que la compétence est « la capacité d’une

personne à agir d’une façon pertinente dans une situation donnée pour atteindre des

objectifs spécifiques ». Il la décline sous trois dimensions qui peuvent être misent en lien

avec les trois types de savoirs :

- « Mettre en œuvre effectivement une habileté »

33 Louis D’HAINAUT (19..-2012), professeur à l'Université de l'État à Mons, Belgique (dans les années

1980). Expert auprès de l'Unesco (en 1989).

34 Jean-Marie De KETELE, chercheur et professeur belge de l’Université Catholique de Louvain.

35 Philippe MEIRIEUI né en 1949 est un chercheur et écrivain français, spécialiste des sciences de

l’éducation et de la pédagogie.

29

- « Mettre en œuvre cette habilité à l’intérieur d’une famille de situations

identifiées»

- « Mettre en œuvre cette habileté en réalisant les tâches qui permettent de résoudre

efficacement un problème36 ».

Ainsi, pour conclure sur ces définitions concises de la compétence, nous pouvons dire de

façon élargie qu’être compétent « c’est être capable de mobiliser des connaissances37 »

et par conséquent savoir s’organiser pour répondre au problème dans n’importe quelle

situation.

Cependant la compétence, est une composante qui s’articule avec celle de l’expérience

mais elle doit s’apprendre et aussi s’acquérir.

Pour pouvoir aboutir à la fin de notre concept afin de comprendre le processus mis en

place par le soignant pour l’acquisition de la compétence et de l’acte, il est primordial de

définir l’apprentissage ainsi que l’acquisition.

2.2.4.2. La notion d’apprentissage

Près de 2500 ans après la citation de Confucius38, la science démontre que c’est de cette

façon que fonctionne le cerveau humain. En effet, 80% de ce que nous écoutons est perdu,

30% de ce qui vu et 90% de ce qui est fait est retenu39.

L’apprentissage est définit par le Larousse, comme étant « l’initiation par l’expérience

à une activité, à une réalité ». Mais aussi comme l’ « ensemble des processus de

mémorisation mis en œuvre par l’animal ou l’homme pour élaborer ou modifier les

36 http://meirieu.com Si la compétence n’existait pas, il faudrait l’inventer. Consulté le 07 février 2016.

37 Ibid.

38 « J’entends et j’oublie ; je vois et je me souviens ; je fais et je comprends ». Confucius (551 av J.-C. –

479 av J ?-C.) philosophe chinois.

39 http://crl.univ-lille3.fr/apprendre/acte_d_apprendre.html L’acte d’apprendre. 16 mai 2016.

30

schèmes comportementaux spécifiques sous l’influence de son environnement et de son

expérience40 ».

En effet, grâce à ces processus de mémorisation, le sujet va acquérir une réponse ou un

ensemble de réponses de types « comportementales, cognitives, émotionnelles,

psychologiques41 ».

Enfin, le terme apprendre est définit dans l’article « les techniques modernes en

pédagogie appliquées aux gestes et soins d’urgence42 ». Pour les auteurs, apprendre c’est

« modifier son comportement ». Le sujet, l’étudiant, « met en lien un savoir nouveau avec

son réseau de connaissances antérieures, justes ou fausses, transformant ainsi sa

structure cognitive »

L’apprentissage est donc une partie de l’expérience. En effet, pour acquérir une

expérience il faut avoir été confronté au processus d’apprentissage.

Un des processus primordial dans l’apprentissage est celui de l’imitation, du mimétisme.

L’individu répète un processus observé. En conséquence, l’apprentissage humain est un

changement de la conduite de l’individu en lien avec son expérience.

Il existe selon le site lesdefinitions.fr, plusieurs types d’apprentissage.

- L’apprentissage réceptif « la personne comprend le contenu et le reproduit mais

ne découvre rien »

- L’apprentissage par découverte « les contenus ne sont pas reçus passivement, à

moins qu’ils soient réordonnés dans le bus de les adapter au schéma cognitif »

- L’apprentissage répétitif « les contenus sont mémorisés sans les comprendre et

sans les mettre en rapport avec des connaissances préalables »

40 Dictionnaire Larousse [En ligne]

41 Dictionnaire de la psychiatrie édition CILF France 2000 420 pages.

42 AMMIRATI Ch., AMSALLEM C., GIGNON M., BERTRAND C., PELACCIA Th. 2011. Les

techniques modernes en pédagogie appliquée aux gestes et soins d’urgence. Urgences SFMU – SAMU

Urgences de France. Pp 693 à 707.

31

- L’apprentissage significatif « la personne met en rapport ses connaissances

existantes avec les nouvelles et les pourvoit de cohérence par rapport à sa

structure cognitive43 ».

2.2.4.3. La notion d’acquisition

Comme définit plus haut, la compétence ne s’observe pas immédiatement, elle doit

s’acquérir par divers processus.

L’acquisition est défini selon le Larousse par « l’action d’acquérir un savoir ; ce que l’on

a acquis par l’étude ou l’expérience ».

Donc l’acquisition représente ce qui appartient à la personne. Elle acquiert un savoir et a

donc accès à la connaissance sans devoir repasser par un processus d’apprentissage.

Désormais à la suite de cette définition, il est intéressant de développer l’acquisition de

la compétence en elle-même.

2.2.4.4. Le cône d’apprentissage d’Edgar Dale

La formation-action est un concept apparu dans les années 1940, au Royaume-Uni dont

Réginald REVANS44 est le pionnier. Il élabore comme bien d’autres auteurs étudié

auparavant, une équation : A = P + Q.

« A » est alors l’apprentissage, « P » représente la somme des connaissances

programmées et « Q » est le questionnement.

Edgar DALE prolonge l’analyse de son prédécesseur en faisant une distinction de

différents types d’apprentissage. Il élabore différents travaux dont un sur le cône

43 http://lesdefinitions.fr/apprentissage Consulté le 6 février 2016.

44 Reginald REVANS (1907 – 2003) professeur, administrateur et consultant britannique

32

d’apprentissage qu’il présente en 1946. Un constat a été établi à partir de ces travaux :

« l’apprentissage visuel a de plus grands effets sur les apprenants que l’apprentissage

par la lecture seule ou que l’apprentissage par l’action est plus effectif que celui

provoqué par la seule perception »45. Le Docteur Richard FELDER46 élabore un triangle

d’apprentissage inspiré de celui d’Edgar DALE (Cf annexe III). Dès lors que l’apprenant

est passif, il se rappel entre 10% et 50% de ce qui lui est enseigné. La lecture est la

méthode d’apprentissage la moins enrichissante. Et la visualisation c’est-à-dire regarder

un film, une démonstration, le voir faire et réaliser en direct, correspond au plus nutritif.

Dès lors que l’apprenant devient actif, il retient 70% en participant à une discussion ou à

faire un discours et retient 90% si il simule l’expérience réellement, ou bien qu’il effectue

la démonstration réelle.

Il est possible de résumer qu’au bout de deux semaines selon le cône d’apprentissage

d’Edgar Dale et le triangle d’apprentissage de FELDER, nous mémorisons :

- 10% de ce que nous lisons

- 20% de ce que nous entendons

- 30% de ce que nous voyons

- 50% de ce que nous entendons et voyons

- 70% de ce que nous disons

- 90% de ce que nous disons et faisons.

Ce modèle d’apprentissage peut s’apparenter à la formation initiale et continue infirmier.

45 VELEZ I. 2012. Les supports filmiques au service de l’enseignement des langues étrangères. Cahier de

l’APLIUT. Vol XXXI n°2.

46 Docteur Richard FELDER (né en 1939), auteur du livre « Teaching Effectiveness Workbook »

33

2.2.5. L’acquisition de compétence

2.2.5.1. L’acquisition des compétences entrepreneuriales

A la suite de la lecture de l’article « le processus d’acquisition des compétences

entrepreneuriales47 », la pertinence des facteurs d’acquisition des compétences a attirée

toute mon intention. En effet, la juxtaposition des compétences en soins infirmiers et

l’acquisition des compétences au sein d’une entreprise sont pertinentes.

Dans cette article, Y. BOUGHATTAS48 et M. BAYAD49 expliquent que l’acquisition des

compétences peuvent être innées, importées ou développées au cours de leurs activités.

Dans le cadre de soins infirmiers, nous pouvons exprimer la compétence innée à chaque

personnalité comme sa capacité à gérer son stress et ses émotions lors de soins d’urgence ;

la compétence importée par les notions théoriques par la formation initiale, la formation

continue, le souhait et l’obligation de rester en veille du soignant ; la compétence

développée de son activité professionnelle, par son expérience.

Ils développent que « les capacités (de l’entrepreneur) s’épanouissent et s’aiguisent au

travers de la pratique et de l’expérience » et que, « les individus acquièrent avec

l’expérience des modèles de connaissances de plus en plus nombreux et de plus en plus

large dans leur domaine d’activité favorisant l’acquisition et le stockage en mémoire de

connaissances nouvelles ». Ceux-ci démontrent donc que l’apprentissage des

connaissances se fait par l’action ou bien par l’observation directe. En transposant dans

un contexte de soin infirmier, il est vrai que le soignant acquiert de l’expérience par la

répétions des situations vécues, mais aussi une dextérité à la suite de nombreuses

pratiques du geste.

Enfin, ils expliquent également que la compétence s’acquièrent pas seulement par

l’expérience accumulée, mais également par l’expérimentation. En effet,

l’expérimentation permet des « remises en causes des cadres de référence […]

47 BOUGHATTAS Y., BAVARD M. 2008. Les processus d’acquisition des compétences entrepreneuriales.

Revue de l’entrepreneurial. Vol 7.

48 Ysora BOUGHATTAS Doctorante.

49 Mohamed BAYARD Professeur des Universités. Nancy.

34

d’organisation ». La principale différence entre l’expérience et l’expérimentation est la

forme de la pratique. L’expérience est une longue pratique d’une activité, tandis que

l’expérimentation est « l’itération de séquences d’essai-erreur, l’erreur étant l’écart

entre l’intuition et le résultat obtenu ». L’expérimentation en soins infirmiers est

primordiale, la remise en cause de son cadre de référence est un pilier de la profession de

soignant. Il est élémentaire pour un soignant de rester en veille, d’améliorer sa pratique

professionnelle.

Enfin, Y. BOUGHATTAS et M. BAYAD précisent que l’entrepreneur est le lien entre

« l’entreprise et son environnement ». De ce fait, leurs compétences s’enrichissent d’une

part par l’interaction des acteurs internes et externes et d’autre part, par son

environnement. Encore une fois, pour les soins infirmiers la compétence entrepreneuriale

s’applique. Dans un contexte de soins d’urgence, il est intéressant de comprendre que les

compétences des soignants s’accroissent par les acteurs internes et externes au soin,

permettant l’élaboration de compétences communes, mais également par

l’environnement développant ainsi la capacité d’adaptation (Cf annexe IV).

Pour conclure, « ces facteurs sont mobilisés dans un processus dynamique permettant

l’acquisition et le développement de ces facteurs par l’action et dans l’action, permettant

la création de compétences nouvelles ».

2.2.5.2. L’acquisition d’un acte, d’une tâche

Philippe MEIRIEU, dans son article « si la compétence n’existait pas, il faudrait

l’inventer… » distingue la compétence et la tâche. Son article porte sur l’acquisition d’une

tâche par un enfant à l’ école, mais que nous étudierons également sous l’acquisition de

l’acte infirmier.

Il définit la tâche comme « sur quoi un sujet se mobilise, ce qu’il voit, qu’il garde en

mémoire » ; « c’est ce que l’enfant veut faire. Il veut le faire, parce qu’il l’a déjà vu, qu’il

en a une représentation mentale, qu’il sait ce qu’on attend de lui… ».

35

Comme il le fait comprendre, n’importe quel individu garde un souvenir des différentes

tâches réalisées à l’école et surtout tous les différents exercices mis en œuvre pour arriver

à accomplir la dite tâche. L’exemple de la lecture est pertinent. Aucun sujet se souvient

des différents processus qui l’a amené à savoir lire, mais il sait lire. Ainsi lire est devenu

la compétence de la personne et son apprentissage est réussi.

En réalité, ce processus d’acquisition d’acte se révèle être utilisé dans n’importe quel

besoin de la vie. Dans les soins infirmiers, qui plus est dans les soins d’urgence, il est

nécessaire d’acquérir des actes de soins spécifiques à l’urgence (poser une voie veineuse

dans un contexte particulier ; débuter ou relayer les manœuvres de réanimation ; servir

pour une intubation etc.). Ces actes doivent être ancrés dans un processus d’apprentissage,

ils doivent être vu et il doit y avoir une élaboration mentale de la construction du geste,

du soin. Le soignant doit connaître ce que l’on attend de lui dans ces actes afin d’obtenir

la compétence.

L’auteur explique que l’on ne « peut commencer que si l’on dispose d’une idée, même

approximative, de ce à quoi l’on doit parvenir ». Partant de cela, le soignant n’ayant

jamais vu, jamais réalisé d’actes de réanimation, ne peut pas les reproduire (par

mimétisme), ou du moins ne peut pas savoir où il doit se diriger, vers quel but le soin doit

tendre.

Donc, la notion d’apprentissage d’un acte et par extension l’acquisition d’une compétence

doit s’élaborer selon plusieurs facteurs.

Finalement, « plus je suis expert dans une compétence spécifique – c’est-à-dire plus je

comprends ce que je fais en construisant cette compétence – plus je deviens compétent »

nous démontre que plus le soignant analyse sa pratique et son soin, plus il les comprends,

plus il cible le soin sur un résultat souhaité, plus il sera compétent. Cependant, Philippe

MEIRIEU amorce le transfert de compétence par la métaphore suivante : « une

compétence est une clé qui ne fonctionne pas indifféremment avec toutes les serrures ».

36

2.2.6. L’acquisition d’une compétence dans un contexte de soin

d’urgence

Le département de pédagogie de la faculté de médecine d’Amiens a rédigé un article

concernant « les techniques modernes en pédagogie appliquées aux gestes et soins

d’urgence50 ».

Ils définissent la compétence ainsi « avoir des compétences dans un domaine, c’est être

en capacité de mobiliser des connaissances préalablement organisées pour résoudre un

problème complexe ». Le domaine, ici les soins d’urgence, est particulier, assurément il

existe « une contrainte de temps et une nécessité de résultat ».

Des études principalement axées sur l’arrêt cardiaque « ont montré que les performances

commençaient à diminuer au bout de trois à six mois après une formation ». Face à ce

constat, ils ont développé les différences entres les soignants débutants et les soignants

experts pour émerger diverses modalités d’acquisition de compétences et de gestes.

2.2.6.1. La pratique débutante et la pratique experte

Le soignant expert comme définit par Patricia BENNER est un soignant ayant vécu

plusieurs situations différentes, qui a acquis des compétences et dépasse l’analyse de la

situation. Dans un cadre de soin d’urgence, l’expert reconnaît rapidement la situation

d’urgence ce qui lui permet précocement de prendre une décision. Il arrive à identifier les

« signaux discriminants », donne « du sens aux indices recueillis par une mobilisations

de ses connaissances antérieures et en faisant référence à ses expériences », ce qui lui

permet d’apporter une décision la plus adaptée, qu’il applique immédiatement. Enfin, il

50 « AMMIRATI Ch., AMSALLEM C., GIGNON M., BERTRAND C., PELACCIA Th. 2011. Les techniques

modernes en pédagogie appliquée aux gestes et soins d’urgence. Urgences SFMU – SAMU Urgences de

France. Pp 693 à 707. »

37

« réajuste l’action en fonction des informations rétroactives ». Ces différentes démarches

s’inscrivent dans un « contexte parfois hostile ».

Alors que pour le débutant, le personnel soignant novice de toute situation d’urgence,

« chacune de ces étapes est un véritable obstacle ». En effet les différents « signaux

discriminants », permettant de procurer à l’expert une pré-alerte ne sont pas identifiés par

le débutant car sa mémoire à long terme ne les reconnaît pas.

De plus, les connaissances deviennent un automatisme chez l’expert, ce qui pour le

débutant nécessite un réel « effort de réflexion ».

Ainsi, « l’action entreprise peut être erronée parce qu’elle a été mémorisé sans

compréhension ». L’exemple donné dans l’article est celui de « l’inconscient = PLS »

sans même rechercher la présence de la ventilation. Cependant dans l’acquisition de la

compétence il existe un place prépondérante de la compréhension de ce que l’on fait et

non pas seulement le mimétisme.

2.2.6.2. L’apprentissage et l’acquisition dans un contexte de soin

d’urgence

Le département de pédagogie affirme que « la stratégie d’enseignement doit donc donner

autant d’importance à l’identification de la situation et à la pertinence de la décision

qu’au geste lui-même ». Pour ce faire, il s’appuie sur la modernité des théories

d’apprentissage gestuel qui est « en lien avec les processus de raisonnement et de

compréhension ». En effet, pour réaliser un geste il est important de raisonner et de

comprendre.

Les expériences entrepreneuriales développent comme facteur d’acquisition de

compétences l’importance de l’expérimentation. Cette notion est également retrouvée

dans les soins d’urgence en faisant découvrir « la solution d’un problème par

tâtonnement (« essai-erreur ») en mobilisant les connaissances antérieures ». Le formé

doit chercher à comprendre l’action. L’émergence du raisonnement permet de mobiliser

38

des connaissances par le « faire faire (formés) faire dire (formés), dire (formateur) » et

qui facilite donc un transfert d’apprentissage.

C’est en 1967 que BERSTEIN précise la notion de « problème moteur ». Il précise que

« la répétition d’un geste ne consiste pas en la répétition d’opérations motrices de la

réponse (quoi faire) mais qu’elle consiste plutôt en la répétition des processus

d’organisations et de résolutions de réponse (comment faire) ». La résolution du

problème et la connaissance des traitements d’informations ont une place dominante sur

« l’imitation d’un modèle gestuel à reproduire ».

En plaçant la personne formée devant une « situation – problème concret », elle est

amenée à faire une démonstration plutôt qu’une imitation gestuelle. Cette méthode incite

donc « la verbalisation de l’objectif du geste », l’émergence des mécanismes de

compréhension (principe opérationnel).

L’exemple cité dans l’article est pertinent : « Dans l’action de ventiler avec un

insufflateur manuel, le principe serait : établir une continuité entre le ballon de

l’insufflateur et les voies aériennes, sans obstacle et sans fuite ».

La mise en œuvre pour respecter cet objectif, les processus engagés pour réaliser le geste,

qui répété avec succès, entraîne un automatisme. Il est important de noter qu’il faut pour

cela avoir une pratique en quantité et en qualité. La répétition et l’entraînement « du

mouvement est donc complémentaire ». Mais le principal risque se trouve dans la

« stéréotypie et l’absence d’adaptation ».

Enfin, la répétition des tâches et des gestes dans des conditions variables permet de

favoriser l’habileté motrice, mais également le transfert de compétence et d’adaptation.

Pour conclure sur ce concept nous pouvons dire que l’acquisition d’une compétence ainsi

que l’expérience est principalement due au temps. Le temps permet au soignant

d’acquérir une analyse et une réflexion qu’il pourra mettre en place une nouvelle fois

dans une situation. Un schéma (Cf annexe V) résume la démarche générale

d’apprentissage jusqu’à l’acquisition d’une compétence.

39

Nous allons ainsi étudier la qualité de soins pour permette de comprendre si il existe un

lien entre l’acquisition de compétence, de l’expérience et la qualité des soins.

2.3. La qualité

2.3.1. Définitions

La qualité est une notion très complexe à définir. En effet, elle comporte une multitude

de définition.

Selon le Larousse51, la qualité se décline comme :

- « Un ensemble des caractères, des propriétés qui font que quelque chose

correspond bien ou mal à sa nature, à ce qu’on en attend. » Exemple un objet de

qualité.

- « Ce qui rend quelque chose supérieur à la moyenne. Exemple : préférer la

qualité à la quantité. »

- « Trait de caractère, manière de faire, d’être que l’on juge positivement. »

Exemple : Qualité morale d’une personne.

- « Condition sociale, civile et juridique de quelqu’un ; titre au nom duquel on

agit. »

Devant un terme de qualité plurivoque, nous axerons notre travail sur celle qui traite de

l’ensemble des propriétés et des caractères attendus.

La qualité est un terme qui peut être retrouvé dans de nombreuses situations. De ce fait,

avant de traiter la qualité dans une situation de soins, il est intéressant de la traiter au sein

d’une entreprise.

51 Dictionnaire Larousse [En ligne]

40

La qualité en entreprise est un terme présent que ce soit dans la vente, dans le service,

dans la production etc. La qualité provient du taylorisme. Le taylorisme est « un

mouvement qui prône la meilleur façon de produire52 ». Le but des entreprises est celui

de « répondre à la demande et aux besoins des consommateurs ».

Selon la Direction générale des Entreprises, se définit comme « la qualité d’un produit

ou d’un service est l’aptitude d’une entreprise quel que soit son secteur d’activité à

répondre aux exigences explicites et implicites du client.53 »

En transposant ces définitions dans un contexte de soins, la qualité consiste en « répondre

à la demande et aux besoins du patient » ce dernier venant pour une hospitalisation, ou

une demande de soins. La qualité « d’un service de soins est l’aptitude de l’hôpital quel

que soit son service à répondre, aux exigences et aux besoins explicites et implicites du

patient ». Walter HESBEEN54 a défini dans son livre « La qualité du soin infirmier ;

penser et agir dans une perspective soignante55 » la qualité dans un contexte de soin.

2.3.2. La qualité dans un contexte de soin

Il est vrai, comme Walter HESBEEN tend à le dire dans son ouvrage, que l’expression

« qualité des soins est tellement rependue qu’il semble parfois tomber sous le sens ».

Afin de définir la qualité du soin, il ne faut pas partir dans une conception réductrice. En

effet, la qualité qui plus est d’un soin est une notion difficile à définir, à l’heure ou

52 http://qualite.comprendrechoisir.com/comprendre/definition-qualite Qualité. Consulté le 31 décembre

2015.

53 http://www.entreprises.gouv.fr/politique-et-enjeux/qualite/notions-cles La qualité : quelques notions

clés. Consulté le 31 décembre 2015.

54 Walter HESBEEN, infirmier et docteur en santé publique. Lauréat de la Fondation Van Goethem-

Brichant. Actuellement responsable du Groupe francophone d’Etude et de Formations en Ethique de la

Relation de Service de soin à Paris. Rédacteur en chef de la revue Perspective soignante.

55 HESBEEN Walter. 1998. « La qualité du soin infirmier. Penser et agir dans une perspective soignante

». Edition Masson. Paris. 208 pages.

41

l’accréditation, les grilles d’évaluations, prennent une place prépondérante pour donner

une note qualité.

La qualité du soin se définit donc à partir de plusieurs notions et concepts que Walter

HESEBEEN développent dans son livre.

2.3.2.1. La notion de soins

Le terme de soin, lorsqu’il est employé au singulier « désigne l’attention positive et

constructive porte à quelqu’un dans le but de réaliser quelque chose avec lui ou pour lui.

Il s’inscrit dès lors dans la vie de tous les jours, tel que l’éducation d’un enfant, et peut

prendre place dans les multiples activités et préoccupations de tout un chacun ». C’est

ainsi que Walter HESBEEN définit le soin. C’est par ailleurs une définition qui se

rapproche de celle employée par le dictionnaire Larousse « Attention que l’on porte à

faire quelque chose avec propreté56 ».

En d’autre terme, le Conseil International des Infirmières57 définit « le soin infirmier

comme étant les soins prodigués de manière autonome ou en collaboration, aux individus

de tous âges, aux familles, aux groupes et aux communautés – malades ou bien-portants

– quel que soit le cadre ».

Le soin est dans un jargon hospitalier, ce qui concerne l’attention que l’on porte à faire

un acte auprès d’un patient, que ce soit un acte technique sur le rôle prescrit, ou bien un

acte du rôle propre tel un entretien ou une attitude d’écoute. Le soin hospitalier doit être

pratiquer selon les règles de prendre soin.

56 Dictionnaire Larousse [en ligne]

57 Conseil international des Infirmières regroupant 130 associations nationales infirmières. Fondé en 1899,

et représente à ce jour 16 millions d’infirmières du monde entier.

42

2.3.2.2. La notion de prendre soin

Le prendre soin concerne toute personne qui se « veulent soignant58 », c’est-à-dire qui se

veulent faire « attention à une personne en vue de tenter de lui venir en aide dans la

situation de vie particulière et singulière qu’est la sienne ». Un soignant qui dans la

définition de Walter HESBENN est une personne relevant « fondamentalement d’une

intention profondément et généreusement humaine, concrétisée par le souci du respect

d’autrui et par des actions pensées et créées pour tenter de venir en aide à une personne »

peuvent dans l’exercice de leur métier avoir une pratique qui se révèle être non soignante.

Cette pratique va à l’encontre du prendre soin, en étant pas véritablement attentif à la

personne dont le soignant prend soin.

Le prendre en soin pour résumer est le fait de prendre en compte la globalité du patient,

sa personnalité, ses valeurs, sa vie, ainsi que ses attentes et seulement la réalisation d’un

soin purement technique selon les règles de bonnes pratiques. Pour conclure, Walter

HESBEEN spécifie que le « prendre soin dans une perspective de santé c’est aller à la

rencontre d’une personne pour l’accompagner dans le déploiement de sa santé », mais

également qu’il « constitue le lien le plus fondamental permettant de réunir tous les

membres de l’équipe pluridisciplinaire dans une même perspective ».

2.3.2.3. La notion de l’art soignant

Le soignant infirmier comme tous les professionnels soignant ont une fonction soignante.

« dès lors qu’ils sont animés d’une intention soignante59 ». Afin de définir la qualité de

la pratique soignante, l’auteur de « la qualité du soin infirmier. Penser et agir dans une

perspective soignante » développe l’importance de « révéler le contenu réel, le sens de

leur art soignant ».

58 HESBEEN Walter. 1998. « La qualité du soin infirmier. Penser et agir dans une perspective soignante

». Edition Masson. Paris. 208 pages.

59 Ibid.

43

Définir l’art soignant est comme la qualité, une notion complexe et difficile. C’est en effet

« un art nouveau, naissant ». En soi, l’art professionnel n’est pas seulement la simple

pratique d’un soin, cela regroupe en plus : « la rencontre, et l’accompagnement ». L’art

soignant constitue de ce fait une voie nouvelle, qui ne se trouve pas en opposition avec la

médecine scientifique, qu’est celle d’Hippocrate, mais une évolution.

Cet art soignant « se fonde, entre autres, sur des connaissances et sur la capacité d’établir

des liens entre différents éléments qui caractérisent une situation ». C’est ainsi que

Walter HESBEEN définit l’art soignant, qui est pour lui « la synthèse

pluriprofessionelle ».

2.3.2.4. La qualité dans une pratique soignante

La qualité ne peut s’expliquer sans les différentes notions définies préalablement. En

effet, c’est un concept difficile à expliciter, qui plus est dans un contexte de soins.

D’une façon générale, la qualité est présentée comme « l’excellence ; ce qu’il y a de

mieux ». Walter HESBEEN nous explique l’importante « connotation de perfection »

lorsque nous parlons de qualité.

La pratique soignante comme tout autre pratique doit avoir une notion de temps. En

d’autre terme c’est après plusieurs semaines et à la suite d’un soin, « d’une intervention

chirurgicale », qu’apparaît le résultat réel. C’est à ce moment-là que peut-être jugé le soin

de qualité ou non.

La qualité, varie alors dans le temps, dans l’espace, mais aussi suivant les points de vue.

Henri VUORI60 à travers ces travaux au sein du Bureau Régional Européen de

l’Organisation Mondiale de la Santé développe les différentes facettes de la qualité. Selon

lui, la définition de la qualité traduit en général « les valeurs et les objectifs du corps

médical et ceux de la société à laquelle ils appartient ». Ainsi, devant la complexité de

60 VUORI Henri. 1984. L’assurance de la qualité des prestations de santé. Publication de l’OMS « la santé

publique en Europe ». N°16. Bureau Régional de l’Europe, Copenhague. Pp. 35.

44

trouver une définition satisfaisant chaque acteur du soin, il propose lors de chaque

utilisation du concept de qualité, d’en « préciser clairement ce qu’il entend par là :

qualité pour qui, définie par qui, destinée à quoi, et de quelle qualité s’agit-il ».

Finalement tout comme Walter HESBEEN, la définition des travaux de REERINK61 aux

Pays-Bas m’interpelle. Autrement dit, ce dernier explique que « la qualité c’est comme

la beauté, elle est dans l’œil qui la regarde ».

Pour conclure, Walter HESBEEN s’essaie à une définition conceptuelle : « Une pratique

soignante de qualité est celle qui prend du sens dans la situation de vie de la personne

soignée et qui a pour perspective le déploiement de la santé pour elle et pour son

entourage ». Pour lui, « elle relève d’une attention particulière aux personnes et est

animée par le souci du respect de celle-ci. Elle procède de la mise en œuvre cohérente et

complémentaire des ressources diverses dont dispose une équipe de professionnels et

témoigne des talents de ceux-ci ». Il explique également que la qualité s’inscrit dans un

contexte « politique, économique et organisationnel aux orientations, moyens, et limites

pertinents et clairement identifiés ». Il soumet son essai de définition aux questions

recommandées par Henri VUORI :

- Qualité pour qui ? « Pour les professionnels soignants, pour les personnes

auxquelles ils s’adressent et pour les différents acteurs politiques, économiques,

et gestionnaires participants, par leur orientations et leurs choix, aux conditions

de développement de qualité du soin offert à la population »

- Définie par qui ? « Par un professionnel de la santé ».

- Destinée à quoi ? « A enrichir et à alimenter la réflexion et le débat professionnel

ou public sur les exigences associées à une pratique soignante qui souhaite être

qualifiée de qualité ».

- De quelle qualité s-agit-il ? « De celle de la pratique soignante

pluriprofesionnelle ».

61 REERINK E. L’assurance de la qualité des soins aux Pays-Bas. Les cahiers du GERM.

45

La qualité relève donc d’une « démarche soignante interdisciplinaire qui consiste à

prendre soin d’une personne, c’est-à-dire aller à sa rencontre et l’accompagner en vue

de déployer la santé ».

2.3.3. Les déterminants de la qualité

Selon Walter HESBEEN afin d’étayer le contenu de la définition conceptuelle qu’il

propose, plusieurs déterminants sont essentiels. Il définit les déterminants à la qualité

comme « un élément qui participe à la production d’un résultat ». Il en retient 7 :

1. « Aspect politiques et économiques

2. Organisation concrète des structures

3. Réflexions philosophiques et connaissances techniques et scientifiques

4. Formation des professionnels

5. Comportement et compétence des acteurs

6. La personne soignée et ses proches

7. Méthodes de recueil d’informations sur les pratiques et aux démarches

d’évaluation » (Cf annexe VI)

2.3.4. Démarche qualité et certification

Lorsqu’un professionnel pose la qualité de soin, avec toutes les notions que contiennent

cette dernière, comme étant une référence dans l’exercice de sa profession, impose « la

46

qualité comme la clé qui va guider et donner du sens à son action62 ». En effet, le soin de

qualité part du désir du soignant de donner « de la force, du relief, de l’inventivité à ses

ressources », ce qui lui permet « d’éprouver du plaisir par le résultat atteint ».

Cependant, la qualité ne dépend pas du soignant et de son implication dans un soin, mais

comme définit plus haut, la qualité est déterminée par différents facteurs.

La démarche qualité est définit selon Walter HESBEEN comme l’idée de « se mettre en

route pour marcher vers ». En France, la qualité des soins est évaluée selon un concept :

la certification.

2.3.4.1. La certification

La certification au sein du système de santé français, est introduit par l’ordonnance

n°96-346 du 24 avril 199663 portant sur la réforme hospitalière. Celle-ci est rendue

obligatoire par l’article L-6113-3 du Code de la Santé Publique64 qui dispose que « afin

d'assurer l'amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins, tous les

établissements de santé publics et privés doivent faire l'objet d'une procédure externe

d'évaluation dénommée certification »

La certification est définie par la Haute Autorité de Santé (HAS) comme « une procédure

d’évaluation externe d’un établissement de santé indépendante de l’établissement et de

ses organismes de tutelle. Des professionnels de santé mandatés par la HAS réalisent les

visites de certification sur la base d’un manuel65 » Le référentiel est un outil permettant

l’évaluation de l’établissement de santé et de son fonctionnement. Elle s’effectue tous les

quatre ans.

62 HESBEEN Walter. 1998. « La qualité du soin infirmier. Penser et agir dans une perspective soignante

». Edition Masson. Paris. 208 pages.

63 www.legifrance.gouv.fr [En ligne]

64 www.legifrance.gouv.fr [En ligne]

65 http://www.has-sante.fr/portail/jcms/fc_1249603/fr/accreditation-certification Consulté le 29 Décembre

2015.

47

Au 1er juin 2015, 2607 visites ont été conduites et il a été émis 62 constats de non mise

en œuvre de la V2010. 2211 établissements ont été certifiés et 323 ne l’ont pas été à la

suite de la visite initiale66.

Les premiers indicateurs de qualité de la prise en charge des urgences dans les services

de soins apparaissent dès 2004 dans le Manuel d’accréditation des établissements de

santé. Ils apparaissent de nouveau dans le manuel de certification de janvier 2014 (Cf

annexe VII).

Dans le chapitre II, à la partie III, la référence 18.b traite de la prise en charge des urgences

vitales survenant au sein de l’établissement. Elle demande aux établissements de s’axer

selon trois items :

- E1 – Prévoir : « La procédure de prise en charge des urgences vitales au sein de

l’établissement est définie. Cette procédure est remise et expliquée au patient

et/ou à son entourage. »

- E2 – Mettre en œuvre : « Les coordonnées des spécialistes à appeler en cas

d’urgence vitale sont disponibles dans tous les secteurs d’activités. Un matériel

d’urgence opérationnel est disponible dans tous les secteurs de l’établissement.

La formation des professionnels à l’utilisation de ce matériel et aux premiers

gestes de secours est assurée. »

- E3 – Évaluer et améliorer : « L’organisation de la prise en charge des urgences

vitales est évaluée à périodicité définie et des actions d’améliorations sont mises

en œuvre.67 »

Malgré l’intérêt notable de l’HAS d’organiser une prise en charge des urgences vitales de

qualité au sein d’un établissement de santé, par la formation du personnel de santé, et la

66 Présentation HAS chiffre V2010 – Juin 2015. www.has-sante.fr [En ligne]

67 Manuel de certification janvier 2014. Chapitre II, partie III, référence 18.B « la prise en charge des

urgences vitales survenant au sein de l’établissement ». www.has-sante.fr [En ligne]

48

mise à disposition de matériel spécifique de l’urgence. Le principal soucis est l’évaluation

des pratiques mises en place.

2.3.4.2. L’évaluation de la qualité

L’Organisation Mondiale de la Santé en 1982 définit l’évaluation de la qualité des soins

comme une « démarche qui doit permettre de garantir à chaque patient l’assortiment

d’actes diagnostiques et thérapeutiques lui assurant le meilleur résultat en terme de

santé, conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour le même

résultat, au moindre risque iatrogénique, pour sa plus grande satisfaction en termes de

procédure, résultats, contacts humains à l’intérieur du système de soins68 ».

L’HAS lors de l’évaluation de la certification s’assure que les conditions de sécurité, de

qualité des soins et de la prise en charge des patients sont bien prises en compte par

l’établissement de santé.

La procédure de la certification par l’HAS se déroule en quatre étapes sur une durée de

plusieurs mois :

1. L’auto-évaluation ;

2. La visite de certification ;

3. L’envoie d’un rapport de certification ;

4. La diffusion des résultats, visibles sur le site de la HAS.

Pour conclure sur ce concept, la qualité est une notion complexe à définir, et des moyens

sont mis en place tant au niveau législatif, par l’HAS afin de la déterminer et l’évaluer.

Cependant, l’urgence et les soins d’urgence devront être traités dans un laps de temps

défini car il est difficile d’y évaluer la qualité sur le long terme. L’HAS tout de même

soucieux d’organiser une prise en charge de qualité des urgences vitales dans les services

68 Pr. BERTRAND D. Juin 2001. Accréditations et qualité des soins hospitalier. ADSP. N°35. Pp 17 à 78.

49

a intégré dans son manuel de certification une référence. Mais il existe peu de

bibliographie concernant la prise en charge dans un soin d’urgence.

2.4. Synthèse et problématisation

A la suite de cette série de concepts réalisés à partir de littérature diverses et variées, cela

nous a permis d’apporter des éléments de réponse et d’éclairage concernant ma question

de départ.

Ainsi, il me semble pertinent d’axer le travail de recherche selon la question suivante :

En quoi l’acquisition d’un acte influence-t-elle la qualité de prise en

soin d’un patient en situation d’urgence vitale ?

PARTIE 3

Méthodologie

50

3. PARTIE 3

3.1. Elaboration d’hypothèses

La théorie nous enseigne que dans l’urgence vitale la notion de temps est élémentaire.

L’urgence vitale nécessite d’avoir une prise en charge rapide et de qualité afin d’optimiser

les chances du patient.

L’expérience est une notion qui est principalement axée autour du temps et de

l’acquisition. L’expérience peut être un véritable atout pour le soignant mais il est difficile

de ne pas l’assimiler avec la compétence.

Quant à la compétence, que possèdent les infirmiers et les soignants, elles sont reconnues.

Dans un service d’urgence, ces compétences sont nombreuses mais surtout elles sont

nécessaires dans une prise en soin de qualité lors d’une urgence, qui plus est vitale.

La qualité des soins est une notion qui est apparue dans les années 90 avec la nécessité

de transparence et de sécurité face à diverses affaires sanitaires. Il est désormais

nécessaire pour les établissements de rentrer dans une procédure d’accréditation.

Cependant, concernant les urgences et qui plus est les urgences vitales, il existe encore

peu de littératures.

Ainsi cette partie nous permet de conclure que l’expérience permet de développer ses

connaissances mais également ses compétences. Ces dernières paraissent capitales pour

pouvoir prendre en soin une urgence vitale de qualité. L’expérience, ne doit pas rester en

l’état. En effet, l’expérience doit être analysée, il doit y avoir une démarche réflexive pour

en tirer les points forts, les points faibles, et de ce fait apprendre de son expérience et ainsi

d'enrichir ses connaissances.

51

C’est à la suite de ce travail théorique, mais aussi d’une question de recherche

qu’émergent deux hypothèses :

- L’analyse de la situation favorise la prise de décision rapide en situation d’urgence

vitale ?

- La compréhension de l’utilité de l’acte améliore le temps de réactivité lors de la

prise en charge d’une situation d’urgence vitale ?

La suite de ce mémoire de fin d’étude sera traitée en suivant la direction de la seconde

hypothèse. La confrontation du point de vue théorique avec les différentes analyses des

outils d’enquêtes qui se trouverons à la suite de la présentation de la méthodologie

permettra de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse. La réalisation de l’enquête auprès

de différents professionnels de santé va permettre de confronter les éléments théoriques

face à la réalité du terrain et d’établir d’éventuels liens.

Mon guide d’entretien s’est façonné autour d’un objectif principal : Évaluer le rôle de

l’expérience du soignant lors d’une prise en charge d’une situation d’urgence vitale.

Il en découle par la suite trois objectifs secondaires : identifier les facteurs d’acquisition

d’un acte ; mesurer la qualité de prise en soin d’un patient en situation d’urgence vitale ;

démontrer que la compréhension de l’utilité de l’acte influence le temps de réaction lors

de la prise en charge d’une situation d’urgence vitale.

3.2. Protocole de l’enquête

3.2.1. Choix de l’outil d’enquête

L’intérêt principal de mon outil d’enquête est de pouvoir affirmer ou bien d’infirmer

l’hypothèse établie à la suite du cadre conceptuel. Ainsi afin de pouvoir rapprocher le

52

cadre conceptuel et la réalité du terrain tout en essayant de valider l’hypothèse choisie,

j’ai réalisé quatre entretiens semi-directif. Il me semble plus pertinent d’utiliser cette

outils d’enquête, car il permet l’échange et le dialogue avec les différents professionnels

de santé rencontrés. L’enquête quantitative dans le cadre de ce mémoire de fin d’études

n’est pas nécessaire. En effet, la notion d’urgence est relative à chaque personne et ainsi

l’hypothèse émise précédemment est subjective.

Cette méthode de travail permet de collecter des données qui vont être plus qualitatives

que quantitatives. En effet, cela va permettre d’avoir des informations, des ressentis, un

jugement, un récit ou bien encore des témoignages. L’entretien permet principalement

d’étudier le vécu professionnel, l’expression de ses sentiments ainsi que de ses

impressions.

Il existe plusieurs types d’entretien. L’entretien non directif ou aussi appelé entretien

libre, l’entretien semi-directif et l’entretien directif. Dans le cadre de mon travail de fin

d’études, la pertinence de l’entretien semi-directif m’a semblé une évidence. En effet, ce

type d’entretien permet une structuration de l’entretien, avec au préalable une préparation

d’un guide d’entretien. Cela me permet donc de guider l’interviewé vers mes objectifs.

De plus, il me permet par la reformulation une recherche plus approfondie sur les dires

du soignant.69

3.2.1.1. Avantage de l’entretien semi-directif

L’entretien semi-directif permet le recueil de données riches, variées, nombreuses, et

spontanées, où il est mis en lien avec l’attitude et la communication para-verbale de la

personne rencontrée et interrogée. Cela permet également d’avoir la possibilité dans le

cadre de l’enquête d’axer les entretiens sur une population spécifique. De plus ce type

d’outil d’enquête permet de rebondir, par la reformulation ou bien par d’autre type de

relance sur des éléments qui semblent pour l’enquêteur pertinents. Cela permet également

69 POEY-SAINT-PICQ P. (2016). Méthodologie outils d’enquête. Unité d’Enseigner 5.7 S6 Unité

Optionnelle. Institut de Formation des Personnels de Santé de la Croix Rouge Française. Châlons-en-

Champagne (51).

53

d’approfondir certaines notions et d’orienter plus précisément la recherche, tout en

permettant d’être au plus proche de la réalité du terrain. Cela justifie l’apparition de

nouvelle relance et question dans la retranscription des entretiens par rapport à la grille

initiale de l’outil d’enquête. Cette technique permet donc de centrer ce qui est dit lors de

l’entretien sur un ou plusieurs thèmes définis au préalable avec un même fil conducteur.

Enfin, l’entretien semi-directif permet une analyse qualitative et non quantitative.

3.2.1.2. Inconvénient de l’entretien semi-directif

Les principaux inconvénients de l’entretien semi-directif est d’aborder un échantillon

restreint de personne à interroger. Il existe une réelle difficulté lors de la mise en place

mais également lors de l’entretien en lui-même tant pour l’interrogateur que pour

l’interroger. Le traitement des données recueillies lors de l’entretien est relativement long

et difficile, la retranscription doit être exacte et si possible inclure des éléments

para-verbaux qui ont pu paraître pertinent lors de l’entretien.

3.2.2. Choix de la population et du terrain

Dans le cadre de mon projet de recherche, j’ai réalisé mes entretiens auprès de différents

professionnels de santé, tous infirmiers diplômés d’état exerçant dans divers services.

Ma recherche portant sur l’importance de l’expérience professionnelle, la population

choisie pour l’étude a donc été dans ce sens.

Ainsi, mes questionnaires réunissent deux IDE travaillant aux urgences avec différentes

années d’expérience. Un IDE travaillant dans un service de type chirurgie ou médecine

et un IDE exerçant au sein d’un SMUR.

54

Il ne m’a pas semblé pertinent de porter une attention sur les sexes des personnes

interrogées, mais de favoriser simplement le lieu d’exercice, les nombres d’années

exercées au sein de la profession, dans le service, ainsi que le parcours professionnel.

J’ai choisi un centre hospitalier composé de services d’urgence, d’un SMUR et de divers

services de médecine et chirurgie. Le centre hospitalier totalise 669 lits, dont 184 de

médecine, et 76 de chirurgie. Le service d’urgence totalise 12 lits d’unité d’hospitalisation

temporaire ; huit box de médecine/traumatologie ; deux box de pédiatrie ; cinq lits de

déchoquage dont un pédiatrique. 1/3 des consultations au service d’urgence sont des

consultations pédiatriques. Ce service d’urgence totalise environ 50 000 passages par

année. Le SMUR du centre hospitalier est doté de deux véhicules légers médicalisés, deux

unités mobiles hospitalière et d’un hélicoptère.

3.2.3. Construction et réalisation de l’enquête

Dans un premier temps, j’ai élaboré un guide d’entretien (Cf annexe VIII) autour d’un

objectif principal, lui-même divisé en trois objectifs secondaires. Chaque objectif réunit

un nombre de questions ouvertes concernant différents thèmes et permettant de diriger

l’entretien vers l’objectif.

Le premier concerne les questions générales ; le second est axé sur la notion d’expérience,

de compétence, et d’acquisition d’un acte ; le troisième est orienté autour des urgences et

de la qualité des soins lors d’une situation d’urgence vitale ; le dernier thème cherche à

faire le lien entre l’acquisition d’un acte et la qualité des soins en situation d’urgence

vitale.

Par la suite, après validation du guide d’entretien par mon guidant de mémoire, j’ai rédigé

un courrier à l’attention de la direction des soins du centre hospitalier choisi (Cf annexe

IX). J’ai reçu via la cadre de santé des urgences un accord verbale pour la réalisation de

deux entretiens. Elle m’a communiqué différents noms d’IDE ayant plus ou moins

d’expérience aux urgences et au SMUR pour le déroulement des entretiens.

55

J’ai part la suite contacté la cadre supérieur de santé des service de médecine/chirurgie,

qui m’a également donné un accord verbal par téléphone. J’ai été redirigée vers la cadre

de santé du service d’orthopédie. Cette dernière a informé une partie de l’équipe à la suite

des transmissions de service. Chacun des infirmiers présents s’est porté volontaire pour

que je puisse réaliser un entretien semi-directif. J’ai donc contacté le service pour fixer

un rendez-vous avec un infirmier.

Pour chacun des entretiens réalisés, j’ai eu un lieu calme qui a été mis à disposition.

L’intégralité des personnes interrogées ont accepté d’être enregistré à l’aide d’un

dictaphone. J’ai ainsi bénéficié d’une grande disponibilité de la direction des soins, des

cadres de santé, supérieur, et des équipes.

J’ai retranscrit mot à mot l’intégralité des quatre entretiens réalisés (Cf annexe X ; XI ;

XII ; XIII)

3.2.4. Les limites de l’enquête

Ce travail d’enquête présente quelques limites. En effet, avant de relater les résultats et

de les exploiter, il est nécessaire de préciser qu’à la suite des quatre entretiens recueillis,

mon analyse sera qualitative et non quantitative. Le corpus ne permet pas de donner des

résultats représentatifs. Ceci étant dû à la complexité de la mise en œuvre d’entretien

semi-directif et du temps imparti pour ce mémoire de fin d’études.

De plus les thèmes abordés peuvent parfois freiner le dynamisme du discours de

l’interrogé.

PARTIE 4

Résultats

56

4. PARTIE 4

Suite de la réalisation des quatre entretiens semi-directifs et à la rédaction de ces derniers,

cette partie est consacrée à l’écriture des résultats.

A la question n°1, « depuis quand vous êtes diplômé(e) ? Quel âge avez-vous ? », deux

IDE sont diplômés depuis plus de cinq ans, deux IDE sont diplômés depuis moins de cinq

ans. La tranche d’âge se situe entre 26 et 33 ans.

A la question n°2, « quelle est votre ancienneté(e) dans le service ? », les infirmiers ont

deux ans et demi, trois ans et demi, six ans et neuf ans d’ancienneté dans le service.

A la question n°3, « pourriez-vous me retracer votre parcours professionnel depuis

l’obtention du diplôme d’état ? Dans quel service avez-vous travaillé ? Et combien de

temps ? », deux IDE ont travaillé immédiatement dans le service où ils exercent

actuellement leur profession dès la sortie du diplôme, un IDE a travaillé un an dans un

service de chirurgie ORL avant, et un autre IDE a exercé deux années en pédiatrie grands

enfants, un an en médecine polyvalente avant d’arriver dans le service actuel.

A la question n°4, « comment définirez-vous la compétence », trois IDE répondent que

c’est un ensemble de savoir, savoir-faire et savoir-être. Un IDE répond que la compétence

se définit par le savoir-faire

A la question n°5, « selon vous, qu’est-ce qui vous permet de développer vos

connaissances ? », chaque IDE répond que c’est de rencontrer une multitude de cas, de

pathologie, de patient. Deux IDE complètent leurs propos avec l’école et la formation

initiale d’infirmier, parmi eux un IDE dit que c’est la formation, les débriefing lors de

réunion pluridisciplinaire pour avoir des connaissances communes. Et un IDE étaye sa

réponse avec la notion que l’expérience améliore la connaissance et la compréhension.

A la question n°6, « selon vous, quelles sont les différentes étapes qui vous ont permis

d’atteindre un certain savoir-faire ? », trois IDE expliquent l’importance de refaire le

geste et de voir de multiples patients avec de multiples pathologies ; un de ces IDE-là

57

développe sur la formation et la connaissance ce qui rejoint le quatrième IDE qui dit que

c’est la recherche.

A la question n°7, « selon vous, qu’est-ce qui vous permet de savoir que vous avez acquis

un acte/une pratique ? », deux IDE donnent la notion de bénéfice et d’efficacité pour le

patient tout en gardant un esprit critique sur sa pratique professionnelle. Un IDE explique

que son acte est acquis dès lors qu’il n’a pas ressenti de difficulté à le mettre en place. Un

IDE estime que c’est lorsque les protocoles et les règles de bonnes pratiques sont

respectées.

A la question n°8, « comment définiriez-vous une prise en soin de qualité ? », deux

soignants parlent d’un patient soulagé, satisfait qui n’a pas souffert. Un IDE explique

qu’un soin de qualité c’est un soin qui a été respecté de l’asepsie et de la technique. Un

IDE étaye ses propos avec plusieurs mots clefs tels que le relationnel, l’humain, la

sécurité, le travail d’équipe et la compétence.

A la question n°9, « à quoi vous renvoie le terme d’urgence vitale ? » quatre IDE

expliquent que l’urgence vitale c’est être proche de la mort, avoir son pronostic vital

engagé et qu’il faut agir rapidement avec de la pertinence.

A la question n°10, « selon vous, quels sont les éléments (les déterminants) qui vous

permettent de répondre de manière qualitative à une situation d’urgence vitale ? » deux

IDE répondent la réactivité, l’efficacité, la proximité des autres professionnels de santé,

et les moyens matériels. Un d’eux rajoute la formation. Un IDE explique que c’est de voir

les signes et les symptômes et un IDE développe l’idée de travail d’équipe.

A la question n°11, « en quoi votre expérience influence-t-elle la qualité de prise en soins

en situation d’urgence vitale ? » trois IDE expliquent que leur comportement changent,

avec un stress diminué, un gain d’assurance. Les soignants se sentent plus rassurés. Deux

de ces IDE rejoignent le quatrième IDE interrogé en expliquant l’importance de la

multiplication de la pratique, la multiplication des gestes, le gain de dextérité.

A la question n°12, « quel est l’élément de qualité de prise en soins le plus important à

vos yeux, lors d’une situation d’urgence vitale ? » quatre réponses divergent. Un IDE dit

que c’est de sauver la personne. Un IDE dit que c’est l’écoute et l’observation. Un IDE

58

développe le travail d’équipe comme réponse. Et un IDE répond que c’est la compétence

et la connaissance du soignant.

A la question n°13, « selon vous, qu’est-ce qui vous permet de gagner du temps en

situation d’urgence vitale ? », deux IDE ciblent l’importance de commencer les soins et

les gestes de premiers secours avec un soignant réactif et en alerte. Un IDE développe

l’importance de cibler ces questions et de connaître les critères d’urgences. Le quatrième

IDE pense principalement au travail d’équipe.

A la question n°14, « Selon vous l’acquisition d’un acte / d’une pratique vous permet-elle

de répondre plus efficacement lors d’une situation d’urgence vitale ?, les quatre IDE

répondent unanimement oui. Ils développent ensuite leurs arguments.

Suite de ces résultats, est apparu la nécessité d’utiliser une grille de dépouillement (Cf

annexe XIV) pour permettre d’en dégager les grande idées et de réaliser une analyse en

lien avec les différents concepts traités dans la partie 2.

PARTIE 5

Analyse & discussion

59

5. PARTIE 5

Les deux premières questions nous permettent de présenter la population interrogée. Le

sexe des interviewés n’ayant pas de pertinence pour la suite du travail, le pronom « il »

sera utilisé indifféremment pour chaque soignant interrogé. Le but principal a été de

connaître le parcours de chaque soignant dans son intégralité depuis l’obtention de son

diplôme. Pour 2 d’entre eux, ils présentent une expérience dans un service d’urgence. Un

des IDE interrogé a commencé dès l’obtention de son diplôme à exercer dans un service

d’urgence, le deuxième IDE à exercer dans des services de médecine avant d’intégrer les

urgences. Un IDE a commencé dès l’obtention de son diplôme aux urgences puis au

SMUR. Enfin, un IDE quant a lui a exercé qu'en service de chirurgie. Patricia BENNER70

nous explique dans la théorie qu’il existe différents stades d’apprentissage et

d’acquisition d’expérience : Novice ; Débutante ; Compétente ; Performante ; Experte.

Elle donne une notion de temps, c’est-à-dire, pour Patricia BENNER, un infirmier devient

compétente dès lors qu’elle est dans le même service depuis deux ou trois ans. Nous

pouvons penser à la suite de la lecture de son ouvrage « De novice à expert. Excellence

en soins infirmiers », qu’un soignant atteint le stade d’expert dès lors qu’il a au moins

plus de cinq années d’exercice dans le même service. De plus, elle explique que ce n’est

pas l’ancienneté du diplôme qui fait du soignant un expert, mais bien son ancienneté dans

le service. Par conséquent, un soignant dès lors qu’il exerce dans un nouveau service

redevient un soignant au stade novice. Certes les pratiques techniques ne changent pas,

mais l’appréhension et l’analyse de la situation dans un service différent, avec des

pathologies différentes et dans un contexte différent doivent être de nouveau acquis. Ce

qui nous amène à avoir un panel de soignant interrogé situé à différents stades

d’expériences. Ces stades vont pouvoir nous guider afin de réaliser des parallèles tout au

long de l’analyse.

Quand nous demandons aux différents soignants qui ont participé aux différents

entretiens de nous définir la compétence, nous avons diverses réponses dont une réponse

70 BENNER Patricia. 2003. De novice à expert. Excellence en soins infirmiers. Editions Masson. 253 pages.

60

semblable pour trois d’entre eux. En effet, l’IDE n°1 met en avant la complexité du savoir-

faire et de savoir tout faire tout de suite. Il développe ses propos en expliquant qu’au

début de sa carrière il se trouvait « lent » (l.6), demandait de l’aide à ses collègues pour

des soins techniques. Ainsi, ses propos concernant son début de carrière sont

principalement axés sur le soin technique. Cependant l’acquisition d’expérience, la

multiplication des soins pratiqués et les situations rencontrées lui permettent de

comprendre. Il dit avoir moins d’appréhension et développe donc le savoir-être. Ses

propos se couplent avec l’IDE n°4 qui parle également de la compétence comme un

ensemble de savoir, savoir-faire et de savoir-être. Il développe plus la compétence sous

forme de mots clefs, tel que des « aptitudes », « qualité », « savoir-faire ». Pour l’IDE

n°2, il explique brièvement que la compétence s’acquiert par l’expérience et permet de

gagner en autonomie, d’avoir une meilleure anticipation. Nous pouvons supposer qu’il

analyse la situation dans la généralité, cela pourrait se justifier par ces six années

d’expérience aux urgences, ce qui le qualifierai d’infirmière experte aux urgences selon

Patricia BENNER. Ainsi, il dépasserait la phase d’analyse ce qui lui permettrait de

comprendre intuitivement la situation et ainsi d’anticiper une situation qui pourrait se

dégrader. Malgré qu’il aborde explicitement la compétence comme étant une capacité à

savoir-faire, nous pouvons mettre sous le terme d’ « anticipation » (l.7) l’analyse

complète de la situation qui se présente à lui. Nous retrouvons donc le savoir, savoir-faire,

savoir-être dans sa définition de la compétence.

Il existe alors un lien réel avec la théorie et la définition de la compétence. Tous deux

développent la compétence sous trois angles de savoir, tout comme le définit

HAINAUT71.

L’IDE n°3 pense, lui, être compétent dès lors qu’il a fait tous les soins qu’il avait planifiés

pour sa journée. Ces idées sont donc très centrées sur le savoir-faire et le soin technique,

ce qui regroupe une partie seulement de la définition de d’HAINAUT : Le savoir-faire.

Il existe un écart entre la théorie et les propos de l’IDE n°3, qui peut être dû à sa jeune

expérience. En effet, il est diplômé depuis deux ans et demi et exerce au sein du service

71 Louis D’HAINAUT (19..-2012), professeur à l'Université de l'État à Mons, Belgique (dans les années

1980). Expert auprès de l'Unesco (en 1989)

61

de chirurgie d’orthopédie depuis un an et demi. Comme l’explique très bien Patricia

BENNER, dans le stade de novice et de débutant, l’infirmier suit des règles données par

le service. Le soignant éprouve pour elle des difficultés à remettre plus tard ces règles et

ainsi à faire le tri dans ce qui est plus important. Le modèle d’acquisition de compétence

selon S et H Dreyfus explique que le débutant (novice selon Patricia BENNER) suit des

règles sans pouvoir tenir compte du contexte et que le soignant au stade débutant avance,

va de l’avant, est plus flexible par rapport aux règles apprises.

De ce fait, pour l’IDE N°3 nous pouvons supposer qu’il se trouve dans cette catégorie :

les règles du service sont peut-être de devoir faire tel et tel acte à telle ou telle heure, selon

une planification. Ainsi sa notion de compétence est de réaliser ce qui est planifié, de tout

terminer. Il semble éprouver des difficultés à ne pas suivre les règles. Nous ne retrouvons

pas la définition de la compétence, il se peut qu’il n’est pas encore atteint toutes les

notions de la compétence, qui rappelons-le semble être en lien avec l’expérience et le

temps passer en service.

Pour ma part, la définition de compétence donnée par la majorité des soignants interrogés,

mais également celle exploitée dans le cadre théorique me semble tout à fait juste. En

effet, au cours de ma formation et des trois années d’études, j’ai été évalué en stage à

l’aide de mon portfolio, sous forme de compétence. Chaque soignant attendait de ma part,

des connaissances, de la technique puis de la dextérité et un savoir-être dans toutes

circonstances, tant avec les patients qu’avec le personnel soignant. La compétence se

voyait validée dès lors que les trois critères énoncés dans les définitions étaient atteints.

Ensuite, lorsque nous demandons aux soignants ce qui leur permet d’enrichir leurs

connaissances, deux d’entre eux (l’IDE n°2 et l’IDE n°4) nous répondent l’école, les

études, la formation initiale infirmière. L’apprentissage est un ensemble de processus de

mémorisation qui entraîne un changement dans les schémas comportementaux. Et permet

d’acquérir des réponses. Les différents auteurs de l’article « les techniques modernes en

pédagogie appliquées aux gestes et soins d’urgence » expliquent que l’apprentissage se

fait tout au long de la vie et c’est une notion qui fait partie de l’expérience. Afin de tirer

part d’une expérience, il faut avoir pu le confronter à un apprentissage ancien. Donc, deux

soignants sur quatre répondent l’apprentissage par des formations, ce qui rejoindrait la

62

notion de l’apprentissage initial, autrement dit l’apprentissage ancien, et permet de tirer

part d’une expérience vécue. Cela rejoint le schéma de la démarche générale

d’apprentissage (Cf annexe V) qui se trouve dans l’encadrer n°2 la notion d’apprentissage

ancien « j’ai une vision claire de mes intentions », « je possède les préalable », ainsi

qu’au début de l’encadré n°3 « je fais appel à ce que je sais déjà ». Les quatre IDE

semblent unanimes quant à la place de la diversité des soins et de la multiplication des

rencontres avec les pathologies qui permettent l’acquisition de connaissances. Ils

expliquent tous que le développement de leurs connaissances se gagne par le nombre de

cas rencontrés, de soins réalisés, ou de pathologies observées et qu’ils ont eu à prendre

en soin. Toujours en lien avec le schéma de la démarche générale d’apprentissage, nous

retrouvons la notion d’intégration de nouvelles connaissances par la recherches ce qui

permet de corriger ses « erreurs » : « je vais chercher les ressources dont j’ai besoin »,

« j’intègre mes nouvelles connaissances ».

Un des processus d’apprentissage et d’acquisition chez l’être humain de connaissances

est celui de l’imitation, du mimétisme. Chaque IDE en développant l’idée d’être confronté

de nombreuses fois a donc sûrement été une première fois initié à la prise en charge. En

conséquence nous pouvons penser qu’au début, l’apprentissage s’est réalisé sous forme

d’imitation. Par la suite, lors de la réalisation des soins le soignant avait une vision claire

du problème, de ses intentions, de ses besoin. Le répéter de nombreuses fois a permis tout

à chacun d’approfondir leurs connaissances par des recherches, par des liens avec la

formation initiale, mais aussi par des liens entre la réalisation du soin et la pathologie du

patient. Seul l’IDE n°2 explique avoir modifié ses schémas comportementaux, il dit

gagner en assurance avec l’expérience, avoir moins peur et moins d’appréhension, ce qui

lui permettrait grâce à la compréhension, d’aller de l’avant et ainsi prendre des initiatives.

Je pense également que le développement de ses connaissances commence déjà par

l’acquisition de celle-ci. En effet, pour moi l’école et la formation de soins infirmiers sont

importantes car elles permettent de construire des bases théoriques à mettre en lien avec

les soins, les pathologies rencontrées en stage. Mais, je pense également qu’il est

nécessaire pour tout soignant de se questionner sur l’utilité de ce que nous faisons,

pourquoi, dans quel but et donc de réaliser des recherches. La profession d’infirmier,

profession en lien avec les sciences humaines est à mon sens en constante évolution. Il

est clair que chaque soignant se doit de rester en veille, se tenir informé de l’évolution de

63

son métier. Je pense aussi que la multiplication des soins rencontrés permet le

développement de ses connaissances, tout comme le disent unanimement les soignants

interrogés. Cependant, ma faible expérience ne me permet pas d’étayer mes propos par

un vécu.

L’expérience professionnelle comme définit plus haut et rappelons le, découle d’un

savoir, qui est tiré d’une pratique. L’expérience a un aspect formateur et des notions tels

que le « savoir », « savoir-faire ». L’écart avec la théorie n’est une nouvelle fois pas

flagrant. Pour l’intégralité des IDE interrogés, tous relatent l’importance du savoir-faire,

de la multiplicité des pathologies, des cas rencontrés. Le fait d’être confronté à de

nombreuses pathologies, permet l’acquisition d’une maîtrise tant pour les soins

techniques, que pour la connaissance. Nous pouvons relever que chaque soignant cherche

à comprendre, lorsqu’il s’exerce à faire un soin. La multiplication des soins leur permet

ainsi de multiplier les recherches, le questionnement et ainsi acquérir des connaissances.

C’est grâce à ces notions de savoir et de savoir-faire que nous pouvons faire la

juxtaposition avec la définition de la compétence qui passe par l’acquisition de l’acte. La

compétence rappelons-le, est un ensemble de savoir, savoir-faire et savoir-être. Être

compétent c’est être en capacité d’agir pertinemment lors d’une situation, c’est être en

capacité de transférer ses connaissances techniques, théoriques et son savoir-être lors

d’une situation dans un environnement quelconque. Mais être compétent c’est être

conscient de posséder une compétence et de savoir quand l’utiliser. Il est important de

souligner que pour l’IDE n°3 le plus novice en terme d’expérience et de diplôme, que lui-

même explique avoir été longtemps axé sur la pratique et la maîtrise de son geste afin

d’optimiser ses soins et gagner en temps au début de sa carrière. Il explique également

avoir désormais « du temps libre pour faire des recherches » (l.19). Il est tout de fois

important de souligner les propos de l’IDE n°1. Il dit : « tu es confronté à plein de

pathologies qui font que tu connais plus ou moins tes pathologies pour savoir quoi faire,

[…] que toi tu puisses tilter » (l.23). Cela, appuierais donc l’idée que l’expérience

permettrait l’acquisition d’une maîtrise technique dans les soins, ce qui permettrait aux

soignants de trouver le temps d’approfondir leurs connaissances théoriques et devenir

compétent. Ici, nous avons la notion de savoir et de compréhension pour réaliser un acte.

64

L’expérience et la compétence permettraient d’acquérir des actes, entraînant un

changement des schémas comportementaux, ce qui permettrait aux soignants de pouvoir

transférer ses différentes acquisitions dans une situation X. Ceci confirmerait ce

qu’avance BOUGHATTAS Y, et BAVARD M.72 dans l’article « les processus

d’acquisition des compétences entrepreneuriales » : « les capacités (de l’entrepreneur)

s’épanouissent et s’aiguisent au travers de la pratique et de l’expérience ».

Lors de mes stages, j’ai eu l’occasion de travailler avec différents profils de soignant,

différents niveaux d’expérience. J'ai pu constater que dans la globalité un soignant ayant

plus d’années de service dans un service était plus à même de pouvoir répondre à mes

questions. De plus, j’appuierai mes propos sur l’idée du soignant que j’étais au début de

ma formation et celui que je suis désormais. L’expérience aussi faible qu’elle soit que j’ai

acquise en service m’a permis d’améliorer les possibles liens entre la théorie, l’acte, la

pathologie, le traitement etc. La multiplication des soins réalisés m’a amené à faire

diverses recherches pour comprendre et ainsi faire de plus en plus de lien entre l’utilité

de l’acte et la pratique en elle-même, mais aussi les modalités de mises en œuvre, les

surveillances etc.

Il n’existe encore une fois pas de réelle différence entre les apports théoriques et les

notions apportées dans les entretiens quand nous leur demandons les différentes étapes

qui leur ont permis d’atteindre un certain savoir-faire. L’IDE n°2 est en marge de ses

collègues. En effet, pour lui la principale étape qui lui a permis d’acquérir un certain

savoir-faire est sa curiosité et les recherches entreprises pour comprendre, « je me pose

des questions » (l.25) ce qui appuie cette notion d’apprentissage par la théorie. Il y a une

notion de savoir : ce qu’il est attendu du soignant, du soin qu’il réalise. La connaissance

est nécessaire pour faire un lien entre la technique et le soin. Cependant Philippe

MEIRIEU73, auteur de « si la compétence n’existait pas, il faudrait l’inventer », ne

priorise pas la connaissance et le savoir à proprement parler comme principale première

étape de l’acquisition d’un savoir-faire. Il explique qu’un enfant doit savoir ce que nous

72 BOUGHATTAS Y., BAVARD M. 2008. Les processus d’acquisition des compétences entrepreneuriales.

Revue de l’entrepreneurial. Vol 7

73 http://meirieu.com Si la compétence n’existait pas, il faudrait l’inventer. Consulté le 07 février 2016.

65

attendons de lui pour réaliser ce qui lui ai demandé, mais c’est pour obtenir une

représentation mentale. Tout comme l’auteur, les IDE n°1 et n°4 évoquent également la

connaissance dans un second temps, le fait de comprendre le geste de savoir ce que nous

faisons permet d’anticiper et de modifier son comportement face aux différentes

situations qui se présentent. Il en ressort que pour ces deux soignants, la formation initiale

et diverses formations continues spécifiques (AFGSU, etc.) en premier lieu.

Parallèlement, les IDE n°1, 3, et 4, vont dans le sens de Philippe MEIRIEU. En effet,

pour eux l’étape principale qui leur permet d’atteindre un certain savoir-faire a été

unanimement la répétition du geste, la répétition des rencontres avec les différentes

pathologies, la fréquence de réalisation du soin. Ce que l’IDE n°2 n’évoque pas. Toujours

pour Philippe MEIRIEU l’acquisition d’un acte se réalise en plusieurs étapes. Il faut dans

un premier temps voir l’acte pour en avoir une représentation mentale et comprendre

comment il doit être réalisé, comprendre ce qu’il est attendu de lui (référence à l’IDE n°2)

puis de la pratique permettant l’amélioration d’une dextérité (référence aux IDE n°1, 3 et

4). Ensuite, l’acquisition de l’acte mis en lien avec la connaissance devient une

compétence dès lors qu’il est possible de pouvoir transférer Ses divers savoirs dans une

situation quelconque. La répétition du geste rentre dans le cadre de l’apprentissage. Il en

existe plusieurs types. Si nous les reprenons il y a l’apprentissage réceptif, par découverte,

répétitif, et significatif. Pour les IDE n°1, 2 et 4 nous pouvons penser qu’ils auraient un

apprentissage dit significatif. En effet ils mettent tous en rapport leurs connaissances

antérieures, avec les nouvelles, en faisant des liens entre ce qu’ils savent, ce qu’ils

apprennent et ce qu’ils voient. L’IDE n°2 développe une idée autre. Il explique que dès

lors qu’il ne sait pas, il cherche ou à se « débrouiller » (l.23) ou à appeler un collègue

pour l’aider. Il serait donc plus dans un apprentissage dit répétitif. Il voit le contenu, le

mémorise mais ne cherche pas à le comprendre, ni à faire des liens avec des connaissances

antérieures. La différence que nous pouvons supputer entre les IDE n°1, 2 et 4 qui

développent la même idée et l’IDE n°3, peut-être la notion d’expérience. Seul l’IDE n°3

ne travaille pas au sein du service depuis plus d’un an et demi. Précédemment nous avons

émis l’hypothèse qu’il serait au stade de débutant selon Patricia BENNER. L’IDE n°3

serait encore dans l’acquisition technique de l’acte et d’obtenir une dextérité. Or, les

autres soignants aurait passé ce stade d’acquisition, ils seraient plus enclins à être dans

66

celui de compétent voire plus. Ainsi, pour chacun des soignants nous pouvons dire qu’il

existerait un lien entre la notion d’atteindre un savoir-faire et l’expérience.

Il est vrai que d’avoir vu une première fois le soin que ce soit lors de travaux pratiques

ou bien lors de formations plus spécifiques premiers secours (AFGSU, Premier Secours

en Equipe), m’a permis d’avoir une première approche de l’acte et d’avoir une conception

de ce qui était attendu de moi sur le plan technique. C’est ce qu’explique Philippe

MEIRIEU. Lors du suivi des formations, il y a un apport qui est donné avant la

visualisation du geste et après la réalisation de celui-ci. Tout ceci confirme les

observations de trois IDE et de la théorie. Cependant, je suis en accord avec l’IDE n°3,

car j’ai pu également constater l’importance que j’ai accordé du rôle prescrit et technique

au sein d’un service, d’un stage et les liens avec la connaissance liée à l’acte se sont fait

que plus tard. Ainsi, ceci est en accord d’une part avec le cadre théorique, mais également

avec les réponses des IDE.

Par la suite, c’est tout naturellement qu’il semble judicieux de demander aux soignants ce

qui leur permet de savoir qu’ils ont acquis un acte. L’IDE n°1 et n°4 pensent voir eux-

mêmes si ils ont acquis un acte. Leur but étant l’intérêt du patient, qu’il y ait une efficacité

ainsi qu'une action efficace. Ils développent l’idée d’autocritique dans le milieu infirmier

et explique que si l’acte n’est pas acquis, il faut reprendre la théorie, les fiches pratiques

et repartir dans un processus d’acquisition. Donc pour l’IDE n°1 et n°4 acquérir un acte

c’est savoir le faire avec un certain automatisme et qui va dans l’intérêt du patient. Pour

l’IDE n°2, il explique qu’avoir acquis un acte, c’est de ne pas avoir de difficulté à le

réaliser, d’être réactif, d’anticiper, de ne pas perdre de temps pour faire l’acte. Quant à

l’IDE n°3, il explique que l’acquisition de l’acte c’est de savoir le réaliser tout en

respectant le protocole, savoir le geste. La théorie veut que l’acquisition de l’acte

soit réalisée en mobilisant des connaissances et un savoir-faire. L’IDE débutant va

percevoir les différentes étapes à réaliser lors d’un soin dans une situation donnée comme

des obstacles, alors que l’infirmier plus expérimenté va pouvoir mobiliser l’intégralité de

ses données et ainsi réaliser le soin sans éprouver de difficulté.

Il semble que l’IDE n°3, est ancré dans le stade de débutant, il est encore amené à se

rattacher à des règles tel que les protocoles pour pouvoir réaliser un soin et n’arrive pas

67

encore à analyser la totalité de la situation dans laquelle il se trouve. Pour lui, l’acte est

acquis dès lors que les règles sont respectées, alors que pour les trois autres soignants plus

expérimentés, la notion de bien-être, d’efficacité pour le patient et donc le prendre soin

selon la définition de Walter HESBEEN74 du patient prime par-dessus la technicité du

soin.

A cette question, il n’existe pas d’écart entre la théorie et les propos des soignants, mais

il n’existe également pas d’écart avec mon avis. Pour moi la réalisation d’un acte, c’est

quand il est réalisé tout en respectant les règles de bonnes pratiques, que je comprends

pourquoi je fais l’acte, l’intérêt qu’il y a pour le patient, le bénéficie et les risques pour

celui-ci. Je pense également que l’acte acquis devient une compétence dès lors que je

peux le réaliser dans n’importe quelle circonstance.

Pour conclure, l’expérience permettrait de voir de nombreuses fois le geste, le pratiquer,

faire les liens avec la connaissance, assimiler de nouvelles connaissances, comprendre et

donc acquérir un acte par ces différentes étapes telle que la théorie l’explique.

La définition donnée par les infirmiers interrogés quant à la notion de qualité est similaire

pour trois soignants. La qualité au sein d’une entreprise75 transposée dans un contexte de

soin donne la définition suivante : « La qualité d’un service de soins est l’aptitude de

l’hôpital quel que soit son service à répondre aux exigences et aux besoins explicites et

implicites du patient ». Dans cette phrase, il est expliqué l’intérêt de répondre aux besoins

du patient, tout comme la définition de Walter HESBEEN dans son livre « la qualité du

soin infirmier. Penser et agir dans une perspective soignante » : « Une pratique

soignante de qualité est celle qui prend du sens dans la situation de vie de la personne

soignée […] elle relève d’une attention particulière aux personnes ». Les IDE n°1, 2 et 4

expliquent que pour eux, la qualité correspond à un patient soulagé et qui n’a pas souffert,

74 HESBEEN Walter. 1998. « La qualité du soin infirmier. Penser et agir dans une perspective soignante ».

Edition Masson. Paris. 208 pages.

75 BOUGHATTAS Y., BAVARD M. 2008. Les processus d’acquisition des compétences entrepreneuriales.

Revue de l’entrepreneurial. Vol 7.

68

qui est satisfait. L’IDE n°4 appuie ses propos par des mots clefs et exemples : le côté

relationnel avec le patient, l’humanité, la sécurité du patient, le travail en équipe, les

compétences et les connaissances du soignant, son savoir-faire. Ainsi, ces IDE priorisent

le patient et la qualité de la prise en soin du patient, en prenant en compte la notion du

prendre soin ; notion que Walter HESBEEN inclue dans sa définition de la qualité de

prise en soin. L’IDE n°3, définit la qualité de prise en soin, par le respect de l’asepsie du

soin et la rigueur de celui-ci. Nous pouvons supposer que cet écart peut être une nouvelle

fois dû à son expérience. Grâce aux différentes réponses de ce dernier, nous avons pu

relever qu’il est axé principalement sur les soins techniques.

Pour ma part, le respect des règles de bonnes pratiques d’un acte est important, mais ne

représente pas la prise en soin. A mon sens, la prise en soin est l’addition d’un soin

technique de qualité et d’une prise en charge complète. C’est-à-dire la prise en compte de

l’entité humaine du patient, son avis, son consentement, de sa douleur, etc. Une prise en

soin de qualité est une prise en soin qui est bénéfique pour le patient, qui va dans son

intérêt.

Il existe de nombreuses définitions de l’urgence et de l’urgence vitale, mais nous

retiendrons pour notre analyse celle donnée par le GEASSUR : « Quelle que soit son

origine (médicale, chirurgicale, traumatique ou obstétricale), l’urgence définit le plus

souvent un tableau rapidement évolutif qui réclame dans les meilleurs délais, une réponse

efficace et adaptée ». Cette définition correspond à tout point à celle donnée par les quatre

soignants. En effet, l’IDE n°1 définit l’urgence dans un premier temps par différent types

de pathologies, puis nous explique qu’une urgence c’est être « tout près de la mort »

(l.67), il faut agir maintenant. Pour l’IDE n°2 et 3 il existe un pronostic vital engagé, un

risque pour la vie du patient à tout moment. Enfin pour l’IDE n°4, il décrit l’urgence vitale

comme une situation délicate, ou le soignant doit répondre rapidement, en étant sûr de

lui, pertinent, il doit avoir des connaissances et un savoir-faire à mettre en pratique le plus

vite possible dans les meilleures conditions. Pour l’intégralité des soignants l’urgence

vitale est une situation nécessitant une réponse dans « les meilleurs délais […] efficace et

adaptée ».

69

Il me semble tout à fait pertinent de dire que lors d’une urgence vitale, la prise en compte

du temps est primordiale. Le pronostic vital étant engagé, il faut agir vite mais bien. Je

pense que le soignant dans le cadre d’une urgence vitale malgré la pression du temps ne

doit pas se précipiter, réaliser des soins et doit respecter une rigueur. Le soignant doit

prêter une attention à ce qu’il fait (ex : la prescription médicale orale).

Quand nous demandons aux soignants quels sont pour eux les éléments qui leurs

permettent de répondre de manière qualitative à une situation d’urgence vitale, chaque

personne énonce différents mots clefs qu’il est possible de regrouper avec les différents

éléments donnés par Walter HESBEEN.

L’IDE n°1 explique qu’il faut agir rapidement, que l’IDE doit être réactif. Il doit savoir

les gestes qu’il faut faire dans la limite de son décret de compétence ce que nous pouvons

rattacher à l’élément « comportement et compétences des acteurs ». En effet il se doit

d’agir rapidement et mettre des actions en place et doit être compétent. Il explique sa

notion d’expérience et de compétence en disant qu’il a « des automatismes en fait… à

force » (l. 82). De ce fait nous pouvons rattacher ceci à l’élément qui concerne la

« réflexion philosophique et connaissances techniques et scientifiques ». L’IDE entame

une réflexion par son expérience et garde un regard critique sur les soins qui sont

prodigués, mais également une actualisation de ses connaissances, etc. Pour le soignant,

l’IDE doit également travailler en équipe, car il lui semble impossible de faire l’intégralité

des soins seul, malgré sa formation et sa qualification et il lui semble important de faire

appel à d’autres acteurs de la santé. Ceci peut faire écho à l’élément selon Walter

HESBEEN « des formations des personnels ». En fait, il est enseigné l’importance de ne

pas rester seul lors d’une situation d’urgence vitale. L’IDE n°2, va surtout être dans

l’observation et la recherche de symptômes. Cela peut être rattaché également à la

« formation des personnels » qui sont donc formés au sein de l’école et à travers des

stages, à reconnaître les signes et les symptômes pour élaborer un diagnostic infirmier.

L’IDE n°3 appuie lui son argumentaire sur l’importance du travail d’équipe. Nous

pouvons supposer comme il est soignant dans un service d’orthopédie et donc moins

confronté aux situations d’urgence, qu’il cherche principalement à s’entourer d’autres

personnes qui peuvent chacun avoir leurs connaissances, leurs formations et apporter une

70

plus-value lors de la prise en soin d’une urgence vitale. Cela peut aussi signifier comme

pour l’IDE n°1 qu’il cherche à appliquer les connaissances acquises à l’école en ne restant

pas seul lors d’une situation d’urgence vitale. Enfin pour l’IDE n°4 elle cite en premier

lieu la rapidité de prise en charge avec un personnel efficace, disponible et ayant une

expérience, ce qui la également peut être rattaché aux éléments de la « formation des

professionnels » et le « comportement et compétences des acteurs ». Mais, elle aborde

également le matériel et les moyens matériels mis à disposition qui doivent être vérifiés

chaque jour afin de répondre au mieux à l’urgence vitale. Cela peut donc également rentré

en lien avec un élément que cite Walter HESBEEN : « l’organisation concrète des

structures ».

De ce fait, dans chacun des propos des quatre soignants interrogés, il existe un lien fait

entre la théorie de Walter HESBEEN concernant la qualité de prise en soins lors d’une

urgence vitale.

Me concernant, je suis également en accord avec les propos exprimés lors des différents

entretiens. La qualité se mesure difficilement à l’aide d’un seul critère. Walter HESBEEN

en cite bien d’autres, mais lors d’une situation d’urgence vitale ce qui m’a paru et me

parait important reste les connaissances des soignants et des personnes présentent,

l’organisation et le matériel mis à disposition et la rapidité d’exécution. Ainsi mes

arguments rejoignent ceux des quatre IDE interrogés et ceux de l’auteur Walter

HESBEEN.

Quand nous demandons aux soignants si leurs expériences influencent la qualité de prise

en soins en situation d’urgence vitale, nous ressortons deux binômes de réponses.

Pour l’IDE n°1 et 4, toute deux soignantes au sein d’un service d’urgence depuis 9 ans et

3 ans, leurs expériences leur permettent d’acquérir des compétences, un savoir-être. En

effet, tous les deux se sentent moins stressés, se sentent plus à l’aise. Ils cherchent tous

les deux à ne pas procurer de stress au patient et décrivent la notion du prendre soin en

expliquant leurs intérêts de ne pas le stress tout en répondant à l’urgence vitale. L’IDE

n°4 fait le lien entre son expérience dans un service de médecine et son expérience aux

urgences : « c’est vrai que je constate que j’ai vraiment appris beaucoup dans ce service

71

(les urgences) » (l.109). Il développe également une situation d’arrêt cardiaque vécue en

service de médecine, il appel rapidement le 15, alors que pour lui en service d’urgence,

les premières actions sont d’ores et déjà mis en place « on sait ce qu’il faut faire » (l.119).

Il constate être plus à l’aise, dû à l’acquisition de technique de connaissance, sait ce qu’il

doit faire, il y a un changement de comportement, il éprouve moins d’appréhension, se

sent plus rassuré, plus confiant. Ce constat peut être mis en lien avec le triangle

d’apprentissage par Richard FELDER, en effet il dit avoir appris plus en étant aux

urgences. Nous pouvons supposer que c’est grâce à la pratique régulière du soin, que le

soignant peut mémoriser 90% de ce qu’il a fait selon la théorie. De plus, il est possible

que le soignant fasse des « erreurs » et puisse apprendre de ces dernières ainsi que gagner

en expérience grâce la multiplication de la pratique. La prise en charge des patients par

l’IDE n°1 et n°4 appuie donc la théorie abordée précédemment sur l’expérience et sur la

qualité des soins. L’IDE n°2 expérimenté de 6 ans de service d’urgence et de nouveau

novice si on s’en tient à la théorie de Patricia BENNER au sein du SMUR ; et l’IDE n°3

travaillant depuis 1 an et demi en service d’orthopédie, expliquent que l’expérience leur

permet de gagner en rapidité pour l’élaboration de leurs gestes techniques afin d’établir

un diagnostic rapidement. Ils appuient leurs propos en expliquant que si le soignant a déjà

été confronté à une urgence vitale, il sera plus simple pour lui d’appréhender la situation.

La principale différence avec la théorie de Walter HESBEEN dans les propos de ces deux

soignants est l’absence du prendre soin. La qualité du soin représente pour eux une notion

de rapidité d’exécution. Nous pouvons supposer que cet écart est dû à l’IDE n°3 peu

confronté aux situations d’urgence vitale en service et a un IDE n°2 qui doit faire

désormais face à des situations d’urgence pré-hospitalière qui peuvent être différentes de

la prise en charge hospitalière (Accident de la Voie Publique, agression etc.) et prendre

en charge dans des conditions différentes.

Par conséquent, pour les infirmiers interrogés, la qualité du soin est un soin bien exécuté

et qui va dans l’intérêt du patient. Dans le cadre d’une urgence vitale ou la notion de

temps est de rigueur, il en ressort que le comportement et les compétences du soignant

doivent être le point clef. Ils font le lien de cette acquisition par l’expérience.

Je pense que l’expérience d’un soignant se mesure en terme de temps. La multiplication

de soins réalisés ainsi que des pathologies rencontrées incitent le soignant à faire des

recherches et à améliorer sa dextérité. Bien que je ne sois qu’au début d’une carrière

72

professionnelle, je constate effectivement après 7 semaines de pratique régulière d’un

geste, une diminution de l’appréhension du geste, des connaissances nouvelles et la

création d’une relation soignant-soigné avec une gestuelle plus fluide. Cependant à ce

jour, bien que le prendre soin à une place fondamentale dans notre société et dans notre

profession, dès lors que je suis confrontée à un soin technique peu pratiqué, ou bien une

situation d'un cas différent et rarement vu, j’oublie la notion de prendre soin et je m’axe

principalement sur la technicité du soin. Cela s’explique comme le dit très bien Patricia

BENNER par le stade novice du soignant.

Pour la suite de l’entretien nous avons cherché à démontrer que la compréhension et

l’utilité de l’acte influencent le temps de réactivité lors de la prise en charge d’une

situation d’urgence vitale, qui est notre hypothèse. Auparavant, nous avons pu analyser

les éléments de qualité lors d’une situation d’urgence vitale. Nous pouvons observer,

lorsque nous demandons lequel prime, que les points de vue semblent similaires.

L’IDE n°1 nous dit que l’élément de qualité est de sauver la personne. L’IDE n°2 élabore

plus l’anticipation d’une décompensation par l’observation et l’écoute du patient. L’IDE

n°3 quant à lui estime qu’il faut savoir gérer le travail en équipe. Et l’IDE n°4 pense que

ce sont les compétences et les connaissances du soignant qui prime. Pour faire le lien avec

la théorie, nous pouvons rattacher ces éléments sous un seul et grand items donné par

Walter HESBEEN : « Le comportement et compétences des acteurs » qui regroupe « la

simplicité, la subtilité, le respect, l’humour, l’écoute, la laïcité, la compassion, la capacité

de s’indigner, le prendre soin de soi, la combinaison de ressources, le savoir, le pouvoir,

vouloir agir, la prise de risque et de responsabilité ». Nous pouvons donc conclure que

l’élément le plus important dans une situation d’urgence vitale est, les compétences du

soignant. De là un lien peut être fait avec le début de l’analyse qui dit que l’expérience

du soignant permet l’amélioration des compétences par le savoir, le savoir-faire et le

savoir-être.

Pour cette question, je suis également en accord avec la théorie et avec les différentes

réponses données par les IDE interrogés. En effet, l’importance d’avoir un soignant lors

d’une urgence vitale qui sait quoi faire, comment faire, dans quel but, mais aussi un

73

soignant qui connaît les conséquences de ses actes si il les réalisent ou bien si il ne les

réalisent pas me semble primordial.

Toujours pour répondre à notre hypothèse, nous avons demandé aux soignants ce qui

leurs permettaient de gagner du temps en situation d’urgence vitale. Pour l’intégralité des

soignants, tous explique l’importance de commencer les soins rapidement, l’IDE n°1

appuie ses propos en expliquant qu’il prend des initiatives avant même l’arrivée des

médecins, il anticipe. L’IDE n°2 cherche également à anticiper par l’observation, les

questions du patient pour déceler et diagnostiquer l’urgence vitale. L’IDE n°3 lui cherche

à être entouré d’une équipe pour avoir un soignant dévoué à la pratique des gestes et des

soins de premiers secours. Enfin, l’IDE n°4 illustre ses propos en expliquant qu’il est

nécessaire d’avoir un soignant réactif, en état d’alerte qui prend la situation en charge

pour diagnostiquer l’urgence vitale et entamer les gestes de premiers secours. Le soignant

est de plus en plus alerte grâce à son expérience et ses connaissances. La notion de temps

ressort d’une part par les soignants lors des entretiens et d’autre part, dans la théorie avec

la définition de l’urgence vitale. Il est donc important de jouer sur le temps et d’essayer

de le réduire le plus possible. Les soignants l’ont bien assimilé et ils estiment tous que la

connaissance des gestes de premiers secours et le diagnostic infirmier de la situation

permettent d’être réactif et de prendre des décisions.

Je me joins à ces réponses pour également affirmer que, selon moi, le gain de temps lors

d’une situation d’urgence vitale est très important. Il existe à mon avis plusieurs manière

de gagner du temps comme par exemple, une organisation rigoureuse, une anticipation

de la situation avec une observation affûtée par l’expérience etc. Mais il nous est appris

par la théorie et par les chiffres scientifiques, l’importance de débuter les gestes de

premiers secours le plus rapidement possible afin d’optimiser les chances du patient.

Enfin, pour conclure notre analyse et tenter d’affirmer ou d’infirmer notre hypothèse,

nous avons demandé aux soignants si, d’après eux, l’acquisition d’un acte leur permet de

répondre plus efficacement lors d’une situation d’urgence vitale. Nous rappelons une

nouvelle fois que l’acquisition d’un acte est selon différents auteurs, avoir une conception

74

mentale du soin, le comprendre, le mettre en lien avec des connaissances antérieures,

nouvelles et réussir à adapter son comportement mais aussi réussir à transférer l’acte dans

n’importe quelle situation.

C’est ainsi que chaque soignant a répondu affirmativement à cette question. Ils avancent

tous comme argument la sensation de panique à l’idée de ne pas maîtriser le geste, la perte

de temps et de chance pour le patient. Il semble important pour les soignants de

comprendre ce que le patient risque si ils ne font pas les actes nécessaires dans l’urgence

vitale. Ils expliquent également tous les quatre, l’importance de connaître l’urgence face

à laquelle le soignant se trouve, ce à quoi il doit répondre, ce qu’il doit mettre en place,

connaître l’acte, le geste pour le patient et ce qu’il risque.

Selon moi, acquérir un acte, le connaître, l’appliquer permet de gagner du temps lors

d’une situation d’urgence vitale. Déceler l’urgence vitale et commencer les différents

gestes et actes d’urgence permettent de réduire les risques pour le patient liés à l’urgence

vitale qui se présente.

Par conséquent, pour eux et en lien avec les différents éléments théoriques, l’acquisition

de l’acte se fait via leurs expériences et leurs connaissances. Il y a aussi la nécessité de

comprendre ce qu’est le risque principal du patient en situation d’urgence vitale. De plus,

cela leur permet aussi d’anticiper, d’être plus alerte, plus réactif et de prendre des

initiatives en abordant intellectuellement un arbre décisionnel. Cela va leur permettre de

mettre en place différents actes. Nous pouvons donc conclure que l’hypothèse, « la

compréhension de l’utilité de l’acte améliore le temps de réactivité lors de la prise en

charge d’une situation d’urgence vitale» est affirmée.

CONCLUSION

75

CONCLUSION

Ce mémoire de fin d’études a permis d’approfondir le vaste sujet qu’est celui de

l’expérience d’un soignant. A la suite d’une étude minutieuse de différents concepts, j’ai

cherché à comprendre le rôle de l’expérience lors d’une prise en charge d’un soignant en

situation d’urgence vitale. Force est de constater que l’expérience est une notion qui est

propre à chaque individu, la quantifier parait invraisemblable et maitriser un élément tel

que l’expérience : impossible. Cette dernière n’est pas systématiquement la garantie

d’une efficacité.

La qualité des soins en situation d’urgence vitale, peut être comparée à Jupiter et ses

nombreux satellites. En effet, la qualité des soins est une notion qui n’est pas viable sans

autres éléments qui gravitent autour. L’expérience en fait partie. Elle représente un outil

que l’on forge à sa propre image, dont il faut savoir se servir avec discernement pour

qu’elle puisse jouer un rôle dans la qualité des soins.

Cette réflexion autour de l’expérience, l’acquisition de compétence et plus précisément :

l’apprentissage, la compréhension et l’utilité d’un acte va être mis à profit de ma future

pratique professionnelle, pour les étudiants que je serais amenée à encadrer, pour moi.

Mais surtout cette réflexion sera mise au profit des patients, les premiers concernés.

Néanmoins à la suite de ce travail une question émerge : Comment se construire une

expérience des situations d’urgence vitale, un apprentissage dès lors où nous vivons dans

une société entourée de technologie qui croit de manière exponentielle, l’HAS lance la

campagne « jamais la première fois sur le patient » pratique particulièrement innovante

et adaptée à la formation initiale et continue des équipes soignantes. Autrement dit, cette

pratique permettra aux futurs soignants de s’armer en partie pour leur future profession.

Mais elle offrirait également aux professionnels exerçant déjà une possibilité d’actualiser

leurs connaissances et compétences via le développement professionnel continu. La

simulation, sur un mannequin par exemple, permettrait aux (futurs) professionnels

d’acquérir des connaissances, de renforcer des acquis, de faciliter une réflexion, sans

76

présenter de risque pour le patient. Elle apporterait ainsi une plus-value concernant la

mise en œuvre des actions d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins.

La pratique par la simulation pourrait être une réponse au système d’apprentissage

d’Edgar DALE, et de Richard FELDER. Il semble important de le noter une nouvelle

fois, 90% de ce que nous retenons est ce que nous disons et ce que nous faisons par la

simulation de l’expérience réelle.

BIBLIOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE

o Ouvrage

BENNER Patricia. 2003. De novice à expert. Excellence en soins infirmiers. Editions

Masson. 253 pages.

BOUNIORT L. Thèse de Docteur en Médecine de Mlle BOUNIORT Lisa Soutenue le 8

Novembre 2012 à Poitiers. Venues spontanés aux Urgence du CH d’Angoulême pendant

les heures d’ouverture de cabinets de médecine générale : déterminants, pertinence et

orientation.

CA Samu – Urgences de France. 2015. Livre blanc. Organisation de la médecine

d’urgence en France : Un défi pour l’avenir. Libre accès internet. France. 46 pages.

HESBEEN Walter. 1998. « La qualité du soin infirmier. Penser et agir dans une

perspective soignante ». Edition Masson. Paris. 208 pages.

Dictionnaire médical de l’Académie de Médecine. Version 2015 – 2. Edition CILF,

France. 2205 pages.

Dictionnaire le Larousse.

Dictionnaire de la Psychiatrie. 2000. Edition CILF. France. 420 pages.

o Articles de revues

AMMIRATI Ch., AMSALLEM C., GIGNON M., BERTRAND C., PELACCIA Th.

2011. Les techniques modernes en pédagogie appliquée aux gestes et soins d’urgence.

Urgences SFMU – SAMU Urgences de France. Pp 693 à 707.

Pr. BERTRAND D. Juin 2001. Accréditations et qualité des soins hospitalier. ADSP.

N°35. Pp 17 à 78.

BOUGHATTAS Y., BAVARD M. 2008. Les processus d’acquisition des compétences

entrepreneuriales. Revue de l’entrepreneurial. Vol 7.

CHEVILLOTTE J. Octobre 2014. La simulation, un apprentissage innovant. La revue de

l’infirmière. N°204. Pp 13 à 26.

COLTIER D., DE BRABANTER P., DANDALE P. 2009. La notion de prise en charge :

mise en perspective. Revue langue Française. N° 162. Pp 3 à 27.

DIHL M. Octobre 2011. Formation continue, la quête des compétences. L’infirmière

magazine. N°286.

Dr. GARRY P. Octobre 2014. Médecine d’urgences, les risques collectifs : prise en

charge des victimes dans les établissement de soins et plan de secours. Revue médecine

d’urgence. 16 pages.

LEFORT H. Septembre 2014. Soins en situations d’exception. Revue Soins. N°788. Pp

13 à 46.

MICHELET P., KERBAUL F. 2013. L’AC intra hospitalier. SFAR. 2013. 10 pages.

PHANEUF M. Décembre 2008. Le jugement clinique, cet outils professionnels

d’importance. Revue Révision.

Dr. PITTI R., IADE WLODARCZYK S. Avril 2002. Améliorer la prise en charge des

détresses vitales. Soins. N° 664. Pp 45 à 47.

RAUTUREAU P. Mars 2009. L’infirmière aux urgences. La revue de l’infirmière. N°148.

REERINK E. L’assurance de la qualité des soins aux Pays-Bas. Les cahiers du GERM.

ROGALSKI J., et LEPLAT J., Octobre 2011. L’expérience professionnelle : expérience

sédimentées et expériences épisodiques. Revue électroniques Activités. Volume 8 n°2. Pp

4 à 31.

SANTOS O., CERNY P., GUIRAUDIE J., SPIETTE C., ROUNES V., OLIVIER M.

Janvier – février 2015. Le retour d’expérience, un outil pédagogique en salle d’accueil

des urgences vitales. Revue Soins. N° 792. Pp 16 à 20.

VELEZ I. 2012. Les supports filmiques au service de l’enseignement des langues

étrangères. Cahier de l’APLIUT. Vol XXXI n°2.

VIGNOT M. Novembre 2014. Expertise dans la coordination des parcours de soins. La

revue de l’infirmière. N°205. Pp 37 à 40.

VUORI Henri. 1984. L’assurance de la qualité des prestations de santé. Publication de

l’OMS « la santé publique en Europe ». N°16. Bureau Régional de l’Europe,

Copenhague. Pp. 35.

WEBER M.-T. Janvier – février 2009. Les compétences infirmières et formations initiale,

Revue Soins. N°732. Pp 1 à 20.

o Textes officiels

Conférence d’expert. Recommandations SFAR. 2004. Recommandations pour

l’organisation de la prise en charge de urgence vitales intra hospitalières.

Texte issu d’un groupe de travail. Mai 2005. L’organisation de l’aval des urgences : états

des lieux et propositions.

Circulaire interministérielle 05 juin 2015 relative à l’application de l’arrêté du 24 avril

2009 relatif à la mise en œuvre du référentiel portant sur l’organisation des secours à

personne et de l’aide médical urgente.

Décret n°2004-802 du 29 juillet 2004, relative aux parties IV et V du Code de la Santé

Public et modifiant la profession d’infirmier ou d’infirmière.

Manuel de certification janvier 2014. Chapitre II, partie III, référence 18.B « la prise en

charge des urgences vitales survenant au sein de l’établissement ».

Référentiel de compétence commission infirmière, juin 2009, infirmière en médecine

d’urgence par le SFMU.

Référentiel de compétence d’un médecin d’urgence, juin 2004, référentiel de

compétences d’un médecin d’urgence.

Référentiel, Juin 2013, référentiel et Guide d’évaluation SMUR.

Recommandations 2013, le triage en structure des urgences. Recommandations

formalisés d’expert de la SFMU.

Recommandation SFMU, décembre 2011, l’IDE seul(e) devant une situation de détresse

médical.

Arrêté du 3 mars 2006 relatif à l’attestation de formation aux gestes et soins d’urgence

paru le 10 mars 2006.

Circulaire de la DHOS/P1 n°2007-453 du 31 décembre 2007 relative à l’obligation

d’obtenir l’attestation de formation aux gestes d’urgence pour l’exercice de certaines

professions de santé.

Arrêté du 30 décembre 2014 relatif à l’attention de formation aux gestes et soins

d’urgence.

Manuel de certification de janvier 2014 : Manuel de certification des établissements de

santé V2010, janvier 2014.

Arrêté du 31 juillet 2009 : relatif au diplôme d’Etat d’infirmier. Référentiel d’activités.

o Médias

Emission télévisé de CYMES Michel, Les pionniers de l’urgences. Diffusé le 13 Octobre

2015 sur France 2.

Dépliant 2008. Arrêt cardiaque : 1 vie = 3 gestes. Fédération Française de Cardiologie.

o Cours

POEY-SAINT-PICQ P. (2016). Méthodologie outils d’enquête. Unité d’Enseigner 5.7 S6

Unité Optionnelle. Institut de Formation des Personnels de Santé de la Croix Rouge

Francaise. Châlons-en-Champagne (51).

o Sites internet

http://droit-medecila.com Qu’est-ce qu’une urgence médicale. Consulté le 07 Octobre

2015.

http://fr.scrbd.com/doc/11560239/Le-Modele-d-acquisition-de-Competence-de-

Dreyfus#scribd Le modèle d’acquisition de compétences de Dreyfus. Consulté le 11

Octobre 2015.

http://sfar.org/acta/fossier/archives/caO2/html/CaO2_33.htm Prise en charge des

urgences vitales intra hospitalière. GACHE A, BESSON L, DE LA COUSSAYE J-E et

GUERIGNIARD P-Y. Consulté le 23 Octobre 2015.

http://www.actusoins.com/15191/urgences-intra-et-extra-hospitalieres-de-limportance-

de-la-formation-infirmiere.html Urgences intra et extra hospitalières : de l’importance

de la formation IDE. SURBLED Malika. Consulté le 23 Octobre 2015.

www.aem2.org/wp-content/.../05/Ronéo-MU-Risques-collectifs-CR.pdf Risques

collectifs : prise en charge des victimes dans les établissements de soins et plan de

secours. Dr. P. GARRY. Consulté le 5 décembre 2015.

www.centre.drjscs.gouv.fr Note récapitulative AFGSU. VERRET Delphine. Consulté le

23 décembre 2015.

http://www.has-sante.fr/portail/jcms/fc_1249603/fr/accreditation-certification Consulté

le 29 Décembre 2015.

http://qualite.comprendrechoisir.com/comprendre/definition-qualite Qualité. Consulté le

31 décembre 2015.

http://www.entreprises.gouv.fr/politique-et-enjeux/qualite/notions-cles La qualité :

quelques notions clés. Consulté le 31 décembre 2015.

http://www.has-sante.fr/portail/jcms/fc_1249603/fr/accreditation-certification

L’accréditation et la certification. Consulté le 02 janvier 2016.

http://www.fmgerard.be/textes/savoir.html Le savoir. Consulté le 28 Janvier 2016

http://lesdefinitions.fr/apprentissage Consulté le 6 février 2016.

http://meirieu.com Si la compétence n’existait pas, il faudrait l’inventer. Consulté le 07

février 2016.

http://crl.univ-lille3.fr/apprendre/acte_d_apprendre.html L’acte d’apprendre. 16 mai

2016.

ANNEXES

TABLES DES ANNEXES

Annexe I : Décret de compétence n°2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V

(disposition réglementaires) du code de la santé publique et modifiant certaines disposition

de ce code.

Annexe II : Modèle d’acquisition de compétence de S et H DREYFUS.

Annexe III : Triangle d’apprentissage par Richard FELDER.

Annexe IV : Facteurs d’acquisition des compétences entrepreneuriales.

Annexe V : Schéma de la démarche générale d’apprentissage.

Annexe VI : Déterminant de la qualité de la pratique soignante selon Walter HESBEEN.

Annexe VII : Chapitre II, partie III, Référence 18.b : Prise en charge des urgences vitales

survenant au sein de l’établissement.

Annexe VIII : Guide d’entretien.

Annexe IX : Lettre de demande d’autorisation d’enquête envoyé à la direction des soins du

centre hospitalier choisi.

Annexe X : Retranscription : Entretien semi-directif numéro 1 : Réalise le 12 avril 2016.

Annexe XI : Retranscription : Entretien semi-directif numéro 2 : Réalisé le 13 avril 2016.

Annexe XII : Retranscription : Entretien semi-directif numéro 3 : Réalise le 25 avril 2016.

Annexe XIII : Retranscription : Entretien semi-directif numéro 4 : Réalisé le 27 avril

2016.

Annexe XIV : Grille de dépouillement.

Annexe I

Décret de compétence n°2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V

(disposition réglementaires) du code de la santé publique et modifiant certaines

dispositions de ce code

Ministère de la santé et de la protection sociale

Décret n°2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V (disposition réglementaires)

du code de la santé publique et modifiant certaines dispositions de ce code

NOR : SANP0422530D

Livre III

Auxiliaires Médicaux Titre I

Profession d’infirmier ou d’infirmière

Chapitre I

Exercice de la profession

Section I

actes professionnels

Article R. 4311-3

Relèvent du rôle propre de l'infirmier ou de l'infirmière les soins liés aux fonctions d'entretien

et de continuité de la vie et visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou

une diminution d'autonomie d'une personne ou d'un groupe de personnes. Dans ce cadre,

l'infirmier ou l'infirmière a compétence pour prendre les initiatives et accomplir les soins

qu'il juge nécessaires conformément aux dispositions des articles R. 4311-5 et R. 4311-6. Il

identifie les besoins de la personne, pose un diagnostic infirmier, formule des objectifs de

soins, met en œuvre les actions appropriées et les évalue. Il peut élaborer, avec la

participation des membres de l'équipe soignante, des protocoles de soins infirmiers relevant

de son initiative. Il est chargé de la conception, de l'utilisation et de la gestion du dossier de

soins infirmiers.

Article R. 4311-5

Dans le cadre de son rôle propre, l'infirmier ou l'infirmière accomplit les actes ou dispense

les soins suivants visant à identifier les risques et à assurer le confort et la sécurité de la

personne et de son environnement et comprenant son information et celle de son entourage

:

1. Soins et procédés visant à assurer l'hygiène de la personne et de son environnement ;

2. Surveillance de l'hygiène et de l'équilibre alimentaire ;

3. Dépistage et évaluation des risques de maltraitance ;

4. Aide à la prise des médicaments présentés sous forme non injectable ;

5. Vérification de leur prise ;

6. Surveillance de leurs effets et éducation du patient ;

7. Administration de l'alimentation par sonde gastrique, sous réserve des dispositions

prévues à l'article R. 4311-7 et changement de sonde d'alimentation gastrique ;

8. Soins et surveillance de patients en assistance nutritive entérale ou parentérale ;

9. Surveillance de l'élimination intestinale et urinaire et changement de sondes vésicales;

10. Soins et surveillance des patients sous dialyse rénale ou péritonéale ;

11. Soins et surveillance des patients placés en milieu stérile ;

12. Installation du patient dans une position en rapport avec sa pathologie ou son handicap;

13. Préparation et surveillance du repos et du sommeil ;

14. Lever du patient et aide à la marche ne faisant pas appel aux techniques de rééducation;

15. Aspirations des sécrétions d'un patient qu'il soit ou non intubé ou trachéotomisé ;

16. Ventilation manuelle instrumentale par masque ;

17. Utilisation d'un défibrillateur semi-automatique et surveillance de la personne placée sous

cet appareil ;

18. Administration en aérosols de produits non médicamenteux ;

19. Recueil des observations de toute nature susceptibles de concourir à la connaissance de

l'état de santé de la personne et appréciation des principaux paramètres servant à sa

surveillance : température, pulsations, pression artérielle, rythme respiratoire, volume de

la diurèse, poids, mensurations, réflexes pupillaires, réflexes de défense cutanée,

observations des manifestations de l'état de conscience, évaluation de la douleur ;

20. Réalisation, surveillance et renouvellement des pansements non médicamenteux ;

21. Réalisation et surveillance des pansements et des bandages autres que ceux mentionnés à

l'article R. 4311-7 ;

22. Prévention et soins d'escarres ;

23. Prévention non médicamenteuse des thromboses veineuses ;

24. Soins et surveillance d'ulcères cutanés chroniques ;

25. Toilette périnéale ;

26. Préparation du patient en vue d'une intervention, notamment soins cutanés préopératoires

;

27. Recherche des signes de complications pouvant survenir chez un patient porteur d'un

dispositif d'immobilisation ou de contention ;

28. Soins de bouche avec application de produits non médicamenteux ;

29. Irrigation de l'œil et instillation de collyres ;

30. Participation à la réalisation des tests à la sueur et recueil des sécrétions lacrymales ;

31. Surveillance de scarifications, injections et perfusions mentionnées aux articles R. 4311-

7 et R. 4311-9 ;

32. Surveillance de patients ayant fait l'objet de ponction à visée diagnostique ou

thérapeutique ;

33. Pose de timbres tuberculiniques et lecture ;

34. Détection de parasitoses externes et soins aux personnes atteintes de celles-ci ;

35. Surveillance des fonctions vitales et maintien de ces fonctions par des moyens non

invasifs et n'impliquant pas le recours à des médicaments ;

36. Surveillance des cathéters, sondes et drains ;

37. Participation à la réalisation d'explorations fonctionnelles, à l'exception de celles

mentionnées à l'article R. 4311-10, et pratique d'examens non vulnérants de dépistage de

troubles sensoriels ;

38. Participation à la procédure de désinfection et de stérilisation des dispositifs médicaux

réutilisables ;

39. Recueil des données biologiques obtenues par des techniques à lecture instantanée

suivantes :a) Urines : glycosurie acétonurie, protéinurie, recherche de sang, potentiels en

ions hydrogène, pH ;b) Sang : glycémie, acétonémie ;

40. Entretien d'accueil privilégiant l'écoute de la personne avec orientation si nécessaire ;

41. Aide et soutien psychologique ;

42. Observation et surveillance des troubles du comportement.

Article R. 4311-7

L'infirmier ou l'infirmière est habilité à pratiquer les actes suivants soit en application d'une

prescription médicale qui, sauf urgence, est écrite, qualitative et quantitative, datée et signée,

soit en application d'un protocole écrit, qualitatif et quantitatif, préalablement établi, daté et

signé par un médecin :

1. Scarifications, injections et perfusions autres que celles mentionnées au deuxième alinéa

de l'article R. 4311-9, instillations et pulvérisations ;

2. Scarifications et injections destinées aux vaccinations ou aux tests tuberculiniques ;

3. Mise en place et ablation d'un cathéter court ou d'une aiguille pour perfusion dans une

veine superficielle des membres ou dans une veine épicrânienne ;

4. Surveillance de cathéters veineux centraux et de montages d'accès vasculaires

implantables mis en place par un médecin ;

5. Injections et perfusions, à l'exclusion de la première, dans ces cathéters ainsi que dans les

cathéters veineux centraux et ces montages :

o De produits autres que ceux mentionnés au deuxième alinéa de l'article R. 4311-9;

o De produits ne contribuant pas aux techniques d'anesthésie générale ou locorégionale

mentionnées à l'article R. 4311-12.Ces injections et perfusions font l'objet d'un compte

rendu d'exécution écrit, daté et signé par l'infirmier ou l'infirmière et transcrit dans le

dossier de soins infirmiers ;

6. Administration des médicaments sans préjudice des dispositions prévues à l'article R.

4311-6 ;

7. Pose de dispositifs transcutanés et surveillance de leurs effets ;

8. Renouvellement du matériel de pansements médicamenteux ;

9. Réalisation et surveillance de pansements spécifiques ;

10. Ablation du matériel de réparation cutanée ;

11. Pose de bandages de contention ;

12. Ablation des dispositifs d'immobilisation et de contention ;

13. Renouvellement et ablation des pansements médicamenteux, des systèmes de

tamponnement et de drainage, à l'exception des drains pleuraux et médiastinaux ;

14. Pose de sondes gastriques en vue de tubage, d'aspiration, de lavage ou d'alimentation

gastrique ;

15. Pose de sondes vésicales en vue de prélèvement d'urines, de lavage, d'instillation,

d'irrigation ou de drainage de la vessie, sous réserve des dispositions du troisième alinéa

de l'article R. 4311-10 ;

16. Instillation intra-urétrale ;

17. Injection vaginale ;

18. Pose de sondes rectales, lavements, extractions de fécalomes, pose et surveillance de

goutte-à-goutte rectal ;

19. Appareillage, irrigation et surveillance d'une plaie, d'une fistule ou d'une stomie ;

20. Soins et surveillance d'une plastie ;

21. Participation aux techniques de dilatation de cicatrices ou de stomies ;

22. Soins et surveillance d'un patient intubé ou trachéotomisé, le premier changement de

canule de trachéotomie étant effectué par un médecin ;

23. Participation à l'hyperthermie et à l'hypothermie ;

24. Administration en aérosols et pulvérisations de produits médicamenteux ;

25. Soins de bouche avec application de produits médicamenteux et, en tant que de besoin,

aide instrumentale ;

26. Lavage de sinus par l'intermédiaire de cathéters fixés par le médecin ;

27. Bains d'oreilles et instillations médicamenteuses ;

28. Enregistrements simples d'électrocardiogrammes, d'électro-encéphalogrammes et de

potentiels évoqués sous réserve des dispositions prévues à l'article R. 4311-10 ;

29. Mesure de la pression veineuse centrale ;

30. Vérification du fonctionnement des appareils de ventilation assistée ou du monitorage,

contrôle des différents paramètres et surveillance des patients placés sous ces appareils;

31. Pose d'une sonde à oxygène ;

32. Installation et surveillance des personnes placées sous oxygénothérapie normobare et à

l'intérieur d'un caisson hyperbare ;

33. Branchement, surveillance et débranchement d'une dialyse rénale, péritonéale ou d'un

circuit d'échanges plasmatique ;

34. Saignées ;

35. Prélèvements de sang par ponction veineuse ou capillaire ou par cathéter veineux ;

36. Prélèvements de sang par ponction artérielle pour gazométrie ;

37. Prélèvements non sanglants effectués au niveau des téguments ou des muqueuses

directement accessibles ;

38. Prélèvements et collecte de sécrétions et d'excrétions ;

39. Recueil aseptique des urines ;

40. Transmission des indications techniques se rapportant aux prélèvements en vue

d'analyses de biologie médicale ;

41. Soins et surveillance des personnes lors des transports sanitaires programmés entre

établissements de soins ;

42. Entretien individuel et utilisation au sein d'une équipe pluridisciplinaire de techniques de

médiation à visée thérapeutique ou psychothérapique ;

43. Mise en œuvre des engagements thérapeutiques qui associent le médecin, l'infirmier ou

l'infirmière et le patient, et des protocoles d'isolement.

Article R. 4311-10

L'infirmier ou l'infirmière participe à la mise en oeuvre par le médecin des techniques

suivantes :

1. Première injection d'une série d'allergènes ;

2. Premier sondage vésical chez l'homme en cas de rétention ;

3. Enregistrement d'électrocardiogrammes et d'électroencéphalogrammes avec épreuves

d'effort ou emploi de médicaments modificateurs ;

4. Prise et recueil de pression hémodynamique faisant appel à des techniques à caractère

vulnérant autres que celles mentionnées à l'article R. 4311-7 ;

5. Actions mises en œuvre en vue de faire face à des situations d'urgence vitale ;

6. Explorations fonctionnelles comportant des épreuves pharmacodynamiques, d'effort, de

stimulation ou des tests de provocation ;

7. Pose de systèmes d'immobilisation après réduction ;

8. Activités, en équipe pluridisciplinaire, de transplantation d'organes et de greffe de tissus;

9. Transports sanitaires :

a) Transports sanitaires urgents entre établissements de soins effectués dans le cadre

d'un service mobile d'urgence et de réanimation ;

b) Transports sanitaires médicalisés du lieu de la détresse vers un établissement de

santé effectués dans le cadre d'un service mobile d'urgence et de réanimation ;

10. Sismothérapie et insulinothérapie à visée psychiatrique.

Article R. 4311-14

En l'absence d'un médecin, l'infirmier ou l'infirmière est habilité, après avoir reconnu une

situation comme relevant de l'urgence ou de la détresse psychologique, à mettre en œuvre

des protocoles de soins d'urgence, préalablement écrits, datés et signés par le médecin

responsable. Dans ce cas, l'infirmier ou l'infirmière accomplit les actes conservatoires

nécessaires jusqu'à l'intervention d'un médecin. Ces actes doivent obligatoirement faire

l'objet de sa part d'un compte rendu écrit, daté, signé, remis au médecin et annexé au dossier

du patient. En cas d'urgence et en dehors de la mise en œuvre du protocole, l'infirmier ou

l'infirmière décide des gestes à pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin. Il

prend toutes mesures en son pouvoir afin de diriger la personne vers la structure de soins la

plus appropriée à son état

Annexe II

Modèle d’acquisition de compétence de S. et H. Dreyfus.

Phase 1 Débutant Il suit les règles apprises sans (pouvoir) tenir compte du

contexte

Phase 2 Débutant avancé Il va de l’avant de manière plus flexible par rapport aux règles

apprises : il développe des règles de situation pour compléter

les règles apprises (libres de tout contexte).

Phase 3 Intervenant

compétent

Il met des priorités et détermine à partir de là quelles règles

libres de contexte et quelles règles de situation il doit

appliquer dans une situation spécifique.

Phase 4 Intervenant

capable = maître

Il perçoit intuitivement la situation dans sa globalité et pense

ensuite de manière analytique à ce qu’il doit faire ; il a assez

d’expérience pour pouvoir indiquer les priorités et prend des

décisions sur base de facteurs de situation.

Phase 5 Expert Il n’agit plus sur la base des règles, mais intuitivement sans

qu’il doive constamment réfléchir sur le déroulement des

activités.

Annexe III

Triangle d’apprentissage par Richard FELDER

Annexe IV

Facteurs d’acquisition des compétences entrepreneuriales

Annexe V

Schéma de la démarche générale d’apprentissage

Annexe VI

Déterminants de la qualité de la pratique soignante selon Walter HESEBEEN

An

nex

e V

II

Ch

ap

itre

II,

pa

rtie

III

Réf

éren

ce 1

8.b

: P

rise

en

ch

arg

e d

es u

rgen

ces

vit

ale

s su

rven

an

t a

u s

ein

de

l’ét

ab

liss

emen

t

Annexe VIII

Guide d’entretien

Dans le cadre de ma troisième année de formation, je réalise mon mémoire de fin d'études

sur « l'expérience d’un soignant face aux situations d’urgences vitales ».

Je réalise pour cela une enquête exploratoire de type entretien semi-directif afin de répondre

à la problématique suivante : « En quoi l’acquisition d’un acte influence-t-elle la qualité de

prise en soin d’un patient en situation d’urgence vitale ? ».

L'anonymat et la confidentialité des réponses recueillies est garantie.

Informations générales :

Question 1 : Depuis quand vous êtes diplômé(e) ? Quel âge avez-vous ?

Question 2 : Quel est votre ancienneté(e) dans le service ?

Question 3 : Pourriez-vous retracer votre parcours professionnel depuis l’obtention

de votre diplôme d’état ? Dans quel service avez-vous travaillez ? Et combien de

temps ?

Objectif 1 : Identifier les facteurs d’acquisition d’un acte

Question 4 : Comment définiriez-vous la compétence ?

Relance 1 : Le fait d’être compétent ?

Question 5 : Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de développer vos connaissances?

Relance 1 : Votre expérience professionnelle est-elle un élément du

développement de vos compétences ?

Relance « oui » : En quoi votre expérience professionnelle participe-t-elle au

développement de vos compétences ?

Relance « non » : Comment l’expliquez-vous ?

Question 6 : Selon vous, qu’elles sont les différentes étapes qui vous ont permis

d’atteindre un certain savoir-faire ?

Question 7 : Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de savoir que vous avez acquis

un acte / une pratique ?

Objectif 2 : Mesurer la qualité de prise en soin d’un patient en situation

d’urgence vitale ?

Question 8 : Comment définiriez-vous une prise en soin de qualité ?

Question 9 : A quoi vous renvoie le terme d’urgence vitale ?

Relance 1 : Quels sont selon vous les mots clefs qui peuvent être associés au

terme d’urgence vitale ?

Question 10 : Selon vous, quels sont les éléments (les déterminants) qui vous

permettent de répondre de manière qualitative à une situation d’urgence vitale ?

Question 11 : En quoi votre expérience influence-t-elle la qualité de prise en soin en

situation d’urgence vitale ?

Objectif 3 : Démontrer que la compréhension de l’utilité de l’acte influence

le temps de réactivité lors de la prise en soin d’une situation d’urgence

vitale ?

Question 12 : Quel est l’élément de qualité de prise en soins le plus important à vos

yeux, lors d’une situation d’urgence vitale ?

Relance 1 : Pourquoi selon vous ?

Question 13 : Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de gagner du temps en situation

d’urgence vitale ?

Question 14 : Selon vous l’acquisition d’un acte / d’une pratique vous permet-elle de

répondre plus efficacement lors d’une situation d’urgence vitale ?

Relance « oui » : En quoi l’acquisition de l’acte vous permet de répondre plus

efficacement de répondre plus efficacement lors d’une situation d’urgence

vitale ?

Relance « non » : Comment l’expliquez-vous ?

Annexe IX

Lettre de demande d’autorisation d’enquête envoyée à la direction des soins du centre

hospitalier choisi

JACQUIER Valentine

Adresse personnelle

A l’attention de la direction des

soins

Adresse du Centre Hospitalier

Le 22 mars 2016 à X

Madame,

Étudiante infirmière en 3ème année à l’Institut de Formation de Personnel de Santé de

Châlons-en-Champagne et actuellement en stage dans votre établissement jusqu’au 6 mai 2016, je

réalise dans le cadre de ma formation un travail de fin d'étude sur un thème validé par mon guidant

de mémoire.

Je sollicite votre haute bienveillance afin d’obtenir votre autorisation pour réaliser quatre

entretiens semi-directifs au sein de votre établissement, dont je joins le guide. Le but est de répondre

à la deuxième partie de mon travail. Ce dernier a été validé par mon guidant de mémoire. J’aurais

souhaité rencontrer deux infirmier(e)s travaillant d’une part dans un service d’accueil des urgences

depuis peu de temps et depuis plusieurs années dans le service ; d’autre part je souhaiterai rencontrer

deux infirmier(e)s travaillant dans un service de médecine ou de chirurgie.

En effet le sujet de mon mémoire est « l’expérience d’un soignant face aux situations

d’urgence vitale ».

Je me tiens à votre disposition pour tous renseignements complémentaires.

Dans l’attente d’une réponse favorable, je vous prie d’agréer Madame, l’expression de mes

respectueuses salutations.

Valentine JACQUIER

Annexe X

Retranscription : Entretien semi-directif numéro 1 : Réalise le 12 avril 2016

« Depuis quand vous êtes diplômée ? Quel âge avez-vous ? »

« Ça fait 9 ans. J’ai 30 ans. »

« Quel est votre ancienneté dans le service des urgences ? »

« Ça fait 9 ans. J’ai commencé dès le diplôme. »

« Comment définiriez-vous la compétence ? »

« La compétence de… ? »

« Le fait d’être compétent ? De vous sentir compétent ? »

« Ben pff... quand tu arrives c’est difficile parce que tu es plongé tout de suite dans le euh...

bain. Après tu es encadré pendant un tout petit moment, une fois que tu es lâché seule des

fois ben... tu doutes parce que tu dis je suis lente, j’avance pas aussi vite que les autres, il y

a des trucs que tu sais pas faire donc tu demandes aux collègues qui sont plus anciens,

normal. Et euh… après au fur et à mesure ben tu acquières de l’expérience et tu te sens de

mieux en mieux euh... et au final pff... les soins même les euh … plus flippant pour certains,

et bien pour toi c’est la routine »

« Donc c’est à travers le temps que vous vous sentez compétente ? »

« Oui voilà. Tu es pas compétent tout de suite quand tu arrives aux urgences. Tu dois savoir

perfuser et machin, mais tu es … pour tilter dès que tu as une grosse urgence ou quoi, c’est

pas tout de suite. Si tu en as un qui fait un arrêt devant toi, si tu n’es pas habitué tu le vois

pas tout de suite, quelqu’un qui gasp, si tu n’as jamais vu ça de ta vie tu ne comprends pas

tout de suite, quand tu l’as déjà vu, oui, tu ouh… oui tu cours (tape sur la table). »

« Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de développer vos connaissances ? »

« Ben… euh… en fait les urgences, … aux urgences tu vois de tout, que ce soit des petits

nourrissons, des nouveaux nés, ou des papis de 100 ans et compagnie, tu vois toutes les

pathologies, tout le temps, tu vois de tout, et du coup tu te … ‘fin … c’est ce qui te permet de

euh... t’améliorer quoi. »

« Votre expérience professionnelle est-elle un élément du développement de vos

compétences ? »

« En fait quand tu travailles aux urgences tu … tu es obligé de te … euh … d’améliorer tes

compétences puisque tu es confronté à plein de pathologies qui font que tu connais plus ou

moins tes pathologies pour savoir quoi faire, si tu as un médecin qui te prescrit des choses

pas cohérentes que toi tu puisses tilter aussi et euh … voilà quoi. A force de travailler en fait

tu t’améliores. Au jour d’aujourd’hui il y a encore des choses que je n’ai jamais vu quoi.

Des choses que je n’ai jamais faites, je n’ai jamais piqué dans un Port-a-cath, parce que

bon voilà, on fait pas ici, quand on le fait il y a toujours des gens qui ont travaillé en réa ou

quoi qui viennent le faire, donc voilà. J’ai toujours à apprendre. Après si tu veux c’est pas

vraiment le temps passé aux urgences qui fait que tu as plus ou moins ce.. d’expérience. Si

tu fais un an aux urgences et que sur ces un an la, sur cette année-là tu as vu un maximum

de chose pour te permettre d’apprendre des choses différentes, ben … tu as autant de

compétences que quelqu'un qui est là depuis 9 ans quoi. C’est selon les cas qui se

présentent. »

« Selon vous, qu’elles sont les différentes étapes qui vous ont permis d’atteindre un

certain savoir-faire ? »

« Ben refaire les gestes plusieurs fois, voir les cas plusieurs fois, tu t’habitues et au final les

choses qui te faisaient peur au début bin … te semblent un peu plus banales et tu les prends

différemment, tu vois les choses différemment, tu es plus zen en fait. Au début intubation ou

la la, j’en ai fait dès la première année des intubations et … les boules hein. Je courais

partout, après quand tu comprends qu’il faut que tu ais un médecin calme qui te dit toi tu

fais ça, toi tu fais ça, maintenant… quand on me dit intubation : bon ben tu veux quoi, on

prépare les drogues na na… alors qu’avant … ouuuh, palpitations, alors que maintenant

voilà quoi. »

« Est ce que c'est le fait d'avoir pratiqué les gestes plusieurs fois qui t'as permis

d'atteindre un savoir-faire. »

« Oui, voilà. »

« Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de savoir que vous avez acquis un acte / une

pratique ? »

« Ben… Ça je pense que tu le vois toi-même. Tu sais euh .. C’est de l’autocritique, tu … tu

vois comment tu travailles et après moi j’estime que je suis là pour le patient, je regarde pas

pour moi, je suis fatiguée j’ai mal, on s’en fou, c’est l’intérêt du patient d’abord, donc une

fois que le travail est fait moi j’estime que je fais bien mon travail, le reste après euh... . Il

faut, il faut que tu sois capable en temps qu’infirmière de… que… enfin, tu dois avoir une

autocritique. Tu dois savoir si tu travailles bien ou pas, c’est pas … tu n’attends pas que

l’on te dise oui … mais … regarde tu travailles mal, tu dois faire ci. Non. Tu as appris des

choses à l’école, tu sais pas faire, bon ben tu reprends tes fiches techniques il n’y a pas de

honte, il y a des choses que tu peux avoir oublié, tu reprends tes fiches techniques, tu

regardes sur internet, il y a de tout sur internet maintenant ou tu demandes à des gens qui

savent faire, il y a jamais de honte à ça, il vaut mieux te renseigner plutôt que de faire et de

mal faire. Donc autocritique c’est important dans le métier d’infirmier, et puis il faut

accepter que l’on te dise … bon ben tu aurais dû faire ci au lieu de ça. »

« Comment définiriez-vous une prise en soin de qualité ? »

« J’ai pas euh … vas-y reprend »

« Quand vous prenez quelqu’un en charge, comment vous vous dites oui ça a été de

qualité ? »

« Euh … en fait moi j’estime qu’une prise en charge est bien faite si au final ton patient est

soulagé… tu vois… qu’il n’ait pas trop souffert avant que, avant que... tu le prennes en

charge déjà d’une, et de deux que une fois que tu l’as pris en charge, que tu l’as techniqué

et tout, que rapidement il soit soulagé. C’est une satisfaction en tant qu’infirmière de voir

que ton patient il ressort il est souriant, soulagé. »

« A quoi vous renvoie le terme d’urgence vitale ? »

« Urgence vitale, déjà je vois les gros OAP, des gens qui arrivent coma… euh... tu ne sais

pas trop ce qu’ils ont. Déficit cardiaque ou déficit respiratoire, où tu es obligé d'intuber.

Pour moi c’est ça les grosses grosses urgences. En fait tu as les grosses anémies aussi euh

… »

« En sortant du contexte médical, à quoi vous fait penser l’urgence vitale, sans citer des

pathologies. »

« L’urgence vitale c’est que euh … tu es tout près de la mort. Pour moi, l’urgence vitale

c’est que c’est maintenant qu’il faut agir (tape plusieurs fois du poing sur la table). C’est …

C’est urgent, c’est pas comme tous les bobos qui viennent « J’ai vomi une fois », voilà c’est

pas une urgence ça. Quelqu’un qui arrive, qui… euh… blême comme tout, qui tient pas

debout, qui… qui tombe dans le coma devant toi, euh pff… qui fait son arrêt devant toi, ça

c’est une urgence vitale quoi. Comme euh… c’est hier je sais pas, on a eu quelqu’un qui est

arrivé avec les pompiers il a tapé son arrêt là dans le sas, ça c’est une urgence vitale. Toi

qui viens parce que pff... tu as fait un petit ongle incarné à ton pied ... voilà. »

« Selon vous, quels sont les éléments (les déterminants) qui vous permettent de

répondre de manière qualitative à une situation d’urgence vitale ? »

« Ben déjà que tu es une infirmière réactive. Que tu aies un médecin à proximité, parce que

de toute façon l’infirmière sans prescription médicale normalement … bon … tu fais des

choses parce que tu es habitué, tu sais que ton patient il arrive, bon ben tu regardes son état

si il faut perfuser tout de suite tu perfuses, si tu dois masser tu commences à masser, tu

appelles de l’aide euh… tu as une urgence vitale quelqu’un qui est en danger imminent tu

appuies sur l’alarme de poing, parce que tu pourras jamais faire tous les soins toute seule,

voilà, tu as des automatismes en fait... à force. »

« En quoi votre expérience influence-t-elle la qualité de prise en soin en situation

d’urgence vitale ? »

« Parce que, je stresse plus comme avant et donc du coup je suis plus euh… plus… . Le fait

d’être plus zen dans euh, dans tes soins ben je pense que la qualité du soin elle est meilleure

quoi. Déjà tu stresses pas ton patient parce que euh… tu trembles pas, tu es là tu parles

calmement, tu essayes de le détendre voilà. C’est ça quoi… »

« Pour vous c’est d’avoir fait tellement de fois les choses avant que vous avez plus le

stress ? »

« Voilà. Je dis pas que je ne suis jamais stressée ça m'arrive de temps en temps euh … un

truc que... qui arrive voilà quoi. Mais en général non ça va, voilà je sais à quoi m’attendre. »

« Quel est l’élément de qualité de prise en soins le plus important à vos yeux, lors d’une

situation d’urgence vitale ? »

« L’élément de qualité de… »

« Pour vous, vous m’avez expliquer qu’un élément de qualité peut être un patient qui

repart souriant, dans ces différents-là, qu’elle est pour vous le plus important. »

« Le plus important dans l'urgence vitale... Sauver la personne. Si tu as quelqu'un qui fait

un ACR devant toi et que tu arrives à le récupérer avec ton médecin, et l'équipe à côté euh...

ça te fait plaisir de voir que euh... tu as récupéré ton patient. Soit il est intubé, ou quoi

machin, mais que euh... qu'il est repris un rythme cardiaque qu'il respire même si il est

sous... sous assistance respiratoire euh... c'est un soulagement de voir que euh... en gros on

a sauvé une vie ensemble quoi. »

« Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de gagner du temps en situation d’urgence

vitale ? »

En attendant que le médecin soit là, tu commences tout de suite les soins tu n'attends pas, tu

scopes tout de suite ton patient pour surveiller ses paramètres vitaux, tu le bilantes, tu le

perfuses, tu... si il convulse ou pas tu le met en PLS, t'attends pas que le médecin soit là pour

ça, il y a des choses que tu sais que tu dois faire toi-même. »

« Et ça, vous l’avez acquis avec l’expérience tout de suite, de savoir ce qu’il faut

faire ? »

« Oui, ici, ici, ici la SAUV (Salle d’Accueil des Urgences Vitales) c'est très formateur pour

ça. »

« Selon vous l’acquisition d’un acte / d’une pratique vous permet-elle de répondre plus

efficacement lors d’une situation d’urgence vitale ? »

« Bah bien sûr, bien sûr, bien sûr, parce que au début quand tu viens d'arriver que tu n'as

jamais fait d'urgence de ta vie, même pas en stage tu vois... tu... ben... pff il y'en a qui

panique, tu es devant une urgence vitale, alors c'est soit tu comprends pas ce qu'il t’arrive,

soit tu paniques parce que tu vois que c'est un gros truc, et que en gros tu sais pas quoi faire.

Donc avoir de l'expérience ça joue beaucoup. C'est pour ça qu'au début c'est important

d'être doublé à la SAUV. »

« Et du coup pour vous, c'est d'avoir compris ce qu'il va se passer et ce qu'il risque

d'arriver pour le patient qui vous permet de réagir et de mettre tout en place tout ce

qui se passe? »

« Voilà, voilà, après quand tu comprends pas tout, tu as encore euh... une fois que tout s'est

calmé, s'est posé tu discutes avec ton médecin si il y a des choses que t'as pas trop... pas trop

compris ou quoi, et ça permet de euh... de te... de t'améliorer toi-même quoi. Pourquoi,

pourquoi il a fait ci, qu'est-ce qu'il risque, si on avait pas fait ci il aurait fait quoi voilà. Tu,

tu as toujours la possibilité de discuter avec ton médecin, il t'explique les choses parce que

bon, il y a forcément tu fais 3 ans d'études, 3 ans et demi, en 3 ans et demi tu commences à

travailler après il y a des choses que tu zappes que tu oublies parce que tu ne les vois pas

forcément tout de suite, et de reparler avec ton médecin qui lui il a tout en tête et tout. Et

même si ton médecin n'est pas disponible, tu cherches sur internet, voilà, ça te rafraîchis la

mémoire, ça te permet d'être plus zen aussi quand tu te retrouves face à ce genre de

situation. »

Annexe XI

Retranscription : Entretien semi-directif numéro 2 : Réalisé le 13 avril 2016.

« Depuis quand vous êtes diplômée ? Quel âge avez-vous ? »

« Avril 2010. Ça va faire 6 ans le 19, euh… le 15 pardon. J’ai 33 ans. »

« Quel est votre ancienneté dans le service des urgences ? «

« J’ai commencé ici donc, 6 ans. J’ai été embauché ici à la sortie du diplôme. Je suis au

SMUR depuis janvier de cette année. »

« Que faisiez-vous avant d’être diplômée infirmière ? »

« Je ne faisais rien. »

« Comment définiriez-vous la compétence ? »

« Euh… La compétence ça s’… ça s’acquiert par l’expérience… pour moi. »

« Le fait d’être compétent ? De vous sentir compétent ? »

« Le fait d’être compétent pour moi, ben te permet de gagner en autonomie mmh… De la

prise en charge, de l’anticipation… Mmh voilà. »

« Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de développer vos connaissances ? »

« L’école et les études. Le fait de faire des recherches. Et puis aussi de passer partout ça ne

me dérange pas en fait. De… de repasser dans d’autres services ça me permet de voir autre

chose. De m’adapter à différents modes de travail, à différents modes de service. Je fais pas

mal de remplacement en pédiatrie, néonat, médecine, des remplacements en réa… que ce

soit adulte ou néonat. Le fait de voir plein de choses m’a beaucoup rapporté. »

« Votre expérience professionnelle est-elle un élément du développement de vos

compétences ? »

« Mmh… Mes expériences professionnelles ? Oui, oui oui bien sûr. On voit pas tout ici, on

voit beaucoup de chose ici mais on ne voit pas tout ici. Il y a des services bien spécifiques.

On ne fait pas de néonat ici, enfin… on revoit des bébés mais la réanimation néonat on le

fait pas ici, sauf si il y a un accouchement inopiné que l'on doit agir, mais voilà il y a des

choses bien spécifiques que l’on ne fait pas. »

« En quoi votre expérience vous permet de gagner en compétences ? Vous aide à être

compétent »

« En… en…, en gagnant en assurance en fait. Tu as moins peur d’aller au-devant des choses,

tu as déjà vu des… tu comprends mieux en fait. »

« Selon vous, qu’elles sont les différentes étapes qui vous ont permis d’atteindre un

certain savoir-faire ? »

« Euh… Les différentes étapes… Alors bien… déjà je fais des recherches hein, quand j’ai

pas compris quelque chose, je fais des recherches. Et puis ma curiosité aussi, je demande

au médecin… voilà. Mes recherches personnelles et tout… Pourquoi c’est comme ça et pas

comme ci. Pourquoi dans ce cas-là on fait ça et pas comme ça là. Je me pose des questions. »

« Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de savoir que vous avez acquis un acte / une

pratique ? »

« Ben… ben le fait déjà de voir que j’ai pas galéré, j’ai tout de suite… je réagis tout de suite.

Ben ça, j’anticipe déjà et voilà. »

« Comment définiriez-vous une prise en soin de qualité ? »

« Mmh… Un soin de qualité… ? Mmh… un soin de qualité… ben c’est là où je dirais que je

suis satisfaite et le patient aussi. »

« A quoi vous renvoie le terme d’urgence vitale ? »

« Ben… Ben que… le… le pronostic vitale est engagé. »

« En quelques mots clefs ? »

« Mmh… Pff, décompensation, mort »

« Selon vous, quels sont les éléments (les déterminants) qui vous permettent de

répondre de manière qualitative à une situation d’urgence vitale ? »

« Quels sont ? »

« Quels sont les éléments pour répondre qualitativement à une situation d’urgence

vitale ? »

« Ben ce que je vais voir déjà… hum… les signes, les signes et les symptômes. L’état clinique

du patient. »

« En quoi votre expérience influence-t-elle la qualité de prise en soin en situation

d’urgence vitale ? »

« Par la rapidité. Faire le plus de choses possibles en peu de temps. Ouais c’est ça, le

perfuser, faire un ECG, faire… éliminer le maximum de choses pour arriver à un meilleur

diagnostic, le plus… le plus précis possible. »

« Quel est l’élément de qualité de prise en soins le plus important à vos yeux, lors d’une

situation d’urgence vitale ? »

« L’écoute. L’écoute et euh… l’observation. Parce que des fois il va pas parler, mais en

observant tu vas voir des choses qui vont pas. »

« Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de gagner du temps en situation d’urgence

vitale ? »

« Euh… mmh… si tu sais cibler tes questions. Si tu sais cibler tes questions et si tu

connais… , si tu connais tes critères d’urgences tu peux gagner du temps. Pour avoir des

meilleures décisions. Savoir l’écart de chance et les conséquences. »

« Selon vous l’acquisition d’un acte / d’une pratique vous permet-elle de répondre plus

efficacement lors d’une situation d’urgence vitale ? »

« Oui. Oui, oui bien sûr. »

« En quoi l’acquisition de l’acte vous permet de répondre plus efficacement de

répondre plus efficacement lors d’une situation d’urgence vitale ? »

« Euh… ben par exemple, c’est c’est tout con, par exemple dans.. dans une situation

d’urgence, si tu as, si tu as besoin d’une personne qui sait pas perfuser, ou si tu es pas

adroite dans ta pose de perf, ben tu vas perdre du temps quoi… il faut savoir… il faut

connaître certains gestes, soins… soins et gestes techniques pour pouvoir avoir une meilleur

prise en soins de ton patient. »

« Est-ce que vous pensez qu’il faut juste savoir pratiquer l’acte ? »

« Non, non… il faut connaître aussi les urgences que tu peux avoir, les degrés d’urgences.

Les degrés d’urgences et puis… euh… euh… les conséquences que ça peut entraîner, les

connaissances des pathologies et tout. »

Annexe XII

Retranscription : Entretien semi-directif numéro 3 : Réalise le 25 avril 2016

« Depuis quand vous êtes diplômé ? Quel âge avez-vous ? »

« Donc je suis diplômé depuis 2 ans et demi, depuis juillet 2013. J’ai 26 ans. »

« Quel est votre ancienneté( dans le service ? »

« En orthopédie, ça fait 1ans et demi que je suis en orthopédie, et sinon j’ai fait 1an d’ORL

avant. »

« Comment définiriez-vous la compétence ? »

« La compétence euh … ? »

« Le fait d’être compétent ? De vous sentir compétent ? »

« Ah ! Pour être compétent pour moi c’est plus quand… à la fin de ma journée j’ai fini tous

mes soins, j’ai réussi à faire tout… tout ce que j’avais planifié pour la journée. Et que j’ai

aussi organisé tu sais tout ce qui est sortie, ou les démarches aussi euh… les consultations

inter-service, les euh… les rendez-vous pour les patients. Quand je sais que j’ai vraiment

réussi à tout faire. C’est… c’est vraiment ça mon objectif en fait le matin… de réussir à

vraiment tout faire… de pas laisser de travail à ma collègue. »

« Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de développer vos connaissances ? »

« Alors c’est vraiment euh… les différentes pathologies que l’on peut rencontrer. Souvent

on rencontre les mêmes pathologies, mais une fois de temps en temps, il y a vraiment des

choses à un moment un peu différentes, et c’est vrai que dans le service d’orthopédie, il y a

vraiment de multiples… de multiples euh… de multiples soins on va dire à faire, de multiples

pathologies aussi. »

« Votre expérience professionnelle est-elle un élément du développement de vos

compétences ? »

« Oui voilà. C’est vrai que maintenant… au début à la première année on apprend un petit

moins quand même, même si on rencontre des pathologies, maintenant qu’on maitrise… que

je maitrise les soins on va dire, je peux un peu plus me concentrer sur les pathologies. J’ai

plus de temps on va dire à me libérer pour, pour faire des recherches. Alors qu’avant c’était

vraiment faire les soins, et j’avais pas spécialement le temps. C’était la technique. »

« Du coup il y avait moins de lien de fait entre l’acte technique et la théorie ? »

« Oui aussi »

« Selon vous, qu’elles sont les différentes étapes qui vous ont permis d’atteindre un

certain savoir-faire ? »

« En fait c’était …. C’est vraiment de rencontrer les pathologies. De devoir se … voilà se

débrouiller au début vu qu’on a pas forcément la connaissance, ou alors de demander à aux

collègues qui sont présent aussi. Et si nos coll… le collègue ne sait pas lui-même faire, on

peut toujours demander à d’autres collègues de d’autres services ou à des médecins et à

force de rencontrer les pathologies plusieurs fois, après on peut maitriser le soin et euh… et

la prise en charge est de mieux en mieux aussi. La compétence aussi s’améliore. »

« Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de savoir que vous avez acquis un acte / une

pratique ? »

« Euh… Après nous c’est vrai qu’en orthopédie, euh… c’est souvent quand même les mêmes

actes. Il y a un protocole qui est fait pour les pansements par exemple donc c’est vrai que…

au fil au fil du temps on… moi ça fait un an et demi que je suis dans le service, je sais

exactement quel euh… quel geste faire en… en fonction de la plaie. Quand c’est quelque

chose de trop spécifique, je peux toujours appeler le médecin, lui demander conseil et après

je sais que c’est bien fait, ou alors je demande au médecin de voir le lendemain si ce que

j’ai fait la veille était bien fait. C’est le faite de les répéter. »

« Comment définiriez-vous une prise en soin de qualité ? »

« Alors euh…Moi c’est vrai que j’ai pas mal de… de rigueur dans…, dans mon travail, mais

c’est vrai qu’il faut vraiment faire attention quand… nous c’est surtout des pansements, mais

vraiment bien respecter l’asepsie et comme ça on est sûr que le pansement à au moins une

meilleur qualité. Et aussi euh, la réfection des pansements, comment on l’emballe, comment

on le surveille, c’est ça en fait qui… qui permet d’améliorer la qualité. »

« A quoi vous renvoie le terme d’urgence vitale ? »

« Urgence vitale, c’est vraiment quand le… quand le patient euh… ouh comment dire…

quand on va dire qu’il a vraiment besoin, qu’il y a vraiment une urgence qui… qui risque

de… qui risque sa vie à tout moment on va dire, sur… sur le coup. Après c’est vrai qu’il y’en

a pas beaucoup dans le service, ça arrive très très peu. »

« Selon vous, quels sont les éléments (les déterminants) qui vous permettent de

répondre de manière qualitative à une situation d’urgence vitale ? »

« Alors le premier, c’est vraiment euh… le travail en équipe. Si on est tout seul c’est pas

possible de… de gérer une urgence vitale. Si on est avec une… une bonne équipe qui nous

entoure, on peut chacun se répartir les tâches, et là on peut prendre…, on peut bien prendre

en charge la, l’urgence vitale. »

« En quoi votre expérience influence-t-elle la qualité de prise en soin en situation

d’urgence vitale ? »

« Alors, c’est pas forcément l’expérience, bon l’expérience elle compte quand même, parce

que en fonction de… si on a déjà rencontré l’urgence vitale, mais c’est plus aussi le

comportement que l’on peut avoir, si…, si on est tout de suite stressé, si on arrive à gérer

l’urgence vitale, si on arrive à se recadrer, recadrer les autres aussi, voilà pour pouvoir

gérer l’urgence. Si on est dans tous les sens c’est pas… c’est pas forcément mieux… »

« Quel est l’élément de qualité de prise en soins le plus important à vos yeux, lors d’une

situation d’urgence vitale ? »

« Ben c’est vraiment le… voilà en fait faut travailler, en… urgence vitale mais faut aussi…

faut aussi… en fait euh… de bien gérer le travail en équipe. Repartir… en fait il y’en faut

qui prenne la situation en charge on va dire, qui fait pas un peu le chef mais bon un peu, et

qui dirige les autres. Si tout le monde s’y met de son côté c’est pas comme ça qu’on va…

qu’on va… y arriver. C’est ça le plus important, nous on a bien vu, on a eu quelques

urgences quand même et ben tout de suite on appelle les autres comme ça on peut répartir

un peu les taches en fonction des infirmiers, ces aides-soignants, dire toi tu fa… même si

c’est un autre infirmier, lui dire… tu lui dis de faire ça, et puis toi pendant ce temps tu

préviens l’anesthésiste, ou l’urgentiste. »

« Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de gagner du temps en situation d’urgence

vitale ? »

« Ben c’est encore, comme je te dis, c’est vraiment l’organisation du travail en équipe, c’est

de vraiment se répartir les tâches. Il y en a un qui prévient, un qui reste avec le patient, y’en

a un qui et puis peut commencer à préparer pour faire les soins, et les éventuelles soins

qu’ils y auraient à faire. »

« Selon vous l’acquisition d’un acte / d’une pratique vous permet-elle de répondre plus

efficacement lors d’une situation d’urgence vitale ? »

« Oui c’est vrai, c’est vrai que nous en plus, comme on est infirmier en chirurgie on a pas

forcément beaucoup d’urgence vitale, donc je sais que quand nous on a besoin, tout de suite

on appelle soit l’anesthésiste, soit un réanimateur, comme ça si il y a… si il y a un acte qu’on

arrive pas à faire, lui on sait qu’il peut agir beaucoup plus vite que nous, alors qu’on mettrai

plus de temps à le faire, autant appeler quelqu’un qui maitrise le geste et au moins il le fait.

Nous je sais que comme on pratique pas forcément beaucoup, les petites choses on peut les

faire, quand c’est vraiment des choses importante, on préfère appeler, au moins c’est fait,

c’est lui qui gagne du temps et voilà, c’est beaucoup plus rapide pour la prise en charge. »

Annexe XIII

Retranscription : Entretien semi-directif numéro 4 : Réalisé le 27 avril 2016

« Depuis quand vous êtes diplômée ? Quel âge avez-vous ? »

« Donc je suis diplômée depuis 2009, j’ai 32… 33 ans maintenant. »

« Quel est votre ancienneté dans le service des urgences ? »

« Alors dans le service ça fait 3 ans et demi, depuis 2012, depuis… octobre 2012 jusqu’à

maintenant, donc 3 ans… et demi. »

« Pourriez-vous retracer votre parcours professionnel depuis l’obtention de votre

diplôme d’état ? Dans quel service avez-vous travaillez ? Et combien de temps ? »

« Alors j’ai fais euh… 2ans en pédiatrie grand enfant ici même à l’hôpital de X. Je suis

partie en Martinique pendant un an, j’ai pris une disponibilité, du coup la bas j’étais en

médecine polyvalente. Et de retour en X, ça fait du coup 3 ans et demi que je suis ici, aux

urgences. »

« Comment définiriez-vous la compétence ? »

« Alors compétence, pour moi… C’est euh… (réfléchit) des aptitudes que le professionnels

peut avoir dans certains… soins, soit technique, soit relationnel. Donc c’est des qualités,

des aptitudes, des savoirs faire… sur des trucs spécifique. »

« Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de développer vos connaissances ? »

« Connaissances ? Alors développer les connaissances, ben… il y a l’expérience. Donc à

force de voir certains… certaines pathologies, certains… certains cas, donc on enrichie nos

connaissances par là. Il y a la recherche que le professionnels fait, donc soit par internet,

soit par des documents. Connaissances euh… ? Sont liés également à la formation initiale

infirmière. La formation de base, et euh… voilà hein. »

« Votre expérience professionnelle est-elle un élément du développement de vos

compétences ? »

« L’expérience, voilà professionnelle exactement. Il y a aussi des formations tu vois que tu

peux avoir euh… tout au cours de ta… carrière, mais comme je te disais tout à l’heure, c’est

vrai qu’ici on a vraiment pas de formation. C’est bien de débiffer aussi après lorsque l’on a

un cas particulier, un cas euh… une prise en charge d’un patient, c’est bien selon moi de

débiffé autour, comme ça là on a des connaissances communes et on peut ainsi euh… avoir

la même ligne de conduite lorsque l’on a ce type de patient. Et c’est ce que l’on ne fait pas

je pense suffisamment, on n’a pas suffisamment de… de réunion, de formation ici dans cet

hôpital. Mais ça sa contribue si tu veux à amplifier les connaissances à enrichir. »

« Selon vous, qu’elles sont les différentes étapes qui vous ont permis d’atteindre un

certain savoir-faire ? »

« Alors les étapes… (réfléchit) Donc les étapes… ben… euh… c’est la pratique quotidienne,

c’est la fréquence de… a force de faire si tu veux les mêmes… les mêmes gestes, ben on a

un… mmh certain savoir –faire. Euh… en principe normalement si tu as des formations, par

exemple, comme ici on est aux urgences, l’AFGSU, ou bien euh… une formation spécifique

par rapport à une prise en charge, ben la ca… ça accentue si tu veux tes connaissances et

ton savoir-faire. Et puis ben ouais, la pratique quotidienne, tout ça hein. Donc du coup c’est

l’expérience. L’expérience permet d’approfondir les connaissances. »

« Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de savoir que vous avez acquis un acte / une

pratique ? »

« Donc pour moi c’est qu’il y a une efficacité, donc on voit que par exemple, si on prend un

patient euh… qui est asthmatique, donc il arrive il est très dyspnéique, polypnéique, il est

pas bien, et on fait les bons gestes, on voit qu’il y a une amélioration assez rapide sur… la

respiration du patient, sur sa ventilation, donc on voit qu’on est efficace. Un patient qui est

hyperthermique si on fait les actions qui sont nécessaire, si on lui met un antipyrétique, selon

le protocole si on lui donne une douche, on voit tout de suite qu’il se sent mieux, on cherche

à savoir le signe de l’infection, donc le résultat permet de voir si nos actions sont efficaces.

Maintenant si on fait pas ce qu’il faut, ben le patient il peut décompenser, il est… moins bien

sur le plan clinique, voilà.

En fait c’est le résultat, pour moi si tu as un résultat qui est positif c’est que ton acte il est

efficace, c’est que tu l’as plus ou moins bien réalisé. Maintenant euh… il faut quand même

garder je pense toujours un esprit critique sur ce que l’on fait, parce que l’on peut penser

bien faire, mais dés fois on fait pas forcément bien tu vois. Donc si jamais par exemple on a

des commentaires d’autre collègues, du médecin, je pense qu’il faut quand même accepter

les critiques, et essayer de se repositionner par rapport à ça. Maintenant tout dépends des

actes en fait, des soins qu’on fait tu vois. »

« Comment définiriez-vous une prise en soin de qualité ? »

« Alors une prise en charge de qualité, pour moi, ben ça a tous les critères euh… il y a

plusieurs critères qui doivent être prise en compte. Donc prise en charge de qualité, faut

déjà qu’il y est le côté relationnel avec le patient, c’est vrai qu’on doit faire les actes, surtout

aux urgences, mais il faut pas oublier quand même que c’est l’humain côté relationnel. Il y

a la sécurité du patient, parce que c’est vrai que l’on est dans l’urgence on a tendance à

vouloir faire vite, mais il penser quand même que c’est la vie de la personne, donc toujours

le mettre en sécurité. Donc ne pas faire n’importe quoi dans l’urgence, c’est quand même…

Je pense qu’il faut réfléchir un petit peu, se poser, voilà, avant d’agir. Par exemple c’est

vrai que des fois on a l’habitude de euh… le médecin fait une prescription orale, de bien

demander de répéter, vous avez bien dit… on prépare, mais vous avez bien dit… Insister sur

le… voilà les petites barrières tu vois qui … qui évite si tu veux… Donc la sécurité du patient.

Huum, tu peux répéter la question ? »

« Pour vous comment définiriez-vous les soins de qualité ? »

« Soins de qualité ? Donc le travail d’équipe, pour moi c’est important parce que… il y a

l’infirmière, il y a le médecin, il y a l’aide-soignant, il y a les… le brancardier. Donc quand

c’est tout un travail d’équipe qui est bien coordonné, tout le monde euh… participe

activement à cette prise en charge là, la prise en charge est de meilleur qualité voilà.

Euh… Prise en charge de qualité ? (réfléchit) et bien déjà c’est ça… le côté relationnel,

sécurité du patient, le travail en équipe et puis bien sur… les compétences comme tu dis, et

les connaissances des gens qui sont présent hein…, les professionnels présent hein.

D’accord ? Donc plus la personne à un savoir-faire, plus la personne à une pratique,

connait, le… le… le… service, connait ou se situe le matériel, connait le fonctionnement du

service, je pense que… meilleur sera la prise en charge. Si tu… tu te met à chercher partout

du matériel, si tu connais pas les procédures qu’on a l’habitude de faire pour tel patient,

c’est vrai que tu vas… surtout tu seras plus en difficulté que quelqu’un qui sait quoi. »

« A quoi vous renvoie le terme d’urgence vitale ? »

« Alors urgence vitale… bon pour moi, c’est euh… l’urgence vitale déjà… très délicat (rire

gêné)… c’est… faut être sur déjà des actes que l’on va faire, faut être rapide, faut être

pertinent. Urgence vitale faut… ouais faut… pour moi faut vraiment être sûr de ce que l’on

fait, faut de l’expérience hein.

Pour moi c’est ouais… pour moi c’est des connaissances de ce qu’il faut faire, de ce qu’il

faut mettre en pratique euh… voilà hein. »

« Selon vous, quels sont les éléments (les déterminants) qui vous permettent de

répondre de manière qualitative à une situation d’urgence vitale ? »

« (Réfléchit longuement) Donc c’est la rapidité de prise en charge, c’est euh… les

professionnels euh… médical… médicaux, infirmier, enfin pluridisciplinaire, efficace,

disponible, euh… mmh… hein, c’est les moyens, moyens matériel, … (long silence) ouais

voilà. Pour moi c’est la disponibilité des professionnels tout de suite, ouais franchement…

Parce que si on a besoin de cardiologue euh assez rapidement pour prendre une décision

par exemple de cesser un infarctus du myocarde, il faut tout de suite faire une thrombolyse

et on a besoin d’une échographie et donc l’accord du cardiologue, faut qu’il soit disponible

assez rapidement. L’infirmier faut qu’elle soit réactive, qu’elle soit formée, qu’elle sache ce

qu’il faut faire, vérifier si on a … les médicaments assez rapidement, dont on aura besoin

pour ce patient, donc il faut que euh… qu’elle sache quoi. Donc voilà les professionnels, le

matériel il faut qu’il soit là, il faut qu’on est un échographe faut pas qu’il soit en panne, faut

pas que le matér… Regarde là tu vois il nous manquait le respi, il nous manquait des pousses

seringues, donc il faut qu’on est tout. Ce matin la première chose qu’on a faite c’est quoi ?

C’était vérifier l’environnement, vérifier le matériel donc voilà du matériel opérationnel,

fonctionnel, les professionnels et puis euh… quand même une certaine expérience, les

connaissances, des gens qui sont là.

Urgence vitale… ouais hein, les qualités, ouais c’est ça. »

« En quoi votre expérience influence-t-elle la qualité de prise en soin en situation

d’urgence vitale ? »

« Mon expérience ? Fin avant quand j’ai commencé à travailler aux urgences ben… pff il y

a plein de soin que je ne connaissais pas, et c’est le fait justement de travailler ici qui m’a

permis euh… à force de voir et de pratiquer d’être de plus en plus à l’aise sur certaine euh…

sur certaine situation. Sachant que malgré hein à mon sens j’ai 3 ans d’expérience dans le

service, je pense que il y a toujours du nouveau, il y a toujours de nouveau cas, et qu’on

euh… qu’on n’arrive jamais au bout des connaissances, et euh… au bout… des

connaissances et des cas, les cas sont différents tous les jours t’as des nouveaux cas

différents et donc voilà. Tu apprends tous les jours, tu apprends tous les jours ici. Tous les

jours j’en vois des nouveau… je vois des choses euh… première fois que je vois ça. C’est

nouveau, mais c’est vrai que je constate que j’ai vraiment appris beaucoup dans ce service.

Déjà quand je suis arrivée aux urgences… déjà j’av… franchement quand je suis arrivée

j’avais une appréhension, je me suis dit mon dieu les urgences, parce que c’est l’hôpital qui

m’a proposé ce poste-là, c’était pas une demande qui venait de moi, et franchement

maintenant les intubé… moi j’étais comme je t’ai dis-moi j’étais en médecine avant, il y’en

avait jamais, c’est ici que j’en ai vu des intubations, donc voilà. Même la prise en charge

des urgences vitales… justement, franchement en service, j’en ai eu une ou deux,

franchement tout de suite on appel le 15. Là, au contraire on agit, on met en place des

actions, on commence tout de suite une réanimation si il le faut, si la personne est en arrêt

cardio. En fait on sait ce qu’il faut faire, donc on sait qu’il faut déjà alerter et puis tout de

suite on commence les actions, alors que peut-être qu’avant il y aurait eu moins de… euh…

de… certitudes, on aurait eu plus d’hésitation pff… on est moins sûr, ouais on est moins sûr,

là on sait ce qu’il faut mettre en place comme action, et c’est déjà plus rassurant pour nous

et puis je pense pour le patient après aussi c’est mieux. »

« Pensez-vous que les actions que vous mettez en place vous les savez car vous les avez

vu plusieurs fois. Le fait d’avoir vu plusieurs fois les situations ? »

« Je pense que ça permet de gagner en assurance. Peut-être qu’on l’a vu à l’école

d’infirmière, on le sait, mais le faite de l’avoir jamais fait, franchement tu… tu as un petit

peu d’appréhension, mais à force de pratiquer tu es plus sur de toi, tu sais. C’est un

protocole, euh on fais comme ça, dans tel situation il y a un arrêt cardiaque ben c’est comme

ça, on vérifie vraiment que le patient est en arrêt, on alerte et on commence le massage

cardiaque, et… on prend son chariot d’urgence, on sait… on sait, c’est des mécanismes

qu’on acquérit à force de le… à force de pratiquer, alors que avant… avant de venir ici je

pense que pff… on a… on les a déjà euh… on a moins souvent ce type de patient, c’est déjà

exceptionnelle. Euh… dans le service ou j’étais avant c’était euh… je crois je te dis

franchement sur une année j’ai peut-être eu une seule fois un arrêt cardiaque du coup tu

paniques un peu tu es pas sur de toi, même si tu l’as, tu l’as vu en théorie, en théorie à l’école

d’infirmière on t’explique comment faire, effectivement on nous explique, mais en pratique,

le fait de ne pas … je pense que l’expérience, la pratique franchement c’est… ce… pff… ça

change tout quoi. Ça change tout, et l’environnement aussi, parce que ici on a des quand

même des médecins urgentiste tu vois, on se sent peut-être un peu plus rassuré, alors qu’en

service les médecins ne sont pas toujours présent si tu veux, tout dépend du moment, et eux

même non plus ne sont pas spécialement formé aux soins d’urgences et de réanimation,

parce que le jour où j’ai eu l’arrêt, et elle-même euh (rire géné), elle paniquait un petit peu

euh… du coup on a appelle le SAMU, alors qu’ici tout le monde, tout le monde, du médecin

jusqu’au brancardier tout le monde va participer si tu veux à… à la réanimation, parce que

tout le monde est formés et c’est des cas que l’on rencontre plus fréquemment, donc la

fréquence si tu veux de… ouais de réalisation fait que… fait que tout le monde soit un petit

plus alerte, et on est plus puisse aider quoi. »

« Quel est l’élément de qualité de prise en soins le plus important à vos yeux, lors d’une

situation d’urgence vitale ? »

« Le plus important ? tu m’avais dit du moins… j’avais dit la sécurité ? »

« La sécurité, le côté relationnel, le travail en équipe et les compétences et les

connaissances du soignant ? »

« A mon avis ce sont les compétences et les connaissances du soignant… ouais, et en second

la sécurité… Parce que quand on sait ce qu’il faut faire, bien sur la prise en charge sera de

meilleure qualité c’est évident, maintenant même si on est en équipe et que personne ne sait

ce qu’il faut faire tout le monde fait un petit peu… ça part dans tous les sens, il y a pas de…

il y a pas d’ordre… je pense que les connaissances et le savoir-faire passe en premier, c’est

en priorité. »

« Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de gagner du temps en situation d’urgence

vitale ? »

« Gagner du temps ? Cen c’est la réactivité du soignant. Le soignant arrive tout de suite à

diagnostiqué si tu veux qu’on est face à une situation d’urgence vitale. Donc ça comment il

va faire pour le diagnostic rapidement ? Ben ça c’est parce qu’il sait, donc soit il a déjà les

connaissances, soit il a une certaine expérience, donc il est alerte… il est toujours euh…

comment dire, pas d’attente … mais tu sais… comment je peux te… dire ça… »

« En état d’alerte ? »

« Ouais voilà exactement voilà et euh.. en alerte e donc réagis, réactif par rapport à la

situation, prend les mesures rapidement. Qui soit en alerte. Quand on est en ZAO on doit

toujours être attentif au moindre détails, parce que un patient qui pour nous est plus ou

moins… et surtout, la surveillance, parce que un patient il peut arriver plus ou moins stable,

et toi tu le met en salle d’attente et il peut décompenser rapidement. Je donne un exemple,

par exemple un patient qui a un traumatisme crânien avec un exemple il a eu une perte de

connaissance initiale et maintenant il a un Glasgow a 15 il est normal, il est enfin… il est, il

est bien quand tu l’évalue, et 30 minutes après il peut décompenser parce qu’il y a un

intervalle libre, donc toi tu dis bon ça va quand je lui ai pris les paramètres il était bien, et

tout de suite il peut faire un engagement cérébrale, des choses comme ça tu vois un exemple

et toi tu l’as mis en ZAO, en salle d’attente, donc tu vois la surveillance franchement c’est a

pas oublier. Donc c’est une urgence si tu veux relative mais qui peut passer en urgence vitale

d’un moment à l’autre donc il faut pas oublier la surveillance, être réactif et vigilant surtout

alerte quand on est euh… à l’accueil quoi. »

« Selon vous l’acquisition d’un acte / d’une pratique vous permet-elle de répondre plus

efficacement lors d’une situation d’urgence vitale ? »

« L’acquisition d’un acte ? »

« Le fait de savoir-faire votre acte vous permet-elle de répondre plus efficacement ? »

« Bien sûr... oui, parce que si tu hésites, si tu ne sais pas trop, tu vas tourner autour du pot,

alors tu es sur de toi que ça te permet d’avoir une certaine assurant tu sais que tu sais faire

donc tu y vas franco, oui… oui… bien sûr. L’acquisition d’un acte te permet d’être plus

efficace, tu vas pas hésiter tu vas pas… tu sais ce qu’il faut faire, tu maitrises, donc oui… tu

es plus à l’aise… tu es plus organisé… voilà… tu es plus à l’aise, tu es plus organisé, tu sais

ce qu’il te faut, tu… bien quoi. Et le fait justement d’être sûr de toi je pense que pour le

patient qui est face c’est plus rassurant, parce qu’il voit qu’il a un professionnelle en face

de lui qui sait, qui n’est pas dans l’hésitation, qui… donc lui-même est déjà rassuré, alors

que si il voit la personne qui part toutes les 5 minutes qui… qui cherche, je pense que lui-

même ça peut le stresser d’avantage ».

An

nex

e X

IV

Gri

lle

de

dép

ou

ille

men

t

Qu

esti

on

s E

ntr

etie

n 1

E

ntr

etie

n 2

E

ntr

etie

n 3

E

ntr

etie

n 4

C

ad

re t

héo

riq

ue

Mo

i E

cart

H

yp

oth

èse(

s)

Dep

uis

qu

an

d ê

tes-

vo

us

dip

lôm

é(e)

?

Qu

el

âge

avez

-

vo

us

?

9 an

s de

dip

lôm

e.

30 a

ns.

6 an

s de

dip

lôm

e.

33 a

ns.

2 an

s et

dem

i de

dipl

ôme.

26 a

ns.

7 an

s de

dip

lôm

e

33 a

ns

Qu

el

est

vo

tre

an

cien

net

é d

an

s le

serv

ice

X ?

9ans

dan

s le

ser

vice

d’ur

genc

e

6 an

s da

ns le

ser

vice

des

urge

nces

. 5

moi

s au

SM

UR

1an

et

dem

i en

orth

opéd

ie

3 an

s et

dem

i dan

s le

serv

ice

des

urge

nces

Pat

rici

a B

EN

NE

R

défi

nis

plus

ieur

s st

ades

d’ex

péri

ence

en

fonc

tion

du n

ombr

e d’

anné

es d

ans

le s

ervi

ce

Pa

rco

urs

pro

fess

ion

nel

/ /

1an

d’O

RL

ava

nt

2 an

s en

diat

rie

gran

ds

enfa

nt

1 an

en

m

édec

ine

poly

vale

nte

Co

mm

ent

déf

inir

iez -

vo

us

la

com

pét

ence

?

Au

débu

t di

ffic

ile,

ne

sait

pa

s to

ut

fair

e.

Au

fur

et à

mes

ure

acqu

iert

de

l’ex

péri

ence

.

Rou

tine

.

Pas

com

péte

nt d

ès

le

débu

t, vo

ir

un

acte

une

1er

e fo

is.

Com

pren

dre

« ti

lter

»

S’a

cqui

ert

par

l’ex

péri

ence

. G

ain

en

auto

nom

ie.

anti

cipa

tion

Fini

r to

us

le

s

soin

s pl

anif

iés

Apt

itud

es

que

le

prof

essi

onne

l à d

ans

les

soin

s.

Qua

lité

;

savo

ir f

aire

D’H

AIN

AU

T :

Ens

embl

e de

sa

voir

,

savo

ir-f

aire

; sa

voir

-êtr

e.

- S

avoi

r re

prod

uire

:

mim

étis

me,

ac

te

sem

blab

le

- S

avoi

r-fa

ire

: tr

avai

l de

tran

sfor

mat

ion

d’un

mes

sage

ge

ste.

A

dapt

er

dans

di

ffér

ente

s

situ

atio

ns

Ens

embl

e de

savo

ir, s

avoi

r -fa

ire,

savo

ir-ê

tre

avec

un

résu

ltat

pos

itif

.

Ne

peut

pa

s fa

ire

sans

co

nnai

ssan

ce

et

sans

te

chni

cité

.

Com

péte

nce

c’es

t

savo

ir

com

mun

ique

r av

ec

le

pati

ent

tout

en

fais

ant l

e so

in

Il n

’exi

ste

pas

de r

éel

écar

t ent

re ID

E n

°1, 2

et

n°4.

E

lles

défi

niss

ent

la

com

péte

nce

sous

3

gran

d th

ème

:

S.S

F.S

E.

9ans

ex

péri

ence

et

3ans

exp

érie

nce.

Lég

er é

cart

pou

r n°

3

qui

axe

prin

cipa

lem

ent

la

Man

que

d’ex

péri

ence

,

jeun

e di

plôm

é,

jeun

e da

ns

le

serv

ice.

P

rend

pas

la s

itua

tion

com

plèt

e en

com

pte.

- S

avoi

r-êt

re

:

appr

éhen

der

son

com

port

emen

t

Agi

r de

faç

on p

erti

nent

e.

Cap

acit

é à

mob

ilis

er s

es

conn

aiss

ance

s

com

péte

nce

sur

le

savo

ir-f

aire

, le

tech

niqu

e.

Sel

on

vo

us,

qu

’est

-

ce q

ui

vo

us

per

met

de

dév

elo

pp

er vo

s

con

na

issa

nce

s ?

Urg

ence

s :

voit

de

tout

, to

us p

atie

nts,

tout

es

path

olog

ies.

Div

ersi

Per

met

de

s’am

élio

rer

Éco

le,

étud

e. F

aire

des

rech

erch

es

Voi

r be

auco

up

de

chos

e.

Voi

r be

auco

up

de

chos

e da

ns

beau

coup

de

serv

ices

di

ffér

ents

.

S’a

dapt

er

Les

di

ffér

ente

s

path

olog

ies.

Mul

tipl

es

soin

s,

mul

tipl

es p

atho

s.

Exp

érie

nce.

Voi

r ce

rtai

nes

path

os,

cert

ains

cas

.

Enr

ichi

ssem

ent

de

conn

aiss

ance

s,

rech

erch

es

prof

essi

onne

lles

form

atio

n in

itia

le d

e

base

Ens

embl

e de

s pr

oces

sus

de m

émor

isat

ion

mis

en

œuv

re p

our

élab

orer

ou

mod

ifie

r le

s sc

hèm

es

com

port

emen

taux

.

Pro

cess

us

de

mém

oris

atio

n.

Acq

uisi

tion

d’u

n sa

voir

Cha

ngem

ent

de c

ondu

ite

en li

en a

vec

l’ex

péri

ence

Ben

ner

: ex

péri

ence

sour

ce

acqu

isit

ion

de

conn

aiss

ance

.

Form

atio

n in

itia

le à

l’éc

ole,

et

de f

aire

des

rech

erch

es

ou

se

rens

eign

er

aupr

ès

de

prof

essi

onne

ls

dès

lors

qu

e je

m

e

ques

tion

ne

App

rent

issa

ge

d’un

savo

ir

prim

aire

pa

r

l’éc

ole

pour

2 e

t 4.

Tou

s le

s en

tret

iens

proc

hes

de

la

défi

niti

on :

expl

ique

que

de v

oir

beau

coup

de c

hose

s pe

rmet

de

s’am

élio

rer

et

donc

de c

hang

er d

e sc

hèm

e

com

port

emen

taux

.

mul

tipl

ier

ce q

ue l’

on

peut

vo

ir

avec

l’ex

péri

ence

.

Vo

tre

exp

érie

nce

pro

fess

ion

nel

le e

st-

elle

un

élé

men

t d

u

dév

elo

pp

emen

t d

e

vo

s co

mp

éten

ces

?

Am

élio

rer

ses

com

péte

nces

ca

r

touj

ours

co

nfro

nté

à

plei

n de

path

olog

ies.

Com

préh

ensi

on.

« A

fo

rce

de

trav

aille

r en

fai

t tu

t’am

élio

res

» l.2

5.

Voi

t be

auco

up

de

chos

es.

Cer

tain

s

serv

ices

so

nt

plus

spéc

ifiq

ues.

A

ppri

s

beau

coup

ca

r

beau

coup

de

rech

erch

es.

Ren

cont

re

beau

coup

de

path

os.

Maî

tris

e.

Tem

ps l

ibre

pou

r

fair

e re

cher

che.

Au

débu

t so

ins

prin

cipa

lem

ent

axés

su

r la

tech

niqu

e M

oins

Exp

érie

nce

+

form

atio

ns

+

débr

iefi

ng a

près

cas

part

icul

ier-

>

avoi

r

des

conn

aiss

ance

s

com

mun

es,

mêm

e

lign

e de

co

ndui

te

pour

un

ty

pe

de

pati

ent

cont

ribu

e à

Exp

: dé

coul

e un

sav

oir

une

conn

aiss

ance

tiré

e de

la

prat

ique

. A

spec

t

form

ateu

r.

Not

ion

de «

sav

oir

» et

de

« sa

voir

-fai

re »

.

Rép

étit

ion.

Com

péte

nce

:

savo

ir,

savo

ir-f

aire

, sa

voir

-êtr

e.

Oui

, ca

r en

sem

ble

de s

avoi

r et

sav

oir-

fair

e ca

r m

ulti

plié

par

l’ex

péri

ence

peut

de

veni

r un

déve

lopp

emen

t de

s

com

péte

nces

, ca

r

ils

peuv

ent

tran

sfér

er d

ans

une

situ

atio

n X

.

Pas

d’

écar

t. P

arle

tous

de

savo

ir-f

aire

et

de

savo

ir

par

mul

tipl

icat

ion

de

ce

qu’i

l vo

it.

Tou

s no

tion

s

d’ap

pren

tiss

ages

pa

r

la c

ompr

éhen

sion

, les

rech

erch

es,

Exp

érie

nce

:

Pas

néc

essa

irem

ent

expé

rien

ce

par

le

tem

ps,

mai

s

expé

rien

ce

par

le

nom

bre

de c

as v

u.

Plu

s on

voi

t plu

s on

prat

ique

pl

us

com

péte

nt

de

lien

s en

tre

prat

ique

et t

héor

ie

ampl

ifie

r le

s

conn

aiss

ance

s

Cap

acit

é ag

ir

de

faço

n

pert

inen

te

dans

un

e

situ

atio

n, t

rans

fére

r da

ns

diff

éren

tes

situ

atio

ns.

mul

tipl

icat

ion

de

chos

e vu

es,

perm

et

d’ap

pren

dre

de

com

pren

dre

Tra

nsfe

rt

de c

onna

issa

nce.

Sel

on

vo

us,

qu

elle

s

son

t le

s d

iffé

ren

tes

éta

pes

qu

i vo

us

on

t

per

mis

d’a

ttei

nd

re

un

ce

rtain

sa

voir

-

fair

e

Ref

aire

le

s ge

stes

plus

ieur

s fo

is.

Voi

r le

s ca

s

plus

ieur

s fo

is

Plu

s ze

n (m

eille

ur

cont

rôle

du

savo

ir-

être

) C

onna

ît

le

gest

e

Est

au

ssi

dans

le

com

pren

dre

des

gest

es

savo

ir

et

conn

aîtr

e po

ur

anti

cipe

r ->

mod

ifie

r le

com

port

emen

t.

Not

ion

d’ap

pren

tiss

age.

Fair

e de

s

rech

erch

es,

quan

d

elle

ne

co

mpr

end

pas.

C

urio

sité

,

dem

ande

au

méd

ecin

. Rec

herc

he

pers

o. C

herc

her

à se

pose

r de

s qu

esti

ons.

Che

rche

r à

fair

e de

s

lien

s en

tre

le s

avoi

r

et le

sav

oir -

fair

e.

Ren

cont

re

les

path

os.

Se

débr

ouil

ler

sans

la

conn

aiss

ance

,

l’id

ée

de

fair

e

quel

que

chos

e.

Dem

ande

r de

l’ai

de

à un

coll

ègue

A

forc

e de

renc

ontr

er

plus

ieur

s fo

is l

es

path

olog

ies

Pra

tiqu

e

quot

idie

nne,

fréq

uenc

e à

forc

e de

fair

e.

Les

m

êmes

gest

es,

acqu

isit

ion

d’un

sa

voir

-fai

re.

Form

atio

ns d

e ba

se

et p

lus

spéc

ifiq

ue

Act

e :

ce q

u’il

voi

t, qu

’il

gard

e en

mém

oire

. V

eut

le f

aire

car

l’a

déj

à vu

, a

une

repr

ésen

tati

on

men

tale

, ce

qu’

on a

tten

d

de lu

i.

Doi

t êt

re v

u, é

labo

rati

on

men

tale

du

gest

e, d

e la

conn

aiss

ance

po

ur

obte

nir

com

péte

nce

et

acte

.

Dif

fére

nts

fa

cteu

rs

d’ac

quis

itio

n de

l’ac

te.

Si p

as c

onna

issa

nce

de la

réan

imat

ion

ne p

eut

pas

tend

re a

cel

a.

App

rent

issa

ge

théo

riqu

e,

le

voir

,

le

prat

ique

r,

le

réal

iser

un

ce

rtai

n

nom

bre

de f

ois

en

conn

aiss

ance

s le

s

mod

alit

és d

e l’

acte

,

les

surv

eill

ance

s,

ce q

ui d

oit

être

mis

en p

lace

etc

.

IDE

n°3

si n

e sa

it p

as

fair

e n’

a pa

s de

conn

aiss

ance

va

cher

cher

un

collè

gue.

Not

ion

de

faib

le

expé

rien

ce.

Che

rche

le m

imét

ism

e da

ns u

n

prem

ier

tem

ps

IDE

2

prin

cipa

lem

ent

axé

sur

la c

onna

issa

nce

et

fair

e de

s re

cher

ches

.

Man

que

d’ex

péri

ence

pour

l’ID

E n

°3

. E

st

enco

re

dans

un

appr

enti

ssag

e.

Sem

ble

être

dans

un

appr

enti

ssag

e

répé

titi

f

Sel

on

vo

us

qu

’est

-

ce q

ui

vo

us

per

met

d’a

vo

ir

acq

uis

u

n

act

e/u

ne

pra

tiq

ue

?

Le

voit

soi

t m

ême.

Aut

ocri

tiqu

e.

Inté

rêt d

u pa

tien

t.

Si

pas

acqu

is

repr

endr

e se

s

Pas

de

diff

icul

té à

la

réal

isat

ion

Ant

icip

er

le

soin

réac

tion

imm

édia

te.

Sav

oir

quel

s

gest

es

fair

e en

fonc

tion

de

la

plai

e to

ut

en

Eff

icac

ité,

voi

r un

e

amél

iora

tion

Act

ion

effi

cace

,

avoi

r un

pat

ient

qui

ne d

écom

pens

e pa

s.

Inné

, im

port

é,

déve

lopp

é.

Cap

acit

és

s’ai

guis

ent

avec

le te

mps

.

Réu

ssir

à le

réa

lise

r

sans

pr

ésen

ter

de

diff

icul

té e

t qu

i es

t

béné

fiqu

e po

ur

le

pati

ent

IDE

n°3

Che

rche

enc

ore

à se

réfé

rer i

ci a

des

règl

es

Sup

pose

touj

ours

po

ur

IDE

3 qu

e

c’es

t le

man

que

d’ex

péri

ence

fich

es,

appr

endr

e

des

conn

aiss

ance

s,

ou b

ien

dem

ande

r,

pour

re

part

ir

dans

un

proc

essu

s

d’ac

quis

itio

n

resp

ecta

nt

le

prot

ocol

e.

Not

ion

de

répé

titi

on

Rés

ulta

t pos

itif

Gar

der

espr

it

crit

ique

Va

reco

nnaî

tre

la

situ

atio

n,

mob

ilis

er

ses

conn

aiss

ance

s,

ne

pas

voir

le

s ét

apes

co

mm

e

des

obst

acle

s, d

evie

nt u

n

auto

mat

ism

e.

Avo

ir

acqu

is

car

béné

fiqu

e.

Co

mm

ent

déf

inir

iez-

vo

us

un

e

pri

se

en

soin

d

e

qu

ali

té ?

Pat

ient

sou

lagé

, pas

trop

so

uffe

rt.

Sou

rian

t et s

oula

Sat

isfa

it e

t le

pati

ent

auss

i

Res

pect

de

l’as

epsi

e, r

igue

ur

dans

le s

oin.

Axé

sur

le

soin

et

pas

sur

la p

rise

en

soin

Com

men

t on

emba

lle

le

pans

emen

t etc

.

Côt

é re

lati

onne

l

avec

le

pa

tien

t.

Hum

ain.

Séc

urit

é du

pat

ient

,

touj

ours

le m

ettr

e en

sécu

rité

.

Tra

vail

d’é

quip

e

Les

com

péte

nces

et

les

conn

aiss

ance

s du

soig

nant

, la

pers

onne

.

Moi

ns d

iffi

cult

é

Qua

lité

: d’

un s

ervi

ce d

e

soin

es

t l’

apti

tude

de

l’hô

pita

l qu

el

que

soit

son

serv

ice

à ré

pond

re

aux

exig

ence

s et

au

x

beso

ins

expl

icit

es

et

impl

icit

es

du

pati

ent.

3

IDE

co

nfir

me

cett

e

défi

niti

on e

n pr

iori

sant

le

pati

ent.

Pat

ient

so

ulag

é,

avec

un

soin

qui

va

dans

l’

inté

rêt

du

pati

ent,

et o

ù to

ut a

été

resp

ecté

(ase

psie

etc

).

IDE

3 pr

iori

se

le

soin

tech

niqu

e

Alo

rs q

ue a

utre

ID

E

déve

lopp

e co

ncep

t de

pren

dre

soin

.

Fair

e li

en a

vec

noti

on

que

WH

velo

ppe

pour

ex

pliq

uer

la

qual

ité.

Dif

fére

nce

pour

l’ID

E

n°3

touj

ours

en

lien

avec

le

be

soin

de

suiv

re

des

règl

es

com

me

l’e x

pliq

ue

P.B

EN

NE

R

A

qu

oi

vo

us

ren

voie

le

te

rme

d’u

rgen

ce v

ita

le ?

OA

P,

com

a, d

éfic

it

card

iaqu

e,

défi

cit

resp

irat

oire

,

intu

bati

on,

aném

ies.

Prè

s de

la

m

ort.

Agi

r m

aint

enan

t

(not

ion

de te

mps

).

Arr

êt c

ardi

aque

Pro

nost

ic

vita

l

enga

gé,

déco

mpe

nsat

ion,

mor

t

Ris

que

sa

vie

à

tout

mom

ent

Dél

icat

, ra

pide

,

pert

inen

t, sû

r de

soi

.

Avo

ir

des

conn

aiss

ance

s de

ce

qu’i

l fa

ut

fair

e,

met

tre

en p

rati

que

Not

ion

de te

mps

.

GE

AS

SU

R :

tabl

eau

rapi

dem

ent

évol

utif

,

récl

ame

répo

nse

effi

cace

adap

tée

dans

le

s

mei

lleu

rs d

élai

s

Doi

t ag

ir

rapi

dem

ent,

et f

aire

les

bon

gest

es.

Ris

que

de

déco

mpe

nsat

ion

et

d’ag

grav

atio

n.

Sel

on

vo

us

qu

els

son

t le

s él

émen

ts

qu

i vo

us

per

met

ten

t d

e

rép

on

dre

d

e

ma

niè

re

qu

ali

tati

ve

à

un

e

situ

ati

on

d’u

rgen

ce v

ita

le ?

Êtr

e un

e ID

E

réac

tive

, un

méd

ecin

à

prox

imit

é.

Sav

oir

les

gest

es q

u’il

fau

t

fair

e et

dan

s qu

elle

s

lim

ites

(d

écre

t de

com

péte

nces

,

prot

ocol

e).

Tra

vail

en

éq

uipe

avec

re

nfor

t ca

r

impo

ssib

ilit

é de

fair

e to

us l

es s

oins

seul

.

A

forc

e de

prat

ique

r

auto

mat

ism

e

Voi

r le

s si

gnes

, le

s

sym

ptôm

es,

l’ét

at

clin

ique

du

pati

ent,

l’ob

serv

atio

n

Le

trav

ail

en

équi

pe.

Une

bonn

e éq

uipe

pour

part

ir

les

tâch

es.

Rap

idit

é de

pri

se e

n

char

ge,

pers

onne

l

effi

cace

, di

spon

ible

.

Moy

ens

mat

érie

ls.

Dis

poni

bili

des

prof

essi

onne

ls.

IDE

acti

ve,

soit

form

ée,

sach

e qu

oi

fair

e vé

rifi

er

le

mat

érie

l. V

érif

ier

l’en

viro

nnem

ent,

cert

aine

exp

érie

nce,

les

conn

aiss

ance

s

des

gens

qui

son

t la.

Dét

erm

inan

ts

selo

n

Wal

ter

HE

SB

EE

N :

- A

spec

t po

liti

que

et

écon

omiq

ue

- or

gani

sati

on

conc

rète

des

stru

ctur

es

- R

éfle

xion

s

phil

osop

hiqu

es

et

conn

aiss

ance

s

tech

niqu

es

et

scie

ntif

ique

s

- F

orm

atio

ns

des

prof

essi

onne

ls

- C

ompo

rtem

ents

et

com

péte

nce

des

acte

urs

- la

per

sonn

e so

igné

e se

s

proc

hes

Mét

hode

s de

re

cuei

l

d’in

form

atio

ns

sur

les

prat

ique

s et

su

r

dém

arch

es d

’éva

luat

ion

Con

nais

sanc

e de

s

gest

es,

savo

ir q

uoi

fair

e da

ns

quel

le

situ

atio

n

En

q

uoi

vo

tre

exp

érie

nce

infl

uen

ce

t -el

le

la

qu

ali

té d

e p

rise

en

soin

en

si

tua

tio

n

d’u

rgen

ce v

ita

le ?

Je s

tres

s pl

us,

plus

zen

et d

onc

qual

ité

du

soin

m

eille

ure.

Pas

de

stre

ss p

our l

e

pati

ent,

pren

dre

soin

du

pati

ent.

Par

la

rapi

dité

, fai

re

plus

de

ch

oses

en

peu

de t

emps

pou

r

aide

r au

dia

gnos

tic

de l’

urge

nce

vita

le.

Par

le

du

com

port

emen

t

réus

sir

à gé

rer

le

stre

ss,

reca

dre,

reca

dre

les

autr

es.

Déj

à re

ncon

tre

l’ur

genc

e pe

rmet

de s

avoi

r ce

qu’

il

risq

ue

de

se

pass

er

Bea

ucou

p de

so

in

pas

conn

u av

ant

les

urge

nces

.

A f

orce

de

voir

et d

e

prat

ique

r au

gmen

te

l’ex

péri

ence

. D

e

plus

en

plus

à l’

aise

Jam

ais

au b

out

des

conn

aiss

ance

s

L’e

xpér

ienc

e pe

rmet

la

mul

tipl

icat

ion

des

soin

s,

et

acqu

isit

ion

de

com

péte

nce

avec

amél

iora

tion

S

S

F S

E

perm

et

donc

m

eille

ure

qual

ité

car

pren

dre

soin

du p

atie

nt,

pens

er a

son

stre

ss,

gain

de

ra

pidi

pour

rép

ondr

e à

la n

otio

n

Per

met

de

renc

ontr

er

les

situ

atio

ns

et

d’ap

pren

dre

ce q

ui

a ét

é fa

it

ce

qui

sera

it

mie

ux

de

fair

e et

c.

Dif

fére

nce

avec

ID

E

2 et

3

enco

re

qui

pens

e tr

ès te

chni

que.

IDE

2 pa

rler

tech

niqu

e ca

r

rede

vien

t nov

ice

dans

le s

ervi

ce S

MU

R o

u

elle

es t

.

Peu

t-êt

re d

û au

nouv

eau

serv

ice

pour

l’ID

E

n°2

et

d’êt

re

jeun

e

dans

le

serv

ice

pour

l’ID

E n

°3

Con

stat

e qu

e

beau

coup

ap

pris

dans

ce

serv

ice.

De

suit

e ap

pel

le 1

5

en s

ervi

ce,

et l

a au

x

urge

nce

met

en

plac

e ac

tion

de

tem

ps

de

l’ur

genc

e

vita

le

Qu

els

est

l’él

émen

t

de

qu

ali

té d

e p

rise

en

soin

s le

p

lus

imp

ort

an

t à

vo

s

yeu

x,

lors

d

’un

e

situ

ati

on

d’u

rgen

ce v

ita

le ?

Sau

vez

la p

erso

nne

« on

a

sauv

é un

e

vie

ense

mbl

e »

L’é

cout

e et

l’ob

serv

atio

n po

ur

pouv

oir

anti

cipe

r et

déce

ler

le

plus

rapi

dem

ent

poss

ible

l’U

rgen

ce V

ital

e.

Gér

er le

trav

ail e

n

équi

pe. A

voir

une

seul

e li

gne

de

cond

uite

Les

com

péte

nces

et

les

conn

aiss

ance

s du

soig

nant

, la

sécu

rité

.

Pri

ncip

alem

ent

les

conn

aiss

ance

s ca

r

sino

n pa

rt d

ans

tous

les

sens

et

pas

une

bonn

e pr

ise

en s

oin

Dif

fére

nts

élém

ents

de

Wal

ter

HE

SB

EE

N.

Sau

vez

la

pers

onne

, qu

’ell

e

repr

enne

un

ryth

me

card

iaqu

e.

Tou

s ex

pliq

ue

la

noti

on

de

com

péte

nce

de

com

port

emen

t du

soig

nant

Sel

on

vo

us

qu

’est

-

ce q

ui

vo

us

per

met

de

ga

gn

er

du

tem

ps

en s

itu

ati

on

d’u

rgen

ce v

ita

le ?

Tu

com

men

ces

tout

de s

uite

les

soi

ns.

Pre

nd

des

init

iati

ves

avan

t

mêm

e l’

arri

vée

de

ton

méd

ecin

.

Tu

sais

fa

ire,

pa

r

toi-

mêm

e et

su

r

prot

ocol

e.

Ant

icip

atio

n.

Cib

ler t

es q

uest

ions

,

tu

conn

ais

tes

crit

ères

d’u

rgen

ces,

tu p

eux

gagn

er d

u

tem

ps c

ar t

u vo

is l

a

déco

mpe

nsat

ion,

tu

pren

ds

des

mei

lleu

res

déci

sion

s.

Tu

conn

ais

l’éc

art

de

chan

ce

et

les

cons

éque

nces

po

ur

le p

atie

nt.

L’o

rgan

isat

ion

du

trav

ail

en é

quip

e.

Se

répa

rtir

le

s

tâch

es.

Un

soig

nant

pe

ut

com

men

cer

à

prat

ique

r le

s

soin

s.

Réa

ctiv

ité

du

soig

nant

.

Dia

gnos

tiqu

er

que

le s

oign

ant e

st f

ace

à

une

situ

atio

n

d’ur

genc

e vi

tale

. Il

le

sait

pa

r le

s

conn

aiss

ance

s,

l’ex

péri

ence

, il

es

t

aler

te.

Il

pren

d le

s

mes

ures

rapi

dem

ent.

Pre

ndre

la s

itua

tion

Le

tem

ps

noti

on

impo

rtan

te

dans

l’ur

genc

e, e

t do

nc m

ettr

e

en

plac

e di

ffér

ente

s

chos

es q

ui p

erm

ette

nt d

e

gagn

er d

u te

mps

.

IDE

ex

pert

e pr

end

en

char

ge

la

situ

atio

n

glob

ale

sait

ce

qu

’elle

doit

fa

ire,

ca

r a

les

conn

aiss

ance

s et

l’ex

péri

ence

. P

rend

init

iati

ve.

Avo

ir

la

conn

aiss

ance

s de

s

gest

es

qu’i

l fa

ut

fair

e et

co

mm

ent

les

fair

e.

Sel

on

vo

us

l’a

cqu

isit

ion

d

’un

act

e /

d’u

ne

Si

pas

vu

tu

pani

ques

, al

ors

soit

tu

com

pren

ds

pas

Si p

as la

maî

tris

e du

gest

e tu

pe

rds

tu

tem

ps.

Pas

ju

ste

Oui

, ch

erch

er

à

avoi

r de

s ge

ns q

ui

maî

tris

ent

l’ac

te

Si

hési

tati

on

tu

tour

nes

auto

ur

du

Idem

pr

écéd

ente

ques

tion

Oui

, ca

r pe

rmet

d’ap

pliq

uer

tout

de

suit

e et

de

pren

dre

Val

idat

ion

de

l’hy

poth

èse

pra

tiq

ue

vo

us

per

met

-ell

e d

e

rép

on

dre

p

lus

effi

cace

men

t lo

rs

d’u

ne

situ

ati

on

d’u

rgen

ce v

ita

le ?

ce q

u’il

t’ar

rive

soi

t

tu

pani

ques

L’e

xpér

ienc

e jo

ue

beau

coup

. T

u

com

pren

ds p

as t

out

tu r

epre

nds

avec

le

méd

ecin

et

le

s

conn

aiss

ance

s po

ur

s’am

élio

rer.

Com

pren

dre

ce q

ue

le

pati

ent

risq

ue.

Con

nais

sanc

e et

maî

tris

e po

ur

être

plus

zen

. .

l’ac

te,

faut

au

ssi

conn

aîtr

e le

s ty

pes

d’ur

genc

es,

les

cons

éque

nces

qu

e

ça

peut

en

traî

ner,

les

path

os.

pour

pa

s pe

rdre

de t

emps

car

peu

de p

rati

que.

pot,

tu

perd

s tu

tem

ps.

Sûr

de

so

i pe

rmet

d’av

oir

une

cert

aine

assu

ranc

e.

Per

met

d’êt

re p

lus

effi

cace

,

pas

hési

tati

on, p

lus

à

l’ai

se p

lus

orga

nisé

.

la d

écis

ion

tout

de

suit

e de

fair

e l’

acte

.

Arb

re d

écis

ionn

el