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__________________________________ Copyright © 2002 - HEC Montréal. Tous droits réservés pour tous pays. Toute traduction ou toute reproduction sous quelque forme que ce soit est interdite. Les textes publiés dans la série des cahiers de recherche de la Chaire d’entrepreneurship Maclean Hunter n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs L’entrepreneuriat au Québec en 2001 : le rapport du GEM (Global Entrepreneurship Monitor) par Nathaly Riverin Cahier 2002-18 Décembre 2002 ISSN: 0840-853X

2002-18 L'entrepreneuriat au Québec en 2001 - le rapport d…

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__________________________________ Copyright © 2002 - HEC Montréal. Tous droits réservés pour tous pays. Toute traduction ou toute reproduction sous quelque forme que ce soit est interdite. Les textes publiés dans la série des cahiers de recherche de la Chaire d’entrepreneurship Maclean Hunter n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs

L’entrepreneuriat au Québec en 2001 : le rapport du GEM (Global Entrepreneurship Monitor) par Nathaly Riverin Cahier 2002-18 Décembre 2002 ISSN: 0840-853X

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L’entrepreneuriat au Québec en 2001 : le rapport du GEM (Global Entrepreneurship Monitor)1 Nathaly Riverin, HEC Montréal Décembre 2002

1 Cette recherche est subventionnée par Développement économique Canada et la Chaire d’entrepreneurship Maclean Hunter. L’auteur remercie ses commanditaires.

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L’entrepreneuriat au Québec : le GEM 2001

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Résumés français et anglais Dans les pages qui suivent, nous présentons un portrait détaillé de l’entrepreneuriat au Québec, en comparaison avec les autres régions canadiennes. Il s’agit de la version québécoise des résultats de recherche du projet GEM (Global Entrepreneurship Monitor). Cinq dimensions de l’entrepreneuriat sont abordées. Nous proposons d’abord une description détaillée de l’entrepreneuriat évalué selon deux indicateurs : les entreprises en création et les entreprises en activité. Il est ensuite question du soutien à l’entrepreneuriat et enfin, de données de nature culturelle et financière. À la fin de chaque section, nous tentons d’intégrer les multiples informations présentées afin d’en tirer des conclusions utiles pour faire progresser notre industrie de l’entrepreneuriat. L’objectif de ce rapport dépasse donc le cadre descriptif. Il est aussi très analytique. In the following pages, we present a detailed picture of entrepreneurship in Québec, comparing it with Canada’s other regions. This is the Quebec version of the research findings from the Global Entrepreneurship Monitor (GEM) project. The report examines five aspects of entrepreneurship. It begins with a detailed description of entrepreneurship measured against two indicators, namely nascent enterprises and active enterprises, then goes on to examine entrepreneurial support and the cultural and financial data. At the end of each section, we have tried to summarize the information presented in order to draw conclusions that will help achieve progress in the entrepreneurship industry. The report is designed to be analytical rather than purely descriptive.

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L’entrepreneuriat au Québec : le GEM 2001

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Coordonnées Auteure : Nathaly Riverin Chaire d’entrepreneurship Maclean Hunter HEC Montréal 3000, chemin de la Côte-Sainte-Catherine Montréal (Québec) H3T 2A7 Téléphone : (514) 340-6380 (chaire) (514) 344-9148 (domicile) [email protected] [email protected] Site internet du GEM : www.gemconsortium.org Nous tenons à remercier Rein Peterson grâce à qui nous participons à ce projet de recherche. En plus d’enrichir nos connaissances par sa riche expérience dans le domaine, de nous fournir l’occasion de débattre sur les problématiques soulevées par cette recherche, il nous a introduit à un réseau de chercheurs chevronnés et motivés. De même, nous remercions Robert Kleiman pour sa précieuse collaboration au projet GEM 2001. Ce projet n’aurait pas vu le jour sans l’appui indéfectible de Louis-Jacques Filion et de la Chaire d’entrepreneurship Maclean Hunter de HEC Montréal. Nous les remercions. De même, nous remercions Jocelyn Jacques, Germain Desbiens et l’équipe de la Fondation de l’entrepreneurship. Vous avez contribué grandement à la réalisation de ce projet et à l’avancement des travaux présentés dans ce rapport. Enfin, merci à Katia Renaud et Martin Veillette, professionnels de recherche pour le projet. Votre collaboration fut des plus appréciées.

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L’entrepreneuriat au Québec : le GEM 2001

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Faits saillants du GEM 2001

• Au Québec, 6,5 % de la population adulte (de 15 à 64 ans) tentait activement de créer une entreprise au moment de l’enquête du GEM 2001, soit près du double de ce qui avait été observé l’année précédente (3,3 %). Ce constat soulève des interrogations à l’effet d’un entrepreneuriat volatile dans la belle province (graphique 1).

• Comparativement aux autres régions canadiennes (Ouest, Ontario, Est), au Québec il est

observé une plus forte proportion des créations d’entreprises dans le secteur primaire (26,1 % au Québec, 12,3 % au Canada [incluant le Québec]) et une plus faible proportion d’entre elles dans le secteur des services aux entreprises (13,0 % au Québec, 28,3 % au Canada [incluant le Québec]) (graphique 3).

• 90 % des entreprises québécoises en création souhaitent embaucher des employés dans

les cinq (5) prochaines années. Seulement 10 % d’entre elles favoriseraient le travail autonome (aucun employé). Le statut de travailleur autonome est davantage prisé dans l’Ouest du pays (20,6 %) et en Ontario (17,6 %) (graphique 3).

• L’hypothèse d’un entrepreneuriat québécois volatile et précaire est vérifiée par les

indicateurs d’entrepreneuriat par nécessité et par occasion. En effet, l’indicateur d’entrepreneuriat par nécessité atteint les 46,4 % au Québec, alors que la moyenne canadienne est de 28,1 % (incluant le Québec). En contrepartie, l’entrepreneuriat par occasion atteint 53,6 % au Québec et 68,9 % pour le Canada (graphique 4).

• 12,9 % des adultes québécois s’identifiaient comme des propriétaires dirigeants

d’entreprises, un taux similaire à ce qui est observé dans les autres régions canadiennes (Canada, 12,3 %).

• De ce total, 4,4 % sont considérées comme étant de jeunes entreprises de moins de 42

mois (Canada, 3,9 %) (graphiques 6 et 7).

• 21 % des propriétaires dirigeants du Québec qui sont travailleurs autonomes actuellement souhaitent faire croître leur entreprise et embaucher des employés dans les cinq prochaines années. On parle de 31,8 % en Ontario, 18,9 % dans l’Ouest et 7,7 % dans l’Est (tableau 3).

• De 1999 à 2000, 7,0 % des répondants du Québec ont mentionné qu’ils participaient

activement à la création d’entreprises dans le cadre d’un travail rémunéré. À la même période, 5,9 % des répondants étaient dans le processus de création d’une entreprise. Pendant ces trois années, il y avait davantage de supporteurs d’entrepreneurs que d’entrepreneurs activement en création (graphique 10).

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Table des matières

Résumés français et anglais .......................................................................................................................... ii Coordonnées...................................................................................................................................................iii Faits saillants du GEM 2001 ........................................................................................................................... iv Table des matières..........................................................................................................................................v Liste des tableaux ..........................................................................................................................................vi Liste des graphiques ......................................................................................................................................vi Introduction .....................................................................................................................................................1 Les entreprises en création............................................................................................................................2

Le profil des créateurs d’entreprises........................................................................................................3 Les motivations des créateurs d’entreprises ..........................................................................................6 L’espérance de croissance des créateurs d’entreprises.....................................................................7

Les entreprises en activité ...........................................................................................................................10 Les propriétaires dirigeants d’entreprises .............................................................................................10 Les jeunes entreprises en activité ..........................................................................................................13

Le soutien à l’entrepreneuriat.....................................................................................................................15 Quelques éléments culturels .......................................................................................................................19

La connaissance d’un entrepreneur.....................................................................................................19 Les capacités et les compétences entrepreneuriales.......................................................................20

Quelques données financières...................................................................................................................21 Les anges financiers .................................................................................................................................21 La structure de propriété des entreprises .............................................................................................21

Conclusion .....................................................................................................................................................23 Bibliographie..................................................................................................................................................25 Annexe 1: La méthodologie du GEM........................................................................................................27 Annexe 2 : La définition des indicateurs ...................................................................................................28 Annexe 3 : Faits saillants du GEM 2000 ......................................................................................................29 Annexe 4 : Compléments............................................................................................................................30

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Liste des tableaux Tableau 1 : Le revenu des créateurs d’entreprises, Canada, Québec, GEM 2001.............................4 Tableau 2 : L’occupation des créateurs d’entreprises, Canada, Québec, GEM 2001 ......................4 Tableau 3 : La répartition des entreprises en activité selon l’espérance de croissance par région,

Canada, GEM 2001 .............................................................................................................................13 Tableau 4 : Le ratio supporteurs/créateurs d’entreprises dans les régions canadiennes, GEM 2001

................................................................................................................................................................16 Tableau 5 : La répartition des travailleurs actifs en entrepreneuriat selon la tranche de revenus

par région, Canada, GEM 2001 ........................................................................................................16 Tableau 6 : La structure de propriété des entreprises en création et en activité par région,

Canada, GEM 2001 .............................................................................................................................22 Tableau 7 : Les propriétaires dirigeants dans les pays participants, GEM 2001..................................30 Tableau 8 : Le ratio supporteurs/créateurs d’entreprises dans les pays participants, GEM 2001....31

Liste des graphiques Graphique 1 : Le taux d’entreprises en création par région, Canada, GEM 1999, 2000, 2001 .........2 Graphique 2: Le taux d’entreprises en création selon le genre et l’âge, Canada, GEM 2001 .........3 Graphique 3 : La répartition des entreprises en création selon quatre secteurs d’activités par

région, Canada, GEM 2001..................................................................................................................5 Graphique 4 : La répartition des entreprises en création selon les motivations à entreprendre

(nécessité ou occasion) par région, Canada, GEM 2001...............................................................6 Graphique 5 : La répartition des entreprises en création selon l’espérance de croissance des

créateurs par région, Canada, GEM 2001 ........................................................................................7 Graphique 6 : Le taux de propriétaires dirigeants par région, Canada, GEM 1999, 2000, 2001 .....10 Graphique 7 : Le taux de propriétaires dirigeants selon l’âge et le genre, Canada, GEM 2001....11 Graphique 8: La répartition des propriétaires dirigeants selon les motivations à entreprendre par

région, Canada, GEM 2001................................................................................................................12 Graphique 9 : Le taux de jeunes entreprises par région, Canada, GEM 2000, 2001.........................14 Graphique 10 : Le soutien à l’entrepreneuriat par région, Canada, GEM 1999, 2000, 2001 ...........15 Graphique 11 : La répartition des travailleurs actifs en entrepreneuriat selon l’occupation par

région, Canada, GEM 2001................................................................................................................17 Graphique 12 : Connaissance d’un entrepreneur, Canada, Québec, GEM 2001 ...........................19 Graphique 13 : Capacités et compétences entrepreneuriales, Canada, Québec, GEM 2001.....20 Graphique 14 : Le taux d’anges financiers selon les régions, Canada, 1999, 2000, 2001.................21 Graphique 15 : La structure de propriété des entreprises en création selon les motivations à

entreprendre.........................................................................................................................................22

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L’entrepreneuriat au Québec : le GEM 2001

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Introduction Ce rapport de recherche est tiré des enquêtes réalisées sous l’égide du Global entrepreneurship monitor (GEM) pour le Canada. Le "Global entrepreneurship monitor" (GEM) est un projet de recherche international qui fut initié en 1997 par les professeurs Bill Bygrave, du Babson College, Michael Hay, de la London Business School et Paul Reynolds, associé au Babson College et à la LBS. L'objectif principal de ce projet est de mieux comprendre la relation entre l’entrepreneuriat et la croissance économique à travers une analyse empirique du phénomène entrepreneurial dans divers pays et sur plusieurs années. L'étude se concentre sur trois aspects précis du vaste champ de l'entrepreneuriat :

• Est-ce que le niveau d'activité entrepreneuriale varie d'un pays à l'autre et de combien varie-t-il?

• Est-ce que le niveau d'activité entrepreneuriale d'un pays affecte la croissance économique?

• Qu'est-ce qui stimule l'activité entrepreneuriale? Dans le cadre de ce projet, l'entrepreneuriat est définie comme:

« Toute tentative de créer une nouvelle entreprise tel que le travail autonome, la formation d’une nouvelle organisation ou l’expansion d’une entreprise existante, par un individu, une équipe d’individus ou une entreprise établie. » 2

L’annexe 1 décrit la méthodologie utilisée par l’ensemble des pays participants au GEM. La totalité des rapports produits par les membres du GEM est disponible à l’adresse suivante, www.gemconsortium.org et à la bibliothèque de HEC Montréal. Dans les pages qui suivent, nous présentons la version québécoise des résultats de recherche du projet GEM (Global Entrepreneurship Monitor). Nous dressons un portrait détaillé de l’entrepreneuriat au Québec, en le comparant aux autres régions canadiennes. Il est à noter que nous avons déjà publié un rapport canadien (Peterson, Riverin et Kleiman, 2001) qui s’attardait précisément à exposer et comparer la situation canadienne de l’entrepreneuriat en lien avec les 29 autres pays ayant participé au projet en 2001. Cinq dimensions de l’entrepreneuriat sont abordées dans le présent rapport. Nous proposons d’abord une description détaillée de l’entrepreneuriat évalué selon deux indicateurs : les entreprises en création et les entreprises en activité. Il est ensuite question du soutien à l’entrepreneuriat et enfin, de données de nature culturelle et financière. À la fin de chaque section, nous tentons d’intégrer les multiples informations présentées afin d’en tirer des conclusions utiles pour faire progresser notre industrie de l’entrepreneuriat. L’objectif de ce rapport dépasse donc le cadre descriptif. Il est aussi très analytique. La production de ce rapport a été rendue possible grâce à la participation financière de Développement économique Canada et de la Chaire d’entrepreneurship Maclean Hunter. Nous tenons à les remercier. Il est à noter que l’auteur assume l’entière responsabilité des résultats et des conclusions énoncés dans ce rapport.

2 “any attempt to create a new business or new venture, such as self employement, a new business organisation, or the expansion of an existing business, by an individual, a team of individuals or an established business."

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Les entreprises en création Le taux d’entreprises en création mesure le pourcentage de la population adulte qui s’active à créer une entreprise3. À l’échelle des 29 pays ayant participé au GEM en 2001, ce taux atteint les 6,1 %4. Nos voisins américains affichent un taux de 8,2 % tandis que les Français surprennent avec un taux d’entreprises en création de 6,4 %. Au Canada, il fut de 6,9 % pour l’année 2001 (graphique 1). L’entrepreneuriat varie d’année en année et selon les régions canadiennes. Les provinces de l’Ouest se démarquent avec un entrepreneuriat fort et en croissance de 1999 à 2001 et un taux moyen de 8,4 %. Après une année forte en 2000 (7,5 %), l’Ontario n’a pas bénéficié du même sort en 2001 (5,1 %). Pour leur part, le Québec et les provinces de l’Est du pays obtiennent des taux d’entreprises en création que l’on pourrait qualifier de volatiles. Ces deux régions obtinrent des taux très faibles en 2000 (3,3 % et 2,5 % respectivement) et des taux fort respectables en 2001 (6,5 % et 8,0 % respectivement). Pour une deuxième année consécutive, le Québec se retrouve sous la moyenne canadienne.

Graphique 1 : Le taux d’entreprises en création par région, Canada, GEM 1999, 2000, 2001

8

5,5

8,1

4,4

6,8

8,3

7,5

3,3

2,5

6,2

8,8

5,1

6,5

8,0

6,9

8,4

6,0 5,9

5,0

6,6

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Ouest Ont ar io Québec Est Tot al

199920002001Moyenne

Le taux d’entreprises en création moyen de 1999 à 2001 place le Québec (6,0 %) tout juste derrière l’Ontario (5,9 %) et devant les provinces de l’Est du pays (5,0 %).

3 Voir l’annexe 1 pour la définition des indicateurs. 4 Peterson, Riverin et Kleiman, Rapport canadien du GEM 2001, page 3.

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Le profil des créateurs d’entreprises Qui sont les créateurs d’entreprises? Est-ce que les créateurs québécois se distinguent de ceux des autres régions canadiennes? Divers indicateurs nous permettent de répondre à ces questions : l’âge, le genre, le revenu, l’occupation et le secteur d’activités des entreprises en création.

L’âge et le genre des créateurs d’entreprises Le graphique 2 indique les taux d’entreprises en création selon l’âge et le genre de l’entrepreneur, pour le Canada en 2001. D’une façon générale, nous trouvons que 7,2 % des hommes et 5,0 % des femmes participaient activement à la création d’une entreprise en 2001.5 Nous constatons une répartition en forme de « cloche » en ce qui concerne l’entrepreneuriat masculin tandis que l’entrepreneuriat féminin oscille autour de la moyenne. Le groupe des 35 à 44 ans s’illustre comme étant le plus entrepreneurial chez les hommes (10,4 %), tandis que celui des 15 à 24 ans se démarque timidement du côté féminin (6,4 %). Dans le groupe des 55 à 64 ans, l’entrepreneuriat féminin (4,9 %) surpasse l’entrepreneuriat masculin (4,0 %). C’est tout le contraire dans celui des 65 à 74 ans, où les hommes y sont au moins trois fois plus actifs (hommes, 3,8 %, femmes, 1,1 %)6.

Graphique 2: Le taux d’entreprises en création selon le genre et l’âge, Canada, GEM 2001

5,3

9,1

10,4

9,2

4,0 3,8

7,2

6,4

5,66,0

5,6

4,9

1,1

5,0

0

2

4

6

8

10

12

18 à 24 ans 25 à 34 ans 35 à 44 ans 45 à 54 ans 55 à 64 ans 65 à 74 ans 75 ans et plus Total

Hommes

Femmes

5 Pour 1991 et 1994, Légaré, Simard et Filion (1999) soulevaient que respectivement, 27,5% et 30,3% des entreprises étaient opérées par des femmes. Nous trouvons que les nouvelles entrepreneures sont nettement plus représentées en ce début de millénaire ce qui rejoint les conclusions des auteurs à l’effet d’un accroissement de l’entrepreneuriat féminin. 6 Tous les indicateurs sont évalués à partir de la population adulte de18 à 64 ans, sauf ce dernier. Les taux d’entreprises en création du graphique 2 ne doivent pas être comparés à ceux présentés dans le rapport canadien 2001 ou dans le rapport international.

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Le revenu des créateurs d’entreprises Cet indicateur du revenu des créateurs d’entreprises, tout comme celui de l’occupation des entrepreneurs et du secteur d’activité des créations, nous aideront à préciser la nature de l’entrepreneuriat québécois et canadien. En ce sens, il nous apprend que 9,8 % des québécois gagnant un revenu se situant entre 20 000 $ et 30 000 $ étaient en train de créer une entreprise au moment de l’enquête. Cette proportion est nettement plus faible sous l’échelle salariale des 20 000 $ et moins (3,7 %), et davantage sous celle des 30 000 $ à 40 000 $ (3,1 %). Au-delà de 40 000 $, le taux d’entreprises en création oscille entre 5,0 % et 6,0 %, à l’exception du groupe de 70 000 $ à 100 000 $ qui ne compte aucun entrepreneur en herbe. Il est à noter que les données canadiennes incluent le Québec.

Tableau 1 : Le revenu des créateurs d’entreprises, Canada, Québec, GEM 2001 Échelle salariale Canada n Québec N 00 — 19 000 $/an 4,5 % 246 3,7 % 108 20 — 29 000 $/an 7,9 % 214 9,8 % 51 30 — 39 000 $/an 4,4 % 225 3,1 % 65 40 — 49 000 $/an 6,3 % 237 5,6 % 71 50 — 69 000 $/an 5,7 % 315 5,3 % 71 70 — 99 000 $/an 5,2 % 172 0,0 % 22 100 000 $ et plus/an 6,8 % 118 5,6 % 18 Total 5,8 % 1527 4,9 % 406

L’occupation des créateurs d’entreprises

Au tableau 2, nous constatons que l’entrepreneuriat varie significativement selon l’occupation préalable des créateurs. Au Québec, le personnel des ventes (10,5 %) et les travailleurs non qualifiés (8,3 %) figurent parmi les groupes occupationnels les plus entreprenants, alors que dans l’ensemble du Canada, il s’agit plutôt des agriculteurs (13,6 %) et des membres du clergé (7,9 %). Ce sont des différences importantes quant au profil des créateurs entre le Québec et le reste du Canada. Il faut toutefois éviter les conclusions hâtives, considérant la taille réduite de l’échantillonnage tel que préciser à l’annexe 1.

Tableau 2 : L’occupation des créateurs d’entreprises, Canada, Québec, GEM 2001 Occupation Canada n Québec N Professionnels 6,0 % 317 6,7% 75 Gestionnaires d’entreprises

7,6 % 145 6,9 % 29

Personnel de ventes 7,1 % 85 10,5 % 19 Membres du clergé 7,9 % 228 4,5 % 44 Travailleurs qualifiés 4,3 % 231 6,1 % 82 Travailleurs non qualifiés 5,5 % 181 8,3 % 48 Agriculteurs 13,6 % 22 0,0 % 5 Forces armées 0,0 % 11 0,0 % 3 Total 6,3 % 1220 6,6 % 305

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Les secteurs d’activités des entreprises en création Le graphique 3 répartit les entreprises en création selon quatre grands secteurs d’activité : services aux consommateurs, services aux entreprises, secondaire et primaire. Il nous révèle des disparités notables entre le Québec et les autres régions canadiennes dans deux secteurs en particulier, le secteur primaire et celui des services aux entreprises. Précisément, nous trouvons qu’une forte proportion des entreprises québécoises sont créées dans le secteur primaire (26,1 %), tandis qu’il s’en crée peu dans ce secteur au Canada (12,3 % au total, incluant le Québec). L’Ontario n’en dénombre aucune. À l’inverse, une faible proportion des entreprises québécoises sont créées dans le secteur des services aux entreprises (13,0 % au Québec), un secteur pourtant très populaire dans les autres régions canadiennes (28,3 % au total, incluant le Québec). Les provinces de l’Est du pays créent trois fois plus d’entreprises dans ce secteur que le Québec.

Graphique 3 : La répartition des entreprises en création selon quatre secteurs d’activités par région, Canada, GEM 2001

13,3

28,9

31,1

26,7

32,0

32,0

36,0

26,1

26,1

13,0

34,8

7,7

15,4

38,5

38,5

12,3

27,4

28,3

32,1

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Ouest Ontario Québec Est Total

Services auxconsommateursServices auxentreprisesSecondaire

Primaire

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L’entrepreneuriat au Québec : le GEM 2001

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Les motivations des créateurs d’entreprises En 2001, le GEM a introduit une mesure des motivations sous-jacentes à l’acte d’entreprendre. Il en distingue deux formes: l’entrepreneuriat par nécessité et l’entrepreneuriat par occasion. Nous parlerons d’un entrepreneuriat par nécessité lorsque le répondant crée une entreprise en réaction à un marché du travail insatisfaisant (« il n’a pas de meilleures possibilités d’emploi) ». L’entrepreneuriat par occasion sera relié, pour sa part, à la reconnaissance d’une occasion d’affaires (« pour tirer avantage d’une occasion d’affaires »). Tel qu’illustré au graphique 4, nous trouvons que, dans l’ensemble du Canada, 28,1 % des créateurs ont choisi l’aventure entrepreneuriale par nécessité, alors que 66,7 % d’entre eux ont plutôt tenté de saisir une occasion d’affaires7. Le Québec témoigne d’un entrepreneuriat par nécessité plus élevé que le reste du Canada. 46,4 % des répondants (comparativement à 11,5 % en Ontario) ont répondu qu’ils sont impliqués dans la création d’une entreprise parce qu’ils « avaient pas de meilleures possibilités d’emploi ». Notons que l’Ontario obtient le plus haut taux d’entrepreneuriat par occasion : 80,8 % des répondants affirment leur désir de démarrer une entreprise pour « tirer avantage d’une occasion d’affaires ».

Graphique 4 : La répartition des entreprises en création selon les motivations à entreprendre (nécessité ou occasion) par région, Canada, GEM 2001

67,480,8

53,664,3 66,7

28,311,5

46,4 21,428,1

0

20

40

60

80

100

120

Ouest Ontario Québec Est Total

NécessitéOpportunité

7 La répartition des créateurs entre nécessité et occasion n’égale pas 100%, car une troisième possibilité de réponse était envisageable, soit la catégorie « autre ».

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L’espérance de croissance des créateurs d’entreprises L’espérance de croissance est appréciée sur la base des perspectives d’embauche des créateurs d’entreprises sur un horizon de cinq années. Ces dernières sont très éclatées entre les régions canadiennes, tel qu’en témoigne le graphique 5. Dans l’ensemble, nous trouvons que la majorité des créateurs canadiens souhaitent embaucher entre un et cinq employés d’ici cinq ans (59,3 %). 14,8 % vont préférer le travail autonome (aucun employé), tandis que 13,6 % se présentent tels des créateurs d’entreprises à haut potentiel de croissance (20 emplois et plus). Au Québec, 90 % des créateurs d’entreprises souhaitent embaucher des travailleurs dans les cinq prochaines années (50 %, de un à cinq emplois, 30 % de six à 19 emplois et 10 %, 20 emplois et plus). Seulement 10 % d’entre eux favoriseront le travail autonome. Le statut de travailleur autonome est davantage prisé dans l’Ouest du pays (20,6 %) et en Ontario (17,6 %) qu’ailleurs au pays. L’Ontario et les provinces de l’Est se distinguent des autres régions canadiennes, car plus de 20% des créateurs d’entreprises souhaitent embaucher plus de 20 personnes d’ici cinq ans. L’espérance de croissance des entreprises est donc supérieure dans ces provinces.

Graphique 5 : La répartition des entreprises en création selon l’espérance de croissance des créateurs par région, Canada, GEM 2001

20,6

70,6

8,8

17,6

41,2

17,6

23,5

10

50

30

10

70

10

20

14,8

59,3

12,3

13,6

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Ouest Ontario Québec Est Total

20 emplo is etplus6 à 19 emplo is

1 à 5 emplo is

A ucun emplo i

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Conclusion de section Qu’apprenons-nous du GEM sur l’entrepreneuriat québécois en ce qui concerne les créations d’entreprises ? Dans l’ensemble, nous trouvons qu’il a connu des variations significatives de 1999 à 2001. Ces dernières confortent d’une certaine façon nos appréhensions à l’effet d’un entrepreneuriat volatile et de survie dans la belle province8. À cet effet, le GEM 2001 nous apprend que les Québécois, plus que les Canadiens, démarrent des entreprises en réaction à un marché du travail insatisfaisant. Ce constat relie directement entrepreneuriat et marché du travail. Dès lors, comment expliquer la bonne performance entrepreneuriale de 1999, la piètre performance observée en 2000 et le résultat, disons mitigé, de l’année 2001 (un taux de création dans la moyenne, mais qui s’avère être un entrepreneuriat de nécessité à 46,4 %) 9? Avançons une interprétation à partir d’éléments strictement conjoncturels. En 1998 — 1999, le Québec vivait un tournant dans l’embauche (la débauche) de travailleurs dans deux secteurs publics majeurs, soit l’éducation et la santé. Des milliers de fonctionnaires furent invités à quitter leur emploi. Nous croyons que ces mises à la retraite massive expliquent en partie un entrepreneuriat très fort en 1999. Plusieurs nouveaux retraités auraient tenté l’aventure entrepreneuriale. L’explication inverse sera avancée à l’égard du faible entrepreneuriat de l’année 2000. Dans la foulée du remplacement d’une partie de ces travailleurs, de la croissance des secteurs du commerce électronique et des nouvelles technologies, il y a eu, l’année suivante, une multiplication des offres pour des emplois intéressants et de qualité. Nous croyons que cette situation a limité l’entrepreneuriat par nécessité en l’an 2000. Il s’agit de deux années très distinctes au niveau économique qui ont donné, en 1999, une surévaluation du taux d’entrepreneuriat effectif au Québec et, en 2000, une sous-évaluation de ce même taux. Sous la menace de la récession américaine, l’année 2001 fut nettement plus tempérée, conjoncturellement parlant, et surtout au niveau des mouvements d’emplois (ralentissement de l’embauche et crise financière dans les secteurs des nouvelles technologies donnant lieu à des mises à pied). Dès lors, nous obtenons pour 2001, un taux d’entreprises en création de 6,5 %. Ce dernier nous apparaît comme une bonne évaluation du nombre moyen d’adultes impliqués en création d’entreprises. Il permet à tout le moins des comparaisons plus justes entre le Québec et le reste du Canada.10 Sachant cela, sommes-nous plus avancés ? Devons-nous nous réjouir d’une telle performance entrepreneuriale ? En fait, le défi des 6,5 % d’adultes québécois en création d’entreprise demeure la concrétisation de leurs actions entrepreneuriales en entreprises viables et pérennes. Nous sommes traversés d’un vent de scepticisme à cet égard, car le profil des créateurs d’entreprises nous convainc de la coexistence de deux formes d’entrepreneuriat, et nous craignons que l’entrepreneuriat par nécessité soit relié à une situation de survie. Quelques pistes

8 Proulx et Riverin (1999) ont pour leur part illustré les disparités de l’entrepreneuriat entre les différents territoires (MRC et régions administratives) du Québec. 10 Dans une étude couvrant la période 1986-1992, Toulouse, Roy et Vallée, 1994, concluent pour leur part que la thèse de l’impact positif du chômage sur l’entrepreneuriat n’est pas vérifiée empiriquement. Une région avec un taux de chômage élevé serait moins entrepreneuriale. Ils spécifient toutefois la neutralité de cette relation dans les territoires ruraux. Ils trouvent cependant que les variations du taux de chômage sont de meilleurs indicateurs de l’entrepreneuriat, ce qui rejoint nos observations.

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nous sont signifiées par les résultats présentés précédemment. D’abord, nous avons vu que, comparativement au reste du Canada, les Québécois avec des revenus faibles (entre 20 000 $ et 30 000 $) étaient fortement représentés parmi les créateurs, de même que les travailleurs non qualifiés. De plus, une forte proportion des nouvelles entreprises sont créées dans le secteur primaire, secteur où les formes de travail alternatives (travail indépendant, autonome,..) deviennent de plus en plus la norme et non l’exception. On embauche peu dans ces secteurs (et notamment dans les forêts et les mines) préférant l’impartition. Et, considérant les taux d’entreprises en création selon l’occupation, nous avons constaté que les entreprises ne sont pas créées par des agriculteurs (0,0 % au Québec, et 13,6% au Canada) donc la représentativité du secteur primaire est bel et bien causée par les autres activités primaires. Une grande majorité d’entre eux est poussée vers l’entrepreneuriat. Quelles sont les répercussions de ces différentes formes entrepreneuriales sur la pérennité des entreprises, sur la croissance économique ? À première vue, les motivations entrepreneuriales ne freinent en rien l’espérance de croissance de nos créateurs. Les Québécois veulent faire croître leur entreprise dans les mêmes proportions que les habitants des autres régions canadiennes, peu importent leurs motivations. Des études tendent même à démontrer que les motivations à entreprendre n’ont pas d’impact direct sur la croissance future de l’entreprise (Birley et Westhead, 1994 a). Les compétences des créateurs seraient davantage garantes du succès ou de l’échec des créations (Chandler et Hanks, 1994). Nous verrons subséquemment que les entrepreneurs par nécessité se sentent moins capables que les entrepreneurs par occasion11. Dans de telles conditions, le parcours idéal demeure l’entrepreneuriat par occasion.

11 Dans le même sens, un rappel des résultats du GEM 2000 nous invite à la prudence. Ceux-ci stipulaient que le Québec était entrepreneurial, mais que des lacunes importantes persistaient quant aux capacités entrepreneuriales. Ces faiblesses entrepreneuriales témoignent, à notre avis, de l’incapacité des Québécois à reconnaître les occasions d’affaires.

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Les entreprises en activité La situation entrepreneuriale d’une économie repose sur son potentiel créatif, mais aussi sur sa base entrepreneuriale, c’est-à-dire ses entreprises en activité. En ce sens, deux mesures furent développées par le GEM afin de compléter ce portrait de l’entrepreneuriat : le taux de propriétaires dirigeants d’entreprises (entreprises de tous âges) duquel nous soutirons le taux de jeunes entreprises (entreprises de 42 mois et moins).

Les propriétaires dirigeants d’entreprises Avec un taux de propriétaires dirigeants de 12,3 % en 2001, le Canada se compare à la Norvège (11,9 %) et à l’Irlande (12,4 %) (annexe 3). Il se situe légèrement au-dessus de la moyenne internationale de 11,0 % et il est loin derrière les États-Unis dont 17,5 % de la population adulte (18 à 64 ans) sont propriétaires dirigeants d’une entreprise. En France, ce taux est de 7,7 %. Le Québec se situe légèrement au-dessus de la moyenne canadienne en 2001, avec un taux de propriétaires dirigeants de 12,9 %, un taux comparable à l’Italie (12,8 %). De 1999 à 2001, nous observons un taux de propriétaires dirigeants moyen de 14,3 % au Canada. Outre les provinces de l’Ouest du pays, nous constatons que les régions canadiennes ont sensiblement les mêmes taux de propriétaires dirigeants moyens (Québec, 12,6 % ; Ontario, 12,5 % ; provinces de l’Est canadien, 12,3 %). Pour leur part, les provinces de l’Ouest rejoignent les États-Unis quant à l’importance de leur bassin d’entrepreneurs actifs (16,5 %).

Graphique 6 : Le taux de propriétaires dirigeants par région, Canada, GEM 1999, 2000, 2001

15,414,4

13,613,1

15

18,6

12,9

11,2

13,5

15,615,4

10,3

12,9

10,3

12,3

16,5

12,5 12,6 12,3

14,3

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

Ouest Ontario Québec Est Total

199920002001Moyenne

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L’âge et le genre des propriétaires dirigeants Les taux de propriétaires dirigeants selon l’âge et le sexe des répondants sont illustrés au graphique 712. Nous constatons que 12,3 % des hommes et 9,8 % des femmes s’affirmaient tels des propriétaires dirigeants d’entreprises. Les hommes de 35 à 44 ans sont les plus actifs : 17,5 % d’entre eux étaient à la tête d’une entreprise en 2001. Les femmes de 45 à 54 ans s’illustrent : 15,7 % d’entre elles étaient propriétaires dirigeantes d’une entreprise selon notre enquête. Ici encore, nous remarquons que les hommes entre 65 et 74 ans sont nettement plus présents au niveau des entreprises en activité (8,7% des hommes, 3,2 % des femmes). Une proportion étonnante en comparaison au groupe des 55 à 64 ans où les hommes et les femmes sont quasiment à égalité (10,3 % des hommes, 9,8 % des femmes) et à celui des 45 à 54 ans, les femmes y étant plus actives que les hommes (14,7 % des hommes, 15,7 % des femmes). Est-ce que la gent masculine aurait plus de difficulté avec la retraite, la passation des pouvoirs? Quoi qu’il en soit, en référence au graphique 2, nous constatons que l’écart entre les jeunes femmes et les femmes plus âgées tend à diminuer avec les années. Les jeunes femmes sont aujourd’hui nettement plus actives en création d’entreprises,13 ce qui nous porte à croire à la diminution ultérieure des écarts entre les hommes et les femmes de 18 à 44 ans quant à la propriété et la gestion d’une entreprise.

Graphique 7 : Le taux de propriétaires dirigeants selon l’âge et le genre, Canada, GEM 2001

8,3

13,6

17,5

14,7

10,3

8,7

12,3

6,4

9,6

12,0

15,7

9,8

3,2

9,8

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

18 à 24 ans 25 à 34 ans 35 à 44 ans 45 à 54 ans 55 à 64 ans 65 à 74 ans 75 ans et plus Total

HommesFemmes

12 Tous les indicateurs sont évalués à partir de la population adulte de18 à 64 ans, sauf ceux en relation avec l’âge. Les taux d’entreprises en création du graphique 2 ne doivent pas être comparés à ceux présentés dans le rapport canadien 2001 ou dans le rapport international. 13 Peterson, Riverin & Kleiman, Rapport canadien du GEM 2001, page 16.

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Les motivations à entreprendre des propriétaires dirigeants Dans la lignée des questionnements soulevés dans la partie précédente concernant les motivations à entreprendre et leurs relations avec la performance subséquente de la nouvelle entreprise, l’enquête du GEM a cherché aussi à traiter en profondeur les motivations à entreprendre des propriétaires dirigeants d’entreprises en activité. Dans l’ensemble, pour le Canada, nous constatons que 76,2 % des propriétaires dirigeants affirment s’être lancés en affaires pour saisir une occasion d’affaires, contre 23,8 % ayant plutôt réagi à un marché du travail insatisfaisant (n’offrant pas de meilleures possibilités d’emploi). Au Québec, 31,5 % des propriétaires dirigeants d’entreprises se sont dirigés vers les affaires par nécessité14 contre 68,5 % qui ont plutôt su saisir une occasion d’affaires. Par ailleurs, les provinces de l’Est et l’Ontario se démarquent dans ce cas-ci. L’entrepreneuriat par nécessité est supérieur dans l’Est (41,7 %), contre un entrepreneuriat d’occasion plus faible (58,3 %). À l’opposé, le taux d’entrepreneuriat par occasion surprend par sa supériorité en Ontario à 95,1 %.

Graphique 8: La répartition des propriétaires dirigeants selon les motivations à entreprendre par région, Canada, GEM 2001

25,7

4,9

31,541,7

23,8

68,558,3

76,2

95,1

74,3

0

20

40

60

80

100

120

Ouest Ontario Québec Est Total

OccasionNécessité

La croissance espérée des entreprises en activité Est-ce que ces entreprises fonctionnent comme des travailleurs autonomes ou comme des PME avec employés? Mais encore, est-ce que ces dirigeants souhaitent faire croître leur entreprise? Nous exposons, au tableau 3, la proportion des propriétaires dirigeants qui n’embauchaient 14 Dans une étude portant spécifiquement sur les travailleurs autonomes, Filion (2000) trouve qu’une part significative des travailleurs autonomes (24,5%) est de type «involontaire » comparativement aux travailleurs autonomes volontaires.

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aucun employé (travailleur autonome) au moment de l’enquête. Nous remarquons que cette proportion est supérieure dans les provinces de l’Ouest du pays (49,3 %) et en Ontario (48,8 %). Elle est plus faible au Québec (29,6 %) et bien davantage dans les provinces de l’Est (7,7 %). Nous trouvons donc des écarts importants quant à la représentativité des travailleurs autonomes entre les régions canadiennes. Cette dernière serait supérieure dans l’Ouest du pays et en Ontario. Ces constats corroborent celles soulevées dans le rapport annuel de la CIBC portant sur le travail autonome. Maintenant, est-ce que ces travailleurs autonomes souhaitent développer leur entreprise et embaucher des employés? La réponse à cette question varie aussi selon les régions. D’une façon générale, nous trouvons que 23,1 % des travailleurs autonomes souhaitent embaucher au moins un employé d’ici cinq ans. Ce taux de croissance oscille entre 31,8 % en Ontario — donc une forte espérance de croissance — , 21,0 % au Québec, 18,9 % dans l’Ouest — des proportions modérées — et 7,7 % dans l’Est, ce qui signifie, dans ce cas, que des employeurs souhaitent passer au travail autonome.

Tableau 3 : La répartition des entreprises en activité selon l’espérance de croissance par région, Canada, GEM 2001

Ouest Ontario Québec Est Total

Aucun emploi (b) (%) 49,3 48,8 29,6 7,7 40,2 Aucun emploi (a) dans 5 ans (%) 40,0 33,3 23,4 8,3 30,9 Croissance espérée (((b)-(a))/ (a))(%)

18,9 31,8 21,0 -7,8 23,1

Les jeunes entreprises en activité Tel que nous l’avons mentionné en introduction, parmi les entreprises en activité, une partie sont des jeunes entreprises, c’est-à-dire des entreprises en activité depuis moins de 42 mois. Pour l’année 2001, nous observons que 3,9 % répondent au critère de jeunes entreprises, soit le tiers des propriétaires dirigeants (graphique 9). Ce taux de jeunes entreprises place le Canada légèrement au-dessus de la moyenne internationale, qui atteint 3,4 %15. L’Australie (7,2 %), la Corée, (7,2 %) et la Nouvelle-Zélande (6,3%) bénéficient des plus haut taux de jeunes entreprises, tandis que le Japon (0,8 %), la France (0,9 %) et la Belgique (1,2 %) font piètre figure à ce chapitre. Nous retrouvons une forte présence de jeunes entreprises au Québec (4,4 %); il s’agit d’une nette progression par rapport à l’année 2000 (1,4 %). Il est important de noter que la mesure fut modifiée entre l’année 2000 et 2001, ce qui limite et modère nos comparaisons temporelles. Soulevons toutefois que le classement des taux de jeunes entreprises moyens sur deux ans est le même que celui des taux de créations moyens. Les provinces de l’Ouest arrivent en tête (3,6 %), suivies de l’Ontario (3,0 %), du Québec (2,9 %), et enfin de l’Est du pays (1,5 %).

15 Peterson, Riverin et Kleiman, Rapport canadien du GEM 2001, page 5.

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Graphique 9 : Le taux de jeunes entreprises par région, Canada, GEM 2000, 2001

3,1

2,1

1,4

1,8

2,3

4,03,9

4,4

1,1

3,83,6

3,0 2,9

1,5

3,0

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

3,5

4,0

4,5

5,0

Ouest Ontario Québec Est Total

20002001Moyenne

Conclusion de section Quelles conclusions pouvons-nous tirer de ce portrait des entreprises en activité pour le Québec? Globalement, nous retenons qu’en moyenne, de 1999 à 2001, 12,6 % de la population adulte se définissaient comme des propriétaires dirigeants d’entreprises : 2,9 % de la population adulte (soit 23 % du total des propriétaires dirigeants) opéraient de jeunes entreprises (de moins de 42 mois). Si l’on compare le taux de jeunes entreprises moyen (2,9 %) au taux d’entreprises en création moyen (5,9 %), nous pouvons conclure grossièrement que près de la moitié (49,1 %) des entreprises en création dépassent le stade du démarrage16. En contrepartie, autant d’entre elles abandonnent le processus entrepreneurial (50,9%)17. Pourtant, l’espérance de croissance des créateurs est une réalité que nous avons soulevée dans la section précédente : 90 % des créateurs d’entreprises ont affirmé, à la période de création de leur entreprise, qu’ils souhaitaient embaucher du personnel dans les cinq prochaines années (graphique 4). Dans les faits, nous observons que seulement 70,4 % (100 %-29,6 %) des entreprises en activité embauchent du personnel (tableau 3). Les autres 20 % de propriétaires dirigeants sont des travailleurs autonomes (sans aucun employé). Une partie seulement de ces travailleurs autonomes québécois (soit 21 %), souhaite développer leur entreprise. En plus du taux d’abandon élevé, il semble y avoir un écart notable entre les aspirations des créateurs quant à la croissance de leur entreprise et la taille effective des entreprises en activité. Est-ce un élan d’optimisme de la part des nouveaux entrepreneurs? Quels sont les freins à la croissance? Est-ce que les contraintes à l’embauche découragent les nouveaux entrepreneurs? Est-ce une question de compétences pour faire croître l’entreprise? Ou plus simplement l’essoufflement économique?

16 L’étude produite par le gouvernement du Québec en 2001 trouvait un taux de survie d’entreprises à 75% après 1 ans, toutes entreprises confondues. Cette étude considère toutefois les entreprises qui sont démarrées et non celles en démarrage. 17 Ce constat fut aussi formulé lors du GEM Canada 2000.

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Le soutien à l’entrepreneuriat En 2001, 5,2 % des Canadiens ont répondu par l’affirmative à la question : « Participez-vous, dans le cadre de votre travail rémunéré, à la création d’une entreprise? » (graphique 10). Pour 29 pays du GEM 2001, cette participation atteint 3,6 % (annexe 3). Elle est de 1 % en France, la plus faible de tous les pays participants, tandis qu’elle atteint 9,4 % aux USA. Ces supporteurs de l’entrepreneuriat s’inscrivent bel et bien dans la dynamique entrepreneuriale de tous les pays. Avec un taux de 6,0 % pour 2001, le Québec se démarque des autres régions canadiennes pour une troisième année consécutive (graphique 10). De 1999 à 2001, il est observé qu’en moyenne 7,0 % des adultes québécois participaient à la création d’entreprises dans le cadre de leur travail. Les provinces de l’Ouest du pays, qui ont connu les plus hauts taux de création depuis 1999, dénombrent moins de gens évoluant dans le domaine du soutien à l’entrepreneuriat (5,0 %).

Graphique 10 : Le soutien à l’entrepreneuriat par région, Canada, GEM 1999, 2000, 2001

5,86,3

8,8

7,1

3,8

5,4

6,2

3,7

4,9

5,5

4,5

6,0

4,0

5,25,05,4

7,0

5,7 5,7

9,5

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Ouest Ontario Québec Est Total

199920002001Moyenne

Le tableau 4 nous indique le ratio supporteurs/créateurs d’entreprises. Le Québec affiche le plus haut ratio de supporteurs/créateurs (0,93). Il est suivi de l’Ontario (0,88). L’annexe 3 nous propose le même tableau pour les pays participants au GEM 2001. Dans ce classement international, le Québec se situerait en 7e position, tout juste devant la Russie (0,91) et derrière le Royaume-Uni (0,94). Est-ce qu’une forte représentativité des supporteurs de l’entrepreneuriat est souhaitable pour une économie qui se veut entrepreneuriale? Une analyse de corrélation effectuée auprès des 29 pays participants au GEM 2001 nous signifie que le soutien est timidement corrélé avec le taux d’entreprises en création (0,309**). Il est donc difficile d’établir un lien causal entre ces deux mesures. Toutefois, lorsque le soutien est corrélé avec le taux d’activité entrepreneuriale par occasion (TEA = création + jeunes entreprises), nous trouvons une relation plus robuste (0,546**). Cette relation est totalement nulle entre le taux de supporteurs et l’activité entrepreneuriale par

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nécessité (0,007). Ceteris paribus, nous pouvons donc dire que plus il y a de gens qui participent à la création d’entreprises dans le cadre d’un travail rémunéré, et plus il devrait y avoir d’entrepreneurs par occasion.

Tableau 4 : Le ratio supporteurs/créateurs d’entreprises dans les régions canadiennes, GEM 2001

Provinces Supporteurs (a)

Créateurs (b)

Ratio (a)/(b)

Ouest 5,5 8,8 0,63 Ontario 4,5 5,1 0,88 Québec 6,0 6,5 0,93 Est 4,0 8,0 0,50 Total 5,2 6,9 0,75

Les revenus et l’occupation des supporteurs de l’entrepreneuriat Qui sont ces supporteurs de l’entrepreneuriat? Il peut s’agir d’agents de développement, de financiers, de professionnels (comptables, avocats…), d’essaimants, de la relève familiale (de type bourgeon), de membres d’une coopérative en création, de créateurs d’OSBL18… Le tableau 5 qui suit nous expose la répartition de ces travailleurs en fonction de leurs revenus d’emploi, tandis que le graphique 11 illustre leur répartition en fonction de sept grandes catégories d’emplois. Ainsi, nous pouvons constater une convergence des revenus des supporteurs dans la tranche des 30 000 $ et moins pour les provinces de l’Ouest (31,8 %), le Québec (31,8 %) et les provinces de l’Est (33,3 %) et une divergence notable après les 30 000 $ et plus. Nous retrouvons nettement plus de travailleurs du Québec à l’échelle des 30 000 $ à 50 000 $ (36,4 %) et nettement moins dans celle des 50 000 $ et plus (31,8 %). La répartition des revenus nous montre clairement qu’une grande majorité des supporteurs du Québec se retrouvent sous l’échelle des 50 000 $ et moins (68,2 % au Québec, contre 31,8 % en Ontario). Pourquoi cet écart important? Est-il causé par la nature des emplois occupés par les supporteurs?

Tableau 5 : La répartition des travailleurs actifs en entrepreneuriat selon la tranche de revenus par région, Canada, GEM 2001

Ouest Ontario Québec Est Total 0 à 30 000 $ 31,8 13,6 31,8 33,3 26,4 30 000 $ à 50 000 $ 22,7 18,2 36,4 16,7 25,0 50 000 $ et plus 45,5 68,2 31,8 50,0 48,6

La répartition de ces supporteurs selon l’occupation ne nous aide pas à résoudre ces questionnements. La structure occupationnelle des Québécois s’arrime sensiblement à celle du Canada. Nous pourrions même affirmer qu’il y a plus de travailleurs qualifiés, de professionnels et de personnel de ventes actifs en entrepreneuriat au Québec que dans le reste du Canada, ce

18 Organisation sans but lucratif.

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- 17 -

qui nous semble positif à première vue. Notons toutefois que notre clergé s’avère moins actif en création d’entreprises que celui des autres régions canadiennes.

Graphique 11 : La répartition des travailleurs actifs en entrepreneuriat selon l’occupation par région, Canada, GEM 2001

5,6

16,7

22,2

5,65,6

22,2

22,2

29,4

11,8

11,8

5,9

23,5

17,6

12,5

25,0

6,3

12,5

25,0

18,8

20,0

20,0

20,0

20,0

20,0

1,8

19,6

19,6

8,9

7,1

23,2

19,6

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Ouest Ontario Québec Est Total

Travailleurs non qualifiés

Travailleurs qualifiés

Personnel de ventes

Gestionnaires d'entreprises

Professionnels

Membres du clergé

Agriculteurs

h

Conclusion de section En relation avec les résultats présentés précédemment, nous trouvons que, de 1999 à 2001, il y a eu plus de gens impliqués en entrepreneuriat dans le cadre d’un travail rémunéré (7,0 %) que d’entreprises en création (5,9 %). Le Québec se retrouve donc avec le plus haut ratio de couverture sans être le plus entrepreneurial en terme de créations d’entreprises. La présence de supporteurs est corrélée avec l’entrepreneuriat par occasion. Or, au Québec, il y a davantage de créateurs d’entreprises par nécessité que dans les autres provinces. Les supporteurs de l’entrepreneuriat gagnent nettement moins que ceux du reste du Canada pourtant, on les retrouve dans les mêmes catégories d’emplois. Comment interpréter ces constats troublants? Est-ce le fait d’une main-d’œuvre nombreuse mais à temps partiel, d’une main-d’œuvre sous expérimentée, sous éduquée ou plus directement d’une main-d’œuvre sous-payée? Ou est-ce simplement relié au coût de la vie, (quoique l’Est du pays se compare avantageusement au Québec à ce chapitre, alors que l’on retrouve 50 % des supporteurs dans la tranche des 50 000 $ et plus)? Plus directement, la structure de soutien à l’entrepreneuriat est-elle inefficace? Avant de conclure hâtivement, il faut rappeler que le modèle québécois se distingue de plusieurs manières. D’une part, il y a au Québec une très bonne couverture territoriale, tant au point de vue du soutien institutionnel à l’entrepreneuriat (SADC, SAJE, CLD, …) qu’à celui des finances (Caisses populaires, BDC, Investissements Québec, FTQ, etc.). Cela permet aux entrepreneurs de toutes les régions une accessibilité à des services aux entreprises de qualité et abordables, services auxquels elles n’auraient peut-être pas accès autrement. Le climat économique difficile de nos régions québécoises limite l’accroissement des entreprises, l’arrivée de nouvelles entreprises et freine l’avancement professionnel des habitants. On peut donc

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supposer que plus de gens sont insatisfaits et choisissent l’entrepreneuriat par nécessité. Peut-être devrions-nous conclure que, sans cette répartition territoriale des supporteurs de l’entrepreneuriat, nos régions seraient encore moins entrepreneuriales et que le taux d’entrepreneuriat québécois serait inférieur? Rappelons que le taux de jeunes entreprises est élevé au Québec en 2001. La présente section sur le soutien à l’entrepreneuriat ne nous permet pas de conclure de façon systématique à l’inefficacité du modèle québécois. Elle nous permet toutefois de le remettre en question.

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Quelques éléments culturels La culture entrepreneuriale s’illustre comme facteur de premier plan pour fertiliser l’entrepreneuriat. Le GEM 2000 nous confirmait, dans une certaine mesure, le dynamisme de la culture entrepreneuriale québécoise. Il nous a permis de constater que les entrepreneurs étaient respectés dans la société québécoise (87,3% des adultes confirmaient ce respect), davantage que dans le reste du Canada (77,4%), et que les valeurs individualistes primaient sur les valeurs plus collectives. Les modèles entrepreneuriaux et les capacités entrepreneuriales sont deux autres instruments de mesure du potentiel entrepreneurial.

La connaissance d’un entrepreneur Les modèles entrepreneuriaux constituent des véhicules de la culture entrepreneuriale. Plus la population échange avec des entrepreneurs actifs et plus l’esprit d’entreprise sera diffusé et partagé. Ce contact avec un entrepreneur semble plus fréquent au Canada (33,9 %) qu’au Québec (27,5 %). On remarquera sa supériorité chez les créateurs d’entreprises. En effet, 64,3 % des créateurs d’entreprises québécois mentionnent connaître un entrepreneur (22 % de la population en général). Ce taux grimpe à 80 % chez ceux ayant perçu une occasion d’affaires.19

Graphique 12 : Connaissance d’un entrepreneur, Canada, Québec, GEM 2001

19 Dans les 29 pays participants, 34,8 % de la population adulte fut en contact avec un entrepreneur dans les deux dernières années. Aux États-Unis, 43,5 % de la population adulte affirme connaître un entrepreneur, tandis qu’en France, on parle de 22,2 %.

POPULATION EN GÉNÉRAL Canada : 33,9 % Québec : 27,5 %

CRÉATEURS : Canada : 57,1 % Québec : 64,3 %

RESTE DE LA POP. : Canada : 28,5 % Québec : 22,0 %

Par Nécessité : Canada : 47,1 % Québec : 61,5 %

Par Occasion: Canada : 61,3 % Québec : 82,5 %

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Les capacités et les compétences entrepreneuriales Nous avons mentionné précédemment que les capacités et les compétences du fondateur constituaient de bons indicateurs du succès futur d’une nouvelle entreprise. Le GEM a donc sondé la population afin de connaître sa perception de ses propres capacités et compétences à créer une entreprise. Dans l’ensemble du Canada, nous trouvons que 52,9 % des 2003 répondants affirment posséder les capacités et les compétences pour se lancer en affaires. Ce taux augmente de façon significative lorsqu’on interroge les entrepreneurs en création. Au Québec, 82,1 % des créateurs estiment posséder ces capacités. Ceux qui sont motivés par des occasions d’affaires le sont davantage (89,3 %) que ceux qui sont motivés par nécessité (84,6 %). Est-ce un résultat significatif? Tout dépend de l’humeur du moment. D’une part, nous pouvons nous féliciter, car nous trouvons que plus de 50 % de la population adulte estiment posséder les capacités et les compétences pour se lancer en affaires. Il y a là un entrepreneuriat potentiel intéressant. Nous pouvons aussi faire le raisonnement inverse. On dira dès lors qu’au Québec, 17,9 % des créateurs d’entreprises estimaient ne pas posséder les capacités et les compétences pour se lancer en affaires. Un constat peu reluisant considérant que les capacités constituent l’un des plus importants gages de réussite en affaires.

Graphique 13 : Capacités et compétences entrepreneuriales, Canada, Québec, GEM 2001

POPULATION EN GÉNÉRAL Canada : 52,9 % Québec : 50,4 %

CRÉATEURS : Canada : 83,1 % Québec : 82,1 %

RESTE DE LA POP. : Canada : 47,4 % Québec : 44,3 %

Par Nécessité : Canada : 72,1 % Québec : 84,6 %

Par Occasion : Canada : 89,2 % Québec : 89,3 % Population en général :

Monde : 40,5 % USA : 61,0 % France : 20,0 %

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Quelques données financières Année après année, le GEM traite de divers aspects financiers en lien avec l’entrepreneuriat. Dans cette section, nous en présenterons deux : Les anges financiers et la structure de propriété des entreprises en création et des entreprises en activité. Le lecteur est toutefois invité à prendre connaissance des rapports international et canadien du GEM 2001. On retrouve dans le rapport international une étude sur la relation entre le capital informel, l’entrepreneuriat et la croissance économique. Dans le GEM Canada 2001, un dossier spécial questionne le rôle du financement par les fonds de travailleurs sur la croissance économique du Canada.

Les anges financiers Le graphique 10 illustre le taux d’anges financiers pour chacune des quatre grandes régions canadiennes de 1999 à 2001. Ces taux sont relativement stables d’une année à une autre en comparaison du taux d’entreprises en création ou même du taux de jeunes entreprises. Ainsi, 3,5 % de la population adulte canadienne aurait personnellement fourni des fonds pour le démarrage d’une entreprise qu’ils ne dirigeront pas. Les provinces de l’Ouest se situent nettement au-delà de cette moyenne canadienne, avec 4,7 % d’anges financiers, tandis que les provinces de l’Est obtiennent un maigre 2 %.

Graphique 14 : Le taux d’anges financiers selon les régions, Canada, 1999, 2000, 2001

6,8

2,2

3,7

1,2

4,1

2,8 2,92,6

1,8

2,7

4,6

3,5 3,7

2,9

3,8

4,7

2,93,3

2,0

3,5

0

1

2

3

4

5

6

7

8

Ouest Ontario Québec Est Total

199920002001Moyenne

La structure de propriété des entreprises Il fut soulevé, lors du GEM 2000, que la structure de propriété des entreprises en création se démarquait de celle des entreprises en activité. Ce résultat se confirme en 2001 tel que présenté au tableau 6 : 58,1 % des Québécois créent leur entreprise avec des partenaires, donc à propriétaires multiples, tandis que 58,5 % le dirigent sans partenaire, c’est-à-dire à propriétaire

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unique : il y a donc un écart de 20 % qui est observé au Québec seulement. Dans le reste du pays, la structure de propriété au démarrage converge avec celle des entreprises en activité. On remarquera, au graphique 15, que cette structure de propriété au démarrage se distingue davantage lorsque l’on compare les entreprises créées par nécessité et celles créées par occasion. Lorsqu’il est question de l’entrepreneuriat par nécessité, 30 % (contre 70 %) vont fonctionner à propriétaires multiples. Cette proportion diminue à 50 % pour les entrepreneurs par occasion.

Tableau 6 : La structure de propriété des entreprises en création et en activité par région, Canada, GEM 2001

Entreprises en création Ouest Ontario Québec Est Total À propriétaire unique 64,6 52,0 41,9 66,7 55,8 À propriétaires multiples 35,4 48,0 58,1 33,3 44,2 Entreprises en activité À propriétaire unique 65,6 54,8 58,5 54,5 60,5 À propriétaires multiples 34,4 45,2 41,5 45,5 39,5

Graphique 15 : La structure de propriété des entreprises en création selon les motivations à entreprendre

Au Québec plus que dans le reste du Canada, pour les créateurs par nécessité plus que pour les créateurs par occasion, on va chercher de l’aide financière pour se lancer en affaires, une aide impliquant la participation au capital-actions, une propriété multiple. Toutefois, lorsque l’entreprise est en activité, on recherche davantage l’indépendance financière, soit le statut de propriétaire unique. Quelles sont les causes de cette situation particulière pour le Québec et quelles en sont les conséquences? Est-ce que cela constitue un plus pour la province ou non? Pour évaluer cette situation convenablement, il faudrait savoir si cette structure favorise la survie et le succès des nouvelles entreprises québécoises. Cela peut être contraignant pour l’entrepreneur en herbe mais aussi facilitant, compte tenu de la multiplication des capacités et des compétences dans un contexte ou plusieurs partenaires sont impliqués.

Par Occasion :

Propriétaires multiples :

Canada : 61,9 % Québec : 70,0 %

Propriétaire unique : Canada : 38,1 % Québec : 30,0 %

Par Nécessité :

Propriétaire unique : Canada : 50,0 % Québec : 50,0 %

Propriétaires multiples :

Canada : 50,0 % Québec : 50,0 %

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Conclusion La situation de l’entrepreneuriat fut positive en 2001 comparativement à celle de l’année 2000, et ce, tant en ce qui concerne la création d’entreprises que les jeunes entreprises. Qui plus est, nous remarquons que les femmes et les jeunes, deux clientèles ciblées par nos gouvernements, sont bien représentés dans «l’industrie» de l’entrepreneuriat du Québec. Nous observons toutefois une forte volatilité d’une année à l’autre. De notre point de vue, elle illustre différentes formes d’entrepreneuriat variant selon la conjoncture. À juste titre, l’étude nous permet de constater un fort entrepreneuriat par nécessité pour l’année 2001. Près de la moitié des nouveaux entrepreneurs se lancèrent en affaires parce qu’ils n’avaient pas trouvé un emploi satisfaisant. Sans constituer un mauvais entrepreneuriat, cette forte proportion d’entrepreneurs par nécessité signifie que le nombre d’entreprises créées serait nettement inférieur s’il y avait plus d’emplois de qualité disponibles au Québec. Elle laisse aussi planer un doute sur les capacités entrepreneuriales des personnes qui sont contraintes, d’une certaine façon, à se lancer en affaires : Près de 20% d’entre elles affirment ne pas posséder les capacités et compétences pour diriger une entreprise. Ce facteur augmente nécessairement les risques d’échecs. Suivant ces premiers constats, nous croyons que la base entrepreneuriale du Québec demeure fragile. Et, devant le fait inévitable du remplacement des baby-boomers dans les 10 à 20 prochaines années, du vieillissement de la population et de la disponibilité attendue d’emplois de qualité pour nos jeunes, nous craignons, tout comme Julien (2000), un ralentissement de l’entrepreneuriat voire un effritement de la culture entrepreneuriale. En conséquence, nous rejoignons les propos de Fortin (2002). Il faut redoubler d’efforts et travailler sur la culture et l’éducation entrepreneuriales. Il s’agit d’éléments clés favorables à la création d’un entrepreneuriat fort au Québec. Et tel que spécifié par Joyal (2002), favoriser une culture entrepreneuriale exige du temps. Dans le même ordre d’idées, la présente étude indique un décalage entre les aspirations à la croissance des créateurs d’entreprises et leur réalisation. Cette constatation illustre bien la difficulté à survivre et à traverser les premières étapes de l’entreprise. Certes, les capacités entrepreneuriales constituent un gage de réussite des entreprises. Il est possible qu’il y ait un déficit à ce niveau. Nous sommes témoins de nombreuses avancées en ce qui a trait à la formation des futurs entrepreneurs. Nous avons soulevé dans cette étude que la majorité des futurs entrepreneurs considérait qu’ils possédaient les capacités et les compétences pour créer leur entreprise. Cependant, selon une étude produite par la firme Zins Beauchesne, les entrepreneurs québécois demeurent peu enclins à diversifier et approfondir leur propre formation comparativement aux américains (Zins, Beauchesne, 1996). Il importe donc de persévérer dans nos efforts de sensibilisation à une formation continue pour nos entrepreneurs et dans l’amélioration et l’accessibilité à de la formation diversifiée et de qualité. Et peut-être observerons-nous ainsi un rapprochement entre les aspirations des entrepreneurs et leur réalisation. Dans ce rapport nous soulevons aussi le fait qu’il y a eu plus de gens qui soutenaient l’entrepreneuriat dans le cadre d’un travail rémunéré que de gens qui étaient en processus de création d’une entreprise. En outre, nous constatons que ce bassin de main-d’œuvre est relativement moins bien rémunéré au Québec comparativement aux autres régions canadiennes. Ce constat laisse planer le doute sur l’efficacité de la structure de soutien à l’entrepreneuriat au Québec, mais aussi et surtout, sur sa convergence. Y aurait-il éclatement des formes d’accompagnement aux entrepreneurs? Avons-nous multiplié les intervenants pour obtenir ce résultat peu reluisant à l’égard des créations d’entreprises? Avons-nous ajouté des

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ressources (humaines et financières) en région ou les avons-nous tout simplement redéployées ? Est-ce que les bonnes personnes oeuvrent aux bons endroits avec les bons outils et la bonne rémunération? Nous rejoignons bons nombres d’auteurs pour rappeler que l’accompagnement des jeunes créateurs est bénéfique particulièrement dans certaines régions du Québec au climat économique incertain (Proulx et Riverin, 1999 ; Joyal, 2002). Malgré cela, ce résultat demeure troublant. L’enquête du GEM nous offre indubitablement l’occasion de réfléchir sur l’efficacité et la convergence de toute cette structure de support à l’entrepreneuriat. Cette dernière ne constitue toutefois pas la panacée pour une économie entrepreneuriale. Même avec le meilleur support moral et financier, une stratégie solide pour stimuler la culture entrepreneuriale et des programmes d’éducation en béton, il existera encore Québec des difficultés qui décourageront nos nouveaux entrepreneurs (Riverin, 2001). Pour les membres de la FCEI (Fédération canadienne des entreprises indépendantes), les taxes sur la masse salariale, l’article 45 du code du travail, la lourdeur du fardeau fiscal tant au provincial qu’au fédéral, la bureaucratie gouvernementale, le cadre réglementaire, la pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs clés sont en tête au palmarès des freins à l’entrepreneuriat (FCEI, 2002). Ainsi, toute politique d’aide à l’entrepreneuriat ne saurait être efficace sans un arrimage des cadres budgétaire, fiscal et réglementaire. Sinon, on prend d’une main pour redonner de l’autre et le temps requis pour procéder, brasser de la paperasse, structurer, négocier se traduit inévitablement par une perte de productivité pour nos entrepreneurs, voire un découragement. En somme, à la lumière du portrait présenté dans ce rapport, nous croyons que «l’industrie» de l’entrepreneuriat doit continuer à se remettre en question et à développer une approche globale afin de maximiser tout le potentiel entrepreneurial des Québécois.

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Bibliographie BIRLEY, S., et P. WESTHEAD. « A Taxonomy of Business Start-up Reasons and Their Impact on Firm Growth and Size », Journal of Business Venturing, vol. 9, no 1 (1994), pages 25-33. BYGRAVE, W.D., M. HAY, et E. AUTIO, « The Global Entrepreneurship Monitor (GEM) Model for Economic Growth: A Study of Venture Capital in 19 Nations », Babson Conference Presentation, (2001). CHANDLER, G.N., et S.H. HANKS. « Founder Competence, the Environment and Venture Performance », Entrepreneurship Theory and Practice, vol. 18, no 3 (1994), pages 77-90. CIBC. ECONOMICS DIVISION. “Self-Employment in Canada: trends and Prospects, (2001), 21 pages. FÉDÉRATION CANADIENNE DE L’ENTREPRISE INDÉPENDANTE (FCEI), « Regard sur la PME—2002 », (2002), 9 pages (www.FCEI.ca). FILION, L. J., Travail autonome : des volontaires et des involontaires, Gestion, 2000, pages 48 -56. FORTIN, P-A., La culture entrepreneuriale- un antidote à la pauvreté, Collection entreprendre (2002), 248 pages. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. « Le taux de survie et le taux de passage des entreprises », Direction de l’analyse économique, MICC, (Mars 2001) 25 pages. JOYAL, A., « Le développement local : comment stimuler l’économie des régions en difficulté? », Les Éditions de l’IQRC, Ste-Foy, 156 pages. JULIEN, P-A., L’entrepreneuriat au Québec - Pour une révolution tranquille entrepreneuriale 1980-2005, Montréal, Les Éditions Transcontinentales inc. et Les Éditions de la Fondation de l’entrepreneurship (2000), 400 pages. LÉGARÉ, M-H, SIMARD, G., FILION, L-J., La PME au Québec—profil comparatif, cahier de recherche no 99-06, Chaire d’entrepreneurship Maclean Hunter, HEC Montréal, (1999), 21 pages. OCDE, Stimuler l’esprit d’entreprise, Paris, (1998). PETERSON, R., Global Report : GEM Canada 1999, York University, (1999). PETERSON, R., N. RIVERIN, et R. KLEIMAN. Global Report: GEM Canada 2001, York University et HEC Montréal, 2001, 25 pages. PETERSON, R., N. RIVERIN, et R. KLEIMAN. Le rapport canadien du GEM 2001, traduit de l’anglais par M.VEILLETTE, Montréal, (2002), 38 pages. PETERSON, R. et N. RIVERIN. Global Report: GEM Canada 2000, York University et HEC Montréal, 2001, 57 pages.

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PROULX, M-U., L’économie des territoires au Québec, Les Presses de l’université du Québec, (2002), 364 pages. PROULX, M-U. et N. RIVERIN, L’entrepreneuriat dans les régions administratives et les territoires MRC du Québec, Rapport de recherche, (mars 1999), 225 pages. REYNOLDS, P., M. CHAMPS, B. BYGRAVE, et E. AUTIO. GEM International Executive Report, (1999-2000-2001) . RIVERIN, N. « L’entrepreneuriat au Québec : ce que les experts en pensent », Revue organisations et territoires, (Février 2001). ROY, R, Y. GASSE et J.M. TOULOUSE, Le profil entrepreneurial du Québec, cahier de recherche n°94-02-02, Chaire d’entrepreneurship Maclean Hunter, HEC Montréal, (février 1994). TOULOUSE, J-M., G. ROY, et L. VALLÉE, « Regional Business Creation and « push » factors : The Case of Quebec”, cahier de recherché no 94-01-01, Chaire d’entrepreneurship Maclean Hunter, HEC Montréal, 27 pages. ZINS BEAUCHESNE ET ASSOCIÉS, « Les employeurs et la formation », (1996).

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Annexe 1: La méthodologie du GEM Trois sources de données permettent au consortium de chercheurs un accès à des données uniformes, comparables et fiables: • Un échantillon de la population adulte : Une enquête fut réalisée auprès de 2000 répondants

dans chaque pays participants. Des firmes privées ont conduit ces enquêtes dans chacun des pays participants. Au Canada, le sondage fut réalisé à l'été 2001 par la firme Market facts.

• Des entrevues semi dirigées réalisées par les équipes nationales du GEM. Chaque pays a

ainsi interrogé 36 experts en moyenne. Ces entrevues, d'une durée d'une heure en moyenne, cherchaient à prendre les commentaires des spécialistes sur les questions fondamentales relatives à l'entrepreneuriat. Elles cherchaient essentiellement à bien profiler et comprendre les conditions entrepreneuriales de chacun des pays.

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Annexe 2 : La définition des indicateurs Taux d’entreprises en création : Pourcentage de la population adulte (de 18 à 64 ans) :

- ayant participé activement à la création d’une entreprise dans la dernière année; - entreprises qu’ils posséderont en tout ou en partie; - n’ayant pas versé de salaires depuis plus de trois mois.

Taux de propriétaires dirigeants : Pourcentage de la population adulte (de 18 à 64 ans) :

- étant dirigeant ou gestionnaire d’une entreprise; - entreprises qu’ils possèdent en tout ou en partie.

Taux de jeunes entreprises : Pourcentage de la population adulte (de 18 à 64 ans) :

- étant dirigeant ou gestionnaire d’une entreprise; - entreprises qu’ils possèdent en tout ou en partie; - entreprises démarrées en 1998 ou après (au plus 42 mois d’activité en juin 2001).

Taux de supporteurs d’entreprises : Pourcentage de la population adulte (de 18 à 64 ans) :

- ayant participé à la création d’une entreprise dans le cadre d’un travail rémunéré; - entreprises qu’ils ne possèderont pas.

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Annexe 3 : Faits saillants du GEM 2000

- On a constaté une certaine volatilité de l’entrepreneuriat au Québec. En effet, avec un taux d’entreprises en création qui passa de 8,1 % en 1999 à 3,3 % en 2000, il y a lieu de se préoccuper du caractère volatile de l’entrepreneuriat.

- Les efforts de création se concrétisent peu en entreprise viable, le taux d’entreprises en

création étant nettement supérieur au taux de jeunes entreprises. Le taux de jeunes entreprises au Québec était de 1,4 % en 2000, un taux relativement faible en comparaison avec le reste du Canada.

- Les entreprises se créent majoritairement à propriétaires multiples, mais elles fonctionnent

majoritairement à propriétaire unique.

- Les entrepreneurs sont respectés dans la société québécoise. Le GEM soulève toutefois le constat d’une société nettement plus individualiste que centrée sur la collectivité.

- Le nombre de personnes impliquées en entrepreneuriat dans le cadre d’un travail

rémunéré est supérieur au Québec (6,2 % de la population adulte en 2000).

- On dénote des faiblesses pour ce qui est de la formation des entrepreneurs (particulièrement au niveau de la formation continue).

- On s’avance à dire qu’il y a des capitaux disponibles sur le marché québécois. On cible

toutefois un problème de fragmentation des intervenants, des programmes.

- On remarque que l’approche gouvernementale en matière d’entrepreneuriat est positive, mais qu’elle demeure très éclatée.

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Annexe 4 : Compléments Tableau 7 : Les propriétaires dirigeants dans les pays participants, GEM 2001

Pays Taux de propriétaires dirigeants

Royaume-Uni : Pays de Galles ,0558 Singapour ,0625 Russie ,0644 Royaume-Uni : Écosse ,0678 Argentine ,0727 Afrique du Sud ,0752 France ,0768 Belgique ,0810 Brésil ,0827 Espagne ,0830 Japon ,0839 Allemagne ,0889 Mexique ,0890 Pays-Bas ,0936 Danemark ,0972 Pologne ,0983 Portugal ,0999 Royaume-Uni : toutes régions ,1002 Israël ,1074 Suède ,1133 Norvège ,1193 Canada ,1233 Irlande ,1240 Italie ,1276 Hongrie ,1319 Finlande ,1372 Inde ,1390 États-Unis ,1753 Australie ,1933 Corée ,2092 Nouvelle-Zélande ,2451 Total ,1103

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Tableau 8 : Le ratio supporteurs/créateurs d’entreprises dans les pays participants, GEM 2001

Pays Supporteurs Création (taux harmonisé)

Ratio supporteurs /créateurs

France 1,01 6,35 0,16 Brésil 1,83 9,24 0,20 Hongrie 1,71 7,78 0,22 Argentine 1,93 7,98 0,24 Portugal 0,98 3,93 0,25 Espagne 1,61 5,62 0,29 Pologne 2,62 7,41 0,35 Corée 2,84 7,66 0,37 Inde 2,99 7,77 0,38 Singapour 1,69 4,18 0,40 Mexique 5,42 12,69 0,43 Royaume-Uni : Pays de Galles 1,11 2,57 0,43 Finlande 2,60 5,98 0,43 Royaume-Uni : Écosse 1,43 3,07 0,47 Italie 3,94 7,82 0,50 Japon 2,36 4,26 0,55 Australie 5,36 8,97 0,60 Suède 2,71 4,19 0,65 Norvège 3,80 5,73 0,66 Canada 5,18 7,04 0,74 Nouvelle-Zélande 7,02 9,32 0,75 Afrique du Sud 6,03 7,23 0,83 Irlande 6,44 7,27 0,89 Danemark 4,72 5,31 0,89 Russie 3,33 3,65 0,91 Royaume-Uni : toutes régions 4,66 4,94 0,94 Pays-Bas 2,75 2,59 1,06 Allemagne 5,46 4,81 1,14 États-Unis 9,42 8,19 1,15 Belgique 4,15 3,36 1,24 Israël 4,65 1,18 3,92 Total 3,60 6,07 0,59