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N°6775 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com PHOTO : B. SOUHIL PHOTO : AFP PUBLICITÉ De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer le richissime émirat du Qatar soupçonné de «financement » des groupes djihadistes au nord du Mali et ailleurs… L’Algérie disputera aujourd’hui son deuxième match de la CAN-2013 contre le Togo Un match que l’équipe nationale doit impérativement gagner pour se relancer dans la course à la qualification. CE SOIR (19H) ALGÉRIE-TOGO LIRE L’ARTICLE DE HACEN OUALI EN PAGE 3 LES DÉPASSEMENTS DU RICHE ÉMIRAT DÉCRIÉS El Watan LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 26 janvier 2013 CONFLIT TRIBAL À GHARDAÏA LIRE L’ARTICLE EN PAGE 4 ÉDITION DU CENTRE Affrontements entre jeunes Mozabites et arabophones (chaâmba) Le jeu Le jeu trouble trouble du Qatar du Qatar «DÉCENNIE NOIRE» CETTE AMNÉSIE GRAVÉE DANS LE MARBRE À QUAND UN MÉMORIAL POUR LES VICTIMES DU TERRORISME ? Ni stèles commémoratives, ni plaques, ni monuments n’indiquent à travers nos villes et nos villages que notre pays a traversé une douloureuse épreuve. A quand un symbole mémorial pour les victimes du terrorisme ? LIRE L’ENQUÊTE RÉALISÉE PAR MUSTAPHA BENFODIL EN PAGES 6, 7, 8 ET 9 LIRE LES ARTICLES DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL TAREK AÏT SELLAMET EN PAGES 26 ET 27 LA VICTOIRE OU LA HONTE

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N°6775 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

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De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer le richissime émirat du

Qatar soupçonné de «fi nancement » des groupes djihadistes au nord

du Mali et ailleurs…

● L’Algérie disputera aujourd’hui son deuxième match de la CAN-2013 contre le Togo ● Un match que l’équipe nationale doit impérativement gagner pour se relancer dans la course à la qualifi cation.

CE SOIR (19H) ALGÉRIE-TOGO

LIRE L’ARTICLE DE HACEN OUALI EN PAGE 3

LES DÉPASSEMENTS DU RICHE ÉMIRAT DÉCRIÉS

El WatanLE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 26 janvier 2013

■ CONFLIT TRIBAL À GHARDAÏA

LIRE L’ARTICLE EN PAGE 4

ÉDITION DU CENTRE

Affrontements entre jeunes Mozabites et arabophones (chaâmba)

Le jeu Le jeu trouble trouble

du Qatardu Qatar

«DÉCENNIE NOIRE» CETTE AMNÉSIE GRAVÉE

DANS LE MARBRE À QUAND UN MÉMORIAL

POUR LES VICTIMES DU TERRORISME ?

Ni stèles commémoratives, ni plaques, ni monuments n’indiquent à travers nos villes et nos villages que notre

pays a traversé une douloureuse épreuve. A quand un symbole mémorial pour les victimes du terrorisme ?

LIRE L’ENQUÊTE RÉALISÉE PAR MUSTAPHA BENFODIL EN PAGES 6, 7, 8 ET 9

LIRE LES ARTICLES DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL TAREK AÏT SELLAMET EN PAGES 26 ET 27

LA VICTOIRE OU LA HONTE

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Les patrons des firmes pétrolières se sont retrouvés à Davos (Fo-rum économique mondial) en

Suisse. L’Algérie s’est invitée aux dis-cussions. Les patrons des compagnies investies dans l’exploration d’hydro-carbures savent unanimement que la récente prise d’otages d’In Amenas impliquera, à l’avenir, d’autres inves-tissements, voire d’autres coûts liés à la sécurité des individus et des sites pétroliers. Pour l’Algérie, le gouvernement sait qu’il doit impéra-tivement lever la crainte. C’est aussi un investissement grandeur nature. A Davos, les responsables des com-pagnies pétrolières étaient toujours, certes, sous le choc induit par les der-niers événements, mais le froid suisse semble avoir eu raison des esprits surchauffés, puisqu’ils ont fini par adapter leurs discours à une situation déjà connue dans certains endroits réputés à risque élevé. C’est-à-dire que l’industrie du pétrole et du gaz est habituée à ce genre de si-tuations, notamment dans certains en-droits réputés dangereux, estiment des responsables de groupes pétroliers. Cependant, ces patrons croient que l’investissement dans de nouveaux projets pourrait ralentir en Afrique du Nord en particulier. Pour certains experts, il y aurait plutôt une étape

d’observation et d’attente avant que la machine de production ne se remette à vrombir. De manière globale, les firmes n’entendent pas baisser pavil-lon même si, selon toute évidence, le site d’In Amenas subirait encore le repli des expatriés. De son côté, le chef exécutif de la compagnie émira-tie Crescent Petroleum, Majid Jafar, a estimé que la région de l’Afrique du Nord devrait éviter une chute brutale de la production d’hydrocarbures des suites des récents incidents sur-venus sur le site gazier d’In Amenas. La région subirait, néanmoins, un ralentissement des investissements et

des projets, à en croire le même res-ponsable. D’autant plus que certains pays européens ont appelé, hier, leurs ressortissants à quitter la Libye suite à des alertes terroristes émises contre les étrangers. En Algérie, les experts estiment que les autorités «doivent agir vite pour restaurer un climat de sécurité». C’est du moins l’avis de Pierre Ter-zian, patron de Petrostratégies. Inter-rogé récemment à ce propos dans les coulisses de la Chambre basse du Parlement, le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a indiqué que les autorités algériennes ont reçu

des assurances quant au fait que les entreprises et travailleurs étrangers ne quitteront pas l’Algérie.

PAS DE RETRAIT EN VUE

Le ministre a assuré dans la foulée que les autorités étudient actuellement la situation des sites et entendent améliorer sensiblement leur sécurité. «Notre industrie est traditionnelle-ment confrontée à des risques d’ordre politique, mais les événements de la semaine dernière mèneront à un examen approfondi des dépenses en relation avec la sécurité», a décla-ré Andrei Kuzayev, qui dirige les opérations à l’étranger de Lukoil, le plus grand producteur russe de pétrole. Cela signifie inévitablement, d’après le même responsable, une forte hausse des coûts de production. Lors d’une réunion tenue en marge du Forum économique mondial de Da-vos, des patrons de grosses cylindrées pétrolières évaluent les coûts actuels liés à la sécurité des installations et des effectifs à 3% d’un coût global de chaque projet. Pour les mêmes responsables, bien que la sécurité n’était pas un facteur nécessairement déterminant dans les décisions finales d’investissement, les coûts ont déjà commencé à augmenter rapidement. Ali Titouche

Propos recueillis par Melissa Roumadi

Les patrons des plus grandes firmes pétro-lières, réunis jeudi en marge du Forum de Davos, considèrent qu’il coûtera désormais plus cher d’assurer la sécurité des sites de production. Dans quelle mesure pensez-vous que cela pourrait impacter les coûts des facteurs de production ?

Je ne suis pas spécialiste des questions de sécurité, mais je pense que les coûts de sécurité vont augmenter aussi bien pour les compagnies pétro-lières nationales qu’internationales, mais aussi pour les Etats producteurs dont les armées et services de gendarmerie devront mobiliser des moyens supplé-mentaires.

Au-delà de l’aspect militaire de la sécurité, on a également évoqué les menaces que font peser sur l’industrie les cyberattaques…

On a compté plusieurs cyberattaques en 2012, mais celles-ci ciblent plutôt les objectifs politiques. Des cyberguerres opposent parfois des Etats anta-gonistes. Les sociétés pétrolières, qui ont un poids important pour certains Etats, sont prises pour cibles, notamment dans les pays du Golfe. On peut citer dans ce sens le cas de l’Aramco, qui a été la cible en 2012 de plusieurs cyberattaques. La première de ces cyberattaques a perturbé passablement ses opérations.

Les questions de sécurité devraient générer des coûts supplémentaires pour les pays produc-teurs. Ne croyez-vous pas que ces coûts devraient aussi être assumés par les investisseurs et parte-naires ?

Je crois que devant la montée des risques, tout le monde devra consentir des efforts supplémentaires pour assurer la sécurité des installations. Chacun, à son niveau et dans son domaine, devra faire des efforts pour mieux assurer la sécurité à la fois du personnel et des installations.

Ne pensez-vous pas que les incidents d’In Amenas et la montée des risques dans la région

nord-africaine auront un effet sur les investissements pétroliers et gaziers dans cette zone ?

Chaque fois qu’une région est en proie à des problèmes sécuritaires, les compagnies étrangères hésitent, bien entendu, à aller y travailler. Elles cherchent à garantir la sécurité de leur personnel avant toute chose. Après l’attaque terroriste d’In Ame-nas, le gouvernement algérien devra démontrer, aussi bien aux partenaires étrangers qu’aux travailleurs de Sonatrach, que la leçon a été tirée et que les installations seront désormais mieux protégées. Cela s’applique aussi bien au personnel étranger qu’au personnel national.

Certains s’attendent aussi à une décélération des investissements dans la région…

Je ne le crois pas. Je pense qu’il y aura un temps d’observation et d’attente, mais je ne pense pas que cela aura un impact durable. Il est évident que ceux qui travaillaient dans la région d’In Amenas mettront un certain temps à revenir, car il est entendu qu’il y a un traumatisme. Ce sont des êtres humains et ils ne sont pas prêts à revenir si on ne leur donne pas des garanties de sécurité. Dans la région particulière d’In Amenas, il peut y avoir effectivement un flottement. Mais dans les autres secteurs en Algérie ou dans d’autres pays, ce n’est pas à cause de cette attaque terroriste que les compagnies pétrolières vont se retirer. Elles vont simplement renforcer les mesures de sécurité. Je ne pense pas qu’il y aura une décélé-ration des investissements, juste un temps d’attente pour obtenir les assurances nécessaires en matière de sécurité et pour surmonter, dans certains cas, les traumatismes que l’attaque a provoqués.

Vous remarquerez que l’attaque terroriste est survenue au moment où l’on s’apprête à appli-quer une nouvelle loi sur les hydrocarbures dans l’objectif de relancer l’exploration pétrolière et gazière en Algérie. Ne croyez-vous pas que cela risque de contrarier quelque peu les projets ou

de retarder un éventuel appel d’offres dans ce sens ?

Tout le monde a noté la coïn-cidence entre l’attaque terroriste d’In Amenas et les discussions menées au moment même au Par-lement concernant la loi sur les hydrocarbures. Je ne crois que cela était l’objectif des terroristes, ils avaient un objectif affiché clai-rement. Mais la coïncidence est

là. Il faudrait que les autorités algériennes agissent vite pour restaurer un climat de sécurité, pour que cette nouvelle loi sur les hydrocarbures tienne ses promesses. Car grâce à cette loi, l’Algérie peut effec-tivement espérer une accélération de l’exploration.

Pour que cela se fasse, il faudrait agir pour réta-blir le climat de confiance. Je voudrais juste préciser que l’Algérie ne constitue pas un cas isolé. Il y a au moins une vingtaine de pays dans le monde où les conditions de travail sont difficiles et, très souvent, beaucoup plus difficiles qu’en Algérie. L’Algérie a traversé avec très peu de dégâts pour le secteur pétrolier et gazier toute la décennie noire des années 1990. Il y a eu très peu d’attaques contre l’industrie pétrolière et gazière et pratiquement pas de pertes humaines dans le secteur. L’attaque d’In Amenas est une sorte d’exception. Il faut faire en sorte que cela reste une exception. Cependant, il y a au moins vingt pays où les conditions de sécurité sont beaucoup moins assurées qu’en Algérie. Il y a des pays où l’in-dustrie pétrolière et gazière subit depuis de longues années des attaques récurrentes comme la Colombie ou le Nigeria. Cela n’empêche pas les compagnies pétrolières de travailler dans ces pays. Je pense qu’il ne faut se focaliser sur cette dernière attaque et que dès que les mesures de sécurité seront prises par les autorités algériennes, le climat de confiance sera ré-tabli. L’Algérie a démontré qu’elle pouvait assurer la sécurité sur son territoire. Je ne pense pas que l’effet de l’attaque sera durable sur l’industrie pétrolière et gazière en Algérie. M. R.

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L ’ A C T U A L I T É

PIERRE TERZIAN. Directeur de Pétrostratégies

«Il faudrait que les autorités algériennes agissent vite pour rétablir la confi ance»

SÉCURITÉ DES INSTALLATIONS PÉTROLIÈRES ET GAZIÈRES

L’Algérie s’invite aux discussions de Davos

Des policiers fédéraux canadiens à Alger

La présence de deux djihadistes cana-diens parmi les assaillants de l’usine gazière d’In Amenas continue à ali-

menter les spéculations sur leur identité au Canada. Après avoir «convoqué» l’ambas-sadeur d’Algérie à Ottawa, les Canadiens ont envoyé à Alger deux policiers fédé-raux de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), l’équivalent du FBI américain. Ceci démontre que ce qui a été présenté comme une convocation de l’ambassadeur algérien n’a été fait que pour les besoins de commu-nication, car ce ne sont pas les diplomates qui s’occupent d’échanger des informations dans la lutte antiterroriste. L’enjeu est de vérifier les «passeports canadiens» men-tionnés par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en conférence de presse après la fin de l’assaut. Les deux assaillants seraient d’origine arabe, mais pas nécessairement algérienne, car ils parlaient anglais. Depuis cette annonce, les autorités canadiennes n’ont cessé d’affirmer que l’Algérie n’a pas encore donné de preuves sur l’identité cana-dienne de ces terroristes. «Pour ce que nous en savons, il s’agirait de faux passeports. Jusqu’à ce que nous puissions les voir, nous ne serons pas en mesure de le savoir», affir-ment des sources officielles canadiennes, bien qu’il soit connu que le passeport canadien est prisé par les terroristes et par beaucoup de services secrets de pays occi-dentaux – on se rappelle de l’assassinat du Palestinien Al Mabhouh à Dubaï. Pour Miloud Chennoufi, professeur des rela-tions internationales au collège des forces canadiennes (Toronto), «il est d’une extrême importance de souligner que personne, absolument personne ne peut affirmer avec certitude qu’il s’agit bien de Canadiens. Maintenant, s’il s’avérait qu’ils le sont vraiment, je ne serais pas surpris, et ce, pour deux raisons. La première est que le recru-tement d’éléments radicalisés peut très bien avoir eu lieu au Canada, pas nécessairement à travers un réseau local parce que cela est possible à travers internet (la radicalisation et le recrutement). La seconde raison est qu’il est possible que ces individus aient voyagé à un moment donné avec des passe-ports canadiens sans jamais avoir mis les pieds au Canada. Les passeports peuvent très bien être contrefaits». Le gouvernement canadien veut coûte que coûte tirer cette histoire au clair. Il ne veut surtout pas que le Canada continue à être perçu, surtout aux yeux des Américains, comme une terre d’accueil pour islamistes radicaux. «Il ne faut pas oublier que beaucoup d’Amé-ricains, dont des politiciens, continuent de croire que les auteurs du 11 septembre sont entrés aux Etats-Unis par la frontière cana-dienne. Ceux qui connaissent les détermi-nants de la politique étrangère canadienne savent que les rapports avec les Etats-Unis sont de premier ordre à cause de la place que les échanges commerciaux avec les Etats-Unis occupent dans le PIB canadien», explique l’ancien journaliste d’origine algé-rienne. Il ajoute : «Je crois que le gouver-nement algérien aurait agi de la même manière : les implications (financières et politiques) en termes de sécurité intérieure seraient considérables s’il s’avérait que ces personnes avaient été réellement recrutées au Canada. Les implications seraient tout aussi importantes en cas de falsification de passeports. Aucun gouvernement n’aime apprendre que le passeport qu’il délivre est entre les mains de réseaux de crime organi-sé.» Encore plus important, pour lui, l’image de la communauté d’origine arabe : «Mais plus que tout et pour des raisons évidentes, il est dans l’intérêt de la communauté arabe et musulmane du Canada que la lumière soit faite», conclut Miloud Chennoufi.

Samir Ben

Forum économique mondial de Davos, Suisse

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Pleinement engagé dans le renversement d’El Gueddafi en s’alliant avec

l’OTAN, l’émirat du Qatar s’est révélé, à la faveur du Printemps arabe, un acteur «diplomatique» incontournable dans le nouvel échiquier régional. Son rôle grandissant a fait de cette richis-sime monarchie pétrolière un interlocuteur privilégié et surtout un riche allié de l’Occident. Mais, et contre tout attente, dans la guerre contre les groupes ter-roristes au Mali, Doha prend ses distances vis-à-vis de son allié, Paris, et critique l’action mili-taire. Pas seulement. Le Premier ministre qatari, cheikh Hamad Bin Jassem Al Thani, a émis des doutes sur l’efficacité d’une intervention militaire en assurant que «la force ne réglera pas le problème». Une position inatten-due, du moins à Paris, qui n’a pas manqué d’éveiller des soupçons dans les milieux politiques et médiatiques. Des questions fusent de partout sur le rôle «obscur» du Qatar dans certaines contrées musul-manes et sur ses liens «dou-teux» avec des organisations extrémistes. Ce «bout de terre» coincé entre l’Arabie Saoudite et l’Iran dans le golfe Persique est clairement accusé d’avoir «financé» des djihadistes au nord du Mali. Vrai ou faux ? Accusation fondée ou simple af-fabulation ? Désormais, ce pays - généreux donateur - suscite de la méfiance sur son passage. Lors d’un débat au Sénat fran-çais, au lendemain de l’inter-vention militaire française au Mali, une sénatrice communiste, Michelle Demessine, avait ou-vertement accusé l’Etat du Qatar de «financer» des groupes dji-hadistes. «Qui finance certains

groupes en action au Mali, si ce n’est le Qatar? Doit-on se voiler la face ?», avait lancé la sénatrice. Une accusation que le chef de la diplomatie fran-çaise, Laurent Fabius, a rejetée. «Sur les financements, il ne s’agit pas de prononcer des accusations comme cela, nos services ont mené toute une série d’actions pour savoir d’où viennent ces financements, il y a des accusations qui sont portées dont nous n’avons absolument aucune confirmation. Au-delà de tel ou tel Etat, la drogue, le trafic d’armes, le trafic d’otages sont à l’origine de dizaines et de dizaines de millions d’euros, et il y a confusion pour beaucoup de ces groupes entre le banditisme, le terrorisme et l’affirmation religieuse (…)», avait expliqué M. Fabius. Entre accusation et démenti, Doha est suspecté de soutenir en sous-main des mou-vements djihadistes. Même les services français fouillent dans cette direction, à en croire le Canard Enchaîné. L’hebdoma-

daire français avait fait des révé-lations troublantes sur «l’ami qatari». Dans sa livraison du 6 juin 2012, le journal a révélé que la direction du renseigne-ment militaire a recueilli «des renseignements selon lesquels les mouvements Ançar Eddine, Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ont reçu une aide en dollars du Qatar». Dan-gereuses allégations. Le mystère reste entier et Doha s’en défend. Mais il est établi que dans cette région du Mali, devenue un immense sanctuaire du terro-risme, l’émirat du Qatar distri-bue généreusement de gros sous via son Croissant-Rouge. Cette ONG qatarie aurait effectué de nombreuses missions à Gao. Selon RFI, fin juillet 2012, «une mission d’évaluation du Qatar est arrivée à Gao pour recenser les besoins humanitaires de la région. Selon des témoins pré-sents sur place, les Qataris ont promis 3 milliards de francs CFA

de médicaments et matériels en tous genres». Selon toujours Radio France internationale, qui cite un acteur humanitaire, le Croissant-Rouge de sa majesté «est venu surtout avec beau-coup d’argent», affirmant que les primes faramineuses payées à certains personnels de soins à l’hôpital de Gao, «ont créé des tensions avec leurs collègues moins chanceux». Les géné-reux donateurs qataris sont arri-vés «sans avertir personne, pas même le CICR, pourtant coordi-nateur de l’aide d’urgence dans les zones de conflit. De même, le Croissant-Rouge s’installe tou-jours dans des lieux stratégiques déjà bien pourvus en aide, comme l’hôpital de Gao contrô-lé par le Mujao, et délaisse des zones plus isolées. Des choix qui peuvent s’avérer déterminants en cas d’intervention militaire contre les islamistes», souligne RFI. Pour beaucoup d’analystes et autres observateurs, le Qatar «finance généreusement» des acteurs politiques et des groupes religieux extrémistes, pour s’offrir des relais locaux dans tous les pays arabes dans une stratégie d’influence conqué-rante. L’Algérie n’est pas en reste ; l’émir de cette monarchie absolutiste y jouit de grands privilèges notamment dans le domaine économique en faisant prévaloir une «solide amitié» avec le président Bouteflika. Alger est une étape importante dans l’agenda du cheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani. Il a effec-tué plus d’une dizaine de visites – officielles et privées – en Algé-rie. Le Qatar est-il si vite devenu ainsi, par la force de son argent, à la fois paradoxalement un partenaire sollicité qu’un acteur douteux ? Hacen Ouali

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L ’ A C T U A L I T É

S i le gouvernement japonais, qui déplore 10 victimes, compare l’attaque du site gazier au 11 Septembre, la Norvège, dont 3

ressortissants sont manquants et deux autres tués, s’interroge sur les complicités à l’intérieur de l’usine tandis que le président russe impute cette attaque à l’instabilité en Libye et en Syrie.

LE JAPON «SURPRIS ET CHOQUÉ»

Le Japon paye, avec 10 tués, un des plus lourds tributs de cette tra-gédie. Les Japonais, se sentant étrangers aux raisons de ces actions, considèrent cet acte terroriste au même plan que les attentats du 11 septembre dans lequel ils avaient perdu 24 ressortissants. Ils se demandent pourquoi ils payent un tel tribut au terrorisme islamique.Le pays a accueilli, hier matin, avec une grande émotion les corps des victimes japonaises de la tuerie algérienne d’In Amenas, ainsi que 7 rescapés. Les corps devraient être autopsiés par les services de la police japonaise afin de déterminer les causes exactes de leur mort. Le gouvernement a communiqué ensuite les identités des dix Japonais morts, tous des hommes, de plus de 50 ans pour la plupart. L’une des victimes n’a été identifiée que grâce à une alliance portant des initiales et des chiffres.Les témoignages des 7 survivants sont attendus par les autorités qui veulent comprendre dans quelles circonstances sont morts des Japonais «qui se dévouaient pour leur travail», selon les mots du Premier ministre pour qui cet acte terroriste est «absolument impar-donnable». Le gouvernement nippon, qui a fermé temporairement son ambassade au Mali par sécurité, envisage d’augmenter le nombre

d’attachés militaires des représentations japonaises à l’étranger pour renforcer sa capacité à recueillir des informations.

LA NORVÈGE SOUPÇONNE DES COMPLICITÉS À L’INTÉRIEUR

La Norvège, dont 3 ressortissants sont portés manquants depuis l’attaque du site gazier algérien d’In Amenas, a jugé «improbable» désormais de retrouver d’ex-otages vivants. Oslo a envoyé une équipe médico-légale à Alger pour tenter de les identifier parmi les corps dont l’identité reste à déterminer. Le ministre norvégien des Affaires étrangères, cité jeudi par un journal, affirme disposer de «rapports» selon lesquels les terroristes avaient des personnes à l’intérieur qui ont préparé le terrain dans la durée.«Ils avaient par exemple pré-positionné du matériel sur le site», a déclaré Espen Barth Eide au tabloïd norvégien Verdens Gang.Disant s’appuyer sur d’autres sources, Verdens Gang précise que les militants islamistes avaient même entreposé des armes dans le complexe qu’ils ont pris d’assaut le 16 janvier et où ils ont retenu des centaines de personnes en otages jusqu’au dénouement sanglant de la crise samedi dernier. Le journal cite aussi des témoignages d’ex-otages affirmant que les assaillants savaient précisément où se trouvaient les expatriés dans l’immense complexe. Accréditant l’idée qu’ils disposaient de complicités intérieures, une source sécuritaire algérienne a indiqué, mercredi dernier, à l’AFP, qu’un des membres du commando avait été chauffeur sur le site jusqu’à l’an dernier. Le groupe pétrolier norvégien, Statoil, a confirmé hier la mort de deux de ses employés norvégiens sur le site gazier algérien d’In Amenas,

cible d’une sanglante attaque et d’une prise d’otages par un comman-do islamiste, le 16 janvier. Trois autres Norvégiens qui travaillaient dans le complexe sont toujours portés disparus.

DES REBELLES LIBYENS DÉMENTENT AVOIR VENDU DES ARMES AUX ASSAILLANTS

D’anciens rebelles libyens ont démenti, jeudi, avoir vendu à un groupe armé les armes utilisées lors de la prise d’otages sur un site gazier du Sahara algérien. Ils ont souligné que la «sécurité de l’Algé-rie sœur est inséparable de la sécurité de la Libye» et condamné «l’attaque terroriste qui a visé les intérêts et la sécurité du peuple algérien». Ces rebelles de Zenten, qui ont combattu le régime de Mouammar El Gueddafi en 2011, étaient parmi les premiers groupes rebelles à entrer à Tripoli en août 2011 et s’étaient emparés d’un important arsenal abandonné par les forces d’El Gueddafi.

UN ÉVÉNEMENT LIÉ À L’INSTABILITÉ EN LIBYE ET EN SYRIE, SELON POUTINE

Le président russe, Vladimir Poutine, a estimé jeudi que les conflits en Syrie et en Libye sont à l’origine de la prise d’otages sanglante d’In Amenas et de l’instabilité en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. «Le conflit en Syrie fait rage depuis près de deux ans. Le soulèvement en Libye, accompagné d’un déferlement d’armes incontrôlé, a contribué à la détérioration de la situation au Mali», a déclaré M. Poutine, selon des propos rapportés par des médias.

Amel B.

IN AMENAS : DES ZONES D’OMBRE SUBSISTENT● Après l’épilogue de la prise d’otages du site gazier d’In Amenas, les familles des victimes pleurent leurs morts ● Plusieurs jours après l’attaque, la situation reste confuse et beaucoup de questions demeurent sans réponse.

● Une monarchie absolue qui nourrit des ambitions démesurées et tente d’étendre son influence dans la sphère régionale, notamment à la faveur du Printemps arabe.

Le Premier ministre qatari, cheikh Hamad Bin Jassem Al Thani

LES EXPATRIÉS SE DÉPLACERONT SOUS ESCORTE

SÉCURITAIRE

Au lendemain de l’attaque terroriste contre le complexe gazier d’In Amenas, le personnel expatrié des filiales algériennes

des groupes étrangers sera escorté par les services de sécurité dans leurs déplacements, avons-nous appris de sources sécuritaires. ArcelorMittal et Fertiberia (Fertial), deux entreprises à capitaux étrangers implantées à Annaba, n’échappent pas à cette mesure sécuritaire nationale. Cette dernière a été confirmée par des sources proches des deux directions générales d’ArcelorMittal et de Fertial. «Nous avons été invitées par le wali de Annaba et des mesures sécuritaires draconiennes ont été prises à la faveur d’un conseil de sécurité. Outre la sécurisation des installations, tout le personnel étranger doit être escorté par les services de sécurité lors de ses déplacements.» ArcelorMittal Annaba, qui est gérée par un staff en majorité de nationalité française, a été invitée par le consul général de France, dont la chancellerie est implantée dans la même ville, pour leur faire part des nouvelles mesures sécuritaires à appliquer à même de protéger les expatriés français. Quant au staff espagnol de Fertial, dont la sécurité du site est assu-rée par une entreprise privée de gardiennage Sag Essalem, il a éga-lement renforcé en nombre les agents armés. «Bien qu’il préfère une escorte par les éléments de Sag Essalem pour plus de liberté dans la mobilité, le staff espagnol a été sommé de se soumettre aux orientations des autorités locales qui préconisent la garde des services de sécurité», a affirmé une source proche de la direction générale de Fertial. Dans un article paru hier dans le Monde, il a été rapporté : «Depuis l’attaque islamiste contre le complexe gazier d’In Amenas, dans le Sahara algérien, les entreprises françaises sont passées «à l’éche-lon supérieur» en matière de sécurité. Elles refusent toutefois de donner des détails pour éviter à la fois de fragiliser les nouveaux dispositifs de protection et de froisser les autorités algériennes.» Même le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a pré-venu, le 20 janvier, que l’Algérie allait «renforcer la sécurité, mais en comptant sur ses propres moyens et qu’il n’était pas question d’accepter des forces de sécurité extérieures». Selon toujours la même source, la France est le deuxième investisseur étranger en Algérie, et le premier hors hydrocarbures. Plus de 450 sociétés françaises activent en Algérie, soit quatre fois plus qu’en 2005. Ces entreprises opèrent dans les secteurs bancaire, pharmaceutique, agroalimentaire, automobile, etc. Quelque 90% d’entre elles sont installées sur la bande côtière (Alger, Oran, Annaba...) ou un peu en retrait, sur les Hauts-Plateaux. Aucune n’a procédé, semble-t-il, à des rapatriements d’expatriés ces derniers jours. Il n’en va pas de même dans le Sud algérien, où sont implantées les entreprises exploitant les gisements d’hydrocarbures, ainsi que leurs sous-trai-tants : Total, GDF-Suez, la compagnie générale de géophysique, Technip ou encore Sodexo. Le Monde rapporte en citant ces der-nières que «depuis le drame d’In Amenas, ces sociétés ont procédé à des déplacements de leurs employés expatriés. Plutôt que de les faire rentrer en France, nous les avons envoyés dans des zones plus sécurisées, telles que Hassi Messaoud et Alger, mais il s’agit d’une mesure temporaire». Cependant, ces mesures n’altèrent en rien la décision des entreprises françaises qui n’ont pas l’intention de quitter l’Algérie. Pour preuve, Laurence Parisot, la présidente du Medef, l’a affirmé le 18 janvier. Les sociétés françaises emploient 35 000 travailleurs directs et près de 100 000 indirects. M.-F. Gaïdi

LES DÉPASSEMENTS DU RICHE ÉMIRAT DÉCRIÉS

Le jeu trouble du Qatar

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El Watan - Samedi 26 janvier 2013 - 4

L ’ A C T U A L I T É

TIARET6 mois de prison ferme pour un ex-député FLNC. A., ex-député ayant rejoint le FLN en 2007, a été condamné avant-hier soir par le tribunal de première instance de Frenda, 50 km à l’ouest de Tiaret, à six mois de prison ferme et à une amende de 50 000 DA pour avoir tenté de détourner une mineure. L’aff aire remonte à la première semaine du mois en cours. En pleine ville, l’ex-élu de la nation venait de remettre un billet de 2000 DA et un sachet de victuailles avec en sus un bout de papier portant son numéro de portable. Le mis en cause compte faire appel suite à cette condamnation, une première dans les annales de la justice dans ce genre d’aff aire. A. F.

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DISPARITION DE ROBERT BONNAUD

Décès d’un militant de la cause algérienne

ParisDe notre correspondant

I l a soutenu de toutes ses forces l’aspiration indépendantiste du peuple

algérien. Il faisait partie des grandes et belles figures françaises de l’anticolo-nialisme. Marseillais de naissance le 13 février 1929, la capitale du Sud français l’imprégnera toute sa vie. Question mili-tantisme, il avait de qui tenir puisque son grand-père, à la fin du XIXe siècle, était un pionnier du syndicalisme, fondateur des syndicats de traminots de la ville, rapporte le journal le Monde qui rend à Robert Bonnaud un vibrant hommage. Quant à son père, il avait l’esprit fron-deur sur les chantiers où il a travaillé. Jeune adhérent au Parti communiste, la période de l’occupation nazie durant la Seconde Guerre mondiale l’aura marqué pour le restant de sa vie. C’est pendant la guerre 1939-1945, alors qu’il est un jeune préadolescent de 13 ans, qu’il rencontra une future autre figure marquante de la lutte algérienne, Pierre Vidal-Naquet, réfugié à Marseille dès 1940. Ils resteront liés jusqu’à la mort de l’historien à l’été 2006. Il faut dire qu’avec le concours de deux camarades, Robert Bonnaud l’avait tiré à la dépor-

tation, quand ses parents sont arrêtés en mai 1944, envoyés à Auschwitz et où ils sont aussitôt assassinés. Pierre Vidal-Naquet en parle dans ses Mémoires (Seuil/La Découverte, 1995). Robert Bonnaud passe l’agrégation à 22 ans et sort major de la promotion de 1952. Enseignant, il deviendra spécialiste des hérésies médiévales. Alors que la guerre d’Algérie débute, il est rappelé sous les drapeaux en 1956. Malgré les mani-festations pour refuser le départ, dont il fera partie sous le mot d’ordre «Paix en Algérie !», «Fusillez Mollet !», il se retrouve en Algérie, «quand il constate que les dockers CGT ne se mettront pas en grève pour empêcher les embar-quements. Déçu, il s’interroge sur les enjeux politiciens de l’affrontement. C’en est fini de son appartenance au PCF», écrit le Monde. Il sera des com-bats dans les djebels du mauvais côté d’abord, mais choisissant finalement «de fraterniser avec les indigènes, se livrant à une propagande active contre la guerre, avant de témoigner à son retour des agissements criminels de l’armée». En 1957, il donne à la revue Esprit, que dirige Jean-Marie Domenach, sur le conseil de Pierre Vidal-Naquet, le texte «La paix des Némentchas» (complété

par une correspondance avec Marius Chatignon, il paraît en 1962 sous le titre Itinéraire chez Minuit, réédité en 2012). Dans ce texte, il dénonçait les massacres perpétrés par l’armée française auxquels il a assisté les 25 et 26 octobre 1956. De nouveau en poste au lycée Périer à Mar-seille, le militant poursuit son activisme contre la «pacification» en Algérie, en devenant «porteur de valises» pour le FLN. Il cachera des armes «et bientôt recrute d’anciens camarades du PCF, en rupture de parti depuis la mise au pas de la Hongrie par les Soviétiques, collec-tant des fonds et assurant hébergement et liaison. Arrêté le 26 juin 1961 par la Brigade de la sécurité du territoire, Bonnaud est incarcéré aux Baumettes. Mais les Accords d’Evian changent la donne. Libéré en juin 1962, suspendu toutefois de son enseignement avec le quart de son traitement, il est réinté-gré en 1964 et finalement amnistié en 1966». En 2001, Robert Bonnaud avait publié La Cause du Sud - L’Algérie d’hier et d’aujourd’hui, la Palestine, les nations… Écrits politiques 1956-2000. Il est le père du journaliste Frédéric Bonnaud et d’Irène Bonnaud, metteur en scène. El Watan s’associe à la douleur de sa famille et de ses amis. Walid Mebarek

● Le militant Robert Bonnaud est mort le 22 janvier à Paris à l’âge de 83 ans. Ses obsèques ont eu lieu, hier, au cimetière du Père-Lachaise.

BÉJAÏALe confl it à l’APC de Barbacha perdure

Le bras de fer entre une partie de la population de Barbacha et les pouvoirs publics continue depuis

l’installation du président de l’APC issu de l’alliance RCD-FFS-FLN que contestent toujours les partisans des élus majoritaires du PST (39% des voix). Organisés en une «assemblée générale ouverte», les contestataires maintiennent fermés les sièges de la daïra et de l’As-semblée populaire communale (APC) de Barbacha depuis plus d’un mois. Pour tenter de sortir du statu quo dans lequel est maintenue la situation, ils viennent de lancer un préavis pour ce lundi à minuit revendiquant de l’administration le «respect du choix de la majorité». «Nous sommes conscients qu’un délai est nécessaire pour que les décideurs de notre cher pays puissent étudier notre lettre et répondre à nos doléances» est-il écrit dans le préavis destiné «aux plus hautes autorités de l’Etat» et qui annonce un meeting populaire le même jour et à la même heure sur la place pu-blique de Barbacha. Lancé pour signifier «les limites d’une patience», ce préavis fait suite à une lettre ouverte adressée, en premier lieu, au chef de l’Etat et dénonce «le vide juridique qui caractérise toute législation créé par tout pouvoir domi-nant comme épée de Damoclès pour permettre une relecture des lois à sa guise à chaque circonstance conflic-tuelle l’opposant à ce peuple». La lettre rappelle les deux principales revendi-cations portées par ce mouvement de protestation : «L’exigence du départ du chef de daïra et la dissolution de l’APC de Barbacha». Une dissolution qu’ils veulent applicable au vu des articles du code communal. Les six élus du PST et un élu du RND ont rendu leurs mandats comme demandé par cette partie de la population. A en croire en les protesta-taires, le départ du chef de daïra aurait été annoncé, sans suite, publiquement le 13 janvier dernier. Contestant l’installa-tion du P/APC, à laquelle il dit n’avoir pas été invité, au siège de la wilaya, le PST a saisi la justice. Une plainte que le tribunal administratif de Béjaïa a rejetée le 22 janvier dernier. Se faisant menaçante, «l’assemblée générale ouverte» dit «ne ménager aucun effort pour jeter tous les ponts nécessaires à l’élargissement de (son) mouvement à tout le peuple algérien en lutte pour une vraie révolution sociale émancipatrice». K. Medjdoub

AFFRONTEMENTS ENTRE JEUNES MOZABITES ET ARABOPHONES

Le confl it tribal resurgit à Ghardaïa

Nouvelle tension à Ghardaïa. Le conflit entre les deux commu-nautés, Mozabites et arabo-

phones (chaâmba), resurgit et risque de s’aggraver. En effet, cette ville connaît, depuis jeudi, de violents affrontements opposant des jeunes arabophones et Mozabites au quartier Melika, à 2 km du chef-lieu de la wilaya. C’est ce que nous avons appris, hier après-midi, de sources locales. «Actuellement (hier après-midi, ndlr), je vois de la fumée qui monte de ce quartier. C’est vrai-ment préoccupant. Je ne sais pas qui veut allumer à nouveau le feu à Ghar-daïa», a déclaré Kamel-Eddine Fekhar, responsable de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) à Ghardaïa. Selon lui, la tension est montée d’un cran, hier, après la prière du vendredi. Des jeunes du quartier Hadj Messaoud (à majorité

arabophone), raconte-t-il, se sont atta-qués à des habitations et des édifices publics du quartier Melika (à majorité mozabite). «Une quarantaine de jeunes habitant Hadj Messaoud, munis de bâtons et de barres de fer, sont montés à Melika et se sont attaqués à plusieurs maisons. Ils ont attaqué également des maisons appartenant aux Mozabites au quartier Hadj Messaoud et ont détruit même certains vergers», révèle un té-moin, contacté par téléphone. «Quatre maisons appartenant à des Mozabites ont été incendiées et les forces de l’ordre ont encerclé cette partie du quartier. Mais les services de sécurité ne sont pas intervenus à temps pour éviter ce genre d’affrontement», ajoute la même source, précisant que quatre jeunes ont été arrêtés par la police. Ka-mel-Eddine Fekhar confirme. Le repré-sentant de la LADDH dénonce, dans

ce sens, «l’inertie des autorités locales et la non-intervention des services de sécurité pour éviter à la population locale cet affrontement qui s’est soldé déjà, selon lui, par des blessés (8 à 10 blessés)». «On n’a pas retenu la leçon de Berriane. On dirait qu’il y a des gens qui veulent un nouvel embrasement de la situation dans la wilaya», déplore-t-il. Pour lui, cette tension a commencé il y a trois jours. Raison : une bagarre entre des élèves du lycée Moufdi Zakaria. «L’association des parents d’élèves est intervenue sur-le-champ pour calmer les esprits. Cela s’est passé le 22 janvier. Mais depuis jeudi, les choses ont évolué», précise-t-il. Kamel-Eddine Fekhar affirme vouloir alerter l’opinion publique et les auto-rités afin d’éviter un remake des évé-nements de Berriane. «C’est peut-être Berriane bis. C’est ainsi que les choses

avaient commencé là-bas. C’étaient des gamins qui se lançaient des pétards le jour du Mawlid. Les troubles ont duré par la suite pendant deux ans et les affrontements ont fait des morts», souligne-t-il. Au moment où nous met-tons sous presse, la situation, selon nos sources, s’est calmée. «Mais on craint toujours une reprise des affrontements durant la nuit», affirme notre source, qui rappelle le scénario des événements de Berriane, entre 2008 et 2009. Ce conflit opposant deux tribus, rappe-lons-le, s’est soldé par des morts et de nombreux blessés. A cette époque, les autorités, en particulier des respon-sables du ministère de l’Intérieur, ont fait plusieurs déplacements dans la wi-laya et réussi à convaincre les notables des deux communautés à signer un accord commun pour mettre fin «aux hostilités». Madjid Makedhi

● Selon le responsable de la LADDH à Ghardaïa, des jeunes du quartier Hadj Messaoud (à majorité arabophone) se sont attaqués à des habitations et des édifices publics du quartier Melika (à majorité mozabite).

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El Watan - Samedi 26 janvier 2013 - 5

L ’ A C T U A L I T É

RAFALES DE VENT, INONDATIONS ET CHUTES DE NEIGE

La Protection civile sur tous les fronts

■ KABYLIE : LES VILLAGEOIS REDOUTENT L’ENCLAVEMENT Engins de travaux publics, chasse-neige et véhicules tout-terrain équipés de chaînes montées manuellement autour des pneumatiques étaient, jeudi, stationnés dans l’enceinte de la mairie d’Iferhounène (Tizi Ouzou), une commune perchée à plus de 1000 m d’altitude où les conditions sont très rudes en cette période de grand froid. Midi. Un responsable de l’APC nous informe que les services communaux ont ouvert les accès vers tous les villages. Ils ont réagi rapidement pour éviter aux citoyens de sombrer dans l’enclavement. 20 à 30 cm de neige se sont accumulés dans ces localités de la Haute-Kabylie. «Nous avons commencé le déneigement à partir de 4h du matin. Nous avons mobilisé tous les moyens de la mairie pour faire face à la situation. D’ailleurs, nous avons commencé par les axes principaux avant d’entamer les chemins desservant les 23 villages que compte la commune», nous a affi rmé M. Aït Messaoud, vice-président de l’APC. Veillée d’armes dans ces localités de haute montagne. Une permanence est assurée à la mairie, où tous les travailleurs communaux sont mobilisés, sans répit, pour intervenir surtout en cas d’évacuation de malades et de parturientes. Les villageois, craignant sans doute une nouvelle tempête de neige, sont sur le qui-vive. Ils ont pris d’assaut les épiceries pour s’approvisionner, notamment en produits alimentaires de base. D’ailleurs, le lait et le pain sont vendus en un tour de main, le matin, nous affi rme un commerçant d’Iferhounène. «Oui, c’est vraiment l’inquiétude. Les citoyens, ici, redoutent le calvaire de l’année dernière. Donc, ils préfèrent prendre leurs dispositions afi n de ne pas être pris au dépourvu par la tempête de neige», nous dit le propriétaire d’une alimentation générale. Cette commune située au pied de la montagne fait face à la rudesse des conditions atmosphériques en cette période de froid glacial. Sur ce versant sud-est de la wilaya de Tizi Ouzou en allant vers Illiltène, les précipitations ont causé quelques perturbations et la route est diffi cilement praticable bien qu’elle ait été déneigée. D’ailleurs, il y a peu de véhicules sur cet axe routier sinueux où l’on constate, sur les bordures de la chaussée, des monticules de neige et des gravats drainés par les eaux pluviales. A l’entrée de l’agglomération, alors que tous les villages nichés dans la montagne sont couverts d’un manteau blanc, un gigantesque glissement de terrain suivi d’éboulement est visible. Et pour cause, la coulée boueuse a atteint la route principale d’El Had, chef-lieu de la commune. Des engins de travaux publics ne cessent de déblayer la chaussée et le pont bloqué par les blocs de pierre et autres troncs d’arbres charriés par les quantités impressionnantes de boue qui se déversent sans discontinuer de la montagne. Des maisons longeant l’oued sont sérieusement menacées. Hafi d Azzouzi

■ SÉTIF : DE NOMBREUX VILLAGES COUPÉS DU MONDE D’importantes chutes de neige se sont abattues sur de nombreuses localités de la wilaya de Sétif,

durant les dernières 48 heures. Accompagnée d’une baisse drastique du thermomètre et de rafales de vent, à l’origine de l’arrachage de nombreux arbres, la neige, dont l’épaisseur a dépassé dans certains endroits les 45 cm, a perturbé la circulation routière et isolé de nombreuses localités. Surpris par les fortes averses, des centaines de routiers se sont retrouvés piégés dans divers points du tronçon de l’autoroute Est-Ouest reliant Bordj Bou Arréridj à Sétif. La solidarité des citoyens qui se sont mobilisés a quelque peu réconforté les automobilistes qui sont restés bloqués 10 heures durant. Le dérapage d’un camion, qui n’a pas arrangé les choses, a fait deux blessés graves qui ont été évacués diffi cilement vers le CHU de la capitale des Hauts-Plateaux. L’arrachage d’arbres a aff ecté des dérivations électriques qui ont plongé dans le noir plus de 1000 foyers d’Ouled Saber, Ouricia, Aïn Abassa et Aïn Arnat. Ces fortes précipitations, avec en sus un relief accidenté, n’ont pas aidé les équipes de la société de distribution de l’électricité (SDE) qui sont quand même arrivés à rétablir le courant de la majorité des demeures touchées, à l’exception de quelques foyers de zones enclavées et diffi ciles d’accès. Ayant toujours en mémoire les souff rances de l’hiver dernier, une bonne partie de la population du nord de la wilaya s’inquiète. Sachant que de nombreux mechtas et hameaux de Bouandas, Aït Tizi et Aït Nawel M’zada, qui ont tant souff ert à la même période de l’année dernière, sont coupés du reste du monde. L’enneigement de la route a bloqué 4 familles à un point du chemin reliant Aït Nawel M’zada à Bouandas. Les citoyens ont été sauvés in extremis par des gendarmes qui n’ont pas connu de répit. L’on apprend que de nombreux axes routiers sont coupés à la circulation. La RN9 reliant Sétif à Béjaïa est coupée. Tout comme la RN75 Bougaâ-Bouandas-Béjaïa, le CW103, Bougaâ-Beni Ouassine a été fermé à la circulation. Kamel Benaïche

■ JIJEL : PLUSIEURS LOCALITÉS ISOLÉESA Jij el, les fl ocons de neige qui sont tombés hier sur les hauteurs montagneuses de plusieurs localités rurales, notamment au sud de la wilaya, ont très vite bloqué les axes routiers de plusieurs bourgades. Dès 8h, les premières alertes ont été données à Ouled Rabah, à une centaine de kilomètres à l’extrême sud de la wilaya, où des sources locales ont indiqué que la plupart des routes étaient impraticables. Le président de l’APC a déclaré qu’au moins cinq localités sont isolées et la population n’a aucun moyen pour se déplacer. Comme toujours, l’éternel manque de moyens d’intervention pour déneiger les voies bloquées est revenu au-devant des préoccupations en pareilles circonstances. Notre interlocuteur indique n’avoir pour tout moyen d’intervention qu’un rétrochargeur et un tracteur. Dans la commune de Ouled Askeur, un responsable communal a fait part des craintes de voir les voies reliant cette région aux autres villes et villages limitrophes bloquées par la neige qui commence à tomber. L’on annonce les mêmes chutes de neige

dans plusieurs autres communes où la situation est restée sous contrôle, indique-t-on. Des chasse-neige, indiquent des sources à la direction des travaux publics, ont été envoyés à Selma, Iraguene, El Ancer, Djimla et Ouled Askeur, pour intervenir en cas de besoin. La neige a atteint entre 5 et 10 cm d’épaisseur dans ces localités. Il est cependant à noter qu’en dépit de cette crainte, la situation est loin d’égaler la tragédie hivernale de l’année dernière lorsque les chutes ininterrompues de neige avaient isolé toutes les régions sud de la wilaya. A Souk Ahras, les incidences des dernières averses et chutes de neige qui se sont abattues ces dernières 48 heures sur la région sont énormes : fermeture de l’axe routier Souk Ahras-Guelma, érosion du sol au niveau des communes de Mechroha, Aïn Zana, Ouled Driss et autres, inondation partielle de plusieurs cités du chef-lieu de wilaya où la circulation des véhicules est presque impossible… En outre des ossements ont été exhumés par la crue au cimetière municipal. Aucun bilan offi ciel n’a été avancé, alors que des citoyens parlent de plusieurs cas d’eff ondrement de bâtisses et d’inondations dans plusieurs quartiers de la partie sud de la ville, notamment les cités Aïn Ouaâd Allah, Ahmed Loulou et Berrel Salah. Même les cités nouvellement attribuées ont connu des eff ritements au niveau des murs de soutènement et des infi ltrations importantes d’eaux pluviales. Les défaillances dans l’entretien des avaloirs et des canalisations des eaux usées sont visibles à l’œil nu et les eaux abondantes ont emporté dans leur furie le carrelage des trottoirs. Tous les services concernés ont brillé par leur absence et aucune permanence ne répond aux appels des citoyens.A Bordj Bou Arréridj, les chutes de neige dans la nuit de jeudi à vendredi ont isolé de nombreuses localités et provoqué la fermeture de plusieurs routes nationales et chemins de wilaya, selon la Protection civile. Des pannes d’électricité ont également été signalées, mais ont été rapidement rétablies. Cette année, les précautions ont été prises et cette tempête n’a pas surpris les habitants ni les responsables. Notons pour l’occasion le travail fourni par les éléments de la Protection civile qui sont mobilisés 24h/24 pour venir au secours des personnes ou sur le plan du renseignement. Zouikri A., A. Djafri et A. B.

■ SKIKDA : UN REMORQUEUR NIGÉRIAN SECOURU IN EXTREMISMid-Sielder, un remorqueur nigérian, pris dans la houle au nord du cap de Fer, à l’extrême est de Skikda, a été secouru dans la nuit de jeudi à vendredi par les remorqueurs du port de Skikda. Selon des sources proches de l’entreprise portuaire de Skikda, le Mid-Sielder, avec huit marins à bord, s’est trouvé en diffi culté à 18 miles marins au nord du cap de Fer. Accusant de graves avaries, notamment l’arrêt des équipements de navigation suite à une détérioration partielle de sa passerelle, le remorqueur risquait de s’échouer sur les récifs du cap. L’alerte a alors été donnée, jeudi vers 17h. Aussitôt, l’opération de secours fut enclenchée par les services compétents en

dépêchant deux remorqueurs du port de Skikda, Oued Lekbir et le Mazafran 5 qui se sont relayés pour remorquer le Mid-Sielder et le ramener au port de Skikda. Les mêmes sources ajoutent que l’opération de sauvetage et de remorquage a duré plus de 5 heures dans conditions météorologiques exceptionnelles caractérisées par une houle de plus de 3 m et par une mer de force 8. Long de 31 m, le Mid-Sielder, actuellement accosté au port de Skikda, devait regagner le Nigeria à partir de la Grèce où il venait d’être acquis par l’Etat nigérian. Khider Ouahab

Les chutes de neige et les fortes rafales de vent ont nécessité l’intervention des services de la

Protection civile pour porter secours à la population depuis jeudi. Les conditions climatiques caracté-risées par des chutes de neige sur les hauteurs de l’est et du centre de pays ont obstrué les accès dans plusieurs régions. Suite aux dégâts causés par les intempéries, 2000 interventions ont été effectuées par la Protection civile. Selon le sous-directeur de l’information et des statistiques de la Protection civile, le commandant Farouk Achour, cité par l’APS, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, les éléments de la Protection civile ont effectué une intervention pour secou-rir 24 élèves à bord d’un bus qui était coincé par la neige. Cette opération de sauvetage s’ajoute à celle réalisée par les mêmes services concernant 25 véhicules légers bloqués par la neige et 12 camions coincés sur la route. Ces véhicules ont été mis par leurs occupants à l’abri du danger sur la

RN5 dans la wilaya de Sétif, précise la même source. Des inondations et des chutes d’arbres dues aux rafales de vent ont néces-sité également l’intervention de la Protection civile dans les régions

touchées par ces fortes perturbations climatiques.

DES COMMUNES ISOLÉES À L’EST DU PAYS

Les chutes de neige, qui affectent

depuis mercredi plusieurs régions du pays, sont la cause des difficultés du trafic routier. La Gendarmerie nationale signale le blocage de plu-sieurs routes. Des tronçons des RN5 et 9, reliant respectivement Sétif à

Constantine et Sétif à Béjaïa ainsi que de l’autoroute Est-Ouest sont totalement bloqués par la neige. Plusieurs routes nationales, des che-mins de wilaya et des chemins com-munaux de la région nord est ont été fermés à la circulation depuis la matinée de jeudi, notamment la RN76 menant vers la commune de Harbil, le CW75 jusqu’à la commune de Aïn Aroua, et le CW101 reliant la commune d’Aït Nouel Mezada, précise le communiqué de la gen-darmerie. Plusieurs localités situées dans les communes de Guenzet, Bouandas et Moklane, dans le nord, sont isolées. Des opérations de dé-neigement sont effectuées par les services des travaux publics et les éléments de la Protection civile pour débloquer ces accès. R. S.

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YENNAYER... ET NOS FORÊTSAppel aux associations

L’engagement pour Yennayer dans toute l’Algé-rie est chose salutaire. La mobilisation constatée, grandissante des citoyens et les réjouissances accompagnent cette célébration sont, cepen-dant, plus partiellement, en phase avec les rites de nos ancêtres. Cette célébration ou ce rite qui se veut en communion avec la nature et la terre nourricière sera plus sincère et plus vraie si on l’accompagne d’une véritable campagne de re-boisement de quelques heures...Le spectacle affl igeant autour de nous, de forêts calcinées ou décimées, de collines et de monts déboisés donnent une image hideuse et désolante de notre pays et de nos territoires. Puisque les volontés osnt là, les pépinières plus nombreuses que jamais ! Alors !Chehrit Kamel, initiateur de la pétition «Stop au sachet plastique» - [email protected]

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Des neiges abondantes ont recouvert le centre-ville de Sétif ces dernières 48 heures

PHOTO : EL WATAN

INTEMPÉRIES

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E N Q U Ê T E

«DÉCENNIE NOIRE», CETTE AMNÉSIE GRAVÉE DANS LE MARBRE

À QUAND UN MÉMORIALPOUR LES VICTIMES DU TERRORISME ?

Ici est tombé Aboubakr Belkaïd le 28 sep-tembre 1995, ancien ministre de la Communication et de la Culture. Martyr de la démocratie et de la liberté, il a

été victime de son engagement au service de l’Algérie». Ces mots sont gravés sur une plaque commémorative apposée à l’endroit même où l’ancien ministre a été assassiné, à quelques encablures du TNA, il y a 17 ans. A la rue Ahmed Ghermoul, cette autre plaque sur laquelle on peut lire (en arabe) : «Pour ne pas oublier. Ci-après la liste des citoyens innocents qui ont été victimes de l’explosion d’une bombe dans un bus le 1er juin 1997 à 5h de l’après-midi : Aïcha Haddad, 59 ans. Ahmed Behayer, 59 ans. Abdennour Messaili, 41 ans.» Sur un mur adjacent, une autre plaque de marbre avec cette inscription (toujours en arabe) : «A cet endroit est tombé Harrouche Abdelwaheb, journaliste à El Moudjahid, martyr de la démocratie et de la liberté, à la suite de l’explosion d’une bombe fabriquée par les mains du terrorisme islamiste barbare, le 1er juin 1997, à 17h.» Ce sont là quelques-unes des rares plaques commémoratives que l’on peut voir incidem-ment à Alger, et qui témoignent de la folie meurtrière qui a semé le chaos au cœur de la capitale au plus fort du terrorisme. Combien sont-ils, ces mémoriaux, plaques, stèles, céno-taphes, musées et autres monuments aux morts dédiés aux victimes du terrorisme, à Alger et ailleurs ? Force est de le constater : hormis un chapelet d’épitaphes de cet acabit disséminées dans les boyaux de la capitale, rien ne donne à penser que ce pays a connu un drame d’une telle ampleur. Et, surtout, il n’existe pas de mémorial national, solennel, en hommage à ces dizaines de milliers d’anonymes sacrifiés sur l’autel de ce qu’on appelle communément la «décennie noire» (formule qui, soit dit en passant, était à l’origine usitée pour désigner les années Chadli).

UNE MÉMOIRE COLLECTIVE GRAVÉE DANS LE MARBRE

La ville est un livre ouvert et son histoire se lit aussi (d’abord ?) à travers sa trame urbaine. On peut, en l’occurrence, parler d’une d’écriture ur-baine de l’histoire. Cela pour dire que la question récurrente de la mémoire a aussi pour enjeu ce terrain-là. En témoigne le nombre de cérémonies organisées outre-mer par les anciens partisans de l’Algérie française autour de stèles et monuments, pour dire leur attachement à cette mémoire-là, comme l’illustre la stèle inaugurée le 30 juin 2012 à la Promenade des Anglais, à Nice, en forme de dalle de marbre déchirée entre deux dates-clés : 1962 et 2012. Dans un rapport du Conseil économique et social français daté du 19 décembre 2007, cet enjeu mémoriel par stèles interposées est rappelé avec acuité : «La mémoire collective d’une nation est entre autres représentée dans des mémoriaux, des commémorations, des archives, des musées, des films, des documentaires, etc. Peu de signes tangibles viennent aujourd’hui témoigner dans notre société de l’histoire de la présence française en Algérie.» Et ce rapport de recommander la réa-lisation d’un mémorial à la gloire des «Français d’Algérie» : «Le Conseil économique et social de-mande en outre que (…) un monument aux morts,

une stèle... soit édifiée à Paris en tant que capitale, qui pourrait aussi symboliser tous les monuments locaux qui ont été détruits en Algérie». On peut évoquer, dans le même registre, le fameux Mémorial de la Shoah ou encore celui du 11 Septembre où le président des Etats-Unis, him-self, officie lors de la cérémonie de recueillement organisée chaque année sur l’esplanade du World Trade Center. A Halabja, petite ville kurde située à la frontière irako-iranienne que nous avons visitée à l’hiver 2004, l’histoire tragique de cette province nous est d’emblée livrée à travers un mémorial géant en forme de bras levé vers le ciel qui domine le pay-sage. On y trouve les noms et les photographies des 5000 victimes du génocide de Halabja, gazées à l’arme chimique le 16 mars 1988 par l’armée irakienne. Un musée est aménagé à l’intérieur du monument, avec de terrifiantes scènes de recons-titution du massacre.

MAQAM ECHAHID ET LES MARTYRS POST-1962

20 ans après l’indépendance, un imposant monu-ment de 92 mètres de haut, constitué de trois feuilles de palmier en béton, s’élève dans le ciel d’Alger : c’est Maqam Echahid, inauguré en 1982. Alger tenait enfin son mémorial de la guerre de Libération nationale. «El Monument» comme le désignent les Algérois, revient sur toutes les cartes postales et devient très vite le symbole de tout un pays. Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour revendiquer un mémorial national de la dimension du Maqam pour les victimes du terrorisme. A Alger, l’histoire s’invite par à-coups, par effraction, en un déroutant télescopage des dates, avec leur pendant de pierres tombales. A la rue Ben M’hidi, on est interpellé par cette épitaphe : «Ici est tombé à l’âge de 22 ans sous

les balles de l’ennemi, le jeune héros ’El Haffaf’ Mohamed El Ghazali. Il fut parmi le groupe de tête des grandes manifestations patriotiques du 1er mai 1945». Un peu plus loin se dresse, sur un mur latéral du MaMa, une dalle de marbre à l’effigie de Ben M’hidi. Vous avancez un petit peu et vous êtes happé par l’emblématique statue équestre de l’Emir Abdelkader. En empruntant sur votre droite les escaliers qui donnent sur le Palais du gouvernement, vous ne pouvez manquer cette émouvante plaque : « Ici est tombé Cherkit Ferhat, journaliste au journal El Moudjahid, le 7 juin 1994 à 8h30, martyr de la liberté et de la démocratie, assassiné par les islamistes inté-gristes.» Au boulevard Amirouche qui s’ouvre (côté Grande-Poste) par une page de marbre dédiée à la vie du légendaire chef de la Wilaya III, nous observons une halte devant le commissariat central, siège de la sûreté de wilaya d’Alger. Une inscription gravée à l’entrée du commissariat se veut une pensée aux victimes de l’attentat du 30 janvier 1995, qui avait fait 40 morts et quelque 300 blessés. Nous nous arrêtons pour prendre une photo. Le policier en faction nous en dissuade gentiment d’un souriant et néanmoins intransi-geant «mamn’ou». Mémoire interdite. Le moins que l’on puisse dire est que cette attitude contredit la fonction d’une œuvre commémorative dont la raison d’être est, précisément, le partage.

LE MÉMORIAL DES JOURNALISTES

L’écrasante majorité des éléments urbains dédiés à la mémoire des victimes du terrorisme, il convient de le souligner, se limite à une seule forme : des plaques commémoratives. Autre fait à relever : la plupart de ces plaques sont

LA RÉGION COMPTE LE PLUS GRAND NOMBRE DE STÈLES

La Kabylie donne l’exempleLa Kabylie est sans doute le territoire qui compte le plus grand nombre de stèles au mètre carré. Les exemples ne manquent pas. Il suffi t, pour s’en convaincre, de voir le nombre de stèles érigées en hommage aux martyrs du Printemps noir qui fl eurissent un peu partout. A Mizrana, petite commune surplombant la ville de Tigzirt, une stèle a été élevée en l’hon-neur d’un jeune assassiné durant les événe-ments de Kabylie. «Ici repose Djamel Tounsi dit ‘Djino’, sauvagement assassiné par les gendarmes le 1er avril 2002 au centre-ville de Tigzirt», indique-t-elle. La stèle est ornée d’un portrait du défunt ainsi que d’un émouvant petit poème signé Djamel : «Belle Algérie que j’aime/Arrosée de mon sang/ Je lui ai off ert mon âme/ Aux portes du printemps.» Ce qu’il y a de remarquable est que la stèle en ques-tion a été dressée à l’entrée même de l’APC, une manière de revendiquer le geste commé-moratif comme hautement collectif. En face de la mairie, cette autre stèle en hom-mage à une victime du terrorisme, avec cette inscription : «Ici est tombé le 11 mars 1995 le chahid Tounsi Mohamed à l’âge de 26 ans. Mort pour la patrie !» Ce genre de pratique n’est pas propre à Mizrana. On la retrouve dans la plupart des villages kabyles. Et chaque couche d’histoire, depuis Fadhma n’Soumer jusqu’au dernier citoyen assassiné, en passant par Abane, Amirouche, ou encore les martyrs du FFS de 1963 (honorés d’une stèle à Ath Yenni), ont leur effi gie sculptée dans le marbre. Même les grands artistes de la région ne sont pas en reste, comme l’atteste cette œuvre ciselée à la gloire du grand dramaturge Mohya, à l’entrée de son village, Ath Arvah, sur les hau-teurs de la Grande Kabylie. Sans oublier, bien évidemment, l’immense Matoub. La maison du «rebelle», à Taourirt Moussa, dans la daïra de Beni Douala, a été carrément transformée en musée. La fondation Matoub, qui gère ce patrimoine, a même conservé, intacte, la Mercedes 310 que le chanteur fl amboyant conduisait au moment où il est tombé dans un guet-apens meurtrier, à Tala Bounane, le 25 juin 1998 ; les visiteurs peuvent se recueillir, à loisir, sur cette triste relique de l’odieux attentat. La voiture est criblée comme un tamis, avec pas moins de 78 impacts de balle. «Prière de ne pas toucher au véhicule car c’est une pièce à conviction», peut-on lire sur une pancarte. Plus près de nous, cette stèle érigée récem-ment au village El Bir, dans la daïra de Maât-kas, à la mémoire de trois citoyens assassinés suite à une attaque terroriste survenue le 19 août 2011. Les trois victimes, Rabah Slifi , Karim et Brahim Issaoun, ont ainsi eu droit à un monument à la hauteur de leur martyre. La stèle a été réalisée en un temps record (29 jours selon Le Soir d’Algérie du 30 octobre 2011), grâce à l’implication de la société civile et des élus locaux. Les maçons du village ont travaillé bénévolement. Toute la région s’est mobilisée dans un bel élan de solidarité pour célébrer la mémoire de ses trois enfants. Respect ! Il convient enfi n de citer ce projet de stèle en cours de réalisation à Béjaïa, à l’initiative de l’Association des journalistes de Béjaïa (AJB) à la mémoire de l’éternel Saïd Mekbel alias «Mesmar Djeha», assassiné le 3 décembre 1994 dans un restaurant à Hus-sein Dey. M. B. ●●●

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E N Q U Ê T E

consacrées aux victimes de la presse.De fait, la corporation journalistique est celle qui se sera la plus mobilisée pour défendre la mémoire des siens. Un travail auquel ont pris activement part les familles des journalistes à travers, notamment, l’Association nationale des familles de journalistes assassinés par le terrorisme (AN-Fajat). A ce propos, il faut mentionner le mémorial trônant place de la Liberté de la presse, rue Hassiba Ben Bouali, qui est, au final, le seul monument com-mémoratif de cette dimension dans tout Alger. Il a été érigé à la mémoire de 100 journalistes et travailleurs des médias froidement exécutés, dont les noms sont gravés sur deux colonnes de marbre entourant une stèle se déclinant sous la forme d’une plume. Un rapport de la Fédération interna-tionale des journalistes, (FIJ) daté du 31 décembre 1999, fournit des indica-tions précises quant à la genèse de ce projet qui a été inauguré, rappelle-t-on, le 3 mai 2000 : «En collaboration avec l’Association nationale des familles de journalistes assassinés par le ter-rorisme, le centre de la FIJ à Alger a

établi cette nouvelle liste de 100 jour-nalistes et travailleurs des médias qui révèle l’ampleur de la tragédie qui a touché une grande partie de la cor-poration. Afin que leurs noms et leur lutte ne tombent pas dans l’oubli, la fondation Tahar Djaout (FTD), l’AN-Fajat, le Syndicat national des jour-nalistes (SNJ) et le centre de la FIJ à Alger, soutenus et aidés matériellement par les responsables du gouvernorat du Grand-Alger et à leur tête, Cherif Rahmani, ministre-gouverneur, ont pris l’initiative de leur rendre un hommage particulier en leur consacrant un mé-morial sur la ‘place de la Liberté de la presse’ qui sera inaugurée au début de cette année 2000.» Hormis donc ces initiatives, nos villes, Alger en tête, accusent un réel déficit en stèles commémoratives célébrant ces nouveaux contingents de martyrs. Il est curieux de noter, par exemple, que l’ef-froyable attentat du 11 avril 2007 qui avait ciblé le Palais du gouvernement, n’ait pas laissé de «trace», pas même une tablette de marbre, à moins qu’elle ne soit soustraite au regard des passants.

PAS DE STÈLE POUR BENTALHA

Même topo à Bentalha où, pourtant, plus de 400 personnes, rappelle-t-on,

ont été massacrées en une nuit (22-23 septembre 1997). Là aussi, pas le moindre signe urbain pour marquer cette date tragique. Mais comme le dit cet habitant de Bentalha : «Personne ici n’est près d’oublier cette date. Tous les 23 septembre, les gens portent le deuil sur leur visage. Nous sommes tous malades par cette histoire. Nous sommes tous diabétiques, hypertendus, dépressifs...» Une jeune psychologue exerçant au Centre de soins psychologiques de Ben-talha, affilié à la Forem, résume cette forme d’amnésie «thérapeutique» en disant : «Comme toutes les populations qui ont subi des traumatismes violents, les gens, ici, ont besoin de tourner la page afin de pouvoir vivre normale-ment.» Sans doute cela explique-t-il de manière générale le fait qu’il y ait si peu de monuments, si peu de livres, si peu de films, si peu de chansons sur ces années terribles. De leur côté, les associations pointent du doigt l’amnistie-amnésie imposée par la Charte pour la paix et la réconci-liation nationale. L’Algérie post-mous-salaha se veut une Algérie pacifiée, forcée à une sorte de résilience rési-gnée, et réduite à un seul récit, celui de la «tragédie nationale» où victimes

et bourreaux sont mis dans un même sac, avec le tampon «réconciliés». Tout travail de mémoire devient, dès lors, problématique. Pénalement limite.Autre fait lourd de sens : pas de mémo-rial mais aussi pas de cérémonie du souvenir d’envergure nationale. Au moment où même les toilettes ont leur Journée mondiale (le 19 novembre), il n’existe pas dans le calendrier national de journée dédiée aux victimes du terrorisme.

MÉMORIAUX VIRTUELS

Cette tièdeur au niveau de la célébration de cette mémoire tourmentée n’a pas empêché les associations des familles des victimes du terrorisme et celles des victimes des disparitions forcées de poursuivre, vaille que vaille, leur travail de mémoire. Pour elles, ce travail est indissociable des exigences de vérité et de justice, afin que les mots soient définitivement posés sur les plaies, et que les responsables de cette boucherie répondent de leurs actes dans le cadre d’une justice transitionnelle. Ces asso-ciations, et d’autres, se démènent vigou-reusement pour entretenir la flamme et préserver la mémoire des victimes des années 1990. Pour cela, elles s’appuient sur différents supports : témoignages,

photos, films, concerts, archives, bases de données numériques, sites web. Inter-net leur a permis en l’espèce d’ériger toute sorte de mémoriaux virtuels, à défaut d’occuper l’espace urbain. Pour ne citer qu’elle, l’association Ajouad Algérie Mémoires fait un travail documentaire extrêmement précieux en tenant la chronologie détaillée des assas-sinats et autres massacres collectifs. Le président de l’association, Nazim Mek-bel, fils cadet de Saïd Mekbel, publie chaque jour sur la page facebook de Ajouad, avec une assiduité sans faille, la liste des personnes tuées correspondant à la date du jour. Ainsi, ce vendredi 7 dé-cembre, on pouvait lire : «7 décembre. 1997 : deux fonctionnaires de la wilaya de Bouira sont assassinés à leur sortie de leur lieu de travail. 1998 : dxplosion d’une bombe près du marché de Bab El Oued (Alger) : un mort et 5 blessés. 1998 : trois citoyens assassinés dans la localité de Thabet (Saïda). 1999 : deux citoyens assassinés et un autre blessé à un faux barrage au douar Sidi Ayad, près de Boufarik (Blida).»Ayons au moins une pensée pour toutes les victimes, à défaut d’une stèle. Le vrai mémorial n’est-il pas, en définitive, dans les cœurs ? Allah Yerham Echouhada !

Mustapha Benfodil

Propos recueillisPar Mustapha Benfodil

Pour commencer, quel est votre senti-ment aujourd’hui quant à l’entretien de la mémoire des victimes du terrorisme ? Vous dites, en parlant de la genèse de Ajouad, que ce qui vous animait en créant cette associa-tion, c’était le désir de raviver une mémoire qui s’érodait. La société algérienne serait-elle en train de tout oublier ?

Raviver est le mot adéquat, car Ajouad Algérie Mémoires ne fait que compléter le travail déjà effectué par toutes ces personnes et associations qui ont activé durant la décennie noire. Notre vœu est de parler non pas de la mémoire, mais «des» mémoires. Pour ce qui est de l’oubli, je dirais plutôt de la lassitude, d’où cette volonté d’une grande partie de la population de passer à autre chose. Et il y a

cette loi d’amnistie, votée en 2005, qui a fait le reste. De plus, il ne faut pas se leurrer, nous n’avons pas la culture de la mémoire, mais ceci est un autre débat.

Il est frappant de constater, à Alger et dans la grande majorité de nos villes, l’absence de tout mémorial en hommage aux victimes du terrorisme, ce qui donne l’impression que rien de ce que nous avons vécu ne s’est réellement passé. A quoi attri-buez-vous personnellement ce déficit en stèles commémoratives ?

Il ne s’agit pas d’absence ou de déficit, mais paradoxalement de redondance et de vide. Nous avons des stèles, mais si on excepte l’Emir Abdelkader, elles font quasiment toutes référence à la guerre d’Algérie période 1954-1962. Combien de places offrent un hommage à Massinissa, à la Kahina, à Cheikh El Had-dad, à El Mokrani... ? De là à penser avoir des stèles pour commémorer la décennie noire, nous avons du chemin à faire.

A qui incombe en premier lieu ce travail, selon vous ? A l’Etat ? Aux collectivités locales ? A la société civile ?

C’est un tout, à commencer par l’Etat dont le rôle est la préservation du patrimoine historique et culturel du pays. C’est lui qui édicte des lois et vote des budgets et, pour le moment, ce même Etat a fait voter une loi qui le désengage d’un tel travail. Les collectivités locales se contentent d’entretenir les stèles à la mémoire des chouhada de la guerre d’Algérie. Reste alors la société civile qui doit prendre en main son histoire et ne plus attendre qu’on l’écrive pour elle. Ce vide engendre des faits néfastes sur nos sociétés. D’ailleurs, notre histoire est si méconnue que des pieds-noirs s’évertuent actuellement à nous démontrer qu’avant leur arrivée, l’Algérie n’existait pas !

Vous vous évertuez, depuis de longues années, à dresser une liste des victimes du

terrorisme avec, à la clé, une chronologie détaillée des événements que vous publiez au jour le jour sur votre page facebook. Ce travail documentaire extrêmement minu-tieux va-t-il prendre une autre forme ? Un livre, par exemple ? Pensez-vous qu’un travail similaire pourrait faire l’objet d’un mémorial ?

Ce travail, aussi minutieux soit-il, demande encore beaucoup plus d’efforts. Chaque jour, des données s’ajoutent, des recoupements se font, de nouvelles identités apparaissent. A l’heure actuelle, il serait prétentieux de dire que nous pouvons éditer un livre digne de ce nom. Mais avec le temps, c’est évident, nous le ferons. Pour ce qui est du mémorial, c’est l’un de nos objectifs. Il se doit d’exister au nom des 200 000 morts.

Avec Ajouad, vous militez pour faire du 22 mars une journée de recueillement natio-nale à la mémoire des victimes. Où en est aujourd’hui cette initiative ?

En effet, durant toutes ces années, nous, familles de victimes, étions isolées, réduites à commémorer, chacune dans son coin, le proche parent assassiné. Mais lors du lance-ment d’Ajouad, nous avons décidé de regrou-per toutes ces victimes autour d’une seule date symbolique, celle du 22 mars (en souvenir des deux marches de 1993 et 1994). Si en 2011, nous avions commémoré la journée contre l’oubli uniquement à l’étranger (Paris, Mar-seille, Montréal) cette année, des villes algé-riennes se sont ajoutées, à savoir Alger, Oran, Béjaïa et Tiaret. Notre vœu est que d’autres collectifs et d’autres villes se joignent à nous pour commémorer cette journée.

Vous avez régulièrement dénoncé la teneur de la loi sur la réconciliation natio-nale. Comment vous accommodez-vous de cette contrainte juridique dans votre travail de mémoire ?

L’article 46 de la loi d’amnistie de 2006 (ordonnance portant mise en œuvre des dis-positions de la charte, ndlr) est explicite : «Est puni d’un emprisonnement de trois à cinq ans et d’une amende de 250 000 à 500 000 DA quiconque qui, par ses déclarations, ses écrits ou tout autre acte, utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale…» Si, à l’étranger, le problème ne se pose pas, ce n’est pas le cas en Algérie. Ceux qui organisent des commémorations peuvent en pâtir. A nous donc de trouver les moyens pour agir. Et c’est en cela que nous invitons toutes les personnes qui peuvent le faire à activer avec leurs moyens pour développer ce travail de mémoire.

Une stèle sera érigée à l’effigie de votre père à l’initiative de l’APW de Béjaïa. Que représente pour vous ce geste ? Avez-vous été associé à cette démarche ?

Non, cette stèle est l’initiative d’un groupe de correspondants locaux auquel s’est asso-ciée la société civile. Le projet a été proposé à l’APW de Béjaïa et, aux dernières nouvelles, un appel d’offres a été lancé et trois projets ont été retenus. Pour ce qui est de la démarche en elle-même, je n’y ai pas été associé. Je l’ai su par la suite grâce à l’un des initiateurs de cette stèle.

Je tiens à rappeler que cette initiative n’est pas la première du genre, puisque le village de Tanalt a honoré la mémoire du journaliste Al-laoua Aït Mebarek et deux appelés du service national. Il y a aussi l’association Tussna qui a lancé le prix Tahar Djaout, le théâtre d’Oran qui porte le nom de Abdelkader Alloula et le prix Omar Ouartilane créé par le journal El Khabar, pour ne citer que ceux-là. Ils doivent servir d’exemple pour d’autres projets simi-laires à travers le pays.

M. B.

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NAZIM MEKBEL. Président de l’association Ajouad Algérie Mémoires

«La société civile doit prendre en main son histoire»

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E N Q U Ê T E

NASSERA DUTOUR. PORTE-PAROLE DU COLLECTIF DES FAMILLES DE DISPARUS EN ALGÉRIE (CFDA)

«Je rêve d’un mur avec les photos des disparus sur la place des Martyrs»C

’est l’une des images les plus marquantes, aujourd’hui en-core, du reliquat sanglant des

années 1990 : le rituel des familles de disparus serrant les portraits de leurs enfants et observant leur ras-semblement du mercredi à la lisière de la place Addis-Abeba, devant l’institution officielle des droits de l’homme incarnée depuis 2009 par la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNCPPDH), de Farouk Ksentini. Ces mères-courage, qui ne sont pas sans rappeler les fa-meuses «Mères de la place de Mai», en Argentine, bravent ainsi depuis des années la matraque des flics et l’indifférence de la société pour réclamer la vérité sur le sort de leurs enfants, en scandant inlassablement : «Reddouna ouladna», rendez-nous nos enfants !La cause des disparus est portée à bras-le-corps par le Collectif des fa-milles de disparus en Algérie (CFDA), association créée à Paris en mai 1998 et qui a ouvert un bureau à Alger, en septembre 2001, sous le nom bien connu de SOS Disparus. Evoquant la question de la mémoire et de l’oubli, Nassera Dutour, porte-parole du CFDA, rappelle l’attitude du président Bouteflika dès son arrivée au pouvoir, lorsqu’il déclarait «elli fat mat» et qu’il martelait, lors d’un mee-ting à la salle Harcha, alors qu’il faisait campagne pour le wiam el madani : «Vos enfants ne sont pas dans ma poche !» Mais le plus dur pour elle, ce fut incontestablement la charte pour

la «moussalaha». Un grand moment de solitude pour les familles des victimes. «C’était très dur. J’ai très mal vécu cette période. C’étaient des moments de rage, de colère» confie Mme Dutour. «On ne peut pas imposer la réconciliation par le haut», pour-suit-elle, avant de lâcher : «Il s’agit de nous réconcilier avec qui ? A propos de quoi ? Nous disons : il faut d’abord dire la vérité pour savoir ce qu’on doit pardonner, quelle page on doit tour-ner, avec qui doit-on se réconcilier.»

«CHANSON POUR AMINE»

Interrogée sur l’idée d’un mémorial pour les disparus, Nassera Dutour répond : «Mon rêve c’est qu’un jour, il y ait un mur à la place des Martyrs, en plein milieu, là où il y a beaucoup

d’espace, un mur où il y aurait les photos des disparus, même si on ne peut pas les mettre toutes. A côté, il y aurait la liste de tous les disparus.» Le combat des familles de disparus a fait l’objet d’un travail documen-taire et archivistique extrêmement important. Nassera Dutour cite, en l’occurrence, le film Chanson pour Amine, un documentaire de 52 mm signé Alberto Bougleux, basé sur des images recueillies par deux journalistes, Sophie Lorant et Koui-der Zerrouk. Le jeune Amine en question n’est autre que le fils de Nassera, dont elle n’a plus de nou-velles depuis le 30 janvier 1997, date de son enlèvement à Baraki. Il avait tout juste 21 ans. Il convient de citer aussi l’œuvre photographique

de l’artiste Omar D. et son livre Devoir de mémoire (A Biography of Disappearance - éd. Autograph ABP, Londres, 2007) auquel a contribué le sociologue LahouariAddi. Mme Dutour évoque au passage la masse de documents administratifs cumulés au sein du CFDA et de SOS Disparus. «En dossiers individuels, nous en sommes à 5400 dossiers», dit-elle, en précisant que d’autres cas vont certainement émerger : «Par-fois, dans les rassemblements, les mères me donnaient des lettres, dès fois elles écrivaient sur des bouts de papier. Tout cela, je l’ai conservé. Cette année encore, on a eu deux ou trois cas de disparitions des années 1990 qui n’ont jamais été mention-nées nulle part. Et s’il y a une com-

mission vérité, d’autres cas vont se révéler.» De leur côté, les autorités avancent le chiffre de 8023 cas recensés, ajoute-t-elle. «M. Ksentini, qui est notre interlocuteur, affirme dans la presse qu’il n’y a pas d’archives. Ce n’est pas vrai, il y a des archives et elles sont disponibles. On les trouve partout. On lui a dit qu’il y avait déjà une partie de la vérité dans nos propres archives. Commencez par nous ! On a des noms d’auteurs d’enlèvements. A Baraki, c’est le commandant M’barek. Tout le monde a vu le commandant M’barek venir arrêter des gens, accompagné de mi-litaires», martèle la porte-parole du CFDA. Nassera Dutour indique, en outre, que son association s’apprête à ouvrir prochainement un centre de documentation à Oran, en précisant que l’ensemble des témoignages recueillis seront numérisés et gravés sur CD. En parlant de «mémoire numérique», il est important de relever ce mémo-rial virtuel dédié aux disparus et réalisé par une ONG catalane (Sode-pau) en étroite collaboration avec le CFDA. On peut voir ce travail sur le site : http://www.memorial-algerie.org/. En cliquant sur le lien, on est d’emblée ému par la longue liste de disparus qui se profile en fond d’écran. Sous le titre : «Le web contre l’oubli», il est précisé que ce mémorial a été conçu afin de sauve-garder «la mémoire publique d’une tragédie contemporaine délibéré-ment effacée». M. B.

CHÉRIFA KHEDDAR. PRÉSIDENTE DE DJAZAÏROUNA

Un jour, un lieu, une stèleSur sa page facebook, cette mention intri-

gante : «Née le 24 juin 1996.» Dans la vie de Chérifa Kheddar, présidente de l’association Djazaïrouna des victimes du terrorisme isla-miste, cette date correspond, en réalité, au jour de l’assassinat de sa sœur, Leïla, avocate, et de son frère, Mohamed Rédha, architecte. La mai-son où a eu lieu le double assassinat, à Ouled Yaïch, est devenue le siège de son association, créée officiellement en septembre 1996.Chérifa Kheddar n’épargne aucun moyen pour entretenir la mémoire des siens et celle des mil-liers de victimes de la Mitidja, où active Dja-zaïrouna. Chérifa le dit haut et fort : «Il y a une volonté politique pour nous ignorer, pour igno-rer la douleur des Algériens pendant toute une décennie.» Elle s’attarde, dans la foulée, sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale en nous confiant : « Le jour du référendum (sur la charte, ndlr), nous nous sommes rendus au cimetière et nous avons enterré la charte avec nos proches.» L’association a soigneusement numérisé toute une compilation de documents en rapport avec les victimes du terrorisme à l’aide d’un logiciel spécialisé, le Matus. «Chaque fois que nous prenons connaissance d’une victime, elle est ajoutée à notre logiciel, avec nom, prénom, date et lieu de naissance, date et lieu de l’assassinat. Quelquefois, on y adjoint le PV délivré par les services de sécurité. On met également, quand c’est possible, des photos des victimes. Tout document lié à cette histoire

est scanné et conservé», explique Chérifa Kheddar. Elle précise aussi que ce logiciel a été mis à la disposition de l’association par l’ONG Freedom House. «Nous avons reçu une forma-tion spéciale pour cela et Freedom House nous a remis un PC avec ce logiciel, l’objectif étant de connecter notre base de données à un réseau international sur les violations des droits humains.» Et de souligner : «Notre objectif est de mettre cette matière à la disposition des chercheurs, des journalistes, des étudiants et de toute personne qui désire faire quelque chose sur ce qui s’est passé chez nous.»Pour Chérifa Kheddar, un mémorial est la moindre des reconnaissances envers les vic-times de la «guerre contre les civils» comme elle dit : «Parmi nos revendications, nous avons toujours dit qu’il fallait ériger une stèle pour les victimes à l’image de Maqam Echa-hid.» Une autre revendication chère à l’asso-ciation est d’œuvrer pour une commémoration d’envergure nationale autour d’une date qui reste à définir. «Ce que nous voulons, c’est une journée et un lieu, avec une stèle. C’est quelque chose qui doit absolument exister si nous vou-lons vraiment tourner la page.»La présidente de Djazaïrouna évoque, en outre, un projet financé par l’Union européenne bap-tisé «Dhakira» (mémoire). «Dans ce projet, nous avons prévu de recueillir les témoignages de proches des victimes et les enregistrer sur plusieurs supports : audio, vidéo et document écrit», confie-t-elle.

Citant la pédopsychiatre Houria Salhi, Ché-rifa Kheddar considère qu’il serait dangereux pour l’ensemble de la société de tirer un trait sur cette séquence tragique de notre histoire. «C’est peut-être une nécessité pour l’individu pour pouvoir faire son deuil, mais en aucun cas pour la collectivité. La mémoire collective doit être entretenue de manière assidue», insiste-t-elle.

QUAND LA MÉMOIRE DÉRANGE

Pour la présidente de Djazaïrouna, ce travail de mémoire ne saurait être dissocié des impératifs de vérité et de justice. Un triptyque qui consti-tue, selon elle, le socle incontournable d’une réparation équitable : «Il faut une réparation juste, pas uniquement matérielle au préjudice subi. Et la réparation juste c’est : la revendi-cation de la mémoire, la revendication de la vérité et la revendication de la justice.» Notre interlocutrice déplore au passage la politique officielle dans le traitement qu’elle a réservé à ce profond traumatisme : «Le pouvoir s’est tou-jours complu à régler des problèmes politiques avec des enveloppes financières. Mais mettre les mots sur les choses et appeler les maux par leur nom, cela lui cause manifestement un pro-blème. Quand on regarde le texte de la récon-ciliation nationale, ce qui revient le plus, c’est les indemnités. Il n’y est question que d’argent. Mais politiquement, on n’a rien réglé !» Et d’ajouter : «D’ailleurs, le terrorisme continue. Et moi, je me pose une question : de 2006 à ce

jour, les personnes tuées sont-elles des victimes du terrorisme ou bien des victimes de la récon-ciliation nationale ?»Chérifa Kheddar rapporte un certain nombre de faits qui tendent à prouver que certains cercles ne veulent pas que cette mémoire flotte à la sur-face. Elle nous apprend ainsi que 16 cassettes vidéo appartenant à Djazaïrouna, contenant des témoignages filmés de plusieurs heures, ainsi que la caméra qui a servi à ce travail, ont été subtilisées par un ancien membre de l’asso-ciation. « Il a également détourné un chèque. Nous avons déposé plainte. Cette personne a été jugée et condamnée pour le détournement du chèque, mais il n’y a jamais eu de suite concernant les cassettes. La justice ne s’est jamais saisie de l’affaire.» Chérifa Kheddar en est convaincue : cet homme a agi sur ordre. Dans le même registre, elle cite l’affaire de la plaque commémorative honorant la mémoire du journaliste de Liberté, Zineddine Aliou Salah, assassiné le 6 janvier 1995 à Khazrouna (Blida), qui a été vandalisée. Elle raconte également comment, avec des militantes fémi-nistes, un 8 Mars, elles ont baptisé une placette près de la Grande-Poste du nom de Karima Bel-hadj, cette jeune fille de 19 ans assassinée aux Eucalyptus le 3 avril 1993. «Mais cette plaque a été arrachée peu après la concorde civile», regrette Chérifa. Tout cela pour dire combien ce travail de mémoire dérange…

M. B.

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E N Q U Ê T E

KARIMA BENNOUNE. Professeur de droit international à l’université de Californie

«Il faut créer un centre d’études sur les années 1990»

Your fatwa doesnt’ apply here est un titre qui suggère beaucoup de choses. On comprend, à première vue, que c’est un travail sur les vic-times de conflits mettant en cause l’islamisme radical…

C’est surtout un travail sur ceux et celles qui ont refusé l’intégrisme dans leur communauté, dans leur pays, qui ont essayé de donner une autre vision de ce que veut dire l’héritage ou la culture musul-mane et qui ont un projet de société différent. Et cela n’est pas connu aux Etats-Unis, ce qui me fait de la peine. Je pense que j’ai fait ce travail plutôt comme militante des droits humains et surtout en tant que fille très fière de son père algérien qui a vécu cela. Et, à mon avis, la lutte contre l’intégrisme est l’une des plus importantes luttes pour les droits humains au niveau international en ce moment. Ce travail a commencé parce que je voulais que le lecteur américain puisse connaître un peu le parcours des gens, ici, et leurs luttes. Et, en l’occurrence, cet ouvrage a plusieurs buts. En premier lieu, il s’agit très modestement d’essayer de commencer à écrire en anglais l’histoire de toutes ces luttes, pour que ce combat soit connu aux Etats-Unis et dans le monde anglophone. Deuxièmement, c’est un travail de documentation. Troisièmement, c’est un travail de lutte contre les stéréotypes et, quatrièmement — et c’est peut-être le plus important — c’est une contribution pour essayer d’avoir plus de soutien pour ces personnes qui continuent à faire ce travail de résistance, que ce soit en Algérie, en Afghanistan, en Egypte ou dans les banlieues parisiennes, parce que je trouve que c’est quelque chose qui est mal compris en Occident, que ce soit du côté de la gauche ou du côté de la droite. J’ai donc essayé de faire un travail de «micro», c’est-à-dire tendre le micro aux gens qu’on n’a pas entendus aux Etats-Unis et dans le monde anglophone. En tout, j’ai interviewé 286 personnes issues de 26 pays. Cela a duré deux ans et demi.

En passant en revue la bibliographie rela-tive à la période tragique du terrorisme dans notre pays, quelle appréciation faites-vous du travail d’écriture consacré à cette douloureuse séquence de notre histoire ?

Je dois dire d’abord qu’il y a eu de très bons écrits. Il faut absolument reconnaître le travail qui a été fait. Il faut saluer aussi le travail accompli par les journalistes. Cela m’a été très utile. Je suis allée dans une des meilleures librairies d’Alger que j’aime beaucoup, et cela m’a étonné qu’il n’y ait pas beaucoup de livres sur ce sujet. Il y en a, certes, quelques-uns, qui sont très importants et que je mentionne d’ailleurs dans ma bibliogra-phie. Il y avait des jeunes filles avec moi, dans la librairie, et j’ai discuté un peu avec elles. Et je me suis dit : «Ces jeunes-là qui ne se souviennent heureusement pas de la décennie, si elles voulaient apprendre cette histoire, quels livres pourraient-elles consulter ?»

Comme je le disais, il existe un certain nombre d’ouvrages sur cette question, mais un grand tra-vail reste à faire. Il faut mentionner également le travail extrêmement important que font les ONG comme SOS Disparus, Djazaïrouna et Somoud. Mais il faut dire que ces associations sont dans une

situation assez compliquée. Elles n’ont pas assez de soutiens financiers, pas de moyens, pas assez de liberté d’expression. Personnellement, je crois beaucoup en la société civile, mais je trouve qu’on leur donne parfois trop de responsabilités. Ce n’est pas une alternative aux réponses nationales et on a vraiment besoin d’un travail sur le plan national pour qu’on n’oublie pas.

Il y a par exemple un travail très intéressant sur la Shoah qui a été fait aux Etats-Unis. Ce qu’ils ont fait de mieux, c’est qu’ils ont sauvegardé les histoires individuelles. Si vous allez au musée de la Shoah, à Washington, vous trouverez plus de 1000 heures d’enregistrement dans leurs archives et, en plus, ils ont ce qu’ils appellent «Survivors Registry» où chaque personne qui a survécu à la Shoah peut enregistrer une vidéo de deux heures pour laisser son témoignage. Des équipes sont formées par le musée, qui partent en Europe de l’Est et ailleurs, pour recueillir des témoignages et constituer une base de données qui est mise sur internet. Cela signifie que cette histoire ne sera jamais perdue. Je pense que c’est ce genre de choses qu’il faut faire ici. Il faut engager un travail d’enregistrement, d’écriture, d’écoute. J’adore ces paroles de la poétesse américaine Maya Angelou qui dit : «History, despite its wrenching pain/ Can-not be unlived, but if faced/ With courage, need not be lived again.» Cela veut dire : «L’histoire, si dou-loureuse soit-elle, ne peut pas être effacée, on ne peut pas éviter le fait qu’on ait vécu cela. Mais si on l’affronte avec courage, on peut être sûr qu’on ne va pas la revivre une seconde fois.»

Nous avons le sentiment que les victimes et leurs familles ont été abandonnées, que les auto-rités aussi bien que la société ont décidé de tour-ner la page. Quelle est la situation des victimes que vous avez interviewées ?

D’abord, je dois souligner que je ne parle pas pour ces gens, j’essaie simplement de rapporter ce que j’ai entendu. Ce qui m’a choqué, c’est la situa-tion matérielle de beaucoup de ces victimes et, pour moi, c’est une autre forme d’oubli. Certains ne bénéficient pas des soins médicaux dont ils ont besoin. Par exemple, j’ai rencontré une victime d’un tir de «heb-heb» qui se trouve dans une situa-tion extrêmement précaire. Cela m’a choqué parce que pour moi, les victimes des années 1990 sont des héros et des héroïnes qu’on devrait porter aux nues. Ce n’est pas du tout le cas. Je pense qu’on est dans ce que l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano appelle «l’amnésie obligatoire».

Une amnésie thérapeutique…Imposée. Déjà, à cause de la loi sur la réconci-

liation nationale. Pour certains, c’était dur de se raconter. Mais d’autres m’ont dit : «On veut s’en souvenir.» Et il m’a semblé qu’on ne leur deman-dait pas beaucoup de raconter ces histoires.

Je veux aussi souligner que si mon travail est focalisé sur l’intégrisme comme idéologie et sur ceux qui ont lutté contre cette idéologie, il était im-portant pour moi de montrer aussi les exactions qui ont été commises dans la lutte contre l’intégrisme. Les luttes anti-intégristes que je soutiens, ce sont les bibliothèques, les pièces de théâtre, les réseaux de femmes et non pas les exactions. Je ne veux pas être utilisée pour justifier des choses injustifiables.

Quel a été le plus difficile pour vous dans cette enquête ?

Pour moi, il était important d’avoir des voix qui viennent des lignes de front et, pour cela, j’ai fait beaucoup de terrain. J’ai été au Pakistan, en Afghanistan, au Mali, entre autres. Mais bien sûr, cela ne donne pas une vision globale de tout ce qui s’y est passé. Il faut dire qu’il y a plusieurs lignes de front. Ici, il était significatif de commencer par les victimes de la Mitidja. C’est ainsi que je suis partie à Blida, à Sidi Moussa. Il fallait s’intéresser aussi à ceux qui ont organisé la résistance, qui ont fait des manifestations contre le terrorisme et ces actions n’ont pas été suffisamment documentées. Pour moi, la base, c’est la voix des victimes elles-mêmes. Et je souligne «elles-mêmes» en pensant particulièrement aux femmes, parce que partout où j’ai été, la résistance des femmes, des féministes, a été fondamentale. Quand je demandais par où il fallait commencer, partout on me répondait : avec les femmes. J’étais au Niger en 2010 et on me disait : «Chaque pas en avant pour les femmes est un recul pour l’intégrisme.»

Ces récits de femmes, chez nous, sont-ils suf-fisamment mis en valeur d’après vous, ou bien sont-ils passés sous silence, marginalisés ?

C’est quelque chose dont on parle peu, ou alors sur un plan très général. Pourtant, les femmes ont commencé à lutter ici bien avant la montée de l’intégrisme. Si on n’a pas assez parlé du terro-risme tout court, il y a certains terrorismes dont on a encore moins parlé, par exemple les milliers de viols durant les années 1990. Un travail docu-mentaire très important a été fait par les féministes algériennes sur les viols, mais il reste beaucoup de travail à faire dans ce domaine. Il s’agit là d’un sujet dont il était encore plus difficile d’en parler. J’ai été choquée de découvrir qu’il n’y a presque rien sur ces viols en anglais. Cela m’a beaucoup touchée parce que c’étaient des atrocités inimagi-nables et on les a oubliées. Même quand on regarde les grandes organisations des droits humains, dans mes recherches, je n’ai pas trouvé un seul rapport focalisé sur les viols durant les années 1990.

Qui doit recueillir en priorité ces récits ? Comment envisagez-vous le rôle de l’Etat dans ce travail de mémoire sachant que la charte pour la paix et la réconciliation nationale rend difficile un tel travail ?

Cela doit se faire à tous les niveaux. Il faut déjà accroître la recherche universitaire, scientifique, ici et ailleurs. Il y a aussi les ONG qui doivent rassembler tous ces témoignages. Je pense qu’il faut créer, au niveau national, un centre d’études sur les années 1990. Il faut un travail systématique, comme cela a été fait pour le musée de la Shoah. Il faut organiser tout cela. Il y a aussi un grand effort à faire du côté du gouvernement. Il est ridicule qu’on se retrouve dans une situation telle qu’il ne serait pas légal de dire certaines choses. Cela me fait penser au cri d’indignation d’une femme bles-sée lors d’une attaque terroriste et qui était paraly-sée ; elle m’a dit : «Moi, je dis d’un terroriste que c’est un terroriste et s’il veut venir m’égorger, qu’il vienne ! De toute façon, ce n’est pas une vie que j’ai là !»

Donc il faut revoir juridiquement comment

créer l’espace pour ce débat. On peut faire pression pour changer la vision dominante ou la culture officielle. On se retrouve dans une situation paradoxale où une certaine amnésie officielle est imposée dans une société, où toute personne âgée de plus de 15 ans n’a pas oublié. Il y a donc un décalage entre ces deux attitudes et c’est ça qu’il faut réconcilier. Je comprends qu’il y ait des difficultés pour ouvrir un tel débat. Mais on ne peut pas l’éviter. Si on l’élude, cela ne veut pas dire que les faits n’existent plus. Cela peut ressurgir sous d’autres formes. C’est un travail de mémoire, mais c’est aussi une question urgente d’aujourd’hui. Même si ce n’est pas le même contexte, les pays voisins comme le Mali ou la Tunisie ont besoin de savoir ce que les gens ont vécu ici pour ne pas avoir à le revivre.

Vous revenez du Mali justement, un pays qui est au cœur d’une brûlante actualité. Pourriez-vous nous dire quelques mots sur la situation dans ce pays et sur la résistance de la popula-tion, notamment au Nord-Mali ?

La situation des droits humains dans le nord du Mali sous occupation islamiste est bien grave : des cas d’amputations, des lapidations, des fla-gellations presque quotidiennes, des histoires de viols individuels et collectifs, des mariages forcés avec plusieurs terroristes contraignant même des mineures, des «procès islamiques» simplement pour avoir fumé une cigarette... A cela s’ajoutent toutes sortes d’interdictions : porter un pantalon, écouter ou jouer de la musique, se parler dans la rue pour un homme et une femme, sortir sans voile «réglementaire», se baigner dans les fleuves, avoir des classes mixtes à l’école… Bref, le Nord-Mali est confronté à une situation humanitaire très grave avec une économie en ruine. Malgré cela, les gens luttent contre cette soi-disant application de la charia. Les femmes ont manifesté à Tom-bouctou, les jeunes à Gao. Certes, il n’y a plus de manifs maintenant, mais les gens résistent au quotidien. Les enseignants continuent à dispenser leurs cours à Gao parce qu’ils savent que cela donne de l’espoir aux autres. Des militants font un remarquable travail humanitaire à l’image de ce que fait Cri de Cœur. Il y a aussi les déplacés et autres ressortissants du Nord-Mali qui essaient de faire passer leur message à Bamako en multipliant conférences et ateliers. Tous ces gens ont besoin de solidarité et de soutien. La situation au nord du Mali n’est pas seulement une question de stratégie régionale ou internationale. C’est une atteinte aux droits humains les plus fondamentaux. J’espère que les Algériens vont se solidariser davantage avec les réfugiés maliens qui sont ici, qui sont livrés à la misère et à l’isolement. Ils doivent aussi exprimer leur soutien à la population civile qui est sur place. Qui mieux que les Algériens pour comprendre ce que cela représente, eux qui ont survécu à la décennie noire ! M. B.

Karima Bennoune est professeure de droit international et de droits humains à l’université de Californie (UC Davis). Elle a publié un livre extrêmement important aux Etats-Unis (le 30 août exactement, chez W. W. Norton, à New York) sous le titre Your Fatwa doesnt’ not apply Here : Untold stories from the fight agains muslim fundamentalism (votre fatwa ne s’applique pas ici. Histoires non dites de la lutte contre l’intégrisme islamiste). Pour les besoins de son livre, Karima Bennoune – qui n’est autre que la fille du grand anthropologue Mahfoud Bennoune – a sillonné tous les points chauds de la planète : Afghanistan, Pakistan, Palestine, Niger, Tunisie, Egypte, pour ne citer que ceux-là. Sa dernière destination a été le Mali d’où elle vient juste de rentrer. 286 entretiens au total avec des personnes issues de 26 pays, ayant toutes en commun le terrorisme et ses traumatismes. L’Algérie occupe évidemment une place de choix dans son travail.

Propos recueillis par Mustapha Benfodil

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La ville de Skikda sera totale-ment débarrassée et de ses multiples marchés hebdo-

madaires et de ces vendeurs qui infestent le centre-ville», rapporte un membre de la commission de wilaya de l’éradication du com-merce informel. Selon ses dires, cette action, déjà enclenchée au niveau structurel (aménagements et équipements), devra aboutir dans moins de deux mois. «Pour la ville les choses ne sauraient tar-der pour la simple raison que tous les préparatifs organisationnels ont déjà été achevés. L’opération de recensement des vendeurs dits informels a été clôturée et le choix du site devant abriter ces inter-venants a également été défini», ajoute la même source. Notre in-terlocuteur expliquera par ailleurs que la commission a opté finale-ment pour le site situé juste der-rière l’ancien Souk El Fellah, sur la route de Zef-Zef (près du lycée Oussama): «Cet espace en phase d’aménagement sera scindé en deux parties: un marché couvert permanent disposant de modules de 121 box et d’une plateforme annexe qui servira de marché hebdomadaire. Le marché couvert sera élevé en charpente, en R+2, grâce à un système de montage de Batimetal. Pour le marché hebdo-madaire, il sera mis à la disposi-tion des vendeurs qui exerçaient au niveau des marchés hebdoma-

daires de la ville. Ceux-ci dispo-seront de modulaires avec bâches et ridelles qui seront installées sur une plateforme clôturée et dis-posant de toutes les commodités, tels les sanitaires, un parking, etc., ceci sécurisera les lieux et mettra fin aux atteintes quotidiennes que subit le cadre urbain de Skikda.» Le même responsable ajoutera qu’en plus du marché couvert de Zef-Zef, la ville de Skikda abritera des équipements similaires aux cités du 20 Août et de Merj-Eddib. «Notre wilaya a bénéficié tout de même de 21 marchés de ce genre, ce qui la met à la 17ème place au

niveau national en matière de dotation de ce genre d’infrastruc-tures.» Au sujet du recensement des vendeurs informels, notre interlocuteur, tout en refusant de communiquer le nombre exact, s’est contenté de préciser qu’une mise à jour de la liste a été menée en 2012 pour s’assurer que ces lieux seront exploités «exclusi-vement par ceux qui le méritent, d’autant plus que les jeunes béné-ficiaires disposeront de plusieurs avantages fiscaux et autres sur une période de deux années». Abordant par la suite le retour de quelques marchés hebdomadaires

éradiqués il y a quelques mois seulement, il fera savoir que ce retour est temporaire. «La com-mission, pour des considérations sociales, a convenu avec les re-présentants des vendeurs de leur permettre de continuer à exercer sur certains marchés en attendant l’achèvement du marché couvert et du marché hebdomadaire de Zef-Zef», conclut-il. Selon un communiqué du cabi-net du wali, les investissements relatifs à l’ensemble des mar-chés couverts à implanter dans la wilaya ont été inscrits «au titre du programme sectoriel de dé-veloppement pour un budget de l’ordre de 500 millions de dinars ainsi que la mobilisation d’une enveloppe de 200 millions de dinars dans le cadre d’opérations inscrites aux plans communaux de développement». Le même com-muniqué rapporte qu’au niveau de la wilaya, «2063 personnes ont été recensées au niveau de 42 sites dont 20 ont été déjà éra-diqués, permettant à plus de 600 personnes exerçant une activité commerciale en dehors du cadre réglementaire, d’être soit instal-lées dans des marchés qui existent déjà ou attributaires de locaux à usage professionnel si elles ne sont pas prises en charge dans le cadre des marchés de proximité en cours de réalisation».

Khider Ouahab

BORDJ BOU ARRÉRIDJ Trois morts sur l’autoroute Est-Ouest

Un grave accident de la circulation s’est produit, jeudi dernier, sur l’autoroute Est-Ouest, à 57 km à l’ouest de Bordj Bou Arréridj, suite au dérapage

d’une voiture. On dénombre trois morts sur le coup, deux femmes et un homme, et deux blessés graves. Selon les informations en notre possession, l’excès de vitesse serait à l’origine de ce drame. Parvenu à la frontière entre Bordj Bou Arréridj et Bouira, le conducteur a perdu le contrôle de son véhicule. La voiture a fait plusieurs tonneaux, avant de se retrouver le flanc de la chaussée. A. B.

Des villageois bloquent la route à Bendaoud

P lusieurs dizaines d’habitants du village Ouled Chebil, dans la commune de Bendaoud, à 70 km de Bordj

Bou Arreridj, ont fermé, jeudi, le CW 41 menant vers El M’Hir, à l’aide de pneus brûlés et de barricades de for-tune. «En plus de l’enclavement du village, les transpor-teurs viennent d’augmenter les tarifs de 20 DA; Pourquoi les autres villages n’ont pas vu cette augmentation ; Nous sommes les seuls à êtres pénalisés», fulmine un manifes-tant. Les usagers de ce tronçon ont été obligés de faire un détour d’une vingtaine de kilomètres pour arriver à leurs destinations. A. B.

JIJEL Des manifestants ferment l’entrée ouest de la ville

Les automobilistes, arrivant ou sortant de la ville de Jijel, ont vécu un véritable calvaire, dans la soirée de

jeudi dernier, après la fermeture des accès de la ville en quatre points stratégiques par des jeunes en furie. Ces derniers, exprimant leur colère à cause d’une coupure d’électricité qui a touché deux quartiers durant plus d’une journée, ont fermé la route au niveau de l’embranche-ment de Haddada, celui menant au stade omnisport, la route menant de ce dernier vers les hauteurs de la ville et enfin la voie reliant le quartier de Haddada à Ouled Aïssa. L’accès à la ville par l’ouest est devenu impossible, causant d’immenses désagréments aux automobilistes. En l’absence d’une intervention rapide des autorités pour rouvrir les voies coupées, ces derniers étaient contraints de rebrousser chemin sur 10 km vers l’ouest, plus préci-sément, jusqu’à Kissir pour ensuite emprunter la rocade sud qui contourne la ville. Fodil S.

KHENCHELA Démolition de plus de 50 habitations illicites

P lus de 50 maisons ont été démolies, jeudi dernier, lors d’une opération d’éradication des constructions

illicites sur des terrains domaniaux, dans la commune de Chechar. Le terrain occupé au lieudit Toutcha, dans la lo-calité de Fridjou, est d’une superficie de 80 ha, a-t-on ap-pris de sources locales. L’on précise que ce terrain verra la réalisation de 500 logements sociaux et des établissements publics. Cette opération a provoqué la colère des habitants touchés, qui ont protesté en bloquant le siège de l’APC exigeant le départ du maire et demandant une commission d’enquête sur les dépassements commis par les services de l’APC, selon eux. Kaltoum Rabia

El Watan - Samedi 26 janvier 2013 - 10

R É G I O N E S T

La wilaya se mobiliseLUTTE CONTRE LE COMMERCE INFORMEL À SKIKDA

● Après un recensement, les vendeurs informels seront prochainement regroupés dans un espace commercial adéquat, ce qui mettra fin à l’agression du cadre urbain.

I l y a un mort tous les 10 jours sur les routes à El Tarf, une agression tous les 3 jours et un

vol qualifié de bétail ou de sable tous les 3 ou 5 jours. Ces chiffres semblent loin de la réalité à laquelle sont exposés quotidiennement les ci-toyens. Et ils le sont en effet car ils ne concernent que la zone gendarmerie qui exclut les grandes agglomérations où se produisent le plus grand nombre de crimes, de délits et d’infractions. Toutefois, le bilan de la gendarmerie, exposé par le commandant du groupement d’El Tarf, le colonel Lyes Benoussaïd, est expressif et il fait état d’une hausse en 2012 de près de 10% de la

criminalité, où les agressions sur les personnes et les biens arrivent en tête. Une tendance en croissance perpétuelle que n’infléchissent pas les moyens humains et matériels considérables mis en œuvre dans le corps de la gendarmerie. Pour le commandant du groupement, cette spirale de la violence est alimentée par le chômage et la dé-perdition scolaire chez les jeunes devant lesquels la famille a abdiqué. Ces délinquants, interrogés, reconnaissent ouvertement agresser, voler et s’adonner aux trafics en tous genres, notamment le corail et le gasoil, pour se procurer de l’argent et ache-

ter de la drogue. C’est aux sections spéciales d’intervention (SSI) que l’on doit en grande partie la sécurisation de la RN 84A qui était sous l’emprise de bandes organisées. En fait, la seule alternative laissée à la gendarmerie dans cette bataille rendue inégale l’immensité de la wilaya et sa géographie est d’occuper le terrain. Le 1055, le n° vert pour les appels au secours aurait également largement contribué à lutter contre le crime par une intervention rapide mais aussi en décourageant des délinquants de passer aux actes. Ce qui n’est pas le cas pour la corrup-tion, autre grand crime qui a l’inconvénient de ne

pas être aussi visible. «Les victimes ne portent pas plainte», nous explique le commandant du groupement d’El Tarf. «Elles nous informent et donnent des noms mais sans plus» précise-t-il. Ce qui tranche curieusement avec cette promp-titude qu’a souvent la justice à se saisir d’affaire sans dépôt de plainte. En revanche, rien n’a filtré sur des enquêtes menées par les services de sécurité dans les administrations de la wilaya. Une discrétion que les observateurs s’expliquent par la crainte de revivre la suspicion généralisée d’après 2006 avec les affaires de l’ancien wali d’El Tarf. Slim Sadki

EL TARF

Recrudescence de la criminalité en 2012

CONSTANTINERencontre régionale sur l’organisation

des établissements sportifs

INCENDIE SPECTACULAIRE

À LA CITÉ MENTOURIUn incendie spectaculaire s’est déclaré jeudi vers 16 h dans un appartement situé au troisième étage de la tour (T1) à la cité Mentouri (ex-Le Bosquet). Selon des témoignages recueillis auprès des riverains, l’appartement en question était vide de ses occupants au moment du sinistre. Les mêmes sources indiquent par ailleurs que l’intervention rapide de la Protection civile a permis de maîtriser l’incendie, et éviter la propagation des flammes aux autres étages de l’immeuble qui en compte dix. Ce dernier a été évacué de ses habitants par mesure de sécurité durant l’intervention des pompiers. Quant à l’origine du sinistre, celle-ci demeure inconnue, selon les déclarations des services de la Protection civile. F. Raoui

Une rencontre régionale sur l’organisation pédagogique des établissements de la

jeunesse et des sports a été organisée, hier, au siège administratif de la wilaya de Constantine, situé à la cité Daksi. Les travaux de cette ren-contre, prévue les le 25 et 26 du mois en cours, avec la participation de plus de 150 cadres du secteur représentent 16 wilayas de l’Est, ont été entamés en présence de Belkacem Melah, se-crétaire d’Etat au ministère de la jeunesse et des sports, chargé de la jeunesse. Les plans d’orga-nisation pédagogique, les étapes, les méthodes d’application ainsi que le suivi etl’évaluation de cette organisation sont les principaux chapitres qui seront débattus lors de ce rendez-vous. Le secrétaire d’Etat au ministère de la jeunesse et des sports a déclaré que cette rencontre régio-

nale s’intègre dans le plan de développement de ce secteur inscrit dans le nouveau pro-gramme du gouvernement. «Il est nécessaire de partager la gestion et l’organisation des établissements sportifs avec le mouvement associatif et développer la communication de proximité avec les jeunes par la création des établissements au niveau de chaque quartier», a-t-il déclaré. Par la même occasion, ce dernier a visité plusieurs maisons de jeunes, dont celles d’El Mansourah et de Boumerzoug, ainsi que les complexes sportifs des communes d’Ouled Rahmoune et Ain Abid. Le représentant du ministère a assisté à l’ouverture du tournoi in-ternational commémoratif de l’anniversaire de la mort de Abdelhak Benhamouda organisé au stade Hamlaoui. Ratiba B.

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600 commerçants illicites au moins sont concernés par l’opération

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El Watan - Samedi 26 janvier 2013 - 10

Rabta réclame le revêtement de sa piste et de l’eau

KABYLIE INFO

UNIVERSITÉ MOULOUD MAMMERI

● Les villageois cotisent régulièrement et organisent des volontariats pour mener des travaux d’intérêt général.

Comme c’est de tradition dans la plupart des villages de Kabylie, les régulières cotisations financières et

l’organisation périodique de volontariats pour mener des travaux d’intérêt général ne se discutent pas aussi à Rabta, une loca-lité de près de 1.000 habitants, située à 7 km au sud-est du chef-lieu de la commune d’Azazga. Situé au dessus de la RN 71, Rabta est accessible difficilement par une piste d’un kilomètre environ, boueuse en temps pluvieux avec, de surcroît, une forte déclivité. Comme les habitants de Rabta n’ont eu que des promesses infructueuses à leurs sollicitations auprès de l’administration de ce chef-lieu de daïra pour le revêtement de cet accès, ils n’ont pas d’autre choix que de prendre en charge eux-mêmes son bétonnage. Ils ont été résolus à retrousser les manches pour cette action après no-tamment plusieurs accidents dangereux, tels que le renversement sur ce chemin d’un tracteur, puis d’un camion, et surtout le cas d’un écolier du primaire, qui faillit y être emporté par les eaux en y glissant au moment de traverser la petite rivière en crue sur son chemin vers l’école, située au dessus du village. L’enfant, qui se rendait alors en cette journée pluvieuse avec ses camarades de classe à leur établissement, sera, heureusement, sauvé par ces der-niers. En 2010, le village bénéficiera certes de l’alimentation en gaz naturel. Mais en réalisant les canalisations du réseau, l’entreprise ne remettra pas en l’état le bétonnage détruit de la route en question. Ainsi, en raison de son impraticabilité, les villageois possédant des véhicules seront dans la contrainte de louer des garages, pour ceux qui ont des moyens, ou, pour d’autres, de garer leurs voitures en bas de la localité, sur les accotements de la RN 71. Deux pères de familles du village feront l’objet de vols de leurs voitures.

Celles-ci ne seront jamais retrouvées. Devant ce phénomène, les villageois décident encore de re-bétonner ce che-min. Les matériaux leur coûteront plus de 400 000 DA, selon les animateurs du comité du village. Comme ils souffrent aussi d’autres manques, tels que l’ali-mentation en eau potable (AEP), le non achèvement du réseau d’assainissement, les villageois de Rabta ont à plusieurs reprises exposé leurs doléances au chef de daïra toujours par le biais de leur comité, insistant sur la nécessité de revêtir cette route. Mais, peine perdue ; vers décembre 2011, et comme c’est devenu courant, sans une action sur la voie publique, per-sonne ne les écoutera, les villageois ont recouru au blocage de la RN 71, causant un énorme désagrément aux milliers d’automobilistes empruntant cette route nationale, «un acte que nous n’oserons pas refaire, sachant les ennuis que cela engendre à des usagers de la route, parfois vulnérables», dira Hakim, un jeune vil-lageois. Refait une deuxième fois encore par les habitants, le bétonnage de la piste

de Rabta sera derechef détruit pour le pas-sage du réseau d’assainissement. Celui-ci restera toujours inachevé, tandis que la voie n’est jamais remise en l’état. «Le chef de daïra nous a promis son bitumage sur une distance de 500 mètres seulement. Les soumissions nécessaires ont été effectuées en mars 2012, mais au moment où une entreprise allait entamer les travaux, on remet tout en cause et, rebelote, pour le choix d’un autre entrepreneur», déplore une des victimes de vol de leurs voitures, membre du comité du village. Son voisin précise que malgré un changement d’en-treprise, «le lancement des travaux n’est pas pour demain, puisque l’on nous argue encore que le cahier des charges pour ce projet n’est pas prêt…». A cause de cette piste délabrée et pentue, enchaîne un autre villageois, «nous ne pouvons même pas approvisionner nos foyers en eau par citernes. Il faut savoir qu’il nous arrive de rester jusqu’à un mois sans eau potable, et ce, même en hiver. Alors en été, ne parlons pas de l’enfer qui nous consume en la matière». Salah Yermèche

Situé au-dessus de la RN 71, Rabta est accessible difficilement par une piste boueuse

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TIZI NTLÉTA512 LIGNES TÉLÉPHONIQUESPOUR CHEURFALe village de Cheurfa relevant de la commune de Tizi Ntléta

(35 kilomètres au sud de Tizi Ouzou) sera enfin concerné par la téléphonie fixe. En effet le nouveau maire indiquera : «Le village de Cheurfa bénéficiera sous peu de 512 lignes télépho-nique. Nous nous sommes mis d’accord avec les services des postes et télécommunications pour leur réaliser les travaux de creusement des tranchées et la construction de niches en dure pour leurs équipements. Ils n’auront donc qu’à effectuer la pose de la fibre optique». A rappeler que ce projet existe depuis un certain nombre d’années mais son entame a été retardée. Concernant l’autre village d’Ait Abdelmoumène, le réseau de la téléphonie a été vandalisé depuis le mois de septembre de l’année 2009. Les travaux de réparation ne sont pas encore entrepris au grand dam de la population locale. Les clients d’Algérie télécom et les propriétaires de kiosque se sentent méprisés par le service concerné. Un d’entre eux que nous avons rencontré sur les lieux déplorera : «Algérie télécom nous méprise. Le réseau n’est pas réparé depuis plus de 3 ans et à chaque fois on nous nargue par des factures (frais d’abonnement) qu’il faut honorer sous peine de poursuite judiciaires». A. I. Hocine

BOUZEGUÈNELES EAUX USÉES DANS LA NATURELa commune de Bouzeguène vit une pollution à haut débit.

Des maisons et des quartiers entiers sont devenus des récep-tacles d’eaux usées provenant de divers réseaux d’assainis-sement défectueux. Outre les cours d’eau qui se trouvent à proximité du chef -lieu et qui accueillent tous les rejets d’assai-nissements des villages, empoisonnant la vie des habitants, ce sont surtout ces réseaux d’assainissement réalisés il y a moins de cinq ans, pour certains, et qui se retrouvent complément obstrués ou ce sont carrément des buses qui se sont écartés pour laisser couler des eaux noirâtres en pleine nature ou carrément entre habitations du chef -lieu de la commune de Bouzeguène. Le site le plus pollué de la commune de Bouzeguène se trouve être celui d’un grand quartier du chef- lieu de commune et de daïra, celui de Takoucht Ath Aakra, un quartier situé près du plus grand établissement scolaire de la commune, le CEM Hamadi Mohand Saïd. Ce quartier est dépourvu du réseau d’assainissement et les habi-tants utilisent toujours des fosses septiques défaillantes suscep-tibles de contaminer la population de Bouzeguène en raison des conduites d’eau potables qui alimentent le quartier. C’est aussi ce même quartier qui reçoit les eaux usées du réseau d’assai-nissement du village Ihitoussène raccordé en catastrophe, en 1990, à celui de Bouzeguène. Ce dernier, est défaillant à divers endroits suite à des affaissements de terrain, C’est le cas d’une habitation située au virage de Tagounsa abandonnée par les propriétaires en raison des eaux usées qui s’introduisent à l’inté-rieur de l’habitation. Des fuites d’eaux usées sont également visibles au niveau des habitations situées en aval du CW251, au quartier de Takoucht Ath Aakra, suite à des écartements de buses engendrés par un autre affaissement de route et d’un ouvrage entièrement bouché réalisée durant les années 60. Les habitations risquent d’être sinistrées si un glissement de terrain se déclare. Dans ce même quartier qui n’en a pas fini avec les eaux usées, tous les caniveaux en béton et les voies de ruissellement des eaux pluviales sont entièrement obstrués par la terre, les roches et les bidons de peinture. Autant dire que le quartier vit totale-ment à l’écart du développement en matière de salubrité. Tous les P/APC qui se sont succédé n’ont rien pu faire, en dépit des sollicitations des habitants, des multiples correspondances et des écrits de presse. Pourtant quand il s’agit de menace sur la vie des habitants, aucun citoyen de peut constituer un obstacle pour la pose d’un réseau d’assainissement. Les habitants s’inter-rogent, d’ores et déjà, sur la capacité des nouveaux élus à régler tous ces problèmes liés au manque de salubrité. Kamel K.

Le département de biologie privé de gazLe département de biologie de l’université Mouloud Mammeri

de Tizi Ouzou (Hasnoua 2) est toujours privé du gaz naturel, après le décèlement d’une fuite, l’année dernière, au niveau d’un des laboratoires. Ainsi, les étudiants de la filière de biologie sont de fait sans chauffage dans les amphithéâtres et dans les salles des TD (Tra-vaux dirigés), en cette période de plein hiver. «Nous n’assistons plus aux cours à cause du froid qui sévit dans les salles. Aussi, nous préférons, devant cette contrainte, faire des révisions dans les salles de lecture des autres départements», dira une étudiante

en master 1. Pis encore, l’absence du gaz dans les laboratoires a obligé les professeurs à annuler les séances des TP (Travaux pratiques). Pourtant, cette filière est basée essentiellement sur la pratique par des expériences. «Nous nous contentons ainsi des seuls cours théoriques, sachant que nos expérimentations se font avec le gaz», ajoute un autre étudiant. L’année dernière, rappelons-le, les étudiants ont recouru au gel des cours pour revendiquer la réparation de la panne, mais les services des œuvres universitaires sont restés muets face à ce souci exprimé par les étudiants. Saïm Rabea

AÏN EL HAMMAM

Le ramassage scolaire reprend ses droitsPour la première fois, cette année, les

élèves des établissements scolaires du moyen et du secondaire de la commune de Ain El Hammam, bénéficient du ramassage scolaire. Les bus qui devaient se charger de l’opération dès le début de l’année, étaient parqués en différents endroits pour cause de pannes. «Seuls les deux mini bus neufs dont l’un est affecté au transport des enfants inadaptés vers leur centre, étaient encore en état de

marche à notre arrivée à la tête de la mairie. Il a fallu récupérer les autres, un par un, et les remettre en marche. Ce qui fut fait en moins de quinze jours, seule-ment», nous déclare-t-on à l’APC. «De-puis maintenant près de trois semaines, les élèves bénéficient quotidiennement du transport scolaire grâce à notre flotte composée, maintenant, de sept cars. Le dernier bus, en réparation à la Sonacom, sera opérationnel dans quelques jours,

pour desservir le village d’Ait Ailem», apprend-on auprès de nos interlocuteurs. On nous signale, à titre d’exemple, que les enfants des Ath Amer Oussaid sont restés sans ramassage scolaire pendant quatorze mois. Il y a lieu, cependant, de remarquer la vétusté de la «flotte» dont l’APC vient d’hériter. Ces engins d’un autre âge, utili-sés pour le transport, ne font que dépanner la population en attendant de meilleurs jours. Nacer Benzekri

COMMUNE D’AZAZGA

El Watan

Bureau de TIZI OUZOUBoulevard Amena Mahieddine, Lotissement Hasnaoua.N°1 (axe école paramédicale - stade du 1er Novembre).

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El Watan - Samedi 26 janvier 2013 - 10

R É G I O N O U E S T

RELIZANE

À quand la récupération du foncier cédé aux

pseudo-investisseurs ?● Seuls 38 projets ont été réalisés sur les 463 terrains publics cédés.

Le taux des espaces réel-lement utilisés au niveau des différentes zones

d’activités établies sur le ter-ritoire de la wilaya ne dépasse pas le seuil de 6%, apprend-on d’un cadre de l’agence foncière présent à l’émission «Réalités et perspectives» qu’organise la radio locale. En effet, l’on apprend que seulement 38 projets ont été jusque-là réalisés sur les 463 lots cédés. Tout en affirmant qu’on a spéculé sur ces zones, le wali a précisé aussi que les lois en vigueur ne permettent pas la restitution de ce foncier. «On est conscient du problème de dilapidation et de détourne-ment de ces terres mais nous ne disposons d’aucun outil juridique pour les récupérer ; cependant, nous sommes en contact avec leurs proprié-taires pour les inciter à réaliser leurs projets», a déclaré le wali. Il est à souligner que la wilaya

dispose de 13 zones d’activités s’étendant sur une superficie globale de 91 hectares offrant en tout 665 parcelles. Sur les 463 cédées jusque-là, seuls 274 ont été régularisés, soit plus de 57%. La plus importante, celle de Belhacel, sise non loin du chef-lieu de la wilaya, s’étale sur près de 44 hectares et dispose de 145 lots tous cédés et dont 107 sont régularisés mais son activité se limite seulement à 18 projets, soit un taux de12%. A Sidi Mendès, Zemmora et Lahlaf, aucune activité n’est signalée. Cela dit, tous les regards sont braqués sur la zone industrielle de Sidi Khet-tab où l’on s’attend à lancer d’importants investissements en mesure de donner un essor au développement global de la région. «Toutes les mesures ont été prises pour assurer une réelle entame de plusieurs pro-jets d’investissement au niveau

de cette zone», a précisé le wali en ajoutant : «Nous assu-rerons toutes les facilitations pour les investisseurs étrangers et nationaux pour peu qu’ils respectent les nouvelles règle-mentations retenues dans les charges définissant les condi-tions d’exercice au niveau des zones industrielles». Créée aux abords de l’auto-route Est-Ouest, la ZI de Sidi Khettab, qui s’étend sur une superficie de 500 hectares, extensible dans l’avenir à 2 700 hectares, a déjà suscité l’intérêt des opérateurs, a-t-on appris. Plusieurs firmes étran-gères se sont manifestées dont des espagnoles, des italiennes, des allemandes et des turques. Les Turcs ont déjà exprimé leur intérêt pour la création d’un village de tissage qui génè-rera pas moins de 5 000 postes d’emploi, a noté le directeur des petites et moyennes entre-prises. Issac B.

ORAN Le Croissant-Rouge au chevet des SDF

USTO De nouvelles fi lières LMD seront lancées

MOSTAGANEM Les postiers débordés

TISSEMSILT

La neige isole les villages

Comme à l’accoutumée depuis plusieurs années, et fidèle au rendez-vous hivernal, le Croissant-Rouge Algérien (CRA) a, encore une fois, lancé, cette année, l’opération de soli-

darité d’hiver avec les personnes sans domicile fixe (SDF). Pas moins de 100 repas sont offerts chaque soir par le CRA d’Oran. L’opération parrainée par le comité de wilaya du Croissant-Rouge Algérien doit sa réussite au dévouement exemplaire d’une équipe de secouristes bénévoles. Dans les grandes wilayas du pays comme Oran, pour ces marginaux, avoir un repas est un réconfort pour affronter les longues nuits glaciales de cette saison. Des efforts notables sont d’ailleurs consentis par le CRA d’Oran pour tenir le coup. Une mission qui s’avère, par moment, difficile au vu des moyens disponibles, d’où l’appel lancé par le CRA pour une contribution de la part des bienfaiteurs, qu’ils soient privés ou publics. En effet, le nombre des SDF a connu une hausse dans la wilaya d’Oran. Le calvaire de cette frange de la société s’accentue en hiver à cause du froid et de la faim. Cette frange sociale, constituée d’adultes , d’enfants et même de familles, préfère continuer à vivre dans la rue que d’être hébergée dans des foyers d’accueil, malgré les efforts fournis par la DAS pour leur apporter le confort et la stabilité, en les dirigeant vers ces établissements. Pour protéger cette frange, la Direction de l’action sociale d’Oran procède, depuis le début de l’hiver, au ramassage des SDF. Quatre centres ont été mobilisés à Oran afin d’accueillir et prendre en charge près de 770 personnes sans abri. Il s’agit du centre des personnes âgées à haï Es-salem (Saint Hubert) de Diar Er-rahma dans la commune de Misserghine, d’un service des urgences sociales (Smu social) au quartier Ekmuhl et du centre des personnes âgées de la caserne Chaabane à El Hamri. Cette opération est effectuée quotidiennement par les éléments de la DAS en collaboration avec la Protection civile et le service de l’ordre public. Cherifa K.

L ’Université des Sciences et de la Technologie d’Oran (USTO) vient de proposer à la Conférence Régionale de nouvelles

filières de l’enseignement et de la formation dans le LMD, notam-ment pour ce qui est du Master, a indiqué son vice-recteur chargé du département de la pédagogie M. Mammar Boudia. Il s’agit, a-t-il indiqué, de trois nouvelles filières pour faire la liai-son entre la formation et afin de répondre aux besoins du marché de l’emploi. Actuellement, selon le vice-recteur, plus 80 filières sont enseignées au sein de l’USTO pour l’obtention du Master. L’Université, rappelle-t-on, vient de bénéficier d’un nouveau quo-ta de 1000 places pédagogiques qui ont été réceptionnées dans le courant du mois de novembre dernier. Cet apport pourra atténuer le manque de structure d’accueil des étudiants du département de l’architecture, a-t-il indiqué. T. K.

D epuis la fin de la grève des postiers, intervenue en début de semaine, on est encore très loin d’un retour à la normale.

En effet, l’ensemble des bureaux continue d’accueillir des milliers de fonctionnaires, d’étudiants, de bénéficiaires du filet social et autres retraités. Cette affluence s’explique par l’amoncellement des virements de salaires dont les versements sont étalés sur plus de 20 jours. Les rares distributeurs automatiques de billets ont été tout simplement saturés dès le premier jour de la reprise. A l’intérieur des bureaux de poste règne une effervescence conti-nue. Curieusement, les usagers font la chaîne dans une parfaite correction. La plupart des employés ont tout simplement fermé leurs por-tables afin de ne pas répondre aux multiples sollicitations. Devant certains bureaux de poste, les ruelles adjacentes sont transformées en d’interminables parkings. La circulation y est devenue impossible à cause de l’affluence, mais également de l’indiscipline de nombreux chauffards qui n’hésitent pas à se garer dans tous les sens. Les plus déçus sont les habituels passe-droits qui n’hésitent pas à arborer galons et casquettes afin de se frayer un accès rapide au guichet. Mais, face aux nombreux regards frondeurs des citoyens, ils préfèrent se rabattre sur les postiers qui n’ont même pas le temps de lever les yeux. Yacine Alim

L’ex-P/APC libéré

Des cambrioleurs arrêtés

43 enseignants admis au concours recalés

La cour de justice de Tiaret, qui a fait comparaître, après que les prévenus aientinterjeté appel au niveau de la Cour suprême, 52 per-sonnes, a décidé, avant-hier, de libérer l’ex-maire d’obé-dience RND, Omar Bekki, qui voit ainsi sa peine réduite de deux ans et la relaxe pour certains autres mis en cause dont 12 entrepreneurs, des élus et des fournisseurs. L’affaire a valu en première instance des peines allant de deux, trois et cinq ans de prison ferme à 13 personnes dont l’ex-chef de daïra qui venait de purger, lui, ses trois ans de détention, deux jours avant ce énième procès qui a fait couler beaucoup d’encre et défrayé la chronique locale. L’affaire, à proprement par-ler, a trait à la mauvaise ges-tion d’une enveloppe de 57 milliards destinés à l’embel-lissement et d’autres travaux en prévision de la visite de Abdelaziz Bouteflika à Tiaret, sans se conformer à la régle-mentation envigueur. A. F.

Au cours de cette semaine, un groupe de malfaiteurs et leurs complices, soit cinq individus, ont été arrêtés à Kénadsa par la police. Ce groupe s’attaquait aux domi-ciles des citoyens en opérant des vols par effraction. Le principal inculpé a été placé sous mandat de dépôt, trois ont été mis sous contrôle judiciaire et le cin-quième sera convoqué en citation directe. M. N.

La direction de la Fonction pu-blique a décidé de suspendre 43 enseignants en fonction depuis près de 5 mois sur la base d’un vice de procédure de la réglementation. La direction de l’Education de Saïda a recruté, par le biais d’un concours sur titre, 131 postulants sur plus de 700 candidats à l’enseignement. Le concours a eu lieu en août et les résultats ont été affi-chés. Les heureux admis ont signé un PV d’installation et enseignent depuis lors, mais 43 d’entre eux ont vite dé-chanté. La Fonction publique considère qu’il faut avoir travaillé dans l’enseignement dans le cadre du pré-emploi et non dans un autre orga-nisme. Ils seront renvoyés à la fin du mois. Le directeur de l’Education, visiblement embarrassé par la tournure des événements, a décidé de retenir tous les enseignants écartés et les recruter en tant que suppléants. S. A.

TIARET

BÉCHAR

SAÏDA

L a neige couvre toutes les hauteurs de l’Ouarsenis, Sidi Amar comme le Meddad,

qui sont entourés par les forêts de cèdre, à l’est de la wilaya. Cette situation a rendu, une fois de plus, la vie rude aux populations. Les vil-lages sont très éloignés des axes routiers qui sont devenus impraticables. Les villageois sont contraints de se procurer le bois des forêts pour se réchauffer. Dans les douars éloignés comme dans certains petits centres urbains, les intempé-ries isolent les zones habitées, rendant l’achemi-nement de toute marchandise quasiment impos-sible. En cette période, la bouteille de gaz butane devient un bien précieux et se marchande à un

prix fort. Le réseau de gaz naturel n’alimente que 14 communes sur les 22 que compte la wilaya. L’Etat promet qu’en 2014, l’ensemble des agglo-mérations sera alimenté en gaz naturel. Les villageois des zones éparses de la wilaya continuent de souffrir de l’isolement. Dans les vallées, après une brève accalmie, les fortes pluies qui continuent à s’abattre sur l’ensemble de la wilaya sont à l’origine de fortes perturba-tions de la circulation, notamment sur les che-mins de wilaya et communaux alors que les rues du chef-lieu de wilaya sont pratiquement inon-dées, l’état des avaloirs n’ayant connu aucune amélioration. Ali Benmoussa

Seuls 6% des terrains cédés sont utilisés pour accueillir des activités industrielles

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Quatre centres ont été mobilisés à Oran afin d’accueillir et prendre en charge près de 770 personnes sans abri.

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El Watan - Samedi 26 janvier 2013 - 11

I N T E R N A T I O N A L E

Les forces militaires françaises et maliennes progressent en direc-

tion du nord du Mali, vers les villes de Gao et Tombouctou occupées par les islamistes, rapporte l’AFP citant une source militaire malienne.Ces derniers ont dynamité le même jour le pont Tas-siga près de la frontière nigé-rienne. Pont stratégique qui pourrait servir de passage aux forces de la coalition africaine appelées à prendre part aux combats aux côtés des soldats français et ma-liens. De source malienne, les soldats français et ma-liens comptent poursuivre leur progression vers Gao, une des principales villes du nord du Mali, située à un peu plus de 200 km à l’est de Hombori. «Nos ob-jectifs sont respectés. Nous contrôlons désormais Hom-bori. Les troupes présentes à Hombori visent maintenant Gao», a-t-elle indiqué. Gao et ses environs ont été la cible de frappes aériennes de l’armée française dès le début de son intervention le 11 janvier pour neutraliser les islamistes armés liés à Al Qaîda qui, en 2012, ont pris le contrôle de tout le nord du Mali, afin d’empêcher leur progression vers le Sud et la capitale Bamako. Parallèle-ment, les soldats français et maliens qui ont repris lundi dernier la ville de Diabali, à 400 km à l’ouest de Bamako, aux islamistes vont se diriger vers Léré, plus au nord-est, dans le but de «prendre le contrôle de Tombouctou», selon la source de sécurité.Dans la région de Gao, les groupes islamistes ont ripos-té en sabotant le pont de Tas-siga, sur le fleuve Niger, pa-ralysant une des deux routes que pourraient emprunter les soldats tchadiens et nigé-riens de la force africaine en cours de déploiement au Ni-ger pour, à partir de ce pays, remonter vers Gao, proche de la frontière. 2000 soldats

tchadiens et 500 nigériens sont en cours de déploiement au Niger, dans l’objectif d’ouvrir une autre voie vers Gao pour livrer combat aux groupes islamistes armés au Mali. L’aviation française a bombardé dans la nuit de mercredi à jeudi des posi-tions islamistes à Ansongo, à 40 km de Tassiga, sur la route menant à Gao.

RENCONTRE AUJOURD’HUI DES CHEFS D’ÉTAT-MAJOR OUEST-AFRICAINS

De leur côté, les chefs d’état-major ouest-africains doivent se rencontrer au-jourd’hui lors d’une session d’urgence à Abidjan, en Côte d’Ivoire, afin de discuter des opérations militaires au Mali, a annoncé la Com-munauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).Des soldats de la force afri-caine, mandatée par l’ONU, ont commencé à se déployer au Mali, où 2500 soldats français sont déjà position-nés. Ainsi, 160 militaires du Burkina Faso sont arrivés à

Markala, à 270 km au nord de Bamako. Quelque 6000 soldats africains devraient être présents au Mali.Notons que le groupe nu-cléaire français Areva a ren-forcé ses mesures de sécurité au Niger où il poursuit ses activités minières. C’est ce qu’a affirmé jeudi son pré-sident, Luc Oursel, sur BFM Business. «Nous sommes amenés à renforcer nos me-sures de sécurité (...) pour tenir compte de cette situa-tion», a dit M. Oursel.Et d’ajouter : «Nous conti-nuons à opérer au Niger nos activités minières en ce moment.».Il n’a pas souhaité s’expri-mer sur des informations de presse selon lesquelles les forces spéciales françaises vont sécuriser les mines d’uranium du groupe au Ni-ger, pays frontalier du Mali, où la France est engagée de-puis le 11 janvier pour chas-ser les groupes islamistes armés qui occupent le nord du pays. «Sur tous ces sujets de sécurité, vous comprenez bien qu’une partie de l’effi-

cacité, c’est évidemment la confidentialité», a-t-il pré-cisé.Luc Oursel a par ailleurs tenu à avoir une «pensée per-sonnelle» pour les salariés du groupe nucléaire français retenus en otages depuis plus de deux ans.Quatre Fran-çais, employés d’Areva et de son sous-traitant Satom, sont actuellement détenus par Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) après avoir été enlevés le 16 sep-tembre 2010 à Arlit, site d’extraction d’uranium dans le nord du Niger. «Depuis l’événement très malheureux de cette prise d’otages, nous avons pris évidemment avec le gouvernement nigérien de très nombreuses dispositions pour renforcer la sécurité de nos opérations au Niger», a-t-il rappelé.Areva, deuxième producteur mondial d’uranium en 2011, exploite ce minerai depuis plus de 40 ans au Niger et prévoit l’inauguration, fin 2014, de la mine géante d’Imouraren, sa troisième dans le pays sahélien. R. I.

SITUATION AU MALI

Les militaires progressent

U n nouveau groupe, le Mouvement isla-mique de l’Azawad (MIA), issu d’une

scission d’avec le groupe islamiste armé Ançar Eddine (Défenseurs de l’islam), s’est créé au Mali et a annoncé dans un commu-niqué reçu jeudi par l’AFP qu’il veut «aller vers une solution pacifique». «Le MIA affirme de la manière la plus solennelle qu’il se dé-marque totalement de tout groupe terroriste, condamne et rejette toute forme d’extrémisme et de terrorisme et s’engage à les combattre», affirme le communiqué qui ajoute : «Com-posé exclusivement de nationaux (Maliens), le MIA réaffirme son indépendance et sa volonté à aller vers une solution pacifique» à la crise au Mali.Cette scission intervient près de deux se-maines après le début, le 11 janvier dernier, de l’intervention militaire française au Mali, des-tinée à aider l’armée malienne à reconquérir le nord du Mali, devenu en 2012 un sanctuaire pour les groupes islamistes armés liés à Al

Qaîda, dont Ançar Eddine, où ils ont commis de nombreuses exactions au nom de la charia (loi islamique). Le nouveau groupe «lance un appel aux autorités maliennes et à la France pour un arrêt des hostilités dans les zones que nous occupons, à savoir les régions de Kidal et Ménaka (nord-est du Mali), et (pour) créer un climat de paix qui va nous permettre d’aller vers l’établissement d’un dialogue politique inclusif». Le MIA a été créé à l’issue «de plusieurs jours de débats et de concerta-tion» des cadres, notables et combattants «de l’aile modérée» d’Ançar Eddine, un mouve-ment dirigé par un ex-rebelle touareg malien, Iyad Ag Ghaly.Son secrétaire général, Alghabasse Ag Intalla, est issu d’une des grandes familles touareg de la région de Kidal (nord-est du Mali) et a dirigé la délégation d’Ançar Eddine à des négociations menées fin 2012 à Ouagadougou sous la houlette de la médiation du Burkina Faso dans la crise malienne. AFP

ANÇAR EDDINE SE SCINDE ET UN NOUVEAU GROUPE PRÊT À NÉGOCIER

ParisDe notre correspondante

D ans le cadre d’une table ronde sur la question amazighe, organisée à

Paris aujourd’hui de 14h à 17h, François Alfonsi, député européen du groupe Verts/ALE, et Paul Molac, député appa-renté à l’Union démocratique bretonne, membres de Régions et peuples soli-daires, tiennent ce matin une conférence de presse sur l’opération militaire en cours au Mali et ses conséquences sur les populations locales. Moussa Ag Assarid, représentant le MNLA, sera présent.

«Les risques de débordement sont énormes. Plusieurs cas d’exécutions sommaires ont été relevés par les ONG dès les premiers jours du conflit», re-lèvent les parlementaires européens ini-tiateurs de la conférence de presse. Si les forces maliennes montent en première ligne dans le Nord, «ce sera très proba-blement un échec, et un climat de peur aux conséquences incalculables s’ins-tallerait parmi les populations touareg et arabes, avec des répercussions bien au-delà du Mali, au Niger, en Libye, en Algérie, au Burkina ou en Mauritanie», préviennent-ils. Et d’avertir que «la

France ne peut ignorer cette réalité, car elle sera tenue pour responsable si des crimes sont commis».Et de proposer que «pour éviter cela, il est indispensable de s’appuyer sur les forces politiques et militaires présentes naturellement en Azawad», en rappelant que le MNLA a fait une offre à Paris, en demandant en contrepartie «une véritable autonomie pour le territoire». Et «cette voie stratégique est la plus raisonnable, tant pour gagner le conflit qui s’engage que pour éviter un embra-sement général dans toute la région».

N. B.

Le MNLA relance son off re à Paris en contrepartie de l’autonomie de l’Azawad● Le MNLA a fait une offre à Paris, en demandant en contrepartie «une véritable autonomie pour

le territoire», considérant que «cette voie stratégique est la plus raisonnable, tant pour gagner le conflit qui s’engage que pour éviter un embrasement général dans toute la région».

ÉGYPTE110 blessés dans des manifestations contre le président Morsi

❆Au moins 110 personnes ont été blessées, hier, en Egypte dans des manifestations contre le pouvoir du

président islamiste Mohamed Morsi qui ont marqué le deuxième anniversaire du soulèvement qui a fait chuter le président Hosni Moubarak, a-t-on appris auprès des services de secours. La police a également tiré des gaz lacrymogènes en fin d’après-midi pour tenter de disperser des manifestants aux abords du palais présidentiel à Héliopolis, dans la banlieue du Caire, a indiqué la télévision d’Etat.Des heurts ont éclaté dans plusieurs villes lors de ces manifestations. Des accrochages sporadiques entre groupes de jeunes et forces de l’ordre, qui ont débuté jeudi, se sont poursuivis aux abords de la place Tahrir, dans le centre du Caire, où une foule composée de milliers de personnes réclamait une «nouvelle révolution» et une «vraie démocratie». Certains manifestants se sont momentanément rassemblés devant le très symbolique immeuble qui abrite la télévision d’Etat et le ministère de l’Information, avant de se rendre à la place Tahrir. Non loin de là, des manifestants ont également jeté des pierres sur un immeuble abritant des locaux des Frères musulmans, la formation dont est issu le président Mohamed Morsi. A Alexandrie (nord) et Suez (nord-est), la police a fait usage de gaz lacrymogènes contre des manifestants, selon des témoins.A Ismaïliya (nord-est), des manifestants ont attaqué le siège local du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation politique des Frères musulmans, et y ont mis le feu. L’opposition, composée de mouvements en majorité de gauche et libéraux et qui affiche une unité encore précaire, a appelé à défiler à travers le pays contre le président Morsi et les Frères musulmans, en reprenant les mêmes mots d’ordre d’il y a deux ans. «Pain, liberté, justice sociale. Sortons vers les places pour finaliser les objectifs de la révolution», a appelé sur Twitter Mohamed El Baradeï, l’une des figures de proue de l’opposition laïque. Les forces de l’ordre ont prévu de renforcer leur présence, selon une source de sécurité. Jeudi soir, le président Morsi a appelé ses compatriotes à célébrer «de manière pacifique et civilisée» le deuxième anniversaire de la révolte qui a débuté le 25 janvier 2011. Face à ses adversaires, Mohamed Morsi se prévaut d’être depuis juin dernier le premier président civil et démocratiquement élu du pays, et a promis de gouverner «pour tous les Egyptiens». L’opposition l’accuse en revanche de reproduire un système autoritaire et socialement injuste, et de privilégier l’idéologie islamiste sur l’intérêt général.Les Frères musulmans n’ont pas officiellement appelé à manifester hier. Pour marquer l’anniversaire, ils ont lancé une initiative intitulée «Ensemble, nous construisons l’Egypte», consistant en une série d’actions sociales et caritatives. Le climat est alourdi par l’annonce attendue aujourd’hui du verdict dans le procès des responsables présumés de la mort de 74 personnes à l’issue d’un match de football à Port-Saïd (nord-est), en février 2012.Outre la crise politique, l’Egypte affronte une grave crise économique, avec l’effondrement des investissements étrangers, la chute du tourisme et un déficit budgétaire en hausse notamment. Hosni Moubarak, malade et condamné à la prison à perpétuité, attend quant à lui un nouveau jugement dans l’indifférence d’une grande partie de la population, pour qui il appartient déjà au passé. AFP

YÉMENAl Qaîda de la péninsulearabique perdson homme fort

❆Al Qaîda dans la péninsule arabique (AQPA) a perdu son homme fort, le Saoudien Saïd Al Chehri. La mort

du numéro 2 de l’organisation, officiellement annoncée jeudi soir par Sanaa, soulève la question de sa succession.Née en janvier 2009 de la fusion des branches saoudienne et yéménite d’Al Qaîda après la campagne menée contre le réseau en Arabie Saoudite, AQPA est dirigée par le Yéménite Nasser Al Wahichi. Le groupe n’a pas encore confirmé la mort de son numéro 2. Chehri était le chef effectif d’AQPA.

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Samedi 26 janvier 2013 - 13

■ À L'AFFICHE Suite : Salons du livre, Focale sur escales 14■ À LA VOLÉE Hakkar/ Emir Abdelkader/ Stockholm/ Malek Bensmaïl/ Washington/ Louxor/ Lens… 15■ À VRAI DIRE Gemma Arteton, actrice britannique : «Etre star rend fou» 16■ À LA PAGE Oran 1962, le massacre imaginaire/ En vers : poèmes de Djamel Amrani 18■ À SUIVRE Extraits de «L’OAS, la peur et la violence» de Anne-Marie Duranton-Cabrol 19

L’agenda international des grands Salons du livre est qua-siment bouclé et commence à être diffusé dans le monde. Les observateurs notent que, de plus en plus, ces manifesta-tions qui sont le pouls de l’édi-tion mondiale, accordent une

place importante à l’édition numérique qui se développe sous plusieurs formes et supports, dont les fameuses tablettes informatiques de lecture. L’autre ten-dance concerne l’importance que prennent des marchés éditoriaux asso-ciés aux économies émergentes : Chine, Inde, Amérique du Sud. Cette donnée est remarquable, car elle atteste du lien entre le développement économique et le dé-veloppement culturel. Le livre appuie le progrès général d’un pays et inverse-ment.Cette année, c’est le Salon du Caire qui ouvrira le bal éditorial mondial. Créé en 1969, il est le plus ancien du monde arabe et un des plus anciens au monde. Ainsi qu’un des plus grands puisqu’il accueillait 3000 exposants et 3 millions de visiteurs avant son interruption pour cause de révolution. Bonne nouvelle que

son retour, du 23 janvier au 5 février, avec la Tunisie comme invitée d’hon-neur... Signalons que son premier jour est toujours réservé aux professionnels. Le 20e Salon mondial du livre de New Dehli aura lieu du 4 au 10 février au Centre Pragati Maidam. Existant depuis

40 ans, ce Salon biannuel passe cette an-née à une périodicité annuelle après avoir reporté en 2012 son édition de 2011. Lors de cette dernière édition, 1300 éditeurs indiens et 30 étrangers avaient exposé. Sa fréquentation dépasse le million de visiteurs et en fait un des salons les plus importants au monde avec ceux de Calcutta et du Caire (3 mil-lions de visiteurs chacun). Il faut préciser que l’Inde est le troisième éditeur mon-dial en langue anglaise, derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Organisé

par le National Book Trust, structure rat-tachée au ministère du Développement des ressources humaines, le salon de New Dehli sera consacré cette année au thème «Voix indigènes : une cartogra-phie des littératures traditionnelles» qui mettra en valeur les expressions litté-raires locales de ce pays-continent. La France en sera l’invitée d’honneur. Bonne transition pour se rendre à Paris au Salon du Livre dont la 33e édition est prévue du 22 au 25 mars, Porte de Ver-sailles. Si cette manifestation ne se dis-tingue pas par une très grande fréquenta-tion (190 000 visiteurs l’an dernier), elle attire cependant des lecteurs générale-ment d’un haut niveau d’exigence et d’un certain revenu, le billet étant fixé à 10 euros et gratuit pour les moins de 16 ans et les étudiants. Avec 1200 éditeurs de quarante pays en 2012, cette manifes-tation se distingue surtout par ses 2000 auteurs. On annonce que l’édition numé-rique y sera plus présente encore. Le Sa-lon de Paris poursuit le nouveau mode d’invitation inauguré l’an dernier en as-sociant une littérature nationale et une ville du monde.

Suite en page 14«Plus que sa ‘‘caressante lumière’’, ce sont ses enfants, ses femmes et ses hommes – ces ‘‘paysages humains’’, comme disait Nazim Hikmet – qui font d’Alger cette ‘‘cité radieuse’’, si chaleureuse et si grisante».

Salah GuemricheAlger la Blanche

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FRONTON

Destinations et destinsPAR AMEZIANE FERHANI

Récemment, le New York Times a publié un classement des destinations les plus en vue mais aussi les plus recommandées puisqu’il l’a titré : «46 places to go in 2013». Pourquoi quarante-six et pas plus ? Ou moins d’ailleurs ? Sans doute parce que Paris se retrouve à cette dernière place. Mais a-t-on étiré la liste jusqu’à la 46e position pour repêcher la capitale française, ou l’a-t-on arrêtée à ce chiffre pour l’humilier en douce ? La Ville des Lumières, lanterne rouge ? Comme aurait dit la Reine Victoria : «Shocking !»Il est certain que ces classements ont toujours quelque chose d’aléatoire. Il n’empêche que, d’une certaine façon, ils expriment des visions. Là dedans, bien sûr, une belle part est réservée aux paysages de rêves, comme ces plages idylliques que l’on croirait fabriquées dans des studios d’Hollywood ou sur l’écran d’un infographiste abusant de saturations chromatiques. Les sites naturels, le soleil et les noix de coco font vendre les destinations. Pourtant, dans ce classement, il n’y a pas place seulement à l’exotisme. La culture et l’art y apparaissent comme des critères majeurs, à tel point que les deux premières destinations se distinguent sur cette base.Rio de Janeiro, outre ses séductions de carte postale et son carnaval, a été placée en tête de liste pour ses attraits culturels. L’inauguration, ce janvier, de la Cité des Arts et d’un nouvel Opéra pour l’Orchestre symphonique brésilien. L’ouverture en mars de la Casa Daros qui accueillera une grande exposition d’artistes colombiens. Le même mois, l’ouverture du Musée des Arts de Rio créé en réhabilitant les docks d’une aire portuaire désaffectée qui accueillera aussi, en 2014, le Musée de Demain. Puis, en juillet, la Foire du Livre qui a lieu tous les deux ans (lire ci-contre). Sans compter, football oblige, les finales en juin de la Coupe des Confédérations au stade Maracana. Et la deuxième destination est… Marseille en raison de son statut de Capitale de la culture européenne avec un programme copieux et l’ouverture de nouveaux lieux d’art dont le fameux Mucem, musée des civilisations méditerranéennes. La ville de Pagnol devient soudain un lieu d’avant-garde artistique.Istanbul se taille une belle 10e place pour son patrimoine et d’autres atouts culturels comme ce Musée de l’Innocence créé par Orhan Pamuk, Prix Nobel de Littérature. Et devinez qui se tient à l’avant-dernière mais honorable place, juste avant Paris ? Eh bien, Casablanca, seule destination arabe retenue et l’une des quatre africaines. La ville est qualifiée de «place artistique émergente» et de «superbe musée à ciel ouvert de l’architecture du XXe siècle». On y a, entres autres, réhabilité les anciens Abattoirs de la ville – au lieu de les détruire – pour en faire un lieu d’art contemporain.Pardon ? Que dites-vous ? Alger figure-t-elle sur la liste ? S’il vous plaît, posez des questions intelligentes. Pourquoi être une vulgaire destination quand on peut être un mythique destin ?

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Le tour du livre en 365 jours ou presque.

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Cela avait commencé avec le Japon et Moscou. Pour 2013, ce sera la Roumanie et Barcelone. La bande dessinée sera de la partie avec trois expositions, dont les 20 ans de Titeuf, personnage créé par Zep. Deux nouveautés

à signaler : le Square Culinaire avec les livres de cuisine, mais aussi des démonstrations de chefs et des rencontres-débats et l’Art Square qui regroupera les éditeurs de beaux-livres, une exposition de livres de collection, une librairie de bibliophilie avec les livres à tirages limités, les livres et catalogues d’art… En avril, place au London Book Fair, du 15 au 17 avril. C’est l’un des plus grands rendez-vous au monde, sinon le plus grand, de l’édition anglophone. On attend cette année 1500 exposants. Plus de 20 000 professionnels y participent, issus d’une centaine de pays dans une mani-festation qui ne dure que trois jours, d’où son extraordi-naire intensité. Mais il s’agit surtout d’une rencontre professionnelle qui s’appuie sur un marché où l’on né-gocie l’achat de droits, des contrats de traduction, de coédition, d’adaptation à l’écran, etc. On y trouve bien sûr des auteurs en séances de dédicaces, mais aussi des espaces de rencontre avec des agents littéraires. L’orien-

tation de cette manifestation qui ne néglige pas l’aspect culturel reste essentiellement celle du business éditorial mondial à travers des mises en relations d’affaires d’au-teurs avec des éditeurs, d’éditeurs entre eux ou avec des distributeurs, des traducteurs ou des adaptateurs, etc. Direction les Emirats arabes unis avec le Salon interna-tional du livre d’Abu Dhabi, du 24 au 29 avril. Cet évé-nement est organisé par Kitab, joint-venture créée entre l’Autorité d’Abu Dhabi pour la culture et le patrimoine et la Foire du Livre de Francfort. Au-delà du salon, cette entreprise culturelle s’emploie à développer l’édition et à promouvoir la lecture dans l’émirat, ainsi que dans les émirats voisins. La prochaine édition exposera un demi-million de titres avec une large ouverture sur la publica-tion numérique. Comme à Francfort, on y accorde une

place de premier plan aux échanges professionnels et aux signatures de contrats. Ce Salon affirme ses ambi-tions commerciales à l’échelle du Moyen-Orient, mais également de l’Afrique du Nord. Il se caractérise aussi par sa dimension culturelle avec, notamment, l’attribu-tion de l’International Prize for Arabic Fiction et les di-vers Prix Cheikh Zayed. Plusieurs de ses programmes sont consacrés à l’éducation. Il se définit enfin comme un rendez-vous tourné vers la tolérance, l’esprit d’ou-verture et les échanges multiculturels. Allons vers la Suisse avec le 27e Salon international du livre et de la presse de Genève. C’est un des rares à inté-grer les médias dans son exposition et ses activités. Il aura lieu cette année du 1er au 5 mai, avec comme invité d’honneur le Mexique. Chaque édition est accompa-gnée d’une grande exposition et, en 2012, ce sont les œuvres du grand peintre Gustave Courbet qui ont été montrées. Il a accueilli 92 000 visiteurs l’an dernier, ve-nus pour 600 éditeurs et 740 auteurs. La durée moyenne de visite est de 4h30. Son programme comprend plus de 1600 animations et il est couvert par 260 journalistes. Autre originalité de cette manifestation, elle va de pair avec un Salon africain du livre. Du 30 mai au 1er juin s’ouvrira la Book Expo America à New York. C’est le plus grand salon au monde de l’édition en langue an-glaise avec celui de Londres et l’un des plus anciens puisqu’il a ouvert ses portes en 1902 avec Marc Twain pour invité d’honneur. En 2011, il a réuni 1500 expo-sants et 500 auteurs et accueilli 30 000 visiteurs.En juillet, les grands salons asiatiques prennent le relais. D’abord, celui de Tokyo (4-7 juillet) consacré à la phé-noménale édition japonaise. Le salon est représentatif de la puissante industrie culturelle de l’Empire du Le-vant avec beaucoup de fictions, d’essais économiques et de mangas (bandes dessinées japonaises) qui ont main-tenant gagné le monde entier. Cette manifestation est aussi représentative de la progression du livre numé-rique au Japon. En 2011, le TIBF (Tokyo International

Book Fair) a accueilli plus de 66 000 visiteurs venus de 42 pays. Dix jours après Tokyo, arrive Hong Kong et son salon international (17-23 juillet). Un phénomène mondial avec une moyenne d’un million de visiteurs. En 2012, malgré l’alerte au typhon, 900 000 personnes ont honoré le rendez-vous. Dernière destination asia-tique estivale, le Salon international de Pékin (28 août au 1er septembre). Le plus grand rendez-vous de la Chine par la fréquentation et le deuxième du continent après Hong Kong. Mais son avancée prodigieuse l’amè-nera bientôt à rattraper son devancier. Preuve en est, son déménagement cette année pour faire face à l’afflux grandissant, motivé surtout par la demande de livres étrangers traduits ou non. Il est organisé en zones d’ex-position spécialisées (édition enfants, essais, livre nu-mérique…). Pendant trois jours, il est strictement réser-vé aux professionnels du livre et, à partir du quatrième, il est ouvert au public qui ne dispose que de deux jours. La rentrée de septembre sera brésilienne avec le Salon international de Rio de Janeiro. Cette biennale créée en 1983 sur seulement 1000 m² du hall de l’hôtel Copaca-bana Palace est devenue une des plus importantes mani-festations au monde et la première de l’Amérique du Sud avec 800 000 visiteurs et des centaines d’éditeurs (29 août au 8 septembre). Il cible les familles en propo-sant une diversité de contenus et d’activités qui touchent tous leurs membres (parents, femmes, jeunes, enfants). Chaque année, il a amélioré d’environ 30% sa fréquen-tation, ses ventes et sa couverture médiatique. Le Brésil sera justement l’invité d’honneur du Salon du Livre de Francfort (9-13 octobre). Plus de 7300 exposants d’une centaine de pays y ont participé l’an dernier. Avec ses 281 000 visiteurs, il est pourtant le premier au monde. Pour sa participation professionnelle, pour le volume des transactions qu’il abrite et pour son programme de plus de 3000 événements !Enfin, un petit tour vers le Mexique avec la FIL (Foire internationale du livre de Guadalajara), créée il y a 26 ans par l’université de cette ville. L’édition 2013 aura lieu du 30 novembre au 8 décembre. Avec ses 34 000 m², elle a accueilli en 2012 plus de 20 000 profession-nels issus de 44 pays et environ 260 agents littéraires. Elle a attiré plus de 700 000 visiteurs dont 157 000 en-fants. La FIL est un rendez-vous majeur de l’édition en espagnol, la deuxième au monde par les tirages. L’an dernier, 495 médias et 1960 journalistes ont été accrédi-tés. Durant les neuf jours de cette manifestation, son site internet a reçu près de 5 millions de visites. On y a dé-nombré 550 présentations d’ouvrages, 60 rencontres littéraires, 20 académiques, 139 activités profession-nelles, 128 manifestations artistiques, 124 activités pour jeunes et enfants et 14 prix ou hommages. Plus de 120 sociétés ont participé au Centre des Droits où se concluent les marchés de l’édition. De quoi donner le vertige quand on sait, en outre, que la manifestation a bénéficié du soutien de 62 sponsors. Et c’est Israël, invi-té d’honneur, qui profitera cette année de cette formi-dable tribune.Dans ce parcours mondial, sans doute incomplet, on peut relever que les salons du livre constituent au-jourd’hui un pilier de la vie culturelle dont ils rythment les pulsations au fil des éditions. De même, ce vaste ré-seau d’échanges est dynamisé par l’émulation entre sa-lons et la concurrence des marchés qu’il génère.

A. F.

À L'AFFICHE

Le Salon d’Abu Dhabi, en avril, exposera un demi-million de titres avec une large ouverture sur la publication numérique

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SALONS DU LIVRE L’AGENDA MONDIAL QUASIMENT BOUCLÉ

TENDANCES PRO OU PUBLIC ET LE SALON D’ALGER ? En français, les «salons» sont parfois distingués des «foires». Les premiers sont censés être professionnels, et les secondes «grand public». En anglais, on n’utilise que «fair». Les manifestations aux plus grandes fréquentations populaires se recrutent dans les pays du sud : Calcutta et Le Caire (3 millions de visiteurs), Alger (1,5 million) Guadalajara (700 000)… Une manière de compenser les insuffisances de la distribution ordinaire et de la lecture publique. Mais avec 280 000 visiteurs, le salon de Francfort, orienté «professionnel», marque l’éditoriale mondiale par les marchés qui y sont conclus. De plus en plus, les salons à grande fréquentation ménagent des espaces ou des jours réservés aux échanges professionnels. Une combinaison qui pourrait convenir au SILA.

Le 17e Salon international du Livre d’Alger a eu lieu du 20 au 29 septembre 2012 au Palais des Expositions des Pins Maritimes (Safex). Les dates de l’édition 2013 n’ont pas encore été communiquées, ce qui empêche encore cette manifestation d’intégrer l’agenda mondial des salons et foires du livre et donc de permettre, d’ores et déjà, l’inscription des éditeurs et la programmation des auteurs. Du côté du ministère de la Culture, on nous assure que cela ne saurait tarder et que de larges délais seront ménagés pour l’organisation des préparatifs et la formulation des demandes de participation. La création d’une filiale de l’ENAG pour prendre en charge l’organisation du SILA et des manifestations régionales similaires, précise-t-on, répond, entre autres, à cet objectif.

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El Watan - Arts &Lettres - Samedi 26 janvier 2013 - 15

MAMA

Hakkar encore

La grande exposition rétrospective de l’artiste peintre Lazhar Hakkar se poursuit au MaMa (Musée d’art moderne et contemporain d’Alger) jusqu’au 10 février. Avec plus de 300 œuvres comprenant des toiles peintes à l’huile ou d’autres techniques, cette manifestation artistique de premier plan mérite d’être visitée. L’artiste y a regroupé des œuvres qui retracent l’ensemble de sa carrière, entamée dans les années soixante-dix, et à travers laquelle il a forgé une expression picturale originale et recherchée, mêlant des éléments figuratifs à des compositions abstraites et recherchant une interprétation moderne de l’Algérie. Plus qu’une quinzaine de jours pour aller au devant d’une belle découverte.

RENCONTRE

L’Emir vu par…

Notre distingué confrère Amar Belkhodja, essayiste passionné d’histoire et de culture, animera une rencontre passionnante sur «L’Emir Abdelkader vu par ses adversaires» ce mardi 29 janvier 2013, à partir de 14 h, à l’Auditorium du Palais de la Culture Moufdi Zakaria. On sait que ce personnage historique a produit, dès les débuts de son action, une très forte impression sur nombre de ses ennemis, qualifiés sans doute ici d’adversaires pour souligner le respect, voire l’admiration, que l’Emir combattant, mais aussi penseur, mystique et précurseur des Droits de l’Homme, les avaient amenés à éprouver à son égard. Cette rencontre, patronnée par le ministère de l’Education nationale et celui de la Solidarité et de la Famille, est organisée par la Fondation Emir Abdelkader, présidée par M. Mohamed-Lamine Boutaleb. Elle intervient dans le cycle de rencontres lancé par la Fondation le dernier mardi de chaque mois pour le grand public ainsi que les élèves d’établissements du secondaire. Ainsi, des élèves des lycées Hamia, Hassiba Ben Bouali et Aïcha assisteront à la conférence et pourront en débattre avec Amar Belkhodja. Accès par bus et métro ou tramway via le téléphérique du Ruisseau.

STOCKHOLM

Mystérieux retour

Le Musée d’Art moderne de Stockholm a récupéré, mercredi dernier, un tableau de Matisse, intitulé «Le Jardin» et volé en 1987, annonce l’AFP. D’une valeur estimée à 750 000 euros, cette œuvre est restée introuvable pendant plus d’un quart de siècle. Toute poursuite avait été abandonnée, puisqu’en Suède le vol d’œuvre d’art est prescrit après dix ans pour inciter les voleurs ou leurs héritiers à les restituer sans risque. «Le Jardin» est donc revenu dans une caisse en provenance de Pologne, envoyée par un énigmatique collectionneur qui a affirmé l’avoir acquis de bonne foi. Un des avocats en charge de cette affaire a déclaré, amusé : «Nous ne savons pas d'où il est originaire en Pologne, ni s'il a 85 ans, ni même s'il existe vraiment». Après tout, l’essentiel est dans l’œuvre.

MARSEILLE

Malek Bensmaïl

Ulysse, le brûleur de frontières et la mer blanche du milieu, nouveau film du réalisateur algérien Malek Bensmaïl, est projeté pour la première fois à Marseille à l’occasion de la manifestation Marseille, capitale européenne de la culture 2013. Déployée en dix séquences, la fiction aborde le nouvel ordre économique, politique et social de la Méditerranée. «Le film donne à voir avec les œuvres du passé exposées, une Méditerranée, ou plutôt des Méditerranées en ébullition, en crise, en quête, en devenir», a indiqué le réalisateur à l’APS. Pour lui, la «cohabitation est possible dans cette belle ville de Marseille à partir du moment où l’on met d’égal à égal les différentes civilisations et les différentes populations qui y vivent». Le réalisateur algérien a ajouté : «Souvent, la culture, les expositions, le cinéma, les arts en général, servent de lien entre les populations».

WASHINGTON

Libray of CongressAvec plus de 138 millions de documents et d’ouvrages, la Bibliothèque du Congrès des Etats-

Unis, créée en 1800, est la plus importante au monde. Elle assure une mission de documentation et de recherche au profit du Parlement ainsi que de Bibliothèque nationale. En 2005, elle a annoncé le lancement de son projet World Digital Library en vue de préserver numériquement les livres et archives de toutes les cultures du monde. Ce projet homérique comprend même l’archivage des communications publiques sur Twitter !

À LA VOLÉEBRÈVES… …ET AUTRES NOUVELLES

CINÉMA

La maffia rapporte, mais…Le Parrain a été le premier film de l’histoire du box-office américain à dépasser la barre des 100 millions de dollars de recettes, selon le site AlloCiné, pour s’établir ensuite à 133 millions de dollars. Cette performance financière s’est accompagnée en outre d’un succès accompli, autant auprès des spectateurs que de la critique, ce qui est une autre performance, rare à réaliser dans le cinéma. Pour les 25 ans du film, la Paramount, voulant frapper un grand coup, a ressorti le film dans une vingtaine de salles aux USA. Ce fut un flop, car les bobines n’avaient pas été restaurées !

A l'occasion de l'attribution du prix Nobel de la paix 2012 à l'Union européenne, la Délégation de l'Union européenne en Algérie lance un concours d'écriture sur le thème : «L'Union européenne peut-elle être considérée comme référence pour l'intégration au Maghreb ?» Ouvert aux étudiants algériens (18 à 25 ans) des universités algériennes. Textes proposés sous forme d'essais en langues arabe ou française ou anglaise. Maximum 5 feuilles, 20 000 signes espaces inclus (Times New Roman, espace 1,5), en format Word. Mentions obligatoires :

bibliographie en annexes et sources sur les pages concernées. Envoi avant le 30 mars 2013 à : D.U.E en Algérie, Domaine Ben Ouadah, Avenue du 11 Décembre 1960, El Biar, Alger, avec annotation : Concours d'écriture Prix Nobel de la Paix 2012. Ou, par email, à dé[email protected] Critères : respect du thème, originalité et cohérence des idées et de l'approche et qualité d'écriture. Résultats : le 15 avril 2013. Trois prix, dans l’ordre : voyage à Bruxelles de 4 jours, tablette numérique et lot de livres.

Concours européen : étudiants à vos plumes !CASTING CINÉMA

On recherche…Pour les besoins du prochain long métrage de Lyes Salem (réalisateur de Cousines et Mascarades) qui sera tourné à Oran, le réalisateur est à la recherche de petits garçons aux cheveux blonds frisés et aux yeux clairs, âgés entre 4 et 10 ans, et habitant Oran ou les alentours, ainsi que d’un jeune homme, âgé de 25 à 30 ans et parlant parfaitement le français. Merci d’envoyer les photos, les coordonnées des parents (pour les enfants) ou le CV (pour le jeune homme) à l’adresse email suivante : [email protected].

Ouvrir une annexe du Louvre dans une ville de 35 000 habitants, gravement touchée par la crise qui a frappé les anciens bassins miniers et classée comme l’une des plus pauvres de France, était un pari que le président Chirac avait osé prendre en retenant Lens comme lieu d’accueil de ce projet de décentralisation culturelle intitulé «Le Louvre hors les murs». Le président du Conseil général de la région Pas-de-Calais, qui a porté cette idée jusqu’à son terme, a déclaré devant le succès du musée : «Nous savons qu'un musée ne fait pas le printemps. Mais il signe au moins la fin de l'hiver». Belle image qui exprime bien ce que la culture peut apporter (et ne pas apporter) à un lieu, une ville ou un pays. En tout cas, depuis l’ouverture de ce musée, la ville s’anime, attire des milliers de visiteurs qui sont aussi des clients…

Selon l’APS, l’Algérie participe, aux côtés de 34 autres pays, avec quatre films au 2e Festival du film africain de Louxor, du 15 au 24 mars. Les films de fiction, Yema de Djamila Sahraoui et Indignados du réalisateur franco-algérien, Tony Gatlif, sont nominés dans la catégorie Longs métrages et seront en compétition pour le Grand Prix du Nil avec 17 autres films. Dans la catégorie Courts métrages, Mollement, samedi matin

de Sofia Djama et le documentaire de Drifa Mezenner J’ai habité l’absence deux fois, prendront part à la compétition avec 23 autres films. Le film de Drifa Mezenner a obtenu, en 2012, le 1er prix du Festival international du film amateur de Klibia (Tunisie). La 1re édition du Festival de Louxor a connu la participation de deux films algériens, Normal de M. Allouache et Garagouz de A. Zahzah.

LA VILLE FRANÇAISE DE LENS ET SON LOUVRE

Fin d’hiver en art

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Films algériens sur le Nil

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El Watan - Arts & Lettres - 1El Watan - Arts & Lettres - Samedi 26 janvier 2013 - 16

Vous étiez membre du jury de la dernière édi-tion du Festival international du film de Mar-rakech. Pour la jeune actrice que vous êtes, c’est une reconnaissance…

Déjà, la cérémonie d’ouverture du festival était pour moi très spéciale. Tout simplement parce que l’une de mes actrices favorites au monde recevait une récompense, je veux parler d’Isabelle Huppert. C’était réellement très touchant pour moi. Et, de plus, d’être témoin de cet événement. J’avais vrai-ment envie de pleurer (rires). Tout le monde, ainsi que les membres du jury, était debout. Je n’arrivais

pas à croire a cela : j’étais sur la même scène qu’Isabelle Huppert au moment-même où elle rece-vait sa récompense. Cela était très émouvant ! Et la soirée du lendemain était fantastique avec l’hom-mage rendu au cinéma indien. Voir tout ce monde ensemble, c’était une consécration ! Rendez-vous compte, on produit 1000 films par an à Bollywood.

Bien que les acteurs et les producteurs indiens soient très occupés, ils étaient presque tous là. Jusqu’à maintenant, on ne peut qu’aimer ce brillant festival. Un rendez-vous avec les différentes traditions de films que je vois, les nombreux réalisateurs qui viennent ici. Je me suis dit : «Je ne peux pas le croire, je vais les rencontrer».

Vous n’étiez pas dépaysée au Maroc…J’y ai travaillé dans le film intitulé Prince of Per-

sia, tourné en 2008. Je suis restée pendant deux mois, je pense, à Marrakech et Ouarzazate. Je trouve que, depuis, Marrakech est encore différente. Cette ville est en train de se développer. C’est bon d’y revenir. C’est une cité si riche, culturellement parlant. C’est très drôle de rouler dans une ville et de se souvenir de merveilleux moments de bonheur.

Aujourd’hui, on peut dire que Gemma Arterton est connue et reconnue dans le monde…

Non, pas dans le monde. Mais je pense en Europe définitivement. Dans certaines régions du monde, je veux dire. En France oui, où les gens m’ont bien ac-cueillie. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs (rires). Définitivement aussi en Amérique. Mais pour l’anecdote, lors de la rencontre avec les acteurs in-diens pour la soirée d’hommage au cinéma indien, certains m’ont demandé : «Qu’est-ce que vous faites ?». Et je répondais simplement : «Je suis une actrice, vous savez. Et vous ?». L’un d’entre eux m’a rétorqué : «Et moi, je suis un acteur célèbre dans toute l’Inde» (rires). Et j’ai répondu : «Je ne le savais pas, vraiment ?» (rires). Partager Bollywood et Hol-lywood dans un même lieu, deux mondes séparés et différents, est passionnant. Donc, je ne suis pas inter-nationalement connue, en tout cas pas trop. Mais je le suis dans les pays anglophones.

Mais vous avez notamment joué dans Quan-tum of Solace, ce James Bond interprété par Daniel Craig. Et ce film a connu une énorme dif-fusion mondiale...

Oui ! Mais les gens ne réalisent pas souvent que c’est moi qui joue dans Quantum Of Solace. Il m’ar-rive de devoir dire : «J’étais dans ce film». Et leur réponse est souvent dubitative : «Vraiment, vous y étiez ?» (rires). Je parais un peu différente dans le rôle que j’interprète dans ce film. Et puis, effective-ment, je suis un peu timide, je ne veux pas être recon-nue et ennuyée par les gens. Etre anonyme. C’est parfait pour moi !

Le film Tamara Drewe (2010), où vous inter-prétez le rôle-titre, a connu un succès d’estime…

En fait, Tamara Drewe a été un succès en Italie et en France. Chaque Parisien semblait rêver et dire à haute voix : «Je t’aime Tamara Drewe». Oh mon Dieu, c’est tellement drôle et hallucinant ! Pourtant, c’est un film anglais. Mais je pense que l’humeur

était française. Je pense aussi que c’était à cause de l’idée : «Ô combien les Anglais sont ridicules !». Et je pense que les Français ont adoré voir les Anglais se moquer d’eux-mêmes (rires). Mais, comme je vous l’ai dit, je ne veux pas être une international movie star. Cela rend fou.

Qu’est-ce que cela vous a-t-il fait d’être dirigée par Stephen Frears ?

(Temps d’arrêt). Charmant ! Vous savez, c’était une merveilleuse expérience que de faire ce film dans la campagne britannique. C’est un grand réali-sateur, évidemment ! Il a su donner de la lumière et de la brillance au film. Une comédie. C’est un maître et il est aussi génial qu’intelligent.

Et concernant le réalisateur Guy Ritchie qui vous a dirigée dans RockNRolla (2008) qui a obte-nu le Prix du meilleur film britannique, comment les choses se sont-elles passées ?

C’est différent ! (rires). Je veux dire que Guy Ritchie est un gars dur. C’est aussi quelqu’un d’intel-ligent, un véritable directeur d’acteurs. Il comprend très bien les problèmes d’interprétation d’un rôle… Je le connaissais avant, puisqu’au début de ma car-rière j’avais fait un film avec lui. J’étais sur le plateau de tournage pour deux jours. D’après mon expé-rience, il m’est apparu comme quelqu’un de créatif sur le plateau. Très ouvert, très «joueur» avec, en plus, beaucoup d’énergie. J’aimerais encore tourner avec lui. Chaque direction de film présente un style différent. Et cela est une bonne chose.

Etes-vous intéressée par le cinéma indépen-dant, les jeunes talents…

Ô que oui ! Sincèrement, je suis plus passionnée par cela que par la grandeur d'Hollywood. Bien qu’on fasse des choses fantastiques à Hollywood. Je pense que les jeunes acteurs et réalisateurs, ainsi que ceux de ma génération, essayent d’avoir de grandes idées et de les développer. Même sans avoir plus d’expression, de liberté, de financement… Effecti-vement, j’aime voir les films indépendants. Je vais souvent au cinéma découvrir des films indépendants et ce, par rapport aux grands films.

Et tourner un film dans le monde arabe, cela ne vous a-t-il jamais tentée ?

J’ai pu voir un très beau film marocain, Les Che-vaux d’Allah (ndlr : de Nabil Ayouch sur les kami-kazes de Casablanca), programmé durant le Festival de Marrakech. Et j’ai réalisé qu’il existe d’extraordi-naires talents ! Des acteurs, des réalisateurs… Waow ! Une merveilleuse ambition culturelle et l’envie de montrer ce qui ce passe dans le pays. C’est très intéressant ! Je ne dis jamais non à ce qui vient vers moi. Je suis très ravie. Qui sait si je ne ferais pas un film arabe. Mais je devrais d’abord apprendre la langue arabe (rires) ! K. S.

À VRAI DIREGEMMA ARTETON ACTRICE BRITANNIQUE

«Sincèrement, je suis plus passionnée par le cinéma indépendant que par la grandeur d'Hollywood.»

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L’actrice hollywoodienne, jeune, belle, à l’humour et au flegme

so british, a tout d’une grande.

«Etre une star rend fou»

C’est en 2008 que Gemma Arteton s’est faite remarquer à l’échelle mondiale en jouant dans le 22e James Bond, Quantum of Solace, aux côtés de Daniel Craig. Elle y interprétait un agent du MI6, le service de renseignement britannique, chargé de ramener James Bond à Londres. Aujourd’hui, elle compte à son actif 13 longs métrages et quelques téléfilms ou séries TV. Sur le grand écran, elle a notamment joué dans RockNRolla (2008) de Guy Richie, Good morning England (2009) de Richard Curtis, Prince of Persia (2010) de Mike Newell et, la même année, le remake de Le Choc des Titans de Louis Leterrier. L’année 2010 est d’ailleurs une période faste pour elle, avec des rôles dans quatre longs métrages. Elle a montré qu’elle pouvait être à l’aise dans

l’interprétation de rôles très différents comme dans la diversité des genres, sa filmographie comprenant films d’espionnage, thrillers, fantastique, comédie, etc. Son ascension remarquable n’a pas encore débouché sur des distinctions de premier plan. Mais plusieurs critiques la voient évoluer vers les cimes de sa profession. Une perspective renforcée par son goût du travail et une modestie qui la font paraître comme une star malgré elle, tant sa simplicité désarme. Son éloignement de l’univers «people», pourtant dominant dans le cinéma hollywoodien, s’explique aussi par ses origines populaires qu’elle assume avec fierté. Ce n’est certainement pas une fille de Beverley Hills, elle qui est née en 1986 à Gravensend dans le Kent (Angleterre), d’une mère femme de ménage et

d’un père soudeur. Après le divorce de ses parents (Gemma est alors âgée de 5 ans), elle est élevée par sa mère dans un logement social attribué par la municipalité de Gravesend, avec sa sœur qui, comme elle, est née avec une polydactylie. La comédienne a travaillé comme vendeuse de maquillage pour financer ses études d’art dramatique au Théâtre Miskin de Dartford, avant de pouvoir entrer à la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Art de Londres. A l’instar des grands noms britanniques d’Hollywood, comme Richard Burton, elle dispose donc d’une formation académique. De Shakespeare à James Bond, le chemin peut paraître contradictoire. Mais la cérémonie d’ouverture des J.O. de Londres a montré que non. A. L.

DE SHAKESPEARE À JAMES BOND

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El Watan - Arts & Lettres - 1El Watan - Arts & Lettres - Samedi 26 janvier 2013 - 18

Le cinquantenaire de l’in-dépendance de l’Algé-rie continue d’alimenter certains fantasmes édi-toriaux en France. Ainsi,

Guillaume Zeller vient de se distinguer avec un ouvrage que l’on peut qualifier d’imposture historique, fait sans doute à la hâte pour servir des desseins familiaux de réhabilitation. Dès l’introduction, on fait connais-sance avec l’auteur, journaliste à la télévision, mais aussi «petit-fils du général Zeller, l’un des organisateurs du putsch du 21 mai 1961» et donc membre du «quarteron de généraux» qui s’était rebellé contre l’autorité de la métropole pour garder l’Algé-rie sous domination française. Nourri de cette histoire familiale, l’auteur rassure le lecteur qu’il a pris suffisamment de distance pour jeter sur cette période un regard lucide, expurgé des ini-mitiés. Mais le lecteur le moins averti se rend compte, dès qu’il referme ce livre intitulé Oran 5

juillet 1962, Un massacre oublié, que le contrat d’objectivité pro-mis en préambule par l’auteur vole en éclats au fur et à mesure que les pages défilent.En journaliste qui connaît son

métier, Guillaume Zeller promet beaucoup sans arriver à fournir les preuves accablantes d’un sup-posé «massacre» commis par des Algériens nourris de haine à l’égard de gentils «pieds-noirs» qui ne demandaient qu’à rester dans un pays qu’ils aiment. Pour retarder l’échéance avant les grandes révélations et tenir en haleine le lecteur, l’auteur use de subterfuges multiples. D’abord, il raconte l’histoire d’Oran de-puis l’Antiquité jusqu’à l’arrivée des Français. Puis, il fait l’éloge de ce havre de paix où il faisait bon vivre. Les pages com-mencent alors à sentir la kémia et l’anisette. On est dans une sorte de paradis sur terre que viennent parasiter les combattants du FLN à partir de 1954. Oran, dont la population est essentiellement européenne, ne tolérait l’Algé-rien qu’à sa périphérie. Le lecteur reste dans l’esprit du roman de Camus, La Peste, où l’Algérien n’existait même pas, même en tant que personnage négatif.Cette balade à travers les grands boulevards et le quotidien non-chalant des habitants va basculer d’un coup lors de la création de

l’OAS de sinistre mémoire. Une organisation terroriste créée en février 1961 pour s’opposer à l’indépendance de l’Algérie. L’auteur oublie de rappeler les méfaits et ravages commis par les sanguinaires qui la composaient. Guillaume Zeller passe sous si-lence leur sinistre bilan, au-jourd’hui établi par des historiens français sérieux (voir page sui-vante). Ce qui l’intéresse, c’est la cruauté supposée des combat-tants de l’ALN. Ainsi, il écrit pour travestir la dure réalité de la guerre, prenant à témoin le lec-teur, que le FLN est une organisa-tion terroriste tandis que l’OAS ne commet que des attentats. Et vogue la galère de l’objectivité. L’auteur continue ses tours de passe-passe pour enfin aboutir à cette journée du 5 juillet 1962, tant attendue par les Algériens pour célébrer la fin de l’oppres-sion. On apprend que les Algé-

riens avaient voté massivement pour l’autodétermination après que les Français de métropole aient fait de même. Jusqu’à onze heures du matin, c’est la liesse et point de massacre. Guillaume Zeller, familier des annonces té-lévisuelles, semble nous dire : at-tendez, ne vous impatientez pas, le pire est à venir ! A 11h15 donc, quelques coups de feu éclatent en plein centre d’Oran et des scouts algériens tombent raides morts. La popula-tion oranaise ne peut plus conte-nir sa haine et sa colère. Com-mencerait alors une véritable chasse à l’homme. Des pieds-noirs seraient pris à partie et lyn-chés publiquement. L’auteur, pour rapporter les faits, s’appuie sur des témoins qui ont vu le dé-chaînement de cette haine. Mais toujours point de bilan et, pour noyer le poisson, l’auteur abuse du «conditionnel», ce temps qui exprime l’éventualité et procure un confort intellectuel. On est dans le doute, on ne peut rien af-firmer, Guillaume Zeller se réfu-gie derrière une conjugaison aléatoire pour asséner des vérités suggérées par une légende fami-liale. Le lecteur finit par se lasser car un massacre suppose des vic-times en nombre important. Mais on reste ici dans le «on dit». Pour étayer ses assertions, l’auteur se fonde sur les témoignages de quelques rescapés. Mais comme la ficelle du massacre s’effiloche au fil des pages, il doit s’appuyer sur «le bilan établi par le Dr Mostefa Naït, membre du FLN, qui dirige l’hôpital civil d’Oran», lequel «annonce 101 morts – 76 Algériens et 25 Européens – d’après les corps retrouvés dans les morgues oranaises». L’auteur, pour contrebalancer les propos du médecin, donne la pa-role au général Katz, qui était le chef militaire de la région d’Oran, lequel écrit dans ses souvenirs : «Ce drame ne dura guère plus d’un quart d’heure», parlant d’une dizaine de morts du côté européen. Quel intérêt un chef militaire français aurait-il à mini-miser l’ampleur des faits ? Son témoignage va dans le sens du bi-lan établi par le médecin algérien.Donc, le lecteur, à la fin de ce livre qui se voulait une contribu-tion à l’histoire commune des deux pays, est en droit de se de-mander pourquoi un tel titre-choc annonçant des révélations fracas-santes pour aboutir à une bau-druche que l’auteur perce lui-même ? Il faut dire que certains esprits ne sont pas encore guéris et le temps est resté figé pour eux sur une horloge historique détra-quée. Slimane Aït Sidhoum

Guillaume Zeller, «Oran 5 juillet 1962, un massacre oublié», Ed. Tallandier, 2012.

À LA PAGEORAN 1962 UN ESSAI PAS CONCLUANT DU TOUT

Pourquoi un tel titre-choc pour aboutir à une baudruche que l’auteur perce lui-même ?

Fantasmes morbides et subterfuges

rédactionnels…

Le massacre imaginaireEN VERS…

Poèmes deDjamel Amrani

Ce soir il pleutà Zehor

Ce soir il pleut.Les gentianes ont refermé leurs corollesle lierre doux comme un lait d’automnefait éclater en colère ma tristesseô ma bédouine ensevelie parmi les genêts et les arbousiersQuand la mer endiguera-t-elle les flots de ma détresse ?Quand l’hiver fanera-t-il les roses que tu cueillais alors que s’encensent les bougieset crépitent les pétards du Mouloud ? De la mosquée descend une cascade de lumière rougeune palpitation douce comme un regard et ta voix comme un hymne de tendresseCe soir il pleut.Les gentianes ont refermé leurs corollesle lierre doux comme un lait d’automnefait éclater en colère ma tristesseLe vent chargé de fiel a éteint les bougies du Mouloud.

Soleil qui tatoue…Soleil qui tatoue les clairièresCiel haut sur les terre-pleinschair de pierre,sang vigilant sur l’arbre de vieLe jour t’élèveà la hampe du soleil.

Ces poèmes de Djamel Amrani (1935-2005) sont tirés de son recueil La plus

haute source. Editions ENAL, Alger, 1983.

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AUDITION DE DANSEURS

La coopérative culturelle et artistique Nacera Belaza organise une sélection pour des ateliers de formation qui pourrait déboucher sur une création à la Biennale de la danse de Lyon en 2014.Les auditions auront lieu mardi 29 et mercredi 30 janvier 2013, de 13 à 17h. Rendez-vous obligatoire le mardi 29 à 12h30 au Théâtre National Algérien, square Port Saïd, Alger. A l’issue des deux jours d'audition, 4 candidats seront sélectionnés et participeront à deux ateliers de formation qui auront lieu à Fès (5 au 15 février) et Oran (7 au 13 avril) avec prise en charge du transport et de l’hébergement.L’audition est réservée aux danseurs professionnels ou aux danseurs amateurs ayant une pratique corporelle régulière. Se présenter avec un passeport en cours de validité. En partenariat avec le Théâtre National Algérien Dans le cadre des Ateliers du monde 2013, avec les Instituts Français de Paris, Oran et Fès.

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À PARAÎTRE AUX

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À LIRE

Il existe une première OAS, mal connue et qui ne mérite guère plus qu’une rapide évocation, tant son origine est controversée et son action limitée. Toutefois, elle possède l’originalité d’avoir été fondée hors d’Algérie, à Madrid, et d’avoir

inventé le sigle promis à un avenir qui la dépassa.La date initiale se situe vraisemblablement au mois de février 1961. (…) En raison des circonstances de sa naissance, cette première Organisation apparaît comme une sorte de pont entre civils et militaires, ainsi qu’entre Madrid et l’Algérie : sur les instances de Jean-Jacques Susini, semble-t-il, le général Salan se décide à présider l’institution nouvelle à laquelle les groupes activistes d’Alger acceptent de se rallier.Bientôt, la première inscription murale portant le sigle tout neuf apparaît dans cette ville à une date que les différents témoins situent entre le 21 février et le 6 mars 1961. Bientôt commencent aussi les premières manifestations armées : l’une promise à un avenir li-mité, celle du maquis de l’Oranais, rapidement dé-mantelé après la tentative faite aux mois de février et mars par Marcel Petitjean et Jean Souètre ; l’autre, beaucoup plus durable, consiste en l’assassinat de personnalités marquantes : au meurtre de Me Popie (25 janvier 1961), un Européen connu pour son ap-partenance «libérale» – au sens d’Alger, c’est-à-dire hostile à l’Algérie française des groupes ultras –, suc-cède, le 31 mars, celui de Camille Blanc, le maire d’Evian qui avait accepté la tenue dans sa ville des pré-pourparlers ouverts par le gouvernement français avec le GPRA. (…)

Vols d’armes et d’explosifs préoccupent vivement les responsables militaires en charge de la lutte contre l’OAS : utilisés pour l’action directe, les produits de ces vols servent à intimider ou punir. Mais c’est toute

l’action de l’Organisation secrète qui retient l’attention de ces responsables, ainsi que le montrent leurs archives, surtout celles du 2e Bureau de l’état-major à Alger, très documentées sur l’univers de la violence armée.Les méthodes d’assassinat comportent des attentats aveugles, perpétrés par des automobilistes contre des groupes de musulmans, et des actions concernant des personnes nommément visées, appelées «ponc-tuelles». Alors que les premiers ne paraissent deman-der aucune préparation, les secondes requièrent la participation de trois ou quatre individus.Lorsqu’ils ont lieu, comme il est fréquent, au domi-cile de la victime, de tels actes nécessitent la coopéra-tion entre un tueur, une ou deux personnes placées en couverture, et un chauffeur qui attend, moteur en marche, afin de faciliter la fuite immédiate. Si toute-fois l’opération se déroule sur la voie publique, en ville, c’est généralement le passager arrière d’une moto ou d’un scooter qui tire sur la victime au volant de sa voiture et, sur la route, le meurtre est perpétré au cours d’une manœuvre de dépassement par une voi-ture rapide dont les vitres se baissent entièrement. (…)

On citera ici l’un des exemples qui, à raison, indignait le plus le commissaire Delarue, puisque, sous la ru-brique «Contre le FLN», il associait étrangement le témoignage d’une violence sans état d’âme et des pré-occupations d’ordre familial (la rédaction du texte est respectée) : «CR OPS (compte rendu d’opération) du samedi 30.9.61, Delta XX à Delta : Le 30 septembre 1961 à 7h45 au boulevard Bru sur les Bancs du Pano-rama, nous avons balancé 2 MK2 (lancé 2 engins – grenades, probablement). Bilan, 5 gus au tapis (bilan : 5 morts). En ce qui concerne Chemin Vauban, 2 gus ont été déchiquetés. J’aimerais que vous me fassiez un mot pour Denis pour faire repeindre ma 403 en noire, car mon beau-frère a une 403 bleue comme celle que nous avons utilisée et ils pourraient faire le

rapprochement. Pour lundi 2 octobre 1961, j’ai une OP analogue à celle de samedi».

Alger est le lieu où l’on expérimente des pratiques plus cruelles que le plastic dont les explosions rythment l’existence : au mitraillage des cafés maures succèdent, à la mi-janvier 1962, les fusillades en voiture

contre des passants anonymes. Ce sont aussi les rapts de prisonniers, suivis d’exécution, au point que l’on procède au transfert en métropole de détenus FLN, afin qu’ils échappent à la «justice» de l’OAS. Au lendemain du «concert burlesque» donné pour fêter la Saint-Sylvestre, avec émissions-pirates et attaque contre la villa occupée par les barbouzes, le correspondant local de Combat écrivait : «Les Algérois voient leur ville devenir un nouveau Chicago et l’inquiétude monter, accentuant le fossé qui sépare les deux communautés et l’isolement de la population européenne par rapport à la métropole». Dans les semaines qui précèdent le cessez-le-feu, le parallèle avec Chicago s’impose en effet : alors qu’une satisfaction bruyante accompagne l’explo-sion, le 29 janvier 1962, du colis piégé qui détruit la villa «A» des barbouzes en faisant dix-neuf morts, les hold-up se multiplient ; une avocate parisienne est kidnappée deux jours plus tard à l’aéroport de Mai-son-Blanche, tandis qu’elle se rendait à Constantine pour assurer la défense d’inculpés, membres du FLN ; à la fin de la nuit du «Rock and Roll» (4 au 5 mars), on recense plus de cent explosions de plastic et l’on découvre peu après des cadavres de musulmans, morts par strangulation, enfermés dans des sacs por-tant le sigle «OAS». Le 15 mars, quatre jours avant

l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, six fonction-naires des Centres sociaux éducatifs, fondés en 1955 pour lutter contre les insuffisances de la scolarité chez les enfants de familles musulmanes, sont abattus : parmi eux, l’écrivain Mouloud Feraoun. (…)

ÀOran, ville plus européenne qu’Alger, se déroulent davantage d’affrontements directs entre Européens et musulmans, les bouffées de violence donnant l ieu à diverses «ratonnades». Des incidents graves avaient

eu lieu au milieu du mois d’août 1961, puis, à partir du 11 septembre, on assiste à de véritables affrontements entre les communautés juive et musulmane. Suite à un attentat commis par le FLN dans le quartier juif, les représailles prennent la forme de boutiques mises à sac et incendiées ; bientôt se constituent des groupes de musulmans armés de couteaux, tandis que la partie israélite intervient par coups de feu et lynchages. Des scènes de «chasse aux Arabes» prolongeront ces brutalités. Au début du mois de décembre, à l’issue de plusieurs nouvelles journées d’émeute, Combat exhale son pessimisme : «Oran est une ville terrible qui n’a jamais laissé désarmer ses passions […]. On attendait la lassitude. La colère s’est installée, aveugle comme la haine, irréfléchie dans le désespoir». L’Organisation secrète se défend de préconiser pa-reils agissements et le général Jouhaud fait circuler un tract du 4 décembre qui indique le comportement à suivre : «L’OAS exécute des chefs FLN et des commu-nistes (22 à ce jour dont 3 Européens). Elle n’admet-

tra pas les ratonnades. Elle abattra en pleine ville, si cela est nécessaire, ceux qu’elle aura authenti-fiés comme meneurs», sans convaincre les mili-taires hostiles à l’Organisation secrète : «Bien sûr,

l’OAS dénonce le caractère aveugle de ces vio-lences, mais sans pour autant faire cesser ses propres attentats». Avec l’assassinat du lieutenant-

colonel Rançon, à la mi-décembre, les mêmes obser-vateurs estiment que l’Organisation secrète démontre à quel point elle se trouve «dépassée».

Le blocus de Bab El Oued et son épilogue de la rue d’Isly figurent au nombre des «blessures inguérissables» dans la mémoire rapatriée : c’est à l’armée qu’est attribuée l’entière responsabilité du massacre. Pourtant, le

quotidien Combat, dont on sait combien il s’est montré favorable à la cause – sinon aux méthodes – de l’OAS, exprima son indignation : comment, connaissant l’ordre de tirer donné aux hommes qui gardaient le barrage à l’entrée de la rue d’Isly, et «malgré les avertissements nombreux» – allusion aux mises en garde publiques et répétées du préfet de police Vitalis Cros –, les autorités clandestines n’ont-elles pas hésité à «mobiliser une population frémissante et à la lancer contre un service d’ordre résolu» ? D’autre part, l’irresponsabilité des pouvoirs publics est invoquée pour avoir placé des tirailleurs maghrébins, n’ayant «aucune expérience du maintien de l’ordre en ville», en première ligne. Le fait est que l’on perçoit de l’embarras lorsque le général Fourquet, successeur du général Ailleret, demande au ministère des Armées d’interdire le «livre blanc» que venaient de publier les éditions de l’Esprit nouveau sur les événements du 26 mars.Néanmoins, dans les semaines qui suivent la fusillade tragique, l’OAS poursuit son œuvre, passant de la provocation à la stratégie de la «terre brûlée», sans plus aucun espoir de victoire.

EXTRAITS DE L’ESSAI D’ANNE-MARIE DURANTON-CRABOL

«L’OAS, la peur et la violence»«

Docteur en histoire, Anne-Marie Duranton-Cabrol est spécialiste de l’extrême-droite. Ce domaine de recherche l’a poussée à étudier l’OAS (Organisation de l’armée secrète) qui réunit des «ultras» opposés à l’autodétermination de l’Algérie et des officiers «irréductibles» qui partageaient cette position. A partir de sources variées, l’auteure retrouve le sens et les modalités du combat dans lequel, au nom de la défense de l’Algérie française, des activistes se sont engagés à la fois contre le FLN et contre un gouvernement métropolitain accusé d’abandon. Elle interroge également les convictions des militants qui se sont mobilisés contre le retour du «danger fasciste». L’essai, de 190 pages, a paru en France, en 2012, chez André Versailles Editeur. Les éditions Média-Plus de Constantine, qui en ont acquis les droits, s’apprêtent à le rééditer.

PRÉSENTATION

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ême si cette passion pour le stylisme et la cou-ture datent depuis quelques années déjà, Nacéra

Baloul n’a pu se faire connaître que l’année dernière, lors d’un défilé de mode à l’hôtel Hilton d’Alger, organisé par la revue fémi-nine Dziriet. Frôlant la trentaine, Nacéra Baloul ne pouvait pas faire abstraction de la couture, dans la mesure où elle a baigné dans ce milieu favorable à ce genre de métier. En effet, aussi bien sa famille ma-ternelle que paternelle, tous excellent dans la couture dans toutes ses formes. Aussi, Nacéra décide de s’inscrire dans une école de stylisme à Tizi Ouzou, en 1996, où elle en ressortira avec un diplôme. L’envie de percer les arcanes de la cou-ture est tellement grande qu’elle fait une deuxième halte à l’Institut de formation professionnelle de Birkhadem. Là, elle y décroche le diplôme de technicienne supé-rieure en stylisme. A ses débuts, la robe kabyle n’était pas sa spécialité, comme elle tient à le préciser, elle trouvait cette tenue trop compliquée à réaliser. Elle se lance donc dans le prêt-à-porter. Mariage oblige, elle s’éclipse de la scène de la mode pendant six ans. Une période, dit-elle, qui lui a permis de s’occuper de ses triplés, mais que tôt ou tard son métier reprendra. Après ces années sabbatiques, Nacéra retourne à ses tissus et à ses fils. Elle avoue qu’au départ, elle travaillait dans l’anonymat le plus total. Elle avait des clientes, notamment à Tazmalt à Béjaïa. Mais le véritable saut reste le défilé de l’année dernière organisé à l’hôtel Hilton qui l’a propulsée au-devant de la scène nationale. A partir de là, les

choses ont commencé véritablement à changer pour elle. «Ce premier défilé de mode a boosté ma vie. J’ai toujours su au fond de moi-même que je réussirai à aller au bout de ma passion. Je n’attendais plus qu’un déclic. L’ensemble de ma collection a été vendu le jour-même. J’etais fière de mes performances.» Elle n’omet pas de souligner au passage que sa réussite, elle la doit aux couturières avec lesquelles elle travaille depuis quatre ans. «C’est grâce à elles que je suis là et que je brille», précise-t-elle. Perfection-niste et exigeante à la fois, cette artiste s’occupe elle-même du dessin, de la coupe

et quelquefois de la couture. C’est une petite entreprise qui fonctionne assez bien.Ses stylistes et créateurs de prédilection sont Chanel pour sa veste cintrée, et Yasmina Chellali pour le volume de ses tissus. Si au départ la robe kabyle n’était pas son souci premier, aujourd’hui c’est sa raison d’être. Notre interlocutrice révèle que les futures mariées n’aiment plus la robe kabyle conventionnelle. La styliste leur conseille des ensembles et des robes typiquement berbères, avec une touche moderne. «Je dois valoriser la robe kabyle. J’œuvre afin qu’elle ne perde pas son authenticité. Je propose très souvent aux jeunes filles des ensembles kabyles», explique-t-elle. Nacéra Baloul se définit en tant que créatrice de mode. Elle ne se contente pas de reproduire tel ou tel modèle donné, elle fait dans la recherche et l’innovation. Son esprit est des plus ouverts. Les dessins griffonnés sur ces tissus sont toujours en étroite relation avec la civilisation berbère.Le rêve de Nacéra est de réaliser des robes qui ne dépassent pas trois modèles. Son travail plaît non seulement aux Algériens, mais également aux étrangers. Elle est submergée de commandes diverses, dont des trousseaux de mariées. Elle ne cache pas son admiration pour la tenue algéroise, mais préfère ne pas y toucher. «C’est sacré», lance-t-elle. Nacéra Baloul, cette ambassadrice de la robe kabyle, compte présenter prochainement sa nouvelle collection à travers un somptueux défilé de mode. Elle promet de décliner d’autres contours de la robe kabyle.

Nacima Chabani

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Le futur musée de l’habillement traditionnel bientôt à Constantine

L’étude relative au futur musée de l’habillement traditionnel de Constantine sera lancée dans une quarantaine de jours à l’unité de voisinage (UV) 18, a indiqué le directeur de la culture de la wilaya à l’APS. Jamel Foughali a précisé que cette structure culturelle, à vocation régionale, sera réalisée sur un terrain de 6000 mètres carrés situé, à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Selon le même responsable, la réalisation de cette infrastructure s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme de développement et de promotion de l’action culturelle en prévision de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». La raison d’être de cette structure est de recueillir, conserver, préserver, faire connaître et promouvoir toutes les variétés de l’habillement traditionnel des régions de l’Est, du grand Constantinois et du sud-est du pays, a affirmé M. Foughali. Le costume traditionnel de la région de Constantine et des wilayas limitrophes est principalement représenté par le burnous et la gandoura ou «jebba», qui est une longue robe de velours (qatifa) aux couleurs variables, sans col et aux manches longues, travaillée au «mejboud» ou broderie en fil doré finement ciselée et savamment inspirée de la faune et de la flore locale, a expliqué un maître artisan de la chambre de l’artisanat et des métiers.

Wrangler lance ses nouveaux jeans Denim Grâce à des jeans nouvelle génération truffés d’actifs hydratants, raffermissants ou amicincissants, la nouvelle collection Denim Spa Wrangler propose des corps filiformes.

Dans la toile de chaque jean, on retrouve des micro-capsules chargées de diffuser en continu des actifs sélectionnés pour régénérer, galber, raffermir et tonifier l’épiderme et qui a été réalisée autour d’une

formule combinant huile de noyau d’abricot et beurre de karité, un cocktail nourrissant permettant d’hydrater la peau et regalber la silhouette de cette nouvelle collection printemps-été 2013. La collection se décline sous la forme de trois modèles : le jean anticellulite gorgé de caféine, d’extraits d’algues marins et de rétinol pour une amélioration de l’aspect «peau d’orange» ; le jean hydratant (Mid Blue) qui renferme des extraits d’olive pour booster la fermeté ; et enfin le jean apaisant, formulé à base d’aloevera, partenaire des peaux

sensibles.

LES DERNIERES NEWS

Candour de Humiecki & Graef

L’eau de toilette Candour mixte s’ouvre sur des notes de feuillesde violettes et d’oliviers mêlées à des facettes aromatiques de sauge et de lavande. Le cœur révèle de l’acore, une plante herbacée aquatique, associé à des notes d’iris, gingembre et muguet. Le sillage révèle des tonalités plus chaudes de cardamome et santal et des touches de vanille et lait d’amande. Le flacon rectangulaire de verre transparent est orné d’un ruban blanc où s’inscrit le nom du parfum en vert, et d’un bouchon en bois.

EAU DE TOILETTE DE LA SEMAINE

PORTRAIT DE LA STYLISTE NACÉRA BALOUL

L’ambassadrice de la robe kabyle

MONDIAL DU TATOUAGE À PARIS

L’amour de la peinture corporelle indélébile

● Quand la passion devient une obsession, la réussite ne peut être que prescrite. Nacéra Baloul, originaire de Béjaïa, en est l’exemple édifiant.

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lusieurs célébrités et d’anonymes vien-dront proposer, ou encore découvrir, les

dernières tendances en matière de tatouage. De Bornéo à Pé-kin, en passant par New York, Londres, Moscou, Sydney, To-kyo ou Bangkok, «270 Picasso, Gauguin, Monet du tatouage, venus de tous les continents, seront réunis pendant trois jours au Cent quatre pour pré-senter leurs modèles. Dignes des plus grands peintres, lors de défilés, concours, et en exer-çant leurs talents sur les ama-teurs», expliquent Tin-tin et Piero, deux tatoueurs français très connus dans leur milieu, et organisateurs de la mani-festation. Parmi cette palette de choix de tatoueurs, citons le Suisse Filip Leu, lequel a révolutionné la technique du

tatouage japonais, Jack Rudy (USA) ou Paul Booth (USA), tatoueur «gothique», qui a œu-vré sur nombre de stars du Me-tal rock, ou le Japonais Horiyo-shi, ainsi que d’autres célébrités du tatouage. «Ce festival sera digne des plus grandes conven-tions qui se tiennent notamment à Londres et à New York», pré-cisent les organisateurs. Selon eux, une place de choix sera réservée aux Français et aux femmes, nombreux à exercer cet art et ce métier reconnu comme tel aujourd’hui. Parmi ces artistes du laser, citons entre autres la Française Alix Ge, l’Anglaise Claudia De Sabe, ou encore l’Américaine Kari Barba. Selon un sondage cité par les initiateurs de ce Mon-dial, 10% des Français sont tatoués aujourd’hui, dont 20% des 25-35 ans, et on compte

environ 3500 tatoueurs pro-fessionnels rien qu’en France. Selon le président du Syndicat national des artistes tatoueurs Tin-tin, «d’artisanales et par-fois douteuses d’un point de vue sanitaire, les techniques ont considérablement évolué, intéressant les industriels de l’aiguille et des pigments colo-rés qui fournissent aujourd’hui

du matériel très pointu, digne de la chirurgie, tandis que les codes d’hygiène sont eux aussi beaucoup plus stricts.» Pour rappel, deux éditions réduites de ce Mondial ont eu lieu en 1999 et 2000 à Paris. Les or-ganisateurs comptent attendre pour l’édition 2013 pas moins de 10 000 personnes. R. M. et sources

P● Les plus grands tatoueurs du monde se réuniront, du 22 au 24 mars prochain à Paris,

à l’occasion d’un festival dédié au tatouage.

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J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : INANITION / ANATOMIE / OPE / AL / ST / ALLEE / CREPI / EMPETRER / OC / RAPA / IVRE / NIL / CARAPACE / BAIE / ERS / ELITES / AU / ES / SASSE. VERTICALEMENT : INAPPRECIABLE / ANE / EM / VRAIS / ENA / APPARAIT / ITALIE / EPEES / ATOLL / TR / SA / IM / ERRANCE / TOISE / EPIERAS / NET / ORAL / SUE.

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REEFITCAFLORLEC

RÈGLE DU JEU Biffer tous les mots de la liste que vous retrouverez dans la grille, en utilisant tous les sens possibles. Les lettres qui n'auront pas été cochées serviront à former le mot défini ci dessous.

DÉFINITIONHomme retors, dénué

de scrupules(10 lettres)

Solution Biffe Tout précédent :

DISCORDANCE

ARMAGNAC - AVARIER - BIFFURE 6 BOSSE - CAMP - CAPRON - CARDINAL - CURE - DEFICIT - DIOPTRE - FROMAGER - FUSCHIA - GLOSSAIRE - GOELAND - HIRSUTE - HUITAINE - IGNAME - IMITER - LISTER - LIVRE - LOBAIRE - MOULANTE - NEPHRITE - NERF - OBUS - OLFACTIF - PERONIER - PHAETON - RAIDE - RONCEUSE - SIRLI - SIROTER.

Biffe Tout N° 3415

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Tout Codé N° 3415

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SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

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HORIZONTALEMENT : 1.A merveille. Contracté 2.Relatif aux oiseaux. Rongeurs d’Amérique du Sud 3.Mamelle. Personne bavarde. Attache 4.Parfois pronom. Garde 5.Usa de subterfuges. D’avoir. Supposé 6.Opposé à l’être. Monarques. Symbole chimique 7.Indice de sensibilité. Poussière d’amiante. Infinitif 8.Nettoyai. Fausse 9.Arrose la France. Sans effets. Renard polaire 10.Heureux élu. Moyen de lutte. Langue . Réfléchi 11.Navigation. Courtisane 12.Fin de verbe. Restitués. Noeud sur la Tille. Cours court 13.Assassine. Amphibien à queue aplatie. Possessif 14.Rappel flatteur. Impartial. Surface 15.Distincte. Fils du Soleil.

VERTICALEMENT : 1.Situation d’autorité sociale. Suivent la théorie 2.Voies. Donne le signal de départ 3.Rigole. Rivière d’Allemagne. Aurochs 4.Oiseau. Instrument de labour 5.Le premier né. Cabaret. Négation 6.Impératrice d’Orient. Possessif. Racontes des bobards 7.Pilote de lignes. Moteur. Epaisse 8.Entre 3 et 4. Chef d’oeuvre. Nombre 9.Ascendant. Mouche 10.Mer grecque. Rigoureux. Points opposés 11.Drame en Asie. Chiffres romains. Lentille. Coule en france 12.Tissus à grosses mailles. Havre de paix au Sahara. Pige 13.Détiennent. Pour reprendre textuellement 14.Mal bien exprimé. Répètera 15.Lichens. Sur la rose des vents. Affaiblis.

Quinze sur N° 341515

SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT : 1.RAGAILLARDIR. LE 2.EVINCEE. IRRITER 3.PENTAGONE. ASSIS 4.RUGIRA. INVITE 5.ETRE. ISO. NS 6.DOME. CIA. UTE 7.BRAIRE. GARROT 8.CIREUR. STERNE 9.TRESSER. ORNENT 10.IE. IS. AVISA. TIF 11.OPIACES. QUETE 12.NAVETTE. OBUS. IT 13.VELO. SANIE. OLE 14.AA. ETE. SOLE 15.CLES. MATIERE. ES.

VERTICALEMENT : 1.REPRODUCTION. AC 2.AVEU. IRE. AVAL 3.GINGEMBRE. OVE 4.ANTI. ERESIPELES 5.ICARE. AUSSITOT 6.LEGATAIRE. AT. EM 7.LEO. RACES 8.NIECES. VE. ART 9.RIEN. TOISON 10.DR. VIAGERS. BIDE 11.IRAIS. ARNAQUE 12.RISTOURNE. US. SE 13.TSE. TRENTE. OO 14.LEI. NEO. TITILLE 15.ERSES. TU. FETEES.

Fléchés Express

fait sonchoix

application

ligne dedirection

en plus

ôte lesoreilles

dérobades

égratignure

ébouriffés

comparti-ment

demi-père

riche

transportparisiendéfuntes

depuis peu

nazi

fou,autrement

ferment

carapacesd’oursin

bat le pavé

inutile

tombent

césium

pots delaboratoire

largeurd’étoffe

pointsopposés

toile légère

article

décodage

chlore

bandagesélastiques

tranchantde lame

belle puisbête

extrait

stère

mis à sec

terme detennis

seigneur

cardinal

entre le titre et lamatière

huppe

fumeur decalumet

N° 3415

SOLUTION N° 3413 HORIZONTALEMENTI- IMPLABLE. II- NACELLE - OR. III- DU - EDITE. IV- IDIOT. V- GI - RASSISE. VI- ETRIPE. VII-NE - DE-LIEES. VIII- PET - MO. IX. EPISTOLIER. X- SIC - EUE - US.

VERTICALEMENT1- INDIGENTES. 2- MAUDITE - PI. 3- PC - PIC. 4- LEPORIDES. 5- AL - TAPETTE. 6- CLE - SEL - OU.7- AEDES - IOLE. 8- ILE. 9- LOTES -EMEU. X- ERE - ESSORS.

HORIZONTALEMENTI- Arbitraire. II- Faire de longs développements. III- Fait passer l’arme à gauche - Succombé. IV- Outil d’écolier - Crack. V- Dévaste - Vient après. VI- Bouquine de nouveau. VII- Symbole chimique - Enchanté. VIII- On lui fait des prix - Loué. IX- Restaurant de style rustique - En plus. X- Epoques - Diminue la surface d’une voile.

VERTICALEMENT1- Consternante. 2- Feuler, en parlant du tigre - Lettres de cour. 3- Appareil de levage - Grain de chapelet. 4- Item - Problèmes difficiles à résoudre. 5- Arrogantes - Fin de verbe. 6- Branché - Symbole chimique - Refus de bambin. 7- Champignons - Ria. 8- Faisait voir rouge - Laitue de mer. 9- Genre de musique - Infante d’Espagne. 10- Sert à mener un chien - Fin de cérémonie.

I

II

III

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VIVII

VIIIIX

X

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Mots Croisés N°3414Par M. IRATNI

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El Watan - Samedi 26 janvier 2013 - 24

T É L É V I S I O N

16:05 Ghost WhispererL’ombre de l’autre. 17:00 Ghost WhispererUn dernier combat. 17:50 Tous ensemble20:00 Journal

14:35 New York police judiciaireLa peur du scandale.15:20 Preuve à l’appui Voisinage infernal. 17:00 Les mystères de l’amour

13:57 Envoyé spécial : la suite14:50 Patinage artistique17:05 La parenthèse inattendue18:52 Ondar Show20:00 Journal20:43 Emission de solutions

15:58 Un viking en Afrique du Sud16:48 La grande marche des éléphants17:43 C à vous, le meilleur19:01 19 H Paul Amar

15:25 Samedi avec vous17:00 Les carnets de Julie17:55 Questions pour un champion19:00 19/2020:15 Zorro

15:30 Les têtes brûléesLe commando. 16:20Les têtes brûléesLa prière de l’Irlandais.17:40 Kaamelott18:40 Ça balance à Paris

13:45 L’effet papillon14:25 Time out16:10 Le grand relais16:25 Samedi sport16:50 Jour de CAN18:55 Football

15:25 Glee-Un miracle de Noël.16:05 Glee - Le camp des zombies17:50 Soda19:45 Talent tout neuf19:50 Les Simpson

15:30 Cités portuaires17:40 Mystères d’archives18:10 Cuisines des terroirs18:35 Arte reportage19:30 Le dessous des cartes19:45 Arte journal

18:00 Stargate SG-1 - En quête du passé.18:50 Stargate SG-1 - La prophétie. 19:45 Stargate SG-1 - Pacte avec le diable.

16:05 C’est ma vie17:30 Accès privé18:35 Un trésor dans votre maison19:45 Le 19.4520:05 Scènes de ménages

15:20 MacGyver La voleuse de Budapest.16:10 MacGyver Le gantelet. Avec Richard Dean 18:45 Direct Auto20:30 D8 le JT

NRJ Music Awards 2013Nikos Aliagas présente la 14e cérémonie des NRJ Music Awards, retransmise en direct du Palais des festivals de Cannes, pour récompensés les titres 2013

New York, section criminelleLa mort suspecte d’un escroc européen est imputée à un banal règlement de comptes par la police, avant qu’une autre piste ne soit envisagée…

Le plus grand cabaret du mondePatrick Sébastien s’est entouré de nombreux invités, chanteurs, comédiens et humoristes pour célébrer une soirée de rêve...

Echappées bellesCette semaine, Sacha Bollet se trouve au Laos, qu’elle va découvrir depuis Vientiane, sa capitale, en passant par Luang Prabang, qui s’ouvre aujourd’hui au tourisme…

Commissaire MagellanLe futur mari de l’héritière d’une riche famille est assassiné sur un terrain de golf. Puis vient le tour de son caddie. Magellan soupçonne toute la famille…

La nuit de la Bretagne«La Nuit de la Bretagne» rassemble plus de 150 artistes sur scène afin de célébrer la Bretagne. La tournée débute à Nantes, avant de se poursuivre à Lille puis à Caen…

Zlatan l’intégraleDevenu en quelques semaines la coqueluche du Parc des Princes, l’attaquant suédois Zlatan Ibrahimovic a évolué dans les plus grands clubs européens…

Les SimpsonContraint par sa mère de se rendre à l’anniversaire de Nelson, la brute de l’école, Bart finit par devenir son meilleur ami. Ce qui n’est pas de tout repos…

Billy the KidRobin des bois du Far West pour les uns, bandit sans scrupules pour les autres, Billy the Kid a nourri l’imaginaire collectif américain : qui était-il vraiment ?

Florence Larrieu, le juge est une femmeLa juge Florence est chargée d’instruire le dossier d’une détenue réputée dangereuse qui s’est évadée de prison…

The GladesJim et Carlos enquêtent sur la mort d’un milliardaire qui a légué sa fortune à une organisation de passionnés d’Ovnis. La relation entre Jim et Callie se tend…

The EventAlors que le président Martinez et Blake Sterling comprennent qu’il s’agit d’un complot de grande ampleur, Sophia n’a plus confiance en son fils Thomas…

23:45 Toute la musique qu’on aime02:00 Sous le soleil d’Ibiza03:35 Reportages

21:40 New York, section criminelle - L’homme de trop. 22:30 New York, section criminelle - La toile maudite

23:15 On n’est pas couché02:20 Hebdo musique mag02:45 Thé ou café03:25 Retour à Kalimantan

22:07 Les routes de l’impossible22:59 L’œil et la main23:25 Dr CAC

22:15 Qui va à la chasse...00:05 A contretemps01:00 Concert en hommage à Terezin

23:35 17e sans ascenseur00:35 Zemmour et Naulleau01:40 Fashion Week02:20 Paris dernière

22:25 Jour de CAN23:15 Jour de foot00:05 Game of ThronesLe loup et le lion.

21:30 Les Simpson - Les baguettes magiques.21:55 Les Simpson - C’est moi qui l’ai fait.

21:40 Wyatt Earp, un justicier du Far West22:35 Errol Flynn, le diable de Tasmanie

22:45 Florence Larrieu, le juge est une femme - Excès de pouvoir00:35 X-Files - Le complot.

21:40 The Glades Le chant des sirènes. 22:30 The Glades - L’enfant perdu.

22:40 The EventInostranka. 23:20 Paranormal Files01:05 Touche pas à mon poste !

20:50 Music

20:50 Série

20:45 Divertissement

20:40 Magazine

20:45 Film

20:50 Divertissement

20:55 Portrait

20:50 Série

20:50 Film

20:50 Série

20:50 Série

20:50 Série

DOUBLE DÉTENTE RTL9 - 20H40 EVOLUTION SYFY-20h45 ALCATRAZ NT 1 - 20H50

L’HEURE DE LA PEUR JIMMY - 20H30 CATCH AMÉRICAIN : SMACKDOWN AB 1 - 20H40LES TROIS MOUSQUETAIRES CANAL+ FAMILY-20H45

Ivan Danko, capitaine de la milice soviétique spécialisé dans la lutte antidrogue, obsédé par les activités d’un redoutable chef de gang, Viktor Rostavili, effectue une descente dans un bar en Georgie. A peine a-t-il découvert un kilo de cocaïne dissimulé dans la jambe de bois d’un client, que son meilleur ami est abattu par Rostavili, qui profite de la confusion pour s’enfuir...

Une météorite tombe au beau milieu du désert d’Arizona, s’écrasant sur la voiture du jeune Wayne, un original qui rêve de devenir pompier. Ira Kane et Harry Block, deux scientifiques, examinent le caillou, qui semble porteur de germes. Bientôt, des vers apparaissent par millions. Cette découverte pourrait valoir un prix Nobel à Kane, professeur déchu, congédié des services de recherche de l’armée...

Clarence Montgomery, le seul prisonnier innocent d’Alcatraz, revient dans le présent, mais pour y commettre des crimes. Rebecca Madsen, Diego Soto et Emerson Hauser tentent de comprendre pourquoi. De plus, dans les années 1960, Edwin James, le directeur de la prison, et le docteur Milton Beauregard se livraient à des expériences sur les prisonniers...

Jenny et son frère Jack bravent les interdits pour jouer au psychiatre dans le bureau de leur grand-père. Ils l’imitent et suivent le même déroulement que pendant les séances avec les patients : l’un parle de ses peurs et celui qui joue le rôle du médecin enregistre la conversation sur l’étrange magnétophone de Papy George...

Au sein de la WWE, le show SmackDown reste l’un des plus spectaculaires et l’un des plus populaires. Des catcheurs et des catcheuses s’affrontent dans des duels où presque tous les coups sont permis.

A Venise, Athos, Porthos et Aramis, alliés à Milady de Winter, parviennent à mettre la main sur les plans d’un aéronef dessiné par Léonard de Vinci. Milady fausse compagnie à ses complices et confie les plans au duc de Buckingham. Deux ans plus tard, naïf et fringant, un cadet de Gasgogne sans fortune, D’Artagnan, entre dans Paris sur un cheval jaune...

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CRIMINALITÉ ORGANISÉE À ALGER

La sûreté d’Alger a enregistré ces derniers jours un regain de

délinquance et de petite crimina-lité, selon un bilan établi et rendu public par le chargé de la com-munication. Dans ce contexte, les groupes opérationnels de la division ouest de la police judi-ciaire viennent de mettre hors d’état de nuire une association de malfaiteurs spécialisée dans les vols par effraction, qui ont ciblé des résidences de la banlieue sud, plus précisément à Draria et Baba Hassen, ainsi que les quar-tiers limitrophes où des objets de valeur ont été dérobés, utilisant des procédés qui relèvent de la criminalité organisée. C’est ainsi que trois individus, âgés entre 29 et 48 ans, ont été arrêtés le 19 janvier dernier après leur dernier forfait enregistré le 10 du même mois dans la localité de Baba Hassen. Des sommes impor-

tantes ont été récupérées (plus de 400 millions de centimes) et des objets de valeur. Présentés le 21 janvier au parquet de Bir Mourad Raïs, ils ont été écroués en atten-dant leur procès. D’autre part, la police judiciaire de Bab El Oued et après une surveillance soutenue a pu mettre un terme à l’activité illicite d’un couple (41 et 31 ans) qui s’adon-nait à la vente de boissons alcoo-lisées dans une partie commune attenante à leur domicile, un commerce informel qui sert aussi à approvisionner les délinquants en barbituriques et autres pro-duits prohibés. Les enquêteurs ont procédé à la saisie de 1200 canettes de bière et spiritueux, plusieurs comprimés de psycho-tropes et 8 g de résine de canna-bis. Il a été procédé également à la mise sous scellés de la rente de cette activité illicite (5 millions

de centimes). Les réfractaires ont été présentés le 23 courant au parquet de Bab El Oued et placés sous mandat de dépôt. Il est indispensable que les indivi-dus durablement ancrés dans des phénomènes tels que ceux décrits précédemment ou auteurs d’actes graves soient traités dans le cadre d’un déploiement rigoureux de la chaîne judiciaire et pénale, avec une articulation entre la sanction pénale et, selon les cas, un travail éducatif, social, médical ou psy-chologique individualisé visant à prévenir la récidive. Sans qu’elle soit nécessairement exclusive d’une action dissuasive ou même répressive, l’approche préventive doit cependant être déclenchée immédiatement pour prendre en compte le cas des jeunes en situa-tion de rupture ou de pré-délin-quance dès les premiers actes de violence. Kamel Benelkadi

El Watan - Samedi 26 janvier 2013 - 25

L ’ É P O Q U E

ON VOUS LE DIT

El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse”

au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la publication : Omar Belhouchet

Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse - Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1er

Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 - Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88

Site web : http://www.elwatan.com E-mail : [email protected] PAO/Photogravure : El Watan Publicité - Abonnement : El Watan 1, rue Bachir Attar -

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Compte devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084

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ou remis à la rédaction ne seront pas rendus et ne feront l’objet

d’aucune réclamation. Reproduction interdite de tous articles

sauf accord de la rédaction.

HORAIRES DES PRIÈRES

Alger et ses environs

Dohr………… 13:01 Asser……….. 15:47 Maghreb….. 18:12 Îcha……....... 19:34

Fadjr…….......06:17

SAMEDI 26 JANVIER 2013

DIMANCHE 27 JANVIER 2013

LE MAWLID ENNABAOUI À ALGER

Un rituel qui commence la veille avec la pose d’une nouvelle étoffe sur la sépul-

ture du Saint patron d’Alger. La procession, des femmes en majo-rité, se dirige vers la pièce qui abrite la sépulture de ce saint, un espace quasiment «sacré», où il faut parfois jouer des coudes pour y accéder. L’ambiance est alors parti-culièrement mystique : les effluves de «bkhour» (encens) embau-ment l’air, les prières des femmes, quoique intimes, se font souvent entendre. Et lorsque les meddahine (chanteurs religieux) entament leur incantation à la gloire du Prophète de l’Islam, des youyous fusent de la salle, ajoutant à l’événement une dimension festive, joyeuse. «Je me sens vraiment dans une fête, ma fête pour ainsi dire!», lâche Kheira, la quarantaine, venue spé-cialement de Naâma pour assister à la célébration du «Mouloud» à Sidi Aberrahmane, bien que sa région regorge de saints et de mausolées. Une autre «adepte» du vertueux Algérois va jusqu’à affirmer l’avoir

vu en rêve plus d’une fois : «J’en ai parlé à ma mère, qui m’a conseillé de venir ici, c’est ce que je fais et depuis, j’ai cessé de rêver de lui. Aujourd’hui, je tenais aussi à marquer ma présence en ce jour béni pour emporter un peu de sa baraka !», explique-t-elle. Et à chacune d’y aller de sa propre conviction. Celles qui implorent directement le «Ouali essaleh» en espérant avec ferveur qu’il mette fin à leurs souffrances sont bien nom-breuses : tout autour de la sépulture, des femmes âgées et plus jeunes prient avec énergie Sidi Abderrah-mane. Elles embrassent un bout du tissu vert, une couleur qui évoque le Paradis pour les croyants, comme pour puiser un peu de cette baraka. Dans une salle voisine, des bougies sont allumées et les prières sont tout aussi ferventes. Chacune est convaincue de pouvoir accéder à la bénédiction du Saint, le tout étant d’y mettre de la «niya» (bonne intention), répète-t-on à souhait. Les prières sont souvent accompa-gnées d’offrandes diverses, pour

s’attirer, en retour, les «retombées» illimitées, croient-elles, de la «sa-daka» (l’aumône) et du partage. Les Algérois n’ont pas attendu ce jour du Mouloud pour apporter vivres et autres présents avec comme seule «contrepartie» l’espoir de voir leurs plus profondes prières exaucées. Certains fidèles repartent avec des bouts d’étoffe prévus à leur atten-tion, convaincus de leur pouvoir bienfaisant, pendant que d’autres se contentent de la bénédiction des religieux qui veillent sur les lieux. Face au mausolée, au siège de l’association «Les amis de la rampe Louni Arezki» (ex-rampe Vallée), les adhérents ont tenu à marquer ce jour par une cérémonie symbo-lique, l’intérêt étant de «perpétuer la tradition», soutiennent-ils. Dans un décor mauresque, le palais El Menzeh a réuni une assistance engagée dans la préservation du patrimoine immatériel algérois, composé notamment d’artistes, à l’instar de Mohamed Khaznadji, récemment honoré par le ministère de la Culture.

Halilhodzic pète les plombsAccrochage à Rustenburg en Afrique du

Sud entre le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, et un journaliste de la presse nationale, qui lui de-mandait d’être moins arrogant. Le coach des Verts, d’un verbe calme,

rétorque en disant : «Je ne suis pas ton salarié». Il enchaînera par la suite

en ajoutant : «Vous voulez aus-si venir dans ma chambre...», une réponse que personne

n’attendait venant de la part d’un entraîneur réputé être discipliné. Les journalistes algériens, en grand nombre à Rustenburg pour la couverture de la Coupe d’Afrique des nations, se plaignent du comportement de Halilhodzic lorsqu’il s’agit de communiquer l’information, sachant aussi que sa priorité va vers la presse européenne, qui bé-néficie de largesses de la part du coach bosnien.

Foire du miel à Chlef Pour la première fois, une vingtaine d’apiculteurs des wi-layas de Chlef, Sidi Bel Abbès, Bouira, Tipasa, Mostaganem, Boumerdès, Médéa et Blida exposent au musée régional de Chlef, depuis lundi dernier. La manifes-tation, qui se poursuivra jusqu’à dimanche prochain, est organisée par l’Association des apiculteurs de la wilaya de Chlef, en collaboration avec la Chambre d’agriculture lo-cale. Outre le fait de satisfaire la curiosité et le goût du consommateur, elle permet également de découvrir une fi-lière souvent méconnue du grand public. En effet, les visi-teurs qui affluent au salon peuvent déguster les diffé-rentes sortes de miel et de s’offrir un produit sain et de qualité, avec des prix défiant toute concurrence. On y trouve des variétés de miel proposées à la vente entre 1600 et 2600 DA le kilo. En plus de l’exposition-vente, les participants à ce rendez-vous ont également pu bénéficier de séances de formation sur des thèmes intéressant leur activité, tels l’élevage des reines d’abeilles et le traitement des maladies qui affectent les ruches.

Le corps d’une personne repêché à JijelLes plongeurs de la Protection civile de l’unité de Ziama Mansouriah (Jijel), à la recherche d’une personne noyée en mer depuis une semaine, ont repêché son corps jeudi vers 17h, a-t-on appris auprès de cette institution. A rappeler que la victime, âgée de 26 ans, se trouvait à bord d’un vé-hicule de tourisme, quand celui-ci à dérapé dans la nuit de jeudi à vendredi, pour se retrouver au fond des eaux, près des Grottes merveilleuses, dans la commune côtière de Ziama Mansouriah. Un second passager s’était sorti mira-culeusement indemne de cet accident.

Un cas de paludisme diagnostiqué à GhardaïaUn cas positif de paludisme importé a été diagnostiqué cette semaine par les praticiens de l’hôpital Tirichine de Ghardaïa chez un enfant résidant à Daya Ben Dahoua (Ghardaïa). Ce cas impaludé, âgé de 3 ans, issu d’un ma-riage mixte (algéro-nigérien), était auparavant au Niger et a été admis à l’hôpital, suite à une auscultation due à une forte fièvre, a expliqué le Dr Bensalah Selt, précisant qu’il suit actuellement un traitement thérapeutique approprié. Ce cas d’impaludé a été rapidement diagnostiqué, suite à la mise en place par les responsables de la santé d’un dis-positif de vigilance contre l’apparition des symptômes de cette maladie tropicale dans la région de Ghardaïa, a-t-il souligné. L’enquête épidémiologique diligentée a permis de déterminer avec exactitude la classification de ce cas de paludisme «Plasmodium falciparum» et l’origine de cette infection importée, a indiqué le même responsable. Au to-tal, 39 cas de paludisme ont été décelés durant l’année 2012 dans la wilaya de Ghardaïa, dont la plupart se sont avérés importés, révèle la direction de la santé.

● Le mausolée de Sidi Abderrahmane El Thaâlibi a accueilli le rituel festif du Mawlid Ennabaoui, célébré dans la pure tradition algéroise.

La fausse photo de Chavez

Le journal espagnol El Pais a déclenché l’ire de Caracas, jeudi, pour avoir publié en première page, en pleine polémique sur l’état de santé de Hugo Chavez, une photo présentée comme une image du président vénézuélien hospitalisé, mais qui s’est révélée fausse. Très embarrassé, comme tout média publiant une fausse nouvelle, qui plus est à la Une, El Pais a immédiatement retiré la photo montrant un homme intubé sur son lit d’hôpital et a présenté ses excuses à ses lecteurs. «El Pais demande pardon à ses lecteurs pour le préjudice causé et a ouvert une enquête pour déterminer (...) les erreurs qui ont pu être commises dans la vérification de la photo», a affirmé le journal sur son site internet.Le quotidien précise que la direction a immédiatement bloqué la parution et la distribution de la première édition qui avait commencé à être livrée, et retiré le cliché de son site internet. Ses excuses n’ont pas suffi à apaiser la colère de Caracas. Le ministre vénézuélien de l’Information, Ernesto Villegas, a sonné la charge sur son compte Twitter, fustigeant une photo «aussi grotesque que fausse». Selon Caracas, la photo aurait été tirée de la vidéo d’une intervention chirurgicale sur une autre personne (un patient souffrant d’acromégalie, une hypertrophie des os de la face et des extrémités des membres), publiée sur le site de partage YouTube. Cette vidéo, dont le lien a été publié sur le compte Twitter du ministre, porte la date de mise en ligne sur YouTube du 6 août 2008. L’ambassade du Venezuela a également attaqué le journal, dénonçant «une campagne» menée par El Pais qui «sert de plateforme pour la diffusion de la propagande fabriquée dans des laboratoires de guerre sale contre le président Chavez».Selon elle, la photo circulait depuis début janvier et sa véracité avait été démentie à plusieurs reprises. Alors comment El Pais a-t-il pu être dupe ?

Une association de malfaiteurs neutralisée

Accrochage Sud entreVahid Hade la premandait coach de

rétorque eton salarié

en asi un

Dans la pure tradition algéroise

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El Watan - Samedi 26 janvier 2013 - 26

S P O R T S

ALGÉRIE-TOGO, CE SOIR À 19H (HEURE ALGÉRIENNE)

La victoire ou la honte

La sélection nationale joue-ra gros ce soir face au Togo, dans un match déci-

sif comptant pour la deuxième journée du 1er tour de la CAN, dans le groupe D, où le faux pas lui est interdit, notamment avec une défaite qui serait synonyme d’élimination.Battus par les Tunisiens lors de la première journée de la CAN-2013, dans un match où ils ont eu beaucoup de regrets, les Verts auront une seconde et dernière chance de se ressaisir, ce soir, en affrontant les Eperviers du Togo dans un match décisif de la 2e journée de ce premier tour du tournoi africain. En effet, la sélection nationale devra jouer le tout pour le tout à l’occasion de cette confrontation, où il n’y a plus de calcul à faire avec comme unique objectif d’aller chercher un succès impératif pour la remettre en course pour la qualification en quart de finale. Une mission des plus délicates pour les coéquipiers du capitaine Mehdi Lacen, d’autant plus que ces derniers affronteront une surprenante équipe togolaise, elle aussi contrainte de réagir, après cette défaite concédée lors du match d’ouverture de ce groupe

D face à la Côte d’Ivoire. Un co-riace adversaire qui a fait suer les Ivoiriens avant que ces derniers ne l’emportent dans les ultimes moments de la rencontre, ce qui annonce que les Verts n’auront guère la tâche facile face aux coéquipiers d’Emanuel Ade-bayor. Une rencontre qui promet beaucoup entre deux sélections qui sont désormais dos au mur, où le vaincu fera ses adieux à cette CAN-2013 avant même la fin de ce premier tour, et qui devrait être apparemment dispu-tée. Côté algérien, la motivation et la détermination sont présentes avec des joueurs qui, selon les échos, semblent avoir déjà tourné la page du cruel revers face à la Tunisie et qui ne pensent qu’à prendre leur revanche, en allant chercher cette victoire face au Togo, eux qui ne veulent aucu-nement être la risée des Africains et surtout décevoir les millions d’Algériens et les centaines de fans qui ont fait le déplacement en Afrique du Sud pour les sou-tenir. Une bien lourde responsa-bilité que les capés du Bosnien auront comme un fardeau sur leurs épaules, ce soir, face à cette redoutable équipe des Eperviers et leur fer de lance Emanuel Adebayor, qui constituera une pression supplémentaire pour des Verts condamnés à gagner et à ne surtout pas décevoir les Algé-riens qui n’accepteront jamais une humiliante élimination pré-coce. T. A. S.

ADLÈNE GUEDIOURA. Milieu de terrain de l’EN

«On renversera la tendance face au Togo»Le milieu de terrain des Verts s’est dit très affecté par la défaite face à la Tunisie, mais pas abattu pour autant. Il promet une réaction de ses coéquipiers dans l’espoir de se relancer dans la course à la qualification.

L’Algérie a raté son entrée dans cette CAN avec une défaite face à la Tunisie. Comment l’expliquez-vous ?

Tout s’est joué sur un détail. On est restés concentrés tout le long du match. On a fait de très bonnes choses et réalisé

de bons mouvements. On a été solides défensivement. On prend un but à la fin et ça fait mal. Le foot est ainsi fait. Il est important pour nous d’oublier cette défaite et de nous concentrer sur ce match face au Togo.

Comment allez-vous aborder la suite de cette CAN après cette entame ratée ?

Avec beaucoup d’enthousiasme et de détermination, puisqu’il reste encore six points à prendre en comptant le match de la Côte d’Ivoire. On reste donc très confiants malgré la déception et, Inch’Allah, on va renverser la tendance lors des deux prochains matches.

Justement, comment appréhen-dez-vous la confrontation face au Togo ?

Les deux derniers matchs seront dé-cisifs, à commencer par cette confron-tation face au Togo qui s’est lui aussi incliné face à la Côte d’Ivoire et se retrouve de ce fait dans la même posture que nous. C’est un match difficile où la défaite est interdite puisqu’elle sera synonyme d’élimination. On sait donc ce qui nous attend et à nous de faire en sorte de mettre toutes les chances de notre côté, ce qui passe inévitablement par une victoire.

Le Togo a fourni une belle pres-tation face à la Côte d’Ivoire. On imagine que votre tâche ne sera pas de tout repos…

On est conscients que la tâche ne sera pas facile. Ce sera un match difficile pour les deux équipes. Mais on fera de notre

mieux et on essayera d’être plus efficaces pour aller chercher ces trois points. On n’a pas d’autre choix que de vaincre et on se donnera corps et âme pour cette victoire qui nous remettra dans la course pour la qualification. T. A. S.

Rustenburg (Afrique du Sud)

De notre envoyé spécial Tarek Aït Sellamet

Photos : Souhil Baghdadi

LE ONZE RENTRANT FACE AU TOGOSoudani d’emblée, Mostefa en arrière droitObligée de réagir, notamment avec une attaque qui devra être plus percutante que lors de son match face à la Tunisie, la sélection algérienne, sous la conduite du Bosnien Vahid Halilhodzic, se présentera, ce soir, face au Togo avec un eff ectif plus off ensif et un schéma tactique porté vers l’attaque. Dans cette perspective, le sélectionneur national compte opérer un léger changement dans son onze de départ qui avait aff ronté la Tunisie. Ainsi, et sauf surprise de dernière minute, c’est le jeune défenseur latéral, Bentaïba Cadamuro, qui devra en faire les frais, avec Mehdi Mostefa ayant évolué contre la Tunisie comme milieu récupérateur, qui retrouvera son poste de prédilection sur le fl anc droit de la défense. L’autre changement concerne l’incorporation de Hilal Soudani en attaque, pour épauler son coéquipier en pointe, Islam Slimani. Un duo d’attaque qui a déjà fait ses preuves à plusieurs reprises cette année, sur lequel Halilhodzic compte beaucoup pour venir à bout de cette coriace équipe du Togo. Néanmoins, le Bosnien qui aurait arrêté son plan de jeu pourrait bien prendre tout le monde à contre-pied au dernier moment, puisque, selon certaines indiscrétions, le coach national n’écarte pas l’idée de faire appel à Bezzaz ou Boudebouz sur les ailes pour donner plus de punch à l’attaque. Une autre variante de jeu que Halilhodzic garde de côté pour le moment, avant de trancher dès aujourd’hui, quelques heures seulement avant le match, la composante humaine de son onze. A noter enfi n que le sélectionneur national compte énormément sur Belkalem pour le marquage d’Adebayor, après avoir songé dans un premier temps à aligner Halliche d’entrée. T. A. S.

GAKPE SERGE SELOM. Attaquant du Togo «On battra l’Algérie, c’est une certitude»Rencontré dans la zone mixte à l’issue de la confrontation ayant opposé le Togo à la Côte d’Ivoire, l’attaquant togolais du FC Nantes a estimé que les Eperviers ne méritaient pas de perdre et que son team est prêt pour battre l’Algérie.

Vous avez raté de peu un exploit face à la Côte d’Ivoire.

Des regrets après cette défaite ?On ne méritait pas cette dé-

faite après notre bonne prestation. On avait réussi à piéger durant le match cette équipe de la Côte d’Ivoire, mais la chance n’était pas de notre côté avec ce but assassin des Ivoiriens dans les dernières minutes. On n’est pas abattu pour autant, on dévelop-pera la même prestation face à l’Algérie, aujourd’hui, pour empocher trois précieux points.

Cette défaite ne risque-t-elle pas de vous affecter à l’approche de ce match face à l’Algérie ?

On doit vite nous remettre

de cette défaite, car on n’a pas trop le choix. Nos chances de qualification dépendent désor-mais du résultat de ce match face à l’Algérie, puisqu’une défaite nous mettra hors du tournoi. On devra donc se battre comme des guerriers pour écarter l’Algérie et garder ainsi toutes nos chances de qualification.

Comment appréhendez-vous donc cette confrontation ?

C’est un match déterminant puisqu’on est dans le même cas, avec zéro point. On doit à tout prix remporter les trois points. La tâche s’annonce difficile, mais on n’a pas d’autre choix. Notre qua-

lification passe par une victoire face à l’Algérie, et c’est tout ce qui nous importe.

Pensez-vous que vous êtes favoris face à l’Algérie ?

Oui. On a les moyens de battre l’Algérie, qui reste une très bonne équipe tout de même. Je pense qu’on part favoris et on fera en sorte de glaner ces trois points. On battra l’Algérie, c’est une cer-titude. T. A. S.

TCHANILÉ TCHAKALA. Entr. adjoint du Togo«La qualifi cation passe par une victoire face à l’Algérie»En l’absence de Didier Six, l’entraîneur des Eperviers du Togo, qui ne s’est pas présenté à la conférence de presse qu’il devait tenir, hier en début d’après-midi, au Bafokeng Royal Stadium, c’est son adjoint Tcha-nilé Tchakala qui l’a suppléé en animant ledit point de presse. Il dira sur l’ensemble de cette confrontation face à l’Algérie : «Ce sera un match difficile pour les deux équipes. Nous avons bien récupéré moralement et phy-siquement après l’amère défaite face à la Côte d’Ivoire. L’Algérie est un sérieux morceau. On a une idée assez précise sur elle. On n’a pas trop le choix, on doit battre les Algériens pour se qualifier.» T. A. S.

■ LES VERTS… EN BLANC

La sélection nationale, pour son deuxième match dans le groupe D de cette CAN-2013, arborera une tunique blanche, ce soir face au Togo, et abandonnera le maillot vert. C’est ce qui a été décidé lors de la réunion technique qui s’est tenue hier matin. Superstitieux, les Algériens ont de tout temps préféré évoluer en blanc, même si on les surnomme… les Verts.

■ HALLICHE OPÉRATIONNEL

Out pour la rencontre face à la Tunisie, en raison d’un hématome à la cuisse, Rafi k Halliche est désormais tout à fait rétabli et opérationnel pour la compétition. Ce dernier, qui ne serait peut-être pas titularisé face au Togo, devrait toutefois, selon certains échos, faire son retour offi ciel parmi les Verts en match offi ciel après des mois d’absence, avec Halilhodzic qui compte l’incorporer en seconde période pour relayer Belkalem dans la surveillance d’Adebayor.

■ SOUDANI ET BOUDEBOUZ ONT REPRIS

Ménagés suite à de petits soucis de santé, mercredi soir, Ryad Boudebouz et Hilal Soudani ont réintégré le groupe, lors de la séance d’entraînement de jeudi soir. Les deux joueurs sont donc opérationnels et prêts pour cette confrontation face au Togo.

■ FEGHOULI DE LA PARTIE

N’ayant pas repris le chemin des entraînements depuis la défaite face à la Tunisie, le meneur de jeu des Verts, Sofi ane Feghouli, qui s’est contenté d’une séance de soins et de travail spécifi que, durant ces deux derniers jours, devait reprendre le chemin des entraînements, hier soir, à l’occasion de l’ultime séance avant la confrontation face au Togo. Une rencontre à laquelle le joueur prendra part.

ÉCHOS DE RUSTENBURG

Après la déception face à la Tunisie, les Verts veulent se racheter face au Togo

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El Watan - Samedi 26 janvier 2013 - 27

S P O R T S

Stade du 8 Mai 1945 (Sétif)Arbitres : Mial, Amari et SemsoumBut : Delhoum (90’+3) ESSAverts. : Lagraâ, Karaoui, Delhoum, Ziti (ESS). Azzi (USMH)ESS : Khedaïria, Ziti, Legraâ, Benabderahmane, Belkaïd, Delhoum, Karaoui, Madouni (Okbi 61’), Nadji (Koffi 89’), Djahnit, Gourmi (Tiyouli 76’) Entr. : VeludUSMH : Limane, Azzi, Belkaroui, Mekkioui, Aït Aouamer, Hendou, Tatem (Touahri 75’), Younès, Boulakhoua, Lamali, Bounedjah (Abid 91’+1) Entr. : Charef

L’affiche de la journée opposant le leader à son dauphin a débuté sur les chapeaux de roues. Décidés à prendre un ascendant psychologique sur leurs

vis-à-vis, les 22 acteurs, qui s’en sont donnés à cœur joie, actionnent le turbo dès le coup d’envoi d’une rencontre disputée dans des condi-tions climatiques des plus exécrables. L’inefficacité a joué un vilain tour aux attaquants sétifiens alors que Younès, qui avait la balle du match (25’ et 41’) buta sur un grand Khedaïria qui a eu le dernier mot. Profitant des espaces libérés par leurs adversaires, les Har-rachis, qui opérèrent par des contres, avaient la possibilité de surprendre les Noir et Blanc, timorés durant le premier half, disputé. Les deux for-mations reprennent les débats avec les mêmes intentions. Gênés par la manière de faire des Harrachis au top tactiquement, les Sétifiens ont du mal à tromper ce diable de Limane

dans un grand jour. Sans conteste, le gardien harrachi a été sans conteste l’homme du match. Au moment où les présents croyaient que les deux formations qui ont été généreux dans l’effort allaient se quitter sur un score de parité, Okbi, qui venait de prendre la place de Madouni, sert, d’un centre millimétré, Delhoum lequel, d’une tête, délivre le chaudron (90’+3) qui explose. Intervenant dans le temps additionnel, cette réalisation coupe les jambes des Harrachis qui ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. No-tons que la fin de la rencontre, qui s’est pourtant déroulée dans un fair-play total, s’est terminée en queue de poisson à cause du mauvais compor-tement de Belkaroui qui voulait se faire justice. Kamel B.

HISTORIQUE DES CONFRONTATIONS ALGÉRIE-TOGOLa première en phase fi nale d’une CANContrairement à la Tunisie qui a aff ronté l’Algérie à 43 reprises, dont la dernière en date mardi passé en match inédit en phase fi nale d’une CAN, les confrontations algéro-togolaises se comptent sur les doigts d’une main, puisque les Verts et les Eperviers du Togo ne se sont rencontrés qu’à trois reprises avant cette CAN-2013, dont une confrontation en match amical, le 22 décembre 1997 plus précisément, au Caire, dans le cadre d’un tournoi auquel avaient pris part l’Algérie, le Togo et le pays organisateur, l’Egypte. Lors de ce tournoi, la sélection nationale, drivée à l’époque par l’actuel coach de l’EN militaire, Abderrahmane Mahdaoui, a essuyé deux défaites face au Togo et l’Egypte.En match offi ciel, les Verts ont croisé à deux reprises le chemin des Eperviers du Togo. C’était en matchs aller et retour des éliminatoires de la CAN-1994. L’Algérie, qui avait réussi à ramener un point de Lomé, la capitale togolaise, au mois d’octobre 1992, corrigera les Togolais au match retour, quelques mois plus tard, en lui infl igeant un cinglant 4 à 0 et se hissera du coup à la phase fi nale de la CAN-1994 en Tunisie, avant de se faire disqualifi er pour ce qui a été appelé à l’époque «l’aff aire Karouf».Trois confrontations avec une égalité parfaite entre le Togo et l’Algérie, en attendant cette quatrième dans l’histoire des deux sélections, qui sera par ailleurs inédite, dans la mesure où c’est la première du genre en phase fi nale d’une CAN. Une sorte de belle, avec le hasard qui a fait que cette confrontation en match de la 2e journée de ce premier tour de la CAN-2013 en Afrique du Sud soit décisive où le vaincu pourra d’ores et déjà préparer ses bagages pour rentrer au bercail. T. A. S.

● ESS 1 - USMH 0

Quand Delhoum surgit… ■ Ligue 1 (18e journée)ESS - USMH 1-0 MCA - USMA 1-0

Aujourd’hui (15h)20 Août 55 : CRB - JSMB EL Eulma : MCEE - CAB BB Arréridj : CABBA - WAT Tizi Ouzou : JSK - JSS Constantine : CSC - ASO Sidi Bel Abbès : USMBA - MCO

■ Ligue 2 (18e journée)CRT - USMAn 0-2 ABM - ESM 2-3 USMB - MOC 4-1 NAHD - ASMO 0-1 SAM - MCS 1-1 CRBAF - RCA 3-1 OM - ASK 1-0 MOB - MSPB 1-0

■ Classement Pts J 1. RC Arbaâ 38 18 2. CRB Aïn Fakroun 34 18 -. MO Béjaïa 34 18 4. ES Mostaganem 33 18 5. USM Blida 29 18 6. USM Annaba 27 18 7. NA Hussein-Dey 26 18 8. MSP Batna 25 18 9. ASM Oran 24 18 10. O. Médéa 23 18 11. AB Merouana 21 18 12. MC Saïda 20 18 13. AS Khroub 18 18 14. SAM 16 18 15. MO Constantine 13 18 16. CR Témouchent 5 18

Résultats et classements

Stade du 5 Juillet Arbitrage de Hallalchi, Doulache et Brahim But : Djallit (75’) MCAAverts : Djeghbala (58’), Djallit (75’), Kacem-Mehdi (80’), Aksas (87’) MCA. Koudri (19’ et 90’+4), Khoualed (28’), Meftah (71’) USMAExpuls : Benmoussa (89’), Koudri (90’+4) USMA.MCA : Chaouchi, Hachoud, Babouche (cap) (Bensalem 46’), Djeghbala, Bachiri, Ghazi, Kacem-Mehdi, Metref, Djallit, Ouali (Yachir 61’), Bouguèche (Aksas 81’)

Entr. : Menad USMA : Zemmamouche, Meftah, Bedbouda, Khoualed (cap), Chafaï, Bouchema, Bouazza (Benmoussa 64’), Koudri, Ziaya, Djediat (Ferhat 46’), HanifiEntr. : Courbis

Le Mouloudia d’Alger a remporté une victoire face au voisin usmiste qui lui permet de dépasser la crise après deux défaites consécutives. Ce sont les gars de Soustara qui ont failli ouvrir la marque dès la 2’ par Hanifi. Profi-

tant d’une petite confu-sion dans le camp adverse, Ziaya a récupéré un bon ballon dans le carré des 18 yards avant de décocher une belle frappe du gauche qui a heurté la barre trans-versale. Après la pause, on assiste au même scénario, avec d’un côté, une bonne équipe usmiste qui joue l’attaque à outrance, et de l’autre côté, un Doyen en manque d’inspiration. A la 75’, Kacem-Mehdi lance Yachir en plein axe. Zem-mamouche avait réussi à intervenir dans les pieds du dernier cité, mais le ballon

a filé au 2e poteau où Djal-lit ne s’est pas fait prier pour ouvrir le score.

UNE GIFLE DANS LE STADE

On jouait les dernières secondes de la rencontre, lorsque l’arbitre refuse un but aux Usmistes pour hors-jeu de position. Un dirigeant des Rouge et Noir sorti, d’en ne sait où, ne trouva pas mieux que de gifler l’arbitre assistant qui a levé son drapeau. Une scène désolante qui mérite une sanction à la hauteur de l’acte. A. R.

● MCA 1 - USMA 0Le Mouloudia prend sa revanche

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 26 janvier 2013El WatanChangement d’hommes ou de politique ?

Par Mohammed Larbi

Quel est le programme du second mandat du président américain, sauf bien entendu à considérer qu’il n’y en a pas ? Mais est-ce le cas ? Au moins en politique étrangère, le

processus de nomination est suivi pas à pas, comme si ceux qui doivent occuper des postes allaient appliquer leur propre politique. Il en est ainsi des ministres de la Défense et des Affaires étrangères, d’anciens militaires, n’a pas manqué pas de relever un observateur. Ensuite, le second est plus connu pour son passé, tandis que Chuck Hagel a été médiatisé à la faveur d’une polémique suscitée par des dirigeants israéliens qui s’opposent à sa nomination pour avoir parlé de «lobby israélien» ou encore assuré qu’il n’était «pas un sénateur israélien». Ce qui serait suffisant pour en dresser le parcours. Pour beaucoup, c’est l’indice évident non pas d’un simple mouvement de personnes comme il en arrive souvent, mais celui d’un changement susceptible de se produire dans la politique étrangère des Etats-Unis, le président Barack Obama en ayant donné des signes dès son installation à la Maison-Blanche en janvier 2009. Plus connu pour avoir sillonné le monde et s’être impliqué dans des missions parfois difficiles, John Kerry est un parfait connaisseur des relations internationales. Au poste de secrétaire d’Etat, il est considéré comme l’autre élément de cette diplomatie que le monde, et notamment les Israéliens, cherche à capter et interpréter, craignant qu’elle se fasse sans Israël, si bien entendu une telle politique venait à voir le jour.Pour la première fois depuis le début du conflit du Proche-Orient, Washington à travers ses différents organes, y compris la hiérarchie militaire, ce qui a été fortement remarqué, a introduit un élément nouveau en affirmant que la persistance de cette crise menaçait ses propres intérêts. Et en ce sens, le nouveau secrétaire d'Etat a prévenu, jeudi dernier, que la solution à deux Etats dans le dossier risquait d'être compromise. «La porte (ouverte) sur une possible solution à deux Etats pourrait se refermer sur tout le monde et cela serait désastreux», a mis en garde John Kerry devant le Sénat des Etats-Unis. «Nous devons essayer de trouver un moyen d'avancer et il m'arrive de croire qu'il y a une voie pour aller de l'avant», a toutefois dit M. Kerry, réaff irmant exactement, comme l’avait fait la Maison-Blanche deux jours auparavant, l’engagement des Etats-Unis pour une solution à deux Etats. C’est pourquoi il faudrait considérer les propos de M. Kerry comme un message, ce qui est la moindre des choses, mais aussi comme un avertissement lancé non seulement aux Palestiniens et aux Israéliens pour qu’ils fassent la paix, mais à d’autres parties, ce «tout le monde» qu’il se garde d’identifier, mais les Américains en feraient partie s’il faille considérer le discours dans son ensemble et non plus par sections. Et cette fois, comprend-on, il est inutile de se laisser aller à des généralités et autant appeler les choses par leur nom, et M. Kerry le fait si bien en parlant de «désastre».

COMMENTAIRE

Une vieille dame qui tombe du balcon d'un immeuble, c'est la faute au Printemps arabe. Un accident de train, l'insécurité ou la corruption qui atteint des sommets,

c'est encore la faute au Printemps arabe. Depuis quelques jours, le régime et ses petits soldats de la presse, autoproclamés experts en géostratégie globale, tentent de faire passer l'attaque d'In Amenas comme une conséquence directe du Printemps arabe. C'est oublier un peu vite que le terrorisme existe en Algérie depuis 20 ans et qu'il ne s'est jamais réellement arrêté. C'est oublier surtout que Mokhtar Belmokhtar est Algérien, a fait ses études au GIA puis au GSPC pour finir par une post-graduation à AQMI, et que s'il a une dent contre l'Algérie, voire un dentier, sa rancœur ne date pas du Printemps arabe mais d'un vieux dérèglement climatique algérien. Bien sûr, la chute du régime libyen a ouvert la voie à d'impressionnants stocks d'armes qui peuvent se retourner

contre n'importe qui et l'intervention française a boosté les groupes dormants qui ne sommeillent que d'un seul œil. Mais le problème du terrorisme algérien tout comme le conflit targui ont tous deux plus de deux décennies. Avec le recul, on peut juste dire que pour avoir encore raté l'occasion de réformer le pays en 2011 et 2012, le régime algérien n'a aujourd'hui comme réponse à sa propre incompétence que d'accuser le Printemps arabe de créer du terrorisme alors qu'il est lui-même générateur et exportateur brut de violence. C'est d'ailleurs la seule question à se poser : comment génère-t-on du terrorisme ? L'une des approches est statistique. Sur 100 diplômés chômeurs du Sud arrêtés et mis en prison pour avoir osé manifester et demander du travail, il est probable que cinq d'entre eux choisissent le terrorisme pour exposer leurs revendications plus sérieusement. C'est un débouché comme un autre pour un diplômé de la grande université algérienne.

Par Chawki AmariLa bosse du dromadaire d'In AmenasPOINT ZÉRO

Un Algérien de 36 ans se tue en se jetant du Tassili II

● Un homme de 36 ans de nationalité française, Algérien d’origine, est mort alors qu'il tentait de quitter le bateau d’Algérie Ferries en sautant sur le quai● Le ferry Tassili II, de l'Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs (ENTMV), est bloqué, depuis mardi soir, au port d'Alicante (Espagne) avec plus de 900 passagers à bord.

Valence (Espagne)

De notre correspondant

L'incident s'est produit, à 22h20, dans la soirée de mercredi ; le citoyen

français d'origine algérienne était à bord du bateau d’Algérie Ferries à destination d’Oran, resté bloqué au quai du port d’Alicante durant deux jours pour des raisons de mauvais temps. La victime, qui vit en France, voulait se rendre en Algérie pour voir sa famille

après la mort de son père, décédé deux jours auparavant. Le jeune homme bloqué pendant deux jours, désespéré, perd patience et décide de descendre du bateau. Plusieurs passagers l’ont averti du danger et lui ont demandé de ne pas sauter, mais apparemment l’homme, sous-estimant la hauteur, se blesse grièvement à la tête, rendant l’âme sur place.Le corps du malheureux passager sera rapatrié, après les résultats de l’autopsie, à Saint-Denis (France), où il sera inhumé. Tous les frais du rapatriement du corps seront à la charge de l’Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV). La Gardia civile a ouvert une

enquête sur les circonstances de sa mort. Par ailleurs, l’ENTMV a indemnisé, à raison de 40 euros par personne, les frais occasionnés par le retard de départ des passagers qui ont attendu du 17 au 22 janvier au port d’Alicante.

ENFERMÉS 48 HEURES À L'INTÉRIEUR DU BATEAU

Le navire est arrivé mardi dernier à Alicante, après plusieurs jours de retard, avec à son bord 900 passagers pour regagner le port d’Oran. En raison des intempéries, le bateau ne pouvait prendre la mer, mais les voyageurs ne pouvaient pas non plus débarquer parce qu'ils avaient déjà passé la douane, explique notre source. «Tous les

passagers étaient furieux, en colère et inquiets. Nous avons été enfermés pendant 48 heures s a n s r e c e v o i r a u c u n e information. Ni le capitaine ni ses collaborateurs n’ont répondu de façon appropriée aux questions des voyageurs», a déclaré un passager, en ajoutant que «des femmes et des enfants ont dormi à même le sol pendant deux nuits».«L’Entreprise a assuré la restauration, du petit-déjeuner au dîner, pendant deux jours, mais a gardé les portes fermées pour nous empêcher de descendre du bateau. C’était un cauchemar, on aurait dit une prise d’otages», a renchéri un autre passager.

Ali Aït Mouhoub

PORT D'ALICANTE (ESPAGNE)

MÉDIAS

■ Un code de déontologie, pour la presse écrite maghrébine, a été adopté, jeudi à Hammamet (Tunisie), par des éditeurs et journalistes provenant des pays du Maghreb, (Maroc, Mauritanie, Algérie, Tunisie, Libye). Cette initiative, engagée par la délégation de l’Union européenne à Tunis, présidée par Mme Laura Baeza, appuyée par la fondation allemande Friedrich Ebert et la revue tunisienne Réalités, a permis à une soixantaine de journalistes, éditeurs, experts maghrébins et européens de haut rang, d’analyser l’état de la liberté de la presse dans les cinq pays et d’entreprendre l’étude d’un projet de code de déontologie. Dans une

déclaration finale adoptée par le forum, les participants appellent les gouvernements de la région à cesser d’exercer des pressions sur les journalistes, à mettre fin à la censure et à promouvoir des lois qui protègent l’exercice du métier. La journée du 24 janvier, coïncidant avec la fin des travaux du forum, a été proclamée «Journée maghrébine de la déontologie de la presse». Le projet de création d’un observatoire a également été décidé. Le code de déontologie adopté, après de longues et passionnantes discussions, se veut un outil de travail pour les journalistes maghrébins, clarifiant ainsi leurs droits et leurs devoirs. Avec les révoltes

arabes, le paysage médiatique, au Maghreb, connaît des bouleversements majeurs (Tunisie, Libye). Les transitions politiques favorisent des mutations. Le code tend principalement à renforcer la crédibilité de la presse maghrébine pour qu’elle exerce son droit à la critique. Quatre responsables de publication algérienne ont pris part à ce forum : Mme Hadda Hazem (El Fadjr), Abrous Outoudert (Liberté), Cherif Rezki (El Khabar) et Omar Belhouchet (El Watan). D’un commun accord, la déclaration de Hammamet et le nouveau code de déontologie pour la presse maghrébine seront publiés dans les prochains jours. R. N.

CODE DE DÉONTOLOGIE POUR LES JOURNALISTES MAGHRÉBINS

Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com

ALGER

ORAN

CONSTANTINE

OUARGLA

8°15°

10°18°2°9°7°

22°

9°18°

11°19°3°13°7°

21°

Aujourd’hui Demain

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OTO

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