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N°6877 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com PHOTO MONTAGE PUBLICITÉ L e plus vieux parti de l’opposition est désormais sous la direction d’une instance présidentielle composée de cinq membres que sont Mohand Amokrane Cherifi, Ali Laskri, Rachid Halet, Aziz Baloul et Saïda Ichalamen. Les 1044 congressistes du parti ont élu à la majorité écrasante, dans un vote à main levée, l’unique liste proposée à la candidature pour la constitution de l’instance présidentielle et comportant les noms cités. La veille, les nouveaux statuts du parti adoptés après un débat, qualifié de «dur» par les congressistes, ouvraient l’opportunité aux délégués présents de proposer des listes fermées de cinq membres chacune, mais tous se sont accordés à ne soutenir qu’une seule. (Suite page 6) Nadjia Bouaricha Le Front des forces socialistes (FFS) a élu hier, au troisième et dernier jour des travaux de son 5 e congrès, sa nouvelle direction. LIRE LES ARTICLES DE DJAMEL ALILAT, SAÏD RABIA, GHANIA LASSAL, A. SOUAG ET MOKRANE AÏT OUARABI EN PAGES 2, 3, 4 ET 5 ET LE COMMENTAIRE DE ALI BAHMANE EN PAGE 32 800 MAGISTRATS CONCERNÉS GRAND MOUVEMENT DANS LES RANGS DE LA MAGISTRATURE LIRE L’ARTICLE DE SALIMA TLEMÇANI EN PAGE 7 TUNISIE LES AVOCATS ET LES JUGES DANS LE COLLIMATEUR DES DJIHADISTES LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANT À TUNIS MOURAD SELLAMI EN PAGE 14 ÉDITION DU CENTRE LE 5 e CONGRÈS A ÉLU LES SUCCESSEURS D’AÏT AHMED UNE INSTANCE PRÉSIDENTIELLE À LA TÊTE DU FFS LIRE L’ARTICLE DE DJAMILA KOURTA EN PAGE 16 Surmortalité des femmes par infarctus MALADIES CARDIOVASCULAIRES PRESSE LE PRIX DU SANG IL Y A 20 ANS, TAHAR DJAOUT IL Y A 20 ANS, TAHAR DJAOUT PREMIER JOURNALISTE ASSASSINÉ PREMIER JOURNALISTE ASSASSINÉ El Watan LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Dimanche 26 mai 2013 La section financière du tribunal de Paris est chargée d’instruire une enquête sur une affaire de blanchiment d’argent qui concerne Chakib Khelil et une trentaine de personnes, suite à une plainte déposée par des associations algériennes en France. BLANCHIMENT D’ARGENT ENQUÊTE SUR LES AVOIRS DE CHAKIB KHELIL EN FRANCE LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANTE À PARIS NADJIA BOUZEGHRANE EN PAGE 7 PHOTO : D. R. Ï Le déchaînement de la violence terroriste contre les hommes et les femmes de la presse en Algérie reste inégalé dans le monde de par son atrocité et le nombre de victimes qu’il a emportées. La résistance des journalistes et des intellectuels, «la famille qui avance» comme l’écrivait Djaout, reste l’une des pages les plus nobles du combat pour la liberté de pensée et la démocratie.

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N°6877 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

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L e plus vieux parti de l’opposition est désormais sous la direction d’une instance

présidentielle composée de cinq membres que sont Mohand Amokrane Cherifi , Ali Laskri, Rachid Halet, Aziz Baloul et Saïda Ichalamen. Les 1044 congressistes du parti ont élu à la majorité écrasante, dans un vote à main levée, l’unique liste proposée à la candidature pour

la constitution de l’instance présidentielle et comportant les noms cités. La veille, les nouveaux statuts du parti adoptés après un débat, qualifi é de «dur» par les congressistes, ouvraient l’opportunité aux délégués présents de proposer des listes fermées de cinq membres chacune, mais tous se sont accordés à ne soutenir qu’une seule. (Suite page 6) Nadjia Bouaricha

■ Le Front des forces socialistes (FFS) a élu hier, au troisième et dernier jour des travaux de son 5e congrès,

sa nouvelle direction.

LIRE LES ARTICLES DE DJAMEL ALILAT, SAÏD RABIA, GHANIA LASSAL, A. SOUAG ET MOKRANE AÏT OUARABI EN PAGES 2, 3, 4 ET 5 ET LE COMMENTAIRE DE ALI BAHMANE EN PAGE 32

800 MAGISTRATS CONCERNÉS

GRAND MOUVEMENT DANS LES RANGS DE LA MAGISTRATURE

LIRE L’ARTICLE DE SALIMA TLEMÇANI EN PAGE 7

TUNISIELES AVOCATS ET LES JUGES DANS

LE COLLIMATEUR DES DJIHADISTES◗ LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANT À TUNIS

MOURAD SELLAMI EN PAGE 14

ÉDITION DU CENTRE

LE 5e CONGRÈS A ÉLU LES SUCCESSEURS D’AÏT AHMED

UNE INSTANCE PRÉSIDENTIELLE À LA TÊTE DU FFS

LIRE L’ARTICLE DE DJAMILA KOURTA EN PAGE 16

Surmortalité des femmes

par infarctus

■ MALADIES CARDIOVASCULAIRES

PRESSE LE PRIX DU SANG

IL Y A 20 ANS, TAHAR DJAOUT IL Y A 20 ANS, TAHAR DJAOUT PREMIER JOURNALISTE ASSASSINÉPREMIER JOURNALISTE ASSASSINÉ

El WatanLE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Dimanche 26 mai 2013

● La section fi nancière du tribunal de Paris est chargée d’instruire une enquête sur une affaire de blanchiment d’argent qui concerne Chakib Khelil et une trentaine de personnes, suite à une plainte déposée par des associations algériennes en France.

BLANCHIMENT D’ARGENTENQUÊTE SUR LES AVOIRS

DE CHAKIB KHELIL EN FRANCE

LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANTE À PARIS NADJIA BOUZEGHRANE EN PAGE 7 P

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Le déchaînement de la violence terroriste contre les hommes et les femmes de la presse en Algérie reste inégalé dans le monde de par son atrocité et le nombre de victimes qu’il a emportées.

La résistance des journalistes et des intellectuels, «la famille qui avance» comme l’écrivait Djaout, reste l’une des pages les plus nobles du combat pour la liberté de pensée et la démocratie.

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D O S S I E R

Tahar a été fauché à une période où il venait enfin d’atteindre la plénitude de son talent

S i Kaddour Bousselham a été victime de son courage car il a osé défier les terroristes

qui lui ont adressé plusieurs lettres de menaces, lui intimant l’ordre de cesser d’exercer la profession de journaliste correspondant. Il a été ravi à la vie au moment où il s’apprêtait à améliorer les conditions de vie de sa famille. Il a toujours vécu modestement», témoigne Abdelkader Benmechta, journaliste de Liberté à Mascara et ami d’enfance du défunt. A l’instar de ses concitoyens victimes du séisme qui a secoué la région de Mascara le 18 août 1994, Kaddour habitait avec ses six enfants, en sa qualité de sinistré, sous une tente dressée à l’intérieur du jardin public de Hacine, sa commune de résidence. «C’est en ces douloureuses circonstances, plus précisément dans la nuit du 29 au 30 octobre 1994, que Si Kaddour, qui se trouvait à l’intérieur de sa khaïma, fut enlevé par un groupe de terroristes», affirme notre interlocuteur. Et d’ajouter : «Selon les aveux de certains terroristes repentis ou arrêtés par les services de sécu-rité, Kaddour Bousselham a été assassiné trois jours après son

enlèvement. Son corps ne fut jamais retrouvé.» Sa regrettée mère, Khalti Khedidja, morte après lui, n’a jamais pu se recueillir sur sa tombe. Fils d’un ouvrier agricole et d’une femme de ménage, Kad-dour Bousselham, né le 2 septembre 1947 à Hacine, à 20 km de Mascara, «a été contraint d’interrompre ses études afin de travailler pour subvenir aux besoins de sa famille. Il a exercé différents emplois : ouvrier agricole, facteur, garde-barrière, directeur d’entreprise communale», relate notre confrère. Pour ce qui est de sa carrière dans la presse écrite, Kaddour Bousselham a débuté en qualité de corres-pondant de La République. Après la conversion de ce dernier en langue arabe, il rejoint El Moudjahid

avant d’atterrir à la rédaction d’Horizons à Alger, puis il est nom-mé chef de bureau du même journal à Mascara. «Au cours d’un long parcours qui a débuté dans les années soixante, Bousselham Kaddour n’a cessé d’être à l’écoute de ses concitoyens. Dans son village natal de Hacine, les habitants trouvaient même assistance auprès de lui quand il s’agissait de rédiger des lettres», nous dit un autre journaliste natif de la même région. A. Souag

SI KADDOUR BOUSSELHAM

Le serviteur des humbles

Quand je serai grand et que j’aurais un travail, je prendrais de l’argent et je le glisserais

de nuit dans la maison d’un pauvre. Comme ça, quand le pauvre se réveil-lera, il sera content. Il va se dire que c’est Dieu qui le lui a envoyé.» Le petit garçon qui fait ce vœu pieux devant sa grande sœur deviendra quelques années plus tard un brillant journaliste et un intellectuel de renom. Il n’oubliera, cependant, jamais d’aider les pauvres. Mieux encore, chaque fois qu’il en aura l’occasion, il deviendra cet intellectuel engagé pour faire entendre la voix de son peuple et de tous les damnés de cette terre sacrée qui l’a vu naître.La dame qui nous raconte cette anecdote sur le pas de sa porte est Nna Tassadit, la sœur aînée de Tahar Djaout, dont il est ici question. Nous sommes à Oulkhou, son village natal, à Ath Chaffaâ. C’est jeudi, jour de marché dans la ville voi-sine d’Azzefoun. Ce qui explique que le village soit déserté par ses hommes. Un paysan vient à passer. C’est Ahmed Djaout, 63 ans. Ce paisible retraité est le premier habitant que nous rencon-trons et il se trouve être un cousin du journaliste assassiné. Il se chargera bien gentiment de nous introduire à Oulkhou, de nous indiquer la maison familiale de Tahar Djaout, puis celle de sa sœur.Nna Tassadit témoigne que Tahar avait un tempérament exceptionnel. «Jamais on ne l’a vu en colère. Il souriait tou-jours», dit-elle. Joint par téléphone, son

ami d’enfance, Akli Gasmi, dira de lui qu’il était «d’une sagesse exemplaire. On ne l’a jamais vu se bagarrer et il détestait la violence». Tout petit déjà, Tahar a fait des pieds et des mains pour rentrer à l’école. N’ayant pas encore atteint l’âge de la scolarité, il n’avait pas été inscrit et en pleurait de dépit. C’est ainsi qu’il accompagna obstiné-ment son frère aîné et se glissa souvent furtivement dans ce mystérieux temple de la connaissance qui le fascinait tant. «Il était très motivé et avait une grande volonté d’apprendre», témoigne encore son ami Akli. Tahar obtient en 1974

une licence de mathématiques, mais sa vocation le pousse tout naturellement vers le journalisme et la littérature.Après Octobre 1988, Djaout s’engagera dans le journalisme d’idées. Dans un hommage non encore publié, son ami et compagnon de longue date, Abdelkrim Djaâd, dira de lui : «Les événements d’Octobre 1988, un aggiornamento du sérail pour déposer Chadli, va consa-crer d’une manière durable la division du pays. Djaout sera l’un des porte-voix du camp démocratique qui s’opposera véhémentement à la violence islamiste.»Alors que les nuages s’amoncellent dans

le ciel d’Oulkhou, nous rencontrons des membres de l’association culturelle locale. Elle porte, bien évidemment, le nom de l’illustre journaliste. Nous nous rendons ensemble au cimetière où il repose. Sa tombe est propre et fleurie. Abritée sous un mimosa, elle se dresse sur une butte qui fait face à la mer en contrebas de ce village qu’il a toujours aimé. Beaucoup de lieux dans et autour du village sont évoqués dans ses livres. Oulkhou, c’est ce «village des ancêtres où il entretenait secrètement une rela-tion intime avec la vérité des origines», nous dira son ami Abdelkrim Djaâd, joint par téléphone. «Toute son œuvre s’est nourrie de ce terreau, de cette terre ancestrale, de cette culture des ancêtres et de l’histoire de son pays», dit son ami d’enfance, Akli Gasmi. «Il était très attaché à ses amis et son village», ajoute encore son ami. Tahar Djaout lisait beaucoup et dévorait littéralement les livres. «Un jour, je lui avais prêté un livre de 300 pages, il me l’a rendu en 24 heures», se rappelle encore cet ancien enseignant de 10 ans son aîné.Tahar a été fauché par les balles inté-gristes à une période où il venait enfin d’atteindre la plénitude de son talent littéraire et journalistique. Il paya de son

sang un engagement sans faille pour une Algérie du progrès. Tahar Djaout se revendiquait ouvertement et fièrement de cette «famille qui avance» face à une «famille qui recule», mais n’avait que ses mots souvent très doux pour le dire. «Des mots contre des kalachnikovs. Combat inégal. Combat pathétique d’une République qui a oscillé et flan-ché au premier coup de feu», dira encore Abdelkrim Djaâd qui l’a longuement côtoyé, aussi bien à Algérie Actualité qu’à Ruptures.Ce 26 mai 1993, sur le parking d’une cité de banlieue, un ersatz d’humain mettra fin à sa vie de deux balles dans la tempe. Il n’avait pas encore bouclé ses 39 ans. Un autre Tahar, Ouettar de son nom, appartenant à l’autre famille, poussera l’outrance jusqu’à dire qu’il n’était une perte que pour la France. 20 ans après sa disparition, sa grande famille commémore encore sa mort. Djaout est le premier martyr d’une corporation qui a payé un lourd tribut au terrorisme. Il sera «le premier martyr d’une presse qui a refusé toute compro-mission, toute flagornerie», dira encore Djaâd. C’est pour toutes ces raisons que Tahar Djaout est aujourd’hui plus qu’un symbole. C’est une école. Djamel Alilat

TAHAR DJAOUT

LE SAGE D’OULKHOU

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Difficile exercice que de se remettre dans les années 1990. Début de la décennie noire,

les islamistes étaient à deux doigts de s’emparer du pouvoir. Grisés par un raz-de-marée lors des élections locales de 1990 puis celles de 1991, ils commenceront alors à imposer leur diktat aux Algériens dans tout les espaces publics. Séparation des hommes et des femmes dans les bus, une police islamique s’affairait à la moralisation de la société. Devant la démission du pouvoir en place qui avait laissé longtemps faire, ce sont alors les intellectuels, les journalistes qui constitueront le premier rem-part contre la régression intégriste. Après les premiers attentats contre les services de sécurité, les groupes terroristes prendront pour cible tout ce que l’Algérie possédait comme cadres de qualité, intellectuels et journalistes véhiculant les valeurs du progrès, de démocratie et de modernité. La première victime, Hafidh Sanha-dri qui tomba le 14 mars 1993 sous les balles assassines de hordes de sauvages qui signeront des dizaines d’assassinats. Deux jours plus tard, l’Algérie perdait un de ses meilleurs enfants, Djillali Liabès, sociologue, auteurs de plusieurs publications, ancien ministre de l’Enseignement supérieur et président à l’époque de l’Institut national des études de stra-tégie globale. Le 17 mars, c’est L’hadi Flici qui est lâchement assassiné. Le 26 mai de la même année, c’est le journaliste écrivain, Tahar Djaout,

qui est tué à Baïnem (Alger). La série noire, qui avait alors commencé, se poursuivra pendant de longues années : Mahfoudh Boucebci, le professeur Djillali Belkhenchir, le sociologue Mohamed Boukhobza, Smaïl Yefsah, Abdelkader Alloula, Rachid Tigziri, Saïd Mekbel, et la liste est longue, seront tous assassi-nés… C’est un véritable massacre que les islamistes avaient organisé contre les intel-lectuels algériens. Les terroristes avaient même mis en place une faction, le FIDA, chargée spécialement de liquider une intelligentsia qui leur barrait la route. La terreur s’était installée partout dans le pays. Personne n’y a échappé. Hommes de lettres, artistes, ensei-gnants, journalistes, mé-decins, politiciens, cari-caturistes, les terroristes n’ont pas fait dans le dé-tail. Sortant de la maison le matin, sans jamais être sûr de revenir le soir. Les Algériens rasaient les murs mais ont résisté à la horde intégriste décidée à dévitaliser l’Algérie pour lui imposer un projet moyenâgeux en semant la mort et la désolation. Djaout, Mekbel, Liabès, Alloula et les autres ont choisi de résister au péril de leur vie pour que l’Algérie reste debout. On se souvient encore de ces mardis noirs où les Algériens

enterraient leur «crème». De ce 3 octobre 1995, quand notre défunt confrère Omar Ouartilane a été tué en rejoignant tôt le matin son bureau au journal El Khabar, de Mahiou, jour-naliste de Liberté et de son chauffeur, assassinés puis décapités.Comment Mohamed Boukhobza qui avait remplacé Djillali Liabes tué plus tôt a été sauvagement assassiné devant

ses enfants. Ces martyrs, on ne doit pas les oublier. Ils représentent «la famille qui avance…», pour reprendre le titre d’une chronique du défunt

Tahar Djaout. C’est la mémoire d’une Algérie intelligente, battante, résis-tante, intègre tournée vers l’avenir, que les lois amnistiantes du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, et ceux qui l’ont soutenu ont voulu effacée. Des lois qui ont créé un contexte poli-tique où des dérives ont été tolérées. Ali Benhadj, numéro deux du parti dissous (Front islamique du salut),

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Benaïcha, Ali Ben-hadjer, d’anciens chefs terroristes, revendiquent et jus-

tifient aujourd’hui, dans les colonnes d’une certaine presse, la liquidation des meilleurs enfants de l’Algérie. Dans quelle époque sommes-nous ? Saïd Rabia

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D O S S I E R

DJAOUT, YEFSAH, LIABÈS, ALLOULA, BELKHENCHIR…

Crime contre l’intelligentsia Choc et admiration dans le monde

C’est devenu une sorte de quiz mor-bide : combien de journalistes ont été tués cette semaine ? De combien

de manières différentes sont-ils morts ?» s’alarmait, en 1994, l’American Journa-lism Review. Les médias ont, à toutes les époques et sous toutes les latitudes, payé un lourd tribut sur l’autel du «devoir d’infor-mer». Mais là où «le cas algérien» boule-

verse tant l’opinion interna-tionale, c’est que dans nul autre pays, les journalistes

assassinés auront été aussi nombreux et ce, en une période

aussi courte. Dès les premières exécutions, la corporation et autres

associations s’effraient de cette hémor-ragie. «Les journalistes sont devenus des cibles privilégiées pour les extrémistes. Et ceci représente une situation totale-ment nouvelle, sans précédent», s’indi-gnait Djallal Malti de Reporters sans fron-tières. «Et c’est la raison pour laquelle tout cela est aussi effrayant», concluait-il. Et si la presse étrangère reste sans mots devant le massacre des populations «ci-viles», il y a une sorte d’abasourdisse-ment, d’incrédulité, de profond désarroi devant ces martyrs de la plume. Le tout

teinté de respect et d’admiration. «Le coût du dévouement peut être élevé», lit-on dans un reportage daté des années 1990, publié dans l’Inter Press Service (IPS). «Pour les journalistes d’une Algérie déchirée, un assassinat n’est pas qu’une autre brève, un autre article. C’est un risque quotidien du métier», affirmait un journaliste anglais. «‘‘Porter la plume dans la plaie’’ (…) mais avec infiniment plus de mérite et de cou-rage, bien sûr, à Alger», assurait l’Express. Et le décombre macabre entamé en 1993 se poursuivait, jour après jour, à la une des titres internationaux. Aujourd’hui encore, cette tragédie de la presse algérienne est gravée dans la mé-moire collective de la corporation. Une sorte d’aura qui entoure la presse algé-rienne, qui fait de ses enfants des rescapés, des héros malgré eux. Pour Robert Fisk, cela demeure insuffisant et insignifiant en considération de ce lourd sacrifice. Le reporter, grand connaisseur de l’Algérie, se trouvait dans le pays en janvier 2011. Dans un reportage intitulé «Le martyre oublié des journalistes algériens», Fisk interpelle : «Comment oublie-t-on aussi rapidement le meurtre de confrères ?» Il énumère les hommes et les femmes de la plume tombés sous les balles assassines ou les poignards. «Et maintenant, lorsque nous trempons nos pages de tristesse lors de la mort d’un reporter occidental, pourquoi ne nous rap-pelons-nous pas ces 94 Algériens ?»

Ghania Lassal

P lusieurs coups de couteau dans le dos et trois balles dans le ventre et la

poitrine. Smaïl Yefsah saigne de partout. Après quelques pénibles pas, il accède à la cage d’escalier du plus proche immeuble de son lieu de résidence, à Bab Ezzouar. Devant la porte d’un voisin, il s’effondre et perd conscience. Transféré rapidement vers l’établissement hos-pitalier de Mohammadia (ex-Belfort), il ne se réveillera plus. Les médecins confirment son décès après le guet-apens que lui a tendu un groupe de ter-roristes intégristes. On est le 18 octobre 1993, en pleine période de terrorisme islamiste. Une date marquée à l’encre indélébile. Vingt ans après, cette atroce scène d’assassinat reste encore un vif

souvenir dans la mémoire des centaines de journalistes et de milliers d’Algériens qui l’ont connu d’une manière ou d’une autre. Ce présentateur vedette du journal télévisé de l’ENTV est ainsi mort pour n’avoir jamais cédé face à la menace des fanatiques religieux. Des menaces qu’il a reçues en direct à la télévision. Son courage, sa témérité et son ouver-ture d’esprit, que lui reconnaissent de nombreux confrères, l’ont vite mis en première ligne des «apostats à abattre». Il est en effet le deuxième sur une longue liste de journalistes de l’ENTV tués par les hordes intégristes qui prenaient pour cible, durant cette période noire de l’histoire récente de notre pays, tous ceux qui ne partageaient pas leur idéolo-

gie sanguinaire et leurs projets obscurs. Smaïl Yesfah aurait pu fuir ce «champ de bataille», aller à l’étranger – comme l’ont fait certains – couler des jours heu-reux en attendant que la tempête passe et que les choses se tassent. Mais, enfant du peuple vivant dans un quartier populaire qui porte aujourd’hui son nom, Smaïl Yefsah a préféré se battre et combattre la bête immonde aux côtés des siens. Il n’a assurément pas choisi le cercueil, mais il a bien refusé de faire sa valise. Il est aujourd’hui l’un des symboles de la lutte contre l’obscurantisme, le fanatisme et l’intégrisme religieux. Sa mort, qu’il a affrontée debout, est une belle leçon de bravoure. Un bel acte de résistance. M. A. O.

SMAÏL YEFSAH

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D O S S I E R

Samedi 3 décembre 1994. Saïd Mekbel, 54 ans, célèbre bil-lettiste et néanmoins directeur

du journal Le Matin, publiait un der-nier billet étrangement prémonitoire intitulé «Ce voleur qui…», où la mort guettait le journaliste rasant les murs.Ce fatidique samedi, Saïd est attablé dans une pizzeria, à deux pas du siège de son journal, dans le quartier de Hussein Dey. Une collègue partage son repas, le dernier. Des toilettes de ce restaurant fréquenté par les journa-listes du Matin sort un jeune affublé d’une queue de cheval. Il s’avance vers la table de Saïd Mekbel, dégaine son arme. Il appuie sur la gâchette, l’arme s’enraye, puis deux coups partent à bout portant. Saïd Mekbel, dos au tueur, s’affaisse. Transporté à l’hôpital Aïn Naâdja, il décédera le lendemain.De son vivant, Saïd Mekbel était déjà l’une des figures les plus embléma-tiques de la presse algérienne et ne devait cette position qu’à la seule force de son immense talent. Saïd Mekbel se savait visé. Des menaces de mort, il en recevait depuis des années déjà. Il avait même fait l’objet d’un attentat raté. Alors qu’il avait pointé son pistolet pour lui tirer dessus, à bout portant, le terroriste qui le visait a vu son arme s’enrayer. Ce fatidique samedi 3 décembre 1994, la bouche de la mort a craché à deux reprises. Il venait de publier, le matin même, un dernier billet étrangement prémonitoire intitulé «Ce voleur qui…»Près de deux décennies après sa mort, Saïd Mekbel n’a pas été oublié. A

Béjaïa, sa ville natale, une stèle à son effigie verra bientôt le jour. Lancée sur une initiative d’un groupe de journa-listes locaux, elle sera érigée sur une place publique pour rappeler autant son combat que son sacrifice.Ce que peu de gens savent encore de lui est que Saïd Mekbel était l’un des tout premiers ingénieurs algériens. Enfant, il était si précoce qu’on lui a fait sauter des classes. Détecté très tôt par ses enseignants, on conseilla à sa famille de le mettre à l’Ecole des cadets de Koléa. D’extraction modeste, la famille a dû se saigner pour financer ses études. «Notre mère a dû vendre sa chaîne en or», se rappelle Salim, le plus jeune de ses frères, qui nous a reçus chez lui, dans ce paisible quartier non loin du port. Saïd quitte Béjaïa très tôt pour se consacrer aux études. Quand il reve-nait en vacances dans sa ville natale, il donnait des cours particuliers aux voisins qui en avaient besoin. Il don-nait également un coup de main à son oncle, gérant d’une barque qui assurait le passage entre le port et la jetée. «La traversée coûtait 25 centimes», se rap-pelle Salim.A son retour à Alger, il est recruté par Alger Républicain en tant que critique de cinéma. En 1965, il intègre Sonel-gaz en tant que contremaître. «C’est notre oncle, un ancien moudjahid, qui lui avait demandé de rentrer pour se mettre au service du pays», précise Salim. En 1978, il obtient son diplôme d’ingénieur en mécanique des fluides. Toute sa vie, Saïd Mekbel livrera deux

combats. L’un politique, l’autre jour-nalistique. Son engagement politique au sein du Parti communiste algérien lui vaudra d’être arrêté et torturé sous Boumediène. Il connaîtra également la clandestinité. En 1965, lorsqu’Alger Républicain est interdit pour la troi-sième fois de son existence par le régime de Boumediène, Saïd Mekbel s’imposera d’écrire son billet d’humeur quotidiennement sans être publié. Il le fera jusqu’à la résurrection du défunt journal, en 1989. Salim Mekbel garde encore chez lui comme de précieuses reliques deux exemplaires de journaux. Il s’agit du numéro zéro d’Alger Répu-blicain après l’indépendance dédicacé par Saïd, puis du numéro zéro du jour-nal Le Matin. Son fils Nazim, que nous avons pu joindre, témoigne : «La rédaction d’Alger Républicain se réunissait ré-gulièrement chez nous, à la maison, au lancement du journal. C’est aussi à la maison qu’a été décidé du nom et du logo de ce qui allait devenir Le Matin.»«Saïd a été façonné par Henri Alleg», dit son ancien collègue au Matin, Has-san Zerrouky, que nous avons rencontré dans les locaux du Soir d’Algérie. Au lancement d’Alger Républicain, Henry lui fourgue un recueil des billets de Robert Escarpit en lui lançant : «Tiens, lis ça et propose nous quelque chose du même tonneau.»Doué d’une grande finesse d’esprit et d’une sensibilité hors du commun, Saïd Mekbel était un touche-à-tout de génie, qui excellait dans beaucoup de domaines : la photo, le dessin, l’écri-

ture, la cuisine, la menuiserie…«Il savait parler aux petits comme aux vieux», se rappelle son frère Sa-lim. Saïd était toujours entouré de jeunes journalistes. Dès qu’il perce-vait un talent, il aidait, conseillait et encourageait. «Il avait une posture de passeur», se souvient Arezki Tahar,

ex-directeur du Théâtre régional de Béjaïa, qui l’a bien connu. «Le meilleur hommage qu’on puisse aujourd’hui lui rendre est d’être fidèle à ce journalisme d’idées, à ce journalisme citoyen», dit encore Arezki Tahar, qui nous rapporte cette dernière anecdote.

Djamel Alilat

SAÏD MEKBEL

«CE VOLEUR QUI…»

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D O S S I E R

Le 11 février 1996 est sans doute le jour le plus sombre de la presse. C’est une journée de

Ramadhan qui égrène péniblement des heures plombées par la faim et la fatigue. On meuble son temps comme on peut. Il est 15h30 et dans les locaux du Soir d’Algérie, c’est l’heure du bouclage et des ultimes correctifs. Dehors, c’est l’heure de pointe pour les achats de la journée. Sur la rue Hassiba Ben Bouali, la circulation automobile est, comme à son habi-tude, très dense. C’est cette heure de grande affluence que choisissent des terroristes pour accomplir leur noir dessein. Dans cette insouciance géné-rale et cette torpeur qui gagnent les esprits tenaillés par la faim, un four-gon bourré d’explosifs vient de sta-tionner sur la rue Hassiba Ben Bouali, le long du mur jouxtant la maison de la presse. Une ancienne caserne où des locaux improbables ont été amé-nagés pour abriter des rédactions de journaux. Les occupants du fourgon de la mort quittent subrepticement les lieux. Quelques minutes plus tard, l’explosion qui retentit est si puissante qu’elle rase complètement les locaux du Soir d’Algérie. La Maison de la presse n’est plus qu’un champ de ruines fumant où errent des blessés, hagards, qui se demandent si la fin du monde ne vient pas d’arriver. Le souffle de la déflagration est si puis-sant que toutes les vitres du voisinage ont volé en éclats jusqu’au lointain siège de l’UGTA, la centrale syndi-cale algérienne. Sur la rue Hassiba, les morts et les blessés se comptent par dizaines parmi les passants et les automobilistes. Beaucoup de corps sont déchiquetés et les voitures ne sont plus que des amas de tôle tordue. En quelques secondes, des Algériens viennent encore de passer d’une scène de vie ordinaire à un spectacle d’apo-calypse. A l’heure du bilan, on s’aper-

cevra que le Soir d’Algérie a perdu trois de ses éléments. Son rédacteur en chef Allaoua Aït Mebarek, le chro-niqueur Mohamed Dorban et Djamel Deraza qui animait les pages détente. Du jour au lendemain, le Soir d’Al-gérie n’existe plus. Il ne reste du journal qu’un tas de décombres et des journalistes complètement démo-ralisés, abattus par la perte de leurs amis et collègues. Fouad Boughanem, l’actuel directeur de publication du Soir d’Algérie, était au moment des faits à Paris. Il en parle : «Au départ, on refuse cette réalité. Tu refuses d’admettre que des gens puissent disparaître, que des gens sont morts. En plus, il était impossible d’avoir des infos à partir de Paris, les condi-tions de l’époque n’étant pas celles d’aujourd’hui», dit-il. Il fallait trou-ver le courage de rebâtir, de repartir à zéro. De remotiver l’équipe. «Il fallait ressortir le plus vite possible, comme une victoire symbolique sur ceux qui ont voulu notre mort, comme un défi. Il fallait le faire pour nos morts et aussi nos lecteurs», dit encore Fouad Boughanem. «On n’avait plus rien. Heureusement que la solidarité a joué à plein régime», se rappelle encore le directeur du Soir d’Algérie qui précise que c’est dans les locaux d’El Watan que le journal renaît de ses cendres. Fouad Boughanem balaie d’un revers de main les inélégances de confrères qui ont préféré regarder ailleurs au moment où son journal avait besoin d’un soutien. Il préfère ne retenir que les gestes d’aide et de solidarité, par ailleurs fort nombreux. Ahmed Ouyahia, le Premier ministre de l’époque est venu et a promis de reconstruire les locaux. 17 ans après cette macabre journée du 11 février 1996, le Soir d’Algérie est toujours debout, au même endroit, dans les mêmes locaux en bois.

Djamel Alilat

11 FÉVRIER 1996 : BOMBE À LA MAISON DE LA PRESSE

Je me suis vu descendre dans la tombe.» Merzak Bagtache est un mira-

culé. L’écrivain, qui a sur la joue droite ce que l’on pour-rait prendre pour une fos-sette, a échappé, il y a vingt ans, à une tentative d’exé-cution. C’est après moult réticences qu’il accepte de remonter le temps. «Je ne veux pas me replonger dans ce traumatisme, toute cette douleur. Cela fait 20 ans que j’essaie d’oublier», prévient-il, la voix rauque, parfois rendue inaudible par l’émotion. Il relate son his-toire d’une traite, en fermant les yeux, comme pour mieux se remémorer la moindre sensation. Le journaliste et homme de lettres entame sa longue carrière à l’aube de l’indépendance du pays, en décembre 1962, au jour-nal Echaâb, puis à l’APS et d’autres publications. Il devient aussi membre du Conseil consultatif national (CNN). C’est le début des années 1990 qui charrieront leur lot de chaos politique et de morts, et ce que M. Bagtache se refuse toujours à appeler «guerre civile». «Donner un agrément au FIS a été une erreur mo-numentale. Et nous avons ensuite assisté, impuissants, à l’escalade de la violence et de l’horreur», se rappelle-t-il. Il s’interrompt, se passe une main sur le visage. «Je suis profondément croyant. Mais jamais au grand ja-mais, je ne forcerais qui-

conque à croire. Jamais je ne comprendrais que l’on presse une arme contre la tempe de quelqu’un pour lui dire ‘crois’», lance-t-il, animé. Il se savait menacé, condamné à mort par ces «meurtriers». Pourtant, il refusera de se plier à la psy-chose dictée par les terro-ristes. «Je n’ai rien changé à mes habitudes.» Et c’est ce qui fera de lui une proie toute désignée, aussi facile à atteindre. On est samedi 31 juillet 1993. La chaleur à Alger est suffocante. Merzak Bag-tache, comme à son habi-tude, sort, en fin d’après-midi, dans son quartier de Fontaine Fraîche. En pleine lecture, il n’accorde que peu d’attention au jeune homme qui avance, à une dizaine de mètres de lui. «Il sem-blait étrange, excentrique.

En plein été, il portait une veste. J’ai juste eu le temps d’entr’apercevoir qu’il por-tait la main à sa ceinture.» Puis le néant. La première balle entre dans sa nuque et ressort par sa joue droite, laissant de larges cicatrices. Le journaliste tombe à la renverse. Ce qui lui sauvera la vie, la deuxième balle qui lui était destinée allant se ficher dans la cuisse de son ami, à ses côtés. Au bout d’une minute d’incons-cience, il perçoit des cris. «Il faisait noir. Et je ressentais une tristesse infinie. A ma droite, s’est élevé un brouil-lard mauve très compact. Je me suis demandé : ‘est-ce cela l’au-delà ?’» Ses voi-sins, affolés, le transportent en urgence vers l’hôpital Birtraria, d’où il sera évacué le même jour vers l’hôpital Aïn Naâdja. «C’est là que

la douleur a commencé. Je ne pouvais ni bouger ni res-pirer. Et une douleur atroce, inimaginable, me déchirait à chaque inspiration», se souvient-il. Par miracle, Merzak Bagtache survit. Il a la mâchoire brisée – il res-tera 45 jours avec la bouche scellée – et a gardé quelques séquelles, mais il est vivant. «Je ne sais pas par quelle grâce ma vie s’est prolon-gée. Quant à ceux qui m’ont tiré dessus, Allah Yesmah.» Vingt ans après, il n’a au-cun regret. «Lorsque Tahar Djaout puis Mohamed Boukhobza ont été assassi-nés, j’ai été convoqué par deux fois au commissariat du quartier. On voulait m’affecter une escorte. J’ai refusé catégoriquement. Ce n’est pas que je n’avais pas peur. Mais chacun ac-complissait son devoir pour sauver l’Algérie, et chacun a fait ce qu’il devait faire. A mon sens, nous étions les semblables des soldats du 1er Novembre 1954 !», insiste-t-il. Aujourd’hui, même s’il estime qu’un retour en arrière est impen-sable, il avoue que la situa-tion n’est pas à la hauteur des sacrifices consentis. «Il y a eu trop de gâchis humain, trop de sang versé. Mais malgré cela, le système politique actuel ne veut pas changer de visage. L’injus-tice et l’opacité demeurent et le pouvoir est cruellement loin des préoccupations des citoyens.» Ghania Lassal

Une petite plaque dans une ruelle de Lar-baâtache. C’est tout ce qu’il reste

du martyre de Mohamed Hassaïne. Lundi 28 février 1994. Il est 7h30 et, comme tous les jours, Mohamed, journaliste et correspondant de la région de Boumerdès pour le quotidien Alger Républicain, sort de chez lui pour se rendre à son travail. Il vit dans la localité de Larbaâtache, d’où il est originaire. La «décennie noire» fait rage et la région est un fief terroriste notoire. Le journaliste reçoit ainsi, depuis plusieurs mois, des menaces de mort. Ce matin, elles seront mises à exécution. Une voiture l’attend à quelques mètres de chez lui. Des hommes armés des-

cendent du véhicule, et, à l’endroit où se trouve à présent la plaque commémorative, les terroristes l’embarquent, avant de disparaître. Et de faire dis-paraître à jamais le père de famille. «A l’époque, nous ne savions rien de son calvaire. Juste qu’il était parti travailler comme tous les jours, mais que le soir il n’est pas rentré à la maison», relate Nacéra, sa veuve. Ce n’est que bien plus tard que les langues se délient dans le voisinage et que des témoins ra-content l’enlèvement tel qu’ils y ont assisté. Près de vingt ans après, la famille du journaliste ne sait toujours pas ce qu’il est advenu de lui, les circons-tances exactes de son assassinat, mais aussi et

surtout l’emplacement de sa dépouille mortelle. «Comment un enfant peut-il faire le deuil de son père lorsqu’il n’a même pas de tombe sur laquelle pleurer ?», souffle Nacéra, mère de deux garçons. Durant toutes ces années, elle n’a cessé de se demander si le pire aurait pu être évité pour son défunt mari. Celui-ci recevait des lettres de menaces, mais refusait catégoriquement de partir de ce village ou, «le pire pour lui», d’arrêter son travail. «Il était primordial pour lui de continuer à défendre la République, à dénoncer la barbarie qui nous l’a ravi. J’estime qu’il aurait dû jouir de plus de protection, de plus de considération», déplore la veuve. Et ce manque de considéra-

tion, Nacéra et ses enfants l’ont vécu au jour le jour tout au long de ces 19 longues années. «La mémoire de mon mari a été trahie. Qui se souvient de lui ? Rares sont ceux qui l’évoquent, lui ou son sacrifice. Il est mort pour l’ingratitude de l’Etat et de la corporation», s’indigne-t-elle. La famille du défunt Mohamed Hassaïne n’a ainsi pas eu droit aux indemnités et autres réparations octroyées aux victimes du terrorisme. «Je n’ai eu aucune aide de l’Etat, rarement de la corporation ou d’associations. Il a fallu attendre 18 ans pour que ses anciens collègues viennent nous rendre visite pour s’enquérir de la situation dans laquelle nous nous trouvons», s’attriste Nacéra. Ghania Lassal

MERZAK BAGTACHE

LE MIRACULÉ

MOHAMED HASSAÏNE, L’OUBLIÉ

199326.05 - Tahar DJAOUT, directeur de Ruptures.03.08 - Rabah ZENATI, ENTV.09.08 - Abdelhamid BENMENI, Algérie Actualités.11.09 - Saâdeddine BAKHTAOUI, El Minbar (APUA).28.09 - Abderrahmane CHERGOU, Alger Républicain et L’Hebdo libéré.05.10 - Djamel BOUHIDEL, photographe Le Nouveau Tell, à Blida.14.10 - Mustapha ABADA, directeur général ENTV.18.10 - Ismaïl YEFSAH, ENTV.28.12 - Youcef SEBTI, indépendant, écrivain, poète.199423.01 - Rachid KODJA, radio.01.03 - Abdelkader HIRECHE, ENTV.01.03 - Mohamed HASSAINE, Alger Républicain, disparu à Hammadi.12.03 - Hassan BENAOUDA, ENTV.19.03 - Yahia BENZAGHOU, APS, cellule Communication du Premier ministre.21.03 - Abdelmadjid YACEF, photographe L’Hebdo libéré.21.03 - Rachid BENDAHOU, L’Hebdo libéré.13.04 - Mohamed MECEFFEUK, El Watan.07.06 - Ferhat Cherkit, El Moudjahid.07.06 - Hichem GUENIFI, radio ENRS.

11.07 - Yasmina DRISSI, Le Soir d’Algérie.20.07 - Mohamed Lamine LEGOUI, APS à Bousâada.17.09 - Laïd-Ali AIT EL-HARA? radio26.09 - Mouloud BAROUDI, photographe ANAF à Tipaza.26.09 - Smail SBAGHDI, APS.12.10 - Lahcene BENSAADALLAH, directeur de El Irchad.16.10 - Tayeb BOUTERFIF, radio.19.10 - Farah ZIANE, rédacteur-en-chef de Révolution Africaine, à Blida.27.10 - Mohamed-Salah BENACHOUR, APS, à Blida.27.10 - Kaddour BOUSSELHAM, Horizons, disparu à Mascara.30.11 - Yasser El-AKEL El Massa.30.11 - Nasser-Eddine LAKEHAL, El Mass, à Boufarik.30.11 - Ahmed ISSAAD, radio, à Boufarik.03.12 - Saïd MEKBEL, directeur du Matin.

1995 06.01 - Zineddine ALIOU-SALAH, Liberté, à Blida.06.01 - Ali ABOUD, radio Chaîne 1.13.01 - Abdelmadjid Yahiaoui, Echaâb.01.02 - Nacer OUARI, ENTV.17.02 - Djameleddine ZAITER, El Djoumhouria, à Gdyel.01.03 - Mahmoud OUARHOUM, APS.20.03 - Rachida HAMMADI, ENTV, mourra de ses blessures le 31.

20.03 - Houria HAMMADI, ENTV, soeur de Rachida, meurt sur le coup.21.03 - Ali BOUKHERBACHE, El-Djoumhouria, directeur de Media TV.27.03 - Mohamed ABDERRAHMANI, directeur El-Moujahid.03.04 - Makhlouf BOUKHEZAR, ENTV, à Constantine.15.05 - Azzedine SAIDJ, El Ouma.21.05 - Bakhti BENAOUDA, indépendant, écrivain, à Oran.21.05 - Malika SABOUR, Echourouk El Arabi.27.05 - Mourad HEMAZI, ENTV.18.06 - Ahmed TAKOUCHET, Radio Cirta.02.08 - Naïma HAMOUDA, Révolution Africaine.21.08 - Ameur OUAGUENI, Le Matin.03.09 - Saïd TAZROUT, Le Matin, à Tizi Ouzou.04.09 - Brahim GUERROUI, caricaturiste, El Moujahid.04.09 - Yasmine BRICK, radio Chaîne 1.08.09 - Radja BRAHIMI, ENTV, à Dellys.08.09 - Said BRAHIMI, ENTV, à Dellys.09.09 - Rabah LALLALI, ENTV.15.10 - Abdelwahab SAADAOUI, Echaâb.15.10 - Ahmed BOUGUERRA.16.10 - Saida DJEBAILI, El Hayat El Arabi.16.10 - Ahmed Mustapha LAZHAR, El Hayat El Arabi.18.10 - Mohamled FETTAH, ENTV.

20.10 - Nourredine SERDOUK, Liberté.29.10 - Khaled GUERDJOUMA.03.11 - Omar OURTILANE, rédacteur-en-chef El-Khabar.04.11 - Ahmed KHALFOUN, APS.02.12 - Hamid MAHIOUT, Liberté.02.12 - Hamidou BENKHERFELLAH, Liberté.05.12 - Khedidja DAHMANI, Echourouk El Arabi.14.12 - Abdelkrim BENDAOUD, ENTV.20.12 - Mohamed BELKESSAM, chef de production ENTV.23.12 - Khaled MERIOUD, réalisateur ENTV.(Date non précise )- Taleb ADEN, indépendant.199612.01 - Mohamed MEKATI, El Moudjahid.14.01 - Khaled ABOULKACEM, L’Indépendant.10.02 - Abdallah BOUHACHEK, Révolution et Travail, à Blida.11.02 - Allaoua AIT-MEBAREK, dir. de la rédaction le Soir d’Algérie.11.02 - Mohamed DORBANE, le Soir d’Algérie.11.02 - Djamel DERAZA, le Soir d’Algérie.11.02 - Naïma ILLOUL, ENTV.17.02 - Achour BELGHEZLI, Le Pays, à Tizi Ouzou.17.02 - Dalila DRIDECHE, Le Pays, à Tizi Ouzou.27.02 - Mourad TAAM, radio.29.02 - Belkacem SAADI, ENTV Constantine, à Skikda.

04.03 - Slim TRIA, radio.12.03 - Djilali ARABDIOU, photographe Algérie-Actualités.30.03 - Yahia AMOUR, ENTV.10.04 - El Hadi SLIM, ENTV.24.04 - Djamel BOUCHIBI, El-Moudjahid.26.07 - Farida BOUZIANE, Le Pays, à Draâ Ben Khedda.27.07 - Boualem TOUARI, ENTV.11.08 - Mohamed KESSAB, Radio Coran et Radio-Mitidja..15.10 - Mokrane HAMOUI, directeur commercial Echourouk El-Arabi.26.12 - Boussaâd ABDICHE, El Moudjahid.199710.01 - Messaoud BELLACH, El Moudjahid.07.02 - Si-Ali REGUIEG, ENTV.01.06 - Abdelwahab HARROUCHE, El Moudjahid.20.08 - Ali TENKHI, ENTV.31.08 - Zoubida BERKANE, ENTV.Journalistes algériens disparus1995 08.03 - Djamel-Eddine FAHASSI, radio.1997 12.04 - Aziz BOUABDALLAH El Alem Essiyassi.Journalistes étrangers1994 01.02 - Olivier QUEMENEUR, AFP, a été tué àLa Casbah.Le même jour, Yves Menari et l’Australien Scott Alla.

100 JOURNALISTES ET ASSIMILÉS DES MÉDIAS ASSASSINÉS DE 1993 À 1997

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L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Dimanche 26 mai 2013 - 6

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LE 5e CONGRÈS A ÉLU LES SUCCESSEURS D’AÏT AHMED

Une instance présidentielle à la tête du FFS

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Placé sous le slogan «Pour la reconstruction d’un consensus national», le 5e congrès du FFS,

disent les congressistes, a «donné tout son sens à ce slogan en optant pour une liste rassembleuse». Consensus a été donc trouvé autour des cinq nou-veaux dirigeants du parti. «C’est un consensus fort parce qu’il est survenu après un débat très sérieux, passionné et dur même au niveau des ateliers. Mais je crois que quand on met tout sur la table de façon claire, en n’évitant aucun sujet, même ceux qui fâchent, c’est ça le principal. C’est un consen-sus qui est né de la confrontation et du conflit, mais un conflit pacifique qui cherche la meilleure solution», estime Rachid Halet, membre de l’instance présidentielle. Notre interlocuteur sou-tient qu’à travers cette élection, «les 1044 délégués nous ont délivré le message que ce parti appartient à ses militants et à tous ceux qui l’aiment et non pas à une caste, quelle qu’elle soit, fut-elle celle des dirigeants du FFS. Le deuxième message qu’ils nous livrent, c’est une forte volonté de changement. Autant nos invités que les congres-sistes ont tous adhéré à l’objectif d’une reconstruction d’un consensus national». Aziz Baloul, anciennement

président du comité de recours au sein du FFS et actuel membre dirigeant du parti, souligne lui aussi le consensus qu’a suscité la liste proposée au vote : «J’espère qu’on sera à la hauteur de la confiance des militants parce qu’il est difficile de remplacer Hocine Aït Ahmed. Nous nous traçons comme but, à travers cette direction collégiale, de nous épauler les uns les autres afin de faire avancer le parti. Mais il faut savoir qu’il ne s’agit là que d’une phase de transition, j’espère que le parti va évoluer vers l’émergence

d’une personnalité charismatique qui puisse prendre la direction.» Aziz Baloul tient par ailleurs à préciser que «la ligne politique du FFS n’a jamais été déviée. Il n’y a pas de problème de ligne politique, il y a des problèmes d’ambitions, d’hommes, ce qui est tout à fait normal. Et j’espère que maintenant les gens ont compris que l’intérêt du parti passe avant tout. Notre objectif est que le parti s’élar-gisse sur le maximum du territoire national et aille dans une démarche de conquête du pouvoir. Nous devons

être un parti d’opposition offensif». Ali Laskri a noté pour sa part que «quelles que soient les divergences par rapport à la forme de direction, ce qui compte c’est que la démocratie l’emporte. Les camarades congressistes ont fait leur choix dans la transparence la plus totale». Et l’ancien premier secrétaire d’ajouter que le travail au sein de l’instance présidentielle se fera dans la cohésion, la transparence et la stabi-lité : «La direction collégiale des cinq historiques a donné plus de force à la révolution, et c’est cet esprit de col-légialité qui va présider à notre tâche pour renforcer davantage le FFS. Il est déjà renforcé par la présence de délé-gués de plus de 40 wilayas, c’est très important pour nous.» Ahmed Djed-daï qui, dans un premier temps, avait affiché son intention de se présenter, s’est finalement rétracté : «Nous avons trouvé une liste consensuelle, pourquoi

donc se présenter ? Ce qui compte, c’est l’intérêt du parti et nous avons trouvé un consensus sur les personnes qui composent l’instance présiden-tielle.» Et d’affirmer qu’il n’y a pas de fracture au sein du FFS ni de déviation de la ligne politique. «Notre parti est toujours un parti opposant au pouvoir et il le restera tant qu’il n’y a pas de volonté politique pour une réelle ou-verture démocratique», précise encore Djeddaï. A l’heure où nous mettons sous presse, les travaux du 5e congrès se pour-suivent autour d’une autre élection importante, celle de la composante du nouveau conseil national (CN). Les congressistes éliront les 159 membres du CN, parmi lesquels l’instance pré-sidentielle choisira le futur premier secrétaire du FFS. Le nom de ce dernier sera connu dans les prochains jours. N. B.

LE SIT-IN DE AÏN BEÏDA AVORTÉLa CNDDC prépare un grand rassemblement à l’Est

De notre envoyé spécial à Oum El Bouaghi

Les chômeurs du Sud n’ont pas réussi, hier, à greffer, dans le Nord, la graine de la reven-

dication qui les anime depuis des mois. Tahar Belabès et ses camarades du Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC) ont échoué à Aïn Beïda, où ils avaient prévu de tenir un sit-in. Pourtant, la ville est peuplée de chômeurs : des jeunes et des moins jeunes vic-times des compressions massives et des jeunes diplômés qui ne trouvent rien au sein d’une administration modeste et moribonde et une zone industrielle fantomatique. L’action a été avortée grâce à une mobilisation sans précédent de la population locale et où les politiques du FLN et du RND ont joué les premiers rôles pour dissuader les jeunes de leur ville de rejoindre les manifestants. A la place du bâton de la police, cette fois, les représentants du pouvoir ont eu recours à la stratégie de la peur pour soulever le barrage contre «les trublions étrangers». C’est d’abord dans les mosquées de Aïn Beïda que cette stratégie a été entamée. L’avant-veille, à l’occasion du prêche du vendredi, tous les imams ou presque ont focalisé sur le sujet, appelant la population locale à dire non à ces «manœuvres qui visent à déstabiliser la ville». Tous ceux que nous avons rencontrés avaient un seul mot à la bouche : la peur d’éventuels dérapages. Cheikh

Lazhar, rencontré sur l’esplanade mitoyenne du théâtre, ne cache pas ce sentiment : «Personne ici n’est contre les revendications des chômeurs, c’est leur droit de demander du travail, mais nous avons peur de fâcheuses conséquences.» Avec lui, Mourad Bendada, président d’une asso-ciation de défense de l’environnement, explique que «la population est très sensible parce que la plaie est encore ouverte. Les autorités locales ont pu déloger les centaines de commerces informels qui occupaient toutes les rues du centre-ville et nous avons certes récupéré ces lieux publics, mais il reste encore quelque 400 jeunes qui attendent toujours une alternative à leurs étals perdus. Ces jeunes n’attendent qu’une étincelle pour exploser».

LES AUTORITÉS LOCALES ONT JOUÉ AVEC LE FEU

Autour d’une table au café du Théâtre, des per-sonnes n’ont pas caché leur refus de voir Tahar Belabès ou n’importe qui d’autre venir pertur-ber la quiétude de leur ville. Ces personnes qui composent le forum citoyen jouent les vigiles sur la place publique et tirent une fierté manifeste pour avoir réussi à donner au centre-ville, souillé par l’informel, un visage bien meilleur. Mais leur chauvinisme positif est mêlé à de la naïveté politique, car les commanditaires avaient réussi à mobiliser les vaillants citoyens en faisant croire que les manifestants étaient des monstres poten-

tiels. Mais ceci n’empêche pas que les groupes de jeunes, chauffés à blanc dans l’intention de nuire aux manifestants, avaient fini par comprendre au moins le discours de la CNDDC. Nawfel Che-kaoui, licencié en droit et représentant local du Comité, fulmine contre les manipulateurs : «Ils ont voulu créer la fitna à Aïn Beïda en faisant comprendre à des jeunes que nous étions venus casser et créer des problèmes. Heureusement, nous n’avons pas répondu aux provocations et, en expliquant nos intentions, ils ont fini par com-prendre et sympathiser avec nous.» De son côté, Belabès broyait du noir et n’en reve-nait pas d’essuyer un tel revers. «Ce qui nous est arrivé à Oum El Bouaghi est un grave précédent. Le maire et les députés locaux ont incité la popu-lation à nous lyncher. Un militant a été blessé et d’autres ont été chassés de la ville, très tard dans la nuit.» Le coordinateur du Comité considère qu’il s’agit là d’un message du pouvoir qui veut, selon lui, circonscrire le mouvement dans une dimension régionale. «Nous dénonçons cette attitude et nous prévenons le pouvoir que nous allons réci-diver, mais dorénavant nous n’aurons plus à in-former l’administration de nos actions publiques en respectant les délais réglementaires, nous descendrons dans la rue quand on voudra», a-t-il averti, avant de promettre, pour un avenir proche, une grande manifestation des chômeurs dans une grande ville de l’est du pays. Nouri Nesrouche

Les forestiers en grève à partir du 28 maiLa Fédération des travailleurs des forêts et du développement rural appelle à une grève de trois jours à compter du 28 mai. Dans un communiqué rendu public hier, cette fédération, affiliée à l’UGTA, dénonce le refus du ministère de l’Agriculture d’accéder aux revendications des travailleurs, qu’elle qualifie de «légitimes». Ce mouvement de grève sera ponctué par un sit-in, le 1er juin, pour exiger la réhabilitation et le renforcement de l’administration forestière et son personnel afin d’assurer une meilleure protection du patrimoine national forestier. La fédération exige la promulgation de la nouvelle loi forestière et demande la réhabilitation de la police forestière, avec les moyens coercitifs et dissuasifs nécessaires, pour mettre un terme au braconnage et à la dilapidation du patrimoine forestier. Les travailleurs du secteur revendiquent, également, un statut particulier digne de ce nom et une qualité d’officier de la police judiciaire pour les chefs de district et les officiers forestiers. R. S.

Membres de l’instance présidentielle du FFS succédant à Hocine Aït Ahmed

- Mohand Amokrane Chérifi, président du comité d’éthique - Aziz Baloul, ancien président du comité de médiation, de recours et de règlement des conflits - Rachid Halet, député et ancien membre du comité d’éthique - Ali Laskri, député et ancien premier secrétaire - Saïda Ichalamen, députée et ancien membre du comité d’éthique

Les 5 membres de la nouvelle direction du FFS

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800 MAGISTRATS CONCERNÉS

Large mouvement dans les rangs de la magistrature

● Le ministre de la Justice, Mohamed Charfi, prépare l’un des plus importants mouvements dans le corps de la magistrature, apprend-on de source judiciaire.

C’est un des plus importants mouvements que le ministre de la Justice, Mohamed Charfi,

veut opérer dans les rangs de la ma-gistrature, apprend-on de source judi-ciaire. Cette opération a été confiée à une commission qui siège à la Cour suprême, composée de dix magis-trats, parmi lesquels Hamid Sahel, procureur général près la cour de Sidi Bel Abbès, Boudjemaâ Lotfi, procureur de la République près le pôle pénal spécialisé de Constantine, Mostefa Smati, président du tribunal de Ouargla, les quatre magistrats élus du Conseil supérieur de la magistra-ture (CSM) ainsi que le directeur des ressources humaines et son adjoint. Cette commission travaille. C’est la première fois qu’un mouvement est confié à une commission élargie aux magistrats. Pendant des années, le mouvement a fait partie des préroga-tives du directeur des ressources hu-maines, dont la liste était confection-née au gré des humeurs des ministres ou alors sur la base des relations ou des lieux de naissance, suscitant à chaque fois de la frustration, de la colère et de la démobilisation chez de nombreux juges. Est-ce pour garantir un minimum de transparence que le ministre a élargi la prise de décision aux magistrats ? Nous n’en savons rien. La réponse sera connue une fois

le mouvement rendu public. Ce qui est certain, c’est que la commission doit remettre la liste avant la fin de la semaine en cours, afin qu’elle soit examinée et entérinée par le CSM, sous la présidence du ministre de la Justice et rendue publique avant la mi-juin. D’après nos sources, il est question de la nomination de nom-breux jeunes magistrats, issus de la 11e promotion jusqu’à la 14e sortie entre 1999 et 2005 de l’Ecole supé-rieure de la magistrature, aux grades de juges d’instruction, de procureurs de la République, de présidents de tribunaux et de conseillers auprès des cours. Pour nos sources, il s’agit de rajeunir l’effectif des juridictions et combler le vide laissé par les départs et les promotions.

DES CHANGEMENTS ET DES INTERROGATIONS

En réalité, nos sources qualifient ce mouvement de «plus vaste et plus large» que le secteur ait connu depuis 2001, année où Ahmed Ouya-hia, alors ministre de la Justice, avait effectué un changement qui a concerné autant de magistrats. Il en est de même pour les postes de chefs de cour qui connaîtront aussi des permutations, des changements, des mises à la retraite et des promo-tions. «La liste est prête depuis des

jours. Elle n’attend que le retour du président de la République pour être signée et annoncée. Les chefs de cour sont nommés par décret présidentiel, sur proposition du ministre de la Justice», notent nos interlocuteurs. Même si certains voient ces change-ments comme «un coup de pied dans la fourmilière et une occasion assez importante pour le rajeunissement des rangs des magistrats», d’autres par contre appréhendent ces mesures vu qu’elles sont prises à quelques mois seulement de l’élection prési-dentielle. «Depuis sa venue en tant que ministre de la Justice, Moha-med Charfi n’a jusqu’à présent pas réussi à faire face aux pratiques de favoritisme, de régionalisme et de lutte de clans et d’intérêts héritées de son prédécesseur. Il a laissé la situation telle quelle, alors que pour les magistrats, il a fait appel à une commission élargie aux juges pour éviter toute mauvaise surprise de son directeur des ressources humaines. Pour quelle raison agit-il ainsi ? Est-ce parce qu’il y a l’échéance de 2014 qui nécessite la mobilisation des magistrats ? Est-ce pour s’assurer de ceux qui vont composer l’organisme de supervision des élections ? L’enjeu de ce mouvement ne doit pas être 2014. Si c’est le cas, il ne faut pas en espérer grand-chose», notent nos

interlocuteurs. Entre l’optimisme des uns et le scepticisme des autres, il y a de nombreux jeunes juges qui seront propulsés juges d’instruction, à la tête des tribunaux et au niveau des cours.

Pour nombre d’entre eux, l’espoir de gravir les échelons sans chercher un parrain, comme cela a toujours été de mise, est désormais permis.

Salima Tlemçani

Paris De notre correspondante

Omar Aït Mokhtar, président du MCAF, nous précise que l’action

engagée auprès du procureur de la République de Paris a pour origine une affaire de corruption concer-nant la compagnie italienne ENI et Sonatrach et impliquant, du côté algérien, l’ancien ministre de l’Ener-gie Chabik Khelil et une trentaine de responsables algériens, instruite par le tribunal de Milan et pour laquelle le MCAF et le CNI se sont por-tés partie civile. Affaire dénommée Sonatrach II. «Les personnes mises en cause dans l’affaire de Milan possèdent des biens et des comptes bancaires en France, obtenus à partir d’argent sale. Nous nous sommes appuyés sur la loi française relative au blanchiment de capitaux pour argumenter notre démarche auprès du

tribunal de Paris», nous affirme Omar Aït Mokhtar. Et d’ajouter : «Notre action est dirigée contre les biens in-dûment acquis et non les personnes.» «Nous voulons que cet argent illéga-lement acquis soit rendu au peuple algérien, son véritable propriétaire.» Le président du MCAF nous affirme

qu’un dossier a été remis au procu-reur de la République du tribunal de grande instance de Paris, contenant des documents et des preuves ayant trait aux biens et comptes bancaires appartenant à certaines des personnes poursuivies par le tribunal de Milan, que le MCAF et le CNI ont recueillis suite à des investigations. «Celles-ci se poursuivent», indique Omar Aït Mokhtar. Ces biens détournés seraient de l’ordre de 260 millions d’euros, selon notre interlocuteur. Les députés français et européens Noël Mamère, Eva Joly, José Bové et Cohn-Bendit appuient l’action du MCAF et du CNI, selon Omar Aït Mokhtar. Les deux associations ne vont pas s’arrê-ter à la France, elles vont poursuivre leurs investigations dans d’autres pays européens à la recherche de comptes bancaires et de biens immobiliers illé-galement acquis.

Nadjia Bouzeghrane

BLANCHIMENT D’ARGENT

Enquête sur les avoirs de Chakib Khelil en France

APRÈS PLUSIEURS SEMAINES DE DÉBRAYAGELes paramédicaux gèlent leur grève

Les travailleurs des corps communs de la santé et les paramédicaux reprennent leur service aujourd’hui, annoncent leurs syndicats

respectifs. Ainsi, le Syndicat autonome des paramédicaux (SAP) a annoncé le gel du mouvement de protestation après «avoir obtenu satisfaction auprès de la tutelle sur les trois points essentiels de la plateforme de revendications», explique Lounès Ghachi, président de ce syndicat, contacté hier. Une réunion a été tenue, jeudi dernier, entre les représentants du ministère de la Santé, sous la direction du secré-taire général du département, et les responsables du SAP. Le ministère s’est engagé à l’application du statut particulier des paramédicaux à partir de juin prochain. La réunion a été sanction-née par un procès-verbal portant par écrit les promesses de la tutelle à la revalorisation des primes de garde et la généralisation de la prime de contagion ainsi que la réintégration de 23 000 travailleurs contractuels, explique le même syndicaliste. «Nous estimons avoir obtenu gain de cause, nous laisserons un délai pour la tutelle. Si ces décisions ne sont pas appliquées, le syndicat reprendra son action de protestation. C’est en tout cas la décision du bureau national man-daté par le conseil national qui s’est réuni à l’issue de la rencontre avec les représentants du ministère», menace M. Ghachi. De son côté, la Coordination nationale des corps communs de la santé, affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), a décidé, après de longs débats, de geler, elle aussi, le mouvement de protestation. L’annonce de la signature par le Premier ministre des décrets portant revalorisation de l’indemnité de garde et de la prime de contagion des professionnels de la santé et le souci de «ne pas pénaliser les malades» semblent avoir eu leur effet sur les grévistes. Après près de six semaines de grève, les corps communs ont opté enfin pour le gel de la grève. Les revendications de ces derniers concernent en premier lieu la révision du régime indemnitaire dans son volet lié notamment à la prime de contagion. A rappeler que la proposition de la tutelle concernant la hausse de cette prime à 7200 DA/mois selon le grade a été rejetée par le syndicat qui revendique une autre répartition «selon le risque et non le grade». Fatima Arab

● La plainte déposée par deux associations, le Mouvement des citoyens algériens de France (MCAF) et le Conseil national de l’immigration (CNI), contre Chakib Khelil et

d’autres responsables algériens pour détournement de biens publics et blanchiment de capitaux, auprès du procureur de la République du tribunal de grande instance de

Paris, le 25 février dernier, a été enrôlée par ce même tribunal sous le numéro 131350011095 le 15 mai 2013. C’est la section financière du tribunal de Paris qui sera

chargée de l’instruire.

Des permutations, des mises à la retraite et des promotions sont annoncées

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El Watan - Dimanche 26 mai 2013 - 8

É C O N O M I E

EDISON A EU GAIN DE CAUSE FACE À SONATRACH

La crise en Europe entame les prix du gaz

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Les effets de la crise qui conti-nuent à gripper les économies européennes commencent à

avoir raison des prix du gaz, après l’arbitrage, rendu récemment par la Chambre de commerce internatio-nale, en faveur de l’italien Edison, dans le contentieux l’opposant au groupe Sonatrach. La compagnie nationale des hydro-carbures s’est en effet vue déboutée par ladite instance d’arbitrage, en vertu d’une clause dite de boulever-sement, prévue dans le contrat de vente de gaz la liant à l’italien Edi-son, fi liale du groupe français EDF. La clause en question prévoit clai-rement de possibles révisions à la baisse des prix du gaz en cas de changement des conditions écono-miques, ce qui est aujourd’hui le cas en Europe, où les perspectives de reprise restent encore mornes. «Diffi cile» pour l’Algérie de pré-server les prix du gaz en situation de crise économique qui affecte aussi bien la demande que les prix, se résigne ainsi le PDG du groupe Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, cité hier par l’APS.«Notre marge de manœuvre, ex-plique-t-il, est diffi cile, car il n’y a

pas de reprise économique forte et lorsqu’il n’y a pas de reprise forte, commander le marché n’est pas uniquement l’apanage de Sona-trach.» Même quand ils sont bien fi celés, les contrats de vente de gaz, regrette le même responsable, «in-cluent malheureusement une clause admissible sur le marché de l’éner-gie et chez tous les partenaires qui consiste à revoir les prix lorsqu’il y a bouleversement des marchés». Plus qu’un simple précédent, le cas de l’italien Edison est surtout symptomatique d’un contexte de

ralentissement économique généra-lisé, charriant déjà un effet domino sur les prix de vente du gaz à de nombreux clients européens. «L’effet domino est là, il n’y avait pas qu’Edison qui a demandé à revoir les prix, il y a aussi l’ENI et Gas Natural Fenosa (GNF)», a en-core admis Abdelhamid Zerguine, ajoutant qu’avec ENI, le groupe algérien «est en passe de revoir les accords pour la troisième fois en deux ans». A s’en tenir au discours du PDG de Sonatrach, l’enjeu n’est donc plus d’empêcher ces révisions

à la baisse, mais juste d’en limiter l’étendue pour qu’elles n’impactent pas certains contrats gaziers liant la compagnie nationale à d’autres clients européens. «Aujourd’hui, a-t-il dit, nous consi-dérons qu’il n’y a pas de boulever-sements pour certains marchés et nous sommes en train de nous battre pour ne pas admettre des réductions pour ces contrats d’approvision-nement.» Ces dernières années, faut-il rappeler, les pressions sont devenues de plus en plus fortes sur les principaux fournisseurs de l’Eu-rope, y compris le géant russe Gaz-prom, pour que les prix du gaz livré par gazoduc soient revus à la baisse. Les clients européens demandent même à ce que les contrats d’appro-visionnement, traditionnellement indexés sur les prix de pétrole, soient adossés sur le marché spot, qui est découplé du marché à terme. Quoi qu’il en soit, en perdant sur les prix du gaz fourni par Sona-trach aux pays du vieux continent, l’Algérie ne peut assurément plus se targuer d’être encore à l’abri des conséquences de la crise qui secoue les économies européennes ces der-nières années. Akli Rezouali

L e groupe canadien SM International Construc-tion, qui a obtenu le marché de réalisation, à

Bab Ezzouar, du nouveau siège social de la com-pagnie Air Algérie, s’est orienté vers les tribunaux internationaux pour faire valoir ses droits sur la compagnie aérienne publique. Cet ultime recours intervient suite à une fi n de non-recevoir qu’op-pose la direction d’Air Algérie aux doléances du groupe SMI, qui, à mi-chemin, voit ses charges s’alourdir, remettant en cause les clauses contrac-tuelles, mais surtout sans la moindre contrepartie fi nancière. Après plusieurs tentatives, vaines, de régler le différend à l’amiable, l’arbitrage inter-national a été enfi n sollicité le 26 avril dernier par SM International Construction pour faire valoir ses droits. Air Algérie vient ainsi de s’ajouter à la longue liste des entreprises algériennes traînées par leurs partenaires devant les juridictions com-merciales étrangères. Alors qu’Air Algérie s’ac-crochait jusqu’ici inlassablement à ses reproches selon lesquels la société canadienne s’enlisait dans des «retards d’exécution», SMI oppose, elle, la carte de «l’attitude hésitante» du maître d’ou-vrage, Air Algérie en l’occurrence. Explications : après plusieurs mois d’attente faute de plans d’exécution, le chantier n’a pu se mettre en place que le 15 octobre 2011, alors que le contrat a été signé en février 2011 et la

notifi cation de démarrage des travaux n’a eu lieu qu’en juin 2011. Une fois les clés du chantier remises à SMI, les déboires n’ont pas cessé de s’accumuler, puisque l’entreprise canadienne a été appelée à planter les jalons sur l’enceinte du blindage construite préalablement par le maître de l’ouvrage et dont les défauts sont insurmontables, avec un fond de fouille abandonné pendant 2 ans à l’air libre. Cette affaire rappelle, faut-il le souligner, le scan-dale du projet de ligne ferroviaire reliant Annaba à Skikda, attribué en 2006 au groupement OHL-In-frarail et dont les travaux ne sont qu’à 30% de réa-lisation en 2013, faute d’une implication sincère du maître d’ouvrage et des autorités locales. Pour le cas de SMI, alors que le contrat est arrivé à son terme le 7 mai, l’entreprise canadienne s’est vu reprocher «un énorme retard dans la réali-sation», alors qu’elle était victime, comme bon nombre d’intervenants étrangers, de la bureaucra-tie algérienne. Le comble est que les travaux réalisés à ce jour ont été fi nancés sur fonds propres de l’entreprise, sans paiement des acomptes sur approvision-nement ni sur travaux supplémentaires. Ce qui s’avère complètement contradictoire avec l’article 60.1 du contrat. Une petite lueur a jailli, le 25 février dernier, de l’actuel immeuble abritant les

locaux d’Air Algérie, jour du paiement du premier acompte à l’entreprise canadienne depuis son implantation en Algérie. Mais cette lueur ne saurait compenser toutes les pertes et les surcoûts générés par la remise en cause des plans initiaux du projet. Car les plans d’aménagement intérieur ont été revus de fond en comble par le maître d’ouvrage. Alors que l’entreprise s’applique à corriger les défauts de construction faits par le maître d’ou-vrage, elle se voit destinataire, entre juin 2012 et février 2013, des plans d’aménagement intérieurs en version revue et corrigée ainsi que les plans du système de désenfumage, soit trois mois avant la fi n des délais contractuels prévus en mai 2013. Face à ce ralentissement à répétition dans lequel s’investissait le maître d’ouvrage, comme ce fut le cas dans d’autres projets structurants, SMI n’a eu de choix que d’arrêter le chantier le 2 mai 2013, en attendant un règlement à l’amiable du différend. Cependant, Air Algérie ne l’entendait pas de la même oreille et oppose une fi n de non-recevoir aux requêtes de SMI, qui demande «le respect des clauses du contrat». Au bout du compte, l’arbitrage international a été sollicité contre Air Algérie. Sollicité par nos soins afi n de donner son avis sur cette question, le PDG d’Air Algérie était injoignable. Ali Titouche

CNEP-BANQUE

Nouvelle carte épargne

La CNEP-Banque procédera au «déploiement général d’une solu-tion monétique globale sécurisée

répondant aux normes universelles pratiquées en matière de moyens de paiement électroniques, norme EMV», a annoncé, hier, cet établissement fi nancier dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Le lancement de cette solution moné-tique est prévu à partir d’aujourd’hui. «Toute nouvelle ouverture de compte épargne logement (vert) ou populaire (rouge) sera faite sous forme de carte épargne ‘‘CE’’ unique avec des codes différents», explique la même source. Sont aussi concernés «les clients dis-posant d’un compte épargne désirant le transférer d’une agence vers une autre de CNEP-Banque». Dotées d’une puce et d’une piste magnétique avec un code confi dentiel, ces cartes épargne auront une durée de validité de cinq ans à compter de la date de leur production et seront renouve-lables à la date de leur expiration, note le communiqué. CNEP-Banque souligne que «les cartes épargne seront personnalisées au ni-veau de quatorze points de person-nalisation répartis sur le territoire national». Outre des opérations classiques en agence et en interagence, la nouvelle carte «offre aux épargnants (…) la possibilité d’effectuer différentes opé-rations, à savoir les versements et les retraits sur les DAB et les GAB (distri-buteurs automatiques de billets) de la CNEP-Banque ainsi que des banques de la place 24h/24 et 7 jours/7». Son utilisation, indique-t-on, «réduit les délais d’attente aux guichets à travers la rapidité de traitement des opérations, que ce soit au niveau de l’agence domiciliataire du client ou d’une quelconque autre agence de la CNEP-Banque». La clientèle dispose, par ailleurs, du service d’utilisation de la carte en off line, au cas où la connexion via le réseau d’Algérie Télécom est rompue. «Il s’agit de faire des retraits dans la limite d’un seuil plafonné défi ni à la commande de la carte épargne», pré-cise le communiqué. La généralisation de cette solution intervient après son déploiement «réussi» depuis le 14 avril 2013 sur un site test constitué de dix agences, rappelle la CNEP-Banque. Celle-ci prévoit le remplacement du support livret par la carte en deux temps. Un premier lot de 48 000 livrets sera remplacé par des cartes épargne, après accord des clients sélectionnés. Dans une deuxième phase, l’opération de remplacement touchera l’ensemble des clients. H. L.

SUITE À SES DÉBOIRES INTERMINABLES EN ALGÉRIE

SMI en arbitrage international avec Air Algérie● Le groupe canadien SM International Construction, retenu pour construire le siège d’Air Algérie, après maintes

tentatives infructueuses, se tourne vers l’arbitrage international.

● La compagnie nationale des hydrocarbures s’est vu déboutée par la Chambre de commerce internationale dans le contentieux l’opposant à l’italien Edison.

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El Watan - Dimanche 26 mai 2013 - 9

É C O N O M I E

CONTRATS INTERNATIONAUX ET ARBITRAGE ÉCONOMIQUE

La compétence des négociateurs algériens en question

Les pertes successives des procès arbi-traux des entreprises algériennes face à leurs partenaires étrangers ont poussé la

Chambre algérienne de commerce et d’indus-trie (CACI) à agir en urgence pour juguler un tant soit peu ce phénomène économique. En ef-fet, la CACI organisera du 3 au 4 juin prochain un séminaire de formation dont le thème por-tera sur : «Les contrats internationaux», avons-nous appris auprès des organisateurs. Abritée par l’Ecole supérieure algérienne des Affaires (ESAA) de Mohammadia aux Pins maritimes, Alger, cette rencontre économique s’est assi-gné, à travers ses organisateurs, comme objec-tif, l’acquisition des compétences nécessaires à la négociation et à la rédaction d’un contrat, apprendre les stratégies et techniques de négo-ciation et l’usage des clauses types d’ICC et les techniques de prévention et de résolution des conflits. Le public visé n’est autre que les

directeurs juridiques et juristes d’entreprise ayant des activités liées au commerce interna-tional, les avocats et notaires, les négociateurs et les rédacteurs de contrats internationaux.A l’issue de ce séminaire, il est attendu que les participants sauront mesurer l’importance des différences culturelles et juridiques dans un contexte international afin d’éviter les malen-tendus suivis généralement par l’engagement de procédures arbitrales. Pour ce faire, les animateurs de cette formation ont prévu une application pratique, par l’étude d’un cas réel, à travers des petits groupes de travail d’une dizaine de participants. Mais, avant de passer à l’étude de l’application, les concernés assis-teront à plusieurs communications, les unes plus importantes que les autres. Il en est ainsi de la présentation de la réforme du code civil de 2005, qui comporte la définition du contrat international, la nouvelle définition du cocon-

tractant étranger, les notions d’entreprise de droit étranger et de la nationalité des dirigeants et de l’entreprise. Ils s’imprégneront égale-ment des nouvelles règles de détermination du droit applicable aux contrats internationaux, de la négociation et la rédaction d’un contrat international, compte tenu des nouvelles règles du code civil et des contrats interna-tionaux de marchés publics qui comportent des spécificités impliquant des opérateurs étrangers. Les connaissances déjà acquises des participants seront ainsi consolidées par de nouvelles précisions terminologiques portant sur les clauses de droit applicable, du risque de change, de stabilisation et clauses de gel (clauses de hardship) et des incoterms 2010. Dans le cas de règlement des différends dans les contrats internationaux, les séminaristes sauront enfin définir la clause de compétence juridictionnelle et l’arbitrage commercial

international. «C’est une formation très impor-tante en matière de rédaction des contrats internationaux. L’Algérie a perdu beaucoup de procédures d’arbitrage face à ses partenaires qui ont engrangé plusieurs dizaines sinon des centaines de millions de dollars. L’absence de compétence juridique spécialisée des négocia-teurs algériens et des rédacteurs de contrats a joué toujours à la faveur des associés étran-gers qui, eux, prévoient souvent ces situations de litige et se protègent auparavant à travers des clauses mentionnées dans les contrats de partenariat. L’organisation de ce séminaire à multiplier sans modération au profit d’un public spécialisé participera à une protec-tion juridique certaine de nos entreprises et leur évitera des situations inattendues», a expliqué un des organisateurs de ce séminaire.

M-F.Gaidi

Propos recueillis par M-F. Gaïdi

Les entreprises algériennes perdent souvent leur procès en arbitrage économique face à leur partenaire étranger, pourquoi ?

La pratique révèle qu’on peut perdre un procès pour trois raisons récurrentes. La première est un contrat mal négocié et/ou mal rédigé, la deuxième concerne un contrat mal exécuté et enfin l’absence de suivi ou le suivi insuffisant des procès arbitraux. Lorsqu’un contrat n’a pas été préparé d’une façon professionnelle et avisée, les points imprévus dégénèrent toujours en litiges susceptibles, soit de bloquer le contrat, ou bien d’aboutir à un contentieux judicaire ou arbitral. La partie perdante est celle qui n’a pas prévu la clause censée la protéger. Ma modeste expérience m’a permis de dresser les constats suivants : les entreprises algériennes ne donnent pas l’importance requise à la pré-paration préalable des négociations et rédactions de leur contrat qui a, parfois, des enjeux colossaux. Aussi, les projets de contrat sont préparés et proposés par les partenaires étran-gers et les négociations se limitent parfois à remplir des canevas pré-parés par ces derniers qui, naturel-lement, prennent soin de ne prévoir que les clauses qui les arrangent, quitte à y apporter quelques modifi-cations de style. Je ne dis pas que les entreprises algériennes ne défendent pas leurs intérêts, je ne pense pas cela, mais même lorsque les débats sont assez houleux et les négocia-teurs algériens se défendent d’une façon coriace, leurs préoccupations ne sont pas toujours reflétées ou prises en charge lors de la rédaction finale. On note parfois une rupture entre les négociateurs et les signa-taires du côté algérien. Tout laisse croire que les décisions sont prises

par des cercles, autres que ceux qui négocient. Certains négociateurs ont été étonnés de la mouture finale des contrats qu’ils ont négociés.

Les négociateurs sont-ils des juristes ?

Justement, parmi nos points faibles, il y a l’absence de compé-tences juridiques dans les équipes des négociateurs. L’apport des ju-ristes est souvent sous évalué. Il s’agit là d’un problème culturel. On estime, à tort, que tout le monde peut comprendre le droit et les non-juristes investis de pouvoirs dans la négociation se croient dotés d’une capacité de saisine des enjeux de la terminologie juridique. J’ai eu à constater que des contrats colossaux ont été négociés et rédigés en dehors de compétences juridiques dans les équipes algériennes. Il y a également une absence quasi totale de la culture du consulting de l’externalisation et de l’accompagnement dans la négo-ciation et la rédaction contractuelles. Dans des questions pointues, le recours à des compétences externes est incontournable, non pas que les cadres des entreprises manquent de compétence, mais leur absorption par de tâches quotidiennes ne leur permet pas de se consacrer à l’étude

approfondie dans des sujets tech-niques qui ne se présentent que pé-riodiquement dans leur carrière. Les négociations dans des sujets pareils nécessitent un apport de spécialistes qui ont mené de grandes et longues investigations dans ces domaines et qui peuvent donner un éclairage cardinal. Lorsque l’entreprise étran-gère prépare et rédige le contrat à son avantage, elle l’exécute aussi à son avantage et règle les litiges bien entendu à son avantage. «Le ver est dans le fruit» et la perte du procès est inscrite dans le contrat lui-même. Des exécutions non conformes aux stipulations contractuelles, d’un côté ou de l’autre, engendrent des conten-tieux dans lesquels la partie qui n’a pas suffisamment protégé ses intérêts sera condamnée aux dépens de l’autre. Il se trouve que parfois on essaye de rattraper la mauvaise rédaction par une mauvaise exécu-tion. On peut aussi succomber en matière d’arbitrage international — comme en procédures judicaires — lorsqu’on ne défend pas ses intérêts d’une façon appropriée par un suivi sérieux de la procédure, une implica-tion rigoureuse du service juridique interne de l’entreprise et le choix d’un bon avocat spécialisé dans ce domaine complexe, ardu et pointu.

En tant qu’avocat spécialiste en la matière, qui est chargé de la rédaction des contrats de parte-nariat ?

Tout dépend de l’importance de ces accords, du volume des entre-prises, des partenariats en question et aussi et surtout de la culture managé-riale. Dans certains cas les dossiers sont préparés par les ministères, les sociétés de gestion des participa-tions, ils sont transférés, dans leur forme finalisée, vers les entreprises qui sont la partie concrète de ces ac-cords et qui se limitent à l’exécution. Cette pratique est une réminiscence

du centralisme juridico-économique de l’époque socialiste et d’une ges-tion bureaucratique de l’économie ; tout part du sommet. Parfois les dos-siers font le chemin inverse et partent de l’entreprise aux ministères via la Société de gestion des participations, mais le dossier ne commence à être étudié et préparé à la base c’est-à-dire à l’entreprise qu’avec l’aval et sur instruction du sommet (ministère ou plus haut).

Dans tous les cas de figure, qu’il soit le point de départ ou d’arrivée du dossier de partenariat, le sommet est détenteur de la décision en dernière instance, tant sur le principe du par-tenariat lui-même, que sur le contenu de l’accord. L’autonomie des entre-prises n’est encore qu’un slogan, une vue de l’esprit. L’implication de toutes ces structures est peut être bénéfique si elles contribuent à une bonne préparation de l’accord, elle est, par contre, dangereuse si elle ne sert qu’à diluer les responsabilités.

Sont-ils formés pour cette diffi-cile mission?

On n’est jamais suffisamment formé pour ce genre d’accords qui comporte des aspects multiples va-riés disparates qui, en conséquence, nécessite une synergie des compé-tences.

Il faut une collaboration de tech-niciens, d’ingénieurs, de financiers, de juristes de plusieurs spécialités, pour préparer et aboutir à un accord le moins incomplet possible et ici, comme ailleurs, il n’est pas évident de pouvoir travailler ensemble. Il faut une synergie des compétences et la compétence des synergies fait défaut. Les managers de nos entre-prises ne sont pas toujours outillés pour faire coordonner les compé-tences d’une façon synergique.

Comment assurer une meil-leure protection de nos entreprises dans les contrats de partenariat ?

Il faut commencer par instaurer une véritable dimension juridique dans le management et comprendre que le droit est un instrument de protection, de défense et de sauve-garde des intérêts contractuels. Pour cela, il faut commencer par donner à la fonction juridique au sein de nos entreprises, la place qui devrait être la sienne. Pour le moment, cette fonction se limite dans la plupart des entreprises algériennes, publiques et privées, à la prise en charge du contentieux qui, en fait, n’est qu’une mission de secours inter-pelée lorsque les dommages sont déjà consommés, que l’incendie est déclenché et qu’on essaye de sauver les meubles. La fonction juridique doit reprendre, dans notre pays la place qui est la sienne dans les pays avancés.

Que suggérez-vous alors ?Une structure d’information et

de conseil en amont et en aval du contrat. C’est-à-dire avant sa rédac-tion et pendant son exécution. Une autre structure d’audit, de légalité, d’efficacité et de performance des contrats. L’audit de l’égalité contrôle la conformité des contrats à la loi. L’audit d’efficacité et de perfor-mance contrôle le niveau de sécu-rité et de protection que le contrat assure aux intérêts de l’entreprise. La fonction juridique doit être en somme un instrument stratégique incontournable, d’aide à la décision managériale. Il faut travailler pour la promotion de la bonne gouvernance juridique au sein des entreprises.

Est-ce qu’on peut prévoir tout dans un contrat de partenariat avec les étrangers ?

Il n’est pas possible d’avoir un contrat complet, on peut par contre espérer avoir un contrat le moins incomplet possible. M-F. G.

Me LEZAR NACEREDDINE. Spécialiste en arbitrage économique

«La perte du procès est inscrite dans le contrat lui-même»

● La CACI organise un séminaire à Alger à l’effet de combler les grandes lacunes constatées au niveau de la négociation des contrats internationaux.

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Effet yo yo ! C’est par cette figure qu’on peut expliquer la gestion des autorités du commerce informel. Si les reven-

deurs ont pu s’installer dans les espaces publics, c’est grâce à l’indulgence, voire l’accord des autorités locales. Les services de sécurité, à qui l’on reproche souvent le manque d’empressement, affir-ment que les instructions «venues d’en haut» exigent d’eux de laisser activer les revendeurs. Toutefois, des actions sont lancées pour déloger des marchands qui ont investi plusieurs communes du centre-ville et la périphérie de la capitale. L’année dernière, la lutte contre l’informel a été réactivée, des sites tels que Bachdja-rah et Belouizdad ont été complètement éradiqués. Ces opérations ont porté leurs fruits, si l’on en croit un bilan présenté aux élus de l’APW. Selon le document, dont El Watan détient une copie, le nombre de marchands a connu une baisse depuis leur premier recensement en 2004. Excepté au mois d’août 2012, où les revendeurs avaient réoccupé plusieurs espaces.Les services de la Direction du commerce ont enregistré une baisse continuelle des marchands dans des sites d’activité dont le nombre a toute-fois augmenté.Le nombre de revendeurs qui était en 2004 de 7550 a chuté arrivé à 3183 en décembre 2012. Aussi, le nombre de sites de vente informelle, qui était de 97 en 2004, baissera de plus de la moitié, pour atteindre 52. «45 sites ont été éradiqués et 3627 revendeurs délogés, suite aux opérations menées par la wilaya d’Alger. Ce résultat a été possible après la réinsertion des revendeurs. Ainsi, 3654 revendeurs ont été pris en charge dans

le cadre du plan quinquennal 2004-2009», peut-on lire dans le document présenté lors de la dernière session ordinaire de l’APW.Les services du commerce ont relevé cependant que près de 1600 revendeurs ont refusé de rejoindre les nouveaux mar-chés de proximité et couverts réalisés sur le budget de wilaya depuis 2006. La rai-son : ces espaces ont été délaissés par les revendeurs vu leur éloignement du centre de l’agglomération. Après les événements du

premier semestre de l’année 2011 (émeute de l’huile et du sucre), le nombre de sites est passé de 52 à 173, alors que celui des reven-deurs est passé de 3923 à 5299. La DCP a enregistré, en décembre de cette même année, 165 sites et 5201 revendeurs. Les autorités ont décidé de reprendre, l’année suivante, la lutte contre l’informel. Après les mesures prises en août 2012, le nombre de ces marchands a baissé. 52 sites et 3183 marchands ont été recensés. Selon la DCP,

110 sites, regroupant 4341 revendeurs, ont été éradiqués. Depuis le début de l’année, la baisse de ce phénomène est perceptible, se réjouit-on encore. 124 sites, occupés par 5027 vendeurs, ont été complètement éradiqués. Mais la lutte contre l’informel, qui peut réoccuper facilement les espaces publics, devrait être quotidienne, signalent les comités de quartiers, comme celui de Bachdjarrah. Nadir Iddir

El Watan - Dimanche 26 mai 2013 - 10

K.Saci

Intempéries et responsabilité Une fois de plus, les dernières intempéries ont mis à jour l’inca-

pacité des pouvoirs publics à résoudre le problème des inonda-tions devenu récurrent. Avant de parler des solutions à apporter à ce problème, il serait utile de rappeler que la responsabilité de l’Etat dans cette situation est avérée et n’a aucunement besoin d’être démontrée. Les pouvoirs publics ont, des années durant, toléré l’édification de lotissements entiers sur des lits d’oued, ou encore sur les flans de mon-tagnes abruptes et escarpées. Ne savaient-ils pas que ces lotissements sont condamnés à subir, un jour, la colère de Dame nature ? L’incompétence et le laisser-faire ont cependant eu raison, et les résultats sont là. Les eaux pluviales qui s’écoulaient naturellement vers le rivage en serpentant les vallées et les plaines, se retrouvent aujourd’hui coincées entre les murs des constructions qui forment des forêts en béton. Blo-quée dans un enchevêtrement de maisons difficile à défaire, l’eau de pluie stagne et finit par déborder. Par ailleurs, le manque d’entretien des avaloirs, par les collectivités locales, est un facteur de ces inondations. Le travail d’entretien des réseaux d’assainissement, durant la saison estivale, est une tâche qui doit être systématique. Cependant, la plupart des APC attendent le débordement des eaux pour intervenir et essayer de déboucher les canalisations, qui plus est, avec des moyens dérisoires. En tout état de cause, les populations les plus touchées par ces inon-dations sont, sans aucun doute, les habitants des bidonvilles. D’ail-leurs, les seules victimes qui ont péri lors des dernières inondations, habitaient des mansardes dans deux bidonvilles situés à El Maqaria et à Bologhine. Un affaissement du flanc de la montagne, où étaient érigées les deux baraques, a emporté les deux personnes qui se sont retrouvées ensevelies sous des décombres de tôle ondulée.

Plus de 1600 revendeurs refusent de rejoindre les marchés

LA LUTTE CONTRE L’INFORMEL FREINÉE

● Le nombre de sites de vente informelle, qui était de 97 en 2004, baissera de plus de moitié pour atteindre 52.

RÉGHAÏA Embouteillages à longueur de journée

L’informel semble avoir de beaux jours devant lui

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HORAIRES DES PRIÈRES

Alger et ses environs

Fadjr……..… 03:34 Chorouk.....….05:32

DIMANCHE 26 MAI 2013

LUNDI 27 MAI 2013

Dohr………… 13:20Asser……….. 16:36Maghreb….. 19:59Îcha……....... 21:41

La circulation routière s’enlise de plus en plus à Réghaïa. Les bus, qui s’arrêtent anarchiquement sur le bas-côté de la chaussée, sont à l’origine de cette situation, particulièrement à l’entrée de la ville, où les arrêts de bus ont été installés à un endroit qui ne convient pas. Les bus arrivant de Rouiba, ne prennent pas la peine de serrer complètement à droite, obligeant les automobilistes qui sont derrière eux à s’arrêter en attendant qu’ils quittent l’arrêt. Par ailleurs, la même situation prévaut à la sortie de la ville, où les bus s’arrêtent également de manière anarchique, obligeant les automobilistes à s’arrêter à leur tour. Les files de voitures se forment sur plusieurs centaines de mètres. Les automobilistes pénalisés par cette situation réclament plus de rigueur dans le contrôle de ces chauffeurs de bus, qui passent outre la réglementation et créent continuellement des problèmes sur la route. K. S.

OUVERTURE DU PARC DES GRANDS VENTSGRANDE AFFLUENCEPOUR SON PREMIER JOUR

Le parc des Grands Vents «Dounya-parc» a enregistré une grande affluence, vendredi, lors de son premier jour d’ouverture. Les

premiers visiteurs de ce parc étaient, pour la quasi-totalité, des fa-milles venues découvrir cet espace situé sur les hauteurs d’Alger et dont l’ouverture a été décidée il y a deux semaines par le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville. Selon le directeur général de l’Agence de promotion du parc des Grands-Vents, Abdelatif Bettiche, l’affluence est «très importante» dans la mesure où il s’agit du premier jour de l’ouverture du parc au public. «Je suis agréablement surpris du nombre de visiteurs, car le parc n’offre pas encore toutes les commodités», a indiqué M. Bettiche, tout en faisant remarquer que les familles peuvent «se contenter tout au moins des espaces verts». Le parc des Grands Vents n’est ouvert que les week-ends pour le moment (vendredi et samedi) de 8h à 20h, a souligné M. Bettiche, ajoutant que pour la période estivale, il sera ouvert tous les jours de la semaine. L’accès y est gratuit, de même que le parking, a-t-il encore précisé. Pour ce qui est des installations du parc, elles ne sont pas encore fonc-tionnelles, à l’exemple de la maison de l’environnement fermée au public. Le parc ne dispose pas encore d’espaces de restauration ou de sanitaires, a fait observer le directeur général de l’Agence qui gère cet espace. «Sur instruction du ministère de la tutelle, Dounya-parc devrait être plus accueillant dans six mois, en offrant toutes les commodités aux visiteurs», a indiqué M. Bettiche, soulignant que la sécurité sera assurée grâce à un partenariat avec la Gendarmerie nationale et la direction générale de la Sûreté nationale. Pour le moment, le parc est constitué d’espaces verts et de trois lacs où les visiteurs peuvent organiser des pique-niques, en atten-dant l’ouverture de points de restauration et de rafraîchissement, a encore expliqué M. Bettiche. R.A.I.

INSTANTANÉ

ALGER INFO

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R É G I O N E S T

Une célébration…et puis s’en vont !

JOURNÉE MONDIALE DE LA BIODIVERSITÉ AU LAC TONGA À EL TARF

● Cette zone humide, réputée pour son exceptionnelle richesse biologique, est l’un des principaux réservoirs de biodiversité de l’aire méditerranéenne.

OUM EL BOUAGHILes cardiopathies en débat

Une journée médicale et scientifique sur les cardiopa-thies s’est tenue, hier, dans la salle de conférence de l’hôtel Harkati de Aïn Beida. Des médecins venus de

toute la région ont assisté à des exposés portant sur les mala-dies du coeur. Le professeur Abdelkrim Berrah, du CHU de Bab El Oued, a présenté une communication autour de la péricardite aiguë, dont le traitement repose essentiellement sur les antalgiques et les anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme l’aspirine par exemple. Toutefois, les corticoïdes sont, selon lui, parfois nécessaires. Le professeur Ouadahi du même CHU a traité le thème de l’hypertension gravidique. Tout comme son confrère, il a proposé la conduite à tenir dans ce genre de maladie et recommandé les traitements spécifiques à cette pathologie dont souffre plus de cinq mil-lions de personnes à l’échelle nationale. Le lien a été aussi établi entre l’ HTA et le diabète. De même ont été débattus les risques cardio-vasculaires chez la femme et les troubles du sommeil comportant des risques cardiovasculaires. Toutes les communications ont été suivies de débats au profit des jeunes praticiens. L’association des médecins de Aïn Beida qui fête cette année son septième anniversaire, a organisé une quarantaine de journées médicales et scientifiques, avec le sponsor de plusieurs laboratoires pharmaceutiques implantés en Algérie, avons-nous appris de l’un des médecins organisa-teurs, en l’occurrence le docteur Samir Boudjabi. L. Baâziz

CONSTANTINE1 500 ha mobilisés pour la production de semences

Tournée essentiellement vers les céréales et les légumi-neuses alimentaires et fourragères, les protéagineux

(plantes légumineuses à forte proportion de protéines) et les oléagineux (plantes contenant de l’huile), l’institut technique des grandes cultures de Constantine (ITGC), sis à la ferme pilote d’El Baâraouia, dans la commune d’El Khroub, a abrité, jeudi dernier, une journée portes ouvertes à laquelle ont assisté les représentants des cinq wilayas sous tutelle : Constantine, Mila, Oum El Bouaghi, Khenchela et Tébessa. A cette occasion, Mohamed-El Hadi Sakhri, directeur de l’ITGC, a indiqué que, pour satisfaire au programme 2013, 1500 ha voués à la multiplication des semences ont été mo-bilisés, soulignant au passage que lors de la campagne 2012 la production de semences a été, à l’échelle des 5 wilaya placées sous la compétence territoriale de l’ITGC, de 49 000 q dont 36 392 ont été mis sous certificat d’agréage définitif (CAD). Il indiquera à cet égard les avancées significatives enregistrées depuis l’année 2008, date à laquelle l’ITGC a re-levé une production sous CAD de 20 365 q. Et d’ajouter : «Je tiens à signaler que la wilaya de Khenchela a bénéficié pour la première fois en 2012 d’un programme de multiplication qui s’est soldé par la production de 2633 q de semences sous CAD, et selon les prévisions pour l’année 2013, cette wilaya devrait enregistrer une production de l’ordre de 6500 q. L’op-timisme est également de rigueur pour le reste des wilayas où l’on devrait enregistrer une bonne production de semences, y compris celle des légumineuses alimentaires et fourragères qui bénéficie pour l’année en cours de 26 ha dont 18 en lentilles, 4 en pois chiches, 3 en vesses (fourrages destinés à l’alimentation du bétail) et un hectare en pois fourragés.»

Ahmed B.

KHENCHELADes habitants inquiets de la qualité de l’eau

Les habitants des 123 logements, à Khenchela-ville, se plaignent de la mauvaise qualité de l’eau qui coule dans

leurs robinets. Ils ont eu la désagréable surprise de constater que l’eau desservie par l’ADE n’est ni «inodore» «ni inco-lore». Ce qui les a poussés à s’approvisionner au prix fort auprès des propriétaires de citernes ou en eau minérale. Les habitants qui nous ont contacté disent qu’ils ne com-prennent pas pourquoi l’eau qui coule dans leurs robinets est surtout fétide. Alerté sur la situation, le directeur de l’ADE, Kamel Aggoun, a dépêché une équipe pour vérifier l’eau sur place. Selon lui, cette eau est parfaitement potable. «Elle est traitée et sérieusement contrôlée, on ne pourrait s’aventurer à la distribuer à la population si elle était impropre», a-t-il rassuré. Kaltoum Rabia

Depuis l’année 2000, le monde entier célèbre la journée mondiale de la

biodiversité fixée par les Nations unies au 22 mai. Cette année la journée a été placée sous le thème de «L’eau et la biodi-versité». L’ONU a voulu rap-peler à cette occasion combien les ressources naturelles sont importantes et rares, notamment l’eau, car, et à moins que des efforts plus importants ne soient faits pour inverser les tendances actuelles, le monde manquera bientôt d’eau douce. L’Algérie officielle a voulu marquer cette halte annuelle à El Kala, au bord du lac Tonga, zone humide du complexe d’El Kala réputée pour son exceptionnelle richesse biologique qui, d’ailleurs, en fait l’un des principaux réservoirs de biodiversité de l’aire méditer-ranéenne, elle-même réservoir pour toute la planète. Le secré-taire général du ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville (MATEV), celui du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques (MPRH) et le direc-teur général de l’environnement, accompagnés de cadres du MA-TEV, ont fait le déplacement à El Kala pour la célébration de la troisième journée de la décennie 2010-2020 consacrée à la bio-diversité alors que celle qui l’a précédée a été celle de l’eau. Le premier a rappelé l’important

dispositif législatif et réglemen-taire mis en œuvre par l’Algérie depuis sa ratification en 1995 de la convention sur la diversité bio-logique (CDB) adoptée lors du mémorable sommet de la Terre à Rio en 1992. Avec ce cadre réglementaire et les récents textes sur les aires protégées dans le cadre du développement durable, d’innombrables projets de création d’aires protégées marines et terrestres ont vu le

jour, et certains se sont même véritablement concrétisés sur le terrain. C’est en effet dans ces espaces que la protection des habitats et des espèces est prio-ritaire sans pour autant empê-cher complètement les activités humaines. Cela exige des études approfondies, rigoureuses, ap-puyées sur une forte volonté politique fondée sur des convic-tions profondes. Et c’est là pré-cisément où le bât blesse, car si

l’Algérie peut, pour préserver ses milieux naturels et ce qu’ils abritent, se targuer de disposer de cadres organisationnels, ins-titutionnels et juridiques suffi-sants et adéquats, il faut toutefois déplorer qu’ils sont mis à mal par défaut d’application des lois, le plus souvent en raison de déci-sions irréfléchies, de lubies, de décideurs locaux qui privilégient leur carrière à la sauvegarde du patrimoine naturel.

Chez nous, les lois ne sont pas appliquées

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Au terme de sa visite de travail à Batna, jeudi dernier, le Premier ministre, Abdel-

malek Sellal, a décidé de doter la wilaya d’une rallonge budgétaire de 51 milliards de dinars. Il a en outre retenu la réalisation d’un stade d’une capacité de 30 000 spectateurs, d’une piscine olympique et d’un nouveau CHU. Cette décision a été prise dans la salle de la maison de la culture en présence d’un parterre composé essentiellement de représentants de la société civile, où, durant plus de quatre heures il a écouté leurs préoc-cupations. La matinée, accompagné d’une dizaine de ministres, il a entrepris la visite de 12 projets réalisés ou en voie de finalisation. Son passage au pôle universitaire de Fesdis, d’une capacité de 30 000 places, a permis de révéler deux problèmes importants sus-ceptibles d’entraver son ouverture définitive au mois de septembre prochain: le transport des étudiants et l’AEP. En effet, usant de pragmatisme, le professeur Tahar Benabid, recteur de l’université Hadj Lakhdar, a soumis l’ouverture définitive du pôle univer-sitaire au préalable de la levée de ces deux obstacles. Si le Premier ministre a instruit

le Dlep de résoudre ce problème, Ammar Tou, ministre des Transports, a, pour sa part, essayé de lui expliquer qu’il serait possible de faire avec, c’est-à-dire de fermer les yeux sur le problème du transport. «Je ne veux pas me retrouver avec 200 bus à l’entrée du pôle», a déclaré le recteur à El Watan et ce, d’autant plus que le pôle longe la route

nationale. Par ailleurs, Abdelmalek Sellal a interpellé le directeur de la culture et celui de la jeunesse et des sports, leur disant de «ces-ser de fonctionner comme l’administration». Il les a sommés d’assurer l’ouverture de leurs infrastructures (cybercafés, terrains de jeux et salles de sport) de 8 h du matin à minuit.

Lounes Gribissa

BATNA

Une rallonge budgétaire de 51 milliards de dinars pour la wilaya

MILAUn enfant et un sexagénaire

tués dans deux accidents

L ’on apprend de source bien informée qu’un enfant de 7 ans a été tué, vendredi dernier en début de soirée, par un véhicule utilitaire de marque Peugeot Partner. L’accident a eu lieu

dans la commune de Chigara et l’enfant, précise notre source, a été retrouvé sous les roues de l’engin mis en cause. Le corps sans vie de la victime, mortellement atteinte à la tête, a été transporté par les éléments de la Protection civile de Grarem à la polyclinique de la même localité. A Minar Zaraza, l’on déplore le décès d’un homme de 64 ans. Selon les informations qui nous sont parvenues, ce dernier a été écrasé par un engin de chantier lors d’une opération de bitumage d’un tronçon routier. Sa dépouille a été évacuée à la morgue de l’EPH de Ferd-jioua. Les services concernés ont ouvert des enquêtes pour déterminer les circonstances de ces deux drames. M. Boumelih

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R É G I O N O U E S T

MOSTAGANEM

Controverses autour de la mise à niveau

de l’agriculture

TINDOUF La Gendarmerie à la rencontre du public

SIDI BEL ABBES Crime crapuleux à Bario Alto

● Mis à part quelques interventions intéressantes, la demi-journée d’études n’aura finalement pas permis de faire le point sur ce

segment central de la sécurité alimentaire.

La demi-journée d’étude consacrée à la mise à niveau des exploitations

agricoles et des ressources halieutiques, organisée par le laboratoire de nutrition du Pr Selsellette, n’aura pas permis de faire le point sur ce segment central de la sécurité alimen-taire. Mis à part les interven-tions du Pr Halbouche et de celle de Hadjira Abdellaoui, portant respectivement sur le financement agricole et sur l’approche d’une agriculture biologique – qui reste un vœu pieu –, rares sont les autres intervenants qui auront éclairé l’assistance. Pourtant, dans une courte et concise intervention liminaire, le Pr Bouderoua avait tracé les grandes lignes de la réflexion, notamment en rappelant que, durant la colo-nisation, l’Algérie exportait jusqu’à 700 000 tonnes de produits agricoles vers la mé-tropole, ajoutant, de manière succincte, que l’Algérie pos-sède quelques niches, comme la Deglett Nour ou les viandes rouges ovine et bovine dont les teneurs en acides gras polyin-saturés pourraient constituer un label non négligeable en vue d’une exportation. Lui succédant, le Pr Halbouche axera sa conférence sur les no-tions de logiques du terroir, des filières et des niches de pro-duits locaux, mettant particu-lièrement l’accent sur la notion de compétitivité, d’attractivité dont l’épanouissement ne peut intervenir que dans un environ-nement favorable. Parlant des différentes formes de capital, il fera également référence à la chaîne de valeurs dans le monde agricole dont il dira que la production, qui participe à 10% du PNB, ne subit aucune transformation, soulignant que plus de 90% des produits sont consommés sans aucune trans-formation. Parlant des indus-tries agroalimentaires, il dira qu’elles importent plus de 90%

de leurs intrants, négligeant dangereusement la production locale. Une production bien réelle pourtant puisqu’elle em-ploie 1,2 million de salariés sur 1 million d’exploitations dont certaines sont de taille très modeste, ce qui serait, selon le conférencier, une entrave à l’intensification de la pro-duction. Parlant du PNRA et du PNDAR initiés en 2002 pour relancer l’agriculture, le chercheur dira que les 400 Mds de dinars injectés n’ont eu aucun impact significatif sur l’agriculture, a fortiori sur l’ex-portation hors-hydrocarbures. Toutefois, il est avéré, dira-t-il, que «plus de 600 000 hectares de SAU ont été gagnés sur la jachère entre 2002 et 2009».

INTERVENANT «ORGANIQUE»

La présence de rares opérateurs ayant à leur actif une réelle activité d’exportation n’a pas été exploitée par les organi-sateurs qui ont privilégié les intervenants organiques rele-vant des directions de wilaya de l’agriculture, du commerce, de la PME/PMI et de la pêche. Il s’en est suivi des communi-cations rigides et stéréotypées sans aucun lien avec la problé-matique annoncée. Ce fut le cas pour la communication de Mme Lamhal sur la promotion des exportations des produits halieutiques ainsi que celle de Mme Aït Hammouda relative au dispositif réglementaire en matière de qualité des pro-duits agricoles et de la pêche. Autant la première interven-tion aura manqué de fluidité, autant la seconde a été d’une redoutable lourdeur. Interve-nant au titre de la direction du commerce, elles auront surtout convaincu l’assistance de la complexité du dispositif régle-mentaire algérien. S’il fallait convaincre les rares opérateurs présents de se détourner de l’exportation, l’objectif a été

amplement atteint. D’autant que l’un des rares intervenants ayant une réelle expérience des circuits de l’exportation de fruits et légumes produits dans la région a été dissuadé de développer un point de vue pertinent en la matière. Il ne se fera entendre qu’après avoir rappelé que l’université était sans doute le seul endroit pour abriter les débats contradic-toires. Après de longs palabres avec le modérateur du débat général, cet ingénieur souligne-ra avec force que la référence à la période coloniale ainsi que les raccourcis tendant à com-parer l’agriculture algérienne avec celles de la Tunisie et du Maroc – que de nombreux in-tervenants citaient en modèle à suivre –, constituaient une voie sans issue pour l’agriculture algérienne. Citant en exemple les expériences récentes en matière d’exportation, il met-tra en exergue les multiples contraintes imposées aux exportateurs par l’UE. Pour cet expert, l’alignement sur le Maroc et la Tunisie serait fatal pour l’Algérie qui possède un marché intérieur très attractif et très prometteur. Ce que des opérateurs espagnols ont par-faitement intégré, puisqu’après une année d’exportation, ils ont fini par se tourner vers le marché local, au détriment du marché espagnol. Initialement prévue pour aborder le volet logistique dans la chaîne d’ex-portation des produits agri-coles, la conférence de Redha Allel, directeur de la CCI, s’est ponctuée par un répertoire des manifestations et foires agri-coles d’Algérie et de l’UE. Un ancien cadre, très au fait de la logistique, fera remarquer que cette rencontre aura fait l’im-passe sur les principaux acteurs que sont les producteurs, les collecteurs, les conditionneurs et les transporteurs. Ça fait trop d’absents, dira-t-il en guise de conclusion. Yacine Alim

BÉCHAR Des projets en retard à Abadla

TISSEMSILT Beaucoup de routes sont en mauvais état

Plusieurs projets à caractère socioéconomique ont fait l’ob-jet, hier jeudi, d’une inspection par la délégation de l’exé-cutif, conduite par le wali de Béchar Zâalane Abdelghani.

Parmi ces projets, l’hôpital de 120 lits d’Abadla inscrit en 2006 et dont les travaux viennent finalement d’être lancés en avril dernier pour une durée de 27 mois. La réalisation de cet hôpital souffre du manque de main-d’œuvre spécialisée, notamment la maçonnerie et le coffrage. L’exécution du projet, qui accuse un retard de six ans, a induit inévitablement une réévaluation de l’Autorisation de programme initialement arrêtée à 1.300.000.000 DA. Une demande de réévaluation de 300.000.000 DA a été intro-duite. Le deuxième projet inspecté est un poste transformateur électrique de moyenne tension d’une capacité de 60/30 kv, en cours de concrétisation et qui sera réceptionné en 2014. Il fait partie du programme d’urgence de 150 postes transformateurs, initié par la Sonelgaz, et dont 93 postes ont été réalisés jusqu’ici, d’après les responsables de l’entreprise, pour renforcer ses capa-cités, particulièrement en été. En outre, le projet de réalisation d’une piscine couverte de proximité à Abadla, dont les travaux ont été lancés en mars 2013, butte sur le problème d’une pénurie de ciment soulevée au cours de l’inspection. La pénurie de ce ma-tériau indispensable, qui se prolonge, risque d’ailleurs de retarder la finition des travaux restants du CEM à Haï Ahmed Zoubir qui ouvrira ses portes, selon les instructions données par le wali aux entrepreneurs en charge du projet, au mois de septembre pro-chain. Le CEM va atténuer la pression ressentie que connaissent les deux établissements scolaires d’Abadla. Des citoyens ont interpellé le premier responsable de la wilaya sur l’absence totale au secteur sanitaire d’une ambulance pour l’évacuation d’urgence des malades vers Béchar. Dans son inter-vention, le DSP a précisé qu’un appel d’offres a été lancé pour l’acquisition d’une dizaine d’ambulances médicalisées pour la wilaya et que le problème sera résolu dès leur réception. Aussi, on a appris qu’une somme de 50 milliards de cts a été allouée à la wilaya pour l’aménagement à Abadla d’une zone d’activité éco-nomique réservée à l’installation des opérateurs économiques. Les types d’investissement particuliers hors zone d’activité seront étudiés au cas par cas pour éviter les demandes de lotissements individuels anarchiques, s’exprimant ça et là, a indiqué le wali. La délégation de wilaya a ensuite inspecté le projet en cours de ré-alisation d’une station de déminéralisation de l’eau potable d’une capacité de 4 500 m3/jour. Elle sera réceptionnée dans 17 mois. Mais le point fort de la visite effectuée ce jeudi reste l’inspection du plan d’aménagement de la nouvelle localité de Guir Lofti, située sur la RN 6 en direction de Tindouf, transférée de l’ancien site du même nom aujourd’hui en dégradation avancée. L’ancien site, à proximité de la commune de Erg Ferradj, a été créé dans les années 1970, en pleine révolution agraire. Mais le problème qui surgit déjà, quand on évoque le transfert envisagé des 502 familles dans la nouvelle petite agglomération, reste, selon un habitant, l’absence de liaison entre ces familles transférées et leur point d’attache qui est l’ancien emplacement à une dizaine de km où sont implantées leurs exploitations agricoles qui constituent leur unique subsistance. M. Nadjah

L e réseau routier de la wilaya, d’un linéaire de 1370 km, est surtout composé de chemins de wilaya et de chemins com-

munaux qui représentent plus de 600 km. La nature rurale et montagneuse de la région et la quasi-incapacité des communes à prendre sérieusement en charge ce chapitre auquel s’ajoute, pour certaines, la voierie urbaine, ont pour résultat l’abandon du réseau routier, l’Etat prenant en charge les seules routes nationales, d’eux d’entre elles traversant la wilaya, la RN I4 vers Tiaret et 19 vers Chlef. La récente visite du ministre des Travaux publics a mis encore une fois en lumière la défectuosité du réseau routier sur le terri-toire de la wilaya. Le représentant du gouvernement a pris acte du problème. Il a proposé aux autorités locales de ficeler un dos-sier sur le sujet afin qu’il puisse étudier les possibilités de prise en charge des différents réseaux, notamment celui desservant les zones isolées et montagneuses.Les récentes pluies, qui se sont déversées sur le territoire, ont mis également à nu la mauvaise qualité des travaux. La moder-nisation du réseau par la prise en charge de certains tronçons des deux RN et de certains chemins de wilaya et l’étude d’une autoroute El Khemis-Tiaret via Tissemsilt, sont les quelques opérations annoncées par le ministre lors de ce passage dans cette wilaya, dont la partie nord où le réseau désenclavant est le plus sollicité de par la nature montagneuse de cette zone qui a été carrément omise dans le programme officiel de la visite ministérielle. Ali Benmoussa

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La mise à niveau de l’agriculture en question

«L’objectif principal de ces portes ouvertes est de faire connaître l’institution au grand public», a annoncé, jeudi, le commandant du groupement territorial de la Gendarmerie nationale de Tindouf, le lieutenant colonel Benzaidi Smail, dans son allocution inaugurale de cette manifestation qui s’étalera jusqu’au samedi. Lors de ces portes ouvertes, les visiteurs, en très grand nombre dès la matinée du jeudi, ont eu l’occasion de découvrir les divers moyens matériels dont dispose la Gendarmerie pour l’accomplissement de ses missions ainsi que les données sur les diverses activités menées au niveau du groupement territorial de Tindouf. Dans cette wilaya les tableaux comparatifs entre le 1er trimestre 2012 et le 1er tri-mestre 2013 font ressortir une baisse de moins 14 (de 69 cas à 55). Les données compara-tives concernant l’émigration clandestine font état de 5 personnes arrêtées en 2011 contre 28 en 2012 et 4 au 1er trimestre 2013. Pour le trafic des stupéfiants, si les années 2011 (6704,5 kg saisis et 2 personnes arrêtées) et 2012 (5587,74 kg et 10 personnes arrêtées) ont connu des pics alarmants, au cours du 1er tri-mestre 2013, seule une affaire a été enregistrée avec la sai-sie de 24,25 kg le 23 février passé. Par ailleurs, il apparaît que la contrebande du car-burant pourrait augmenter puisqu’on enregistre déjà 2 affaires avec 4 personnes arrêtées au 1er trimestre 2013 (2 100 litres pour une valeur de 29 250 dinars) contre 2 affaires seulement durant l’année 2011 (15 155 litres pour 20 762,5 dinars). Au cours de l’année 2012, 11 affaires (20 005 litres pour 273 547,5 dinars) ont été traitées et 16 personnes arrêtées. M. M.

Le quartier de Bario Alto de Sidi Bel Abbès a été le théâtre, jeudi dernier, d’un crime crapuleux perpétré sur la personne d’un jeune homme de 19 ans, poignardé par un couteau. L’auteur présumé de ce meurtre, âgé de 36 ans, n’est autre que son ami et voisin qui, sous l’effet de l’alcool et suite à une violente prise de bec, aurait sorti un couteau et asséné plusieurs coups à la jeune victime. Gravement touchée au thorax, la victime aurait rendu l’âme avant son transfert à l’hôpital. Le mis en cause, blessé lui aussi, a été interpellé au niveau des ur-gences médicochirurgicales du CHU de Sidi Bel Abbès et placé en garde à vue en atten-dant d’être déféré devant le parquet. M. A.

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R É G I O N C E N T R E

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Selon le jugement référencé 13/00390 du 14 avril 2013, le tribu-nal de Hadjout a écarté les services

de la Direction du commerce de la wilaya de Tipasa dans l’affaire des 2200 tonnes de céréales stockées dans les cuves à vin dans un domaine agricole à Bourkika. En effet, cette quantité de blé, tendre et dur, avait fait l’objet d’une inspection inopinée des services de la qualité, rele-vant de l’administration du commerce de la wilaya de Tipasa. La Direction du commerce de Tipasa, compte tenu des résultats des analyses du laboratoire national, avait décidé de sceller ce stock jugé impropre à la consommation. Ce problème est né à la suite de nombreux articles de presse. C’est devenu un véri-table casse-tête qu’il fallait à tout prix étouffer. Le 8 mars 2013, la wilaya de Tipasa, à travers sa Direction du com-merce, avait saisi le procureur du tribunal de Hadjout pour lui rappeler sa volonté de respecter les textes de loi et les mesures à prendre face à une situation pareille. Le 29 avril 2013, la Direction générale du

contrôle économique et de la répression des fraudes du ministère du Commerce, non satisfaite de la décision du magistrat du tribunal de Hadjout prise en date du 14 avril, demande à la Direction du com-merce de la wilaya de Tipasa d’intervenir, en lui rappelant que le 12 février 2013, le procureur général près la cour de Blida avait fait appel à la suite du jugement référencé 12/12424, auprès de la Cour suprême. Le verdict n’est pas encore prononcé. Le tribunal de Hadjout vient de désigner un séquestre pour «assainir» les tonnes de blé analysées par les labo-ratoires nationaux. Le stock de céréales en mauvais état, qui se trouvait dans les 33 cuves à vin à Bourkika, vient d’être transféré, ces derniers jours, vers un dock à Blida, où sont stockées les tonnes de céréales importées. Le mélange entre les deux stocks est acquis. La traçabilité de ce stock de céréales, qui avait fait couler beaucoup d’encre, vient de s’évaporer en fumée. En l’absence des éléments de la Direction du commerce, le séquestre dé-signé par le procureur du tribunal de Had-

jout vient ainsi de procéder à l’aération et le transfert des 2180 tonnes de blé emma-gasinées dans les conditions évoquées (cuves à vin, ndlr) qui ne répondent pas aux normes de conservation et d’hygiène d’un stock de céréales, selon les docu-ments, depuis le mois de décembre 2011. Hélas, on n’a pas tenu compte des lettres envoyées à la CCLS d’El Affroun par la direction générale de l’OAIC en date du 2 août 2010 et du 12 juin 2011, ni encore celle envoyée par la direction générale du CACQE en date du 17 janvier 2012. Des résultats d’analyses microbiologiques et physicochimiques de plusieurs labora-toires ont créé la confusion. Cette affaire s’effrite. Les travailleurs de la CCLS d’El Affroun sont empêchés de divulguer les secrets. Ceux qui ont procédé aux scellés de ce stock de céréales (fonctionnaires de l’Etat, ndlr) viennent d’être mis hors-jeu par le tribunal de Hadjout. Etrangement, personne ne semble vouloir se mêler de ce feuilleton qui dégage «une odeur désa-gréable» et pollue l’atmosphère. M’Hamed H.

Les tonnes de blé n’ont pas été stockées dans des silos adaptés

MÉDÉA

Des familles réfugiées squattent les lieux

AFFAIRE DES 2200 TONNES DE CÉRÉALES

Manquede transparence

C’est désolant et inadmissible de voir à quel niveau d’abandon est reléguée la prestigieuse place du 1er Novembre, nommée affectueu-sement par les autochtones «Saha El Fouquania». Située en plein

cœur de l’ancien centre-ville, dont l’esplanade donne directement sur l’en-trée principale de la majestueuse mosquée Ennour, la placette, vitrine de la cité millénaire, est piétinée et clochardisée par les SDF et les marchands occasionnels. Son pittoresque kiosque de musique vient d’être livré au déferlement de plusieurs mères de famille traînant des bambins venant d’un pays voisin, certainement fuyant la guerre et la misère. Mais ces personnes en guenilles crasseuses ont élu domicile dans l’enceinte de ce précieux vestige, même si les habitants de Médéa n’ont pas lésiné à venir à leur aide en leur offrant argent et nourriture. Mais la dégradation de ces lieux ne fait pas plaisir aux nostalgiques qui préféreraient que ces pauvres gens soient pris en charge dans un espace approprié, sous des tentes ou un spacieux local avec des commodités sanitaires. Car aujourd’hui, ils ont transformé les espaces verts de la placette en dépotoir d’ordures et en WC en pleine nature, d’où une puanteur repoussante commence à se dégager et l’envahissement de mouches et de moustiques. Cette situation est un danger pour tout l’environnement à l’approche des grandes chaleurs. Cela constitue aussi un véritable foyer de nombreuses maladies transmissibles par les insectes et les rongeurs. Les personnes rencontrées sur les lieux, scandalisées, se posent la question : pourquoi ce silence assourdissant des autorités locales ? Elles sont manifestement incapables d’intervenir pour préserver les espaces symboles de Médéa si chers au cœur des Médéennes et Médéens. Pourtant, les associations de bienfaisance et le Croissant-Rouge, avec l’assistance de l’APC, peuvent bien s’en charger et offrir gîte et nourriture à ces familles de réfugiés de pays africains frères, en atten-dant de trouver des solutions à leur douloureux sort. A.Teta

Pas de délestageselon Sonelgaz Dans un point de presse animé récemment par Mohamed Aflah,

directeur de l’Entreprise de distribution de l’électricité et du gaz de la wilaya de Médéa, ce responsable a fixé la date du 31 mai pour achever les opérations du plan d’urgence programmées pour améliorer la situation de l’alimentation en énergie électrique. Cela concerne particulièrement six grandes agglomérations, Médéa, Ksar El Boukhari, Berroughia, Béni Sli-mane, Tablat et Aïn Boucif. Une importante enveloppe de plus de 30 mil-liards de centimes a été dégagée à cet effet pour la réalisation de 85 postes transformateurs et 65 km de nouvelles lignes électriques en moyenne et basse tension. L’interlocuteur a déclaré que grâce aux investissements concrétisés par le groupe Sonelgaz, les abonnés de la wilaya de Médéa se-ront, cet été, à l’abri des fréquentes et désagréables chutes de tension et des coupures intempestives du courant électrique. A cet effet, le chef de projet «Plan d’urgence», l’ingénieur Yousfi, a donné lecture du bilan chiffré des différentes réalisations, ainsi que les contraintes et difficultés rencontrées sur le terrain, dont le manque de foncier pour la construction des niches des transformateurs. L’opposition des riverains, qui ne sont pas souvent coopératifs au passage des lignes électriques sur leurs propriétés, n’est pas aussi en reste. Dans ce cadre les équipes techniques de l’Entreprise ont mis les bouchées doubles pour mettre en service 67 postes et la totalité des câbles prévus. On se plaint également de l’indisponibilité des équipements des boîtes des transformateurs sur le marché national, causant du retard dans la mise en service des postes déjà réalisés. A.Teta

EL AFFROUN

Enfi n un marché pour Beni Mouimène !Bonne nouvelle pour les résidants de la cité Béni Mouimène

(14 000 habitants). Ces derniers, habitant les hauteurs d’El Affroun, n’auront plus à se déplacer jusqu’en ville, distante d’environ trois kilomètres, pour faire leurs emplettes. Un marché de détail de fruits et légumes et autres produits alimentaires, construit en charpente métal-lique, situé juste à côté des locaux de la sûreté urbaine, sera réalisé et réceptionné dans un délai ne dépassant pas quatre mois. «Les travaux de cette structure commerciale ont débuté le 21 avril dernier», affirme Othmani Maâmar, vice-président de l’APC d’El Affroun. Et d’ajou-ter : «Une enveloppe de 3,7 milliards de centimes a été allouée par la Direction du commerce pour la réalisation de cet ambitieux projet.» Cette initiative, destinée aux marchands qui exercent dans l’informel en squattant les espaces publics de la cité, a pour but de les fixer définiti-vement dans le nouveau marché et organiser leur activité commerciale en toute légalité. Composé de deux étages, cinquante box seront amé-nagés, dont dix seront destinés à l’alimentation générale. «Ce nouveau marché dont va bénéficier la population de la cité Béni Mouimène, mettra un terme à la vente anarchique sur les trottoirs et permettra aussi la création d’emplois au profit des jeunes de la cité», souligne notre

interlocuteur. Un autre espace commercial sera édifié, toujours à la cité Béni Mouimène. Il s’agira d’une plateforme qui sera réalisée à côté de la mosquée, et où seront installés une dizaine de chapiteaux abritant des revendeurs de fruits et légumes. Ce montage, réalisé pour l’organisation de l’activité commerciale locale et la résorption du commerce informel, sera réceptionné avant le début du mois de Ramadhan, avons-nous appris. Toujours au chapitre de la création de nouveaux marchés de proximité, l’APC d’El Affroun, compte réaliser un deuxième marché de fruits et légumes à la cité Béni Mouimène. «Le projet est à l’étude et une commission pour le choix du terrain a été mise en place pour permettre le lancement des travaux dans les plus brefs délais», révèle M. Maâmar. D’une capacité de 43 locaux commerciaux qui seront mis à la disposition des jeunes, la structure sera dotée de toutes les commodités d’hygiène et de sécurité. Quant à l’enveloppe, actuellement inscrite dans le cadre du budget communal, elle est de l’ordre de cinq milliards de centimes. «Nous comptons sur l’apport financier de la Direction du commerce de la wilaya de Blida pour nous permettre de réaliser ce pro-jet», conclut Othmani Maâmar. Abdelkader Lazereg

Un centre commercial à la place d’une école ! C’est le commerce qui a pris le dessus sur le savoir à El Affroun ! L’école de filles, en plein centre-ville, a été abandonnée durant un quart de siècle suite à un séisme, avant d’être démolie par la nouvelle Assemblée populaire communale. Le foncier abritant cette ancienne école a été affecté pour la construction d’un centre commercial à étages, au milieu d’un Plan d’occupation du sol (POS) que les responsables de l’urbanisme doivent bien réfléchir avant d’émettre un avis approprié pour garder l’aspect architectural et respecter le cachet urbanistique du quartier, où sera érigé le centre. «Le symbole de l’illumination du savoir a été souillé sans que le secteur de l’éducation s’oppose et surtout que pas loin, l’établissement scolaire El Idrici fonctionne avec la formule deux en un, abritant un CEM et une école primaire», nous ont déclaré des riverains. Ces derniers souhaitent au moins que l’école démolie soit remplacée par une autre, afin que leurs enfants puissent être scolarisés dans de bonnes conditions. Brahim B.

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El Watan - Dimanche 26 mai 2013 - 11

Un secteur en perte de vitesse

CONSTANTINE INFO

● La plupart des gares sont mal entretenues, sans compter le non-respect des horaires de départ, les mauvaises prestations de service, l’insécurité et les tarifs élevés par rapport à ceux des bus et taxis.

Le transport par voie ferrée connaît un net recul ces der-nières années à Constantine,

surtout que les infrastructures de ce secteur névralgique sont dans un état de dégradation total. Alors que les habitants des communes et des banlieues environnantes de la ville du Vieux Rocher connais-sent des problèmes de transport, l’exploitation des possibilités que peut offrir ce moyen, autrefois très en vogue, n’est pas classée parmi les priorités des services de la direction des transports. Pour-tant, cette possibilité pourrait contribuer à alléger la tension, notamment sur la destination d’El Khroub, en passant par Sidi Mabrouk, et aussi pour les com-munes de Didouche Mourad et Zighoud Youcef. Malheureusement, une visite sur site nous a fait découvrir un ré-seau défaillant, une signalisation inexistante et des haltes devenues des lieux favorables à la délin-quance et au banditisme. Cer-taines gares sont mal entretenues à l’exemple de celle de Zighoud Youcef qui est en détérioration. Pourtant, et selon les affirmations de Boubakeur Mekerbi, directeur régional Est de la SNTF, le parc roulant existant est suffisant et ne pose pas problème. Un parc doté de deux trains de banlieue sillon-nant la ville sur un itinéraire de 65 km allant de Constantine vers la commune de Zighoud Youcef, et de Constantine vers El Gourzi dans la commune d’El Khroub, de 5 autorails de moyenne et de longue distance exploités dans les lignes régionales de Jijel, Biskra, Tébessa, Bordj Bou Arréridj et Skikda, et de deux trains des grandes lignes assurant le relais entre les wilayas de Constantine, Alger et Annaba. Mais la question qui se pose est la suivante : pourquoi, en dépit de tous ces moyens disponibles, les passagers continuent toujours de bouder le train? Pour certains cheminots que nous avons appro-chés, la réponse est simple : les horaires proposés sont en totale

inadéquation avec la demande, notamment pour les travailleurs résidant dans les banlieues et qui prennent la destination de Constantine chaque jour. Le non-respect des horaires de départ, les mauvaises prestations de service, l’insécurité dans les gares et les haltes, mais surtout les tarifs jugés très élevés par rapport à ceux pratiqués dans les bus et les taxis, sont autant de raisons qui poussent à bouder les trains, selon de nombreux usagers.

UNE VOIE FERRÉE EN DÉGRADATION

Pour d’autres, ce moyen de transport est devenu peu sûr, au vu des derniers accidents enregistrés ces derniers temps sur une voie ferrée en dégra-dation. Plusieurs déraillements dangereux ont été enregistrés à plusieurs reprises, notamment sur la ligne d’El Khroub, alors que les pannes qui peuvent sur-venir en cours de voyage sont devenues fréquentes, de l’aveu même de certains cheminots. Ces derniers déplorent l’état des

locomotives «trop vieilles» et la lenteur des opérations de mainte-nance, en raison des procédures administratives «trop bureaucra-tisées», selon eux «Nous avons vécu une époque où les quais ne désemplissaient jamais; la gare de Constantine jouissait d’un dispositif de sécurité et de contrôle de passager rigoureux, et la discipline n’était pas un vain mot au sein du personnel, ce qui donnait confiance au client, or ce n’est plus le cas aujourd’hui», témoigne un retraité des chemins de fer. Et un autre de confirmer : «J’ai constaté de visu que le train venant d’Alger ne transportait qu’une vingtaine de passagers ; auparavant l’équipe de chemi-nots qui devrait faire le trajet ne trouvait même pas de place ! Il faut dire que la mauvaise gestion et le laisser-aller ont porté un sérieux préjudice à ce service très apprécié par le passé.» Il est à noter que les habitants de Sidi Mabrouk, d’El Khroub, de Ouled Rahmoun, Bekira, Hamma Bouziane, Didouche Mourad et Zighoud Youcef galèrent au quo-

tidien par manque de transport urbain, alors qu’avec une réorga-nisation du transport ferroviaire, ils pourraient bénéficier de trains de banlieue. A ce propos, nous saurons que de nouveaux horaires ont été mis en application il y a quelques se-maines. Il s’agit de cinq rotations quotidiennes d’une moyenne d’un train chaque deux heures, de 5h 50 à 17h 40, qui circulera entre Constantine et Zighoud Youcef, et de deux autres rotations, une à 6h et l’autre à 16h 15 qui feront le trajet Constantine-Ouled Rah-moun. La voix ferrée très accidentée, notamment celle traversant les wilayas de Batna, Constantine, Skikda et Alger, est en cours de réhabilitation avec un taux d’avancement des travaux de 70 %, selon le directeur de la SNTF de Constantine. Ce dernier a pré-cisé que ces travaux toucheront l’ensemble de l’infrastructure. Pour la gare de Zighoud Youcef qui a été saccagée lors des émeu-tes de janvier 2012, le même responsable a indiqué qu’elle sera

NAISSANCE DE LA FONDATION ZEDPHARM DU DIABÈTE

La fondation à caractère exclusivement humani-taire, à but non lucratif, du groupe Zedpharm,

pour la promotion de la santé au service des couches vulnérables de la société, notamment les malades du diabète, qui était en attente d’agrément, a été officiellement proclamée, jeudi, au siège du groupe pharmaceutique sis à la zone industrielle. Celle-ci qui compte pour l’heure une cinquantaine de mem-bres, se donne pour objectif immédiat la prévention et la sensibilisation sur le diabète, et également sur le Sida et l’hépatite B et C, en direction des éta-blissements scolaires, des mosquées, des salons de coiffures et cabinets de chirurgie dentaire. Elle assu-rera la disponibilité des médicaments, encouragera et primera la recherche dans le domaine médical, initiera des activités sportives au profit des malades, -enfants et adultes-, en plus d’autres actions pour la sauvegarde de l’environnement. Afin de bien mener cette mission, la fondation s’est donnée comme partenaires les directions, de l’édu-cation, des affaires religieuses et de la santé, en plus de médecins et psychologues pour l’accompagne-ment des patients. Selon les directives du président de la fondation, Dr H. Zertal, transmises par le vice-président, Kamel Benchaâbane, «la fondation est ouverte aux bienfaiteurs et à toutes les person-nes de bonne volonté, éventuellement de nouveaux adhérents bénévoles désireux d’œuvrer pour les plus démunis». A moyen et long terme, la fondation ambitionne d’étendre son action au domaine cultu-rel et artistique, de s’impliquer davantage dans les préoccupations sociales et de concourir à réduire les importations de médicaments. «C’est avec l’ex-périence sur terrain que nous aviserons des autres actions à adjoindre à notre actif», a assuré le vice-président de la fondation. Farida Hamadou

LE TÉLÉPHÉRIQUE OPÉRATIONNEL LUNDI PROCHAIN

Les locomotives sont vieilles et les opérations de maintenance trops lentes

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TRANSPORT FERROVIAIRE

TRANSRHUMEL

Les travaux à 55% d’achèvementLe taux d’avancement des travaux de réalisation du Transrhumel, ou

pont de l’Indépendance, est de plus de 55%, a affirmé Hacène Ta-htah, responsable du bureau d’étude Dar EL Handassa, chargé du suivi. Il a déclaré que les travaux de ont dépassé les phases critiques concer-nant les fondations. «L’ouvrage est classé premier au niveau national par rapport à ses caractéristiques de réalisation, notamment pour l’al-titude, sachant qu’il y a plus de 130 m de hauteur entre le Rhumel et le tablier du pont, avec une longueur de 756 m en reliant les aggloméra-tions du côté Est avec celle de l’ouest, du plateau du Mansourah vers la place Khemisti, à proximité de la cité Kouhil Lakhdar», a-t-il expliqué, en précisant que le pont sera installé sur 8 piliers dont ceux n°3 et 4 sont d’une altitude maximale respectivement de 130 et 128 m, implantés dans l’abîme du Rhumel à une profondeur de 40 m en souterrain. «Au vu de la nature géologique très difficile de la ville et de l’importance du projet, nous avons effectué une étude approfondie en accentuant

sur la stabilité et la sécurité de l’ouvrage, surtout que son itinéraire comprend plusieurs zones de glissement», a-t-il argué, ajoutant que des nouvelles techniques et un système moderne ont été utilisés lors de la réalisation de ce projet initialement prévu pour un délai de 36 mois (il devait être livré en avril de l’année en cours), dont le système de monitorage permettra le contrôle de toutes les parties du pont lors de sa mise en service. A notre questionnement sur d’éventuelles difficultés rencontrées, notre interlocuteur nous a répondu que le problème majeur est la présence d’un tel ouvrage dans une zone urbaine. «La prochaine phase, celle de la pose de la dalle et du tablier, sera plus facile compa-rativement avec la précédente, il faut informer la population que plu-sieurs nouveaux accès seront fermés à la circulation, spécialement du côté de la cité Emir Abdelkader», a-t-il prévenu, qui nous a fait savoir que l’étude de l’extension de ce pont vers l’autoroute Est- Ouest est en phase d’achèvement. Ratiba B.

Le téléphérique sera remis en exploitation dès lundi prochain, et ce après presque deux mois

de fermeture pour cause de «révision générale plus poussée sur les trois stations». C’est ce que nous a affirmé le P.-D.G. de l’entreprise de transport urbain de Constantine (ETUC), Abdelhamid Kherchi, qui gère le téléphérique depuis son lancement, en juin 2008. «Suite à un certificat de mise en exploitation du téléphérique qui a été délivré la semaine dernière par l’équipe de techniciens de l’entreprise suisse Garavanta, fournisseur des équipements et chargé du contrôle et de l’expertise, celui-ci sera remis en marche en toute sécurité», a déclaré notre interlo-cuteur. C’est un vrai soulagement pour les usagers, notamment ceux résidant dans la banlieue nord de la ville qui ont longtemps galéré pour le transport, et plus encore après la fermeture du boulevard Zi-ghoud Youcef à la circulation la semaine dernière. Le P.-D.G. a en outre beaucoup insisté sur le fait que «aucune panne n’est survenue, ni dans les 33 cabi-nes, ni au niveau des stations». R. B.

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El Watan - Dimanche 26 mai 2013 - 11

Les migrations et la mondialisation en débat

ORAN INFO

SECTEUR DE LA CONSTRUCTION

Les ingénieurs veulent leur Conseil de l’Ordre

UN WEEK-END MACABRE 5 MORTS SUR LES ROUTES

MERS EL HADJADJ GRANDE OPÉRATION DE VOLONTARIAT

JUMELAGE ORAN-BORDEAUX COUP D’ENVOI DES MANIFESTATIONS DU 10e ANNIVERSAIRE

L es ingénieurs en construc-tion, par le biais de leur

Association Nationale Algé-rienne (ANAIC) dont le siège est implanté à Oran, militent pour la création de leur Conseil National de l’Ordre. Dans une déclaration à la rédaction locale, M. Nou-ri Seguini, le Président de l’ANAIC, a confirmé que cette démarche légitime et

officielle a été préconisée par les professionnels du secteur de l’habitat et de la construc-tion réunis autour de leur Association Nationale. Cette démarche tant atten-due viendra, ainsi a-t-il rap-pelé, consolider et mettre de l’ordre au sein de cette corporation en assurant, par la même occasion, à moyen et long terme, une nouvelle

dynamique pour la concré-tisation des différents pro-grammes d’habitat qui sont lancés au titre du plan quin-quennal 2010-2014 par les pouvoirs publics à travers l’ensemble des wilayas du pays. Il sera également tenu compte par cette nouvelle entité sur-tout des spécificités des types de logements qui seront réa-

lisés en tenant compte des régions. La création d’un Conseil National de l’Ordre va s’atteler au volet de la for-mation et la mise à niveau des ingénieurs en construction, qui constitue, selon lui, un axe majeur et très important afin de mieux contribuer à la modernisation de la construc-tion d’une manière générale. T. K.

C ette fin de semaine a été macabre à Oran où les éléments de la Protection civile ont recensé pas moins de 5 décès

et un blessé grave. Le premier décès vient d’allonger la liste des noyés sur les plages de la côte oranaise alors que la sai-son estivale n’est pas encore entamée. Un jeune homme est décédé jeudi à Bomo plage. Ce dernier, originaire de la wilaya de Tlemcen et âgé de 27 ans, était en virée balnéaire avec un groupe d’amis. Il a trouvé la mort après s’être aventuré dans une mer démontée. Alors qu’à Es-Senia et Gdyel, 2 moto-cyclistes ont été tués et un troisième grièvement blessé. Le premier accident mortel a eu lieu à l’entrée de la localité d’Es-Senia. Un jeune homme de 24 ans y a trouvé la mort sur le coup. Ce dernier sur sa mobylette est entré en collision de plein fouet avec une voiture venant en sens inverse. Le second accident a été enregistré sur le tronçon menant de Fleuris-Hassiane Ettoual vers Gdyel. Deux jeunes âgés de 25 ans ont été heurtés par un véhicule léger. On dénombre un mort et un blessé grave. Les dépouilles ont été acheminées vers la morgue de l’hôpital pour autopsie et le blessé grave vers le service des urgences. Une enquête a été ouverte pour ces deux accidents mortels. Dans le même registre, les éléments de la Protection civile d’Oran ont évacué deux cadavres, un vers la morgue du CHU d’Oran et le second vers l’hôpital d’El Mou-hguen pour autopsie. Le premier cadavre est celui d’une vieille dame. Cette dernière âgée de 80 ans a été retrouvée morte dans son domicile situé à El Makkari, ex-Saint Eugene. Le second a été découvert dans une société située à la zone d’activité d’El Kerma. Il s’agit d’un homme de 63 ans. Zekri S.

U ne vaste opération de volontariat a été programmée, hier, au niveau de la plage de Mers El Hadjadj (ex-Port aux

Poules) relevant de la daïra de Bethioua. Cette action de nettoyage des plages, organisée par la radio Ba-hia, plusieurs mouvements associatifs et les autorités locales, coïncide avec l’année de l’environnement et porte sur un travail de proximité, lequel vise à impliquer toutes les parties concer-nées dans l’entretien des plages. Quatorze plages au niveau de tout le littoral algérien, dont celle de Mers El Hadjadj, ont été choisies pour le lancement de cette campagne d’entretien et de préservation de l’environnement. Des moyens humains et matériels seront mobilisés à l’occasion de cette journée de sen-sibilisation. La radio El Bahia transmettra en direct toutes les étapes de cette opération à laquelle une dizaine d’associations vont participer. Foued A.

L e coup d’envoi des manifestations officielles culturelles et artistiques, marquant à Oran, à partir du 25 mai jusqu’au

15 juin prochain, la célébration du dixième anniversaire du jumelage entre les villes d’Oran (Algérie) et Bordeaux (France) a été donné dans la matinée de samedi à l’Institut Français. Les festivités programmées ont donné lieu, à partir de 10 heures, au lancement de la Journée de la photographie intitulée «Itiné-rance Oran- Bordeaux : 10 ans» qui a été suivie par un concert de musique oranaise et andalouse animé par les musiciens de l’orchestre «El Houari», et clôturée en fin de matinée par une rencontre littéraire et un conte de l’Association Culturelle «Le Petit lecteur» où ont été conviés les membres du mouvement associatif oranais, le grand public, les adhérents et les étudiants de l’IFO. S’agissant de la manifestation de cette première jour-née selon l’organisatrice, la photographe-comédienne Anne Saffore, «il s’agit de présenter, par le biais d’une vingtaine de photographies qui sont réparties pour deux expositions organi-sées à l’Institut Français et à l’Association SDH- Sidi el Houari, les aspects de la vie au quotidien des deux villes jumelles qui sont un ciel ouvert parmi les joyaux urbains des régions les plus riches et les plus belles». Par ces deux expositions, a-t-elle indi-qué, «il est question d’une errance à travers un itinéraire bien conçu pour attirer la curiosité et surtout permettre au public oranais de découvrir les richesses que recèlent ces deux grandes agglomérations». Pour l’après-midi, le programme a prévu, dès 14 h, sur le site de l’association «SDH», tout un éventail de manifestations culturelles jusqu’à 18 heures. Elles ont donné lieu à une rencontre d’improvisation sur le thème «Oran-Bordeaux : deux villes d’eau», un partage musical et poétique sous un fond de sons d’instruments musicaux en cuivre, une balade dans les vestiges historiques de ce quartier. Tegguer Kaddour

«Migrations et mondialisation», intitulé du colloque international programmé au CRASC les 21 et 22 mai, clôt une série de neuf rencontres consacrées au socio-logue algérien Abdelmalek Sayad. Le cycle a été entamé le 4 février 2010 par le Centre culturel français (actuellement Institut Français) en collaboration avec l’association de protection du site de la Villette représentée par Yve Jammet. Au fur et à mesure, d’autres instances ont été mises à contribution dont le CRASC qui a abrité une bonne partie des débats mais aussi l’association des amis de Abdelmalek Sayad présidée par Christian de Montlibert, université de Strasbourg, et coorganisateur de l’exposition «Ici, là-bas, la sociolo-gie de l’émigration-immigration», en adéquation avec les théories du chercheur qui, en son temps, a réussi à imposer la thématique de la migra-tion dans les sciences sociales. «Le sociologue des marges, de l’entre-deux», considère ce dernier qui a in-tervenu en séance plénière pour démon-trer que Abdelmalek Sayad est certes un spécialiste de l’immigration mais c’est d’abord un sociologue qui a théorisé les effets de la domination et des luttes sym-boliques. Parmi les différents centres d’intérêts, il évoque le travail effectué avec Pierre Bourdieu sur les transfor-mations du monde paysan, l’analyse de l’évolution des valeurs de cette catégorie et les efforts de réflexion qui l’ont amené à sortir avec de nouvelles représenta-tions. Christian de Montlibert considère que chez Sayad, la réalité est sans cesse soumise à l’analyse critique faisant que l’histoire demeure toujours en chantier. C’est précisément le cas pour les phé-nomènes migratoires algériens qu’il a étudiés. «Ses travaux ont une valeur heuristique tout à fait d’actualité», es-time l’universitaire français en réponse à une question sur la pertinence de l’œuvre de Sayad aujourd’hui. En tenant compte du fait que, selon lui, «les pays indépendants deviennent en général des banlieues du capitalisme des pays déve-loppés», il met en avant la subsistance des effets de domination symbolique étudiés par l’auteur de «La double absence». Tassadit Yacine, qui a donné la

p r e -mière conférence du cycle, une «lecture croisée» de cette œuvre il y a trois ans, est revenu cette fois pour retra-cer son parcours et la formation de son habitus cultivé. «Le rappel du contexte historique permet de comprendre les raisons qui fondent la réflexion de Ab-delmalek Sayad autour de l’émigration-immigration et d’en saisir la genèse», note la directrice à l’EHESS en évoquant la rencontre avec Pierre Bourdieu, alors jeune agrégé en philosophie qui, dit-elle, «l’entraînera sur le champ de l’enquête sociologique pour ne pas dire sur le champ de bataille». En pleine guerre d’Algérie, la tâche n’était pas aisée. Ab-delhafid Hammouche, de l’université de Lille, prévient contre une sacralisation du penseur, synonyme de monumenta-lisation, et appelle à une lecture critique de son œuvre. Son intervention porte sur la combinaison des approches de Sayad, Bourdieu et Weber et parle d’appropria-tion critique des savoirs par emprunt de registre ou d’éléments conceptuels. Il note une puissance d’analyse dans «les enfants illégitimes», un texte qui montre finement les rapports de géné-rations et les différences d’aspirations

des uns et des autres. En corrélation avec «La ville» de Max Weber où les gens dépassent leur incompré-hension pour construire des liens et un alphabet commun, il montre com-ment, en adéquation avec le concept émigration-immi-gration théorisé par Sayad, les migrants participent de la construction de la ville fran-çaise. «Avec la montée des nationalismes, les interroga-tions qu’ils suscitent rendent urgent que cet héritage soit mieux étudié et analysé», sou-haite Yves Jammet qui met en avant la fonction sociale pouvant aider à construire des repères. Cédées par Rebacca Sayad, les archives du socio-logue (420 boîtes) traitées par son équipe sont mises à la dis-position du public. Ceci étant dit, ce colloque a été aussi une

occasion de présenter d’autres expériences dans le monde, à l’instar des études de cas regroupées dans une session parallèle. Stamatina Kaklamani de l’université de Crête s’est intéressé aux femmes immigrées (des républiques de l’ex-Union Soviétique) qui assistent les personnes âgées en Grèce rurale. Souleymane Gomis de l’université Anta Diop du Sénégal a étudié les transferts de fonds des migrants sénégalais au Ca-nada, une catégorie aisée qui n’échappe pas à certaines idées développées par le sociologue algérien. Nicolas Jaoul du CNRS a regretté d’emblée de ne pas avoir lu Sayad avant d’entamer sa recherche sur l’émigration-immigration des «intouchables» à cause, précise-t-il, du cloisonnement regrettable des sciences politiques et de la sociologie. Sa lecture a postériori lui a permis en quelque sorte de conforter ses conclu-sions même si l’intitulé de son inter-vention portant sur le rôle politique des émigrés-immigrés «intouchables» en Grande-Bretagne et en Inde commence par «une double présence» au lieu d’«une double absence». Djamel Benachour

● Le cycle a été entamé le 4 février 2010 par le Centre culturel français (actuellement Institut Français) en collaboration avec l’association de protection du site de la Villette représentée

par Yve Jammet.

UN COLLOQUE CLÔT LA SÉRIE DE RENCONTRES SUR ABDELMALEK SAYAD

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L’installation d’une patinoire dans le club hippique de Aïn Achir a suscité le cour-

roux des adhérents de ce lieu réservé de par sa notoriété à l’ac-tivité équestre. C’est du moins l’avis des habitués de club qui dénoncent un amalgame entre l’activité sportive de l’équitation et une aire de jeux et de loisirs. «L‘endroit n’est plus ce qu’il était. Jadis, nous y allions chaque week-end mais maintenant nous n’y allons plus car une patinoire a été installée dans un lieu qui n’est pas la sienne même si l’en-trée est de 50 DA par personne alors avant qu’on payait la même somme par véhicule sans comp-ter le nombre de passagers», ont-ils souligné. Pis, l’ancienne association qui gérait le lieu exigeait une cotisation annuelle

de 3000 DA pour les adultes et 2000 DA pour les mineurs et une cotisation mensuelle de 1200 DA. Actuellement la nouvelle as-sociation impose 10 000 DA/an et 3 000 DA/mois. Plusieurs ca-valiers pauvres ne peuvent plus y adhérer même s’ils ont démontré leur maitrise de cette discipline en remportant plusieurs titres locaux, régionaux et nationaux. Contacté, le vétérinaire du club Dr Bentelis est du même avis que les adhérents. Il s’est exprimé sur cette situation en déclarant : «La patinoire nous a été imposée par la wilaya. C’est un club hippique, on n’a pas à y mettre des activités hors celles liées aux activités équestres. Quant aux coûts d’ac-cès et de cotisations, ils sont nécessaires pour subvenir aux besoins alimentaires des che-

vaux et assurer le salaire des 20 travailleurs du club. Par ailleurs, sept millions de dinars ont été oc-troyés par le ministère de tutelle à la direction de la jeunesse et des sports pour la rénovation du club. Jusqu’aujourd’hui, rien n’a été fait, cependant». Par rapport à cette situation, le directeur de la jeunesse et des sports, Djamel Zebdi, s’est expli-qué : «Le retard est à endosser à l’office communal des sports de l’APC de Annaba. Il assurait la gestion des lieux lors de la der-nière visite de l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports en 2011 où il a été procédé à son transfert de l’APC à la DJS. L’inventaire et la préparation de la passation de consignes ainsi que l’établissement de l’acte de propriété ont ainsi pris du retard.

Pour la réhabilitation du club, l’opération a été inscrite en 2011. L’étude avait nécessité une en-veloppe de 5 164 000, 00 DA et pour la réhabilitation une autre de 74 836 000,00 DA prenant en charge la rénovation des deux carrières, l’écurie, les douches pour les chevaux et un parking. Actuellement, nous sommes dans la dernière phase. L’évaluation des offres et le lancement des travaux seront entamés à la fin juin 2013.». Force est de souli-gner qu’une convention d’une année, approuvée par les services ministériels, a été signée entre la DJS et l’association qui prévoit un accord donnant à l’association la gestion du club et l’entretien des chevaux. La propriété, cepen-dant, revient à la DJS.

Leïla Azzouz

El Watan - Dimanche 26 mai 2013 - 12

ANNABA INFO

● On attendait la réhabilitation du club, et c’est une patinoire qui vient s’y greffer sur ordre de la wilaya, du n’importe quoi !

Les adhérents en colère

PROJET DE LA NOUVELLE VILLE DRAÂ ERRICHE

Une aubaine pour les chômeurs

Cela est à l’origine de manifestations de colère qui sont organisées sporadique-

ment à l’échelle de certaines communes telle Oued El Aneb où les perspectives en matière d’embauche au travail paraissent inexistantes en l’absence de projets d’investissement productif», estiment des élus locaux. Ce qui a poussé les jeunes chômeurs de Oued El Aneb dont ceux sans qualification, à reven-diquer la priorité en matière d’emploi dans les chantiers de réalisation du mégaprojet du nouveau pôle urbain intégré de Draâ Erriche. Il semble que cette demande a été prise en considération puisque le chef de l’exécutif de

wilaya a ordonné aux entreprises impliquées dans la construction de la nouvelle ville de Draâ Erriche à donner la priorité d’embauche aux jeunes chômeurs de Oued El Aneb. «Plus de 200 jeunes chômeurs sans qualification, viennent d’être recensés jusqu’à ce jour pour suivre une formation accélérée dans le bâtiment afin de répondre aux besoins en main-d’œuvre qualifiée des futurs chantiers du projet du nouveau pôle urbain intégré de Draâ Erriche. Cette opération va se pour-suivre pour cibler l’ensemble des jeunes chômeurs sans qualification de la commune concernée», révèlent les mêmes élus de Oued El Aneb. Ces dernier abondent sur le même sujet en poursuivant : «Une fois le recense-ment des jeunes chômeurs sans qualification achevé, ces derniers seront placés dans des établissements de formation de Berrahal et de Oued Kouba pou y suivre des stages dans les métiers de maçon, de ferrailleur, de carreleur, de plombier et autres». Le nouveau pôle ur-bain intégré de Draâ Erriche dont les travaux d’aménagement ont été lancés par le premier ministre, Abdelmalek Sellal, est conçu pour

abriter un programme de 50 000 logements, tous segments confondus. Ce programme d’habitat sera accompagné d’une panoplie de projets d’équipements publics, à l’instar d’un réservoir de stockage de 10 000 m3 d’eau potable. D’autres communes rurales telles Berrahal, Aïn Berda, Chorfa, El Eulma et Sidi Amar font face, elles aussi, au fléau du chô-mage qu’elle considère comme un problème difficile à prendre en charge par rapport à celui du logement. Les dizaines de marchés de proximité qui sont en cours de réalisation à travers le territoire de la wilaya, demeurent insuffisants pour résorber le chômage. D’au-tant plus que ces espaces commerciauxsont conçus exclusivement aux jeunes chômeurs qui exerçaient dans le commerce informel. C’est dire que seul l’investissement productif avec la création d’usines industrielles, est à même de venir à bout de ce fléau. Les dispo-sitifs de soutien de l’Etat à l’emploi (Ansej, Cnac et Angem) ont montré jusqu’à présent leurs limites d’où la nécessité de trouver d’autres formules plus performantes pour dynamiser le marché du travail.

UNE PATINOIRE AU CLUB HIPPIQUE EL BOUNINETTOIEMENT TOUS AZIMUTS

La commune d’El Bouni n’a pas lésiné sur les moyens pour faire aboutir une grande campa-

gne de nettoiement qu’elle a menée tous azimuts la semaine dernière. Ce sont pratiquement les quatre coins de la cité qui ont été passés au peigne fin pour qu’El Bouni se paie un nouveau visage. Des moyens matériels conséquents ont été mobilisés pour le ramassage des ordures et autres corps solides. L’opé-ration ayant associé les efforts des services de la di-rection de l’environnement et des équipes d’Algérie blanche dont le coup de pouce n’est pas négligeable a donné un nouveau look aux cités. Ce qu’il faut aussi souligner c’est que les résidants de ces cités ne sont restés en marge de cette campagne. Ils étaient nom-breux à participer à la réussite de l’opération par un geste de volontariat qui a complètement changé leur environnement immédiat. Parallèlement, les services de la commune ont organisé des battues des chiens errants qui prolifèrent à travers les quartiers et prépa-rent des actions de démoustication et de dératisation qui devront concerner tous les immeubles de la ville. Aussi la commune a mené une campagne de lutte contre la prolifération des constructions illicites dans le quartier du 1er Mai. Le premier bilan fait état de l’élimination de trente bêtes errantes et la démolition de sept constructions illicites. A. S.

DES TAXIPHONES DANS L’EXPECTATIVE

T ransféré temporairement sur le boulevard Bouzred Hocine, le service des cartes grises de la daïra de

Annaba sera déplacé encore une fois sur le boulevard de l’ALN, apprend-on auprès des responsables de ce service. Cette décision a eu un impact négatif sur les taxiphones et les bureaux de tabac du boulevard Bouzred Hocine. En effet, l’activité du taxiphone a considérablement régressé suite à la généralisation des téléphones mobiles. Les gérants ont trouvé l’astuce et se sont convertis en commerce de tim-bres fiscaux dont les profits générés par les recettes équilibrent un tant soit peu les bénéfices. Mais avec le transfert du service des cartes grises, le pourvoyeur de ce commerce, les dix taxiphones et bureaux de tabac du quartier vont vraisemblablement mettre la clé sous le paillasson. «La vente des timbres fiscaux est notre seul profit. La daïra a annoncé la couleur en remplaçant le timbre de 2000 DA pour les passeports en quittance et voilà qu’elle décide de transférer son service de cartes grises sur le boulevard de l’ALN. Comment allons-nous résister pour payer nos charges», se plaignent les propriétaires concernés. Cependant, au boulevard de l’ALN qui a accueilli ce service de daïra, les taxiphones du quartier se frottent d’ores et déjà les mains. Le malheur des uns... A. L.

LA COQUETTE S’INSPIRE D’EL BAHIA

La visite de la délégation de la

ville d’Oran a tracé les contours d’une coopération dans le domaine de la ges-tion. D’ores et déjà, et sur la base de l’expérience d’Oran dans la gestion com-munale, il est projeté la création d’une EPIC de nettoiement pour les communes de Annaba et El Bouni. Aussi l’idée de la gestion par une entreprise des espaces verts et de l’éclairage public fait-elle son petit bonhomme de chemin. Pour sa part, la ville d’Oran mettra à profit l’expérience de Annaba acquise dans la réalisation du pôle universitaire et du projet de nouveau pôle urbain intégré en réalisa-tion à Draâ Erriche. C’est dire que les jalons d’un partenariat entre les deux communes sont ainsi déjà plantés. Les responsables des deux communes sont déterminés à tisser des liens solides pour échanger leurs expériences respectives. Outre les créneaux cités, Annaba qui s’inspire toujours de l’expérience d’Oran on pense à la mise sur pied d’une commission de pilotage chargée du suivi du projet de tramway.

Le taux de chômage a atteint un seuil inquiétant dans la plupart des communes rurales de la wilaya de Annaba. Il touche principalement les jeunes diplômés des centres de formation et de l’université et ceux sans qualification.

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KABYLIE INFOKABYLIE INFOEl Watan - Dimanche 26 mai 2013 - 12

KABYLIE INFOAKBOU L’APC RÉPOND AUX HABITANTS DE LA CITÉ ALCOVELDans une déclaration signée par son chargé de com-

munication, l’APC d’Akbou a tenu à répondre, aux habitants de la cité «Alcovel» qui ont protesté le 13 mai dernier contre un chantier de la commune entamé à côté de leur cité sans les prévenir. «Ainsi, selon la logique des habitants de la cité «Alcovel» les travaux d’élar-gissement de la voie menant du stade des martyrs à la clinique Hamani auraient du se faire en sourdine, hors des jours ouvrables et des horaires légales de travail», lit-on dans le communiqué de la commune. L’assemblée populaire d’Akbou estime, plus loin qu’il n’y a pas eu «d’atteinte à l’honneur» des habitants comme l’ont déclaré les contestataires. «S’agissant de la prétendue «atteinte à l’honneur» qui serait généré par la destruction de mur d’enceinte il y a lieu de se demander quel aspect offrira le tissu urbain si tous les citoyens de la commune d’Akbou se mettent à ériger des murs d’en-ceinte autour de leurs cités», s’interroge-t-on à la mairie. Concernant les questions soulevées liées à la propriété du terrain, le signataire du document à tenu à rappeler que l’APC c’est aussi l’Etat. «Pour ce qui est du terrain, sur lesquels sont bâties les baraques, Mr Berrabah reconnaît que le terrain appartient à l’Etat tout en oubliant que l’APC est une institution de ce même état», écrit l’APC en incriminant le porte parole de l’association des habitants d’Alcovel de «se réjouir du statut quo induit par la décision de la cour suprême de l’annulation de la décision de délo-gement des contestataires, et que «c’est tout le monde qui perd dans l’affaire», écrit l’APC d’Akbou non sans revenir sur les conséquences de cette situation que la mairie qualifie de blocage. «Cette situation de blocage pénalise non seulement les occupants des 60 chalets très vétustes mais aussi toute la population d’Akbou», selon le communiqué de l’APC qui précise que ses services envisagent de lancer sur ce site un projet de 600 loge-ments pour le recasement d’un autre quartier de la ville voué à l’éradication. F. I.

GRÈVE À L’ETR BÉJAÏALA DIRECTION INVITE LES GRÉVISTES À REPRENDRE LE TRAVAILLa direction de l’Entreprise des travaux Routiers, ETR

de Béjaïa est sortie de son silence début de semaine et invité les travailleurs en grève à revenir à leurs postes. Dans une déclaration remise à notre rédaction, le PDG de l’ETR de Béjaïa estime que le préavis de grève lancé le 13 mai dernier par le Conseil syndical ne reflète pas la position de tous les travailleurs de l’unité. Ce préavis de grève «composé d’ex grévistes et au nom d’ex grévistes (considéré comme base) et non de l’ensemble des tra-vailleurs prouve une fois de plus ses bonnes intentions de recherche de dialogue et de concertation autour des véritables problèmes de l’Entreprise à savoir retrouver sa place dans l’activité des travaux publics», se défend le PDG de l’ETR, B.Kebiche. Plus loin, le premier responsable de cette entreprise a tenu a assurer que le PV de la SGP-TP Sinatra et UGTA est suivi à la lettre par la direction de l’ETR tout en referant au PV «du 05/03/2013 et non pas à celui du 02/04/2013» en poursuivant que «le point 5 du même PV a prévu un comité de suivi (SGP-TP Sinatra et l’ETR d’une part et la Fédération du bâtiment et des travaux publics, l’union de wilaya et l’union locale de l’UGTA Bejaia d’autre part pour l’accompagnement de ces me-sures et traiter de tous les problèmes pouvant survenir jusqu’à la stabilité totale de l’entreprise» Le PDG de l’ETR Béjaïa accuse le conseil syndical d’user de «déclarations tendancieuses pour éloigner d’avantage les pourvoyeurs de plans de charge de l’en-treprise», lit-on dans le communiqué. Tout en invitant les travailleurs en grève à se remettre au travail, le responsable de l’unité de Béjaïa affirme qu’il n’envisage pas de suspendre ses poursuites judiciaires. «Nous ne pouvons payer 11 mois de grève illégale, en-trave à la liberté de travail et d’arrêter une poursuite ju-diciaire pour détérioration de matériel d’une entreprise publique», écrit-il. F.I.

Des associations nettoient la plage de Boulimat

● L’opération «Terre et Mer», en prévision de la saison estivale, est pilotée par l’association Ardh pour la protection de la nature, en collaboration avec d’autres associations.

Samedi dernier, les automobilistes de la RN 24 sur la côte ouest de

Béjaïa n’ont pas eu à rouler trop vite. Sur un périmètre de centaines de mètres, le long de la RN 24, une soixantaine d’enfants de l’école Fathma Nsoumer encadrés par des as-sociations de protection de la nature, se sont donnés rendez-vous pour nettoyer les bordures de la route nationale. Des dizaines de grands sacs emplis de déchets de toute sortes, bouteilles en verre, canettes de bières et autres résidus ont été ramassés. L’opération baptisée «Terre et Mer», en prévision de la saison estivale est pilotée par l’association Ardh pour la protection de la nature en colla-boration avec le club Atlantide, Tichy la Verte, les amis de la faculté de Médecine et la pépi-nière du chahid Hassisene.Arborant un large sourire, Ka-rim Khima le président de l’as-sociation Ardh a de quoi être fier. Ses partenaires et jeunes bénévoles ont réalisé un véri-table exploit ce jour la bien que pour lui, cette campagne n’est que symbolique. «La journée de sensibilisation Terre est Mer est un geste symbolique. Nous avons ciblé les automobilistes à l’arrivée de la saison estivale. Malheureusement, on a consta-té que la plus part des déchets sont dans la rue, les bouteilles de plastiques, des bouteilles de bières qui sont aussi nocives pour la santé», lance-t-il.Tout en expliquant l’opération

aux gens de passage, Karim Khima doit aussi gérer, le deu-xième groupe de bénévoles qui s’est éparpillé sur la plage. «Notre but ce n’est pas le net-toyage car nous ne sommes pas des éboueurs, nous sommes la pour faire un geste symbolique pour alerter les gens sur la pro-tection de la nature», précise-il. Derrière notre interlocuteur, de jeunes personnes en tenue sous marine s’affairent autour d’un bateau à moteur. C’est l’équipe des plongeurs du club Atlantide auquel est confiée la mission de nettoyage des fonds marins. La mer est as-sez agitée mais ils devront quant

même embarquer pour quelques kilomètres et nettoyer les fonds de l’île des Pisans de Boulimat. Un seul mot d’ordre, ne pas re-venir les «sacs vides», explique Zaouche Zohir le président du club Alantide qui intervient dans des domaines de sport subaquatiques, notamment le secourisme en mer est aussi sur les lieux. «Aujourd’hui, nous in-tervenons pour prendre la phase sous-marine. Nos plongeurs vont nettoyer les fonds sous marins de cet île qui connaît des milliers de visiteurs chaque saison», dit-il en précisant que la aussi, ce sont des efforts symboliques car leurs moyens

ne leur permettent pas de faire plus. «Si on est sollicité on sera toujours présents. A la fin de la journée, des flyers dessinés par des enfants sont offerts aux au-tomobilistes et aux riverains. La sensibilisation doit continuer dans d’autres canaux» estime Karim Khima de l’association Ardh. «Le rôle de la protec-tion de l’environnement revient avant tout à la direction de l’environnement de Béjaïa et l’APC de Béjaia auxquels l’Etat a donné les moyens. Les asso-ciations sont la pour donner un coup de main», conclut-il. Farid Ikken

Une soixantaine de jeunes bénévoles ont pris part à la campagne de nettoyage de la plage de Boulimat

Grève et marche des corps communsLes corps communs sont à nouveau sortis

hier dans la rue pour faire entendre leur cause. Rassemblés autour des mêmes reven-dications, les deux syndicats, le Snccopen et le Snapap, représentant respectivement cette branche d’activité dans l’éducation nationale et à l’université, avaient appelé les corps communs, les ouvriers professionnels et les agents de sécurité des deux secteurs, à observer dans la journée d’hier, une grève. Celle-ci a été ponctuée par une marche de la Maison de la Culture vers le siège de la wilaya. Les animateurs des deux syndicats ont réitéré dans une plateforme commune et rendue publique l’essentiel de leurs revendi-

cations statutaires et autres régularisations administratives. Sur la question des salaires, exigeant en préambule un salaire à même d’améliorer leur pouvoir d’achat, les deux syndicats ont remis sur le tapis une demande de révision du régime indemnitaire, récla-mant en ceci l’octroi de primes spécifiques, l’intégration des corps communs dans l’édu-cation et la régularisation des contractuels. L’occasion a été aussi saisie pour dénoncer sur un autre registre l’insécurité régnante dans les cités universitaires et les établisse-ments scolaires. R. O.

BÉJAÏA

Le CW 15 impraticableExcepté la partie traversant le

village Tala Moumèn, consi-dérée plus au moins praticable, le chemin de wilaya n°15 qui serpente les hauteurs sud de la commune de Beni Djellil est dans un état lamentable. En effet, les automobilistes de la région se plaignent quotidien-nement, de ce chemin devenu

un véritable cauchemar pour eux, et ce, à partir, notamment, du branchement desservant la localité de Feraoun jusqu’au lieu dit Takwerrabt, et de 1004 au territoire de la commune de M’cisna, au long des collines de Sidi Boudjemâa. Les trans-porteurs plaignants notent que l’état de délabrement avancé

qui caractérise cette tranche du réseau routier hautement em-pruntée, leur cause d’énormes désagréments du fait de son im-praticabilité. Les nids -de- poule qui jalonnent ses accotements et les crevasses fendillant sa chaussée ne font qu’attiser leur peine. «Effectivement, le CW 15 est en piteux état et présente un

sérieux handicape pour les usa-gers qui revendiquent constam-ment son aménagement. Nous avons sollicité les pouvoirs publics et ils nous ont promis de dégager une enveloppe consé-quente en vue de son revêtement dans les jours à venir», nous a déclaré, Titem Elhachemi, P/APC de Beni Djellil. A.Kasmi

BENI DJELLIL

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REMERCIEMENTSLes familles Ould Saïd d’Azazga, Chouaki de Tizi Rached et Tazerout d’Alger, très touchées par la sym-pathie de toutes les personnes qui se sont associées à la douleur, au chagrin et à la peine qui furent les leurs suite au décès de leur très chère, admirable, remarquable et unique épouse, mère, fille, sœur, belle-sœur et tante OUIZA, survenu à l’âge de 59 ans, et dans l’impossi-bilité de répondre individuellement à tous ceux qui les ont soutenus dans cette pénible épreuve, leur adressent leurs sincères remerciements. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»

EN PRÉVISION DE LA SAISON ESTIVALE À BÉJAÏA

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NIGER

Les assaillants venaient de Libye

Les auteurs des deux attentats-suicides perpétrés jeudi au Ni-ger contre un camp militaire à

Agadez et contre un site du groupe nucléaire français Areva à Arlit «sont venus de Libye», a affirmé, hier, le pré-sident nigérien, Mahamadou Issoufou. «Les assaillants, selon toutes les infor-mations que nous avons eues, venaient de Libye, du Sud libyen», a déclaré M. Issoufou, confirmant des informations déjà avancées par des responsables nigériens sitôt après les attentats. Ces attaques confirment que «la Libye continue d’être une source de déstabi-lisation pour les pays du Sahel», a-t-il poursuivi, s’exprimant à l’issue d’une rencontre à Niamey avec le patron du groupe Areva, Luc Oursel. A Agadez, la grande ville du Nord désertique, 24 personnes ont été tuées, essentiel-lement des militaires nigériens, selon le dernier bilan officiel. A Arlit, site d’extraction d’uranium, un employé d’Areva a été tué et 14 blessés, tous Nigériens, selon le groupe. Dix jiha-distes sont morts, d’après Niamey. Les attentats, les premiers du genre au Niger, ont été revendiqués par les Signataires par le sang, groupe du jihadiste algérien Mokhtar Belmo-khtar — qui avait été donné pour mort par le Tchad — et par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). «J’avais déjà prévenu, depuis le dé-clenchement de la crise libyenne (...), qu’il fallait éviter que les solutions après la défaite (du défunt dirigeant libyen, ndlr) El Gueddafi soient pires que le mal, et j’avais précisé que si l’Etat libyen se ‘‘somalisait’’ ou tom-bait entre les mains d’intégristes, la solution serait pire», a souligné M. Issoufou devant plusieurs médias. «Aujourd’hui la situation est très difficile, les autorités libyennes font le maximum pour la contrôler, mais le fait est là: la Libye continue d’être une source de déstabilisation pour les pays du Sahel», a-t-il dit. Selon de nombreux experts, le Sud libyen est devenu au cours des derniers mois l’un des sanctuaires où se sont reformées les cellules d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) et autres groupes islamistes armés après l’offensive française au Mali. Sitôt après les attentats, les autorités nigériennes avaient pointé la Libye voisine. R. I.

El Watan - Dimanche 26 mai 2013 - 14

I N T E R N A T I O N A L E

LE MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR ÉVOQUE UN RISQUE TERRORISTE À TUNIS

Les juges et les avocats dans le collimateur des djihadistes

TunisDe notre correspondant

Le ministère tunisien de l’Intérieur a averti depuis jeudi dernier les juges et les avocats d’un risque

terroriste imminent évalué à 85 %, selon les experts, encouru par le tribu-nal de Tunis qui gère les dossiers des jihadistes arrêtés en rapport avec les divers incidents qu’a connus la Tunisie. La circulation sur le boulevard du 9 avril, à Tunis, est curieusement fluide ces dernières 48 heures. Une artère pourtant connue pour ses embouteil-lages, notamment le matin au niveau du tribunal. Mais, le stationnement des voitures a été interdit aux alentours de ce tribunal, suite aux forts soupçons sur une attaque terroriste visant cette bâtisse. Les entrées sont désormais filtrées. Les professionnels sont appe-lés à porter leur badge et les usagers à donner les motifs de leur présence. C’est la première fois en Tunisie que

le niveau d’alerte anti-terroriste atteint 85 %, «ce qui représente un niveau très élevé», a constaté le bâtonnier des avocats, Chawki Tabib. «Les autorités sécuritaires ont demandé aux corpo-rations professionnelles de collaborer en matière de dispositions sécuritaires préventives», a-t-il ajouté. Quant à la présidente de l’Association des magistrats tunisiens, Kalthoum Kennou, dont la corporation est censée être visée par cette menace, elle s’est dite «sereine» et a indiqué que «de telles menaces ne sauraient perturber la sérénité des juges dans leur quête pour le respect de l’Etat de droit et des institutions, prêché par la révolution».

PROLONGATION DE L’ÉTAT D’URGENCE

Au niveau officiel, le Conseil supérieur de la sécurité nationale s’est réuni en présence des trois présidents (Gouver-nement, Assemblée et République), des principaux ministres et de hauts cadres

de l’armée et les forces de sécurité. Suite à cette réunion, le ministre de la Défense s’est prononcé pour la prolongation de l’état d’urgence, en vigueur depuis le 14 janvier 2011 et qu’on a longtemps promis de lever. Il a été également question de recommandations sur la mise en place d’une stratégie globale pour faire face aux défis sécuritaires, le renforcement du contrôle au niveau des frontières pour faire face au terrorisme et à la contrebande, le renforcement de la sécurité dans tous les tribunaux du pays, ainsi que la mise en place d’un plan de neutralité des mosquées. «Si le Conseil supérieur de la sécurité natio-nale (CSSN) a examiné avant-hier les questions de sécurité des tribunaux et de la neutralité des mosquées, il y a lieu de s’interroger sur le rapport entre ces deux thèmes et la sécurité nationale et si l’on est déjà sur le seuil du terrorisme», a constaté l’islamologue Néji Jalloul. Celui-ci ajoute : «Les autorités ont finalement compris le danger latent de

ces discours violents, relayés dans les mosquées». «Lesquels discours sont parmi les facteurs ayant contribué à la montée du risque terroriste en Tunisie. C’est pourquoi le CSSN s’est retrouvé assujetti à discuter la neutralité des mosquées», a-t-il conclu. Il reste toutefois à élucider le risque réel encouru par la Tunisie en termes de ter-rorisme. «Si le ministère de l’Intérieur a exigé d’interdire le stationnement autour du tribunal de Tunis, c’est pour dégager la vue dans la zone et éviter les risques d’un attentat suicide», a expli-qué un expert qui a requis l’anonymat. Pour ce dernier, «le taux de risque à 85% équivaut à une forte probabilité». «Ces mesures de sécurité vont être maintenues pendant longtemps, car c’est la devise en matière de lutte contre le terrorisme des groupes jihadistes sui-cidaires», a-t-il souligné. Une nouvelle page semble s’ouvrir en Tunisie avec ces soupçons d’attaques terroristes contre des cibles civiles. Mourad Sellami

CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE PAIX SUR LA SYRIE

Washington met la pression sur l’opposition Des responsables américains, russes et français se

retrouveront demain, lundi, à Paris pour préparer la conférence internationale visant à réunir à Genève des représentants du régime et de l’opposition. Si le régime a donné, selon la Russie, son «accord de prin-cipe» pour participer à la conférence internationale de paix dite «Genève 2», l’opposition est en revanche très hésitante à s’engager dans des négociations, alors qu’elle est en perte de vitesse sur le terrain. Elle est en outre divisée en raison de la guerre d’influence des puissances régionales, avec d’un côté, l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis qui veulent élar-gir la coalition pour réduire l’influence des Frères musulmans et de l’autre, la Turquie et le Qatar qui soutiennent la confrérie islamiste. «Vous avez l’Arabie Saoudite et les émirats arabes unis qui s’acharnent à inclure jusqu’à trente membres dans la Coalition nationale. Leur objectif est de réduire l’influence des Frères musulmans dans cette structure», a précisé un membre de la Coalition sous couvert de l’anonymat. Ce dernier a souligné que, «de l’autre côté, la Turquie, le Qatar et, dans une certaine mesure, la France sou-tiennent la Coalition telle qu’elle est», estimant «exa-gérées» les perceptions selon lesquelles le groupe est sous l’influence des islamistes. En référence à l’Arabie Saoudite et aux Etats-Unis, un autre membre de la coa-lition a critiqué leur interventionnisme : «Ils menacent de ne pas nous fournir de l’argent et des armes et nous disent que Bachar Al Assad restera au pouvoir si nous

ne nous prononçons pas en faveur de l’élargissement de la Coalition à trente nouveaux membres. C’est scandaleux. Cette rivalité pour le pouvoir tue l’opposi-tion syrienne», a souligné ce représentant, préférant lui aussi garder l’anonymat.

LEVÉE DE L’EMBARGO SUR LES ARMES,L’UE RÉTICENTE

Dans tous les cas, pour participer à «Genève 2», la Coalition de l’opposition syrienne a réclamé vendredi à Istanbul des «gestes de bonne volonté» du régime. «Nous voulons être sûrs que quand nous entrerons dans ces négociations, le bain de sang va s’arrêter en Syrie», a déclaré Khaled Saleh, un de ses porte-parole. Malgré tout, les préparatifs de la conférence interna-tionale se poursuivent. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, et le chef de la diplomatie française, Lau-rent Fabius, vont rencontrer lundi à Paris leur homo-logue russe, Serguei Lavrov, pour l’évoquer. Lors d’un «dîner de travail», ils feront le point sur l’organisation de la conférence initiée par Washington et Moscou. Lundi également, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE doit se prononcer sur une levée de l’embargo sur les armes à destination de l’oppo-sition syrienne. Plusieurs pays, comme la Suède et l’Autriche, s’y opposent farouchement. Sur le terrain, l’armée syrienne a annoncé avoir pénétré hier dans l’aéroport militaire de Dabaa, une position rebelle clé au nord de Qousseir, une semaine après le début de son

offensive conjointe avec le Hezbollah contre cette ville stratégique. «L’armée syrienne s’est infiltrée à l’inté-rieur de l’aéroport de Debaa par le nord-ouest, après s’être emparée de la ligne de défense des rebelles. Les combats se déroulent désormais à l’intérieur», a décla-ré à la presse une source militaire. Cet ancien aéroport se trouve à 6 km de Qousseir, sur la seule route au nord de la ville. D’après des militants, ce sont les forces spé-ciales de l’armée et le Hezbollah qui ont mené l’assaut. Dans un message, le chef par intérim de l’opposition syrienne, George Sabra, a dénoncé à Istanbul le fait que «des milliers d’Iraniens et leurs collaborateurs terroristes du Hezbollah aient envahi la Syrie». Pour Ghassan Al Azzi, professeur de sciences politiques à l’université libanaise, «les Iraniens ont demandé au Hezbollah de s’engager une fois pour toutes et de fa-çon publique car cette guerre doit décider de l’avenir de l’alliance entre l’Iran et la Syrie et peut-être de toute la région». «Le Hezbollah l’a fait, bien que ceci porte atteinte à son image au Liban et dans le monde arabe», a-t-il ajouté. Le mouvement chiite a dépêché 1700 hommes pour la bataille de Qousseir, selon une source proche de l’organisation. Le contrôle de Qousseir est essentiel pour les rebelles, car cette ville de 25 000 habitants se trouve sur le principal point de passage des combattants et des armes en provenance du Liban. La ville est également stratégique pour le régime car elle est située sur la route reliant Damas à sa base arrière ..sur le littoral. A. Z. et agences

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El Watan - Dimanche 26 mai 2013 - 15

I N T E R N A T I O N A L E

CÉLÉBRATION, HIER À ADDIS-ABEBA (ÉTHIOPIE), DU 50e ANNIVERSAIRE DE L’UNION AFRICAINE

De bonnes intentions, en attendant du concretL

es dirigeants africains ont célébré, hier à Addis-Abeba, cinquante ans d’efforts aux résultats inégaux pour unir leur continent.

Efforts qui jusque-là sont loin de concrétiser les espoir des peuples africains suscités au lende-main de la décolonisation. «Les pères fondateurs (de l’unité africaine) s’étaient donné rendez-vous pour constituer l’Organisation de l’Unité afri-caine, à l’aube des indépendances il y a cinquante ans, et il est opportun que nous nous retrouvions aujourd’hui au moment où l’Afrique se redresse», a déclaré , selon l’AFP, le Premier ministre éthio-pien, Hailemariam Desalegn. «L’autosuffi sance et l’indépendance économique que nos fondateurs évoquaient demeurent encore quelque peu hors de portée et les inégalités sociales persistent», a relevé la présidente de la Commission de l’UA, la Sud-Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma.

Les espoirs de développement en Afrique se heurtent aujourd’hui, notamment à la menace posée par les mouvements insurgés islamistes, au Sahel, au Nigeria ou en Somalie. Le terrorisme est désormais une menace sérieuse pour l’Afrique (...). «Ce qui se passe au Niger n’est pas un cas isolé», a reconnu le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Teodros Adhanom, à propos des deux attentats suicides islamistes ayant fait une ving-taine de morts, jeudi dans le nord du Niger. Le président français, François Hollande, a invité les chefs d’Etat africains à participer fi n 2013 à Paris, a priori les 6 et 7 décembre, à un sommet consacré «à la paix et à la sécurité, et donc, d’une certaine façon aussi, à la lutte contre le terrorisme», a-t-il déclaré. L’instabilité dans le Sahel, dans l’est de la République démocratique du Congo et l’inter-minable crise politique à Madagascar devaient

dominer un sommet semestriel de l’UA prévu aujourd’hui et demain. De son côté, la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a annoncé l’annulation par son pays de 900 millions de dollars de dettes de pays africains. «L’Afrique change profondément, incitant de nombreux pays, Russie, Chine,Brésil, Japon et autres, à y investir pour profi ter des pos-sibilités économiques. Les Etats-Unis ont été en retard dans ce domaine et nous devons changer cela», a relevé le secrétaire d’Etat américain, John Kerry. Parmi les autres personnalités présentes à Addis-Abeba, fi gurent le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, et le vice-Premier ministre chinois, Wang Yang. La Chine, qui investit massivement en Afrique depuis des années, a été le seul pays remercié nommé-ment samedi à la tribune de l’UA. Le numéro un

éthiopien, Desalegn, a exprimé sa plus profonde reconnaissance envers la Chine qui investit des milliards (...) pour soutenir nos efforts de déve-loppement des infrastructures. De son côté, le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, a indiqué que la décolonisation du Sahara occidental sera le couronnement des victoires des Africains contre le colonialisme, selon l’APS «Les grandes victoires remportées dans ce combat historique attendent d’être couronnées par le parachèvement de la décolonisation du continent, à travers l’exer-cice, par le peuple du Sahara occidental, de son droit inaliénable à l’autodétermination», a souli-gné A. Sellal «Cet idéal a constitué une espérance et une référence qui allait nourrir le processus de renaissance porté par la résistance et le combat des peuples africains contre le colonialisme et l’apartheid», a-t-il ajouté. Amnay Idir

Créée le 25 mai 1963, l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) siège à Addis-Abeba en

Ethiopie. Elle vise la coopération entre les diffé-rents pays du continent dans le respect de l’intangi-bilité des frontières héritées du colonialisme pour éviter toute vélléité d’instabilité. Elle est dissoute en juillet 2002 et remplacée par l’Union africaine (UA) et compte 53 pays. Le Maroc a quitté l’orga-nisation suite à l’admission, en 1982, du Sahara occidental. Cependant l’OUA est restée inefficace quant au règlement des crises multidimension-nelles qui corrodent le continent. Comme plusieurs Etats membres sont minés par des conflits internes, à l’exemple des problèmes éthniques et sécession-nistes. D’autres pays se sont engagés dans des confrontations armées pour régler leurs conten-tieux territoriaux. Quelques tentatives pour ins-taurer un système fédéral sont initiées, à l’exemple du Soudan, mais dans la majorité des cas elles échouent car les dirigeants ont nié le pluralisme culturel et identitaire de leurs pays respectifs au nom de la nation qui reste un idéal abstrait. Ce qui ouvre le champ aux ingérences étrangères. Et l’Afrique se retrouve fragile et dominée et inca-pable de résoudre ses problèmes. En 1992, l’OUA adopte le principe d’un mécanisme de prévention et de règlement des conflits. Mais elle boucle la fin du vingtième siècle avec une quinzaine de conflits non résolus avec toutes leurs conséquences plus que dramatiques sur le continent. Entre autres, guerres civiles, réveil des démons ethnicistes et religieux, et des sentiments sécessionnistes et reste de par ses richesses naturelles un enjeu pour les grandes puissances, entre autres les Etats-Unis, la France et la Chine. La brève euphorie suscitée par l’indépendance cède face aux risques de balkanisa-tion, les convoitises néo-coloniales et des modèles étatiques hérités des anciennes métropoles. Et cela sur fond d’une économie conçue selon les besoins des grandes puissances, la faiblesse du niveau des forces productives et l’incapacité des dirigeants à concevoir des visions politique, économique et culturelle adaptées aux réalités de leurs pays. D’où l’échec d’édification des Etats-nations quel que soit le régime prôné,socialiste ou libéral. Il s’agit d’un même esprit, à savoir l’autoritarisme ou la dictature autocratique à l’exemple d’un Bokassa en République centrafricaine ou Macias en Guinée équatoriale. Les présidents sont nommés à vie et l’armée détient un pouvoir hégémonique. Seule force organisée, elle change les dirigeants sans pour autant changer la nature du système. L’ordre est l’unique programme politique. De 1963 à 1983 il est recensé sur le continent une soixantaine de coups d’Etat. Les obstacles à la paix et au déve-loppement sont produits par les dirigeants locaux ayant de surcroît pris le pouvoir de force liés aux intérêts des grandes puissances (1). D’où l’incapa-cité de l’OUA à s’imposer sur le continent africain comme acteur légitime pour gérer les conflits .

CONVOITISES DES PUISSANTS

Durant la Guerre froide, l’Union soviétique (URSS) s’est intéressée à l’Afrique. Elle s’est signalée en Guinée, au Zaïre, après le retrait des Belges du Congo, au Soudan, en Somalie,en Egypte, en Somalie. Mais sans succès.

De leur côté, les Etats-Unis sont loin d’être indif-férents au continent. Ils ont l’intention d’occuper le terrain détenu jusqu’aux années 1960 par des puissances coloniales, comme la Grande-Bretagne et la Belgique. Après le règlement de la crise congolaise, Wash-ington s’est concentré plus sur la guerre du Viet-nam. Mais cela ne l’a pas empêché de porter un intérêt sélectif pour le continent. Dans cet esprit, le président Johnson, à l’époque, a ciblé quelques pays pour leurs richesses minières et leur ouverture aux investissements américains, à l’exemple,de la Guinée, le Libéria, le Nigeria, le Kenya et le Zaïre, aujourd’hui République démocratique du Congo (RDC).La Chine à son tour s’y manifeste en ces années par la réalisation de projets comme le Tanzania-Zambia Railway (Tazara) long de 1800 km, qui depuis Kapiri Mposhi sur «la ceinture de cuivre» de Zambie, achemine le minerai vers Dar Assalam. Pékin construit aussi une ligne de chemin de fer pour le transport du manganése de Haute Volta (aujourd’hui Burkina Fasso) vers Nouakchott en Mauritanie. Les Chinois édifient à Freetown, en Sierra Leone, l’immeuble du gouvernement et à Kinsasha au Zaïre de Mobutu, le palais présiden-tiel. L’intérêt de la Chine pour l’Afrique ne répond à aucune considération idéologique. Soucieux de rattraper son retard économique par rapport à l’Occident au plus tard en l’an 2000, l’empire du Milieu s’est engagé dans la réalisation d’un plan décennal (1975-1985) qui comprend quatre volets :l’agriculture, l’industrie, la défense nationale et la technologie et la science. D’où la nécessité impé-rieuse de s’approvisionner en matières premières et de s’ouvrir vers l’Occident, à commencer par les Etat-Unis. Cette ouverture est marquée par la visite, le 22 février 1972, du président américain, Richard Nixon, en Chine.

CONFLITS ET DÉSTABILISATIONS

Dans les conflits internes ou inter-Etats qui déchirent l’Afrique, ce sont dans la majorité des cas des forces étrangères qui interviennent pour les régler. La France, en ce qui concerne le Zaïre, le Rwanda, le Tchad, le Mali et le Niger et Cuba en Angola et en Ethiopie.

CECI DIT, DES PAYS AFRICAINS SONT INTERVENUS

En 1971, les troupes guinéennes interviennent en Sierra Leonne pour empêcher un coup d’Etat. En 1979 les troupes tanzaniennes interviennent en Ouganda et avec l’aide du mouvement de résis-tance ougandais renversent le dictateur, Imin Dada, qui finit par se réfugier en Libye puis en Arabie Saoudite.D’autres pays ont soutenu des mouvements de rébellion dans les pays voisins. C’est le cas du Front des révolutionnaire unis (RUF) qui s’engage dans une guérilla contre le pouvoir en place en Sierra Leone, appuyé par le Front patriotique du Libéria de Charles Taylor. C’est depuis l’Ouganda qu’en 1990, le Front patriotique rwandais a lancé ses premières attaques contre le président Juvénal Habyarinama. Ses combattants sont issus de l’armée rwandaise avec

laquelle ils ont aidé Yoweri Museveni à prendre le pouvoir à Kampala en 1986.

SÉCESSION : EN 1993, L’ÉRYTHRÉE SE SÉPARE DE L’ÉTHIOPIE

Le Soudan continue à affronter à l’ouest de ses frontières les insurgés du Darfour. Sachant qu’en juillet 2011, le territoire du Sud est devenu indépendant sous le nom de Sud-Soudan sans pour autant régler le problème des frontières riches en ressources naturelles. Pourtant, Khartoum a pro-mis à l’indépendance en 1956 de régler la question dans le cadre d’un système fédéral, mais n’a pas tenu ses promesse, déclenchant deux guerres de sécession avec le Sud. La Casamance réclame son indépendance du Sénégal. La région du Sahel est en effervescence, avec l’apparition des mouve-ments islamistes radicaux et la résurgence de la

revendication des Touareg d’un Etat indépendant au Nord. La Somalie se divise : le Somaliland s’est autopro-clamé République.Les années 1990 font naître l’espoir de l’avène-ment de la démocratie en Afrique qui s’est trans-formé en cauchemar avec l’émergence des conflits politico-ethniques, aboutissant à des sécessions. Ainsi, l’UA assiste, impuissante, à la pérennité de l’esprit de la conférence de Berlin, en 1885, qui consacre le partage de l’Afrique par les grandes puissances . Ce qui s’est illustré encore une fois lors des crises libyenne et malienne et de la Répu-blique démocratique du Congo. A. I.

(1) Gérard Chaliand : L’Enjeu africain. wGéostratégie des puissants (Editions Complexe - 1984)

UNE FÉRULE D’ILLUSIONS

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S A N T É

MALADIES CARDIOVASCULAIRES

Surmortalité des femmes par infarctus du myocarde

PRISE EN CHARGE DES DIABÉTIQUES

Qualité de vie altérée par des facteurs invisibles

L’infarctus du myocarde est une mala-die très fréquente en Algérie. Il est considéré comme un sérieux pro-

blème de santé publique. 7 millions de décès par année dans le monde, dont 25 000 en Algérie, sont d’origine cardio-vasculaire. L’infarctus est défi ni par les spécialistes en tant que mort ou nécrose d’une zone plus au moins étendue du muscle car-diaque, c’est-à-dire le myocarde. Les cel-lules musculaires cardiaques de ce terri-toire ne parviennent plus à se contracter par manque d’apport en oxygène et meurent en quelques heures. Il touche un homme sur cinq entre 40 et 60 ans, mais peut également concerner le sexe féminin et le sujet plus jeune. Justement, les femmes sont de plus en plus touchées par cette maladie et l’on enregistre une sur- mortalité à travers le monde, ont révélé les spécialistes lors du 10 e Congrès du Collège des cardiologues libéraux orga-nisé ce week-end à Alger. Un thème large-ment débattu par les experts étrangers et nationaux qui ont tenté d’expliquer que cela est directement lié au changement du mode de vie des populations et à l’aug-mentation constante des facteurs de risque aujourd’hui connus de tous. Le syndrome

métabolique, diabète, hypertension arté-rielle, cholestérolémie, sédentarité et taba-gisme sont incriminés dans l’apparition de ces maladies cardiovasculaires. Ces pathologies ont été considérées, pendant plusieurs années, comme étant strictement masculines, relève le président du Collège des cardiologues, le docteur Moalek Mouloud. «Il y a quelques années, les hommes étaient les plus touchés par l’IDM, mais aujourd’hui, la gent féminine est gravement atteinte. L’on constate une sur-mortalité inquiétante», signale le doc-teur Benamer, cardiologue à Paris, en précisant que «le facteur anatomique (petite artère) expose la femme au risque». Pour lui, «le tabagisme est le facteur de risque essentiel, puis le diabète et l’HTA. Il signale aussi que les femmes consultent moins que les hommes lorsque les pre-miers symptômes apparaissent. Ce qui explique, selon lui, cette surmortalité». C’est pourquoi, le Collège de cardiolo-gues libéraux appelle, à travers son pré-sident, le docteur Mouloud, à mettre en place des campagnes de sensibilisation sur ce fl éau et à mener une lutte acharnée contre les facteurs de risque. Car, il estime que «le fl éau prend des proportions alar-

mantes». Il faut prendre au sérieux toute douleur thoracique jusqu’à la preuve du contraire. La sensibilisation doit être faite de manière très simple. «Informer sur la nécessisté de consulter et de prendre au sérieux ce type de problème et surtout de ne pas perdre de temps. Car il s’agit d'un problème qui doit être réglé dans les premières heures, voire minutes, après l’accident», a-t-il ajouté. L’autre aspect abordé lors de ce congrès est la prise en charge de la cholestérolémie qui est un des facteurs de risque impliqué dans l’IDM. «En prévention primaire, les satines sont prescrites chez les sujets à haut risque. Par contre, l’activité physique, une ali-mentation équilibrée et l’arrêt du tabac sont indiqués aussi en prévention pour les sujets à faible risque», a-t-il conclu, avant de souligner que ces deux journées scien-tifi ques donnent l’opportunité à chacun, dans le cadre de la formation médicale continue, de mettre à jour ses connais-sances et de se confronter aux progrès des techniques de diagnostiques et de théra-peutiques, de même qu’elle permet des échanges fructueux avec d’autres sociétés savantes. Djamila Kourta

La face cachée du diabète» est le thème choisit cette année par le laboratoire Pfi zer pour son 5e Sommet national sur le

diabète. Une réalité qui montre bien les ravages d’une maladie baptisée désormais par l’OMS d'«épidémie du siècle». Une maladie qui ronge de plus en plus des populations, non seulement parce que le taux de glycémie est élevé dans le sang, mais aussi du fait d’autres affections, qui viennent altérer la qualité de vie du diabétique. La journée d’hier a été consacrée à la dyslipi-démie, les douleurs neuropathiques et l’hyper-tension artérielle, qui peuvent avoir un impact grave sur la santé du diabétique. Selon le doc-teur Aouiche, du service de diabétologie à l’hôpital Mutapha Bacha, 45% des diabétiques souffrent de neuropathie et 22% de forme dou-loureuse de la neuropathie diabétique. Ce qui nécessite, selon lui, une prise en charge, qui doit commencer par l’identifi cation de la neu-

ropathie et la douleur neuropathique par la suite. Ce qui peut facilement être diagnostiqué après un examen clinique. Les spécialistes ont insisté justement sur le dépistage de la douleur neuropathique diabétique dans le cadre du diagnostic d’un diabète de type 2. Entre 60 et 70% des personnes souffrant de diabète présentent une lésion nerveuse d’ori-gine diabétique. Les maladies cardiovascu-laires sont les principales causes de décès prématuré chez les patients diabétiques, a-t-on souligné. Des contrôles réguliers sont donc recommandés afi n d’éviter toutes ces compli-cations graves. A noter que le diabète avance dans le monde à grands pas et la prévalence de la maladie est d'environ 15% dans les pays du Moyen-Orient et 11% en Afrique. Le Moyen-Orient compte en son sein 10 pays dans les-quels la prévalence du diabète est la plus éle-vée au monde. D. K.

4 à 5% d' Algériens souff rent de maladies psychiatriques

● Sept millions de décès enregistrés par année dans le monde, dont 25 000 en Algérie, sont d’origine cardiovasculaire.

4 à 5% d'Algériens souffrent de maladies psychiatriques et nécessitent un suivi médical adapté, a indiqué, jeudi à Alger, le président de la Société algérienne de psychiatrie, le Pr. Farid Kacha."Le pourcentage de malades atteints de troubles psychiatriques est estimé entre 4 et 5% de la population en Algérie. Cette population nécessite une prise en charge à la fois médicamenteuse et psychologique", a précisé le spécialiste, en marge des 16 es Journées nationales de psychiatrie.Pour éviter l’aggravation de ces pathologies, il a appelé à recourir aux spécialistes dès les premiers signes d’apparition des troubles du comportement et des variations de la personnalité. Le Pr. Kacha a rappelé, à cette occasion, que la psychiatrie est une spécialité médicale au même titre que toutes les autres et qu’il faut "rompre avec les idées négatives et reçues qui entourent la psychiatrie". Il a fait remarquer que les malades psychiatriques étaient des patients "vulnérables qui ont besoin d’accompagnement, de soutien et de traitement", ajoutant que la stigmatisation dont ils font l’objet, des fois "rendait plus compliqué leur rétablissement et guérison".Le Pr Kacha a rappelé que les troubles psychiatriques "peuvent affecter tout un chacun, selon sa prédisposition et sa réaction devant les événements bouleversants de la vie".La prévalence de l’affection psychopathologique est amenée à augmenter, selon le même intervenant, à cause de problèmes socio-économiques, notamment le chômage, la dégradation du pouvoir d’achat, la crise du logement et les séquelles liées à la décennie noire. Pour pouvoir prendre en charge le nombre croissant de ces malades, le spécialiste a préconisé la construction et l’aménagement de structures hospitalières adaptées à ce type de pathologies. S’agissant du traitement de la maladie, le Pr Kacha a fait savoir que l’unique prise de psychotropes "ne suffit pas" et qu’il faut associer la psychothérapie à la chimiothérapie. De son côté, le président de l’Association algérienne des psychiatres libéraux (APL), le Dr Farid Bouchene, a indiqué qu’un cycle de formation pour les psychiatres à une nouvelle conception de cette discipline, plus moderne, avait déjà débuté et qu'il s’élargira pour former un maximum de praticiens."Cette nouvelle approche consiste en le suivi des malades sans le recours à l’hospitalisation pour leur éviter les affres de la désocialisation et de l’isolement", a-t-il expliqué. D. K.

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Intervention sur un patient atteint de cardiopathieDr Moalek Mouloud

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S A N T É

CHIRURGIE DENTAIRE

Le rôle du dentiste dans la prévention de certaines maladies

PROFESSEUR LOUIS CRAMPETTE. Spécialiste en ORL au CHU de Montpellier

«30 % de la population exposée aux risques d’une apnée du sommeil»

Le rôle du chirurgien dentiste dans la santé publique est primordial, a tenu à souligner le président de l’Ordre régio-

nal des médecins dentistes d’Alger. Le docteur Adoun estime, en marge des tra-vaux des 10es Journées de déontologie médi-cale organisées hier à Alger, sous le thème «Médecin dentiste et santé publique» que le médecin dentiste a un rôle à jouer dans la prévention contre certaines maladies chro-niques à travers son activité. Il doit être impliqué dans le dépistage des maladies des muqueuses buccales en géné-ral. «Il est l’avant-poste pour le dépistage des lésions à risque, des lésions précancé-reuses et du cancers de la cavité buccale, surtout chez les patients à risque, lors de la toute première visite. Comme il peut égale-ment prévenir certaines cardiopathies d’origine dentaire, les sunistes, les uvéites», a-t-il souligné. La prise en charge de la région bucco-den-taire est très sensible, ajoute le Dr Adoun, surtout dans la prise en charge des patients à risque, tels que les leucémiques, les diabé-tiques et les hypertendus. Les patients traités aux biphosphonates, telles que les femmes souffrant de l’ostéopo-rose, risquent de faire des complications odontostomatologiques de type ostéonecrose des maxillaires, survenant après un geste chirurgical. C’est pourquoi, le dentiste doit avoir ces connaissances pour éviter des erreurs. Quant aux questions liées à l’hygiène dans les cabinets dentaires, le président de l’ordre régional estime que le conseil reste vigilant sur ce sujet tout en faisant référence aux trois paramètres essentiels de la pratique dans tous les cabinets médicaux. Il s’agit, a-t-il signalé, du respet des normes de conformité du local qui doit répondre à un cahier des charges. Une fois ce point mis en

place, on peut parler de l’hygiène macrosco-pique et arriver à l’hygiène microscopique, à

savoir l’asepsie. Au sujet de l’utilisation de l'autoclave, sur lequel une polémique est

engagée, le Dr Adoun estime que ce matériel est le dernier maillon de la chaîne. «Il faut comprendre que l’autoclave stérilise un matériel propre. Il est donc important de savoir qu’avant d’arriver à l’autoclave, il faut procéder à la décontamination, au lavage, rinçage et séchage. Il y a une autre étape, le bac à ultrasons, qui intervient avant de passer à l’autoclave», a-t-il expli-qué. Et de rappeler que «cela est valable pour tous les cabinets médicaux qui utilisent du matériel et qu’on arrête de focaliser sur les médecins dentistes», a-t-il ajouté. Le Dr Adoun reconnaît par ailleurs que de nombreux cabinets dentaires nécessitent une rénovation et une remise à niveau, mais pour ce faire, des moyens fi nanciers colossaux sont nécessaires. «C’est pour quoi, le conseil de l’ordre lance un appel aux autorités pour l'octroi de prêts sans intérêts pour les concernés. C’est à partir de là que l’on peut vraiment être exi-geants et sévir contre les contrevenants», a-t-il dit. Djamila Kourta

Quelles sont les causes du ronfl ement ?Beaucoup de personnes pensent que le ron-

fl ement provient uniquement du nez, suite à une obstruction nasale qui joue effectivement un rôle favorisant le ronfl ement. Toutefois, il y a d’autres causes aussi importantes, sinon plus, localisées au niveau du pharynx, autrement dit des amygdales, du voile du palais et de la luette.

Un chiffre pour illustrer son impact sur la population.

On estime que le ronfl ement affecte environ 30% de la population générale, un chiffre qui augmente en fréquence au fur et à mesure qu’on avance dans l’âge. Il est beaucoup plus important chez les hommes et ce phénomène est largement favorisé par le surpoids, la

consommation de cigarettes, d’alcool et de somnifères. La tranche d’âge la plus affectée se situe entre 30 et 50 ans. Au-delà, s’il n’a pas été traité, le ronfl ement est accepté et on ne s’en occupe plus.

Existe-t-il des traitements effi caces contre le ronfl ement ?

La première chose qu’on doit faire pour lut-ter contre cette maladie est de se demander, sur le plan médical, s’il n’y a pas un syndrome d’apnée du sommeil associé.

Ce qui signifi e en d’autres termes ?L’apnée du sommeil est un blocage des

parois du pharynx et il faut savoir qu’un tel blocage, s’il dure plus de 10 secondes, génère une apnée du sommeil et si celle-ci survient à

une fréquence supérieure à dix fois par heure, on ne parle plus de nuisance sonore mais bel et bien d’une maladie appelée syndrome d’apnée du sommeil responsable d’une fatigue le matin au réveil suivie de symptômes et de dérègle-ments beaucoup plus sérieux.

Que faire pour combattre ce syndrome?S’il s’agit d’un patient fragile souffrant de

surpoids, d’hypertension artérielle et réunis-sant des facteurs de risque cardiovasculaires avec une fréquence élevée par heure (plus de

10 apnées), le traitement à prescrire dans un premier temps est un traitement ventilatoire, c’est-à-dire le placement d’un masque sur le nez, lequel délivrera une pression d’air légère-ment positive. Ce traitement crédité de très bons résultats est parfaitement supporté par le patient qui n’a besoin d’aucune assistance pour placer ce masque qu’il doit garder plus de 4 heures par nuit.

Y a-t-il d’autres traitements ?Il existe des traitements chirurgicaux en cas

d’obstruction des amygdales, du nez ou du voile du palais. Si les amygdales sont trop volu-mineuses, elles seront enlevées. Si le voile du palais est trop long il sera raccourci et si le nez est obstrué, l’intervention se fera au niveau de la cloison nasale ou des cornées.

Que doit-on faire en cas de ronfl ement simple ?

Il existe, face à des ronfl ements simples, des traitements consistant à placer, en cas de bonne dentition, une espèce de protège dents qui fait avancer les dents du bas par rapport aux dents du haut, ce qui fait automatiquement avancer la langue et le voile du palais. Malheureusement, un tel procédé ne peut être appliqué aux por-teurs de prothèses dentaires. A. B.

Entretien réalisé par Ahmed Boussaïd

Rencontré aux assises internationales de l’ORL, tenues jeudi et ven-dredi derniers à l’hôtel Novotel de Constantine, le professeur Louis Crampette du CHU de Montpellier, a bien voulu nous accorder un entretien sur certaines pathologies prises malheureusement trop à la légère, selon les spécialistes présents à cet événement, organisé par l’Association nationale des ORL libéraux, représentée par le docteur Abdelhak Mahdjoubi.

Le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques est désigné par l’OMS pour la quatrième fois en tant que centre collaborateur de l’OMS pour une durée de quatre années à compter du 29 janvier 2013 jusqu'au 29 janvier 2017, à moins qu’une nouvelle désignation ne soit approuvée par la même organisation avant cette date. Le représentant de l’OMS région Afrique à souligné dans sa

correspondance au directeur général du LNCPP, M. Benslimane Mansouri Mohamed, que «les institutions désignées comme centres de collaborateurs de l’OMS doivent mettre en œuvre le plan de travail convenu, dans les délais impartis et en respectant les normes de qualité les plus élevées». Et de rappeler qu' un rapport annuel doit être fait par l’institution. D. K.

Désigné par l’OMS centre collaborateur pour la quatrième fois

LE LABORATOIRE NATIONAL DE CONTRÔLE DES PRODUITS PHARMACEUTIQUES (LNCPP)

L’hygiène bucco-dentaire, une prévention supplémentaire

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Cannes De notre envoyé spécial

L a phrase est célèbre. «Il faut deux personnes pour faire un homme, mais il n’en faut qu’une pour mourir. C’est comme ça que le monde finira.» Elle a été écrite par le romancier américain, William Faulkner, dans Tandis que j’agonise. James Franco a adapté à l’écran ce roman, aidé pour l’écriture du scénario par Matt Rager. Le cinéaste

a gardé le même titre, As i lay dying (Tandis que j’agonise), que le romancier avait tiré de l’Odyssée d’Homère. Il est connu qu’au fil du temps, les œuvres littéraires «communiquent», entre elles se «passent» des choses. A l’infini. En dix semaines, William Faulkner avait écrit ce roman alors qu’il était salarié dans une centrale électrique. Ecrit en 1930, Tandis que j’agonise évoque l’univers pastoral du Mississippi où vit une famille étrange, celle d’Anse Bundren (Tim Blake Nelson). Addie (Beth Grant), son épouse, lui impose de l’emmener dans son village natal pour être enterrée parmi les siens. C’est une manière de le châtier, lui qui n’a jamais été regardant à son égard, peu attentionné. L’ennui ne tue-t-il pas l’amour ? Cash (Jim Parrack), le fils aîné, fabrique le cercueil, alors que sa mère agonise. Elle le regarde par la fenêtre. Darl (James Franco himself), le plus malin des enfants, semble cacher des secrets et paraît énigmatique. Il en est de même pour sa sœur, Dewey Dell (Ahna O’Reilly), qui veut coûte que coûte avorter. Avec qui a-t-elle fait le bébé ? Son frère ? Un voisin ? On ne sait pas. Jewel (Logan Marshall Green), à l’esprit quelque peu dérangé, est en conflit avec le père. Il ne l’aime pas. A première vue, seulement. Vardaman, le plus petit de tous, confond sa mère avec un gros poisson qu’il vient de pêcher. Le pénible voyage sous un déluge, pour enterrer la défunte, est bien raconté dans le film. Le père, qui veut enterrer son épouse et les souvenirs avec, n’a qu’une seule préoccupation, se faire un dentier. Pour retrouver le goût de la vie ? Peut-être. Comme dans le roman, il y a plusieurs narrateurs dans le film, mais le cinéaste en a réduit le nombre, comme il a modifié certaines situations. Le recours à la technique du split-screen (division de l’écran en deux) a perturbé le déroulement de l’histoire pour un long métrage déjà compliqué. A un certain moment, le split-screen agace le spectateur (plusieurs journalistes ont quitté la salle lors de la projection presse à la salle Debussy). James Franco a probablement voulu, d’une part, mieux por-ter la charge narrative du roman (l’existence de plusieurs chapitres ), et rester fidèle au flux de conscience que Faulkner a utilisé dans son livre. Mais le cinéaste en a abusé, même s’il a choisi d’être plus contempo-

rain que moderne dans sa mise en scène. Une mise en scène qui n’est pas aussi mauvaise que cela, puisque la volonté de raconter autrement une histoire était bien présente. Autant que celle de rafraîchir les plans au bon moment. Il faut dire que le cinéaste est resté fidèle à la folie existentielle, à la charge dénonciatrice et à la psychologie sociale du roman de William Faulkner. James Franco, révélé en tant qu’acteur par le téléfilm Il était une fois James Dean de Mark Rydell en 2001, et par la série Freaks and Geeks de Paul Feig, est un touche-à-tout. Cet Amé-ricain d’origine suédo-portugaise, est scénariste et écrivain également. Sa carrière a été réellement lancée en 2008, après sa prestation dans le film de Gus Van Sant, Harvey Milk. Il a joué aux côtés de Sean Penn qui a obtenu l’Oscar du Meilleur acteur. James Franco, pour le même film, a été récompensé par l’Independent Spirit Award. En plus, As i lay dying, James Franco a réalisé, en 2013, (avec Travis Mathews), Interior Leather bar. Ce drame sortira bientôt dans les salles en Amérique du Nord, puis en Europe. Fayçal Métaoui

El Watan - Dimanche 26 mai 2013 - 19

C U L T U R E

GEORGES MOUSTAKI

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Dors bien l’artiste, adieu le «Métèque»

● Après Jean Ferrat, un autre

monstre de la chanson française a déposé mercredi soir ses armes et rangé définitivement de côté sa guitare.

Parisde notre correspondant

■ Il s’agit de Georges Moustaki, décédé, mercredi soir, à l’âge de 79 ans, des suites de complications respiratoires. C’est à Nice, près de sa Méditerranée natale, en face de la mer, que le fils d’Alexandrie, s’est soustrait à la vie. Doucement et sans bruit. Né en Egypte en 1934, il est arrivé à Paris en 1951. Installé dans le 15e arrondissement, il a d’abord travaillé comme journaliste avant de se lancer dans la musique dans un piano-bar parisien. Sa disparition a été ressentie comme un tremblement de terre dans les milieux artistiques parisiens. Jeudi, le président François Hollande a salué la mémoire «d’un artiste exceptionnel, dont les chansons populaires et engagées auront traversé de nombreuses générations francaises». Parolier exceptionnel, doté d’une sensibilité des plus aiguisées, Georges Moustaki (de son vrai nom Giuseppe Mustacchi en grec) a écrit pour des sommités musciales françaises. A commencer par Edith Piaf, avec laquelle il aura vécu une histoire d’amour aussi trépidante que fougueuse. En guise d’adieu, il lui écrit la chanson Milord qui rencontrera un succès phénoménal en France et dans le monde. Il y aura aussi Yves Montant, Barbara, Serge Reggiani et bien d’autres chanteurs, considérés, aujourdhui, comme des références mondiales. Ami de Léo Ferré, de Brel, c’est surtout avec l’autre Georges, en l’occurence Georges Brassens, qu’il s’est lié d’une profonde amitié. A Paris, ensemble, ils ont écumé les cafés et les scènes, tout content d’être encouragé dans son parcours musical débutant à cette époque. D’ailleurs, c’est par admiration à Georges Brassens que Moustaki a choisi de se prénommer Georges lui aussi. Homme de gauche, proche des thèses trotskistes, Moustaki a fait de sa guitare et de ses compositions un moyen de lutte contre l’injustice sociale, la dictature. Il participera activement aux événements de mai 1968 à Paris, et gratifiera son public d’une de ses plus belles chansons, Le Métèque. Une sorte d’hommage romantique évoquant la vie d’un étranger un peu rêveur et sans attache.

DORS BIEN L’ARTISTE ET ADIEU LE «MÉTÈQUE »

C’est le début d’une carrière internationale et un prélude pour tant d’autres succès, comme Il y a un jardin, en 1971, Humblement il est venu, en 1975, Si je pouvais t’aider, en 1979, Méditerranée, en 1992, mais aussi Odéon, en 2003 et Solitaire, en 2011. Autant de chansons et de succès chez un homme réputé pour son calme, sa simplicité et sa générosité. Et comme si la chanson ne lui suffisait pas, Georges Moustaki a écrit de nombreux livres dans lesquels il tente de raconter sa vie, ses désirs et ses regrets. On peut citer, par exemple, Les filles de la mémoire, dont la préface a été écrite (excusez du peu) par le grand écrivain brésilien, George Amado, en 1989. Lors d’une interview donnée à La Croix, en octobre 2011, le «Métèque» avait avoué sa difficulté à continuer à chanter à cause de ses problèmes pulmonaires. Des difficultés qui l’ont obligé, en 2008 par exemple, à mettre fin à un spectacle qu’il donnait à Barcelone, tout en expliquant qu’il ne pouvait plus continuer, car il avait du mal à respirer. Sans lui en vouloir, la salle a applaudi le poète qui est descendu de son piedestal en toute modestie. Après 50 ans passés à l’île Saint-Louis (Paris) dans un appartement jonché d’instruments de musique et de livres, Georges Moustaki a tronqué la vie bruyante parisienne pour les douceurs ensoleillées niçoises en Méditerranée. C’est là-bas, au milieu des fleurs et des chants d’oiseaux qu’il s’est retiré en prenant soin de garder quelques amitiés qu’il voyait de temps en temps. Affaibli, dénué de force, ne pouvant plus s’adonner à son sport préféré, le tennis, il a néanmoins pu écrire quelques livres, comme L’abécédaire amoureux de la chanson, paru en 2012 chez Archipel. En 2011, il publie aussi un autre ouvrage intime et magnifique dans lequel il relate ses souvenirs d’enfance, à Alexandrie, en Egypte, dans la grande librairie que tenait son père, mais aussi à Paris et au Brésil qu’il a souvent visité. Homme de beauté et d’élégance, humble et riche de cœur, il a réussi le pari de se faire aimer d’ Edith Piaf, de plaire à Jeanne Moreau et d’accompagner Barbara dans son périple musical. Une performance difficile à égaler. C’est dans le Midi, sur les hauteurs clémentes de Nice que l’homme, à la barbe fournie et aux cheveux offerts aux vents, a choisi de partir. Sur la pointe des pieds. Avec la mort de Moustaki, c’est un autre grand pan de la chanson française qui a pris le chemin de l’au-delà. Dors bien l’artiste et adieu le «Métèque». Yacine Farah

AS I LAY DYING DE JAMES FRANCO PROJETÉ AU FESTIVAL DE CANNES

Un voyage entre la vie et la mort

● Le long métrage As i lay dying, du réalisateur américain, James Franco, a été projeté au 66e Festival de Cannes dans la section «Un certain regard».

FESTIVAL MAWAZINE 2013

Rihanna, c’était «show» !● Une étoile, non, un diamant, a brillé et scintillé vendredi soir au firmament, sur la scène Souissi

OLM de Rabat, au Maroc. Elle a embrasé des dizaines de milliers de spectateurs. Cette «pyromane », n’est autre que la célèbre reine du r’n’b, pop et dancehall, Rihanna, qui a retenu la nuit .

L ’ambassadrice des Barbades, Rihanna, 25 ans et toutes ses dents de jeune louve

du r’n’b, pop, reggae et autre dancehall, récipiendaire de nombreux Grammy Awwards, vendeuse exponentielle d’albums par mil-lions (et téléchargements), élue parmi les 100 plus influentes personnalités de 2012 par le magazine Time, a drainé une innombrable foule juvénile. Bien que Rihanna soit mon-tée sur scène avec une heure de retard. Mais quand on aime, on ne compte pas. Rihanna se rattrapera de par un inaugural concert très «show» du Festival Mawazine : Musiques du monde ! Et le public n’a pas été déçu du voyage, enfin le «trip» : Barbades-Etats-Unis-Maroc. Une escale entrant dans le cadre de sa tournée mondiale «Diamonds World Tour». Rihanna a communié et vibré avec son public en lui présentant une performance scénique, chorégraphique, pyrotechnique, gothique, futuriste, où évoluait un big band : six dan-seuses, deux choristes, deux claviéristes, un guitariste et un batteur. Avec des figures de style chorégraphique, tantôt en rang serré, tantôt en rang d’oignon, sortant d’un écran géant conique coulissant de bas en haut. Une

trouvaille du Diamonds World Tour. Une bande originale tournant autour d’une voix royale, une présence, une énergie, une aura, une sensualité et puis, cette grâce, Rihanna ! C’est une bête de scène, une entertainer, quoi ! Lors de ce concert, la meilleure ouverture du festival depuis 12 ans, Rihanna a appliqué à la lettre sa discographie. Elle n’a pas laissé le public (Hypnotized) s’interroger : Who’s That Chick ? Ou What’s My Name. Ses fans semblaient lui répondre : The One. Alors, Rihanna le leur rend bien : Loud (fort) et sans ambages : Please, don’t stop the music. «Vous m’avez manqué (where have you been ?), cela fait un longtemps que l’on ne s’est pas vu (4 ans). Je vous remercie pour votre amour et vos encouragements. Je suis ravie, je viens d’un coin si loin et si petit, les Barbades, et je me produis au Maroc. Cela me bluffe !...», accueillera-t-elle la foule «sentimentale» et compacte. Aussi, Rihanna, la chevelure blonde lâchée avec une partie rasée aux racines noires (roots, quoi !), body et fuseau noir, longiligne et grâcieuse déclinera une playlist de circons-tance. Ainsi, elle mettra sens dessus dessous le public avec Rehab, Unfaithful, Throw your

hands up, The One, Where have you been, What’s my name… Et ce, en se déhanchant, sautillant (jump), se payant un bain de foule…en délire, en descendant dans l’espace payant Black (tout près de la scène), s’hydratant (elle a mouillé pas le burnous mais le maillot) ou encore taquinant l’assistance : «Je ne vous entend pas, plus fort ! Est-ce que vous passez du bon temps ?» Rihanna fera fort avec My umbrella, Rude boy, Man down où elle inter-prètera une «rude girl» (fille voyou) tout juste sortie de Trenchtown (Kingston, Jamaïque) patrie du reggae, avec des fulgurances dance-hall, calypso ou encore steady, rock star où elle est en pâmoison avec son guitariste plus tôt pop-heavy metal, Please Don’t stop the music et stay, son hit du moment. C’est que Rihanna n’a pas du tout été dépaysée. Tous ses succès étaient chantés en chœur pour ne pas dire par cœur. Ses chansons ne lui appartenaient plus. Et comme elle le dit si bien The last song ( la dernière chanson), ce fut Diamonds. «Vous ne pouvez pas rentrer à la maison sans cette chan-son. !» En guise d’au-revoir en saluant tout bas avec déférence son public en or et applaudira son groupe (Take a bow). K. Smaïl

James Franco dans As I lay dying

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Par Farid Benramdane

Ancien doyen (Faculté des lettres et des arts), Mostaganem, chef de division Crasc

La communauté universitaire nationale fut choquée, en ce jeudi 8 mai 2011, par la nouvelle de la perte cruelle

d’Aïcha Ghettas, brillante chercheuse et pro-fesseur d’histoire à l’université d’Alger. Les membres de sa famille, ses collègues et ses étudiants l’ont accompagnée, la mort dans l’âme, à sa dernière demeure dans sa ville natale, Berrouaghia. Sa famille, fi dèle à l’esprit de leur défunte fi lle, vient de célé-brer, de manière unique, originale et inédite dans les mœurs universitaires algériennes, le deuxième anniversaire de ce douloureux événement, en faisant don du contenu (2000 ouvrages) de la bibliothèque personnelle de Aïcha Ghettas, à la bibliothèque universitaire. Née le 20 décembre 1955, brillante dès le pri-maire, elle fut classée première au niveau pri-maire de la wilaya de Médéa. Elle poursuit des études secondaires au lycée de Médéa, au nom emblématique de Mohamed Bencheneb. Inscrite à l’université d’Alger pour une licence

d’histoire, élève de Moulay Belhamissi, elle sort major de sa promotion. En 1986, elle sou-tient une thèse de magistère sur «Les relations algéro-françaises au XVIIe siècle.» En 2002, elle obtint son doctorat d’Etat après une bril-lante soutenance : «Métiers et artisans à Alger de 1700 à 1830, approche socio-économique.» En 2008, elle fut promue au grade de Profes-seur de l’enseignement supérieur. Ses contributions scientifi ques dans des revues nationales et internationales (Revue d’histoire maghrébine, Insaniyat, Fondation Temimi, Arab historical review of ottoman studies …), avec sa parfaite maîtrise de la langue arabe et fran-çaise, lui donnaient une aisance d’investigation scientifi que dans les fonds documentaires du XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, y compris an-glais et turques, qui intéressaient son champ de recherche, en encourageant ses étudiants à en assurer la continuité dans des thèses de magis-tère et de doctorat : mœurs, héritage, costumes, hammam, bijoux, vie des savants, rites musul-mans, maladies, questions matrimoniales, hadj, waqf…Les intitulés de quelques travaux de la cher-cheuse montrent qu’elle était devenue une des rares spécialistes de la période ottomane et de l’histoire économique, sociale et culturelle al-

gérienne à partir du XVIe siècle : Commerçants maghrébins dans la ville d’Alger à l’époque ottomane, d’après les archives du Consulat de France à Alger, Négociants algériens de 1686 à 1830 à partir des registres du Consulat de France à Alger, Etat sanitaire et conditions de vie en Algérie vers la fi n de l’époque ottomane, Deux documents inédits relatifs au célèbre Raïs Hamidou. Sa recherche centrée sur l’histoire de

la ville d’Alger, la place des femmes, le rôle des corporations professionnelles et des com-munautés religieuses atteste d’une volonté de rendre compte de la richesse active et cosmopo-lite de la capitale algérienne, sans pour autant être rigoureuse dans sa démarche académique : Le regard d’un captif anglais sur Alger durant la première moitié du XVIIe siècle, Métiers, for-tunes et familles à Alger à l’époque ottomane, Les Berranis à Alger, Les registres des Mahakim shariaa et leur importance pour l’histoire éco-nomique et sociale de la ville d’Alger, Contri-bution de la femme dans les biens habous dans la Médina d’Alger, La Médina d’Alger : insti-tutions et gestion urbaine à l’époque ottomane, De nouveaux éclairages sur les juifs à Alger à l’époque ottomane à partir des documents de la Mahakama sha’ria. Ses collègues, les cher-cheurs en sciences sociales et humaines, algé-riens et étrangers, ses étudiant(e)s, magistérants et doctorants, garderont toujours d’elle l’image d’une intellectuelle algérienne, alliant la grâce d’une fi lle du Titteri, la modestie des chercheurs en histoire et la volonté de la transmission de cet intérêt particulier et instructif des études universitaires sur la période précoloniale. F. B.

Les dates commémoratives ont ceci de positif : elles permettent le souvenir et sont propices aux bilans.Aux journalistes, tué(e)s détenu(e)s , malmené(e)s pour leur plume,je dédie ce modeste travail

Par NasrEdine Lezzar

Avocat

La presse algérienne continue son grand bon-homme de chemin dans une histoire, certes courte, mais riche parce que mouvementée

et houleuse ; riche aussi de toutes les adversités qui n’ont pas pu avoir raison de ses audaces.Il est encore tôt, trop tôt, pour faire un bilan. Il est toujours temps pour le souvenir et l’hommage. Notre presse se ressource des menaces qu’elle subit et se renforce des défis qu’elle relève. Ni le terrorisme et son horreur, ni les harcèlements judiciaires qu’elle a connus, ni les pressions éco-nomico-commerciales ne sont arrivées à bout d’une presse courageuse, convaincue et rebelle. J’aimerais, au passage, m’inscrire en faux contre une idée répandue, donnant à la presse plurielle d’après 1988 l’exclusivité de la lutte pour la liberté d’expression. Cette thèse, défendue de bonne ou de mauvaise foi, est une vision réductrice et procède d’une méconnaissance des réalités dans lesquelles a évolué ce qu’on appelle la presse unique. Cette période a connu aussi les martyrs de l’expression, qui n’ont été ni tués ni traînés devant les tribunaux, mais marginalisés, frustrés d’exercice, envoyés aux rubriques de chiens écrasés ou licenciés, avec plus ou moins d’élégance. Le combat pour la liberté d’écrire a commencé dans les salles de rédaction, car, comme une eau tranquille, le besoin de liberté finit toujours par faire éclater l’espace où on veut le circonscrire. Les lecteurs d’Algérie Actualités se souviendront sans doute du ton contestataire qui marquait l’hebdomadaire le plus lu de la presse unique, reprenant pour l’anecdote un numéro his-torique et insolite où ce canard paraîtra avec deux éditoriaux. On raconte que ce fut le seul compromis trouvé par le défunt Kamel Belkacem (directeur) avec un collectif de rédaction opposé à ses édito-riaux, il leur offrit une page et les invita à s’exprimer différemment. C’était avant l’heure et dans l’œuf une presse plurielle qui ne disait pas son nom et qui vivait contre vents et marées dans un espace et un environnement d’unicité. Après le texte de 1989 et

l’ouverture qu’il permit, la bataille changea d’âme et les combattants de fronts. La presse, débarrassée du joug du parti unique, allait subir des velléités de mainmise de la part d’un pouvoir qui, sans changer de nature, changea de méthode. Il déploya d’autres arsenaux pour amadouer, ou asservir, une presse dont il était loin de soupçonner les audaces et qui le gênait sérieusement. Cette nouvelle phase créa de nouvelles adversités et de nouvelles agressions. La presse algérienne entama les combats que la liberté lui permettait pour la liberté, les pages de cette décade sont parsemées de moments obscurs et leurs revers de gloire. Ce fut la section des délits de presse, qu’on appela ironiquement «club de la presse». Nous avons connu les harcèlements judiciaires faits de lectures tendancieuses du code pénal et l’usage intempestif et malléable du délit de diffamation. La procédure de citation directe, mé-canisme simplifié, permettait la comparution sans instruction d’un journaliste directement à la date de l’audience. Ce raccourci procédural transformait le journaliste en accusé commode, qu’on pouvait traîner aisément à la prochaine audience possible, pour peu qu’on paye une caution et la moindre information déplaisante se transformait en «dif-famation» potentielle. Le regretté, Abderahmane Mahmoudi, on s’en souvient, fut mis en prison pour avoir dénoncé des «magistrats faussaires». L’auteur de la déclaration, Mellouk Benyoucef, par qui le procès est venu, subit jusqu’à maintenant et vingt ans après, les déboires de cette poursuite.Dans le procès, on ne s’interrogea guère sur la véra-cité des faits allégués ou la fiabilité de sa source, mais on se contenta de soutenir que la dénonciation était calomnieuse.L’Organisation nationale des moudjahidine se saisit du dossier et aboutira à la conclusion que l’infor-mation était fondée, Mahmoudi fut mis en liberté provisoire et à notre connaissance il n’a jamais été jugé (la source de cette information aussi, Mellouk, un fonctionnaire du ministère de la Justice, connut des déboires semblables). Cinq journalistes d’El Watan séjournèrent à Serkadji, parce qu’ils avaient publié dans leur canard un article révélant des informations liées à la sécurité concernant l’attaque d’une caserne, ils ont été libérés quelque temps plus tard et à notre connaissance ne furent jamais jugés. Les journalistes d’El Khabar ont eu de sérieux démêlés pour avoir publié dans un placard publici-taire un texte estimé subversif, cette affaire posait le problème juridique de la responsabilité du directeur de la publication des espaces publicitaires et de leur contenu car s’il est peut être acceptable qu’un direc-

teur assume une part de responsabilité (laquelle ?) des écrits de ses journalistes, il est autrement problématique de délimiter sa responsabilité quant aux espaces publicitaires qui n’émanent pas de sa rédaction. Un jour, le directeur d’Alger Républicain (journal qui a survécu à la censure coloniale) sera détenu puis relâché aussitôt pour avoir publié un article qui n’avait tout simplement pas été apprécié par les dirigeants.Le directeur d’El Watan avait aussi été poursuivi en justice pour avoir ouvert ses colonnes au secrétaire général d’Ettahadi, qui y avait affirmé à propos de l’arrestation du directeur d’Alger Républicain : «Celui-ci devait être assassiné en prison.» Le direc-teur de la publication et le secrétaire général d’Etta-hadi furent condamnés à une légère peine de prison. L’affaire d’El Khabar posa le problème des espaces publicitaires, celle d’El Watan poussa à s’interroger sur la responsabilité des interviews, car dans quelle mesure un responsable d’une publication peut-il sélectionner les déclarations faites par un inter-viewé et comment peut-il orienter ou contrôler un individu qui ne fait pas partie de son équipe ? Outre les déboires côté cour, la presse connut d’autres mé-saventures, d’autres restrictions et d’autres misères .Nous citerons les suspensions «commerciales» sélectives, décidées selon l’indocilité, par l’impri-merie publique agissant en situation de monopole pour sanctionner les titres politiquement incorrects. Il y eut aussi, sous prétexte et sous couvert de l’état d’urgence, les suspensions administratives pour des raisons diverses, insolites et inédites. Nous rappel-lerons la publication d’«informations prématurées» jusqu’à l’interdiction d’écrire prononcée par l’Exécutif à l’égard de certains journalistes d’El Watan. Signalons qu’en matière de suspensions ad-ministratives, la période Bélaïd Abdessalem a été la plus épouvantable. Fort du texte de l’état d’urgence, Da Bélaïd ne badinait pas. Cependant, cette cen-sure radicale ne disparut pas avec son départ, elle prit toutefois d’autres formes empreintes de plus d’arbitraire, les «interdictions de paraître» n’étaient même pas justifiées, la hogra officielle ne se sou-ciait même plus des apparences. Puis revinrent les comités de lecture, «ces visiteurs de l’aube», comme les appelait Hassaneine Heykal, qui avaient été annoncés avec une arrogance inoubliable par un chargé de la communication «Aït chalal» , qui, tel un monarque moyenâgeux, annonça sans pudeur le retour de «l’imprimatur». Nous terminerons ces mauvais souvenirs par l’épisode évocateur de La Tribune, suspendu pour six mois pour une carica-ture, rien qu’une caricature. Notre arrière-pensée

en égrenant ce chapelet des mauvais souvenirs est d’exprimer deux idées : - La première est que cette profession a survécu à toutes les épreuves qu’elle a connues et dans les-quelles loin d’en être affaiblie, elle s’en est plutôt ressourcée. - La seconde est que le pouvoir en place a pu avec la législature existante faire subir à la presse toutes les vilenies possibles. Il a pu incarcérer des journalistes, interdire de paraître et suspendre des journaux.

L’ÉVALUATION DE LA PÉRIODE ACTUELLE EST RÉELLEMENT MITIGÉE

Elle se caractérise par une mainmise sans précédent du pouvoir sur les médias lourds et canaux officiels (télévision–radios APS). Il a réussi dans ses abus à faire perdre le sens du service public aux médias publics qu’il a transformés en instruments de propa-gande. Mais réciproquement et paradoxalement il a laissé l’entière liberté et indépendance aux médias libres et indépendants.Aucun journal n’a été suspendu en dépit de toutes les occasions que les audaces de certaines carica-tures ont données. La période Bouteflika se carac-térise aussi par le refus obstiné de la fermeture de l’audiovisuel. Seule la panique de propagation de l’onde déstabilisatrice du printemps arabe a réussi à fissurer l’édifice. Le terrain a précédé le droit. L’histoire gardera un point noir : les premières télé-visions privées prendront naissance sous des droits étrangers. A l’heure où nous écrivons ces lignes, beaucoup de zones d’ombre subsistent sur ces télé-visions privées. Qui sont les propriétaires ? Qui sont les promoteurs de ces nouvelles chaînes ? Des questions sérieuses se posent quant à l’origine et aux détenteurs des capitaux. Il est tout aussi curieux que des chaînes annoncées depuis longtemps par des profession-nels des médias (El Watan, El Khabar) aient été devancées par des anonymes dans le monde de la communication. Il est aussi paradoxal que cette technique d’ouverture, capitaux algériens sous l’égide de droits étrangers, n’ait pas été explorée depuis longtemps. La nouvelle loi sur l’audiovisuel, telle une Arlésienne, annoncée, reportée, oubliée, a fini par être promulguée. Elle fera l’objet d’analyses approfondies en temps opportun elle révélera sans doute les écueils insoup-çonnés que le système continuera à mettre sur les chemins de la liberté de communiquer et celui de la démocratie. Nous attendons encore et toujours la loi sur la publicité . N. E. L.

El Watan - Dimanche 26 mai 2013 - 20

I D É E S - D É B A T S

Hommage et souvenirs

Il y a deux ans : la disparition tragiquedu professeur Aïcha Ghettas…

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El Watan - Dimanche 26 mai 2013 - 22

S P O R T S O U E S T

ESM La stabilité d’abord

OPOW DE CHLEF

6 milliards pour la rénovation du stade

SAM Quatre entraîneurs relayés à la barre technique

RCB OUED R’HIOU L’équipe du RCBOR agonise à cause du manque de moyens

Un nouveau président

Les bambins à l’honneur

JUBILÉ EN L’HONNEUR D’ANCIENNES GLOIRES DE LA JSM TIARET

Pour que nul n’oublie Oulbachir et Zaoui

L e SA Mohammadia avait entamé le championnat de cette saison avec un grand retard dans la préparation qui a été aussi

caractérisée par les problèmes surgis à la barre technique, puisque quatre entraîneurs se sont relayés. Et ce n’est qu’avec l’arrivée de Bordji Daoud que l’équipe a pu retrouver son équilibre. Mal-gré tous ces échecs consommés, le président du directoire, en l’occurrence Belaribi, estime que cette saison a été pleine d’ensei-gnements qui peuvent être utiles à l’équipe la saison prochaine: On n’a pas été ridicules comme le pensent certains, on aurait pu réussir sans les problèmes que nous avons vécus à l’entame du championnat. L’incapacité de l’équipe à se surpasser pour sortir de cette mau-vaise passe est-elle de la seule responsabilité de l’encadrement technique ? Le bon sens voudrait que l’on ne pointe pas un index accusateur vers les entraîneurs en les rendant responsables de tous les maux du club. Les dirigeants du club ont, eux aussi, une part de responsabilité dans la déroute du club, sinon comment expliquer la qualité du recrutement opéré durant la trêve estivale et dont seule la direction administrative en connaît le secret. A cela, s’ajoutent les problèmes d’argent qui n’en finissent pas au SAM. La question demeure posée au moment où l’équipe phare de la wilaya de Mascara semble plongée dans une crise sans issue. Pour ce faire, les autorités n’ont pas lésiné sur les moyens financiers cette année. En définitive, pour les gens sensés, l’objectivité re-commande un changement. Le directoire serait l’une des solutions idoines. D’autres, par contre, sont favorables à une Assemblée générale Elective «AGE». Des perspectives d’avenir, Belaribi estime qu’il faudrait renforcer la composante de l’encadrement du club par des jeunes pour hisser haut l’étendard de ce vieux club cher à tous les Mohammadiens. A. T.

L e deuxième club phare de la wilaya de Relizane, à savoir le RCBOR, se trouve dans une situation financière aiguë, en

raison du manque de financement de la part des autorités locales qui n’aident pas ce club qui est à encourager. Ce club souffre le martyre, en raison de cette crise financière qui n’aide pas le club à évoluer et à y aller de l’avant. Pourtant ce club ambitieux, qui évolue en division nationale amateur composée de jeunes joueurs dynamiques, n’a même pas été honoré par les responsables du sport de la wilaya, qui doivent regarder ce deuxième club phare de la wilaya d’un bon œil pour lui permettre de progresser et de gravir des échelons. Cette année, les protégés du coach Habbar Brahim, qui s’entrainent au stade du Grand Maghreb de la ville d’Oued R’Hiou, ont fait, jusque-là, un parcours satisfaisant, aussi ils ont fait jusque-là, un parcours moyen, à cause d’un manque flagrant de moyens financiers, qui a freiné l’élan de ce jeune club du RCBOR promis à un avenir radieux. A. T.

Six milliards de cen-times ont été dégagés pour la rénovation du

stade de l’OPOW Mohamed Boumezrag, où est domiciliée l’ASO Chlef, ainsi que des installations annexes, a annon-cé à El Watan le directeur de la jeunesse et des sports, muté récemment à Blida.L’opération ne concerne tou-tefois pas les gradins qui ne disposent que de 15 000 places assises; elle touchera en par-

ticulier l’aire de jeu, la tri-bune officielle et la piscine olympique, selon le même responsable. Pour la pelouse, il est prévu la pose d’un nouveau gazon synthétique en rempla-cement de l’ancien, dont l’état s’est fortement dégradé ces dernières années.L’intervention sera étendue aux installations voisines, telles que la tribune principale et le bassin olympique, fermé depuis deux ans. Celui-ci a

bénéficié, à lui seul, de deux milliards pour la remise en l’état du système de chauffage et de régénération de l’eau. Les travaux, à en croire le DJS, débuteront dans moins de deux semaines, afin de réaliser l’ensemble dans des délais assez courts. Si tout se passe bien, le site relooké sera livré fin septembre prochain, c’est-à-dire à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle sai-son sportive. A. Yechkour

À peine la saison terminée à Mostaganem, on commence à évo-quer une saignée qui constitue une réelle menace pour l’ESM.

En effet, de nombreux joueurs sont convoités par de nombreux clubs de division Une et Deux. Il faut avouer que cela est tout à fait logique dans la mesure où les Mostaganémois ont surpris plus d’un, en effectuant un parcours surprenant grâce, notamment, à une seconde phase retour remarquable. Cette performance s’explique par la stabilité du staff technique avec l’arrivée d’Ousmane Abderrahmane et l’apport des joueurs recrutés durant le mercator. L’équipe a eu un meilleur rendement, fournissant des prestations de bonne qualité qui ont surpris les techniciens, unanimes à reconnaître le jeu de bonne facture pro-duit par la formation espérantiste. Quoi qu’il en soit, l’ESM a terminé à une bonne place au classement. D’autre part, on parle du départ de Belarbi, le portier espérantiste qui s’est distingué de fort belle manière depuis sa titularisation avec, à la clé, le brassard de capitaine. On évoque également le départ de Kechairi et Medjahed, le buteur de la formation locale. L’entraîneur Ous-mane, satisfait du travail accompli, espère poursuivre sa mission tout en assurant qu’il existe une bonne relève. Il va sans dire qu’en dépit de la stabilité constatée pour une fois dans les rangs du staff dirigeant, le président Mohamed Benchenni avait, à maintes occasions, affirmé ne pas pouvoir continuer sa mission à la tête du club. Il est vrai que l’apport de ce dernier n’est nullement négligeable dans la bonne marche de l’équipe et ce, sans oublier la contribution des sponsors. A. Taoui

Une rencontre conviviale et préparatoire a eu lieu vendredi dernier dans l’enceinte

de l’hôtel «les Abbassides» entre anciens joueurs de la JSMT, plusieurs générations confondues, des élus, mécènes et amoureux de la balle ronde à Tiaret pour discuter du jubilé de footballeurs tombés malades, à l’exemple de Mohamed Zaoui et Madjid Oulbachir. Un jubilé que les organisateurs, les membres de l’association des anciens joueurs que préside Djellaili Mansour, voudraient voir coïncider avec la journée nationale de l’artiste et le salon du cheval que Tiaret s’apprête à fêter. Madjid et Zaoui, de talentueux footballeurs qui ont charmé les foules par leurs prouesses tech-niques et embrassé une carrière d’international pour le second, sont malades, voire même dans le besoin. Psychologique surtout. Pour ce faire, de grandes affiches entre stars du foot-ball national sont prévues au programme que ponctuent une soirée artistique, des visites tou-ristiques et une finale pour la première fois en nocturne au parc omnisports «Kaïd Ahmed». Présent à cette rencontre, l’ex-international de l’équipe nationale des années 1980, Abdallah Medjadi dit «Abdellah Liégeon», a pris la parole pour dire «sa peine et sa tristesse de voir s’organiser des jubilés pour d’anciens footbal-leurs malades alors que la logique aurait dû

l’être dès la fin d’une carrière» et «promet de ramener ses anciens amis internationaux à ce rendez-vous» destiné à voler au secours d’an-ciennes stars que le public Tiaréti et beaucoup d’autres à l’échelle nationale n’ont pas oubliés. Questionné sur ses projets sportifs, Medjadi a dit que bien qu’invité dans la principauté de Monaco à l’occasion de l’accession de ce club en D1, «il a préféré laisser parler son cœur, étant issu du bled» et ajoute que «si on me pro-pose quelque chose, je réfléchirai». La ferveur qui s’est emparée du monde footballistique à Tiaret reste à la hauteur du talent des deux hommes affaiblis par la maladie. Seul bémol dans cette ambiance, l’absence inexpliquée d’ex-internationaux, à l’exemple de Benferhat Tahar, ex-capitaine de l’équipe nationale, ses compères, les frères Braik alias «Banus», Souidi, l’ex tête d’or. Au plan organisationnel, la wilaya, la DJS, la direction de la culture et les établissements hôteliers «Les Abbassides» et «Tagdempt» affichent leur disponibilité pour recevoir les hôtes de Tiaret qui auront aussi rendez-vous avec les cavalcades, la fantasia, les courses hippiques et un défilé en l’honneur du chantre de la musique nationale, Ali Maachi dont l’anniversaire de sa mort coïncide avec les festivités de la journée de l’artiste. A. Fawzi

Benzaama Ahmed, vainqueur avec 45 voix pour, alors que le président sortant Zenasni Abdel Hamid n’en a récolté que 16 voix. A noter que 6 voix ont été déclarées nulles. Il est à signaler que le troisième candidat Achour Karim s’est retiré de son propre gré devant les membres de l’assemblée générale. Sitôt élu, le nouveau président Ahmed Benzaama déclara : «Je remercie les membres qui m’ont fait confiance et je leur promets que je ferai tout mon effort pour le développement harmonieux du sport en général et du football en particulier. La première priorité est de redorer le blason du CRT. Je souhaite l’aide de tous les enfants qui portent le CRT dans leur cœur.» O. S.

Un public nombreux parmi les passionnés du football a assisté, vendredi dernier, au stade de l’OPOW Oucief Omar d’Aïn Témouchent, à la troisième journée du concours du petit fennec qu’organise la ligue de football de la wilaya d’Aïn Témouchent depuis le 3 mai dernier et la finale aura lieu ce 31 mai à la veille de la fête mondiale de l’enfance. En effet, des enfants nés en 1999 et 2000 des communes de la wilaya témouchentoise, enrôlés dans douze sélections communales de Chabat El Ham, Hamam Bouhadjar, Sidi Ben Adda,Terga, Aïn Arba et les associations d’Aïn Témouchent, à savoir USMT, CRT, anciens joueurs du CRT, ZSAT, école de l’OPOW, école de la DJS et Hay Moulay Mustapha. O. S.

CHAMPIONNAT NATIONAL HANDISPORT Saïda rafl e 14 médailles Cette manifestation sportive d’athlétisme d’envergure nationale s’est caractérisée par le lancer de javelot, disque, poids, des courses 80 m et 400 m et saut en longueur. Selon l’entraîneur Lot Abdelkader de l’association Wiam, «sur les 14 athlètes saidis engagés, dont quatre filles, Wiam a glané 13 médailles dont 5 en or, l’association Khouloud s’est contentée d’une seule médaille en or, mais par contre, elle reste finaliste de la coupe d’Algérie de basket-ball, finale qui aura lieu à la salle Harcha le 7 juin et l’opposera à l’équipe de Ouargla». S. A.

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CONCOURS DU PETIT FENNEC

Pour la pelouse, il est prévu la pose d’un nouveau gazon synthétique

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J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : FAMELIQUE / LENTEURS / ESSE / RIE / IS / ITEMS / SFAX / ETES / IGUE / EN / ACE / VO / TP / ARTERE / ET / ERASME / INSENSES / BOUTS / OUT / NE / TARTE. VERTICALEMENT : FALSIFICATION / MESSAGER / NUE / GENE / XU / TEST / LT / EVEREST / FIERTE / ORAN / QUIETE / ESSOR / DUREMENT / MEUT / ES / SS / PRESTE.

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RÈGLE DU JEU Biffer tous les mots de la liste que vous retrouverez dans la grille, en utilisant tous les sens possibles. Les lettres qui n'auront pas été cochées serviront à former le mot défini ci dessous.

DÉFINITIONUtilisation spécifique;

mise en pratique(11 lettres)

Solution Biffe Tout précédent :

COMMISÉRATION

ANARCHIE - APPRECIER - ARGUMENT - ATTRACTIF - BLEME - BOURSE - CANINE - CATALOGUE - DEBITEUR - DECISION - ECIMER - FESTIVITE - GIBET - GUIDE - HEURT - HOULE - IMITER - INGENU - LEGUER - LOUP - MIDI - NEGOCIANT - NECTARINE - OBSCURCIR - ORANGERIE - PEDONCULE - PILLONNAGE - REVOIR - SEPTANTE - TARGETTE - TRANSIGER.

Biffe Tout N° 3517

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Danse noble à trois temps.

Définitiondu mot encadré

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SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

Fléchés Express

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mettront

négation

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anneau decordage

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fanées

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patriede Zénon

branché

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lieu dedélices

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HORIZONTALEMENT : 1.Conformation 2.Couvercles naturels. Régime thérapeutique 3.Négation. Ancêtre. Ancienne Communauté. Cours court 4.Pantalon. Parcours de ski. Lancer 5.C'est-à-dire. Astate. Bahut anglais. Avale 6.Rugosités. Tableau de maître 7.Transports. Pour congédier. Note 8.Lettres du matin. Voiles. Usas de subterfuges 9.Ferais feu. Déguste lentement 10.Fin de cérémonie. Baie de Honshu. Bande de sable fermant une baie 11.Frotté d'huile. Malpropre. Signal de départ 12.Sans tache. Troubles. Négation 13.Songeras. Récipient 14.S'agiter (se). Mère de Titans 15.Lit. Listes des dernières volontés .

VERTICALEMENT : 1.Saisies 2.Agit. Sentiment d'affec-tion. A demi dieu 3.Apparu. Lettres de cour. Retour de vacances 4.Brisée. Bouleversé 5.Adverbe de lieu. Suivent la théorie. Le dernier est bien le plus prisé. Pécheresse 6.Passages à sec. Anéantissement 7.Faire la chouette. Mal expri-mé. Lisière 8.Narrations. Célébrités 9.Roi des rois. Espèce de nénuphar. Petits poèmes 10.Fruits du pin. Réservoir à grains. Accord à Yalta 11.De même. Perçant 12.Personne sotte. Monnaie. Raisonnable 13.Avant pas. Nuance. Axe sur une carte. Monnaie jaune 14.Mésaventures 15.Unité de temps. Ferment. Pattes.

Quinze sur N° 351715

SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT : 1.PERPENDICULAIRE 2.RUBIGINEUSES. AC 3.OR. SAVANE. VER 4.CONTRE. AIDA. UNE 5.RADAS. LINCEUL 6.ES. UNILATERAL 7.ALITE. ONE. IMAGE 8.TAS. BUTIN. IE 9.IVOIRE. ITS. ETUI 10.OE. PARITE. TL. SN 11.METRE. STRATES 12.VICIE. IONS 13.MACAQUES. RIS. CR 14.USA. URSIDES. IRE 15.RE. LESTEES. COUR.

VERTICALEMENT : 1.PROCREATION. MUR 2.EURO. SLAVE. VASE 3.RB. ND. ISO. MICA 4.PISTAIT. IPECA 5.EGARD. ERRATIQUE 6.NIVEAU. ERRERURS 7.DNA. SNOB. IE. EST 8.IENA. INUIT. ASIE 9.CUEILLETTES. DE 10.US. DIA. IS. TIRES 11.LEVANTIN. TROIS 12.ASE. CEM. ELANS 13.RUERAIT. TS. IO 14.RA. NUAGEUSE. CRU 15.ECUELLE. INSERER.

HORIZONTALEMENTI- Qui précède le mariage. II- Qui subsistent. III- Langue - Petite patronne. IV- Jeunes filles jolies et bien faites - Poumon des animaux de boucherie. V- Est en cellule - Unité d’équivalent de dose - A la page. VI- Passent dans le quartier - Ville d’Allemagne. VII- Construites en réseaux. VIII- Maison - Exploser. IX- Dissimuler - Possessif. X- Nazis - Inventer.

VERTICALEMENT1- Pimpantes. 2- Vérifications des textes d’après les manuscrits. 3- Réunion d’étoilés - Apathique. 4- Foutu -Vieux fer . 5- Avant c’est zéro - Anneau de mousse - Site irakien. 6- Herbe aquatique - Guette. 7- Puissant explosif - Chose de peu d’importance. 8- Question de test. 9- Crack - Frottées d’huile. 10- Elastomère de synthèse - Réponse de sentinelle.

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Mots Croisés N°3516Par M. IRATNI

SOLUTION N° 3515 HORIZONTALEMENTI- DORENAVANT. II- EGAILLER. III-SI - LISTE. VI. EVASION - UN. V-SANTE - ADEN. VI- PLIE - CRU. VII- MIRADOR. VIII- RIEN - DE - UE. IX- ERE - FOSSES. X- SA - COR - IRE.

VERTICALEMENT1- DESESPERES. 2- OGIVAL - IRA. 3- RA - ANIMEE. 4- EINSTEIN. 5- NL - IE - FO. 6- ALLO - CADOR. 7- VEINARDES. 8- ARS - DUO - SI. 9- TUE - RUER. X- TIENNE - ESE.

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El Watan - Dimanche 26 mai 2013 - 28

L ’ É P O Q U E

ON VOUS LE DIT

Mort de Michel Crozier, père de la sociologie des organisations

Le sociologue, Michel Crozier, père de la sociologie des organisations en

France dans les années 1960, est mort, vendredi, à l’âge de 90 ans, a annoncé la revue Sciences humaines sur son site internet. Né en 1922

dans la Marne (est), diplômé de l’Ecole des hautes études commerciales (HEC) et en droit, Michel Crozier a commencé par étudier le fonctionnement de la

bureaucratie et les rouages des organisations (syndicats, administration, entreprises privées, etc.) auxquels il a consacré de nombreux livres. Parmi ses principaux ouvrages, La société bloquée (1971) explore les origines de la crise de mai 68, liée, selon Michel Crozier, aux rigidités, non pas tant de la société française, mais de l’Etat et de son système bureaucratique. Mais son livre le plus célèbre sur le plan international reste L’acteur et le système (1977), écrit avec son compatriote, Erhard Friedberg, dans lequel il donne un fondement théorique à ses premières analyses des rapports entre les organisations et les individus et les stratégies de décisions qui en découlent. Classique de la littérature sociologique, c’est l’ouvrage fondateur de l’école de «l’analyse stratégique», auquel le nom de Michel Crozier reste attaché .

Un important lot de médicaments périmés découvert à ZemmouriPlus de 100 000 comprimés de Denfluor périmés ont été découverts, récemment, dans les chalets abritant les services de l’ancienne polyclinique du centre-ville de Zemmouri, à 12 km à l’est de Boumerdès. Un médecin de la région estime la valeur de cette importante quantité de médicaments à un milliard de centimes. «C’est un véritable gâchis ! Un milliard peut suffire à la réalisation de deux salles de soins ou à l’achat de 15 fauteuils dentaires», s’indigne-t-il. Ce médicament est prescrit généralement aux enfants pour lutter contre les caries dentaires, nous explique-t-on. Sa date de validation a expiré en 2010, souligne une source médicale qui incombe la responsabilité de cette «perte» à la «négligence des services de prévention et de la santé scolaire de la wilaya». On a appris, par ailleurs, que trois laboratoires privés d’analyses médicales sur les 10 que compte la wilaya ont été fermés, ces derniers jours, par des inspecteurs du ministère de la Santé.

El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse” au capital social de 61

008 000 DA. Directeur de la publication : Omar Belhouchet

Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse - Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1er

Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 - Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88

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TLEMCEN

Langues, Cultures et médi-terranéité», tel a été le thème du Colloque inter-

national organisé, le 22 et 23 de ce mois, à l’auditorium de l’université Aboubakr Belkaïd de Tlemcen, par le Laboratoire de recherches d’ouvrages du supérieur et l’Ecole doctorale langue de spécialité.Des Allemands, Espagnols, Français, Tunisiens et Maro-cains, en plus d’éminents chercheurs algériens de toutes les universités du pays, ont présenté une centaine de com-munications. Ce qui ressort le plus de ce colloque, c’est cette nouvelle notion de «médi-terranéité». A ce propos, le professeur Spillener de l’uni-versité d’Essen en Allemagne, a, d’emblée, mis sur rails l’as-sistance en déclarant : «Tels les concepts de francophonie et d’africanité, aujourd’hui, il est temps de parler de ‘‘mé-diterranéité’’ pour toutes les valeurs culturelles, linguis-tiques, cultuelle et sociales que recèle cette région du monde.» Le chercheur alle-

mand a également soutenu que «la ‘‘méditerranéité’’ est un sujet fascinant pour lequel nous devons agir ensemble et dont le concept doit encore être défini». D’ailleurs, le responsable de l’organisation de ce colloque, le professeur El Korso Kamel de l’université d’Oran, nous a spécifié que le thème qu’il a choisi avec son équipe s’arti-cule sur l’axe de la «méditer-ranéité», une valeur régionale qui doit être étudiée dans tous ses fondements. Pour bien dé-finir les contours de cette nou-velle notion qui n’a que deux années d’âge, El Korso ajoute-ra : «pour nous universitaires, la question de l’intercultu-rel en Méditerranée demeure une question d’actualité pour plusieurs raisons. La Médi-terranée est le berceau d’un ensemble de croyances et de modes de vie qui reflètent des identités culturelles que l’on retrouve à travers le monde, en Orient comme en Occident. Les deux rives de la Méditer-ranée constituent un ensemble

géopolitique linguistique et culturel pluriel et varié que l’on a soumis à la réflexion lors des travaux de ce col-loque.» A retenir aussi que lors de la clôture du colloque, le pro-fesseur Bensafi Zoulikha, de l’université d’Alger et éga-lement organisatrice de cet événement, a bien spécifié la place du Maghreb dans cette nouvelle vision, elle sou-tiendra que «des idées fon-damentales et des réflexions nouvelles ont émergé de ce colloque et ont fait que la grille de lecture de ‘‘Mare nos-trum’’, doit être conçue avec le Maghreb».Elle ajoutera que le colloque est clos, mais le début de la réflexion linguistique, cultu-relle et cultuelle sur la Médi-terranée est ouverte. Il est vrai que les différentes communi-cations et interventions durant les débats nous ont démontré que le thème est d’une impor-tance capitale pour retrouver les repères entre les peuples du bassin méditerranéen. M.B.

Colloque international sur la «méditerranéité»

Nedjma, sponsor exclusif du 4e Rallye des médias

Pour la 2e année consécutive, Nedjma est le sponsor exclusif du Rallye des médias dans sa 4e édition, dont le top départ a été donné vendredi dernier à Alger, pour un périple d’une semaine qui traversera plusieurs villes d’ Algérie et de Tunisie.Très attendu par les professionnels des médias amateurs de sports mécaniques, le Rallye des médias, placé sous le haut patronage de Mohamed Tahmi, ministre de la Jeunesse et des Sports, revient cette année en réunissant une centaine de participants algériens et étrangers, qui rallieront l’île de Djerba en Tunisie, sur un parcours de plus de 3000 km, à partir de Sidi Fredj point de départ de cette compétition sportive amateur en passant par Tipasa, Bouira, Sour El Ghozlane, Oued Souf, Bou Saâda et Tozeur. Ce rallye de régularité vise à faire découvrir les potentialités touristiques des villes algériennes, notamment les wilayas du Sud et à sensibiliser le grand public, par le biais des professionnels des médias, au respect du code de la route, à la prudence et à la bonne conduite automobile. En participant à cette 4e édition du Rallye des médias, en tant que sponsor exclusif, Nedjma entend contribuer à l’amélioration de la sécurité routière , confirmant ainsi son engagement en tant qu’entreprise citoyenne proche de la société et des médias.

FÊTE DE LA FRAISE

L e prix du meilleur producteur de fraises, pour la saison 2013 est revenu à Zerrouk

Boukhemis, de Tamalous, désigné par le jury, vendredi soir, en marge de la clôture de la traditionnelle Fête de la fraise, à Skikda. Contenant difficilement sa joie après l’annonce de son nom, M. Zerrouk a estimé que cette distinction constitue «une récompense pour des mois de travail et d’efforts». Le prix qui lui a été décerné (100 000 dinars) est, selon lui, un «encouragement pour préserver la qualité de son produit». Les second et troisième prix de ce concours ont été remportés, respectivement, par Kamel Boularès et Salah Kermech, tous deux de la même commune de Tamalous, qui ont reçu 90 000 et 80 000 DA. Pour ces trois heureux lauréats, «le jury n’a fait que confirmer que la commune de Tamalous est la meilleure région à l’échelle nationale en matière de production de fraises». Le prix de la meilleure confiture de fraises a été décroché par Mme Houria Lounis,

celui du meilleur jus de fraises est revenu à Mme Nadjia Ramdane, tandis que Mme Souheila Merouani a été lauréate du prix de la meilleure tarte aux fraises. Au cours d’une réception conviviale organisée au Palais de la culture et des arts de l’antique Rusicada, Melle Djahida Chebli a été élue «Miss Fraise 2013», le jury ayant été, selon un des ses membres, «charmé par sa beauté et sa grâce». La fête annuelle de la fraise de Skikda, dans son édition de 2013, a honoré les joueurs des équipes de la JSM Skikda et de l’Entente de Sétif finalistes de la coupe d’Algérie de football en 1967, ainsi que des figures connues, locales et nationales, du monde du sport et de la culture. Trois jours durant, la ville de Skikda a vibré au rythme de la Fête de la fraise, dans une ambiance joyeuse et conviviale, rehaussée par l’omniprésence du petit fruit rouge, décliné dans ses diverses variétés et présenté dans plusieurs recettes toutes aussi succulentes les unes que les autres.

Zerrouk Boukhemis, lauréat du concours du meilleur producteur

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16:05 Les experts : Miami - Ne quittez pas !17:05 Sept à huit18:50 Là où je t’emmènerai19:00 Journal19:50 Rien à déclarer21:50 Les experts : Manhattan - Les braqueuses23:30 Les experts : Manhattan-Filles d’enfer00:20 DexterToute résistance est vaine01:24 Le club de l’économie

16:40 Formula One, le magazine de la F117:45 Ceremonie Cannes18:55 L’après clôture19:20 Canal football club20:00 Sport - Ligue 121:55 Canal football club23:00 Le journal des jeux vidéo23:20 Inside Men01:10 Journal de France02:45 Surprises03:55 Championnat de la NHL

15:00 Mahla dhi el achia17:00 El-Djazair tarikhe wa hadhara17:30 Biatouna18:00 Journal télévisé18:20 Taqdar tarbah19:00 kahewat mimoune19:20 waqaie20:00 Journal télévisé 20:45 Chouhada el maqassala 21:00 Chahid wa mouchahid 22:10 the wild 23:00 Hiwar El-Saâ00:00 Journal télévisé

15:00 Jeu de piste criminel16:50 Une femme d’honneur - Brûlé vif18:45 Les mystères de l’amour19:45 New York, police judiciaire - Pris de panique20:35 New York, police judiciaire - Meurtres et vieilles bouteilles21:25 New York, police judiciaire - Madame le proviseur22:15 Les 30 histoires00:35 Les filles d’à côté

17:00 TV5monde le journal17:10 Internationales18:00 360° - géo19:00 Maghreb-orient express19:30 Le journal de France 219:59 On n’est pas couché23:07 TV5monde le journal23:19 Un jour à Roland23:25 Le journal de la RTS23:53 Eclats de croisette

16:45 Personne ne bouge ! Spécial losers17:30 Cuisines des terroirs - La Campanie18:00 Jonas Kaufmann chante Richard Wagner18:45 Arte journal19:00 Karambolage19:10 Palmarès du festival de Cannes19:45 Star Trek 21:50 True Stories 22:45 Aux frontières de l’infini00:10 Christian Thielemann 01:05 Max et les

15:20 Maigret16:00 Chabada16:55 Questions pour un super champion18:00 19/2019:00 Tout le sport19:05 Un jour à Roland19:15 Zorro19:45 Alias Caracalla, au coeur de la Résistance21:40 Inspecteur BarnabyLe bois de l’étrangleur23:21 Le soleil se lève aussi01:30 Des racines et des

11:10 Sport 611:25 Turbo13:35 Maison à vendre15:20 D&CO16:25 66 minutesles histoires qui font l’actu18:45 Le 19.4519:05 E=M619:30 Sport 619:50 Zone interdite20 ans d’excès21:55 Zone interdite20 ans d’amitié00:15 Zone interditeLa nuit de Zone interdite01:55 M6 Music

15:50 Métronome16:45 C politique18:00 On n’est pas que des cobayes !19:00 Le vingt heure20:25 Avis de sorties19:36 Fraudes dans les vignobles20:30 C’est notre affaire21:00 Iran, la course contre la bombe22:00 La grande librairie Fidèle aux livres 23:00 Des trains pas comme les autres00:50 Nelson Mandela

17:40 Stade 2Spéciale Roland-Garros18:45 Point route19:00 Journal19:30 20h30, le dimanche19:45 Le nom des gens21:25 Eclats de Croisette21:30 Faites entrer l’accusé23:00 Retour à Roland-Garros23:50 13h15, le samedi...00:20 Thé ou café01:20 20 ans à Tel Aviv

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décèsLa famille Abid a la douleur de faire

part du décès de Mme BAYA ABID

née ZAÏDIà l’âge de 88 ans. La défunte a été inhumée hier au cimetière El Alia

(Alger). Que Dieu l’accueille en Son Vaste Paradis.

«A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»

Tournoi Salah Brahimi à Aïn Bessem

En hommage au regretté Salah Brahimi, ancien medersien, ancien wali et ex-directeur à la présidence de la République, un tournoi de football est organisé à Aïn Bessem, sa ville natale. Plusieurs équipes prennent part à cette manifestation organisée par sa famille sous l’égide de l’APC de Aïn Bessem. Le défunt, connu pour ses qualités humaines, n’avait ménagé ni ses eff orts ni son temps pour apporter sa contribution à l’eff ort de l’édifi cation nationale. Parfait bilingue, il avait occupé de hautes fonctions au sein de l’administration. Le clin d’œil des enfants de sa ville natale est plus qu’une reconnaissance, témoigne un de ses nombreux amis. Pour rappel, la fi nale du tournoi aura lieu vendredi prochain au stade communal de Aïn Bessem. H. T.

Précisions de Belaïd Lacarne  L’article «CAF : sept Algériens, membres des commissions permanentes», paru dans notre édition du mercredi 22 mai, à propos de la publication, par l’instance africaine, de la liste des nouveaux membres de ses commissions permanentes, a fait réagir l’ancien arbitre international et président de la Commission fédérale des arbitres, Belaïd Lacarne. Celui-ci a tenu à préciser qu’il est présent dans les instances footballistiques africaines depuis plusieurs années et n’est donc pas nouvellement désigné dans la commission d’arbitrage de la CAF, comme le laisse malencontreusement entendre l’article. Lacarne est également membre de la Commission des arbitres de la FIFA.

COUPE D’ALGÉRIE DE VOLLEY-BALL 5e trophée pour les Pétrolières  Les fi lles du GS Pétroliers (GSP) ont remporté la Coupe d’Algérie seniors dames de volley-ball, vendredi en fi n d’après-midi à la salle Harcha Hacene (Alger), en battant leurs homologues du WO Chlef sur le score de 3 sets à 0 (25-13, 25-14, 25-15). Les protégées de Salim Achouri étaient largement favorites avec une pléiade de joueuses internationales à l’image de Fatma-Zohra Oukazi, Salima Hammouche, Safi a Boukhima et Sara Belhocine. Ce  qui s’est confi rmé sur le terrain en décrochant logiquement leur 5e trophée consécutif sous l’appellation du GSP en Coupe d’Algérie et le 23e au total, en comptant les titres remportés à l’époque où le club portait encore le sigle MCA. Les joueuses de Abdelkrim Megherbi de la formation du WO Chlef, nouveau promu en Nationale 1A, n’ont pas pour autant à rougir de cette défaite face au GSP, vice-champion d’Afrique. Le fait d’avoir atteint pour la première fois une fi nale de coupe pour les camarades de la capitaine Kahina Hamriti est déjà une très grande performance pour cette jeune équipe fondée il y a à peine une décennie, fruit de la stabilité de sa direction, à sa tête Amine Hamouni, et du coach Megherbi, l’artisan qui a propulsé des joueuses comme Oukazi, Tsabet et Yacoubi à l’échelle internationale. Le moment fort de cette fi nale, c’est quand toutes les joueuses du GSP et le coach Salim Achouri ont porté un t-shirt blanc avec un écriteau et une photo de leur défunt entraîneur Ahmed Boukacem, décédé le 4 mai dernier, rendant ainsi un vibrant hommage au regretté technicien en présence de la famille du défunt. Nacer Mustapha

COUPE D’ALGÉRIE DE HANDBALLChelghoum Laïd crée la surpriseLes quarts de fi nale de la Coupe d’Algérie de handball seniors messieurs, disputés ce week-end, ont donné lieu à de grandes surprises. La formation du C Chelghoum Laïd (nationale 1) a créé la surprise à Bordj Bou Arréridj en éliminant le HC El Biar (superdivision) sur le score 26 à 23. Le CCL qui a perdu la fi nale de Coupe d’Algérie en 2001 contre le MCA n’est pas loin de décrocher une deuxième fi nale de coupe cette saison. Pour ce faire, elle doit battre l’O El Oued en demi fi nale prévue à Oran vendredi prochain. L’Olympique d’El Oued, qui a atteint pour la première fois ce cap, a éliminé le WO Rouiba (27-22). Les autres quarts de fi nale sont revenus logiquement au GSP et à l’ESAT vainqueurs respectivement face au MCS (31-24) et le CRBB (25-23). L’ESAT, révélation de la saison, aff rontera en demi fi nale le GSP à Bordj Bou Arréridj (31 mai). A noter que le président de la FAHB, Mohamed Aziz Derouaz, tiendra ce matin une réunion avec les membres du BF. C. B.

ES SÉTIF

Velud et Karaoui rempilent

Après l’euphorie du 6e titre, le staff dirigeant du club

phare de Aïn El Fouara prépare d’ores et déjà la saison prochaine. An-noncés ici et là, Velud et Karaoui, respectivement coach et demi-défensif du onze ententiste, rem-pilent. Entamées, ven-dredi au siège du club, les négociations entre les précités et les dirigeants sont ponctuées par les résultats escomptés par les supporters qui ne voudraient en aucun cas assister à une autre saignée. L’on apprend que les pourparlers entre les deux parties se sont soldés par la majoration des salaires de Velud et Karaoui. Le patron de la barre technique des Noir et Blanc qui perce-vait, nous dit-on, 11 000 euros touchera désor-mais 12 500 euros/mois. Convoité par la JSK qui lui aurait proposé men-suellement 1,5 million de dinars, Amir Karaoui reste finalement à Sétif contre une mensualité de 1,7 million de dinars. Selon un des recruteurs de l’ESS, le renouvel-lement des contrats de Aoudia, Gourmi et

Delhoum et des autres joueurs libres de tout engagement est immi-nente. Côté recrutement, on parle de Messaoud et Mellouli (ASO), Aouedj et Dagoulou (MCO), Methazem (CAB), des Franco-Algériens Cha-kouri et Yahiaoui, et du Nigérien de l’AS Marsa (Tunisie), Chiketou, alors que les Gabonais de l’US Bitam, à savoir Ziando Bendjamine et Nazambi, ont paraphé leur contrat avec l’ES Sétif. D’après notre source, Hachoud et Ziaya ont émis le vœu

de revenir à l’Entente où l’on parle d’un échange de Yaya et un des deux Kabyles Mekaoui ou Belakhdar. La liste des libérables qui a été éta-blie par le staff technique est, pour diverses raisons, gardée au secret. Hormis l’Ivoirien Mischak qui ne sera pas retenu, le reste des libérables demeure top secret. D’autant plus que l’équipe s’apprête à mettre le cap sur le Gabon où elle doit don-ner, le 3 juin prochain, la réplique à l’US Bi-tam pour le compte du

match retour des 8es de finale bis de la Coupe de la CAF. Intervenant à l’issue d’un long et harassant exercice, le match en question est tombé au mauvais mo-ment pour les Ententistes qui se déplaceront sans 7 joueurs (Belkaïd, Ziti, Nadji, Aoudia, Delhoum, Karaoui, Djarroudi et Mischak). Le forfait de ces derniers hypothèque les chances des hommes de Velud devant, une fois de plus, composer avec ces impondérables.

K. Beniaïche

WA TLEMCEN

Slimani vise la présidenceCes derniers temps, un nom

circule sans cesse sur la place publique sur une éventuelle prise en main du club à l’orée de la nouvelle saison. Renseignement pris, il s’agit bien évidemment d’Ahmed Slimani, l’ex-enfant du Widad des années 1980 et néan-moins entraîneur du WAT au mi-lieu des années 2000. Ce dernier, selon une source bien informée, est prêt à investir au sein du WA Tlemcen. Il n’attend que l’ouver-

ture du capital social pour annon-cer sa candidature. D’ailleurs, selon un proche du club, Slimani et d’autres actionnaires sont prêts à injecter entre 3 à 13 milliards dans les caisses du club. Un projet futuriste à même de permettre au Widad de revenir au premier plan sur la scène footballistique. De son côté, l’ex-président, Abdelkrim Yahla, n’est pas contre ce projet de Slimani, estimant que les portes sont ouvertes à tous ceux qui

aiment le Widad. «Slimani est un enfant du club et il est chez lui à Tlemcen. Nous allons aborder ce sujet après l’assemblée générale qui sera probablement tenue au début du mois de juin. Si Slimani est intéressé pour la présidence du club, il est le bienvenu. L’essentiel est de travailler conjointement pour faire redorer le blason d’une équipe qui a donné beaucoup au football algérien.» On y reviendra. A. Habchi

La direction sétifienne tient à garder l'ossature de son équipe

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ALGÉRIE 1 – MAURITANIE 0

Des locaux peu convaincants Stade Mustapha Tchaker (Blida)Arbitres : Tiazi Hicham, El Mehradji Abdelaziz et Lahmidi Mohamed (Maroc)But : Slimani (62’) AlgérieAverts : Boulahia, Bedbouda, Bouchema (Algérie). Wade, Samb, Taghyoullah, Coulibaly, Fall et Veraji (Mauritanie) Algérie : Doukha (Khedaïria 68’), Khoualed, Belkaraoui, Boulahia, Zerrara (Bouchema 46’), Bedbouda (Ferhat 60’), Gourmi (Rebih 78’), Beldjilali (Benmoussa 46’), Koudri, Derrag (Bounedjah 68’), SlimaniEntr. : Toufik KorichiMauritanie : Brahim, Keita (Coulibaly 29’), Sy (Veraji 76’), Fall, Ba (Khalil 65’), Guey, Taghyoullah (Kaboré 80’), Samb (El Hacen 71’), Diakhité, Sao (Voulany 55’), WadeEntr. : Patrice Neveu

Après plus de deux mois d’ar-rêt, la sélection nationale des locaux, plus communément appelée EN A’, a repris du service, hier soir, en dispu-tant une joute amicale face à son homologue maurita-nienne, en match entrant dans le cadre de la préparation des Verts en prévision des éliminatoires pour le Cham-pionnat d’Afrique des nationd (CHAN-2014, Afrique du Sud) avec la double confron-tation face à la Libye prévue aux mois de juin et juillet prochains. Un premier test

pour l’EN A’ composée pour la circonstance par une majo-rité de joueurs qui enregistrent leur première sélection sous la houlette d’un nouveau staff conduit par Toufik Korichi et ses deux adjoints, Rachid Cherradi et Lakhdar Bellou-mi. Un premier test donc pour cette jeune sélection, avec une première mi-temps qui a été d’un niveau tout juste moyen, avec une légère domination certes, mais stérile des Algé-riens. En seconde période, et avec les changements appor-tés dans la composante par le sélectionneur national, on

constatera un léger mieux dans la prestation des Algé-riens, qui réussiront à ouvrir la marque à l’heure de jeu suite à une action anodine, grâce au buteur attitré de la sélection première, Islam Slimani. Un premier test qui servira amplement le nouveau staff des Verts, qui a eu le loisir de voir le gros des troupes à l’œuvre, même si quelques joueurs à l’image de Aoudia, Belkalem et Ziti ont déclaré forfait pour cette rencontre, avec un constat, celui du staff technique des Verts, fraîche-ment installé à la tête de la sélection des locaux, aura

du pain sur la planche pour mettre sur pied une équipe compétitive à un mois de la très attendue confrontation face à la sélection libyenne, en match aller des éliminatoires du CHAN-2014. D’ailleurs, il est plus qu’urgent pour cette jeune équipe de disputer au moins une autre joute amicale avant ce rendez-vous pour parfaire la cohésion et les automa-tismes pour être fin prête avant la double confrontation des éliminatoires face à la Libye, qui se présentera avec son équipe première.

Abdelghani Aïchoune

MOULOUDIA D’ALGER

On s’active dans la maison du Doyen

ÉQUIPE NATIONALELes Verts entament leur stage

La sélection nationale de football entamera, aujourd’hui, son stage préparatoire pour les deux matchs des éliminatoires du Mondial 2014, prévus au mois de juin. Un stage qui sera

ponctué par une rencontre amicale face au Burkina Faso, program-mée le 2 juin au stade Mustapha Tchaker de Blida. Six joueurs de la sélection, à savoir les deux gardiens de but Raïs M’bolhi et Azzedine Doukha, ainsi qu’Essaïd Belkalem, Rafik Djebbour, Islam Slimani et Adlane Guedioura, s’entraînent depuis quelques jours déjà au Centre technique national de Sidi Moussa à Alger, lieu du regroupement. Ces derniers ont terminé leur saison avec leur club. La majorité des autres éléments de l’équipe arri-veront aujourd’hui. Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, avait rendu publique, mercredi dernier, sa liste des 25 joueurs convoqués pour ce stage qui comprend sept joueurs locaux, dont trois gardiens de but. Un nombre revu à la baisse, puisque le Sétifien Ziti, déclaré forfait pour blessure, a été remplacé par Liassine Cadamuro (Sociedad, Espagne) qui était sur la liste des réservistes. Ce dernier ne pourra, néanmoins, rejoindre le lieu de regroupement dans les plus brefs délais, étant donné qu’il lui reste toujours deux matchs à jouer avec son club. Enfin, il est utile de rappeler que les Verts se déplaceront à Porto Novo pour affronter le Bénin, le 9 juin prochain, pour le compte de la quatrième jour-née des éliminatoires. Le lendemain, Feghouli et ses coéquipiers rallieront directement le Rwanda qu’ils affronteront le 16 du même mois pour le compte de l’avant-dernière journée. A l’issue des trois premières journées, l’Algérie occupe la première place du groupe H avec 6 points, en compagnie du Mali, mais avec un meilleur goal-average. Le Bénin arrive à la troisième place avec 4 points, alors que le Rwanda est dernier avec un seul point. A. A.

C ’est l’effervescence dans la maison du Doyen, sommé de mettre les bouchées

doubles pour effacer les derniers déboires du club et surtout ne pas se laisser distancer en matière de recrutement dans un marché res-treint et où la perle rare n’existe pas. A propos du staff technique, rien ne se profile à l’horizon sauf quelques noms de coachs nationaux et étrangers, tels le Suisse Geiger ou le Français Fabre, accompagnés de CV sur le bureau de Kaoua. Concernant les joueurs, on parle de la venue du gardien usmiste Zemma-mouche qui doit obtenir d’abord le feu vert de son président, Ali Haddad, et de son coéquipier Seguer qui aurait été contacté par Kaoua. Ce dernier étant intéressé aussi par la venue d’un gardien de but émigré répondant au nom de Saber. L’on apprend également, s’agissant d’anciens joueurs mouloudéens, que le milieu de ter-rain Ouali menace de quitter le MCA, alors que l’attaquant Sayah, mis de côté sous l’ère Menad, a décidé de rempiler bien qu’il ait été approché par les dirigeants du CR Belouizdad et du nouveau promu en Ligue 1, le RC Arbaâ, imité par son compère Djemili dont le salaire a été revu à la hausse, alors que Djallit, Bachiri et Yalaoui sont en train de renégocier leur contrat avec le manager général. Une chose est sûre, Kaoua et Rafik Hadj Ahmed, responsable du marketing du club, qui connaît parfaitement la maison mouloudéenne, se mettent au travail dès aujourd’hui pour pré-parer la saison 2013-2014.Enfin, dans l’après-midi du vendredi et jusqu’en début de soirée, le comité des sages, composé d’ex-présidents de l’ASP/MCA, et

en même temps d’anciens cadres supérieurs de la firme pétrolière nationale, à savoir MM. Boumdal, Bouchouika et Hassani, issus de la dernière AG du CSA/MCA, mandatés en ce temps-là pour prendre attache avec les respon-sables de Sonatrach, étaient en conclave. Ils ont attendu en vain un signe des décideurs pour entamer leur mission et par là même contribuer à résoudre la vacance du poste de président du CA de la SSPA/MCA. Une source fiable nous apprend qu’un com-muniqué de Sonatrach sera diffusé aujourd’hui pour annoncer la nomination d’un responsable à la tête de cette société sportive. Et l’on parle avec insistance de Belkacem Bouchouika. Abdelmadjid Riad

Les choses sérieuses commencent pour l’EN

Abdenour Kaoua, manager général du Mouloudia

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Du pain sur la planche pour la sélection nationale des locaux avant d’affronter la Libye

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Dimanche 26 mai 2013El WatanMartyrs

Par Ali Bahmane

En cette matinée du 26 mai 1993, sur le parking de sa cité de banlieue d’Alger, Tahar Djaout abaissa la vitre de sa voiture sur laquelle tapotait un jeune individu. Dans son innocence et sa naïveté, l’écrivain ne s’imaginait pas

qu’il vivait sa dernière seconde. Dépêché par le FIDA, organisation spécialisée dans l’assassinat d’intellectuels, le terroriste mit fin à une (courte) vie irriguée de grande littérature et de journalisme innovant. Ce fut le point de départ d’une tuerie des hommes de la presse à grande échelle. A elle seule, la corporation perdit une centaine de personnes, dont deux tiers de journalistes. La boucherie ne prit fin qu’avec le démantèlement du FIDA et l’affaiblissement du FIS, parti dont les tueurs tiraient leur légitimité. Dès le début des années 1990, en pleine ascension, le parti intégriste avait pointé du doigt tous les intellectuels qui, ne partageant pas ses thèses, avaient commencé à alerter la population sur les dangers de son idéologie exterminatrice imprégnée de salafisme primaire et toute entière vouée à détruire l’embryon d’Etat républicain algérien construit depuis l’indépendance pour lui substituer un Etat théocratique. Le leitmotiv des islamistes était : «Qui nous combattra par la plume périra par l’épée.» Ebranlés et empêtrés dans leurs contradictions, les pouvoirs publics ne furent pas d’un grand secours aux intellectuels et journalistes menacés, dont nombre d’entre eux prirent le chemin de l’exil. Tout au contraire, l’Etat prit pour cible la presse sous prétexte de «préservation de l’information sécuritaire», n’hésitant pas, en accord avec la hiérarchie militaire, à saisir et interdire des journaux, allant jusqu’à jeter en prison un groupe de journalistes d’El Watan. L’imprimatur fut instauré dans les rotatives publiques. Pris entre le marteau et l’enclume, les journalistes se tournèrent naturellement vers la résistance citoyenne qui commençait à se développer au sein de la population : sit-in et manifestations de démocrates et de femmes, émergence de groupes d’autodéfense dans les villages, refus d’obtempérer aux diktats terroristes d’enseignants et de fonctionnaires sommés par le GIA de suivre ses mots d’ordre, etc. Cette résistance eut à s’opposer à un autre front hostile, à l’intérieur et à l’extérieur du pays : les «réconciliateurs» regroupés autour du slogan «qui tue qui ?», voué à faire porter la responsabilité du drame que vivait le pays aux militaires. Les grands massacres de 1997 perpétrés par le GIA apportèrent au monde entier la preuve de la folie intégriste, l’autre preuve venant de New York, ses tours jumelles détruites par des terroristes dépêchés par Ben Laden. Reste que la décrue du terrorisme, début 2000, ne fut pas accompagnée par la reconnaissance par le nouveau pouvoir politique, incarné par Bouteflika, du sacrifice des intellectuels, notamment des journalistes. Celui-ci les traita dès le départ de «commères de bains maures» et leur refuse, à ce jour, tout entretien, y compris ceux du secteur public. Entre harcèlement judiciaire et chantage économique, la presse traversa péniblement la première décennie 2000. Le journal Le Matin fut poussé par les autorités à la disparition, son directeur, M. Benchicou, jeté en prison où il passa trois années. La seconde décennie débuta par une loi sur l’information liberticide. Le sang versé il y a 20 ans par Djaout, Mekbel, Abderahmani et tant d’autres, martyrs de la plume, n’arrive pas à sécher.

COMMENTAIRE

Ces chrétiens de France et d'Algérie qui ont soutenu la guerre de Libération

André Mandouze, Nelly Forget, le cardinal Gerlier, Robert Barrat, l’abbé Scotto, monseigneur Duval, Jean

Muller, le cardinal Liénart, Marie René Chenet... la liste est longue. Catholiques ou protestants, des hommes de foi, des religieuses qui ont dénoncé la torture, milité pour la cause nationale, œuvré pour le droit à la dignité de chacun ou simplement tendu la main aux catégories les plus vulnérables en pleine guerre de Libération nationale. Leurs noms sont hélas tombés dans l’oubli. Ou presque. Une rencontre tenue, hier, au Centre d’études diocésain d’Alger a voulu rendre hommage à ces chrétiens en revenant sur leur action pendant la guerre de Libération nationale. «Il est important de rendre hommage à toutes ces individualités qui nous ont soutenus durant la guerre, alors que la masse européenne de l’époque se battait pour une Algérie française», précise Rédha Malek, membre de la délégation du FLN à Evian et ancien chef de gouvernement, invité pour prononcer le discours inaugural de cette journée d’études.

Le ton est donné. De l’anecdote au constat empirique, les intervenants se succèdent face à un public nombreux. Le docteur Darcie Fontaine, professeur d’histoire à l’université de South Florida (Etats-Unis), s’intéresse aux institutions catholiques et protestantes. Le sociologue Daho Djerbal, maître de conférences à l’université Alger 2, relate pour sa part sa rencontre avec l’abbé Scotto autour de Novembre 1954. Malika El Korso, professeur au département d’histoire à l’université Alger 2, revient sur le «Témoignage chrétien et le dossier Jean Muller». Fouad Soufi, chercheur au Crasc d’Oran, s’intéresse spécifiquement à l’Eglise d’Oran. Denis Gonzalez, natif de Relizane, qui a été vicaire général du cardinal Duval, parle justement du cardinal Léon-Etienne Duval, vu par les Algériens. Barkahoum Ferhati, du CNRPAH d’Alger, se penche sur «L’itinéraire des chrétiennes engagées dans la Révolution». Rachid Khettab fait, pour sa part, une présentation de son ouvrage Frères et compagnons, dictionnaire biographique

d'Algériens d'origine européenne et juive et la guerre de libération. Sybille Chapeu, docteur en histoire à l’université de Toulouse-le-Mirail, axe son intervention sur Les prêtres de la Mission de France. La communication de Lahcène Zeghdar, enseignant-chercheur à la faculté des sciences politiques à l’université Alger 3, porte sur «Les libéraux européens d'Algérie». Et pour finir, Jean-Robert Henry, directeur de recherches émérite au CNRS (Ireman, Aix-en-Provence), s’intéresse à la construction de la posture anticoloniale autour d e s « C o n s c i e n c e s a l g é r i e n n e s e t maghrébines». Autant d’interventions et d’hommages «précieux» pour de nombreuses personnes présentes, dont Me Ali Haroun, ancien militant du FLN, ancien ministre délégué des Droits de l’homme et ancien membre du Haut-Comité d’Etat, qui n’a pas manqué de rappeler «la nécessité de sortir l ’h is to ire o f f ic ie l le de sa logique d’autoglorification et d’exclusion en parlant de ces chrétiens d’Algérie et de France qui nous ont aidés». F. B.

JOURNÉE D’ÉTUDE AU CENTRE DIOCÉSAIN D’ALGER

ALGER ORAN CONSTANTINE OUARGLA14°21°

14°24°

11°23°

18°37°

Une bien complexe simplicité

Champions de l'imbroglio travaillé, du malentendu étudié et de l'embrouille savante, les gouvernants algériens

viennent de prouver au monde de l'information tout leur talent en la matière. Après un mois de pénible gestion de la maladie présidentielle par démentis offusqués et serments sur le cœur, ils viennent de confirmer toute l'étendue de leur névrose là où de simples images auraient suffi. Névrose d'ailleurs partagée par l'ensemble de ceux qui ont à communiquer sur ce sujet et ont un lien avec l'Algérie. D'abord, pendant que le pouvoir passe discrètement de l'Ouest à l'Est et du raï au malouf, Enrico Macias remplace cheb Mami dans le rôle de porte-parole de la Présidence par un décret non publiable. Le chanteur d'origine algérienne explique qu'il a vu le suprême malade et qu'il est «très très» malade. L'information est rapportée par un journaliste algérien, mais qui travaille dans un journal du Qatar. Ensuite ? L'ambassade

algérienne au Qatar dément, comme s’il y avait une webcam fixée sur le lit présidentiel, en France. Puis à son tour, le Français Macias dément, pas dans le journal qatari mais sur une radio française. Mami ne dit rien, la Présidence non plus. Puis, en bon Algérien offensé de se voir traité de menteur, le journaliste algérien du Qatar publie les paroles du chanteur israélien sur Youtube, une chaîne de streaming vidéo américaine. Fin de l'histoire et seule conclusion qui s'impose, d'ordre psychiatrique ; Macias possède 3 pays, il ne sait plus ce qu'il a dit et où. Bouteflika possède 3 mandats, il ne sait plus s'il est malade et où. Enfin, les grands communicateurs algériens possèdent 3 portables pour les 3 opérateurs, mais ne savent plus ce qu'il faut dire, où, à qui et comment. En bref, pourquoi faire simple, quand on est Algériens ? Tous malades. Mais personne ne le sait. Donc personne n'est malade. Même pas le Président. Affaire réglée. Simplement.

Par Chawki Amari

POINT ZÉRO

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