8

20150916094034_86f0d4fa76f5acddb5cfad3603ce85b9

  • Upload
    domson

  • View
    218

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 20150916094034_86f0d4fa76f5acddb5cfad3603ce85b9
Page 2: 20150916094034_86f0d4fa76f5acddb5cfad3603ce85b9

Comme ils nous sontdoux ces mots quiréunissent auteurset lecteurs !

Comme un rituel bien établi, le festival Les mots Doubsnous revient chaque année, depuis 2001 déjà, pournous livrer ce que la rentrée littéraire nous réservede meilleur. Nombre d’auteurs présents figurent surles listes des concours les plus cotés en France. Tous

méritent notre intérêt. Les séances de dédicaces, les lecturesmises en scène, les conférences, et nombre d’événementsorganisés autour du président de cette édition, l’écrivain etjournaliste Sorj Chalandon, invitent un large public, de toutesles générations, de tous les horizons, à la découverte afin quechacun puisse nourrir à loisir sa richesse intérieure. Commel’écrivait François Mauriac, la lecture est « une porte ouvertesur un monde enchanté », et l’on ne saurait la refermer dès lorsque l’on y a pris goût.Ce rituel nous est fort agréable car il unit et réunit dans la di-versité et la différence. Il tisse des liens et conforte notre plaisirà vivre ensemble. Nous garderons tous de précieux souvenirsde ces rencontres et de ces lectures qui élargissent notre hori-zon. Ce temps fort, chaque fois exceptionnel, nous rappelleque le Département mène, depuis longtemps, une politiquedynamique en faveur du livre et de la lecture. Voici plus de dixans déjà que notre médiathèque départementale structureun réseau de bibliothèques intercommunales et communalespour irriguer chacun de nos territoires. Désormais, tout aulong de l’année, des auteurs sont accueillis. Des expositionset des animations, mais aussi la technologie numérique, ap-puient le travail patient des bibliothécaires professionnels etbénévoles.À travers ce solide réseau, à travers le festival Les mots Doubs,le livre est vivant et atteste de notre capacité à imaginer unmonde meilleur.

Christine BouquinPrésidente du Département du Doubs

Phot

oJa

ckVa

rlet

Temps forts«

■ Éric-Emmanuel Schmitt présentera et dédicacera son nouveau roman, La Nuit du feu. DR

«Edito

Homme dethéâtre, Éric-Em-manuel Schmittsait planter ledécor de ce ro-

man si personnel, récit d’uneexpédition sur les traces deCharles de Foucauld où, sur-tout, il accomplira un voyageintérieur qu’il qualifie lui-même de seconde naissance.En février 1989, Éric-Emma-nuel Schmitt s’engage dansune randonnée dans le grandsud algérien, avec un groupede touristes et Gérard, le réa-lisateur du film dont il serale scénariste. Loin d’être envacances, le normalien, agré-gé, docteur est là pour fairedes repérages sur Charles deFoucauld, l’officier de l’arméefrançaise devenu religieux.Le philosophe qui doute vavivre intensément ce désert,jusqu’à s’y perdre. L’obscu-rité rapidement venue, il seretrouve seul dans le Hoggarsans eau ni vivre dans la nuitglaciale du désert. Il dit êtrealors sujet à une expériencemystique qu’il nous dévoile.Une phrase occupera toutesses pensées :« Tout est justifié». Pour l’auteur, ce boulever-sement lui fera franchir entreautres le cap de l’écriture. Cemoment où il a senti se soule-ver en lui une force brûlantereste fondateur. Dans sonnouveau roman, il raconte lesjours qui ont précédé cettenuit, comment le désert, plus

qu’un décor, fut un acteurde cette transformation,comment des hommes decultures différentes peuventse comprendre et échangersans parler la même langue.C’est un livre de rencontres.Que ce soit avec les autres ouavec soi.

Christophe DeplaudeRédacteur Vu du Doubs

INFO PLUSDramaturge, romancier(récompensé en France et àl’étranger), nouvelliste (prixGoncourt de la nouvelle2010 pour Concerto à la mé-moire d’un ange), essayiste,cinéaste, auteur de théâtre(deux Molières, grand prixdu théâtre de l’Académiefrançaise en 2001) et mêmescénariste de bande dessi-née (Les aventures de Poussin1er), Éric-Emmanuel Schmittest traduit en quarante-troisde langues dans cinquantepays. Il est un auteur incon-tournable et l’un des françaisdes plus lus et des plus repré-sentés dans le monde.

18 septembre, 16h30(salle des conférences) :grand entretien avecÉric-Emmanuel Schmitt

Éric-Emmanuel Schmitt :Faut-il se perdre pour se trouver ?Quand un repérage aboutit à une découverte bouleversante… Dans La Nuit du feu, l’au-teur à succès raconte cet événement intime qui a fait basculer sa vie. Il participera pour lapremière fois aux mots Doubs, lors d’un grand entretien, le vendredi 18 septembre.

Lauréat du National book Award 2013, l’auteur de L’oiseaudu bon Dieu joue avec les notes de musique comme avec lesmots. Son phrasé est truculent, son entrain communicatif,son rythme endiablé. Accompagné de son quintet, The GoodLord Bird Band, ce saxophoniste de talent mêlera des extraitsde son roman à des morceaux de jazz et de gospel pour noustransporter dans une Amérique réinventée.

18 septembre, 20h30,au Scénacle, 6 rue de la Vieille Monnaie à Besançon.

Président de l’édition 2013,Jean Rouaud revient à Besan-çon à l’invitation de Sorj Chalan-don (voir page 3) pour parler dutravail d’écrivain, sujet qui estau centre du tome 4 de sa Viepoétique. Écrire oui, mais quoiet comment ? Telle est la ques-tion d’Être écrivain (Grasset) etles réponses sont riches d’ensei-gnements.

Le nouveau roman d’HediKaddour, Les Prépondérants(Gallimard), sera-t-il le prochainprix Goncourt ? Une écritured’une élégance fluide, un pou-voir d’évocation incomparable,des thèmes captivants, le justi-fieraient amplement. Waltend-berg, son premier roman, leméritait, Savoir vivre confirmaitun style fascinant. Les Prépon-

dérants nous plongent dans cespériodes de rupture – les an-nées 20 en l’occurrence – où unmonde s’éteint, un autre naît,tout semble possible.

Poète, romancier, essayiste,éditeur… auteur notamment d’unDictionnaire égoïste de la littéra-ture française couronné de prixet de succès auprès des lecteurs,Charles Dantzig s’est aussi posédepuis longtemps la question dusujet et de la forme, s’opposant à ladictature du premier pour libérer ladeuxième. Cela ne l’empêche, bienau contraire, de saisir l’esprit d’uneépoque – celle du Mariage pourtous à travers sept personnage –dans son Histoire de l’amour et dela haine (Grasset).

Dans L’Amour à trois, qua-trième roman d’Olivier Poivred’Arvor, il n’est bien sûr pasquestion de mariage, mais dedésir et de nostalgie. Léo tentede retrouver un ami d’enfanceavec lequel il avait partagé unamour de jeunesse, Hélènedécédée depuis peu. Diplomate,Olivier Poivre d’Arvor était direc-teur de France Culture jusqu’àfin août 2015.

Karen Blixen,célèbre auteur de LaFerme africaine, a eu une vie des plusromanesques que Dominique deSaint-Pern, journaliste et auteur detrois romans, a su restituer avec untalent remarquable. Un beau succèsde librairie !

Vladimir Fédorovski puiseaussi son inspiration dans lavie et les amours de grandspersonnages de l’histoire pournous faire partager La Voluptédes neiges (Albin Michel). DeCatherine II à la Gala (arrachéeà Paul Éluard par Salvador Dali),en passant par Tolstoï, Dostoïe-vski, Tchekhov, jusqu’à SergeDiaghilev, Boris Pasternak,Marina Tsvetaïeva, les passionssoufflent le chaud et le froiddans ce livre nourri d’informa-tions inédites.

Dans Sfumato, Raphaël doitlui aussi se poser la question du« quoi et comment » écrire. Àtravers l’écran de fumée du quo-tidien, il lui faut donner un sensà sa vie particulièrement fou-traque ! Dramaturge et cinéaste,Xavier Durringer présente unpremier roman vif et attachant.

Adrien Goetz ressuscite avecbrio Arsène Lupin pour plongerle gentleman-cambrioleur dansles affres de notre époque

moderne. Série télévisée, ré-seaux sociaux, changementclimatique, compte de cam-pagne… tout y passe. Le pèrede Pénélope et de ses fameusesintrigues (Intrigue à Versailles,Intrigue à Giverny…), rajeunit leplus mythique des personnagesfrançais.

Pour sa part, Philippe Jae-nada, l’auteur de Sulak, redonnevie à une passionnante meur-trière dans La Petite femelle (Jul-liard) : en 1953, Pauline Dubuis-

son est accusée du meurtre deson amant, ce qu’elle reconnaît.Mais qui est-elle, s’interrogel’écrivain. Une femme froide etcalculatrice ? Un monstre de du-plicité ? Une femme affranchieet révoltée ? Philippe Jaenadaévoque aussi comment cetterencontre avec ce sujet a boule-versé sa vie. Il faut dire que Pau-line Dubuisson inspira le rôle deBardot dans La vérité de Clouzot.

Dans la tête d’un chanteur(Castor music), celle de Kent enl’occurrence, défilent de grandesfigures de la chanson moderneet contemporaine : Jacques Brel,Bob Dylan, David Bowie, SergeGainsbourg, Alain Souchon,Charles Aznavour, Léo Ferré,

Ennio Morricone, les Doors, lesBeatles, Tom Jones, Barbara,Quincy Jones… Le livre est né del’émission Vibrato qu’il a ani-mée sur France Inter en 2013.

Les têtes d’affiche 2015 :ils font la rentrée littéraire

La presse en parle, leur livre crée l’événement, à moins que ce ne soit leurs idées ou leur personnalité. Certains concourent pourles prix littéraires de l’automne… Les mots Doubs les accueillent.

JEAN ROUAUD ®JF Paga Grasset

CHARLES DANTZIG ® DR

DOMINIQUE DE SAINT-PERN ® FrancescaMantovani

HEDI KADDOUR

OLIVIER POIVRE D’ARVOR®JF Paga Grasset VLADIMIR FEDOROVSKI - libre de droit

XAVIER DURRINGER

® Dominique Leroux Signaturesoit

ADRIEN GOETZ ® GrassetKENT® Sté¦phane Hervé

PHILIPPE JAENADA ® Laurence Reynaert

Page 3: 20150916094034_86f0d4fa76f5acddb5cfad3603ce85b9

■ SORJ CHALANDON, photo F Paga.

Président des mots Doubs 2015Sorj Chalandon,l’écrivain des âmes trahiesDans son septième roman, Profession du père, Sorj Chalan-don explore à nouveau, et plus douloureusement encore,le thème de la trahison qui imprègne toute son œuvrecomme un poison. Salvatrice, la vérité est entre les lignes.

Dans Professiondu père, Sorj Cha-landon nous faitentrer dans l’inti-mité d’une famille

organisée comme « une secteminuscule, avec son chef etses disciples, ses codes, sesrèglements, ses lois brutales,ses punitions », « un royaumede trois pièces, aux volets clos[…]. Un enfer. » Dissimulant unpassé trouble, le père s’inventedes destins plus glorieux lesuns que les autres, en parti-culier celui de compagnon dugénéral De Gaulle. La mèrese tait, comme si elle avait re-noncé de tout temps. Et le fils,Émile, subit les rêves avortés etles trahisons persistantes, lafausse complicité et les vraieshumiliations.

« Une écriture bègue etasthmatique »Avec subtilité, c’est la véritéqui apparaît distillée tel unpoison ! On se prend à espéreravec Émile que Ted, le parrainaméricain, existe bel et bien, au

moins cela…. Mais le doute s’in-sinue partout. Jusqu’à la der-nière page, on attend un cri decolère de la part de l’enfant de-venu homme, un geste de vio-lence, un départ définitif… Maisnon, comme dans une secte, ilest prisonnier, longtemps. Pourfonder une famille et prénom-mer son fils Clément, on com-prend qu’il a emprunté un che-min de traverse. D’une violenceinouïe, ce roman ne laisse pasplace aux épanchements tantses phrases courtes frappentjuste, ciselées par une tournurepoétique si particulière à SorjChalandon. « C’est une écriturebègue et asthmatique, estime-t-il, comme un soldat part àl’assaut, dans l’urgence ». Il ena fait un style maîtrisé, efficace,à son corps défendant.

Le rire salvateurÀ travers le jeune Émile, asth-matique, l’écrivain renoue avecJacques, l’enfant bègue du PetitBonzi. « Ce premier romanétait prudent, mon père pou-vait le lire. Ce septième livre, il

ne le lira pas, cela m’a permisd’aller plus loin. Ce père auraitpu être un magicien, il n’a étéqu’un bourreau. » Quelquesinstants, Jacques, Émile, Sorjse confondent : « Ma violences’est déplacée ailleurs que dansla famille, dans le militantisme,par exemple, dans les zones deguerre où j’ai été grand repor-ter. Et puis, vient un momentoù elle n’est plus d’aucunsecours. Cela me rappelle uneparole de Bobby Sand : « Notrerevanche sera le rire de nosenfants ». Les rires de mes fillesme guérissent de tout, en effet. »

Patrice Davidrédacteur en chefde Vu du Doubs

Samedi 19 septembre,11h30,salle des conférences :Grand entretien avecSorj Chalandon et lecturede Profession du père(Grasset) par Pierre Santini.

Temps forts« «La face sombre des Simenonmise en lumière par Patrick RoegiersAvec une curiosité de journaliste,Patrick Roegiers a enquêté sur lafamille Simenon, allant, sans auto-risation, jusqu’à fouiller dans lestiroirs de la mémoire et souleverles tapis où restaient cachées lespoussières de la honte. Sous l’Occu-pation, tandis que Georges, l’aîné,l’écrivain à succès, menait grandtrain dans son château de Vendée,son frère Christian, le cadet préféréde la mère, cédait aux sirènes del’extrême-droite et s’enrôlait dansle parti belge catholique et pro-nazi de Léon Degrelle,. Il participa àl’exécution de 27 civils. Condamnéà mort par contumace à la Libéra-tion, Christian Simenon se refit une identité vierge dans la Lé-gion étrangère et mourut en Indochine en 1947, à 41 ans. Un frèrebien encombrant pour le grand écrivain, mais longtemps oubliétant il faisait tache dans le tableau familial. À travers ce person-nage veule, Paatrick Roegiers reconstitue une époque trouble,complexe… Une histoire française.Belge installé en France depuis 30 ans, Patrick Roegiers a étéhomme de théâtre et critique littéraire avant de devenir écri-vain. Il a publié une dizaine de romans, essentiellement auSeuil, dont Le Cousin de Fragonard, et chez Grasset, Le Bonheurdes Belges. Il est aussi auteur de poésie et d’essais consacrés à laphotographie.Patrice David

Carole Martinez la magicienneAvec son troisième roman, La terre qui penche (Gallimard), Ca-role Martinez parvient une fois de plus à surprendre ses lecteurspour les entraîner au pays des fantômes,sans relâcher un instantson emprise. Conteuse exceptionnelle, elle seule peut rendrecaptivant le destin d’une petite aristocrate hautaine qui veutapprendre à écrire, d’un soudard violeur d’enfants, d’une grossecuisinière un peu sorcière, d’un beau charpentier fauché trop tôt

par la lèpre, d’unjeune demeuréqui vit perchédans son arbre,bref tout une ga-lerie de portraitsqui restitue unMoyen-Âge plau-sible, sale et fêtard,violent et sensuel,et une vallée de laLoue réinventéeoù l’on croise la

Dame verte, la Vouivre, des elfes… Ce faisant, Carole Martinezs’empare des thèmes éternels de la filiation et de l’amour, de lamort et du pouvoir. La puissance poétique de son style rivaliseavec une forme d’humour cocasse qui nous attache à chacun deses personnages quels que soient leurs affres, leurs faits et leursméfaits.Le cœur cousu, son premier roman, en 2007, avait tenu la dragéehaute aux Goncourables et obtenu le prix Renaudot des lycéens.En 2011, Le domaine des Murmures – que l’on retrouve ici deuxsiècles plus tard, a séduit les lycéens du Goncourt (décidémentles jeunes ont la main heureuse !). Qu’en sera-t-il en 2015 ?

Patrice David

19 septembre, 15h45, salon de la Préfecture : Judith Hen-ry lit des extraits La Terre qui penche de Carole Martinez(Gallimard), temps fort suivi d’une rencontre avec l’auteur.

Le magazine Lire soutientles jeunes talentsPour la troisième année consécutive, le magazine Lire estpartenaire du festival du livre Les mots Doubs. Il saisit cetteoccasion pour mettre en lumière quatre auteurs de premiersromans, lors de rencontres et de séances de dédicace.

Sorj Chalandon dédie sa carte blanche à Georges Simenon, en compa-gnie du comédien Pierre Santini qui lira des extraits de ses romans, etde l’auteur de L’autre Simenon, Patrick Roegiers. « C’est par Simenonque je suis entré en littérature, commente Sorj Chalandon. Il nous faitentrer chez les gens, quel que soit leur milieu, et c’est toujours crédible.J’aime sa façon de raconter des petits riens qui situent d’emblée uneépoque, une situation, des relations…Il m’a donné l’envie de travailler mon écriture pour la débarrasser detout le superflu et atteindre l’os des mots. »

Dimanche 20 septembre, 11h45, salle des conférences :Simenon, l’un et l’autre… Rencontre avec Sorj Chalandon et Patrick Roegiers

Dans le cadre d’une rencontre littéraire, Sorj Chalandon lance un défià quatre de ses amis écrivains : « Comment écrivez-vous ? ». La ques-tion n’est pas de savoir s’ils le font avec une tablette ou des feuilletset un stylo… Mais que se passe-t-il dans leur tête ? Comment «ça»se construit ? Véronique Ovaldé, Lola Lafon, Yahia Belaskri et JeanRouaud ont accepté de dévoiler plaisirs, affres, égarements – qu’ima-giner encore – sur cette période d’écriture du livre suivant, « si difficile,estime Sorj Chalandon, où l’on nous presse de questions auxquelles onne répond pas un peu par superstition, un peu par doute sur l’avenirdu texte. Eh bien, cette fois-ci nous allons en parler sans détours ! »

Dimanche 20 septembre, 16h45, salle des conférences

SorjChalandonen quelquesdates-clésNé en 1952, Sorj Chalandon a grandi à Lyon.Il accomplit une longue carrière à Libération,de 1973 à 2007. « J’ai été dessinateur jusqu’à ceque de vrais dessinateurs arrivent,puis monteur jusqu’à ce que de vrais monteursarrivent,» dit-il avec humour.Et enfin il a trouvé sa place :journaliste. Il a couvert les faits divers et lesaffaires judiciaires ce qui a sans aucun douteaccentué sa proximité avec Simenon avant dedevenir grand reporter.Sa couverture du conflit en Irlande du Nord etdu procès de Klauss Barbie lui a valu le presti-gieux prix Albert-Londres, en 1988.

Depuis 2009, il est journaliste au CanardEnchaîné.

Retour à BesançonVenir à Besançon pour présider le festivaldu livre n’est pas un acte anodin pour Sorj Cha-landon. Des souvenirs forts le laissent attachéà cette « ville des utopies » : les événementssociaux de la Rodiaceta en 1967 puis ceux de Lipen 1973. « J’ai publié un dessin dans Libérationau lendemain de la grande marche sous la pluieen plein été », se souvient celui qui débutaitalors au jeune quotidien. « J’ai toujours unevieille montre Lip chez moi ».Sorj Chalandon est revenu à Besançon, en 2005,au festival Les mots Doubs, avec son premierroman, Le petit Bonzi.Le voici de retour en 2015, en signe de fidélité.

La trahison, fil conducteur« Chacun de mes livres répond à une blessureintime », fait-il observer. Et cette blessure a unecause sur laquelle il ne cesse de revenir, pour lacirconscrire chaque fois un peu plus… jusqu’à ceque lumière soit faite : la trahison. Mon traîtreet Retour à Killibegs, La légende de nos pères etaujourd’hui Profession du père, en témoignenttandis que La promesse et Le quatrième mur ex-ploreraient le revers de la médaille, à savoir lafidélité elle-même hantée par la peur de trahir.

La fiction, un autre monde« Au départ, je voulais écrire un roman, un seul,sur mon handicap, le bégaiement, se souvientSorj Chalandon. Pour témoigner de la douleuret de la violence de ce handicap par le biais de lafiction [Ndlr : Le petit Bonzi]. Puis je me suis pludans cet endroit de la fiction où l’on peut remo-deler le monde, contrairement au journalisme. »« Je n’écris rien pour la presse la nuit, et jen’écris rien pour la fiction le jour, poursuit-il.J’ai besoin que la ville dorme pour commen-cer à travailler un roman : les mots ont alorsun autre sens, une autre couleur, une autremusique, débarrassés de la violence des faitset de l’actualité. La fiction m’a permis d’expri-mer ce que le journaliste ne peut ni ne doitdire. J’ai pu réintégrer ce que je suis.De spectateur, je suis devenu acteur. »

{{

Musicienne, danseuse, comé-dienne, Sophie Daull est désor-mais, et en outre, auteure. Dansun récit autobiographique àl’émotion contenue, elle restitueles derniers jours de sa fille uniquequi fut fauchée par une maladie àl’âge de 16 ans, et raconte les moisqui ont suivi.« Un moment d’émotion brutequi essore le cœur » (Lire).Camille, mon envolée,Philippe Rey éditeur

Journaliste et plus précisémentchroniqueuse littéraire, AstridManfredi donne vie et voix à unejeune femme incarcérée pour saparticipation à un meurtre.« Sa colère rebondit sur les murspuants de sa cellule », ce quidonne un des premiers romans« les plus étonnants de cette ren-trée » (Lire).La Petite Barbare, Belfond

Avec des histoires de meurtres ensérie, l’ancien libraire Jérémy Fels’empare d’un univers typique-ment américain pour constituer« une vertigineuse mosaïque[qui] nous met face à la transmis-sion de la violence et à son cycleinfernal » (Lire).Les Loups à leur porte, Rivages

Au début des années 1940, lesgrands-parents paternels dujournaliste Christophe Boltanskisimulent une séparation pourque lui – grand médecin parisien,juif menacé par le nazisme et parVichy – se réfugie dans une cachede leur vaste appartement, rue deGrenelle à Paris. L’auteur exploreune généalogie de la peur à tra-versde«savoureuxportraits» (Lire),dont celui de son oncle, l’artisteChristian Boltanski.La Cache, Stock

PATRICK_ROEGIERS photo JF Paga

CAROLE MARTINEZ photo C Helie

JEREMY FEL photo Frederic Stucin

Les Loups à leur porte,

SOPHIE DAULLphoto Dominique Journet Ramel

ASTRID MANFREDIphoto Philippe Matsas

CHRISTOPHE BOLTANSKI

®Julien Falsimagne

Vendredi 18 septembre, 18h, Hôtel de Clévans rueLecourbe : Lecture de Pedigree de Georges Simenonpar Pierre SantiniEntrée gratuite. Réservation conseillée au 03 81 25 83 13

Page 4: 20150916094034_86f0d4fa76f5acddb5cfad3603ce85b9

Programme« «

InformationspratiquesLe festival du livre Les mots Doubs est ouvert :

Bon à savoirUn espace garderie est ouvert aux enfantsgratuitement.Les chiens ne sont pas autorisés à pénétrerdans les chapiteaux.

• Vendredi18 septembreCafé littéraire :l’édition régionale 15h D’ici et d’ailleurs : Chris-tophe Bordet (Sur les traces deBobby Fischer avec une montreLip, La Boucle), Maxime Laine(Outsiders, Grinalbert) etFabrice Pichon (Le sang du passé,Citron bleu)

16h Littérature, poésie etbeaux-arts : Alain Chestier(Charles Nodier, du proscrit àl’immortel, Cabédita), Jean-Louis Moulin (Journal decampagne, Æncrages & Co) etLuigi de Poli (Trilogie indivisible,Cêtre)

17h La carte et le territoireJean-Louis Clade (À la décou-verte du Doubs, Belvédère),André-Hubert Demazure(Doubs regards, Belvédère),Jean-Claude Duverget (Franche-Comté Bourgogne, chroniqued’une fusion décidée depuis 160ans, Editions du Sekoya) etJack Varlet (Sommets du Jura etBesançon, ville d’art & d’histoire,Belvédère)

Salle des conférences 16h30 Grand entretien avecÉric-Emmanuel Schmitt (Lanuit de feu, Albin Michel)Après Amélie Nothomb l’anpassé, Éric-Emmanuel Schmittest le grand invité du vendredi.À 28 ans, l’auteur entreprendune randonnée à pied dans leSahara en 1989. Parti athée, ilen reviendra croyant. Il montrecomment sa vie, d’hommeautant que d’écrivain, découlede cet instant.

Hôtel de Clévans 18h Lecture : Pierre Santinilit Pedigree de Georges Sime-non. Présentation par SorjChalandon.Sorj Chalandon a une passionpour Georges Simenon, touteson œuvre et plus encore pourun texte : Pedigree. Dans ceroman publié en 1948, le jeuneGeorge Simenon, né à Liège en1903, apparaît sous les traitsde Roger Mamelin. Considérépar beaucoup comme son chefd’œuvre, il est aussi la matricede tous les livres d’un des écri-vains majeurs du XXe siècle.

Le Scénacle 20h30 Lecture musicale :James McBride & Good LordBird Gospel (Trevor Exter,Adam Hassen Faulk, KeithRobinson, Damon Due White)Un rendez-vous exceptionnelavec le lauréat du NationalBook Award, saxophonisteà ses heures ! Entre lectureset gospels, les personnageshauts en couleur de son livre– Henry, un jeune esclave de12 ans, et John Brown, le pluscélèbre des abolitionnistes – sedévoilent sur des airs de jazz,dans une expérience littéraireabsolument unique.

• Samedi19 septembreSalon du Livre / Chapiteau 10h30 InaugurationPar Christine Bouquin, pré-sidente du Département duDoubs, en présence de Sorj

Chalandon. 14h30 Remise du prixFrance BleuPlateau France BleuPar Christine Bouquin, pré-sidente du Département duDoubs, en présence du lauréat.

Café littéraire 11h Histoires extraordinaires :François Dominique (Dansla chambre d’Iselle, Verdier),Isabelle Jarry (Magiqueaujourd’hui, Gallimard) et JoséCarlos Somoza (Tétrameron,Actes Sud)Une méditation sur la créationdans un futur menaçant ;un roman malicieux sur lemonde des objets connectés; la découverte d’une sociétéocculte et énigmatique : uneplongée dans des imaginairesétonnants…

11h45 Le souffle de l’Histoire :Antoine de Meaux (Le FleuveGuillotine, Phébus), RomainSlocombe (Un été au Kansaï,Arthaud) et Vladimir Fedorov-ski (La volupté des neiges, AlbinMichel)Le chaos de la Révolutionfrançaise ; des jours radieuxdans le Japon de 1945 avant lesraids américains ; le destin desgrandes amoureuses russes : lapassion de l’Histoire traverseces trois romans.

13h45 Thriller : JacquesBablon(Trait bleu, Jigal), SandrineCollette (Six fourmis blanches,Denoël) et Jax Miller (Lesinfâmes, Ombres noires)Aux côtés de Jacques Bablonet Sandrine Colette, deuxfigures reconnues du thrillerfrançais, Jax Miller, la nouvellesensation américaine, auteured’un roman noir haletant, déjàtraduit dans 10 pays.

14h30 Des irréguliers :Xavier Durringer (Sfumato, LePassage), Kent (Dans la têted’un chanteur, Castor Music) etFranck Maubert (Les uns contreles autres, Fayard)Homme de théâtre, cinéaste; chanteur à succès ; critiqued’art : ces trois écrivains onteu plusieurs vies et ont encommun un certain goût dela marge et des sensationsfortes…

15h15 L’amour à trois : DianeBrasseur (Je ne veux pas d’unepassion, Allary Editions), Ar-naud Guillon (Tableau de chasse,EhO) et Olivier Poivre d’Arvor(L’amour à trois, Grasset)Quelqu’un s’approche, l’unpart, l’autre reste. Trois varia-tions contemporaines sur lesentiment amoureux et autantde situations où se nouent degrandes passions…

16h Les vivants et les morts :Julien Blanc-Gras (In utero, Audiable vauvert), Daniel Conrod(L’atelier des morts, Buchet-Chastel) et Anne-Marie Garat(La source, Actes Sud)La vie est le terrain fertilede l’écriture. Ces auteursconvoquent leurs expériencespour écrire des romans trèssensibles.

16h45 Tout un monde : Tho-mas B. Reverdy (Il était une ville,Flammarion), Nathalie Démou-lin (Bâtisseurs de l’oubli, ActesSud) et Yiyun Li (Plus doux que

la solitude, Belfond)Un ingénieur français dansDétroit désolé ; un entrepre-neur en bâtiment sur les bordsde la Méditerranée ; le destinde trois amis chinois de laPlace Tiananmen aux Etats-Unis. Tout un monde.

17h30 Ombres et lumières :Catherine Enjolet (Face auxombres, Phébus), Jérémy Fel (Lesloups à leur porte, Rivages) etAlice Zeniter (Juste avant l’Oubli,Flammarion)Un appartement «hanté» ;un récit américain sousl’influence de Stephen Kinget David Lynch ; un séminairedans une île mystérieuse :l’imagination au pouvoir !

18h15 Humains trop humains :Emilie Frèche (Un homme dan-gereux, Stock), Isabelle Sorente(La faille, JC Lattès) et AlainDefossé (Effraction, Fayard)Une femme sous l’emprise deson amant ; une histoire de«possession» amoureuse et lesfêlures intimes d’une femmerévélées par un cambriolage.Trois variations sur la confu-sion des sentiments.

Salle des conférences 11h30 Grand entretien avecSorj Chalandon (Profession dupère, Grasset).Pierre Santini en lit desextraits.« Mon père a été chanteur,footballeur, professeur de judo,parachutiste, espion et conseillerpersonnel du général de Gaullejusqu’en 1958. Un jour, il m’adit que le Général l’avait trahi.Alors mon père m’a annoncéqu’il allait tuer de Gaulle. Et ilm’a demandé de l’aider… » SorjChalandon fait le récit d’uneenfance singulière et violente.

14h Romans noirs : ThomasCook (Le crime de Julian Wells, LeSeuil), Adrien Goetz (La nouvellevie d’Arsène Lupin, Grasset) etTim Willocks (Les douze enfantsde Paris, Sonatine et Hammettdétective, Syros).Un mort ambiguë au cœur desHamptons pour explorer lesténèbres de l’âme humaine ;un écrivain espiègle qui faitrevivre Arsène Lupin ; unthriller captivant en pleineSaint-Barthélemy : un cocktaildétonant !

15h La condition de l’être :Charles Dantzig (Histoire del’amour et de la haine, Grasset),Stéphanie Hochet (Un romananglais, Rivages) et Jean Mat-tern (Septembre, Gallimard)Un récit comme les frag-ments d’un nouveau discoursamoureux ; le roman d’éman-cipation d’une jeune femme,inspirée de la vie de VirginiaWoolf ;la passion de deux hommesau cœur des JO de Munich :trois écrivains en prise avec lessentiments humains.

16h Révolution(s) : MikaëlHirsch (Libertalia, Intervalles),James McBride (L’oiseau du BonDieu, Gallmeister) et IsabelleStibbe (Les maîtres du printemps,Serge Safran)Les aventures de deux jeunesAlsaciens sous la IIIe Répu-blique ; un jeune esclave noirau milieu du XIXe siècle, unroman inspiré par la fermeturedes hauts-fourneaux de Flo-range : des écrivains témoins

de l’Histoire…

17h Le tourbillon de la vie :Alper Canigüz (Une fleur enenfer, Mirobole), Paolo Di Paolo(Où étiez-vous tous, Belfond) etDaniel Picouly (Le cri muet del’iguane, Albin Michel)Autour du truculent DanielPicouly, chantre des légendesfamiliales, un écrivain turc àl’enfance remplie de bagarreset de livres, et un Italien,auteur d’un beau roman deformation, entre sérieux etlégèreté, au cœur des annéesBerlusconi.

18h Du monde entier : MiguelBonnefoy (Le voyage d’Octavio,Rivages), Pierre Deram (Dji-bouti, Buchet Chastel), Guiller-mo Saccomanno (Basse Saison,Asphalte) et Sigolène Vinson(Courir après les ombres, Plon).Voyages initiatiques ; décou-verte d’une ville et de sesréalités ; fuite au plus loinde sa condition : ces quatreécrivains font du monde entierle terrain de leur imagination.Suivez-les !

PréfectureDes femmes qui écrivent 14h Trois femmes : CorinneAtlas (Les filles chéries, Le Seuil),Cécile Huguenin (La saison desmangues, EhO) et Jessica L. Nel-son (Tandis que je me dénude,Belfond)Des portraits de femmessensibles, comme autantd’expériences de vie vécues ouimaginées. Le regard de troisfemmes au style affirmé quis’emploient à dire leur monde.

14h45 Des vies : Isabelle Mon-nin (Les gens dans l’enveloppe,JC Lattès), Gaëlle Bantegnie(Au pays d’Alice, Gallimard)et Sophie Daull (Camille, monenvolée, Philippe Rey)Une enveloppe, des photos quideviennent la matière d’uneenquête et d’un roman ; lanaissance d’une enfant quichange la vie ; la lettre d’unemère à sa fille trop tôt dispa-rue : trois histoires de vie quitouchent en plein cœur…

15h45 Judith Henry lit Laterre qui penche de Carole Mar-tinez (Gallimard), suivi d’unerencontre avec l’auteur.Après Cœur Cousu et Dudomaine du Murmures, prixGoncourt des Lycéens 2001,Carole Martinez poursuit avecLa terre qui penche son cyclesur les femmes à travers lesâges.

17h15 Génies féminins :Caroline Deyns (Perdu, le jour oùnous n’avons pas dansé, PhilippeRey), Isabelle Mestre (JeanneLanvin, Arpèges, Le Passage) etSandrine Roudeix (Diane dans lemiroir, Mercure de France)Isadora Duncan, JeanneLanvin, Diane Arbus. Troistalents de la danse, de la modeet de la photographie, et au-delà de leur art, trois femmesracontées par des romancièresinspirées…

18h30 Judith Henry lit Laferme africaine (Out of Africa) deKaren Blixen (Gallimard), suivid’une rencontre avec Domi-nique de Saint-Pern (BaronneBlixen, Stock).Karen Blixen, le roman d’unefemme. Une vie d’amoureuseet d’aventurière intrépide

entre le Danemark et le Kenya,immortalisée à l’écran parMeryl Street dans Out of Africa,racontée avec passion parDominique de Saint-Pern.

20h Hippolyte Girardot litNous serons des héros de BrigitteGiraud (Stock), suivi d’unerencontre avec l’auteur.Début des années 1970 : Olivioet sa mère, fuyant la dictatureportugaise, emménagent dansune banlieue lyonnaise, chezMax, un rapatrié d’Algérie, avecqui ils espèrent un nouveaudépart. Alors que Max acceptemal l’adolescent, Olivio se lie àAhmed, un immigré algé-rien de son âge. La plume deBrigitte Giraud, l’une des plussensibles de sa génération,portée par la voix du comé-dien Hippolyte Girardot. Unmoment rare et inédit.

• Dimanche20 septembreCafé littéraire 11h Un monde très noir :Edyr Augusto (Nid de vipères,Asphalte), Sam Millar (Le canni-bale de Crumlin Road, Le Seuil)et Todd Robinson (Cassandra,Gallmeister)La vengeance d’une femme aunord du Brésil, un prédateurdans les rues de Belfast étouffépar une canicule et les mau-vaises fréquentations d’unefille de bonne famille à Boston :Les mots Doubs cultivent cetteannée l’esprit polar !

11h45 Simenon, l’un et l’autre :Sorj Chalandon et Patrick Roe-giers (L’autre Simenon, Grasset).Il y a Georges que tous lesamateurs de romans policiersconnaissent, l’auteur desMaigret, et il y a Christian,le frère maudit, le collabo,le légionnaire que l’écrivainbelge Patrick Roegiers faitrevivre dans une étonnantebiographie.

14h Racontez-nous deshistoires ! : Yves Bichet (L’étécontraire, Mercure de France),Jordi Soler (Restos humanos, Bel-fond) et Émilie de Turckheim(Popcorn melody, EhO)Le refus de la morosité alorsque l’été vient, une galerie depersonnages aux prises avecla corruption et un regardfantasque sur la quête du bon-heur. Trois écrivains inspiréspar le monde actuel.

14h45 Écrire la vie : Janine

Boissard (Au plaisir d’aimer,Flammarion), ChristianeCollange (Quand nos enfantsdivorcent, Robert Laffont) etClaude Halmos (Est-ce ainsi queles hommes vivent ?, Fayard)Un récit d’amour libre, uneenquête d’une grande journa-liste, observatrice de la sociétécontemporaine et les convic-tions d’une psychanalyste.Trois regards de femmes surnotre époque.

15h30 De sang et d’encre : Phi-lippe Jaenada (La petite femelle,Julliard), Astrid Manfredi (Lapetite barbare, Belfond) etHéloïse Guay de Bellissen (Lesenfants de chœur de l’Amérique,Anne Carrière)Le «cas» Pauline Dubuissonqui inspira le rôle de Bardotdans La vérité de Clouzot, unehéroïne fiévreuse et dange-reuse, deux enfants sauvagesdes années Reagan… Autant depersonnages à faire couler pasmal de sang et d’encre…

16h15 Le poids de l’Histoire :Laurent Carpentier (Les bannis,Stock), Christophe Boltanski (Lacache, Stock) et Michel Serfati(Finir la guerre, Phébus)Guerre d’Algérie, Shoah, exils…Ces auteurs font, chacun à leurmanière, le récit de vies boule-versées par les événements del’Histoire.

17h Toutes les couleurs du noir :Sonja Delzongle (Dust, Denoël),Marin Ledun (Au fer rouge,Ombres noires), ZygmuntMiloszewski (Un fond de vérité,Mirobole) et Inger Wolf (NoirSeptembre, Mirobole)Dernier rendez-vous polar decette édition qui fait la partbelle au roman noir. Quatreécrivains venus d’horizons trèsdifférents qui ont en communde raconter des histoires quivous tiendront en haleine !

Salle des conférences 10h45 Rencontre avec MalekChebel (L’inconscient de l’Islam,CNRS Editions)Malek Chebel est l’un desplus éminents spécialistesde l’islam, fin connaisseur duCoran. L’occasion de réfléchiravec lui et au travers de cetouvrage sur les questions quepose l’islam aujourd’hui.

11h30 Rencontre avec HédiKaddour (Les Prépondérants,Gallimard).Après le remarqué Waltenberg(Goncourt du premier romanen 2005) et Savoir vivre, HédiKaddour nous revient avec une

plongée dans les Années folles,où il est question d’hommes,de femmes, de chocs descultures…

12h15 Un monde sans pitié :Pascal Dessaint (Le chemins’arrêtera là, Rivages), Victordel Arbol (Toutes les vagues del’Océan, Actes Sud), Hakan Gün-day (Encore, Galaade) et JérômeLeroy (Jugan, La Table ronde).Fragilité des êtres, confusiondes sentiments, dureté de laréalité du monde : ces quatreromanciers venus de France,d’Espagne et de Turquie ont encommun de regarder le mondetel qu’il est. Des récits impla-cables.

14h30 Lecture croisée : Ju-dith Henry lit Le Journal d’AnneFrank (Livre de Poche) et HafidAggoune lit Anne F. (Plon)Anne Frank. Une histoiretragique, devenue un symboleuniversel. Pour la collection Mi-roir (Plon), Hafid Aggoune faitrevivre la jeune Anne Frank. Enécho à cette invocation, JudithHenry lira des extraits du jour-nal de la jeune fille morte à 15ans en déportation.

15h15 Grand entretien avecYasmina Khadra (La dernièrenuit du Raïs, Julliard)Un événement ! Avec cetteplongée vertigineuse dans latête d’un tyran sanguinaire etmégalomane, Yasmina Khadradresse le portrait universel detous les dictateurs déchus etdévoile les ressorts les plus se-crets de la barbarie humaine.

16h. Grand entretien avecR.J. Ellory (Les assassins, Sona-tine),Un rendez-vous exceptionnelaux mots Doubs ! Après la ma-fia dans Vendetta, les servicessecrets dans Les Anonymes etle NYPD dans Les Anges de lanuit, R.J. Ellory s’attaque dansLes assassins à une nouvellemythologie américaine : lestueurs en série.

16h45 Clôture : Qu’écrivez-vous ? Avec Sorj Chalandon(Profession du père, Grasset) encompagnie de Yahia Belaskri(Les fils du jour, Vents d’ailleurs),Lola Lafon (La petite commu-niste qui ne souriait jamais,Actes Sud), Véronique Ovaldé(La grâce des brigands, L’Olivier)et Jean Rouaud (Être un écrivain,Grasset).

Page 5: 20150916094034_86f0d4fa76f5acddb5cfad3603ce85b9

Auteurs« « Quelle aubaine pour un écrivaind’avoir dans sa famille un grand-père héros noir de la guerre 14-18dont la blessure lui fait rencontrersa femme. C’est en tout cas l’his-toire familiale officielle forgée parPaulette, la mère de l’auteur et bellefille de Jean Jules Joseph. Alors quel’auteur entame ses premières re-cherches, une historienne sème le doute : « Je n’ai pas retrouvéla trace de Jean Jules Joseph, votre grand-père, sur les registresmilitaires ». Daniel Picouly va donc devoir faire connaissanceavec ce « nouveau » grand-père. Et son autre histoire est à por-tée de main, là, dans son agenda de 1934. Entre le mercredi descendres et le lundi de Pâques. Si l’histoire officielle était un ro-man, l’histoire écrite par le forgeron de Trénelle lui-même enest un autre. Daniel Picouly en fera le sien avec Le cri muet del’iguane (Albin Michel).Parrain de l’édition 2010, Daniel Picouly est fidèle aux motsDoubs. Né en 1948 à Villemomble, il publie son premier romanen 1992. Le Champ de personne lui assure son premier succès en1995. Lauréat du Prix Renaudot en 1999 pour L’Enfant léopard,il se diversifie : romans, littérature jeunesse, présentateur télé,fait de la scène (La faute d’orthographe est ma langue mater-nelle en 2012)…

Christophe Deplaude

Tout commence dans la bourgadeperdue de Shellawick par l’arrivéede l’indien Okomi dans le plus beausupermarché du désert de Tahoneck,celui de Tom. Enfin, le terme de su-perette serait plus adapté. Et puis cen’est pas le propriétaire de l’épiceriequ’Okomi vient voir mais l’écrivain.Car Okomi a besoin de paroles. Mais Tom, s’il écrit dans desannuaires n’en est pas vraiment un. La suite se déroule dans cepays où le maïs est l’alpha et l’oméga, omniprésent. Tom, sur lefil du rasoir (quoi de plus normal pour le fils d’un barbier),s’ingé-niera à faire en sorte que ses clients soient chez lui comme dansun fauteuil. Mais rien ne se déroule jamais vraiment comme onl’entend. La preuve, même à Shellawik, coin aride s’il en est, onpeut vendre des fleurs… et garder espoir.Émilie de Turckheim a publié son premier roman, Les Amantsterrestres, il y a 10 ans. Ses expériences de visiteuse de prison,de modèle pour peintre ou de mère de famille l’inspirent : LesPendus, La Femme à modeler, Mamie Antoinette. Prix Bel Ami2012 (Héloïse est chauve), prix Roger Nimier 2015 (La Disparitiondu nombril), Emilie de Turckheim revient aux mots Doubs avecPopcorn Melody.

Christophe Deplaude

Quel est le point commun entre unprêtre qui, luttant contre l’ennui,retrouve l’enthousiasme des nou-veaux convertis, un vieil hommerepris par la patrouille 62 ans après,des gastéropodes fantômes, unmeilleur ami à la moutarde, un petitgarçon qui aimerait bien être dansla lune, un graphologue compulsif,des horloges qui ne concordent plus, et bien d’autres bizarreriesencore ? Un Menu à la carte sans Temps mort concocté par cetauteur à suivre.Jean-Paul Didierlaurent est d’abord reconnu pour ses nouvelles– double prix international Hemingway pour Brume et Mos-quito. Puis il se fait remarquer en 2014 par son premier romanLe Liseur du 6h27, traduit et diffusé dans 25 pays, qu’il a présentéalors aux mots Doubs. Il revient cette année avec ce recueil denouvelles, Macadam (Au diable vauvert). Les 11 nouvelles com-posent une belle équipe au palmarès de récompenses assez im-pressionnant. L’auteur nous dévoile sa palette avec notammentun clin d’œil au Liseur. Moins léger que son roman, le noir dumacadam domine. Mais la petite musique de l’auteur est bientoujours là...

Christophe Deplaude

Pour Angie Rivière, la vie n’est pasqu’un long fleuve tranquille. Pro-fesseur en lycée, elle vient de pu-blier son premier roman, Bébés debrume. Elle est invitée à le présentersur le plateau d’une émission télétrès regardée. La voilà, mal à l’aiseet malhabile entre un vieil acteursur le retour, un député ambitieux,un vieil animateur, son faire-valoirqui veut sa place. C’est une ronde de faux semblants, de rêves,d’ambitions, de forces, de faiblesses...Tandis que je me dénude (Belfond) est un roman sur la fragi-lité, le doute, le désir de se libérer de ce que l’on est. On y croisequantité de personnages, dont beaucoup de papillons de nuitfollement attirés par la lumière.Journaliste et critique littéraire, Jessica Nelson est plusieurs foispassée de l’autre côté du miroir avec Mesdames souriez (prix dupremier roman du Doubs 2005), un essai sur l’anorexie, Tu peuxsortir de table, divers participations à des recueils (Plumes etdentelles, 11 femmes), une série jeunesse (les Conjurés de Niobé).

Christophe Deplaude

■ Daniel Picouly, photo DR

■ Emilie de Turckheim,photo David Ignaszewski

■ Jean-Paul Didierlaurent,photo Philippe Matsas

■ Jessica Nelson,photo Yann Dejardin

ADRIANSEN Sophie VSD Graine de livresAGGOUNE Hafid VSD L’Intranquille PlazzaALIX Cécile VSD Graine de livresANDRIAT Frank VSD Les 3 SouhaitsANGUENOT Guy-Louis VSD C ÉditionsANTOINE Pierre VSD C ÉditionsASCHER Marie-Odile VSD L’IntranquilleMirabeauATLAS Corinne VSD L’IntranquilleMirabeauAUGUSTO Edyr VSD ForumAZIZA Agnès VSD Graine de livresB.REVERDY Thomas S Les 3 SouhaitsBAAS Thomas VSD Graine de livresBABLON Jacques VSD Les 3 SouhaitsBALANDRAS Élodie SD Graine de livresBANTEGNIE Gaëlle SD Maison de la presseBAUQUIER Denis D RousseauBEAU Sandrine VSD Graine de livresBEGON Maud VSD Mine de rienBELASKRI Yahia SD L’Intranquille PlazzaBENSON Stéphanie VS Graine de livresBERCHOUD Bruno VSD RousseauBEUNAT Natalie VS ForumBICHET Yves SD Maison de la presseBLANC-GRAS Julien S SiloëBOISSARD Janine SD Les 3 SouhaitsBOITEUX Marie-Thérèse VSD RousseauBOLTANSKI Christophe SD L’IntranquilleMirabeauBONNEFOY Miguel SD SiloëBORDET Christophe VSD RousseauBRASSEUR Diane S L’IntranquilleMirabeauBRUNET Marion SD Graine de livresCANIGÜZ Alper VS ForumCARPENTIER Laurent D L’IntranquilleMirabeauCEULEMANS Églantine SD Graine de livresCHALANDON Sorj VSD L’Intranquille PlazzaCHEBEL Malek SD Les 3 SouhaitsCHESTIER Alain VSD RousseauCLADE Jean-Louis VSD RousseauCLAPAT VSD Mine de rienCOLIN Jean-Paul VSD RousseauCOLLANGE Christiane SD Maison de la presseCOLLETTE Sandrine SD Maison de la presseCONROD Daniel VSD SiloëCOOK Thomas H. VSD ForumCORNAILLE Didier VSD L’Intranquille PlazzaCUCHE Alain VSD RousseauDANTZIG Charles SD L’Intranquille PlazzaDAULL Sophie SD SiloëDE MEAUX Antoine SD Les 3 SouhaitsDE POLI Luigi V RousseauDE SA MOREIRA Régis SD Graine de livresDE SAINT PERN Dominique VSD L’IntranquilleMirabeauDE TURCKHEIM Émilie SD Les 3 SouhaitsDEFOSSE Alain VSD SiloëDEL ARBOL Victor SD ForumDELACOUR Guillaume SD Mine de rienDELZONGLE Sonja VSD Maison de la presseDEMAZURE André-Hubert VSD RousseauDÉMOULIN Nathalie SD Maison de la presseDERAM Pierre D SiloëDÉSÉRABLE François-Henri D Maison de la presseDESGOUILLES David VSD L’IntranquilleMirabeauDESSAINT Pascal SD SiloëDEYNS Caroline SD SiloëDI PAOLO Paolo SD ForumDIDIERLAURENT Jean-Paul SD SiloëDIMITROVA Albena SD L’IntranquilleMirabeauDODANE Michel VSD ForumDOMINIQUE François SD L’Intranquille PlazzaDORÉMUS Gaétan SD Graine de livresDORNIER Pierre VSD Rousseau

DURAND Daniel VSD RousseauDURRINGER Xavier SD Maison de la presseDUTTER Cécilia SD Les 3 SouhaitsDUVERGET Jean-Claude VSD RousseauELLORY R.J. VSD ForumENJOLET Catherine VSD Les 3 SouhaitsESCALLON Sylvain VSD Mine de rienESTAVOYER Lionel SD RousseauFABCARO VSD Mine de rienFAINDT Roger VSD L’IntranquilleMirabeauFANSTEN Jérôme VSD L’IntranquilleMirabeauFAVARD Jean-Pierre VS RousseauFÉDOROVSKI Vladimir SD ForumFEL Jérémy SD SiloëFERRIER Anne VSD Graine de livresFISCHER Élise VSD L’Intranquille PlazzaFLEURY Jérémie SD Graine de livresFLOC’H Arnaud VSD Mine de rienFRECHE Émilie S L’IntranquilleMirabeauGARAT Anne-Marie S Maison de la presseGEMME Pierre VSD RousseauGIRARD Guy VSD C ÉditionsGIRARD Éliane SD SiloëGIRAUD Brigitte SD L’IntranquilleMirabeauGOETZ Adrien SD L’Intranquille PlazzaGOSSELIN Thomas VSD Mine de rienGOURÉVITCH Jean-Paul VSD L’IntranquilleMirabeauGOUX Christian VSD Graine de livresGREBAN Fabien VSD RousseauGUAY de BELLISSEN Héloïse VSD L’IntranquilleMirabeauGUÉRIF Benjamin SD Graine de livresGUILLEREY Aurélie SD Graine de livresGUILLON Arnaud VSD Les 3 SouhaitsGÜNDAY Hakan SD ForumHACIANE Mustafa VSD SiloëHALMOS Claude SD SiloëHAUTECLOQUE Bernard VSD L’IntranquilleMirabeauHIRSCH Mikaël SD Maison de la presseHOCHET Stéphanie VSD SiloëHUGUENIN Cécile VSD Les 3 SouhaitsJACQUES Géraldine VSD Maison de la presseJAENADA Philippe SD L’IntranquilleMirabeauJARRY Isabelle S Maison de la presseJAVELAUD Corinne VSD Maison de la presseJEUNET Jean-Paul D RousseauJORGENSEN VSD Mine de rienK. LEROUX Daniel VSD RousseauKADDOUR Hédi SD Maison de la presseKENT VS Maison de la presseKHADRA Yasmina SD L’IntranquilleMirabeauKOEBERLE Philippe VSD RousseauKOSSEIAN Hélène SD Les 3 SouhaitsLAFON Lola D Maison de la presseLAFORET Pierre-Jean VSD RousseauLAINE Maxime VSD RousseauLAMY Florence VSD Graine de livresLAPORTE Gilles SD L’Intranquille PlazzaLEDUN Marin SD Les 3 SouhaitsLEHMANN Matthias VSD Mine de rienLEMAIRE Valérie VSD Mine de rienLEROY Jérôme VSD Les 3 SouhaitsLI Yiyun SD ForumLORIN Philippe VSD Les 3 SouhaitsMAGRO Marc VSD Maison de la presseMALROUX Antonin VSD L’Intranquille PlazzaMALTE Marcus VSD Les 3 SouhaitsMANFREDI Astrid SD SiloëMARANDIN Jean-Pierre SD RousseauMARTINELLI Olivier VSD Les 3 SouhaitsMARTINEZ Carole SD Maison de la presseMATTERN Jean SD Maison de la presse

MAUBERT Franck SD SiloëMAUCLER Christian VSD Mine de rienMc BRIDE James VSD ForumMÉGNIN Jean-Philippe VSD L’IntranquilleMirabeauMELO Alain S RousseauMENTION Michaël VSD SiloëMESTRE Isabelle SD Maison de la presseMILLAR Sam VSD ForumMILLER ax VSD ForumMILOSZEWSKI Zygmunt VSD ForumMIM SD Graine de livresMISKÉ Karim SD L’Intranquille PlazzaMONNIN Isabelle SD L’Intranquille PlazzaMORADPOUR Édouard VSD L’IntranquilleMirabeauMOREAU Simon SD Graine de livresMOREY Marie VSD Graine de livresMOSSE Claude SD SiloëMOULIN Jacques VS RousseauNELSON Jessica SD SiloëNEURAY Olivier VSD Mine de rienOVALDÉ Véronique D L’Intranquille PlazzaPAVLENKO Marie SD Graine de livresPÉCAU Jean-Pierre VSD Mine de rienPENA Nancy SD Mine de rienPICA VSD Mine de rienPICHON Fabrice VSD RousseauPICOULY Daniel VSD ForumPILATE Martine VSD L’Intranquille PlazzaPINARD Joseph VSD RousseauPLATEAU Émilie VSD Mine de rienPOIVRE D’ARVOR Olivier S L’Intranquille PlazzaPROST André VSD RousseauRENAUD Marie-Thérèse VSD RousseauROBINSON Todd VSD ForumROCHELANDET Brigitte SD RousseauRODA Matthieu VSD Mine de rienROEGIERS Patrick D L’Intranquille PlazzaROLLIN Lucien SD Mine de rienROMAIN Jean-Louis S RousseauROUAUD Jean SD L’Intranquille PlazzaROUDEIX Sandrine SD Maison de la presseROULIÉ Fabienne SD Graine de livresROUSSEL François VSD Mine de rienSACCOMANNO Guillermo VSD ForumSANDERS Alex SD Graine de livresSANTA MARIA Renaud SD SiloëSCHMITT Éric-Emmanuel V ForumSÉMONIN Lola VSD L’Intranquille PlazzaSERFATI Michel SD Les 3 SouhaitsSLOCOMBE Romain VSD L’Intranquille PlazzaSOLER Jordi SD ForumSOMOZA José Carlos S ForumSORENTE Isabelle SD L’Intranquille PlazzaSTIBBE Isabelle SD Maison de la presseSTILTON Geronimo SD Graine de livresTÉNOR Arthur VSD Graine de livresTEODORESCU Irina VSD L’IntranquilleMirabeauTIXIER Jean-Christophe SD Graine de livresTOLLET Anne-Isabelle SD Les 3 SouhaitsTOSI Bruno VSD RousseauTURIN Philippe-Henri VSD Graine de livresVAISSAIRE-VIDALINC Marie-Jo VSD Graine de livresVARLET Jack VSD RousseauVELLE Catherine VSD L’IntranquilleMirabeauVINSON Sigolène VSD L’Intranquille PlazzaWEIGEL Henri VSD RousseauWILLOCKS Tim VS ForumWOLF Inger SD ForumZENITER Alice SD Les 3 Souhaits

NOM PRENOM JOUR(S) LIBRAIRIE NOM PRENOM JOUR(S) LIBRAIRIE NOM PRENOM JOUR(S) LIBRAIRIE

Page 6: 20150916094034_86f0d4fa76f5acddb5cfad3603ce85b9

Littérature

régionale« «

Commençons par le sujet qui fâche : la prochaine fusion de la Franche-Comté et de la Bourgogne

a déjà inspiré de nombreux auteurs. Jean-Louis Clade, l’un des auteurs comtois les plus populaires, s’est es-sayé à une réfl exion sur La Franche-Comté, l’esprit d’une région. Jean-Claude Duver-get, ancien vice-président du Conseil régional, vient de publier Franche-Comté - Bourgogne, chronique d’une fusion décidée il y a 160 ans pour apporter sa pierre à un édifi ce que l’on espère pas trop fragile.

Polar en vogueAutrefois considéré comme un genre mineur, le polar n’arrête pas de grimper à tel point qu’aujourd’hui, un livre sur deux acheté en France est un roman noir. Les éditions du Citron Bleu en sont le chef de fi le en Franche-Comté, avec pas moins de trois au-teurs : Daniel Durand avec Homicide par insouciance ; Alain Cuche avec Louise peut dormir en paix ; et Fabrice Pichon avec le sang du passé. Quant à Philippe Koeberlé, le médecin-pêcheur, il nous promène, dans les décors somptueux de la vallée de la Loue, sur les traces d’un Cour-bet disparu dans Le sorcier d’Ornans.Si les ouvrages autour de la guerre avaient été nombreux l’année dernière, centenaire de la Grande Guerre oblige, seul Roger Faindt s’est atta-qué à ce sujet pour cette édi-tion 2015, avec Trente-et-un jours, un livre de nouvelles inspirées de faits réels sur un période couvrant le confl it de 1870 à celui d’Indochine, ma-gnifi quement décoré par les aquarelles de Marie-Josèphe Huguenin.

Détours par l’histoireL’ouvrage illustré est égale-ment largement représenté. De Doubs Regards d’André-

Hubert Demazure sur des photos du défunt Bernard Faille à Besançon, ville d’art et d’histoire, de Lionel Estavoyer sur des photos de Jack Varlet.Parmi les auteurs du terroir, signalons un émouvant Guy-Louis Anguenot, Le commis des grandes terres, qui évoque le destin d’un jeune garçon chassé de sa maison par un père alcoolique à la mort de sa mère ; ainsi que Madeleine, la dame de cœur, de Guy Girard, portrait plein de tendresse d’une femme vendue à des gitans dans sa prime jeunesse qui saura trouver l’amour mal-gré les vicissitudes de la vie.La poésie comtoise ne sau-rait se passer de Bruno Ber-choud – Essai de voix sur les décombres – et de Jacques Moulin, ce dernier délais-sant ses thèmes habituels pour un recueil étonnant, Journal de campagne (voir ci-contre).Côté biographie, Alain Ches-tier rend hommage à l’aca-démicien comtois Charles Nodier, personnage quelque peu oublié alors qu’il fut l’une des personnalités lit-téraires essentielles du XIXe siècle.Parmi les inclassables, Jean-Paul Colin a publié 29 335 caractères (espace compris), truffé de facéties verbales, jeux de mots, maximes et contrepets, compilés par ses soins depuis les années 1950.

Enfi n, un dernier genre ap-

pelé à se développer : le livre audio. Les éditions Grinal-bert ont sorti sur fond jazzy Les outsiders, une histoire de contrebande entre les caps Blanc-Nez et Gris-Nez, une

réussite tant sur le plan mu-sical que littéraire.Christophe BordetChroniqueur de Vu du Doubs

Une année de littérature comtoise en revueRomans, polars, essais, histoire, biographies, art, ouvrages photographiques, poésie, chroniques : l’éclectisme des auteurs comtois n’est plus à démontrer, qui sera largement représenté sur les stands des mots Doubs.

France Bleu décerne son prix littéraire aux mots Doubs

Un jury de professionnels du livre, de la culture, mais aussi d’auditeurs, remettra le troisième prix France Bleu lors festival Les mots Doubs. Cette année, neuf livres évoquant la Franche-Comté ou d’auteurs installés dans la région ( puisque tels sont les critères préalables ) ont été sélectionnés. Partenaire du festival, France Bleu Besançon relaiera l’événement sur son antenne.

La sélection 2015Christophe Bordet, Sur les Traces de Bobby Fischer avec une montre Lip, Édi-tions de la BoucleNathalie Demoulin, Bâtisseurs de l’oubli, Actes SudCaroline Deyns, Perdu, le jour où nous n’avons pas dansé, Philippe ReyAnne-Marie Garat, La Source, Actes SudMustafa Haciane, La furie des grandeurs, Erick Bonnier EditionsCarole Martinez, La Terre qui penche, GallimardPhilippe Megnin, L’Espoir et le ciel, Emmanuel Vandelle ÉditionsIsabelle Monnin, Les gens dans l’enveloppe, JC LattèsFabrice Pichon, Le Sang du passé, Éditions du citron bleuLa remise du Prix France Bleu aura lieu le samedi 19 septembre à 14h30 sous le grand chapiteau.

� Jean-Louis Clade Photo DR � Jean-Claude Duverget

� Roger Faindt� Jean-Paul Colin

� Guy Girard � André Hubert Demazure � Guy-Louis Anguenot

� Alain Cuche Photo DR � Philippe Koeberlé  

   

Voici une biographie passionnante du bison-tin Charles Nodier, écrivain et académicien (1780-1844), grande fi gure du romantisme ressuscitée par Alain Chestier, docteur es lettres (Charles Nodier, Cabédita). Philologue, bibliophile, poète, romancier, dramaturge, pamphlétaire, critique littéraire, historien, il fut également un lecteur précoce, s’attaquant à Montaigne dès l’âge de huit ans. Percevant bien avant d’autres l’importance des rêves, il sera l’un des grands défenseurs du conte et surtout le fondateur d’un genre appelé à conquérir ses lettres de noblesse : le roman fantastique. Un personnage à (re)découvrir.

Christophe Bordet

Tout semblait avoir été dit et écrit sur l’affaire Lip… He bien non ! Dans son nou-veau roman, le journaliste Christophe Bor-det, auteur notamment de Sud Nahanni, adopte un angle inédit à travers le regard de Pierre, fi ls d’une des employées en grève, ce qui nous vaut une galerie de portraits attachants et drôles. Toute ressemblance avec des personnes ayant existé n’est pas fortuite : Charles Piaget, Michel Jeannin-gros, et bien d’autres, sont là, bien campés.

Même le fl ic de service, Costume sombre, semble plus vrai que nature !Toute une époque reprend vie dans un style très visuel et bien enlevé, avec Mick Jaegger et les Pink Floyd, des 4L, des 404 et des DS, des cuisines en formica et des montres de plongée, le catalogue de La Redoute et le magazine Union pour manuels d’éduca-tion sexuelle… Et surtout, il y a l’ombre de Bobby Fischer, fi gure tutélaire qui plane au-dessus du jeune Pierre, futur champion d’échec. La bonne trouvaille de Christophe Bordet se situe dans la construction de ce roman d’initiation en forme de partie d’échec. D’ailleurs des grilles ponctuent la narration et les amateurs peuvent les jouer. Morale de l’histoire : une démonstration de force ne mettra jamais échec et mat une cause juste, quelle qu’elle soit !

Patrice David

Sur les traces de Boby Fischer avec une montre Lip, Christophe Bordet, éditions de la Boucle

Après trois romans, Isabelle Monnin pré-sente un ouvrage inédit dans sa forme, en littérature générale : un court roman com-plété d’un album de photos, d’une enquête et d’un CD de chansons d’Alex Beaupain. Sous le titre énigmatique Les gens dans l’enveloppe (JC Lattès) se révèle une histoire à rebondissements où l’auteur souhaite démontrer que « chaque vie est un témoi-gnage de toutes les autres ».L’aventure commence en juin 2012. Isa-belle Monnin achète sur eBay, par curiosité, un lot de photos anonymes « à la fois très intimes et universelles ». En mai 2013, elle ressort cette enveloppe d’un tiroir et d’em-blée l’idée lui vient d’écrire un roman et de mener une enquête pour retrouver ces per-sonnes qui lui évoquent un peu sa propre enfance. De coïncidences en similitudes troublantes, Isabelle Monnin tissera des liens étroits avec ces Gens dans l’enveloppe… qui se révéleront originaires de Clerval ! C’est en rentrant du festival du livre Les mots Doubs, en septembre 2013, qu’elle proposera à son ami Alex Beaupain de composer des chansons interprétées par Camela Jordana, Clotilde Hesme, Françoise Fabian et… Les gens dans l’enveloppe qui ont totalement adhéré au projet. Les personnages du ro-man et ceux de la vie réelle sont tout aussi

vivants, tout aussi attachants, ce qui ajoute au trouble. L’ensemble est imprégné d’une nostalgie immédiate de l’instant vécu.

Patrice David

Le nouveau recueil de Jacques Moulin, Journal de Campagne (Æncrages & Co), est né d’une résidence à l’Abri-mémoire d’Uffholtz, espace dédié à la Paix dans ce village du Haut-Rhin dé-coré de la croix de guerre pour avoir été détruit pendant la Première guerre mondiale. Le lieu a fortement infl uencé le poète qui a délaissé son univers « calcaire » (La Franche-Comté et le Pays de Caux) pour les thèmes plus granitiques de la mémoire, de la projection vers l’autre et du « vis-à vivre » : « La terre est meuble c’est le printemps / Les morts de guerre allègent la terre / Ligne de cimetière dedans la pente / Les croix se courbent les vignes aussi rameaux fl é-chis. »

Christophe Bordet

� Jean-Louis Clade Photo DR

� Christophe Bordet

� Isabelle_Monnin , Photo Claire Garate

� Jacques Moulin

Page 7: 20150916094034_86f0d4fa76f5acddb5cfad3603ce85b9

Auteurs

Jeunesse

Bandes dessinées « Un plateau alternatif mais grand public »Voici le beau challenge que s’est lancé Thierry Morer, de la librairie Mine de rien (Besançon) pour le festival du livre. Rencontre avec un passionné.

« «Plus d’une vingtaine d’auteurs pour les jeunes lecteursAuteurs et illustrateurs, ils seront une bonne vingtaine à venir présenter albums, docus-fi ction, romans à un jeune public friand de leurs dernières nouveautés.

Des auteurs à découvrir (sous réserve de modifi cation du programme)Matthias Lehmann, La Favorite, Acte Sud BDFabcaro, Zaï Zaï Zaï Zaï, 6 pieds sous terreEmilie Plateau, Moi non plus, MismaNancy Peña, la régionale de l’étape, Médée, CastermanArnaud Floc’h, Emmett Till : Derniers jours d’une courte vie, SarbacaneMatthieu Roda, Râ et Cie, SarbacanePica, Les profs T17, Bamboo éditionsThomas Gosselin, Blackface , Babylone, AtrabileMaud Begon, Bouche d’ombre Lucie 1900, CastermanFrançois Roussel, un régional de l’étape, Des bêtes, Cèdre de LuneJean-Pierre Pécau, L’homme de l’année 1848, DelcourtLucien Rollin, Le gouffre de Padirac T2, GlénatSylvain Escallon, 220 volts, SarbacaneGuillaume Delacour, Ariane DaboT2, L’ordre du sceptre de Baal,Yil éditionsOlivier Neuray et Valérie Lemaire, Les cinq de Cambridge,Casterman Christian Maucler, régional de l’étape, L’inconnu de Tower Bridge, Tarta MudoJorgensen, Albiciade Disdascaux au moyen-âge T3, Athena éditionsClapat, 200 questions et leurs réponses pour tout savoir sur la guerre de Troie et ses héros, Athéna éditions

� Fabienne Roulier, Photo DR

� Sandrine Beau, Photo Loli François

Des ateliers créatifs avec des auteurs jeunesseDes histoires à rêver debout, du papier, du carton, des pastels ou des crayons de couleur, un stylo et des ciseaux, et hop, c’est parti pour une heure de création en tous genres.

Alex Sanders, auteur du Piratosaure et Le yéti de la Montagne d’Or, proposera aux enfants de 3 à 6 ans de concevoir un livre en papier découpé le 19 septembre à 15h. L’atelier de dessin animé par Gaëtan Dorémus, Mon bébé croco, s’adressera aux 9 à 12 ans le 19 septembre à 16h30. Agnès Aziza entrainera les participants (à partir de 6 ans) dans le sillage de son héroïne, Mademoiselle Zou-zou, afi n qu’ils inventent leur propre histoire le 20 septembre à 15h. Enfi n, les enfants de 4 à 8 ans dessineront et fabrique-ront des masques animaliers avec Élodie Balandras accompagnée de Tigre, Éléphant, Serpent et Hibou sortis tout droit de son dernier livre, Une maison pour quatre le 20 septembre, à 16h30.Accès gratuit, réservation conseillée au 03 81 25 83 13.

Le duo Fabienne Roulié à la plume et Simon Moreau aux illustrations (Les enfantil-lages d’Aldebert, c’est lui) sont attendus avec leur petit der-nier, ZAC, paru chez Chocolat ! Jeunesse, maison d’édition comtoise basée à Brésilley, aux confi ns du Doubs et de la Haute-Saône. Un magnifi que album empreint de poésie où se croisent un écureuil, un cafard, trois petites fi lles, des abeilles… et qui véhicule, en fi ligrane, un beau message sur le vivre ensemble et l’ac-ceptation de la différence.

Sandrine Beau, installée à Nancray et ancienne ani-matrice de France Bleu, est devenue l’auteur à succès de livres pour enfants, souvent primés (Toute seule la nuit, un polar récompensé du prix Chronos). Son Petit chaperon qui n’était pas rouge ren-contre un véritable succès tandis que paraît ce mois-ci son dernier album en date, sur le handicap : Le garçon qui parlait avec les mains.

Anne Ferrier a quitté ses sapins du Haut-Jura le temps des mots Doubs avec ses pro-ductions 2015, dont Le dernier combat, ultime tome très attendu de la série sur les en-fants Trotter. L’auteur de Gafi ,

le fantôme bien connu dans le rayon première lecture, se transforme habilement d’un album à l’autre en pirate de l’espace, loup extraterrestre ou crocodile végétalien…

Ils sont déjà venus Marion Brunet était pré-sente aux mots Doubs en 2013, pour son premier salon littéraire, avec Frangine, des-tiné à un public adolescent. Ce roman sur l’homophobie au sein d’une même famille avait remporté un succès tel que le stock fut épuisé en trois jours. Elle revient cette année avec La gueule du loup, toujours pour les ados et un titre les 8 ans et plus : L’ogre au pull rose griotte.

Arthur Ténor, auteur très apprécié du public jeune, est un habitué du salon bisontin. Sa série Roman d’horreur fait frissonner les jeunes à partir de 11 ans et ses récits histo-riques, sur les guerres mon-diales, Versailles ou le Moyen Âge plaisent beaucoup. Il pré-sente cette année Le roman d’un non-mort, mêlant fi ction et Première guerre mondiale, ainsi que Le Royaume des Sept-Tours, paru en août.

Sans oublier d’autres artistes très attendus en séances de dédicaces tel l’illustrateur Jérémie Fleu-ry pour la trilogie L’enfant dragon, gros succès chez les enfants à partir de 7 ans, ou encore Cécile Alix, auteur de Super menteur (dès 10 ans), paru en juin, qui reçoit un très bon accueil en librairies.

Véronique Vuillemin-FilippiRédactrice de Vu du Doubs

� Simon Moreau, Photo DR

� Anne Ferrier, Photo DR

� Arthur Tenor, Photo DR � Jéremie Fleury, Photo DR � Marion Brunet, Photo DR

Sous forme de BD et de romans de premières lectures, la mignonne Mademoiselle Zouzou a fait son entrée dans le monde des plus jeunes en 2003. Cette petite fi lle qui résout ses problèmes du quotidien grâce à son double imaginaire connaît un plein succès chez les 6-8 ans. D’abord journaliste, Agnès Aziza se consacre depuis une dizaine d’années aux livres pour la jeunesse, avec déjà 19 tomes de Mademoiselle Zouzou dont le dernier, paru au mois d’août, Je veux rester en vacances ! L’auteur sera bien entendu aux mots Doubs. Par ailleurs scénariste et directrice littéraire pour la télévision, elle s’est lancée depuis peu dans l’écriture d’animation (la série 7 nains et moi) tout en poursuivant aussi son écriture de romans historiques courts (Les dernières heures de Pom-péi) et de docu-fi ctions (Efnout à l’école des scribes) pour le magazine Histoires Vraies. L’accident, son premier roman pour ado, paru en 2011 chez Gründ, lui a valu entre autres le prix Marguerite-Audoux des Collèges.

Véronique Vuillemin-Filippi

Il s’appelle Stilton, Geronimo Stilton. Les lecteurs de 7 à 11 ans se réjouiront d’apprendre que la célèbre souris journaliste de L’Echo du rongeur sera, en poils et en os, présente au festi-val du livre Les mots Doubs ! Héros et auteur fi ctif d’une série de livres vendus à 75 millions d’exemplaires dans le monde… dont cinq millions en France, Geronimo est le parfait com-pagnon pour l’entrée dans le monde de la lecture, grâce à de petits romans illustrés où les codes narratifs et visuels se rejoignent. Le rongeur séduit dès sa création, en 2003, derrière la plume de l’auteure italienne Elisabetta Dami qui, jamais, n’apparait dans les salons littéraires. Geronimo Stilton en personne sera donc à Besançon pour des séances exclusives de ratographes de ses derniers ouvrages (L’Echo du silex contre radio-ragot, Faucon rouge et poule mouillée, Alerte aux pustules bleues !). La série compte désormais plus d’une centaine de titres et a été adaptée en dessin animé.

Véronique Vuillemin-Filippi

La Favorite décrite par Mathias Lehmann (Acte Sud BD), c’est Constance, élevée par sa grand-mère autoritaire et violente et son grand-père effacé, alcoolique et dernier héritier de ce qui fut une riche famille. Isolée, cette petite fi lle pas comme les autres vit sa vie d’enfant, entre tours au grenier pour la nuit et coups de fouet à chaque bêtise. L’arrivée d’un gardien et de ses enfants, les premiers que Constance pourra côtoyer, va changer la donne et déranger l’or-donnancement du trio tenu par la poigne de fer de la grand-mère...

Matthias Lehmann est un dessinateur et peintre français. Il publie des histoires courtes en bande dessinée dans des revues ou antho-logies du monde entier. Parallèlement, il publie dans la presse. La Favorite est un album sombre et pas seulement en raison du noir et blanc parfaitement maîtrisé. Le récit, raconté par Constance, donne cependant de la légèreté à ces personnages torturés, dans une ambiance fi n de règne où les derniers soubresauts sont souvent les pires.

Christophe Deplaude

Dans Zaï Zaï Zaï Zaï (6 pieds sous terre), Fabcaro décrit un road mo-vie haletant où la «pas du tout subtile mécanique politico-média-tique» s’emballe, suivie de près par celle des spécialistes compétents professionnels de tout et surtout de n’importe quoi. Puis celle des artistes engagés. Il faut dire que le crime initial est particulièrement odieux : un auteur de BD, en pleines courses, a oublié la carte de fi dé-lité du magasin dans la poche arrière de son autre pantalon. Si la société ne fait rien, la prochaine fois ce sera le jeton de caddie qui sera oublié, l’escalade est sans fi n, la fuite la seule issue. Heureuse-ment la société veille. Certains sont même prêts à faire une roulade arrière… Diriez-vous que c’est absurde ? Oh oui. Et c’est réjouissant !Fabcaro (Fabrice Caro), né à Montpellier en 1973, dessine depuis son enfance. Il décide à partir de 1996 de vivre de son art et travaille pour diverse revues de bandes dessinées et comme illustrateur, pour la presse ou l’édition. Il est aujourd’hui publié dans Psikopat, l’Écho des Savanes ou Zoo, et participe à des collectifs. Auteur complet, Fabcaro a publié son premier roman, Figurec, en 2006.

Christophe Deplaude

Comment s’y prend-on pour composer un plateau d’au-teurs pour les mots Doubs ?

Thierry Morer : J’ai une ac-tion forte autour d’auteurs indépendants. Je voulais constituer un plateau en cohérence. Il y aura donc pas mal de représentants de la scène alternative mais ce sont des choses fraîches, drôles ou tragiques, mais avant tout ac-cessibles. Il y aura à peu près tous les registres. Très sou-vent, en librairie, on travaille avec des commerciaux et des

diffuseurs mais rarement en direct avec les éditeurs. Quand je les avais en ligne pour les mots Doubs et que je leur annonçais mes ventes sur certains de leurs titres, ils étaient agréablement surpris et avaient envie de me ren-voyer l’ascenseur, de m’aider à monter ce plateau. C’est agréable de se sentir soutenu et de voir son travail de li-braire indépendant reconnu.

Comment êtes-vous venu à la BD ?TM : Par hasard ! Enfi n, j’étais un gros lecteur à la

base, y compris et surtout de littérature. Puis en «gran-dissant», je trouvais que la BD tournait un peu en rond et je m’en suis éloigné. En 1999, alors étudiant, j’ai fait un remplacement à Forum [librairie bisontine devenue Chapitre]. Je me suis mis à en relire pour conseiller. Là, j’ai eu deux chocs : Rabaté et Lewis Trondheim. Je ne savais pas que l’on pouvait raconter des choses pareilles de ces façons-là. Du coup, j’ai essayé plein d’autres trucs et c’était parti, je n’ai plus arrêté. Maintenant, je ne suis

à l’aise qu’avec la BD. Bref, je suis devenu un passeur, c’est ça mon métier et c’est ce que j’aime : relier l’auteur aux lec-teurs. Faire découvrir. Pouvoir parler avec un client plus de trois minutes sans que ce soit gênant. Les gens sont très sympas et souvent récep-tifs, ils ont envie de ces ren-contres avec un album. Les mots Doubs est un endroit idéal pour ça. »

Christophe Deplaude

� Thierry Morer dans sa librairie, Mine de rien, à Besançon.

� François Roussel � Guillaume Delacour, (c)Gardin) � Jean- Pierre Pecau (c) Olivier Roller

� Jorgensen,

� PICA, Laurent Melikian � Sylvain Escallon, (DR) � Thomas Gosselin

� Emilie Plateau, photo Anne Simon

� Nancy Pena

� Lucien Rollin, � Matthieu Roda,

Page 8: 20150916094034_86f0d4fa76f5acddb5cfad3603ce85b9

Littérature

étrangère« «

C’est la langue an-glaise qui sera la plus représentée, avec notamment RJ Ellory, le plus

américain des auteurs bri-tanniques, dont le dernier ouvrage offre trois points de vue sur un meurtre, celui de la sœur de la victime, ce-lui du tueur et celui de l’en-quêteur. L’anglais Tim Wil-locks, médecin, chirurgien, psychiatre, expert en arts martiaux et accessoirement écrivain rend hommage, en compagnie d’auteurs fran-çais, au créateur du roman noir, l’immense Samuel Dashiell Hammett, qui fut dans sa jeunesse détective à l’agence Pinkerton.

L’américaine Jax Miller, pseudonyme d’Anne O’Don-nel, est un phénomène : à 28 ans, cette jeune femme a récemment signé un contrat à six chiffres avec sa maison d’édition, de quoi faire rêver bon nombre d’écrivains. Seront également présents l’Irlandais du nord Sam Mil-lar, ancien activiste de l’IRA, les américains Todd Robbin-son et son duo cocasse de vi-deurs dans une boîte de nuit de Boston chargés de retrou-ver la fi lle adolescente du procureur de la ville, le très

original Thomas H. Cook, et James McBride, excellent musicien de jazz et auteur récompensé par le National Book Award, en 2013, pour sa formidable épopée d’un jeune esclave noir américain à la veille de la guerre de Sé-cession.

Refl ets d’une époque moderneBelle participation hispa-nique également, avec l’es-pagnol Jose Carlos Somoza et son délicieux Tétraméron, en hommage à Boccace. Le catalan Victor Del Arbol, ré-vélé au public français grâce à La tristesse du Samouraï, qui revient avec un roman magnifi quement construit entre la Barcelone contem-poraine et L’URSS des années 1930, vécue par un jeune ingénieur idéaliste (le père du héros) parti vivre ses convictions politiques qui le conduiront au Goulag. L’Argentin Guillermo Sacco-mano livre une chronique dérangeante d’une station touristique à la Basse saison et le Mexicain Jordi Soler conte l’histoire étonnante d’un saint contemporain

aux prises avec les bassesses de ce monde.Hakan Günday était déjà à Besançon l’année dernière. Chef de fi le de la nouvelle littérature turque, d’une impertinence rare, il nous re-vient avec Encore, l’histoire d’un enfant qui devient pas-seur d’immigrés clandestins entre la Grèce et la Turquie. Quant à Alper Canigüz, Turc lui aussi, il nous promène dans les rues d’Istanbul avec un enfant proprement stupéfi ant : autodidacte à cinq ans, il s’est dispensé d’école maternelle, sachant déjà écrire et lire des œuvres complexes.Ensuite, seuls représentants de leur langue, viennent le Brésilien Edyr Augusto, dans un ouvrage terrifi ant sur une femme qui deviendra la maîtresse de l’assassin de ses parents pour assouvir sa vengeance ; le Polonais Zygmunt Miloszewski dans un polar où son héros récur-rent, procureur de son état, doit faire face à des crimes aux relents antisémites ; la Chinoise Yiyun Li avec un superbe roman intimiste sur les diffi cultés de vivre dans le monde contemporain que ce soit en Chine post-maoïste ou aux États-Unis ;

la Danoise Inger Wolf avec Noir Septembre, un polar couronné d’un prix litté-raire dans son pays et l’Ita-lien Paolo Di Paolo pour sa chronique douce-amère de l’ère Berlusconi vue à travers l’histoire d’une famille ita-lienne et des rapports entre un père et son fi ls.Enfi n terminons avec la der-nière invitée, l’artiste belge Géraldine Jacques, dans un ouvrage de photographies étonnantes où chaque indi-vidu apparaît en deux exem-plaires : une fois en femme et une fois en homme.

Christophe BordetChroniqueur de Vu du Doubs

À la découverte des livres du monde Une vingtaine d’auteurs étrangers, parmi lesquels des maîtres du polar, sont invités aux mots Doubs. De la Chine à l’Argentine, en passant par la Pologne, le Mexique, l’Irlande, la Turquie, le Brésil ou le Danemark, embarquez pour un tour du monde littéraire !

� RJ Ellory, (c) Hacquardet Loison, � Jax Miller, (c) Christine O Gorman Photography

� Sam Millar, (c) Corey Millar

Retrouvez la liste des ouvrages et des auteurs sur le site

Internet lesmotsdoubs.doubs.fr

� Thomas-H-Cook I

� Alper Caniguz

� Inger Wolf � Zygmunt Miloszewski� Paolo Di Paolo

� Jordi Soler, photo Ulf Andersen

� Victor Del Arbol � Edyr Augusto, (C) Patrick Imbert

� Guillermo Saccomanno, (C) Carolina Marucci

� Hakan Gunday

Considéré comme le fondateur du roman noir, Samuel Dashiell Hammett fut dans sa prime jeu-nesse détective pour Pinkerton, la célèbre agence américaine de détectives privés. Sympathisant communiste -il fi t même de la prison sous le mac-carthysme - il en démissionne en 1921 lorsque l’agence dévie de sa vocation première pour briser les grèves sur le territoire américain. Pour fêter le centième anniversaire de son em-bauche chez Pinkerton, voici huit nouvelles écrites par des écrivains français – Stéphanie Benson, Ben-jamin et Julien Guérif, Jérôme Leroy, Marcus Malte, Jean-Hugues Oppel, Benoît Séverac et Marc Villard – ainsi que par le britannique Tim Willocks, Ham-mett détective (Syros).Un phénomène que ce dernier : médecin, chirur-gien, psychiatre et ceinture noire de karaté ! Son texte est un petit bijou évoquant la rencontre entre le détective et une jeune adolescente dont le père syndicaliste vient de se faire assassiner. Il est pré-senté dans sa version originale anglaise et traduit en français.

Christophe Bordet

Kansas, 1856. Suite au meurtre de son père, un jeune esclave noir est libéré de ses chaînes par John Brown, personnage réel qui fut l’une des fi gures de proue de l’abolitionnisme américain et qui croyait être l’envoyé de Dieu sur Terre. Celui-ci le prend pour une fi lle, et c’est affublé d’une robe et d’un bonnet que le garçon va suivre ce chef mystique dans ses pérégrinations à travers les États-Unis.L’oiseau du bon Dieu de James McBride (Gallmeis-ter) raconte une épopée passionnante, édifi ante et drôlissime. Car, malgré la gravité du sujet ( la lutte pour la libération des esclaves ) le regard porté sur les événements et sur les personnages par cet ado-lescent au sens pratique très affi rmé nous révèle, sous un jour cocasse et cruel, la réalité américaine à la veille de la guerre de Sécession. Un roman récom-pensé par le National Book Award.

Christophe Bordet

Boo et Junior ne se sont plus quittés depuis l’orphelinat, une amitié virile où les légers diffé-rents peuvent se régler à coup de savate dans les parties intimes. Ils sont agents de sécurité dans un club de Boston, un travail somme toute assez tranquille. Aussi, lorsqu’on leur propose de jouer les détectives pour retrouver une adolescente dis-parue (la fi lle du procureur de Boston) ils pensent d’abord refuser, devant la tonne d’ennuis que cette enquête risque de leur apporter. Mais, parfois, une enveloppe remplie de billets verts suffi t à balayer bien des hésitations.Un style vif et moderne, deux héros plein d’hu-mour et d’énergie, de jolies fi lles, un scénario en béton armé, du sexe, de la drogue et du rock’n’roll : que demander de plus, pour un premier roman, Cassandra (Gallmeister), à Todd Robinson, barman dans un établissement de New-York et rédacteur en chef de Thug Lit, la revue culte des amateurs de romans policiers aux États-Unis ?

Christophe Bordet

Lors de la visite d’un mystérieux ermitage des environs de Madrid, une collégienne pousse une porte secrète. Après avoir descendu un escalier tortueux, elle se retrouve au sous-sol de l’édifi ce en présence de quatre personnages qui se réunissent une fois l’an pour raconter des contes. Elle va devoir écouter sagement les histoires les plus folles et les plus cruelles, avant d’élaborer son propre conte.Évidemment inspiré du Décaméron de Boccace, ce Tétraméron (Actes Sud) ouvrage superbe-ment écrit lorgne aussi du côté de Psychana-lyse des contes de fée de Bruno Bettelheim. Car, si José Carlos Somoza se consacre aujourd’hui entièrement à la littérature, il fi t en son jeune temps des études de psychiatrie qui ont visible-ment infl uencé ce livre à tiroirs.

Christophe Bordet

Dans Plus doux que la solitude (Belfond), Yiyun Li nous entraine à Pékin en 1989. La jeune Ruyu, élevée dans la foi catholique par les deux vieilles femmes qui l’ont trouvée sur leur per-ron, débarque dans la capitale chinoise chez une tante éloignée. Si les relations sont diffi -ciles avec Shaoai, la fi lle de sa famille d’accueil (manifestante de la place Tiananmen exclue de l’université pour avoir refusé de faire son «autocritique») Ruyu se lie avec une fi lle et un garçon de son âge qui habitent dans le même

immeuble. Mais l’empoisonnement inexpliqué de Shaoai va faire voler en éclats cette belle amitié, ce qui conduira les deux fi lles à émigrer vers les États-Unis.Magnifi quement écrite, alternant avec bon-heur passé juvénile et présent adulte, cette chronique sans concession de la Chine post-maoïste livre une analyse psychologique com-plexe de la solitude et de la diffi culté de vivre quand les démons du passé n’ont pas été exor-cisés.

Christophe Bordet

� Tim Willock

� James MC Bride, (c) Chia Messina

� Todd Robinson

� José Carlos Somoza, (c) Luis Miguel Palomares

� Yi Yun Li, (c) Randi Lynn Beach