9
1 Les apports du récolement à la connaissance des collections Diapo 1 : rappel d’hier : les outils du récolement et leurs usages, aujourd’hui les apports du récolement à la connaissance des collections. Depuis un certain nombre d’années, le travail des conservateurs dans les catalogues, expositions. On va voir en quoi le récolement mené scientifiquement amène des approfondissements de recherche et donc des connaissances sur les collections. Diapo 2 : L’activité de récolement est souvent considérée comme plutôt technique, et a tendance à être dévalorisée dans nos milieux. Il faut bien dire que la montée en puissance du récolement décennal et la pression de l’administration centrale à accomplir ce devoir légal a remis depuis peu les conservateurs dans cette tâche. Cf ici une partie de l’équipe en train de faire du récolement : la tâche dans l’action est plutôt concrète et systématique. Ce n’est pas le temps de l’interprétation, mais du relevé d’infos (Cf ce qu’on prend in situ ) Diapo 3 : La base de données que l’on a constituée pour le récol des dépôts s’est voulu d’emblée très complète en termes d’information une trentaine de champs sont renseignés. Explication des rubriques de l’onglet récolement Diapo 4 : Explication de l’onglet scientifique En plus il y a un onglet photo Diapo 5 : Ces différents champs d’information sont amenés à être approfondis selon 3 axes :

23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras

Embed Size (px)

DESCRIPTION

 

Citation preview

Page 1: 23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras

1

Les apports du récolement à la connaissance des collections

Diapo 1 : rappel d’hier : les outils du récolement et leurs usages, aujourd’hui les

apports du récolement à la connaissance des collections. Depuis un certain

nombre d’années, le travail des conservateurs dans les catalogues, expositions.

On va voir en quoi le récolement mené scientifiquement amène des

approfondissements de recherche et donc des connaissances sur les collections.

Diapo 2 : L’activité de récolement est souvent considérée comme plutôt

technique, et a tendance à être dévalorisée dans nos milieux. Il faut bien dire que

la montée en puissance du récolement décennal et la pression de l’administration

centrale à accomplir ce devoir légal a remis depuis peu les conservateurs dans

cette tâche.

Cf ici une partie de l’équipe en train de faire du récolement : la tâche dans

l’action est plutôt concrète et systématique. Ce n’est pas le temps de

l’interprétation, mais du relevé d’infos (Cf ce qu’on prend in situ )

Diapo 3 : La base de données que l’on a constituée pour le récol des dépôts s’est

voulu d’emblée très complète en termes d’information une trentaine de champs

sont renseignés.

Explication des rubriques de l’onglet récolement

Diapo 4 : Explication de l’onglet scientifique

En plus il y a un onglet photo

Diapo 5 : Ces différents champs d’information sont amenés à être approfondis

selon 3 axes :

Page 2: 23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras

2

- la connaissance des provenances et modes d’acquisition

- la connaissance des œuvres

- la connaissance de l’histoire des collections et des musées.

Examinons chacune de ces catégories de connaissances.

Diapo 6 : La connaissance des provenances et modes d’acquisition

Pourquoi le récolement déclenche-t-il ses recherches ?

Dans le cas du récolement des dépôts c’est la question des transferts de propriété

(loi musées) et donc de savoir si don ou achat et ensuite si don ou dépôt. Cf la

catégorie B « recherches en cours »

L’exemple d’Antinoé.

2 questions : les contextes historiques et juridiques d’arrivée de ses objets en

France et les modalités d’envoi :

Cf extrait de la loi égyptienne en vigueur en 1892 et 1897 par le service des

antiquités, même si loi ottomane. veut dire partage de fouilles,

Lettre de mission à Gayet : subventions cf donc les missions scientifiques du

MIP (cf même question par exemple pour la mission De Morgan à Suse : et

Saint Pétersbourg)

Diapo 7 : étude systématique des archives et création d’un outil. Explication

consulto

Diapo 8 : numérisation et agrandissement des documents d’archives

TABLEAU EXCELL : tableau financeurs

Page 3: 23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras

3

Diapo 9 : Sorlin-Dorigny et 0A 3919

Plus de 400 carreaux acquis en 1895 , certains montés, d’autres non. Récolement

dans le cadre du chantier des Arts de l’Islam car les carreaux avaient été montés

sur des panneaux. En même temps motivé par une demande de restitution d’un

panneau par les Turcs : türbe de Sélim 2. Du coup enquête de mode

d’acquisition, sur le contexte de sortie du territoire. Pour le panneau de Sélim II,

les turcs prétendent que c’est un vol car copie fait dans une manufacture d’Ile de

France

Diapo 10 : Enquête sur Sorlin Dorigny : nationalité dans l’empire ottoman ?

Donateur et vendeur au Louvre dès 1877 et jusqu’au début du 20e. Donc

recherche concerne finalement les contextes d’œuvres AO, AGER et byzantins.

son rôle : mission officielle de la part du ministère des cultes de l’empire

ottoman après les dommages faites notamment par la guerre de Crimée. A accès

officiel aux monuments. Essayons de comprendre l’activité de collectionneurs

marchand de Sorlin –Dorigny : l’enjeu n’est pas toujours d’avoir des réponses

précises mais de comprendre un enjeu.

Cf ici ses détail sur l’envoi du panneau de Sainte Sophie :

Des intermédiaires en France : Schlumberger, son banquier…

Lieux d’archives : académie, nantes, arts déco, Istanbul (archives ottomanes, et

les Vakfe ankara).

Diapo 11 : Acropole : beaucoup de fragments d’origine différente : une question

de rissque de restitution provoque un récolement. Cf les différentes pièces ;

Diapo 12 : tentative de reconstituer la provenance de chaque œuvre : prov

multiples : choiseul gouffier : voyage en grèce et ambassadeur à Constantinople

de 1784 à 1791.

Page 4: 23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras

4

Fauvel travaille dès 1780 pour C-G et 1804 devient vice consul de la ville

d’Athènes : cf dép des manuscrit ses récits de voyages

Les ergastines : acquis par fauvel pour choiseul gouffier en 1784 puis saisie

révol en 1798 : MR 825

Cavalier rampin : tête trouvée sur l’acropole en 1877 et légué par Georges

Rampin en 1896 ; le reste moulage d’originaux au musée de l’acropole

Diapo 13 : les œuvres , la connaissance sur les œuvres passent d’un part par une

redécouverte d’œuvres et d’autre part par l’étude approfondis d’œuvres

Diapo 14 :

La première forme de résultats scientifiques est la découverte fortuite qui par

nature ne se programme pas et qui constitue parfois de vrais progrès dans la

connaissance des collections. Je pourrais en citer de multiples

J’en évoquerai deux exemples ici. Le premier s’inscrit dans le cas le plus

logique dans le récolement : la découverte d’une oeuvre disparue. Ainsi en

2004 une sculpture en marbre représentant une Minerve casquée, appartenant au

musée du Louvre, a été redécouverte rue d’Ulm au Centre National de la

Documentation Pédagogique. Cette sculpture avait été déposée au Ministère de

la Défense en 1945, puis transférée au Ministère de l’Education nationale au 110

rue de Grenelle, avant d’être déplacée à l’Institut National de Recherches

Pédagogiques, rue d’Ulm à Paris. Le récolement effectué en 1999 qui avait

reconstitué cet historique de localisation n’a malheureusement pas permis de

retrouver cette statue rue d’Ulm. Reprenant ce dossier des « non-vus lors du

récolement» en 2004, je constatais que cette oeuvre avait une histoire importante

dans les acquisitions du Louvre. Elle provenait en effet de la collection

Dufourny. Ce dernier avait été nommé commissaire de la République Française

auprès du roi de Naples de 1787 à 1794 et dans son journal de voyage le 24 mai

Page 5: 23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras

5

1790 à Palerme, il décrit la statue qu’il voit chez un collectionneur. Dufourny a

par ailleurs donné d’autres oeuvres au Louvre. Cette provenance importante

historiquement encourageait à reprendre la recherche. Ainsi, la Minerve fut

redécouverte, grâce à la mémoire transmise par le dernier concierge de la rue

d’Ulm, derrière une cloison dans le couloir où elle fut installée lors de son

arrivée là-bas.

Diapo 15 : Une autre forme de redécouverte d’oeuvres grâce au récolement est

la réattribution de pièces dont on avait perdu la provenance avec le temps.

C’est ainsi qu’en 1999, lors du récolement des dépôts au musée d’Amiens, une

série de portraits en médaillons sculptés ont pu être identifiés. Ils avaient été

transportés dans cette ville en 1875 à l’occasion d’envois d’Antiques. Il s’agit en

fait d’une série provenant de l’ancien château de Gaillon en Normandie. Ces

sculptures avaient été achetées par Alexandre Lenoir en 1802. Une partie de

ces pièces arrive au Louvre après la fermeture de son musée en 1815. En 1869,

les œuvres sont constatées présentes sur un inventaire du Louvre. Après leur

arrivée à Amiens, elles sont publiées en 1899 et 1911 comme des profils sans

précision alors de leur historique.

Diapo 16 : lécythe à décor marin dauphin et poisson. Le Louvre en connaissait

4 dans ses réserves, par ailleurs un 5e était connu au musée de Tarquinia en

Italie. Le récol en a identifié 3 : Paris 1, Varzy et Douais. Récemment Difry

Williams BM en a identifié un dans ses réserves et attribué à un peintre athénien

parti travaillé en Etrurie, peintre Eyre. Ainsi maintenant une série de 9 connus.

Diapo 17 : l’étude archéologique et scientifique sur Antinoé : l’état

fragmentaire : l’étude doit mener à la publication pour valorisation et sauvetage

et la grande quantité permet de vrais bilans sur des séries

Page 6: 23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras

6

Diapo 18 : l’étude des momies : les questions posées : pratiques funéraires, et

contexte des échanges d’Antinoé à cause de tissus sassanides

L’équipe, la management du projet : réunions de cadrage, organisation pratique,

les résultats

Diapo 19 : l’étude des coiffes avec une spécialiste

Diapo 20 : l’étude des chaussures en cuir

Mais aussi étude des colorants dans les tissus et C14 : étude du motif des feuilles

d’acanthe pour lien entre style et chronologie.

Diapo 21 : un dernier aspect relevant de l’histoire générale des collections et

des musées , revêt plusieurs aspects

Diapo 22 : l’histoire du mouvement des collections : cf l’exemple de Lyon :

reconstitution de la complexité de la circulation des objets : se fonde sur des doc

d’archives et le récolement d’objets dont le mouvement s’est fait sans doc

officielle.

Muséum : 1772 ; Musée Guimet : 1879 (puis à paris en 1889), puis Edouard

Herriot négocie le retour de 3000 doubles de Paris à Lyon .d’où musée Guimet

de Lyon

Diapo 23 : œuvres antiques et des arts de l’Islam déposées par le Louvre et

l’Etat à Nantes entre 1863 et 1952. Exemple de politique de dépôts en lien

avec projet de ville

une recherche archivistique et documentaire a en effet été menée pour

comprendre précisément la succession des envois, leurs destinations dans les

musées de la ville et les contextes de circulation ensuite de ces collections au gré

Page 7: 23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras

7

de l’évolution des institutions muséales nantaises. Nantes est en effet le cas

typique de ces grandes métropoles régionales qui ont bénéficié dès 1801, dans le

cadre du décret Chaptal, d’envois conséquents de tableaux. La présence de la

ville dans la liste des bénéficiaires en 1863 d’un envoi Campana de plus d’une

centaine d’œuvres antiques confirme cette attention de l’Etat à l’encouragement

du développement des collections muséales de la ville dès le 19e siècle. Cette

dynamique se poursuit dans le premier quart du 20e siècle. Le tout début du

siècle est ainsi marqué par l’arrivée de nombreuses collections (1901 pour un lot

de tissus coptes, 1905 pour des faïences d’art islamique, et 1908 pour un nouvel

envoi de tissus coptes). Ceci s’explique, selon les archives conservées, par le

contexte de création de l’Ecole régionale des Beaux-arts en 1904. Son directeur

de l’époque, Emmanuel Fougerat, témoigne d’une volonté de constituer une

collection d’œuvres pouvant permettre l’enseignement des arts industriels. Le

Ministère de l’Instruction publique y répond. Une deuxième époque est propice

aux dépôts antiques entre 1922 et 1924. Celle-ci correspond à la création

officielle du Musée des arts décoratifs dans le château des Ducs de Bretagne. Il

s’agit alors de dépôts provenant du Louvre, et proposés directement par les

conservateurs du musée du Louvre (Edmond Pottier en 1922 pour la céramique

antique et Charles Boreux pour l’Egypte). A partir de la Deuxième guerre

mondiale, ces collections ont connu de nombreuses vicissitudes (mises en caisse,

changements de locaux dans le château et hors du château). Aujourd’hui, alors

que la quasi-totalité est conservée au musée départemental Dobrée, une étude

précise de traçabilité historique de ces œuvres a pu être réalisée lors du

récolement.

Diapo 24 : vision territoriale des collections nationales

Travail fait dans le cadre du bilan de récolement ici pour les antiques, en cours

aussi pour les modernes par sophie Kervran

Page 8: 23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras

8

Visions régionales par catégorie d’objets, vision nationale par envoi : cf l’étude

du contexte et des enjeux politiques d’envoi de 1875 : contexte enseignement et

arts industriels dans la jeune république, pourquoi choix de ville,

etc…compréhension historique et vision d’avenir

Diapo 25 à 27 : étude de collections et de collectionneurs. Exemple d’une

Exemple d’Arapides et de la redécouverte de sa collection par le récolement.

d’entre eux est celui des reconstitutions historiques de collections. Un

exemple évocateur dans ce domaine est la connaissance que nous avons

aujourd’hui d’une collection d’antiques d’un donateur du Louvre du nom

d’Arapidès. Le fameux catalogue des donateurs du Louvre paru en 1992 donnait

peu d’informations sur ce collectionneur. Directeur de l’Eastern Telegraphy

Company, domicilié à Rhodes, il a donné et vendu une grande partie de sa

collection au Louvre au début du 20e siècle. En 1992, on identifiait 5 oeuvres de

ce collectionneur. La base Jupiter des collections du département des Antiquités

grecques, étrusques et romaines en recense 90. Et le récolement des dépôts a

d’ors-et-déjà permis de reconstituer sur une dizaine d’années une liste d’environ

130 pièces sur les 200 en dépôt. Cette identification a été rendue possible par la

connaissance progressive des divers documents d’archives que nous avons

réunis. Dans ce cas, nous avions à notre disposition d’abord les cahiers

d’Edmond Pottier, responsable à la fin du 19e siècle et au début du 20e du

département des Antiquités orientales et de la céramique antique, qui consigna

très scrupuleusement les listes d’envois d’antiques qu’il effectua dans

différentes villes. Les numéros signalés nous renvoient ainsi aux différents

inventaires, dont l’Inventaire des Antiquités Méditerranéennes qui signale en

face du numéro 1009 l’achat en 1902 de 310 oeuvres de la collection Arapidès.

Par ailleurs, d’anciennes photographies de cette collection faites au moment de

son arrivée au Louvre portaient des numéros manuscrits

Page 9: 23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras

9

Diapo 28 : Collection Tochon. 574 n° essentiellement des vases grecs et

étrusques en 1818 : échanges : reçoit des biens de la Couronne conservés dans

les magasins du musée : bustes de la famille Bonaparte et table de porcelaine.

Cède aussi les cuivres des gravures de sa collection. 67 vases en dépôt en 1875.

identifiés essentiellement grâce aux étiquettes LL (Louis 18) et N

Diapo 29 : types de publication, au-delà du catalogue raisonné, nouvelle forme

Diapo 30 : autre forme de diffusion : film

Diapo 31 : Conclusion : je pense que ce type de recherches est une recherche

d’avenir, pour 3 raisons : le récolement prend de plus en plus de place dans la

vie du musée et pour réinvestir les conservateurs, il ne faut pas en faire qu’un

travail comptable. Par ailleurs, contexte économique fait que les musées vont

peut-être diminuer l’événementiel pour revenir aux activités liées aux

collections permanentes et enfin les musées sont à un moment de leur histoire où

ils ont besoin de faire le point sur leur histoire, l’histoire de leur collection (cf

les restitutions et les contextes de circulation d’ouvre : politique de dépôts veut

dire connaître le statut des œuvres et ce qu’on a et quelle a été la politique de

dépôts).