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23 Octobre 2004

23 Octobre 2004

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SECTION DE PHYSIQUE - CERN. 50 ans de collaboration. 23 Octobre 2004. Maurice Bourquin. La première pierre, 30 juillet 1949. 2. L'Institut de physique de l'Université. 1942. - PowerPoint PPT Presentation

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23 Octobre 2004 

 

La première pierre, 30 juillet 1949

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La genèse de l’institut

pendant la période de guerre

1943

1944

1942Un avant-projet de programme pour la construction du nouvel institut avait été élaboré par M. Weiglé, professeur de physique expérimentale.

Le Professeur Bujard, nouveau recteur, établissait un programme de développement et d’extension de l’Université, la première étape étant la construction de l’Institut de physique.Un ‘Fonds 1944 pour l’Institut de physique et l’Université de Genève’ fut réuni, avec des fonds de l’industrie genevoise, et l’architecte M. Denis Honegger, dont le projet avait été classé premier d’un concours, fut proposé pour l’exécution.

Crédits votés en avril 1948,

inauguration le 8 octobre 1952

Albert Picot

‘Les réfugiés de la Réforme au XVIe siècle, ceux de la

révocation de l’Edit de Nantes au XVIIe, ont d’abord

apporté à Genève leur foi vigoureuse et leur amour de la

liberté. Ils lui ont donné aussi l’esprit d’industrie et le goût

des sciences exactes. La Genève de Calvin est devenue

au XVIIIe siècle la ville des horlogers et celle des savants

qui, comme Chouet, Cramer, Calandrini, Abraham

Trembley, H.-B. de Saussure, ont doté la cité d’un

nouveau motif de rayonnement.

La tradition s’est poursuivie spécialement dans le

domaine de la physique avec J.-D. Colladon, M.-A. Pictet,

Guye.’

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Le peuple de Genève et son Université se dotait d’un

outil important d’enseignement et de recherche.

Quelle était le contexte de la recherche scientifique

dans le reste du monde, au sortir de la deuxième

guerre mondiale ?

  “We can no longer count on ravaged Europe as a

source of fundamental knowledge.

In the past we have devoted much of our best efforts

to the application of such knowledge, which has

been discovered abroad. In the future we must pay

increased attention to discovering this knowledge for

ourselves particularly since the scientific applications

of the future will be more than ever dependent

upon such basic knowledge.”

1945, Vannevar Bush, The Endless

Frontier 

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En Europe, des discussions passionnées étaient aussi engagées entre physiciens, surtout nucléaires* comme E. Amaldi, I. Rabi, L. Kowarski, F. Perrin, P. Auger, etc.

 

*A la fin des années quarante, la physique des particules n’avait pas encore émergé comme une discipline distincte de la recherche nucléaire.

L’étude de la constitution de la matière comprenait deux domaines d’expériences: la physique des rayons cosmiques et la physique nucléaire ( les accélérateurs).

Denis de Rougemont, écrivain suisse, dès mars 1947

quand il avait rencontré Albert Einstein à Princeton,

avait compris qu’il fallait lier les idées de coopération

européenne et de maîtrise de l’énergie nucléaire :

‘deux choses à ce moment-là aussi frappantes par leur

nouveauté que par leur mutuelle utilité.’

 

Décembre 1949 à Lausanne: ‘Conférence européenne

de la culture’, organisée par le ‘Mouvement européen’.

Raoul Dautry:

‘que les états européens unissent leurs efforts !’

`Il est temps de réaliser une institution européenne dans

le domaine de l’énergétique. Je veux dire pour être plus

précis dans celui de l’infiniment grand, source de

l’énergie cosmique, et dans celui de l’infiniment petit,

source de l’énergie atomique’.

Il proposait ainsi la création d’un laboratoire de

physique atomique et d’astrophysique.

 

Il lu également un message de Louis de Broglie,

créateur de la mécanique ondulatoire, en faveur de la

coopération européenne sur le plan scientifique.

Discussions utiles,mais actions concrètes demandaient un

cadre officiel.

Occasion donnée par l’intervention du Centre européen

de la culture: le Centre et Denis de Rougemont portèrent

la discussion (Genève 1950, …) sur le choix du domaine à

développer et quelles bonnes volontés recruter pour

poursuivre l’action.

 

Dans ce cadre, le profil du CERN se préfigurait : son

programme, la construction d’un accélérateur de 10 GeV,

situé en Europe.

Il fut convenu que se serait l’UNESCO qui réunirait des

délégués gouvernementaux pour étudier avec eux le

financement du plan et les conventions internationales à

établir.

La Suisse joua donc un rôle important sur le plan de l’idée

du CERN et l’UNESCO en est devenue la marraine.

En décembre 1951 et février 1952, eurent lieu à Paris et

Genève  deux sessions d’une conférence de l’UNESCO qui

aboutirent à la création d’un Conseil de représentants

européens pour l’étude des plans d’un laboratoire

international et l’organisation d’autres formes de

coopération dans la recherche nucléaire.

Le Conseiller d’Etat A. Picot et le physicien P. Scherrer de Zurich, les deux délégués de la Confédération, indiquèrent que la Suisse pourrait être désignée comme siège du laboratoire.

En janvier 1952, la Tribune de Genève rapportait les arguments en faveur de Genève : passé scientifique éminent, énergie électrique disponible, main d’œuvre hautement spécialisée, petit état, neutralité suisse.

Le 4 octobre 1952, lors d’une session du Conseil réuni à Amsterdam, Genève fut choisie parmi quatre candidatures de Arnhem, Copenhague, Genève et Paris.

‘Genève, d’accord avec le Conseil fédéral, s’est mise sur les rangs

pour recevoir cet institut. Quelle preuve plus éclatante peut-elle

donner de son intérêt pour la physique qu’en montrant qu’elle a pris

en pleine guerre –en 1944- l’initiative d’une dépense de plus de deux

millions de francs suisses pour encourager le développement de

cette science ?’

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De plus, le choix du territoire suisse dissiperait toute

équivoque quant à la volonté de l’institution de ne faire

que du travail scientifique et non militaire.

Cependant, à Genève même, un tel consensus n’existait

pas. Une partie de l’opinion publique, entraînée par le

parti communiste, évoqua divers dangers que ferait courir

l’installation du laboratoire (émanations dangereuses,

risque d’un bombardement au cours d’une nouvelle

guerre, atteinte à la neutralité de la Suisse).

Lorsque Albert Picot présente en décembre 1952 au

Grand Conseil genevois le projet de laboratoire de

recherches nucléaires à Genève, l’extrême gauche s’y

oppose, craignant

‘l’inféodation du futur organisme scientifique aux

puissances du Pacte Atlantique’.

Alors que le représentant du Conseil d’État indique que,

au contraire,

‘c’est pour se libérer de l’influence de l’Amérique que les

savants d’Europe ont décidé de mettre leurs efforts en

commun’.

Le parti du travail réunit assez de signatures pour déposer une initiative prohibant tout établissement d’un institut international effectuant des recherches atomiques ou nucléaires.

Le parti du travail réunit assez de signatures pour déposer une initiative prohibant tout établissement d’un institut international effectuant des recherches atomiques ou nucléaires.

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Heureusement pour le CERN et Genève, l’initiative fut repoussée lors du vote des 28 et 29 juin 1953, après une âpre campagne ou des scientifiques sont descendus dans la rue.

Heureusement pour le CERN et Genève, l’initiative fut repoussée lors du vote des 28 et 29 juin 1953, après une âpre campagne ou des scientifiques sont descendus dans la rue.

Et deux jours plus

tard, 1er juillet 1953

à Paris, la

délégation suisse

pouvait signer

convention

constitutive du

CERN, sujette à

ratification par les

douze états

signataires.

Et deux jours plus

tard, 1er juillet 1953

à Paris, la

délégation suisse

pouvait signer

convention

constitutive du

CERN, sujette à

ratification par les

douze états

signataires.

En octobre 1953, le groupe de conception des aimants du synchrotron à protons peut s’installer à l’Institut de physique.

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On mis à leur disposition laboratoires, ateliers, bureau et équipes techniques.

1954: NAISSANCE DU CERN

17 mai: début de la construction des bâtiments à Meyrin

29 sept.: ratification de la Convention par neuf états

Depuis lors, Genève et la Suisse n’ont pas regretté leur choix et le CERN s’est développé harmonieusement dans la région genevoise.

De nombreux groupes expérimentaux et théoriques de l’Institut de physique (devenu Section de physique) ont participé à des recherches au CERN, de manière quasi continue. De nombreux étudiants ont été formés et des centaines de publications scientifiques et techniques ont été rédigées en commun. La proximité du CERN a donc été une chance indiscutable pour l’Université de Genève.

Le CERN a contribué fortement à inverser la fuite des cerveaux genevois et européens. 

L’impact du CERN sur la région avoisinante franco-suisse a de multiples autres facettes:

un facteur de la dynamique économique par la masse salariale et les commandes importantes qui y sont passées chaque année, et aussi par le terrain d’expérimentation privilégié qu’il offre pour certains groupes industriels installés dans la région.

un facteur de développement social par le capital humain qu’il met à disposition de nombreux organismes locaux de formation professionnelle, universitaire et grand public. 27

Le caractère fondamental et non secret de la recherche contribue à créer un climat particulièrement propice aux échanges.

L’État de Genève a soutenu les activités du CERN par

une présence continue au Conseil de 1952 à 2003 et

par des contributions financières spéciales aux

infrastructures, aux collisionneurs LEP et LHC, et

récemment à l’expérience ATLAS.  

Plutôt que d’attenter à la neutralité de la Suisse, le CERN

a contribué à développer "l’Esprit de Genève" également

dans le domaine scientifique.

Le CERN fut pendant la guerre froide l’un des rares

points de rencontre entre l’Est et l’Ouest. Aujourd’hui,

collaborent dans les mêmes projets Indiens et Pakistanais

ou Chinois du continent et de Taiwan.

En ce début de 21ème siècle, notre connaissance de

l’univers est encore limitée: le CERN a un avenir

radieux devant lui pour contribuer encore davantage

au développement de la science, de la société et de la

région genevoise.