Upload
desirae-klein
View
26
Download
1
Embed Size (px)
DESCRIPTION
SECTION DE PHYSIQUE - CERN. 50 ans de collaboration. 23 Octobre 2004. Maurice Bourquin. La première pierre, 30 juillet 1949. 2. L'Institut de physique de l'Université. 1942. - PowerPoint PPT Presentation
Citation preview
La genèse de l’institut
pendant la période de guerre
1943
1944
1942Un avant-projet de programme pour la construction du nouvel institut avait été élaboré par M. Weiglé, professeur de physique expérimentale.
Le Professeur Bujard, nouveau recteur, établissait un programme de développement et d’extension de l’Université, la première étape étant la construction de l’Institut de physique.Un ‘Fonds 1944 pour l’Institut de physique et l’Université de Genève’ fut réuni, avec des fonds de l’industrie genevoise, et l’architecte M. Denis Honegger, dont le projet avait été classé premier d’un concours, fut proposé pour l’exécution.
Albert Picot
‘Les réfugiés de la Réforme au XVIe siècle, ceux de la
révocation de l’Edit de Nantes au XVIIe, ont d’abord
apporté à Genève leur foi vigoureuse et leur amour de la
liberté. Ils lui ont donné aussi l’esprit d’industrie et le goût
des sciences exactes. La Genève de Calvin est devenue
au XVIIIe siècle la ville des horlogers et celle des savants
qui, comme Chouet, Cramer, Calandrini, Abraham
Trembley, H.-B. de Saussure, ont doté la cité d’un
nouveau motif de rayonnement.
La tradition s’est poursuivie spécialement dans le
domaine de la physique avec J.-D. Colladon, M.-A. Pictet,
Guye.’
5
5
Le peuple de Genève et son Université se dotait d’un
outil important d’enseignement et de recherche.
Quelle était le contexte de la recherche scientifique
dans le reste du monde, au sortir de la deuxième
guerre mondiale ?
“We can no longer count on ravaged Europe as a
source of fundamental knowledge.
In the past we have devoted much of our best efforts
to the application of such knowledge, which has
been discovered abroad. In the future we must pay
increased attention to discovering this knowledge for
ourselves particularly since the scientific applications
of the future will be more than ever dependent
upon such basic knowledge.”
1945, Vannevar Bush, The Endless
Frontier
7
7
En Europe, des discussions passionnées étaient aussi engagées entre physiciens, surtout nucléaires* comme E. Amaldi, I. Rabi, L. Kowarski, F. Perrin, P. Auger, etc.
*A la fin des années quarante, la physique des particules n’avait pas encore émergé comme une discipline distincte de la recherche nucléaire.
L’étude de la constitution de la matière comprenait deux domaines d’expériences: la physique des rayons cosmiques et la physique nucléaire ( les accélérateurs).
Denis de Rougemont, écrivain suisse, dès mars 1947
quand il avait rencontré Albert Einstein à Princeton,
avait compris qu’il fallait lier les idées de coopération
européenne et de maîtrise de l’énergie nucléaire :
‘deux choses à ce moment-là aussi frappantes par leur
nouveauté que par leur mutuelle utilité.’
Décembre 1949 à Lausanne: ‘Conférence européenne
de la culture’, organisée par le ‘Mouvement européen’.
Raoul Dautry:
‘que les états européens unissent leurs efforts !’
`Il est temps de réaliser une institution européenne dans
le domaine de l’énergétique. Je veux dire pour être plus
précis dans celui de l’infiniment grand, source de
l’énergie cosmique, et dans celui de l’infiniment petit,
source de l’énergie atomique’.
Il proposait ainsi la création d’un laboratoire de
physique atomique et d’astrophysique.
Il lu également un message de Louis de Broglie,
créateur de la mécanique ondulatoire, en faveur de la
coopération européenne sur le plan scientifique.
Discussions utiles,mais actions concrètes demandaient un
cadre officiel.
Occasion donnée par l’intervention du Centre européen
de la culture: le Centre et Denis de Rougemont portèrent
la discussion (Genève 1950, …) sur le choix du domaine à
développer et quelles bonnes volontés recruter pour
poursuivre l’action.
Dans ce cadre, le profil du CERN se préfigurait : son
programme, la construction d’un accélérateur de 10 GeV,
situé en Europe.
Il fut convenu que se serait l’UNESCO qui réunirait des
délégués gouvernementaux pour étudier avec eux le
financement du plan et les conventions internationales à
établir.
La Suisse joua donc un rôle important sur le plan de l’idée
du CERN et l’UNESCO en est devenue la marraine.
En décembre 1951 et février 1952, eurent lieu à Paris et
Genève deux sessions d’une conférence de l’UNESCO qui
aboutirent à la création d’un Conseil de représentants
européens pour l’étude des plans d’un laboratoire
international et l’organisation d’autres formes de
coopération dans la recherche nucléaire.
Le Conseiller d’Etat A. Picot et le physicien P. Scherrer de Zurich, les deux délégués de la Confédération, indiquèrent que la Suisse pourrait être désignée comme siège du laboratoire.
En janvier 1952, la Tribune de Genève rapportait les arguments en faveur de Genève : passé scientifique éminent, énergie électrique disponible, main d’œuvre hautement spécialisée, petit état, neutralité suisse.
Le 4 octobre 1952, lors d’une session du Conseil réuni à Amsterdam, Genève fut choisie parmi quatre candidatures de Arnhem, Copenhague, Genève et Paris.
‘Genève, d’accord avec le Conseil fédéral, s’est mise sur les rangs
pour recevoir cet institut. Quelle preuve plus éclatante peut-elle
donner de son intérêt pour la physique qu’en montrant qu’elle a pris
en pleine guerre –en 1944- l’initiative d’une dépense de plus de deux
millions de francs suisses pour encourager le développement de
cette science ?’
17
De plus, le choix du territoire suisse dissiperait toute
équivoque quant à la volonté de l’institution de ne faire
que du travail scientifique et non militaire.
Cependant, à Genève même, un tel consensus n’existait
pas. Une partie de l’opinion publique, entraînée par le
parti communiste, évoqua divers dangers que ferait courir
l’installation du laboratoire (émanations dangereuses,
risque d’un bombardement au cours d’une nouvelle
guerre, atteinte à la neutralité de la Suisse).
Lorsque Albert Picot présente en décembre 1952 au
Grand Conseil genevois le projet de laboratoire de
recherches nucléaires à Genève, l’extrême gauche s’y
oppose, craignant
‘l’inféodation du futur organisme scientifique aux
puissances du Pacte Atlantique’.
Alors que le représentant du Conseil d’État indique que,
au contraire,
‘c’est pour se libérer de l’influence de l’Amérique que les
savants d’Europe ont décidé de mettre leurs efforts en
commun’.
Le parti du travail réunit assez de signatures pour déposer une initiative prohibant tout établissement d’un institut international effectuant des recherches atomiques ou nucléaires.
Le parti du travail réunit assez de signatures pour déposer une initiative prohibant tout établissement d’un institut international effectuant des recherches atomiques ou nucléaires.
20
Heureusement pour le CERN et Genève, l’initiative fut repoussée lors du vote des 28 et 29 juin 1953, après une âpre campagne ou des scientifiques sont descendus dans la rue.
Heureusement pour le CERN et Genève, l’initiative fut repoussée lors du vote des 28 et 29 juin 1953, après une âpre campagne ou des scientifiques sont descendus dans la rue.
Et deux jours plus
tard, 1er juillet 1953
à Paris, la
délégation suisse
pouvait signer
convention
constitutive du
CERN, sujette à
ratification par les
douze états
signataires.
Et deux jours plus
tard, 1er juillet 1953
à Paris, la
délégation suisse
pouvait signer
convention
constitutive du
CERN, sujette à
ratification par les
douze états
signataires.
En octobre 1953, le groupe de conception des aimants du synchrotron à protons peut s’installer à l’Institut de physique.
23
1954: NAISSANCE DU CERN
17 mai: début de la construction des bâtiments à Meyrin
29 sept.: ratification de la Convention par neuf états
Depuis lors, Genève et la Suisse n’ont pas regretté leur choix et le CERN s’est développé harmonieusement dans la région genevoise.
De nombreux groupes expérimentaux et théoriques de l’Institut de physique (devenu Section de physique) ont participé à des recherches au CERN, de manière quasi continue. De nombreux étudiants ont été formés et des centaines de publications scientifiques et techniques ont été rédigées en commun. La proximité du CERN a donc été une chance indiscutable pour l’Université de Genève.
Le CERN a contribué fortement à inverser la fuite des cerveaux genevois et européens.
L’impact du CERN sur la région avoisinante franco-suisse a de multiples autres facettes:
un facteur de la dynamique économique par la masse salariale et les commandes importantes qui y sont passées chaque année, et aussi par le terrain d’expérimentation privilégié qu’il offre pour certains groupes industriels installés dans la région.
un facteur de développement social par le capital humain qu’il met à disposition de nombreux organismes locaux de formation professionnelle, universitaire et grand public. 27
Le caractère fondamental et non secret de la recherche contribue à créer un climat particulièrement propice aux échanges.
L’État de Genève a soutenu les activités du CERN par
une présence continue au Conseil de 1952 à 2003 et
par des contributions financières spéciales aux
infrastructures, aux collisionneurs LEP et LHC, et
récemment à l’expérience ATLAS.
Plutôt que d’attenter à la neutralité de la Suisse, le CERN
a contribué à développer "l’Esprit de Genève" également
dans le domaine scientifique.
Le CERN fut pendant la guerre froide l’un des rares
points de rencontre entre l’Est et l’Ouest. Aujourd’hui,
collaborent dans les mêmes projets Indiens et Pakistanais
ou Chinois du continent et de Taiwan.