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4S140 82 e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T. résultat restant dépendant de la prise en charge globale de la déformation, en particulier de l’atteinte intrinsèque et de la com- posante antagoniste associées. 256 Accourcissement digital avec abla- tion de la deuxième phalange de l’auriculaire dans les crochets digi- taux récidivant de Dupuytren Guy RAIMBEAU *, Fabrice RABARIN, Bruno CÉSARI, Yann SAINT-CAST, Pierre-Alain FOUQUE INTRODUCTION. Le crochet digital sévère du cinquième doigt dans la maladie de Dupuytren reste un problème thérapeu- tique. L’amputation du cinquième doigt, qui s’impose parfois comme solution a un résultat fonctionnel et esthétique lourd et expose à l’aggravation des crochets digitaux adjacents. L’abla- tion de la deuxième phalange avec arthrodèse accourcissante est une solution chirurgicale qui peut alors être proposée. Le but de cette étude est d’apprécier et de communiquer les résultats de cette intervention. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Il s’agissait d’une série rétros- pective de neuf patients, sept hommes et deux femmes, présen- tant un crochet digital récidivant du cinquième doigt survenant dans le cadre d’une maladie de Dupuytren sévère. Il s’agissait d’une atteinte à droite dans cinq cas, gauche dans trois cas et d’une atteinte bilatérale dans un cas. Dans tous les cas le déficit d’extension du doigt était supérieur à 135°, la gène fonctionnelle et esthétique étaient importantes. La technique opératoire consis- tait à un abord dorsal, une excision plus ou moins étendue de la deuxième phalange et une arthrodèse avec un alignement du seg- ment digital restant, conservant le complexe pulpo-unguéal. Il n’a pas était réalisé d’aponévrectomie palmaire complémentaire. Lors de la révision des patients, ont été appréciés : la gène et l’utilisation fonctionnelle, l’aspect esthétique, la douleur rési- duelle, la sensibilité pulpaire, la récidive d’une rétraction digitale et la satisfaction globale. RÉSULTATS. L’âge moyen lors de l’intervention était de 56,8 ans (49-67). Le recul moyen était de 62,1 mois (20-138). Dans tous les cas les patients étaient satisfaits du résultat esthéti- que et fonctionnel de l’intervention. Aucun ne présentait de défi- cit sensitif pulpaire. La sensibilité au froid et une diminution de la force de préhension étaient constatées dans tous les cas. Aucun cas de récidive n’a été observé. La consolidation a été obtenue exceptée une pseudarthrodèse sans retentissement clini- que associé. DISCUSSION. L’accourcissement digital sans abord pal- maire, semble apporter une solution satisfaisante dans les cro- chets digitaux sévères du cinquième doigt dans la maladie de Dupuytren. Elle permet de conserver un segment digital fonc- tionnel, sensible et esthétique, sans apporter de morbidité impor- tante. Elle redonne une main sociale sans présenter les inconvénients esthétiques et fonctionnels (douleurs neurogènes) d’une amputation du cinquième doigt. 257 Analyse des échecs du greffon vascularisé de Zaidenberg en cas de pseudarthrose du scaphoïde : difficultés technique ou erreur chirurgicale ? Laurent OBERT *, Bruno LEMAIRE, Daniel LEPAGE, Pascal CLAPPAZ, Patrick GARBUIO, Yves T ROPET INTRODUCTION. En cas de pseudarthrose du scaphoïde avec hypovascularisation sur l’IRM du fragment proximal, le greffon vascularisé semble logique. Les auteurs rapportent leur expérience du greffon de Zaidenberg avec évaluation des com- plications. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Entre janvier 2002 et octobre 2004, 12 patients d’âge moyen 27 ans (24-35) ont été opérés (4 opérateurs) d’une pseudarthrose évoluant depuis 21 mois (8- 48) mois) par greffon osseux vascularisé selon la technique de Zaidenberg. 8/12 patients présentaient une hypovascularisation du pôle proximal (IRM injectée préopératoire). L’ostosynthèse était assurée par un brochage double 9 fois ou simple 3 fois. Dans 2 cas une broche radiolunaire était laissée 1 mois. L’immo- bilisation postopératoire était de 8 à 12 semaines suivant l’évolu- tion radiologique. RÉSULTATS. Seuls 4 patients ont consolidé avec un délai moyen 11 mois (6-18). Dans ces cas il existait un brochage radio lunaire, un double brochage et la fonction au recul était : flexion = 71 (56-80), extension = 55 (20-70), inclinaison cubi- tale = 35 (25-50), inclinaison radiale = 21 (10-36), pronosuppi- nation normale. L’analyse des échecs est instructive : 2 patients avaient une personnalité pathologique avec traumatismes du poignet auto infligés en postopératoire immédiat. Un greffon était malpositionné, 3 greffons n’étaient fixés que par une bro- che. Dans tous les cas la non consolidation du greffon était observée à la jonction distale. 4 cas ont nécessité une interven- tion secondaire. DISCUSSION. Obnubilé par le caractère biologique du gref- fon les opérateurs ont oublié les facteurs prédictifs essentiels publiés de cette chirurgie : statut mental du patient, délai d’évo- lution de la pseudarthrose, comblement correct de la perte de substance osseuse, stabilité et rigueur du montage (pas moins de 2 broches, une seule broche = 100 % d’échec). Par ailleurs l’ana- lyse de ces échecs et la lecture de la littérature pose plusieurs problèmes : La nécessité d’un greffon vascularisé reste à confir- mer au vu de la notion mal définie de « nécrose » du pôle proxi- mal du scaphoïde, le caractère « biologique » du greffon vascularisé dépend sans doute plus du manchon périosté que de l’artère grêle fermement manipulée par l’opérateur. Il faut pour- * Camille Thévenin-Lemoine, Hôpital Raymond-Poincaré, 104, boulevard Raymond-Poincaré, 92380 Garches. * Guy Raimbeau, 2, rue Auguste-Gautier, 49100 Angers.

257 Analyse des échecs du greffon vascularisé de Zaidenberg en cas de pseudarthrose du scaphoïde : difficultés technique ou erreur chirurgicale ?

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4S140 82e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

résultat restant dépendant de la prise en charge globale de ladéformation, en particulier de l’atteinte intrinsèque et de la com-posante antagoniste associées.

256 Accourcissement digital avec abla-tion de la deuxième phalange del’auriculaire dans les crochets digi-taux récidivant de Dupuytren

Guy RAIMBEAU *, Fabrice RABARIN,Bruno CÉSARI, Yann SAINT-CAST,Pierre-Alain FOUQUE

INTRODUCTION. Le crochet digital sévère du cinquièmedoigt dans la maladie de Dupuytren reste un problème thérapeu-tique. L’amputation du cinquième doigt, qui s’impose parfoiscomme solution a un résultat fonctionnel et esthétique lourd etexpose à l’aggravation des crochets digitaux adjacents. L’abla-tion de la deuxième phalange avec arthrodèse accourcissante estune solution chirurgicale qui peut alors être proposée. Le but decette étude est d’apprécier et de communiquer les résultats decette intervention.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Il s’agissait d’une série rétros-pective de neuf patients, sept hommes et deux femmes, présen-tant un crochet digital récidivant du cinquième doigt survenantdans le cadre d’une maladie de Dupuytren sévère. Il s’agissaitd’une atteinte à droite dans cinq cas, gauche dans trois cas etd’une atteinte bilatérale dans un cas. Dans tous les cas le déficitd’extension du doigt était supérieur à 135°, la gène fonctionnelleet esthétique étaient importantes. La technique opératoire consis-tait à un abord dorsal, une excision plus ou moins étendue de ladeuxième phalange et une arthrodèse avec un alignement du seg-ment digital restant, conservant le complexe pulpo-unguéal. Iln’a pas était réalisé d’aponévrectomie palmaire complémentaire.Lors de la révision des patients, ont été appréciés : la gène etl’utilisation fonctionnelle, l’aspect esthétique, la douleur rési-duelle, la sensibilité pulpaire, la récidive d’une rétraction digitaleet la satisfaction globale.

RÉSULTATS. L’âge moyen lors de l’intervention était de56,8 ans (49-67). Le recul moyen était de 62,1 mois (20-138).Dans tous les cas les patients étaient satisfaits du résultat esthéti-que et fonctionnel de l’intervention. Aucun ne présentait de défi-cit sensitif pulpaire. La sensibilité au froid et une diminution dela force de préhension étaient constatées dans tous les cas.Aucun cas de récidive n’a été observé. La consolidation a étéobtenue exceptée une pseudarthrodèse sans retentissement clini-que associé.

DISCUSSION. L’accourcissement digital sans abord pal-maire, semble apporter une solution satisfaisante dans les cro-chets digitaux sévères du cinquième doigt dans la maladie deDupuytren. Elle permet de conserver un segment digital fonc-tionnel, sensible et esthétique, sans apporter de morbidité impor-

tante. Elle redonne une main sociale sans présenter lesinconvénients esthétiques et fonctionnels (douleurs neurogènes)d’une amputation du cinquième doigt.

257 Analyse des échecs du greffonvascularisé de Zaidenberg en casde pseudarthrose du scaphoïde :difficultés technique ou erreurchirurgicale ?

Laurent OBERT *, Bruno LEMAIRE,Daniel LEPAGE, Pascal CLAPPAZ,Patrick GARBUIO, Yves TROPET

INTRODUCTION. En cas de pseudarthrose du scaphoïdeavec hypovascularisation sur l’IRM du fragment proximal, legreffon vascularisé semble logique. Les auteurs rapportent leurexpérience du greffon de Zaidenberg avec évaluation des com-plications.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Entre janvier 2002 et octobre2004, 12 patients d’âge moyen 27 ans (24-35) ont été opérés (4opérateurs) d’une pseudarthrose évoluant depuis 21 mois (8-48) mois) par greffon osseux vascularisé selon la technique deZaidenberg. 8/12 patients présentaient une hypovascularisationdu pôle proximal (IRM injectée préopératoire). L’ostosynthèseétait assurée par un brochage double 9 fois ou simple 3 fois.Dans 2 cas une broche radiolunaire était laissée 1 mois. L’immo-bilisation postopératoire était de 8 à 12 semaines suivant l’évolu-tion radiologique.

RÉSULTATS. Seuls 4 patients ont consolidé avec un délaimoyen 11 mois (6-18). Dans ces cas il existait un brochageradio lunaire, un double brochage et la fonction au recul était :flexion = 71 (56-80), extension = 55 (20-70), inclinaison cubi-tale = 35 (25-50), inclinaison radiale = 21 (10-36), pronosuppi-nation normale. L’analyse des échecs est instructive : 2 patientsavaient une personnalité pathologique avec traumatismes dupoignet auto infligés en postopératoire immédiat. Un greffonétait malpositionné, 3 greffons n’étaient fixés que par une bro-che. Dans tous les cas la non consolidation du greffon étaitobservée à la jonction distale. 4 cas ont nécessité une interven-tion secondaire.

DISCUSSION. Obnubilé par le caractère biologique du gref-fon les opérateurs ont oublié les facteurs prédictifs essentielspubliés de cette chirurgie : statut mental du patient, délai d’évo-lution de la pseudarthrose, comblement correct de la perte desubstance osseuse, stabilité et rigueur du montage (pas moins de2 broches, une seule broche = 100 % d’échec). Par ailleurs l’ana-lyse de ces échecs et la lecture de la littérature pose plusieursproblèmes : La nécessité d’un greffon vascularisé reste à confir-mer au vu de la notion mal définie de « nécrose » du pôle proxi-mal du scaphoïde, le caractère « biologique » du greffonvascularisé dépend sans doute plus du manchon périosté que del’artère grêle fermement manipulée par l’opérateur. Il faut pour-

* Camille Thévenin-Lemoine, Hôpital Raymond-Poincaré,104, boulevard Raymond-Poincaré, 92380 Garches.

* Guy Raimbeau, 2, rue Auguste-Gautier, 49100 Angers.

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S141

suivre l’analyse des échecs qui dans ce travail ne peut aboutir àla condamnation du greffon mais à la critique de sa réalisationqui même délicate doit rester honnête et rigoureuse.

258 Revascularisation du semi-lunairedans la maladie de Kienbock parun greffon vascularisé associé àune ostéotomie radiale : résultats àlong termes avec un recul mini-mum de 5 ans

Christophe MATHOULIN *, Vera SALLEN,Max HAERLE

INTRODUCTION. Nous rapportons notre experience derevascularisation du semi-lunaire dans la maladie de Kienbockpar un greffon vascularisé prélevé sur la face antérieure du radiuset associé à une ostéotomie de raccourcissement ou d’ouverturedu radius en fonction de l’index radio-ulnaire.

MATÉRIEL. Nous avons traits 22 patients porteurs d’unemaladie de Kienbock. Il y avait 8 femmes et 14 hommes avec unâge moyen de 31,4 ans (entre 18 et 63). La douleur était toujoursprésente invalidante dans 19 cas. Tous les patients ont eus unscanner et une IRM. Nous avons retrouvés selon la classificationde Büchler 8 stade II, 10 stade IIIA et 4 stade IIIB.

MÉTHODES. Il est possible de prélever un greffon antéro-interne sur l’épiphyse radiale, vascularisé par l’artère transverseantérieure du carpe qui nait de l’artére radiale. Ce greffon est misen place dans le semi-lunaire après avoir cureté l’os nécrotique.Une ostéotomie de raccourcissement montée par plaque étaitréalisée chaque fois qu’il existait un index radio-ulnaire positif.En cas d’index nul, une simple ostéotomie d’ouverture a été faiteselon Nakamura.

RÉSULTATS. Notre recul moyen est de 82 mois (entre 60 et128). Les douleurs ont disparues dans 20 cas et sont restéespermanentes modérées dans 2 cas. La mobilité active moyenneen flexion-extension était de 71°. Le délai moyen de retour autravail était de 3,5 mois. Des IRM postopératoires après unemoyenne de 8 mois ont montrés 16 revascularisations, 1 échecrapide ayant nécessité un traitement palliatif. Il y avait 5 cas destabilisation lésionnelle : 3 n’ont eu aucune evolution radiolo-gique avec absence de douleur, 1 cas s’est aggravé après 5 anset a nécessité un traitement palliatif secondaire, enfin 1 cas quiétait resté stable et inchangé a vu une évolution vers une revas-cularisation après 7 années d’évolution. Nous avons eu4 retards d’ostéotomie et une algoneurodystrophie.Il y a unecorrelation directe entre la revascularisation et le stade de lamaladie.

DISCUSSION. La maladie de Kienbock reste mystérieuse,et un très long recul apparait nécessaire. Néanmoins l’associa-tion d’un greffon vascularisé pour remplacer l’os nécrotiqueassocié à une diminution des pressions par une ostéotomie du

radius semble une technique logique qui avec 5 ans de reculminimum a permis une revascularisation dans 77 % des cas

259 Une nouvelle prothèse totale deresurfaçage du poignet. Étude pré-liminaire

Guillaume HERZBERG *

INTRODUCTION. Le traitement des arthroses et arthritessévères du poignet fait classiquement appel à l’arthrodèsetotale. La tendance actuelle est de préférer des interventionspréservant une mobilité du poignet, surtout lorsque la maladieaffecte plusieurs articulations du membre supérieur. L’instabi-lité des prothèses de resurfaçage du poignet reste trop fré-quente. Le but de ce travail est de rapporter notre expériencerécente avec une nouvelle prothèse chez des patients étudiésprospectivement.

MATÉRIELS. Entre 2004 et 2007, 10 patients présentant unearthrose ou une arthrite sévère du poignet ont été traités (un chi-rurgien) par une prothèse de dernière génération et suivis parétude prospective non randomisée. Tous les patients avaient dessymptômes justifiant une arthrodèse radio-carpienne. La possibi-lité d’une intervention nouvelle permettant de garder une mobi-lité a fait l’objet d’un consentement éclairé. Sept patients avaientun recul supérieur à 6 mois. Six présentaient une poly-arthritesévère, un présentait un collapsus arthrosique avancé.Quatre patients avaient une dislocation antérieure du carpe(2 sévères et 2 modérées). Tous les patients sauf un, étaient desfemmes, l’âge moyen était de 57 ans (mini 35, maxi 76).

MÉTHODES. La prothèse de dernière génération utiliséeétait caractérisée par une résection osseuse minimale, une fixa-tion du composant distal respectant l’interligne carpo-métacar-pien et une mobilité intra-prothétique grâce à une billepolyéthylène intercalée. Tous les patients sauf un ont bénéficiéd’une résection associée de la tête ulnaire. Douleur, mobilitéactive et satisfaction ont été évaluées à un recul moyen de17 mois (mini 6, maxi 36 mois).

RÉSULTATS. Aucune complication n’était observée.Aucune instabilité des implants ou descellement n’a été observémême dans les poignets les plus disloqués. Aucun patient n’a eubesoin d’une chirurgie itérative. Subjectivement, tous lespatients étaient satisfaits. L’EVA des douleurs donnait enmoyenne 7,5/10 en préopératoire contre 1/10 au recul. Laflexion moyenne préopératoire était de 33° contre 25° en posto-pératoire. L’extension préopératoire était de 32° contre 26° enpostopératoire.

DISCUSSION. Les résultats précoces de cette nouvelle pro-thèse totale de resurfaçage du poignet sont très intéressants. Aurecul actuel, le contrat d’une intervention préservant une certainemobilité est rempli dans cette courte série. Naturellement, seulun recul plus important chez un plus grand nombre de patientspermettra d’affiner les résultats. Toutefois, les corrections radio-

* Laurent Obert, Service orthopédie, CHU Jean-Minjoz,25000 Besançon.

* Christophe Mathoulin, 6, square Jouvenet, 75016 Paris.