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3ème journée nationale du COPAAHParis, 25 novembre 2011
Qu’est-ce qu’un bon thérapeute en addictologie?
Jean-Nicolas Despland
L’Institut universitaire de psychothérapie
Trois unités d’enseignement ( 150 psychothérapeutes):≅Psychanalytique (44%)TCC (34%)Systémique (22%)
Deux laboratoires de recherche:Centre d’Etude la Famille (F. Frascarolo, N. Favez)Centre de Recherche en Psychothérapies (Y. de Roten, U.
Kramer, J. Darwish)Tenir compte des effets de croyance:
Théorie clinique v. méthodes de rechercheLa médecine fondée sur la notion de preuve
Le modèle médical
• Une méthode– La médecine fondée sur la notion de preuve– Evidence biaised medecine
• Un problème– Les abus de substance
• Des traitements– L’efficacité absolue– L’efficacité relative
• Un processus– Facteurs spécifiques– Facteurs non spécifiques
F. Vallotton: Environs de Lausanne, 1900
Où est le thérapeute?
Le thérapeute: un biais majeur?
Despite the concerted effort to control, reduce, or eliminate the effects of both therapist variability and extra diagnostic patient variables, research has not been able to escape the need to recognize either the role of the clinician or the reciprocal influence of patient and therapist qualities on one another.
Beutler et al. in: Bergin and Garfield’s Handbook of psychotherapy and behavior change (5th ed.), 2004, p. 227
L’efficacité absolue
Les psychothérapies sont-elles efficaces?
J. Consult. Psychol. 16:319-24, 1952
L’inconscient est ineffable
Il faut souligner ici que les psychanalystes de langue française semblent très généralement s'accorder sur le fait que ces critères [de scientificité] sont inapplicables au matériel et au processus de la cure classique: toute procédure qui tente de les y introduire a pour résultat de «tuer» son objet même. Ceci se justifie de considérations d'ordre épistémologique.
R. Perron
• 375 études• 833 paramètres• 40’000 patients
Les psychothérapies en médecine: 2011
Traitements Taille de l’effet
Psychothérapies longues0,99
Psychothérapies brèves (<40 séances)0,82
Pontage aorto-coronarien0,80
Pharmacologie arthrite rhumatoïde0,61
Entretiens motivationnels (MI, MET)0,41
Investig. psychodyn. brève (4 séances)0,38
Antidépresseurs0,30
L’efficacité relative
Une forme de psychothérapie est-elle supérieure à une autre?
• 375 études• 833 paramètres• 40’000 patients
When examining these well-designed studies that compare different therapeutic orientations, theses findings are consitently small or negligible.
M. Lambert, 2004
Le paradoxe de l’équivalence
Evidence biaised medecine
L’impact de la croyance
Allé
gean
ce (N
=18)
Lexchin & al., BMJ 2003
OR: 4.05 IC 95%: 2.98-5.51
Un diagnostic: les abus de substances
Dutra et al. Am J Psychiatry 2008
Un diagnostic: l’alcool
Moyer et al., Addiction 2002
Un traitement: approche motivationnelle
Hettema et al., Annu Rev Clin Psychol 2005
Les traitements
• Entretiens motivationnels• Thérapies individuelles:
– Cognitives et comportementales– Psychanalytiques– Autres
• Thérapies conjugales et familiales:– Cognitives et comportementales (BCT, Pressure to change, CRAFT)– Systémiques (Unilateral Family Therapy)– Autres
• Traitements communautaires et en réseau:– 12 Steps Facilitation Treatment (AA/NA)– Réseaux, secteurs
Psychosocial treatment for opiate abuse and dependence (Review). Farrell M, Ferri MMF, Amato L, Davoli M (2010)
Psychosocial and pharmacological treatments versus pharmacological treatments for opioid detoxification (Review). Amato L, Minozzi S, Davoli M, Vecchi S, Ferri M, Mayet S (2008)
Psychosocial combined with agonist maintenance treatments versus agonist maintenance treatments alone for treatment of opioid dependence (Review). Amato L, Minozzi S, Davoli M, Vecchi S, Ferri M, Mayet S (2008)
Case management for persons with substance use disorders (Review). Hesse M, Vanderplasschen W, Rapp R, Broekaert E, Fridell M (2007)
Therapeutic communities for substance related disorder (Review). Smith LA, Gates S, Foxcroft D (2006)
Inpatient versus other settings for detoxification for opioid dependence (Review). Day E, Ison J, Strang J (2005)
The Cochrane Collaboration
National Institute on Drug Abuse Collaborative Cocaine Treatment Study
NIDA CCTS
Crits-Christoph, Arch Gen Psychiatry 1999
NIDA CCTS
Crits-Christoph, Arch Gen Psychiatry 1999
NIDA CCTS
Barber, Psychoanalytic Psychol 2008
NIDA CCTS
« A focused drug-counseling approach may be most benefitial in the early phase of treatment and the initiation of abstinence, and psychotherapy for issues that lead to a vulnerability to drug use may be better adressed after a period of abstinence. »
Paul Crits-Christoph and the NIDA CCTS research group
Arch Gen Psychiatry 1999;56:493-502
Project MATCH
Project Match Research Group, J Studies Alcohol 1997
L’oiseau Dodo réssiste-il aux addictions?
Les facteurs spécifiques
Quel est l’impact de la technique thérapeutique?
Une question difficile
Développer des instruments et des méthodes permettant d’établir des liens entre facteurs spécifiques et résultat des psychothérapie est complexe
Plusieurs abords sont possibles:Associations techniques thérapeutiques et résultatsAssociations caractéristiques du patient et types de
traitement Interaction aptitude du patient et traitement (ATI, Beutler)Comparaison effet spécifique v. effet non spécifique
Aptitude x Treatment Interaction (ATI)
Beutler et al. Clin Psychol Psychother 2003
Résultats: Paradoxe de l’équivalence Contribution significative à la variance de l’alliance thérapeutique et
du modèle ATI
Aptitude x Treatment Interaction (ATI)
Beutler et al. Clin Psychol Psychother 2003
Associations patient-traitement: Projet MATCH
Deux groupes sur 10 sites: Traitements ambulatoires (N=952) Aftercare (N=774)
Attribution au hasard dans 3 groupes:1. Cognitive Behavioral Coping Skills Therapy (CBCST)2. Motivational Enhancement Therapy (MET)3. 12 Steps Facilitation Therapy (TSF)
10 variables and 16 hypothèses 1 résultat:
Les patients ambulatoires ayant une moindre gravité de trouble psychiatrique ont plus de jours d’abstinence après TSF qu’après CBCST
Project Match Research Group, J Studies in Alcohol 1997, 1998
Les facteurs non spécifiques
L’alliance thérapeutique
Bordin, Psychother Theory Research Pract 1979
Alliance thérapeutique: définition
(1) le lien affectif entre le patient et le thérapeute
(2) l'entente entre le patient et le thérapeute sur les buts généraux du traitement (goals)
(3) l'entente entre le patient et le thérapeute sur les tâches spécifiques liées au déroulement du traitement (tasks)
Martin et al., J Consult Clin Psychol, 2000
Alliance: méta analyse
Méta-analyse de 79 études publiées entre 1977 et 1997 Résultats:
Corrélations pour les 20 études de 0.22, avec un écart-type faible (min. 0.21, max. 0.26)
soit un effect-size correspondant d = 0.45 correspondant à une contribution à la variance de 6%
Il faudrait (file drawer problem): 58 études négatives pour abaisser la corrélation à 0.15 126 études négatives pour abaisser la corrélation à 0.10 331 études négatives pour abaisser la corélations à 0.05
Corrélations entre 0,15 et 0,39 (r2 0,02-0,15) Corrélé avec l’évolution durant le traitement plus que durant
le suivi Pas de liens avec les caractéristiques sociodémographiques ou
diagnostiques Rôle probable de la motivation du patient Pas de plus value de l’approche motivationnelle en terme
d’alliance
Alliance et addictions: revue de littérature
Meier et al., Addiction 2005
Alliance et addictions: Projet MATCH
Connors et al., JCCP 1997
Le thérapeute: un biais majeur?
Despite the concerted effort to control, reduce, or eliminate the effects of both therapist variability and extra diagnostic patient variables, research has not been able to escape the need to recognize either the role of the clinician or the reciprocal influence of patient and therapist qualities on one another.
Beutler et al. in: Bergin and Garfield’s Handbook of psychotherapy and behavior change (5th ed.), 2004, p. 227
Le thérapeute et ses compétences personnelles
Quelle est la variance entre thérapeutes?
Contribution du thérapeute: méta analyse
Méta-analyse de 15 études publiées entre 1965 et 1990, contenant 27 groupes de comparaisons
Variable dépendante: effet du thérapeute sur le résultat Résultats:
Le thérapeute contribue à 8.6% de la variance en moyenne pour tous les traitements et toutes les mesures (min. 0, max. 48.7%)
L’utilisation d‘un manuel et l’expérience du thérapeute restent des variables indépendantes significatives quant à la variance des résultats (régression multiple)
Le type de traitement ne joue pas de rôle quand à l’effet du thérapeute (régression multiple)
Crits-Christoph, Psychotherapy Research 1991
Contribution du thérapeute: Projet MATCH
Deux groupes sur 10 sites: Traitements ambulatoires (N=952) Aftercare (N=774)
Attribution au hasard dans 3 groupes:1. Cognitive Behavioral Coping Skills Therapy (CBCST)2. Motivational Enhancement Therapy (MET)3. 12 Steps Facilitation Therapy (TSF)
Thérapeutes choisis pour leur compétence et leur allégeance aux traitements conduits
Résultat: Le thérapeute contribue à plus de 6% de la variance des résultats
(min. 1%, max. 12%)
Project Match Research Group, J Studies in Alcohol 1998
Contribution du thérapeute
Délétères
Kraus, Cahier recherche et pratique 2010
Thérapeute et champs cliniques
Kraus, Cahier recherche et pratique 2010
Le thérapeute et l’alliance
Quelle relation entre qualités personelles du thérapeute et
alliance?
• Abus de substances (alcool et cocaïne en majorité)• Deux traitements:
– MET– Counselling as usual (CAU)
• Sujets:– 319 patients– 30 thérapeutes
Psychothérapeute et alliance
Baldwin, Wampold & Imel, JCCP 2007
Ther. 1
Ther. 2
Ther. 3
Entre thérapeutes
Par thérapeute
Psychothérapeute et alliance
Crits-Cristoph et al., JCCP 2009
Le thérapeute, la technique et l’alliance
Comment le thérapeute construit-il l’alliance avec le patient?
Compétence-alliance-effets du traitement
Etude lausannoise portant sur l’Intervention psychodynamique brève
78 patients traités par 15 thérapeutes Diagnostics:
EDM71%
Tr. anxieux46%
Tr. personnalité C 50% Modélisation de l’interaction (HLM):
Echelle de compétence Alliance Effets du traitement
Compétencethérapeute
CSBPI
AllianceHAq
RésultatsSCL-90R
O-1 %
8.5%6.3%
Variance (r2) calculée sur la base des corrélations partielles
Peu de corrélation entre soutien, alliance et résultat
Corrélation entre technique spécifique, alliance et résultat
Le psychothérapeute: revue de littérature
Ackerman et al., Clin Psychol Rev 2003
Le thérapeute, l’alliance et le réseau de soin
Quel est l’impact de la qualité du réseau de soin?
• Abus de substances • 1613 patients• 112 thérapeutes• 20 programmes
Dépendance à l’alcool et à l’héroïne
Crits-Cristoph et al., J Subst Abuse 2011
Dépendance à l’alcool et à l’héroïne
Crits-Cristoph et al., J Subst Abuse 2011
Le thérapeute et l’alliance
L’alliance précoce évaluée par le thérapeute (Connors et al. 2000, Ilgen et al. 2006, Meier et al. 2006)
La qualité du processus psychothérapique (VAMP et TOPPS, Krampe et al. 2009)
Les qualités personnelles du thérapeute (Ackerman et al. 2003)
L’alliance comme marqueur des qualités personnelles du thérapeute (Baldwin et al. 2007, Crits-Cristoph et al. 2009)
L’alliance comme marqueur des compétences du thérapeute dans sa technique (Despland et al. 2009)
Le réseau de soin (Crits-Cristoph et al. 2011)