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400 FCFA Directeur de publication Marie Robert ELOUNDOU [email protected] n° 127 du 11 octobre 2018 3 è année P 3 P 2 P 4

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2 | Essingan N°127 | du jeudi 11 octobre 2018

Message d’Essingan

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Essingan N°127 |du jeudi 11 Octobre 2018 | 3

pécial Présidentielle 2018SPRÉSIDENTIELLE 2018/ FAUX OBSERVATEURS DE TRANSPARENCY

Le ministre de l’Administration ter-ritoriale, Paul Atanga Nji, soup-çonné d’être à l’origine de ce faux.Comme déjà avec le faux sondage.

Les faits de campagne

Marie Flore Nguimbous

L’affaire dégage la saveursulfureuse d’un complotcontre Paul Biya. « C’est

un excès de zèle républicain »se défend plutôt un proche duministre de l’Administrationterritoriale (Minat), questiond’atténuer les secousses duscandale dont il est soupçonnéd’être à l’origine. Si bon nom-bre d’apparatchiks du sérailhésitent à couvrir Paul AtangaNji d’un manteau de complo-teur contre le chef de l’Etat dufait qu’il est apparu commel’un des fidèles ces derniersmois, tous s’accordent cepen-dant à conclure que l’affaireporte un coup dur à la crédibi-lité de la présidentielle du 07octobre 2018. Ce qu’il fautdésormais désigner comme lescandale des faux observa-teurs de Transparency est legenre de gaffe dont le campprésidentiel se serait bien

passé tellement Paul Biya estlancé dans un boulevard enroue libre vers sa réélection.Surtout après des opérationsde vote jugées globalementéquitables et transparentespar bon nombre d’observa-teurs et de médias internatio-naux.Et c’est Patricia Moreira, la di-rectrice générale du secréta-riat international deTransparency International(Ti), qui démonte la combine.Le mardi 09 octobre 2018, elleannonce que « Les individusapparus dans les différents re-portages diffusés dans les mé-dias camerounais n’ontaucune affiliation avec Trans-parency », poursuivant que lasection Cameroun de Transpa-rency International s’est orga-nisée à assurer le suivi desopérations électorales. «Notre branche locale au Ca-

meroun a mis sur pied un mé-canisme de reporting à la por-tée du grand public, et enmême temps, nous avons tra-vaillé avec un réseau de ci-toyens pour rapporter depossibles irrégularités obser-vées à notre représentationlocale », a fait savoir MmeMoreira. Par ailleurs dans soncommuniqué rendu public surson site, l’institutioncondamne avec fermeté cetagissement « cet acte volon-taire des personnes aperçuesau Cameroun, qui se font pas-ser pour Transparency, estinacceptable ». Cette sortie musclée fait suiteà un point de presse le lundi08 octobre portant sur latenue des élections à Yaoundépar une mission d’observationconduite par Raphaël Kalfon,qu’accompagnaient SalomonBenros, Amanda Benzikri,Nurit Greenger, entre autres.Au micro de certains médiasdont la Crtv, Canal 2 interna-tional et Équinoxe Tv, cettedélégation a révélé que leprocessus électoral du 07 oc-tobre dernier a été « transpa-rent » et « crédible ». RaphaëlKalfon et ses collègues ontnoté « une évolution dans leprocessus électoral au Came-roun ». Cette autre délégationde Ti a noté de « grandes

avancées (...) C’est la pre-mière fois que j’ai vu ça aucours d’une élection : des af-fiches, des petites affiches enbraille. Je n’ai vu ça nulle partailleurs », a déclaré M. Kalfon. Si les appréciations portéespar cette équipe, vont dans lesens de celles de nombred’autres missions d’observa-tion, il convient de s’interro-ger sur les intentions de ceuxqui ont pris le risque d’accré-diter une fausse mission d’ob-servation électorale auCameroun de TransparencyInternational. Un organismede réputation mondiale donton connaît les méthodes, lesapproches de travail, les coor-données et les compétencesde niveau mondial. « J’aitrouvé, pour ma part, que lesélections se sont dérouléesmerveilleusement bien avecdes présidents et des mem-bres du bureau, des scruta-teurs très impliqués. Desreprésentants de chaque partiderrière les bulletins de votetrès impliqués aussi. » Uneimposture en règle. Quand onse rappelle qu’au niveau deYaoundé, la capitale camerou-naise par exemple, l’absencedes représentants de partispolitiques notamment de l’op-position a marqué les esprits. Du coup des regards sontbraqués vers le ministre PaulAtanga Nji, et dans une moin-dre mesure Elecam, de quirelève l’accréditation des or-ganismes d’observation desélections. D’où des interroga-tions qui fusent de partoutdepuis la publication du com-muniqué de Transparency In-ternational. Dans l’opinion, des voix s’élè-vent pour dénoncer la légè-reté avec laquelle le Minats’est exercé sur ce dossier quiternit l’image du pouvoir deYaoundé et du candidat PaulBiya. Une affaire qui rappelleune autre. Celle des sondagesqualifiés de faux quelquesjours avant le scrutin du 07octobre 2018. En effet, le ca-binet Ennovative Solution Inc,basé à Houston aux États-Unis avait rendu public le ré-sultat de son étude dans ungroupe de médias camerou-nais. Ce qui avait difficilementconvaincu les Camerounaisqui avaient fait remarquerqu’Ennovative Solution Inc «est subitement devenu uneentreprise de marketing ef-fectuant à l'international dessondages dans des pays. Ason actif, aucun contratgagné. Même pas dans le do-maine déclaré. Cette entre-prise n'a exécuté aucuncontrat. Il s'agit donc en réa-lité d'une entreprise dans lamallette d'un individu : Ma-rius Atanga Nji ». Des initia-tives qui pourraientdiscréditer le déroulement durécent scrutin présidentiel auCameroun.

La gaffe d’Atanga Nji

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4 | Essingan N°127 | du jeudi 11 octobre 2018

SDÉROULEMENT DU SCRUTIN

Pour l’observation del’élection présidentielledu 07 octobre 2018, la

Conférence épiscopale natio-nale du Cameroun (Cenc) adéployé 231 observateurs surtout le territoire national. Etc’est pour rendre compte deleur travail d’étape que le se-crétaire général de la Cenc,Mgr Benoît Kala a rendu pu-blique une déclaration au nomdes évêques du Cameroun, lemardi 09 octobre 2018. Eneffet, la Conférence épiscopalenationale du Cameroun (Cenc)estime que l’élection présiden-tielle du 07 octobre, s’est,dans l’ensemble, dérouléedans le calme. Elle opposait leprésident Paul Biya, à une op-position désunie qui a proposé8 candidats. Au moment de ladiffusion de sa déclaration, laCenc a souligné que les résul-tats n’étaient pas encoreconnus. À l’occasion de ce rendez-vousélectoral, la Conférence épi-scopale camerounaise avaitdéployé 231 observateursgrâce à sa Commission justiceet paix. Cependant, 46 obser-vateurs des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest n’ont

pas pu se déplacer le jour del’élection à cause de l’insécu-rité liée à la crise anglophone.Les régions anglophones del’extrême Ouest du Camerounétant secouées, depuis deuxans, par une crise sécession-niste. Les violences et affron-tements désormais quotidiensentre forces de l’ordre etgroupes armés prennent enotage les populations civiles.

Respect des résultats officielsDans ces régions anglophones,les évêques camerounais dé-plorent que de nombreux élec-teurs n’aient pas pu participerau scrutin à cause de l’insécu-rité. Ils notent également quedes dispositions n’ont pas étéprises pour permettre aux dé-placés de la crise de prendrepart au vote. La Cenc, relève,par ailleurs, que l’accès de cer-tains bureaux de vote a été in-terdit aux observateurscatholiques par les forces dedéfense et sécurité. Un des ob-servateurs catholiques a subiune tentative de corruptiontandis que d’autres observa-teurs ont noté d’autres formesd’anomalies dans leurs locali-tés. Ainsi, des noms de per-

sonnes décédées ont été trou-vés parmi les votants et uneélectrice s’est plainte qu’uneautre personne a voté et signéà sa place. Les évêques camerounais ap-pellent, dans ce premier rap-port, les partis politiques àfaire preuve de mesure à lapublication des résultats offi-ciels. Ils invitent notamment lecandidat qui sera reconnu ga-gnant par les instances com-pétentes à ne pas provoquerses adversaires. Ils invitent leséventuels perdants à reconnaî-tre leur défaite en félicitant legagnant. Dans une précédente

déclaration publiée le 24 août,la Conférence épiscopale ca-merounaise s’était inquiétéedu contexte assez tendu danslequel devait se dérouler l’élec-tion. Elle avait aussi rappeléque seul un vote libre et trans-parent pouvait «garantir lapaix, la stabilité et la justice»et avait invité les Camerounaisà choisir des candidats capa-bles de faire face à la crise so-ciale, économique et politiquedu pays, de lutter contre lesinégalités, corruption, le chô-mage et la secte Boko Haram.

Les évêques du Cameroun appellent au respectdes résultats officiels en dépit des dysfonction-nements observés.

Les évêques saluent une élection calme

Crescence Yolande Akaba

pécial Présidentielle 2018

RÉCRIMINATIONS

Trois principaux candidats, Cabral Libii, Mau-rice Kamto et Joshua Osih dénoncent le bour-rage des urnes, les expulsions de leursreprésentants et la manipulation des chiffres

Au lendemain du scrutintenu dimanche 07 octo-bre, le candidat du Mou-

vement pour la renaissance duCameroun (Mrc), MauriceKamto a revendiqué, contretoute attente, sa victoire de-vant des dizaines de journa-listes réunis dans son quartiergénéral de campagne àYaoundé. «J’ai reçu pour mis-sion de tirer le penalty histo-rique. Je l’ai tiré, le but a étémarqué», a annoncé lundi, 08octobre celui qui, durant lesdeux semaines de campagneélectorale, sillonnait le pays enmaillot des Lions indompta-bles, l’équipe nationale defootball, ballon rond à la main.Il promettait alors à ses parti-sans de «tirer le penalty au

soir du 07 octobre». L’ancienministre délégué auprès duministre de la justice, a parailleurs appelé «le présidentsortant», Paul Biya, à organi-ser «une transmission paci-fique du pouvoir». La réaction des autorités nes’est pas fait attendre. MauriceKamto s’est mis «manifeste-ment hors-la-loi», a déclarélundi le ministre de la Commu-nication, Issa Tchiroma Bakary.La loi électorale dispose queles résultats sont proclamésdans les quinze jours suivantle scrutin par le Conseil consti-tutionnel. On ne peut pas vou-loir gouverner le Cameroun etse mettre au travers des loisqui gouvernent le Cameroun»,a encore déclaré le porte-pa-

L’opposition crie à la fraude

M F N

role du gouvernement. «En cemoment, vous devez savoirqu’il y a des opérations pourfrauduleusement changer lesrésultats. Les fraudes se pour-suivent à une échelle que vousn’imaginez pas. Nos tendanceset les remontées que nousavons du terrain montrent trèsclairement le sens de la vic-toire», a indiqué Olivier Nis-sack dimanche soir.

Anomalies Le porte-parole de MauriceKamto n’avait alors avancéaucun chiffre pas plus qu’il n’aexpliqué comment ses équipessont parvenues à ces conclu-sions. «On sait d’après noscalculateurs que désormais,

l’écart ne peut plus être rat-trapé par le président sor-tant», arguait alors M.Nissack. Outre le Mrc, d’autrespartis d’opposition dénoncentdes «fraudes» ayant entachéce scrutin à un tour. Ils citentles bourrages d’urnes, les fal-sifications de procès-verbaux,les achats de voix, l’absencede bulletins au nom de cer-tains candidats dans les bu-reaux de vote, des scrutateursdes partis refoulés lors du dé-pouillement, l’utilisation d’en-cre non indélébile. «AYaoundé5, par exemple, nousavons découvert une fabriquede fausses cartes électoralesdestinées à alimenter le candi-dat du parti au pouvoir», ful-

minait Emile Bindzi. Le porte-parole de Cabral Libii,plus jeune candidat à la prési-dentielle, assure que le parti arecensé «des fraudes sur toutle territoire et même dans ladiaspora. A Marseille etBruxelles, nos représentantsont été refoulés et interditsdans les bureaux de vote».Selon l’article 133 du Codeélectoral camerounais, lescandidats ont jusqu’àsoixante-douze heures aprèsle scrutin pour déposer leursrequêtes auprès du Conseilconstitutionnel. Lors des pré-cédentes présidentielles, lesplaintes déposées par les par-tis d’opposition n’ont pasabouti. «La justice est pour lesforts, déplore Emile Bindzi.Mais nos équipes travaillentafin de déposer des requêtesauprès de l’institution étatiquechargée du contentieux électo-ral». Du côté du Social DemocraticFront (Sdf), qui dénonce «desanomalies», les conseillers ju-ridiques travaillent en vue de«faire des recours». «Nouscomptabilisons tous les résul-tats dans tous les bureaux devote au Cameroun», a souli-gné mardi Henry Kejang, res-ponsable médias de lacampagne du candidat JoshuaOsih.

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par nous, éléments de Alpc cesdernières 24 heures sur lepont du Wouri. Nous avonsévidemment perdu certainséléments, mais le but ultime aété atteint. Car le régime dic-tatorial de Biya vient d’appren-dre que le mur de la peur estbrisé», écrit alors le religieuxmessianique sur son blog,quelques heures après les évé-nements du pont du Wouri quiavaient semé la panique dansla ville de Douala et même au-delà. Le dispositif sécuritairerenforcé à Douala et autour decertains édifices stratégiquescomme les ponts à travers lepays, a abouti une semaineplus tard, à l’arrestation dupasteur Bertin Kisob qui seraensuite détenu au secret. Des renforts vont d’ailleurspartir de Yaoundé, pourDouala. Jusque-là peu connu,

malgré sa candidature (reje-tée) à l’élection présiden-tielle du 09 octobre 2011,l’homme alors âgé de 36 ansva désormais être au cœurde plusieurs interrogations.Est-il un opportuniste qui ajuste voulu profiter de cetévénement pour se fairevoir? Est-il vraiment à l’ori-gine de l’incident sur le pontdu Wouri? Est-il en posses-sion de tous ses moyens?Plusieurs jours après sa re-vendication de l’incident surle pont du Wouri, le télé-phone de Bertin Kisob estresté ouvert. L’homme n’estpas non plus resté inactif,annonçant d’autres actesque son organisation comp-tait poser. Il revendiqueraégalement une attaque àIsanguele, le 09 octobre

2011, jour de l’élection prési-dentielle, au cours de laquelledeux gendarmes seront tués.A la suite de la fusillade sur lepont du Wouri, des hauts res-ponsables de la sécurité, dontle directeur général de la re-cherche extérieure (Dgre)s’étaient pourtant retrouvésautour du gouverneur de la ré-gion du Littoral, Faï YengoFrancis, pour évaluer la situa-tion. 38e nom, sur la liste des can-didats à l’élection présiden-tielle du 09 octobre, pour lecompte du Cameroon Party ForSocial Justice, la candidaturede Bertin Kisob avait été dépo-sée à Bamenda. Avant d’êtrerejetée par Elecam. Pasteur, ilest le fondateur de l’EgliseMaatiste à Bamenda.

Essingan N°127 |du jeudi 11 Octobre 2018 | 5

Spécial Présidentielle 2018

L’encre de la présiden-tielle du 07 octobre 2018n’a pas séché que Bertin

Kisop, incarcéré à la prisoncentrale de Yaoundé, a déposéà lui seul, 14 recours. Dansses différentes requêtes, Ber-tin Kisop exige l’invalidationdu scrutin du 07 octobre 2018.Une annulation dans toutes lesrégions du Cameroun et au ni-veau de la diaspora. En effet,il accuse le Rassemblementdémocratique du peuple ca-merounais (Rdpc), d’être encomplicité avec Elecam et leConseil constitutionnel pour laréélection du président sortantPaul Biya. Déjà, le Conseilconstitutionnel a notifié lesmis en cause. Par ailleurs, leConseil constitutionnel attendd’éventuels autres recoursjusqu’à ce mercredi 10 octo-bre 2018 à minuit. D’après desinformations recueillies auprèsde la haute juridiction mer-credi matin, elle avait déjàreçu 15 requêtes. Le délai du 10 octobre à mi-nuit est conforme aux 72

heures prescrites par le Codeélectoral. Aussi le Conseilconstitutionnel dispose-t-ild’un délai de 15 jours pourvider le contentieux pré-élec-toral et proclamer les résul-tats. En effet, il s’agit d’unedisposition inscrite dans l’arti-cle 137 du Code électoral. Lesrésultats proclamés par cettehaute instance juridictionnellene donnent lieu à aucune voiede contestation. Déjà déboutépar le Conseil constitutionneldans le cadre du contentieuxpréélectoral au mois d’août,Bertin Kisob est une véritableénigme pour les Camerounais.Tout commence le 29 septem-bre 2011 avec une tentatived’attentat sur le pont du Wourià Douala. Dans la foulée, lepasteur Bertin Kisob reven-dique une fusillade sur le pontdu Wouri et une attaque dansle Sud-ouest.

Tous ses moyens «Nous avons l’honneur de re-vendiquer publiquement cejour la première attaque faite

BERTIN KISOB

Un curieux plaignant Le leader du Cameroon Party For Social Justice(Cpfsj) détenu à la prison centrale de Yaoundéa déposé 14 recours lundi, 08 octobre 2018.

Léger Ntiga

RECENSEMENT DES VOTES

Elle a débuté ses travaux mardi, 09 octobre2018 au Palais des Congrès de Yaoundé. Elle estchargée de procéder au décompte général dessuffrages exprimés.

La commission nationale à pied d’œuvre

M F N

Les hommes de campagne

Elecam dans la campagne

Après le rassemblementdes procès-verbaux dedépouillement dans les

antennes communales et desagences départementalesd’Elecam, les rapports sontacheminés à Yaoundé à laCommission nationale de re-censement général des votes.Le Code électoral indique quela Commission présidée par lehaut magistrat Emile Essombea aussi pour rôle de dresser leprocès-verbal de toutes lesopérations des votes et redres-ser les erreurs matérielleséventuelles. Cette commissionqui représente l’avant dernièreétape dans le processus de pu-

blication des résultats, estcomposée de 21 personnesdont un président, deux ma-gistrats de l’ordre judiciaire,cinq représentants de l’admi-nistration, cinq représentantsd’Elections Cameroon et les re-présentants des neuf candi-dats à la Présidentielle 2018. Seul le Conseil constitutionnelque préside Clément Atanganaest habilité à proclamer les ré-sultats du scrutin du 07 octo-bre 2018 dans un délai de 15jours. Les membres de laCommission de recensementdes votes ont été installés parle président du Conseil consti-tutionnel, Clément Atangana

mardi, 09 octobre 2018 àYaoundé. Dans ses princi-pales attributions, la Com-mission nationale derecensement général desvotes ne doit pas faillir àcette mission. En effet, elleprocède au décompte desvotes sur la base des pro-cès-verbaux et des piècesannexes. Selon l’article 69du Code électoral, ces docu-ments proviennent des com-missions départementalesde supervision. Sur le principe, la Commissionnationale de recensement gé-néral des votes redressed’éventuelles erreurs maté-rielles de décompte des votes.Cependant, elle ne peut annu-ler les procès-verbaux y cor-respondants. Aussi lesmembres dressent-t-ils unprocès-verbal de toutes leursopérations. Ainsi, un exem-

plaire est transmis dans undélai de cinq jours au Conseilconstitutionnel. D’après le pré-sident de la Commission,Émile Essombé, «la Commis-sion ne s’occupe pas des re-mous de surface». Noussommes là pour faire un tra-vail républicain», a préciséEmile Essombé qui rassure del’effectivité de ce travail dansles délais prescrits par la loi.

Elle comprend un président,membre du Conseil constitu-tionnel. Mais aussi deux ma-gistrats de l’ordre judiciaire,cinq représentants de l’Admi-nistration, cinq d’Elections Ca-meroon. En plus, desreprésentants des partis poli-tiques dont les candidats ontpris part à l’élection présiden-tielle du 07 octobre dernier.

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6 | Essingan N°127 | du jeudi 11 octobre 2018

Spécial Présidentielle 2018

La position officielledes Etats-Unis surle contexte électo-

ral au Cameroun en lienavec l’élection présiden-tielle est connue. Lepays de Donald Trumpvient de se prononcerpour une période post-électorale pacifique.«Nous demandons àtoutes les parties d’at-tendre que les résultatsofficiels soient annoncésavant de faire des décla-

RÉACTION

L’appel de l’ambassade des Etats-Unis La chancellerie américaine appelle toutes les parties engagées à attendreles résultats avant de se prononcer sur de potentielles victoires.

rations sur le prétendugagnant, et de régler pa-cifiquement toute plaintepar des voies juridiquesétablies», a déclaré l’am-bassade américaine sursa page Facebook cemardi. La déclaration de lachancellerie précise sa«neutralité» par rapportaux évènements encours, même si elle cor-robore, de manière im-plicite, la position dugouvernement camerou-nais face à MauriceKamto. Le président duMouvement pour la re-naissance du Cameroun(Mrc) qui a revendiquélundi 08 octobre, sa vic-toire au scrutin tenu di-manche sur le territoirenational. Les résultats,

eux, sont attendus le 22octobre. Depuis que MauriceKamto s’est auto-pro-clamé président, lesmembres du gouverne-ment multiplient des sor-ties pour tenter decontrecarrer ses projets.S’il n’a pas clairementappelé au soulèvementpopulaire, sa sortied’hier fait planer le spec-tre d’une crise post-élec-torale sur le Cameroun.Les cadres du régimecrient à l’illégalité de ladémarche. GrégoireOwona, Issa TchiromaBakary, Jean Nkuete…soutiennent que seul leConseil constitutionnelest habilité à déclarer unvainqueur.

Le 22 octobre pro-chain au plus tard,les Camerounais

sauront qui est leur nou-veau président de la Ré-publique. En effet selon lecode électoral, le Conseilconstitutionnel disposed’un délai maximum de15 jours, à compter de ladate du scrutin, pour pro-clamer les résultats del’élection présidentielle.Mais cette proclamation

CONTENTIEUX POSTÉLECTORAL

Le Conseil constitutionnel dans le jeu En plus de connaître les recours déposés jusqu’à minuit la nuit dernière, ildevra proclamer les résultats le 22 octobre au plus tard.

des résultats intervient aubout d’un long processus.Celui-ci a commencé di-manche, 07 octobre dèsla fin des opérations devote, sanctionnées par unprocès-verbal signé duprésident et des membresde la commission localede vote. Selon l’article 62du Code électoral, cesprocès-verbaux ont étéensuite adressés aux res-ponsables des Antennes

communales d’ElectionsCameroon (Elecam). Ceux-ci disposent de 48heures suivant la clôturedu scrutin pour transmet-tre un exemplaire desprocès-verbaux des com-missions locales de vote àla commission départe-mentale de supervision.C’est à cette dernière quereviendra le soin de trans-mettre, dans les 72heures, un autre procès-verbal consignant lesconclusions de leurs tra-vaux à la commission na-tionale de recensementgénéral des votes. Unautre exemplaire esttransmis à la direction gé-nérale d’Elecam. Aprèstoutes ces étapes, « il estcréé une commission na-tionale de recensementgénéral des votes » telque prévu par l’article 68du Code électoral. Ladite commission estcomposée de deux magis-trats de l’ordre judiciairedésignés par le Premierprésident de la Cour su-prême, cinq représentantsde l’Administration dési-gnés par le ministre del’Administration territo-riale (Minat), cinq repré-sentants d’ElectionsCameroon choisis par leDg des élections et un re-présentant de chaquecandidat ou parti politiqueen compétition, désigné

par le candidat ou le partipolitique. La commissionnationale de recensementgénéral des votes estchargée du décompte gé-néral des votes, au vu desprocès- verbaux et despièces transmis par lescommissions départemen-tales de supervision (Art.69). Ledit recensement sefait au siège du Conseilconstitutionnel. Un nouveau procès-verbalest établi dans un délai decinq jours et transmis auConseil constitutionnel.Les contestations liées auscrutin présidentiel du 07octobre doivent êtreadressées au Conseilconstitutionnel dans undélai maximum de 72heures. C’est cette ins-tance qui s’assure de larégularité de l’élection. Ilconvient de préciser queses décisions ne sont sus-ceptibles d’aucun recours.«Sous peine d’irrecevabi-lité, la requête doit préci-ser les faits et les moyensallégués. Elle est affichéedans les 24 heures àcompter de son dépôt etcommuniqué aux partiesintéressées, qui disposentd’un délai de 48 heurespour déposer contre récé-pissé, leur mémoire de ré-ponse», stipule l’alinéa 3de l’article 133 du Codeélectoral.

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Essingan N°127 |du jeudi 11 Octobre 2018 | 7

S epécial présidentielle 2018

OBSERVATION

Le ministère de l’Adminis-tration territoriale a ac-crédité plus de 4000

observateurs nationaux et in-ternationaux pour l’électiondu 07 octobre dernier. Parmiceux-ci, l’on a recensé desmissions de l’Union africaine(Ua), de la Communauté éco-nomique des Etats de l’Afriquecentrale (Ceeac) et de l’Insti-tut panafricain d’assistanceélectorale (Ipae), qui ontrendu leurs rapports mardi,lors d’une conférence depresse à Yaoundé. La missionde la Ceeac était dirigée parRaymond Tshibanda et cellede l’Ipae par Emmanuel Na-dingar. Les différentes mis-sions se sont déployées sur leterritoire national en fonctionde leur effectif afin d’accom-pagner Elecam dans le scrutindu 07 octobre 2018. L’Ua adéployé 33 observateurs,dont 11 sur le long terme dé-ployés depuis le 04 septem-bre, auxquels se sont ajoutés,le 03 octobre, 22 autres. La mission de la Ceeac s’estdéployée dans les régions duCentre, de l’Adamaoua, del’Ouest et du Littoral et cellede l’Ipae a déployé 16 obser-

vateurs à Bafoussam, Ber-toua, Ngaoundéré et Sang-melima. Il en ressort que«l’élection s’est dérouléedans un climat pacifique,malgré des défis sécuri-taires». Le chef de la Missiond’observation électorale del’Ua (Moeua), ArthemeAhoomey-Zunu, ancien Pre-mier ministre du Togo, a évo-qué des incidents liés à lasituation sécuritaire dans cer-taines régions du pays, despolémiques sur le montant del’appui de l’Etat et les affi-chages pendant la campagneélectorale. La mission de laCeeac, elle, a noté une «délo-calisation effective des cen-tres de vote des casernesmilitaires». Les efforts d’Ele-cam pour permettre à tous lesélecteurs de voter ont étéloués par les observateurs.

Personnes handicapées Des dispositions ont notam-ment été prises pour permet-tre aux personneshandicapées d’avoir accès auxbureaux de vote, situés dansdes lieux publics, et des bul-letins de vote imprimés enbraille pour les malvoyants.

Toutefois, des manquementsont été observés notamment«lors de l’émargement et del’utilisation de l’encre indélé-bile après le vote par l’élec-teur». Ils ont égalementremarqué que les représen-tants de tous les candidatsn’étaient pas présents danstous les bureaux de vote. Descartes de vote n’étaient pasretirées par leurs titulaires.D’autres incohérences concer-nent les procédures de vote.En effet, dans certains bu-reaux de vote, le personnelélectoral assistait les élec-teurs alors que les procéduresde vote exigent que l’électeursoit assisté par une personnede son choix. Dans certainsbureaux de vote, il y a eu desconfusions avec les bulletinsd’Akere Muna qui s’est désistéle vendredi 05 octobre 2018.

Après toutes ces remarques,ils ont fait des recommanda-tions aux différents acteursdu processus électoral. Augouvernement, ils suggèrentde «maintenir et accroître lesefforts en vue de l’organisa-tion encore plus réussie deséchéances électorales àvenir». Ils proposent à Ele-cam d’envisager des mesuresafin de garantir la délivranceimmédiate des cartes d’élec-teur et l’institutionnalisationd’un forum de consultationpermanent. L’Ipea lance unappel «à une maturité poli-tique et au sens patriotiquedes candidats pour qu’ils setiennent au respect strict dela loi et des règles établiespour préserver la paix et lastabilité». Une pierre dans lecamp de ceux qui s’autopro-clament vainqueurs.

Les à-côtés de la campagne

L’Union africaine, la Ceeac et l’Ipae ont donnédes recommandations aux acteurs du proces-sus électoral en vue de l’amélioration deséchéances à venir.

Les Africains rendent leur copie

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8 | Essingan N°127 | du jeudi 11 octobre 2018

L a régionale d’Essigan

SYNDICALISME

C’est depuis le 4 no-vembre 2015. LaConfédération syndi-

cale des travailleurs du Ca-meroun (Cstc) est entréedans un conflit qui se s’estfinalement soldé par l’écla-tement de cette centralesyndicale en deux ten-dances. D’après nossources, il y avait d’un côté,une tendance qui avait poursouci majeur la bonne gou-vernance syndicale et lestrict respect des statuts dela Cstc. Alignée derrière lepremier vice-président,André Nolla Moussi, celle-cia bien mené les activitéspré-congrès selon l’agendapréétabli les 12 et 13 no-vembre 2015, date du 5econgrès ordinaire de la Cstcqui a tenu ses assises à laBourse du travail du Wouri

comme prévu par le Conseilconfédéral ordinaire qui estl’instance des décisions etd’orientation des activités decette Centrale syndicale. Du côté adverse, la ten-dance Jean Marie ZamboAmougou et Célestin Bama.Le premier étant le présidentdu bureau confédéral et lesecond, 1er secrétaireconfédéral adjoint à l’organi-sation de la Cstc. « Cettedernière tendance s’est illus-trée de manière ostentatoirepar des comportements dé-viants irresponsables, dansdes cas d’usurpation detitre, de faux et usage defaux ayant pour consé-quences directes et indi-rectes de nombreuses fuitesfinancières qui se sont sol-dées par la mal gouvernancesyndicale qui a négative-

ment impacté sur les or-ganes inférieurs et supé-rieurs de cette centralesyndicale», explique le vice-président confédéral de laCstc en charge de la régionde l’Est, Oberlin BolloMboudi. D’où le recours aux sanc-tions disciplinaires qui ontcoûté la suspension de cesdeux responsables syndi-caux de leur qualité depuisle 19 août 2015, conformé-ment à la résolution du 11décembre 2015 qui infligeaiten même temps un avertis-sement à six de leurs cama-rades. Mis en minorité à lasuite de ces sanctions, cesindisciplinés ont élargi leurcercle de mécontents en ap-pelant derrière eux d’autrescamarades syndicaux à boy-cotter le 5e congrès ordi-

Malgré la décision de justice confirmant André Nolla Moussi comme pré-sident de la Confédération syndicale des travailleurs du Cameroun, lespartisans Jean Marie Zambo Amougou actuellement à Kondengui conti-nuent de collecter sans aucune inquiétude les cotisations syndicales surle terrain.

La Cstc en crise à l’Est

Par Ange-Gabriel Olinga

naire de la Cstc qui étaientattendus les 12 et 13 no-vembre 2015 à la Bourse dutravail du Wouri, en pro-grammant le leur de façonillégale les 04 et 05 novem-bre 2015. Informée de cettedémarche délictueuse, laCstc a traduit Jean MarieZambo Amougou et ses par-tisans devant le tribunal depremière instance deYaoundé centre administra-tif, afin que le juge des réfé-rés procède à la suspensionde ce congrès illégal. Elle aété suspendue par l’ordon-nance n°724/C rendu le 4novembre 2015 par le tribu-nal suscité. Non content de cette déci-sion, Jean Marie ZamboAmougou a interjeté appel,mais, ce pourvoi n’a pas faitfortune. La Cour d’Appel duCentre ayant rejeté l’actiondu défendeur pour « défautde qualité ». La même déci-sion a légitimé André NollaMoussi, comme présidentConfédéral élu de la Cstcpour un mandat de cinq ansqui expire le 13 novembre2020. Même étant auxabois, les insoumis syndi-caux qui étaient alignés der-rière Jean Marie ZamboAmougou, ont continué demener les activités syndi-cales en toute illégalité, aumépris des décisions de jus-tice. « Jean Marie ZamboAmougou et ses partisansont continué d’utiliser abusi-vement le sceau de la Cstc

pour collecter sans qualitédans tous les coins du paysles cotisations syndicalesauprès de nos partenairesemployeurs sans aucunmandat » dénonce OberlinBollo Mboudi. « Actuellement en détentionà la prison centrale de Kon-dengui pour ses démêlésavec la justice, Jean MarieZambo Amougou a laissédans nos locaux syndicauxcertains de ses partisans àl’instar de Yaya Guiwe, Dji-bomadom et autres, qui uti-lisent abusivement ceslocaux, nos cachets officiels,nos papiers avec logos Cstcet mènent sans qualités desactivités syndicales au nomde la Cstc », déplore le vice-président Confédéral de laCstc en charge de la régionde l’Est qui dit avoir saisi lesautorités compétentes pourinterpeller ces usurpateursde titre qui continuent decollecter indument les coti-sations syndicales sur le ter-rain. Pour Oberlin BolloMboudi, rien ne justifie plusla présence de ces occu-pants illégaux à la Bourse dutravail de la Cstc située aucarrefour « face à face » àBertoua. « Nous avons en-gagé une procédure de dé-guerpissement de cesoccupants illégaux y comprisles commerçants et autresartisans du secteur informelqui utilisent abusivementnos locaux », rassure notreinterlocuteur.

HYGIÈNE ET SALUBRITÉ

Sur le terrain, il s’agitdu curage des cani-veaux, des travaux de

cantonage des routes, dedestruction des petites mon-tagnes, d’enlèvement des or-dures ménagères des basfonds des quartiers vers lespoints accessibles aux ca-mions d’Hysacam et de dés-herbage des voies d’accèsdans les quartiers. Pourmener à bien cette opéra-tion, 400 jeunes, soit 200par commune d’arrondisse-ment ont été recrutés pourun contrat rémunéré d’unmois. Ceci sous la supervi-sion des maires et du délé-gué du gouvernement

auprès de la Communautéurbaine de Bertoua. « Pourrecruter ces jeunes, noustravaillons avec des struc-tures d’encadrement jeunesdans les quartiers », ex-plique Me Bembel D’IpackOlivier Cromwell, maire de lacommune de Bertoua 1er. «Cette estime permettra da-vantage aux jeunes de s’in-téresser aux structures quiles encadres et par consé-quent aux activités des mai-ries», renchérit Jean PierreTsalon, maire de la communede Bertoua 2e. Les deuxmaires ont mis à la disposi-tion de cette masse ouvrièrele matériel nécessaire. Au-

delà des équipements deprotection individuelle,chaque commune a acquisun tricycle pour la collectedes ordures, des brouettes,des machettes et tout le né-cessaire y afférent. «Depuisle 1er octobre dernier, cesjeunes travaillent de lundi àvendredi, entre sept heureset midi et chacun a droit à unrepas froid quotidiennement,étant donné qu’il s’agit d’untravail physique», précise lemaire de la commune deBertoua 1er. Quant à leur rémunération,ils percevront un montant

forfaitaire mensuel de 60mille francs Cfa. Pour laréussite de cette campagne,le préfet du département duLom-et-Djèrem a recom-mandé l’implication des po-pulations de la ville. Il estégalement impératif d’asso-cier à cette activité, la luttecontre le désordre urbaindans le but d’amener lescommerçants à respecter lesespaces prévus pour leursactivités en zone urbaine.Ajouté à cela, la lutte contrel’insécurité galopante, préci-sément dans les bosquets.Pour cela il faut nécessaire-

ment résoudre le problèmedes lots abandonnés ou nonmis en valeurs qui consti-tuent les foyers d'insécuritéet les repères de délin-quants et autres consom-mateurs de stupéfiants. L’opération « Bertoua villepropre » en fait vients’ajouter à de multiples ac-tions engagées par le gou-vernement dans le but derendre les villes camerou-naises davantage plus atti-rantes. Toutefois, malgréles efforts des autorités ad-ministratives à instaurer «

le jeudi de propreté » et laprésence de la société d’Hy-giène et de salubrité du Ca-meroun (Hysacam). La citécapitale de l’Est comptaitparmi les villes les plus insa-lubres du Cameroun. Dansles quartiers, des tas d’im-mondices se multiplient au fildes jours et continuent àprendre du volume. Les ca-niveaux quant à eux sontfréquemment bouchés, lesdétritus jonchant les abordsdes routes à longueur dejournée.

La campagne qui se déroule durant tout cemois d’octobre 2018 vise à donner un visageplus reluisant à la cité capitale de l’Est.

La ville Bertoua fait sa toilette

Par Ange-Gabriel Olinga

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Essingan N°127 |du jeudi 11 Octobre 2018 | 9

L a publicité d’Essingan

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L a Semaine d’Essingan

MOBILE MONEY

Depuis bientôt dixans, la financemobile –le mobile

banking- connaît unemontée en puissance.Pas un pas sans voir uneporte qui indique la pré-sence d’un centre detransfert d’argent. Au ni-veau local, Orange Moneyet Mtn mobile money selivrent une bataille. Etdans la sous-régionCemac, les patrons duGroupement interban-caire de l’Afrique centrale

(Gimac) font donc leurlecture au sujet du mo-bile banking. «Dans lasous-région Cemac, l’oncompte 16 millions deporte-monnaie, donc descomptes. Dans les dixprochaines années, lemobile money connaîtraune évolution de 20 à30% et deviendra encoreplus important. Présente-ment dans la Cemac,c’est 360 millions de Fcfaen circulation par jour, etau niveau des cartes ban-

Réunies à Douala les 10 et 11 octobre derniers, les autorités du Groupe-ment monétique de l’Afrique centrale ont dénoncé le gros nuage qui en-toure ces opérations.

Le transfert d’argent effraie la Cemac Roger Messassa

caires, l’on compte 1,4millions de transactions,54 banques interviennentdans ces transactions. Vingt-huit banques inter-viennent par Visa, huitbanques par Master card,quatre banques parAmex, douze banques parUpi», explique le Gimac.La puissance de feu dumobile dans la zoneCemac n’est donc plus àdémontrer. Problème toutde même? « Le mobilemoney est une grosseboite noire qui se déve-loppe à une vitesse folle.Il y a une banque entre leclient et l’opérateur de té-lécom par exemple, maisla banque centrale ignorevraiment le volume destransactions journalièresen zone Cemac. Le dan-ger est tel que s’il avaitune catastrophe dans lemobile money, elle auraitplus d’impact dans la so-ciété que le ferait unebanque classique », faitremarquer Jean ClaryOtoumou, directeur admi-nistratif et financier au-près du Gimac.Selon les experts de cetteentreprise financière, ilest urgent que toutes lesentreprises bancaires dela sous-région Cemac dé-clarent leurs chiffres, demême que tous ces ac-teurs économiques qui in-terviennent dans letransfert d’argent : wes-tern Union, Monyey

Gramm et toutes les au-tres entreprises. « On nepeut pas contrôler si onne sait pas ce qui s’ypasse. Tout le monde doitdonc déclarer ses statis-tiques », déclare l’expertcité plus haut. Selon lui,la Cobac- l’instance quijoue le gendarme dans lagestion des banques dansla sous-région – a émisun documentent, l’ins-truction qui a plusieursmissions : dématérialiserles paiements dans laCemac, réaliser une véri-table intégration de lamonétique, accroître etintensifier l’inclusion fi-nancière, garder le déve-loppement du marché dela monétique. Le Gimac rappelle que,master card, Amex, Upi,Visa, sont actuellementautant de cartes en circu-lation dans la Cemac,mais les clients devraients’attacher aux cartes dela Cemac. «892 693cartes internationalessont en circulation enzone Cemac, soit 46%des cartes, contre 1 921962 cartes de la Cemac,soit 11%. Ces cartes in-ternationales viennentnous envahir, viennentnous affaiblir, nous ne fai-sons que 42 milliards dechiffre d’affaires, c’estpetit», déclare le direc-teur financier du Gimac.

Economie

CEMAC

La Beac abaisse le taux de croissance C

’est du yo-yo enfin de compte pource qui concerne le

taux de croissance de laCommunauté écono-mique et monétaire del’Afrique centrale(Cemac), cette année2018. Alors qu’en juillet der-nier, la Banque centrale(Beac) de cette région(Cameroun, Centra-frique, Congo, Gabon,Guinée équatoriale etTchad) revoyait à lahausse le taux de crois-sance de la Cemac de

1,9% à 2,5% pour 2018,elle vient à nouveaud’abaisser ce taux auchiffre initial de 1,9%contre +0,2% en 2017.Cette croissance sera lefait du secteur pétrolier(+4,7%) et le secteurnon pétrolier (+1,3%). Le communiqué signé deJean-Marie Ogandaga,ministre gabonais encharge de l’Economie etprésident statutaire duconseil d’administrationde la Beac, n’expliquepas ce repli dans les pré-visions économiques en

zone Cemac. Il parlejuste de «perspectivesmacroéconomiquespour 2018 mises àjour». Du reste, la Banquecentrale table sur uneprogression du niveaugénéral des prix au-tour de 1,5% en 2018contre 0,9% en 2017.Par ailleurs, il y auraun accroissement del’excédent du soldebudgétaire à 1,4% duPib, contre -3,1% duPib, l’année précé-dente.

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Essingan N°127 |du jeudi 11 Octobre 2018 | 11

a Semaine d’Essingan LLibres propos

L’avocat et président de la Commission des droits de l’homme du Barreau duCameroun analyse le fait à la lumière de la législation en vigueur.

Au lendemain del’élection présiden-tielle du 07 octobre

dernier le Pr MauriceKamto a fait une déclara-tion de victoire claire dontl’illustration est donnée àtravers, entre autres, cetextrait : « J’ai reçu mis-sion de tirer le penalty, jel’ai tiré et je l’ai marqué ».Un autre extrait plus pré-cis encore énonce : « J’aireçu du peuple un mandatclair que j’entends défen-dre jusqu’au bout.J’exhorte le président sor-tant à œuvrer pour unetransition pacifique dupouvoir ».Au-delà de l’effet d’an-

nonce, et sans qu’il soitbesoin de pousser troploin l’analyse, l’on peut re-tenir une déclaration por-tant sur le résultat du votesuivie d’une appropriationdudit résultat par le candi-dat à l’élection, en termesde positionnement commeprésident élu y comprisl’édiction des actes rele-vant d’une telle posture.La question qui divise sesitue, ce faisant, au niveaude la légalité ou la licéitéde cette déclaration quirésonne déjà comme une«pré-sentence» sur le ré-sultat du scrutin, ce dansun contexte où la loi aprévu un acteur pour lefaire en plus des délais etune certaine forme pour le

tout.En effet, aux termes del’article 48(1) de la Consti-tution camerounaise, « leConseil constitutionnelveille à la régularité desélections présidentielles,des élections parlemen-taires, des consultationsréférendaires. Il proclameles résultats». Cette dispo-sition est complétée etprécisée par l’article 137du Code Électoral came-rounais selon lequel, « leConseil Constitutionnel ar-rête et proclame les résul-tats de l’électionprésidentielle dans un délaimaximum de quinze (15)jours à compter de la date

de clôture du scrutin ».

Publicité du dépouillementDe la sorte, si c’est leConseil Constitutionnel qui«arrête et proclame les ré-sultats de l’élection prési-dentielle», un acteur duprocessus électoral autreque ledit Conseil peut-il,sans nuire au processusglobal, à la paix sociale etsurtout à l’office du jugeconstitutionnel, déclarerurbi et orbi qu’il est déjàélu? Cette question man-querait d’intérêt si l’élec-tion présidentielle n’avaitqu’un seul candidat encourse. En revanche, elle(la question) prend un re-lief tout particulier dans lecontexte de pluralité decandidatures qui est lenôtre, chacun des candi-

dats étant fondé à espérerle vote de la majorité desélecteurs. D’où l’urgenced’attendre que le jugeconstitutionnel vienne lesdépartager en proclamantun seul des candidats vain-queur, au détriment detous les autres.Certains ont convoqué lesdispositions du Code élec-toral sur la publicité du dé-pouillement pour justifierune déclaration de victoireanticipée du candidat. Ils’agit précisément de l’ar-ticle 113 selon lequel « im-médiatement après ledépouillement, le résultatacquis dans chaque bureaude vote est rendu public ». Entendons-nous bien! Cesdispositions ont une fonc-tion normative bien pré-cise : assurer latransparence du dépouille-ment lequel se fait surplace et aussitôt que lesopérations de vote sontclôturées au niveau dechaque bureau de vote.Loin d’être une invitationtacite à l’ « auto-procla-mation » des résultats duvote, de telles dispositionslégales doivent davantageêtre comprises commeune garantie de la loicontre d’éventuels tripa-touillages ultérieurspuisque à l’occasion, « lesrésultats du scrutin sontimmédiatement consignésau procès-verbal (et) unexemplaire du procès-ver-bal est remis à chaquemembre présent de lacommission locale de votel’ayant signé » (art.115,Code électoral).

Source de désordreEt il ne saurait en être au-trement pour au moinsdeux raisons principales: D’une part, la loi ne peutstipuler une chose et soncontraire. Elle ne peutavoir prévu à la fois uneprocédure, un organe etdes délais de proclamationdes résultats tout en lais-

sant ouverte la brèche desauto-proclamations à ca-ractère individuel et poten-tiellement source dedésordre.D’autre part, en toutechose, il faut considérerl’esprit de la loi lequeldonne toujours à se ren-seigner sur la volonté dulégislateur aux travers desbuts recherchés par la loi.Sur ce point précis, quel’on se souvienne bienqu’au commencement, leCode électoral impartissaità Elecam, entre autresmissions, celle de publierles tendances des résul-tats, mais que cette dispo-sition qui fit long feu, futpar la suite purement etsimplement supprimée !On peut aisément en dé-duire que dans l’esprit decette loi la publication destendances n’est nullementagréée. Or, s’autoprocla-mer vainqueur comme l’afait un candidat procèdenécessairement bienqu’implicitement de cettelogique des tendances sidécriée par le législateurcamerounais.Au demeurant, si l’une desfonctions normatives de laLoi reste de fixer et d’enca-drer nos comportementstout en régulant nos rela-tions en société, se décla-rer vainqueur, alors mêmeque le processus de vérifi-cation des votes par les or-ganes habilités et le Jugeconstitutionnel, est encours, est constitutif d’unegrave atteinte à la Loi. A y regarder de près, netombe-t-il pas sous le coupde la loi pénale au titre del’infraction qualifiée «com-mentaires tendancieux»quiconque relate publique-ment une procédure judi-ciaire non définitivementjugée dans les conditionstelles qu’il influence mêmenon intentionnellementl’opinion d’autrui… Je ter-mine par cet autre débat!

On peut aisément en déduire que dans l’esprit decette loi la publication des tendances n’est nullementagréée. Or, s’autoproclamer vainqueur comme l’a faitun candidat procède nécessairement bien qu’impli-citement de cette logique des tendances si décriéepar le législateur camerounais.

La sortie du candidat Maurice Kamto peutêtre assimilée aux commentaires tendancieux

Me Simon Pierre Eteme Eteme

LA LOI ET L’AUTO PROCLAMATION DES RÉSULTATS DU VOTE

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