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RAPPORT DE STAGE TRAVAUX PAYSAGERS PARC FLORAL MAITRE DE STAGE : M. DAUTREPPE NICOLAS MANCHUELLE - BREVET PROFESSIONNEL 4 « Aménagements Paysagers » Ouvrier Hautement Qualifié - CFPPA Airion (60) - Année 2011 6 SEMAINES DANS « LES JARDINS D’EVEA »

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TRAVAUX PAYSAGERS

PARC FLORAL

MAITRE DE STAGE : M. DAUTREPPE NICOLAS MANCHUELLE - BREVET PROFESSIONNEL 4 « Aménagements Paysagers »

Ouvrier Hautement Qualifié - CFPPA Airion (60) - Année 2011

6 SEMAINES DANS

« LES JARDINS D’EVEA »

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Remerciements : Je tiens d’abord à remercier tout particulièrement M. Dautreppe, mon maitre de stage pendant ces 6 semaines passées au sein de son entreprise « les Jardins d’EVEA », pour ses conseils, sa patience et la confiance qu’il m’a accordée sur les nombreux chantiers réalisés ensemble. Je remercie aussi Mme Dautreppe pour sa sympathie et son accueil chaleureux dans l’entreprise. D’autre part, j’adresse mes remerciements à Mme Plotin et l’équipe des formateurs qui m’ont encadré lors de mon brevet professionnel.

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RESUME

Ce rapport de stage a pour but de rendre compte d’un stage de 6 semaines effectué dans « LES JARDINS D’EVEA ». Cette entreprise familiale située dans le Pas-De-Calais associe travaux paysagers et un parc floral ouvert au public. Il présente l’entreprise dans son contexte naturel et local puis se concentre sur l’analyse d’un chantier d’abattage et d’élagage.

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Sommaire

INTRODUCTION 4

I. PRESENTATION DES JARDINS D’EVEA DANS LEUR ENVIRONNEMENT 5

1. Localisation 5 2. Historique 5 3. Un point sur les statuts 6 4. L’environnement de l’entreprise 6

II. FONCTIONNEMENT DE L’ENTREPRISE 11

1. Activités 11 2. Communication 13 3. Clientèle 13 4. Chiffres clés 14 5. Moyens humains 14 6. Local et matériels 15 7. Déplacement 16 8. Fournisseurs 16 9. Gestions des déchets 17 10. Schéma de fonctionnement 18

III. ETUDE DE CHANTIER 20

1. INTRODUCTION ET GENERALITES 20

a) Localisation 20 b) Composante du paysage 20 c) Mode d’obtention du chantier 21 d) Souhait du client 21 e) Devis 22

2. ABATTAGES ET DEMONTAGE 24

a) Abattage d’un pinus pinaster 24 b) Nettoyage des bouleaux et étêtage des cyprès : 26 c) Démontage d’un pin mort plein de lierre : 26

3. BROYAGE ET EVACUATION DES DECHETS 28

a) Acheminement : 28 b) Broyage : 29 c) Évacuation des déchets : 29 d) Bilan du chantier 30

CONCLUSION 31

ANNEXES 32

WEBOGRAPHIE 33

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INTRODUCTION

Suite à l’obtention de mon CAPA « Travaux paysagers », j’ai choisi de continuer mon apprentissage dans le monde des espaces verts en suivant une seconde formation qui m’a ouvert d’autres perspectives de travail. Le BP4 « Aménagements paysagers » m’a permis à la fois d’approfondir mes connaissances et techniques acquises en CAPA mais aussi de développer d’autres compétences comme la gestion d’une équipe notamment. J’ai volontairement réalisé tous mes stages dans des entreprises différentes, allant d’un golf (Golf du grand littoral de Dunkerque) à une entreprise spécialisée dans la maçonnerie paysagère (Bluegarden) en passant par un parc paysager de renommée nationale (Potager des Princes).

C’est naturellement que j’ai choisi de faire mon rapport sur un chantier que j’ai réalisé avec les

Jardins d’EVEA. C’est à Maresquel que j’ai passé 6 semaines aux côtés de M. Dautreppe en

évoluant à la fois dans l’entreprise de travaux paysagers et dans leur parc floral ouvert au public.

Ce rapport s’articule autour de deux axes, tout d’abord une présentation générale de l’entreprise

dans son environnement, et par la suite l’étude d’un chantier d’abattage et d’élagage.

J’ai souhaité évoquer avec vous un chantier d’abattage qui met en œuvre à la fois de nombreuses

techniques de travail et d’organisation, mais qui m’a permis aussi de travailler avec différents

matériels.

Ces travaux d’entretien n’ont certes rien d’extraordinaire, cependant ils constituent une grosse

partie du volume de travail annuel d’une entreprise d’espaces verts, aussi leur parfaite maîtrise

est indispensable.

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I PRESENTATION DES « JARDINS D’EVEA » DANS LEUR ENVIRONNEMENT 1. Localisation

Les Jardins d'EVEA se trouvent dans la région Nord-Pas-de-Calais. Localisée entre la Picardie et la Belgique, c'est une région frontalière composée de deux départements : le Nord et le Pas-de-Calais. C'est à Maresquel-Ecquemicourt que sont implantés les Jardins. Au cœur du département du Pas-de-Calais, Maresquel est un petit village de 850 habitants qui occupe une position de carrefour. Il est en effet situé à 100 km de Lille, 90 km de Calais et 30 km du Touquet. À mi-chemin entre Hesdin et Montreuil-sur-Mer, Maresquel occupe une position de choix sur ce qu’on appelle « la route de la mer » qui mène aux stations balnéaires.

Parmi elles, Le Touquet offre un vivier de clients et de touristes aisés important. De plus, le cadre de vie agréable de la vallée de la canche attire de plus en plus de gens vers l’intérieur des terres, ainsi les constructions se multiplient permettant aux Jardins d’Evéa de conquérir de nouveaux marchés. Enfin, le développement du tourisme vert attire aussi une clientèle nouvelle dans les jardins ouverts au public.

2. Historique : Après une étude de marché qui permet de signer quelques contrats assurant un démarrage correct de son activité, M. Dautreppe crée l'entreprise EVEA (Espaces-Verts-Entretien-Aménagements) qui voit le jour le 1er avril 1997 à Maresquel. Il s'agit alors d'une entreprise individuelle. Au moment où il crée son entreprise, M. Dautreppe possède déjà plus d'une dizaine d'années d'expérience dans le monde des espaces verts grâce au poste qu’il occupait au sein des services techniques de la ville de Beaurainville. Depuis cette date, l'entreprise a beaucoup évolué, à la fois dans son statut et dans ses activités. On distingue plusieurs évolutions majeures :

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1997 - 2004 : L'activité de l'entreprise se pérennise, la clientèle est fidélisée, EVEA embauche un salarié et accueille un apprenti. L’année 2004 marque l'ouverture d'un jardin paysager accessible au public et d'une pépinière pour la vente de végétaux.

2005 : Achat d'un terrain de 2800 m² et construction d'un dépôt de 320 m² dans la zone d'activité de Beaurainville, afin d'y entreposer le matériel.

2006 : Évolution du statut de l'entreprise qui devient une SARL, le secteur création se développe doucement. Mme Dautreppe intègre l'entreprise à mi-temps et s'occupe de l'aspect financier.

2009 : Adhésion à Jardicoop (coopérative bénéficiant de l'agrément "services à la personne"). M. Dautreppe choisit de travailler uniquement avec le soutien d'apprentis et se sépare du dernier employé.

2011 : L'activité est stable, les Jardins connaissent un succès grandissant.

3. Un point sur les statuts : De 1997 à 2006, EVEA était une entreprise individuelle. Cette forme d'entreprise est généralement choisie pour débuter une activité car aucun capital minimal n'est nécessaire. Cependant elle n'est pas sans risques car il n'y a pas de distinction entre le capital de l'entreprise et le capital de l'entrepreneur, la responsabilité en cas de difficultés est donc illimitée. Ce qui implique une tenue des comptes irréprochable. Les démarches sont globalement simples. En 2006, l'entreprise EVEA est devenue la SARL "Les Jardins d'EVEA". En effet, l'entreprise et les jardins étaient auparavant dissociés. La SARL permet de réunir les jardins et l'entreprise sous le même statut. Cette démarche s'est inscrite dans un processus de simplification de gestion. La société à responsabilité limitée est la forme la plus adaptée aux petites entreprises familiales. Une SARL possède un gérant, ici M. Dautreppe. Elle regroupe au minimum 2 associés. Chez EVEA, les associés sont M. et Mme Dautreppe qui détiennent respectivement 51% et 49% des parts sociales. Le capital social de la société est fixé à 38 000 euros. Ce capital social est un petit indicateur de confiance pour la clientèle. En cas de problème, les associés peuvent rembourser à hauteur de leur part dans le capital social. Les règles de fonctionnement d'une SARL sont plus lourdes qu'une EI en ce qui concerne la gestion et publication des comptes, mais elle permet de dissocier complètement la société de la personne et facilite les cessions de parts par exemple. Ce statut de SARL convient très bien à M. Dautreppe qui n'envisage pas de changement. 4. L’environnement de l’entreprise

Climat : La proximité de l'océan joue un rôle prépondérant dans la climatologie de la zone de travail de l'entreprise. Le climat est océanique, les hivers sont doux et les étés relativement frais. Les variations de températures sont peu marquées. Cependant, les gelés et les épisodes neigeux à l'intérieur des terres ne sont pas rares. Le vent est très présent, le vent dominant vient de l'ouest (de l'océan). Ce flux d'ouest apporte souvent un ciel de traîne typique. Le climat océanique est

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caractérisé aussi par ses pluies peu abondantes mais très régulières. Mais depuis plusieurs années, on observe un déficit important des pluies hivernales et printanières qui sont les seules à recharger les nappes souterraines. Le cumul des pluies efficaces qui est la différence entre les précipitations totales et l’évapotranspiration traduit grossièrement la quantité d’eau qui s’infiltre dans le sol.

Comme le montrent ces documents, alors qu'il a plu sans cesse au mois d’août, on constate un déficit important en eau souterraine qui nécessite une vigilance sur l'usage de l'eau.

Pédologie :

Globalement la région Nord est constituée de luvisols qui sont caractérisés par le lessivage de l’argile de l’horizon E vers l’horizon BT. Ces sols fertiles pour l’agriculture sont cependant différents dans certaines zones. Les Jardins d’EVEA sont situés sur des fluviosols. Il s’agit de sols de constitution récente qui ont reçu des dépôts importants d’alluvions grâce à la présence de la Canche, de ses nombreux affluents et marais. Mais l’entreprise, qui se déplace souvent sur le littoral voisin, est amenée à travailler sur des sols sableux dits « régosols ».

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Milieux naturels : L'environnement de l'entreprise, nichée au cœur d'un Pays nommé "des 7 vallées", présente de nombreuses caractéristiques uniques. L'eau y tient un rôle très important, c'est elle qui a façonné les paysages en creusant ces 7 vallées. Maresquel est traversé par la Canche, fleuve qui se jette dans la Mer du Nord à Etaples. La vallée qu'elle forme, qui s'étend sur plus de 10 000 hectares, est très verdoyante. Ces 7 vallées regroupent des écosystèmes variés :

Des landes à Sorrus-Saint-Josse qui abritent une plante protégée au niveau national : la Rossolis (drosera) à feuille ronde qui est une plante carnivore.

LANDES A LA CALOTTERIE

Une forêt de 1000 ha principalement composée d'essences d'hêtres et de charmes.

Des coteaux crayeux.

De vastes bois marécageux comme à Beaurain-Château qui accueillent des populations d'amphibiens remarquables.

Le site exceptionnel de Beaurain-Château est protégé par le conservatoire des espaces naturels du Pas-de-Calais et bénéficie d'un classement en ZNIEFF 2 (grands ensembles naturels riches et peu modifiés, offrant des potentialités biologiques importantes). Des sites plus circonscrits comme le marais de Maresquel sont classés en ZNIEFF 1. Dans cette zone constituée de prairies humides, de roselières, de saulaies ou de peupleraies, on trouve une végétation aquatique variée et rare. La protection de ce milieu passe aussi par son entretien, ainsi l'exploitation d'une peupleraie a remis en lumière une roselière de carex pseudocyperus. Les Jardins D'EVEA jouxtent ces marais et tourbières, ce qui a très fortement influencé le choix des milliers de végétaux présents. L'eau omniprésente et les haies de saules sont là pour nous le rappeler. D'une manière plus générale, l'entreprise est amenée à intervenir sur un sol souvent fertile mais très lourd et argileux. Le PH généralement acide associé à ce type de sol permet aussi le choix de végétaux un peu différents mais n'est à mes yeux en aucun cas un handicap.

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L'agriculture a aussi à sa manière façonné le paysage : en respectant les haies, les agriculteurs ont permis au bocage de rester encore très présent. Ces haies composées en général d'aubépines, de cornouillers et de prunelliers ont un rôle important dans la limitation de l'érosion des sols et permettent aussi à la faune d'y trouver nourriture et refuge. Elles sont partie intégrante du paysage des 7 vallées.

VALLEE AU NORD DE MARESQUEL

En dehors des fonds de vallées, les coteaux et plateaux sont plus crayeux, mais les principaux villages étant installés le long des cours d’eau, EVEA n’y intervient que très peu. Cependant, l'entreprise peut être confrontée à des situations extrêmement variées notamment dans le cas de chantiers proches de la mer. En quelques kilomètres, nous passons d'une végétation bocagère à une végétation de bord de mer. Dans ce cas, l'adaptation au terrain est primordiale. L'entreprise est alors face à un sol sableux, qui ne retient pas l'eau, à un vent très présent toute l'année qui assèche encore plus le sol et à la présence de sel lié aux embruns. On observe différentes végétations. Tout d'abord, dans les dunes, l'oyat grâce à ses très longues racines peut s'ancrer dans le sol et permet de fixer le sable grâce à ses feuilles. Ensuite, la dune arbustive est constituée d'argousiers et de sureaux. Enfin, la forêt se compose de pins, de quercus variés (ilex pedunculata) et de genêts.

Environnement socio-économique : Maresquel est une commune très rurale à l'activité économique réduite depuis la fermeture récente de la principale usine (papeterie, 250 suppressions d’emplois) qui l'animait. Cependant, le village a su rebondir grâce à l'artisanat et au tourisme vert. Les Jardins d'EVEA occupent dans ce cadre un rôle de moteur : en proposant la visite de ses jardins, l'entreprise a su se démarquer et créer la différence, le secteur du paysage étant soumis à une rude concurrence sur la zone de chalandise. La multiplication des auto-entreprises et des personnes travaillant en chèques emploi service (CESU) sur le secteur crée une offre importante pour les clients notamment pour les travaux d'entretien. Dans le secteur proche, il n’y qu’une entreprise du paysage importante, « Vert bocage » à Beaurainville. Cette entreprise travaille en bons termes avec EVEA. Plus on se rapproche du littoral, plus la concurrence est rude. Dans les dernières années de nombreuses entreprises se sont créées dans le domaine des espaces verts, attirées par le niveau de vie local plus élevé.

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II FONCTIONNEMENT DE L’ENTREPRISE

1. Activités de l’entreprise : L’entreprise EVEA allie deux activités complémentaires, à la fois les travaux paysagers et les jardins ouverts au public.

L’entreprise de travaux paysagers EVEA réalise tous types de travaux selon le calendrier suivant :

Ja

nv.

Fév.

Mar

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Mai

Juin

Juil

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Sep

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Oct

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Cré

atio

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Plantations

Engazonnement

Allées - pavages

Clôtures

Maçonneries

Entr

etie

ns Tontes

Débroussaillages

Taille des haies

Traitement phyto

Élagage, abattage

Ces travaux généraux sont complétés par des travaux plus ponctuels comme la pose d’arrosage automatique, fertilisations… On remarque une forte périodicité des travaux. L’hiver est consacré aux travaux de créations (maçonneries, plantations), d’élagage et d’abattage. Le printemps et l’automne aux créations de pelouses et l’été est dévolu uniquement aux travaux d’entretien. Mais en cas d’urgences, EVEA réalise certains travaux hors des périodes citées comme l’abattage d’arbres dangereux ou l’élagage (coups de vent fréquents dans la région). En 2010, l’entretien de jardins représentait 68% de l’activité de l’entreprise contre 32% pour la création. La part des créations augmente petit à petit chaque année, mais ce sont les entretiens qui occupent EVEA la majeure partie du temps. Les entretiens de jardins peuvent être réalisés ponctuellement ou dans le cadre d’un contrat annuel d’entretien. Ces contrats sont utilisés pour des taches souvent répétitives comme les tontes ou tailles de haies, mais on peut y inclure d’autres travaux comme le soufflage des feuilles, le nettoyage des allées. Sur une année, un contrat d’entretien pour la tonte d’une pelouse est basé sur 12 passages en moyenne. Cependant, il faut être en mesure d’adapter chaque contrat au client ou au terrain. Enfin, il y a différentes façons de présenter son contrat. Toujours dans le cadre des tontes, un contrat pour 12 tontes prend en compte le déplacement, la tonte avec une tondeuse adaptée, la coupe des bordures, l’évacuation des déchets et leur mise en déchetterie. C’est à l’entrepreneur

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de choisir la présentation de son devis pour le contrat, il est libre de faire figurer le détail des opérations ou de rester plus flou, évitant ainsi certaines réclamations. Lors de l’établissement d’un contrat, il faut évaluer au plus juste le temps nécessaire à la tâche, sans pour autant trop le sous-estimer, parce qu’on s’engage sur un an. Si le travail est sous-estimé, on travaille à perte ou dans le meilleur des cas pour rien. Au début, il vaut donc mieux légèrement surévaluer son tarif. Un contrat d’entretien assure à l’entrepreneur des travaux et des revenus pour l’année.

Services à la personne :

Depuis fin 2009, EVEA est membre de JARDICOOP. C’est une coopérative de services à la personne qui regroupe environ 80 entreprises de parcs et jardins dans la région Nord-Pas-de-Calais. Cette coopérative bénéficie de l’agrément services à la personne et permet de facturer de nombreux travaux d’entretien en TVA à 5,5 % (au lieu de 19,6 %).

Autre avantage, les prestations sont déductibles des impôts sur le revenu à hauteur de 50 % dans la limite de 3000 € par an. Le client peut aussi payer en CESU (chèques emploi). Enfin, Jardicoop se charge de la gestion administrative pour le relevé à envoyer au service des impôts. Cette adhésion a permis à EVEA de ne plus perdre de travail. En effet, la pression concurrentielle des personnes travaillant en CESU est devenue très forte pour les petits travaux d’entretiens comme les tontes ou les tailles de haies. Chaque membre de cette coopérative a un secteur d’action à peu près défini, évitant ainsi une certaine concurrence et favorisant la bonne entente des entreprises membres.

Le parc floral ouvert au public :

ENTREE DU PARC FLORAL (Parking – Maison des propriétaires)

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C’est sur une ancienne pâture marécageuse de 2.5 ha que M. Dautreppe a créé son parc floral en 2003. Riche de plus de 8500 plantes, il est construit autour de 25 jardins à thèmes comme « le jardin du soleil levant » d’inspiration asiatique ou « le jardin tropical » composé de multiples plantes exotiques. L’eau est omniprésente et apporte une autre dimension aux jardins.

GRAMINEES ET HEMEROCALLES

ALLEE TROPICALE

Un cheminement de près de 3 km serpente au cœur de ces petits jardins ponctués ici et là par une pergola sous laquelle on s’installe pour lire un bouquin ou par une maison à insectes qui permet aux enfants d’en savoir plus sur les habitants des jardins. Les enfants ne sont en effet pas oubliés dans ces jardins, dans lesquels l’aspect ludique est donné par une cabane vivante faite de saule ou par un labyrinthe végétal. Les animaux sont aussi un des fils conducteurs des jardins, on y croise tous les animaux de la ferme (lapins, poules, bouc nain, oies…) pour le bonheur des visiteurs.

Une activité de vente de végétaux a été mise en place par la même occasion. Cette pépinière permet aux visiteurs de repartir avec des végétaux qu’ils ont aimés dans le parc. Cette activité est complétée par la vente d’accessoires de jardin, des plus gros (pergola en fer forgé) aux plus petits (poteries, pluviomètre décoratif…).

VUE DE LA PEPINIERE – ENTREE DU PARC FLORAL

Ce jardin est une véritable carte de visite du savoir-faire de M. Dautreppe. Il lui permet de décrocher un certain nombre de contrats ou de chantier de création. Les visiteurs souvent séduits n’hésitent plus alors à demander un devis pour un aménagement chez eux. C’est notamment le cas des étrangers (anglais, hollandais et belges) qui ont une résidence secondaire dans la région. L’entretien du parc floral est entièrement réalisé par EVEA que ce soit la tonte, les tailles, les cheminements ou le réseau hydraulique.

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2. Communication : EVEA mise sur la publicité pour prospérer, et assure sa communication grâce aux jardins qui représentent une véritable vitrine du savoir-faire de M. Dautreppe. Pour capter le plus de visiteurs et faire connaitre ses jardins et l’entreprise, EVEA utilise les moyens suivants : Animations dans le parc floral (nocturnes, plantations d’automne…) Participations à des manifestations autour du jardin (Lille, Béthune, Arras…) Reportages télévisés Animation du village (fête du village, manifestations diverses) Edition chaque année de 30 000 flyers qui sont répartis dans les offices du tourisme, gites

ruraux, chambres d’hôtes Encarts publicitaires dans les journaux locaux (Abeille de la Ternoise, Montreuil hebdo par

exemple) Publicité radio sur les radios régionales comme France Bleue Nord ou Radio RDL Panneaux directionnels depuis l’A16, depuis Hesdin… Partenariat avec les commerçants locaux (brasseries, Musée de l’abeille…) Site internet avec les évènements mis à jour régulièrement

Certaines publicités sont gratuites, mais beaucoup ont un coût qui entre dans le fonctionnement de l’entreprise. 3. Clientèle :

En 2010, pour l’entreprise de travaux paysagers :

75% de la clientèle sont des particuliers. Parmi eux, on peut distinguer 3 groupes. Les personnes âgées, les CSP+ et une clientèle étrangère (anglais, belges, américains). On peut noter sur les dernières années une baisse de la clientèle étrangère qui, sous l’effet de la crise, se sépare des résidences secondaires. 25% de la clientèle sont des entreprises, par exemple Hardi-Evrard (les pulvérisateurs), le siège social des magasins KANDY (Camphes SA) ou bien encore un cabinet de vétérinaires.

M. Dautreppe ne travaille pas pour les collectivités et ne répond pas aux appels d’offres. D’une part les travaux demandés dans ces appels d’offres ne correspondent pas au matériel que possède EVEA et d’autre part lorsque qu’il y a répondu par le passé, il s’est toujours confronté à des exigences de prix trop basses.

Particuliers

Entreprises

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En 2010 et 2011 pour le parc floral :

Année Visiteurs On peut remarquer une hausse sensible du nombre des visites, celles-ci augmentent chaque année et ce malgré les aléas climatiques récurrents.

2010 5550

Fin aout 2011 5842

4. Chiffres clés :

Le chiffre d’affaires est en constante évolution. Pour la petite histoire, en 1997 lors de son premier bilan EVEA avait réalisé 35000 € de CA. Plus récemment on peut remarquer une baisse importante de CA en 2008 due à la crise économique. En 2010 la baisse est moins marquée, elle s’explique en partie par la multiplication des travailleurs occasionnels en CESU. En 2010, le CA s’élevait à 141000 €, en juillet 2011 celui-ci est de 94000 €. M. Dautreppe pense maintenir un CA identique à 2010 pour l’année 2011.

En 2010, le jardin représentait près de 30 % du CA de l’entreprise. Projet : Dans les prochaines années l’accent sera mis sur le jardin et notamment sur l’accueil des enfants. La part du jardin dans le CA est amenée à se développer.

5. Moyens humains :

M. Dautreppe effectue tous les travaux paysagers ainsi que les devis chez la clientèle. Il forme de nombreux stagiaires de passage ainsi qu’un apprenti en bac pro « Travaux paysagers ». Cette main d’œuvre à bas coût lui permet d’organiser ses chantiers en fonction des présences. Mme Dautreppe, de par son expérience dans la finance, s’occupe de la gestion administrative globale de l’entreprise. Par ailleurs, elle accueille et oriente les visiteurs dans le parc paysager.

125000

130000

135000

140000

145000

150000

155000

160000

165000

170000

2006 2007 2008 2009 2010

Evolution du CA 2006 - 2010

CA 2006 -…

0

50000

100000

150000

2010

Total CA

Jardin

Travauxpaysagers

M. Dautreppe (gérant)

Mme Dautreppe (gestion)

Apprenti

(bac pro Travaux paysagers)

Stagiaire

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L’organisation des chantiers est assez simple, M. Dautreppe travaille en binôme avec le stagiaire chez les particuliers et l’apprenti est souvent posté sur l’entretien des jardins en autonomie. En l’absence de l’apprenti, le stagiaire est amené à entretenir le parc paysager en autonomie.

6. Local et matériels :

Depuis 2005, M. Dautreppe possède un entrepôt sur la zone d’activité de Beaurainville. D’accès très facile, le terrain de 2800 m² permet un stockage aisé des différents matériaux et du bois en attente d’être valorisé en bois de chauffage. M. Dautreppe profite de cet espace pour y stocker la plupart des tontes qui sont compostées sur place.

L’entrepôt de 320 m² est aménagé de manière à répondre à toutes les normes en vigueur. Sur la droite se trouvent les sanitaires, un bureau pour le personnel et un local fermé pour les produits phytosanitaires. Le matériel est stocké de façon à être accessible avec le tracteur.

Derrière le bloc sanitaire et phyto se trouve un grand atelier pour l’entretien courant des machines. Le centre de l’entrepôt est toujours libre pour y stocker le camion et la remorque. Sur la gauche en entrant, on trouve la zone de stockage des carburants, celle-ci est entourée d’un muret pour éviter les pollutions. Les outils à main prennent place près de cette zone.

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En dehors du matériel à main classique et de l’outillage pour l’entretien, EVEA dispose des équipements importants suivant :

Tontes / entretien Tracteurs / équipements

Abattage/Élagage Véhicules

EQU

IPEM

ENTS

Tondeuse autoportée Viking Tondeuse autotractée Viking (x2) Débroussailleuse Echo (x2) Taille haie et perche

Iséki 530 Herse Gyrobroyeur BEAL Broyeur Tunnissen Pulvérisateur Scarificateur Engazonneuse

Tronçonneuse Élagueuse (x2) Broyeur roulant ELIET Harnais/cordages Échelle triple

Renault Master benne Peugeot expert Remorque grillagée 2.5T Plateau porte engins

À titre personnel, je trouve que cet entrepôt est un formidable outil de travail qui permet de stocker le matériel sans souci de place. Globalement, les engins sont bien entretenus et adaptés aux chantiers réalisés par EVEA. Cependant, ne travaillant qu’avec la SARL Delfosse, EVEA restreint son choix d’équipements à certaines marques. Je note aussi l’absence d’un échafaudage, qui s’avère plus pratique et plus sécurisant que les bastaings posés entre deux échelles. Dans l’immédiat, EVEA ne compte pas renouveler son parc matériel, mais l’achat d’une nouvelle débroussailleuse est à l’étude.

7. Déplacements :

EVEA se déplace en moyenne dans un rayon de 20 km autour de Maresquel. Cependant, quelques contrats d’entretien se situent sur le littoral (entre de 30 et 35 km). Pour des chantiers de création, l’entreprise peut être amenée à se rendre plus loin dans le secteur de CALAIS ou encore ARRAS. Les nombreux axes de circulations permettent d’être par exemple en 30 minutes au cœur du Touquet ou de Berck.

8. Fournisseurs : Les Jardins d’EVEA travaillent avec les mêmes fournisseurs depuis leur création. Il s’agit quasi exclusivement de fournisseurs locaux, ils garantissent à la fois une bonne entente et un traitement des commandes ou des pannes plus rapide. Il n’y a que pour les végétaux qu’EVEA passe par un grossiste belge (FLEUR), celui-ci est connu par tous les paysagistes pour ses prix intéressants. De plus, la Belgique n’est guère éloignée ce qui permet d’aller sélectionner les végétaux sur place.

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Voici une liste des principaux fournisseurs.

Fournisseurs distance Fournitures Avantages

Tout faire matériaux 0 km Maçonnerie – fournitures Proximité - Horaires

Renault 0 km Entretien véhicule Proximité

SARL Caudevel 0 km Clôtures Proximité - Qualité

SARL Delfosse 5 km Matériel - entretien Proximité - Confiance – Rapidité

SOPROVERT 80 km Phytosanitaire - semences Qualité - Prix

FLEUR 117 km Végétaux Qualité - Prix

9. Gestion des déchets : La gestion des déchets est un problème qui ne se pose pas chez EVEA pour plusieurs raisons. Tout d’abord, EVEA tente de valoriser ses déchets : les broyats sur les chantiers d’élagage sont récupérés pour les circulations dans les jardins. Les tontes de pelouses sont compostées directement sur le terrain de l’entrepôt ce qui évite ainsi l’entretien de celui-ci. Les abattages permettent à EVEA de faire son propre bois de chauffage pour l’hiver. Il n’y a guère que les déchets de tailles de haie, de désherbage et les gravats des chantiers de création qui impliquent un passage à la déchèterie, mais celle-ci accepte 2 bennes gratuites par semaine.

EXEMPLE DE REUTILISATION DE PAILLAGE DANS UN MASSIF ET TREILLAGE DE BRANCHES DE SAULES

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Conclusion : Les jardins d’EVEA est une société saine qui bénéficie du dynamisme de son gérant. Les jardins lui apportent une vitrine incroyablement utile dans le contexte économique actuel où les gens sont réticents à consentir de grosses dépenses dans ce qui n’est pas d’une utilité primordiale. L’emplacement des jardins et la qualité de l’entrepôt sont aussi un gros plus dans la capacité d’évolution de l’entreprise. Cependant, M. Dautreppe souhaite que sa structure reste à taille humaine et ne compte donc pas reprendre un salarié bien qu’il évoque l’embauche d’un second apprenti pour 2012. À titre personnel, j’estime que le développement de l’activité du parc floral passe par une communication plus étendue, d’une part via internet qui est maintenant le premier vecteur d’information, et d’autre part via une stratégie de communication orientée vers le développement durable. Enfin, les activités pour les enfants doivent devenir une raison de venir au parc floral, car si les enfants sont comblés les parents le sont d’autant plus. Enfin, M. Dautreppe compte toujours sur une activité liée à l’entretien, qui reste comme nous allons le voir dans l’analyse d’un chantier, un secteur dynamique.

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III ETUDE DE CHANTIER

1. Introduction et généralités

J’ai choisi de faire l’étude d’un chantier d’entretien qui concerne l’abattage, l’élagage et l’étêtage d’arbres morts ou inclinés ou gênants. Il s’agit d’un chantier important sur 2 jours, mettant en œuvre de nombreuses techniques d’abattage et d’élagage. Ce chantier se révèle aussi intéressant par le fait qu’il m’a permis d’utiliser de nombreux matériels dans un cadre assez particulier : une grande villa de la station balnéaire du Touquet. a) Localisation :

Ce chantier se situe dans la ville du Touquet-Paris-Plage à 30 km du dépôt d’EVEA à Beaurainville. La route est très rapide, 30 minutes sont nécessaires pour se rendre sur les lieux. Plus précisément, la villa dans laquelle nous nous rendons se situe à 500 mètres du Golf dans un endroit très privilégié où se regroupent de très belles résidences.

b) Composantes du paysage : Nous intervenons dans le jardin d’une grande villa se trouvant au cœur du massif forestier protégé du Touquet. Ce massif a la particularité d’être à la fois vallonné et urbain. Celui-ci constitue des bandes entre les quartiers résidentiels de la ville. Comme l’illustre cette photo aérienne, on remarque l’importance de la végétation et la proximité du golf.

La villa est impressionnante. Située en hauteur, elle domine le jardin qui est composé principalement de grands arbres (pins, chênes, bouleaux, cyprès) et de massifs d’arbustes taillés (hydrangéas, lauriers, photinias, fusains, bruyères). Le jardin est très entretenu et possède un niveau de finitions assez elevé.

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Composantes naturelles : Le sol : Le Touquet

se situe sur la côte d’Opale sous l’estuaire de la Canche. Le sol est donc sableux et la porosité est très importante.

Climat / Exposition : Le Touquet est très exposé aux vents de par sa situation littorale.

Végétation : Elle est caractéristiques des zones sableuses : pins maritimes / chênes / bouleaux / genêts principalement.

Cette photo permet de nous rendre compte à quel point la végétation est singulière dans cette zone. Elle abrite une faune assez variée. Chez les oiseaux, on trouve le Pic noir par exemple, qui utilise les vieux troncs de pins pour nidifier. Des écosystèmes plus réduits sont remarqués aussi notamment autour des mares qui ponctuent cette forêt. On observe aussi la présence de différents reptiles dont la couleuvre à collier.

c) Mode d’obtention du chantier : Bouche à oreille : Ce chantier a été obtenu grâce au bouche à oreille. Pour la petite histoire, les

clients emploient un jardinier ; ils ont évoqué avec lui l’envie de faire abattre certains arbres. Ce jardinier les a alors orientés vers EVEA qui a réalisé un devis selon les souhaits du client.

d) Souhaits du client :

Faire abattre un pin qui pousse complètement de travers et qui s’avère menaçant pour la clôture mais aussi pour la rue vers laquelle il penche. Ils veulent faire abattre aussi un pin mort qui borde leur entrée (face au pin penché)

abattre à 4 m de haut un pin mort envahi de lierre qui s’avère lui aussi dangereux. Les clients souhaitent garder une certaine hauteur afin de masquer le vis-à-vis avec le chemin pour cavaliers qui se situe derrière.

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Procéder à l’étêtage d’un certains nombres de cyprès ainsi qu’à l’abattage de quelques bouleaux qui font trop d’ombre à la piscine.

Un chantier propre sans traces de passage.

e) Devis : La société EVEA établit ses devis de la manière la plus simple qui soit. Elle utilise un logiciel dédié (il en existe beaucoup comme EBP, CIEL…). Chaque champ d’intervention est pré rempli avec soit un taux horaire soit le prix d’une fourniture. On peut aussi programmer différents taux de TVA en fonction des travaux réalisés. Ce type de logiciel permet un gain de temps conséquent sur l’établissement du devis. Dans le cadre de notre chantier, le devis n’est pas détaillé, c’est-à-dire qu’aucun poste n’est renseigné. EVEA propose des devis non détaillés pour éviter les discussions sur les prix. Par exemple, EVEA aurait pu mettre un prix pour l’abattage du pin penché, un autre pour l’abattage des bouleaux, le broyage… Plus un devis est détaillé, plus les clients sont susceptibles de demander un geste sur tel ou tel partie, voir même d’en refuser. Ici, soit le client accepte l’offre globale, soit il refuse, il n’a pas beaucoup de marge de manœuvre pour négocier. Cependant, EVEA essaye de proposer des prix relativement bas, et ce pour être compétitif tout en étant quand même rentable. Pour notre chantier, l’évacuation des déchets est facturée, comme il ne s’agit que de bois et qu’EVEA le récupère pour en faire du bois de chauffage, EVEA peut réaliser une petite marge sur ce poste. En tout nous avons évacué à peu près 4 à 5 stères (pins, bouleaux et un peu de chênes) en tenant compte d’un prix moyen de 35 à 40 € le stère de bois mélangé. On peut considérer qu’EVEA récupère 200 € de déchets tout en facturant l’évacuation.

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Plan, contraintes et spécificités : Voici un plan que j’ai réalisé à titre d’information pour mieux visualiser et comprendre le déroulement des travaux. Il n’est donc pas à l’échelle.

L’acheminement du matériel ne pose aucun problème : il y a dans l’enceinte de la maison un chemin carrossable et à l’extérieur nous pouvons utiliser un chemin de randonnée pour les cavaliers à l’aide du tracteur. Les difficultés résultent de :

l’inclinaison d’un arbre. Le premier pin à abattre est totalement penché au-dessus de la clôture et implique de le démonter.

L’état sanitaire des deux autres pins : l’un est mort et est complétement sec, de plus il se situe aussi près de l’entrée / clôture. L’autre est aussi en parti sec mais il est surtout envahi de lierre, ce qui rend son démontage très pénible et dangereux.

Acteurs concernés :

Eu égard à la difficulté du chantier, EVEA fait appel à un élagueur / grimpeur d’expérience en la personne de Yannick Holowaty. Pour ce chantier, il n’intervient pas en sous-traitance, mais en « échange de journées » comme cela se pratique souvent dans le milieu du paysage. Le premier jour, qui est consacré uniquement à l’abattage-élagage-démontage, nous sommes donc 4 sur ce chantier : M. Dautreppe, son apprenti, M. Holowaty et moi. M. Dautreppe organise le chantier, abat et étête. M. Holowaty élague, l’apprenti et moi sommes les hommes de pied. Le second jour est dédié au broyage de tous les branchages et au nettoyage.

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2. Abattages et démontages

Dans cette partie dédiée au premier jour du chantier, je vais principalement m’attarder sur le démontage et l’abattage du pin penché au-dessus de l’entrée, et sur le démontage du pin infesté de lierre, car ils représentent les travaux les plus techniques du chantier. L’étêtage des cyprès et l’abattage des bouleaux seront traités plus brièvement. a) Abattage d’un pinus pinaster penché et encroué dans un chêne.

L’abattage de ce pin présente deux difficultés, la première liée à sa très forte inclinaison - il y a donc de très fortes tensions au niveau du tronc, la seconde réside dans le fait qu’il est en son milieu posé sur la fourche d’un chêne. Pour l’abattre, il faut donc utiliser la méthode du démontage car il y a impossibilité de l’abattre en une seule fois. Cette méthode revient à découper l’arbre en autant de morceaux que nécessaire jusqu’à la souche.

La fourche du chêne est matérialisée en rouge

La méthode de démontage est la suivante : le houppier sera élagué pour réduire son volume, ensuite le fut du pin sera coupé en retrait de la fourche sur laquelle il repose de manière à se servir de celle-ci comme levier. Ensuite dans un premier temps le tronc penché sera conservé pour permettre l’abattage du pin mort qui se situe face à ce pin. En effet, le tronc penché servira de protection à la haie et à la clôture lors de la chute du pin mort. --- Étapes de l’élagage --- Étapes du démontage

Ce démontage va être effectué par l’élagueur qui doit s’équiper d’équipements de protection individuels et de matériel de grimpe que je détaille dans le schéma ci-contre. Les harnais, cordes, mousquetons… font partie des EPI et doivent répondre à des normes strictes.

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Pour le matériel nous utilisons : 3 élagueuses : STIHL MS200T (modèle le plus répandu remplacé par la ms201). Les

élagueuses servent logiquement uniquement dans l’arbre. Elles sont équilibrées de manière à tenir dans une main, de ce fait elles ne sont pas adaptées à un usage au sol.

2 abatteuses : Pour le démontage, nous utilisons une STIHL MS360 qui offre des

performances suffisantes (60 cm3) et un poids contenu et une SHINDAIWA yb 1091 de 70 cm3 pour le billonnage des futs.

L’entretien des machines a été fait au dépôt, avec nettoyage du filtre à air et affutage des chaines. Pour les elagueuses nous utilisons des chaines demie ronde, en pas 3/8, pour l’abatteuse

Echelle à coulisse 3 plans.

L’élagueur accède au houppier de l’arbre via l’échelle 3 plans afin de gagner du temps, sinon l’accès sans échelle est possible via le sac de lancer mais c’est plus long.

L’élagueur, maintenu grâce à ses griffes et sa longe armée (autour du tronc), peut alors commencer à débiter le houppier du pin.

Durant ce travail, mon rôle consiste à être homme de pied : lorsque l’élagueur a besoin de quelque chose, je le lui donne à l’aide de sa corde de rappel, je le guide au besoin. Dès lors que l’élagage est terminé, nous ramassons tout de suite les branches que nous stockons en mont sur le bord du chemin d’accès afin de ne pas être gênés ensuite. Le démontage peut alors débuter.

L’élagueur choisit de travailler sur l’échelle, il réalise d’abord son entaille d’abattage et ensuite son trait d’abattage. La bille doit alors basculer sur la fourche et tomber à proximité du chemin d’accès.

La bille tombe à l’endroit prévu. Mais la chute provoque un effet de raquette et l’élagueur perd sa machine qui tombe et il évite la chute de justesse.

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Nous laissons alors la dernière partie du pin. Celle-ci va servir de protection à la haie et à la clôture pour l’abattage du pin mort de l’autre côté du chemin. Le pin est complètement sec, l’abattage est donc très rapide. La protection remplit parfaitement son rôle. (Le fut du pin penché est encadré en rouge et le pin mort est matérialisé en orange)

Enfin, nous terminons le fut du pin penché, la partie qui surplombe la haie et la clôture est démontée en fin tronçons de manière à ne rien abimer, ensuite l’ultime partie restante est débitée. La souche est coupée au plus près du sol.

b) Nettoyage des bouleaux et étêtage des cyprès : Cette partie du chantier se situe maintenant derrière la maison, à proximité d’une grande piscine. L’abattage et l’étêtage des arbres alentours vont permettre une meilleure exposition de la piscine.

Les bouleaux font une quinzaine de cm de diamètre, ils sont situés le long d’une clôture en bas d’un talus qui délimite et cache la piscine. Ils sont rapidement abattus et les branchages sont ramenés vers l’intérieur du jardin et disposés en mont pour être broyés ensuite. Le bois est récupéré pour être valorisé en bois de chauffage.

Les cyprès qui forment une sorte de gros bosquet font 25 cm de diamètre et sont étêtés à environ 7 m. Les branches de cyprès permettent une ascension rapide dans l’arbre, il suffit de dégager quelques branches et procéder à un abattage classique avec entaille et trait. Nous assurons la chute en arrimant la tête de l’arbre à une corde tirée en direction de la chute.

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c) Démontage d’un pin mort plein de lierre : Pour terminer, nous devons démonter un pin mort infesté de lierre. La procédure de démontage est sensiblement la même que pour le pin penché à la différence que l’élagueur doit d’abord enlever tout le lierre sur les zones où il va couper. Pour le guider nous sommes 2 au pied de l’arbre. Chaque branche est coupée et stockée en mont.

Pour terminer, nous devons démonter un pin mort infesté de lierre. La procédure de démontage est sensiblement la même que pour le pin penché à la différence que l’élagueur doit d’abord enlever tout le lierre sur les zones où il va couper. Pour le guider, nous sommes 2 au pied de l’arbre. Chaque branche est coupée et stockée en mont. Le lierre doit être enlevé pour éviter de retenir la branche ou le billot de bois lors de l’élagage. Ici, le pin est coupé à environ 6 mètres de haut dans le but de cacher un peu la vue depuis le chemin qui se situe derrière. Pour le démontage final, nous avons guidé l’abattage à l’aide d’une corde installée en haut du houppier du pin.

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3. Broyage et évacuation des déchets

a) Acheminement : La deuxième phase du chantier consiste à broyer l’ensemble des branches dont le diamètre n’excède pas 15/16 cm. À cet effet, nous utilisons une broyeur TUNNISSEN 160 Z que nous installons sur la prise de force du tracteur. Pour cela, il faut présenter le tracteur en marche arrière face au broyeur, ensuite nous attelons les 3 points du tracteur sur ceux du broyeur. Nous les sécurisons avec des goupilles. Puis, pour brancher la prise de force, le mieux est d’éteindre le moteur. Il faut clipser le cardan en appuyant sur un petit bouton et la prise de force est enclenchée. Nous graissons le broyeur à l’aide d’une pompe à graisse, via des graisseurs. Enfin, nous chargeons l’ensemble tracteur et broyeur sur le plateau attelé au camion et nous sanglons le tout. Il est à noter que ce broyeur ne peut être attelé qu’à un tracteur d’une puissance minimale de 30 chevaux. A titre d’information, l’ensemble tracteur et broyeur a été acheté d’occasion. La valeur s’élève à 18000 euros HT.

VUE D’ENSEMBLE

L’avantage énorme d’un broyeur monté sur le 3 points d’un tracteur est qu’on peut l’emmener partout. Pour broyer toutes les branches de cyprès et de bouleaux, nous pouvons emprunter un chemin de randonnée pour cavaliers à l’extérieur de la propriété. Sans cette possibilité, nous aurions dû tirer les centaines de branches sur plusieurs dizaines de mettre pour les ramener vers l’intérieur du jardin. L’outil est ici parfaitement adapté au chantier, ce qui est un vrai plus !

CHEMIN D’ACCES ENSABLÉ ET EN PENTE

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b) Broyage : Pour faciliter le broyage, nous avons pendant l’élagage réalisé des monts de branches toutes orientées dans le même sens en réfléchissant auparavant à l’endroit où nous pourrions mettre le broyeur. Cela a permis un gain de temps considérable. Nous avons broyé toutes les branches de cyprès et de bouleau depuis l’extérieur de la maison en passant par un chemin pour cavaliers. Le reste est broyé depuis le jardin. Le broyat est laissé sur place car nous sommes en sous-bois et les clients n’en veulent pas dans leurs massifs. Ce broyat se transformera rapidement en humus.

Vue de l’ensemble sur le chantier

Le broyeur est basé sur une technologie de couteaux et contre-couteaux assurant un bon broyage. Il est équipé de deux rouleaux ameneurs qui facilitent le travail. Il possède aussi « l’antistress » qui est un système qui évite les bourrages en régulant l’apport de végétaux. Le tube d’expulsion des copeaux peut être orienté de 270°. Les copeaux sont de taille uniforme.

Les EPI nécessaires sont casque de bucheronnage pour le bruit et les risques de projections. Il ne faut pas porter de vêtements amples.

c) Évacuation des déchets : Le broyage permet de réduire considérablement le volume des déchets tout en apportant de la matière organique au sol. Cependant, il reste quand même un gros nettoyage à faire. Pour cela, à l’aide de râteaux à feuilles, nous nettoyons toutes les zones sales avant de passer le souffleur pour une finition parfaite. Nous réparons aussi certains dégâts réalisés sur une partie de la clôture près des cyprès (celle-ci était déjà en mauvais état).

Valorisation des déchets : Tout le bois coupé est valorisé en bois de chauffage, même si le pin et le bouleau ne sont pas les meilleures essences. Il y a l’équivalent de 2 bennes de bois.

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Photos finales :

Pin penché abattu

Pin avec le lierre eteté

c) Bilan du chantier et synthèse générale

BILAN DU CHANTIER

Positif Négatif

Organisation du chantier en équipes (homme de pied – élagueur)

Taille parfois mal exécutées, grosses blessures sur les cyprès notamment qui seront sujets aux attaques cryptogamiques par exemple.

Rapidité d’exécution Sécurité parfois oubliée (non port des antis bruits ou de gants)

Propreté en fin de chantier Mauvaise option lors du démontage du pin penché, un démontage plus méthodique aurait fait certes perdre du temps, mais aurait été plus sécurisant.

Gestion et valorisation des déchets

Matériel de broyage et de coupe parfaitement adapté

SYNTHESE GENERALE

Avantages Inconvénients Evolutions

Situation géographique du parc floral

Clientèle vieillissante Orienter le parc floral vers la

jeunesse

Expérience de M. Dautreppe Nombreux stagiaires Insister sur le développement

durable

Engouement croissant pour le tourisme vert

Temps d’entretien nécessaire au parc floral

Renforcer l’utilisation des EPI

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CONCLUSION

Depuis 14 ans, M. Dautreppe s’évertue à pérenniser son activité. EVEA a su prendre le virage du service à la personne à temps et aujourd’hui, il a trouvé le bon compromis entre les chantiers extérieurs et les jardins ouverts au public. Ceux-ci font office de vitrine de son savoir-faire dans la région et sont amenés à se développer dans les années qui viennent. La progression du nombre de visiteurs en atteste. Le développement durable et les activités pour enfants au sein du parc floral et le souci du travail bien fait doivent devenir des moteurs pour les jardins d’EVEA. À titre personnel, ce stage m’a permis d’évoluer dans le type d’entreprise que j’envisage de créer à moyen terme. La confiance que m’a accordée M. Dautreppe tout au long de ce stage m’a ouvert les yeux sur mes capacités d’adaptation, d’organisation et d’initiative. J’ai pu parfaire la rapidité et la qualité de mes interventions grâce aux très nombreux entretiens que j’ai pu effectuer dans l’entreprise. L’accès à tout le matériel m’a aussi permis de me familiariser avec certains outils (broyeur sur prise de force…) mais aussi de comparer avec tous ceux que j’ai pu utiliser au cours de mes précédents stages. Je suis ainsi en mesure soit de préparer le matériel en fonction d’un chantier ou de me constituer mon propre parc en fonction des éventuels chantiers. Le Parc Floral m’a permis quant à lui de sublimer mes connaissances en reconnaissance de végétaux et d’échanger ces connaissances avec des visiteurs parfois très pointilleux. Ce parc m’a aussi conforté dans l’idée que la diversification des activités et le côté « nature » sont des clés pour la réussite de mes projets futurs.

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SITOGRAPHIE Les Jardins d’Evea : http://www.lesjardinsdevea.fr Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement : http://www.nord-pas-de-calais.developpement-durable.gouv.fr/

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ANNEXES : DEVIS DU CHANTIER

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EXEMPLE D’UN CONTRAT D’ENTRETIEN BASE SUR 12 TONTES

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PLAN DU PARC FLORAL