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Mensuel d’informations agricoles et rurales - 10 E ANNÉE - Issn 0850-8844 - N°93 - JUIN 2016 - PRIX : 500 FRS CFA AUTOSUFFISANce eN RIZ HIVeRNAge 2016 Pluies tardives au Sénégal, selon AgRHYMeT P3 CHANGEMENT CLIMATIQUE Les journalistes de radios communautaires à l’école d’une Agriculture intelligente GESTION FONCIÈRE La FAO et l’IPAR lancent un nouveau projet dans la Vallée PÊCHE ARTISANALE Les acteurs se rapprochent de la Fiti P6 Le secteur privé invité à participer au financement P3 P4 P5 P roduire suffisamment de riz, les producteurs de la Vallée du Fleuve y mettent leur sien. A Ross-Béthio, ils ont emblavé 34 000 ha pour la contre-saison chaude. L’objectif fixé de 600 000 T n’est plus loin. Mais à Ross-Béthio, les producteurs dénon- cent la cherté des tracteurs. Cependant les discussions entre Op et acteurs de la chaine de valeur riz semblent résoudre les contraintes de commercialisation et de transformation. LIRE PAGE 8 LE SÉNÉGAL SI PROCHE DES 600 000 T FIXÉS …MAIS… RECHERCHE AGRICOLE ET AGRO-ALIMENTAIRE

600 000 T FIXÉS …MAIS… · développement rural (DRDR), Jean-Paul Bampoky, a fait le bilan de la campagne 2015-2016 marquée par une bonne pluviométrie dans la région. Il s’est

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Page 1: 600 000 T FIXÉS …MAIS… · développement rural (DRDR), Jean-Paul Bampoky, a fait le bilan de la campagne 2015-2016 marquée par une bonne pluviométrie dans la région. Il s’est

Mensuel d’informations agricoles et rurales - 10E ANNÉE - Issn 0850-8844 - N°93 - JUIN 2016 - PRIX : 500 FRS CFA

AuTOSuFFISAnce en RIz

HIVeRnAge 2016 Pluies

tardives auSénégal,

selonAgRHYMeT

P3

CHANGEMENT CLIMATIQUE

Les journalistes de radioscommunautaires à l’écoled’une Agricultureintelligente

GESTION FONCIÈRE

La FAO et l’IPARlancent unnouveau projetdans la Vallée

PÊCHE ARTISANALELes acteursse rapprochentde la Fiti

P6

Le secteur privéinvité à participerau financement P3 P4

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Produire suffisamment de riz, les producteurs de la Vallée du Fleuve y mettentleur sien. A Ross-Béthio, ils ont emblavé 34 000 ha pour la contre-saison chaude.

L’objectif fixé de 600 000 T n’est plus loin. Mais à Ross-Béthio, les producteurs dénon-cent la cherté des tracteurs. Cependant les discussions entre Op et acteurs de lachaine de valeur riz semblent résoudre les contraintes de commercialisation et detransformation. LIRE PAGE 8

LE SÉNÉGAL SI PROCHE DES600 000 T FIXÉS …MAIS…

RECHERCHE AGRICOLE ETAGRO-ALIMENTAIRE

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aGrIInfoS MenSUel D’InforMatIonS aGrIColeS et rUraleS - 10e année - n°93 - JuIn 20162

cOMITé de RédAcTIOn : Madieng SeCK - ababacar GUeYe - Zachari BaDJI -Mame Diarra BaDJI (stagiaire)

AdMInISTRATIOn : ababacar GUèYe

SecRéTARIAT de RédAcTIOn eT InFOgRAPHIe : Cheikh toUre (tél : 77 605 30 72)

IMPReSSIOn : aMD IMpreSSIonS

dISTRIbuTIOn : aDp

Hlm Grand-Yoff - Villa n° 1122Bp : 17130 Dakar – LibertéEmail : [email protected]

AGRI INFOSFOndATeuR & dIRecTeuR de PubLIcATIOn : MAdIeng SecK

tél : 77 537 96 96 - email : [email protected]

Campagne agrICole - louga : 430 tonnes collectées parla Suneor sur un objectif de 15 000 t

(APS) - La Suneor n’a collecté que 430 tonnes de graines d’arachide, sur un ob-jectif de 15.000 fixé pour Louga, a révélé mercredi, début juin son chef d’antennedans cette région, Dame Touré.  

‘’Sur un objectif de 15.000 tonnes, nous n’avons pu collecter que 430, soit untaux de 3%’’, a-t-il déclaré, espérant une relance des activités de cette boite récem-ment revenue dans le giron de l’Etat avec, à la clé, la nomination d’un directeur gé-néral et d’un président de conseil d’administration. Cette situation s’explique parplusieurs facteurs, a-t-il précisé au cours du Comité régional de développement(CRD) du Comité régional de supervision, de contrôle et de suivi des opérations demise en place et de cession des intrants et matériels agricoles. Il a cité notammentle doublement des exportations fixées à 150 000 préalablement mais estimées à300 000 t avec des graines de meilleure qualité que celles de l’usine, engagée cetteannée à faire une bonne campagne. Pour cela, la nouvelle équipe dirigeante de laSuneor a demandé des propositions aux responsables des antennes. Selon lui,Louga a formulé à cet effet neuf recommandations. Il s’agit entre autres ‘’d’identifierles vrais producteurs avec qui un partenariat devra être noué’’, a dit M. Touré selon quice secteur est squatté par des spéculateurs mus par des intérêts personnels souventnuisibles à la filière. ‘’Il faudra aussi rapprocher les délais de paiement des factures,pour permettre aux opérateurs de mener à bien leurs activités durant la campagnecommerciale’’, a estimé le chef d’antenne de Louga de la Suneor, qui plaide pourune réouverture des centres de criblage des graines d’arachide. Durant cette ren-contre présidée par le gouverneur Alioune Badara Mbengue, le directeur régional dudéveloppement rural (DRDR), Jean-Paul Bampoky, a fait le bilan de la campagne2015-2016 marquée par une bonne pluviométrie dans la région. Il s’est aussi félicitédes efforts fournis par l’Etat dans l’accompagnement des producteurs avec dessubventions importantes sur les intrants et le matériel agricole.

laIt en pouDre : l’usine laitière arla opérationnelle au Sénégal (Jade/Syfia) - La nouvelle usine de conditionnement de lait en poudre du

danois Arla a démarré mardi mi-mai à Dakar. Implantée à Thiaroye Sur Mer (km14, Rte de Rufisque), l’usine, d’une superficie de 14 000 m2, a une capacité de pro-duction de 5 000 tonnes de lait en poudre par an et emploiera 20 personnes, in-dique un communiqué d’Arla parvenu fin mai, à Jade/Syfia.

Le lait en poudre fabriqué en Europe par Arla sera commercialisé par Arla Sé-négal, filiale sénégalaise d’Arla, sous la marque Dano. ‘’Cette installation est ladernière étape dans l’ambition d’Arla de devenir un acteur dans le développement dumarché des produits laitiers en Afrique occidentale’’, a déclaré Steen Hadsbjerg, di-recteur Afrique subsaharienne. Le groupe danois ambitionne de faire passer lechiffre d’affaires réalisé en Afrique de 90 millions d’euros, soit plus de 60 milliardsde F cfa actuellement à environ 460 millions d’euros (plus de 300 milliards de Fcfa) en 2020. Les sachets de lait en poudre de différentes tailles seront distribuésaux grossistes et magasins au Sénégal par le partenaire d’Arla, Agroline S.A. Dansun deuxième temps, le groupe danois ambitionne de se porter sur le marché ré-gional. ‘’Agroline dispose d’un très solide réseau de distribution à travers le Sénégalqui sera notre hub pour une expansion de nos produits sur le Mali et la Mauritanie. Enfonction de nos capacités, nous prévoyons, dans les prochains mois de cette année,de nous lancer sur le marché malien’’, indique Steen Hadsbjerg.

InFraStruCture - FatICk : près de 260 millions de Fcfapour la réalisation d’ouvrages agricoles

(APS) - Le Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaireet nutritionnelle au Sahel (P2RS) prévoit 257 millions de F cfa pour la réalisationde différents ouvrages agricoles en vue d’un meilleur ancrage dans la région deFatick, a déclaré mercredi, début juin, son chef d’antenne régionale, MamadouCamara.

‘’Globalement, les premières activités d’ancrage du projet sont identifiées, cibléesen termes de site et budgétisées à travers les protocoles qu’on a signés avec les parte-naires’’, a-t-il dit. Il intervenait lors d’une réunion du comité régional de concertation

(CRC) du P2RS, qui sera déroulé sur 5 ans. Il s’agissait, pour cette première rencontre,de présenter et d’échanger avec les services techniques, les collectivités locales etles autorités administratives sur le programme régional et les activités qui ont étéretenues pour 2016. Selon Mamadou Camara, le programme a un budget de 39millions de F cfa, issu des protocoles signés avec les partenaires. ‘’Mais par rapportaux aménagements hydro-agricoles qui seront réalisés pour cette campagne, on peuttabler sur presque 218 millions’’, a-t-il précisé. Les activités portent ‘’sur les infra-structures agro-silvo-pastorales en termes de réalisations de digues anti-sel, particu-lièrement au niveau de Diossong, Mboloum et la réalisation de digues de retenue auniveau de Diankali et au niveau de Mbouloum’’. Il ajoute qu’il y a aussi ‘’la réalisationde périmètres villageois au niveau de ces communes’’. ‘‘En termes de chaînes de valeuranimale, dit-il, il est prévu, en rapport avec le service de l’élevage, la construction d’unmarché au bétail et d’une mini-laiterie et la réalisation de magasins d’aliments debétail au niveau des communes prioritaires’’, a-t-il indiqué.

Infrastructure (Bis)En ce qui concerne le développement aquacole, l’idée retenue, c’est de ‘’réaliser

des fermes aquacoles à Missirah, Ndiaye-Ndiaye et Fimela’’. Concernant les chaînesde valeur forestière, il a signalé ‘’presque 15 aménagements forestiers’’, avec no-tamment des pépinières polyvalents. ‘’Pour la campagne 2016, a annoncé M. Ca-mara, nous envisageons d’emblaver 3000 hectares pour la riziculture mais, sur ces3000 hectares, les 2750 hectares, c’est pour consolider les acquis du Papil dans lesaménagements hydro-agricoles qui ont été réalisé et sur 250 hectares pour lesnouveaux sites d’ancrages du P2RS’’. Le P2RS ambitionne également de multiplierles ‘’semences sur 50 ha, particulièrement au niveau des coopératives agricolesqui existaient, pour lesquelles il y aura un appui pour des semences de pré-base,de base et aussi sur le labour’’, a-t-il dit. ‘’Pour 2017, on est en train de recevoir desrequêtes des collectivités locales, pour élaborer le programme en fin d’année et jusqu’en2019 pour la première phase du projet. Une fois que ça donne des résultats satisfaisants,on va passer à une deuxième phase’’, a-t-il promis.

CoopératIon : 10 milliards de F CFa de l’aFD à l’investissementagricole au Sénégal

(Jade/Syfia) - L’Agence française de développement (AFD) et le Sénégal ont signémi-juin, une convention de financement relative à une ligne de crédit de 15 millions€, soit 10 milliards de F cfa dédiée au financement de l’investissement agricole au Sé-négal, apprend Jade/Syfia qui a visité le site de l’Agence française.

Ce prêt concessionnel  sera intégralement rétrocédé à la Caisse nationale du créditagricole (CNCAS), qui bénéficiera également d’une subvention de 300 000 €, soit en-viron 200 millions de F cfa pour l’appuyer notamment sur les aspects environnemen-taux et sociaux du projet.

Par ce financement, l’AFD compte lever deux obstacles à l’agriculture sénégalaise :l’accès au financement à long-terme et l’insuffisance des équipements. Le projet ap-puiera la réalisation d’investissements permettant la modernisation, la diversificationet l’extension des activités des exploitations agricoles et des organisations profes-sionnelles, dans des filières agricoles à fort potentiel, selon l’AFD. En particulier, ce fi-nancement visera à augmenter les superficies aménagées et la production, notammentcéréalière, à améliorer la compétitivité des filières agricoles, à faciliter l’insertion desjeunes et des femmes dans l’agriculture, notamment dans la commercialisation et latransformation des produits agricoles. La convention de financement a été signéepar  Amadou Ba, ministre de l’Économie, des finances et du plan du Sénégal et RémyRioux, directeur général de l’AFD, en présence de Papa Abdoulaye Seck, ministre del’Agriculture et de l’équipement rural et de Malick Ndiaye, directeur Général de laCNCAS.

Cap-Vert :

Tourisme et partenariats avec l’ue (Jade/Syfia) - Avec un PIB de 2,1 milliards de dollars en 2014, soit plus de

1 200 milliards de F cfa, le Cap-Vert se situe au 190ème rang mondial selon le FMI,apprend début juin Jade/Syfia.

Mais il peut compter sur le développement de son secteur touristique et lamultiplication des partenariats avec l’Union européenne pour gagner des pointsde PIB ces prochaines années (...). Le Cap-Vert est lié à l’Union européenne et en-tretient des relations privilégiées avec plusieurs pays européens. Le gouvernementdu Cap-Vert a conclu avec la Commission européenne des accords permettant leversement de fonds de développement à l’archipel. Par exemple, l’accord de ‘’par-tenariat spécial’’ entre l’archipel et l’UE implique une coopération commerciale im-portante. Cet accord implique aussi des investissements pour la lutte contre l’im-migration clandestine, le trafic de drogue et la criminalité organisée. Ces fonds ontpour objectif la réduction de la pauvreté et l’aide au développement des infra-structures. L’accord prévoit aussi une aide d’urgence en cas de catastrophe huma-nitaire. Par ailleurs, l’Europe est effectivement soucieuse du développement del’archipel et a décidé lors du 11ème FED (Fond Européen de Développement), d’offrirun niveau d’appui conséquent sur la période 2014-2020 de 55 millions d’euros.

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ACTUALITE

frUIt

La mangue, une opportunité d’affairespour le Sénégal

Organisée par le ministre duCommerce du Sénégal enpartenariat avec l’Initiative

Trade African de l’Usaid, cette Se-maine régionale de la mangue(31 mai- 3 juin 2016) a été uneoccasion d’identifier les aspectspour son développement enAfrique de l’Ouest. Occasion

pour discuter de l’améliorationdes systèmes de surveillance etde conditions liées aux normessanitaires et phytosanitaires.

A la Place du Souvenir à Da-kar, le public, venu nombreux,a assisté à la promotion de lamangue d’origine d’Afrique del’Ouest. Des expositions, des

(Jade/Syfia)- La mangue d’origine d’Afrique de l’Ouest a fait l’ob-jet d’échange et de promotion, début juin à Dakar. Ses opportu-nités d’affaire et sa transformation, entre autres ont été passésen revue au cours de la ‘’Semaine régionale de la mangue’’.

z PAR DIARRA BADJI

séances de dégustations ainsique des panels ont rythmécette rencontre.

Le Sénégal produit 150 000 tde mangues par an

La mangue, (Mangifera in-dica), fruit tropical sucré dumanguier produit par excel-lence depuis 4000 ans. Elle estsouvent consommée par les po-pulations autochtones. L’Afriquen’est pas en reste. Le continentl’a connue depuis le 16ème siècle.La mangue est produite dans laplupart des Etats de l’Afrique del’Ouest. La production annuellede la Cedeao représente envi-ron 1,3 million de tonnes, soitprés de 4% de la productionmondiale estimée à 43 millions

de tonnes en 2013, selon le re-présentant du secteur privéCheikh Ngane, par ailleurs pré-sident de la CFAHS (Coopérativefédérative des acteurs de l’hor-ticulture du Sénégal). Au Séné-gal, la mangue est produitedans presque toutes les régions,notamment dans la région deThiès et en Casamance (Sud dupays), avec différentes variétés.‘’Chaque année, le Sénégal enproduit 150  000 t. Environ, 15%de cette production sont expor-tés. La consommation nationaletourne autour de 10%’’, a indiquéle DG de l’ITA (Institut de Tech-nologie Alimentaire), le Dr Ma-madou Amadou Seck.

Pour le Ministre du Com-merce et du Secteur Informel,

*bon à savoir :effet esthétique

de la mangueLa mangue participe à

l’esthétique. En effet, cefruit peut servir de gom-mage en appliquant sapulpe sur le visage tout enévitant le contour des yeux.Ensuite, laisser agir quel-ques minutes, puis laver levisage avec de l’eau tiède.Ce traitement élimine bac-téries et impuretés du vi-sage. D.B

Piloté conjointement par l’Or-ganisation des Nations Uniespour l’Alimentation et l’Agri-

culture (FAO) et l’Initiative Pros-pective Agricole et Rurale (IPAR),un tink tank sénégalais, ce pro-jet financé par la République Fé-dérale d’Allemagne est exécutédans trois pays (Sénégal, Mali etMauritanie) pour une durée detrois ans. Il vise à renforcer lagouvernance foncière dans leBassin du fleuve Sénégal, enconformité avec les Directives vo-lontaires, en améliorant la recon-naissance et la sécurisation desdroits légitimes des communau-tés locales, tout en tenant comptedes enjeux que représente lamontée en puissance des inves-

tissements agricoles.Il s’agit de créer un espace

commun de prospérité pour lescitoyens, où les avantages des in-vestissements sont répartis entretoutes les personnes, y comprisles groupes vulnérables (femmes,jeunes et paysans sans terre). ‘’Ceprojet constitue un prolongementd’une dynamique qui a déjà portéses fruits. Car, il est clair que les Di-rectives volontaires permettentd’améliorer les conditions de vie despopulations et leur développementéconomique, en renforçant les ca-pacités des pays dans le domainejuridique, politique et institution-nel’’, a précisé le Directeur exécutifde l’IPAR, Cheikh Oumar Ba.

Les enjeux de la gouvernance

foncière revêtent une importancecapitale au plan mondial, nationalet spécifiquement dans le bassindu fleuve Sénégal. Cela a aboutidans certaines localités à des af-frontements. ‘’Les quatre paysmembres de l’OMVS (Ndlr  : Séné-gal, Gambie, Mali et Mauritanie)sont, aujourd’hui, confrontés à demultiples contraintes au cœur des-quelles l’insécurité foncière consti-tue un obstacle majeur de mise enœuvre des politiques et stratégiesde développement’’, regrette le Se-crétaire général du Haut-commis-sariat de l’Organisation pour laMise en Valeur du Fleuve Sénégal(OMVS), Madine Ba.

La question de gouvernancefoncière des terres, des pêches etdes forêts, la FAO y a joué un rôleimportant à travers la mise enœuvre des Directives volontaires.‘’La gouvernance foncière in-fluence la façon dont sont utiliséeset mises en valeur les ressourcesnaturelles les plus précieuses’’, a

rappelé le Représentant de laFAO au Sénégal. D’ailleurs, l’orga-nisation onusienne soutient au-jourd’hui les processus de miseen place de plateformes natio-nales multi-acteurs sur la gouver-nance foncière en mettant un ac-cent sur l’intégration des Directivesdans le dialogue et les politiquesqui touchent la gouvernancefoncière dans les pays. C’est pour-quoi, le représentant du Ministrede l’agricilture et de l’Equipe-ment rural (MAER) qui a présidéce lancement, a soutenu que ‘’desplateformes nationales de dia-logue multi-acteurs sur les Direc-tives volontaires telle que celle quiexiste au Sénégal, sont mises enplace au Mali, en Gambie et enMauritanie. Il s’agit désormais derenforcer et de développer ces dy-namiques, dans une approche par-ticipative et inclusive’’, a rappeléMamadou Mboup. Et de poursui-vre : ‘’nous savons tous qu’une ap-proche basée sur le dialogue multi-acteurs peut permettre une réelleappropriation du changementpour que ce dernier bénéficie à l’en-semble des acteurs’’.

Rappelons que les acteurs ré-gionaux et internationaux, notam-ment le Fonds International deDéveloppement Agricole (FIDA),l’Organisation pour la Mise en Va-leur du Fleuve Sénégal (OMVS),la Communauté Economique desEtats d’Afrique de l’Ouest (CE-DEAO), ainsi que les membresdes plateformes nationales dedialogue multi-acteur ont prispart à cette rencontre.

GeStIon fonCIèreLa FAO et l’IPAR lancent un nouveau projet pourune prospérité dans la Vallée du fleuve

(Jade/Syfia) - Une centaine d’acteurs agricoles venus de Maurita-nie, du Mali, du Sénégal, ainsi que des organisations sous régio-nales, a pris part début juin à Dakar, au lancement du nouveauProjet FAO/IPAR portant sur : ‘’Gouvernance foncière amélioréepour une prospérité partagée dans le bassin du fleuve Sénégal’’.

la chaine de valeur manguepeut contribuer à l’améliorationdes parts de marché à l’export.‘’Il apparait, des lors nécessairepour les institutions publiques, lesacteurs de la chaine de valeurmangue et les partenaires au dé-veloppement, d’identifier ensem-ble, les leviers de décollage de la-dite chaine de valeur en s’appuyantsur ces potentialités spécifiques, envue de leur exploitation par le sec-teur privé...”, a souligné AliouneSarr, à l’occasion de l’ouverturede cette rencontre.

17 000 t exportées en 2015Les horticulteurs ont joué

leur partition. En effet, ils ontdéveloppé le secteur et ont misaujourd’hui sur le marché di-verses variétés de mangues  :Amélie, Jukie, Kent, Pomme,Diegbougatt, Sewe, Diourou,Papaye, etc. ‘’En 2015, le Sénégala exporté près de 17  000 t demangues vers l’extérieur. Les prin-cipales destinations sont l’Europeet la sous-région. La variété‘’Kent’’ représente près de 70% desmangues exportées’’, a indiquéle président de la Cfahs.

Vu l’importance écono-mique liée à l’exportation de lamangue, l’ambition des acteursde la sous-région est d’augmen-ter la production. Par consé-quent, souligne, le ministre duCommerce ‘’la promotion de lachaine de valeur devient deplus en plus impérative’’.

Au cours de la Semaine ré-gionale de la mangue, les par-ticipants ont proposé plusieursdesserts au goût de mangue  :Sorbet et Smoothie de mangue.Ils ont également présenté aupublic des menus de veau à lamangue, de la salade de cre-vette à la mangue, etc.

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Fin mai à l’ITA (Institut de tech-nologie alimentaire) à Dakar,le Système national de re-

cherches Agro-Sylvo-pastoralesdu Fonds national de recherchesagricoles et agro-alimentaires(FNRAA) a convié chercheurs, uni-versitaires, secteur privé, patronatset Organisations de producteurs(Op) à explorer les opportunitésque leur offrent les résultats de larecherche agricoles et agro-ali-mentaires. Thème de la rencontre :‘’Investir dans la recherche agri-cole et agro-alimentaire : un défipour le secteur privé sénégalais’’.

Co-organisée par le FNRAA etl’ITA la rencontre a été présidéepar le conseiller technique duMAER (Ministère de l’Agricultureet de l’Equipement rural). PourModou Mboup, ‘’Cet atelier étudieles relations qui existent entre larecherche et le secteur privé, no-tamment les différents aspects quidoivent lier la recherche, son finan-cement et le secteur privé’’. Il a sou-haité que de plus en plus decontacts soient établis entre lesparties prenantes pour que cesrésultats puissent être transféréset servir au développement del’agro-industrie sénégalaise.

domestication des fruitsforestiers

Le PCA du FNRAA, MoustaphaTakha Samb a affirmé que depuissa création en 1993, le Fonds a

soutenu la recherche agricole etagro-alimentaire, ainsi que la va-lorisation des résultats de re-cherche. Pour leur démocratisa-tion, l’Organisme a financébeaucoup de projets de re-cherche (lire entretien), allant de50 millions de F cfa, à un milliardde F cfa. C’est là exactement oùM. Samb interpelle le privé àjouer sa partition dans la promo-tion et la vulgarisation, afin deparvenir à ‘’produire et consommerlocal’’.

D’ailleurs, dans leurs résultatsde recherche, les Instituts ontmontré aux Privés qu’ils peuvents’engager dans son financement.Selon le Directeur général del’Institut sénégalais de re-cherches agricoles (Isra), le DrAlioune Fall, le privé peut les ac-compagner dans la productionvégétale, la gestion de la biodi-versité agricole, biotechnolo-gique et la création d’emplois. Lepatronat peut aussi les appuyersur l’amélioration, la valorisationainsi que la domestication desfruitiers forestiers. ‘’Le labo de vitroplant peut aussi être un excellentatout de coopération entre le sec-teur privé et la recherche, notam-ment sur les semences de pommede terre, de patate douce, d’ana-nas, de Maad (Saba senegalensis)et autres que nous avons dévelop-pées’’, a soutenu Dr Fall. L’instituta également travaillé sur la pêchemaritime, continentale et l’aqua-

PARTENARIAT

aGrIInfoS MenSUel D’InforMatIonS aGrIColeS et rUraleS - 10e année - n°93 - JuIn 20164

reCherChe aGrICole et aGro-alIMentaIre

Le secteur privé invité àparticiper au financement (Jade/Syfia) - Les directeurs généraux d’organismes nationaux(ITA, ISRA et FNRAA) ont invité le privé à s’impliquer davantagedans le financement de la recherche agricole et agro-alimen-taire  pour optimiser les résultats de recherche qui ne sont passouvent bien exploités…Faute d’une bonne communication,dénoncent les industriels.

z PAR ABABACAR GUEyE

culture en produisant des alevins.‘’Avec l’appui du FNRAA, noussommes en train de travailler avecle Nigéria qui est très avancé surl’aquaculture pour produire plus depoissons’’, a souligné Dr Fall.

300 000 t de patate douce/an Pareil pour l’ITA qui a travaillé

sur la transformation de plusieursproduits locaux : Ditax, Bissap etBouye (pain de singe), saucissonà base de poisson (Agri Infos N°78janvier 2015), pain Doolé (AgriInfos décembre 2012), etc. Cesproduits, comme le Bissapconcentré, sont aujourd’hui ex-ploités par des privés. Toutefoisle directeur de l’Ita Dr MamadouAmadou Seck regrette que desproduits comme la patate doucene sont pas pleinement exploités.En effet, indique-t-il, le Sénégalproduit 300 000 t/an de ce tuber-cule. Et une bonne partie de laproduction est exportée vers laMauritanie. Autre success story lamangue. Chaque année, le Séné-gal en produit 150 000 t. Malheu-reusement, explique Dr Seck, 10à 15% de cette production sontexportés. Et la consommation na-tionale tourne autour de 10%.‘’Aujourd’hui l’Ita a formé plusieurspersonnes sur le vinaigre demangue. L’Institut explore leschampignons, un bon créneaudans la mesure où le kilo coûte16 000 F cfa sur le marché interna-tional’’, a souligné Dr Seck.

Si la recherchene communique pas ...Pour le Directeur Exécutif de

la Cnes (Confédération nationaledes employeurs du Sénégal), MorTalla Kane, toutes ces informa-tions constituent des opportuni-tés d’affaires, mais regrette-t-il, ‘’sila recherche ne communique pas,il sera difficile pour le privé de s’en-gager’’. Néanmoins, il magnifie,les échanges d’informations en-tre les parties prenantes, afin demieux cerner la problématiqueet les enjeux de la valorisation dela recherche. Malgré cela sou-ligne M. Kane, les résultats de larecherche doivent être mesurésau regard de l’impact attendu surla société. Pour leur appropria-tion, il propose d’asseoir unebonne politique de communica-tion sur la valorisation des résul-tats de la recherche, de créer laconfiance entre les acteurs, d’in-former sur la notoriété des cher-cheurs, de l’Institution et fairecomprendre les enjeux de la va-lorisation pour nouer de bonnesalliances stratégiques.

Agri Infos : Que cherche le FnRAA en réunissant toutes les partiesprenantes ?Dr pape nDiengou Sall : ‘’Dans le secteur agroalimentaire,les lignes bougent. On n’est plus dans un schéma d’isolementpour parler d’un côté l’ITA et l’Isra, les universités de l’autre.Et c’est cela la mission du FNRAA. Faire en sorte de décloi-sonner les institutions. Parce que prises individuellement,elles n’ont pas les mêmes capacités humaines, les mêmesressources techniques et financières pour relever les défisqui se posent au niveau du monde rural. C’est la raison pourlaquelle, le FNRAA a été créé. Il favorise l’émergence d’équipepour que toutes les compétences puissent se retrouver au-tour des problématiques communes. Ce type de rencontreest inscrit sur notre feuille de route’’.

Le FnRAA finance combien de projets par an ?‘’Plusieurs résultats de recherches présentés au cours de cettetable ronde ont été financés par le FNRAA. Ce qu’il faut savoir,c’est que chaque année nous finançons entre 10 à 15 projetsde recherches agricoles et agroalimentaires. Un projet peutaller de 50 millions de F cfa, à un milliard de F cfa. Je penseque c’est des choses qu’il faut porter à l’attention du publicet je crois que c’est important. Ces appuis vont en directiondes jeunes et des femmes qui s’activent dans la transforma-tion des produits agricoles et halieutiques. Ces financementsvont également dans la formation, dans l’équipement et dansla diffusion à grande échelle des technologies. Le directeurgénéral de l’ITA avait parlé de l’incorporation des céréaleslocales dans la panification et dans les viennoiseries. C’estun projet de plus d’un milliard de F cfa qui a été financé parle FNRAA. Aujourd’hui, toute la problématique de la Gestiondurable des terres, le projet vinaigre de mangue, les tablesde traitement d’huile artisanale, la décortiqueuse de fonioet tant d’autres ont été financés par le FNRAA. Sans compterla reconstitution du capital semencier qui est fondamentale,stratégique pour notre pays. On impulse et on finance’’

Le FnRAA voudrait que le privé y mette le sien?‘’C’est extrêmement important. Par exemple, dans le Conseild’Administration du FNRAA, le secteur privé y est fortementreprésenté. Il est d’ailleurs majoritaire. Je crois c’est une optionde l’Etat de faire en sorte que les utilisateurs des résultats derecherche puissent être en avant. Et c’est à eux aujourd’hui dedécider des activités à financer, de l’enveloppe à attribuer auxprojets. Je crois qu’il y a un changement de paradigme quivient d’être opéré par les autorités de notre pays pour faire ensorte que la demande pilote toutes nos activités de recherche’’.

3 QUESTIONS AU...

... DR PAPE NDIENGOU SALL,DIreCteUr Général DU fnraa ‘’Chaque année, le FNRAA financeentre 10 à 15 projets de recherchesagricoles et agroalimentaires...’’L’incorporation des céréales lo-cales dans la panification estun projet de plus d’un mil-liard de F cfa financé par leFNRAA. Item pour les pro-jets Gestion durable desterres, vinaigre de mangue,tables de traitement d’huileartisanale et décortiqueuse defonio. Sans compter la reconstitutiondu capital semencier. Au FNRAA, on favorise l’émergenced’équipes pour que toutes les compétences puissent se re-trouver. Le secteur privé est majoritaire dans le C. A.

De gauche à droite: Dg de l’ITA Dr Mamadou Amadou SECK et lePCA du FNRAA Moustaoha Takha SAMB

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ACTUALITE

tré ouvert au dialogue. Ceci estaussi valable dans les pêcherieslocales comme nationale’’, a ex-pliqué M. Goudiaby. Il a toute-fois rappelé que, même si lapêche ne fait pas partie descompétences transférées, l’Etata toujours impliqué les acteursde la pêche. La cogestion en estun exemple de réussite de ges-tion participative. Evoquant latransparence, le directeur desPêches a souligné que ‘’le Séné-gal y travaille. Et l’engagementdu président de la République àintégrer la Fiti montre la volontédu Sénégal à travailler sur cettequestion’’.

Pour le directeur de la Fiti,

Steve Bierman, les pays enga-gés dans la Fiti, devront passerpar le processus qui consiste àdonner des informations liéesaux accords de pêche, à la cap-ture, aux types d’espèces à cap-turer dans les Accords de pêche,etc. ‘’Pour l’instant ces pays sontla Mauritanie, le Sénégal, les IlesSeychelles et l’Indonésie qui sesont engagés et donneront leursinformations. La Fiti les produira.Les citoyens n’auront plus besoind’autorisations pour y accéder.Les informations seront sousforme de rapport et accessiblesen ligne’’, a souligné le patron dela Fiti venu d’Allemagne pourprendre part à ce forum.

Au 6ème Forum de l’Aprapamsur le thème ‘’la transpa-rence dans la gestion du

secteur des pêches au Sénégal :quelles stratégies pour le déve-loppement durable de lapêche’’, les problématiques detransparence, de l’accès à l’in-formation, de données de cap-tures et de commerce ont étédéveloppés au cours de la ren-contre.

Partenaires au développe-ment, Comités locaux de pêcheartisanale (Clpa) et élèves sontlargement revenus sur ceconcept Fiti ainsi que ses ob-jectifs. ‘’Le président de la Répu-blique s’est engagé à intégrer laFiti depuis Nouakchott en févrierdernier. C’est dans ce cadre-làque le thème de notre 6ème Foruma été axé sur  la transparence quiest un pilier fondamental de lagouvernance des pêches’’, a ex-pliqué le président de l’Apra-pam, Gaoussou Guèye.

La Fiti est une initiative glo-bale multipartite qui cherche àrendre la pêche plus durable,plus responsable, par le biais dela transparence. Le processusest basé sur la participation in-clusive des parties prenantes dela pêche au Sénégal. ‘’Notre am-bition ce n’est pas de mettre enplace le groupe multipartite,mais de pousser la réflexion avecles différents ministères, parte-naires, acteurs de la pêche arti-sanale présents à cette rencontre,afin de voir comment aller à cecomité multipartite’’, a soulignéGaoussou Guèye. 

Le secteur de la pêche auSénégal, comme l’ont soulignéles participants, navigue eneaux troubles avec l’immatricu-lation des pirogues, la déli-vrance des licences de pêcheainsi que ses retombées écono-miques. Autant de questionssur lesquelles, le public a besoind’être informé.

La Fiti facilite l’accès à l’infoLe Sénégal a toujours fait

montre de transparence dansle secteur de la pêche, a signaléle Directeur des Pêches mari-times  (Dpm) qui présidait ce6ème Forum de l’Association. Se-lon Dr Mamadou Goudiaby, lepays prône la gestion participa-tive. ‘’Avant son intégration à laFiti, le Sénégal s’est toujours mon-

pêChe artISanale :

Les acteurs se rapprochent de la FITI(Jade/Syfia) - En prélude de la mise en place cette an-née, d’un groupe national multipartite la Fiti (fisheriesTransparency Initiative), l’Association pour la Promo-tion et la responsabilisation des acteurs de la pêche ar-tisanale de Mbour (Aprapam) et ses partenaires ontéchangé, début juin à Mbour, sur cette initiative que leSénégal à intégrer récemment.

(Jade/Syfia) - Le Centre régional Agrhymet,du Comité permanent Inter-Etats de Lutte contrela Sècheresse dans le Sahel (CILSS) prévoit desprécipitations moyennes à légèrement excéden-taires très probables sur toute la bande sahé-lienne, apprend fin mai, Jade/Syfia, qui a visité leSite du Bulletin spécial des prévisions saison-nières du même mois.

Pour cette campagne hivernale, les prévisionsdes caractéristiques agro-hydro-climatiques enAfrique de l’Ouest, ont donné les informations sui-vantes sur l’hivernage. Agrhymet ‘’prévoit des dé-

buts de saison tardives à normal sur le Sahel et lesparties Nord des pays du Golfe de Guinée. Par contre,les zones du Centre et du Sud-Est du Sahel, les datesde début de saison précoces à normales sont pro-bables’’. ‘’Des pauses pluviométriques normales àlongues sont prévues pendant la phase d’installationdes cultures’’, ajoute toujours le Centre. Au Sénégal,l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Mé-téorologie (Anacim) confirme ces tendances. Dansson bulletin de prévision de mai, l’Agence soutient‘’un démarrage tardif de la saison des pluies sur lamoitié Ouest et Nord-Ouest. La pluviométrie pourles périodes de Juin, Juillet et Août sera déficitaireà normal respectivement dans ces différentes par-ties’’. Toutefois, annonce l’Anacim, un cumul plu-viométrique ‘’normal à excédentaire’’ sera observéentre juillet, Août et Septembre sur toute l’étenduedu territoire.

Pendant la période post-floraison, les sé-quences sèches seraient ‘’normales à longues’’ et‘’courtes à normales’’ sur respectivement la moitiéOuest de la zone soudano-sahélienne et sur lamoitié Est. Selon Agrhymet, des écoulementsmoyens voire supérieurs à la moyenne sont at-tendus dans les bassins sahéliens et soudano-sahéliens; tandis que des écoulements à ten-dance déficitaire seront observés dans les bassinscôtiers.

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Venus de Tambacounda,Kolda, Kédougou, Ziguinchoret Sedhiou, les profession-

nels de médias ont été imprégnéssur l’agriculture intelligente, la po-litique agricole du Sénégal ainsique les effets des changementsclimatiques.

Pour une meilleure prise encompte de ces aspects par lemonde rural, la Plateforme natio-nale de Dialogue Science-Politiquesur l’adaptation de l’Agriculture etde la sécurité alimentaire au chan-gement climatique (Ccasa-Séné-gal) et le Programme de Producti-vité agricole en Afrique de l’Ouest(PPAAO/WAAPP), en partenariatavec l’ANACIM (Agence nationalede l’aviation civile et de la météo-rologie) et l’Uracs (Union des Ra-dios Rurales et Communautairesdu Sénégal) ont organisé un atelierpour outiller davantage les jour-nalistes et animateurs.

Ainsi, trois sessions de forma-tion ont été organisées à Thiès etKaolack au profit des 96 radioscommunautaires du Sénégal. Lesjournalistes et animateurs ont alorsété familiarisés sur les concepts dechangement climatique et agricul-ture intelligente notamment. Unefois dans leur zone respective, lesprofessionnels de la communica-tion sensibiliseront leurs auditeurssur ces questions. ‘’Les journalistes

et animateurs des radios commu-nautaires, à travers des reportageset des émissions expliqueront auxpopulations les mécanismes d’adap-tation et d’atténuation, les pratiquesd’une agriculture intelligente à dé-velopper face au Changement cli-matique’’, souligne le président del’Uracs. Pour Talla Dieng, ces radiosont un rôle important à jouer dansla compréhension de ces nou-veaux phénomènes climatiques.Ces professionnels de la commu-nication doivent développer desstratégies pour arriver à rendre di-geste l’information. Pour cela,l’agro-météorologue de l’AnacimDiabel Ndiaye a eu, au cours de sestrois jours de formation, à démo-cratiser les termes scientifiques,‘’adaptation’’, ‘’atténuation’’, ‘’rési-lience’’, ‘’Gaz à effet de Serre’’, ainsique certaines infos comme le bul-letin météo dont certains journa-listes et animateurs expliquaientdifficilement à leurs auditeurs.‘’Cette formation constitue une oc-casion de mieux comprendre lescauses de ces effets, mais égalementde vulgariser les réponses scienti-fiques auprès des acteurs du monderural. C’est bien que la PlateformeCcasa et le PPAAO/WAAPP ont eucette idée de partenariat avecl’Uracs’’, se réjouit Diabel.

700 à 800 émissions radios àproduire dans l’année

FORMATION

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Evoquant ce partenariat, lePoint focal du changement clima-tique du PPAAO/WAAPP, Bou-nama Dièye, de la Direction del’Agriculture, par ailleurs coordon-nateur national de la PlateformeCCASA, soutient que les radioscommunautaires constituent unmaillon important pour porter lesinformations à la base. Leur ac-cessibilité et les informations re-layées dans les langues localesconstituent des atouts. Dès lors,explique-t-il, ‘’collaborer avecl’Uracs pour vulgariser les informa-tions sur l’agriculture intelligentes’avère nécessaire’’. Dans son pland’actions changement clima-tique, le WAAPP a recommandé àla Plateforme Ccasa de dévelop-per des stratégies de diffusion àgrande échelle des technologies.‘’Etant des vecteurs de communi-cation, on a eu à les former de sortequ’ils puissent donner le maximum

d’informations à leurs auditeurs’’,soutient M. Dièye. Toutefois, il re-connait que la formation à elleseule ne suffit pas. C’est pourquoi,la Plateforme Ccasa et le WAAPPvont accompagner les journa-listes. Ainsi, 700 à 800 émissionsradios vont être produites au cou-rant de cette campagne agricolepour que les approches liées àl’agriculture intelligence face auclimat soient discutées un peupartout où ces radios sont im-plantées. ‘’Nous sommes en train

de travailler sur le format, les anglesde collaboration et le suivi de sesémissions’’, explique le point focal.Quant à Talla Dieng, il annonce,‘’Un plan d’actions sera soumis auxpartenaires. Nous discuterons de ceplan pour pouvoir continuer le tra-vail sur le terrain’’. Du côté des par-ticipants, ils sont également dé-terminés à accompagner l’Uracsdans ces nouvelles missions decollaboration susceptibles d’ap-porter un plus aux acteurs dumonde rural.

(Jade/Syfia) - Une trentaine de Journalistes et animateurs de ra-dios communautaires de l’Uracs, de la zone Sud ont été formés,début juin à Kaolack (196 Km de Dakar), sur l’agriculture intel-ligente face au changement climatique. Une formation qui aabouti à une production de 800 émissions radios durant decette année pour disséminer les bonnes pratiques agricoles.

ChanGeMent ClIMatIqUe

Les journalistes de radios communautairesà l’école d’une Agriculture intelligente

z PAR ABABACAR GUEyE

CCaSa

Bientôt trois nouvellesplateformes à nioro,gossas et kébémer

Les départements de Nioro, Gossas et Kébémer vont avoir leurplateforme au courant de ce mois de juin, grâce à l’appui duPPAAO/WAAPP. L’annonce a été faite par le coordonnateur

national de la plateforme Ccasa, en marge de la formation desjournalistes et animateurs de radios communautaires à Kaolack.

‘’Le WAAPP en partenariat avec la Ccasa va réaliser six plateformes.Dans un premier temps, nous irons à Nioro du rip, Gossas et de Kébe-mer pour installer ces plateformes locales’’, explique-t-il. L’appui duWAAPP entre dans la politique du ministère de l’Agriculture et del’Equipement Rural (MAER) qui veut disséminer les pratiques del’agriculture intelligente au profit du monde rural. En effet, leschangements climatiques préoccupent plus d’un. Ils affectenttous les secteurs notamment l’agriculture et son sous-secteur.Son adaptation et son atténuation demeurent indispensables.Pour cela, il faudrait adopter une approche intégrée, participativeet commune. L’Etat du Sénégal l’a compris et a intégré cet aspectdans son plan Sénégal Emergent. ‘’Il faut que les Projets et Pro-grammes qui interviennent au Sénégal, intègrent la dimension chan-gement climatique dans ses politiques et stratégies. Nous en sommesà trois plateformes avec l’appui du Ccafs’’, explique Bounama. D’ail-leurs le MAER a ordonné à la plateforme nationale, qu’il existe unarrêté dudit ministère, pour mettre en place des plateformes lo-cales dans tous les départements du Sénégal. AG

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CONTRIBUTION

Depuis l’année 2002, l’UnionEuropéenne est en négocia-tion avec ses 79 partenaires

des pays d’Afrique, des Caraïbeset du Pacifique (ACP) à l’effet deconclure des accords de Partena-riat Economique (APE). Une ré-ponse proposée par nos « amis »européens suite à l’inefficacitéconstatée des régimes d’accèspréférentiel dont bénéficiaientles pays ACP depuis 1975, datede l’érection des accords deLomé. Cette grande ‘’trouvaille’’devant constituer la nouvellebase des relations commercialesentre l’Union Européenne (UE) etles pays ACP, tout en ayant enplus comme finalité, de supplan-ter les accords de Lomé et de Co-tonou (2000).

Les objectifs visés par ce nou-veau partenariat s’énoncent sousle triptyque suivant :

- faciliter l’accès des produitsACP aux marchés européens etvice versa;

- développer le commercesud-sud ;

- soutenir le processus d’inté-gration régionale.

Pour leur mise en œuvre, di-verses études ont été menées parl’Union Européenne ainsi que desorganisations internationales etnon gouvernementales pour, di-sent-elles, mesurer l’impact futurde ces accords sur les pays afri-cains. Ces derniers ont ensuite étéinvités à les signer au prétextequ’ils allaient dans le sens d’unrenforcement du commerce, prin-cipal levier de la relance de lacroissance et par conséquentprincipal moyen de lutte contrela pauvreté. Poussant leur analyse,les européens soutiennent sansambages, que les APE consti-tuaient un puissant levier pour larelance de la dynamique de dé-veloppement de nos pays, avecleur forte capacité d’instaurer unenvironnement des affaires favo-rable au secteur privé.

Pour arriver à cette Afriqueidyllique ultra performante, les eu-ropéens nous proposent une libé-ralisation graduée en 3 étapes :

1. d’abord, au sein desgroupes régionaux déterminéspar eux-mêmes ;

2. ensuite, entre les différentsmarchés régionaux;

3. enfin, entre les pays du Sudet du Nord.

La naissance des marchés ré-gionaux ayant, de leur point devue, cette vertu cardinale de réa-liser le désenclavement des paysisolés, de permettre au secteurprivé local de disposer d’unemasse plus élevée de consom-mateurs et d’accroître considéra-blement ses performances.

Cependant, pour gagner saplace dans ce ‘’paradis euro-afri-cain’’, l’ensemble des pays afri-cains avaient comme obligationde procéder à un désarmementdouanier et de libérer totalementtoutes les entraves à la libre cir-culation des biens. Sur le mêmeversant de cette ouverture desmarchés africains aux produitseuropéens, ils nous jurent, lamain sur le cœur, que nos gou-vernants ne sont pas désarmés,puisque l’Europe leur proposeune approche ‘’flexible’’ et ‘’prag-matique’’ qui permet à chaque ré-gion de négocier des ‘’mesuresde sauvegarde’’ pour les secteurs‘’vulnérables’’.

un nouveau Fonds européende développement (Fed)

Cerise sur le gâteau, il nousont prévu la création d’un nou-veau Fonds européen de déve-loppement (Fed) qui apporteraun soutien financier au processusd’intégration régionale, ainsi qu’àla mise en place des accords. C’estcette vision qui a été expriméepar Tony Blair dans the indépen-dant, l’ancien premier ministremilite pour une appréciation del’aide, mais avec en retour, l’ap-plication du corset des nouvellesrègles de l’OMC, doublée d’uneouverture des marchés des paysbénéficiaires. De même, l’ancienprésident Abdou DIOUF et DonMCKINNON, respectivement se-crétaire général de la francopho-nie et du Commonwealth, ont lar-gement soutenu ce point de vue.Ils avaient ainsi lancé un appelaux dirigeants du G8 dans le sensd’accroître le montant de l’aideau développement. Dans lemême temps, ils demandaientégalement la poursuite des né-gociations de l’OMC visant à sup-primer les aides agricoles, princi-pal frein à une plus grandeouverture des économies despays en voie de développementaux grandes entreprises des paysdu nord.

Cette vision assez simplistedes accords, véhiculée par l’UE,peut être assimilée à un piège,dans la mesure où elle est loin derefléter la réalité et peut raison-nablement être perçue commetraduisant une lecture pares-seuse, voire à rebours de l’état denos économies africaines. A l’évi-dence, c’est sur la pression del’Organisation Mondiale du Com-merce (OMC) qui a toujours sou-tenu que les accords de Lomé etde Cotonou violaient ses dogmesconcurrentiels, mais aussi pourrépondre à la crise interne au ni-veau de l’organisation, que l’UEa concocté ces accords qui n’ontpour toute finalité que d’ouvrir lavoie au tout puissant ‘’marché-roi’’, parti avec succès à laconquête du monde. Il s’agitd’une mise en pratique pure etsimple du programme de libreéchange de l’OMC qui exige quela protection de l’économie soitlevée et qu’une libre circulationdes biens et des investissementssoit instaurée. Cette affirmationétant notamment corroborée parle fait que les objectifs spéci-fiques d’éradication de la pau-vreté et de développement du-rable, identifiés dans l’accord deCotonou, n’ont plus droit de citédans les nouveaux accords. Leconstat largement partagé estque depuis plusieurs années, toutpousse à la libéralisation deséchanges. C’est ainsi que des sec-teurs entiers aussi bien écono-miques que géographiques bas-culent ‘’pieds et poings liés’’ dansl’épicentre du marché. Par exem-ple, dans l’agriculture, les prixmondiaux fixés par les marchésont fini de s’imposer au détri-ment des différents systèmes deprotection, et la plupart des Etatsen sont réduits à la politique dessubventions. Le principe de labaisse des tarifs douaniers béné-ficie partout d’une haie d’hon-neur et l’OMC traque les mauvaisélèves qui rechignent à se mettreau pas. Menacée, l’Union Euro-péenne s’est ainsi retrouvée dansl’obligation de tout tenter, pourne pas être classée parmi les can-cres de la classe et compte sur

son ‘’territoire’’ africain pour yéchapper.

200 multinationalesoccidentales contrôlent80% de toute la productionagricole mondiale

Pourtant, une lecture plus af-finée des effets de la mondialisa-tion fait notamment apparaîtreune aggravation de l’insécuritééconomique et des inégalités so-ciales. Au total, ce phénomènen’a de la « mondialisation » quele nom. En fait, il ne s’agit ni plusni moins que de la mise en réseaud’une trentaine de places fortes(Parsi, Londres, New York, Tokyoetc.), de quelques centainesd’opérateurs et de quelques di-zaines de milliers de personnes,principaux bénéficiaires des re-venus issus de la spéculation. Ellese caractérise par l’ouverture d’unlarge boulevard de contourne-ment des choix des peuples, desinstitutions démocratiques et desÉtats souverains en charge de l’in-térêt général. A la logique de cesderniers, elle a la redoutable ca-pacité de substituer des logiquesstrictement spéculatives, expri-mant les seuls intérêts des entre-prises internationales et des mar-chés financiers.

Pour preuve, le poids financierdes entreprises et des investis-seurs privés (fonds de pension,fonds de placement collectifs,etc.) est désormais supérieur àcelui de très nombreux États.Leur concentration et leurs mo-nopoles (les 200 plus grandes en-treprises multinationales occi-dentales contrôlent 80 % detoute la production agricole etindustrielle mondiale, ainsi que70 % des services et deséchanges) leur donnent le pou-voir d’imposer leurs exigencesaux institutions politiques, auxorganismes de contrôle et auxétablissements bancaires.

Pour nous autres pays afri-cains, des études ont démontréque cette dérégulation qui orga-nise une libre circulation desbiens, adossée à un désarme-ment tarifaire douanier, antienne

du marché, va se traduire par unebaisse drastique des recettes fis-cales de l’ordre de 20 à 60 % etrisque d’entrainer, à terme, deseffets porteurs de risques élevéssur la stabilité intérieure. En effet,la structuration des budgets despays africains est généralementtributaire des recettes douanièresqui interviennent pour une largepart dans la prise en charge desdépenses publiques relatives auxinfrastructures (capacité d’endet-tement du pays) et aux dépensessociales qui concernent lescouches les plus défavorisées dela population.

un paternalisme qui frisele ridicule des européensvis à vis de l’Afrique

Même si l’UE, pour mieuxnous ferrer, nous propose desmécanismes de compensation,force est de constater que cesderniers, quels que soient la va-leur des montants prévus, posentde sérieux problèmes quant àleur qualité qui généralementlaisse à désirer et leur mise enœuvre qui reste à définir.(Il étaitquestion de mesures exception-nelles mais temporaires qui de-vaient venir en déduction duFonds d’Aide Européen). Une pro-position de nos partenaires eu-ropéens qui nous renvoie para-doxalement à la ligne directricede l’OMC, qui bien que n’ayantjamais procédé à une évaluationexhaustive des accords de Mar-rakech, a imposé une libéralisa-tion totale des échanges, en to-lérant juste un système d’aidesdirectes compensatrices avec descritères difficiles à remplir par lespays bénéficiaires, et qui, dans laréalité des faits, a entrainé des ef-fets de distorsion à l’exportation.

Des compensations qui sontd’ailleurs contestées par certainseuropéens à l’image du présidentde la commission des affairesétrangères de la Chambre des Re-présentants, Henry J. Ils sont ar-rivés à la conclusion que ce n’estpas en donnant plus à l’Afriqueque celle-ci va atteindre l’émer-gence. Avec ce paternalisme quifrise le ridicule des européens visà vis de l’Afrique, ils soutiennentque les africains n’ont pas la ca-pacité de gérer eux –même l’aideau développement et qu’il fau-drait les encadrer par la duplica-tion des principes de la confé-rence de Monterrey, repris par leMillenium Challenge Account :des conditions draconiennes etune ouverture des économiesafricaines.

a suivre

‘’Les APe ou la recolonisation de l’Afrique’’Agri Infos vous livre ici la pertinente réflexion de mon-sieur Boucar Diouf* sur les Accords de Partenariats Eco-nomiques (APE) parue dans xalimasn.com et reprise mi-juin, dans le WebLog du Cta à Bruxelles (Centre tech-nique de coopération agricole et rurale) sur la coopéra-tion au développement ACP-UE.

* Les intertitres sont de la rédaction.

*Coordonnateur National de la CIAR (Convergence d’Idées Autour de la République) [email protected]

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AGRICULTURE

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APont Gendarme, Thilène,Mbodiène, Diawar et Ronkh,des villages environnants de

Ross-Béthio, à 35 km de SaintLouis du Sénégal, la contre-sai-son chaude du riz bat son plein.Des parcelles de riz verdoyantess’étendent à perte de vue etémerveillent le visiteur. A GrandDigue-Téleul, dans la Communede Ross-Béthio, Ousmane Fall ri-ziculteur presse le pas pour rega-gner son champ en maturation.‘’C’est un moment crucial dans laculture du riz, un retard entrainedes conséquences sur la récolte’’,lance-t-il furtivement. Elancé,Ousmane, teint noir, la trentainerévolue va vite dans son champ.Il replace les épouvantails contreles oiseaux granivores, embarras-sés par le vent fort qui souffle encette fin mai dans la localité.

Non loin, Gora Guèye, un au-tre riziculteur parcourt sonchamp. Par moment, il enlève lesmauvaises herbes qui bordent sa

parcelle dont le comportementvégétatif laisse de bon augure.Optimiste, le vieux riziculteursoutient que la voie vers l’auto-suffisance en riz est bien enclen-chée ici. ‘’J’exploite deux ha, contreun seul l’an dernier. Si tous les pro-ducteurs font de même, la produc-tion va augmenter’’, dit Gora, avecun brin d’humour.

Atteindre 7,5 t/ha en 2017… A Ross-Béthio, les riziculteurs

soutiennent mordicus que lacontre-saison chaude est sur labonne voie. Car, sur les 44 000 haemblavés dans la Vallée pourcette campagne de contre-sai-son, la zone exploite à elle seule34 000 ha. Si les producteurs enarrivent là, c’est parce que l’Etata aménagé plus de 20 000 ha etsubventionné le matériel de cul-ture attelée à hauteur de 60% etcelui de culture motorisée à hau-teur de 50%.

Au Sénégal, la Vallée du

z PAR ABABACAR GUEyE *

(Jade/Syfia)-Produire suffisamment de riz, les producteurs de laVallée du Fleuve y mettent leur sien. A Ross-Béthio, ils ont em-blavé 34 000 ha pour la contre-saison chaude. L’objectif fixé de600 000 T n’est plus loin. Mais à Ross-Béthio, les producteurs dé-noncent la cherté des tracteurs. Cependant les discussions entreOp et acteurs de la chaine de valeur riz semblent résoudre lescontraintes de commercialisation et de transformation.

fleuve a un potentiel de 240 000ha irrigables. Mais, depuis prèsd’un siècle, le pays a toujours étéparmi les plus grands importa-teurs de riz au monde avec enmoyenne 800  000t/an. Malgrél’appui colossal de l’Etat (32 mil-liards de F cfa) aidé par les bail-leurs de fonds (Usaid, Afd, Ceci,Jica, etc.), la culture du riz n’a paspermis d’atteindre l’autosuffi-sance. Le prix, la qualité de cette‘’sainte céréale’’ produite locale-ment ainsi que les promotions‘’consommer local’’ n’ont pasdonné les effets escomptés surce riz devenu peu attractif sur lemarché national. Mais, début2010, la fin de la crise écono-mique, financière et alimentaireredonne un grain d’espoir au rizlocal, par rapport à celui importéqui coûtait jusqu’à 400 F cfa lekilo. En 2014, avec son PSE*,Macky Sall lance le PNAR*. Lamême année en tournée dans lavallée du fleuve, il demande auxproducteurs de ‘’travailler à neplus importer du riz à partir de2017’’. Un pari ‘’accepté’’ par lesriziculteurs du nord, ceux du suden Casamance (Anambé) et ducentre du pays (Kaolack et Fatick).

Pour Alassane Ba de la SAED,130  000 ha sont emblavés cetteannée et la production va s’en sui-vre : ’’On attend une récolte de 438000 tonnes de paddy dans la Vallée,(soit l’équivalent de 300 000  t deriz blanc)...’’, annonce le Dga de laSAED, Seyni Ndao.

Enthousiastes et organisées, lesOrganisations de producteurs (Op)et la Commune de Ross-Béthio or-ganisent depuis 2015 des Jour-nées de rencontres et d’échangespour la promotion du riz. A l’occa-sion de la 2ème Edition de ces Jour-nées (26 -29 mai), des pistes de so-lutions liées au foncier, aufinancement, à l’aménagementdes parcelles et à la transformationdu riz ont été proposées.

Cette production de 438 000tonnes attendue, comme le croit laSAED, Ross-Béthio y a contribuégrandement. A la Fédération despérimètres autogérés (FPA), uneOp, son coordonnateur OusmaneKâ indique  : ‘’Notre ambition estd’atteindre 7,5 t/ha en 2017 et pro-mouvoir la double culture’’. Pareil auGie de Mame Malick Diagne deThiagar qui, pour cette campagnede contre-saison, exploite 350 ha.A son tour, le groupement ‘’Ecopes’’de Diawar a aménagé 50 ha.

400 000 T de riz importéd’ici juin 2016

Aujourd’hui, la problématiquede la commercialisation sembleêtre résolue. ‘’Toute la productionsera achetée par les riziers comme

l’année dernière’’, affirme le Prési-dent de l’Association des Riziersdu Nord (Arn), Dr Aboubacar Fall.

En effet, en mars 2015, uneconvention avait été signée entreles commerçants-importateurs,les riziers et le ministère du Com-merce pour un dispositif de régu-lation. A cet effet, la BNDE* aacheté près de 4500 t de riz local,soit 1,2 milliards de F cfa. Ce joliprotocole avait aussi permis de ré-guler les importations. ‘’ Un stockd’importation de 400 000 tonnes estautorisé d’ici juin 2016’’, indique lereprésentant de l’ARM*. Cette ré-gulation dope les producteurs.Abdoulaye Wade, riziculteur à Dia-war soutient que le ‘’riz labélisé’’est maintenant disponible danspresque toutes les régions. Le sacde 50 kilos y est vendu à 14 000 Fcfa  ; alors que celui importé re-vient en moyenne à 15 000 F cfa.D’ailleurs, lors de la Fiara* en mars2016, plus de 300 t ont été ven-dues, soit plus de 100 millions deF cfa, selon le Projet de l’Usaid‘’Naatal Mbay’’. Cependant, lejeune Abdoulaye Wade déplore lacherté des tracteurs subvention-nés par l’Etat dont ‘’certains nes’adaptent pas au sol’’. OusmaneKa abonde dans le même sens etdénonce l’inefficacité de ce sys-tème de subvention des intrantset la réhabilitation de certainsaménagements.

Aujourd’hui, avec l’appui desbailleurs dans la transformationdu paddy et du stockage, les rizi-culteurs arrivent à mettre sur lemarché un produit diversifié etde qualité. ‘’Nous avons réponduaux exigences des ménagères’’,soutient Dr Aboubacar Fall, allu-sion faite à la circulation de rizimpropre à la consommation quidéfraie la chronique.

* ENvoyé SPéCIAL àRoSS-BéthIo

bnde  : Banque nationale pour dedéveloppement économiqueARM : agence de régulation desmarchésFIARA : foire internationale de l’agri-culture et des ressources animalesPSe : plan Sénégal emergentPnAR : programme national d’au-tosuffisance en riz SAed : Société d’aménagement etd’exploitation des terres du Delta

aUtoSUffISanCe en rIZ en 2017 

Le Sénégal si proche des600 000 T fixés... Mais

ECHOS DES CEREALES ‘’Quand je mange local, j’enrichis le paysan sénégalais’’Période du 17 au 27 Juin 2016