2
Le 1er novembre, l’Eglise fête les saints, ces hommes et ces femmes qui ont donné leur vie par amour. « Ce que vous faites à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous le faites » : ce sont ces paroles du Christ qu’ils ont mises en pratique, en consacrant leur vie aux plus démunis. En les fêtant, l’Eglise rappelle qu’au-delà de la foi et de l’espérance, la charité doit être première. Une invitation à tout donner pour vivre la pauvreté du cœur. Le Christ ne dit-il pas « Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux » ? Deux rendez-vous à Paris et à Libourne à voir en page 4 ! Il n’existe pas de produit capable de se substituer complètement au sang humain. Le don de sang est donc irremplaçable et indispensable pour sauver une vie. Certaines pathologies réclament obligatoirement des transfusions sanguines. Et chaque année, 500 000 patients bénéficient d’une transfusion sanguine. Mais les besoins sont énormes et les dons ne suffi- sent pas : plus que jamais, il faut se mobiliser ! Vous n’avez jamais donné votre sang ? Vous souhaitez le donner, vous chercher un lieu pour cela ? Vous voulez savoir comment cela se passe ? www.dondusang.net En partenariat avec ce RV du 31 octobre, l’Etablissement Français du Sang accueille sur le parvis Montparnasse les généreux donateurs de sang, plasma et plaquettes, du 26 octobre au 7 novembre de 12h à18h, ainsi qu’à Libourne qui organise un Holywins le 7 novembre, place Abel Surchamps de 14h à 18h. N’oubliez pas : en donnant votre sang, c’est la vie que vous donnez ! Propos recueillis par Amaury Ollivier Quel est plus beau don selon vous ? S’intéresser à autrui. Ne pas lui être indiffé- rent. Lui poser des questions, l’écouter. C’est d’ailleurs le cœur même de mon métier. Mais j’essaie de le faire tout le temps, en me sou- venant de cette magnifique phrase de Serge Lama : « Même s’il a de la peine, il ne vous parle que de vous ». La voilà, la vraie générosité. Votre foi chrétienne influence-t-elle cette conception du don ? Bien sûr ! Cet aspect altruiste, compassionnel et même « secouriste » de la religion m’habite de plus en plus. Parfois, cet élan prend simplement la forme d’un sourire. C’est peu mais, au moins, c’est spontané. On n’en attend rien en retour. Souvent, les gens donnent mais c’est plus pour satisfaire leur ego que par vrai souci de l’autre. Le 1er novembre, on fête la Toussaint ; le 2, nos défunts : qu’est-ce que ces événements vous inspirent ? Ils nous rappellent que, pour chacun de nous, les lumières s’éteindront un jour, que ce qui est matériel disparaîtra. C’est de réaliser cela qui me fait croire de plus en plus fort. Quant aux âmes qui sont au Ciel - je les appelle mes âmes pro- tectrices - nul besoin d’un jour spécial : je pense toujours à elles et je les prie tout le temps, sûr qu’elles veillent sur moi ! Journaliste sportif le plus populaire de France, Nelson Monfort est né dans une famille protestante. Une culture chrétienne qui, d’années en années, devient une foi vivante. Confidences. Nelson ou Monfort intérieur Trois questions à…. Chaque année, le gouvernement définit une «Grande cause na- tionale» : ce fut le cancer, ce fut la maladie d’Alzheimer. Cette année, c’est «Don de vie, don de soi». L’occasion, pour toutes les associations qui œuvrent en faveur du don d’organes, de sang, de plaquettes et du don de moelle osseuse de bénéficier d’une visibilité médiatique particulière. Une grande cause que notre journal annuel se devait de relayer. Pourquoi ? Parce qu’on ne répète jamais assez la nécessité de donner son sang… Cela peut sauver de nombreuses vies, tous les jours. Mais je ne vais pas m’attarder là-dessus, les médias classiques le font suffisamment. En revanche, je trouve intéressant de se pencher un peu plus sur la portée symbolique d’un tel acte. Car, comme le dit l’intitulé de la campagne, c’est bien de donner sa vie, de se donner soi-même qu’il s’agit. Et c’est à cela que nous sommes appelés. Croyants ou non, nous le savons tous : nous ne vivons que parce que nous avons à apporter quelque chose à autrui et nous devons, en échange, apprendre de lui. Or, qui, mieux que les saints, nous montrent que la vie n’a de sens que si elle est donnée ? D’où cette volonté de transposer le thème de cette «grande cause na- tionale» à la fête de la Toussaint : à la suite de ces hommes et ces femmes qui ont passé leur existence à faire du bien sur la terre, il nous faut apprendre à vivre notre vie comme un don perpétuel. Un rein à un malade, une soupe à un affamé, un baiser à l’être aimé, la vie à un enfant. Donner son sang : pour des chrétiens, geste ô combien symbo- lique ! Car n’est-ce pas le Christ lui-même qui, en s’offrant sur la Croix, a versé le sang qui a donné vie au monde ? Scandale qu’un Dieu crucifié, entend-on souvent. Eh oui, scandale. Scan- dale de l’amour absolu qui donne tout. Le don total qui ébranle le monde. A la suite de Jésus, à la suite des saints, à la suite de l’Eglise, nombreux sont ceux qui offrent leur vie pour les autres. Ils le font à contre-courant, faisant leur la radicalité de l’Evangile et de la pauvreté. Pourquoi ne pas prendre cette habitude de donner un peu de son sang ou de ses plaquettes, juste pour garder en tête que toute notre vie doit être offerte à autrui ? Et à notre tour, faisons de notre vie un don total, absolu, irrationnel, fou même. Osons tout par amour de l’autre. «Aime et fais ce que tu veux», disait saint Augustin. Alors faisons de nos vies des dons qui choquent. Amaury Ollivier Don qui choque ! Édito Sudokato HOLYWINS l’évènement « Les jeunes ont envie de découvrir Dieu. Ils ont envie de messages forts ». Une conviction qui a poussé Rémi Darmendrail, animateur d’aumônerie à Libourne, à organiser un événement «Holywins» en s’inspirant de ce qui était fait à Paris depuis 2002. Si la première édition – il y a trois ans- s’est faite discrète, 12 associations caritatives se sont mobilisées l’an dernier et cinq concerts ont été proposés aux jeunes du coin : rap, rock, gos- pel, RnB, il y en avait pour tous les styles ! Un succès reconduit cette an- née pour continuer à témoigner de l’essentiel dans un monde qui perd la tête. «Nous voulons faire passer un message de joie et d’espérance à tous, croyants ou non.» En plus des concerts, des cafés-rencontres, des témoignages, des expositions d’art sacré et plein d’autres activités seront proposées aux participants. Avec des nouveautés spéciales 2009 : théâtre, comédies musicales, spectacle de clowns, chorales d’enfants et d’adultes, concerts de musique classique, réalisation de bandes dessinés, etc. Ren- dez-vous donc le 7 novembre à 14h place Abel Surchamp et dans la salle des fêtes, avec également don du sang de 14h00 à 18h00, pour tous les jeunes de Libourne et d’ailleurs. Un rendez-vous à ne pas manquer. En espérant que d’autres villes reprendront l’idée en 2010 ! www.jeunes-catho33.fr - 05 57 51 05 32 Libourne en force ! Holywins, c’est un triple événement organisé à Paris à l’occasion de la Toussaint, pour témoigner de manière conviviale auprès de tous de la joie et de l’espérance qui anime les chrétiens. C’est tout d’abord ce journal, tiré à 50 000 exemplaires et distribué dans toute la ville. Holywins, c’est aussi une scène, du son et du talent pour un concert en plein air avec quatre groupes : les Light Singers, qui cette année, seront accompagnées d’un trio guitare-basse-batterie avec lequel elles ont enregistré leur nouvel album ; Myriam, gagnante du tremplin Holytremp’ 2009 et ancienne choriste de la «New Gospel Family» ; Specimen, qui vient défendre sur scène son troisième opus, Folies de ce monde, enregistré en collaboration avec Doug Cook : du rock comme on l’aime ! Et bien sûr, Glorious, qui fait son grand retour dans le monde de la pop-louange ! Et surtout, Ho- lywins, c’est une intense veillée de prière dans une église de Paris : cette année, c’est Notre-Dame du Travail, dans le 14e arrondissement. Témoignages, chants, louange et adoration réunissent des milliers de personnes, chrétiens ou non, autour du cœur de Jésus. Rendez-vous le 31 octobre à 19h30 devant l’Eglise (59 rue Vercingétorix, 75014 Paris - derrière la gare Mont- parnasse, près de la place de Catalogne) pour le concert, ou dedans, pour la prière ! Pour plus d’infos, rendez-vous vite sur www.holywins.net ou www.jeunesparis.fr ou appelez la Pastorale des jeunes au 01 55 42 81 21. 3 sites pour vous aider à donner .... www.catholique-paris.com www.jeunesaparis.fr www.dondusang.net et tant d’autres ... Paris : du trois en un Donner ? Où ? Quoi ? Comment ? Règle du jeu : compléter le carré de 81 cases en sachant que toute ligne, toute colonne et tout carré de 3x3 cases ne doit contenir qu’une seule fois chaque chiffre entre 1 et 9. A vous de replacer les premiers chiffres en vous aidant des définitions suivantes : F1, G9 et C7 : nombre d’époux que Sara a vu mourir avant Tobie B9, C3, F7, G5 et H1: le temps d’attente entre l’Annonciation et la Nativité B5 : le jour où Dieu créa l’homme C1, D3 et E6: nombre de fils connus d’Adam et Eve D6 et H7: nombre d’épîtres écrites par Jacques dans le Nouveau Testament B4, E1, G3 et H6 : nombre d’années pendant lesquelles Tobie fut aveugle A7, B3, C5 et E4 : le commandement qui interdit la médisance C6, E9, F4, G7, H5, I3 : le jour de la création des poissons et des oiseaux D9 et G4 : nombre de songes que Joseph a interprétés pour le pharaon dans l’Ancien Testament Pourquoi fêter la Toussaint ? Pourquoi donner son sang ? Ce journal Holywins 2009 est un supplément gratuit de Paris Notre-Dame Bureaux : 8 rue Gît le Coeur - 75006 Paris Directeur de la Publication : Jean-Pierre Chaussade Rédactrice en chef : Ariane Rollier Comité de rédaction : Marie-Alix Guillem, François Tranchant, Bénédicte You, Amaury Ollivier Illustration : sha/Brice Fresney, Brunor Maquette : Audâcieusement Vôtre Paris Notre Dame est publié par l’Association Journal Paris Notre-Dame, siège social : 7 rue St Vincent - 75018 Paris Président : Jean-Pierre Chaussade - CPPAP n° 0612G80299 Dépôt légal : à parution. ISSN 0760-33-55 Tirage : 50 000 exemplaires Imprimerie : DB Print Halluin Remerciements tous particuliers à : CFRT/www.lejourduseigneur.com Chaque jeudi, pour suivre l’actualité de l’Eglise à Paris Abonnement spécial Holywins 1 an = 49€ Tél. 01 53 10 33 80 – www.parisnotredame.fr cfrt TOUS SAINTS! H LYWINS CONCERT GRATUIT VEILLÉE DE PRIÈRE MISSION Myriam Ben Amar Specimen Light Singers Glorious samedi 31 octobre 2009 19h30 à 23h30 Notre-Dame du Travail 56 rue Vercingétorix (14e) métro Pernety ou Gaité Montparnasse www.holywins.net Tel : 01 55 42 81 21 Il m’a tout donné ! Et à vous aussi, il veut tout donner ! Alors ouvrez-votre coeur et faites passer ! C ‘est que du bonheur . TOUS SAINTS! D I O C E S E D E P A R I S

:8*/4 - Overblogddata.over-blog.com › xxxyyy › 1 › 37 › 16 › 16 › jounal-holywins-2009.pdfau 7 novembre de 12h à18h, ainsi qu’à Libourne qui organise un Holywins le

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: :8*/4 - Overblogddata.over-blog.com › xxxyyy › 1 › 37 › 16 › 16 › jounal-holywins-2009.pdfau 7 novembre de 12h à18h, ainsi qu’à Libourne qui organise un Holywins le

Le 1er novembre, l’Eglise fête les saints, ces hommes et ces femmes qui ont donné leur vie par amour. « Ce que vous faites à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous le faites » : ce sont ces paroles du Christ qu’ils ont mises en pratique, en consacrant leur vie aux plus démunis. En les fêtant, l’Eglise rappelle qu’au-delà de la foi et de l’espérance, la charité doit être première. Une invitation à tout donner pour vivre la pauvreté du cœur. Le Christ ne dit-il pas « Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux » ?

Deux rendez-vous à Paris et à Libourne à voir en page 4 !

Il n’existe pas de produit capable de se substituer complètement au sang humain. Le don de sang est donc irremplaçable et indispensable pour sauver une vie. Certaines pathologies réclament obligatoirement des transfusions sanguines. Et chaque année, 500 000 patients bénéficient d’une transfusion sanguine. Mais les besoins sont énormes et les dons ne suffi-sent pas : plus que jamais, il faut se mobiliser ! Vous n’avez jamais donné votre sang ? Vous souhaitez le donner, vous chercher un lieu pour cela ?Vous voulez savoir comment cela se passe ? www.dondusang.netEn partenariat avec ce RV du 31 octobre, l’Etablissement Français du Sang accueille sur le parvis Montparnasse les généreux donateurs de sang, plasma et plaquettes, du 26 octobre au 7 novembre de 12h à18h, ainsi qu’à Libourne qui organise un Holywins le 7 novembre, place Abel Surchamps de 14h à 18h. N’oubliez pas : en donnant votre sang, c’est la vie que vous donnez !

Propos recueillis par Amaury Ollivier

Quel est plus beau don selon vous ? S’intéresser à autrui. Ne pas lui être indiffé-rent. Lui poser des questions, l’écouter. C’est d’ailleurs le cœur même de mon métier. Mais j’essaie de le faire tout le temps, en me sou-venant de cette magnifique phrase de Serge Lama : « Même s’il a de la peine, il ne vous parle que de vous ». La voilà, la vraie générosité.

Votre foi chrétienne influence-t-elle cette conception du don ? Bien sûr ! Cet aspect altruiste, compassionnel et même « secouriste » de la religion m’habite de plus en plus. Parfois, cet élan prend simplement la forme d’un sourire. C’est peu mais, au moins, c’est spontané. On n’en attend rien en retour.

Souvent, les gens donnent mais c’est plus pour satisfaire leur ego que par vrai souci de l’autre.

Le 1er novembre, on fête la Toussaint ; le 2, nos défunts : qu’est-ce que ces événements vous inspirent ?Ils nous rappellent que, pour chacun de nous, les lumières s’éteindront un jour, que ce qui est matériel disparaîtra. C’est de réaliser cela qui me fait croire de plus en plus fort. Quant aux âmes qui sont au Ciel - je les appelle mes âmes pro-tectrices - nul besoin d’un jour spécial : je pense toujours à elles et je les prie tout le temps, sûr qu’elles veillent sur moi !

Journaliste sportif le plus populaire de France, Nelson Monfort est né dans une famille protestante. Une culture chrétienne qui, d’années en années, devient une foi vivante. Confidences.

Nelson ou Monfort intérieurTrois questions à….Chaque année, le gouvernement définit une «Grande cause na-

tionale» : ce fut le cancer, ce fut la maladie d’Alzheimer. Cette année, c’est «Don de vie, don de soi». L’occasion, pour toutes les associations qui œuvrent en faveur du don d’organes, de sang, de plaquettes et du don de moelle osseuse de bénéficier d’une visibilité médiatique particulière. Une grande cause que notre journal annuel se devait de relayer. Pourquoi ? Parce qu’on ne répète jamais assez la nécessité de donner son sang… Cela peut sauver de nombreuses vies, tous les jours. Mais je ne vais pas m’attarder là-dessus, les médias classiques le font suffisamment. En revanche, je trouve intéressant de se pencher un peu plus sur la portée symbolique d’un tel acte. Car, comme le dit l’intitulé de la campagne, c’est bien de donner sa vie, de se donner soi-même qu’il s’agit. Et c’est à cela que nous sommes appelés. Croyants ou non, nous le savons tous : nous ne vivons que parce que nous avons à apporter quelque chose à autrui et nous devons, en échange, apprendre de lui. Or, qui, mieux que les saints, nous montrent que la vie n’a de sens que si elle est donnée ? D’où cette volonté de transposer le thème de cette «grande cause na-tionale» à la fête de la Toussaint : à la suite de ces hommes et ces femmes qui ont passé leur existence à faire du bien sur la terre, il nous faut apprendre à vivre notre vie comme un don perpétuel. Un rein à un malade, une soupe à un affamé, un baiser à l’être aimé, la vie à un enfant. Donner son sang : pour des chrétiens, geste ô combien symbo-lique ! Car n’est-ce pas le Christ lui-même qui, en s’offrant sur la Croix, a versé le sang qui a donné vie au monde ? Scandale qu’un Dieu crucifié, entend-on souvent. Eh oui, scandale. Scan-dale de l’amour absolu qui donne tout. Le don total qui ébranle le monde. A la suite de Jésus, à la suite des saints, à la suite de l’Eglise, nombreux sont ceux qui offrent leur vie pour les autres. Ils le font à contre-courant, faisant leur la radicalité de l’Evangile et de la pauvreté. Pourquoi ne pas prendre cette habitude de donner un peu de son sang ou de ses plaquettes, juste pour garder en tête que toute notre vie doit être offerte à autrui ? Et à notre tour, faisons de notre vie un don total, absolu, irrationnel, fou même. Osons tout par amour de l’autre. «Aime et fais ce que tu veux», disait saint Augustin. Alors faisons de nos vies des dons qui choquent.

Amaury Ollivier

Don qui choque !Édito

Sudokato

HOLYWINS l’évènement

« Les jeunes ont envie de découvrir Dieu. Ils ont envie de messages forts ». Une conviction qui a poussé Rémi Darmendrail, animateur d’aumônerie à Libourne, à organiser un événement «Holywins» en s’inspirant de ce qui était fait à Paris depuis 2002. Si la première édition – il y a trois ans- s’est faite discrète, 12 associations caritatives se sont mobilisées l’an dernier et cinq concerts ont été proposés aux jeunes du coin : rap, rock, gos-pel, RnB, il y en avait pour tous les styles ! Un succès reconduit cette an-née pour continuer à témoigner de l’essentiel dans un monde qui perd la tête. «Nous voulons faire passer un message de joie et d’espérance à tous, croyants ou non.» En plus des concerts, des cafés-rencontres, des témoignages, des expositions d’art sacré et plein d’autres activités seront proposées aux participants. Avec des nouveautés spéciales 2009 : théâtre, comédies musicales, spectacle de clowns, chorales d’enfants et d’adultes, concerts de musique classique, réalisation de bandes dessinés, etc. Ren-dez-vous donc le 7 novembre à 14h place Abel Surchamp et dans la salle des fêtes, avec également don du sang de 14h00 à 18h00, pour tous les jeunes de Libourne et d’ailleurs. Un rendez-vous à ne pas manquer. En espérant que d’autres villes reprendront l’idée en 2010 !

www.jeunes-catho33.fr - 05 57 51 05 32

Libourne en force !

Holywins, c’est un triple événement organisé à Paris à l’occasion de la Toussaint, pour témoigner de manière conviviale auprès de tous de la joie et de l’espérance qui anime les chrétiens. C’est tout d’abord ce journal, tiré à 50 000 exemplaires et distribué dans toute la ville. Holywins, c’est aussi une scène, du son et du talent pour un concert en plein air avec quatre groupes : les Light Singers, qui cette année, seront accompagnées d’un trio guitare-basse-batterie avec lequel elles ont enregistré leur nouvel album ; Myriam, gagnante du tremplin Holytremp’ 2009 et ancienne choriste de la «New Gospel Family» ; Specimen, qui vient défendre sur scène son troisième opus, Folies de ce monde, enregistré en collaboration avec Doug Cook : du rock comme on l’aime ! Et bien sûr, Glorious, qui fait son grand retour dans le monde de la pop-louange ! Et surtout, Ho-lywins, c’est une intense veillée de prière dans une église de Paris : cette année, c’est Notre-Dame du Travail, dans le 14e arrondissement. Témoignages, chants, louange et adoration réunissent des milliers de personnes, chrétiens ou non, autour du cœur de Jésus. Rendez-vous le 31 octobre à 19h30 devant l’Eglise (59 rue Vercingétorix, 75014 Paris - derrière la gare Mont-parnasse, près de la place de Catalogne) pour le concert, ou dedans, pour la prière !Pour plus d’infos, rendez-vous vite sur www.holywins.net ou www.jeunesparis.fr ou appelez la Pastorale des jeunes au 01 55 42 81 21.

3 sites pour vous aider à donner ....

www.catholique-paris.comwww.jeunesaparis.frwww.dondusang.netet tant d’autres ...

Paris : du trois en un

Donner ? Où ? Quoi ? Comment ?

Règle du jeu : compléter le carré de 81 cases en sachant que toute ligne, toute colonne et tout carré de 3x3 cases ne doit contenir qu’une seule fois chaque chiffre entre 1 et 9.A vous de replacer les premiers chiffres en vous aidant des définitions suivantes :

F1, G9 et C7 : nombre d’époux que Sara a vu mourir avant Tobie

B9, C3, F7, G5 et H1: le temps d’attente entre l’Annonciation et la Nativité

B5 : le jour où Dieu créa l’homme

C1, D3 et E6: nombre de fils connus d’Adam et Eve

D6 et H7: nombre d’épîtres écrites par Jacques dans le Nouveau Testament

B4, E1, G3 et H6 : nombre d’années pendant lesquelles Tobie fut aveugle

A7, B3, C5 et E4 : le commandement qui interdit la médisance

C6, E9, F4, G7, H5, I3 : le jour de la création des poissons et des oiseaux

D9 et G4 : nombre de songes que Joseph a interprétés pour le pharaon dans l’Ancien Testament

Pourquoi fêter la Toussaint ?

Pourquoi donner son sang ?

Ce journal Holywins 2009 est un supplément gratuit de Paris Notre-DameBureaux : 8 rue Gît le Coeur - 75006 ParisDirecteur de la Publication : Jean-Pierre ChaussadeRédactrice en chef : Ariane RollierComité de rédaction : Marie-Alix Guillem, François Tranchant,

Bénédicte You, Amaury OllivierIllustration : sha/Brice Fresney, BrunorMaquette : Audâcieusement Vôtre Paris Notre Dame est publié par l’Association Journal Paris Notre-Dame, siège social : 7 rue St Vincent - 75018 Paris

Président : Jean-Pierre Chaussade - CPPAP n° 0612G80299Dépôt légal : à parution. ISSN 0760-33-55Tirage : 50 000 exemplairesImprimerie : DB Print HalluinRemerciements tous particuliers à : CFRT/www.lejourduseigneur.com

Chaque jeudi,pour suivrel’actualitéde l’Eglise à Paris

Abonnement spécial Holywins

1 an = 49€Tél. 01 53 10 33 80 – www.parisnotredame.fr

Insert PND journal Holywins.qxd:PND 1224_2 .qxd 6/10/09

cfrt

TOUS SAINTS!H LYWINS

CONCERT GRATUITVEILLÉE DE PRIÈRE

MISSION

Myriam Ben Amar

Specimen

Light Singers

Glorious

samedi 31 octobre 2009

19

h3

0 à

23

h3

0

Notre-Dame du Travail

56 rue Vercingétorix (14e)

métro Pernety ou Gaité

Montparnasse

www.holywins.net Tel : 01 55 42 81 21

flyer105-150.indd 1 2/10/09 12:01:06

Il m’a tout donné ! Et à vous aussi, il veut tout donner !

Alors ouvrez-votre coeur et faites passer ! C ‘est que

du bonheur .

TOUS SAINTS!

D I O C E S E D E P A R I S

Page 2: :8*/4 - Overblogddata.over-blog.com › xxxyyy › 1 › 37 › 16 › 16 › jounal-holywins-2009.pdfau 7 novembre de 12h à18h, ainsi qu’à Libourne qui organise un Holywins le

Propos recueillis par Amaury Ollivier

Il y a un an tout juste, la petite sœur des chiffonniers nous quittait. Elle allait avoir cent ans. En 1996, à Bernard Pivot qui lui demandait quel était le mot qu’elle détestait, elle avait répondu « stop ». Ce stop qui nous retient de tout donner comme elle l’a fait, ce stop qui limite nos relations à la famille et aux amis, ce stop qui veille à laisser la pau-vreté à la porte, ce stop enfin qui paralyse la foi et l’étouffe dans un coin de notre vie quotidienne. Madeleine Cinquin, née dans une famille franco-belge aisée, avait tout pour passer une vie heureuse et prometteuse parmi la bourgeoisie bruxelloise. Et en 1931, personne ne l’oblige à prononcer ses vœux dans la congrégation Notre-Dame de Sion. Personne, si ce n’est le Christ qui s’est donné totalement pour elle en mourant sur la Croix et qu’elle choisit d’imiter pour apporter à son tour la justice et l’amour à tous. Envoyée comme enseignante à Istanbul et en Tunisie auprès de jeunes filles de milieux favorisés, elle achève son tour de la Méditer-ranée au Caire en 1971. Là, elle abandonne l’enseignement et décide

de vivre au milieu des plus pauvres, dans un bidonville du Caire. On lui doit la conception de nombreux projets pour améliorer la santé, l’édu-cation et la protection sociale de ces populations. Parcourant l’Europe et les Etats-Unis à la recherche de dons, elle témoigne : «C’était le rêve de ma jeunesse de partager jusqu’au bout la vie de ceux qui sont les plus démunis sur la terre.» Rentrée en France, elle continue son œuvre de solidarité en écrivant, en restant proche des personnes de la rue et en créant l’association ASMAE (l’Association des Amis de Sœur Emma-nuelle).Son bonheur d’avoir tout donné se lisait dans ses yeux pétillants et son éternel sourire. Puissions-nous parvenir à graver dans nos cœurs ce «Yallah» qu’elle répétait à l’envie, et qui a transformé sa vie en un don parfait.

Marie-Alix Guillemhttp://www.asmae.fr/

Sœur Emmanuelle : un an déjà

Vous êtes prêtre, éducateur, vous avez travaillé au-près d’un ministre : pour vous, la vie n’a-t-elle de sens que si elle est donnée ? A ma naissance, la vie m’a été donnée. Aussi je ne puis pas me considérer en qualité de propriétaire. Il me semble qu’elle ne peut prendre sens que si, à son tour, elle est donnée.Si je pense pouvoir construire du sens uniquement à partir de ce que je possède - argent, diplôme, résidence secon-daire, voiture de sport-, un tel sens ne pourra passer le cap de l’épreuve et encore moins celui de la mort. A l’heure de celle-ci, je n’emporterai pas toutes ces pré-tendues richesses. Mais, si je construis du sens à partir des relations que je noue avec les autres, alors je peux vibrer à l’expérience pascale d’une vie plus forte que la mort : les relations tissées ont dimension d’éternité. Les dons effec-tués laissent des traces indélébiles. Contrairement à ce que beaucoup de gens croient, on n’est pas riche de ce que l’on a mais de ce que l’on est. En fait, on est riche de ce que l’on donne.

«Donner» et «se donner» sont-ils inséparables ?Donner un objet ou de l’argent, ce n’est pas donner de soi. Le temps est ce que j’ai de plus précieux. La plus grande preuve de l’amour que l’on puisse porter à l’autre, c’est donc lui donner son temps. D’ailleurs, combien de vies de couples se brisent, de vies de familles s’effondrent parce qu’on ne consacre pas suffisamment de temps à son mari,

son épouse, ses enfants ! C’est la même chose pour la vie spirituelle qui se dessèche si l’on n’offre pas à Dieu le temps de la prière. Et le SDF attend peut être davantage le moment partagé plutôt que la seule piécette. Oui, aimer, c’est se donner et se donner, c’est donner de son temps.

Il y a dans le don un aspect humiliant pour celui qui reçoit. Comment donner sans humilier ?Le don à sens unique peut s’avérer écrasant pour celui qui ne fait que recevoir. Seul l’échange est constructif. Aussi faut-il toujours parler, je crois, de don et de contre-don. Je te donne une piécette, tu me donnes ton sourire. Je croise parfois des personnes qui ne veulent pas permettre à ceux qu’ils ont aidés de laisser donner à leur tour, refusant avec dédain le petit cadeau de reconnaissance que souhaite faire la personne accompagnée. Quel dommage ! Et n’ou-blions pas parfois que donner, c’est en fait rendre à l’autre ce à quoi il a droit et que la société lui a pris. On retrouve là les accents du prophète Amos qui, dans l’Ancien Testa-ment, s’indigne devant le mépris du pauvre et l’absence de justice sociale. Oui, le don doit toujours se situer dans une dynamique d’échange. Voilà plus de trente ans que je travaille auprès de jeunes en difficulté. Je ne saurais pas dire ce que j’ai pu leur donner. Mais je pourrais écrire des dizaines d’ouvrages sur ce qu’ils m’ont apporté.

Vous dites que les jeunes vous ont beaucoup apporté. Est-ce que, justement, leur sentiment

de révolte vis-à-vis de la société ne serait pas dû au fait qu’elle a trop cherché à leur donner -sans échanger avec eux au préalable- et que cela n’a fait que leur révéler leur «marginalité» ?Ce dont parfois les jeunes ont le plus besoin, c’est de ren-contrer des adultes capables de leur dire : «J’ai besoin de toi». Des adultes qui leur proposent de les aider, il y en a parfois pléthore. Mais les adultes capables de leur dire «J’ai besoin de toi» se font plus rares. Je connais des adoles-cents au bord du suicide, non qu’ils ne soient pas aimés (ils ont leur place dans la famille), non qu’ils ne soient pas ai-dés (ils ont vu une ribambelle de psychologues), mais parce qu’ils n’ont pas rencontré d’adultes capables de leur dire : «On a besoin de toi. Ce que tu apportes est irremplaçable». Si, comme le dit Luc dans les Actes des Apôtres, il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir, n’oublions pas que le plus grand bonheur que l’on puisse faire à l’autre, c’est lui permettre de donner. «On a tous besoin qu’on ait besoin de soi.», chante Goldman dans une chanson célèbre. Le drame de l’exclusion, c’est le sentiment d’inutilité sociale. Car finalement, on ne peut, je crois, exister socialement que par ce que l’on donne. C’est pourquoi lutter contre la marginalité de certains jeunes, c’est contribuer à leur don-ner une vraie place dans la société. Et cette vraie place vaut par ce qu’on leur demandera de donner, et non seulement de recevoir. Ce qui caractérise la situation de citoyenneté, c’est l’équilibre entre la contribution et la rétribution. Si la contribution est forte et la rétribution faible, c’est la situa-tion de l’exploitation. Mais si, au contraire, la rétribution est forte et la contribution faible, on est dans l’assistanat. Il faut toujours viser l’équilibre.

Comment éduquer les jeunes et l’ensemble des per-sonnes qui composent la société à l’idée du don de soi ? Beaucoup de bonnes idées ont été victimes de caricature. On a très souvent relié l’idée du don de soi à celle de la négation de soi. Et, à juste titre, on a pu alors juger dan-gereuses des idées prônant la négation de soi. Je crois pour ma part, au contraire, que le don de soi, c’est ce qui per-met d’exister. J’existe, non par ce que j’ai, mais par ce que je donne. Finalement, n’est-ce pas le don de soi qui permet l’accomplissement de soi-même ?

Propos recueillis par Amaury Ollivier

Prêtre salésien, Jean-Marie Petitclerc est éducateur au-près des jeunes en difficulté dans le cadre de l’association Le Valdocco. Il a également été conseiller de Christine Boutin, ancienne ministre du Logement et de la Ville, et siège au Conseil national des villes. Rencontre avec un homme de Dieu qui ne vit que pour donner.

Petitclerc au grand cœur

L’association Le Rocher œuvre au niveau social et éducatif dans des cités sensibles et des quartiers populaires, en s’appuyant sur la doctrine sociale de l’Eglise. Elle est un interlocuteur reconnu des pouvoirs publics. Témoi-gnage d’un éducateur.

« Nous, on ne nous aime pas ». Voici une phrase proférée par un jeune de banlieue lors des émeutes de 2005. Ces mots avaient interpellé mon cœur. Des mots qui, au moment de donner une année pour Jésus, ont pesé dans mon choix, dans ma volonté de rejoindre Le Rocher (une présence aimante au cœur des cités françaises, au nom de Jésus, du Tout Amour). J’ai été envoyé à Lyon, loin de chez moi. Pendant une année, j’ai vécu la grâce d’essayer d’aimer chaque personne dans cet empilement de misères : mon quartier. J’ai voulu me faire serviteur, en aidant les jeunes à faire leurs devoirs, en jouant au football avec les enfants, en prenant du temps avec mes voisins…Comme le disait Assia, une petite de dix ans, « plusieurs fois, j’ai pleuré dans mon cœur ». Cepen-dant, j’ai vu tant de fois affleurer la grâce que Dieu laisse passer en chacun, j’ai pu contempler les étincelles de Son œuvre et une joie immense s’invitait en moi.Le Seigneur aime chacun de Ses petits et Il nous demande d’aimer sans juger avec Lui. C’est fou ce qu’Il aime, c’est incroyable comme Il nous comble (chaque temps de don est un temps où l’on reçoit d’immenses cadeaux).Aujourd’hui, je garde chacun de ces visages comme l’image vivante de Dieu présent dans nos vies. Et mon cœur est plein de joie…

François Tranchant

http://www.assolerocher.org/

« Comment rendrai-je à Yahvé tout le bien qu’Il m’a fait ? »

Pierre arrive au centre à 20 heures. Il est encore en costume et serre la main de Yoan, jogging et col roulé, qui surveille la soupe sur le feu en racontant le dernier match. Les volontaires de la Société Saint Vincent de Paul arrivent au compte-goutte et saluent les autres en s’attelant à la préparation des sacs. La maraude de ce soir rassemble douze jeunes : ils partiront en équipe de trois. On se retrouve dans l’oratoire pour remettre la soirée dans la prière avant de se séparer. Le groupe de Pierre prendra l’avenue du Maine. Très vite, Sergio et ses amis reconnaissent le petit groupe et l’alpaguent : « Eh Pierre, t’as rien pour nous ? » La soirée est lancée. « Si bien sûr ! Nous avons de la soupe ou du café. » Chacun se sert une tasse, les vo-lontaires aussi. Le café, prétexte idéal pour approcher les gens de la rue. Les jeunes n’ont pas grand chose à offrir si ce n’est de leur temps. Voilà l’enjeu de la soirée : donner de l’amitié, un moment d’humanité. En bref, rétablir dans leur dignité ceux que la société

marginalise. On échange des nouvelles, souvent peu cohérentes, puis on continue à remonter l’avenue. Le groupe rencontre Philippe. La journée a été dure, il ne tient plus très droit, la bouteille semble avoir été sa plus fidèle compagne. Ce soir, il est bougon, jure un peu mais demande une soupe. D’humeur peu ba-

varde, il boit sa soupe et s’enroule dans son duvet en tournant le dos à tous. On repart. Lydia les arrête de sa voix de ténor : « Les jeunes, je vous attendais ! » Elle sort 30 € d’une poche sale et trouée : « Tenez, c’est pour ceux qui ont moins que moi.» La soirée sera parsemée de quelques autres rencontres dont l’une assez violente, où Kader jettera sa soupe dans une fureur soudaine. A 22 heures, nos bénévoles re-joignent le centre où les attendent les autres marau-deurs. On s’échange les nouvelles de la soirée en ran-geant les sacs, puis tous vont confier les personnes rencontrées au Seigneur avant de rentrer chez soi. « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ». Les visages radieux confirment cet adage. Surtout celui de Lydia.

Bénédicte You

http://www.ssvp.fr/

Ces Monsieur Vincent d’aujourd’hui

Alors que beaucoup de jeunes partent pour donner, vous avez beaucoup reçu. Un voyage passé à men-dier : pourquoi ce renversement ?Nous sommes partis comme les pèlerins le faisaient au Moyen âge. Nous voulions expérimenter la pauvreté évan-gélique. En tant qu’occidental, mendier son pain demande de l’humilité et de la délicatesse. Humilité parce qu’on est dans un pays de nantis et que les gens le savent. Délica-tesse car il faut toujours laisser l’autre libre de donner ou pas. L’intérêt d’une telle expérience, c’est de découvrir que sans les autres – et sans Dieu quand on est croyant -, on n’est pas grand chose. C’est un entraînement à l’abandon qui nous fait entrer dans une relation de confiance très forte avec les hommes et le Ciel, puisque notre survie ne dépend que d’eux. Ce fut notre cas pendant 232 jours de marche.

N’est-ce pas faire le choix de la facilité ? Le pro-verbe dit «Aide-toi et le ciel t’aidera». Tous les jours, toute la vie, chacun de nous est à la fois dans le don et la réception. C’est ainsi que se construit l’amour, dans un échange. Or il nous est bien souvent plus facile de donner que de recevoir. Dans la réception, il y a une forme de dépendance. Bien souvent nous ne voulons pas dépendre des autres. Demander aux autres nous a per-mis de lâcher prise et de comprendre combien notre vie ne dépendait pas que de nous. Pour aimer vraiment, ne faut-il pas que je me laisse aimer ? Que j’accepte de dépendre d’un autre être ? Ce voyage nous a appris à sortir de nos

relations de donnant-donnant, donner sans attendre en retour, recevoir humblement, retrouver la gratuité de l’échange. Ainsi on peut reconnaître que nous n’avons rien que nous n’ayons reçu du Créateur. C’est le sens de notre pèlerinage.

Un sens qui n’est pas toujours très bien compris…Souvent on entend dire «On n’est pas tous appelé à vivre dans la pauvreté.» Je crois qu’au contraire, le message de l’Evangile est radical et qu’il nous invite à vivre cette radica-lité. Dans l’évangile de Matthieu 19, 24 : « Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume des Cieux. ». Ce qui ne veut pas dire vivre dans la misère mais prendre conscience que, sans Dieu, nous ne sommes rien et qu’il faut tout lui confier. Quelqu’un de riche peut très bien vivre la pauvreté de cœur en ayant un réel détachement des biens terrestres. Mais je crois qu’être pauvre matériellement prédispose plus facile-ment notre cœur à une telle confiance. Ce fut le renouveau qu’apporta saint François à l’Eglise.

Souvent, donner est une attitude à sens unique, qui peut être humiliante pour la personne qui reçoit. Comment bien donner ?Le don peut parfois ne pas répondre avec justesse au be-soin de la personne à qui l’on donne. Quand j’envoie un vêtement en Afrique, est-ce que je ne tue pas le travail du couturier local ? Cela n’enlève rien à la générosité de celui qui donne. Mais pour ne pas écraser l’autre par son don, il faut être prêt à se laisser toucher par celui à qui l’on donne. Etre prêt à recevoir de lui, à le recevoir. D’où l’importance d’entrer dans une vraie relation qui soit à la fois don et réception.

Un exemple d’échange vécu et qui vous a marqués ?Dans un village en France, une dame nous a invités à dîner. Elle nous a tout offert, nous ne lui avons rien donné. En repar-tant, elle nous a remerciés. «Je suis veuve depuis six mois et c’est la première fois depuis la mort de mon mari que je ne dîne pas seule devant la télévision.» Sans que nous le vou-lions, il y avait eu un vrai échange. On se souvient aussi de cette jeune femme italienne, qui après nous avoir offert un repas, nous a dit en nous embrassant : « Merci de m’avoir donné l’occasion de donner ». En acceptant de recevoir, on peut aussi donner plus qu’on ne croit.

Mariés le 9 juin 2007, Edouard et Mathilde Cortès ont choisi, comme voyage de noces, de faire un pèlerinage à pied de Paris à Jérusalem, en demandant l’hospitalité et la nourriture. 6000 kilomètres, plus de 250 rencontres, une aventure humaine et spirituelle qu’ils racontent dans Un chemin de pro-messes (éd. XO Editions, novembre 2008)

Mathilde et Edouard CortèsInterviewUn chemin de promesses

Reportage

cr

Il faut se dépouiller de soi pour se remplir de Dieu, il faut se donner à Dieu pour se dépouiller de soi.

saint Vincent de Paul

cr

cr

Salut, j’espère que je ne vous dérange

pas. Je voulais juste vous rappeler

qu’il y a deux mille ans, j’ai carré-

ment donné de ma personne. Alors,

sans vouloir abuser bien sûr, si vous

pouviez donner un peu de temps, un

peu d’amour autour de vous, ça vous

rendra heureux !