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il Août 1900 LE NUMÉRO 5 CENTIMES N»17
CLOTURE DES CHAMBRES
a'
t vos omni otens Dre us! »
A ;,mm /.i&$ï$imMf9}.
LISA8IT! UOnïElEIESWE
Comme tousvles fanàtismes, le fana-
tisme dreyfusiste après" avoir engendréla folie furieuse, engendre l'imbécillité.
C'est dans l'ordre..Une: chose seulement
m'étonne, .-(M'estque ceiajharche si vite.
J'aurais cru en effet à une période fu-
rieuse Éêaueôup plus longue et beau-;
coup plus redoutable. Je. m'y étais *per-a «onnellêment préparé et j'avais pris mes
v,SéSQlutiô,ns ..en prévision des différentes
siffioentuâïitès que je .suppÂsàfe pouvoir se
présenter..-
Mais dès lors, que nos extraordinaires
gouvernants sont déjà dans, le gâtisme,c'est qu'en réalité ils ne sont pas si
• extraordinaires que cela;
Or, dans le gâtisme» ils y sont en plein.Tant qu'ils se ^bornaient à gouverner
la France non pas ett se plaçant au pointde vue des intérêts français, mais à celui
des intérêts étrangers, tarit qu'ils s'ap-
pliquaient à s'appuyer exclusivement:sur les francs-maçons, les juifs, les clé-
ricaux protestants et. les anarchistes,c'est-à-dire sur tout ce qui est en France
exclusivement cosmopolite, et à se poseren adversaires acharnes de tout ce qui est
résolument français, on pouvait s'éton-
ner, mais ofc comprenait. Qn se disait :
ils travaillent pour qui les payé. Et on
se sentait presque heureux du manque
d'homogénéitaé par lequel se distingue le
ministère Dreyfus, en pensant que ce
manque d'homogénéité provenait sans
doute de .ce qu'il' avait été impossiblede trouver passez de vendus dans un seul
parti. ...
Plus forci, on les a vus, en présencede l'hostilité grandissante du pays, lier
commerce avec les collectivistes et les
anarchistes! et les organiser en bandes
auxquelles il était permis de fracasser
un certain nombre de crânes français,
pourvu qu'ils consentissent à crier : Vive
Lôubetl - : :
'''-Plus tard encore, on s'est montré à
peiné surpris lorsqu'ils éprouvèrent le
besoin d'assurer leur sécurité en créant
une police spéciale composée des escar-
pes et des repris de justice qu'ils fai-
saient sortir de -priisonv'étauxquels ils
confiaient spécialement la garde 'de leur
gouvernement dit « de défense républi-caine ». '' ' ''
V'
Enfin, on s'expliqua-fort-bien qu'ils'
eussent soif de£: prestige/ puisqu'ilsen manquaient, et qu'ils voulussent à
toute force inaugurer, avec l'Expositionde 1900, des ruptures de passer elles, et
des tueries auxquelles on n'avait pas .
songé dans les expositions: précédenteset qui constituent le vrai clou de cèlle-çi.On admit même qu'ils eussent l'aplombd'invitei\des monarques à venir cpntem*.;plcr leur tête, car ils eh TôntLune':ïen .se.;
voyant à pareille fête,. „.. ...Mais qu'ils n'aient'pàs fait rentrer les
gardes anarchistes à la caserne, c'est-à-
djre en prison, alors qu'ils fontvenir des
princes et des chefs/de peuples, c'est là
un signe auquel'ëe^e^t mesurer l'état
de décomposition de;%urs facultés pen-santes. ''''"'-\V"
Car c'est vraimentx^R,; comble que
d'obliger.la France à eritretènir sim-ulta-r
némeht dès souverains qui;.; viennent
pour respirer l'air de Pàris^$iës anar-
chistes qui les suivent avec-' Ionique
pensée de leur loger dans lès po%rnonsdes morceaux de. métal absolument''
irrespirables, et enfin des policiers qui,en raison des précédents, ne savent plus's'ils doivent protéger les souverains ou
prêter main-forte aux repris de justice,ainsi que le gouvernement les a habitués
à faire depuis qu'il est en guerre contre
les Français;Se figure-t-on ce qu'il doit y avoir de
comique dans le tête-à-tête d'un de nos
hôtes royaux^ du sergot planton de ser-
vice à, sa porté, et ?de .^anarchiste sous-
planton par lequel il est doublé et pro-bablement surveillé? Celui-ci se dit, en
caressant son revolver dans sa poche :
« C'est pas une raison, parce qu'on me
paye, pour que je ne tue pas un monar-
que, lorsque j'en ai une si belle occa-
sion. »
Le second, regardant son collègue,
pense, en grande perplexité : «Je ne peux
pourtant pas taper dessus, puisque c'est
lui qui protège le gouvernement. »
Tandis que la tête couronnée et menacée
laisse lire sur son visage cette préoccu-
A/'BAS'.'-LËS-.'TYRA-NSS 3,
pation nnquiète :.-« . Je n'y couperaiévidemment 1
pas, car ils ont bien l'air
d'êtrerde mèche. ».'' '
: ,.Et, lorsque le revolver de l'anarphis^ea par.bonheur raté; voit-on Celui que
©yp; appelle l'Epoux de la France^ -enfiv
lant _ses gants, donnant un Coup dé
manche de veste à son chapeau, se, .pré-
cipitant chez l'assassiné, pour le .compli-
menter, comme, a écrit un journaliste
gouvernemental, et arrêté au seuil parnotre invité qui, devenu méfiant, braqueà son tour un revolver en criant : Com-
ment!; Vous aussi ! N'approchez pas, ou
je tire. •>•/
'
Vraiment Waldeck ferait bien de rester
un peu moins longtemps agenouillé lé
matin et le soir devant l'image de Drey-fus pour y faire sa prière, et de songer à
ce qu'une pareille' situation présente de
grotesque et d'humiliant pour lui.
Il y a incontestablement, à l'heure qu'il
est, quelque chose de trop en France, —
en dehors du gouvernement : ou bien
les policiers anarchistes, puisqu'ils pré-tendent'être là pour tuer les souverains
qu'on invite ; ou bien les policiers non
anarchistes, puisqu'ils se trouvent par la
force des choses dans l'impossibilité de
s'opposer aux entreprises des. premiers ;
pu enfin les souverains invités, puisque,
pour les protéger contre les policiers
.irréguliers qui les veulent assassiner,, on
.ne.peut mettre à leur service que des
policiers, réguliers il est vrai, mais, quiinsuffisamment instruits de celle de leurs
consignes à laquelle ils doivent : obéir,sont bien obligés de se dire « Dans le
doute, absinthe-toi 1»et qui le font comme
ils le disent.
Qu'on supprime les anarchistes, la
police ou les invités, mais qu'on sup-
prime quelque chose ! -..
Car, que le gouvernement fasse sortir
les escarpes de prison, sous prétexte quesa sûreté l'exige, c'est déjà digne d'une
civilisation aussi avancée qu'Un perdreautué depuis quinze jours.
Mais qu'il pousse la complaisance
pour ses dangereux auxiliaires jusqu'à
placer sans défense, sous leur couteau,des victimes .choisies tout exprès au
goût de ceux-Gi, c'est un fait de nature à
établir,ou ,1a stupidité la,plusf.inepte ou
la plus odieuse des complicités. ,, ,, ,.,'ri
P. OOPIN-ALBANGELU/
FàAlMAÇOl ET ANAEPSTBS~ : > ;. i
Comme lé Père Ducliêne, son grand^ônclè,Mossiêu le Frère. 1. EatiC est- bougrènianten colère. Il trouvé perfide (V. Gaulais,3 août 1900) qu'on découpe dans les,jour-naux ministériels les lignes où se trouvent
l'apologie de l'assassinât et la- justificationdu bon bougre anàrcho qui a exécuié le- roi
d'Italie.:'-,'• ' ::> >
jacobin engraissé, le F.-. Ranc a la mé-
moire déliquescente. Nous nous chargeantsde lui rappeler, avec forcé preuves à-l'appui,•que ses congénères des Loges maçonniquesont plus souvent qu'à leur tour prôné et «*-
qui plus est —pratiqué l'assassinat, quandils jugeaient utile a leurs intérêts ce queMessieurs les Anarchistes appellent la pro-pagande par le fait. ..',.
Les Anarchistes sont tout uniment les pa-rents pauvres des Francs'Maçons. ;...•!=•;
Les Frères.-, au pouvoir s'abreuvent de
spooms "au vin de Samos, aux frais,de -Ife
princesse; ils voyagent en nababs dans de
somptueux slëeping-cars. Les Anarchistes— de préfecture et autres —: voyagent, entrimàrdeurs et dégustent d'humbles. mêlé-
cass payés par les fonds secrets à défaut desfonds.des Compagnons : là .surtout est ladifférence entre ces deux espèces d'individusmalfaisants. Les uns émargent grassementau budget que vous nourrissez, ô contri-
buables,: mes frères! Les autres» selon toute
apparence, sont à ,1a journée, les pôvres.IUne thune pour l'assommade d'Armenont-
ville, une thune pour l'incendie de l'églised'Aubérvilliers ou le sac de l'église Saint-
Joseph. C'est pas un métier! Mais s'ils sontde la basse pègre, il ne faut pas oublier quela haute pègre gouvernante, la pègre m«-
çoftTugwenevaut pas mieux: elle vaut mêmeinfiniment moins, parce qu'elle pratique unechose inconnue aux malheureux hystériquesdu couteau à virole :et de la bombe à ren-versement. La pègre maçonnique, en effet,pratique l'hypocrisie la plus répugnante,témoin le F.-, juif Nathan et ses Gafardes
protestations en face de l'assassinat de sonroi ïiumbert II. ;
Cela seul, par comparaison, rendrait pres-que sympathiques les Anarchos, si tant est
A BAS LEo TYRANS!
que des meurtriers puissent être le moins
monde sympathiques.Une chose est à noter et à fouiller, depuis
tes crimes déMonza et du Palais des Sou-
verains, c'est le désarroi du monde franc-
maçonnique, si bien évoqué par le maître
Drumont {Libre Parole du 3 août). Oui*Ed.
Lepelletier a pleinement raison : ce sont là
de « sales coups pour la fanfare ministé-
rielle » et maçonnique. Voici en effet qu'onfrotte vigoureusement le nez des Frères.*.
dans ces fanges mêlées de sang : le Frère.-.
Crispi et les comités italiens offrant cent
mille ducats (d'où venait l'argent?) à quiassassinerait le roi de Naples! le Frère./.Crispi prenant la défense de l'assassin Mi-
lano qui avait essayé l'exécution de ce
Tyran et disant que « cette tentative était
un acte audacieux qu'aucun patriote ne
pourrait reprocher à son auteur ».
N'est-ce pas tout à fait le pendant du F.\
Sembat, député français, excusant Angio-
lillo, l'assassin de Canovas et déclarant que« certains assassinats sont des revanches"?
Si nous ajoutons à cela que la famille de
l'assassin Agésilas Milano, l'ami du F.-.
Crispi, touchait* paraît-il, une pension du
gouvernement italien, le tableau est-il assez
complet! Et peut-on s'empêcher de répéterle mot vengeur : « Qui se sert de f'épée,
périra par l'épée »1
Oui, le désarroi est profond dans la pègre
maçonnique internationale, exploiteuse des
peuples aussi bien sous le couvert des mo-
narchies enjuivées que sous le voile anonymedes oligarchies pseudo-républicaines. Il est
commode pour notre joli monde gouverne-mental de se servir comme instruments de
règne d'agents provocateurs multipliés àfoison : mais gare le tonnerre, le jour oùune casserole à deux fins—la fin anarchisteet la fin gouvernementale — oublie sa qua-liié de fonctionnaire pour taper sans man-dat sur un hôte souverain comme si c'étaitun simple compatriote nationaliste!
Or, le plus grand crime d'un fonction-
naire, c'est d'agir de son initiative, sans or-
dres ! Que diable, ce n'est pas pour tuer leShah de Perse, certes, que notre ministère
dreyfuso-maçonnique rétame ses casseroleset protège des repris dé justice, libérésavant leur temps! Mais cela devait arriver :voici près d'un an que Rochefort, si intuitifet en même temps si bien renseigné, nousinitie aux manigances des policiers stylantles\tatoués d'Armenonville !
Le 10juillet dernier, dans l'Echo de Paris,Syveton écrivait :
Voici,entre mille faits, le fait qui flit, récent»ment; signalé à plusieurs . d'entre nous : parordre, des condamnés de droit commun sontremis, chaque jour, en liberté avant l'expira-tion de leur peine; on les embauche commemanifestants, et, quand une bagarre a été orga-nisée sur un point de Paris, on les lâche parbandes, en les faisant encadrer de gardiens dela paix que l'on a dépouillés de leur uniformeet vêtus en civil; les gardiens de la paix s'enplaignent et se déclarent écoeurés du' métierqu'on leur fait faire, à eux, -.anciens soldats...
Et en regard de cette histoire d'aujour-d'hui, Syveton nous rappelle, d'après Taine,le coup des précurseurs de nos Dreyfusards,lés Frères.-, voleurs et pré-panamistés du
Directoire, mettant en liberté « nombre de
terroristes, les.anciens présidents de sec-
tions, les matadors de quartier », et d'autresindividus moins recommandables encore.« Ce sont, ajoute Taine, des bras excellents,habitués à frapper fort et sans crier gare,surtout quand il s'agit d'assommer ou d'é-ventrer les honnêtes gens. Plus l'opinionpublique se prononce contre le gouverne-ment, plus le gouvernement se rejette versles hommes à gourdins et à piques... »
Le rapprochement s'impose de ce pas»sage du grand historien avec le mot de Ro-chefort :
La vérité probable est qu'il (Saison) n'a pasfait sa prison ou qu'on lui en a ouvert lesportes comme à tant d'autres la veille dequelque cérémonie publique où Loubet devaits'exhiber aux yeux de « son » peuple.' (Intrans.,6 août 1900.)
Ce qui paraît une probabilité aux yeux deRochefort est une quasi certitude pour le
journal de tous les sports, le Radical, organedu F.-. Ranc lui-même :
En dépouillant le dossier de Saison, M. Puy-baraud constata, non sans effarement, queSaisonavait été un de ses collaborateurs occa-sionnels ei que même, en raison de ses bonsservices, la police avait négligé de le retrouverpour lui faire purger la dernière condamna-tion à huit.mois de prison prononcée contrelui, le 18juin 1899par la neuvième chambrecorrectionnelle pour tentative d'homicide.
N'est-oh pas dès lors en droit de qualifierà'anarehiste de gouvernement, de membreauxiliaire dé la majorité ministérielle, cetassassin de monarque qui « recevait denombreuses visites de policiers, la patronnede son hôtel l'a déclaré formellement ».
(Echo de Paris, 6 août.)
.. Tout s'expliqne maintenant.Les agents de service à l'avenue Malakoff
pour veiller sur la sécurité du shah n'ont pas
A BAS LES TYRANS'!
ù un instant l'idée d'arrêter Saison, ni mêmedé surveiller ses mouvements en le voyant dansla foulé des curieux qui attendaient la sortiedu monarque persan.
Ce n'est pas parce qu'ils ne le connaissaient
pas qu'ils ne lui ont pas mis la main au collet;c'est, au contraire, parce qu'ils le connaissaienttrès bien :'n'était-il pas «.dé la boîte »?
Ils se souvenaient d'avoir « travaillé » aveclui dans les manifestations ministérielles, àla Fête du Triomphe, place de là Nation, quandon a déployé, sous l'oeil indulgent de M. Lé-
pine; devant le gouvernement au grand com-plet, le drapeau rouge de là sociale et le dra-peau noir de l'anarchie.
Us l'avaient probablement vu aussi lors dusac du pavillon d'Armenonville et ils pensaientsans doute qu'il était, comme eux, de servicecommandé devant le Palais des souverains.
Ce malentendu a failli amener là mort dushah de Perse....
(La République,6 août).
Il semble suffisamment démontré partout ce qui passe depuis les débuts de ladictature maçonnico-dreyfusarde, que lesFrères.-, du gouvernement se servent desAnarchistes comme les planteurs des An-tilles se servaient des chiens féroces: qu'ilslançaient sur les tracés des nègres fugitifs.Les nègres, ici, c'est nous. Et ce n'est pas lafaute, des Loges — dont on se rappelle les
affiches de guerre civile, le mois dernier —
si leurs excitations au massacre n'ont pasété suivies le 14 juillet d'une rouge « Saint-
Barthélémy de patriotes. »
Dans un prochain article, nous allonsréunir des documents authentiques prou-vant l'absolue justesse des accusations quiont tant irrité le F.-. Ranc, (il n'y a que la
vérité qui offense, dit-on!). Nous démontre-rons sans peine que les assassinats poli-
tiques sont une tradition, non pas répu-blicaine mais maçonnique, et que lesFrères.', internationaux ont assassiné à
couteau que veux-tu.Les FF.-, d'antan, les grands ancêtres
maçonniques avaient même sur nos Princesde Jérusalem actuels, sur nos ChevaliersKadosch (1),et autres dignitaires de l'Eglan-tine dreyfusarde, une immens* supério-rité : ils n'envoyaient pas à leur place de
pauvres hères casser quelques figures et ris-
quer par. contre de se faire trouer la peaucomme Pierre Petit, ils opéraient eux-mêmes!
J'espère que le F.*. Ranc, ce caïman auquel
les électeurs parisiens ont récemment arra-ché une bonne moitié de la mâchoire,; vacontinuer à être bougrement en colère quandnous exhiberons les crimes de ses pèresspirituels, les Francs-Maçons assassins. ;
Pour avoir l'audace de retrousser leshideux dessous de la mégère maçonnique,nous serons peut-être à notre tour accusésde-noire perfidie!
Ce sera pour nous une. vraie fête et c'enest une déjà de sentir à quel point ces évo»cations de crimes maçonniques parfaite^ment authentiques embêtent les calofinsdes
Loges.Louis DASTÉ.
LIEBKNECHT
Au moment de mettre sous presse, unenouvelle qui attristera tout homme de
progrès nous arrive d'Allemagne ,Liebknecht est mort.
Quelles que soient les opinions quel'on professe, on ne peut que s'inclineravec respect devant la grande figure quidisparaît de la scène politique. De son
vivant, Liebknecht eut bien des adver-
saires, ses doctrines furent discutées
avec passion, la haine s'appesantit sou-vent sur lui, l'estime do tous ne lui man-
qua jamais.L'oeuvre de Liebknecht est trop im-
portante, ses conséquences, au point devue du progrès social, sont trop graves»pour être analysées en quelques lignes.Nous y reviendrons plus tard. La seulechose que nous voulions rappeler, en cemoment, c'est que Liebknecht, tout in-ternationaliste THÉORIQUEqu'il fût, étaitavant tout un patriote et un humani-taire.
Nous ne devons pas oublier, nous au-tres Français, que, de tous les socia-listes allemands, ce fut le seul qui eut le
courage de flétrir les cruautés commisescontre nos francs-tireurs. De même il necessa de reprocher à Guillaume Ier son
manque de foi, lui rappelant dans les
journaux, dans les réunions publiques,les déclarations par lesquelles Le Roide Prusse prétendait faire la guerreà Napoléon, non à la France.
Et quand on lui reprocha son soi-di-sant manqué de patriotisme, il répondit :
« Patriote, je le suis, mais pas comme« vous. Votre patriotisme, c'est la servi-
(1) Kadosch, en hébreu (l'hébreu est la languemaçonnique par excellence), ven t dire sacré,consacré. Anf les sacrés bougres de chevaliersque nos Kadosch, — pour employer le vieuxStyle dés Frères.', tueurs de 1793J
6 A BAS LES. TYRANS!
«..lité.; A plat ventre, vous vous traînez«.devant vos rois et devant vos princes.,<|Mbh patriotisme, à moi, .c'est l'amour« du peuple' allemand, et ce sentiment«sublime n.e;:.s'accorde guère avec la«.haine stupide que. Vous nourrissez côn-
;«;tre les autres .peuples., »
.Nous rie devons pas oublier non plusquelle fut sa conduite à propos del'Af*fairè> .;';;;v-•
.,,,Les lettres qu'il publia à. ce sujet, dans
uni; journal socialiste ;•;d-'e;Vienne, die
Pdikel, portèrent un coup terrible à lacause drey fusardev Reproduites en France
par VAction française (1), elles éclairè-rent singulièrement la religion du socia-lisrne français.;
Liebknecht est suffisamment caracté-risé par ces traitsv Au moment où lamort prend celui qu'on appelait le PÈREDU SOCIALISME, amis comme adver-
saiceS;Vxie:'*-peuvent trouver pour lui
que cette épitaphe ':
, «Ce fut un honnête homnie. »
A, JACQUÏN.
I/AME FRANÇAISE
Je viens de vivre quelques jours en
pleine campagne et il a suffi de cela
pour me faire mieux comprendre et plus.aimer encore, s'il est possible, la belle
pensée de Maurice Barrés sur la vie dela nation dans laquelle sont confondues,avec les existences des morts et des vi-
vants, celle du sol, des plantes, des ar-
bres, des villes et des villages, des co-teaux et des vallons, en un mot, de tout
ce qui peut être contenu dans cette ex-
pression : le pays français.
.Seul, tout à l'heure, au milieu d'une
plaine et enveloppé de cette tranquillitédes ombres tombantes du soir dont nous
ignorons, au fond de la cuve parisienne,le charme si paisible et si profond, il me
semblait vraiment ne faire qu'un avec la
nature qui m'entourait. J'avais cons-
cience que,; de même que je Pai-mâis,elle aussi m'aimait, parce qu'elle enten-
dait dans ma pensée l'expression de ses
obscurs et éternels désirs. Je me sentais
son- complément et. je-la,,sentais,une par,*'tie-.de moi, de ceux qu'elle.a.portés avantmoi et de ceux qu'elle portera après. ^
Je me rappelai en ce moment une pa-role prononcée ,-récemment par .quel-
qu'un qui fut de mes amis et que je ne
savais,pas être dreyfusard ; parole qui a
tout à coup dressé comme un mur entre
lui et moi, qui-hous a rendus subitement
étrangers -l'un à l'autre.'
v , .« Expliquez-moi, me demandait-il, ce;
que vous pouvez bien vouloir dire quandvous me parlez de l'àmë française''? Vous
en rendez-Vous compte ? ,VoUsVoyez Un
sens dans ces mots ?, L'âme française,vous croyez que cela existe? Pour moi,cette expression est réellement une for-
mule creuse.. Elle ne dit absolumentrien. »
Or, ils sont plus nombreux que nous
ne croyons, ceux qui pourraient au-
jourd'hui tenir un pareil langage. Une
volonté mystérieuse et malfaisante s'est
appliquée depuis un siècle à détruire, à
rompre le lien qui attache l'homme au
sol de la Patrie. Et comme cette volonté
agissaitdans l'ombre et le silence, elle
est parvenue à accomplir sa tâche
odieuse avant qu'on s'en soit douté et
qu'on ait pu seulement rien tenter pourl'en empêcher;
Non seulement elle, a détruit l'attache
du Français à sa terre natale, mais ellel'a mis en guerre contre lui-même en,lemettant en guerre contre son passé, enlé soulevant contre les traditions de sa
race, en faisant cle lui l'insulteur dés
croyances, des coutumes, des amours et
de tout l'Idéal de ceux sans lesquels il
n'existerait pas, de ceux qui furent lui
jadis, puisqu'ils le portaient en eux.
Et c'est un spectacle extraordinaire,un spectacle incompréhensible,: si on
n'admet pas l'influence secrète et per-manente d'une pensée directrice per-
verse, que celui d'un peuple s'acharnant
ainsi contre sori,.histoire, c'est-à-dire
contre sa Vie
De sorte qu'aujourd'hui la vieille terre
française est toujours là, mais les Fran-
çais n'y sont plus. Ils. ont été remplacéspar, des juifs et par des francs-rpàçons
cosmopolites, par des sans-patrie der-
rière lesquels marche, inconsciente et(1) N* 10de VActionFrançaise, Liebknecht et
l'AffaireDreyfus, par Henri Vaugeois,..-.,.
À BAS LES TYRANS!
aveugla,-une cohue de corps vides .d'â-
mes, et s'agitent-des défroques -de ci-
toyens, r, ", .;..- -'s
Et" c'est'
pourquoi dans ces esprits
qu'onataris, dans ces récipients vides,nous demandons qu'on mette des pen-
sées; de ces pensées qui créeront un
état d'esprit commun, tel*que la, France,en retrouvant une âme, retrouve des fils.
Il n'y a pas! d'âinë française, disent
nos adversaires. Nbus répondons, nous,
qU-'iljéh êkistâit une que nous voulons
ressusciter. ;Nous voulons': recréer une
religion en France, celle-ci : la religiondelà France.
Il n'y a, au point de vue des agglomé-rations nationales, disent encore nos
adversaires, que des groupes forts quise battent contre des groupes plus fai-
bles et qui les écrasent. Et .c'est très
juste que le plus-fort l'emporte sur le
plus faible et que l'Angleterre, par
exemple, gouverne la France, puisqu'elleest plus puissante qu'elle.
Et nous, nous entendons que la
France vive. Et c'est pour cela que nous
avons entrepris une guerre acharné©
contre ceux qui veulent rester les frères
de Dreyfus traître à la,France, contre les
serviteurs de la. puissance juive, contre
les esclaves dés franc-maçons, contre
tous ceux qui sont devenus incapablesde rien comprendre aux destinées de la
France non plus qu'aux "résolutions vu
riles de ce qui: reste .de JPrançais au-
jourd'hui.Nous n'ayons que faire dé l'âmé an-
glaise qu'on vêUt nous donner, ni de ce
qui sert d'âme aux juif s;"ètàïïx~ïrâncsS
maçons. Nous Voulons, malgré les an-
glais, les juifs:et les- francs-maçons, .
refaire la nôtre, la vieille âme française
et, quoi- qu'il doive nous eh coûter,
quelques Sacrifices que nous devions:
pour cela consentir, nous la referons. ,
P. COPIN-ALBANGELU.
8r A: BAS LES TYRANS!
L'Imprimeur-Gérant: JACQUIN,IIS, rue d'Aboukir, Paris.