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significative. En effet, apre `s un premier ae ´rosol, 51,3 % des patients sont soulage ´s (EVA infe ´rieur a ` 4 sur 10) et 64,1 % des patients ont diminue ´ leur douleur d’au moins trois points, au repos ou a ` la mobilisation. Apre `s un second ae ´rosol, ne ´ces- saire dans 53,8 % des cas en raison d’une douleur supe ´rieure ou e ´gale a ` 4 sur 10 a ` la fin du premier ae ´rosol ou re ´appa- raissant a ` distance de celui-ci, 42,1 % des patients sont soulage ´s au repos ou a ` la mobilisation. Ces re ´sultats viennent confirmer ceux retrouve ´s dans une pre ´ce ´dente e ´tude effec- tue ´e dans le service en utilisant les mole ´cules de morphine et de fentanyl, toujours pas voie inhale ´e, sans mettre en e ´vi- dence de diffe ´rence statistiquement significative entre les trois mole ´cules. Ces conclusions pre ´liminaires devront e ˆtre confirme ´es, avec une e ´tude en double insu, contre placebo. La voie inhale ´e est simple, rapide a ` mettre en œuvre, peu cou ˆteuse et ne ´cessite peu de mate ´riel et de formation. L’absence d’effet secondaire ouvre des perspectives inte ´ressantes vers un protocole infirmier standardise ´ avec prise en charge imme ´diate de la douleur a ` l’accueil des services d’urgences, ame ´liorant le confort du patient et le de ´lai de prise en charge globale (traitement de la douleur et temps de passage aux urgences). doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.473 288 A ` propos de 107 blocs fe´moraux pre´hospitaliers T. Gros, M. Sebbane, M. Gramond, S. Dareau, V. Delire, J.-J. Eledjam Samu, ho ˆpital Lapeyronie, Montpellier, France Motscle´s.— Douleur ; Bloc fe ´moral ; Pre ´hospitalier Introduction. — Depuis son introduction en me ´decine pre ´- hospitalie `re, le bloc fe ´moral a vu ses modalite ´s pratiques e ´voluer et sa technique transfe ´re ´e aux me ´decins urgentistes. Dans cette e ´tude, nous proposons d’e ´valuer les techniques employe ´es sur le terrain, leur efficacite ´ respective, leurs indications, leurs complications et le statut des ope ´rateurs (me ´decin anesthe ´siste ou urgentiste). Mate´rielsetme´thodes.—E ´ tude descriptive re ´alise ´e en pre ´- hospitalier. Inclusion conse ´cutive de tous les blocs fe ´moraux quelque soit la technique employe ´e : bloc paravasculaire (BFPV), neurostimulateur (BFN) ou iliofascial (BIF). E ´ valua- tion de la douleur par e ´chelle verbale simplifie ´e (EVS) avant la re ´alisation du bloc (T0), dix minutes apre `s (T1) et a` l’arrive ´e aux urgences (T2). L’indication du bloc, le statut des me ´decins et les complications e ´taient recherche ´s. Les EVS sont exprime ´es en me ´diane (cinquie `me a ` quatre-vingt- quinzie `me percentile) et les trois techniques sont compare ´es selon les tests de Wilcoxon et Kruskal-Wallis. Un p < 0,05 est conside ´re ´ comme significatif. Re ´sultats. — De 1995 a` 2007, 107 blocs fe ´moraux ont e ´te ´ re ´alise ´s: 63 BIF, 36 BFN et huit BFPV (une seule recherche de paresthe ´sie). Les populations de ces trois groupes e ´taient comparables ainsi que leurs indications. La fracture de la diaphyse fe ´morale repre ´sentait 75 % des traumatismes trai- te ´s. A ` T0 et T2, la douleur e ´tait comparable dans les trois groupes et la de ´croissance de l’EVS e ´tait significative entre T0—T1 et T0—T2. L’analge ´sie s’installait plus rapidement entre T0—T1 pour le groupe BFN (p < 0,05). Aucun e ´chec technique n’e ´tait rapporte ´ dans les groupes BFN et BFPV contre 8 % dans le groupe BIF. Aucune complication n’e ´tait observe ´e et 86 % des blocs e ´taient re ´alise ´s par des me ´decins anesthe ´sistes. BFPV : EVS T0 = 3 (3—4), T1 = 0,5 (0—1), T2 = 0,5 (0—1) ; BFN : EVS T0 = 3 (2—4), T1 = 0,5 (0—2), T2 = 0 (0—1) ; BIF : EVS T0 = 3 (2—4), T1 = 1 (0—3), T2 = 0 (0—3). Conclusion. —A ` notre connaissance, il s’agit de la se ´rie de blocs fe ´moraux pre ´hospitaliers la plus importante rapporte ´e dans la litte ´rature. Le BFPV est actuellement largement remplace ´ par le BIF me ˆme si le BFN semble avoir une place dans l’arsenal pre ´hospitalier en raison de sa rapidite ´ d’instal- lation. Le bloc fe ´moral reste toujours sous employe ´ par les me ´decins urgentistes et sa faible morbidite ´ n’est pas de ´men- tie. doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.474 289 E ´ valuation de l’utilisation des morphiniques en pre ´hospitalier au Samu 31 : morphine ou sufentanil, une pre ´fe ´rence ? C. Barniol, V. Bounes, F. Fayard, J.-L. Ducasse ´ Samu 31, ho ˆpital Purpan, Toulouse, France Mots cle ´s. — Sufentanil ; Morphine ; Urgence pre ´hospitalie `re Introduction.— Dans la pharmacope ´e antalgique disponible en pre ´hospitalier, la morphine et le sufentanil sont a ` la disposition des e ´quipes me ´dicales (anesthe ´sistes et urgen- tistes). Leur diffe ´rence d’utilisation est mal connue, et nous avons voulu caracte ´riser les diffe ´rentes populations recevant de la morphine ou du sufentanil en pre ´hospitalier au Samu 31. Me´thodes. —E ´ tude d’observation prospective sur quatre mois sur tous les patients adultes vigiles ayant rec ¸u un morphiniquea`vise ´e antalgique. Les patients e ´taient classe ´s a posteriori en deux groupes, « M » s’ils avaient rec ¸u de la morphine et « S » du sufentanil. Le recueil de donne ´es s’inte ´ressait aux caracte ´ristiques du patient, de la douleur, aux posologies des morphiniques et aux effets inde ´sirables. Les groupes ont e ´te ´ compare ´s avec un test du Khi-2 ou de Student, puis des analyses uni- et multivarie ´es ont e ´te ´ exe ´cute ´es pour identifier des facteurs pre ´dictifs de traite- ment par sufentanil. Re ´sultats. — Deux cent soixante-dix-sept patients ont e ´te ´ inclus (57 % dans le groupe M). La morphine est plus adminis- tre ´e pour les pathologies me ´dicales (64 % versus 18 %, p < 0,001), chez les sujets plus a ˆge ´s avec une me ´diane a ` 56 ans (38—73) versus 34,5 ans (25—53, p < 0,001). La poso- logie me ´diane initiale rapporte ´e a ` la puissance antalgique des morphiniques est infe ´rieure dans le groupe M 0,08 mg/kg (0,05—0,1), par rapport au groupe S 0,13 mg/kg (0,09—0,15) (p < 0,001). La me ´diane des re ´injections est supe ´rieure dans le groupe S par rapport au groupe M (1 versus 0 ; p < 0,001). L’e ´chelle nume ´rique (EN) initiale est plus e ´leve ´e dans le groupe S (8,3 1,7 contre 7,4 1,8 p < 0,001). L’EN finale a ` 3,5 2,2 est identique entre les deux groupes. Malgre ´ ces doses plus e ´leve ´es dans le groupe S, les effets inde ´sirables restent mineurs et sans diffe ´rence significative entre les deux groupes. Les de ´terminants d’utilisation du sufentanil (p < 0,05) e ´taient l’aˆge jeune (RC = 0,98 ; IC95 0,97— 1,00), une EN initiale e ´leve ´e (RC = 1,34 ; IC95 1,11—1,62), la fre ´quence cardiaque e ´leve ´e (RC = 1,02 ; IC95 1,00—1,04) et l’origine traumatique de la douleur (RC = 7,43 ; Re ´sume ´s A159

À propos de 107 blocs fémoraux préhospitaliers

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Page 1: À propos de 107 blocs fémoraux préhospitaliers

Resumes A159

significative. En effet, apres un premier aerosol, 51,3 % despatients sont soulages (EVA inferieur a 4 sur 10) et 64,1 % despatients ont diminue leur douleur d’au moins trois points, aurepos ou a la mobilisation. Apres un second aerosol, neces-saire dans 53,8 % des cas en raison d’une douleur superieureou egale a 4 sur 10 a la fin du premier aerosol ou reappa-raissant a distance de celui-ci, 42,1 % des patients sontsoulages au repos ou a la mobilisation. Ces resultats viennentconfirmer ceux retrouves dans une precedente etude effec-tuee dans le service en utilisant les molecules de morphine etde fentanyl, toujours pas voie inhalee, sans mettre en evi-dence de difference statistiquement significative entre lestrois molecules. Ces conclusions preliminaires devront etreconfirmees, avec une etude en double insu, contre placebo.La voie inhalee est simple, rapide a mettre en œuvre, peucouteuse et necessite peu de materiel et de formation.L’absence d’effet secondaire ouvre des perspectivesinteressantes vers un protocole infirmier standardise avecprise en charge immediate de la douleur a l’accueil desservices d’urgences, ameliorant le confort du patient et ledelai de prise en charge globale (traitement de la douleur ettemps de passage aux urgences).

doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.473

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A propos de 107 blocs femoraux prehospitaliers

T. Gros, M. Sebbane, M. Gramond, S. Dareau, V. Delire,J.-J. EledjamSamu, hopital Lapeyronie, Montpellier, France

Mots cles. — Douleur ; Bloc femoral ; PrehospitalierIntroduction. — Depuis son introduction en medecine pre-hospitaliere, le bloc femoral a vu ses modalites pratiquesevoluer et sa technique transferee aux medecins urgentistes.Dans cette etude, nous proposons d’evaluer les techniquesemployees sur le terrain, leur efficacite respective, leursindications, leurs complications et le statut des operateurs(medecin anesthesiste ou urgentiste).

Materiels et methodes.— Etude descriptive realisee en pre-hospitalier. Inclusion consecutive de tous les blocs femorauxquelque soit la technique employee : bloc paravasculaire(BFPV), neurostimulateur (BFN) ou iliofascial (BIF). Evalua-tion de la douleur par echelle verbale simplifiee (EVS) avantla realisation du bloc (T0), dix minutes apres (T1) et al’arrivee aux urgences (T2). L’indication du bloc, le statutdes medecins et les complications etaient recherches. LesEVS sont exprimees en mediane (cinquieme a quatre-vingt-quinzieme percentile) et les trois techniques sont compareesselon les tests de Wilcoxon et Kruskal-Wallis. Un p < 0,05 estconsidere comme significatif.

Resultats. — De 1995 a 2007, 107 blocs femoraux ont eterealises: 63 BIF, 36 BFN et huit BFPV (une seule recherche deparesthesie). Les populations de ces trois groupes etaientcomparables ainsi que leurs indications. La fracture de ladiaphyse femorale representait 75 % des traumatismes trai-tes. A T0 et T2, la douleur etait comparable dans les troisgroupes et la decroissance de l’EVS etait significative entreT0—T1 et T0—T2. L’analgesie s’installait plus rapidemententre T0—T1 pour le groupe BFN (p < 0,05). Aucun echectechnique n’etait rapporte dans les groupes BFN et BFPVcontre 8 % dans le groupe BIF. Aucune complication n’etait

observee et 86 % des blocs etaient realises par des medecinsanesthesistes. BFPV : EVS T0 = 3 (3—4), T1 = 0,5 (0—1),T2 = 0,5 (0—1) ; BFN : EVS T0 = 3 (2—4), T1 = 0,5 (0—2),T2 = 0 (0—1) ; BIF : EVS T0 = 3 (2—4), T1 = 1 (0—3),T2 = 0 (0—3).

Conclusion. — A notre connaissance, il s’agit de la serie deblocs femoraux prehospitaliers la plus importante rapporteedans la litterature. Le BFPV est actuellement largementremplace par le BIF meme si le BFN semble avoir une placedans l’arsenal prehospitalier en raison de sa rapidite d’instal-lation. Le bloc femoral reste toujours sous employe par lesmedecins urgentistes et sa faible morbidite n’est pas demen-tie.

doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.474

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Evaluation de l’utilisation des morphiniques en prehospitalier au Samu 31 : morphine ou sufentanil, unepreference ?C. Barniol, V. Bounes, F. Fayard, J.-L. DucasseSamu 31, hopital Purpan, Toulouse, France

Mots cles. — Sufentanil ; Morphine ; Urgence prehospitaliereIntroduction.— Dans la pharmacopee antalgique disponibleen prehospitalier, la morphine et le sufentanil sont a ladisposition des equipes medicales (anesthesistes et urgen-tistes). Leur difference d’utilisation est mal connue, et nousavons voulu caracteriser les differentes populations recevantde la morphine ou du sufentanil en prehospitalier auSamu 31.

Methodes. — Etude d’observation prospective sur quatremois sur tous les patients adultes vigiles ayant recu unmorphinique a visee antalgique. Les patients etaient classesa posteriori en deux groupes, « M » s’ils avaient recu de lamorphine et « S » du sufentanil. Le recueil de donneess’interessait aux caracteristiques du patient, de la douleur,aux posologies des morphiniques et aux effets indesirables.Les groupes ont ete compares avec un test du Khi-2 ou deStudent, puis des analyses uni- et multivariees ont eteexecutees pour identifier des facteurs predictifs de traite-ment par sufentanil.

Resultats. — Deux cent soixante-dix-sept patients ont eteinclus (57 % dans le groupe M). La morphine est plus adminis-tree pour les pathologies medicales (64 % versus 18 %,p < 0,001), chez les sujets plus ages avec une mediane a56 ans (38—73) versus 34,5 ans (25—53, p < 0,001). La poso-logie mediane initiale rapportee a la puissance antalgiquedes morphiniques est inferieure dans le groupe M 0,08 mg/kg(0,05—0,1), par rapport au groupe S 0,13 mg/kg (0,09—0,15)(p < 0,001). La mediane des reinjections est superieure dansle groupe S par rapport au groupe M (1 versus 0 ; p < 0,001).L’echelle numerique (EN) initiale est plus elevee dans legroupe S (8,3 � 1,7 contre 7,4 � 1,8 p < 0,001). L’EN finalea 3,5 � 2,2 est identique entre les deux groupes. Malgre cesdoses plus elevees dans le groupe S, les effets indesirablesrestentmineurs et sans difference significative entre les deuxgroupes. Les determinants d’utilisation du sufentanil(p < 0,05) etaient l’age jeune (RC = 0,98 ; IC95 0,97—1,00), une EN initiale elevee (RC = 1,34 ; IC95 1,11—1,62),la frequence cardiaque elevee (RC = 1,02 ; IC95 1,00—1,04)et l’origine traumatique de la douleur (RC = 7,43 ;