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5150. Vendredi 51 Janvicrj^S. ' ^^pKlXM L'ABON N EMENT a_ i_ «_ MMI HHMU °N S'AB0NlNE : r von et le DÉPARTEMENT DE RHÔNÏ. VLV^F *8^H TgnH WT flPH Ml HT THlW* A LYOJW, au Bureau du Journal, rue des Célestins, f. """«francs pour trois mois, ||J 11 9" M VI BJ I U 3 a francs pour su mois, fiy H £ B| BBB Bl H B ESSk A PARIS, chez MM. LEJOLtVET et COMPe, directeurs 64 francs pour l'année. H H |H M^Bk H B B H ET» de l'Office-Correspondance, rue des Filles-Saint- Thomas, Hn DÊPARTEMCST, 1 f. de plus par trimestre. \^ g I H H «■ B B M M H H 5 - > }lace de la Bourse, et chez M. DEGOUVE- ^ éro! as 8.- Annonce.: aS o. la ligne. BSHBI Wl A V PHr ■Bfli WÊ0 ■BiWj DENUNCQUES, rue Lepellelier, 3. v,m insère aratuitement tous les Articles, Lettres W/VTTHI.T.T » -«T^T»T ^ i""*" "^ e""0i' concernant la rédaction doivent être * t SSSS Stm *»< ^ bli " ue et revem JOURNAL DE LYON. IttT^Zr de port ' & M - R[TTIEZ rédacteur en '^amres connues. > . ' LE CENSEUR paraît tous les jours excepté le mardi Il donne les nouvelles YINGT-QUATRE HEURES avant les journaux de Paris. I.yon, 30 janvier 1845. ^'dément les faits ont la parole, et ils vont vite. Nous croyions le rejet de l'amendement de M. de Carné avait sauvé le minis- < ' Ue mi'il avait une majorité suffisante pour se maintenir; nous tI , 0lU pions : dans la question de Taïti il a éprouve un échec DÛUS t son existence est plus compromise que jamais. Le Journal S DéWs lui-même ne méconnaît pas la portée du vote qui a donné à M. Guizot trois voix de majorité. « C'est, dit-il, un échec, ' hec ? u! ' u * P erme ^ sans nM ' ^ 0M ' e de tenter de nouvelles épreuves, 'idis qui n en ébranle pas moins sa force morale. » Voilà, de la part du Journal des Débats, un aveu bien précis, dont on sent immédia- iement toute la portée. S'il n'était pas garrotté, s'il pouvait dire toute sa pensée, il déclarerait évidemment que le ministère a fini son rdais, et l'engagerait dans des termes gracieux à céder la place à d'autres. Mais le Journal des Débats, avant de dire aux gens que l'heure de la retraite est sonnée, s'enquiert de ce qui se passe en haut lieu, examine comment le vent souffle, et ne se prononce que lorsqu'il voit qu'il n'y a plus de ressources pour ceux qui ont éprouvé des échecs. Il parait qu'à la cour on ne se lient pas pour battu, et qu'on veut aller jusqu'au bout. Soit, allons jusqu'au bout. Pour notre compte, nous n'y voyons pas grand inconvénient. M. Molé vous a dit que vous aviez poussé la politique conservatrice au-delà de toutes limites raisonnables; il vous a reproché d'avoir trop tendu ".s ressorts du gouvernement. Vous trouvez que les choses sont bien ainsi, continuez; peut-être voulez-vous les pousser plus loin encore, à votre aise. Qui sait si ceux qui vous menacent parfois de quelques catastrophes ne sont pas de mauvais augures ou de faux amis? En 1832 et en 1834, vous avez eu de grandes difficultés à vaincre, et toujours vous avez fait triompher vos résolutions. Eu persistant ainsi, vous ajouterez sans doute quelque laurier nouveau à ceux que vous avez recueillis en abandonnant la Polo- gne, en désertant la cause des patriotes italiens, en livrant lâche- ment Mehimet-Ali à la rapacité anglaise, en rappelant l'amiral Dupetit-Thouars, en désavouant M. d'Aubigny, et en consentant à accorder une indemnité à ce brave et loyal Pritchard, vis-à-vis du- quel on a eu de mauvais procédés. Qui sait? vous n'avez peut-être plus qu'un effort à tenter pour voir votre système triompher com- plètement. Ceci peut séduire de grands cœurs, animer des esprits habitués à se rire des clameurs des peuples, à braver les rumeurs des rues, à mépriser les vociférations des députés opposants. Qu'est- ce, après tout, qu'un échec moral pour M. Guizot? Puisque le chiffre du scrutin lui donne la majorité, il est en droit de garder »on portefeuille; et il peut tenter de nouvelles luttes. 11 est vrai qu'en agissant ainsi on va contre l'esprit de la consti- tution, contre les traditions parlementaires; mais la raison d'état ne tient guères compte de pareilles considérations. Quand une fois , on fait de la politique à outrance, à quoi bon s'arrêter ? M. Guizot a encore entre les mains une ressource légale : la ! chambre se cabre sous sa main, qu'il la brise, qu'il fasse appel aux électeurs; avec sa presse subventionnée, ses gendarmes et ses em- ployés de préfecture, il pourra se créer une puissante majorité. On a pas encore fait des élections à outrance, on ne ferait pas mal d'en essayer; d'ailleurs les élections feraient gagner du temps qu'on emploierait à trouver quelque moyen d'en finir avec la malencon- treuse affaire de Taïti. On voit que M. Guizot, s'il veut user de toutes ses ressources , a encore des chances de se maintenir. Le Journal des Débats lui pro- met un appui fidèle ; qu'il en use pour tenter de nouvelles luttes. Il ne faut désespérer de rien, dit cet excellent journal. C'est par- faitement exact; c'est pourquoi, tant que nous verrons M. Guizot aux affaires , nous nous garderons bien , pour notre compte , de désespérer de rien. Il abaisse le gouvernement de notre pays , nous le déplorons , mais il n'abaisse pas la France elle-même ; loin de , il ravive son esprit public , aiguillonne sa fierté et donne même de la vigueur aux timides. Sans la politique à outrance, est-ce que M. Dupin aîné aurait combattu dans nos rangs? est-ce que nous aurions vu se former dans la chambre une opposition aussi formidable que celle qui vient de s'y révéler , opposition qui représente suffisamment le pays pour qu'on sache bien en Europe que nous sommes toujours prêts à reprendre le rang qui nous appartient et à jeter notre épée dans la balance? Pour notre compte, nous sommes satisfaits de la situation que la discussion de l'adresse vient de créer ; elle est un écueil pour le système que nous combattons à outrance et un espoir pour nous. Que M. Guizot reste donc cramponné à son banc ministériel; nous croyons qu'il peut encore s'y tenir et nous donner les moyens qui nous manquent de refaire l'esprit public de la France et de pré - parer les voies d'une politique nationale et progressive. Qu'il aille donc jusqu'au bout, la France n'aura pas à s'en affliger: elle est de taille à supporter les avanies qu'il lui fait. DES HYPOTHEQUES. Suite du Article (*). Nous demandons une chose simple , facile en elle-même ; vous la prétendez inapplicable : comment et pourquoi ? Nous avons démontré autre part combien aujourd'hui il est inexact de dire que les emprunts hypothécaires n'ont pour but que le paiement de propriétés immobilières; mais lorsque cela serait , devrait-on pour cela repousser le moyen de simplifier les emprunts? Loin de nuire , comme on se complaît à le dire , au crédi (*) Voir nos numéros des 20, 21 et 28 janvier. foncier, nous voulons lui être et nous lui sommes en effet favo- rables; car il est bien aisé de comprendre que tel, qui a quelques fonds disponibles, les placera plus volontiers sur hypothèque s'il a la presque certitude de retrouver son argent quand il en aura be- soin, tandis , au contraire, qu'il reculera devant un tel placement lorsqu'il réfléchira qu'en présence de la plus grande urgence, il lui faudra subir des délais et des frais qui lui retireront tous les bénéfi- ces de son opération. Voulons-nous, d'autre part, le bouleversement de ce qui existe et mobiliser la propriété foncière ? Vraiment, de pareils reproches sont incompréhensibles. Nous voulons le bouleversement de ce qui existe ! Et que de- mandons-nous donc qui n'existe déjà ? Le droit de transmettre une créance, nous l'avons d'après l'an- cienne loi, et nous ne discutons que sur le mode de transmission. Or, ramenée à ce point, la discussion se réduit à peu de chose : ce qui est est-il bon? Non, et tout le monde, même nos adversai- res , en demande une sage modification, Ce que nous demandons est-il juste? On ne dit ni oui ni non ; on se contente de nous répon- dre que cela est inapplicable. Quant à la mobilisation des propriétés foncières, nous n'avons jamais eu cette idée, et nous ne comprenons pas comment le plus ou moins de facilité dans le transport peut changer la nature de la propriété; et, comme le dit M. le garde-des-sceaux, le mode que nous conseillons servirait à mobiliser non le sol, mais seulement les titres du crédit foncier. Nos adversaires ne semblent-ils pas se créer à plaisir des'périls imaginaires lorsqu'ils prétendent redouter l'ébranlement des for- tunes entraîné par le changement de législation? Si ce danger était réel, faudrait-il pour cela renoncer aux améliorations d'une loi nouvelle ? Lorsque l'on a fait la loi sur l'unité des poids et mesures, l'on re- doutait aussi des dangers plus graves, des malheurs plus réels ; cela a-t-il arrêté la législation?Si l'on rencontre quelques esprits récalcitrants, faudra-t-il, parce que la loi nouvelle ne devra blesser que les riches propriétaires, reculer devant une immense amélio- ration ? Et si cela suffit pour empêcher le pouvoir d'accepter nos idées, on pourrait lui dire alors : Ne louchez donc à aucune loi, rétablis- sez le code pénal tel qu'il était avant 1832, remettez en vigueur les anciennes dispositions du code de commerce, rapportez vos lois de septembre, ou craignez que l'on ne vous adresse le reproche de ne manquer de courage que lorsque vos lois nouvelles doivent porter atteinte à la puissance du jour, à la fortune. Mais le bouleversement, si craint, si redouté, ne peut avoir lieu - car, encore une fois, nous ne voulons en rien modifier le droit d'emprunter. La valeur des immeubles diminuera-t-elle parce que l'on pourra transmettre une créance par un endos ? Qu'importe à un débiteur, et en quoi cela compromet-il son cré- dit, que son créancier cède son litre par tel mode plutôt que par tel autre ? De ces quelques mots il résulte évidemment que les craintes de nos adversaires sont chimériques. Nous ne nous arrêterons pas non plus à examiner si l'endosse- ment serait un moyen trop facile d'engager les propriétés foncières. Encore une fois, quel rapport y a-l il entre la création et la ces- sion d'une obligation ? Comment le propriétaire se ruinera-t-il plus FEUILLETON DU CENSEUR. 31 JANVIER. Souvenirs Historiques. g (.Suite et fin.) °BernId : a "' ÉS DAN * LEI P SI S- Bernadotte et le roi de Saxe. ranjelma" 6 *' ^ P ^ ' SONN ' ER, ' lançais, Derniers moments du géné- f rancaise'h S |'!' a ? quil ' ent qu ' A SE P L heures du matin la certitude que l'armée "'avaient en i & u retraite - Jusque-là, aucune attaque, aucune poursuite d « Leinsi» t'r U \T aiS ' a cette grande nouvelle, leurs armées s'approchèrent n uer une% e ' t ' rent en masse sur cetle P' ace - Napoléon pouvait conti- tnais nonr i f e c,ui aurait assu 'a retraite de toutes ses troupes ; devant ceu' s , '' ait - t,rÛler les faubour SS d'une ville dévouée. Il recula I 'Clique ^ rigoureuse, et se borna à les faire défendre, dans blirent auto i oule . nir . sa retraite. Alors Macdonald et Poniatowski s'étà- chenients dp 1 " ' ^ E 'P S ' G ' f ren t barricader les portes, élever des retran- 0u trance ere ' es mur s des jardins, et se préparèrent à une lutte à Au nord f BHIM? 8 ' LEI P si S est attaqué presque sur tous les points à la fois, de la part d p, ner rencontre, à la porte de Halle, une énergique résistance seuthal, N e v ' arnere -garde de Marmont. Reynier dans le faubourg de Ro- men ' contre is "o Mux de Taucna et de Grima, se battent avec acharne- t,JM ' ski et Lai es de Woronzow et les Prussiens de Bulow. Ponia- ^"outra^p- defendent les faubourgs situés au midi de ta ville, 'onger encore d °f acharnee > la défense héroïque ; si elle peut se pro- ^ l vin gt millp h UX ueures > l'arrière-garde aura rejoint le corps principal, olle de porter , VeS Seront sauves - Mais il était dans la destinée de Berna- ' na| ûeu reuse r l0lM . 0Ul ' s les derniers et les plus terribles coups à sa patrie j n °s sold-iis p . n " ce > accourant au moment la prodigieuse résistance ^ e l'est avec l u 6 - tous les cfforls des allies > se précipite sur les portes , Fr ançais luii fy^f 16 " 3 de Bulow et les Suédois de Borstel ; une poignée e tr ahison un ht e et le co,uieilt - Mais s'accomplit un dernier acte 3, UI * Précinitô rii" badois aba » d ° n »e la porte Saint-Pierre à l'ennemi s' et , anrès ,,n S V1 " e ; 011 se bat de maison en maison, de rue en ueJ °is de Bern , c !?, rnase sans exemple, les Russes de Woronzow et les . Alor s, du h a ,t 7 Parviennent enfin à prendre possession de Leipsia. ? Ion s pion-e Inï 'M rs de la ville , le feu des déserteurs badois et . „f. San S et de <iîi^° S S0 qm ' dis Putant pied à pied un terrain couvert î £ au moment â?' s ? r ' ! , Ul ' enL en combattant vers la grande route, jus- I d. ? aa t noj troul ale erreur leur etll ève leur unique voie de salut. ! «à fair e sauter lp^ P Ur Un - e mass e ennemie, un caporal du génie, chargé ^•garde l e d^W, '" pltîITli de rE| sler après le passage de notre ar- Vl0 8t mille brav Ps l aU -r n î Um J ant mênM ou elle s'en approche. ">ves sacrifies, deux cents pièces de canon et un matériel immense livrés à l'ermemi, notre influence ruinée en Europe, telles fu- rent les conséquences de cette catastrophe lamentable, ou plutôt tel fut le dernier acte de ce grand drame de Leipsig, dans lequel Bernadotte, précédé par la trahison, fixa la victoire sous les drapeaux des alliés. Le 19 octobre, à une heure après-midi, Leipsig était au pouvoir de la coali- tion, et ne renfermait plus de Français, sinon prisonniers, morts ou blessés. Entré dans la ville quelques instants avant les autres princes, Bernadotte s'était rendu directement auprès du roi de Saxe, que les désastres de Na- poléon livraient sans défense aux rancunes de ses ennemis. On dit que dans cette circonstance le prince royal prodigua d'honorables consolations au monarque malheureux, procédé dont l'histoire doit d'autant plus tenir compte à l'héritier du trône de Suède que les autres chefs de la coalition ne traitèrent point le roi fidèle avec les mêmes égards. Vers deux heures, l'empereur de Russie et le roi de Prusse firent leur entrée dans Leipsig. Ils renjontrèrent le prince royal sur la grande place, et le saluèrent du nom de sauveur de la coalition. « Vous le voyez, dit Alexandre en se jetant dans les bras de Bernadotte , nous sommes fi- dèles au rendez-vous que vous nous donnâtes à Trachenberg. » En effet, dans la fameuse entrevue du 10 juillet, Bernadotte avait in- diqué les plaines de Leipsig comme le point de concentration au- tour duquel devaient converger les armées alliées, le théâtre pouvaient se décider les destinées du monde. Les apologistes de ce prince ont vu dans ce fait une inspiration du génie. L'homme impartial n'y verra peut- être qu'une connaissance élémentaire des grands événements dont la vaste plaine qui s'étend depuis l'Elbe jusqu'aux montagnes du Harz, de la Thu- ringe et de la Bohême fut toujours le théâtre. Charles-Jean savait qu'à toutes les époques la configuration de ce terrain, si favorable à l'emploi des diverses armes , avait attiré aux environs de Leipsig les armées qui guer- royaient entre le Rhin et l'Oder, et que , par ce motif, cette contrée fut plus'souvent ensanglantée que les autres cantons de l'Allemagne. Au milieu du tumulte des armes et des entraînements d'une ambition vulgaire, la France avait disparu aux yeux de Bernadotte. Après le combat, son cœur s'attendrit au spectacle de tous ses frères vaincus ; il s'occupa de leur sort avec cordialité, visita les hôpitaux, prodigua aux blessés des se- cours et des consolations, accueillit les officiers avec bienveillance, et ne quitta Leipsig qu'après avoir environné d'une généreuse protection ces guerriers trahis par le sort des batailles. Toutefois le désir excessif de Ber- nadotte de se créer des partisans parmi les prisonniers français frappait tous les regards. Comme il réclamait un certain nombre de ces braves pour les envoyer en Suède : « Prince, lui dit Alexandre, ils appartiennent tous à qui a les honneurs de la journée. » Le lendemain quarante officiers français étaient dans les salons de Bernadotte, attendant l'ordre de se ren- dre à Stralsuad, lorsque le prince royal vint leur faire ses offres de service. Puis, ayant amené la conversation sur les affaires de la France, et atta- quant personnellement Napoléon : « Vous êtes allés, dit-il, prendre un Corse pour régner sur vous; il y avait pourtant d'autres généraux dans la république; je suis du pays d'Henri IV, moi. » Cette brusque sortie blessa profondément les compatriotes de Bernadotte. Quelques-uns prirent no- blement ta défense de leur souverain outragé ; plusieurs refusèrent les se- cours personnels que le prince leur offrait d'ailleurs avec beaucoup de grâce ; presque tous le quittèrent scandalisés de son ingratitude envers l'empereur, et bien convaincus que le trône de Suède n'était pas le dernier mot de son ambition. Néanmoins la sollicitude de Bernadotte adoucit par- tout la captivité de ces prisonniers. Parvenus à Stralsund, au heu d'y être embarqués pour ta Suède , ils reçurent l'autorisation de se rapprocher de la France , et franchirent la frontière sous la protection des patrouilles suédoises, avant la paix et sans échange. Cependant une leçon cruelle at- tendait le prince royal de Suède à l'hôpital de Leipsig. Dans ce triste asile gisait, mourant sur un lit de soldat, une de ces na- tures énergiques qui conservent la dignité de l'homme jusque sous les étreintes des plus affreuses douleurs. Frappé dans ta journée du 18, celui- attendait, calme et glorieux, la fin d'une vie dont il n'avait rien à répu- dier. Issu de race noble, officier de l'ancien régime , défenseur ardent de l'indépendance américaine, volontaire de ta république, il était passé du pied de l'échafaud à la tête d'une armée; il avait vaillamment combattu sur le Rhin, sous Custine, Houchard , Beauharnais, Moreau et Jourdan ; il s'é- tait couvert de gloire en Italie, il remplaça Joub^rt jusqu'à l'arrivée de Scherer, et sauva l'armée française à la bataille de Magnano. Sous le gou- vernement directorial, il avait reçu une armure complète en témoignage de ses éclatants services; sous le consulat, il avait encore partagé les pro- diges de nos armées d'Allemagne et d'Italie. Mais quand un dictateur s'était assis sur les ruines de la république, il avait osé prêcher la liberté sous le pouvoir d'un seul, et Bonaparte l'avait disgracié, exilé , persécuté pen- dant dix ans. Eh bien! le jour ce citoyen vil la France menacée dans son indépendance, il déposa ses justes ressentiments sur l'autel de la pa- trie, offrit son épée à Napoléon, et vint mourir sous le canon du prince royal de Suède. C'était le général Delmas , ancien camarade de Langeron dans le régiment de Touraine, ancien ami de Bernadotte. Ces deux transfuges voulurent visiter le héros mourant, et, debout à son chevet, ils osèrent l u rappeler d'anciennes affections, lui parler de la tyrannie dont il avait été lai victime, et l'engager, après son rétablissement, à contribuer avec eux à renverser le trône de Bonaparte. A ces mots, Delmas se soulève sur sa cou- che, et regardant Langeron avec des yeux où se peignait ta trempe de son ame : « Quant à toi, dit-il, proscrit par la révolution, Russe depuis vingt ans, tu dois peu à la France et rien à Napoléon; sers ton maître et sois heureux, si tu le peux. Mais toi, Bernadotte, sorti des entrailles de la révolution, ; comblé des bienfaits de la France et de l'empsrëiir, de quel droit oses-tu me proposer une infamie! Va, traître! n'insulte pas à mon agonie; laisse- moi mourir honnête homme! » Il y a des moments dans la vie l'autorité est à ta vertu : les deux apostats baissèrent les yeux et se turent ; Delmas retomba sur son chevet et mourut. Le lendemain, Bernadotte et Langeron accompagnaient à sa dernière demeure le digne soldat qui leur avait infligé un si Juste, un si héroïque châtiment. B. SAIUUNS.

ABONNEMENT ||J 1 9 I U , au Bureau du Journal,

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5150. Vendredi 51 Janvicrj^S. '

^^pKlXM L'ABON N EMENT a_ i_ «_ MMI HHMU °N S'AB0NlNE :

r von et le DÉPARTEMENT DE RHÔNÏ. VLV^F *8^H TgnH WT flPH Ml HT THlW* A LYOJW, au Bureau du Journal, rue des Célestins, n° f.

"""«francs pour trois mois, ||J 11 9" M VI BJ ■ I U 3a francs pour su mois, fiy H £ B| BBB Bl H B ESSk A PARIS, chez MM. LEJOLtVET et COMPe, directeurs

64 francs pour l'année. H H ■ WÈ ■ |H M^Bk HB B H ET» de l'Office-Correspondance, rue des Filles-Saint- Thomas, Hn DÊPARTEMCST, 1 f. de plus par trimestre. \—^ g I H H ■ «■ B B ■ ■ M M H H "° 5- >}lace de la Bourse, et chez M. DEGOUVE-

^ éro!

as 8.- Annonce.: aS o. la ligne. ■BSHBI Wl HÉ A V PHr ■Bfli WÊ0 ■BiWj ■ DENUNCQUES, rue Lepellelier, 3.

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* tSSSSStm *»< ^bli"ue et revem JOURNAL DE LYON. IttT^Zrde port'& M-R[TTIEZ •rédacteur en '^amres connues. > . '

LE CENSEUR paraît tous les jours excepté le mardi — Il donne les nouvelles YINGT-QUATRE HEURES avant les journaux de Paris.

I.yon, 30 janvier 1845.

^'dément les faits ont la parole, et ils vont vite. Nous croyions

le rejet de l'amendement de M. de Carné avait sauvé le minis-<'Ue mi'il avait une majorité suffisante pour se maintenir; nous

tI,0lU

pions : dans la question de Taïti il a éprouve un échec DÛUS

t son existence est plus compromise que jamais. Le Journal S DéWs lui-même ne méconnaît pas la portée du vote qui a

donné à M. Guizot trois voix de majorité. « C'est, dit-il, un échec,

' hec ?u!

'u

* Perme

^ sans nM

' ^0M

'e de tenter de nouvelles épreuves,

'idis qui n en

ébranle pas moins sa force morale. » Voilà, de la part

du Journal des Débats, un aveu bien précis, dont on sent immédia-

iement toute la portée. S'il n'était pas garrotté, s'il pouvait dire

toute sa pensée, il déclarerait évidemment que le ministère a fini

son rdais, et l'engagerait dans des termes gracieux à céder la place

à d'autres. Mais le Journal des Débats, avant de dire aux gens que

l'heure de la retraite est sonnée, s'enquiert de ce qui se passe en

haut lieu, examine comment le vent souffle, et ne se prononce que

lorsqu'il voit qu'il n'y a plus de ressources pour ceux qui ont

éprouvé des échecs.

Il parait qu'à la cour on ne se lient pas pour battu, et qu'on

veut aller jusqu'au bout. Soit, allons jusqu'au bout. Pour notre

compte, nous n'y voyons pas grand inconvénient. M. Molé vous a

dit que vous aviez poussé la politique conservatrice au-delà de

toutes limites raisonnables; il vous a reproché d'avoir trop tendu

".s ressorts du gouvernement. Vous trouvez que les choses sont

bien ainsi, continuez; peut-être voulez-vous les pousser plus loin

encore, à votre aise. Qui sait si ceux qui vous menacent parfois de

quelques catastrophes ne sont pas de mauvais augures ou de faux

amis? En 1832 et en 1834, vous avez eu de grandes difficultés

à vaincre, et toujours vous avez fait triompher vos résolutions.

Eu persistant ainsi, vous ajouterez sans doute quelque laurier

nouveau à ceux que vous avez recueillis en abandonnant la Polo-

gne, en désertant la cause des patriotes italiens, en livrant lâche-

ment Mehimet-Ali à la rapacité anglaise, en rappelant l'amiral

Dupetit-Thouars, en désavouant M. d'Aubigny, et en consentant à

accorder une indemnité à ce brave et loyal Pritchard, vis-à-vis du-

quel on a eu de mauvais procédés. Qui sait? vous n'avez peut-être

plus qu'un effort à tenter pour voir votre système triompher com-

plètement. Ceci peut séduire de grands cœurs, animer des esprits

habitués à se rire des clameurs des peuples, à braver les rumeurs

des rues, à mépriser les vociférations des députés opposants. Qu'est-

ce, après tout, qu'un échec moral pour M. Guizot? Puisque le

chiffre du scrutin lui donne la majorité, il est en droit de garder

»on portefeuille; et il peut tenter de nouvelles luttes.

11 est vrai qu'en agissant ainsi on va contre l'esprit de la consti-

tution, contre les traditions parlementaires; mais la raison d'état ne

tient guères compte de pareilles considérations. Quand une fois ,

on fait de la politique à outrance, à quoi bon s'arrêter ?

M. Guizot a encore entre les mains une ressource légale : la !

chambre se cabre sous sa main, qu'il la brise, qu'il fasse appel aux

électeurs; avec sa presse subventionnée, ses gendarmes et ses em-

ployés de préfecture, il pourra se créer une puissante majorité.

On a pas encore fait des élections à outrance, on ne ferait pas mal

d'en essayer; d'ailleurs les élections feraient gagner du temps qu'on

emploierait à trouver quelque moyen d'en finir avec la malencon-

treuse affaire de Taïti.

On voit que M. Guizot, s'il veut user de toutes ses ressources , a

encore des chances de se maintenir. Le Journal des Débats lui pro-

met un appui fidèle ; qu'il en use pour tenter de nouvelles luttes.

Il ne faut désespérer de rien, dit cet excellent journal. C'est par-

faitement exact; c'est pourquoi, tant que nous verrons M. Guizot

aux affaires , nous nous garderons bien , pour notre compte , de

désespérer de rien. Il abaisse le gouvernement de notre pays , nous

le déplorons , mais il n'abaisse pas la France elle-même ; loin de

là , il ravive son esprit public , aiguillonne sa fierté et donne

même de la vigueur aux timides.

Sans la politique à outrance, est-ce que M. Dupin aîné aurait

combattu dans nos rangs? est-ce que nous aurions vu se former

dans la chambre une opposition aussi formidable que celle qui

vient de s'y révéler , opposition qui représente suffisamment le

pays pour qu'on sache bien en Europe que nous sommes toujours

prêts à reprendre le rang qui nous appartient et à jeter notre épée

dans la balance?

Pour notre compte, nous sommes satisfaits de la situation que

la discussion de l'adresse vient de créer ; elle est un écueil pour

le système que nous combattons à outrance et un espoir pour nous.

Que M. Guizot reste donc cramponné à son banc ministériel; nous

croyons qu'il peut encore s'y tenir et nous donner les moyens qui

nous manquent de refaire l'esprit public de la France et de pré -

parer les voies d'une politique nationale et progressive. Qu'il aille

donc jusqu'au bout, la France n'aura pas à s'en affliger: elle est

de taille à supporter les avanies qu'il lui fait.

DES HYPOTHEQUES.

Suite du 3« Article (*).

Nous demandons une chose simple , facile en elle-même ; vous

la prétendez inapplicable : comment et pourquoi ?

Nous avons démontré autre part combien aujourd'hui il est

inexact de dire que les emprunts hypothécaires n'ont pour but que

le paiement de propriétés immobilières; mais lorsque cela serait ,

devrait-on pour cela repousser le moyen de simplifier les emprunts?

Loin de nuire , comme on se complaît à le dire , au crédi

(*) Voir nos numéros des 20, 21 et 28 janvier.

foncier, nous voulons lui être et nous lui sommes en effet favo-

rables; car il est bien aisé de comprendre que tel, qui a quelques

fonds disponibles, les placera plus volontiers sur hypothèque s'il a

la presque certitude de retrouver son argent quand il en aura be-

soin, tandis , au contraire, qu'il reculera devant un tel placement

lorsqu'il réfléchira qu'en présence de la plus grande urgence, il lui

faudra subir des délais et des frais qui lui retireront tous les bénéfi-

ces de son opération.

Voulons-nous, d'autre part, le bouleversement de ce qui existe

et mobiliser la propriété foncière ?

Vraiment, de pareils reproches sont incompréhensibles.

Nous voulons le bouleversement de ce qui existe ! Et que de-mandons-nous donc qui n'existe déjà ?

Le droit de transmettre une créance, nous l'avons d'après l'an-

cienne loi, et nous ne discutons que sur le mode de transmission.

Or, ramenée à ce point, la discussion se réduit à peu de chose :

ce qui est est-il bon? Non, et tout le monde, même nos adversai-

res , en demande une sage modification, Ce que nous demandons

est-il juste? On ne dit ni oui ni non ; on se contente de nous répon-

dre que cela est inapplicable.

Quant à la mobilisation des propriétés foncières, nous n'avons

jamais eu cette idée, et nous ne comprenons pas comment le plus

ou moins de facilité dans le transport peut changer la nature de la

propriété; et, comme le dit M. le garde-des-sceaux, le mode que

nous conseillons servirait à mobiliser non le sol, mais seulement les titres du crédit foncier.

Nos adversaires ne semblent-ils pas se créer à plaisir des'périls

imaginaires lorsqu'ils prétendent redouter l'ébranlement des for-

tunes entraîné par le changement de législation? Si ce danger était

réel, faudrait-il pour cela renoncer aux améliorations d'une loi nouvelle ?

Lorsque l'on a fait la loi sur l'unité des poids et mesures, l'on re-

doutait aussi des dangers plus graves, des malheurs plus réels ;

cela a-t-il arrêté la législation?Si l'on rencontre quelques esprits

récalcitrants, faudra-t-il, parce que la loi nouvelle ne devra blesser

que les riches propriétaires, reculer devant une immense amélio-ration ?

Et si cela suffit pour empêcher le pouvoir d'accepter nos idées, on pourrait lui dire alors : Ne louchez donc à aucune loi, rétablis-

sez le code pénal tel qu'il était avant 1832, remettez en vigueur les

anciennes dispositions du code de commerce, rapportez vos lois de

septembre, ou craignez que l'on ne vous adresse le reproche de ne

manquer de courage que lorsque vos lois nouvelles doivent porter atteinte à la puissance du jour, à la fortune.

Mais le bouleversement, si craint, si redouté, ne peut avoir lieu -

car, encore une fois, nous ne voulons en rien modifier le droit d'emprunter.

La valeur des immeubles diminuera-t-elle parce que l'on pourra transmettre une créance par un endos ?

Qu'importe à un débiteur, et en quoi cela compromet-il son cré-

dit, que son créancier cède son litre par tel mode plutôt que par tel autre ?

De ces quelques mots il résulte évidemment que les craintes de nos adversaires sont chimériques.

Nous ne nous arrêterons pas non plus à examiner si l'endosse-

ment serait un moyen trop facile d'engager les propriétés foncières.

Encore une fois, quel rapport y a-l il entre la création et la ces-

sion d'une obligation ? Comment le propriétaire se ruinera-t-il plus

FEUILLETON DU CENSEUR. — 31 JANVIER.

Souvenirs Historiques.

g (.Suite et fin.)

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- Napoléon pouvait conti-tnais nonr i fe c,ui aurait assuré 'a retraite de toutes ses troupes ;

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SS d'une ville dévouée. Il recula I

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attaqué presque sur tous les points à la fois, de la

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ner rencontre, à la porte de Halle, une énergique résistance seuthal, N

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arnere-garde de Marmont. Reynier dans le faubourg de Ro-

men' contre is "o Mux de Taucna et de Grima, se battent avec acharne-t,JM'ski et Lai

es de Woronzow et les Prussiens de Bulow. Ponia-^"outra^p-

defendent les faubourgs situés au midi de ta ville, 'onger encore d °f acharnee> la défense héroïque ; si elle peut se pro-^l vingt millp h UX ueures> l'arrière-garde aura rejoint le corps principal,

olle de porter ,VeS Seront sauves- Mais il était dans la destinée de Berna-'na|

ûeureuse

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's les derniers et les plus terribles coups à sa patrie

j n°s sold-iis p.n"ce> accourant au moment où la prodigieuse résistance

^e l'est avec l u 6 -tous les cfforls des allies> se précipite sur les portes , Français luii fy^f16"3 de Bulow et les Suédois de Borstel ; une poignée e trahison • un ht n°e et le co,uieilt- Mais là s'accomplit un dernier acte

3,UI * Précinitô rii" badois aba»d°n»e la porte Saint-Pierre à l'ennemi s' et, anrès ,,n S V1"e; 011 se bat de maison en maison, de rue en

ueJ°is de Bern ,c!?,rnase sans exemple, les Russes de Woronzow et les . Alors, du h

a ,t 7 Parviennent enfin à prendre possession de Leipsia.

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s pion-e Inï 'M rs de la ville

, le feu des déserteurs badois et . „f.SanS et de <iîi^°S S0 ■ qm' disPutant pied à pied un terrain couvert î

£au moment â?'s? r'!,Ul'enL en combattant vers la grande route, jus- I

d. ?aat noj troul ale erreur leur etllève leur unique voie de salut. ! «àfaire sauter lp^P>°Ur Un-e masse ennemie, un caporal du génie, chargé ^•garde l

e d^W, '"

pltîITli de rE|sler après le passage de notre ar-

Vl08t mille brav

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ant mênM ou elle s'en approche.

">ves sacrifies, deux cents pièces de canon et un matériel

immense livrés à l'ermemi, notre influence ruinée en Europe, telles fu-rent les conséquences de cette catastrophe lamentable, ou plutôt tel fut le dernier acte de ce grand drame de Leipsig, dans lequel Bernadotte, précédé par la trahison, fixa la victoire sous les drapeaux des alliés. Le 19 octobre, à une heure après-midi, Leipsig était au pouvoir de la coali-tion, et ne renfermait plus de Français, sinon prisonniers, morts ou blessés.

Entré dans la ville quelques instants avant les autres princes, Bernadotte s'était rendu directement auprès du roi de Saxe, que les désastres de Na-poléon livraient sans défense aux rancunes de ses ennemis. On dit que dans cette circonstance le prince royal prodigua d'honorables consolations au monarque malheureux, procédé dont l'histoire doit d'autant plus tenir compte à l'héritier du trône de Suède que les autres chefs de la coalition ne traitèrent point le roi fidèle avec les mêmes égards.

Vers deux heures, l'empereur de Russie et le roi de Prusse firent leur entrée dans Leipsig. Ils renjontrèrent le prince royal sur la grande place, et le saluèrent du nom de sauveur de la coalition. « Vous le voyez, dit Alexandre en se jetant dans les bras de Bernadotte , nous sommes fi-dèles au rendez-vous que vous nous donnâtes à Trachenberg. »

En effet, dans la fameuse entrevue du 10 juillet, Bernadotte avait in-diqué les plaines de Leipsig comme le point de concentration au-tour duquel devaient converger les armées alliées, le théâtre où pouvaient se décider les destinées du monde. Les apologistes de ce prince ont vu dans ce fait une inspiration du génie. L'homme impartial n'y verra peut-être qu'une connaissance élémentaire des grands événements dont la vaste plaine qui s'étend depuis l'Elbe jusqu'aux montagnes du Harz, de la Thu-ringe et de la Bohême fut toujours le théâtre. Charles-Jean savait qu'à toutes les époques la configuration de ce terrain, si favorable à l'emploi des diverses armes , avait attiré aux environs de Leipsig les armées qui guer-royaient entre le Rhin et l'Oder, et que , par ce motif, cette contrée fut plus'souvent ensanglantée que les autres cantons de l'Allemagne.

Au milieu du tumulte des armes et des entraînements d'une ambition vulgaire, la France avait disparu aux yeux de Bernadotte. Après le combat, son cœur s'attendrit au spectacle de tous ses frères vaincus ; il s'occupa de leur sort avec cordialité, visita les hôpitaux, prodigua aux blessés des se-cours et des consolations, accueillit les officiers avec bienveillance, et ne quitta Leipsig qu'après avoir environné d'une généreuse protection ces guerriers trahis par le sort des batailles. Toutefois le désir excessif de Ber-nadotte de se créer des partisans parmi les prisonniers français frappait tous les regards. Comme il réclamait un certain nombre de ces braves pour les envoyer en Suède : « Prince, lui dit Alexandre, ils appartiennent tous à qui a les honneurs de la journée. » Le lendemain quarante officiers français étaient dans les salons de Bernadotte, attendant l'ordre de se ren-dre à Stralsuad, lorsque le prince royal vint leur faire ses offres de service. Puis, ayant amené la conversation sur les affaires de la France, et atta-quant personnellement Napoléon : « Vous êtes allés, dit-il, prendre un Corse pour régner sur vous; il y avait pourtant d'autres généraux dans la république; je suis du pays d'Henri IV, moi. » Cette brusque sortie blessa profondément les compatriotes de Bernadotte. Quelques-uns prirent no-

blement ta défense de leur souverain outragé ; plusieurs refusèrent les se-cours personnels que le prince leur offrait d'ailleurs avec beaucoup de grâce ; presque tous le quittèrent scandalisés de son ingratitude envers l'empereur, et bien convaincus que le trône de Suède n'était pas le dernier mot de son ambition. Néanmoins la sollicitude de Bernadotte adoucit par-tout la captivité de ces prisonniers. Parvenus à Stralsund, au heu d'y être embarqués pour ta Suède , ils reçurent l'autorisation de se rapprocher de la France , et franchirent la frontière sous la protection des patrouilles suédoises, avant la paix et sans échange. Cependant une leçon cruelle at-tendait le prince royal de Suède à l'hôpital de Leipsig.

Dans ce triste asile gisait, mourant sur un lit de soldat, une de ces na-tures énergiques qui conservent la dignité de l'homme jusque sous les étreintes des plus affreuses douleurs. Frappé dans ta journée du 18, celui-là attendait, calme et glorieux, la fin d'une vie dont il n'avait rien à répu-dier. Issu de race noble, officier de l'ancien régime , défenseur ardent de l'indépendance américaine, volontaire de ta république, il était passé du pied de l'échafaud à la tête d'une armée; il avait vaillamment combattu sur le Rhin, sous Custine, Houchard , Beauharnais, Moreau et Jourdan ; il s'é-tait couvert de gloire en Italie, où il remplaça Joub^rt jusqu'à l'arrivée de Scherer, et sauva l'armée française à la bataille de Magnano. Sous le gou-vernement directorial, il avait reçu une armure complète en témoignage de ses éclatants services; sous le consulat, il avait encore partagé les pro-diges de nos armées d'Allemagne et d'Italie. Mais quand un dictateur s'était assis sur les ruines de la république, il avait osé prêcher la liberté sous le pouvoir d'un seul, et Bonaparte l'avait disgracié, exilé , persécuté pen-dant dix ans. Eh bien! le jour où ce citoyen vil la France menacée dans son indépendance, il déposa ses justes ressentiments sur l'autel de la pa-trie, offrit son épée à Napoléon, et vint mourir sous le canon du prince royal de Suède. C'était le général Delmas , ancien camarade de Langeron dans le régiment de Touraine, ancien ami de Bernadotte. Ces deux transfuges voulurent visiter le héros mourant, et, debout à son chevet, ils osèrent l u rappeler d'anciennes affections, lui parler de la tyrannie dont il avait été lai victime, et l'engager, après son rétablissement, à contribuer avec eux à renverser le trône de Bonaparte. A ces mots, Delmas se soulève sur sa cou-che, et regardant Langeron avec des yeux où se peignait ta trempe de son ame : « Quant à toi, dit-il, proscrit par la révolution, Russe depuis vingt ans, tu dois peu à la France et rien à Napoléon; sers ton maître et sois heureux, si tu le peux. Mais toi, Bernadotte, sorti des entrailles de la révolution,

; comblé des bienfaits de la France et de l'empsrëiir, de quel droit oses-tu me proposer une infamie! Va, traître! n'insulte pas à mon agonie; laisse-moi mourir honnête homme! »

Il y a des moments dans la vie où l'autorité est à ta vertu : les deux apostats baissèrent les yeux et se turent ; Delmas retomba sur son chevet et mourut.

Le lendemain, Bernadotte et Langeron accompagnaient à sa dernière demeure le digne soldat qui leur avait infligé un si Juste, un si héroïque châtiment. B. SAIUUNS.

Page 2: ABONNEMENT ||J 1 9 I U , au Bureau du Journal,

facilement parce que son créancier tirera plus aisément parti du ,

titre qu'il lui a consenti?

Si nous avons réduit à rien les objections élevées contre notre sys-

tème, il nous paraît devoir sortir triomphant de la lutte ; car ce qui

est bon et simple est toujours ce qui est préférable. Nous ne pro-

longerons pas davantage cette discussion ; car il est impossible de

ne pas comprendre, au premier coup d'œil, quel serait l'avaniage

pour le commerce et pour la petite propriété d'avoir squs la main

une ressource, tonte prête.

Nous savons parfaitement que l'auteur du code n'a pas eu l'in-

tention, dans son respect pour la propriété, de faire de l'hypothè-

que un instrument de crédit ; mais si, lors de son œuvre, il a ré-

pondu aux besoins de son temps, nous le répétons, le siècle à

marché vite, et il faut aujourd'hui des institutions nouvelles pour

satisfaire aux besoins nouveaux.

Inutile d'ajouter qu'il faudrait que chaque cessionnaire prit in-

scription pour éviter l'erreur des tiers, ce qui n'existe pas avec le

code, puisque, le cessionnaire n'étant pas tenu de faire inscrire son

acte de cession, le cédant peut, s'il est de mauvaise foi, faire une

deuxième vente d'uue créance qui ne lui appartient plus.

Inutile de dire également qu'avec notre système le régime hypo-

thécaire serait débarrassé de toutes les difficultés que présentent

les privilèges.

En effet, tous les changements, toutes les modifications subis

par la propriété devant nécessairement être enregistrés par le

conservateur des hypothèques, et chaque droit sur l'immeuble ne

prenant vie qu'à partir de cette inscription, les privilèges n'existe-

raient plus, et l'on tarirait ainsi une source abondante de procès;

car le peu de droits privilégiés que la loi reconnaîtrai1, soit pour

droits du fisc, soit pour frais de dernière maladie, ne souffriraient

pas la moindre contestation.

Nous avons dit à plusieurs reprises qu'il était urgent de débar-

rasser l'emprunt hypothécaire des faits énormes qui l'écrasent;

nous ne poserons pas la plume sans mettre sous les yeux de nos

lecteurs un extrait de l'opinion de la cour royale de Paris. Nous

sommes loin de penser comme elle sur la cattse et l'origine des

obligations hypothécaires; maison pourra juger de l'importance

de nos observations quand on verra que des magistrats, qùi du

reste se sont montrés chauds partisans du régime actuel, ont,

en quelques lignes, indiqué à* deux reprises différentes les frais

comme causé de ruine pour l'emprunteur.

« On emprunte, dit cette cour, pour payer une acquisition utile

et raisonnable en elle-même ; mais cette acquisition, que l'on

croyait avantageuse et qui l'eût été en effet si l'on eût payé comp-

tant, devient onéreuse à raison même de la différence d'intérêt et

des frais que l'emprunt entraîne à sa suite. On veut alimenter une

exploitation agricolë ; mais qui ne sait que , sauf des cas excep-

tionnels fort rares, la culture même la mieux entendue prospère

difficilement lorsqu'il lui faut prélever sur ses bénéfices, déjà si

restreints, les intérêts et les frais d'un emprunt? On veut pourvoir à

un besoin imprévu ; mais est-il bien sûr que tout le capital em-

prunté recevra cet emploi? et n'en sera-t-il pas détaché, pour les

besoins ordinaires ou pour augmenter momentanément l'aisance

de la famille, quelque portion dont le déficit se fera ensuite cruel-

lement sentie? »

Après une si complète sanction de "nos principes, il ne nous

reste, en terminant, qu'à répéter que la nouvelle loi ne peut être

utile qu'en introduisant dans le régime hypothécaire promptitude,

sécurité; économie.

Paris, le S S janvier 1*45. (COKRBSPOKDÀSCE PARTICULIÈRE BU CKK9BUR.)

Hier, quelques minutes après le scrutin qui venait de donner àu,

cabinet une majorité de trois voix, on a vu M. le maréchal Soult

quitter la chambre. Le bruit s'est aussitôt répandu qu'il se rendait

aux Tuileries pour y porter la démission collective du ministère.

À cet égard, la conviction des centres était la même que celle de

l'opposition, car on a entendu M. d'Haubersaërt dire à son ami M.

Raguet-Lépine : « Ma foi, je me suis trompé : je croyais que le mi-

nistère aurait plus de résolution; mais il se retire, le maréchal Soult

vient de partir pour aller l'annoncer au roi. » En effet, M. le ma-

réchal Soult, en montant en voiture, avait dit à son valet de pied :

« Aux Tuileries! » Et cinq minutes après il se trouvait face à face

avec S. M.

Voici ce que, dans la soirée, on a raconté de cette entrevue :

« Eh bien ! aurait dit le roi en apercevant le maréchal, vous ve-

nez m'annoncer une bonne nouvelle? Vous avez eu une majorité

d'au moins vingt-cinq voix? — Sire, nous avons eu une majorité,

mais cette majorité est bien faible. II.y avait 418 votants : majorité

absolue, 210; nous n'avons eu que 213 voix.—Eh bien?... — Eh

bien! Sire, nous pensons qu'un tel résultat place le cabinet dans

une situation difficile, ët je viens, au nom de mes collègues, pren-

dre les avis et les ordres de V. M. —Des avis! des ordres! je n'en ai

pas à vous donner. Si vous n'aviez pas eu la majorité, votre devoir

eût été de me rendre Vos portefeuilles, et le mien de les reprendre

pour les donner à d'autres. Vous avez eu la majorité, pourquoi

abandonneriez-vous la position? Je sais bien que cette majorité est

faible; je sais bien qu'on ne manquera pas de dire que vous l'avez

faite vous même, en comprenant dans vos 213 voix celles des six

ministres députés qui ont pris part au vote. Mais qu'importe? L'af-

faire Pritchard était la plus épineuse pour vous; vous en êtes sortis

sinon brillamment, au moins saufs au point de vue des principes

constitutionnels. Que peut on vous demander de plus? La question

Pritchard était d'ailleurs une question spéciale; il ne faut pas oublier

que sur la politique générale vous avez obtenu 28 voix de majorité

contre l'amendement de'M. de Carné. Avec cela et de l'habileté, un

cabinet peut marcher. Quand on saura que vous restez, vous verrez

vous revenir bien des gens qui vous avaient abandonnés parce qu'ils

vous regardaient comme perdus, mais qui rentreront dans vos rangs

quand ils verront que vous avez encore le pouvoir et que vous

êtes décidés à le garder. »

Nous ne savons au juste ce qu'il y a de vrai dans cette conversa-

tion ; mais hier soir on la racontait partout, et dès ce moment on

a considéré le maintien du cabinet du 29 octobre comme une

chose certaine. Si on avait pu conserver quelque doute sur ce

point, ce doute serait levé par l'article suivant que contient ce ma-

tin le principal organe du cabinet, le Journal des Débats :

« Le cabinet n'a eu qu'une majorité de huit voix, que doit-il

faire? Doit-il se retirer? Rien ne l'y oblige, il faut le reconnaître.

Se retirer n'est une nécessité constitutionnelle que quand on a

perdu la majorité. Le ministère ne l'a pas perdue. Huit voix, c'est

une majorité très-faible, il est vrai; c'est pourtant une majorité.

Avec huit voix de majorité, le cabinet whig a duré trois ans en An-

gleterre. Ajoutons que l'intrigue a épuisé tous ses moyens dans

cette dernière affaire, l'intimidation, les menaces, la séduction, et

que le ministère, de son côté, a obtenu de la chambre, dans celle

circonstance, l'approbation la plus explicite et ia plus complété

que jamais peut-être majorité en France ait consenti à donner.

Nous savons enfin la force de toutes les considérations politiques „

qu'on a fait valoir pour engager le ministère à garder son poste.

» Son parti est pris , la raison d'état lui a paru exiger qu'il ten-

tât de nouvelles luttes; nous ne l'aban lonnerons pas; nous le sou-

tiendrons jusqu'au bout de sa noble et glorieuse carrière. La ma-

jorité est faible, mais elle existe, mais elle est résolue et ferme ; il

ne faut désespérer de rien. » .

Tout ce qui s'est dit cet après midi à la chambre confirme la

déclaration faite ce matin par le Journal des Débits que le minis-

tère est décidé à garder ses portefeuilles. Plusieurs membres de la

majorité lui avaient donné un tout autre conseil, et l'on assure que

le Journal des Débats lui-même n'était pas d'avis qu'il reslât debout

après Yéchec moral qu'il a reçu; mais M. Duchâtel, lorsque la ques-

tion a été agitée, hier au soir en conseil, a fortement insisté pour

que le cabinet ne se considérât pas comme battu, et son opinion â

prévalu.

— On annonce que le ministère apportera à l'une des prochaines

séances delà chambre le projet de loi relatif aux fonds secrets. Ce

sera, disent ses amis, une nouvelle occasion pour lui de posêr la

question ministérielle et de montrer que pour l'ensemble de sa po-

litique il n'a pas cessé d'avoir la confiance de la majorité.

— Le ministère, en restant aux affaires après le-scrutin d'hier qui

lui a donné une majorité si imperceptible, pourra-t-il dire désor-

mais qu'il se trouve, vis à-vis de la chambre et vis-à-vis du pays,

dans une position parfaitement honorable et parfaitement digne ?

On va en juger.

A la séance de jeudi dernier, M. Duchâtel disait :

« Nous n'accusons en aucune manière nos adversaires d'équivo-

que; nous n'aimons pas plus qu'eux les équivoques, nous l'avons

prouvé plusieurs fois; nous avons toujours demandé que les ques-

tions fussent posées d'une manière nette et précise. Aujourd'hui, je

le reconnais, la question est engagée avec une grande clarté et une

parfaite précision. »

Samedi M. Guizot répétait, à propos même du vote sur l'indem-

nité Pritchard :

« Notre politique est difficile, très-difficile ; elle a bien des pré-

ventions, bien des passions, bien des obstacles à surmonter, sur ces

bancs, hors de ces bancs, dans le public, partout, grands et petits.

Elle a besoin, pour réussir, du -concours net et ferme dés grands

pouvoirs de l'Etat. Si ce concours, je ne dis pas nous manquait com-

plètement, mais s'il n'était pas suffisamment ferme pour que celte

politique pût être continuée avec succès, nous ne continuerions pas

à nous en charger.

» Nous ne souffrirons pas que cette politique, que nous croyons

bonne, soit défigurée, énervée, abaissée entre nos mains, et qu'elle

devienne médiocre par sa faiblesse.

» Tout ce que nous demandons, c'est que la décision soit parfai-

tement nette, parfaitement intelligible pour tout le monde. Quelle

qu'elle soit, le cabinet s'en réjouira. »

Hier matin , le Journal des Débats disait en termes qui devien-

nent aujourd'hui pour ses amis une sanglante épigramme , mais

qui étaient du reste parfaitement clairs :

« A nous une majorité non équivoque! Nous préférerions une

minorité certaine à une majorité douteuse.

» Vous vous vous suspectez déjà les uns les autres! Choisissez

une bonne fois entré le vote secret ou le vote public; mais , votre

choix fait, ayez au moins la loyauté d'accepter le résultat de l'é-

preuve. »

Enfin, M. le ministre des travaux publics s'exprimait ainsi

avant le vote d'hier :

« Nous ne voulons pas d'équivoque; je demande à la majorité de

cette chambre de se revendiquer elle-même. Nous lui demandons

d'avoir un avis et de dire cet avis, non pas indirectement et d'une

manière équivoque, mais publiquement et d'une manièrenette. Quant

à nous, que l'amendement soit adopté ou que le paragraphe soit

rejeté, la question est tout-à-fait la même. Nous ne devons faire et

nous ne ferons aucune différence entre l'adoption de l'amendement

et le rejet du paragraphe du projet d'adresse.

» Si le paragraphe du projet d'adresse est rejeté, la politique du

cabinet se trouve blâmée... Nous ne voulons pas de milieu. »

Et dire qu'après avoir ténu un tel langage, après avoir ainsi ap-

pelé à lui une majorité nette, ferme, un concours complet, une

décision parfaitement intelligible, le ministère garde ses porte-

feuilles !

— Après le scrutin qui n'avait donné au cabinet qu'une majorité

de trois voix, l'opposition considérait la crise ministérielle comme

commencée. Le ministère lui semblait être dSns un tel état de

dissolution qu'il lui semblait impossible de discuter convenable-

blement avec lui des questions très-importantes qui devaient être

soulevées à l'occasion des derniers paragraphes du projet d'a-

dresse. C'est ainsi qu'un amendement de M. Crémieux relatif au

droit de visite a été retiré; c'est ainsi qu'il en a été de même pour

un autre amendement de M. Vivien, qui avait pour objet de blâ-

mer les ignobles trafics de places dont le scandale nous est main-

tenant donné presque tous les jours. Enfin, un troisième amen-

dement de M. de Saint-Priest, sur la conversion de la rente, n'a

pas été discuté davantage; son auteur l'a retiré comme l'avaient

été les deux autres. On ne voulait pas prendre la peine de pré-

senter des observations qui auraient été pour ainsi dire sans objet,

puisqu'on était convaincu qu'il n'y avait là personne pour les re-

cueillir. L'opposition s'est trompée; mais, à sa place, qui ne serait

tombé dans la même erreur?

— MM. les députés se sont réunis aujourd'hui dans leurs bu-

reaux pour procéder à leur organisation. Cette opération eût pu

avoir un certain intérêt après le vote d'hier , si l'opposition , sans

doute .fatiguée de sa lutte de ces derniers jours, n'était pas restée

chez elle pour se reposer. Voici les nominations qui ont eu lieu : Présidents. Secrétaires.

1" bureau : MM. Bugeaud. MM. d'Haussonville.

2e — Tupinier. de Ségur.

3e — Vergnes. Galos.

4° — Billault. Durand (de Romorantin).

5e — Calmon. Daru.

6° — Sébastiani. de Morny.

7e — de Salvandy. de Montesquiou.

8e — J. Lefebvre. Persil.

9e — Dufaure. Ferdinand Barrot.

L'honorable M. Odilon Barrot eût été nommé président dans son

bureau , si ses collègues de l'opposition , MM. Bcrnardi, Espigat,

Lespinasse, Ernest de Girardin , Mallye , Tourangin Silas, Stourm

et Alban de Villeneuve, eussent bien voulu se déranger pour venir

lui donner leurs voix.

— On a des nouvelles de l'élection de Melle. Le premier tour de

scrutin n'a pas tionné de résultat. Les voix se sontainsi partagées :

M. Taillefer, 162; M. Vuitry, 90; M. Demarçay, 88.

Àu second lour, les voix de M. Demarçay ont dû se reporter

! sur M. Taillefer, qui , dans une lettre écrite tout récemment à M.

* Odilon Barrot, déclare que l'opposition peut compter sur lui, et

que s'il est nécessaire, pour assurer son indépendance, qu'il do

sa démission de procureur du roi, il n hésitera pas à faire r-

crifice.

Bulletin de la Boom de Pari» du 28 janvier 1845.

Avant l'ouverture, la rente a été offerte d'abord à 83 10, puis elle est

'raduellement à 84 95 ; mais le premier cours au parquet a été 85 05. p° j (

très-long-temps la rente est restée entre 85 10 et 85 I'. ; elle est ensuite 11

bée un moment à 8i 95, puis elle est remontée graduellement à 85 lo*'0'11" > été te cours de clôture au parquet- » Sui

A quatre heures, la rente a été demandée à 85 15

L'article du Journal des Débats a rassuré sur l'existence du cabinet.

rrois pour cent 85 10 Caisse Laffilte JQ^,.

Quatre pour cent .... » » Obligations de Paris . . . '

Quatre et demi pour cent » » CHEMINS DE FER. '

Cinq pour cent 122 » Saint-Germain ......

Emprunt de 1844 ... 86 30 Versailles, rive droite . 5QQ !

Trois pour cent belge. . . » » — rive gauche . 3gj '

Qualreetdemi pour cent b. » » Paris à Orléans ..... '

Cinq pour cent belge. . . 106 1/2 Paris à Rouen IQ^() '

Cinq pour cent napolitain. 99 » Rouen au Havre ggq '

Cinq pour cent romain . . 105 » Avignon à Marseille . . . ,li

Cinq pour cent portugais. 59 12 Strasbourg à Bâle . . . jj..g

Trois pour cent espagnol. 32 1/2 Orléans à Bordeaux . . gir)

'

Deux et demi pour cent hot. » » Orléans à Vierzon .... 7 55 '

Banque de France ... •• » Amiens à Boulogne .... 575 '

Comptoir Ganneron. . . . Ï067 50 Paris à Sceaux ..... >

*

Banque belge 650 » 1 Montereau 555 "

Ot timbre «les Dépit tés.

Fin de la séance du 27 janvier.

Quand l'agitation s'est un peu calmée, M. le président lit le nUa trième paragraphe de l'adresse:

§ 4. « Nous espérons que ce mutuel esprit de justice et de con-

ciliation amènera bientôt le succès des négociations qui, selon le

vœu plusieurs fois exprimé par là chambre, doivent, tout en assu.

rant la répression de la traite, tendre à replacer notre marine sous

la surveillance exclusive du pavillon national. »

La rédaction suivante a été proposée par M. Crémieux pour C

e

paragraphe :

« Plusieurs fois déjà la chambre à exprimé le vœu que, tout en

assurant la répression d'un trafic infâme, une négociation suivie

avec activité replaçât notre marine sous la surveillance exclusive

du pavillon national. Nous aimons à croire que celte négociatioii

touche à son terme, et que des conventions d'ailleurs temporaires

et révocables auront bientôt cessé d'exister. »

M. CRÉMIEUX : Je retire mon amendement. Je laisse au ministère le soin de délibérer. (Sensation prolongée.)

Le paragraphe est adopté.

§ 5. « Les marques réitérées d'unè amitié qui vous est précieuse,

et le désir d'y répondre dignement, ont porté Votre Majesté à rendre

visite à la reine delà Grande Bretagne. La France a vUavéC un légi-

lime orgueil les hommages qui de toutes parts sont venus au devaui

de son rot. Les manifestations éclatantes et spontanées de resperi

envers le monarque et de cordiàle estime pour le peuple français

ont donné de nouveaux gages à la longue durée de cette paix gêne

raie, au sein de laquelle notre patrie, en maintenant au dehors sa

force et sa dignité, trouve les éléments d'une prospérité croissant

et la jouissance tranquille de ses libertés constitutionnelles. »

M. LE PRÉSIDENT : Quelques orateurs avaient demandé la parole

sur ce paragraphe; je leur ai fait observer qu'il y aurait avantagea

parler sur le paragraphe 7. M. Billault insiste-il pour prendre la pa-

role sur ce paragraphe ?

M. BILLMJLT : Je renonce à la parole. (Mouvement.)

Le paragraphe est adopté.

§6. « Votre Majesté nous confirme dans cette assurance, en nous

faisant connaître que les relations de son gouvernement avec touies

les puissances étrangères continuent d'êtrë pacifiques et amicales.

Ces bonnes relations reposent sur la fidèle observation dés traites,

La France n'oubliera point qu'ils doivent être l'espérance et l'appui

d'une nation généreuse dont ils ont consacré les droits. »

M. IE PRÉSIDENT : M. Joly a demandé la parole sur ce para-

graphe.

M. JOLY : Je renoncé a là parole.

Le paragraphe est adopté.

M. IE PRÉSIDENT : C'est entre le sixième et le septième para-

graphe que se place l'amendement de M. Vivien.

M. VtViÉN : Dans l'état actuel des choses, je relire mon amende

ment. (Très-bien ! très-bien ! — Longue agitation.)

§ 7. « Sire, la France est heureuse et libre ; protégée par des

lois sages, sous la garantie de l'ordre et de la stabilité, elle donu

essor à son génie et à son activité nationale. Partout d'utiles pro-

grès naissent de ses travaux, e't l'agriculture elle-même, dont !e>

efforts ont besoin d'être consacrés et soutenus, ne demeure point

étrangère à cette émulation féconde. L'élévation du crédit, l'abon-

dance et la facilité dès receltes, en attestant la confiance générale

et l'accroissement de la richesse publique, nous font regarder

comme prochain le moment où l'équilibre financier sera complète-

ment rétabli. D'accord avec Votre.Majesté, nous continuerons de

marcher vers ce but, en réalisant les économies compatibles avec

les besoins publics sagement appréciés. »

M. LE PRÉSIDENT : Quelqu'un demande-t-il la parole sur ce pa-

ragraphe? (Silence général.)

Le paragraphe est adopté.

M. LE PRÉSIDENT : Ici se présenle l'amendement de M. de Saint-

Priest sur la conversion des rentes.

U. DÉ SAINT-PRIEST déclare qu'il retire son amendement.

§ 8. « Les projets de loi que V. M. nous annonce seront exarui

nés avec soin et discutés avec maturité. » — Adopté.

§,9. « Sire, le ciel, qui vous rend heureux du bonheur de vu-

pays, a voulu vous accorder, cette année, les joies et lès consola-

tions de la famille. Le nombre de vos enfants s'est accru, et té

riage de l'un de vos fils, en resserrant des liens qui vous étale»,1

déjà chers, a été pour vous une vive satisfaction à laquelle ont i

pondu les sympathies de la France. »—Adopté. § 10. « Sire , en vous imposant une laborieuse et noble tâoB j

en vous soumettant à de rudes épreuves, la Providence vous ■

donné le courage qui les accepte et la force qui les fait surnn1"11

Votre mission est digne de l'élu d'un grand peuple. Quatorze a»

nées de travaux et d'efforts ont témoigné hautement de votre

vouement, de celui de votre famille au service de la patrie-/•

patrie reconnaissante unit son avenir à celui de votre dynas'j^

L'honneur de votre règne est lié au bonheur de la France; et *

assurer notre loyal concours, c'est accomplir son vœu et iravai

àsagrandeur. »—Adopté. ,.|e

!

M. LE PRÉSIDENT : Il va être procédé à l'appel nominal poul

vote sur l'ensemble. , y{

Pendant le scrutin, des conversations s'engagent dans toute=

parties de l'assemblée. (e

-

M. le maréchal Soult sort de la salle en emportant son P i

I feuille. jé'

V Après l'appel nominal et le réappel, M. le président invite 3

Page 3: ABONNEMENT ||J 1 9 I U , au Bureau du Journal,

n'auraient pas voté à prendre part au vote. , I

PutéS

S" «e demande à voter. y personne » , La

Voici le resUll

^ombre

des votants... 249

Majorité absolue 125 Boules blanches 216

Boules noires 33

hamhre a adopté. . ... l:i résident tire au sort la grande députa hou qui ira porter

le p

au roi avec le bureau de la chambre.

raK»nce est levée à cinq heures.

(S3orreapaticuIiondaE.ee parre du CISBIDB.)

PRÉSIDENCE DE M. SATJZET.

Séance du 28 janvier.

séance est ouverte à deux heures.

TP orocès-verbal est adopté. Jf coobrebost demande un congé. — Accorde.

IE PRÉSIDENT donne lecture de la lettre suivante : M' « Monsieur le président, Il

va

i l'honneur de vous prévenir que le roi recevra demain

o" nvier à huit heures et demie du soir, le bureau de }a cham la 2 ei la grande députation chargée de lui présenter l'adresse en

*?Ljjeàu discours de la couronne. n inréez etc. Le ministre de l'intérieur,

' 0

' » DUCHATEL.

„ Paris, ce 28 janvier 1845. » objet de la séance est le règlement de l'ordre du jour.

\près un débat sans intérêt, cinq projets sont mis à l'ordre du

1,,,'ir dans l'ordre suivant : Projet de loi relatif à l'octroi de la Rochelle ;

projet de loi relatif à un crédit de 84,000 f. pour les édifices

^pTojet'de loi portant règlement définitif des comptes de 1842;

Projet de loi relatif à la police des chemins de fer ; d

Proposition relative à la falsification des vins.

M. LE BARON MERCIÉR demande la mise à l'ordre du jour du I

nroiet de loi sur les douanes. M. LE MINISTRE DU COMMERCÉ : Il y a eu, depuis la présentation

du dernier projet sur les douanes, plusieurs ordonnances. Il importe I

de les coordonner avec le projet dont la chambre a été saisie l'an

dernier. Le travail sera bientôt soumis à la chambre. Après quelques observations de M. Mercier, la proposition de ce

dernier n'a pas de suite. M. DTJFAÙRE propose et la chambre vote la mise a l'ordre du

jour de ta proposition de MM. d'Haûssônville et autres sur les côn- ]

ditions d'admission et d'avancement dans les fonctions publiques.

M. GLAIS BIZOIN fait une demande semblable pour la proposition

relative à la réforme postale. — Adopté.

M. CH APUYS-MONTLAVILLE demande la reprise de sa proposition ]

sur l'abolition du timbre.

M. DE BUSSIERES repousse la demande.

Après une épreuve douteuse , la chambre décide qu'il n'y à pas

lieu de meitre ce projet à l'ordre du jour quant à présent.

M. LE GÉNÉRAL OUDINOT : Je demande la reprise de la proposi-

tion rektiveà la translation des cendres du général Bertrand aux

Invalides. La chambre a montré assez de sympathies pour l'auteur

de la proposition, le général de Briequevilje, et pour celui qui en

était l'objet, pour que ma demande n'éprouve pas de difficulté.

M. p. DE CHASSELOUP LAÏÏRAT : Je suis loin d'être l'adversaire de

la proposition; mais je ferai remarquer que l'ordre du jour est déjà

bien chargé.'

M. LE PRÉSIDENT : Le règlement veut d'ailleurs que les projets

qu'on met à l'ordre du jour soient imprimés et distribués. Or, la

proposition dont il s'agit ne l'est pas.

M. BOULAY (de la Meurthe) ajoute quelques mots en faveur de la

proposition et sur tout l'intérêt qu'elle mérite. Elle est provisoire-ment ajournée.

La séance est levée à trois heures.

D'honorables députés s'étaient distribué la tâche de surveiller

et de compter les votants de samedi dernier. C'est pour cela que

quelques d'entre eux s'étaient placés au centre, ce qu'un

journal du château attribuait sottement le lendemain au désir de

aire croire, au moment du vote, que le ministère comptait des adversaires dans son propre parti.

ces députés avaient dressé à l'avance la liste des votants en les

doiiT"' P1f

caltiSories

> et

dans ces catégories il v avàit celle des

|ifi-eux

- Le

travail relatif à la liste générale était" donc bien sirn-

DrÂp P

i0nai1

PaNteolièremeot sur la

vérification louchant la v esence des membres inscrits , ce qu'on avait pu faire avant le

„' ,SUI

' ,le

cassement des douteux,

le réLn |UteSqui s

'élaie,u

occupés de cette besogne délicate, dont

ce iravâ i IIS

' Uli

'6 a,U élecleurs

> n

'ont

Pas voulu se

«orner à et

, entre 868001 eo

*°urés de tous les renseignements possibles, dont il

a°.

tres garanties, ils se sont assurés auprès des députés

lïmonîL vaiem les noms sur la liste des membres ayant adhéré à

gC en m M

' de Malle

vi"e que leur inscription était lé-

qui si en' e

" ̂ l*

s°!

1^

Ia ''

sle q

ue i,ous donnons aujourd'hui, et

Le nnn ? est ,tlexiK'le, ne pèche que par omission,

de 4ii p s volants, d'après les secrétaires, était de 410 ou

lui ne vnie

"0US 4l1, d oU 11 faut ôler les membres du bureau

laots 20 U FaS Par assis etl

«vé; cela réduit le chiffre à 406 vo-

«M coiisuT^" veS 80 sont

abstenus; d y en a 16 dont l'abstention W" sont ■ M « 8 ne tiendrons comp'te que de ces 16 députés, Bla

nc Len u Es

Péronil

'er, Darblay, Lasiiyer, Dessaigne, Ed.

Salguès S

P d'Aulnay, Dugabé, Remilly, Lebobe, Lavocat,

OtezifiTy;A™es8r,gny» Cerfbeer, Satvandy, Bernadou.

liite est nr6

- ' iesle 390^ majorité absolue, 196. Or. notre M

.M

- Thil »t i" Se

"lent dG 196 nlRmbres

> el

.r°

n n'y a pas inscrit Bi hu

'u ou '.Lacoudra

>s qui, dit-on, ont voté pour l'amendement, M*e{But m-i aUtreS mem,)res d°iH le vole reste incertain. En aV(* beau- J^aU (lueI(lues erreurs dans ce calcul, fait pourtant avait

doute T conscie,lce

Par un bon nombre de députés, il y a M> uno m y.a,toui°urs doute pour les secrétaires quand il n'y

.vJ1|

'''0

e

n

11;|jontedc20ou25 voix. '

aucnn déDiit^

0S danS CeUe liste les départements qui n'ont compté

Aisne

l_%,'avoi

'a

bte à l'aineudement contre Pritchard :

Qainnte thlc D.esabes> °ddon Barrot, Cuuibacérès, Vivien,'

AlUer «t!16' de Sade. A'pes }R~

1

Bureaux de Puzv.

r^~u}miï

A!Ue''-

!,^e -l\r

c

MortlI»er-Ternaux.

fioàji* M-Stourm.

n c

»WM _ î'îr T m Berrïer

- de

SÛrian, Thiers. csl0i'i5rais Aumont-ThiéviHe, de Fontette, Pierre David,

Charente. — MM. Bouillaud, Ernest de Girardiu. t n'or

Charente-Inférieure. — MM. Dufaure, Prosper de Chasseloup- | pro

Laubat. j eba

Cher.—MM. Duvergier de Hauranne, Bonnaire. 1 trot

Corrèie M. Rivet, 1 non

Côte-d'Or. — MM. Muteau, Mauguin. 1 tior

Côlcs-du-Nord. — MM. Legorrec , général Thiard, Glais-Bïzoin. I »

Creuse. — MM. Loyraud, Regnauld. J cha

Dordogne..— M. Dezeimeris.

Doubs.— M. Tourangin-Silas.

Drôme.— MM. Sieyès, Monier de la Sizeranne. I ^ Eure.—MM. Dupont, Garnier-Pagès, Legendre. I Eure et-Loire. — MM. Raimbault, Subervic. J

Ba,

Finistère. — MM. Dudresiiay, Carné. I Gard. — MM. Richard, Teulon. I Garonne (Haute-). — MM. Joly, de Lespinasse, Rémusat. j

sit( Gironde.— MM. Billaudel, Feuilhade-Chauvin. J

1( Hérault.— MM.de Lan y, de Grasset, Floret. I g

0( Ille-et-Vilaine. — MM. Jollivet, Legraverend, de Laplesse, Mou- J

thierry, Defermon, Dandigué delà Chasse. I le

Indre. — MM. Heurtault-Dumetz, Delavau, Lescot de la Mil- j |*j

landrie. , i an

Indre-el Loire. — MM. Gouin, César Bacot, Ferd. Barrot, Cre- pQ

mieux. Isère. — MM. Martin, Marion. I ,

e

Jura. — M. Cordier. I sll

Loir-et-Cher. — M. Durand (de Romorantin). I ^ Lêire.—M. Durozier. I

aj

Loire (Haute ). — M. Mallye. I d

^ Loire-Inférieure. — Util. Lanjuinais, Billault, Ternaux-Compans. j Loiret. — MM. Abaltucci, le baron Roger, Cotelle.

l,ot. — MM. Boudotisquié, Cayx, de Saint-Priest. J m

Lot-et-Garonne. — M. de Richemont. J d(

Maine-et Loire. — MM. Farran, Bineau, Dutier, le général Ou- I dinol, Tessié de Lamotte, Jounaulx. I ^

Manche. —ÉU. Ravin, Vieillard, Sellier, de Tocqueville, Ab. j a

, Dubois. I

c]

Marne. — M. Pérignon. 1 v(

Mayenne. — MM. Lavalette, Boudet, Lelourheuk , Dubois- 1 d

Fresnay. >

Meuse. — M. Etienne. J Cl

Morbihan. — M. de I.arochejacquelein.

Moselle. — M. La.douceite.

Nièvre. — MM.Manuel, Benoist, Dupin aîné. j Nord. — MM. Delespaul, Lestiboudois , Alban de Villehéùve , !

|( Roger, de Staplande, Corne, Marchant, Béh.aghel. J

b Oise. — MM. de Mornay, 1). Marquis, Barillon. . I

; ()

rne. _ MM: Mercier, de Corcelles, Aylies, de Tracy, Ballot. I „

Pas-de-Calais. — MM. d'Hérembaûll, Armand, de Keysère, J d

Piéron. j j.

Puy-de-Dôme. — MM. Combarel de Leyval, Berger.

Pyrénées (Hautes-). — M. de Preignes. I ^ Pyrénées-Orientales. — MM. Arago, Gàrcias.

tihin (lias ). — M. Ildlez Claparède. j 1

Saône (Haute-). —MM. Genoux, de Grammont, Dufournel. I Saône-el-Loire. — MM. Mathieu, Schneider, Lacroix, Chapuys- J

Montlaville, de Lamartine. I Sarlhe. — MM. Paillard-Ducléré, Ledru-Rollin, Jules de Lastey- J

ç rie, Gustave de Beaumont, de Saint-Albin.

Seine. — MM. taillandier, Ganneron, Marie, Carnot, Moreau, I * Bethmont, Jouvencel, Vavin, Boissel, Garnon, F. de Lasteyrie. J ^

Seine-Inférieure. — MM. Cabanon, Toussin, Grandiri, Levavas- I j

seur, Desjobert. j , Seine-et-llarne. MM. Drouin de Lhuys, G. de Lafayette. j ; Seine-et-Oise. — MM. Viart, Berville. |

i Sèvres (Deux-). — MM. Allard, Tribert, F. David.

Somme. — MM. Gauthier de Rumilly, Estancelin, Tillette de Cler- I mont, Blin de Bourdon, de Beaumont.

Tam. — M. Espigat.

Tarn-el-Garonne. — MM. L. de Malleville, E. de Girardin.

Vaucluse. — M. Bernardi.

Vendée. — MM. Isambert, Chambolle, Baron, Guyet-Desfontai- j 3 nés, Luneau. i Vienne. — MM. Drault, Bonnin, Nozereau, Junyen, Proa. 3 Vienne (Haute-). — MM. Talabot, Maurat-Ballange, Saint-Marc Gi- I

s rardin. Vosges. — MM. Boulay (de la Meurthe), Doublât.

s Yonne. — MM. Larabït, Philippe Dupin, de Cormenin. s ' ——^

M. Martin (du Nord) vient d'organiser une intrigue avec les rvé-

ques pour faire échouer le projet de loi sur l'enseignement se-

condaire, s'il ne donne pas satisfaction suffisante aux. exigences

du parti-prêtre.

Voici ce que nous lisons à ce sujet dans le Siècle i

« Il paraît que plus de trente êvèques sont réunis en ce moment

dans la capitale, où ils délibèrent ensemble, sous la présidence de

M. l'archevêque de Paris. On sait qu'aux termes des articles orga-

niques, un évêque ne peut pas sortir de son diocèse sans l'auto-

risation du gouvernement. Tous les prélats qui sont à Paris ont-ils

obtenu un congé? En ce cas, M. le ministre de la justice devient

responsable; c'est à lui que l'on doit demander compte du trou-

ble que ces conciliabules religieux apportent dans les relations du

clergé catholique. » Les membres de ce petit concile clandestin ont-ils quitté leurs

diocèses sans congé? Ce fait n'est pas à la décharge du ministre;

car, s'il plaît à la moitié des évêques en France de mettre en oubli

les lois qu'ils doivent respecter les premiers, le ministre est tenu

de les leur rappeler. Ce sera rendre service à ces honorables prélats

que de les arracher à l'intrigue jésuitique qui tes appelle ici, et que

de renvoyer tous ces pasteurs au sein de leurs troupeaux spirituels.

» U y a quelque temps, M. legarde-des-sceaux crut devoir cen-

surer une démarche de certains évêques qui avaient, contrairement

aux règles posées par le concordat, signé collectivement un mé-

moire au roi. Les évêques seraient ils moins coupables de délibérer

que d'écrire en commun ? Et lorsque des lois rigoureuses défendent

aux citoyens de s'associer sans l'autorisation du pouvoir administra-

tif, même pour une œuvre littéraire ou de charité, les prélats de la

France pourraient ils impunément établir Un parlement catholique

à côté des pouvoirs reconnus par la constitution? »

Voici une observation importante qui a manqué d'être produite

dans la discussion de l'indemnité Pritchard. Nous la trouvons dans

le Patriote Jurassien:

« Tous les journaux, dit ce journal, ont rapporté dans le temps

les indignes vexations que deux honorables citoyens de Besançon,

MM. Loiigchatnps et Ilonnet, ont subies eu Suisse il y a plusieurs

mois. Arrêtes brutalement, traités comme des voleurs par des ma-

gistrats suisses, et incarcérés parce qu'un garçon d'hôtel avait intro-

duit dans leurs effets un chiffon qui ue leur appartenait pas, ils

n'ont pas encore obtenu satisfaction de ces outrages. L'impunité

protège les coupables. C'est que ces citoyens ne sont pas des Prit-

cLards ; ils ne sont pas même des Anglais ; ils n'ont pas porté le

trouble et la guerre civile en Suisse. Ce ne sont que des Français

honnêtes et recommandables ; dès lors ils n'ont droit ni à répara-

tion, ni à indemnité, ni même à la protection de leur gouvernement.

» Celte affaire fait un digne pendant à celle de l'illustre Prit-chard. Comparez et jugez! »

ARRESTATION ET EXÉCUTION DE ZURBANO A LOGRONO.

Voici ce qu'on lit à ce sujet dans la Sentinelle de Bayonne c

« Toutes les lettres de Vittoria et des bords de l'Ebre reçues à

Bayonne confirment l'arrestation du général Zurbano et son exécu-

tion à Logrono.

» Voici quelques détails à ce sujet. Zurbano, depuis la non réus-

site de sa levée de boucliers du 14 novembre dernier, ne donnait

plus signe de vie; mais on le supposait toujours dans le pays. Les

soupçons de ses ennemis étaient fondés ; le général et son beau-

frère Cayo Muro, chef d'escadron en non activité, ont été surpris

le 19 au village d'Ortegosa de los Cameros, dans une maison où ils

croyaient avoir trouvé un refuge assuré. La dépêche officielle qui

annonce cette importante nouvelle au gouvernement de Madrid

porte la daté du 20 à une heure et demie du malin.

» La maison ayant été cernée par un ancien cubecilla, connu sous

le nom d'El Rayo, Cayo Muro chercha à s'évader; niais il fut tué

sur place d'un coup de fusil tiré par un homme de la troupe d'El

Rayo au moment où il s'élançait par la fenêtre de la maison. Quant

à Zurbano, il a été arrêté et dirigé sur Logrono, où, d'après la même

dépêche, il devait arriver le 21 sous la garde d'une escorte com-

posée de troupes qui étaient déjà parties à cet effet de cette ville.

» Nous ne savons au juste quel jour Zurbano est entré à Logrono;

mais ce qu'il y a de très-positif, parce qu'une foule de lettres-reçues

de divers points confirment toutes le fait, c'est que le malheureux

général a été fusillé le 21 dans sa ville natale. Une de ces lettres,

écrite par un officier supérieur espagnol, ajoute qu'un prêtre, qui

avait pris part à l'échauffourée de Zurbano et qui se trouvait ca-

ché avec lui dans la maison où il a été surpris, s'est brûlé la cer-

velle d'un coup de pistolet plutôt que de tomber vivant aux mains

de ses ennemis. »

Une lettre particulière dit que Zurbano est mort en soldat, avec

courage.

Un journal publie la notice suivante sur ce personnage :

« On a beaucoup parlé de la vie et des antécédents de cet homme

remarquable par son énergie et les ressources de son esprit. Il est

le dernier fils d'un honnête laboureur de Barea , faubourg de là

banlieue de Logrono. Son père, voulant le destiner à l'état^ ecclé-

siastique . le fit étudier. U eut pour camarade d'études le jeune

Echavarrio , qui est mort dans un couvent de la Trappe en odeur

de sainteté. Le caractère de Zurbano ne se prêtant pas aux inten-

tions de son père, il l'employa aux travaux des champs. 11 se maria

très-jeune, et prit à ferme une grande étendue de terres à Barea ;

mais il s'ennuya bientôt de ce genre d'occUpations el de cette vie

paisible, et il se fit contrebandier.

» Il réussit mal dans ce nouveau métier, et il se créa des embar-

ras qui abrégèrent les jours de sa jeune femme. Zurbano épousa en

secondes noces sa femme actuelle, Hermenegilda Martinez, fille d'un

cabaretier, et continua à se livrer à la contrebande avec si peu de

succès, qu'il finit par s'associer avec des voleurs, dont il devint le

chef. Il commit des vols considérables, notamment celui dont fut

victime un moine , ancien général des bénédictins. La justice ins-

truisit contre Zurbano, qui fut condamné à mort par contumace.

Il erra long-temps dans les montagnes ; sa femme fut arrêtée comme

sa complice , et fut assez habile pour s'échapper en trompant la

vigilance d'un alguazil, dont la maison lui avait été donnée pour

prison.

» La guerre civile ayant éclaté sur ces entrefaites, Zurbano pé~

nétra une nuit dans Logrono et alla trouver secrètement un moine,

qui était sacristain du couvent des cordeliers de celte ville. Il fait

part à ce religieux du projet qu'il a formé de se joindre aux càr-

listes, et, voulant auparavant leur donner des gages de son dévoue-

ment et effacer ses antécédents, il lui propose un plan qu'il a conçu

pour faire sauter la poudrière de Logrono et livrer la ville aux

carlistes à la faveur du tumulte. Il expose ce plan et se charge de

l'exécuter en fournissant tout ce qu'il faut pour cela. Le moine

l'accueille el fait part de son projet à plusieurs de ses amis ; Zu-

malacarreguy lui-même fut instruit de ce qu'on se proposait de

faire. On convint que tous les objets nécessaires pour agir seraient

portés chez un nommé Martin, postillon du courrierdePampelune.

» Quand toutes les preuves du complot furent réunies par les

- soins de Zurbano, il se rendit secrètement chez le gouverneur civil,

l'instruisit qu'une grave conspiration était au moment d'éclater,

> qu'il pouvait la faire échouer en en faisant connaître les auteurs,

mais qu'il y mettait la condition qu'on lui accorderait sa grâce. Il

dénonça alors toute la trame. On fit des recherches, et il fut re-

t connu que Zurbano avait dit vrai.

3 » Gracié pour ce fait, il forma une petite bande sous la protec-

tion de M. Pita-Pizarro, et commença contre les carlistes ces ex-

- cursions audacieuses qui l'ont élevé dans la suite aux plus hauts

s grades dans l'armée, et ont fini par la catastrophe inouïe qui vient

t de l'envelopper avec toute sa famille.

» Quant au moine et au postillon qui furent le piédestal de cette

i élévation, ils la payèrent de leur vie, et plusieurs aulres habi-

tants de Logrono, qui avaient pris une part plus ou moins directe

s au complot, furent envoyés aux galères. »

On écrit de Toulon, le 23 janvier :

« Le brick l'Agile, commandé par M. Martin , lieutenant de

vaisseau, a pris le large, allant faire partie de la station du Levant.

» Le vaisseau le Marengo;est entré dans le port.

» Le 24 , la frégate à vapeur l'Orénoque est entrée dans le port,

et le bâtiment à vapeur le Castor en est sorli.

» La corvette à vapeur le Cuvier est entrée dans le port le 25 du

courant. »

Chronique.

Les exemplaires de la pétition demandant l'enquête sur la si-

tuation des travailleurs continuent à nous revenir chargés de si-

gnatures. Ceux qui sont aujourd'hui dépouillés présentent le chiffre

de SEPT MILLE DEUX CENT VINGT-CINQ SIGNATURES. On peut

être certain que ce chiffre s'élèvera beaucoup plus haut.

— Deux marchands bouchers, le sieur Roussillon et la veuve

Pelosse, occupent à l'abattoir de Perrache une case commune, où

ils déposent les bestiaux abattus, qui sont ensuite consommés

dansl'intérieur de notre ville. La femme Pelosse, depuis long temps,

s'était aperçue que les moulons qui lui étaient apportés étaient

d'un poids inférieur à celui qu'ils paraissaient avoir lorsqu'ils ve-

naient d'être abattus ; elle soupçonna dès lors qu'un échange était

pratiqué u sou préjudice, et se mil eu garde pour découvrir l'ail*.

Page 4: ABONNEMENT ||J 1 9 I U , au Bureau du Journal,

teuf d'un pareil méfait-, elle sut bientôt à quoi s'en tenir. Le 15 janvier dernier, le sieur Roussillon fut pris en flagrant délit au mo-

ment où il venait de s'emparer d'un gros mouton auquel il en avait

substitué un autre plus petit. Traduit hier devant le tribunal cor-

rectionnel sous la prévention de vol, Roussillon a été condamné

à deux mois d'emprisonnement. La femme Pelosse, partie civile,

demandait des dommages pour les soustractions dont elle se pré-

tendait victime depuis long-temps ; mais le tribunal, attendu que

les vols antérieurs à celui du 15 janvier n'étaient pas suffisamment

justifiés, lui a simplement alloué les dépens à titre de dommages-

intérêts.

— Un père de famille se plaint de la manière brutale dont un

professeur de l'école de chant du passage Thiaffait corrige les en-

fants qui lui sont confiés. Nous espérons que ce simple avertisse-

ment rendra plus vigilante la surveillance de MM. les inspecteurs

de celte école.

— Nous recevons de M. le maire de Vourles la lettre suivante,

qui ne détruit pas les faits que nous avons avancés. Il est bien évi-

dent qu'en ajournant ou en prolongeant une foire pour donner à un

petit nombre de marchands le temps d'arriver, on force les autres

à demeurer à leurs risques et périls. « Vourles, le 2S janvier 1S45.

» Monsieur, » Dans votre numéro 3149 des 22 et 23 janvier, vous avez in-

séré un article où vous prétendez que la foire de Vourles a été

remise au lendemain du jour où elle est fixée par la coutume

locale; vous avez été induit en erreur. Voici le fait exact : Quelques

marchands étaient venus annoncer que leurs porcs n'avaient pu ar-

river à temps, et avaient demandé non la remise, mais la prolon-

gation de la foire jusqu'au lendemain au soir. Leur demande fut

accueillie à l'unanimité par une réunion du conseil municipal tenue

à cet effet. Néanmoins, les affaires du jour de la foire se firent

comme à l'ordinaire. Je vous prie, Monsieur le rédacteur, d'in-

sérer cette rectification dans votre prochain numéro.

» Agréez etc. Le maire de la commune de Vourles,

» FERLAT-PATURELLE. »

— La dame Arnassan , née Daniel, est invitée à se rendre au

parquet de M. le procureur du roi pour une communication rela-

tive à une succession à recueillir.

— M. Dalin, de Fellens (Ain), vient d'être nommé suppléant du

juge de paix du i°r arrondissement de Lyon.

—La Société royale d'agriculture, histoire naturelle et arts miles

de Lyon croit devoir rappeler qu'elle accordera une médaille à

chacun des deux propriétaires ou engraisseurs qui auront amené

au marché de Saint-Just, à Lyon, le dernier mardi de carême 1845,

les deux meilleurs bœufs gras.

La préférence sera accordée au bœuf qui, par sa conformation

et par son état de graisse, paraîtra avoir, relativement à son poids,

une plus grande quantité de viande nette. Le volume et le poids

total du corps seront considérés comme des qualités secondaires ;

à droits égaux, on accordera la préférence à l'animal le plus jeune,

Les personnes qui désirent prendre part à ce concours sont in-

vitées à en prévenir le, président ou le secrétaire avant le vendredi

14 mars prochain.

— Par arrêté de M. le préfet de Saône-et-Loire, en date du 21

janvier 1845, une commission a été nommée pour rechercher et

préparer les moyens de faire l'essai du forage d'uu puits artésien à

Mâcon. Celte commission se compose de MM. Pellorce, président ;

Lenormant et Charles Rolland, secrétaires; Chamborre, Gardon,

Vitallis, Ponlbichet, Batilliat, Bonnetaig, Bouchard etVinsac, mem-

bres résidents. Voilà bien des commissions : commission vinicole, commission

du chemin de fer de Mâcon à Genève, commission du forage d'un

puits artésien. C'est à l'œuvre que l'on juge les ouvriers. Attendons. (La Mouche.')

—Unefillede Chânes (Saône-et-Loire), âgée de 26 ans, revenait, le

6 janvier, de la foire deLeynes, sur les septheuresdusoir, lorsqu'un

homme se précipita sur elle et se livra à des tentatives de viol. Re-

connaissant son impuissance, il menaça sa victime de la tuer si elle

persistait dans sa résistance, et il s'arma d'un couteau. Aux cris

de la jeune fille, des personnes accoururent, et l'homme, qui s'é-

tait probablement noirci ia figure, disparut sans qu'on ait pu le

reconnaître. Le lendemain, il n'était bruit à Chânes que de cette tentative,

lorsqu'arrive à la fontaine une voisine portant des vêtements souil-

lés et disant : « Je ne sais ce que mon mari a fait cette nuit, mais

on dirait qu'on l'a roulé danslaboue. «Ce fut un traitde lumière qui

fit découvrir le coupable. Il se nomme Lamain, vigneron à Chânes.

U avait conçu pour la jeune fille une passion violente ; l'ayant de-

mandée en mariage, il avait été repoussé, et il avait juré de se

venger. Samedi dernier, il a été saisi à son domicile et conduit à la prison

de Mâcon. La jeune fille l'accuse de lui avoir dérobé cinq francs

et un mouchoir ; mais ce pourrait bien être une accusation inspirée

par le ressentiment.

Nou velle* K Iran gères. BAVIÈBE.

On nous écrit de Munich :

« Les querelles religieuses prennent de jour en jour un carac-

tère plus vif; une nouvelle ordonnance du gouvernement bavarois

sur l'agenouillement des soldats dans les cérémonies religieuses

donne lieu à une grave polémique entre les protestants et les ca-

tholiques. Le baron de Giech a publié à ce sujet un travail remar-

quable dont le gouvernement a ordonné la saisie. »

SUISSE.

On nous écrit du val Sainl-Imier (canton de Neufchâtel):

« Les événements du canton de Lucerne,-l'attitude que prend

celui de Berne et l'agitation générale qui règne en Suisse ont donné

ici au Juif-Errant un à-propos et une vogue extraordinaires. Les

habitants de notre vallée viennent d'ouvrir une souscription pour

offrir à M. Eugène Sue une montre, l'horlogerie étant notre princi-

pale industrie. »

ANGLETERRE.

Le Globe, journal vvhig de Londres, semble pressentir également

pour l'Angleterre une crise ministérielle qui serait le produit de la

lassitude du parti de sir Robert Peeletdu mécontentement des grands

propriétaires agricoles. Voici comment il s'exprime :

« Ces symptômes d'un mécontentement croissant contre les mi-

nistres commencent à se manifester parmi leurs partisans dans les

meetings qui ont pour objet la protection de l'agriculture. Les pro-

priétaires fonciers paraissent avoir choisi le moment où le parlement

va se réunir pour se prononcer énergiquement contre le système

politique que suit le gouvernement, afin de réduire sir Robert Peel

à l'obéissance.

» On ne sait vraiment ce qu'il y a de plus ridicule, du ministre

dont la politique est l'objet de plaintes incessantes et d'une sur-

veillance jalouse de la part des hommes qui l'ont élevé au pouvoir

pour protéger leurs intérêts, ou de son parti. Le duc de Richmond

a dit^ dans la chambre des lords, que l'intérêt agricole avait placé

sir Robert Peel où il était, et que s'il trahissait les intérêts confiés à

sa sollicitude, on pourrait lui retirer le pouvoir qu'on lui avait con-

féré.

» Dans le meeting de Northamplon, M. Charles Ringtley a mani-

festé son opinion à cet égard dam des termes qui mériteraient de

fixer l'attention s'ils devaient être suivis de quelque vote parlemen-

taire qui dénotât un projet arrêté. Mais cette opinion se borne à des

plaintes inutiles et au regret exprimé de s'être vendu à sir Robert

Peel, qui mène à son gré le parti qui s'est donné à lui. L'orateur a

analysé avec soin toutes les mesures adoptées par sir Robert Peel

relativement à l'agriculture, et il a démontré des résultats fâcheux

qu'elles avaient produits. »

Spectacle* du 30 janvier.

GRAND-THÉATRE.— Le Médecin malgré lui, comédie La p

rite, grand opéra chanté par M. Poultier. ' av<>-

CÉLBSTINS. — La Folle de Toulon, drame. — Les Débard vaudeville. — Rébecca, vaudeville. Ur$,

Le gérant responsable, B. MURATT******

Les sieurs BLOCH, opticiens de l'académie de Strasbourg 1

viennent le public qu'ils partiront le jeudi 30 janvier, sans reiiv^"

Ils sont visibles de dix à quatre heures, à l'hôtel du Parc >0

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frères dont les titres ont été admis el affirmés sont

convoqués pour le samedi 8 février 1845, à quatre

heures de relevée, en l'une des salles du tribunal

de commerce, pour délibérer sur le concordat.

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du matin, sur la place du Pont, à la Guillotière, il

sera procédé à la vente aux enchères et au comp-

tant d'objets saisis, consistant en six chevaux, trois

voitures de place, dites patres, et harnais. (3617)

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