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1 1 Bull. SOC. Chim. Belg., 58, pp. 412-415, 2 fig., 1949 Absorption et structure biplanaire du dibiph&nyl&ne-Bthyl&ne A. VAN DORMAEL (Louvain) REsLME. - L’auteur attribue l‘eifct bathochrome observ6 en passant du t8traph6nyl-Cthylhe au tlibiph8nylhe-6thylhe B une configuration biradiralr, hiplanairc de cc dernier Cdifice. Dans une publication recente, Wiegand et Merkel (I), comparent les donnees optiques du dibiph6nylhe-Cthyl8ne (I) 21 celles du tet.rnphenNl-eth2118ne (11) : (log &= 4,O s X max.: 450 mp 1 max.: 281 (log&= 4,5) et attribuent l’effet bnthochrome, observe pour le premier Bdi- fice, aux liaisons biphhyliques 0-o’, qui favorisent la struc- ture planaire. Jones (a) ;i montr6 antdrieurement que la coplaneit6 de la molecule du t6traph6nyl-dthylbne est inhibee par effet st6- rique. En considhant le dessin 1’6chelle donne par I’auteur (l) WIEGAXD et MERKEL, Ann., 557 (1947), 242. (*I JONES, J. Am. Chem. Soc., 65 (1943), 1818.

Absorption et structure biplanaire du dibiphénylène-éthylène

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1 1 Bull. SOC. Chim. Belg., 58, pp. 412-415, 2 fig., 1949

Absorption et structure biplanaire du dibiph&nyl&ne-Bthyl&ne

A. VAN DORMAEL (Louvain)

REsLME. - L’auteur attribue l‘eifct bathochrome observ6 en passant du t8traph6nyl-Cthylhe au tlibiph8nylhe-6thylhe B une configuration biradiralr, hiplanairc de cc dernier Cdifice.

Dans une publication recente, Wiegand et Merkel ( I ) ,

comparent les donnees optiques du dibiph6nylhe-Cthyl8ne (I) 21 celles du tet.rnphenNl-eth2118ne (11) :

(log & = 4,O s X max.: 450 mp 1 max.: 281 (log&= 4 ,5 )

et attribuent l’effet bnthochrome, observe pour le premier Bdi- fice, aux liaisons biphhyliques 0-o’, qui favorisent la struc- ture planaire.

Jones (a ) ;i montr6 antdrieurement que la coplaneit6 de la molecule du t6traph6nyl-dthylbne est inhibee par effet st6- rique. En considhant le dessin 1’6chelle donne par I’auteur

( l ) WIEGAXD et MERKEL, Ann., 557 (1947), 242. (*I JONES, J . Am. Chem. Soc., 65 (1943), 1818.

STRUCTURE D l j DIBIP1ifiNYLhNE-fiTHYLhE 41 3

am6ricnin (fig. 1), on remarque ais6ment qu'une structure plane est impossible en raison de 1 'interfdrence des huit atomes d'hydrophe ortho.

En situant deus noyaux phenyles trans dans un plan dif- f6rent de celui qui renferme les deux autres noyaux et la double liaison centrale (111) (7 et en se basant sup le prin- cipe de coplandit6 de Pauling ( 4 ) , Jones voit dans le t6traphC- nyl-dthylbne le systbme plnnnire, non inhib6, du sti lbhe- trans ( I V ) :

1 m a . : 281 mp (log L = 4,351

Les donnees optiques de ce dernier ( IT) confirment cette f q o n de voir.

Dms des publications antCrieures ( 5 ) nous avons pu inter- pr6ter d'une facon analogue le spectre d'absorption de colo- rants de In classe des cyanines, portant dans In chafne methi- nique un substituant encombrant.

(9 Nous placeions riitre c~cichcts droits les fragments de mol~cule

( I ) PATTLI~G, T h e Natuw of Chemical Bond, New-York (1940). I ~ I P. BRITYLAZTS, A . VAZ DORVAF:L rt J . NYS, Bi111. Acad. roy. Belg .

( . 3 ) , 34 (1948). 703; A. V A ~ L ~ I R M A E L , Communication au XXIe Congres de chiniie ilidustrielle (Bruxrlles, 1948); A. VAN DORMAEL et J. NYS, Communication a u X X P CongrEs tlr chimie industrielle (Bruxelles, 1918) ; A. VA\ DORMAEI., B u l l . SOC. CRim., 58 (1949), 167.

disposes cn clehors du plan tlr rfsonance principal.

414 A. VAN WRMAEL

FIG. 1. - Dessin h 1’8chelle FIG. 2. - Dessin h 1’6chcllc du t6traph6ny1-8thylhe. du dibipht?nyl&ne-Cthyl&nr.

Un dessin 1’8chelle de la molkcule du dibiphhylbne- hthylbne (fig. 2) nous montre qu’une structure parfaitement coplanaire des deux fragments fluorhiques est impossible, en raison des interfdrences des quatre atomes d’hydrogbne ortho.

La liaison centrale aura perdu de ce chef son caractbre de double liaison et les seules reprksentations possibles pour cette molkcule exigeront l’emploi de liaisons formelles, telles que celle donnke dans la formule ( V ) :

En vertu de la rbgle Bnonc6e par Wheland (’) et d’aprbs laquelle (( une moldcule doit &re considbrBe comme biradicale si on ne peut en kcrire la structure sans faire usage de liai- sons formelles )), nous devons admettre une structure biradi- cale (VI ) , non planaire, pour la molbcule du dibiphbnylbne- dthylbne.

(6 ) WEELAND, The Theory of Resonance (New-York, 1945), 203.

STRUCTURE DLI DIBIPHENYLBNE-ETHYLBRE 415

Cette constitution hiradicnle due ?i une inhibition de copla- nkit6 par effet stPrique ruppelle le cas de l’hydrocnrbure de Tschitschibnbin, tCtrachlorC en ortlio (VII ) (‘) :

c1

Cl c1 La formule non planaire (1 I) troul e sa confirmation dans

le fait clue E. Bergmann (’) n’est parvenu A isoler le ddrivC 2-2’-difluorC du dibiph6nylbne-6thylbne, clue sous forme d ’un seul isombre, qui ne semble rBpondre ni A la configuration cis, ni A la configuration trans (’) .

De plus, Wawzonek et Fan ( l o ) ont 6galement conclu ?i la structure biradicale de cet 6difice en Btudiant sa rkduction A I’dlectrode ?i la goutte de mercure.

Nous pensons donc que l’effet lmthochrome observ6 en passnnt du tCtraphCny1-6thylbne (11) n u dibiphhykne-@thy- lbne (I) ne trouve pas son explication dnns la striicture pla- naire de ce dernier, comme le proposent Wiegnnd et Mer- kel ( I ) , mais bien dans une configuration biradicale, biplnnnire. * * *

Nous prions M. le professeur P. Bruylnnts, directeur du Service de recherches chimiques de la S. A . Photo-Produits Gevaert, de trouver ici notre respectueuse gratitude pour l’in- t6r&t qu’il nous a montrP lors de la rCdaction de cette note.

Service dc rccherchcs chirniqucs cle la S. -4. Pliofo-Prorlixifs Gcuaert,

Rlorfsel - Anvcrs.

Comriitcniqud cf la Socidfd chimique de Belgique , Ir 14 m a ; 1949.

(’) M ~ ~ L L E R , Ber., 72 (1939), 2OG3. (9 E. BERGMANN, J . Chem. Soc., 1935, 987. (”) E. BERGMA~N, Bul l . SOC. C l t i m . , 1948. D 32.

( l o ) WAWZO\EI~ et FA\, J . 4m. C h r m . SOC., 68 (1946), 2541.