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Les publications de l’Académie sont réalisées avec l’aide du Conseil Départemental du Rhône et de la Ville de Villefranche ACADÉMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAIS LA LETTRE DE L’ACADÉMIE N°81 ACADÉMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAIS LA LETTRE DE L’ACADÉMIE N°81 Société des Sciences Arts et Lettres Membre de la conférence nationale des académies Mars 2020 Société des Sciences Arts et Lettres Membre de la conférence nationale des académies Mars 2020 Photo J. Y. Tourneux Le château de Saint Bernard voir page 3

ACADéMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAIS …Les publications de l’Académie sont réalisées avec l’aide du Conseil Départemental du Rhône et de la Ville de Villefranche ACADéMIE

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Les publications de l’Académie sont réalisées avec l’aide du Conseil Départemental du Rhôneet de la Ville de Villefranche

ACADéMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAISLA LETTRE DE L’ACADéMIE N°81

ACADéMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAISLA LETTRE DE L’ACADéMIE N°81

Société des Sciences Arts et LettresMembre de la conférence nationale des académies

Mars 2020

Société des Sciences Arts et LettresMembre de la conférence nationale des académies

Mars 2020

Photo J. Y. TourneuxLe château de Saint Bernardvoir page 3

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Page 3 Académie de Villefranche et du Beaujolais - Lettre de l’Académie n°81 - Mars 2020Page 2 Académie de Villefranche et du Beaujolais - Lettre de l’Académie n°81 - Mars 2020

Jean-Amédée Lathoud, photo J. Y. T.

Ont participé à la rédaction de ce numéro :Jean-Pierre Giraud, Pierre Prunet, Marc Gallavardin, Jean-Yves Tourneux (J. Y. T.)Rédaction : Simone Vogelgesang.Composition : Philippe Branche.

La vie de L’académieet des académiciens

Le renouvellement du comitéAprès 2 périodes de 3 ans, le comité arrive cette année en fin de mandat.Tous ses membres seront renouvelés lors de l’Assemblée Générale qui se tiendra :Jeudi 23 avril à 17 heures, à l’académie.Le nouveau comité élira le président et les autres responsables.Une réunion préparatoire des titulaires s’est tenue le 26 mars.

Une date à retenir : le mercredi 13 mai à 17 heuresNotre confrère Jean-Pierre Giraud nous invite( titulaires et membres associés) à une visite de la maison éclusière de Port-Bernardin.Voir les précisions page 7

QUeLQUes activitéscULtUreLLes dans nOtre

régiOn

nos relations avec des académies amiesL’académie était présente :Le samedi 22 février à miribelLors de l’a. g. de l’académie de dombes.Le dernier Bulletin de l’Académie de Dombes est disponible à l’académie.

Le jeudi 5 mars à l’académie de mâcon :Deux magistrats honoraires ont mené de main de maître deux communications.

Jean-Amédée Lathoud, avocat honoraire à la cour de cassation et vice-président de l’académie de Mâcon, a été président de séance lors de notre col-loque sur le textile.Il a évoqué deux drames de l’occupation à Cluny, reflets de cette période troublée : d’une part le préfet Colliard, mort en déportation, d’autre part la mort de Christa Winsloe, artiste allemande ho-mosexuelle opposée au nazisme, exécutée par des « résistants » de toute dernière heure.Jean-Olivier Viout, procureur général honoraire près la Cour d’appel de Lyon, a fasciné et boule-versé l’auditoire par ses « Souvenirs du procès Klaus Barbie ». Lors d’un exposé très complet, il a insisté sur deux périodes de la vie de Barbie, peu connus. D’abord sa jeunesse ou comment un jeune

homme intelligent, brillant mais fragile, qui se destinait à la théologie, loin du monstre que nous connaissons, a fini par devenir responsable de la Gestapo à Lyon. Et comment dans l’immédiate après-guerre il a été officiellement embauché par les Américains comme agent de renseignement. Il était le meilleur connaisseur des réseaux com-munistes en France. En ce début de la guerre froide, l’obsession des états-Unis était de lutter à n’importe quel prix contre le communisme.En mai 1987 à Lyon, le procès Barbie a été le pre-mier procès de crime contre l’humanité après Nuremberg, et le premier procès filmé. La con-férence s’est donc terminée par des projections bouleversantes -le mot est peut-être faible- de té-moignages de victimes du « boucher de Lyon ».

QUeLQUes activitéspassées et à venir

passées- Le vendredi 24 février : La saison Espace Pierres Folles de Saint- Jean des Vignes s’est ouverte par une conférence de Bruno Rousselle, membre émé-

rite de l’académie, géologue, conseiller scienti-fique auprès du Geopark Beaujolais :Le mystère des temps glaciaires en Beaujolais.-Le jeudi 5 marsNotre collègue Daniel Rosetta a présenté en avant-première à la médiathèque de Villefranche son livre : Femmes célèbres du Beaujolais, Anne de Beau-jeu, La Grande Mademoiselle, Manon Roland

à venir-La 8e marche des cailloux aura lieu le 2 mai. Comme tous les ans, plusieurs académiciens y feront des commentaires. Réservations : 06 81 70 68 08

- Les amis de la société populaire nous commu-niquent les dates de leurs prochaines conférences :6 mai : Pierre Casimir Jugy, premier maire républicain de Villefranche3 septembre : Villefranche, ville sportive3 décembre : 100 ans d’histoire du parti commu-niste français-au monastère royal de Brou du 16 mai au 13 septembre sont organisées, dans le cadre de l’ ex-position Valadon et ses contemporaines, diverses visites et conférences. L’exposition souligne com-ment les contemporaines de Suzanne Valadon (Camille Claudel, Marie Laurencin, Sonia Delau-nay…) contribuant aux mouvements d’avant-garde, s’emparent de sujets jusque-là réservés aux hommes, comme le nu.Renseignements et réservations : 04 74 22 83 83

Le 27 juin à 14 h 30, aura lieu une visite patri-moniale sur les pas de suzanne valadon à saint-

Jean-Olivier Viout, photo J. Y. T.

Bernard, où Suzanne Valadon et Maurice Utter avaient acheté le château. Visite du village, du château et de l’église, sous la conduite de Magali Briat-Philippe, conservatrice du musée de Brou et du guide local de l’association Spinosa.NR : Pourquoi ce nom Spinosa ?Avant Saint-Bernard, c’était le nom du village. Il désignait sans doute un lieu où poussaient des plantes épineuses.Quant au nom de Saint-Bernard, rien à voir avec Bernard de Clairvaux (1090-1153) fondateur de l’ordre des Cisterciens. Il s’agit de Saint Barnard ( 778- 842), né dans la région lyonnaise. Il recon-struisit l’abbaye d’Ambronay dont il fut abbé, créa sans doute à Spinosa le Prieuré de La Bruyère et se retira à Romans-sur-Isère dans l’abbaye qu’il avait fondée et où il mourut.C’est au 11e siècle que Spinosa devient Saint-Bar-nard, et seulement au 19e siècle que Saint-Barnard devient Saint-Bernard.Visite ( 2h) sur inscription : 04 74 32 07 31

- La vague des Livres, les 4 et 5 avril 2020, salle de l’Atelier, Villefranche-sur-Saône.

Les cycles de conférences se poursuivent -Au Musée Claude-Bernard, Saint JulienTél.04 74 67 51 44.-Aux Archives Départementales, LyonTél 04 72 35 35 00.

Cette lettre a été imprimée avant l’aggravation de la situation sanitaire, ce qui explique les manifes-tations annulées ou reportées.

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Le BeaUjOLais a-t-iL ses rOmans dU terrOir ?

Qui d’entre nous ne s’est pas passionné un jour pour un de ces romans du terroir qui nous font revivre la grande histoire, via la petite histoire de nos aïeux au cœur de nos belles provinces? La Corrèze a l’école de Brive, en tête de laquelle Claude Michelet a passionné ses lecteurs avec la saga « Des grives aux loups ». Chistian Signol a chanté la Dordogne « Rivière Espérance ». L’Auvergne a Jean Anglade, le Nord Marie-Paul Armand. Plus près de nous, la Loire a Claire Van-Kinh, que l’on retrouve par-fois dédicaçant ses livres du côté des écharmeaux. Mais qu’en est-il de notre Beaujolais ? Peu d’écrivains se sont essayés à décrire nos paysages et la vie de nos aïeux. Les lire est un régal, qu’ils se soient attelés ou non à décrire une période plus ou moins lointaine de notre histoire.

Michel Verrier, enseignant et journaliste établi en val de Saône au pied des vignes du Beaujolais, a notam-ment écrit une saga familiale en 4 tomes, dont les 2 premiers ont pour cadre notre vignoble. « Là où les chèvres sont pires que les loups »1 raconte au XIXe siècle, sous la Restauration, l’histoire des Passot, une famille de métayers de Villié. Ceux-ci vivent dans la crainte de Georges Perrachon, leur riche et implacable propriétaire, industriel dans la filature à Villefranche et Belleville. Perrachon, sûr du pouvoir qu’il détient, va abuser de la fille de son métayer….. Dans « La taille de la St-Vincent », Michel Verrier poursuit cette saga en racontant comment la génération suivante subit les aléas du tirage au sort à l’époque où la monarchie de juillet se lance dans ses entreprises coloniales en Afrique du nord.

Ancien journaliste de la presse écrite, Jean Périlhon s’est ensuite consacré à l’écriture et a publié de nom-breux romans. Dans « De mémoire vive » 2, il a raconté comment au début des années 1970, le passé res-surgit pour Roger Charnay, ancien chef de maquis FTP de la vallée d’Azergues3. Régisseur d’un grand domaine du Beaujolais qui prépare les festivités du vin nouveau, il rencontre à l’occasion des cérémonies du 11 novembre à Lamure-sur-la-Cergue, la fille d’un camarade décédé au maquis en 1944. Cette dernière n’a pas connu son père, ancien des brigades internationales durant la guerre d’Espagne, et cherche à reconstituer son passé et mieux connaître sa personnalité….. Jean Périlhon nous a quittés le 4 avril 2018. Il était bien connu de notre académie où il avait, le 11 juin 2011, justement présenté une conférence sur la Résistance, du printemps 1940 au 11 novembre 1942 (Bulletin n°35).

Ces deux auteurs ont une riche bibliographie, avec des romans dont l’intrigue, étayée par une étude ap-profondie des archives, se situe la plupart du temps dans notre belle région. Après l’avoir lu à la mé-diathèque d’Anse il y a une dizaine d’années, j’ai eu le plaisir d’acquérir pour le relire avec grand plaisir « Là où les chèvres sont pires que les loups. » C’était au récent Salon du Livre d’Arnas, à l’occasion duquel notre académie a pu découvrir le parcours et la personnalité de Gabriel Chevallier. Mais son roman « Clochemerle » n’est-il pas en quelque sorte, la « star » mondialement connue des romans de notre terroir beaujolais ?

Jean Pierre GIRAUD

1 Editions des Ecrivains 1998- Réédité en format poche aux Editions de Borée 2 Editions les Passionnés de bouquins 20103 Rebaptisée la Cergue pour les besoins du roman

La grippe espagnOLe de 1918-1919 , La grande tUeUse OUBLiée

Dans la foulée de la fin des hostilités de la guerre 14-18, la mémoire nationale n’a pas retenu une épidémie de grande ampleur, par sa mondialisation et le nombre de morts.

Comme elle a sévi à l’automne 1918, et sans doute participé à la décision de fin des hostilités (épuisement des troupes, perturbations logistiques bilatérales), dans l’euphorie de la victoire, les esprits se sont tournés vers l’installation de la paix, du souvenir et de la réparation alors que le virus grippal continuait ses rav-ages dans et hors de l’Europe meurtrie.

L’épidémie née au centre des états-Unis, (mais on a une hypothèse d’origine chinoise…) va diffuser par le canal des troupes alliées entrées en guerre en 1917, puis essaimer vers l’Europe centrale, l’Orient, la Chine, l’Inde, puis retour en Amérique du nord, du Sud, l’Australie et l’Extrême-Orient en trois vagues chronologiques successives, d’avril 1918 à février 1920 .L’apport des troupes des pays belligérants (et de leurs colonie), le retour par bateaux dans les provinces d’origine explique la diffusion et la mondialisation de l’affection. Assez vite les autorités médicales ont cerné les moyens de lutte, mais dans un contexte politique (censure de l’information, sauf en Espagne, d’où son nom) et militaire, les mesures nécessaires, quarantaine, isole-ment, mesures d’hygiène individuelles et collectives, ont été difficiles à mettre en œuvre. Des exemples concrets ont montré la possible réduction de contamination, ou son accélération en cas d’inobservance (et de l’incurie locale) de ces principes élémentaires…

Survenant dans un contexte de désorganisation majeure des institutions - le service de santé militaire est démobilisé et le service civil de santé publique balbutiant - il faut rendre hommage aux responsables de l’époque (Justin Godart) qui ont œuvré à « limiter la casse »De nombreux civils ont été victimes de la grippe, dans la tranche d’âge 25-45 ans, à tous les niveaux so-ciaux et dans tous les milieux, y compris artistiques et politiques, ce qui n’a pas été sans conséquences sur la gestion et les décisions du traité de Versailles et ses applications.Il est difficile de chiffrer les décès imputables à la maladie, car avec le recul du temps, l’ouverture des ar-chives des hôpitaux militaires, l’accès à des documents en alphabet latin (problème de l’Extrême-Orient et de la sphère arabe et turque) les documents américains et canadiens civils et militaires, les experts don-nent une évaluation de 50 à 80 millions de morts mondiaux. Il y a une grande imprécision due aux critères d’inclusion.

En France 1,5 million de décès dus aux hostilités, et 300.000 dus à la grippe, en Allemagne les chiffres sont plus élevés (la rumeur d’une guerre bactériologique avait couru).Les atteintes ont été considérables en Chine, Inde, Europe Centrale, moindre en Afrique du sud, Canada, les deux Amériques. Certaines régions ont payé cher : Alaska, îles du Pacifique pour des raisons vari-ables. Certains endroits isolés n’ont pas été atteints (île Sainte Hélène). La maladie n’a formellement été imputée au virus qu’après-guerre, en 1927, il a été identifié en 1933, car au début on pensait qu’il s’agissait d’une pneumopathie à pneumocoque (B. de Pfeiffer, découvert en 1892), les biologistes étant encore dans l’euphorie des découvertes pastoriennes. L’épidémiologie a fait le rapport avec des épisodes antérieurs (grippe russe).

De nombreuses recherches récentes, et l’identification des virus par ADN, ont pu éclaircir certains points (mutations et saut d’espèce), établir une « généalogie » des types en cause et une filiation avec les infec-tions récentes ( MERS, SRAS ) dont l’actualité nous montre que c’est un sujet hautement évolutif avec la famille des coronavirus dont l’écologie est similaire.A suivre deux schémas parlants dans la prochaine lettre.- Propagation de la grippe dans le monde : la deuxième vague de l’automne 1918.- Les trois vagues de la grippe (mort de Guillaume Apollinaire et d’Edmond Rostand).

Ouvrages de référence : Freddy Vinet. la grande grippe .éd Vendémiaire 2018Laura Spinney :La grande tueuse .éd 2017 UK . traduit en 2018, paru chez Albin Michel

Dr Marc GALLAVARDIN

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cHrOnOLOgie de L’HistOire des annees en 20

« Ce sont les événements qui commandent aux hommes et non les hommes aux événements ». Ce que connaît notre pays depuis décembre 2018, des « Gilets jaunes » aux manifestations et grèves d’aujourd’hui illustre parfaitement cette citation d’Hérodote et la chronologie de l’Histoire tend à nous le rappeler.

Ces années en 20 vont tout d’abord nous entraîner du Moyen-Orient à l’Orient et même à l’Extrême-Orient: Israël, Chine et Inde, notamment.

En 1020 av. J.C, Saül devient roi d’Israël. La Bible nous rapporte cet épisode dans le 1er livre de Samuel ; le prophète n’est pas favorable à l’instauration de la royauté pour le peuple d’Israël, mais Yavhé lui enjoint de satisfaire la demande. Samuel obéit, non sans avertir le peuple des dangers de la royauté. Il décline une longue liste des droits d’un roi, dont la liberté du peuple d’agir et de décider individuellement est exclue ; en vain ! Le peuple refusa d’écouter Samuel. Le tirage au sort désigna Saül. Au fil du temps, les actions menées par Saül ne sont pas conformes aux volontés de Yavhé et finissent par lui déplaire. Yavhé s’adresse alors à Samuel en ces termes : « je me repens d’avoir donné la royauté à Saül, car il s’est détourné de moi et n’a pas exécuté mes ordres ». L’imploration de Saül ne convainc pas Yavhé ; il est déchu et se retire chez lui ; il mourra sans jamais revoir Samuel. Ainsi finit ce qui fut peut-être la 1ère théocratie de l’Histoire. La chronologie des événements des années en 20 nous emmène en 320 av. J.C, date à laquelle les égyptiens, sous Ptolémée Soter (le Sauveur), s’emparent de Jérusalem. Le royaume de Juda est alors sous l’emprise des Néo-Babyloniens. Cette conquête est plus une 1ère avancée vers la satrapie de Syrie-Phénicie qu’il con-querra en 319-318, qu’une guerre dirigée contre le peuple d’Israël. Ptolémée Soter est un Macédonien, gé-néral d’Alexandre Le Grand, un Grec qui ne parle pas l’égyptien. Les Mémoires de Ptolémée relatent avec précision les campagnes militaires d’Alexandre Le Grand, elles sont la source principale de l’Anabase de Xénophon. Ce Ptolémée Ier fonde une dynastie qui va régner sur L’égypte près de 300 ans. Elle donnera trois reines célèbres à l’Egypte : Bérénice, Cléopâtre et Arsinoé.

En 220 ap. J.C, c’est la fin des Han Occidentaux en Chine. Ils avaient succédé aux Han, venus au pouvoir en 221 av. J.C. Les Han ont régné sur un territoire de plus de 6 millions de Km² et 60 millions d’individus. L’empire, grâce à la mise en place d’une administration décentralisée, se stabilise. Il s’agit d’une organi-sation sous contrôle de l’état, avec des fonctionnaires lettrés marqués par une culture et une idéologie confucéennes. Grâce à cela, l’empire connaît une expansion économique due notamment au développe-ment de l’agriculture et à l’ouverture de la route de la soie en direction de l’Asie intérieure et des contrées d’Occident. Les finances, quant à elles, sont enrichies par des taxes, que l’on pourrait qualifier de modernes : l’une est un impôt foncier prélevé sur les produits agricoles, l’autre est une capitation reposant sur les personnes (semblable à une taxe d’habitation), et une troisième sur les échanges commerciaux (notre TVA en somme). Enfin, les adultes hommes doivent des corvées à l’état pour la construction et l’entretien des routes, des ouvrages hydrauliques et pour servir aux armées. Cette dynastie va perdurer près de quatre siècles, et ce sera le véritable âge d’or de la Chine.

Les Han Occidentaux vont succéder aux précédents. C’est à la suite d’inondations fortes du Fleuve Jaune que la révolte des « turbans jaunes » en 184 ap J.C, sous la conduite de l’un des frères dynastiques, qu’en 220 la dynastie des Han s’effondre et se divise. La période qui suit est connue sous la dénomination des Trois Royaumes.

Cent ans plus tard, en 320, une dynastie en Inde, celle des Gupta, fonde un empire ; son règne se poursuit jusqu’au milieu du VIe siècle. La dynastie des Gupta n’est pourtant, au départ, que la réunion de petits états gouvernés par des clans. Elle va connaître une expansion territoriale rapide au cours du IVe siècle et son apogée se situe vers le milieu du Ve siècle. La pression d’invasions extérieures va amorcer son déclin; la fin est assez mal connue. à suivre: quelques années 20 sur le continent européen.

Pierre PRUNET

visite de L’espace d’interprétatiOnde La maisOn écLUsière de pOrt-BernaLin

La vie des mariniers et des éclusiers en Val de Saône dans les années 1930 à 1960.Le 13 mai à 17H00, je convie tous les académiciens et membres associés à une visite commentée de la maison éclusière de Port-Bernalin, située sur la commune de Parcieux (01), entre Trévoux et Massieux. Le grand-père de mon épouse y a été éclusier de 1932 à 1961. Depuis plusieurs années, je proposais à la Com-munauté de Communes Saône-Vallée (CCSV) et à l’office de tourisme de Trévoux les nombreuses photos de famille et le témoignage recueilli auprès de ma belle-mère, pour faire revivre le lieu. Cette maison était en effet désaffectée depuis le démantèlement du barrage et de l’écluse dans les années 1970. Il a fallu à la CCSV plusieurs années pour recueillir les 110.000 € nécessaires à la réalisation du projet mais le 11 juillet dernier, les autorités locales ont enfin coupé le ruban inaugural de l’espace d’interprétation. Grâce à des maquettes, témoignages audio et vidéo, projection de photos d’époque, cette belle salle, à la muséographie moderne et interactive, présente la vie en bord de Saône, celle des éclusiers et des mari-

niers, le fonctionnement d’un barrage à aiguilles et raconte les aménagements successifs de la rivière. Vous bénéficierez également des nombreuses anecdotes tragiques ou cocasses, recueillies auprès de ma belle-mère, fille du chef-éclusier, qui a vécu sur place de 1932 à 1947: la vie en bord de Saône et dans les guinguettes de l’île Beyne voisine, le barrage dans la guerre de 1939-1945 et les colères de la Saône. L’association KARAKIB a été missionnée pour faire vivre le lieu. Vous sont ainsi proposés à la belle saison: bar, petite restauration, ateliers, concerts, location de vélos pour longer, au pied des Monts d’Or, un des plus beaux rivages de la Saône. Un site superbe pour une ballade en famille. Jean-Pierre GIRAUD

Pour se rendre à la maison éclusière : En provenance de Trévoux : direction Neuville sur Saône. Juste avant l’entrée dans Massieux, prendre à droite le chemin des Varennes (panneaux indicateurs : maison éclusière, camping de l’écluse). Au 1er carrefour, prendre tout droit le chemin de terre (voie sans issue). En bord de Saône, se garer sur les bas côtés. Passer la barrière en bois, la maison éclusière est à 100 m.

NB : l’ancien port Bernalin (restaurant 02 Saône) et la mai-son éclusière ne sont pas au même endroit. Contact sur place 06 67 32 38 87.

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Académie de Villefranche et du Beaujolais (Société des Sciences, Arts et Lettres) - siret 498 190 487 0001396 rue de la Sous-Préfecture 69400 Villefranche-sur-Saône - Permanences le mercredi de 10h à 12h - Tél. 04 74 07 27 65

courriel : [email protected] - Site à consulter : www.academie-villefranche.fr

LES CONFERENCES DU DEUXIEME TRIMESTRE 2020

Les conférences publiques à l’auditorium de villefranchecommencent à 16 heures

elles sont gratuites pour nos adhérents. chaque séance coûte 5€ aux non-adhérents

samedi 18 avrilpierres Folles : un espace d’interprétation du geopark et de la géologie beaujolaisePar daniel paccoud, président du Syndicat Mixte du Pays BeaujolaisGéosite majeur de l’Unesco Global Geopark Beaujolais, la Communauté Beaujolais Pierres Dorées engage sa restructuration et sa modernisation pour mettre en valeur la géologie, la préhistoire, les paysages ac-tuels et passés, la flore locale.

samedi 9 maiglaciations en Beaujolais, du mythe à la réalitéPar Bruno rousselle, docteur en géologie, Conservateur du Musée Espace Pierres Folles, membre émérite de l’Académie de Villefranche et du Beaujolais.

samedi 13 juinLe cimetière de villefranche-sur-saône : une ville dans la villePar véronique Belle, chercheure en Histoire de l’art, Patrimoine et inventaire géneral du Conseil Régional AURA.Depuis 1859 s’est construit, avec le cimetière, une ville dans la ville dotée d’une enceinte, de rues, de quartiers cossus, de faubourgs, d’un carré militaire… Il s’agit de porter un regard sur l’histoire des familles, le patrimoine funéraire, le vocabulaire ornemental et symbolique, l’architecture…

pas de conférence en juillet ni août.jeudi 9 juilletsortie annuelle de l’académieLe château de Pupetières, propriété de la famille de Virieu depuis le 13e siècle et rebâti au 19e siècle par Violet-le-Duc.La ville de Crémieu

Les communications internes du mercredi 17 heures à l’académieelles sont ouvertes à tous nos membres, titulaires, associés, émérites et d’honneur

mercredi 15 avrilrévélation de la vente en 1525 d’un moulin canonial de Beaujeu pour participer au paiement de la rançon de François 1er

Par andré augendre

mercredi 13 mai : délocalisationvisite de la maison éclusière de port-BernalinSous la conduite de jean-pierre giraud ( voir page 7)

mercredi 17 juinLes templiers en Beaujolais Par jean-pierre chantin