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69 mars 2017 SOCIÉTÉ DES SCIENCES ARTS ET LETTRES MEMBRE DE LA CONFÉRENCE NATIONALE DES ACADÉMIES ACADÉMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAIS Lettre trimestrielle Les publicaons de l’Académie sont réalisées avec l’aide du Conseil Départemental du Rhône et de la Ville de Villefranche Château de Montmelas (ancien château fort, reconstruit au XIII e siècle, et restauré au XIX e siècle) Photo René Boncompain

ACADÉMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAIS · PDF filetauration d’œuvres du patrimoine : tableaux, fresques, etc ... Académie de Villefranche et du Beaujolais – Lettre trimestrielle

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n° 69 mars 2017SOCIÉTÉ DES SCIENCES ARTS ET LETTRESMEMBRE DE LA CONFÉRENCE NATIONALE DES ACADÉMIES

ACADÉMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAIS

Lettre trimestrielle

Les publications de l’Académie sont réalisées avec l’aide du Conseil Départemental du Rhôneet de la Ville de Villefranche

Château de Montmelas (ancien château fort, reconstruit au XIIIe siècle, et restauré au XIXe siècle) Photo René Boncompain

Page 2 Académie de Villefranche et du Beaujolais – Lettre trimestrielle n° 69 – Mars 2017

La vie de l’Académie- Dans le prolongement du Colloque « Claude Bernard en son pays beaujolais » du 12 octobre 2013, notre col-lègue Jean-Pierre Chantin nous a signalé la parution, le 28 novembre 2016, du livre : Définition de la vie, de Claude Bernard, suivi de Claude Bernard ou l’incarna-tion de la physiologie, d’Alain Prochiantz (voir page 4). À l’occasion de ce colloque, nous avions travaillé avec élèves et professeurs du lycée Claude Bernard de Ville-franche. - Le 16 février, notre collègue Maurice Saulnier a fait à Charlieu une conférence : Entre Saône et Loire, richesse géologique, minière et humaine.Conférences internes :- Le 11 janvier 2017 : À la suite du colloque Victor Ver-morel connu et méconnu du 20 novembre 2016, Jean-Pierre Giraud, membre associé, a fait une conférence interne : Une utilisation inattendue pour un pulvérisa-teur agricole, ou de l’utilisation du pulvérisateur l’Eclair dans les tranchées de la première guerre mondiale. (Voir page 5)- Le 8 janvier, communication de Daniel Tremblay sur les sectes.Une visite exceptionnelle : le 16 février, Marie-Noëlle Toinon a organisé pour l’Académie la traversée souter-raine de Villefranche par le Morgon. Vous en trouverez le compte-rendu photographique dans notre prochaine Lettre.L’Académie, sa bibliothèque, son site internet, Face-book.- La bibliothèque : classification et numérisation conti-

Manifestations et expos de notre région- Médiathèque de Villefranche- Jeudi 2 février : 1947 Les débuts de la guerre froide, par Michel Lebail et Serge Laurent, des Amis de la So-ciété Populaire. - Jeudi 9 février : Rencontre autour de la vie intellec-tuelle en Iran, avec Nadar Vahabi, sociologue et écri-vain franco-iranien.-Jeudi 16 février : Les 3 sœurs Brontë, par Christian Fu-ria.-Samedi 11 février : En avant-première, présentation du pré-programme de la 11ème édition des Assises Interna-tionales du Roman, conçues par la Villa Gillet en col-laboration avec les Subsistances, du 29 mai au 4 juin 2017.Ces Assises, dialogue de cultures et de langues, orga-nisent la venue d’auteurs dans plusieurs médiathèques de la région. Un programme qui est en cours d’élabo-ration et qui promet d’ores et déjà la venue du philo-

nuent. Un travail de longue haleine. Aux œuvres pré-sentes depuis des décennies s’ajoutent celles reçues régulièrement.L’Académie de Lyon vient de publier le Dictionnaire des académiciens de Lyon 1700-2016. Plusieurs ont été également académiciens à Villefranche.Nous avons donc commandé ce dictionnaire. Nous vous invitons à venir le consulter, ainsi que bien d’autres ou-vrages, durant la permanence du mercredi matin.- Le site internet : créé en 2013, toujours aussi riche et très régulièrement mis à jour. - Facebook : une innovation. Créé en 2017. Pour y ac-céder : Académie de Villefranche et du Beaujolais.

Hommage à Pierre EyminNotre dernière lettre N°68 an-nonçait le décès de Pierre Ey-min, membre associé, membre titulaire puis émérite. Journa-liste-photographe au Progrès, en 1991 il avait fait don à la ville de près de 22 500 négatifs. La Maison du Patrimoine en offre une sélection dans l’exposi-tion Pierre Eymin, témoin de son temps du 27 janvier au 25 février.Le 1er février, matin du vernis-sage, la Maison du Patrimoine était bien trop petite pour accueillir les Caladois, conscrits en costume, académiciens, amis et visiteurs, qui se sont retrouvés dans une ambiance conviviale et chaleureuse.

In memoriam- L’association « Les Amis de Salles-en-Beaujolais » cé-lèbre ses 80 ans cette année. Elle nous a informés de la disparition de son vice-président Hubert Caretti dont les obsèques ont été célébrées le 27 janvier. Membre associé de l’Académie, il s’était spécialisé dans la res-tauration d’œuvres du patrimoine : tableaux, fresques, etc… et consacrait sa retraite à la peinture.- Nous avons appris le décès de Anne-Marie Vurpas, longtemps membre associé de l’Académie. Ses funé-railles ont eu lieu le 2 février. Elle était la sœur de feu notre collègue Robert Gaillard. Chercheure à l’insti-tut Pierre Gardette (centre de recherche des langues de Rhône-Alpes à l’université catholique de Lyon), elle avait travaillé avec Claude Michel. Entre autres, ils avaient publié ensemble en 1992 le Dictionnaire du français régional en Beaujolais, réédité en 2015 sous le titre Le parler du Beaujolais. Le 13 juin 2015, la confé-rence de Claude Michel à Beaujeu sur le paysage lin-guistique du Beaujolais avait connu un grand succès.

Assemblée générale : Le vendredi 24 mars à 17h30. Sortie annuelle le samedi 8 juillet : la villa de la Pérol-lière et le pays de l’Arbresle. Plus de précisions très bientôt.

Pierre Eymin

Académie de Villefranche et du Beaujolais – Lettre trimestrielle n° 69 – Mars 2017 Page 3

En 2017, le cycle des conférences du jeudi se poursuit, sous l’égide de son directeur Bruno Galland, membre d’honneur de l’Académie.- Le 9 février 2017 : Le métier de marchand de soie à Lyon aux XIXe et XXe siècles.- Le 16 février 2017, année du 30ème anniversaire du procès Barbie à Lyon : Auschwitz, lieu de mémoire, par

Annette Wieviorka, direc-trice de recherches hono-raire au CNRS.

À venir :- 23 mars : La nef des fous : être malade à l’hôpital du Vinatier au XXe siècle.- 6 avril : Les photographes Blanc et Demilly, qui ont dirigé de 1924 à 1962 l’un des studios les plus en vue de Lyon.- 11 mai : La maison de teinture Gillet dans la ville du XIXe

siècle : croissance et nuisances.Pour plus de rensei-gnements, consulter le site des Archives. Tél. 04 72 35 35 01.

- À Lyon : La possible (et probable ?) ferme-ture du Musée des Tissus serait une catastrophe pour l’histoire du patrimoine textile lyonnais. Des pétitions

circulent.- 15 février dans l’amphithéâtre du lycée La Martinière-Dide-rot, Jean-Luc Chavent a fait une conférence d’information sur l’avenir du Musée.- Geopark : Forum annuel le 11 mars 2017 au matin, au théâtre de Beaujeu.Avec l’intégration du label Geo-park au sein de l’UNESCO en novembre 2015, le Beaujolais

a dû re-déposer un dossier cet automne pour entrer dans le nouveau processus UNESCO. Le vote définitif aura lieu au printemps 2018.

sophe Ali Benmakhlouf à Villefranche.- De conférences en rencontres : Les dates de parution de nos Lettres et celles des annonces des conférences étant difficiles - voire impossibles - à coordonner, nous vous recommandons de contacter directement les dif-férentes associations organisatrices pour connaître les futures conférences !

- Musée Claude Bernard de Saint-Julien :Le musée rouvre le 8 mars. Pendant la période de fer-meture, les conférences ont continué, à 15 heures le vendredi, une fois par mois.Plusieurs académiciens y ont fait des communications. Le 27 janvier, Jean-Louis Bellaton a évoqué la vie d’un médecin de campagne il y a 50 ans.Renseignements sur internet.

Téléphone : 04 74 67 51 44.

- Castel com, Anse : Le mardi 7 février, des académiciens ont assisté à la conférence sur le peintre Odilon Redon (1840-1916) peintre et gra-veur symboliste, par Marc Chauveau, qui avait fait en 2016 à l’Académie une com-

munication sur Le Corbusier.Pour en savoir plus sur les ani-

mations culturelles à Anse, contacter OCTA.- L’ Académie de Dombes : À l’occasion du quatrième centenaire de la venue de Saint Vincent de Paul à Châ-tillon-sur-Chalaronne, l’Académie de Dombes a édité un numéro spécial et organisé une conférence le 21 janvier 2017 à Châtillon. Voir l’article de Gérard Ba-cot p. 7Le 25 février à Reyrieux, elle a présenté sa revue an-nuelle Dombes N°39 à Reyrieux.

- Archives départementales et Métropolitaines, LyonChaque année, les Archives participent à la journée Passion Col-lection orga-nisée par le Musée des Confluences. Cette jour-née, libre d’accès, est l ’o c c a s i o n pour toute p e r s o n n e d’obtenir des conseils gratuits sur le patrimoine qu’elle conserve : papier, tissu, métal, matières organiques, verre…C’est aussi l’occasion d’assister à de nombreuses conférences.Cette journée a eu lieu le samedi 21 janvier au Musée des Confluences.

Composition de fleurs. Odilon Redon

Site Gillet à Lyon

Archives du Rhône

Logo Geopark

Musée des tissus

Photo Blanc et Demilly

Page 4 Académie de Villefranche et du Beaujolais – Lettre trimesrielle n° 69 – Mars 2017

Conférence annoncée Jean-Pierre Gutton présentera le 26 ou 28 septembre (à préciser) à Chatillon-s-Chalaronne, une conférence sur le thème Les hôpitaux en France au XVIIème siècle

Ont fourni des contributions à la rédaction de ce numéro Gérard Bacot (G.B.), René Boncompain (R.B.), J.P. Giraud, Maurice Saulnier, Simone Vogelgesang (S.V.). Rédaction : Simone Vogelgesang.Composition, illustrations : René Boncompain

Paru ou à paraître - Le maréchal Oudinot de Ronald Zins – éd. Horace Cardon – broché 29 €- Histoire mondiale de la France dir. Patrick Boucheron Le Seuil 796 p. 29 € « …loin d’un destin s’écrivant de Clovis à De Gaule »- L’histoire de France vue d’ailleurs dir. J.-Noël Jeanne-ney - éd Les Arènes - 610 p – 27€ - Tour de France des villes incomprises de Vincent Noyoux – éd du Trésor 18€ - (…Maubeuge, Vesoul, Guéret, Vierzon…) - Colonisation, une autre histoire de Romain BertrandLa Documentation française -64 p. 11,90 € - L’affaire des Chauffeurs de pieds de la Chapelle-de-Mardore de Pierre Chabat.A partir d’un fait divers : le vol avec circonstances ag-gravantes d’une riche veuve de La Chapelle-de-Mardore, Pierre Chabat sait analyser la vie et notamment la vie judiciaire et pénitentiaire du milieu du XIXème siècle. Il retrace « l’ambiance » du Pays dans lequel les acteurs de ce fait divers vivent et il montre aussi l’évolution de leur descendance. Il s’appuie sur de nombreux documents originaux : registres de la cour d’assises, coupures de presses....

Par correspondance -24€ + port 6,8€1 - Chemin de la Madone «Le Camp» Thizy

69240 Thizy-les-bourgs- «Définition de la vie» par Claude Bernard (1813-1878). Fondateur de la médecine expérimentale et de la physiologie moderne. Il a ouvert une nouvelle ère

dans l’histoire de la biologie. La notion de « vie » a été le fondement de l’ensemble de ses travaux qui ont toujours privilégié l’observation à la théorie. Définition de la vie pu-blié en 1875, trois ans avant sa mort, est une synthèse de sa vision. Plus de cent quarante ans après, Alain Prochiantz, administrateur du Collège de France, revient sur le texte de

Claude Bernard dans une analyse au ton vif. On notera les belles illustrations de Fabrice Hyber, lion d’Or de la Biennale de Venise en 1997. Ed. Villa Rose

Infos diverses- Après le classement par l’UNESCO de l’œuvre archi-tecturale de Le Corbusier au patrimoine de l’humanité, le Ministère de la Culture a proposé le 31 janvier deux nouvelles candidatures : la ville de Nîmes et les sites mémoriels de la Première guerre mondiale- Francophonie : en 2017, 426 titres français devraient être traduits outre-atlan-tique (source : ambassade de France aux USA).- Le célèbre cirque Barnum a cessé ses activités après 146 ans d’existence.- En France, le nombre de communes a baissé de plus d’un millier en deux ans ; le pays ne compte plus que 35 000 communes environ.

- À la Villa Médi-cis, les pins ma-ritimes bicente-naires, malades et affaiblis par la tempête de novembre der-nier, ont dû être abattus.

- À Paris, le site Richelieu de la B.N., restauré et transformé, abrite désor-mais l’Ecole des Chartes et l’Ins-titut National d’Histoire de l’Art. - La fréquentation du musée des Beaux-Arts de Lyon a augmenté en 2016 de dix pour cent par rapport à 2015, soit 334 000 visiteurs, contrairement aux musées pari-siens qui ont enregistré une baisse attribuée au risque d’attentats.

Relevé par Gérard BACOT

Citation : Expérience est le mot que nous donnons à nos erreurs. Oscar WILDE G. B.

Villa Médicis

BNF, Salle Labrouste

Cirque Barnum

Académie de Villefranche et du Beaujolais – Lettre trimestrielle n° 69 – Mars 2017 Page 5

Une utilisation inattendue pour un pulvérisateur agricoleÀ la lecture du livre de Frédérique Neau-Dufour : La première guerre de Charles de Gaulle, quelle n’a pas été ma surprise de trouver une citation du capitaine de Gaulle lui-même donnant des ordres à sa compagnie du 33ème RI avant une inspection en décembre 1915 sur le front de l’Aisne : « Les abris des hommes doivent être mis dans un état d’ordre absolu : râteliers d’armes construits, pulvérisateurs Vermorel en place,…..» Ainsi, les fameux pulvérisateurs « Eclair » auraient eu un usage militaire ? Après recherches plus approfon-

dies sur inter-net, je trouve une autre trace du fameux pul-vérisateur chez le poète Guil-laume Apolli-naire. Sous-lieu-tenant au 95e RI, il écrit dans ses

Lettres à Madeleine en novembre 1915 : « 9 jours sans se laver, couché par terre, sans paille, sur un sol rempli de vermine, pas une goutte d’eau sinon celle qui sert aux appareils Vermorel pour vaporiser les masques à l’hyposulfite en cas de gaz. » Ailleurs, je découvre que même nos alliés ont utilisé cet appareil. Traduit de l’anglais, voici ce qu’en dit l’Austra-lien Paul Hinckley dans son glossaire du poilu : «appa-reil de pulvérisation agricole, employé dans les tran-chées pour pulvériser des dispersants chimiques sur les poches de gaz restant au niveau du sol.»Après la première attaque allemande aux gaz as-phyxiants le 22 avril 1915 à Ypres, s’en est en effet sui-vie une course aux armes chimiques et aux protections contre celles-ci. On a donc très vite utilisé le pulvérisa-teur de vignerons de l’époque, pour projeter des solutions capables de neutraliser les gaz asphyxiants qui, après une attaque, ont tendance à s’ac-cumuler dans toutes les excavations du terrain (tran-chées, abris...). Les armées alliées en étant également équipées, à raison probablement de plusieurs appa-reils par section, cela représentait un marché consi-dérable. En effet, précision apportée par Guy Claudey, notre grand spécialiste Vermorel à l’Académie, 112.000 pulvérisateurs en tôle (et non en cuivre) ont été livrés aux armées par notre industriel caladois à partir de l’automne 1915.

Jean-Pierre Giraud

Utopie 1516 suiteNotre Lettre n°68 rappelait l’origine du mot utopie : l’Utopia de Thomas More publié en 1516 à Louvain (Leuven en flamand).Le Museum Leuven de Louvain a commémoré cet anniversaire, du 20 octobre 2016 au 17 janvier 2017,

par une exposition de quatre-vingt-dix œuvres de peintres de l’époque de Thomas More : Dürer, Bosch, etc. La ville de Louvain a aus-si organisé d’autres ma-nifestations : Utopia & More (jeu de mots sur « more » qui signifie « plus » en anglais) sur la vie de Thomas More, et Tra-cing the Future (quand Utopia est source d’ins-piration pour les artistes contemporains) S. V.

Statue de la Liberté et le gadgetLe mot gadget, peu utilisé en français jusqu’à environ 1946, nous vient de l’anglais.Certains, surtout via Google et internet, y verraient une origine française, liée à la construction de la Statue de la Liberté de Bartholdi. Ce monument inauguré à New York en 1886 est recouvert de plaques de cuivre

repoussées, œuvres des ateliers français « Gaget, Gauthier et compagnie ». D’où le mot « gad-get », associé par les Américains aux petits objets publicitaires mis en vente pour financer le projet, certaines miniatures en particulier portant le nom Gaget sur leur socle.Comme on dit en italien, « se non è vero, è ben trovato », si ce n’est pas vrai c’est bien trouvé, car rien n’est sûr.Le dictionnaire français Robert

date de 1866 l’apparition du mot en anglais maritime. Dans ce cas, le terme existerait bien avant l’érection de la statue, l’idée en ayant à peine germé en 1865. Son origine, obscure, serait peut-être la même que celle de gâchette.Le dictionnaire anglais The Shorter Oxford Dictionary le date de 1886. Toujours origine obscure, et usage mari-time s’appliquant à un petit outil ou à un morceau d’un mécanisme. Le sens moderne apparaît en 1915.Conclusion : l’énigme demeure…et nous savions déjà qu’internet n’est pas fiable à cent pour cent.

SV

Portrait par Jan Gossaert (1478-1532)

Page 6 Académie de Villefranche et du Beaujolais – Lettre trimestrielle n° 69 – Mars 2017

Les conférences publiques de l’Académie au 2e trimestre 2017 Récapitulatif :L’année 2017 a commencé par 2 conférences qui ont rencontré un large succès :Le samedi 14 janvier : Des hommes et des bagnes par Philippe ColinLe samedi 11 février : Le Beaujolais, vignoble mythique et d’avenir, grâce à son cépage gamay noir à jus blanc, par notre président Michel Rougier, l’un de ses plus ardents défenseurs.

Elle se poursuit avec, en prélude à la Semaine Littéraire de Villefranche du 6 au 12 marsSamedi 4 mars : Samivel, illustrateur, aquarelliste et écrivain par Marc Gallavardin, annoncé dans la Lettre 68

Mercredi 15 mars : à 20 heures à la bibliothèque de Thizy-les-Bourgs : Roland de la Platière, un homme des Lumières , par Daniel Rosetta.Né à Thizy, inspecteur des manufactures, membre des Académies de Lyon et de Villefranche, il collabora à l’Encyclopédie méthodique dite de Panckouke, complément de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.

Samedi 8 avril : Les américains arrivent par Jean-Pierre GiraudIl y a tout juste 100 ans, les Américains arrivaient, au grand soulagement des Alliés qui faisaient face à une grave crise d’effectifs à la suite des saignées opérées par les batailles de Verdun et de la Somme. Une aide en hommes (deux millions), en matériel moderne, et aussi une contribution industrielle et financière, déterminante dans la victoire de 1918.

Samedi 13 mai à Marcy-sur-Anse : Quand le télégraphe de Chappe traversait le Beaujolais par J.C. Laut L’irruption, au début du XIXème siècle, de cette technique doublement révolutionnaire a fait entrer la France, la première au monde, dans l’ère des télécommunications.

Samedi 10 juin : Turner, de Mâcon aux Alpes par J.L. Bellaton Des aspects peu connus de l’oeuvre du peintre anglais Turner (1775-1851).Plus de détails dans notre prochaine Lettre.

En prévision, à confirmer :9 septembre : Villefranche, vers la ville nouvelle. Développement, urbanisme et architecture. 1850-1950, un siècle créatif.14 octobre : Joshua, le bateau du tout du monde de Moitessier, se fabrique en Beaujolais 11 novembre : Daniel Decot, un Beaujolais académicien à la recherche de Saint-Eupéry9 décembre : Les couleurs.

Sauf indication contraire, le samedi à 16h à l’Auditorium de Villefranche

Académie de Villefranche et du Beaujolais – Lettre trimestrielle n° 69 – Mars 2017 Page 7

Vincent de PaulLa Dombes célèbre Vincent de PaulÀ Châtillon sur Chalaronne, deux sites rappellent le souvenir de Vincent de Paul : une imposante statue érigée en centre-ville, et ‘la Maison Beynier’ où il habita, située en face de la Halle. C’est le 23 mars 2012 que Frédéric Mitterrand, alors ministre de la culture, accorda à ce bâtiment le label « Maison des illustres » dont l’objet est de « signaler au public des lieux qui conservent la mémoire de ceux qui les ont habités »C’est en 1617 que Vincent de Paul fut nommé curé de Chatillon où il resta quelques mois seulement. Dans le cadre de la célébration de ce quatrième centenaire, nos amis de l’Académie de la Dombes ont édité un numéro spécial de leur revue Dombes et, à cette occasion, ils organisaient le 21 janvier, à Chatillon, dans un amphithéâtre comble, une séance exceptionnelle consacrée à ce personnage emblématique dont l’Église a fait un saint dès 1737.La vie religieuse de Vincent de PaulOrdonné prêtre en 1600, Vincent de Paul fut nommé curé de Clichy en 1602, puis

officia dans diverses villes dont : Paris, Mâcon, Albi, Beauvais… Mais c’est bien à Châtillon-lès-Dombes qu’il créa, en 1617, la première confrérie des Filles de la charité « pour assister les pauvres malades ». Sous son impulsion, d’autres Charités se créèrent et connurent une expansion internationale. Plus tard, il créa les premiers séminaires pour améliorer la formation des prêtres et fut associé à la création de nombreux ordres dont les Lazaristes. L’un des rédacteurs de la revue pense qu’il devait son ‘caractère intellectuel’ à Pierre de Bégule (L’Oratoire) et son pragmatisme à François de Salle…Un autre souligne que son action s’inscrit dans le grand courant de la contre-réforme initiée par le Concile de Trente.Le rôle politique de Vincent de PaulL’autre point fort de la journée fut la conférence présentée par Noël-Yves Tonnerre, professeur émérite de l’Université d’Angers. Le conférencier, dans un exposé très documenté, a su montrer que Vincent de Paul, outre son action en tant qu’ecclésiastique, fut aussi, à partir de 1618, un homme d’action et d’influence. Nul doute que « Monsieur Vincent a voulu agir au niveau politique et cherché à agir sur et par le pouvoir ». en étant proche de la Cour et des cercles de décision – comme l’attestent les différentes fonctions officielles qu’il a exercées : aumônier de Marguerite de Valois (1610), aumônier des galères, chargé des affaires ecclésiastiques à la Cour, membre du Conseil de Conscience (1643) où il siégea aux côtés de Mazarin et du prince de Condé.De toutes les informations recueillies, les nombreux auditeurs auront essentiellement retenu que « Vincent de Paul est la figure emblématique d’une nouvelle conception de la charité au XVIIème siècle ».

Gérard BACOT

Maison Beynier

Vincent de Paul 1617

Pourquoi y a-t-il un grand jet d’eau à Genève ? C’est le jet d’eau le plus célèbre du monde, et l’un des plus anciens. Il culmine à plus de 140 m de haut, on le voit de toute la ville et même depuis la France, en face du Lac Léman. Pourquoi un ornement aussi «tape-à-l’œil» dans un pays réputé pour sa sobriété et son sens de l’écono-mie ? Tout commence à cause d’une innovation, puis d’un problème technique. À la fin du XIXe siècle, Genève qui ne cesse de s’agrandir dépasse les 100.000 habitants. Ses besoins en eau et en électricité ne cessent de croître. La ville décide de construire une usine hydraulique qui utilisera la force motrice du Rhône, le fleuve qui traverse le lac. L’usine a été mise en service en 1886.C’est Paulo Coelho (auteur du roman Adultère qui se passe à Genève) qui raconte la suite : «Pour tirer profit de la force hydraulique, une usine hydroélectrique a été construite. Mais quand les ouvriers rentraient chez eux et fermaient les valves, la pression était très forte et les turbines finissaient par éclater. Et puis un ingénieur eut l’idée de mettre sur place une fontaine, pour permettre l’écoulement de l’excès d’eau.»D’où le jet d’eau, qui n’était au départ qu’une vanne de sécurité. L’objectif n’était donc pas la décoration, mais le souci que les employés puissent dormir en paix. La flèche culminait alors à 30 mètres de haut. Quelques années plus tard, en 1891, à l’occasion du 600e anniversaire de la Confédération Helvétique, la ville prit conscience du potentiel touristique du jet d’eau, et décida de créer un modèle encore plus haut, 90 m, cette fois juste pour faire joli. Et il a encore été amélioré ! Le modèle actuel date des années 1950. L’eau est éjectée du sol à 200 km/h ! Il y a toujours 7 tonnes d’eau suspendues dans l’air. Chaque goutte d’eau met 16 secondes à retomber. Comme on dit là-bas : y’a pas le feu au lac ! Jusqu’à preuve du contraire... R.B.

Jean-Marie et Manon Roland (de la Platière), mariés en 1780, ont résidé à Villefranche, au Clos de la Platière à Theizé, ainsi qu’à Lyon et à Paris.Jean-Marie Roland est né à Thizy en 1734 , « Une grande maigreur, le teint accidentellement jaune, le front déjà peu garni de cheveux » selon sa femme Manon. « Homme instruit mais tracassier, opiniâtre et ardent » selon l’abbé Guillon de Montléon, son ennemi politique, his-torien de la Révolution à Lyon. Inspecteur des manufactures à Amiens puis dans la généralité de Lyon, Roland publie plusieurs ouvrages qui témoignent de son souci d’améliorer la production artisanale et indus-trielle. Il collabore à l’Encyclopédie méthodique, dite de Panckoucke.Girondin, ministre de l’intérieur à deux reprises, hostile à la mort du roi guillotiné le 21 janvier, il démissionne le 23 janvier 1793. Ayant réussi à s’enfuir à Rouen, il se suicide le 10 novembre 1793 après l’exécution de sa femme Manon le 8 novembre.

Manon Phlipon, née à Paris en 1754, est cultivée, brillante, dotée du charme qui manque totalement à son époux. Il est de coutume de la nommer « égérie des Girondins », à Lyon et à Paris. Emprisonnée puis condamnée, elle serait montée à l’écha-faud en prononçant la phrase « Ô liberté, que de crimes on commet en ton nom ! »

Académie de Villefranche et du Beaujolais (Société des Sciences, Arts et Lettres) - siret 498 190 487 0001396 rue de la Sous-Préfecture 69400 Villefranche-sur-Saône - Permanences le mercredi de 10 h à 12 h - Tél. 04 74 07 27 65

courriel : academie.villefranche@orange. fr – Site à consulter : www.academie-villefranche.fr

Jean-Marie Roland (de la Platière) Thizy et Theizé

À Thizy aujourd’hui Photo Maurice Jalabert

Maison Roland rue Nationale à Villefranche Château de la Platière à Theizé

Clos de la Platière à Thizy

Manon Roland Jean-Marie Roland

R.B. et S.V.