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ACCES A DES RESSOURCESFONCIERES ACCEPTABLES :FACTEURS CLES DANS LA
PRODUCTION ET LE TRANSPORTD’ELECTRICITE – EXPERIENCE DE
LA VRA
COMMUNICATION FAITE AU XV ème CONGRESDE L’UPDEA EN JUIN 2005 A ACCRA
Préparée par :
Emmanuel Martey, A GhIS, BL
Meister Afriyie, F GhIS SCV
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TABLE DES MATIERES
RESUME................................................................................................................................................. 3
1.1 Le facteur foncier dans les projets de productio n et de distribution d’électricité .......... 4
1.2 Perspectives historiques ....................................................................................................... 6
1.3 Le portefeuille foncier de la VRA .......................................................................................... 7
2.0 Difficultés d’ordre juridique et institutionnel ....................................................................... 92.1 Considérations juridiques.................................................................................................... 102.2 difficultés institutionnelles ................................................................................................... 112.3 Modalités d’acquisition des terres....................................................................................... 112.4 Réformes foncières actuelles.............................................................................................. 13
3.0 Impact des valeurs des terres sur les projets d’ électricité .............................................. 143.1 Exigences des institutions financières internationales........................................................ 153.2. Paiement d’indemnisations ................................................................................................. 16
4.0 Exigence des ressources humaines ................................................................................... 174.1 personnel requis.................................................................................................................. 184.2 rôle des cellules chargées du patrimoine foncier................................................................ 194.3 Situation actuelle de la VRA ............................................................................................... 19
5.0 Leçons tirées des opérations de la VRA ............................................................................ 195.1. La planification à long terme............................................................................................... 205.2. Déploiement du personnel de calibre approprié ................................................................. 205.3. L’indépendance vis-à-vis des organismes extérieurs ......................................................... 205.4. Paiement rapide des dédommagements ............................................................................ 215.5 Consultations élargies......................................................................................................... 21
6.0 Paiement des terres .............................................................................................................. 21
7.0 RECOMMANDATIONS .......................................................................................................... 22
8.0 CONCLUSION........................................................................................................................ 23
RÉFÉRENCES...................................................................................................................................... 24
TABLEAUX
Tableau 1 : PORTEFEUILLE FONCIER DE LA VRA
Tableau 2 : TENDANCES DES VALEURS FONCIERES
Tableau 3 : DEDOMMAGEMENTS VERSES PAR LA VRA : 1992 - 2004
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RESUME
La fourniture régulière d’énergie électrique de qualité et fiable constitue
l’infrastructure de base indispensable au développement socio-économique des
pays en voie de développement. En Afrique, particulièrement, l’électricité est un
facteur-clé de développement et sa disponibilité tend à stimuler la croissance et à
favoriser la réduction de la pauvreté. Étant donné qu’aucun pays africain n’a, à lui
tout seul, les sources d’énergie nécessaires pour assurer la disponibilité d’énergie
électrique fiable en permanence, la mise en commun des ressources énergétique au
profit des peuples d’Afrique permettra, dans une grande mesure, d’améliorer les
conditions de vie des populations vivant sur le continent.
La fiabilité des réseaux électriques est tributaire de facteurs qui jouent sur sa
fourniture bien que les conditions liées à la demande puissent quelquefois avoir une
incidence.
Un aspect-clé, qui est inévitable mais auquel l’on accorde, en général, peu
d’attention et d’importance au moment de la planification des projets de production
et distribution d’électricité sont les ressources foncières. Les complexités inhérentes
à l’acquisition de terres pour la production et la distribution d’électricité constituent de
plus en plus un problème majeur. De même, les prix des terres sont extrêmement
élevés et représentent une proportion considérable des coûts des projets. En
conséquence, tout projet qui ne prend pas les dispositions appropriées pour les
problèmes d’ordre foncier sera inéluctablement confronté à de sérieuses difficultés.
La présente communication tente donc de présenter le facteur foncier comme
problème majeur auquel l’on devra prêter attention, si l’on entend faire des projets
d’électricité une réussite. La communication sera axée sur les problèmes liés à
l’accessibilité des terres et aux impacts qui en découlent sur les projets d’électricité.
Elle s’inspirera particulièrement des leçons tirées de l’expérience de la VRA et
proposera des voies de résolutions des problèmes fonciers dans le futur.
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1.1 LE FACTEUR FONCIER DANS LES PROJETS DE PRODUCTIO N ET DE
DISTRIBUTION D’ELECTRICITE
La terre est un facteur sine qua non pour la production et la distribution
efficiente d’électricité dans la mesure où toutes les installations de production,
de transport et de distribution requièrent des ressources foncières sous une
forme acceptable. La disponibilité de terres pour les projets d’électricité est
essentielle à la réalisation fructueuse de tels projets vu que tous les projets de
production et de distribution d’électricité sont terrestres.
Comme on peut s’y attendre, les besoins en ressources foncières des projets
d’électricité (contrairement à d’autres types de projets) sont singuliers. La
présente communication analysera brièvement deux de ces facteurs. Dans un
premier temps, les projets d’électricité ont besoin de grandes parcelles de
terre. Comme il a été donné d’observer, les différents types de réseaux
électriques ont des degrés variables de besoins en ressources foncières. Le
besoin en terres pour la production d’hydroélectricité peut être fort différent de
celui d’un projet de production d’électricité de source thermique.
Dans le cas d’un projet de production d’électricité thermique de moyenne
envergure, par exemple, la centrale aura besoin d’une superficie de terre de
45 à 60 acres. D’autres terres peuvent également être nécessaires pour les
bureaux, les logements du personnel et les installations connexes. Encore
une fois, des parcelles de terre pourraient être indispensables pour la
construction de lignes de transport pour le transfert de l’énergie électrique
produite à partir de la centrale. Hormis ces terres qui sont particulièrement
nécessaires au projet, les terres adjacentes peuvent être dévalorisées du fait
de la fumée, de la pollution sonore et du risque lié à l’exploitation (incendie
provenant des cuves de réserves, etc.).
Les besoins pour un projet hydroélectrique sont bien plus considérables. Des
parcelles étendues sont indispensables, rien que pour le site du barrage (lit).
De même, il est indispensable de dégager une vaste portion de terre comme
espace tampon tout autour du barrage, soit pour la sécurité des habitants
5
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vivant dans le voisinage, soit pour les installations électriques. La construction
de barrages hydroélectriques peut également entraîner l’inondation de vastes
étendues de terres, les rendant ainsi inhabitables. Il peut s’avérer
indispensable de créer une ville de ré-implantation dans le but de recaser les
populations susceptibles d’être négativement affectées par le projet.
En ce qui concerne les projets de construction de lignes de transport, du fait
de la nature linéaire de ces dernières, l’acquisition de terres comporte ses
propres difficultés sociales et environnementales. L’acquisition de droits de
passage a été récemment émaillée de nombreuses difficultés.
L’étude de l’emplacement des sites est également d’importance. Pour les
projets électriques, le choix du site est d’autant crucial que les principaux
facteurs de localisation sont essentiels dans la mise en œuvre de tels projets.
En général, les projets d’électricité, qu’ils soient à base hydrologique ou
thermique, doivent être stratégiquement implantés par rapport à un certain
nombre de déterminants-clés. L’effet combiné des ces deux (2) facteurs
décrits ci-dessus est que l’accès à des ressources foncières acceptables est
crucial et ne doit point être minimisé.
Il est utile d’indiqué que la demande de terres au Ghana (et dans la plupart
des pays frères de l’Afrique subsaharienne) enregistre une hausse constante.
Il y a donc une demande concurrentielle de terres pour diverses utilisations. Il
devient, en conséquence, de plus en plus difficile d’obtenir des terres pour les
projets d’électricité. Par le passé, la terre existait en abondance et la plupart
des promoteurs de projets (y compris de projet d’électricité) ignoraient ou
accordaient peu d’importance au facteur que sont les ressources foncières.
Au début des années 1960, lorsque certaines grandes sociétés d’énergie
électrique furent créées en Afrique subsaharienne, la population était faible.
Le Ghana, par exemple, comptait à peine 8 millions d’habitants. En
conséquence, la concurrence pour les terres n’était pas forte. Il était, partant,
facile d’obtenir des terres pour les projets d’électricité. Peut-être l’hypothèse
que ces projets étaient des projets d’État et que l’appareil d’État pouvait
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toujours être actionné pour obtenir de terre a-t-elle aussi contribué à la
négligence du facteur ressources foncières.
À n’en pas douter, face aux mutations socio-politiques et géographiques,
l’obtention de terres acceptables constitue, à présent, un défi majeur. La
plupart des citoyens ne tarderont pas à connaître leurs droits de propriété
foncière, tel que garantis par la constitution (démocratie). Les populations
sont prêtes à défendre leurs intérêts.
Avec le retour de la plupart des pays subsahariens à la démocratie
constitutionnelle, les propriétaires terriens privés ont commencé à affirmer
leurs droits de propriété sur les ressources foncières, tels que consacrés dans
la plupart de ces démocraties émergentes. Les populations sont préparées à
résister à toutes les tentatives pour les priver de leurs terres, à moins que
leurs intérêts et leurs droits ne soient respectés et pris en compte.
Il devient donc manifeste qu’aucune terre ne peut être aisément prise par qui
que ce soit, fut-ce l’État, sans la coopération des propriétaires. À l’évidence,
l’examen de la question foncière ne saurait être traité aujourd’hui à la légère,
vu qu’aucun projet d’électricité sérieux ne peut être entrepris sans l’obtention
de ressources foncières acceptables. Et, pour les projets transfrontaliers ou
qui profiteront à d’autres citoyens de la sous-région, il est essentiel que le
facteur ressources foncières soit réglé de sorte que le projet ne soit pas
bloqué du fait de l’incapacité à obtenir les terres requises dans un pays frère.
Les archives disponibles montrent que certains projets ont dû être
abandonnés faute de disponibilité de ressources foncières convenables.
1.2 PERSPECTIVES HISTORIQUES
Le rôle essentiel des terres dans la production d’énergie électrique au Ghana
a été reconnu depuis belle lurette pendant la période coloniale. Depuis la
période aux alentours de 1914, où Sir Albert Kitson découvrit les bauxites
dans la région de Kwahu, en passant par la période turbulente de la lutte pour
l’indépendance, le potentiel du fleuve Volta a été apprécié à sa juste valeur.
Ainsi, la nomination du commandant Sir Jackson à la tête de la Commission
7
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préparatoire du Volta River Project (- Projet sur le fleuve Volta) était logique
dans l’ordre des événements.
En 1955, la Commission préparatoire avait prévu que la construction du
barrage hydroélectrique qui devait, à l’origine, être situé à Adjena, allait
inonder une zone de plus de 3 500 milles carrés, avec une élévation
maximale de 280 pieds de contours. Il fut recommandé d’acquérir davantage
de terres pour des usages auxiliaires tels que l’implantation des sites de
fonderie et de villes.
La Commission recommanda que, conformément aux dispositions de
l’ordonnance relative au domaine foncier public, les droits publics et privés qui
seraient négativement affectés soit dédommagés sur une base calculée en
fonction de la valeur marchande des terres. L’enquête foncière menée en
1954 et 1955 a estimé que l’indemnisation devait s’élever à environ 3 000 000
de livres sterling. Les frais en sus du dédommagement furent toutefois limités
à trois millions cinq cents milles livres (3 500 000).
Il convient de noter que la Commission, après un examen exhaustif des
options disponibles, n’a pas recommandé le recasement des populations qui
allaient être affectées. Ces populations devaient se re-caser elles-mêmes.
1.3 LE PORTEFEUILLE FONCIER DE LA VRA
En 1961, le Parlement a promulgué la Volta River Development Act (- Loi sur
la mise en valeur du Fleuve Volta), Loi n° 46, sur le projet élaboré par la
Commission Jackson. La section 27 de la Loi n° 46 d onna autorité à la VRA
pour acquérir des terres aux fins suivantes :
- La construction d’un barrage ;
- L’inondation du lit du lac ;
- les sites de recasement ;
- Akosombo (ville) ;
- Pour la bonne exécution de ses attributions.
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Des terres furent, en conséquence, réquisitionnées pour les 52 recasements
de villes, le lit du lac et Akosombo au début des années 1960.
Ces terres ont été principalement acquises par recours à l’appareil d’État et
en vertu de la Loi n° 125 de 1962 relative au domai ne foncier de l’État, telle
qu’amendée. Les terres pour le droit de passage des lignes de transmission
ont, toutefois, été acquises en vertu des Lands Statutory Wayleaves Act de
1963 (Loi n°186) ( - La loi de 1963 relative aux droits de passage statutaires
sur les terres). Les archives disponibles indiquent que l’accès aux terres ne
posait pas de problème dans la mesure où les populations ne s’opposaient
pas à l’acquisition. Certaines d’entre elles se sont senties obligées de céder
leurs terres pour le bien commun du pays.
Il est instructif, à ce stade, d’analyser la dynamique socio-politique qui avait
court à l’époque au Ghana. Le Président Nkrumah était perçu comme un
socialiste ayant un programme d’industrialisation pour le pays.
Le projet d’Akosombo était perçu, à raison, comme le catalyseur de la
croissance. Toute personne qui donnait l’impression d’entraver la bonne
réalisation de ce projet était considérée comme un réactionnaire qui devait
être écarté. Les propriétaires fonciers et les chefs de terres furent l’objet de
pressions pour faire « don » de leurs terres au projet.
Les auteurs pensent que le Gouvernement n’a jamais eu l’intention de verser
un quelconque dédommagement pour les terres. Cela explique peut-être
pourquoi quand bien même les terres furent réquisitionnées à leurs
propriétaires en 1962, aux fins du projet, ce ne fut qu’en 1968 que le premier
décret-loi acquérant de manière légale un des sites de recasement fut publié.
De même, l’acquisition du lit du lac ne fit pas avant 1974 (après 8 années
d’inondation). La VRA a depuis la réalisation du projet d’Akosombo acquis
d’autres terres pour de grands travaux de production et de transport. Le projet
hydroélectrique de Kpong, le projet d’énergie électrique thermique de
Takoradi (TTPP), etc. n’en sont que quelques illustrations. Une très forte
croissance du réseau de transport a également été enregistrée depuis 1986,
9
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comme le montre l’Annexe 1. La carte des réseaux de la VRA est également
indiquée à l’Annexe B.
Le tableau I suivant montre également le portefeuille foncier détenu par la
VRA dans diverses régions du Ghana.
Tableau 1 : PORTEFEUILLE DE RESSOURCES FONCIERES DE LA VRA
Jusqu’il y a peu, l’acquisition de terres était très aisée. La tendance a, à
présent, été inversée dans la mesure où il devient de plus en plus difficile
d’obtenir des terres pour des projets.
2.0 DIFFICULTES D’ORDRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL
La terre est un bien unique. Sa possession, l’exercice sur elle de toutes
formes de droit, sa cession et son aliénation sont réglementés par des règles
DESIGNATION SUPERFICIEEN ACRES
OBSERVATIONS
Lit du lac 2 176 000Acquis légalement en 1974 (E.I. 98/74) quand bienmême l’inondation commença en 1963
52 sites de recasement 1 207 000Premier instrument juridique promulgué en 1968, quandbien même la VRA a pris possession des sites en 1962.
Kpong Hep, y compris 6villes de recasement
17 700 Acquis en 1980
Ville d’Akosombo 7 000Moitié des terres acquises par le truchement d’uneordonnance de concession et l’autre moitié par décret-loi n° 35 de 1969
Site de la centralethermique d’Aboadze
425Terre acquise en 1995, l’instrument juridique sera prisen 2005.
Autres terres 350Terres pour les domaines de plus petite taille, les sous-stations, etc.
Servitude pour les droits depassage des lignes detransport
Circuit de 4 000kilomètres
Servitude pour les lignes de 225 KV, 161 KV, 69 KV et34,5 KV
10
10
et des lois (pratiques coutumières et droit positif). Une saine appréciation des
difficultés juridiques et institutionnelles inhérentes à l’accessibilité des terres
est donc nécessaire.
2.1 CONSIDERATIONS JURIDIQUES
La Constitution de la République du Ghana, de 1992, prend les dispositions
appropriées pour la protection des droits de propriété foncière. Le pouvoir
d’expropriation de l’État, auquel l’on a recours pour acquérir des terres de
force, a été considérablement revu. La Constitution, en son article 20, stipule
que
« Aucune propriété de quelque type, aucun intérêt ou droit sur quelque
propriété ne sera pris ou acquis de force, à moins que :
a) la prise de possession ou l’acquisition ne soit nécessaire ;
b) la nécessité de l’acquisition ne soit clairement indiquée et soit de nature à
justifier raisonnablement le tort susceptible d’être causé aux propriétaires des
biens fonciers.
c) Des dispositions doivent être prises pour le paiement rapide d’un
dédommagement juste et approprié .
Comme on peut clairement le lire au regard de la Constitution, les acquisitions
par l’État ne peuvent se faire que lorsqu’il existe des raisons impérieuses de
procéder à de telles acquisitions. La Constitution prévoit, en outre, qu’au cas
où une propriété serait acquise de force et qu’elle ne serait pas utilisée à une
fin spécifique, la possibilité doit être donnée, en premier, au propriétaire dudit
bien de le ré-acquérir. Une nouveauté introduite dans la Constitution de 1992
est que là où l’acquisition implique le déplacement d’habitants, ceux-ci
doivent être recasés sur d’autres sites sans perdre de vue leurs valeurs
culturelles et sociales.
La loi n° 125 de 1962 relatif au domaine de l’Etat (tel qu’amendé), qui est la
principale loi en vertu de laquelle les terres pourraient être acquises de force,
énonce les mécanismes d’acquisition. Ainsi, l’enquête foncière, la prise de
possession et les documents nécessaires à la validation de l’acquisition ont
11
11
tous été précisés dans la loi. La non-conformité à la procédure énoncée rend
l’acquisition nulle et non-avenue.
De même la Lands Statutory Wayleave Act (qui est la loi régissant
l’acquisition des DROITS DE PASSAGE pour les services publics prévoit des
dispositions expresses pour les modalités d’acquisition des DROITS DE
PASSAGE.
Encore une fois, l’obligation faite par la loi d’enregistrer tout intérêt ou titre sur
une terre, comme stipulé dans la Loi n° 122 et la P NDC L152, doit être
respectée.
2.2 DIFFICULTES INSTITUTIONNELLES
Divers offices d’administration foncière, en activité dans le pays, jouent des
rôles cruciaux dans l’administration et la gestion des terres. Au premier plan
parmi ceux-ci, viennent la Lands Commission (Commission foncière), la Land
Valuation Board (LVB – Commission d’expertise foncière), le Town & Country
Planning (Service de planification urbaine et rurale), le Survey Department
(Service d’enquête), etc. L’accès aux ressources foncières physiques a été,
dans une grande mesure, entravé par l’incapacité de ces offices à jouer
effectivement leurs rôles dans le processus d’acquisition. Certains projets ont,
par exemple, été retardés du fait de l’empêchement de l’accès physique à la
terre par certaines personnes à cause du retard accusé par la LVB dans le
traitement et le paiement des indemnisations aux victimes. Le projet de
transport Prestea-Obuasi de la VRA constitue un exemple où certaines
communautés se sont mobilisées, ont organisé des contestations et ont
même menacé la vie des membres de l’équipe de construction.
Le fonctionnement de ces organismes étatiques se caractérise par des
handicaps tels que la bureaucratie administrative, l’ineptie, le manque de
coopération, etc., et tend à constituer un phénomène d’entrave à l’acquisition
des terres.
2.3 MODALITES D’ACQUISITION DES TERRES
Les terres peuvent être obtenues essentiellement de deux façons : par
12
12
convention privée d’acquisition et par achat de force. Chaque mode
d’acquisition comporte ses propres difficultés spécifiques.
L’acquisition par convention privée
C’est le mode le plus courant d’acquisition de terres. Par ce moyen,
l’acquéreur et le vendeur négocient aux conditions normales du marché le
prix et les conditions de la vente.
Ce mode d’acquisition est plus rapide, moins cher, prend moins de temps et
transparent, pour ne citer que ces avantages. Les problèmes avec cette
approche sont, notamment, les ventes sujettes à conflits, la probabilité de
litiges, le refus de vendre des propriétaires, etc.
La VRA a acquis par cette procédure des lots, notamment, pour la
construction de logements et de bureaux.
Achat de force
C’est le type d’acquisition où un intérêt sur une terre est pris de force, sans
que les propriétaires n’y consentent. Il implique le recours au pouvoir de
coercition de l’État pour l’acquisition de terres. À cette fin, des lois ont été
promulguées pour donner autorité à l’État de prendre possession de terres
privées pour cause d’utilité publique. L’essentiel des terres de la VRA
destinées aux projets d’électricité (sites de production et droit de passage des
lignes de transport) a été acquis par ce procédé.
Théoriquement, ce type d’acquisition est censé ne pas comporter de
problèmes et l’État peut autoriser l’utilisation des terres ainsi prises, que des
indemnisations aient été versées ou non. Toutefois, ce mode d’acquisition est
en passe de devenir caduc.
Pour la VRA, c’est pour l’acquisition de droits de passage (DDP) pour les
lignes de transport que la vraie difficulté se pose. La Loi n° 186 actuelle ne
prévoit pas de dédommagement des terres, excepté dans le cas où la
superficie totale de terre dont il a été pris possession est supérieure au 1/5 du
13
13
portefeuille foncier détenu par les propriétaires. Vu que la plupart des
patrimoines de terres arables sont étendus, les propriétaires en droit ne
remplissent pas les conditions de dédommagement. Les restrictions
d’utilisation imposées aux droits de passage sont toutefois quasi-totales
équivalant ainsi, d’une certaine manière, à une acquisition.
La loi semble en contradiction avec la constitution actuelle et d’aucuns
menacent de remettre en cause sa légalité devant les tribunaux.
Les propriétaires fonciers ont également récemment réclamé paiement au
titre de l’acquisition du droit de passage, faute de quoi, ils s’opposeraient aux
projets.
Il mérite également d’être noté que la Loi n° 46 pr évoit des dispositions
permettant à la VRA de prendre possession de terres à des fins de réalisation
de projets électriques. La possession dans ces conditions ne se transmue pas
en acquisition et s’y fier ne saurait résister à l’épreuve constitutionnelle
imposée de nos jours.
2.4 REFORMES FONCIERES ACTUELLES
On ne saurait insister assez sur le fait que le secteur foncier a continué d’être
assailli par des problèmes et des contraintes notables. Au fil des ans, le
Gouvernement a cherché à rationaliser la gestion des terres du pays, mais
certaines des politiques adoptées n’ont pas été probantes. Le Gouvernement
est actuellement engagé dans un projet d’administration des terres visant à
adopter une perspective holistique des difficultés inhérentes au secteur
foncier et à introduire les réformes appropriées. Au nombre des principaux
objectifs de politique figure la garantie de la conformité des activités socio-
économiques à l’exploitation des terres par une planification de l’exploitation
viable des terres, la facilitation de l’accès équitable et la sécurité de la tenure
des terres, la protection des intérêts des droits des propriétaires fonciers, la
prise de dispositions pour les paiements rapides de dédommagements justes
et adéquats des terres acquises par le Gouvernement, le maintien de
14
14
capacités institutionnelles appropriées pour la gestion des ressources
foncières.
Ces réformes ont des implications tout à fait évidentes, qui pourraient être
résumées comme suit :
1. L’accès à la terre n’est possible que par l’application de la procédure
prescrite. Elle requiert donc une planification à long terme et minutieuse, étant
donné qu’aucune terre ne peut être acquise dans la précipitation.
2. Les terres ne seront plus acquises à des prix relativement bas. L’évaluation
des valeurs des terres va être basée sur des considérations juridiques et
économiques.
3. Sans disposition budgétaire adéquate pour le paiement, il peut s’avérer
impossible d’acquérir des terres pour des projets. Selon la directive de
politique, le paiement doit se faire d’avance avant que la terre ne puisse être
exploitée.
3.0 IMPACT DES VALEURS DES TERRES SUR LES PROJETS
D’ELECTRICITE
L’acquisition de terres requiert que l’on assure que les propriétaires affectés
sont traités équitablement. Cela appelle le versement de dédommagements
calculés sur la base des valeurs des terrains expertisés. Comme analysé
ailleurs dans la présente communication, du fait des tendances actuelles, les
valeurs des terres se sont considérablement accrues. Par le passé, le coût
des terres sous une ligne de transport était modique, même en zone urbaine.
Le tableau 2 ci-dessous montre la tendance dans la zone d’Accra qui est
traversée par deux lignes de transport.
TENDANCES DE LA VALEUR DES TERRES DANS LA REGION D’ ACCRA (EAST LEGONEXTENSION) DANS LE CADRE DU DROIT DE PASSAGE
15
15
ANNÉE VALEURFONCIERE A
L’ACRE
OBSERVATIONS
1992 7 500 $C’est le dédommagement moyen à l’acreversé par la VRA
1997 9 000 $C’est le dédommagement moyen à l’acreversé par la VRA
2000 50 000 $ Valeur marchande
2005 100 000 $ Valeur marchande
Tableau 2 : TENDANCES DES VALEURS DES TERRES
3.1 EXIGENCES DES INSTITUTIONS FINANCIERES INTERNATIONALES
Actuellement, les institutions financières internationales ont renforcé leur
politique en faveur du traitement équitable des victimes des projets de
développement. La Banque mondiale, un des principaux financiers des
projets de la VRA, a, par exemple, mis en place des politiques strictes
relatives au recasement volontaire et involontaire des détenteurs de diverses
formes de droits et intérêts négativement affectés.
À travers sa directive opérationnelle sur les recasements numérotés OPD
4.12 de 2004, la Banque exige que les projets de développement se fasse à
un coût socio-économique minimum pour les populations affectées. Il prescrit
également un paiement intégral sur la base des valeurs marchandes des
propriétés affectées. Hormis les biens matériels, un dédommagement doit
être versé au titre de facteurs tels que les fonds de commerce ou les
entreprises en activité. De même, les groupes de personnes vulnérables
affectés doivent recevoir un dédommagement sous forme de paiements
additionnels.
La Banque accorde également beaucoup d’importance à des sites
d’importance socioculturelle tels que les cimetières, les bois sacrés, les terres
saintes, etc., et recommande que dans le choix des sites à acquérir à des fins
de projets de telles zones soient évitées. Au cas où pour des raisons
16
16
pratiques de telles zones ne pourraient être évitées, des négociations doivent
être ouvertes avec les communautés pour les recaser.
La Banque insiste pour que les acquisitions se fassent seulement quand des
consultations poussées ont été organisées avec l’ensemble des parties
prenantes, en particulier, les communautés qui seront affectées. Le paiement
de dédommagements, conformément à la politique de la Banque, doit se faire
avant que les propriétaires ne soient expropriés. Pour garantir la réalisation
satisfaisante des acquisitions et la prise en compte idoine des intérêts des
populations affectées, la Banque recommande l’application totale des
mesures de sauvegarde qui, dans nombres de cas, sont très coûteuses à
mettre en œuvre.
3.2. PAIEMENT D’INDEMNISATIONS
La loi n° 46 a fixé un maximum de 3,5 millions de l ivres sterling le
dédommagement à verser par la VRA, tous les suppléments devant être
supportés par le Gouvernement central pour le projet d’Akosombo. La
contribution apportée par l’Autorité au bout du pour ce projet en terme de
dédommagements, s’est élevée à plus de 9 millions de livres sterling. Le
Gouvernement est, depuis 1971, chargé du paiement des indemnités dans le
cadre de ce projet, quand bien même de nombreux paiements demeurent
non- effectués dans ce contexte précis.
Le versement de dédommagements au titre du lit du lac n’a pas encore été
effectué, 40 ans après l’acquisition auprès des propriétaires. Les auteurs
pensent que cette question doit être examinée avec attention. Vu que le
supplément n’a pas été imputé au projet, l’effet final est que un élément de
subvention a été introduit dans la tarification de l’électricité, même à Valco
Tableau 3 : DEDOMMAGEMENTS VERSES PAR LA VRA : 1992- 2004
DESIGNATION DE PROJET MONTANT ENDOLLARS EU
OBSERVATIONS
17
17
TTPP 1 979 547 Cultures et structures uniquement
NESRP 1 538 702 Cultures et structures uniquement
Projet Takoradi Esiama 85 370 Cultures et structures
Interconnexion Ghana – Côte
d’Ivoire
569 916 Cultures et structures uniquement
Kpong H. E. P. 2 659 420 Cultures, terres et structures, hormis
les villes de recasement
Projet national d’électrification 293 147 Cultures et structures uniquement
Projet d’électricité de la basse
Volta
432 206,55 Cultures et structures
Projet d’électricité de Wexford 429 102,36 Cultures et structures
Autres zones 428 975 Cultures, terres et structures,
Total 8 416 386,93 $
La VRA assume toutefois la totale responsabilité des projets subséquents. Letableau 3 ci-dessus montre les paiements de dédommagements effectués depuis1992.
4.0 EXIGENCE CONCERNANT LES RESSOURCES HUMAINES
La gestion des ressources foncières étant un domaine spécialisé, il faut un
personnel technique disposant de l’expertise professionnelle requise pour
gérer les acquisitions de terres et les questions d’indemnisation y afférentes.
Malheureusement, la plupart des organismes d’État n’accordent pas
beaucoup d’attention à cette exigence vitale concernant les ressources
humaines. Dans le cas du VRA, jusqu’en 1990, il n’existait pas de
département chargé du patrimoine immobilier et foncier. L’autorité était
tributaire des services des divers organismes publics. Le Service domanial de
l’époque s’occupait de tous les problèmes relatifs au volet acquisition des
terres de ses projets d’électricité. Des problèmes tels la planification de
l’exploitation foncière à long terme n’étaient donc pas pris en compte. Le
Service domanial n’intervenait que lorsqu’il était informé qu’un projet
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particulier devait être réalisé et, le plus souvent, à la phase de mise en
œuvre.
La majorité des problèmes auxquels l’Autorité fait, à présent, face en matière
de retard dans l’exécution des paiements de dédommagements des
acquisitions officielles de terres et de mauvaise conservation des archives
domaniales peut, en partie, s’expliquer par le manque de capacités internes
pour prendre en charge ces questions à l’époque.
4.1 PERSONNEL REQUIS
Pour garantir l’efficacité dans l’acquisition de terres, un service ou une cellule
distincte doit être mis sur pied. Des ingénieurs topographes professionnels et
bien formés et d’autres agents ayant une qualification connexe devront être
affectés dans cette cellule. L’équipe doit avoir une compréhension claire des
questions tels que la loi foncière, la planification physique, la planification de
l’exploitation des terres, la gestion de projets, la gestion environnementale,
l’évaluation / expertise foncière et les facteurs socioculturels.
En sus, des caractéristiques telles que de bonnes compétences en
négociation, en communication, en analyse et l’endurance au travail
s’imposent. Dans l’optique des contacts pris avec les organismes extérieurs,
les dirigeants de l’équipe doivent être des professionnels confirmés à même
de diriger leurs pairs.
Avec le recrutement de personnel qualifié disposant du bagage intellectuel
requis, tout ce qu’il faudra, c’est la formation. En conséquence, les
programmes tels que les sessions de perfectionnement continu organisées
par les corps professionnels, les programmes d’amélioration des
performances, organisés, soit en interne, soit en externe seront également
bénéfiques.
19
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4.2 ROLE DES CELLULES CHARGEES DU PATRIMOINE IMMOBIL IER ET
FONCIER
Les cellules, telles que décrites s’occuperont essentiellement de la
planification de l’exploitation des terres pour les projets d’électricité,
procéderont aux acquisitions et s’occuperont des dédommagements (service
de recasement, entre autres). La cellule entreprendra des consultations et
des activités en réseau avec le personnel essentiel dans des pays africains
frères et ailleurs dans le monde, assumant des rôles similaires. L’objectif visé
est le partage des expériences et la consultation sur les manières pratiques
de prendre en charge les divers aspects. Les informations obtenues peuvent
être bénéfiques et pourraient être appliquées tout en tenant compte des
spécificités locales.
4.3 SITUATION ACTUELLE DE LA VRA
L’Autorité dispose actuellement d’une cellule au sein du service du patrimoine
immobilier et foncier qui s’occupe de toutes les questions techniques relatives
à l’acquisition, l’expertise, la documentation, le dédommagement et la gestion
des droits de passage, entre autres choses. Avec la mise en place de cette
cellule, le professionnalisme est instauré au niveau des pratiques de gestion
foncière. En conséquence, la garantie de l’accès de l’Autorité aux ressources
foncières s’est améliorée considérablement.
5.0 LEÇONS TIREES DES OPERATIONS DE LA VRA
La Volta River Authority (Autorité du fleuve Volta) a, depuis sa création en
1961, entrepris un certain nombre de projets d’électricité. Elle possède
actuellement trois (3) centrales de production (Akosombo, Akuse et
Aboadze), un réseau total de transport d’un circuit de 4 000 kilomètres,
cinquante huit (58) sites de recasement et un certain nombre de bâtiments
résidentiels. L’acquisition de terres et des droits de passage pour chacun des
projets a été confrontée à un certain nombre de difficultés particulières.
Toutefois, les problèmes courants auxquels il a été donné de faire face allait
de la résistance des populations aux actions en justice pour
dédommagement, le manque de documents d’acquisition/d’archives de
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dédommagement ; l’inachèvement de l’acquisition formelle/licite après la prise
de possession de terres, etc.
Conformément aux exigences, chaque stratégie de projet a été conçue pour
garantir l’accès effectif de l’Autorité aux terres acquises à un coût raisonnable.
Les leçons spécifiques qui ont été tirées des opérations de projets d’électricité
de la VRA sont, entre autres :
5.1. LA PLANIFICATION A LONG TERME
La planification à long terme pour les projets d’électricité et invariablement les
projets de production et de fourniture d’énergie électrique nécessite certaines
formes de ressources foncières. Il est donc essentiel que la planification du
réseau étudie périodiquement et confirme l’orientation des projets à réaliser,
notamment en ce qui concerne les lignes de transport. Cela facilitera
l’intégration des futurs sites de projets électriques envisagés dans les
programmes de planification physiques, locaux/nationaux. L’acquisition de
telles terres ne deviendra donc pas problématique.
5.2. DEPLOIEMENT DU PERSONNEL DE CALIBRE APPROPRIE
Le rôle de l’équipe technique ayant l’expertise professionnelle requise a été
démontré plus haut. Il a été observé avec satisfaction que la plupart des
succès actuels en matière d’acquisition des terres sont imputables au rôle
joué par le personnel en question, qui a fait preuve de professionnalisme
dans son approche.
5.3. L’INDEPENDANCE VIS-A-VIS DES ORGANISMES EXTERIE URS
Même s’ils peuvent être utiles, les organismes peuvent ne pas être à même
de réaliser les objectifs à temps. La principale menace sérieuse qui pèse sur
l’acquisition de terres par l’Autorité est le retard accusé dans le paiement des
dédommagements du fait de l’incapacité de la Land Valuation Board à
soumettre son avis d’expertise rapidement. Pour contourner cette difficulté, la
VRA a une fois (cas du Projet de Wexford) décidé de verser aux plaignants
qui réclamaient dédommagements sur la base des estimations faites par ses
géomètres agréés. Suite à ce paiement, les exploitants agricoles lésés ont
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autorisé les travaux de construction, évitant ainsi à l’Autorité d’encourir les
frais supplémentaires et d’être dans l’embarras.
5.4. PAIEMENT RAPIDE DE DEDOMMAGEMENTS
Les retards de paiement créent des difficultés aux victimes. En retour,
certains d’entre eux bloquent les activités de construction.
Il est donc extrêmement important de procéder à l’indemnisation idoine de
toutes les personnes affectées avant que les travaux de construction ne
commencent.
5.5 CONSULTATIONS ELARGIES
La réussite des projets dépend dans une grande mesure du niveau de
compréhension dudit projet par toutes les parties prenantes. Actuellement
pour le VRA, avant le commencement de tout projet, les divers organismes
chargés des questions foncières et les communautés qui seront affectées
sont consultés.
Dans le cadre du processus de consultation, des comités de plainte sont
créés dans chacune des communautés affectées. Ces comités reçoivent les
plaintes des agriculteurs affectés.
6.0 PAIEMENT DES TERRES
Un des problèmes, qui est devenu épineux, est le non-paiement des terres
acquises pour les lignes de transport. En vertu de l’article 186 de la Land
Statutory Wayleave Act de 1963, à moins que la terre prise ne soit supérieure
à 1/5 de l’ensemble des possessions foncières et que le reste ne puisse être
exploité effectivement, aucun paiement n’est effectué. Cette situation est
actuellement remise en cause et pourrait se terminer devant les tribunaux.
Après avoir pris pleinement acte des divers facteurs, l’on pense que la VRA
doit s’acquitter de toutes les terres, y compris celles réservées aux lignes de
transport.
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7.0 RECOMMANDATIONS
Ayant pris acte de ce que l’accès à des ressources foncières acceptables
pour les projets d’électricité ne peut plus être traité à la légère, au regard des
tendances actuelles, il est nécessaire de s’assurer que les préparations et les
dispositions budgétaires adéquates sont faites pour régler la question du
facteur ressources foncières dans les projets d’énergie électrique.
En conséquence, nous faisons les recommandations suivantes :
(1) Une planification à long terme des projets d’énergie électrique
s’impose.
(2) Pendant la phase de planification initiale d’un projet d’électricité donné,
la cellule chargée de l’acquisition des terres doit être associée. Cela
permettrait d’engager les divers processus de sorte qu’au moment où
commence la mise en œuvre, les terres auront été acquises et les
dédommagements appropriés effectués.
(3) Des dispositions adéquates devraient être prises pour garantir les
appuis financiers et autres nécessaires au paiement de tous les droits
affectés par le projet. Le dédommagement ne saurait continuer d’être
perçu comme une dépense mineure dans le cadre des projets
d’électricité.
(4) Les réseaux électriques doivent être conçus de manière à minimiser
l’étendue des terres requises et les effets du réseau sur les droits
fonciers et les implantations de populations.
(5) Une certaine forme de dédommagement doit être versée pour tous les
droits de passages acquis pour les lignes de transport. La création du
corridor et les restrictions imposées empêchent les propriétaires de
jouir de leurs terres. Il est donc logique qu’une telle privation soit
dédommagée.
(6) Les lois actuelles sur l’acquisition des terres par l’État devront être
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revues pour ouvrir les portes à des négociations libres entre les
industries de l’énergie et les propriétaires fonciers afin de garantir une
cession à l’amiable des terres et/ou l’acceptation des restrictions et des
droits qui en découlent.
(7) Le dédommagement dû au titre des terres communautaires ou des
droits expropriés doit être structuré de manière à étendre les avantages
au-delà de la génération actuelle à la postérité afin d’éviter les conflits
futurs. Ainsi, des paiements de rentes annuels au titre des terres
devraient être encouragés plutôt qu’un paiement en une fois.
(8) Il conviendrait de conserver des archives et des documents appropriés
de toutes les transactions nécessaires relatives aux ressources
foncières. Ils serviront de preuve documentaire en cas de récusation
dans le futur.
(9) Des dispositions appropriées devraient être prises pour garantir que les
problèmes résiduels de recasement et les problèmes
environnementaux sont traités comme il se doit.
8.0 CONCLUSION
La présente communication a examiné le rôle et l’importance vitale des
ressources foncières dans les projets d’électricité. Les discussions ont montré
qu’il devient de plus en plus difficile d’avoir accès à des terres convenables et
à moindre coût pour les projets d’énergie électrique au Ghana et, par
extension, ailleurs sur le continent africain. Nous espérons que les leçons
tirées et analysées et les recommandations faites serviront de principes
d’orientation dans la conception de projets d’énergie électrique pragmatiques.
À mesure que les distances dans le monde s’abolissent de plus en plus, il est
crucial que les problèmes de terre comme ressources dans toutes les parties
du monde soient évalués et que des efforts conscients soient faits pour faire
face à ces difficultés.
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En conclusion, nous réaffirmons que l’accès à la terre constitue, à présent, un
problème majeur et que la prise en compte de ce problème doit être une
priorité dans les conceptions de projets de production et de transport
d’électricité.
REFERENCES
1. 1992 Constitution de la République du Ghana
2. State Lands Act 1962 Act 125
3. Lands (Statutory Way leaves) Act 1963 Act 186
4. Volta River Authority Act 1961 Act 46
5. Land as Resource for Development – Proceedings of the Ghana Academy of Arts
and Sciences Vol xxxvi 1997 Accra
6. Volta Man’s Greatest Lake – James Moxon, 1984
7. Volta River Project: Report of the Preparatory Commission, 1955
8. Ghana Land Policy Document, 1999
1
1
ANNEXE '1'Croissance des lignes de transport de la VRA
(de 1965 à ce jour)
0200400600800
1 0001 2001 4001 6001 8002 0002 2002 4002 6002 8003 0003 2003 4003 6003 8004 0004 2004 400
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
a19
9019
91 b
1992
1993
1994
1995
1996
1997
c19
98 d
1999
e20
02f
2003
gh20
04j
ANNEE
LON
GU
EU
R E
N K
M
34.5kV
69kV
161kV
225kV
TOTAL