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EHESS Actes du colloque Mystique, culture et société by Michel Meslin Review by: Jacques Maître Archives de sciences sociales des religions, 31e Année, No. 61.2 (Apr. - Jun., 1986), pp. 289-290 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30191671 . Accessed: 17/06/2014 19:24 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 62.122.73.250 on Tue, 17 Jun 2014 19:24:51 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Actes du colloque Mystique, culture et sociétéby Michel Meslin

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Actes du colloque Mystique, culture et société by Michel MeslinReview by: Jacques MaîtreArchives de sciences sociales des religions, 31e Année, No. 61.2 (Apr. - Jun., 1986), pp. 289-290Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30191671 .

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l'opinion publique et les mtdias. La Conclu- sion exprime clairement la position irtnique de I'A. en la matibre : < Probablement devrons- nous de plus en plus nous habituer A vivre dans un monde marqu6 par la pluralit6 des croyan- ces >> (p. 105).

L'ouvrage est d'un essayiste (peut-Ctre meme d'un moraliste) inform6, habitu6 A la rigueur du raisonnement et de la pratique scientifique. Sa connaissance de la litttrature interne aux mouvements qu'il dtcrit et des recherches sociologiques et psychologiques les concer- nant garantit le sTrieux de son information.

Jean S~guy.

61.326 MEES (Imre). Die Hui. Eine moslemische Minderheit in China. Assimilationsprozesse und politis- che Rolle vor 1949. Munich, Minerva Publi- kation Saur, 1984, XII-131 p., 1 ill. (sans carte), bibliogr.

Cette mosaique consciencieuse des idtes reques en matibre d'islam chinois peut, A la rigueur, servir comme un aide-msmoire commo- de de tout ce qui a dejA Ct dit sur le sujet. Et encore, il manque A la bibliographie des travaux aussi essentiels que ceux d'Iwamura Shinobu (dont un article au moins, trbs riche, a paru en anglais). Mais que peut-on 6crire A I'heure actuelle d'intdressant sur l'islam chi- nois si l'on ne se prboccupe ni des sources, ni des 6tudes en chinois ? Si l'on ne sait pas qu'il a existb un systhme dit qadim (chinois gedimu) des communautes de mosqu~e, oppos6 au syst~me des men-huan, ou sous-groupes soufis A direction centraliste htrtditaire? Si l'on ignore meme l'existence du soufisme dans la litttrature et la pratique chinoise, et l'impor- tance des r66ditions des grands auteurs musul- mans chinois des XVIP-XVIIP si~cles, ceux-ci n'&tant meme pas mentionnts ? Et tant d'au- tres choses encore...

Frangoise Aubin.

61.327 MESLIN (Michel), 6d. Actes du colloque Mystique, culture et soci6tt. Paris, Universit6 de Paris-Sorbonne, Groupe d'histoire comparte des religions, 1983, 107 p.

Les communications rtunies dans ce fas- cicule reltvent de genres h~ttrog~nes, plu-

BULLETIN DES OUVRAGES

sieurs sont domintes par une intention apo- logttique, mais l'ensemble ttmoigne d'un vif int~r~t pour des experiences mystiques vtcues dans des cadres socio-historiques et religieux tr~s diversifis : ce parcours est jalonn6 avec les noms de Appar (mystique tamoul shivaite du VIP si~cle), Ibn'Arabi (1165-1241), Hade- wijch d'Anvers et Marguerite Por~te (b6guines des XIIP-XIV' sidcles), Swedenborg (pour le XVIIIC si~cle su~dois), Thtr~se de l'Enfant- Jesus (pour la fin du XIX" si~cle franrais) et Simone Weil (1909-1943).

Carl A. Keller montre le paradoxe d'Appar : < Ce ne sont passes rapports A la socitt6 qui dominent la pratique du mystique mais ses rapports A la Divinit6 ; < Shiva est le fon- dement de toutes les valeurs sociales ; Appar < est, par la grAce de Shiva, un propagandiste de son Dieu, propuls6 dans la soci~t6 par l'Absolu > (p. 21). Quant A la filibre mystique qui aboutit A Appar, il est trbs significatif de voir les anciens cultes autochtones de posses- sion se prater A l'acculturation de la bhakti shivaite ou krishnalte, < dtsir quasi-pulsion- nel de se donner A la divinit6 dans un l61an irresistible de ferveur amoureuse >.

La communication de Michel Chodkiewicz pose la question de savoir si l'existence d'une mystique dans l'islam n'est finalement pas malgr6 l'islam, dans la mesure oA le soufisme serait en rupture avec la Loi et avec la Lettre, meme A une 6poque < oA le soufisme entrait dans sa phase d'institutionnalisation et allait, d~s lors, intervenir de fagon A la fois plus ample et plus visible dans le fonctionnement de la umma > (p. 29). Une 6tude philologique serr~e de l'extgise professte par Ibn'Arabi conduit A invalider les polemiques classiques en islam contre cet auteur et a dessiner les contours de la wildya, saintet6 oi la pratique des obligations 16gales (religieuses) ouvre une voie unitive dans le rapport A Dieu.

Le travail de Marie-Madeleine Davy sur les btguines tient compte des 6tudes rtcerrtes sur des figures aussi marquantes que celles d'Ha- dewijch (trad. frangaise en 1954 et 1972 par J.- P. Porion), et de Marguerite Por~te (edition en frangais moderne parue en 1984). L'A. souli- gne l'influence d'Hadewijch sur Eckart, et plus largement l'influence exercte sur les grands mystiques rh~nans par les experiences des b~guines, femmes, laiques, 6crivant dans leur langue maternelle. Si Marguerite finit bralte A Paris en 1310, I'&cho de sa virtuosit6 mystique s'est perpttu6 grAce aux chartreux qui ont sauv6 son livre, Le Miroir des dmes simples.

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

Regis Boyer veut disculper Swedenborg de l'accusation d'<< illuminisme > (apparemment considdr6 ici comme ddprdciatif) et montrer << l'authenticit6 d'une expdrience qui, pour- tant, ne souffre pas contestation si on l'6tudie correctement. Mystique ? Certes, il le fut sur- tout dans la mesure oil cette attitude s'aliplique A traiter de phdnom~nes que l'on ne peut expliquer rationnellement > (p. 57). D~s lors, R.B. se place surun terrain qui peut sembler en marge des sciences sociales, malgr6 des nota- tions socio-historiques assez 6clairantes.

Le texte de Nguyen Tri Minh sur Th~r~se de l'Enfant-Jdsus relkve d'une psychologie som- maire vaguement psychanalytique, donnant une ( clef >> du vdcu thdrdsien pour en ouvrir toutes les portes: " l'expdrience du rejet A sa naissance parait 6tre l'expdrience fondamen- tale de sa vie >> (p. 78), rejet dont le seul indice est le fait que la mere s'6tait attendue A avoir un gargon !

Le parcours d'Andr6 A. Devaux A travers la biographie et la pensde de Simone Weil reste trbs apologdtique, y compris dans des contra- dictions comme celle qui fait 6crire simul- tandment que << Simone Weil n'avait lu aucun 6crit mystique >> et qu'elle 6tait familiaris~e avec les textes de Jean de la Croix, Pascal, Plotin, sans compter les textes sacrds de la mystique indienne.

Jacques Maitre.

61.328 MICHAUD (Stdphane). Muse et madone. Visages de la femme de la R6volution frangaise aux apparitions de Lourdes. Paris, Ed. du Seuil, 1985, 248 p.

<< Le XIXC si~cle est le siecle de la Femme a, mais on a trop oubli6 << celle qui est peut-6tre A l'origine de toutes les autres, la femme ima- ginaire >, A savoir, oui, la Vierge Marie, Femme Messie. << Qui aurait pens6 que le module catholique ft1t

A ce point pregnant dans la Revolution anticldricale et dans le mouvement socialiste ? >> Cette femme hante l'imaginaire catholique, mais aussi celui des r~formateurs sociaux, comme celui des 6crivains et des artistes: "La Muse et la Madone >, dira Baudelaire. Ce si:cle est hant6 de r~demption : c~rivains et r~formateurs revent aux << desti-

n6es futures de l'humanit6 >, c'est-A-dire A une nouvelle r6demption, A travers l'art ou la r~volution. Devant ces imaginations, le catho- licisme ne peut que se situer en r6action : la

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redemption, la vraie, est dejA accomplie; le reste n'est que subversion.

De lA le fil rouge torsad6 qui explique la p~r~grination de S. Michaud, connu pour ses travaux sur Flora Tristan: il s'6tonne juste- ment << que l'histoire du culte de Marie en cette pdriode soit si mal connue >> ; il est frapp6 par << l'troite solidaritb > qu'il ne cesse << d'obser- ver entre la vie religieuse et le domaine civil >> ; enfin, il refuse d'enfermer cette histoire du module marial dans la sphere confessionnelle ou m~me religieuse. Son enqu~te n'est pas d'un historien (il remercie Michelle Perrot et Made- leine Rebdrioux de l'avoir initi6 aux 6tudes historiques), ou, plus exactement, elle est d'un historien de la litt~rature. Elle n'est pas ex- haustive: privilgiant la France et I'Allema- gne, elle s'attache A Jean-Paul et Novalis, Goethe, Nerval, Wagner (dont seules, A vrai dire, les trois premieres pisces de la Thtralogie appartiennent A la p~riode 6tudi~e). Elle consa- cre un bref chapitre A quelques figures du socialisme frangais : saint-simoniens, les fem- mes proldtaires, La Morvonnais, Esquiros, Sand et F. Tristan. Elle s'ouvre par deux chapitres prometteurs sur le catholicisme.

Le point faible de cet ouvrage, ce n'est pas de maitriser insuffisamment le dossier catholi- que, mais de mal 6valuer le module intransi- geant qui pr vaut. Point n'est besoin pour cela de se faire intransigeant soi-m~me: rien ni personne n'y oblige S. M. Mais rien, non plus, ne l'oblige A ddplorer la pente et la rdgression de l'glise, << sourde aux voix de ses reprdsentants les plus lucides >>, A regretter qu'elle << s'dloigne sans cesse davantage du si~cle dont elle prend le mouvement A contre-pied >>. Comment comprendre ensemble a le XIXJ si~cle, catho- lique s'il en fut >, et cette Eglise << appauvrie intellectuellement et spirituellement, ? L'A. se hdrisse devant le cardinal Perrone, jdsuite et thbologien: un homme de << haine >> et de < cynisme >> (p. 49), nous n'en saurons pas plus. I1 est ddconcert6 devant Mgr Gaume, l'auteur du Ver rongeur des socidtis modernes, personnage << turbulent > qui fantasme all- grement tant6t en esprit obtus, tant6t en hom- me 6clair6 : CclairC quand, au rigorisme tradi- tionnel du clerg6 frangais, il oppose avec Rome la morale liguoriste. Grignion de Mont- fort et Liguori, mime combat (p. 47), ce n'est pas un accident. Tout s'6claire et s'unifie au contraire A partir du mod intransigeant qui se ddveloppe au cours du si~cle : et d'abord les raisons de son antilib~ralisme qui a pr~c~d6 son antisocialisme et que celui-ci n'a ni 61i- mine ni refoul&.

Emile Poulat.

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