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BELGIQUE - BELGIË P.P. - P.B. B386 JANVIER 2013 EDITO Mourir guéri ! P. 2 CAMPAGNE Dette publique ! Est-ce vraiment à nous de payer ? P. 6 69 e année - n°1 - janvier 2013 (mensuel) dépôt CHARLEROI X | P402047 | retour : CGSP place Fontainas, 9/11 1000 Bruxelles 2013 : ceci n’est pas un budget de relance ! DOSSIER P. 3 Admi Le tonneau des Danaïdes P. 9 Admi ALR - PARA - BRU

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BELGIQUE - BELGIË

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EDITO Mourir guéri !P. 2

CAMPAGNEDette publique !Est-ce vraiment à nous de payer ?P. 6

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2013 : ceci n’est pas un budget de relance !

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TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - jaNVIER 2013TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - jaNVIER 20132

mourir guéri !L’accord du gouvernement fédéral belge sur le budget 2013 était à peine obtenu que la validité de celui-ci était dou-blement remise en cause.

Dans un premier temps, les instances européennes ont contesté que les 2,9 milliards d’euros, empruntés par l’État belge pour augmenter le capital de Dexia, soient un investissement. L’Union européenne estime qu’il s’agit d’une dépense à imputer sur le budget 2013. La réponse défi nitive d’Eurostat, l’organisme chargé de contrôler les budgets nationaux, ne sera connue que dans plusieurs mois.

C’est ensuite la Banque nationale qui considère que l’hypothèse de croissance du PIB retenue par le gouvernement fédéral était trop optimiste et que la croissance sera nulle en 2013. C’est donc 2,2 milliards d’euros supplémentaires à trouver lors d’un prochain contrôle budgétaire. La diff érence pourrait atteindre, dans le scénario le plus pessimiste, 5,1 milliards.

Ce plan d’assainissement 2013, quelle qu’en soit défi nitivement la portée, n’est qu’une étape. Pour le budget 2014, l’objectif que la Belgique s’est engagée à atteindre impérativement est un défi cit de 1,1 %. Compte tenu des éléments actuels, cela représentera un eff ort supplémentaire de 4 milliards. Et puis, il faudra que les entités publiques belges ramènent la dette à 60 % du PIB. Nul doute qu’en appliquant ce genre de cure austère, nous mourrons tous guéris ! Le bout du tunnel, s’il existe, n’est donc pas pour tout de suite.

Bref, les travailleurs et les allocataires sociaux ne sont pas prêts de sortir des régressions. Sauf à changer radicalement de politique concernant la dette et la fi scalité, les principaux eff orts vont continuer à peser sur l’ensemble du monde du travail. Et les travailleurs du service public vont de surcroît payer la facture des mesures de réduction des dépenses publiques.

on veut savoir à qui profi te la dette

N’oublions jamais que la dette enrichit quelques-unes quand elle appauvrit beaucoup de monde. Nous devons mettre en avant la lutte contre les dettes illégitimes, réclamer un audit de la dette. Ce combat est prioritaire et c’est pour cela que la CGSP s’inscrit dans la campagne de la FGTB wallonne et bruxelloise et du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-monde (CADTM) « A qui profi te la dette ? ». Rendez-vous sur le site www.onveutsavoir.be.

2013 sera une année de luttes et de combats ! Nous n’avons pas le choix si nous voulons maintenir notre pouvoir d’achat, assurer nos conditions de travail mais aussi nous sauver du fardeau insupportable d’une dette qui n’enrichit que quelques grands actionnaires de la fi nance internationale. Le combat continue…

Au nom du Secrétariat wallon et du Secrétariat bruxellois, nous vous souhaitons une belle année 2013 forte de toutes nos solidarités.

ÉDITO

CharleroiNouvel horaireLes heures d’ouverture de la Régio-nale seront les suivantes à dater du 1er janvier 2013.Du lundi au jeudi de 8h à 12h et de 13h à 17hLe vendredi de 8h à 12h

LuxembourgAux pensionnés de la RégionaleLe vendredi 22 février 2013 à 9h, l’Intersectoriel organise une matinée « fi lm + débat » sur le thème : « Pour-quoi faut-il renfl ouer les banques quand les entreprises ferment, quand l’euro est attaqué, et quand l’état

croule sous les dettes ? ».Le débat sera animé par le Secrétaire général adjoint de l’IRW, le Cde Laurent Pirnay. Après le débat un lunch vous sera off ert.Inscriptions obligatoires au063 23 01 00 avant le 18 février.d

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3TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - jaNVIER 2013

dossier

TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - jaNVIER 2013

Cédant au discours dominant et erroné d’un État vivant au-dessus de ses moyens, le Gouvernement a décidé de réduire les dépenses publiques de près de 1,4 milliard1. Loin d’être indolore, ces « économies » se paieront cash pour les agents des services publics mais éga-lement pour la population.

Personnel : - 90 millions d’eurosLe budget 2013 prévoit une réduction des dépenses de frais de personnel de 90 millions d’euros. Pour la période couvrant 2012, 2013 et 2014 ce sont pas moins de 300 millions d’économies qui seront alors réalisées sur le dos du personnel de l’Administration fédérale.

Un remplacement pour trois départs !Pour atteindre cet objectif, le Gouverne-ment, par la voix du secrétaire à la fonc-tion publique, déclare que les remplace-ments des départs naturels ne se feront qu’à concurrence d’un recrutement pour trois départs. Soit une perte de 4 000 emplois en deux ans ! Les conséquences d’une telle réduction des effectifs se traduiront immanquablement par une surcharge de travail pour le personnel restant et par une mise à mal de la qualité des services rendus à la population. Dans les établissements pénitenciers, le cadre du personnel sera bloqué. À la Défense, malgré l’engagement, l’année prochaine, de 1 300 militaires, l’objectif de réduire les effectifs de l’armée à 32 000 d’ici 2015 est maintenu.

diminution de l’offre de services publicsEn ce qui concerne la SNCB et la bpost, ce sont 240 millions que le Gouverne-ment compte récupérer sur ces deux entreprises publiques. Ici aussi, les conséquences de ces choix se feront dure-ment sentir. Ainsi, la révision du plan

d’investissements de la SNCB prévoirait la suppression de plusieurs lignes régio-nales, principalement en Wallonie. La suppression de nombreux trains devrait se poursuivre au détriment des usagers. Pour rappel, avec l’application des nou-veaux horaires ce n’est pas moins de 193 trains qui viennent d’être supprimés en décembre.Plutôt que d’utiliser ses entreprises publiques comme des leviers indispen-sables au redéploiement social et éco-nomique du pays, le Gouvernement, depuis des années, les considère comme une source potentielle d’économies au mépris du service public et de ses agents !Et il ne s’agit là que du budget fédéral. La confection des budgets commu-nautaires et régionaux sera, elle aussi, dramatique en ce qui concerne les ser-vices publics. En effet, les « efforts » prévus pour la Région wallonne et la Communauté française se montent à environ 400 millions d’euros, dont l’essentiel sera réalisé par une diminu-tion des dépenses via, notamment, une réduction des effectifs de la fonction publique. Autre exemple, dans les TEC, 2013 sera synonyme de la fin de la gra-tuité pour les plus de 65 ans…

Les salaires attaqués !La décision a donc été prise lors du conclave budgétaire d’améliorer la position compétitive de la Belgique en résorbant l’écart salarial constaté par un collège d’experts. Selon eux, les salaires du privé en Belgique seraient 5,2 % supérieurs à la moyenne des salaires de la France, des Pays-Bas et de l’Alle-magne. Pour cela, le Gouvernement a dû prendre position dans le litige qui sépare patrons et syndicats : la mesure elle-même de l’écart salarial.Ce calcul de l’écart salarial est faux car il ne tient pas compte des avantages fiscaux et sociaux accordés au patronat

pour réduire ce qu’ils appellent le « coût du travail ». L’un dans l’autre, ça fait quand même 15 milliards par an ! Pour la FGTB, il est impératif de prendre en compte ces subsides tout en précisant que la compétitivité ne se joue pas sur les seuls salaires. Ce que le monde patro-nal a trop tendance à oublier !

Certains coûts non pris en chargeLes coûts de l’énergie ne sont jamais remis en cause. Pas plus que les faiblesses des entreprises en matière d’innovation ou de formation du personnel : le 1,9 % de la masse salariale n’a jamais été respecté.Bref, le Gouvernement a tranché : l’écart salarial sera calculé en tenant compte des subsides salariaux fiscaux mais pas les sub-sides octroyés aux entreprises sous forme de réductions de cotisations sociales. Cela est d’autant plus étonnant que les systèmes « mini-jobs » ou « emplois à 1 euro » sont comptabilisés pour détermi-ner l’évolution des salaires en Allemagne. Pourquoi dès lors pas en Belgique ?

écart salarial réduitEn calculant de la sorte, de 5,2, l’écart salarial passerait à 3,4 % et, selon le Gou-vernement, il devrait descendre de 1,6 % au terme des deux prochaines années.1. Le blocage des salaires hors indexa-

tions devrait faire baisser l’écart de 0,9 %.

2. La modification du panier de l’in-dex ferait baisser encore cet écart de 0,4 % en ralentissant les indexa-tions futures (par la prise en compte des produits blancs, des soldes, des contrats fixes d’énergie).

3. La réduction des cotisations patro-nales (300 millions en 2013, 400 mil-lions en 2014, puis 750 millions tous les deux ans réduiraient encore l’écart de 0,3 %).

2013 : ceci n’est pas un budget de relance !Malgré les tentatives des différents ministres pour tenter de rassurer le monde du travail, il faut bien constater qu’une fois de plus les travailleurs sont les victimes de l’exercice budgétaire. Et particulière-ment ceux des services publics !

1) 674 milliards en dépenses primaires et 710 milliards en sécurité sociale.

Les services publics : premières victimes du budget !

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TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - jaNVIER 20134 TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - jaNVIER 2013

dossier

L’index « bidouillé »Il faut s’attendre à des mesures qui

feront très mal car, si le saut d’index est évité, il faut constater que la pro-position faite de revoir le panier de la ménagère remet, une nouvelle fois, en cause le principe même de l’indexation des salaires. La révision du panier doit permettre de refléter au mieux l’évolu-tion des prix. Or ici, il s’agit, une fois encore, de modifier le calcul de l’indexa-tion afin de faire pression sur les salaires, de faire en sorte qu’ils suivent encore

moins l’évolution du coût de la vie.L’impact sera conséquent, Patrick Dewael (Open-VLD) n’hésite pas à affirmer devant la Chambre que : « Le système de l’index sera soumis à une modi-fication très poussée, peut-être plus encore que sous Jean-Luc Dehaene ».

Glaciation salarialeResterait ainsi un écart de 1,8 % à résor-ber d’ici 2018. À moins d’une croissance fulgurante, cela suppose une nouvelle ère de glaciation salariale.

D’autant que la loi de sauvegarde de la compétitivité qui fixe le cadre de la négociation interprofessionnelle sera elle aussi revue pour éviter que la marge salariale basée sur des prévisions ne soit supérieure après coup à l’évolution des salaires constatée chez nos voisins. On va donc à l’avenir faire la comparaison en mixant prévisions et mesures a pos-teriori de l’écart salarial.

Une fiscalité plus juste ?

La faiblesse du programme fiscal du Gouvernement contraste avec l’agres-sivité des mesures de réduction des dépenses et l’attaque contre les salaires.Alors que depuis 30 ans, les couches les plus aisées de la population béné-ficient de cadeaux fiscaux dont les conséquences sont de priver l’État de plusieurs milliards par an, il est inac-ceptable de constater que le gouverne-ment n’entend pas prendre les mesures nécessaires pour aller chercher l’argent là où il est.

Les intérêts notionnels maintenusChaque année, le mécanisme des inté-rêts notionnels coûte à l’État environ 4,5 milliards d’euros alors que tous les travailleurs peuvent constater que ce système fiscal ne crée pas d’emplois.Plutôt que de supprimer ce système coûteux, le Gouvernement a décidé de le maintenir. Bien sûr, il en a atténué quelque peu la portée au travers d’une réduction du taux de déduction récupérant, au pas-sage, environ 250 millions pour 2013. Sur base de ces chiffres, une simple sous-traction permet de constater que malgré cette « mesure », les intérêts notionnels continueront de coûter, en non rentrées fiscales, plus de 4 milliards à l’État.Cela devrait satisfaire le patronat !

Les grands fraudeurs protégés et récompensés !Une étude menée, à la demande de la FGTB, par une équipe de l’ULB prouve que la fraude fiscale et sociale coûte chaque année près de 30 milliards au budget de l’État.À la recherche de moyens, le Gouver-nement ne peut faire l’impasse d’une lutte contre la fraude. Et pourtant les chiffres montrent, qu’au lieu de s’atta-quer à ceux qui trichent, le Gouverne-ment a tendance à fermer les yeux. En effet, avec les mesures de lutte contre la fraude prévue au budget 2013 c’est, à peine, 200 millions qu’espère récupé-rer le Gouvernement (soit seulement 0,66 % du montant total de la fraude).Pire encore, le Gouvernement entend procéder à une troisième amnistie fis-cale. Ainsi les fraudeurs qui rapatrieront leur argent se verront, certes, taxés à 15 ou 35 % selon les cas, mais ils seront à l’abri de toutes poursuites et redresse-ments fiscaux. Cette amnistie n’est donc rien d’autre qu’un mécanisme légal de blanchiment de l’argent !

La globalisation des revenus à la trappe !Le Gouvernement abandonne l’obliga-tion de déclaration des revenus mobi-liers. Ce choix politique contestable fait s’éloigner la perspective d’avoir enfin un cadastre des fortunes mobilières. Il s’agit d’un recul net dans une politique de meilleure taxation de l’ensemble des revenus et de lutte contre la fraude.Cela est d’autant plus vrai que, bien que son taux ait été augmenté, le précompte mobilier reste libératoire. En d’autres termes, cela signifie qu’une fois payé le précompte sur les intérêts, le fisc ne peut plus intervenir et ne peut, dès lors, pas avoir de vue globale sur les revenus réels des plus fortunés.Dans le même ordre d’idées, bien qu’ayant décidé une taxation sur les plus-values des grandes entreprises, il faut déplorer que le taux de taxation reste très faible et surtout qu’une mesure similaire n’aie pas été prise pour taxer les plus-values réalisées dans le cadre de revenus privés. Les spéculateurs appré-cieront !

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TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - jaNVIER 2013 5TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - jaNVIER 2013

Amnistie fi scale

Gel des salaires index

"bidouillé"

Pertes d'emplois

Absence de

globalisation

des revenus

Partout en Europe, l’austérité n’a d’autre objectif que de casser un modèle social fondé sur la redistribution des richesses au travers de mécanismes de solidarité que sont les services publics et la pro-tection sociale.

Après neuf plans d’austérité, la situa-tion économique de la Grèce ne cesse de se détériorer. Preuve en est que ces politiques de réductions des dépenses publiques ne permettront jamais la relance économique.

Pour sortir de la crise, il faut s’attaquer à ses causes et celles-ci sont bien connues. Depuis la fi n des années 70, les politiques fi scales menées n’ont eu de cesse de profi -ter aux couches les plus riches favorisant ainsi la fi nanciarisation de l’économie et l’accroissement des inégalités.

Ce budget, clairement, continue dans cette voie.L’austérité n’est pas une fatalité, mais un choix politique ! Pour notre part, nous faisons d’autres choix. Notre modèle

Réductionscotisationssociales

n’est pas celui de l’appauvrissement généralisé du monde du travail au pro-fi t de quelques intérêts égoïstes. Que du contraire ! Plus que jamais, nous allons nous battre pour une société solidaire et égalitaire ou une fi scalité juste et fortement progressive permet-tra de donner aux pouvoirs publics les moyens d’organiser des services publics effi caces dans l’intérêt de l’ensemble de la population !

L’austérité, n’est pas une fatalité !

Fraude fi scale

TraVaiL CaPiTaLmise à mal

des servicespublics

Un budget équilibré ?

Intérêts

notionnelsPas

d'impôt

sur la fortune

CaPiTaL

CaPiTaL

sur la fortunesur la fortunesur la fortunesur la fortunesur la fortunesur la fortunesur la fortunesur la fortune

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TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - jaNVIER 20136 TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - jaNVIER 2013

CamPaGne

La fameuse « dette » qui semble justifier toutes les mesures d’austérité et tous les efforts demandés à la population, de quoi s’agit-il, exactement ? Qui l’a créée, qui l’a creusée ? Est-ce réellement à la population de rembourser, de se serrer la ceinture ? Par solidarité avec qui ? C’est le flou artistique, un brouillard bien confortable pour les banques et tous ceux qui sont à l’origine de l’explosion de cette dette. Il est temps de chercher les réponses, et de ne plus se laisser abuser. La campagne « À qui profite la dette » propose la mise en place d’un audit citoyen sur le sujet, pour obtenir de vraies réponses.

Depuis 2009, on nous impose des budgets d’austérité, qui ne sont certes pas comparables avec ce que l’on a imposé à d’autres pays d’Europe, mais qui démontrent quand même une série de « marches arrière » sur la protection sociale. On

ne change pas de cap, on va toujours vers une diminution de la rémunération du travail au profit du capital. La dette publique est un prétexte pour nous imposer toutes ces poli-tiques. On essaie de nous convaincre que depuis toujours, on a vécu au-dessus de nos moyens, qu’il faut se serrer la ceinture désormais. Une forme de désinformation qui fait mouche car, pour la majorité d’entre nous, quand on a une dette, on la paie. C’est comme ça. Sauf que dans ce cas-ci, la dette n’est pas la nôtre, mais celle des banques. Et qu’il est grand temps de faire la part des choses entre ce qui doit être payé par les gens, et ce qui leur est réclamé de manière illégitime.

La campagne « À qui profite la dette ? » présente les choses sous un angle clair, simple à comprendre et adapté à tous les publics. De nombreux outils ont été mis en place : un site Internet très complet, où figurent tous les outils nécessaires à la bonne compréhension du sujet ; une affiche à télécharger et à diffuser ; et surtout un dessin animé humoristique qui en dit long sur la dette publique !

À consulter sans modération : www.onveutsavoir.be

Parce que la dette publique pèse lourdement sur les budgets de l’État fédéral, des entités fédérées et des pouvoirs locaux.Parce que la dette sert de prétexte à tous les plans d’aus-térité qui sont en train d’asphyxier progressivement les populations, en Belgique et en Europe.Parce que si nous ne réagissons pas, nous allons subir les mêmes politiques de saccage social et économique que celles qui sont imposées en Grèce, au Portugal, en Italie ou en Espagne et qui condamnent des populations entières à la précarité ou à la misère.Nous posons donc cette question simple : « À qui profite la dette ? »

Les chiffres de la detteNous le constatons, à toutes les échelles, les inégalités sont criantes et continuent de se creuser. Pour s’en faire une idée très précise, et comprendre la multiplicité des crises en cours, le CADTM brosse dans « Les chiffres de la dette 2012 » un tableau mondial des inégalités et des mécanismes de domi-nation qui, de la crise des dettes des pays du Sud à celle qui ravage nos économies occidentales, sont en jeu.Contrairement aux affirmations des gouvernants européens et de la presse dominante selon lesquelles l’État est trop endetté parce qu’il n’a pas su maîtriser ses dépenses sociales, l’aug-

dette publique ! est-ce vraiment à nous de payer ?

La dette publique, prétexte à toutes les mesures d’austérité. Mais cette dette, est-ce la nôtre ? Celle des gens ? Est-elle légitime ? Le CEPaG s’est associé à la FGTB wallonne, à la FGTB Bruxelles et au Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-monde (CaDTM) pour mener une grande campagne de sensibilisation sur la dette publique belge.

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TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - jaNVIER 2013 7TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - jaNVIER 2013

mentation de la dette publique de pays comme la Belgique, l’Irlande, la France, l’Italie est essentiellement due dans les années 2000 à trois facteurs :

1. L’insuffisance des recettes provenant de l’impôt sur les bénéfices des grandes entreprises et sur les revenus et le patri-moine des ménages les plus riches. Cette insuffisance a été sciemment entretenue via une succession de réformes fiscales qui ont favorisé les grosses fortunes et les grandes entreprises privées au détriment de la collectivité. Cela a provoqué une augmentation du recours à l’emprunt public.

Belgique : Évolution des bénéfices déclarés et des impôts effectivement versés en Belgique par les entreprises privées entre 2001 et 2009

Impôts perçus

(en Mds d’euros)

Bénéfice des sociétés(en Mds d’euros)

Taux d’imposi-

tion effectif ( % )

2001 9,40 47,13 19,942002 9,36 48,03 19,502003 8,86 46,21 19,182004 9,10 51,78 17,582005 9,91 47,13 17,092006 11,03 58,01 16,272007 12,19 67,76 15,452008 12,09 90,08 13,432009 9,01 91,89 9,80

2. Les sauvetages bancaires de 2008 et 2011. Ils ont trans-formé des dettes privées colossales en dettes publiques.

Le coût des sauvetages bancaires en Europe, dette émise jusque 2011, en Mds d’euros

PaysEngagements

financiers pris par les gouvernements

Engagements + garanties

Belgique 32 71

Allemagne 293 364

Irlande 47 177

Grèce 4 72

Espagne 24 63

France - 75

Italie 3 44

Portugal 7 23

Royaume-Uni 134 500

Total UE à 27 603 1 573

3. Les effets de la crise provoquée par les banques à partir de 2008 sur le budget de l’État : moins de recettes d’un côté et plus de dépenses pour limiter les dégâts sociaux de la crise, de l’autre.

Dépenses de protection sociale UE

Dépenses

en % du PIB

2007 2009 2010

UE 27 26,1 29,6 29,4

Belgique 26,9 30,4 29,9

Irlande 18,9 27,4 29,6

Grèce 24,8 28,0 29,1

Espagne 20,7 25,3 25,7

France 30,9 33,6 33,8

Source : Eurostat 2012

L’exemple du budget de l’Espagne est révélateur des consé-quences de l’austérité pour chacun d’entre nous.

L’impact de la crise sur le budget espagnol

Mds d’euros (% du budget)

Espagne Intérêts de la dette publique

Dépenses publiques pour

l’éducation

Dépenses publiques pour

la santé

2008 16,6 (5,3) 11,2 (3,6) 4,4 (1,4)

2009 17,1 (5,2) 12,9 (3,9) 4,6 (1,4)

2010 23,2 (6,6) 6,4 (1,8) 4,6 (1,3)

2011 27,4 (8,7) 7,8 (2,5) 4,3 (1,3)

2012 28,8 (9,3) 2,2 (0,7) 4,0 (1,3)

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TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - jaNVIER 20138 TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - jaNVIER 2013

Préoccupée par l’impact sur le monde du travail et la gestion paritaire de chaque transfert de compétence, la FGTB-Bruxelles a dégagé dix thèmes prioritaires – dont nous évoquerons ici les principaux – qui seront au cœur des discussions sur l’orientation à apporter aux politiques transférées.

modalités de coopération interrégionaleEn raison de la forte sensibilité de Bruxelles à la concurrence interrégio-nale, une désolidarisation complète de toutes les matières transférées comporterait le risque de leur libé-ralisation pure et simple. Afin d’assu-rer une gestion solidaire des matières transférées liées à la sécurité sociale, la FGTB-Bruxelles privilégie la créa-tion d’un organisme fédéré unique à gestion paritaire assurant une ges-tion globale et intégrée de la totalité des budgets couvrant les besoins en matière d’emploi, de santé et d’allo-cations familiales.

Politiques d’aides à l’emploiLes mesures d’aides à l’emploi (ACS, PTP, Activa, etc.) sont très diversifiées et impliquent soit des droits de tirage sur des budgets fédéraux ou régionaux, soit des réductions ONSS. De plus, les critères d’accès dépendent tantôt du tra-vailleur, tantôt de l’entreprise. Pour la FGTB-Bruxelles, il s’agit d’uniformiser les programmes d’aide à l’emploi et d’en confier la gestion à Actiris.De même, pour préserver l’égalité de traitement de tous les travailleurs occupés à Bruxelles indépendamment de leur lieu de domicile et éviter une concurrence malsaine entre régions, il faudrait aussi appliquer à tous les pro-grammes d’aide à l’emploi le critère exclusif du lieu de travail.

Titres-servicesLe programme des titres-services est celui qui puise le plus dans le bud-get de la sécu-rité sociale (plus d’1,5 Md d’€). Après la régiona-lisation, la Région de Bruxelles-Capi-tale devra supporter le coût de ces prestations. La FGTB-Bruxelles s’oppose à toute extension de la nature des acti-vités finançables par les titres-services. Elle propose une tarification modulaire tenant compte du statut de l’entreprise, des conditions de travail et de la solva-bilité des ménages bénéficiaires.

reclassement professionnelAprès la réforme, les régions seront compétentes pour les mesures de reclassement des travailleurs licenciés. La FGTB de Bruxelles préconise une approche collective des cellules de reconversion, subventionnées par la Région, qui ne viennent pas grever les moyens alloués aux plans sociaux par les employeurs.

soins de santéLa complexité institutionnelle des matières communautaires bruxel-loises conduira à un morcellement des matières entre la Cocom1, les deux com-munautés et la Cocof1, ce qui ne man-quera pas d’engendrer des préjudices pour les Bruxellois (clés de financement inéquitables, concurrence, inégalité de traitement des citoyens). C’est pour-quoi la FGTB-Bruxelles exige une sim-plification de ces matières et souhaite le transfert de toutes les prestations de santé bruxelloises à la Cocom.

Universalité des allocations familialesLa FGTB-Bruxelles conteste le déman-tèlement de ce pilier de la sécurité sociale et souhaite maintenir l’ancrage du régime d’allocations familiales au sein de celle-ci. Le principe d’ouverture du droit par le travailleur doit être pré-servé via les caisses et offices actuels et géré par un organisme fédéré unique à gestion paritaire par la Cocom et les deux communautés.

On le voit, ces matières institution-nelles sont techniques et relativement complexes. Nous y reviendrons car elles nous concernent tous tant comme tra-vailleurs que comme citoyens. Les sec-teurs visés (dont PARA, ALR et AMiO) veilleront à la sauvegarde du statut des travailleurs concernés.

Jean-Pierre KnaepenberghSecrétaire général de l’IRB

irB

interrégionale de BruxellesLa FGTB Bruxelles anticipe sur la 6e réforme de l’état

L’accord institutionnel d’octobre 2011 prévoit des transferts de compétences du niveau fédéral vers les régions et com-munautés. La Région de Bruxelles-Capitale en héritera alors d’un nombre considérable mais sans en obtenir le budget intégral. En effet, seuls 90 % du budget dont elles disposaient au fédéral seront transférés. La FGTB-Bruxelles a analysé les conséquences de ces transferts sur l’emploi, la santé et la famille. Elle a défini dix orientations stratégiques qu’elle défendra dans toutes les concertations.

1. Commission communautaire commune2. Commission communautaire française

www.cgsp-acod-bru.be

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Admi ALR-PARA-BRU

www.world-psi.org

ISP-PSI-IOD-ISKA

Le tonneau des Danaïdes

Dans la mythologie grecque, les Danaïdes ont été condamnées à remplir éternelle-ment des jarres percées. Ce châtiment est resté célèbre par l’expression du « tonneau

des Danaïdes », qui désigne une tâche absurde, sans fin ou impossible.

C’est en fait l’image qui me vient à l’esprit quand j’entends « les oracles » modernes que sont ces Messieurs de l’Europe, Van Rompuy et Baroso ou Madame Lagarde, Secrétaire

du FMI, ou encore les membres des gouvernements de tout poil, tant régionaux que fédé-ral, quand je les entends égrener la longue litanie des restrictions que les citoyens devront endurer. Les privations seraient nécessaires, tout à fait indispensables et pourquoi ? … Pour aller mieux, pour assurer à chacun une vie digne, un travail, des services publics performants ? QUE NENNI ! Tout simplement pour en supporter d’autres, mais d’autres quoi ? D’autres restrictions voyons ! Comment n’y avez-vous pas pensé ?

Dans cette métaphore, on voit très bien qui sont les Danaïdes. C’est nous les travailleurs, les chômeurs, les pensionnés. Les jarres, ce sont nos portefeuilles, les services publics, notre qualité de vie. L’eau c’est l’argent des citoyens, l’argent de l’État. L’eau qui est ainsi déversée sans cesse, où va-t-elle ? Voilà la bonne question. Hé bien, elle alimente quelques gros bailleurs de fonds au profit de quelques-uns, quelques sociétés internationales, groupes bancaires, ceux-là même qui ont convaincu les oracles modernes, cités ci-dessus, de l’efficacité absolue et indispensable des restrictions budgétaires ; la boucle est ainsi bouclée.

Les périodes des fins et débuts d’années sont propices aux contes et belles histoires. Je concède volontiers que celle-ci n’est pas très engageante, pourtant la comparaison ne s’arrête pas là. En effet, en approfon-dissant cette histoire antique, on s’aperçoit que ce châtiment infligé à ces déesses (les Danaïdes) est la conséquence du meurtre de leur époux (faut-il rappeler qu’il s’agit d’une légende). Et pourquoi ces jeunes épouses ont-elles assassiné leur mari ? Parce qu’un oracle avait prédit que c’était exactement le sort que leur réservait leur époux, pendant leur nuit de noce, elles ont donc pris les devants et étaient devenues des meurtrières condamnées à éternellement remplir le tonneau percé. Ha ces Oracles !

Mais nous ne sommes plus au temps mythique de la Grèce antique (Grèce, tiens ! tiens !) mais au XXIe et il nous revient d’écrire une autre histoire que celle-là pour nous et pour nos enfants, je suis persuadée qu’unis, nous arriverons à faire plier ces idées de droites capitalistes pour construire un monde meilleur.

C’est avec cette profonde conviction qu’au nom de la Présidente Josiane Dekoker, de mon collègue André Gilles et de l’ensemble du Secrétariat wallon, je vous souhaite une année 2013 riche, à défaut de monnaie sonnante et trébuchante, qu’elle soit riche de joie et de bonheur, de fraternité et d’amitié. Nous vous souhaitons encore une excel-lente santé à vous et à vos proches. Ce sera bien nécessaire si nous voulons changer le monde : ensemble on est plus fort !

Liliane LemauvaisSecrétaire générale

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Lors de la réunion du Comité de secteur  XVII du 9  novembre 2012, le Gouvernement nous a annoncé qu’il allait rembourser la retenue de 13,07  % perçue illégalement sur le pécule de vacance des années 2005 à 2008, ce qui représente plus ou moins 41  % de la somme totale à rembourser.

Pour rappel, la CGSP avait négo-cié le remboursement des 13,07  % perçus illégalement de 2005 à 2011, pour tous les travailleurs relevant du Secteur  XVII et ce suite aux divers recours qu’elle avait introduits et gagnés devant les tribunaux. À la suite de cette négociation, elle avait obtenu que le remboursement s’opère en trois tranches dont la première devait être liquidée avant la fi n décembre 2012… voilà qui est donc chose faite pour ce qui concerne la première tranche.

Cahier revendicatif 2013-2014

En vue de la conclusion de la pro-chaine convention sectorielle 2013-2014, la CGSP vient de déposer son cahier revendicatif auprès du ministre de la Fonction publique. Nous revien-drons vers vous dès l’entame des négo-ciations pour faire un premier point de la situation.

Parmi les revendications exprimées, citons :

- d’une part, au point de vue quan-titatif, l’augmentation de 200 euros bruts mensuels indexés sur toutes les échelles de traitement, l’augmenta-tion des frais de séjours journaliers, l’augmentation de la partie forfai-taire de la prime de fi n d’année…

- d’autre part, au point de vue quali-tatif, le respect global de la norme

d’un remplacement pour un départ, l’augmentation du nombre de jours de congés annuels de vacances, les cadres des OIP…

De plus, un point spécifi que lié à l’ali-gnement sur les régimes applicables à la Fonction publique wallonne, a éga-lement été déposé. Parmi ces régimes, citons la création d’une cellule de reclassement, les mesures d’accompa-gnement au bénéfi ce des agents atteints de maladies graves et/ou chroniques, les mesures pécuniaires liées aux pres-tations irrégulières, diverses mesures relatives à l’emploi contractuel, une augmentation du montant de base des indemnités kilométriques…

Le cahier complet est disponible auprès de vos délégations CGSP ainsi que sur le site www.cgspadmi.be.

COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (Admi-ALR-PARA-BRU)

Secteur XVIIRemboursement de la retenue de 13,07 %

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Lors des derniers CCB, la CGSP a remis des avis défavorables sur la création de nouvelles fonctions : - responsable de la direction des rela-

tions externes et internationales (+ 1 secrétaire) ;

- responsable régional des coordina-teurs accompagnement (RRCAT) 2 à 4 postes prévus.

Pour la CGSP, c’est indécent dans le contexte de restriction budgétaire actuel !

La direction des relations externes et internationales est un service qui va coûter cher !

De plus, la CGSP dénonce la créa-tion d’un poste de promotion pour un contractuel. Il n’y a pas eu d’appel à can-didatures, donc pas de jury de sélection externe ! Le statut n’a pas été respecté.

La création du poste RRCAT modi-fi e la ligne hiérarchique des coordina-teurs accompagnement (CAT) et des travailleurs médico-sociaux (TMS).La dernière analyse institutionnelle avait dénoncé l’éloignement des décideurs et du terrain avec un gou-lot d’étranglement des informations ascendantes et descendantes.L’ONE persiste et signe en ajoutant un échelon hiérarchique supplémentaire

dans la branche accompagnement.Les motivations premières de l’Auto-rité étaient l’évaluation statutaire et le soutien des CAT.Il s’agit plutôt d’un renforcement de l’encadrement des CAT qui va induire une augmentation de la charge de tra-vail des CAT et des TMS.La fonction RRCAT ne répond pas aux besoins des CAT. Ceux-ci demandent depuis longtemps un support au niveau administratif ainsi que dans les matières RH, juridiques, gestion des locaux…L’évaluation statutaire était un faux prétexte, elle reste de la compétence du directeur de la coordination accompagnement.

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De plus, le budget est puisé dans la poche budgétaire des TMS non enga-gés en 2010 (Cf. le contrat de gestion) !L’ONE est confronté à de nouveaux défi s  : augmentation des naissances (5 % en CF, 10 % à Bruxelles), paupé-risation de la population, augmenta-tion des situations précaires…

Ceci nécessite que les moyens soient aff ectés prioritairement :• dans l’augmentation et l’engage-

ment du personnel de terrain ;• dans la formation du personnel ;• dans l’amélioration de l’accessibilité

des services ;• dans l’entretien des locaux.

Les principes d’action détermi-nés dans le décret 2002 portant réforme de l’ONE – universalité, accessibilité à tous, qualité, bien-traitance, partenariat – risquent de prendre du plomb dans l’aile !

FÉDÉRAL

Du neuf au niveau des maladies professionnellesArrêté royal du 12 octobre 2012 (MB du 23 octobre 2012)L’article 1er de l’Arrêté royal du 28 mars 1969 dressant la liste des maladies professionnelles donnant lieu à réparation et fi xant les critères auxquels doit répondre l’exposition au risque professionnel pour certaines d’entre elles, modifi é en dernier lieu par l’Arrêté royal du 28 octobre 2009 est modifi é pour la onzième fois par ce nouvel AR.

Celui-ci prévoit que «  les maladies atteignant les tendons, les gaines ten-dineuses et les insertions musculaires et tendineuses des membres supé-rieurs dues à une hyper sollicitation de ces structures par des mouvements nécessitant de la force et présentant un caractère répétitif ou par des postures

défavorables  » fasse dorénavant par-tie de la liste des maladies profession-nelles. Dorénavant, le législateur étend la reconnaissance des tendinites à l’en-semble des catégories professionnelles.

C’est heureux dans la mesure où, dans certaines professions, ces problèmes

médicaux sont fréquents en nos ser-vices.

L’arrêté du 12  octobre 2012 entre en vigueur dix jours après la date de publication au moniteur belge.

Fonction publique fédéraleComité B : « vous avez dit dialogue social ? »

Alors que les mesures budgétaires venaient d’être rendues publiques, le Secrétaire d’État à la Fonction publique a présenté au Comité B les décisions prises en matière de Fonc-tion publique.

1. Interdiction de s’inscrire à une for-mation certifi ée à partir du 1er jan-vier 2013 et promesse de nouvelles carrières pour le 1er janvier 2014.

2. Remplacements des départs naturels à concurrence de 1/3 voire 2/3 pour

les services plus sensibles (centres fermés, call center 112, etc.).

3. Limitation du droit à l’interruption de carrière sans motif à concurrence des 12 premiers mois (temps plein) ; à partir du 13e, vous devrez pouvoir faire état d’une des conditions pré-vues dans le cadre du crédit-temps pour encore espérer bénéfi cier de l’interruption de carrière.

Nous avons immédiatement commu-niqué ces décisions dès la sortie de la

réunion du 21/11/2012, ce qui semble avoir déplu profondément au Secré-taire d’État. Cependant, n’en déplaise à l’autorité, nous nous devions d’in-former les membres du personnel de la fi n des inscriptions aux forma-tions certifi ées au plus vite afi n que ceux-ci préservent leurs droits. Nous osons espérer que si vous étiez dans les conditions pour vous inscrire à une formation avant le 31/12/2012 vous l’avez fait car au moment où vous lirez ces lignes il sera probablement trop tard.

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L’autorité nous promet une nou-velle carrière plus performante (pour qui ?) de manière à avoir des fonctionnaires fédéraux plus moti-vés. Permettez-nous d’en douter,

car si au départ nous avons mar-qué notre désaccord sur les carrières «  Copernic  », force est de constater qu’avec l’arrivée des formations certi-fi ées en lieu et place des mesures de compétences, nous avons dû nous rendre à l’évidence que les lauréats aux formations certifi ées étaient compris dans une fourchette de 60 à 80  %, scores jamais atteints auparavant dans le cadre d’épreuves de carrière. Certes il subsistait de nombreuses demandes insatisfaites (17  900 formations en attente au 4/12/2012) mais était-ce une raison suffi sante pour tout jeter. Ces carrières n’avaient que 10 ans d’existence !

Quelle sera cette nouvelle carrière ? À ce jour, nous ne sommes toujours pas en possession du premier chapitre mais quelques textes soumis dernièrement à négociation telles l’évaluation, l’acces-sion au niveau A, etc. nous laissent à penser que les cercles de développe-ment pourraient être la clé de voûte des nouvelles carrières. Qu’en sera-t-il de l’objectivité des promotions ?

Pour le Secrétaire d’État, le dialogue social s’apparente à la politique du fait accompli. En supprimant unilatérale-ment les carrières liées aux formations certifi ées, le Secrétaire d’État compte bien négocier les nouvelles carrières le fusil sur la tempe des syndicats car plus aucune promotion hormis quelques accessions au niveau supérieur ne sera possible dans l’immédiat. Si votre nouveau statut est à ce point idyllique,

pourquoi mettez-vous fi n prématuré-ment aux carrières actuelles ?

Accession au niveau  A  : le Conseil des Ministres a donné son feu vert à la négociation des nouvelles disposi-tions. Nous reviendrons plus en détail sur ce dossier dans une édition ulté-rieure, mais ici aussi c’est le fusil sur la tempe que nous négocierons car cela fait maintenant plusieurs années que plus aucune épreuve d’accession au niveau  A n’a été organisée par Selor. Nous resterons néanmoins attentifs au fait que la nouvelle procédure devra être plus performante que l’ancienne qui nécessitait pas moins de 5 brevets avant de pouvoir présenter l’épreuve proprement dite.

Travailler quand il fait froidSPF EmploiLes basses températures peuvent avoir des conséquences négatives sur le travail. Quelles sont les températures limites légalement défi nies en-dessous desquelles on ne peut plus travailler ?

Eff ets du froid

Les accidents du travail liés au froid peuvent être d’une grande diversité. Certains accidents sont la manifesta-tion directe d’une exposition au froid, tandis que d’autres sont indirecte-ment provoqués par le travail en envi-ronnement froid (glissades, risques liés à la baisse de dextérité…).

Dans le premier cas, les troubles imputables au froid sont d’ordre local ou général. Ils vont du simple engour-dissement à l’hypothermie en passant par les gelures, engelures et autres. L’hypothermie, par exemple, sur-vient lorsque l’individu ne parvient plus à réguler sa température interne, avec des conséquences qui peuvent s’avérer dramatiques  : troubles de la conscience, comas, décès.

Température variable en fonc-tion de la tâche

De basses températures sur le lieu de travail rendent l’exécution du travail plus diffi cile. La température à partir de laquelle le froid devient une gêne varie en fonction du type de travail à eff ectuer, administratif ou manuel (lourd). Le législateur a également tenu compte de ce principe. Pour un travail eff ectué dans un espace fermé et occupé en permanence, les températures minimales que doivent atteindre les lieux de travail varient en fonction de la charge physique de travail :

• charge physique de travail très légère : 18 °C ;

• charge physique de travail légère  : 16 °C ;

• charge physique de travail moyenne : 14 °C ;

• charge physique de travail lourde : 12 °C ;

• charge physique de travail très lourde : 10 °C.

Ces températures sont mesurées à l’aide d’un simple thermomètre « sec ».

Le médecin du travail détermine les mesures qui doivent être prises pour garantir la bonne acclimatation du travailleur au froid. Il donne un avis préalable concernant le choix et l’utili-sation des équipements de protection collective et individuelle, et concer-nant l’application des temps de repos attribués et l’utilisation de locaux de détente.

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Locaux où l’on ne travaille pas en permanence

Certaines conditions permettent que les locaux où l’on ne travaille pas en permanence restent plus froids :

• après avis du médecin du travail en accord avec le comité pour la pré-vention et la protection au travail ;

• les travailleurs doivent régulière-ment pouvoir se réfugier dans des locaux chauff és ;

• les travailleurs doivent recevoir des équipements de protection adé-quats.

Règles pour le travail dans les lieux ouverts ou à l’air libre

Pour le travail dans les locaux de travail ouverts ou des lieux de travail à l’air

libre, les entreprises doivent prévoir entre le 1er novembre et le 1er mars un certain nombre de mesures de chauf-fage. Celles-ci doivent être appliquées si nécessaire ou quand la tempéra-ture descend à 5 °C. Dans ces mêmes conditions, des boissons chaudes doivent être distribuées. Éventuelle-ment (avec l’accord du comité PPT), des appareils de chauff age peuvent se trouver à l’intérieur de sorte que les travailleurs puissent régulièrement aller se réchauff er.

Comptoirs de vente à l’air libre

Une exception à la règle  : les comp-toirs de vente à l’air libre. Lorsque la température est inférieure à 5  °C, l’exploitant de magasin a l’interdic-tion de faire travailler du personnel à l’extérieur ou à proximité immédiate

du magasin. Lorsque la tempéra-ture se situe entre 5  °C et 10  °C, le travail aux comptoirs de vente en extérieur est autorisé pour une durée maximale de 4  heures par jour et sous certaines conditions.

Plus d’infoVoir le thème Ambiances ther-miques : http://www.emploi.belgique.be/defaulttab.aspx?id=608 - Bien être au travail ; - Facteurs d’environnement…

Travailler dans l’intérêt de tous

Les dirigeants des syndicats des ser-vices publics de 150 pays se sont réu-nis en Afrique du Sud.

Environ 1 200 dirigeants syndi-caux représentant 20  millions de travailleurs(euses) des services publics se sont réunis à l’occasion du Congrès mondial de l’Internationale des Ser-vices Publics, qui s’est tenu du 27 au 30  novembre 2012, à Durban, en Afrique du Sud. Autour du thème de ce Congrès « Dans l’intérêt de tous », les membres de l’ISP avaient pour mission de défi nir un plan d’action en faveur des services publics de qualité et des droits syndicaux, pour le bien commun et ceci au niveau mondial.

L’Internationale des services publics (ISP) est une fédération syndicale internationale représentant 20  mil-lions de femmes et d’hommes qui travaillent dans les services publics

de 150 pays à travers le monde. L’ISP défend les droits humains et la justice sociale et promeut l’accès universel à des services publics de qualité. L’ISP travaille avec les Nations Unies et en partenariat avec des organisations syn-dicales et de la société civile et d’autres organisations.

Les membres de l’Internationale des services publics fi gurent en première ligne des mobilisations de masse des travailleurs, étudiants et autres citoyens qui font évoluer le paysage politique dans de nombreuses régions du monde. Citons notamment le prin-temps arabe, le mouvement Occupy, celui des Indignés en Espagne, les soulèvements estudiantins au Chili et plus récemment au Québec, les mobi-lisations des travailleurs à Jakarta, ou encore les manifestations contre l’aus-térité qui ont secoué l’Europe tout entière.

Le congrès de notre fédération syndi-cale internationale a porté sur les dif-férentes approches de la justice sociale et des défi s économiques qui reposent sur les besoins des plus nombreux, et non pas sur les exigences d’une élite minoritaire qui possède déjà telle-ment.

Une fi scalité juste, c’est la clé d’une répartition équitable des richesses. L’ISP et ses affi liés travaillent en par-tenariat avec les organisations de la société civile afi n de développer les campagnes mondiales visant à mettre un terme aux paradis fi scaux et à ins-taurer une taxe sur les transactions fi nancières. Par exemple, la «  taxe Robin des Bois » permettrait de fi nan-cer de bons emplois décents, de lutter contre la pauvreté et les inégalités, de rendre les services publics accessibles à tous, et de renforcer la lutte mondiale contre le changement climatique.

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Les participants ont, au travers de plusieurs groupes de travail :

• échangé leurs idées et leurs exemples de mobilisation et d’activités, de plaidoyer ayant suscité un réel changement ;

• identifi é les obstacles aux actions collectives à l’échelle nationale, régionale et mondiale ;

• déterminé les ressources et les stra-tégies à mettre en place pour une

réponse rapide aux campagnes syn-dicale de l’ISP.

Ce congrès a aussi élu une nouvelle secrétaire générale, c’est maintenant Rosa Pavanelli qui exercera ce mandat pour une durée de cinq ans.

Mme Pavanelli est dirigeante de la fédération italienne des employés du secteur public (Federazione Lavorati Funzione Pubblica FP-CGIL). Elle

assure également la fonction de vice-présidente de l’ISP pour la région Europe.

Le secteur fédéral (Admi-ALR-LRB) a comme d’habitude participé active-ment au débat de ce congrès. La pro-chaine « Tribune » fera plus largement écho de cet important congrès.

LU POUR VOUS

Le prix de l’inégalité

Joseph Stiglitz est Prix Nobel d’économie et ex-directeur de la Banque mondiale. Dans ce livre, il analyse les liens entre les mondes fi nancier et politique et explique la faillite du modèle éco-

nomique américain par l’explosion des inégalités. Comme ce modèle (ou l’un de ses avatars) se rapproche de chez nous, s’il n’y est pas déjà, il est loin d’être inutile de découvrir une argu-mentation contre l’austérité à laquelle nos dirigeants nous contraignent. Ainsi on découvre un programme qui pro-pose une nouvelle voie, celle d’une éco-nomie plus dynamique et d’une société plus équitable et égalitaire. Des sug-gestions concrètes, pour redonner aux USA – mais c’est valable pour tous les États – le sens de l’égalité des chances.

Selon Stiglitz, les programmes d’aus-térité engagés dans tous les pays d’Eu-rope ou presque sont de l’inconscience. Pourquoi  ? Il demande simplement « comment faire pour que l‘économie redémarre sans la stimuler » ? Question pleine de bon sens… Car l’économie n’est pas seulement une science, elle doit s’adapter aux circonstances.

Le modèle social européen est la chance de nos pays. Dire que ce modèle

est mort pour justifi er l’austérité, c’est cautionner les inégalités et la précarité. Car la situation actuelle n’est pas fatale, elle résulte d’une politique qui a modelé le marché pour qu’il avantage les plus riches. L’inégalité en eff et n’est pas née des forces un peu mystérieuses et abs-traites du « marché » : ce sont les poli-tiques de gestion à tendance libérale qui lui ont permis de s’épanouir. D’abord à cause d’une mondialisation mal gérée, avec des politiques étatiques en faveur des intérêts particuliers des classes les plus riches. En parallèle, l’eff acement des syndicats. Et pour couronner le tout, le contrôle du marché des idées et des médias par les plus riches, au service des plus riches.

Pour Stiglitz, les inégalités s’aggravent partout dans le monde depuis 20 ans. Les causes ? Une forme de capitalisme toujours plus dysfonctionnelle, un système qui est devenu instable, ineffi -cace et fondamentalement injuste.

Les conséquences ? Lorsqu’il y a aus-térité, la demande chute. Et quand la demande chute, la croissance recule et le chômage augmente. Lorsque le chô-mage augmente, les salaires baissent en raison de la compétition pour les emplois, et les services sociaux sont réduits. Tous les aspects de l’inégalité sont donc accrus.

« L’inégalité a un prix, elle est la cause et la conséquence de la faillite du sys-tème politique et elle alimente dans notre système économique, une insta-bilité et une ineffi cacité qui l’aggravent à leur tour. C’est ce cercle vicieux qui nous plonge dans l’abîme. Mais ce n’est pas tout  : puisqu’il est fl agrant que notre système économique ne peut rien pour la plupart des citoyens et que nos gouvernements sont globa-lement soumis aux intérêts privés, la confi ance dans la démocratie va s’eff ri-ter. Et puisque nous comprenons peu à peu que nombre de nos pays ne sont plus ceux de l’égalité des chances et du fair-play, c’est sans doute notre senti-ment de la justice qui est menacé. »

Ainsi aux USA (combien de temps avant nous ?), les inégalités ont explosé bien plus que dans n’importe quel pays avancé. Les riches sont devenus plus riches, les pauvres plus pauvres et la classe moyenne s’est vidée. De tels écarts de richesse entre les plus riches et les plus pauvres sont à la fois inacceptables socialement et très dangereux économiquement.

Joseph Stiglitz, Le prix de l'inéga-lité, Éd. Les liens qui libèrent, Paris, 2012.

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IREMouvements sociaux et démocratie : l’œuf ou la poule ?

Fruit d’une nouvelle collaboration entre Solidarité socialiste et l’agence de presse InfoSud, ce numéro hors-série de la revue Politique trouve son inspiration dans l’émergence de mou-vements sociaux aux quatre coins du globe à partir de 2008 et jusqu’en 2012 : printemps arabes, Indignés espagnols, révolution érable et autres Anonymous… Diff érentes formes d’expression mais qui traduisent toutes de profondes fractures dans l’ordre sociopolitique mondial. Au travers de cas concrets et de témoignages d’acteurs privilégiés de ces bouleverse-ments sur les diff érents continents, c’est le rôle des mouvements sociaux et de la société civile dans les processus de démocratisation des États qui est au centre du débat.

Indépendante, progressiste et pluraliste, la revue Politique s’eff orce, depuis 1997, à travers le foisonnement des argu-ments et des points de vue, d’éclairer les enjeux sociaux, politiques, culturels et de société qui touchent la Belgique.

Politique, Mouvements sociaux et démocratie - Des sociétés civiles en ébullition, numéro HS21, décembre 2012, 52 p., 4 €.

Un siècle de travail des femmes en FranceCompter le nombre de femmes au travail dans la France du XXe siècle et conter l’histoire de ces chiff res, telle est l’ambition de ce livre. Au prix d’une recherche de grande ampleur, les auteures ont rassemblé pour la première fois les statistiques du travail, de l’emploi et du chômage des femmes de 1901 à 2011, ces chiff res basiques que l’on peine à retrouver dans le labyrinthe des publications statistiques. À rebours des idées reçues, cet ouvrage met en évidence le poids indiscutable de l’activité laborieuse féminine dans le fonctionnement éco-nomique, sa remarquable constance, en dépit des crises et des récessions, par-delà les périodes de guerre et d’après-guerre. Jamais moins du tiers – et désormais près de la moitié – de la population active : telle est la part des femmes dans le monde professionnel au XXe siècle en France. Telle est la portée de leur force de travail. Les auteures analysent les fl uctuations de la division sexuelle du travail, des métiers d’antan aux professions d’aujourd’hui. Un livre origi-nal et accessible, qui intéressera, au-delà des spécialistes, toutes celles et ceux qui sont attachés à comprendre comment se construisent les stéréotypes sur la place des femmes dans la société.

Margaret Maruani est sociologue et directrice de recherche au CNRS et Monique Meron est statisticienne.

Margaret Maruani et Monique Meron, Un siècle de travail des femmes en France : 1901-2011, Éd. La Décou-verte, Paris, octobre 2012, 230 p., 24 €.

Histoire des mouvements sociaux en FranceCe volumineux ouvrage collectif, qui s’inscrit dans la lignée de l’Histoire des gauches en France publiée par La Découverte en 2004, réunit plus de soixante contributeurs et compte, au total, près de quatre-vingts textes. Il traite aussi bien des « événements » mythiques, dans la mémoire de la gauche française, du XIXe et du XXe siècles (1848, la Commune, les grèves de 1936, les mouvements féministes…), que de mouvements moins connus, mais consi-dérables quant à leurs implications pour notre présent politique et social (la marche pour l’égalité et contre le racisme, les « actions » d’Act Up, les grèves de chômeurs, la constitution de syndicats de prostituées…). Le parti pris du livre est de traiter comme un « mouvement social », en privilégiant le point de vue des acteurs mobilisés, toute forme d’intervention col-lective destinée à modifi er les conditions d’existence, les hiérarchies, les relations sociales, et en mesure de générer des identités collectives ou des sentiments d’appartenance. Le livre est divisé en quatre grandes parties chronologiques, qui témoignent de la variété et de l’inven-tivité des formes de luttes et de mobilisations, depuis les mouvements sociaux précédant la première industrialisation, en passant par les rêves d’autonomie ouvrière, puis la légalisation du fait syndical et la montée en puissance du mouvement ouvrier, jusqu’à l’explosion de mai 1968 et aux nouveaux mouvements sociaux des années 1980-1990.

Michel Pigenet et Danielle Tartakowsky sont professeurs d’histoire contemporaine à l’Université Paris 1 et 8

Michel Pigenet et Danielle Tartakowsky, Histoire des mouvements sociaux en France : de 1814 à nos jours, Éd. La Découverte, Paris, novembre 2012, 800 p., 32 €.

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TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - JANVIER 201316

À L

IRE

SOMMAIRETRIBUNE

Infos GÉNÉRALES

2 / Édito • Mourir guéri !/ Dans nos régionales • Charleroi - Luxembourg

3 / Dossier • 2013 : ceci n’est pas un budget de relance !

6 / Campagne • Dette publique ! Est-ce vraiment à nous de payer ?

8 / IRB • La FGTB Bruxelles anticipe sur la 6e réforme de l’État

Infos Admi

9 / Édito • Le tonneau des Danaïdes

Communauté française (Admi-ALR-PARA-BRU)10 / Secteur XVII • Remboursement de la retenue de

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Fédéral11 / Du neuf au niveau des maladies professionnelles –

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Membre de l'Union des Éditeurs de la Presse Périodique

Une histoire de la Révolution françaiseLe sujet n’est pas neutre : une importante école historique considère la Révolution française comme un trouble malencontreux venu bouleverser de façon sanglante le mouvement géné-ral vers le libéralisme. Le présent livre s’inscrit dans une tout autre lignée, pour qui la Révo-lution a changé à jamais la façon de penser et de vivre du monde occidental. Il est construit comme un récit qui donne à entendre les deux voix de la Révolution : celle des assemblées, des personnages célèbres, et celle du peuple, des anonymes, des femmes, des paysans, que l’on perçoit tantôt comme un bruit de fond et tantôt comme un grondement assourdissant. Ces deux voix se mêlent aux moments d’incandescence révolutionnaire, en juillet 1789, en août 1792 où la royauté est abattue, en mai-juin 1793 lors de la chute de la Gironde. Et quand ces voix se font discordantes, alors viennent les moments les plus sombres, jusqu’au drame du 9 thermidor. « Les héritiers des thermidoriens qui nous gouvernent sans disconti-nuer depuis lors cherchent à travestir l’histoire de la Révolution. Contre eux, gardons vivante la mémoire, gardons l’inspiration de ce moment où l’on put entendre que les malheureux sont les puissances de la terre, que l’essence de la république et de la démocratie est l’égalité, et que le but de la société est le bonheur commun ».

Éric Hazan est un éditeur et écrivain français.

Éric Hazan, Une histoire de la Révolution française, Éd. La Fabrique, Paris, octobre 2012, 405 p., 22 €.

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